Differences - Etunix

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Differences - Etunix
AQφE
Différences
Par :
Laïla Néron et Cynthia Couture (École secondaire de l’Aubier)
Sous la direction de :
Mathieu Gagnon ; Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Thèmes : Différences gars-filles / Le rôle des médias
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© Association Québécoise de Philosophie pour Enfants, UQAC, 2009
AQφE
Différences
Par :
Laïla Néron et Cynthia Couture (École secondaire de l’Aubier)
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À l'école secondaire de l'Aubier, trois bons amis se rencontrent sur l'heure du dîner. Le groupe
se compose d'une fille à fort caractère nommée Chloé, et de deux garçons plutôt sympathiques
nommés Jean et Sébastien.
Chaque année, Chloé s'inscrit à un sport différent. Cette année, elle a décidé qu'elle irait jouer
au hockey. Bien sûr, les garçons de sa classe ne se gênent pas pour rire de ses manières
garçonnes. Malheureusement, ses deux amis ne font pas exception... Revenons sur l'heure du
dîner :
‐
Le hockey ce n’est pas pour les filles! lance Jean.
‐
C'est vrai ! approuve Sébastien.
‐
Le sport c'est autant pour les gars que les filles, dit Chloé.
‐
Non. Elles sont juste bonnes pour faire le ménage et faire à manger, ricane Sébastien.
‐
Et les gars sont juste bons pour ramener l'argent à la maison, sans compter qu'ils sont
paresseux! s'écrie Chloé.
‐
Arrêtez de vous chamailler ! lance Jean ne pouvant plus supporter cette querelle inutile.
Est-ce qu'il doit vraiment y avoir une différence entre les sexes ? Est-ce que les filles sont si
différentes des garçons?
‐
Oui, dit Sébastien, les filles sont faibles, elles ont besoin de nous, les hommes, pour se faire
protéger.
‐
Je répond non, dit Chloé, car il existe des femmes courageuses et fortes qui sont pompières
et policières ! Je crois que les deux sont aussi forts l'un que l'autre – il y a beaucoup de gars
qui sont faibles, plus faibles que certaines filles même!
‐
Je crois que c’est davantage une question d’image et de stéréotypes… Je ne crois pas que
tous les gars sont plus forts que toutes les filles ou que toutes les filles sont plus fortes que
les gars…
‐
Peut-être, répond Sébastien, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a beaucoup plus de gars
mécaniciens que de filles… Il doit bien y avoir une raison à cela, tu ne crois pas?
‐
Je suis en partie d’accord avec vous deux les gars, répond Chloé. Il y a plus de femmes
acrobates que d'hommes, et vice-versa pour les mécaniciens. Mais il y a aussi plein de
clichés qui montrent des femmes avec des lèvres pulpeuses et un beau corps pour
simplement une annonce de produit de beauté, mais aucune femme plombière ou quoi que
se soit. On dirait qu'il y a déjà une image de mannequin collée aux femmes et on s’imagine
que toutes les femmes sont ou devraient être comme ça.
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‐
Est-ce que les médias influenceraient notre vision du monde ? questionne Jean.
‐
On dirait bien que quoi... répond Sébastien. Souvent, les médias nous donnent des
informations exagérées, comme c’est le cas, par exemple, avec les gars et les filles... Je pense
qu’il faut faire attention à ce qu’on voit ou entend dans les médias et nous servir de notre
jugement pour nous faire notre propre opinion.
‐
Il est vraiment important de faire attention à ce que nous disent les médias selon moi, dit
Chloé. Regardons les publicités. Il n’y a pas que les filles qui sont présentées comme des
objets, parfois c’est le contraire qui se passe et ce sont les gars qui sont présentés
bizarrement.
‐
Je suis entièrement en accord avec toi Chloé, dit Jean! Il y a des pubs où les gars sont
présentés comme s’ils étaient tout simplement stupides! Je crois qu’ils auraient raison de
faire une plainte et de se sentir insultés!
‐
Écoute la fillette, répond Sébastien! C’est juste de la pub, il ne faut pas exagérer non plus.
‐
Je crois, dit Jean, qu’il faut prendre cela au sérieux… Les filles réagissent lorsqu’elles ont le
sentiment qu’un pub ne renvoie pas une bonne image de la femme. Je crois que les gars
devraient faire pareil.
‐
Je pense que la situation est différente dans ce cas, répond Sébastien. Les femmes se battent
pour prendre une place importante dans la société, ce que les gars n’ont pas à faire selon
moi… Ils ont déjà toute la place.
‐
Sur ce point, je ne suis pas tout à fait en accord avec toi Sébastien. Les femmes occupent
beaucoup plus de place dans la société qu’avant. Elles réussissent bien à l’école; il y a
maintenant plus de femmes en médecine ou en droit que de gars… Je pense qu’il faut un
équilibre et que les gars doivent veiller à ne pas devenir les femmes de demain!!!
‐
Je ne suis pas certain de bien comprendre…
‐
Je vais essayer de t’expliquer Sébastien. Je crois que Chloé veut dire que si les gars veulent
conserver leur place en société, ils ne doivent pas prendre trop de choses pour acquis,
autrement ils vont finir par se faire «tasser».
‐
À vous écouter parler, j’ai le sentiment que c’est déjà fait, répond Sébastien! J’en viens même
à me demander finalement si ce n’est pas plus difficile d’être un gars qu’une fille de nos
jours…
‐
J’imagine que ça dépend des sociétés, répond Chloé. Il y a des endroits où les filles n’ont pas
encore de droits, ou à peu près pas… Mais dans tous les cas, un devoir de français est aussi
difficile pour les filles que pour les gars et je dois aller faire le mien…
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Je ne suis pas certain qu’un devoir de français est aussi difficile pour les filles que pour les
gars, dit Sébastien.
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Dis-tu que les filles sont meilleures en français que les gars, ou même qu’elles sont plus
intelligentes, demande Jean?
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‐
Certainement pas! Jamais! Nous ne sommes tout simplement pas intelligents de la même
façon!
Et cette merveilleuse discussion prit fin, tout en laissant un point de vue différent chez nos
jeunes philosophes.
FIN
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