Arash Derambarsh

Municipales 2014 (2/5)
Arash Derambarsh
Après Pape Diouf à Marseille, deuxième épisode de notre série de portraits avec
un geek de 34 ans, qui se présente à Courbevoie, sous l’étiquette divers droite.
PAR JULIE GARDETT
C’est pas la foule Le 1er mars, devant la gare de
Bécon-les-Bruyères, une dizaine de militants l’entourent.
Tous rencontrés sur les réseaux sociaux.
Le buzz à tout prix Le trentennaire
a réalisé un « lip dub » avec ses militants, sur le
tube Happy de Pharrel Williams.
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Tout-terrain Sur les tracts
qu’il distribue, il n’est pas peu fier d’indiquer son
numéro de portable et son compte Twitter.
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N° 1906
PHOTOS : CYRIL BITTON/FRENCH-POLITICS POUR VSD – A. DERAMBARSH
Le candidat veut mener une campagne moderne, mais il est bien
obligé de serrer des mains sur les marchés. À l’ancienne
Épaulé Comme sur Facebook, Derambarsh
semble avoir plein “d’amis” : il cite Anh Dao Traxel, la fille
adoptive des Chirac, ou la réalisatrice Marjane Satrapi.
depuis trente ans à Courbevoie. Il a déjà été candidat sous l’étiquette de collection pour les éditions du Cherche Midi
divers droite aux législatives de 2007 (1,84 % des possède vingt-cinq comptes Internet : cinq blogs,
suffrages) et aux municipales de 2008 (4,8 % des un Instagram, un Twitter (103 000 followers),
suffrages). Cet ancien encarté au RPR, puis à deux Facebook… Mais il n’alimente pas le site
l’UDF, adhère à l’UMP après l’élection de de sa campagne. « Ce sont mes collaborateurs qui
Nicolas Sarkozy. « Je n’ai pas renouvelé ma carte, s’en chargent, je n’ai pas le temps », concède-t-il.
mais je suis toujours sympathiHop, hop, hop ! direction la
“Je ne suis pas
sant. Les partis politiques veugare de Bécon-les-Bruyères.
lent que vous raisonniez ringard. Moi, je suis un Son équipe attend, transie. Des
fan des Daft Punk”
comme un robot, on ne vous
jeunes et des moins jeunes,
demande pas votre avis. On veut me cataloguer branchés Facebook… ou pas. À l’image de la
dissident, ce sont des façons de penser qui ne commune qui a rajeuni ces dernières années.
rentrent pas dans mon logiciel. Je suis trop com- Étape obligée : un portrait de groupe « selfie »
plexe pour les politiques et les journalistes. »
posté sur son compte Twitter. Les jeunes sont des
L’important, c’est de faire le buzz. « Courbe- frères et sœurs des copains d’Arash, les autres, il
voie apparaît au top 5 des villes sur Twitter », dit- les a rencontrés sur le Net. Comme Nathalie Haril fièrement. Celui qui, dans la vie, est directeur ding, 36 ans, formatrice : « J’ai rencontré Arash
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sur Twitter. Je me suis rendue à une réunion qui
portait sur le lancement d’une plate-forme
numérique qu’il veut lancer pour mettre en relation des entreprises et des chômeurs. » Le cheval
de bataille du candidat, tout comme la création
d’une maternité et la lutte contre l’insécurité. Sur
les tracts que distribuent ses militants, en plus de
son Facebook et de son compte Twitter, figure
son numéro de portable. « Je reçois plus de cent
textos par jour, et entre cent et deux cents appels
par jour. Il y a une heure, j’ai eu un monsieur qui
me demandait ce que j’allais faire pour le sens
unique de sa rue. » Pas peu fier, Arash.
La formule « candidat 2.0 » plaît aux médias,
il le sait. Mais la bataille électorale se gagne sur
le terrain. Dans les rues qui mènent au marché
de Bécon, un quartier bourgeois, les gens
l’apostrophent sur « les jeunes qui traînent en
bas de l’immeuble », « la création d’une ligne de
bus pour Paris », « la formation d’une équipe de
rugby féminine »… Arash Derambarsh s’adresse
à ses concitoyens comme il écrit des tweets. Et
consacre cent quarante signes maximum par
personne. « Je ne suis pas ringard. Moi, je suis
un fan des Daft Punk », lance-t-il. Mais, sur le
marché, il est bien obligé de serrer des mains
comme n’importe quel briscard de la politique.
Pour lui, ce sera au pas de course. « Oui, je le
connais, raconte Corinne, 59 ans. il s’appelle
Araf ? Je sais qu’il est iranien ou quelque chose
comme ça. Je vais peut-être voter pour lui. »
L’homme, qui pratique la méthode Coué, ne
cache pas son ambition : « Dans vingt-cinq ans,
je vous le dis, je serai à l’Élysée. »
Dernière étape, le Faubourg de l’Arche, un
nouveau quartier derrière la Défense. Dans un
café, il interpelle la serveuse, Élodie, 23 ans, qui
lui indique avoir fait un CAP pâtisserie. « Si vous
voulez venir avec moi, je vous prends comme
chef pâtissier à la mairie quand je serai élu. »
Dernière recommandation : « Faudra me regarder sur i-Télé, hein !» 쐍
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