La tenue de la femme - Un poisson dans le net
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20 - LA TENUE DE LA FEMME 1 Corinthiens 11.1-16 Introduction La foi pour être une femme, pour être un homme Trois pasteurs partaient à la pêche. L'un était baptiste, l'autre pentecôtiste, et le dernier des Eglises Evangéliques des Frères. Ils prirent une barque pour s'éloigner du rivage, il était 5 heures du matin. Vers 8 heures, le pentecôtiste dit aux 2 autres : " bougez pas, je vais chercher du café. " Il sortit de la barque et se mit à marcher sur l'eau, et revint avec trois cafés. Un heure plus tard, le baptiste dit : " bougez pas, je vais chercher des croissants ". Il sortit de la barque et se mit à marcher sur l'eau, et revint avec trois croissants. Le pasteur des Eglises des Frères était impressionné, et se dit qu'il fallait qu'il fasse au moins autant. Une heure plus tard, il proposa d'aller chercher trois jus d'orange. Il sortit de la barque et tomba dans le lac. Il remonta sur la barque, tout penaud et trempé. Le pentecôtiste demanda au baptiste : " on lui dit où sont les pierres ? " Ce matin, je vais vous demander un pas de foi. Je vais le demander aux hommes, je vais le demander aux femmes. Cela vous semblera peut-être aussi étrange que de sortir d'une barque au milieu d'un lac. Mais soyez assurés d'une chose : les pierres sont dessous. Vous ne vous noierez pas ! De tous les messages que j'ai prêchés sur 1 Corinthiens, celui-ci a le plus de chance de me faire lapider . Lecture : 1 Cor. 11.1-16 " Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données. Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef, c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile. L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme. En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme; et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme. C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes, est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée ? La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux, mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ? Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette habitude, pas plus que les Eglises de Dieu. " Les femmes dans les sociétés antiques Avant de nous plonger dans ce texte passionnant, je voudrais dresser le tableau de la condition sociale de la femme dans l'antiquité : Chez les Babyloniens et les Assyriens, la femme est une propriété de la tribu. Elle s'achète ou se vend à prix d'argent. La polygamie est approuvée. Les mariages se forment et se rompent selon la volonté des hommes. Si le comportement d'une femme ridiculise son mari, il a le droit de la noyer. (source : Code de Hammurabi, 1775 av. J.-C.). Les femmes des classes élevées portaient le voile. Les prostituées et les esclaves n'avaient pas le droit d'en porter, sous peine d'avoir les oreilles coupées, et de se faire battre de verge. Elles étaient ensuite rasées et leur tête enduite de poix. Chez les grecs, les femmes n'avaient aucune place dans la société. Elles n'étaient pas des citoyennes. Les femmes mariées servaient à la reproduction, les autres pour le plaisir. Aristote la considérait comme un être inférieur, intermédiaire entre l'homme libre et l'esclave ; Socrate et Démosthène la tenait également en petite estime. Platon recommandait la possession en commun des femmes. En pratique, les mêmes conceptions existaient à Rome, surtout après le triomphe de la culture et de la licence des Grecs. Le contraste est énorme avec la perspective biblique : Créée à l'image de Dieu comme l'homme, la femme reflète Dieu autant que l'homme. Les enfants devaient honorer également leur père et leur mère - des femmes comme Sara, Rébecca, Rachel, jouaient un rôle éminent, sinon parfois prépondérant. Dans les biographies des rois, on indique toujours le nom de leur mère. En Israël, la femme pouvait hériter en l'absence d'un frère capable de succéder à son père. La femme était active dans bien des domaines de la vie domestique. Combien de femmes pieuses et respectées sont citées dans le NT ? C'est à des femmes que Dieu a donné la primeur de l'annonce de sa résurrection ! Devenir chrétien n'annule pas la distinction entre hommes et femmes. En fait l'Evangile donne à la femme une plus grande féminité, et à l'homme une plus grande masculinité... Le principe de la différentiation (1 Cor. 11.1-3) Par ordre d'apôtre ! (1 Cor. 11.1-2) " Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même du Christ. Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai transmises. " Paul demande qu'on l'imite. Cela semble " gonflé " comme propos ! En fait, je crois que nous fonctionnons tous par imitation. Plus ou moins inconsciemment, nous avons des héros. Ceux-ci nous viennent de notre vie professionnelle (Bill Gates, Bernard Tapie, François Jacob, Arthur Rubinstein, etc.) ou de la vie sociale (Madonna, Belmondo, Goldman, etc.) ou littéraire ou autres ! Plus ou moins consciemment, nous prenons une partie de leur comportement ou mode de pensée et nous les imitons. La vraie question est " qui est mon modèle ? ". Dans une Eglise, il y a des chrétiens de tout niveau d'engagement et de piété. Il y a des jeunes chrétiens dynamiques, de vieux chrétiens sages, il y a aussi de jeunes chrétiens fous et bavards, de vieux chrétiens immatures et amers. Et plus ou moins consciemment, on se place pour ou contre telle ou telle attitude, et l'on rejette ou imite celles de certains individus. C'est le principe même du discipolat. Un jeune devrait prendre modèle sur une personne plus mûre, et développer sa vie avec Christ avec les prières et les conseils de cet individu. Quel est le rapport avec le thème de la femme et du voile ? Paul était exemplaire dans la manière dont il utilisait sa liberté. Il était libre d'agir comme il l'entendait, dans la mesure où c'était moralement acceptable. Il a conclu toute cette section avec cette phrase : " moi aussi je me rends agréable en tout et à tous, cherchant non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés " (10.33) Paul se moulait à toutes les situations culturelles. Avec les Juifs, un vrai Juif. Avec les Grecs, un vrai Grec, avec les faibles, un vrai faible (9.20-22) ! L'objectif étant de voir le plus grand nombre de personnes entendre l'Evangile sans préjugé. Et il voulait que l'Eglise se sente libre de réduire la distance entre la culture de l'époque et la sous-culture chrétienne. L'Evangile, c'est déjà un obstacle ! Il ne faut pas qu'il y en ait en plus. Son leitmotiv : " C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude " (Gal 5.1). Libre ?! Pour les femmes grecques, que voulait dire " Christ nous a affranchies pour la liberté " ? Est-ce que cela veut dire que les femmes peuvent être comme des hommes ? Qu'elles ont les mêmes droits ? Qu'elles ont les mêmes rôles ? Qu'elles peuvent échanger leurs rôles ? A cette question, Paul répond : " soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ " c'est-à-dire, ma liberté ne transforme pas la culture ambiante. Ma liberté ne touche pas nécessairement certaines données culturelles (sous entendu, afin de ne pas choquer ceux que l'on cherche à évangéliser). Il est alors prêt à préciser ce qu'il veut dire. Paul exprime son appréciation parce que les Corinthiens étaient attentifs à ce qu'il leur disait. Le terme " instruction " décrit ce qui est communiqué par enseignement. Parfois il évoque les traditions enseignées : " Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas " (Mt 15.2). Parfois il s'applique à une instruction transmise : " Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous " (2 Th 3.6) Et qu'elle est donc cette instruction ? C'est un secret : l 'homme et la femme ont un rôle spécifique à jouer qui est différent . Paul donne ici un principe universel dont le fil conducteur se retrouve tout au long de la Bible : " Je veux cependant que vous le sachiez : Christ est le chef de tout homme, l'homme est le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ ". Certains sont choqués par ce qu'ils conçoivent comme du machisme. En fait : Il s'agit d'une différence de rôle, non d'une différence de l'identité. Entre le Père et le Fils, il y a une différence de rôle, mais tout deux sont également divins ! Même nature, même dignité, mais différence de rôle. Entre l'homme et la femme, il n'y a aucune différence de nature : Gen 1.26 " faisons l'homme [ adam être humain] à notre image ", trois fois répétés en 1.26-27. L'être humain, l'homme et la femme doivent assumer ensemble la tâche que Dieu leur a donné à tout deux : " pour qu'il domine... " 1.28 " Dieu les bénit et leur dit... " Il ne faut pas être choqué, mais plutôt comprendre que s'il y a identité de nature de droits, il y a différence de rôles Même image, mais différents : 1.27 " il le créa à l'image de Dieu, homme [zakar mâle] et femme [neqavah femelle] il les créa ". Même image, mais rôles différents. C'est à l'homme que Dieu donne l'instruction de veiller au respect de la loi morale de Dieu (ne pas manger du fruit). La femme est ensuite créée pour faire équipe avec un homme qui est incomplet. Paul rappelle ainsi : " l'homme est la tête de la femme ". Certains disent que cette affirmation est culturelle. Ces gens citent notamment Gal. 3.28 : En Christ " il n'y a plus ni homme ni femme " (Gal. 3.28). Le verset précédent dit : " car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ Jésus " (3.26). Ce que Paul veutdire, c'est que hommes et femmes bénéficient du même salutet des mêmes privilèges spirituels. Mais ils maintiennent unedifférence dans les rôles qu'ils jouent dans leur foyer et à l'Eglise. 1 Ti. 2.9-14 " Je veux aussi que les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni d'habits somptueux, mais qu'elles se parent de bonnes oeuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu. Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite; Adam n'a pas été séduit, mais la femme, séduite, s'est rendue coupable de transgression. " Les raisons invoquées pour une telle différence de rôle n'ont rien à voir avec la culture. Elles en appellent aux fondements créationnels, à ce qui s'est passé au début. Et ce principe là, s'exprimera parfois différemment. Mais il demeurera fondamental. Cette distinction des rôles est universelle. Un ethnologue du nom de Murdock, ayant travaillé sur l'observation des différences entre hommes et femmes dans divers sociétés, observe : " Mais cette opposition [entre rôles masculins et rôles féminins], loin d'être particulière à notre culture, est observée sans exception dans toutes les cultures connues... Peut-être y a-t-il eu, dans la longue histoire de l'humanité, des sociétés où cette différence naturelle n'offrait matière à aucune distinction cultuelle; le fait qu'aucune trace ne subsiste de pareil état des choses et que, dans toutes les sociétés connues, instituions, moeurs, normes, idéaux et valeurs régissent différemment l'activité des être humains selon leur sexe. " J.C. "Femme: données ethnologiques", Enc. Universalis , Vol. 6, p. 1002. Le principe est : non la supériorité de l'homme, mais la distinction des rôles et dans la Bible : la prééminence dans la direction du foyer et de l'Eglise. Comment s'applique ce principe ? L'application de la différentiation (1 Cor. 11.4-5) " Tout homme qui prie ou qui prophétise la tête couverte déshonore son chef. Toute femme, au contraire qui prie ou qui prophétise la tête non voilée déshonore son chef : c'est comme si elle était rasée. " Nous y voilà, la question du voile ! Je vous préviens, la question est difficile. Je vous propose quelques repères. Des hommes pieux voient la chose différemment. Tout d'abord le contexte : il s'agit là d'une fonction publique. La prophétie n'a de sens que si elle touche d'autres personnes. Paul parle vraisemblablement des réunions publiques de l'Eglise (pour nous ce serait le culte, les groupes de quartier, etc.) v. 4 (trad. litt.) " Tout homme priant ou prophétisant ayant sur la tête déshonore son chef " " ayant sur la tête " ? On peut penser à l'attirail propre aux femmes comme une possibilité. Dans le contexte Corinthien, une telle attitude serait l'absurdité même. Pourquoi ? Parce qu'un homme qui prend la tenue d'une femme, refuse d'assumer sa masculinité, rejette son devoir d'homme et le rôle que Christ a donné aux hommes. Ainsi il déshonore (c'est-à-dire il fait honte) son supérieur immédiat. v. 5 (trad. litt.) " mais toute femme priant ou prophétisant la tête découverte déshonore son chef " Le terme voile est absent du verset. Il ne se trouve qu'en 1 Cor. 11.15 : " la chevelure lui a été donnée en guise de voile ". C'est le mot peribolaion qui est utilisé une autre fois en Héb. 1.12 pour évoquer un manteau. Et c'est à cause de 1 Cor. 11.15, que l'on remonte ce passage en attribuant au terme katakaluptos, qui - comme nous le savons tous par cœur - veut dire couvert : kata -kaluptos (de haut en bas) - couvert,caché a - kata - kaluptos 'a'privatif (idem) couverte, voilée (11.6 & 11.7) découverte, dévoilée (11.5 & 11.13) Couvert par quoi ? Par le port d'un tissu ? Par le port d'un châle allant de la tête au pied ? Ou bien, selon les versets 14-15, la 'couverture' correspond-elle à la chevelure ? Les deux sont envisageables. Paul jouerait en décrivant ce que sont les marques de la convenance féminine : une chevelure abondante, soigneusement rangée, parfois couverte d'un voile (voir notamment le parallèle établi aux versets 13-14 entre le fait d'être " couverte " et le fait d'avoir une chevelure abondante) Plus généralement, quel est le problème pour une femme d'avoir la tête découverte lorsqu'elle prie ? Est-ce une loi universelle de Dieu ? Est-ce un principe culturel ? Nous trouvons des hommes de Dieu avec des convictions différentes. Je vous en propose une que je vais tenter de défendre - vous avez le droit de ne pas être d'accord ! Dieu a le droit de dire à sa création ce qu'il attend d'elle. Si Dieu demandait aux hommes de porter des pantalons rouges, et aux femmes des verts, quelle que soit la raison, nous devrions le faire. Dieu est saint, c'est-à-dire séparé de tout mal, et séparant le mal du bien. C'est lui qui décide ! Si Dieu dit aux femmes de porter quelque chose sur la tête, il faut le faire. On ne doit jamais être gêné par l'obéissance, au prix du ridicule. A mon avis, ce que Paul veut dire est lié à une question culturelle. Je vous suggère cinq raisons générales : 1 . La morale enseignée dans l'Ancien Testament L'Ancien Testament contient de nombreuses lois qui identifient le péché. Certaines sont de nature religieuse, d'autres sociale ou juridique. Or aucune ne définit ni régule le port d'un voile. On trouve des femmes qui prient, on trouve des femmes prophétesses, et la Loi ne commande pas le port d'un voile. En Nb 5.18, le sacrificateur défaisait les cheveux des femmes dont on soupçonnait l'infidélité, avant de leur faire faire un test. On ne parle pas de voile à enlever avant de faire ce test. Or Christ et l'Evangile accomplissent la Loi, c'est-à-dire qu'ils lui donne sa juste place : (1) révélatrice du péché (2) principe de vie. Comment se fait-il qu'un principe si important soit omis de l'Ancien Testament, et soudainement révélé comme cadre universel des hommes et des femme de piété ? 2 . Les dispositions contraires de l'A.T. Parallèlement (c'est le 2e argument), on trouve des dispositions contraires à 1 Cor. 11, enseignées ou observées. Contrairement à Corinthe, le voile n'a pas toujours reçu la marque de respectabilité. Gen 38.15 nous dit que Juda prit une femme pour une prostituée, car elle portait un voile. Apparemment, au temps des patriarches, le port de voile pouvait indiquer la profession de prostituée. Selon Esaïe, Dieu reproche aux femmes leurs coquetteries orgueilleuses, caractérisées par leurs vêtements, y compris le voile (Es. 3.23 & 47.2). Pour les hommes, l'A.T. décrit comment se consacrer plus particulièrement à Dieu (le Naziréat). Ils devaient notamment se laisser pousser les cheveux (Nb 6.4) ! Comment Dieu pourrait-il dire aux hommes d'Israël que c'est une marque de consécration que d'avoir les cheveux longs, puis quelques siècles plus tard de dire aux hommes Corinthiens que c'est une honte que de porter des cheveux longs (11.14) ! La loi morale de Dieu n'étant pas différente sous l'ancienne et sous la nouvelle alliance, il est plus sage de voir en 1 Cor. des règles particulières au contexte Corinthien. 3 . Selon la Loi, la chevelure et les vêtements 'parlent' Par contre, nous trouvons deux principes généraux qui peut-être éclairent 1 Cor. 11 : " Vous ne couperez point en rond les coins de votre chevelure, et tu ne raseras point les coins de ta barbe. " (Lév. 19.27) Pourquoi ? Selon Hérodote, c'était la marque de païens qui adoraient un autre dieu. Et Dieu dit : je ne veux pas que ta chevelure, tes vêtements, ou quoi que ce soit fasse de la publicité pour un autre dieu. Y aurait-il à Corinthe quelque chose qui ressemble à ceci ? Nous y reviendrons. " Une femme ne portera point un habillement d'homme, et un homme ne mettra point des vêtements de femme; car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Eternel, ton Dieu. " (De 22:5). Dieu se soucie de ce que portent les hommes et les femmes, sur la tête ou sur le corps, surtout si ceci exprime une volonté unisexe. Et ce critère ne peut être que culturel. Si je venais un jour en jupe, vous vous poseriez des questions . Mais en Ecosse il y a quelques décennies, cela aurait été très masculin ! La manière extérieure de nous comporter exprime une attitude intérieure. Les 'Babacools' des années soixante portaient des cheveux longs - c'est bien ou c'est mal ? Ni l'un ni l'autre, mais dans les années soixante, c'était un signe de rébellion contre l'ordre établi. Donc à mon avis, pas cool aux yeux de Dieu ! 4 . Le lien entre " rasée " et " honte " Un autre argument provient de la fin du verset 5 : " c'est comme si elle était rasée ". Pour le lecteur de l'époque, cette parole devait avoir une force d'argument. Or elle ne l'est pas pour nous - plus en tout cas. Qu'est-ce qui rend honteux le fait d'être rasée pour une femme ? En Dt 21.12, la Loi demande aux hommes qui prennent une femme lors d'une conquête, de leur laisser un mois de deuil avant de vivre ensemble. Elles doivent se raser la tête. En Nombres 5.18, au sujet d'une femme suspectée d'adultère, " le sacrificateur fera tenir la femme debout devant l'Eternel il découvrira [apokalupso dans la LXX] la tête de la femme... (et la fera jurer). ". " Découvrir " signifie aussi " défaire " la chevelure. Geste évoquant le deuil ou la tristesse (Lev. 13.45, Job 1.20). Il semble qu'à Corinthe, avoir la tête découverte (c'est-à-dire la chevelure défaite, et / ou sans voile) était aussi tragique que d'avoir la tête rasée. Car ceci évoquait l'immoralité, l'infidélité, et certainement une attitude indépendante. On a une équivalence récente. A la fin de la guerre, ma grand mère me disait que les femmes qui s'étaient liées à des soldats allemands, étaient rasées et promenées dans toute la ville. 5 . La notion de convenance de 11.13 Le grec priait la tête découverte, le romain la tête couverte ! Il était donc inconcevable dans la société Corinthienne de se couvrir. Lorsque Paul en appelle au jugement des Corinthiens, il leur demande s'ils ne trouvent pas " convenable " qu'il en soit ainsi. Ce mot nécessite une comparaison. Quelque chose n'est convenable que par rapport à d'autres choses. Cette convenance peut être morale (comme en Eph. 5.3) doctrinale (Tite 2.1). Peut-être y a-t-il ici une référence à une convenance sociale. Plutarque rapporte que dans la cérémonie funèbre des parents, les fils paraissent la tête couverte, les filles avec la tête découverte et les cheveux flottants. Il ajoute : " au deuil appartient l'extraordinaire ", c'est-à-dire le contraire de la coutume : les hommes ont la tête découverte et les femmes ont leurs cheveux correctement coiffés ou couverts. Pour résumer, ces versets enseignent comment Paul voyait l'application du principe universel de la prééminence masculine. Une femme pieuse acceptait dans son cœur la place que Dieu lui a donnée, et manifestait extérieurement sa féminité en épousant une forme vestimentaire conforme à ce que la société décrivait comme féminin. Un homme qui se revêt de parures plus spécifiquement féminines déshonore Christ. Une femme qui se revêt d'un attirail plus spécifiquement masculin déshonore son mari. Et le scandale est immense lorsque l'Eglise est témoin d'une prière ou d'une prophétie par une personne qui ne respecte pas son identité. Elle déshonore ainsi celui qui devrait être son responsable. De la tête au pied, l'extérieur d'une femme doit être comme son attitude intérieure. Couverte de la tête au pied, par l'acceptation d'être sous l'autorité d'un autre. Femme jusqu'au bout des ongles. L'explication de la différentiation (1 Cor. 11.6-10) " Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile. L'homme ne doit pas se voiler la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme. En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme; et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme. C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend. " Paul donne plusieurs explications du principe universel, et de son application à la société Corinthienne. 1 . La honte sociale, obstacle à l'Evangile (11.6) Paul continue ce qu'il a abordé au verset 5, le thème de la honte. Paul assimile le fait d'être découverte (comprenez, cheveux défaits, sans voile, quelque part, sans ordre) à la honte. C'est malséant. Souvenez-vous du contexte précédent : Paul cherche à endiguer la liberté excessive dont font preuve les Corinthiens. Les femmes devenues chrétiennes se disaient... libérées. Paul dit : pas si vite, la liberté... c'est du péché qu'on est libéré. Une femme qui n'est pas couverte (c'est-à-dire ne respectant pas l'autorité de l'homme) est comme une femme prostituée. Un spécialiste de la civilisation romaine écrit ceci : " Longtemps apanage des hommes, le droit au divorce est conquis par les femmes à la fin de la République (droit de remariage immédiat). Sous l'Empire, le divorce devient une maladie sociale [...] Les femmes, nous dit Sénèque, ne comptent plus les années par le nom des consuls, mais par celui de leurs différents maris ! " G. Hacquard, Guide Romain Antique , Hachette, 2 . Le reflet de l'autorité (11.7-9) Il y a une beauté dans l'ordre de l'univers. Wernher von Braun écrit " Mieux nous comprenons la complexité de la structure atomique, la nature de la vie, ou de la marche des galaxies, plus nous trouverons de raisons de nous émerveiller devant les splendeurs de la création divine. " Cet ordre doit se refléter sur la vie des hommes et des femmes. De même qu'il y a complémentarité au sein de la Trinité, de même il y a complémentarité dans le couple, et dans la société. L'homme reçoit un mandat, la femme un autre. Ils reflètent quelque chose. L'homme - le mâle - reflète Dieu dans son devoir de direction, d'abnégation, de service de son entourage, particulièrement de sa famille. Il reflète la stabilité, la constance, l'amour de Dieu. La femme reflète l'homme en ce qu'elle procède de lui, elle a été crée pour compléter, soutenir, mais également nourrir, enfanter, adoucir. Eph 5 fait le parallèle entre Christ et l'Eglise pour illustrer ce que doit être la relation entre le mari et la femme. Un homme qui se couvrirait refuserait son rôle. Une femme qui se découvrirait, refuserait son rôle. 3 . Le regard des anges (11.10 ) Job 38:7 nous dit que les anges " poussaient des cris de joie " lors de la création. Ils regardaient ce que Dieu faisait en créant le ciel, la terre et ils se réjouissaient. Ils étaient les premiers témoins de la création de l'homme et de la femme. Et pour eux qui comprennent combien l'obéissance est source de stabilité, de joie, de sécurité, pour eux qui vivent une communion parfaite avec le Créateur, il est choquant de constater, le désordre des relations entre hommes et femmes. Ce verset, lu tel quel, semble être le contre-argument le plus fort sur ce que je viens de dire : " C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend. ". Puisqu'il est question des anges, ce ne peut être culturel. Traduite littéralement, cette phrase se lit ainsi : " C'est pourquoi la femme doit avoir une autorité sur sa tête à cause des anges ". Le mot " marque " est absent du texte. Il est ajouté pour essayer de donner une continuité à ces versets qui sont difficiles à comprendre. On peut ainsi se poser la question : est-ce le signe dont Paul vient de parler, ou est-ce l'autorité, qui est le principe universel relevé au début ? L'autorité est-elle une autorité extérieure - et ce texte inviterait la femme à reconnaître l'autorité de l'homme - ou bien est-elle l'autorité qu'elle est en droit d'exercer, en choisissant de placer sur sa tête quelque chose d'extérieure représentant ce qui est intérieur ? Je penche plutôt pour la première solution. Juvénal (poète romain) parle de femmes rejetant leur féminité. Elles portaient des casques, se régalaient de régates musculaires, et les seins nus menaient des combats contre les cochons avec des javelots. Leurs voiles de mariage étaient usés pour avoir tant servis. Pas vraiment l'image d'une femme, pas vraiment l'image d'une femme pieuse Dieu dit que les anges, en regardant les femmes doivent voir qu'elles sont couvertes, c'est-à-dire respectant avec dignité l'ordre de la création. La complémentarité de la différentiation (1 Cor. 11.11-16) " Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est pas sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme naît par la femme, et tout vient de Dieu. " Que la société serait triste s'il n'yavait que des hommes - et toutes les femmes répondent :'amen' ! Que la société serait triste s'il n'y avait que desfemmes. La société serait triste s'il n'y avait que des 'fem-hom'ou des 'hom-fem' Certaines valeurs sont plus spécifiquement féminines : " La générosité, le sens pratique, la sagesse, l'intuition, l'équilibre, le pacifisme, la douceur, le respect de la vie ou la modestie sont des vertus généralement attribuées aux femmes, même si elles n'en sont pas les dépositaires exclusives. " Jean Mermet, Francoscopie , p. 244 Elizbeth Elliot : " Pourquoi les féministes substituent-ils la vision hiérarchique glorieuse et bénie, pour un idéal idiot et incohérent qui réduit les êtres humains à un seul niveau - un désert sans visage ni couleur ni sexe, où règles et soumissions sont regardées comme une malédiction, où les rôles des hommes et des femmes sont traités comme des pièces de machines interchangeables, remplaçables et ajustables et où l'épanouissement n'est qu'une question de pure politique, des choses comme égalité et droits ? " Elisabeth Elliot, "The Essence of Feminity, a personal perspective" in Piper , 396-7 John Mac Arthur : " Les femmes ne doivent pas être les enseignantes des hommes, mais elles exercent généralement une influence déterminante dans ce que deviennent les hommes autour d'elles. [...] En tant que mères, elles ont un rôle unique et indispensable à enseigner et à assurer le développement des garçons, qui sont des hommes en devenir. De la conception à l'âge adulte, un homme est dépendant de sa mère et formée par sa mère d'une manière unique et merveilleuse. Tout au long de l'âge adulte, qu'il soit marié ou célibataire, un homme est dépendent des femmes de plus d'une manière qu'il est prêt à l'admettre. Dans le mariage les hommes ne peuvent être fidèles au Seigneur sans qu'ils se rendent volontairement et amoureusement dépendants de leurs épouses. Dans l'œuvre du Seigneur, les hommes ne peuvent être fidèles à Dieu sans dépendre également des femmes à qui il a donné des responsabilités dans son église. Ils se complètent parfaitement - l'un est la tête, le leader, celui qui pourvoit, et l'autre une aide, quelqu'un qui soutient, un compagnon. " John Mac Arthur, 1 Corinthians , p. 261. Concrètement, il doit y avoir dans le cœur de chacun ici une volonté de vivre selon son sexe. Cela semble évident, mais n'est plus évident. L'homme aujourd'hui ne sait souvent plus quelles sont ses responsabilité. Un homme ne doit pas rejeter sa masculinité ou virilité. Quand je parle 'virilité', je ne parle pas d'être macho, je parle de consécration à aimer, prendre soin, conduire, enseigner. Proverbes 19:22 : " Ce qui fait le charme d'un homme, c'est sa bienveillance ". Messieurs, est-ce votre charme ? Mesdames, acceptez-vous de laisser s'exprimer cette autorité douce et aimante, en l'encourageant ? La femme d'aujourd'hui ne sait plus quelle est son identité et ses responsabilités. Est-ce qu'elle doit ressembler à Madonna ? Margareth Thatcher ? Mme Soleil ? Vanessa Paradis ? Le pouvoir d'une femme, c'est l'influence par l'exemple. Une influence puissante, par la bonté, la piété, la douceur. Mesdames, estce vous ? Messieurs, acceptez-vous et laissez-vous s'exprimer cette manière de vivre ? " Jugez-en vous mêmes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée ? La nature ellemême ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux, mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter ? En effet la chevelure lui a été donnée en guise de voile. Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette coutume, ni les Eglises de Dieu. " On conclut. Non, il n'est pas convenable pour une femme d'exercer un ministère, notamment public, si sa vie intérieure et son aspect extérieur ne reflètent l'autorité dont elle se couvre. Les versets 14-15 expliquent pourquoi l'on comprend parfois que la couverture dont il est question dans les versets précédents s'appliquerait à une coiffure particulière et / ou à un voile. Certaines femmes voudront honorer Dieu en se couvrant, soit d'une chevelure abondante, soit d'un foulard, ou un tissu symbolisant leur attitude de cœur. Mais attention, porter l'extérieur est moins important que de revêtir l'intérieur, nourrir le cœur. Mais si je pense que ce serait légitime, sans rappeler ce que je crois avoir déjà démontré, le principe fondamental demeure : Dieu chef du Christ chef de l'homme chef de la femme. L'application de ce principe variera d'une culture à l'autre. A vous mesdames, de manifester extérieurement et avec pudeur, que vous êtes femmes, et femmes pieuses. Cette manière de le montrer ne peut-être que contemporaine. Aujourd'hui les femmes, aux cheveux courts peuvent être plus féminines que celles aux cheveux longs ! Paul termine avec un propos qui clôt définitivement la discussion. " Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette coutume, ni les Eglises de Dieu. " Après avoir démontré ses propos, il n'y a plus d'arguments. L'Eglise doit parfois cesser de discutailler, et simplement suivre les instructions des apôtres, les traditions qu'elles a crées pour maintenir un ordre et une unité. Conclusion Notre société souhaite qu'une femme soit un peu comme un mec. Et les hommes sont encouragés à découvrir leur côté féminin. Mais Dieu ne tient pas le même langage. Dieu est pour la féminité. Dieu est pour la masculinité. Et Dieu souhaite qu'elle s'exprime suffisamment pour que ce soit visible des anges. Le comportement, l'attitude et l'aspect extérieurs doivent souligner la beauté de la complémentarité - et non la bêtise de la compétition.Vous souvenez-vous des trois pasteurs qui sont sortis de la barque ? Mesdames, n'hésitez pas à sortir de la barque de notre société, pour accepter, par la foi, d'être des piliers de soutien de votre mari, d'exprimer votre féminité par votre douceur, votre soumission, votre tendresse, vos vêtements. Messieurs, n'hésitez pas à sortir de la barque de notre société, pour accepter, par la foi, d'être des piliers responsables de la piété de votre foyer, les conduisant dans la prière, la méditation de l'Ecriture, en assumant un amour constant et stable, et en manifestant la réalité de votre amour par le service du bien-être de vos épouses. Cela fait peur ? Souvenez-vous, à quelques centimètres de la surface, se trouvent des pierres, où vous pourrez marcher. Allez-vous sortir ?!