Allocution du Président Edouard Fritch lors de l`ouverture des

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Allocution du Président Edouard Fritch lors de l`ouverture des
La Présidence
De la Polynésie française
Cluster Maritime de la Polynésie française
Allocution du Président de la Polynésie française
1er octobre 2015
Allocution d’accueil
Monsieur le Président du Cluster Maritime de Polynésie française,
Monsieur le Ministre de la Relance économique,
Mesdames, messieurs
Le Cluster Maritime de Polynésie française est une jeune association qui promeut
l’économie maritime dans notre beau pays.
Pour la première fois, il organise ce jour des tables rondes réunissant les différents acteurs
économiques portuaires afin d’échanger des données et des points de vue sur l’économie
portuaire d’aujourd’hui et de demain.
Je ne peux que saluer ce type d’initiative où le secteur privé prend toute sa place en tant
que force de propositions dans le développement de notre économie et je puis vous assurer
que le gouvernement prendra évidemment en compte le fruit des réflexions de ces tables
rondes pour alimenter l’élaboration de la stratégie économique portuaire du Pays.
En effet, la Polynésie française, au travers notamment du Port Autonome de Papeete, a
bien conscience des enjeux que représente l’économie maritime, pour la population et
pour les entreprises notamment. C’est également le Port Autonome de Papeete, EPIC de la
Polynésie française, qui finance et opère les infrastructures portuaires, et il a son entière
place pour être le partenaire et l’interlocuteur privilégié du Cluster Maritime.
Ces premières tables rondes arrivent aussi au bon moment. En effet, l’évènement majeur
que vous évoquerez porte sur l’ouverture de la 3ème écluse du canal de Panama qui va
fortement impacter le transport maritime de marchandises dans le Pacifique sud, avec de
nouvelles possibilités offertes aux cargos de fortes capacités.
Face à cet évènement, qui était attendu de longue date, on sent les pressions, les
inquiétudes exprimées, notamment par rapport aux capacités actuelles, tant de la passe que
du quai international. On entend également une nécessité impérieuse et urgente d’investir
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dans des travaux d’extension des infrastructures existantes qui seront financées par la
collectivité, par le Port Autonome.
Nous pouvons nous interroger sur la pertinence de tels investissements, puisqu’il s’agit
d’au moins dix milliards de francs pacifique. En effet, outre les capacités actuelles
limitées de nos infrastructures, nous pouvons nous poser la question de l’attractivité
commerciale de la Polynésie française pour ces lignes qui seront opérées par de plus gros
cargos. En d’autres termes, même si les infrastructures sont réalisées pour accueillir des
cargos de 4000 à 5000 Equivalent 20 pieds (EVP), qu’est ce qui nous garantit que ces
cargos auront toujours un intérêt commercial à desservir la Polynésie ? A ce jour rien.
Certaines personnes agitent le chiffon rouge de ce que l’on appelle la « feederisation » et
les risques pour notre économie de voir les marchandises débarquées, par exemple à
Auckland, avant d’être transportées sur un cargo plus petit vers Papeete. Ce qui est déjà
une réalité aujourd’hui.
Nous devons examiner toutes les alternatives, dont le transbordement de marchandises par
les Etats Unis, l’Australie et la Nouvelle Zélande, et surtout analyser précisément leur
impact sur l’économie polynésienne.
Ces points seront certainement évoqués lors de vos tables rondes.
Et ce mois d’octobre sera riche d’enseignements sur ces questions, puisque le séminaire
du Pacific Economic Cooperation Council (PECC) des 19 et 20 octobre apportera aussi
ses réflexions sur les possibles évolutions du commerce maritime pour la prochaine
décade en Asie-Pacifique.
Par ailleurs se tiendra également au cours de ce mois et à Papeete, la réunion de l’Union
des Port Français, à laquelle le Port Autonome de Papeete participera bien évidemment.
Je souhaite aussi vous rappeler, ce matin, que le Port Autonome de Papeete n’a pas
attendu les tables rondes de ce jour pour se moderniser et anticiper les évolutions des
trafics. Ainsi, 1,3 milliard FCFP ont été investis en 2014 par le port autonome de Papeete
dans diverses infrastructures portuaires ou annexes. En 2015, les montants investis seront
supérieurs à 1,5 milliard FCFP, et ces chiffres s’accroîtront encore lors des prochaines
années.
J’ai d’ores et déjà demandé au Ministre de l’équipement de veiller que le Port Autonome
de Papeete propose un projet stratégique sur les 5 à 10 ans, incluant à la fois un schéma
d’aménagement du port de Papeete pour répondre aux défis qui l’attendent, mais aussi son
mode de gouvernance.
S’agissant des aménagements, le projet stratégique devra répondre à la fois aux
contraintes liées à l’évolution prévisible des trafics et lignes maritimes internationales,
mais aussi promouvoir et accompagner des secteurs moteurs de l’économie polynésienne.
Vous avez tous constaté la réussite de la marina de Papeete en matière de plaisance. Je
souhaite que les efforts d’aménagement se poursuivent tant dans le secteur de la plaisance
que dans le secteur de la croisière.
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Ces futurs aménagements entrent dans le cadre que j’avais fixé lors de mon discours sur le
débat d’orientations budgétaires 2015 où j’avais souhaité que l’établissement reprenne son
rôle d’aménageur portuaire.
Je sais que l’établissement ne souhaite pas s’arrêter là. Il a d’ores et déjà engagé des
réflexions sur le secteur de la réparation navale et la réalisation de nouveaux outils de
levage. Cette réflexion doit se poursuivre dans le cadre de la mise en œuvre du projet
stratégique 2016-2026.
De même, et en cohérence avec le schéma directeur des transports interinsulaires,
l’établissement a d’ores et déjà intégré la nécessité d’augmenter sa capacité d’accueil de
navires de cabotage ainsi que les terres pleins adjacents dans son prochain projet
stratégique.
Mais la réflexion du Port autonome de Papeete ne se limite pas uniquement aux
aménagements portuaires. Elle porte aussi, comme je l’évoquais auparavant, sur notre
attractivité commerciale dans la zone Pacifique. Ainsi, le Port mène une étude visant à
déterminer les coûts de passage portuaire chez ses concurrents du Pacifique et ports
similaires d’outre-mer. En tenant compte également de ces références et comparaisons, il
sera alors capable de proposer une nouvelle politique tarifaire plus optimisée et attractive,
afin d’accueillir davantage de navires dans le port de Papeete.
Je rappelle aussi que le Port autonome de Papeete n’est pas le seul acteur de la plate-forme
portuaire dont la vie repose sur de nombreuses sociétés qui font souvent preuve de
dynamisme et de volontarisme malgré un contexte économique difficile.
Si le Port Autonome ne manquera pas de prendre sa part dans l’évolution de sa structure,
il doit être accompagné par ses partenaires. Par exemple, je sais que des discussions sont
actuellement engagées entre les utilisateurs du terminal de commerce international et le
Port Autonome de Papeete.
Nous devons tous faire les efforts nécessaires, et mettre l’intérêt général au centre des
discussions, pour que la sécurité des employés travaillant sur le site soit renforcée, mais
aussi pour que nous modernisions les systèmes d’information liés à la gestion de ce
terminal, faute de quoi nous prendrons un retard que nous ne pourrons pas combler.
Vous le voyez donc, le Port Autonome de Papeete est pro-actif, et le Pays maintient sa
confiance dans l’établissement pour que la Polynésie dispose d’un outil moderne et
efficient pour notre économie de demain. Il doit être à la fois l’accompagnateur naturel
des projets publics et privés, et une locomotive de l’économie polynésienne en participant
au développement de secteurs à très forts potentiels de croissance, comme la plaisance et
la croisière.
En tout cas, mon gouvernement sera attentif au rendu de vos travaux car, au-delà du Port
de Papeete, vos tables rondes ne manqueront pas de traiter aussi les perspectives et
opportunités pour notre économie de la mer de demain.
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Je vous souhaite d’excellents travaux autour de ces quatre tables rondes ainsi qu’une
excellente journée.
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