pièce jointe - Football Club de Mulhouse
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pièce jointe - Football Club de Mulhouse
Football Max Hild s'en est allé Max Hild s'est éteint hier à l'âge de 79 ans. Archives Jean-François Frey Raymond, dit « Max », Hild, une des figures les plus marquantes du football alsacien, est décédé hier matin des suites d'une crise cardiaque à 79 ans. Comme joueur, puis entraîneur, directeur sportif ou recruteur, il aura été une des grandes figures de l'histoire du football régional. C'est un monstre sacré qui s'en est allé. Raymond, que tout le monde appelait « Max », Hild, qui aurait eu 80 ans en fin d'année, est décédé hier matin d'une crise cardiaque. Le football alsacien pleure aujourd'hui une des plus grandes figures de son histoire. Né à Weyersheim, Max Hild a dès son plus jeune âge toujours eu un ballon entre les pieds. À la fin de la seconde guerre mondiale, il signe une première licence dans son village natal. Il y grimpe les échelons pour jouer dès l'âge de 17 ans en première série départementale. C'est là qu'il tape dans l'oeil du Racing-Club de Strasbourg, qui le fait signer après un match d'essai en 1951. Il y évolue durant cinq années, sans pouvoir passer professionnel, en raison de sa taille. « On me disait toujours : tu es bon mais tu es trop petit », aimait-il rappeler. En 1956, il rejoint Bischwiller. Un an plus tard, le Racing le recontacte et lui offre cette fois un contrat professionnel, ce qu'il refusera par fierté. « J'avais passé cinq ans avec eux et ils n'en avaient pas profité pour reconnaître mes qualités ! » Sa carrière de joueur se poursuivra par Wittisheim puis l'AS Mutzig, un club qui lui proposa de faire ses premières gammes en tant qu'entraîneur, en CFA. C'est là qu'il aiguise son oeil de recruteur, puisqu'Albert Gemmrich, l'actuel président de la LAFA, Arsène Wenger, l'entraîneur d'Arsenal, ou Jean-Noël Huck, futur pro au FCM sont lancés à Mutzig. Max Hild poursuit ensuite sa carrière à Vauban, durant trois ans (où il aligne 69 matches sans défaite, et un 16e de finale de la Coupe de France), puis une année à Haguenau. Il a 45 ans quand sa vie bascule à 100 % dans le football. Il abandonne son métier d'ajusteur à la Sogema pour prendre les rênes du centre de formation du Racing, convaincu par Gilbert Gress. Il s'y fait remarquer en notant tous les numéros de téléphone de joueurs, entraîneurs ou dirigeants, un carnet qui lui sera fort précieux plus tard. En 1984, il accepte de rejoindre le FC Mulhouse et André Goerig. Il y collabore avec Raymond Domenech, l'entraîneur, et Georges Prost, qui dirige le centre de formation. Il repère des joueurs comme Marc Keller, Claude Fichaux ou Jean-Michel Peuget. Mais après le départ d'André Goerig, Max Hild revient au Racing-Club de Strasbourg. Il y fait alors la preuve d'un flair extraordinaire. Il repère très vite le jeune Martin Djetou à Créteil et réussit un gros coup en faisant venir en Alsace Ivan Hasek, alors capitaine de la sélection tchécoslovaque. L'Europe de l'Est devient un des terrains privilégiés du directeur sportif strasbourgeois, puisqu'il fera venir Alexander Vencel et Jan Suchoparek. Mais il parvient aussi à attirer en Alsace des joueurs comme Godwin Okpara, David Zitelli, Gérald Baticle ou Olivier Dacourt. Tous ces éléments auront contribué au succès en Coupe de la Ligue en 1997, premier trophée depuis le titre en 1979. La renommée de l'Alsacien est immense en France et même au-delà des frontières. Mais l'arrivée des nouveaux actionnaires de Mc Cormack et de Bernard Gardon scelle la fin de la belle histoire de Max Hild avec le Racing, même s'il conseillera encore souvent Marc Keller de 2001 à 2006, quand celui-ci en était le directeur sportif, puis depuis 2012 et son accession à la présidence. La rédaction sportive de « L'Alsace » s'associe à la douleur de ses proches et présente ses plus sincères condoléances à sa famille. du jeudi 27 mars 2014 par Marc Wilb . Football La disparition de Raymond "Max" Hild Adieu, Professeur ! Mécanicien-ajusteur de formation, Raymond, dit "Max" Hild, décédé hier matin, était surtout un amoureux du football, celui de sa région essentiellement. À Strasbourg ou à Mulhouse, comme à Wittisheim ou à Mutzig, on a aimé ses leçons. Et on les regrette. Max Hild (au centre, cravatte rayée), tout sourire à l'occasion des festivités du centenaire du Racing, en 2006, au milieu des champions de France 1979, alors qu'il dirigeait le centre de formation du club. On aimait beaucoup Max Hild, pour plein de raisons. Hier, il nous a quittés après un malaise cardiaque à 79 ans. En même temps que son coeur, beaucoup de ballons de foot ont dû s'arrêter quelques secondes hier matin en Alsace, pour saluer son départ. On aimait l'entendre parler de football, inlassablement et passionnément On aimait apercevoir sa silhouette derrière une main courante, on aimait voir son éternelle casquette, on aimait entendre son accent marqué, on aimait l'entendre parler de football, inlassablement et passionnément. Parfois même drôlement, à force de bons mots joliment dessinés sur ses lèvres. Il aimait découvrir les jeunes talents, s'amusant parfois « d'être potentiellement très riche » s'il avait choisi de devenir un manager, «un mangeur d'homme», comme il l'ajoutait rieur. Il aura toujours préféré être un découvreur, puis un formateur, au service du ballon rond. Avec un flair très rarement démenti, « celui de deviner le potentiel d'un jeune footballeur de quatorze ans, pas seulement sur sa performance du jour », comme il l'expliquait très souvent. Il aimait le football des campagnes, puisqu'il y a grandi, du côté du FC Wittisheim notamment qu'il avait fait grandir, au point de faire peur à Sélestat, Colmar, Mulhouse et Strasbourg. Et puis, il aimait convaincre à force de mots, patiemment, comme il avait su convaincre le père d'Arsène Wenger, alors jeune homme nourri de diplômes, de le laisser préférer le football à l'affaire familiale de pièces détachées pour l'automobile, alors située Plaine des bouchers à Strasbourg, et au restaurant de Duttlenheim. C'était sa plus grande fierté, lui au bon sens paysan, d'avoir fait de "Son" Arsène un grand d'Angleterre. Parce que si Max Hild aimait convaincre, il était convaincant. « La foi et la passion font tout. Faut aussi avoir un bon recruteur comme l'était Max Hild », dira un jour Roland Weller, président du Racing des belles années. Un grand petit homme, qui roulait les "r" comme il aimait faire rouler les ballons Alors, depuis hier matin, l'Alsace du ballon rond est orpheline de ce drôle de petit bonhomme si grand d'humanisme et de discrétion. Un grand petit homme, qui roulait les "r" comme il aimait faire rouler les ballons, avec simplicité. Car s'il aimait s'occuper de son jardin dit-on, il préférait s'occuper de prés un peu plus grands, un peu plus verts. Là, il aimait faire pousser de jeunes talents comme Albert Gemmrich, Martin Djetou, Olivier Dacourt ou Marc Keller, pour ne prendre qu'eux, tous devenus internationaux. Raymond Max Hild, mécanicien-ajusteur durant 24 ans à la Sogéma, était un peu de tout ça. Et surtout un formidable professeur que ses élèves vont regretter. Un montreur de football... du jeudi 27 mars 2014 par J.C.P. Une légende en Bref Raymond Hild, dit Max, est né le 4 décembre 1934, à Weyersheim. En tant que joueur, c'est à partir de 1951 que son nom apparaît dans les effectifs du Racing, alors en D1, où il évolue pendant cinq saisons. Par la suite, il portera les maillots de Bischwiller, Wittisheim et Mutzig où il achève sa carrière sur le pré avant d'en occuper le banc. Dans la cité des Brasseurs, il se révèle un tacticien hors pair. Avec les Blancs de Mutzig, il remporte une coupe d'Alsace (1971) et surtout décroche le titre de champion de D3, en 1974. Néanmoins, le club de la vallée de la Bruche refuse la montée. Max Hild déboule alors à Strasbourg, plus précisément aux Pierrots. À Vauban, lors de la saison 1976-77, il décroche le titre de champion d'Alsace et la coupe d'Alsace. Après un intermède à Haguenau, en D2, le petit bonhomme régulièrement coiffé d'une casquette devient un faiseur d'or au Racing. À la tête du centre de formation, il s'occupe du recrutement au côté de Gilbert Gress lors de la glorieuse saison 1978-1979. Il prend la succession de l'entraîneur évincé en septembre 1980 jusqu'à novembre 1981, quand il est remplacé par Roger Lemerre. Par la suite, Max Hild devient directeur sportif du FC Mulhouse pendant six ans, avant de revenir au Racing où, dans les années 1990, son oeil fait merveille en tant que directeur sportif, jusqu'en 1997. L'ère IMG McCormack marque la fin de sa présence officielle dans l'organigramme du club strasbourgeois même si ses avis sont restés écoutés par tous ceux qui comptent dans le foot alsacien et ailleurs. Le témoignage d'Albert Gemmrich et de Marc Keller «Un dénicheur de talent(s)» Le président de la LAFA en a gros sur le coeur. Il avait 16 ans et évoluait en D1 départementale lorsque Max Hild l'a repéré, lui mettant le pied à l'étrier à l'AS Mutzig, d'où Albert Gemmrich a rejoint le Racing. Marc Keller exprime également une affection sans borne, pour celui qui l'a découvert. Max Hild en 1980, alors à la tête du centre de formation du Racing. « Max a marqué son temps, a marqué le foot alsacien. Mais je pense avant tout à son épouse, Charlotte, et à son fils, Patrice, le président de la SS Weyer heim, pour qui c'est très dur. » « Un grand frère, voire un père » Pour Albert Gemmrich, « un grand homme, non pas par la taille, mais par le talent, nous quitte. J'avais trop de respect pour lui. Je l'ai toujours vouvoyé. Il a travaillé avec Gilbert Gress, avec Arsène Wenger, son fils spirituel, qui lui a toujours demandé conseil. J'étais dans le bureau de Max lorsqu'Arsène, alors à la tête du centre de formation de l'AS Cannes l'a appelé. Il était sollicité par Nancy pour prendre en main l'équipe pro. Max lui a dit de foncer. » Comme tant d'autres, le meilleur buteur des futurs champions de France doit tout à Max Hild. « Pour moi, il a été grand frère, voire un père. Il m'a cherché à Preuschdorf. Je suis passé d'un coup de la D1 au CFA, dont j'étais le plus jeune joueur en France avec Platini et Rouyer. C'était en 1972. Après chaque entraînement, il me faisait travailler une demi-heure de plus. J'en étais très honoré. Après cette année à Mutzig, j'ai rejoint le Racing. » Ce Racing dont Max Hild a vécu la plus belle épopée en tant que directeur du centre de formation. L'année du titre puis celle de la Coupe d'Europe des clubs champions (1979/80), jusqu'en quarts de finale, il faisait partie de l'encadrement technique. « Et des joueurs qu'il y a formés, comme Gentes, Wiss, Glassmann, Jenner et donc Wenger, ont régulièrement intégré le groupe des pros », rappelle Gemmrich. Et le président de la Ligue d'Alsace de conclure : « Max était un dénicheur de talent (s). Il s'est rarement trompé sur les joueurs qu'il a proposés à Gilbert Gress. » À Gilbert Gress et à tous les autres, de Mutizg au FCM, en passant par Haguenau, Vauban, et tant d'autres. Marc Keller ne contredira pas le président de la Ligue d'Alsace. «En tant que dirigeant, quand j'ai commencé au Racing et que je devais voyager en Europe pour observer des joueurs, celui qui m'accompagnait, c'était Max, se souvient l'actuel président du Racing. On allait de l'Allemagne à la République tchèque, en passant par la Pologne. Et partout, on connaissait Max Hild. Sa réputation ne s'est pas limitée aux frontières de l'Alsace. Il avait notamment une connaissance exceptionnelle de la Bundesliga.» « Max, c'était un homme exceptionnel » Pendant des années, sans autre statut que celui d'un paisible retraité, l'emblématique observateur a continué à prodiguer des conseils judicieux et à faire bénéficier de ses inestimables lumières le club strasbourgeois. «Franchement, j'ai vécu des moments magnifiques avec lui, poursuit Marc Keller. Quand je le laissais chez lui, à Weyersheim, on avait échangé pendant des heures, on avait refait le match et c'était toujours un plaisir. Max, c''était un homme exceptionnel.» En fait, avant d'arpenter l'Europe, Max Hild s'était d'abord illustré en Alsace. «C'est quelqu'un qui a beaucoup compté pour moi, mais je ne crois pas qu'il y a un joueur pro de ces 30 dernières années, en Alsace, qui ne lui doit rien, souligne Marc Keller. Moi, il est venu me chercher aux SRC, en 1986, pour rejoindre Mulhouse.» Enfin, aux yeux du président du RCS, la richesse du personnage venait sans doute de son parcours. «Quelqu'un qui perce dans le foot, après avoir travaillé vingt ans ou plus dans un autre domaine, cela inspire forcément le respect, conclut Marc Keller. Il aimait le foot et l'Alsace.» R.Sa.et Fr.N.