Arts et éducation populaire : le cabaret éphémère « mon village en
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Arts et éducation populaire : le cabaret éphémère « mon village en
Arts et éducation populaire : le cabaret éphémère « mon village en ville » à Grigny dans l'Essonne. retour sur expérience Dans un article1 publié dans l'hebdomadaire en ligne « Cerises », Laurent Eyraud-Chaume aborde la thématique arts et éducation populaire. Au fil de sa réflexion, il s'interroge : « pour commencer, ne devrions nous pas valoriser, raconter, dans leur complexité toute les actions quotidiennes qui œuvrent à une réappropriation populaire des imaginaires ? »2 Je réponds par l'affirmative et rends compte dans ce texte d'une aventure culturelle et artistique qui œuvre, me semble t il, à cette « réappropriation populaire des imaginaires ». L'ORIGINE DU PROJET : Au départ de cette aventure, il y a : • Une ville de 30 000 habitants, Grigny dans l'Essonne. Une ville et Une population, toutes deux pauvres économiquement mais riches de diversités. Une ville monde. • La commande d'un maire communiste, Claude Vazquez, à savoir : proposer une action visant à offrir aux habitants d'un quartier, dans un espace de proximité, un moment régulier de détente, d'échanges et de rencontres. • La réponse que j'ai apportée à cette commande, à partir de mon emploi municipal de Directeur Général Adjoint Éducation-Culture et de mon militantisme. LA RÉPONSE : Avec ma collègue du secteur culture, nous avons formulé à peu près de la sorte notre projet : Titre : Cabaret éphémère mon village en ville Quoi : A partir de différents modes d'expressions artistiques à la fois exigeants et populaires, offrir des moments de détente, de divertissement, d'échanges et de rencontres, dans une ambiance chaleureuse, conviviale et sympathique. Qui : La direction Éducation-Culture et membres associés, les associations: l'Orme du Bout et Amitiés Grigny-Schio. La Compagnie ÉCOLE DU THÉÂTRE DU FIL. Comment : de 19h01 à 19h30 : accueil et accompagnement du public par des stagiaires de la Cie ÉCOLE DU THÉÂTRE DU FIL. Une fois le public installé mise en œuvre d'un service théâtralisé aux tables assuré par le THÉÂTRE DU FIL (assiette gourmande, verre de vin cuvée du chef, cocktail de jus de fruit). A noter, pas d'argent, mais une monnaie spécifique créée « de toute pièce » pour l'occasion : le Grignoti. Il faut donc pour se restaurer passer par le bureau de change pour échanger des euros contre des Grignotis. L'assiette gourmande est à 4 Grignotis et le verre à 13. Les bénévoles des deux associations partenaires prennent en charge les achats alimentaires, les boissons, et assurent la tenue du bureau de change ainsi que le bar. 1 2 3 EYRAUD-CHAUME, Laurent, « arts et éducation populaire : des valeurs au projet » in Cerises, N° 238, du 12/12/2014 Idem page 4 1 grignoti = 1 euro 1 Mise à disposition aux spectateur de la Gazette du cabaret. De 19h30 à 20h30 : spectacle professionnel labellisé « Arts de la rue » et adaptable en salle. De 20h30 à 21h15 : temps d'échange entre participants. 21h30 : fermeture du cabaret, démontage, ménage, rangement. Où : Verrière du théâtre du fil Château du Clotay- Résidence ALFI 8, rue du port à Grigny (près des lacs). Quand : tous les 3ème vendredi du mois Une devise : « santé, bien-être et plaisirs partagés » LES PREMIÈRES RÉCOLTES : Entre le déroulé prévu sur le papier et le déroulé réel, il y a eut quelques modifications. Par exemple : ouverture du cabaret par une performance jouée par les stagiaires du THÉÂTRE DU FIL et le raccourcissement du temps d'échanges après le spectacle. Le 17 décembre 2010, pour la première du cabaret, malgré la neige extérieure et le froid dans la salle, c'est un succès. Le lieu est plein. Les spectateurs heureux. Ils ont apprécié l'ambiance, la chaleur humaine, les prestations artistiques (La Cie ÉCOLE THÉÂTRE DU FIL à 19h01, et l'artiste programmé à 19h30, Dominique Gras dans son spectacle « Arsène Folazur »). De mois en mois, de saisons en saisons, le succès ne se démentira pas 4. Chaque 3è vendredi du mois, entre 80 et 110 personnes s'installent dans ce petit espace couvert. (au-delà de 80 personnes, l'on se sent à l'étroit). Le public est au rendez-vous pour un artiste (ou une Cie), inconnu, et en plus il met la main à la poche !5 Qui sont les spectateurs ? Ce sont majoritairement des plus de 60 ans, avec quelques quadragénaires. L'aire d'achalandage est massivement sur le quartier, mais le bouche à oreille poussent des habitants d'autres quartiers et d'ailleurs à venir voir le « KES-KIS-SEPASSE-LÀ-BAS» sous la verrière du château du Clotay, dans le village, à Grigny. LES PRINCIPAUX INGRÉDIENTS D'UNE RÉUSSITE : • Une partie du nom de l'entreprise « mon village en ville » en écho à une manifestation festive annuelle qui se tient le premier dimanche d'octobre « Mon village en ville ». Une manifestation axée autour d'un marché gourmand, du patrimoine historique local dans ses dimensions rurales et campagnardes, dans laquelle, nous (les employés communaux) avons pu, un peu en contrebande, substituer à des animations traditionnelles (majorettes) des Cies des « Arts de la rue » à dose homéopathique (3 ou 4 dans la journée). Par exemple en 2007, nous avons programmé la fanfare culinaire tzigane, TARAS- 4 5 J'ai participé à cette initiative de sa création, en décembre 2010 à mars 2014. Depuis cette date, je ne sais pas comment évolue ce cabaret. Dans leur très grande majorité 5 euros par spectateur. Aller voir un spectacle de qualité et payer pour cela n'est pas une pratique habituelle ou très rependue à Grigny, si je prends sur la même période le fonctionnement du centre culturel Sydney Bechet, lieu municipal de programmation artistique sur la ville. 2 GOULAMAS, La Cie KITCHINETTE et LES NOCTAMBULES. Autre exemple, nous avons remplacé un manège pour enfants avec son tirage de pompon par un « théâtremanège » sculpté, à propulsion parentale de la Cie LA TOUPINE. • Un accueil personnalisé à l'arrivée de chaque spectateur par deux agents communaux (un collègue et moi). Un accueil un peu comme celui réservé à l'ami qui vient toquer à la porte de votre logis • Un bureau de change avec sa caissière bénévole 6, (blonde, obligatoirement blonde). La première recrue travaillait dans l'aérospatiale, il me semble. Quant à la seconde, elle est directrice adjointe des ressources humaines. • Une salle nue, polyvalente, nettoyée et aménagée à chaque fois pour la rendre accueillante. • Des bénévoles associatifs, connus et reconnus, pour préparer les boissons et assiettes gourmandes. • La Cie ÉCOLE DU THÉÂTRE DU FIL7 qui à chaque séance joue sur scène ( un modeste praticable de 4mx3m), un impromptu de quelques minutes avant d'annoncer « Servicio ! » et d'effectuer le service de table en table (l'un des éduc'acteurs de la Cie à l'occasion d'un bilan, nous dira que l'équipe éducative a modifié le contenu de la formation théâtrale afin d'intégrer la performance mensuelle à réaliser au cabaret). • Une programmation d'artistes professionnels rompus au travail de rue (pour n'en citer que quelques-uns parmi d'autres : le SAMU, ACIDU, CLAUDETTE FUZEAU, LES CH'TI LYRICS, JOE SATURE, CIRKO SENSO, MADAME RAYMONDE, ARISTOBULLE, Cie À TIROIR, DIEGO STIRMAN, BOUDIN ET CHANSON, …) Pour préparer la programmation du cabaret, ma collègue et moi avions la possibilité de participer à 2 festivals d'« Arts de la rue »: « Vivacité » à Sotteville-lès-Rouen et « les Zaccros D'ma Rue » à Nevers. Ces deux festivals nous permettant de construire l'essentiel de la programmation d'une saison. • La gazette du cabaret éphémère « mon village en ville », modeste feuille A3, envoyée aux « aficionado » du cabaret ( ciblage très approximatif) et disponible sur chaque table en plusieurs exemplaires, le soir du spectacle. Au verso de la feuille : une affichette annonçant les artistes invités ou la Cie programmée. Au recto : un édito axé sur la valorisation : de l'entreprise et ses principaux acteurs, d'une démarche culturelle avec ses partis pris (convivialité, proximité, esthétique « Arts de la rue ») du métissage de l'équipe du cabaret : salariés, bénévoles, professionnels, amateurs, etc. extraits : « … Avec modestie, nous avons le sentiment à chaque rencontre d'ouvrir un peu les portes de l'imaginaire et de donner à voir une conception du vivre 6 7 Pour l'idée de la monnaie spécifique et du bureau de change merci au THÉÂTRE DE L'UNITÉ, et à « la ginguette 3 francs 6 sous » du SAMU. Le THÉÂTRE DU FIL implanté pour partie à Grigny depuis 2006, c'est tout à la fois une Cie de Théâtre, un centre de formation, un lieu à vivre et à apprendre à vivre, une manière de répondre aux difficultés d'être. C'est à mon avis, une entité, « une troupaille », qui mène un authentique travail d'éducation populaire. Son histoire reste à écrire. 3 ensemble... » « .. Il y a des bénévoles associatifs, les théâtreux, les militants culturels...et du public ! Un vrai qui réagit, donne son point de vue, s'exprime... » « … Je ne sais pas d'où vient la générosité de ce comédien-chanteur, mais je sais que le personnage de Madame Raymonde s'est créée dans la rue avec la Cie DU TAPIS -FRANC, dans les années 90 du siècle précédent. Je sais que cela implique de la générosité artistique... » « ...nous sommes élitistes par notre recherche de qualité, nous nous adressons à tous par notre volonté d’accessibilité... 8 » Un article émanant de l'une ou l'autre association partenaire. Le proverbe du mois et surtout la rubrique « c'était le mois dernier » comprenant une photographie du spectacle faite par un bénévole.(Chaque Cie, chaque artiste reçoit un CD photos de son spectacle). L'artiste ou la Cie nous communique par écrit ses impressions. Ces retours nous éclairent beaucoup sur leur perception de la ville et sur notre entreprise culturelle. Il serait enrichissant d'analyser l'ensemble de ce corpus 9. Ici, je me contenterai de reproduire le mot de l'artiste de la Cie BERNADETTE BOUSSE qui me semble bien rendre compte de notre entreprise : « C'est le matin, et un échafaudage trône dans le centre de la serre. Ça bricole. Ça cause. Et des mains se serrent. Des regard se sourient ; des prénoms sont offerts. On se reconnaît comme des matelots qui montent dans le même bateau et puis c'est le repas chez le « p'tit routier » du quartier. Pour l'instant ce sont les papilles qui chantent... Et puis retour dans « la serre » qui commence à s'habiller pour le soir...Petit à petit, ils sont trois, puis cinq, puis 10, 15, qui l'aident à se vêtir de lumières, de rouge, de noir... Ça cause, oui, ça rigole et tout va vite...les verres les assiettes les petites serviettes, les nappes. A la lumière, au son, chacun aiguise, écoute, précise, régie, change, chauffe, chante…. Et là...il nous suffit de mettre nos costumes, de se glisser derrière le bar pour vibrer avec le public devant la ballade du théâtre du fil, oiseaux splendide et obscurs...pour sentir que nous sommes tous là, les matelots de la « serre - théâtre », chacun à sa place pou embarquer tous ensemble dans un voyage enchanté qui nous l'espérons a été enchanteur Merci à chacune, chacun, à chaque sourire, à chaque regard échangé… Vous êtes, vous tous, avec le public, notre précieuse nourriture. »10 le repas d'après le spectacle. En effet, une fois le public parti, le matériel technique remballé, les tables et les chaises rangées, une vingtaine de personnes (les bénévoles, techniciens, employés municipaux, bien souvent l'élue du secteur culture, la « troupaille » de la Cie ÉCOLE DU THÉÂTRE DU FIL accompagné de son charismatique directeur : Jacques Miquel, et bien-sur les artistes programmés) se retrouvent pour un moment de partage et de fraternité autour d'un repas. Ces moments là, sont hors du quotidien, à la fois d'une simplicité extrême et d'une richesse 8 LULU DU PRESSOIR, « édito » in gazette du cabaret éphémère mon village en ville N°12, mars 2011 ; N°7 janvier 2012 ; N°10 avril 2012 ; N°11 mai 2012. 9 27 textes dans ma collection de « gazettes du cabaret éphémère mon village en ville ». 10 CIE BERNADETTE BOUSSE, « le mot de l'artiste », in Gazette du cabaret éphémère mon village en ville , N°22, octobre 2013. 4 incroyable. A propos du repas d'après spectacle, une anecdote peut être fictive, court sous le manteau. Il s’agirait d'un dialogue entre le maire de la ville et l'élue du secteur. -M Le Maire : « Bon ce cabaret, ça à l'air de bien fonctionner. Ça semble une réussite, il y a du monde qui vient. Mais l'on m'a dit qu'après le spectacle, lors de la troisième mitemps, ça se termine en orgie ! Faudrait voir à y mettre un terme ! » -L'élue du secteur : « Ça me paraît difficile que cela se termine ainsi, j'y participe ! » Que l'anecdote soit vraie ou fausse, peu m'importe, car d'expérience, je sais que le succès d'une entreprise artistique exigeante, atypique dans son « attelage », surtout dans une ville populaire comme Grigny, peut susciter ce type de propos malveillant, mais sommes toutes réjouissant pour les organisateurs. Sur le repas d'après spectacle, voici l'avis d'un artiste de passage : « … enfin, un repas et temps de partage avec les différents organisateurs où l'on apprendra notamment qu'une carte d'élu permet de fluidifier le trafic routier, qu'un opinel tire-bouchon est mieux dans la poche de son propriétaire que dans une poubelle transparente d'aéroport et qu'un photographe, ça peut aussi ramper sous la scène retrouver un bouchon de jerrican. »11 La régularité de la fréquence indépendamment du calendrier (congés scolaires, jours fériés) : le 3ème vendredi de chaque mois à 19h01 avec l'obligation que la soirée ait lieu quelques soient les circonstances ou événements imprévus. « Exceptionnellement dans cette gazette, il n'y a pas de « mot de l'artiste », en raison de l'événement dramatique ayant touché la Cie BRIS DE BANANE qui devait se produire le mois dernier. La, direction de l'établissement tient à saluer la générosité, la solidarité, la créativité, la double performance artistique et humaine des comédiens de la Cie ACIDU, qui au pied levé, ont tout abandonné pour répondre à notre appel angoissé.Le spectacle enlevé, drôle, croquignolet a réjoui les spectateurs et nous n'avons accusé au final que 45 minutes de retard sur l'horaire habituel de clôture de la soirée . Cette prouesse n'a été possible que grâce à la patience compréhensive du public, l'image positive du cabaret dans le milieu des Arts de la rue, la capacité de toute une équipe à faire face à un imprévu, l'engagement professionnel et le sens du service public de notre programmatrice en chef, et redisons le grâce à la complicité fraternelle et la générosité solidaire de Solange Milhaud et Gilles Gueblum de la Cie ACIDU. Tout cela n'est pas rien et donne à voir peut-être, un art du bien-vivre ensemble et du faire société à la sauce Grignoise. Merci à tous »12 Le choix du lieu : Au delà de l'attrait pour le site (bien que difficile à transformer en espace de spectacle une fois par mois) nous avons fait le choix d'un lieu privé, géré par la Cie ÉCOLE DU THÉÂTRE DU FIL. En effet, cet espace non municipal n'est pas soumis aux priorités de gestion en matière d'équipements de la collectivité. POUR ALLER PLUS AVANT DANS LA DÉMARCHE INITIÉE : A partir du succès de l’initiative, pour œuvrer plus profond à l'appropriation populaire d'une expression artistique multiforme, nous aurions pu, par exemple : • Ouvrir la gazette à la Cie ÉCOLE DU THÉÂTRE DU FIL avec une tribune mensuelle, recueillir les impressions de tel ou tel spectateur et réfléchir, échanger à partir de cette matière. 11 MOUSTACHE, Mathieu, « le mot de l'artiste », in gazette du cabaret éphémère mon village en ville, N°10, avril 2012 12 Gazette du cabaret éphémère, mon village en ville, N°19, avril 2013 5 • Trouver la bonne formule pour ouvrir le repas d’après le spectacle aux spectateurs du cabaret, souhaitant prolonger la soirée et leur permettre au fur et à mesure de passer du statut de spectateurs à celui de « spect'acteurs ». • Inviter l'équipe de bénévoles aux deux festivals auxquels, ma collègue et moi participions, afin d'élargir la concertation puis la délibération sur la programmation d'une saison à partir d'une ligne politique explicite : spectacles professionnels « Arts de la rue » de petites formes et adaptables en salle. • Organiser une fois par mois, le dimanche matin, vers 10h, une initiative du type « casse-croûte et intelligence de l'agir » avec une personnalité sur un fait de société, un sujet d'actualité… Ces idées là et quelques autres, qui approfondissent selon moi une démarche d'éducation populaire auraient pu germer et, je pense, être mise en œuvre avec enthousiasme par l'équipe du cabaret. Cela aurait été possible si les conditions politiques sur le territoire avaient été réunies, ce qui ne m'a pas semblé être le cas, durant mon emploi dans cette ville. Je parle bien des conditions politiques, car au niveau d'une action artistique de terrain autour des « Arts de la rue », les ingrédients étaient là par la volonté municipale ou avec sa complicité active : À partir de 2003, manifestation annuelle, « mon village en ville » avec la participation de 2 à 3 Cie des arts de la rue À partir de 2009, accueil en résidence permanente de la CONSTELLATION opérateur « Arts de la rue » connu et reconnu. Cie LA À partir de 2010, « le cabaret éphémère mon village en ville » Années 2011, 2012 et 2013, journée des « Arts de la rue » « C'est où ? C'est ici ! » En guise de conclusion provisoire, je dirais que l'aventure humaine et artistique relatée dans ce texte, mêle pratiques populaires, engagements bénévoles et professionnels, diffusions et créations artistiques, afin d'élargir l'horizon de chacun et de tous. Aventure humaine et artistique riche d'enseignements qui restent à décliner plus en détail. Aventure fragile, à poursuivre, à consolider, à développer ou bien à enterrer, à oublier, en fonction des options politiques et culturelles d'une ville, la ville de Grigny dans l'Essonne. À suivre... le 22 mars 2015 Luc Sanguinède Animateur socio-culturel et Consultantaccompagnateur de projets par la recherche-action 6