Les Lumières de la ville
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Les Lumières de la ville
Les Lumières de la ville Vendredi 23 décembre 2011 CINÉ-CONCERT EN FAMILLE Programme Ciné-concert en famille Les Lumières de la ville Film de Charles Chaplin Musique de Charles Chaplin - Restaurée et orchestrée par Timothy Brock (2004) États-Unis, 1931. Orchestre National d’Île-de-France Timothy Brock, direction Coproduction Cité de la musique, Salle Pleyel. Les Lumières de la ville © Roy Export S.A.S Musique des Lumières de la ville Copyright © Roy Export Company /Establishment and Bourne Co. sauf « La Violetera » © José Padilla. Chaque concert est précédé d’un atelier en famille « Charlot et le mime », à 9h30 et 14h30 en Mezzanine. Fin du ciné-concert vers 12h20 et 17h20. 3 Les notes de programme des spectacles et concerts jeune public sont consultables sur les sites internet www.cite-musique.fr et www.sallepleyel.fr quatre jours avant la représentation. VENDREDI 23 DÉCEMBRE – 11H et 16H Commentaires Commentaires Les Lumières de la ville a été l’entreprise la plus longue et la plus dure de toute l’œuvre de Chaplin. Quand il en est venu à bout, il avait passé deux ans et huit mois sur ce film, dont près de 190 jours de tournage effectif. Ce ne fut pas une collaboration facile. Virginia est la seule de ses interprètes avec laquelle Chaplin ne put jamais établir un lien de sympathie. Plus de cinquante ans après, elle devait déclarer : « Charlie ne m’a jamais aimée, et je n’ai jamais aimé Charlie ». Comme par miracle, le résultat ne trahit rien de ces efforts et de ces angoisses. Ainsi que l’a écrit le critique anglais Alistair Cooke, le film, malgré toutes ses batailles, « est aussi fluide que de l’eau qui coule sur des galets ». Il considérait de son côté qu’elle ne se consacrait pas assez à son travail. « C’est un amateur », disait-il avec mépris. Il essaya même à un moment de la remplacer par Georgia Hale, qui avait été sa partenaire dans La ruée vers l’or. Pourtant, malgré ou peut-être à cause de leurs conflits, l’interprétation qu’il finit par lui arracher n’est pas loin de la perfection. Comme à l’accoutumée chez Chaplin, l’histoire a subi de nombreux changements. Dès le départ, il avait décidé que la cécité serait au centre du sujet. Sa première idée était de jouer lui-même un clown qui perd la vue mais s’efforce de cacher son mal à sa fille. Il passa ensuite à l’idée d’une jeune fille aveugle. Elle se fabrique une image romancée de Charlot, qui tombe amoureux d’elle et réalise de grands sacrifices pour trouver l’argent nécessaire à sa guérison. À partir de cette esquisse, Chaplin avait pour une fois une idée claire de la fin du film : le moment où la jeune aveugle, ayant recouvré la vue, découvre enfin la triste réalité de son bienfaiteur. Avant même de la tourner, il sentait que si cette scène était réussie, ce serait une des plus grandes de son œuvre. Et il avait raison. Le critique James Agee a écrit que c’était là « la plus grande performance d’acteurs et le moment le plus fort de l’histoire du cinéma ». Vers la fin de sa vie, Chaplin s’émerveillait encore du caractère magique de cette scène : « Ça m’est arrivé une ou deux fois, disait-il. Dans Les Lumières de la ville, rien que la dernière scène… Je ne joue pas… Je m’excuse presque, je suis extérieur à moi-même et je regarde… C’est une scène belle, très belle, précisément parce qu’elle n’est pas surjouée. » Il passa de longues semaines à travailler sur une scène d’une apparente simplicité : la première rencontre entre Charlot et la jeune fleuriste, qui met en place toutes les données de l’histoire. En deux ou trois minutes, par l’action pure, Chaplin établit la rencontre des deux personnages : Charlot découvre qu’elle est aveugle, il est fasciné et pris de pitié, tandis que la jeune fille prend ce pauvre hère pour un homme riche. À la fin de la séquence, alors que l’émotion est à son comble, il la dissipe par un gag de pur burlesque. « C’est complètement chorégraphié, disait-il. Ça nous a pris beaucoup de temps. Nous y sommes arrivés au jour le jour. » Pour le rôle de l’aveugle, il avait choisi une jeune femme de bonne famille de Chicago, récemment divorcée, Virginia Cherrill, âgée de vingt ans. L’inexpérience n’était jamais un handicap aux yeux de Chaplin ; il voulait simplement des acteurs qui suivent ses instructions. Il fut impressionné par la faculté qu’avait Virginia de se faire passer pour aveugle. Il raconte qu’il lui avait conseillé « de regarder vers l’intérieur et de ne pas [le] voir ». Si Chaplin était sévère avec les autres, il était toujours encore plus dur envers lui-même. Dans ce cas précis, il eut la force de couper une scène qu’il savait magnifique mais qui n’avait pas sa place dans le film terminé. C’est une suite de variations construites autour de la plus simple des idées : Charlot remarque un bout de bois coincé sous une grille et essaye négligemment de le dégager. Rien de plus. Et pourtant la concentration de Charlot, la curiosité qu’il suscite chez les passants, en font une grande séquence de comédie. Avant même que Chaplin n’entreprenne Les Lumières de la ville, le cinéma sonore s’était imposé. Cette révolution menaçait Chaplin plus encore que les autres stars du muet. Son personnage de Charlot était universel ; sa pantomime était comprise aux quatre coins du monde. Mais si Charlot se mettait à parler anglais, ce public se réduirait instantanément. Et puis il y avait un autre problème : comment allait-il parler ? Chaque spectateur dans le monde s’était fait sa propre idée de la voix de Charlot. Comment Chaplin pouvait-il imposer une seule voix, parlant une seule langue ? Il résolut hardiment le problème en ignorant la parole et en faisant des Lumières de la ville ce qu’il avait toujours fait par le passé : un film muet. Ses seules concessions consistèrent à ajouter une musique synchronisée et quelques effets sonores, comme le bruit intempestif d’un sifflet qu’il a avalé. Il montra ainsi qu’il pouvait utiliser les sons de manière aussi inventive que les images au service de la comédie. À l’époque du muet, il s’intéressait déjà de très près à la musique jouée par l’orchestre lors de la première exclusivité de ses films. Cette fois il étonna la presse et le public en composant lui-même toute la partition musicale des Lumières de la ville. Les différentes premières furent parmi les plus prestigieuses que le cinéma ait connues. À Los Angeles, il eut pour invité Albert Einstein, tandis qu’à Londres George Bernard Shaw était assis à côté de lui. Les Lumières de la ville fut un triomphe critique. Toutes les angoisses de Chaplin semblèrent dissipées par le succès du film, qui reste à ce jour le sommet de sa réussite et de son art. David Robinson copyright : Mk2, SA, 2004. 4 5 Pièces participatives Les artistes Timothy Brock Timothy Brock est un compositeur et un chef d’orchestre très actif. En qualité de chef d’orchestre, Timothy Brock est particulièrement spécialisé dans le répertoire du début du XXe siècle et les musiques du cinéma muet. Compositeur, il a écrit plusieurs symphonies, concertos, œuvres de musique de chambre, deux opéras et une vingtaine de partitions originales de musiques de films pour le cinéma muet. Timothy Brock a dirigé plus d’une trentaine de créations dont plusieurs œuvres de Hanns Eisler : Kleine Sinfonie, Niemandslied, Kuhle Wampe, la Symphonie n° 2 d’Erwin Schulhoff, Declared Dead de Chostakovitch et la création mondiale de Nocturne de David Raksin composé en 1946. Timothy Brock a également restauré la version originale de Music for Radio d’Aaron Copland (1946) qu’il a dirigée aux États-Unis et en Europe. En 1991, il dirige La P’tite Lili de Darius Milhaud (œuvre de 1927) qui n’avait encore jamais été jouée aux États-Unis. L’histoire d’amour entre Timothy Brock et le cinéma muet commence en 1986 lorsque la commande d’une nouvelle partition symphonique pour le film Loulou de G. W. Pabst avec Louise Brooks lui est passée. Timothy Brock a composé des musiques pour des films tels que Cadet d’eau douce de Buster Keaton (commandé et créé par l’Orchestre Symphonique de Berne), Le Mécano de la « General » de Buster Keaton (créé par l’Orchestre National de Lyon) et L’Éventail de Lady Windermere d’Ernst Lubitsch (créé par l’orchestre du Teatro Comunale de Bologne). En 2007, il dirige la création de sa partition pour le film Sherlock junior de Buster Keaton avec l’Orchestre de chambre de Los Angeles et, en 2009, il dirige sa composition pour le film Feu Mathias Pascal de Marcel L’Herbier Les artistes (1926), une commande conjointe du Teatro Comunale de Bologne et d’Arte. En 1999, la Société Charles Chaplin et l’Orchestre de Chambre de Los Angeles demandent à Timothy Brock de restaurer la partition des Temps modernes pour un ciné-concert qu’il dirige en juin 2000 à Los Angeles, puis devant 5 000 personnes à Hanovre lors de l’Exposition Universelle avec l’Orchestre de la Radio de Hanovre. Depuis, la famille Chaplin lui a demandé la restauration des partitions de plus de dix films : Les Lumières de la ville, Le Cirque, Une femme de Paris, Le Pèlerin, Charlot soldat, Une vie de chien et des courts-métrages Jour de paie, Une journée de plaisir et Une idylle aux champs. En septembre 2006, Timothy Brock commence à travailler sur la restauration de la partition de La ruée vers l’or, qu’il va ensuite diriger plusieurs années de suite au festival de cinéma Ritrovato à Bologne. Il dirige également La Ruée vers l’or à Londres, Venise, Helsinki et à Auckland en NouvelleZélande. Timothy Brock a dirigé des ciné-concerts Chaplin dans de nombreux pays d’Europe, aux États-Unis et en Asie, preuve de l’universalité de l’œuvre de Chaplin. En 2009, Timothy Brock a fait ses débuts avec l’Orchestre de diffuser l’art symphonique sur l’ensemble du territoire régional et tout particulièrement auprès de nouveaux publics. L’orchestre compte alors parmi les formations nationales les plus dynamiques et figure au top 10 des orchestres les plus engagés au monde du fameux mensuel Gramophone. Composé de 95 musiciens permanents, l’Orchestre donne chaque saison une centaine de concerts, offrant ainsi aux franciliens une grande variété de programmes sur trois siècles de musique, du grand symphonique à la musique contemporaine, du baroque aux diverses musiques de notre temps. L’orchestre innove également et a créé, depuis une quinzaine d’années, une centaine de pièces contemporaines et un festival, Île de découvertes. Depuis la rentrée 2005, Yoel Levi est le chef principal de la formation. Son arrivée renforce l’exigence de qualité, la volonté d’élargir le répertoire symphonique et la cohésion musicale de l’Orchestre, ainsi que son rayonnement national et international. Après quatre fructueuses saisons passées à la tête de l’orchestre, Yoel Levi est reconduit dans ses fonctions jusqu’en 2012. Enrique Mazzola lui succédera en tant que directeur musical en septembre 2012. symphonique de Chicago en dirigeant Les temps modernes. Il a été invité par L’Orchestre est très engagé en faveur du l’Orchestre symphonique de la BBC en jeune public. Il élabore et développe des 2010. Il a dirigé au Lincoln Center à New actions éducatives et culturelles York, au Royal Festival Hall et au Barbican ambitieuses : ateliers, rendez-vous avec Center à Londres, au Konzerthaus de les artistes, concerts éducatifs et Vienne, à l’Accademia Santa Cecilia à spectacles musicaux. Ces actions visent à Rome, à la Cité de la musique à Paris, à la donner le goût et la connaissance du Tonhalle de Zurich, à Lucerne, répertoire symphonique, tout en Barcelone… favorisant les rencontres avec les musiciens et la découverte du spectacle Orchestre National d’Île-de-France vivant. Les concerts « Oi Brasil », L’Orchestre National d’Île-de-France créé « Chantons avec l’Orchestre » et, plus en 1974, est financé par le conseil récemment, « Le Clavier fantastique » à régional d’Île-de-France et le ministère la Salle Pleyel ont réuni plusieurs milliers de la Culture. Sa mission principale est de jeunes choristes. 6 Premiers violons supersolistes Ann-Estelle Médouze Alexis Cardenas Lilla Michel-Peron François Riou David Vainsot Violons solos Stefan Rodescu Bernard Le Monnier Violoncelles Frédéric Dupuis, 1er solo Anne-Marie Rochard, co-soliste Bertrand Braillard-Eberstadt, 2e solo Jean-Marie Gabard, 2e solo Béatrice Chirinian Jean-Michel Chrétien Sébastien Hurtaud Camilo Peralta Bernard Vandenbroucque … Violons Jean-Michel Jalinière, chef d’attaque Flore Nicquevert, chef d’attaque Maryse Thiery, 2e solo Yoko Lévy-Kobayashi, 2e solo Virginie Dupont, 2e solo Grzegorz Szydlo, 2e solo Jérôme Arger-Lefèvre Marie-Claude Cachot Prisca Carsalade Marie Clouet Sibylle Cornaton Delphine Douillet Isabelle Durin Domitille Gilon Bernadette Jarry-Guillamot Léon Kuzka Marie-Anne Pichard-Le Bars Mathieu Lecce Jean-François Marcel Laëtitia Martin Julie Oddou Anne Porquet Marie-Laure Rodescu Pierre-Emmanuel Sombret Sylviane Touratier Justine Zieziulewicz … Altos Muriel Jollis-Dimitriu, 1er solo Renaud Stahl, 1er solo Sonia Badets, 2e solo Inès Karsenty, 2e solo Anne-Marie Arduini Benachir Boukhatem Raphaëlle Bellanger Frédéric Gondot Catherine Méron Contrebasses Robert Pelatan, 1er solo Didier Goury, co-soliste Pierre Maindive, 2e solo Jean-Philippe Vo Dinh, 2e solo Philippe Bonnefond Florian Godard Pierre Herbaux … Flûtes Hélène Giraud, 1er solo Sabine Raynaud, co-soliste Pierre Blazy Piccolo Nathalie Rozat Hautbois Jean-Michel Penot, 1er solo Jean-Philippe Thiébaut, co-soliste Hélène Gueuret Cor anglais Marianne Legendre Clarinettes Jean-Claude Falietti, 1er solo Myriam Carrier, co-soliste Clarinette basse Benjamin Duthoit Petite clarinette Nn Bassons Henri Lescourret, 1er solo Frédéric Bouteille, co-soliste Gwendal Villeloup Contrebasson Cyril Exposito Cors Robin Paillette, 1er solo Tristan Aragau, co-soliste Marianne Tilquin Jean-Pierre Saint-Dizier Annouck Eudeline Trompettes Yohan Chetail, 1er solo Nadine Schneider, co-soliste Patrick Lagorce Pierre Greffin Trombones Patrick Hanss, 1er solo Laurent Madeuf, 1er solo Matthieu Dubray Sylvain Delvaux Contretuba / tuba-basse André Gilbert Timbales Jacques Deshaulle Percussions Georgi Varbanov Gérard Deléger Pascal Chapelon Didier Keck Harpe Florence Dumont 7 z Découvre nos pr éduc s t r e c n o c o chains atifs... E YE L LEAPI, L11H Et 15H L A S À LA I 9 M H 11 RED MERCEDI 12 MAI, SAM e! astiqu st fant ’e c , e estr L’orch aris. e Paris ection e de P ir stre d rchestr O l, Orche antovani, d e y Ple M , Salle usique Bruno Cité uction d Copro de la m . Dès 6 inutes ans. : 60 m Durée ... et no DE À LA CItÉ L s salons E A MUSIQU À LA CItÉ DE L A MUSIQUE SAMEDI 7 JA NVIER, 11H FA MILLES De mémoire de clarinettes Solistes de l’E nsemble interc ontemporain Emmanuelle Co rdoliani, mise en scène MERCREDI 29 FÉVRIER, 16H FAMILLES Le Carnaval de s animaux Solistes des Si ècles Claire Désert, Marie-Josèph e Jude, piano Pierre Charve t, présentation music au x tre Amphithéâ h janvier, 15 Samedi 28 n apli Charlie Ch n résentatio Lamour, p e ri a -M n Jea ans. utes. Dès 6 min Durée : 60 ez Retrouv toute la e nos d mation e program catifs sur le sit u d é e s u concert é de la musiq r it C u la de usiq e.f m la e d e r www.cit w.sallepleyel.f w w r et su 325 ibus. , 101 lza G 3248 ue : E . , 101 27393. 9 iq 4 h 8 p n gra CE REPRO n° 1014 7392, 10 e eptio Conc eur FRAN musiqu 391, 102 la 27 m ri p Im ité de yel no 10 C : s le ce Licen s : Salle P e c Licen Cité de la musique • 01 44 84 44 84 • M° porte de Pantin Salle Pleyel • 01 42 56 13 13 • M° Ternes, Charles de Gaulle-Étoile 2.