dossier de presse

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dossier de presse
DU 24 JANVIER AU 7 FEVRIER 2OO6
DOSSIER
DE
PRESSE
SERGE DORNY
DIRECTEUR GENERAL
PIERRE COLLET, WILLIAM CHATRIER
TEL. +33 (0)1 40 26 35 26 | FAX + 33 (0)1 40 26 35 03
[email protected] | [email protected]
ANASTASIE TSANGARY
TEL. +33 (0)4 72 00 45 82 | FAX +33 (0)4 72 00 45 43
[email protected]
Personnage de fiction,
héros éponyme de
l’opéra de Tchaïkovski,
Mazeppa (1644 – 1709)
est aussi une figure de
l’histoire russe qui a largement inspiré les musiciens et les peintres – Liszt,
Delacroix – et les écrivains – Voltaire,
Hugo, Byron – et, bien sûr, Alexandre
Pouchkine, qui lui consacre un long
poème épique Poltava.
Le cycle que nous commençons en janvier
2006 est consacré à Pouchkine. Pétri dès son
enfance de culture européenne et particulièrement française, Pouchkine, par la liberté
de son inspiration, par le choix des thèmes et
des formes, par l’utilisation même de la langue dans son écriture, a donné à littérature
russe son autonomie et son identité. Grand
écrivain russe, il est aussi un grand écrivain
universel.
L’œuvre de Pouchkine a été une source très
féconde d’inspiration pour les compositeurs
russes : de Dargomyjski (Le Convive de
pierre) à Stravinsky (Mavra) en passant par
Glinka (Rouslan et Ludmilla), Rimski-Korsakov
(Le Conte du tsar Saltan, Le Coq d’or, Mozart
et Salieri), Moussorgski (Boris Godounov),
Rachmaninov (Aleko et Le Chevalier avare).
1 l MAZEPPA l OPERA DE LYON l SAISON 2OO5-2OO6
Quant à Tchaïkovski, il s’inspire de Pouchkine
pour trois œuvres majeures que nous avons
voulu réunir en un cycle, sur trois saisons.
Mazeppa en constitue la première étape. Il
sera suivi d’Eugène Onéguine (2006-2007)
et de La Dame de pique (2007-2008).
Ce cycle sera l’occasion de découvrir à Lyon
le directeur musical du Komische Oper de
Berlin, le russe Kirill Petrenko qui dirigera
l’orchestre et les chœurs de l’Opéra.
Il fera équipe avec Peter Stein. Si l’ancien
directeur de la Schaubühne de Berlin s’est
souvent confronté au répertoire théâtral russe
– notamment avec d’inoubliables mises en
scène de Tchekhov – c’est à l’Opéra de Lyon
qu’il aborde l’opéra russe pour la première
fois, avec ce cycle Pouchkine/Tchaïkovski.
Serge Dorny
Directeur général de l’Opéra de Lyon
TARIFS :
Série
Série
Série
Série
Série
Série
A : 80€
B : 55€
C : 45€
D : 32€
E : 12€
F : 5€
Tarif Jeune -28 ans
Places à 10€ pour les
spectacles de la grande
salle, de l'Amphithéâtre
et hors les murs
(sauf représentations
exceptionnelles).
Réservations - Billetterie :
0 826 305 325 (0,15€/mn)
Du mardi au samedi
de 12h à 19h
www.opera-lyon.com
Renseignements sur les
spectacles, les programmes,
distributions, réservations,
tarifs et location de l'Opéra
de Lyon.
Opera en trois actes et six tableaux, 1884
Livret du compositeur et de Victor Bourenine
d'après Poltava, poème de Pouchkine
En russe, surtitré en français
Direction musicale
Kirill Petrenko
Maria
Anna Samuil
Mise en scène
Peter Stein
Lioubov
Marianna Tarasova
Décors
Ferdinand Wögerbauer
Andreï
Mikhail Agafonov
Costumes
Anna Maria Heinreich
Mazeppa
Wojtek Drabowicz
Eclairages
Duane Schuler
Kotchoubeï
Anatoli Kotscherga
Chorégraphie
Heinz Wanitschek
Orchestre et chœurs
de l'Opéra de Lyon
Durée : 3h10 environ
Iskra
NN
Orlik
Marek Gasztecki
Cosaque Ivre
Eberhard Francesco Lorenz
Réservations possible
FNAC / VIRGIN
Les Ateliers pour enfants
Un dimanche en
famille à l’Opéra.
Chanter, danser,
créer, s’amuser...
pendant que les parents ou
grands-parents assistent a
Mazeppa, les enfants préparent un spectacle en secret !
Au retour des grands, les petits
entrent en scène à l’Amphithéâtre...
Thème : chant et création
d'instruments de 8 à 12
ans
Dimanche 5 février, 16h
Tarif : 8€ (selon conditions
et sur présentation d’une
carte d’identité ou du livret de
famille justifiant de l’âge des
enfants)
Enregistré par France Musique
LES REPRESENTATIONS
JANVIER 2OO6
Ma 24 19h30 l Je 26 19h30 l Sa 28 19h30 l Lu 30 19h30
FEVRIER 2OO6
Me 1er 19h30 l Ve 3 19h30 l Di 5 16h* l Ma 7 19h30
* Atelier pour enfants
SAISON 2OO5-2OO6 l OPERA DE LYON l MAZEPPA l 2
Figure emblématique de l’Ukraine,
Ivan Stepanovitch Mazeppa (16441709) est entré dans la légende
grâce à sa destiné à la fois héroïque
et tragique et à son existence
tumultueuse, dont certains épisodes
bien connus ont stimulé l’imagination
créatrice des poètes et artistes
romantiques.
D’origine ukrainienne, ce jeune page de
la cour du roi de Pologne mène à Varsovie
une vie très libertine. La légende raconte
que Mazeppa, surpris en flagrant délit
d’adultère, est attaché nu sur le dos d’un
cheval fougueux qui l’aurait emporté
jusqu’en Ukraine. Là, il est recueilli par les
cosaques, dont il devient en 1687 le hetman,
c’est-à-dire leur chef élu.
Désireux de constituer une Ukraine
indépendante à l’époque où la guerre du
Nord opposait le tsar Pierre le Grand et
l’armée suédoise, Mazeppa se rallie à la
Suède dont le roi, Charles XII est favorable
à l’autonomie ukrainienne. Mais la victoire
de la cavalerie russe le 8 juillet 1709 à
Poltava fait perdre à la Suède son statut de
puissance militaire et oblige Mazeppa à
se réfugier en Turquie où il meurt la même
année.
Personnage historique et légendaire,
Mazeppa a inspiré de nombreux peintres
dont Géricault, Delacroix et Vernet. Il est
également le héros de plusieurs ouvrages
littéraires. Dans sa biographie de Charles XII
publié en 1732, Voltaire raconte l’histoire
de Mazeppa :
D’abord les Ukrainiens jouirent du privilège
d’élire un prince sous le nom de général ;
mais bientôt ils furent dépouillés de ce droit,
et leur général fut nommé par la cour de
Moscou.
Celui qui remplissait alors cette place était
un gentilhomme polonais nommé Mazeppa,
né dans le palatinat de Podolie ; il avait été
élevé page de Jean-Casimir, et avait pris à
sa cour quelque teinture des belles-lettres.
Une intrigue qu’il eut dans sa jeunesse
avec la femme d’un gentilhomme polonais
ayant été découverte, le mari le fit lier tout
nu sur un cheval farouche, et le laissa aller
en cet état. Le cheval, qui était du pays de
l’Ukraine, y retourna, et y porta Mazeppa
demi-mort de fatigue et de faim. Quelques
paysans le secoururent : il resta longtemps
parmi eux, et se signala dans plusieurs
courses contre les Tartares. La supériorité
de ses lumières lui donna une grande
considération parmi les Cosaques : sa
réputation, s’augmentant de jour en jour,
obligea le czar à le faire prince de l’Ukraine.
Un jour, étant à table à Moscou avec le czar,
cet empereur lui proposa de discipliner les
Cosaques, et de rendre ces peuples plus
dépendants. Mazeppa répondit que la
situation de l’Ukraine et le génie de cette
nation étaient des obstacles insurmontables.
Le czar, qui commençait à être échauffé par
le vin, et qui ne commandait pas toujours à
sa colère, l’appela traître, et le menaça de le
faire empaler.
Mazeppa, de retour en Ukraine, forma le
projet d’une révolte…
Après plusieurs petits combats, et quelques
désavantages, le roi vit au mois d’avril qu’il
ne lui restait plus que dix-huit mille Suédois.
Mazeppa seul, ce prince des Cosaques, les
faisait subsister : sans ce secours, l’armée
eût péri de faim et de misère. Le czar, dans
cette conjoncture, fit proposer à Mazeppa de
rentrer sous sa domination ; mais le Cosaque
fut fidèle à son nouvel allié, soit que le
supplice affreux de la roue, dont avaient péri
ses amis, le fît craindre pour lui-même, soit
qu’il voulût les venger.*
* Voltaire Extrait de Histoire de Charles XII (Livre quatrième)
3 l MAZEPPA l OPERA DE LYON l SAISON 2OO5-2OO6
A la mort du tsar Alexandre 1er, Nicolas
1er prend Pouchkine sous sa protection
et lui permet de revenir à Moscou. De cette
époque date Poltava, poème sur la trahison
de Mazeppa et à la gloire de Pierre le
Grand, publié en 1828. Pouchkine décrit
Mazeppa comme un traître à la Russie,
tout en discernant dans le transfuge un
tempérament exceptionnel, épris de gloire et
de liberté, et l’une des individualités les plus
remarquables de son temps.
C’est Byron, qui donnera à l’épopée une
dimension mythique à travers son poème
Mazeppa, publié en 1819. Dix ans plus
tard, Victor Hugo cite un extrait “ Away !
– Away ! “ du Mazeppa de Byron dans son
poème éponyme publié dans Les Orientales
(1829).
Ainsi, quand Mazeppa, qui rugit et qui
pleure,
A vu ses bras, ses pieds, ses flancs qu’un
sabre effleure,
Tous ses membres liés
Sur un fougueux cheval, nourri d’herbes
marines,
Qui fume, et fait jaillir le feu de ses narines
Et le feu de ses pieds ;
Quand il s’est dans ses noeuds roulé comme
un reptile,
Qu’il a bien réjoui de sa rage inutile
Ses bourreaux tout joyeux,
Et qu’il retombe enfin sur la croupe farouche,
La sueur sur le front, l’écume dans la bouche,
Et du sang dans les yeux,
Un cri part ;…*
Franz Liszt s'inspire de l'œuvre d'Hugo
pour son sixième poème symphonique
Mazeppa (1851-1854), de même que pour
la 4e Etude d’exécution transcendante.
Il est vieux, accablé par l’âge,
La guerre, les soucis, les jours ;
Mais du temps ignorant l’outrage,
Mazepa soupire d’amour.
(…)
De Mazepa la perfidie,
La cruauté, la fourberie,
N’avaient d’égale que l’aspect
Simple, enjoué, peu circonspect.
Avec quel art autocratique
Son auditeur était séduit !
Avec quelle aisance cynique
Il pénétrait l’esprit d’autrui !
Avec quelle candeur bavarde
Et quelle franchise roublarde
Il évoquait, dans les festins,
Les faits d’armes des temps anciens :
Avec le vieillard volontaire
Glorifiant les libertés ;
Avec le jeune réfractaire
Dénigrant les autorités ;
Avec l’aigri versant des larmes ; Et même,
appréciant les charmes
D’un entretien avec le sot !
Tous ignorent, ou peu s’en faut,
Que son esprit est implacable,
Que tout stratagème est permis,
Honorable ou déshonorable,
A l’encontre des ennemis ;
Qu’il n’est pas une seule offense
Qu’oublia le vieillard hautain (...)**
* Victor Hugo Extrait de Mazeppa, in Les Orientales
** Pouchkine Poltava
SAISON 2OO5-2OO6 l OPERA DE LYON l MAZEPPA l 4
“Notre mémoire conserve depuis l’enfance
un nom joyeux : Pouchkine, Ce nom, ce
son, emplit de soi de nombreux jours de
notre vie. Les noms lugubres des empereurs,
des chefs de guerre, - les inventeurs d’armes
de morts, les bourreaux et les martyrs de la
vie. Et puis, à côté d’eux, ce nom
léger : Pouchkine.“*
Le cas d’Alexandre Pouchkine est unique
dans l’histoire de la littérature universelle.
En effet, il est impossible de parler des
grands auteurs russes sans évoquer celui
à qui ils doivent tout. La littérature russe
proprement dite est née avec lui.
Très jeune, il s’imposa à l’admiration de
ses contemporains et ouvrit de tous côtés
les voies où s’engouffrèrent, plus tard, les
héritiers de sa pensée. Il ne se contenta
pas d’être le plus pur poète lyrique de son
siècle. Le théâtre russe était encore bien
pauvre : il lui donna Boris Godounov et les
“quatre petites tragédies“ qu’il négligea de
développer. Il s’attaqua à l’histoire russe
avec son étude sur L’Émeute de Pougatchev.
Il inaugura le roman historique russe avec
La Fille du Capitaine, le roman fantastique
russe avec La Dame de Pique, la poésie
populaire russe avec ses contes en vers du
Tsar Saltan et du Coq d’or.
Homme pressé d’écrire il était aussi
pressé de vivre. Amours fulgurantes,
une femme chassant l’autre, passion du
jeu, révolte contre le pouvoir impérial,
exil à la campagne pour quelques vers
satiriques, retour en grâce sous le règne
du terrible Nicolas 1er, mariage avec une
jeune beauté.., tracasseries policières,
mondanités, jalousie, ragots... Un officier
français, Georges d’Anthès, admis à servir
dans l’armée russe, fait une cour assidue
à l’épouse du poète. Des lettres anonymes
incitent Pouchkine à provoquer l’impudent
en duel. Et le plus grand écrivain russe de
son époque tombe, à trente-sept ans, frappé
à mort par la balle d’un étranger.
La disparition brutale a servi sa légende.
C’est en pleine santé, en pleine force qu’il
s’est envolé, arraché par un coup de vent.
Il y a un contraste saisissant entre ce destin
de désordre et cette œuvre de mesure.
S’il avait écrit comme il vivait, Pouchkine
eût été un poète romantique, inégal dans
son inspiration. S’il avait vécu comme il
écrivait, il eût été un homme pondéré,
sensible et heureux. Il n’a été ni l’un ni
l’autre. Il a été Pouchkine.
Plus d’un siècle et demi après sa
disparition, l’œuvre de Pouchkine demeure
pour ses compatriotes, malgré les années,
les modes qui changent, les régimes qui
passent, comme l’orchestration magistrale
de leurs plus chers souvenirs. Ils y retrouvent
l’image éternelle de leur pays, la ligne
simple de son horizon, et ses longues
routes qui mènent au bout du monde, et la
fuite des traîneaux dans la neige imbibée
de lune, et le tremblement du soleil à
travers les tilleuls des parcs provinciaux,
et le parfum du thé, et le rire des jeunes
filles. Ils y retrouvent aussi l’âme véritable
de la nation, qui n’est pas désenchantée
et morbide comme trop d’étrangers ont
tendance à le croire après la lecture
des grands romanciers russes, mais
prodigieusement gaie, naïve et saine.
La pensée de Pouchkine, contrairement
à celle de Dostoïevsky, de Tchékov, de
Gogol, de Tourgueniev, est tonifiante. Sa
conception de l’existence rappelle les
maîtres de la Renaissance. Son amour de la
vie donne envie de vivre. Pouchkine aimait
la vie, avec fureur, avec imprudence.
C’est d’aimer trop la vie qu’il est mort si tôt.
Références bibliographiques
Les Œuvres complètes de Pouchkine, ainsi
que les Œuvres poétiques, sont éditées par
les éditions l’Âge d’homme.
H. GOURDIN, Alexandre Sergueievitch
Pouchkine, Paris, Éd. de Paris, 1999.
H. TROYAT, Pouchkine-biographie, Paris,
Perrin, 1986.
S. VITALE, Le Bouton de Pouchkine.
Enquête sur la mort d’un poète, trad.
de l’italien Jacques Michaut-Paterno, Paris,
Plon, 1998, coll. “Feux croisés“.
*Alexandre Blok (1880-1921) Poète symboliste russe
5 l MAZEPPA l OPERA DE LYON l SAISON 2OO5-2OO6
“Je commence à avoir le vague
désir de me remettre à écrire un
opéra, et le sujet de Poltava me
séduit beaucoup“.
Tchaïkovski puise son inspiration chez
Pouchkine pour le sujet de Mazeppa,
opéra qui occupe le compositeur de 1881
à 1883. Son ami Karl Davydov, directeur
du Conservatoire de Saint-Pétersbourg,
lui avait remit un médiocre livret rédigé
par Viktor Bourénine d’après Poltava.
Tchaïkovski remania le texte pour le rendre
plus conforme au texte de Pouchkine.
Le compositeur n’en est pas à son coup
d’essai avec Pouchkine. En 1863 il
entreprend de composer un opéra d’après
Boris Goudounov, soit six ans avant
Moussorgski, il n’en reste qu’un duo.
Pouchkine lui avait déjà fourni le sujet de
Eugène Onéguine, crée le 29 septembre
1879 au Théâtre Maly de Moscou et
La Dame de Pique d’après Pouchkine sera
créée le 7 décembre 1890 au Théâtre
Marinksy. Les trois meilleurs opéras de
Tchaïkovski sont donc directement inspirés
de l’œuvre de celui que l’on considère
aujourd’hui comme le fondateur de la
littérature russe.
Affecté par la réaction de la presse russe,
Tchaïkovski procède à des retouches, il
effectue d’importantes coupures et modifie
le dénouement en supprimant le suicide
de Maria. Mazeppa ne deviendra pas
pour autant partie du répertoire courant
de la scène russe et ne réussira jamais
une percée internationale. Paris découvre
Mazeppa à la radio en 1978, puis sur
scène lors de la visite de l’Opéra de Kiev
au Palais des Congrés dans les années
1990.
Les reproches de dramatisme ou de
réalisme formulés par Maurice Rappaport
sont bien la preuve de la réussite de
Tchaïkovski dans la peinture saisissante
de l’épopée de Mazeppa et du désastre
humain qu’elle engendre, Tchaïkovski
franchit avec Mazeppa “une nouvelle
étape dans sa conception du grand
opéra, en le transportant sur le terrain
national. Il a rendu plus crédibles et mieux
articulés les interprétations de l’histoire du
drame personnel, et a atteint à une force
maximale des extrêmes dans l’opposition
entre l’expression amoureuse et la violence
cruelle“. (André Lischké)
Publiée chez Jurgenson en 1883,
Mazeppa est crée au Théâtre du Bolchoï
de Moscou le 3 février 1884. Alors que le
public se montre favorable, la critique est
unanimement hostile. Dans Le Ménestrel du
2 mars 1884, on peut lire :
“Après une première audition de Mazeppa
de Tchaïkovski, le premier sentiment dont
est pénétré l’auditeur, c’est la conviction
que malheureusement le réalisme de notre
siècle s’est aussi trop emparé des arts.
Où allons-nous ? (…) Fallait-il absolument
joncher la scène de cadavres. Non,
mille fois non. Et pourtant c’est là le
point culminant du drame de Mazeppa,
dont le sujet héroïque, médiocrement
traité, reste tout à fait au second plan.“
Maurice Rappaport reconnait cependant
l’exceptionnel talent de symphoniste du
compositeur et relève dans la partition
“des fragments vraiment émouvants tels
que le monologue de Kotchoubei dans la
prison, la prière à deux voix et le chœur du
troisième acte…mais en somme l’impression
générale reste écrasante et lugubre ; on
sort de ce spectacle comme d’un long
cauchemar, sans avoir pu admirer autre
chose qu’un merveilleux symphoniste“.
SAISON 2OO5-2OO6 l OPERA DE LYON l MAZEPPA l 6
KIRILL PETRENKO
Direction musicale
Né en 1972 à Omsk (Russie), il fait ses
études au Conservatoire de Feldkirch en
Autriche puis à Vienne. Directeur musical du
Théâtre Meiningen en Allemagne (19992002), directeur musical du Komische Oper
de Berlin depuis 2002.
Opéras : Let’s make an opera (Britten),
Don Giovanni (Mozart), Die Bernauerin
(Orff), Tsar et Charpentier (Lortzing), Les
Noces de Figaro (Mozart), Boris Godounov
(Moussorgski), La Chauve-souris (Strauss),
Cosi fan tutte (Mozart), Lady Macbeth de
Mtsensk (Chostakovitch), Le Chevalier à la
rose (Strauss), Rigoletto (Verdi), La Fiancée
vendue (Smetana), La Tétralogie (Wagner),
Ariane à Naxos (Strauss), La Dame de pique
(Tchaïkovski), etc.
Orchestres : Orchestre philharmonique
de Cologne, Orchestre de la RAI de
Turin, Orchestre de Cleveland, Orchestre
philharmonique de Duisburg, Orchestre
philharmonique de Maribor, Orchestre
symphonique de Vienne, orchestres
symphoniques de la WDR et de la MDR...
Scènes : Vienne, Festival de Salzbourg,
Mai Musical de Florence, Opéra de Dresde,
Gran Teatre del Liceu de Barcelone, Opéra
Bastille, Covent Garden de Londres, Munich,
Opéra de Francfort, Metropolitan Opera de
New York...
Projets : concerts avec l’Orchestre
philharmonique de Berlin, Eugène Onéguine
(Tchaïkovski) et Le Chevalier à la rose
(Strauss) au Komische Oper de Berlin, Le
Château de Barbe-Bleue (Bartok) à Covent
Garden.
7 l MAZEPPA l OPERA DE LYON l SAISON 2OO5-2OO6
PETER STEIN
Mise en scène
Metteur en scène allemand né en 1937.
Etudes de philologie et d’histoire de l’art.
Après quelques années dans différents
théâtres où ses premières mises en scène
(textes de Bond, Brecht, Weiss) sont
d’emblée remarquées et où se noue son
compagnonnage avec plusieurs acteurs
majeurs (Edith Clever, Bruno Ganz, Jutta
Lampe…). Nommé en 1970 intendant
de la Schaubühne de Berlin il substitue à
l’organisation hiérarchique traditionnelle
l’idée d’un collectif.
Il y met en scène les légendaires, Peer
Gynt, Les Estivants, Les Nègres, Les Trois
Sœurs, La Cerisaie, ou encore Le Prince
de Hombourg de Kleist, Grand et petit de
Botho Strauss, La Tragédie optimiste de
Vischnievski, L’Orestie d’Eschyle… s’étend à
l’Europe entière.
Scènes : à partir de 1986, libéré de sa
charge d’intendant il est invité partout en
Europe (Moscou, Italie, Salzbourg où il sera,
plusieurs années durant, Schauspielchef ),
sollicité par des théâtres lyriques (Welsh
National Opera de Cardiff qui lui offre
les mêmes durées de préparation qu’un
théâtre dramatique) ou par des personnalités
telles que Pierre Boulez – on doit à leur
collaboration, outre un marquant Moïse et
Aaron, le Pelléas et Mélisande retravaillé
pour Lyon. Deux ans avant Penthésilée de
Kleist présentée en 2002 dans divers théâtres
grecs et romains, sa monumentale entreprise
de monter l’intégrale des Faust de Goethe,
soit 21 heures de spectacle, a montré qu’il
appartient toujours, dans la génération des
Brook, Grüber, Chéreau, Strehler, Vitez…,
au groupe de ceux qui ont fait le théâtre
européen des quarante dernières années du
XXe siècle.
Récemment : Simon Boccanegra (Verdi),
Parsifal (Wagner) au Festival de Pâques, La
Mouette (Tchekhov) au Festival d’Edimbourg
et à Riga, Falstaff, Le Couronnement de
Poppée à l'Opéra de Lyon.
Ses projets : Wallenstein (Schiller) qui
sera présenté en Allemagne et Œdipe-Roi
(Sophocle), qu’il devrait mettre en scène à
l’Odéon Théâtre de l’Europe, à Paris, avec
Michel Piccoli. Peter Stein est l’auteur de la
mise en scène de la nouvelle productions
Des Bassarides de Hans Werner Henze
qui sera présentée en décembre 2005 au
Nederlandse Opera d’Amsterdam.
ANNA SAMUIL
Maria - Soprano
Etudes au Conservatoire Tchaïkovski de
Moscou, diplômée de violon et de chant.
Perfectionnement auprès d’Irina Arkhipova.
Elle est lauréate de nombreux prix (concours
Claudia Taev, Mikhail Glinka, Neue Stimmen
Riccardo Zandonai).
Rôles : comme soliste du Théâtre
Stanislavsky de Moscou : Adina (L’Elixir
d’amour, Donizetti), la Reine de Chemakha
(Le Coq d’Or, Rimski-Korsakov), la Princesse
cygne (Le Comte du Tsar Saltan, RimskiKorsakov), Adèle (La Chauve-Souris, Strauss).
En 2002-2003 : Gilda (Rigoletto, Verdi),
Violetta (La Traviata, Verdi). Récemment :
Violetta, Musette (La Bohème, Puccini).
En 2005-2006 : Musette (La Bohème),
Fiordiligi (Cosi fan tutte, Mozart), Donna
Anna (Don Giovanni, Mozart), Adina (L’Elixir
d’amour, Donizetti), Eva (Les Maîtreschanteurs de Nuremberg, Wagner).
Scènes : Opéra national d’Estonie,
Deutsche Staatsoper de Berlin, Festival d’Aixen-Provence, Grand Théâtre de Luxembourg,
etc.
Chefs : Daniel Barenboïm, Vladimir
Fedoseyv, Daniel Harding, Yutaka Sado,
Vello Pahn, Arvo Volmer, Johannes Wildner.
MARIANNA TARASOVA
Lioubov - Mezzo-soprano
Née à Saint-Pétersbourg, elle y fait ses
études, suit des master-classes en Angleterre
et entre au Théâtre Mariinsky. Elle est
lauréate de nombreux prix (concours Dvorak
à Karlsbad, Maria Caniglia en Italie...).
Rôles : rôle-titre de Carmen (Bizet),
Preziosilla (La Force du destin, Verdi),
Amneris (Aïda, Verdi), Konchakovna
(Le Prince Igor, Borodine), Marfa (La
Khovantchina, Moussorgski), Lioubov
(Mazeppa), Marina Mnishek (Boris
Godounov, Moussorgski), Iocasta (Œdipus
Rex, Stravinsky), Dalila (Samson et Dalila,
Saint-Saëns), Jezibaba (Rusalka, Dvorak),
Santuzza (Cavalleria Rusticana, Mascagni),
etc.
Scènes : Metropolitan Opera de New York,
Opéra de San Francisco, Covent Garden,
Festival de Salzbourg, Scala de Milan, Teatro
Comunale de Florence, opéras de Bologne,
Cagliari, Monte-Carlo, Paris, Japon, Moscou,
Tel-Aviv, Helsinki, etc.
Chefs : James Levine, Claudio Abbado,
Yuri Temirkanov, Antonio Pappano, Semyon
Bychkov, Fabio Luisi, James Conlon, Valery
Gergiev, Vladimir Jurowski...
Elle a pris part à l’enregistrement complet
des mélodies de Chostakovitch.
MIKHAIL AGAFONOV
Andreï - Ténor
Né à Moscou, il fait ses études en Russie, à
l’Académie des Arts de la scène. Il rejoint le
Théâtre du Bolchoï où il chante des grands
rôles de ténor, puis le Staatsoper de Vienne.
Rôles : rôles-titres de Faust (Gounod)
d’Ernani et de Don Carlo (Verdi), La Fille
des neiges (Rimski-Korsakov), Rodolphe (La
Bohème, Puccini), Pollione (Norma, Bellini),
Valzacchi (Le Chevalier à la rose, Strauss),
Le Pays du sourire (Lehar), La Chauve-Souris
(Strauss), Le Tsarévitch (Lehar), Nemorino
(L’Elixir d’amour, Donizetti), le Duc (Rigoletto,
Verdi), l’Astrologue (Le Coq d’Or, RimskiKorsakov), Pinkerton (Madame Butterfly,
Puccini).
Membre du Nationaltheater de Mannheim
depuis 2002, il chante les œuvres de Verdi
— Ismaele (Nabucco), Radames (Aïda),
Gustavo (Un bal masqué), Manrico (Le
Trouvère), Carlo Moor (Les Brigands) et
Cavaradossi (Tosca), La Reine de Saba
(Goldmark).
Récemment : Boris Godounov (Moussorgski),
Les Troyens (Berlioz), La Fille du Far-West
(Puccini).
Scènes : Opéra national d’Estonie, Opéra
de Stockholm, Berlin, Vienne, Innsbruck,
Wiesbaden, Covent Garden, Munich,
Floride, etc.
WOJTEK DRABOWICZ
Mazeppa - Baryton
Né à Poznan, en Pologne, il y fait ses études
au Conservatoire et remporte de nombreux
prix (concours Tchaïkovski à Moscou,
Belvedere à Vienne, Adal Didur à Bytom,
Pologne). Il est ensuite soliste au Grand
Théâtre de Poznan.
Rôles : rôle-titre d’Eugène Onéguine
(Tchaïkovski), Don Giovanni (Mozart) et du
Roi Roger (Szymanovski) ; Figaro (Le Barbier
de Séville, Rossini), Papageno (La Flûte
enchantée, Mozart), Almaviva (Les Noces de
Figaro, Mozart), Escamillo (Carmen, Bizet),
Guglielmo (Cosi fan tutte, Mozart), Malatesta
(Don Pasquale, Donizetti), Golaud (Pelléas et
Mélisande, Debussy), Riccardo (Les Puritains,
Bellini), Germont (La Traviata, Verdi),
Tomsky (La Dame de pique, Tchaïkovski), Les
Sept péchés capitaux (Weill), L’Empereur
d’Atlantis (Ullmann), Trois Sœurs (Eötvös) et
Le Conte d’hiver (Boesmans) à l’Opéra de
Lyon.
Scènes : La Monnaie de Bruxelles, Théâtre
des Champs-Elyées, Théâtre du Châtelet,
Gran Teatro del Liceu de Barcelone, opéras
de Francfort, Lille, Carnegie Hall, Varsovie,
Dublin ; festivals de Glyndebourne, Proms de
Londres, Bregenz, Klangbogen à Vienne, etc.
SAISON 2OO5-2OO6 l OPERA DE LYON l MAZEPPA l 8
Chefs : Claudio Abbado, Charles Dutoit,
Peter Eötvös, Charles Mackerras, Kent
Nagano, Antonio Pappano, Gennadi
Rojdestveuski...
Enregistrements : Requiem (Mozart), Le
Roi Roger et Stabat Mater (Szymanovski),
les Passions (Bach), Boris Godounov
(Moussorgski) et Trois Sœurs (Eötvös).
ANATOLI KOTSCHERGA
Kotchoubeï - Basse
Né à Kiev, il fait ses études au Conservatoire
Tchaïkovski puis se perfectionne à La Scala
de Milan.
Rôles : Boris Godounov, La Khovantchina
(Moussorgski), Rigoletto, Falstaff, Don
Carlo (Verdi), Iolanta (Tchaïkovski), Le Coq
d’Or (Rimski-Korsakov). Cette saison : le
Grand Inquisiteur (Don Carlo), Sparafucile
(Rigoletto), Boris Ismailov (Lady Macbeth de
Mzensk, Chostakovitch). En concert : 14e
Symphonie (Chostakovitch).
Scènes : opéras de Francfort, Munich,
Vienne, Berlin, Paris, Montpellier, Staatsoper
de Dresde, Gewandhaus de Leipzig, Scala
de Milan, Fenice de Venise, Nederlandse
Opera d’Amsterdam, Teatro Regio de Turin,
Théâtre du Capitole de Toulouse, La Monnaie
de Bruxelles, etc.
Chefs : Claudio Abbado, Vladimir
Ashkenazy, Riccardo Chailly, Myung-Whun
Chung, Christoph von Dohnanyi, Marek
Janowski, Lorin Maazel, Zubin Mehta,
Mstislaw Rostropovitch, Maurizio Benini.
Il a enregistré pour Sony, Deutsche
Grammophon et Decca.
MAREK GASZTECKI
Orlik - Basse
Né en Pologne, il est membre des opéras de
Poznan, Darmstadt et Nuremberg.
Rôles : Mozart : Leporello (Don Giovanni),
Figaro (Les Noces de Figaro), Osmin
(L’Enlèvement au sérail), Don Alfonso (Cosi
fan tutte) ; Puccini : Colline, Schaunard
(La Bohème), Geronte (Manon Lescaut) ;
Rossini : Don Basilio (Le Barbier de Séville),
Don Magnifico (La Cenerentola), Taddeo
(L’Italienne à Alger) ; Donizetti : Baldassare
(La Favorite), Cecil (Maria Stuarda),
Dulcamara (L’Elixir d’amour) ; Strauss :
Truffaldin (Ariane à Naxos) ; Johann Strauss,
Frank (La Chauve-Souris) ; Wagner :
Daland (Le Vaisseau fantôme), Hunding (La
Walkyrie) ; Verdi : Sparafucile (Rigoletto),
Philippe II (Don Carlo) ; Vodnik (Rusalka,
Dvorak), Rocco et Fernanto (Fidelio,
Beethoven), Mr Budd (Albert Herring,
Britten), Lear (The Vision of Lear, Hosokawa),
9 l MAZEPPA l OPERA DE LYON l SAISON 2OO5-2OO6
Erzbischos (Le Roi Robert, Szymanovski), etc.
Scènes : Scala de Milan, Japon, Festival de
Salzbourg, Amsterdam, Bruxelles, Detroit,
Hambourg, Paris, Tev-Aviv, Zurich, Buenos
Aires...
Chefs : Myung-Whun Chung, Colin Davis,
Riccardo Muti, Kent Nagano, Christoph
von Dohnanyi, Antonio Pappano, Lothar
Zagrosek, Dennis Russell Davies...
EBERHARD FRANCESCO LORENZ
Cosaque Ivre - Ténor
Etudes : Fribourg (trompette) et Karlsruhe
(chant). Ecole de l’Opéra de Karlsruhe.
Répertoire : Mozart (Monostatos, La
Flûte enchantée ; Don Curzio, Les Noces
de Figaro) ; Moussorgsky (L’Innocent, Boris
Godounov) ; Rimsky-Korsakov (L’Astrologue,
Le Coq d’or) ; Wagner (Mime, L’Or du Rhin,
Siegfried ; un marin, Tristan et Isolde) ; Ravel
(Gonzalve, L’Heure espagnole) ; Korngold
(La Ville morte) ; Schoenberg (L’Echelle de
Jacob) ; Zimmermann (Les Soldats) ; Rihm
(Kaufmann, Jakob Lenz), Luca Francesconi
(Ballata)...
Chefs : Claudio Abbado, Gerd Albrecht,
Armin Jordan, Kent Nagano, Lothar
Zagrosek...
Scènes : Opéras de Stuttgart, Karlsruhe,
Bonn, Munich, festival de Salzbourg, Teatro
Real de Madrid, Opéra d’Amsterdam,
Monnaie de Bruxelles...
A l’Opéra de Lyon, En 1997, Doktor Faust.
Wozzeck et Fidelio en 2003, La Flûte
enchantée en 2004, Ariane à Naxos en
2005.
Actualité 2005-2006 : Les Noces de Figaro
à l’Opéra de Paris, Didon et Enée (Purcell) à
Berlin et Ferrare.
PROCHAINEMENT
OPERA
> 1707, caïn ou le premier homicide (Aux subsistances - Lyon)
Direction musicale, Mirella Giardelli / Mise en scène : Bruno Meyssat
Du 6 au 11 février 2006
BALLET
> Fugue à trois
Chorégraphies : Sasha Waltz, Maguy Marin, Anne Teresa de Keersmaeker
Du 12 au 19 février 2006
CONCERT
> W.A Mozart : Requiem / Direction musicale : Emmanuel Krivine
Di 26 février 2006
AMPHITHEATRE
Amphimidi
> Orkestra / Percussions du CNR de Lyon et de l'ENM de Villeurbanne
Me 25 et ve 27 janvier, 12h30
> Cuba
Œuvres de Esteban Salas y Montes de Oca
Ensemble instrumental et chœur du CNR
Me 8 et ve 10 février, 12h30
> Jazz / Concert Trio acidulé
Dans la cadre de la residence Eric Legnini
Me 22 et ve 24 février, 12h30
Amphijazz
> Résidence Eric Legnini, piano
Du 20 au 25 février
Concerts
Je 23, ve 24 et sa 25 février, 20h30
Autour de
Je 23 février, 18h30
Amphimonde
> Cuba
Conférence : Musiques de la trova cubaine par Maya Roy
Me 8 février, 18h30
Atelier de danse avec les danseurs de la casa de la trova
Je 9, ve 10 et sa 11 février, 18h30-19h30
Concerts
QUINTETO (MAS DOS) DE LA TROVA
Je 9, ve 10, sa 11 février, 20h30
Amphijeune
> Atelier pour enfants de 8 à 12 ans
Autour de l'Opéra Les Contes d'Hoffmann
Théâtre de marionette et musique
OPERA NATIONAL DE LYON l Place de la Comédie l 69001 Lyon
PRESIDENT Gérard Collomb l DIRECTEUR GENERAL Serge Dorny