Institut de recherches scientifiques sur les boissons
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Institut de recherches scientifiques sur les boissons
Communiqué de presse 1er Café des Chercheurs / 13 janvier 2016 Communiqué de presse Premier Café des Chercheurs – Janvier 2016 Premier Café des Chercheurs de la Fondation pour la recherche en alcoologie : La recherche en alcoologie en France manque de moyens et de pérennité, expliquent les chercheurs Paris, le 13 janvier 2016 – A l’occasion d’un « Café des Chercheurs » organisé par la Fondation pour la recherche en alcoologie, les professeurs Mickaël Naassila et Philip Gorwood ont dressé un panorama de la recherche alcoologique en France. Tout en rappelant la qualité des équipes scientifiques travaillant sur cette question, ils soulignent que ce type de recherche est un parent pauvre dans notre pays, pourtant considéré comme fortement consommateur et devant faire face à un coût sanitaire important lié à l’alcool. Le professeur Philip Gorwood a également présenté une estimation du budget total de la recherche alcoologique française : évalué à environ 3.5 M€ par an, il équivaut à 0,05 € par habitant, à comparer aux 1,35 € (27 fois plus) consacrés au même sujet par le principal organisme de recherche publique aux Etats-Unis. A l’invitation de Marie Choquet, présidente du comité scientifique de la Fondation pour la recherche en alcoologie, les professeurs Mickaël Naassila* et Philip Gorwood** ont présenté l’état des lieux et les résultats actuels et attendus de la recherche alcoologique. Mickaël Naassila, qui dirige le seul laboratoire français entièrement consacré à l’étude des effets de l’alcool, a rappelé que l’alcool était un sérieux problème de santé publique dans notre pays. « La France est une lanterne rouge dans la priorité accordée à la recherche sur les addictions et n’est pas du tout à la hauteur en matière de recherche alcoologique » ajoute-t-il. Pourtant, le professeur Naassila a souligné qu’il existait des modèles animaux d’addiction à l’alcool et qu’il était possible désormais d’identifier des sujets à risque de sevrage sévère et de mortalité élevée due à une hépatite alcoolique aiguë. En matière de binge drinking, il a rappelé que cette pratique induisait des dommages cérébraux, qu’il s’agissait d’un facteur de vulnérabilité à l’addiction et que quelques épisodes suffisaient à affecter la mémoire. Philip Gorwood a rappelé que le coût social de l’alcool est important mais que la question est avant tout de savoir si la recherche peut apporter des réponses à cette question. La recherche récente a permis d’apporter quelques éléments nouveaux : l’importance du cerveau dans les phénomènes d’addiction, la paléo-génétique qui bouleverse les idées reçues sur la vulnérabilité, les analyses « pan-génomiques » qui ont permis de découvrir un gène de la dépendance au tabac, le ressenti des premières consommations comme facteur prédictif d’un risque ultérieur… Sur le financement de la recherche, le professeur Gorwood a souligné que « … le mal français, ce sont les financements par àcoups, alors que la recherche a besoin de pérennité ». Une estimation du budget total consacré à la recherche alcoologique en France a été réalisée par la Fondation pour la recherche en alcoologie. A partir d’une enquête auprès des équipes de recherche françaises sur leur activité alcool en 2014 et 2015, la Fondation est parvenue à un montant total annuel compris entre 3.1 et 3.4 M€. Le budget du seul NIAAA américain (National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism), premier organisme de recherche sur l’alcool dans le monde, est de 450 millions de dollars (soit près de 430 millions d’Euros). Rapporté à la population des deux pays, ce financement équivaut à 1,35 € par Américain contre 5 centimes d’Euro par Français, soit 27 fois moins. Au Royaume-Uni, l’institut Alcohol Research UK a financé à lui seul près de 16 millions d’Euros de recherche en 2015 (12 M£). Contact presse : Cécilia Larcange Tél : 01 47 64 60 67 / Mob : 06 84 74 28 00 [email protected] Communiqué de presse Premier Café des Chercheurs – Janvier 2016 *Mickaël Naassila est professeur de physiologie et de biologie cellulaire, directeur du Groupe de recherche sur l'alcool et les pharmacodépendances à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et président de la Société Française d’Alcoologie. **Philip Gorwood est directeur de l’unité sur la vulnérabilité génétique dans les addictions au Centre de Psychiatrie et Neurosciences (INSERM U894) de l’hôpital Sainte Anne à Paris et chef de service de la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale. Il est également addictologue, professeur d’addictologie et vice-président du comité scientifique de la Fondation pour la recherche en alcoologie. xxx www.fondationrecherchealcoologie.org Suivre la Fondation sur Twitter https://twitter.com/FondationAlcool A propos de la Fondation pour la recherche en alcoologie : Récemment créée, la Fondation pour la recherche en alcoologie a pour vocation de développer et partager la connaissance sur l’alcool. Fondation sous l’égide de la Fondation de France, reconnue d’utilité publique, ses missions sont de soutenir la recherche et de faire connaître les savoirs sur ce thème avec l’ambition de contribuer à l’amélioration de la santé publique. La Fondation initie et participe à toutes les recherches jugées pertinentes en sciences biomédicales et/ou en sciences humaines et sociales en rapport direct ou indirect avec l’alcool. Elle s’attache également à la communication et à la discussion de leurs résultats. Contact presse : Cécilia Larcange Tél : 01 47 64 60 67 / Mob : 06 84 74 28 00 [email protected]