football

Transcription

football
LIGUE 1 ENQUÊTE
L’ENFER DU BANC
Olivier Guégan a passé vingt-quatre heures
avec un appareil mesurant sa fréquence cardiaque.
Pascal Dupraz est revenu sur son récent malaise.
Les techniciens rémois et toulousain témoignent
du grand stress de leur métier. PAGES 8 À 10
Alexis Réau/L’Équipe
1.30¤ | VENDREDI 15 AVRIL 2016 70e ANNÉE – N° 22 549 | FRANCE MÉTROPOLITAINE
LYON - NICE
(20 H 30, BEIN SPORTS 1 ET CANAL +)
À l’image d’Hatem Ben Arfa, qui espère participer à l’Euro,
Lyonnais et Niçois doivent impérativement gagner ce soir.
En jeu, la deuxième place qualificative pour
la Ligue des champions. PAGES 2 À 5
Philippe Lecœur /FEP/Panoramic
TOUT À
GAGNER
TENNIS MONTE-CARLO
PAGE 24
L’Équipe
NADAL DÉFIE
WAWRINKA
RAYMOND POULIDOR A 80 ANS
JOYEUX
ANNIVERSAIRE
PAGES 32 ET 33
ALL 2,20 € - ANT 1,80 € - AUT 3,10 € - BEL/LUX 1,80 € - CAN 4,50 $C - CH 2,70 FS - ESP/AND 2,10 € - G B 1,90 £ - GR 2,40 € - GUY 2,80 € - ITA 2,10 € - MAR 15 MAD - NL 2,20 € - PORT CONT 2,50 € - REU 1,80 € - TUN 2,70 DIN
FOOTBALL
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Ligue 1
LYON - NICE
34e JOURNÉE
BEN ARFA
DÉFIE
LYON
RÉ G I S T ESTEL I N
C’EST
JAMAIS
FINI
Tellement lassant et si peu sexy. «C’est
jamais fini, rabâchent-ils depuis des
semaines. On fera les comptes à la
38e journée. Tout est possible. » Prévisible
et répétitif mais soudain tellement vrai,
de plus en plus vrai. Il y a deux mois, Lille
jouait le maintien tandis que Monaco,
forcément futur deuxième, s’affairait
à la construction de son équipe de la saison
prochaine. Un très fort vent de fraîcheur
a balayé ces certitudes, le même qui a
remonté Toulouse presque à la surface.
Sept points séparent désormais le
deuxième, Lyon, du septième, quand
on en comptait dix, il y a deux mois.
À cette période de la saison, les écarts sont
censés grandir et les positions se figer ; ici,
c’est le contraire, la bagarre débute mi-avril,
et ça se décante en mai. Plus rien n’est pareil,
et qui sait lequel des deux finira devant
l’autre, Lille ou Lyon ? D’après les
spécialistes, ce ne serait pas un bon signe,
pour le football français, que ses équipes
de tête soient aussi peu sûres de leur destin
à cinq journées de la fin ; très mauvais, le
nivellement par le ventre mou. Pas bon
non plus, les vingt-huit points d’avance
du Paris-SG sur ses premiers poursuivants
et sa mainmise sur la L1, entend-on depuis
l’élimination en quarts de finale de la Ligue
des champions : un leader trop fort serait
un leader sans sparring-partner.
Alors on fait quoi ? On se flagelle ou on
reprend son souffle ? Le plaisir est dans le
suspense et la lutte, et ils reprennent ce soir,
au Parc OL : Lyon-Nice pour commencer, le
0-3 de l’aller est encore frais, Bruno Genesio
va revoir Claude Puel et Hatem Ben Arfa
croiser Jean-Michel Aulas. La semaine
prochaine, c’est Rennes-Monaco
(35e journée), avant Monaco-Lyon et Nice Saint-Étienne (37e), dans trois semaines,
avant un Saint-Étienne - Lille (38e) en
bouquet final. Pour le podium ou pour
l’honneur, comment savoir ?
Autant d’affrontements directs comme
on les aime, car rien ne vaut un bon
règlement de comptes. Ils sont six pour
trois places, la deuxième, la troisième
et la quatrième. Lyon et Monaco n’ont
qu’une obsession : la deuxième, pour éviter
la troisième et son été pourri par les «peutêtre». Les autres se contenteraient bien
du reste, mais ont déjà plein d’idées en tête
s’ils finissaient juste derrière Paris. À Nice,
on y pense sans en parler, pour entretenir
le rêve de garder Ben Arfa une saison de
plus, avec des «si» et des «peut-être»,
mais il faut bien y croire.
Félix Golesi/L’Équipe
2
Porté par son triplé face à Rennes dimanche, l’attaquant niçois peut
aider l’OGCNà frapper un grand coup face à Lyon, son club formateur.
Et se rapprocher, par la même occasion, d’une place pour l’Euro.
20:30
BEIN SPORTS 1
ET CANAL +
LYON
NICE
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
BILELGHAZI
LYON – Le temps aura fait, ou
non, son effet. Il sera peut-être
sifflé ou applaudi. Selon qu’on se
souviendra de ses fulgurances
sportives de jeune adulte ou de
ses attitudes déroutantes de vieil
adolescent. Mais dans un Parc
OL dont son talent aura certainement aidé à clore les guichets,
Hatem Ben Arfa (29 ans) sera
plus sûrement celui sur lequel se
porteront principalement les regards.
Il faut d’ailleurs croire que tout
est réuni pour donner une tonalité particulière à son retour à
Lyon plus de sept ans après son
départ agité à Marseille. À commencer par le contexte global
d’un match entre son club formateur et celui de sa renaissance, qui peut peser lourd dans
la course à la deuxième place.
Un rendez-vous où il est attendu
et dont il s’impose inévitable-
ment comme l’une des têtes
d’affiche si ce n’est, donc, la principale. Parce qu’il n’est plus un
intermittent du spectacle mais
joue l’un des premiers rôles de
notre Championnat, qu’il traverse probablement la meilleure
saison de sa carrière et qu’il
s’impose comme un candidat
crédible à une place parmi les
vingt-trois joueurs français appelés à jouer l’Euro.
Et encore un peu plus depuis
que l’on sait que Karim Benzema, son ancien acolyte lyonnais, ne disputera pas cette comp é t i t i o n . Un e d rô l e d e
coïncidence dont il ne se réjouira pas alors que sa carrière
cahoteuse a souvent été mise en
parallèle à celle plus linéaire de
son pote madrilène.
D’histoires qui se croisent et
chevauchent, il en sera également question ce soir dans le
Rhône, où on ne s’exprime plus
sur Hatem Ben Arfa avec regrets
et frustration mais plutôt avec
affection, admiration et crainte.
« Hatem, c’est pour moi le
meilleur joueur de notre Championnat », soufflait ainsi l’atta-
quant lyonnais Nabil Fekir, la semaine dernière, dans un
entretien au Progrès. « On a l’impression qu’il est arrivé à maturité, se réjouit pour sa part Bernard Lacombe, le conseiller du
président Jean-Michel Aulas, qui
était allé chercher “HBA” à l’INF
Clairefontaine alors qu’il était
âgé de quinze ans. On le sent
tranquille, serein. Et je ne suis
pas surpris par ce qu’il fait car
c’est le joueur le plus doué que
j’aie vu à l’OL.»
”
C’est un joueur
exceptionnel, un
poison, un danger”
CHRISTOPHE JALLET
Un avis partagé par Armand
Garrido, l’entraîneur des –17 ans
de l’OL et l’un des anciens formateurs du Niçois : « Techniquement, c’est un surdoué. Dans
une génération 87 qui était exceptionnelle pour l’OL, avec
Benzema, Mounier ou encore
Rémy, mais aussi pour le football français, avec Nasri ou Ménez, il est au-dessus de tout le
monde. C’est un artiste dont on
parlera quand il ne jouera
plus. Comme lorsqu’on se rend
compte du caractère exceptionnel de l’œuvre d’un peintre ou
d’un chanteur au moment de
sa mort. » « C’est un joueur exceptionnel, un poison, un danger, renchérit Christophe Jallet,
le latéral droit de l’OL. Il est
en pleine confiance et il arrive
dans les meilleures conditions après son triplé face à Rennes (3-0). Mais il se frottera
aussi à du lourd et j’espère qu’on
aura la bonne réponse face à ses
fulgurances. »
Ce soir, avant cette opposition tant attendue, au moment
de pénétrer sur la pelouse de
Décines, Hatem Ben Arfa se souviendra peut-être avec nostalgie
de ses souvenirs lyonnais, de
ces entraînements où son insolence balle au pied rendait
fous ses aînés à qui il affirmait, lors de sa première mise
au vert, debout sur une chaise,
qu’il était là « pour piquer
(leurs) places ». Quelques années plus tard, l’occasion est
belle de jouer un vilain tour à
leurs successeurs. ¢
3
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
e
34 JOURNÉE
Canal+ et beIN Sports 1.
AUJOURD'HUI
CLASSEMENT
20:30
4-3-3
4-4-2
LYON
NICE
Arbitre : M. Jaffredo. • À Décines, Parc Olympique Lyonnais.
3
27
Bedimo
14
23
1
10
GonalonS
(cap.)
3
yanGa-mBiwa
Jallet
LYON
4
14
12
BaySSe
9
lacazette
Plea
ferri
13
Koziello
Germain
21
a. loPeS
r. Pereira
26
28
darder
Umtiti
23
cornet
11
22
30
Ben arfa n. mendy cardinale
(cap.)
6
Seri
20
le marchand
29
Ghezzal
ENTR. : B. Genesio
Remplaçants : (à choisir parmi) :
Gorgelin (g.) (30), B. Koné (4), Morel
(15), Rafael (20), Tolisso (8), Grenier
(7), Valbuena (19), Fekir (18).
Principaux absents : Kalulu,
Malbranque (blessés), Fofana, Kemen,
Perrin, Tousart, Labidi (choix de
l'entraîneur).
NICE
ENTR. : C. Puel
Pied
Remplaçants : (à choisir parmi) :
Hassen (g.) (1), Genevois (25), Hult
(13), G. Lloris (3), Wallyson (19),
Walter (18), A. Mendy (15), Caddy
(34), P. Puel (35).
Principaux absents : Mah. Traoré,
Bodmer, Le Bihan (blessés), Pouplin
(reprise).
CLASSEMENT
DOMICILE EXTÉRIEUR
2e
6e
POINTS/MATCH
2,06 1,31
BUTS POUR
2,06 1,38
BUTS CONTRE
0,81 1,31
OPPOSITIONS
(à Lyon)
26 v. 11 n.
45 8 v.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
ÉQUIPES
PARIS-SG
LYON
MONACO
NICE
RENNES
ST-ÉTIENNE
LILLE
ANGERS
CAEN
NANTES
BASTIA
BORDEAUX
LORIENT
MARSEILLE
GUINGAMP
MONTPELLIER
REIMS
GFC AJACCIO
TOULOUSE
TROYES
Pts
80
55
55
53
51
51
49
46
46
44
43
43
42
40
39
37
36
34
32
14
AUJOURD'HUI
20 : 30
¢
Canal + et beIN Sports 1
- NICE
DEMAIN
17 : 00
Canal +
¢ PARIS-SG - CAEN
20 : 00
¢ LORIENT - TOULOUSE
¢ BASTIA - SAINT-ÉTIENNE
¢ GFC AJACCIO - LILLE
¢ TROYES - REIMS
¢ BORDEAUX- ANGERS
¢ LYON
¢
”
Tous les grands joueurs sont bienvenus
à Lyon, a fortiori quand ils ont été formés
ici. Mais je ne veux pas parler de ça
car on va me taxer de déstabilisateur... »
BRUNO GENESIO,
L’ENTRAÎNEUR DE L’OL
Ces cinq matches sont en
multiplex sur beIN Sports 1
et en intégralité sur beIN
Sports Max.
DIMANCHE
14 : 00
beIN Sports 1
¢ NANTES - MONTPELLIER
17 : 00
beIN Sports 1
¢ RENNES - GUINGAMP
21 : 00
Canal +
¢ MONACO - MARSEILLE
¢
Hatem Ben Arfa, frappant ici au but sous la garde de Sergi
Darder, n’avait pas marqué lors de la première rencontre
entre l’OL et Nice, à l’Allianz Riviera le 20 novembre 2015.
Mais son équipe l’avait emporté 3-0.
LYON ET NICE – Ce sont des retrouvailles que
Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, évoque depuis déjà plusieurs semaines. Parfois
sans même qu’on l’y invite. Et puisqu’il n’y a
jamais rien de totalement anodin dans ce que
peut déclarer le dirigeant rhodanien, il est tentant de se demander ce qui se cache derrière
les récentes et fréquentes allusions à Hatem
Ben Arfa, de retour dans son club formateur
mais avec le maillot de Nice, ce soir. Une question anime même l’environnement du club
lyonnais : Aulas envisage-t-il le retour de l’international français dans le Rhône, alors que
celui-ci accomplit la meilleure saison de sa
carrière et se situe à quelques semaines de la
fin de son contrat niçois ?
Interrogé à ce sujet, mercredi, Bernard Lacombe, le conseiller du président lyonnais, n’a
d’ailleurs pas éludé la question. « On rêve de le
revoir chez nous, clamait le dirigeant de l’OL.
Après, je pense qu’il va avoir tellement de propositions... Mais je sais qu’il a toujours beaucoup aimé le club de Lyon. » Ces propos n’ont
évidemment pas manqué d’alimenter, notamment auprès des supporters, le fantasme
d’un retour. Mais ce rêve s’établit-il sur des
faits concrets ? « Un retour à Lyon n'a jamais
été envisagé, je n'y crois pas une
seconde », clarifie Michel Ouazine, le conseiller de Ben Arfa. À la lumière de ces précisions et à l’approche du choc, l’hypothèse
d’une forme de déstabilisation prend donc de
l’épaisseur. Même si Jean-Pierre Rivère
aborde cette possibilité avec recul et sérénité.
« À quarante-huit heures du match, c'est un
classique, estime le président de l’OGC Nice. Je
peux comprendre qu'ils veuillent Hatem, ils
ne sont pas les seuls. Hatem, c'est Nice qui l'a
pris et, depuis, tout le monde le veut. Nous
aussi, on le veut et on fera tout pour le conserver chez nous. Si c'est une entreprise de déstabilisation à deux jours du match, ce n'est pas
ça qui le déstabilisera, ça n'a aucune chance
d'aboutir. Hatem a un état d'esprit remarquable, et je ne vois pas ce qui peut le perturber en
ce moment. Ça n'aura aucun impact. »
L’affection portée à Ben Arfa par de nombreux acteurs lyonnais semble sincère et son
nom aurait réellement été évoqué à deux reprises cette saison : après la grave blessure de
Nabil Fekir en septembre et lors du dernier
mercato hivernal, mais l’OL n’a, finalement,
pas bougé et ne compte pas, pour le moment,
parmi les prétendants déclarés. Au contraire
de l’AC Milan, de Liverpool et de Villarreal ou
encore de Porto et de l'Espanyol Barcelone,
qui se sont manifestés ces derniers jours.
B. Gh., R. Te.
Le sommet du reste
du monde
Très loins derrière le PSG,
l’OL et Nice se disputent une qualification
en Ligue des champions.
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
VINCENTDULUC
Lyon et Nice sont deux équipes qui
poussent à ne pas désespérer de la
Ligue 1, et à se passionner pour un
match avancé du vendredi soir qui
attirera près de 59 000 spectateurs au Parc OL. Il y a leur jeu, et
c’est déjà beaucoup, tant Nice a
séduit par sa jeunesse, son mouvement et les éclairs personnels
de Hatem Ben Arfa, et tant Lyon a
su montrer une autre image de
lui-même depuis janvier, avec le
retour en forme de ses attaquants
et une progression générale constatée dans chaque ligne.
Mais il n’y a pas que le jeu. Ce
soir, il y aura l’enjeu, aussi. Il sera
considérable. Alors que la saison
du PSG est terminée dans les deux
seules compétitions qui l’intéressaient vraiment, la Ligue des
champions et la L1, Lyon-Nice est
le sommet du reste du monde,
dans ce Championnat de France,
en attendant Lyon-Monaco, lors
de la 37e journée. C’est un match
pour une qualification en Ligue
des champions, et, jusqu’à preuve
du contraire, pour une qualification directe. Pour les deux équipes, c’est donc un match énorme.
Bruno Genesio ne le cache pas :
« C’est l’occasion d’éliminer pratiquement une équipe dans la
courseàladeuxièmeplace.Maisil
faut les battre et, pour les battre, il
faudra être au top. Nous devons
garder nos principes, nos vertus. »
AVEC VALBUENA
ET FEKIR SUR LE BANC
Nice fait mal à presque tout le
monde avec son milieu mobile,
technique et agressif, et avec une
verticalité qui sert les qualités de
ses attaquants. Ben Arfa s’occupe
du reste, mais Genesio l’intègre à
la problématique globale : « Le
point fort de cette équipe, c’est le
milieu avec quatre joueurs très
bons techniquement et tactiquement. Ce sera la clé du match. Plus
on gagnera de duels au milieu,
moins on sera en danger et plus
on leur posera de problèmes. »
Lyon-Nice ne sera sans doute
pas le cadre du retour dans
l’équipe de départ de Valbuena et
de Fekir. Les agendas personnels
et collectifs ne sont pas toujours
compatibles. Mais, du coup, si jamais il fallait changer le rapport de
force en cours de match, Lyon
aura du monde, sur le banc. En fin
de saison, c’est un luxe qui pèse.
Premier match
NICE - LYON, 0-1
Hatem Ben Arfa découvre la L1 lors de la 1re journée de la saison
2004-2005. Champion en titre, Lyon démarre par un déplacement à
Nice. Sur la pelouse du stade du Ray, Ben Arfa, alors âgé de dix-sept
ans et auréolé d’un titre de champion d’Europe de la catégorie avec
l’équipe de France, est lancé par Paul Le Guen pour remplacer PierreAlain Frau (68e). Durant vingt minutes, l’attaquant étale sa technique
et donne satisfaction à son entraîneur. «Cette première apparition
restera gravée dans ma mémoire», dit-il à l’issue de la rencontre.
Mao/L’Équipe
DENOSENVOYÉSSPÉCIAUX
6 AOÛT 2004
7 NOVEMBRE 2007
Coup d’éclat
LYON - STUTTGART, 4-2
Dans un match décisif pour continuer à croire en une qualification en
huitièmes de finale de la Ligue des champions, Hatem Ben Arfa est
titulaire sur le côté gauche de l’attaque lyonnaise. Dès la 6e minute, il
conclut une action collective d’une frappe croisée du gauche (1-0). À
la 37e, il fait du pur Ben Arfa, en dribblant le défenseur de Stuttgart,
Ludovic Magnin, avant de tirer sous la barre de son pied droit (3-1).
Dix jours plus tôt, au Parc des Princes (3-2), en Championnat, il avait
déjà signé un doublé.
Jérôme Prévost/L’Équipe
L’hypothèse d’un retour de Ben Arfa à Lyon circule depuis
quelques semaines dans l’environnement du club.
LYON - NICE
Sesinstantslyonnais
ÉTÉ 2008
Alexis Boichard/L’Équipe
L’OL le veut-il vraiment ?
Ligue 1
Transfert
À L’OM... EN DEUX TEMPS
À l’issue d’une seconde partie de saison compliquée (temps de jeu en
baisse, bagarre avec son coéquipier Sébastien Squillaci), Hatem Ben
Arfa décide de s’engager avec Marseille, comme les deux parties
l’annoncent le 25 juin. Mais l’affaire se complique car Lyon ne veut
pas verser au joueur une prime de 1,5 M€, comme prévu dans son
contrat en cas de transfert. Il faudra une réunion organisée au siège
de la LFP, six jours plus tard, pour régler le différend.
C. V.
FOOTBALL
4
Ligue 1
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
DÉCHIFFRAGE
BEN ARFA N’A JAMAIS ÉTÉ
AUSSI FORT
Auteur de son premier triplé dimanche dernier, le milieu offensif
réalise de loin la meilleure saison de sa carrière.
Longtemps, Hatem Ben Arfa a
donné l’impression de ne pas exploiter son fabuleux potentiel. Ce
n’est plus le cas aujourd’hui. À
Nice, où il est relativement préservé de la pression médiatique,
il effectue au sein d’une
équipe joueuse sa
meilleure saison, à l’âge
de vingt-neuf ans. Jamais il n’a
autant joué (déjà 2 391 minutes),
autant marqué (16 buts) et autant
réalisé de passes (38,6 par match)
en Championnat. Dimanche dernier, il a même inscrit contre
Rennes le premier triplé de sa
carrière. Ce jour-là, il a notamment marqué d’un tir croisé du
pied droit, ce qui illustre à quel
point la palette de ce pure gaucher s’élargit.
Cette saison, il a ainsi trouvé
quatre fois le fond des filets à la
suite d’une frappe du droit, soit
presque autant que sur l’ensemble de ses saisons précédentes
chez les pros (5). Preuve de sa
confiance actuelle, Ben Arfa
prend de plus en plus de risques
ballon au pied : il est aujourd’hui
le deuxième joueur en Europe
qui dribble le plus, derrière Neymar. Mais le Niçois reste perfectible dans de nombreux domaines :
cette saison, comme sur l’ensemble de sa carrière d’ailleurs, il n’a
par exemple marqué aucun but
en Championnat de la tête ou sur
un coup franc direct.
P.-E. M.
MIEUX QU’AVEC LYON
Alors qu’il reste 5 matches à jouer,
le Niçois présente déjà de
meilleures statistiques que celles
qu’il avait obtenues avec l’OL
en 2007-2008, pour ce qui
constituait jusqu’à maintenant
sa meilleure saison.
AVEC L’OL EN
2007-2008
6
30
2,8
56,7 %
36,6
16
1
24,9
LA SAISON DES PREMIÈRES
Cette saison, il a déjà marqué
16 buts en Ligue 1 alors qu’il
n’avait jamais dépassé le cap
des 6 buts en Championnat,
atteint avec Lyon
en 2007-2008 et avec
Marseille la saison suivante.
4
En 2015-2016, ce gaucher
a déjà inscrit 4 buts du pied
droit. Il s’agit de son record :
lors de ses 8 saisons
précédentes, il n’avait marqué
en cumulé que 5 buts
du pied droit.
EN PLEINE CONFIANCE
Franck Faugère/L’Équipe
116/229
En 2015-2016 il a réussi 116 des 229 dribbles qu’il a
tentés en Ligue 1. Dans les cinq grands Championnats,
seul Neymar en a réussi plus (117).
EN BREF
29 ans.
1,78m/74kg.
Club : Nice.
15 sélections.
Attaquant.
9/12
3
Dimanche dernier, lors de la victoire
à domicile de son club contre Rennes
(3-0), il a inscrit le premier triplé de
sa carrière. Soit autant de buts qu’en
deux saisons de Premier League
avec Newcastle en 2013-2014
(27 matches, 3 buts) et Hull
en 2014-2015 (8 matches, 0 but).
IL PEUT REMERCIER
KOZIELLO
Le milieu relayeur niçois de vingt ans joue un rôle
important dans cette réussite, puisqu’il est…
Le 1er passeur
décisif pour
Ben Arfa
(4 passes).
Le 2e joueur
dont Ben Arfa
a reçu le plus
de ballons
(155).
Lors des dix derniers matches qu’il a disputés, il a marqué
9 fois en frappant seulement 12 fois au but.
4/4
Cette saison, il a transformé les 4 penalties qu’il a tirés
en L 1. Un exercice qu’il affectionne, car il n’en a jamais raté
en Championnat de toute sa carrière (9/9).
Le 2e joueur
à qui Ben Arfa
a fait le plus
de passes
(115).
FOOTBALL
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
34e JOURNÉE
LYON - NICE
5
Ligue 1
Puel-Genesio,
accords de paix
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
VINCENTDULUC
(avecR.Te.etB.Gh.)
LYON – Préalable : il n’y a pas
grand monde, à l’OL, avec qui
Claude Puel n’ait pas été fâché
lors de son départ, un an avant la
fin de son contrat, en 2011. Éternel
rappel : l’affaire, entamée par un
grand mariage entre un club sept
fois champion d’affilée et un nouveau manager général, s’est mal
terminée, sans titre, malgré une
politique de transferts dispendieuse, malgré, aussi, une demifinale de C1 en 2010. Sa défaite au
tribunal des prud’hommes pour le
paiement de sa dernière année de
contrat et d’indemnités liées au
préjudice n’a rien arrangé, entre
lui et Jean-Michel Aulas.
Alors qu’on lui demandait, en
janvier, ce qu’il avait retenu des
entraîneurs avec lesquels il avait
travaillé, Bruno Genesio avait cité,
s’agissant de Claude Puel : « Le
travail, la rigueur et une endurance mentale comme je n’en ai
jamais vu.»
Mais il avait aussi, en quelque
sorte, officialisé la tension subsistant entre l’entraîneur niçois et le
banc lyonnais en général, expliquant: «Avec Joël (Bats) et Robert
(Duverne), je sais qu’on nous a accusés de faire et défaire les entraîneurs. C’est un mythe absolu. (…)
Je vois bien que Claude Puel nous
en veut, c’est dommage, il ne s’est
rien passé pour qu’on en soit là. »
S’il y avait un doute sur son ressentiment, l’entraîneur niçois l’a
levé dans une longue interview
accordée à So Foot, dans le numéro d’avril : « Mon parcours à
Lyon, c’est troisième, deuxième et
troisième, avec des gros matches
européens contre le Barça ou le
Real. Ce n’est pas une élimination
en Ligue des champions face à un
club chypriote ou des victoires extraordinaires en finale de Coupe
de France contre Quevilly.» Le tacle visant l’OL après lui, et donc
Rémi Garde en particulier, il touche Bruno Genesio, par ricochet.
”
Moi, je n’ai eu
aucun problème
avec Claude”
BRUNO GENESIO
Plutôt que d’argumenter sur la
différence des moyens accordés à
Puel et à Garde, le nouvel entraî-
Jean-Paul Thomas/Icon Sport
Les deux entraîneurs, qui ont travaillé ensemble,
à Lyon, écartent tout soupçon de tension entre eux.
En fouillant un peu, on en retrouve quelques traces.
Bruno Genesio (à g.) et Claude Puel, au centre d’entraînement Tola-Vologe, en avril 2009.
neur de l’OL s’en est tenu, hier, à
une communication lisse mais
sincère: «C’est quelqu’un qui m’a
fait progresser dans mon métier.
Il m’a confié des responsabilités
avec le groupe Pro 2, qu’il avait
mis en place avec des joueurs
comme Grenier, Lacazette, Ferri,
Umtiti, Kolodziejczak, Ghezzal…
Cela montre qu’il avait vu des
choses intéressantes. Moi, je n’ai
eu aucun problème avec Claude.
Il y a des trucs qui relèvent du fantasme. Après, je ne suis pas au
courant de tout. Mais on aime
bien fantasmer dans le football.»
En écho, à Nice, Claude Puel
a affiché un ton semblable :
«Quand je suis arrivé au club (en
2008), c'est un entraîneur sur lequel je me suis appuyé. Il n'avait
pas assez de considération au
sein de l'OL avant que j'arrive. Je
lui ai demandé de passer ses diplômes et d’avancer dans son
métier car je pensais qu'il pouvait
être intéressant pour la suite de
l'OL. C'est le cas. Il maîtrise à la
fois les aspects médiatiques et
ceux de la reprise en main de
l'équipe.»
Très éloignés de la pelouse, au
parc OL, les bancs devraient
donc être calmes ce soir. ¢
3
Bruno Genesio
et Claude Puel
ont travaillé
ensemble
durant trois saisons
à Lyon.
6
FOOTBALL
Ligue 1
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
MARSEILLE
Comment ils ont fait valser Labrune
L’officialisation de la mise en vente de l’OM a mis en lumière la défiance
entre le clan de Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune, le président délégué du club.
MATHIEUGRÉGOIRE
MARSEILLE – À écouter les proches de Vincent Labrune, il n’y
aurait pas l’épaisseur d’une
feuille de papier à cigarette entre
la propriétaire du club et le président de l’OM. Unis, jusqu’au
bout. Labrune lui-même en est
moins persuadé mais assure
qu’il remplit le cahier des charges fixé par Margarita LouisDreyfus depuis 2011, en vue
d’une vente. Et s’il ne le fait plus
pour elle, il le fait pour le bien de
l’OM et la mémoire de feu Robert. Cela sert-il encore à quelque chose ? Décryptage d’une
valse à quatre temps.
Premiertemps
Trois mois de pourparlers et une
réunion qui fait tout capoter.
Labrune a mené les négociations avec Marcelo Bielsa en vue
d’une prolongation, mais il
laisse Philippe Pérez, son DG, et
l’avocat Igor Levin terminer le
travail, ce 5 août 2015, trois jours
avant la première journée de L 1.
Pérez a envoyé une version du
contrat à Levin, avec de nombreuses annotations griffonnées sous tel ou tel alinéa.
L’homme de MLD, impitoyable,
rebondira dessus, devant un
Bielsa qui, tout en colère rentrée, opine pourtant. Il démissionne trois jours plus tard...
Sept mois après, l’Argentin impute toujours sa démission à
Levin et Pérez, mais il a renoué
avec Labrune pour lui réclamer
le paiement de son audit interne
du printemps 2014 et lui dire
tout le bien qu’il pensait de son
effectif.
Deuxièmetemps
En novembre 2015, Mehdi elGlaoui est nommé administrateur d’Eric Soccer, la holding qui
détient l’OM, à la place de Philippe Pérez. Le deuxième poste
est occupé depuis novembre
2014 par Igor Levin. Cette place
est symbolique, mais la reprise
en main de MLD effective. Le
premier cercle de la patronne,
à commencer par son époux Philipp Hildebrand, doute des intentions réelles de Labrune au sujet
de la vente. À l’été 2013, puis à
l’été 2014, le président de l’OM
a fait des paris forts dans le recrutement des joueurs (le projet
Dortmund) et du staff (la révolution Bielsa). Ils sont perdus, l’OM
ne se qualifie pas pour la Ligue
des champions, la masse salariale explose (97 M€ pour la saison 2014-2015), le déficit structurel aussi (54 M€ pour le dernier
exercice). Enfin, le 7 juin 2015,
Margarita est entendue par la police dans le cadre des transferts
douteux de l’OM. L’audition ne
l’ébranle pas mais lui rappelle les
ennuis passés de son mari. Mis en
examen pour «abus de biens sociaux » en janvier, Pérez, qui signait tous les documents, est invité à partir en février 2016.
Accusé d’absentéisme ou de désinvolture, il devient le bouc
émissaire du clan Labrune, mais
MLD ne s’arrête pas à son cas.
droits télé que les indemnités de
départ de l’Espagnol. Sondé,
Mariano Aguilar, l’agent de Michel, est d’accord pour que ces
indemnités soient réglées en
mensualités, jusqu’en juin 2017.
Le 3 avril à Bastia, après la défaite (1-2), l’entraîneur convoque
Mandanda et lui délivre un petit
speech ressemblant à un discours d’adieux. À Zurich, Michel
commence à évoquer la fin de
l’aventure mais MLD reste sur le
terrain sportif et lui propose des
solutions. Un désaveu cinglant
pour Labrune. Ce ne sera pas le
dernier.
Troisièmetemps
Quatrièmetemps
Depuis fin février, Labrune demande la tête de son coach. Avec
le commissaire aux comptes du
club, il a fait établir une simulation : une chute au classement
pourrait coûter plus cher en
Le texte de soutien à Michel, publié sur le site de l’OM le 5 avril
au soir, est confus. Labrune est
oublié, mais MLD s’expose. Au
surlendemain d’une nouvelle
soirée noire face à Bordeaux
Bernard Papon/L’Équipe
DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENT
(0-0), son clan ne laisse plus la
place aux interprétations. Ils
court-circuitent la direction du
club, transmettent un communiqué à plusieurs médias, officialisent une vente. Labrune, en
déplacement à l’étranger, n’ap-
prend la nouvelle qu’en descendant de l’avion. Il est alors en
compagnie de son ami Serge
Schoen, ancien cost killer de
RLD et figure du groupe LD.
Jusqu’à son éviction, en janvier
dernier, par Margarita... ¢
VUPARLESSUPPORTERS
«Noussommes
commesaintThomas»
En cette étrange période, les supporters de l’OM
ne savent pas à quel saint se vouer. Sauf un !
« Nous sommes comme saint Thomas !
dit Christian Cataldo, le patron des Dodger’s du
virage nord. On croira à la vente du club quand
elle sera bouclée. On sait depuis deux, trois ans
que le club est sur le marché. Honnêtement, je
ne comprends pas trop le communiqué de
Margarita. Pourquoi n’a-t-elle pas attendu
d’avoir l’acheteur avant de le faire? Pour moi,
Le président
et la propriétaire
de l’OM, au Parc
des Princes,
lors de PSG-Marseille
(2-1), le 4 octobre
2015.
elle navigue à vue. Notre contestation durera
tant que Labrune et elle seront là. » Julien
Roma, des MTP du virage nord, est aussi
sceptique : « Comme si on ne savait pas qu’elle
veut vendre… A-t-elle une offre ferme?
Veut-elle mettre la pression à un éventuel
acheteur ? On dirait surtout qu’elle veut montrer
que Labrune est grillé.» S’ils ne sont pas
apaisés, beaucoup de fans respirent quand
même un peu mieux. « Franchement, depuis
cette annonce, je suis en bombe, c’est une super
nouvelle, confie Olivier Raffaelli, cuisinier d’une
bonne adresse de la rue Paradis. Il y en avait
assez de cette politique de gagne-petit. » M. Gr.
La mairie attentive à la vente
Le futur propriétaire devra être adoubé par Jean-Claude Gaudin, qui a bien fait passer le message hier après-midi.
Jean-Louis Fel/L’Équipe
DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENT
Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, l’homme qui
murmurait à l’oreille de Labrune, lors de OM-Sochaux (2-2),
le 6 août 2011.
Il ne maîtrise toujours pas les subtilités d’un 3-5-2 et continue
d’appeler « Dantin » un certain
Florian Thauvin, mais JeanClaude Gaudin est bien décidé à
suivre de près la cession d’un des
joyaux de sa ville. « Il y a quelque
chose qui a échappé, c’est qu’il y a
aussi l’association OM qui est
présidée par mon ami JeanPierre Foucault, a-t-il expliqué
hier, depuis son bureau qui surplombe le Vieux-Port. C’est
d’ailleurs l’association OM qui est
propriétaire du numéro d’affiliation de l’OM auprès de la Ligue de
football professionnel. Par consé-
quent, elle a un droit de regard sur
la vente, et vu les liens qui m’unissent avec Jean-Pierre Foucault et
cette association, la ville de Marseille aura donc son mot à dire.
Les personnes qui se présenteront pour acheter l’OM devront
donc prendre en compte l’association. » Bien sûr, Margarita était
moins généreuse depuis plusieurs saisons, mais Gaudin appréciait les Louis-Dreyfus, des
propriétaires discrets mais bien
identifiés, à la surface financière
aussi large que leurs ambitions
politiques étaient réduites.
En janvier 2014, il nous confiait : « Les émirs du Golfe ? Il ne
nous manquerait plus que ça.
Nous ne sommes pas le PSG, nous
avons une autre tradition ici.
Nous avons la famille LouisDreyfus, nous n’avons pas besoin
de solliciter un partenariat avec
le Qatar. J’espère et je souhaite
que Margarita fera les efforts nécessaires le temps qu’elle pourra.
Nous avons eu des mauvaises expériences comme ce type, là, Kachkar. Je n’avais pas voulu le recevoir à l’Hôtel de Ville, je me suis
toujours méfié, je ne le sentais
pas le mec. » Gaudin veut contrôler le processus, et l’association
OM est son levier. Il l’avait déjà
utilisé lors de la négociation du
loyer du Vélodrome, à l’été 2014.
Foucault, actuellement opposé à
Vincent Labrune sur un projet de
nouvelle convention qui confierait la formation à la SASP OM,
sait aussi faire appel à Gaudin
quand il le faut.
Deux autres sujets concernant
la mairie seront aussi impactés
par la vente. Le naming du Vélodrome est en stand-by, les candidats ne se bousculent pas, seul le
nom d’Orange revient dans les
discussions. Et le loyer sera renégocié à partir de début 2017 avec
le nouveau propriétaire. Cette
saison, la ville récupérera la part
fixe de l’OM (4 M€), mais pas la
variable (intéressement de 20 %
sur la part dépassant les 20 M€
M. Gr.
de billetterie).
FOOTBALL
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
34e JOURNÉE
SAINT-ÉTIENNE
7
Ligue 1
Robert Beric
« Je veux rejouer
cette saison »
0
L’attaquant slovène, victime d’une rupture
du ligament croisé antérieur du genou droit à Lyon
le 8 novembre, relève le pari de retrouver la L 1
après six mois d’arrêt.
BERNARDLIONS
SAINT-ÉTIENNE – Même quand il
ne joue pas, Robert Beric (24 ans),
acheté pour quatre ans et 6,25 M€
au Rapid Vienne l’été dernier, continue d’impressionner ses dirigeants et équipiers. Son mental et
son sérieux depuis qu’il a entamé
sa rééducation après son opération
d’une rupture du ligament croisé
antérieur du genou droit le 17 novembre, à la suite d’un tacle mal
maîtrisé de Jordan Ferri, lors du
derby à Gerland (0-3, le 8 novembre), suscitent le respect. L’international slovène (12 matches, 5 buts)
envisage même de renouer avec la
compétition dès cette saison.
« Comment allez-vous ?
Bien. Je suis très heureux d’être de
retour sur le terrain (d’entraînement, depuis le 15 mars). Je m’entraîne beaucoup, sans trop pousser non plus sur mon genou.
Quand reprendrez-vous
la compétition ?
Je me prépare pour la saison prochaine. Mais mon souhait, c’est de
rejouer avant la fin de ce Championnat.
Ne serait-ce pas prendre
un trop grand risque ?
Il faut voir l’état de mon genou,
avec le physiothérapeute et le
docteur. C’est lui qui décidera… (Il
réfléchit.) Moi, je veux rejouer. Et je
vais essayer. Peut-être pas un
match entier, mais des bouts de
match.
Parce que c’est trop dur
de ne plus pouvoir jouer ?
Oui, surtout mentalement.
Comme tu sors de l’équipe, tu te
poses beaucoup de questions. Tu
dois te remettre de ta blessure et
ça prend du temps. À force, ça devient compliqué dans la tête. Mais
ça fait partie du football. Et tout ça,
c’est bientôt fini.
Le fait d’avoir déjà connu ce type
de blessure vous a-t-il aidé ?
Oui. Je m’étais rompu les croisés,
mais de l’autre genou (le gauche),
lors d’un match des – 19 ans entre
la Slovénie et la Biélorussie, en
2008. Il s’agissait du dernier
match de qualifications à l’Euro et
ça avait été une catastrophe pour
moi. À l’époque, je n’avais pas
compris ce qui m’arrivait et combien de temps ça prendrait. Là, je
savais ce que j’avais, ce qui allait se
passer, quoi faire ou ne pas faire.
Sitôt le tacle de Jordan Ferri, vous
avez donc su que c’était grave ?
Oui, tout de suite. Parce qu’au moment du choc, j’ai entendu comme
un “paf !”. J’ai senti que mon genou
était cassé. Un truc tapait dedans.
”
C’est bizarre
ce que Jordan Ferri
a fait car son geste
n’était pas
nécessaire.
Pourquoi un joueur
voudrait blesser
un autre joueur ?
Je n’ose pas y croire”
Ferri a-t-il ensuite pris de vos
nouvelles ?
Non. Jamais. Ni par téléphone, ni
par écrit. Il aurait pu m’envoyer ne
serait-ce qu’un SMS. Mais il ne l’a
pas fait. C’est sa décision. C’est son
problème. Je ne suis pas déçu.
Mais en colère contre lui ?
Pas vraiment. Ce qui s’est passé est
passé. La vie continue. Je dois aller
de l’avant.
Ferri l’a-t-il fait exprès ?
J’espère que non. Mais c’est bizarre, ce qu’il a fait, car son geste
n’était pas nécessaire. Même s’il
s’agissait d’un derby, où il y a souvent trop de coups, pourquoi un
joueur voudrait blesser un autre
joueur ? Je n’ose pas y croire.
Croyez-vous en revanche
qu’avec vous les Verts se seraient
qualifiés pour la Ligue des
champions cette saison ?
(Il rit.) Je ne sais pas. On va essayer
de gagner nos cinq derniers matches et de rejouer la Ligue Europa.
C’est mon rêve et celui de tout le
club.
Comment avez-vous vécu
l’arrivée d’Alexander Söderlund
en janvier ?
Bien. J’ai compris la décision du
club. C’était logique et dans son intérêt de prendre un buteur.
Pourrez-vous jouer avec lui ?
Si l’entraîneur le décide, oui. J’ai
déjà évolué dans un système à
deux pointes. Ça ne me posera
donc aucun problème.
Savez-vous que votre retour
est très attendu ?
(Il se marre.) Je suis heureux de
l’apprendre. Vous savez, je me
sens vraiment bien, ici, où je peux
vraiment me concentrer sur le
football. Et puis, je ne sais pas
pourquoi, mais j’ai un bon feeling
au stade Geoffroy-Guichard.
Au point d’y avoir marqué vos cinq
buts (en six matches à domicile) ?
C’est sans doute dû au public.
Quand je jouais au Rapid Vienne,
il n’y avait qu’un seul kop. Ici, il y
en a un des deux côtés du terrain.
On m’avait prévenu que SaintÉtienne était un très bon club
avec de super supporters. Mais
j’ai quand même été très surpris
par l’ambiance. Ça me donne encore plus envie de rejouer. Dès
que je n’aurai plus mal à mon genou, je vais repartir à fond ! » ¢
(3 victoires en
Championnat, 1 victoire
et 1 nul en Ligue Europa).
Frédéric Chambert/Icon Sport
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
Saint-Étienne
n’a jamais perdu
à domicile lorsque
Robert Beric
a marqué
Robert Beric a retrouvé depuis quelques semaines les terrains de l’Étrat,
le centre d’entraînement stéphanois.
8
FOOTBALL
Ligue 1
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
ENQUÊTE
L’ENFER DU BANC
Cette saison, deux entraîneurs de L 1ont été victimes de malaises dus au stress.Signe de l’exigence
liée à une fonction sous pression? Olivier Guégan, celui de Reims, a accepté pour « L’Équipe »
de porter pendant vingt-quatre heures un Holter mesurant sa fréquence cardiaque
Aléxis Réau/L’Équipe
CHRISTINE THOMAS
« La vérité, c’est que je ressentais moins
le stress quand j’étais joueur que maintenant. Il y avait un peu de pression
avant de jouer une finale de Coupe du
monde, mais maintenant ce n’est pas la
même, c’est plus fort. » Cet aveu de Zinédine Zidane, alors qu’il n’était encore
« que » l’entraîneur adjoint de Carlo Ancelotti au Real Madrid, laisse deviner le
degré de stress maximal qu’il doit endurer aujourd’hui, depuis qu’il est seul en
24 HEURES
AU CŒUR
DE GUÉGAN120
première ligne. Ces dernières années, la
liste des entraîneurs victimes de malaises cardiaques plus ou moins graves
s’est sensiblement allongée, signe que
cette profession à hauts risques s’exerce
sous une pression croissante.
Du côté français, ce sont Gérard Houllier et Guy Roux qui furent les deux premiers touchés, en 2001, année où leurs
cœurs avaient flirté avec la mort subite
alors qu’ils étaient en plein « travail »
(opération à cœur ouvert à cinquantequatre ans pour le premier et double
pontage coronarien à soixante-trois ans
pour le second). Quinze ans après, il
semble que la pression, la tension, les
pulsations, aient encore monté d’un
cran : en 2013, Francis Gillot, alors à Bordeaux, est victime d’une crise cardiaque.
En 2014, Rolland Courbis, à Montpellier,
est hospitalisé après un malaise, tout
comme Michel Der Zakarian, à Nantes,
en octobre 2015. Et il y a un mois, Pascal
Dupraz, entraîneur de Toulouse depuis
trois jours, fait une syncope en plein entraînement (voir entretien page 10).
104 Arrivée
au stade
84 Retour
79 Pose
du Holter
100 Pause
BPM
BATTEMENTS PAR MINUTE
POULS
84
avec le staff
en chambre
80 Sieste
110 Debrief
Face à ce constat alarmant, et pour
tenter de mesurer le stress qu’un technicien de Ligue 1 endure avant, pendant et
après un match, celui du Stade de Reims,
Olivier Guégan, quarante-trois ans, a
accepté de porter un Holter cardiaque
pendant vingt-quatre heures, à l’occasion de la rencontre face à Guingamp,
alors son concurrent direct au maintien
(0-1, le 19mars). Une expérience inédite
dont les résultats sont révélateurs d’un
état de stress quasi permanent et, à
terme, dangereux pour la santé.
technique
d’envoi
vestiaire
88 Retour
au stade
de 15 min
120 Coup
115 Causerie
82 Échauffement
des joueurs
REIMS - GUINGAMP
(0-1)
105 Fin du
100 Mi-temps
match
BUT
(GUINGAMP,25e)
APAISEMENT ACCÉLÉRATION
88
PROGRESSIVE
100
50
10:00
11:00
La tension ne retombe jamais
AUQUOTIDIEN
« La pression, c’est tous les jours »
«Entre la gestion du groupe, du staff et celle de la pression extérieure
(médias, supporters ou environnement des joueurs), l’entraîneur est un
peu la locomotive du club. La pression, j’ai l’impression de vivre avec, je
n’ai pas le choix. Il n’y a pas de “pics ”, c’est tous les jours. Le Stade de
Reims fait partie des clubs qui jouent le maintien, pas les premiers rôles.
Donc, dès le départ, on sait qu’on n’aura pas une saison linéaire. Mon
rôle est de faire attention à ce que ça ne parte pas dans tous les sens,
que les joueurs ne sentent pas de failles… Les pousser, les piquer, avec
le temps, ça peut être usant.»
12:00
13:00
14:00
15:00
16:00
AVANT MATCH
AVANTLE MATCH
« Je ressens à la fois du stress
et de l’excitation»
17:00
18:00
19:00
20:00
21:00
MATCH
22:00
PENDANTLEMATCH
« Je le montre peu, mais je bous »
«Pour moi, le trac commence la veille du match quand j’annonce mes
choix aux joueurs. C’est le premier instant de tension, car c’est dur de
laisser des gars de côté. Le jour du match, le stress monte au fur et à
mesure. Mon cœur commence à battre fort lors du briefing technique de
18 heures à l’hôtel, puis lors de la causerie dans le vestiaire. Face aux
joueurs, il faut montrer de la force. Là, je ressens à la fois du stress et de
l’excitation… Mais c’est toujours au coup de sifflet de début de match
que mon cœur bat le plus fort. Ensuite, il y a sans doute des pics selon
les faits de match, mais je canalise pas mal mes émotions. C’est un
devoir par rapport à mes joueurs.»
«Quand on joue bien et qu’on n’est pas récompensés (comme lors de la
défaite contre Guingamp), je ressens de la frustration, mais pas de la
tension. Le mauvais stress, je le ressens quand on perd et que c’est
mérité.Quand on a perdu en Coupe de France contre Chambly (N, 1-4)
en janvier, j’étais très en colère sur le terrain. Ce jour-là, si j’avais porté
un Holter cardiaque...Je le montre peu, mais je bous. Mais quel que soit
le scénario du match, après une défaite, la pression devient très
négative, surtout lorsqu’on débriefe avec les présidents (jusqu’à 1 heure
du matin). Eux sont très déçus et, moi, je me pose des questions, je me
remets en cause.»
« Peu de professions subissent une telle pression»
Bernard Gonzalez, le médecin du Stade de Reims, estime que le métier d’entraîneur est l’un des plus exposés
au stress et ce de façon croissante.
«En tant que médecin, confirmez-vous
que l’entraîneur est de plus en plus sujet
au stress?
Le stress de l’entraîneur est majeur,
sans aucun doute supérieur à celui
des joueurs. Peu de professions subissent une telle pression au quotidien.
L’entraîneur moderne est le responsable n° 1, face aux enjeux médiatiques, économiques, voire politiques.
Il subit de plein fouet la pression aléatoire du résultat. C’est un métier précaire, à haute responsabilité. Par
ailleurs, contrairement au joueur, il
doit être entraîneur vingt-quatre heu-
res sur vingt-quatre, tous les jours de
la semaine, toute la saison voire l'intersaison, sans plages de récupération. C'est un métier complexe, usant
psychologiquement et éprouvant
physiquement (troubles du sommeil
fréquents)
Comment se manifeste ce stress ?
Les jours de match notamment, l’entraîneur est confronté à un stress aigu
dont les signes sont parfaitement connus : accélération du rythme cardiaque (tachycardie), de la fréquence respiratoire (polypnée) et de la tension
artérielle. De manière plus visible,
l'entraîneur peut être "trahi" par un
cortège de symptômes liés au stress :
sueur, tremblements, pâleur, voix
nouée, tics. Ceux-ci peuvent aller jusqu’à occasionner des douleurs dans la
poitrine, des crises d’asthme, des troubles digestifs (diarrhée, vomissements). Le fameux malaise vagal,
aussi spectaculaire qu’inoffensif, étant
l’expression ultime du stress bénin.
Que préconisez-vous pour prévenir ou
limiter ses effets néfastes ?
Avec l’expérience, chaque entraîneur
se crée des mécanismes de défense
(chewing-gum, sucette, cure-dents,
crachats, ongles maltraités, mimiques, gestuelle voire rituel superstitieux) qui sont de véritables signatures. Pour « se protéger », certains
adoptent une attitude impassible,
d’autres au contraire, pour évacuer le
trop-plein de stress deviennent de véritables « show-men ». Mais à long
terme, comme pour toute la population, le stress chronique est néfaste car
il est un révélateur précoce des pathologies pour lesquelles nous sommes
programmés génétiquement (maladies cardio-vasculaires, cancers et
maladies chroniques). L’excès de
pression psychologique peut également aboutir au burn- out (surmenage), sans parler des syndromes anxieux et dépressifs qui peuvent
également et surtout survenir en période d’inactivité. Il faut conseiller aux
staffs techniques la pratique régulière
de sport d’endurance, de relaxation,
de yoga, de sophrologie et d’activités
dérivatives et arrêter le tabac et le
café. Et même si ce n’est pas encore
dans les mœurs en France, on pourrait
encourager les entraîneurs à faire appel à un préparateur mental, voire à
un psychothérapeute.»
C. T.
9
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Ligue 1
ENQUÊTE
80
Bilan de l’expérience
OBSERVATIONS
Le pouls minimum
d’Olivier Guégan le jour
du match, le matin à
10h20, puis juste avant
la sieste.
75
Le 19 mars, le jour de
Reims - Guigamp (0-1),
Olivier Guégan s’est fait
poser un Holter par
Roger Thiernesse, le
cardiologue du Stade de
Reims (à gauche), sous
le regard de Bernard
Gonzalez, le médecin
du club.
110 Départ
Canal +
en direct 86 90
et conf.
de presse
75
RÉVEIL
NOCTURNE
ARRIVÉE
CHEZLUI
RÉVEIL
NOCTURNE
75 Réveil
Matinée 80 90
23:00
00:00
APRÈS MATCH
01:00
02:00
03:00
04:00
05:00
06:00
NUIT ET LENDEMAIN MATIN
07:00
08:00
APRÈSLEMATCH
« Je me réveille souvent dans la nuit »
«Victoire ou défaite, j’ai un sommeil très court. Je me réveille souvent
dans la nuit et, à 6 heures, je suis debout. Heureusement, je fais
beaucoup de micro-siestes. Mais mes proches sont inquiets pour ma
santé. Ils me disent de me ménager un peu, car je fais des heures pas
possibles. Même le soir à la maison, j’échange avec mon staff. Quant au
téléphone, c’est une horreur ! Si je le coupe 24 heures, il est saturé
quand je le rallume… Par moments, je me sens fatigué, surtout que,
dans cette région, le froid, le vent et la pluie jouent énormément sur le
mental... Mais un entraîneur est un peu sadomasochiste à la base ! Moi,
je me sens bien dans la difficulté. Et le terrain m’est indispensable. Je
ne vis que pour ça.»
Olivier
Guégan
est stressé en
permanence”
”
/L’Équipe
Aléxis Réau
85
de Guégan. Pour les
anciens sportifs qui,
comme lui, pratiquent
encore une activité
physique régulière, ce
pouls au repos devrait
être proche de 60, voire
de 55. Pour la population
lambda, le pouls au repos
normal se situe entre 60
et 80.
Fréquence entre 75 et 80 toute la nuit, sommeil ou pas sommeil.
stade
90 Interview
Le pouls de base
au repos
ROGER THIERNESSE,
cardiologue du Stade de Reims
120
Le pouls maximum
de Guégan le jour du
match, au moment du
coup d’envoi. Cela
correspond à la
fréquence cardiaque
enregistrée lors d’un
jogging effectué à
7km/h pendant
90minutes par
un individu lambda.
Un pilote de Formule 1
sur la ligne de départ
peut monter à 200.
76
Un pouls
constamment
élevé, sans pics
d’émotion
En observant l’extrait de la courbe
des fréquences cardiaques d’Olivier Guégan correspondant aux
quatre-vingt-dix minutes du
match crucial contre Guingamp
(0-1), un concurrent direct pour le
maintien, on s’attendait à tout sauf
à ce (faux) calme plat. On imaginait des creux de vague dans les
séquences de jeu faibles et des
pics d’émotion à chaque occasion
de but manquée (nombreuses
pour les Rémois qui ont tiré 22 fois
au but et ont eu 75 % de possession de balle) ou réussie (but à la
26e des Guingampais, pourtant
largement dominés durant tout le
match). Or, si le pouls de l’entraîneur de Reims grimpe d’un coup à
120 BPM (battements de cœur par
minute) pile au coup d’envoi du
match – son maximum dans les
vingt-quatre heures enregistrées
par le Holter cardiaque –, il décroît très lentement au fil des minutes (il est à 100 à la mi-temps et
se situe dans une moyenne de 105
en seconde période) sans la moindre variation significative au moment des faits de jeu importants,
même dans le temps additionnel
alors que son équipe a plusieurs
occasions franches d’égalisation.
La deuxième surprise de l’expérience concerne les périodes
d’avant et d’après match, où le
pouls est censé être bien plus bas.
Or, dès 10 h 30 du matin, soit dix
minutes après la pose du Holter, le
cœur d’Olivier Guégan est déjà à
84 BPM et sa tension artérielle à
150/90 (chiffres élevés pour un
ancien sportif [voir par ailleurs]) et
grimpe crescendo jusqu’au coup
d’envoi du match, en dehors des
quinze minutes de sieste en début
d’après-midi où il reste néanmoins à 80. Et même pendant la
nuit qui suit le match, et la matinée du lendemain, la fréquence
cardiaque reste entre 75 (son
pouls de base) et 90. Quant à la
tension artérielle, mesurée à
150/80 de 10h20 le jour du match
(soit une tension accrochée, voir
par ailleurs), elle reste elle aussi à
un niveau relativement élevé
(tension de base à 140/85) pendant les vingt-quatre heures qui
suivent.
ANALYSE
Maître de lui,
mais stressé
permanent
« Curieusement, les faits de
match n’influencent pas la fréquence cardiaque, analyse Roger
Thiernesse, cardiologue du Stade
de Reims depuis trente ans. On
peut supposer que c’est en rapport avec un entraîneur qui maîtrise bien son stress. Cette stabilité
pendant le match m’a un peu interpellé. Cela implique beaucoup
de maturité dans la gestion du
stress. Olivier est d’ailleurs peu
expressif pendant le match alors
que certains entraîneurs “pèteraient les plombs” à 140 ! J’ai
même vu des pilotes de Formule 1
monter à 200 au départ de la
course… » L’expérience révèle
donc un entraîneur en grand contrôle de ses émotions mais sujet à
un stress constant (ses ongles
rongés en témoignent.) « Ce qui
est étonnant, poursuit le cardiologue, c’est qu’en dehors du
match il est à 85-90 tout le temps
alors que je pensais qu’il serait à
70, surtout en tant qu’ancien
sportif (ancien milieu de terrain, il
est supposé avoir des capacités
aérobie importantes) non fumeur
(mais grand buveur de cafés serrés) et en bonne santé. Le stress
est présent dès le matin du match
avec une fréquence cardiaque
d’emblée supérieure de 10 battements/minute à la fréquence des
jours banals. Et il garde un rythme
rapide pendant la sieste et pendant toute la nuit qui suit. Ça veut
dire qu’il est stressé en permanence. »
CONCLUSIONS
Un cœur et un
corps à surveiller
Au-delà des données relevées les
jours de match, le pouls de base
(75, au lieu des 60 espérés) et la
tension de base (140/85, soit à la
limite de la fourchette haute selon les normes de l’OMS ) d’Olivier Guégan, mesurés au réveil au
milieu de la trêve internationale,
se sont révélés trop élevés pour
un ancien footballeur professionnel retraité depuis seulement
six ans et pratiquant encore le
sport de façon régulière. Si, selon
Roger Thiernesse, « le fait que le
cœur batte vite (hors phases de
repos) n’est pas délétère », il est
un fait avéré qu’une fréquence
cardiaque de base trop rapide est
à long terme un facteur prédictif
de surmortalité et qu’un stress
chronique favorise à terme l’apparition des maladies pour lesquelles nous sommes prédestinés, en particulier l’infarctus. Ce
qui fait dire à Bernard Gonzalez,
médecin du Stade de Reims (voir
entretien page 8) : « Olivier est en
bonne santé mais il faut le surveiller car il pourrait plus tard
faire de l’hypertension. Il fait un
métier stressant de manière
stressée. Le football a beau être
un jeu, les entraîneurs stressent
aujourd’hui autant que les
chirurgiens, les anesthésistes,
ou les pilotes de ligne, qui ont
pourtant la vie des gens entre
leurs mains. »
C. T.
10
FOOTBALL
Ligue 1
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
ENQUÊTE
Pascal Dupraz
«J’aidéjàvulamortdeprès»
L’entraîneur du TFC depuis début mars revient sur la syncope dont il a été victime
quatre jours à peine après sa prise de fonction au club.
DENOTREENVOYÉESPÉCIALE
CHRISTINETHOMAS
TOULOUSE – Homme d’action et de passion, Pascal Dupraz est un expert en
« coups de cœur ». Victime d’un infarctus
en 2001, d’un début de malaise cardiaque
fin avril 2015 et d’une syncope il y a un
mois, il sait mieux que personne qu’être
coach est un métier de fou. C’est dans la
Brasserie de l’Opéra, tout contre la place
du Capitole, qu’il nous raconte son «palpitant» mis à rude épreuve.
«Est-ce le métier d’entraîneur
qui met autant à mal à votre cœur ?
Lorsque j’ai fait mon infarctus en 2001, à
trente-neuf ans, je n’étais pas encore entraîneur professionnel, mais je faisais déjà
de très longues journées, avec très peu de
vacances (il est alors entraîneur amateur
du FC Gaillard). Je travaillais aux Nations
unies de 8 heures du matin à 17 heures (1)
puis j’enchaînais avec les entraînements et
les discussions avec les dirigeants jusqu’à
minuit. Je n’avais pas de facteurs à risques.
Disons que ça me rassure de penser que
c’est le choc affectif du décès précoce de
ma mère qui a déclenché mon infarctus
trois mois après. Cette fois, mon père décède en septembre (2015), et je fais une
syncope au mois de mars. Comme je suis
très famille, perdre mes parents m’a beaucoup affecté. Mais est-ce au point de faire
un infarctus et une syncope… ? C’est ce que
je crois, ou ce que je veux croire.
”
Vous ne pensez pas que la pression
croissante liée à la fonction en est le facteur
déclencheur, comme pour de plus en plus
d’entraîneurs victimes de malaises ?
Le coach a toujours été “en stress”.
Aujourd’hui, il a de plus en plus de gens à
gérer et, j’ai même envie de dire, à réconforter. Ton staff, tu dois le réconforter. Tes
joueurs, dont le métier a aussi changé, tu
dois les réconforter… On doit de plus en
plus intervenir sur des problèmes qui n’ont
rien à voir avec le foot, mais plutôt avec
l’ego. L’entraîneur devient un psy, ce qui est
une nouvelle charge de travail. Et il est jugé
sur ses résultats. Dès qu’on perd un match,
c’est une catastrophe, qui peut se reproduire sept jours après. Après mon infarctus, entre le stress, le surmenage et les cigarettes, je suis devenu un sujet à risques.
En 2004, (il devient entraîneur du Football
Croix-de-Savoie 74, futur ETG), je suis
passé de deux cigarettes par jour à un paquet entier fumé avant même le coup
d’envoi des matches ! Je buvais aussi une
bonne quinzaine de cafés serrés par jour.
Depuis ma syncope, j’ai tout arrêté.
Vous faites votre syncope trois jours après
votre prise de fonction au TFC, en grand
Frédéric Lancelot/L’Équipe
À chaque fois que
je m’assoupis dans
le canapé, ma compagne
croit que je suis mort.
danger de relégation. La pression et
le stress ne peuvent pas y être étrangers…
C’est forcément un gros stress de reprendre une équipe qui a 10 points de retard à
10 journées de la fin. Ma déficience cardiaque ajoutée au surmenage (il a notamment visionné tous les matches du TFC depuis le début de la saison) et à tout ce que
j’ai vécu en 2015 (dont son licenciement
brutal de l’ETG après la relégation du club)
a déclenché ma syncope.
Dans quel état étiez-vous les jours
précédant votre prise de fonction ?
Après mon entretien avec Olivier Sadran
(le président du TFC), le suspense a duré
quarante-huit heures durant lesquelles je
ne suis pas rentré chez moi, en Savoie (où
vit toujours sa compagne). Tout seul à Toulouse, j’ai acheté deux slips, un tee-shirt, un
pull et trois paires de chaussettes. Au moment de me présenter seul face au staff et
EN BREF
53 ans
¢ Joueur
professionnel :
de 1980 à 1991.
¢ Entraîneur : depuis
1993, finaliste de la
Coupe de France avec
l’Évian-Thonon-Gaillard
(2013).
aux joueurs, vu que j’ai dû accepter de venir sans adjoint, j’ai eu le sentiment d’être
“nu” devant tout le monde, au milieu de
gens qui se connaissent et ont leurs propres codes depuis des années. C’est la première fois de ma vie que je me retrouvais
seul, loin de mes fils, de ma compagne,
de mes amis. Et j’ai horreur de la solitude.
Je pense que ç’a bousculé des choses
chez moi.
Vous souvenez-vous de l’instant précis
de votre malaise ?
Je suis au milieu du terrain et j’anime une
séance d’entraînement (le 5 mars, veille du
match OM-TFC, 1-1). Il y a forcément une
appréhension quand on s’adresse pour la
première fois à une nouvelle population.
Comme toujours, je suis à fond car je sens
les garçons réceptifs. En pleine mise en
place, je simule des situations quand je me
sens un peu essoufflé. Tout d’un coup, je
vois comme une image qui se floute et je
suis de plus en plus essoufflé. Je m’accroupis pour essayer de récupérer et je tombe.
Les joueurs pensent que je suis en train de
déconner, car parfois j’aime bien aussi instaurer un peu de légèreté. Là, je perds connaissance. J’essaie de me redresser, je
chancèle et je vois Issa Diop se pencher sur
moi. Pendant une fraction de seconde, je
ne sais plus où je suis, à Toulouse ou chez
moi, ni qui est ce garçon. Plus tard, les docteurs m’ont expliqué que j’aurais pu ne pas
reprendre connaissance car, en fait, depuis
mon infarctus, j’ai une déficience cardiaque (2). Une partie de mon cœur est nécrosée. Alors le jour où le boss des cardiologues de la clinique Pasteur m’a dit : “ Vous
pouvez accomplir votre métier sans problème”, j’ai eu envie de lui faire la bise. S’il
m’avait dit qu’il y avait un quelconque risque à continuer, j’aurais fait autre chose,
parce que j’aime mes deux fils et ma compagne.
Depuis, ils sont inquiets pour vous ?
Oui, énormément. À chaque fois que je
m’assoupis sur le canapé, Mireille, ma
compagne, croit que je suis mort. Elle s’affole et vient me réveiller. (Présente, elle
nous confirme sa crainte permanente.)
Moi, avec mon infarctus, j’ai déjà vu la mort
de près. Donc, je n’ai pas peur du moment
où je vais trépasser. Mais j’ai envie de vivre
encore. Dernièrement, Pierre-Emmanuel,
mon fils aîné, m’a dit : “Bon, papa, tu ne fais
pas le con, hein ? ” Ça m’a beaucoup touché.
Et Olivier Sadran, n’est-il pas inquiet
pour vous… et donc pour le TFC ?
J’arrive dans un nouveau club et, trois jours
après, je tombe ! À l’hôpital, j’ai tout de
suite pensé au président. Il prend un entraîneur pour coacher une équipe qui est
momentanément faible et le mec est encore plus faible que l’équipe. Quand il est
venu me voir dans ma chambre, le soir
même, ma fierté a pris le dessus et je lui ai
dit : “On a signé un contrat il y a deux jours,
mais si vous voulez, on le déchire.” Pour
moi, il n’y aurait rien de pire que d’entendre dans quelques mois qu’on n’aurait pas
dû m’embaucher. Mais il m’a répondu :
“Vous êtes fou ou quoi ?! C’est pas le genre
de la maison. On a besoin de vous.”
Aujourd’hui, je veux lui prouver qu’il a fait
le bon choix et que le TFC peut redevenir le
club qu’il était. Là, je ne suis plus du tout
dans le stress, car je crois au maintien et
aussi au destin. Au début du match contre
Bordeaux (4-0, le 12 mars), je n’étais pas
bien. Mais quand, au bout d’une heure, le
public s’est mis à scander mon nom et que
Wissam (Ben Yedder, auteur du premier
but) est venu me donner l’accolade, ç’a été
une émotion… Je sais que je vais me prendre d’amour pour ce club.»¢
(1) Il a travaillé au haut-commissariat des
Nations unies pour les réfugiés à Genève,
notamment dans la logistique.
(2) Il souffre de fibrillation auriculaire,
une forme d’arythmie cardiaque.
FOOTBALL
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
PARIS-SG
11
Ligue 1
Le PSG perd encore
un jeune
HUGO DELOM (avec A. H.)
Les années passent et la gestion
des joueurs formés au PSG soulève
toujours des interrogations. Le débat était né il y a deux ans déjà avec
le départ, libre, de Kingsley Coman. Le jeune Français (19 ans), qui
participait de manière quasi quotidienne aux séances du groupe
professionnel, n’avait jamais senti
de la part de Laurent Blanc une volonté de l’accompagner vers le plus
haut niveau, ou de construire avec
lui un projet à moyen terme, et
avait donc décidé de s’engager à la
Juventus en 2014. Devenu depuis
international A et un joueur majeur du Bayern Munich, où il a été
prêté l’été dernier deux ans avec
option d’achat, sa valeur est estimée aujourd’hui à quelque 50 M€.
Même constat en 2012 avec l‘attaquant Moussa Dembélé, Parisien
depuis l’âge de huit ans, parti à
seize et devenu à Fulham (D 2
ANG), l’un des jeunes strikers les
plus cotés du continent. Deux exils
prématurés au sein du PSG de QSI,
qui avait pourtant insisté, après le
rachat du club en 2011, sur sa volonté de former « le futur Messi ».
Aujourd’hui, seuls Adrien Rabiot
et, à un degré moindre, Presnel
Kimpembe se sont fait une place
en équipe première.
Alors qu’émerge une génération
1998 très talentueuse avec le latéral Alec Georgen, que le PSG a fait
signer pro l’été dernier, le défen-
seur Mamadou Doucouré ou encore l’attaquant Odsonne
Edouard, dont les négociations
autour de son contrat doivent
aboutir ces jours-ci, le PSG est
confronté, en ce printemps, à une
nouvelle tentation d’exil.
”
On ne peut pas
faire signer
tout le monde
Champion d’Europe des moins
de 17 ans l’été dernier en Bulgarie,
l’attaquant Jonathan Ikoné (17 ans)
est en contacts très avancés avec
la Juventus. Les contours d’un
contrat de longue durée ont été
tracés avec le club piémontais,
friand de ces talents, jeunes et gratuits. Une grosse perte sportive ? Le
QuandBlancfaitletridanslevestiaire
Laurent Blanc avait expliqué avoir convoqué tout son
groupe professionnel (24 joueurs) pour le quart de
finale retour à Manchester City afin de « concerner
tout le monde ». Justifiée le lundi, il semble que cette
volonté n’avait plus la même importance le
lendemain. Mardi, plusieurs minutes avant ce rendezvous décisif, le technicien, trouvant que le vestiaire
visiteur de l’Etihad Stadium était trop petit, a
demandé aux joueurs ne figurant pas sur la feuille de
match de sortir. C’est Olivier Létang, le directeur
sportif adjoint, qui a été chargé de passer le message
aux six garçons concernés : Matuidi, Verratti, David
Luiz, Douchez, Augustin et Nkunku. C’est peu dire
que les « refoulés » ne l’ont pas très bien pris.
Nicolas Douchez, qui joue un rôle de conseil auprès de
Trapp, en a fait part à Létang. Les « exclus » n’ont
pas compris pourquoi le staff leur avait demandé de
venir en Angleterre si, au moment où Thiago Silva et
compagnie avaient le plus besoin de soutien et de
A. H.
cohésion, ils n’étaient plus les bienvenus.
J.-B. Autissier/Panoramic
Deux ans après le départ de Coman, libre, à la Juve,
Paris connaît une situation analogue
avec Jonathan Ikoné, en partance pour le club turinois.
natif de Bondy (Seine-Saint-Denis), pensionnaire du centre de formation du PSG depuis 2010, n’est
pas perçu comme un phénomène.
Mais cet élément offensif de côté,
explosif, fort en un contre un, a
toujours été considéré comme un
solide espoir. La portée symbolique serait donc non négligeable et
ne devrait pas plaire au président
Nasser al-Khelaïfi, attaché aux
jeunes formés au PSG. Titulaire en
sélection, Ikoné fait partie de
l’équipe des moins de 19 ans qui
affronte le Real Madrid cet aprèsmidi en Youth League (voir par
ailleurs).
Ce nouveau probable départ
d’un espoir parisien dans un grand
club européen valide les difficultés
du PSG – qui n’a pas souhaité confirmer notre information – à assurer la transition entre centre de formation et groupe pro. «On ne peut
pas faire signer tout le monde, explique-t-on en interne. Un très bon
travail est effectué avec cette génération et, forcément, cela attise
la convoitise de grands clubs
étrangers. Certains jeunes, sollicités eux aussi, ont décidé de rester
Le Parisien
Jonathan Ikone
(à droite) devance
le Romain
Nura Abdullahi.
Va-t-il opter
pour l’Italie ?
avec nous. Il faudra voir ce que deviennent les jeunes qui partent. »
Au-delà du cas d’Odsonne
Edouard, le PSG devrait bientôt riposter avec l’officialisation de plusieurs contrats pros. De quoi éloigner le débat sur l’avenir à moyen
terme des jeunes joueurs formés
au club ? Loin d’être sûr… ¢
Youth League
Pour venger les grands
Trois jours après l’élimination du PSG par Manchester
City en C1 (2-2, 0-1), les moins de 19 ans du club parisien
vont tenter de se qualifier pour leur première finale de la
Youth League. Cet après-midi à Nyon (Suisse), les joueurs
de François Rodrigues retrouveront le Real Madrid de
Luca Zidane, qu’ils ont déjà croisé en phase de groupes
(victoire du PSG, 4-1 à Paris à l’aller, défaite 0-2 au retour).
Présents mardi avec les pros à Manchester, Augustin et
Nkunku sont du voyage, tout comme les champions
d’Europe moins de 17 ans Georgen, Doucouré, Callegari,
Ikoné et Édouard. L’autre demi-finale met aux prises le
tenant du titre Chelsea à Anderlecht, tombeur du Barça
J. Ba.
en quart. La finale se déroulera lundi.
AUJOURD’HUI, 13:00 : Chelsea (ANG) - Anderlecht (BEL) ; 17:00 Real Madrid (ESP) Paris-SG. La finale aura lieu lundi 18 avril à Nyon (SUI).
FOOT – Championnat National J28
Le match au sommet en exclusivité sur MCS
STRASBOURG (1 )
V
MARSEILLE-CONSOLAT(2 )
Ce soir en direct à partir de 20h
er
à chacun son sport
Disponible en HD sur
et
canal 123
canal 150
hawaii COMMUNICATION - 01 30 05 31 51
ème
Commenté par Nicolas Vilas,
Pierre Ducrocq et David Astorga
machainesport.fr
12
FOOTBALL
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Ligue des champions
GRIEZMANN
AU TOP À PIC
ANTOINEMAUMON
DELONGEVIALLE
MADRID – Fin février, il avait déjà
inscrit le but de la victoire lors du
derby madrilène sans être apparu
triomphant en zone mixte. Simplement « content d’avoir marqué », mais se félicitant surtout
« que son équipe ait fait un gros
match ». Mercredi soir, Antoine
Griezmann a une nouvelle fois été
décisif dans un match qui comptait. Et pas qu’un peu : c’est lui qui
a qualifié son équipe en demi-finales de la Ligue des champions
en inscrivant les deux buts de l’Atlético de Madrid face au FC Barcelone. Mais dans les couloirs du
stade Vicente-Calderon, sa réaction s’est encore voulue tout en
mesure : « Si c’est le plus beau
match de ma carrière ? Au niveau
des émotions, oui, mais au niveau
de la performance, pas trop.
C’était difficile. Il fallait être derrière, aider en défense et essayer
de marquer… »
L’international français enchaîne les performances de haut
vol, mais ne laisse rien transparaître. « Plus jeune, son détachement
pouvait être pris pour de l’insouciance, mais il a toujours montré
une grande force mentale, souligne Philippe Montanier, son ancien entraîneur à la Real Socie-
dad. Son match face à Barcelone
ne m’a pas surpris. Il a l’habitude
d’être bon dans les grands rendez-vous. C’est comme s’il se sublimait avec la pression. »
”
Il n’a jamais
vraiment arrêté
de progresser”
MAXIME COLIN,
SON COÉQUIPIER EN – 20 ANS
Face aux joueurs de Luis Enrique,
Griezmann a crevé l’écran un soir
où il devait assumer son statut de
meilleur buteur de l’Atlético ; surtout en l’absence de Fernando
Torres, buteur à l’aller (1-2) et suspendu après son expulsion au
Camp Nou. Le joueur formé à la
Real Sociedad a répondu présent
comme face au Real Madrid (le
27 février), quand il sortait de cinq
journées de Championnat sans
marquer et qu’il avait retrouvé le
chemin des filets. Le Mâconnais
avait alors commencé une série
qui s’étend aujourd’hui à dix buts
en neuf matches toutes compétitions confondues. Même si, avec
31 réalisations cette saison, le numéro 7 de l’Atlético n’atteint pas
les 42 unités de Messi ou les 47 de
Cristiano Ronaldo, il s’est considérablement rapproché des deux
buteurs compulsifs. En franchissant patiemment les paliers, le
Français semble être devenu, à
vingt-cinq ans, l’un des poids
lourds du football mondial. Et pas
uniquement en raison de ses stats
face au but : en témoigne son travail sans ballon, colossal quand
on évolue en attaque sous les ordres de Diego Simeone.
« Il n’a jamais vraiment arrêté
de progresser », remarque
Maxime Colin, son ancien coéquipier en équipe de France des
moins de 20 ans, aujourd’hui défenseur de Brentford (D 2, ANG).
Au Mondial de la catégorie qui se
disputait en Colombie, en 2011,
Griezmann partageait les tâches
offensives avec Kakuta, Lacazette, Tafer, Sunu, Bakambu.
« À cette époque, il commençait
déjà à faire parler de lui, mais il
n’était pas le plus mis en avant,
retient Colin. Aujourd’hui, il a largué tout le monde. »
C’est aussi à l’aune de l’absence
de Karim Benzema lors du prochain Euro qu’il faut évaluer les
performances actuelles de Griezmann. Pourra-t-il endosser chez
les Bleus le rôle de leader d’attaque habituellement dévolu à
l’avant-centre du Real Madrid ?
« Tant mieux si on attend plus de
moi, répondait mardi soir le gaucher. Ici à l’Atlético, c’est la même
chose et je me sens bien là-dedans. Au final, c’est jouer au football, et c’est ce que j’essaierai de
faire. » ¢
Top 5 des meilleurs buteurs
français cette saison, toutes
compétitions confondues.
1. GRIEZMANN
(Atlético de Madrid)
Auteur du doublé qui a envoyé l’Atlético de Madrid en demi-finales
de la Ligue des champions, mercredi, au détriment du Barça,
l’attaquant français continue de franchir les paliers.
Et dans moins de deux mois démarre l’Euro…
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
LE MEILLEUR FRANÇAIS
3
29
2. BENZEMA
25
3. GAMEIRO
24
4. BEN YEDDER
20
- GIROUD
20
(Real Madrid)
(Séville FC)
(Toulouse)
(Arsenal)
Antoine Griezmann
a inscrit, mercredi
face au Barça,
son troisième doublé,
cette saison en Ligue
des champions,
après ceux réussis contre
Galatasaray en phase de
groupes (2-0, 2-0).
C’est le premier Français
à réussir une telle
performance sur une
campagne de C 1 depuis
David Trezeguet avec la
Juve en 2001-2002.
Opta
Cesar Manso/AFP
Messi a perdu la clé
Le génie argentin n’a plus marqué depuis un mois avec Barcelone, un fait rarissime pour lui.
Affecté moralement et physiquement, il a entraîné son club dans sa chute.
DENOTRECORRESPONDANT
FLORENTTORCHUT
BARCELONE – Lionel Messi
n’a plus marqué ni donné
de passe décisive depuis cinq matches sous
la tunique blaugrana.
Voilà six ans qu’il
n’avait pas réalisé cet
« exploit ». Depuis la
claque infligée à Getafe
en Liga (6-0, le 12 mars)
et sa pichenette géniale
face à David Ospina en
huitièmes de finale retour de Ligue des cham-
pions contre Arsenal (3-1), quatre jours
plus tard, le petit attaquant argentin affiche un mutisme inquiétant.
Un problème physique…
Arrêté deux mois en fin d’année dernière à cause d’une déchirure du ligament latéral interne du genou gauche,
l’Argentin affichait une forme démentielle au premier trimestre 2016, avec
24 buts inscrits en 21 matches, avant de
s’éteindre subitement face à Villarreal
(2-2), le 20 mars. Après un sursaut avec
sa sélection en éliminatoires de la
Coupe du monde 2018, fin mars (un but,
une passe décisive face au Chili et à la
Bolivie), il a été transparent face au Real
Madrid (1-2, 2 avril), puis lors de la double confrontation européenne face à
l’AtléticodeMadrid(2-1,0-2).Messin’est
plus aussi explosif dans ses accélérations et il a encore décroché à plusieurs
reprises pour toucher le ballon mercredi
soir. À une quarantaine de mètres du but
et avec des passes moins inspirées qu’à
l’accoutumée, il n’a jamais créé de danger. La radio espagnole Cope a évoqué
un souci musculaire persistant qui
l’aurait conduit à rendre visite à son nutritionniste en Italie la semaine dernière.
L’information a aussitôt été démentie
par le FC Barcelone et son entourage
nous a assuré que la Pulga « n’a absolument aucun problème physique ».
… et mental
Ses proches s’agacent face à la multiplication d’affaires extrasportives le concernant, conscients que celles-ci le perturbent et affectent ses performances.
Le nom de l’international argentin a été
cité le 3 avril dans le scandale des Panama Papers, alors que lui et son père
doivent comparaître devant le tribunal
supérieur de justice de Catalogne du 31
mai au 3 juin, jour de l’ouverture de la
Copa América du centenaire aux ÉtatsUnis (l’Argentine débute le 6 juin face au
Chili) pour évasion fiscale présumée. Si
sa famille l’a immédiatement défendu
via un communiqué stipulant que « la
société panaméenne à laquelle ces informations font référence est une société totalement inactive, qui n’a jamais
eu de fonds ni de compte courant
ouvert », celle-ci reconnaît que l’enfant
de Rosario a été profondément touché
par cette nouvelle accusation, même si
sa piètre performance dans le Clasico a
eu lieu la veille.
Lionel Messi a répété à plusieurs reprises qu’il n’envisageait pas de quitter
le cocon barcelonais. Alors qu’il dispute
sa douzième saison sous le maillot
blaugrana et qu’il va fêter ses vingtneuf ans en juin, l’idée d’un changement d’air pourrait néanmoins revenir
sur la table.
13
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Ligue Europa
Reds dingues !
DE PLUS EN PLUS FORT
Bilan d’Antoine Griezmann depuis la remontée de la Real Sociedad en Liga
(à partir de 2013, ses stats cumulent le Championnat d’Espagne et la Ligue des champions).
37
35
34
41
46
42
TITULARISATIONS
92 %
80 %
94 %
90 %
74 %
100 %
TIRS CADRÉS
43 %
39 %
51 %
58 %
55 %
63 %
BUTS
7
7
10
16
24
26
PASSES DÉCISIVES
1
4
3
3
1
5
358
238
220
166
120
114
2010
2011
2011
2012
2012
2013
2013
2014
2014
2015
2015
2016
MATCHES
DÉCISIF TOUTES
LES X MINUTES
Real Sociedad
LIVERPOOL - DORTMUND : 4-3
Mené 0-2 puis 1-3, Liverpool a trouvé
d’incroyables ressources pour s’imposer
in extremis et éliminer Dortmund
en quarts de finale. Fabuleux.
Atlético de Madrid
DÉJÀ PARMI LES GRANDS D’EUROPE
RONALDO (POR, Real Madrid)
SUAREZ (URU, FC Barcelone)
IBRAHIMOVIC (SUE, Paris-SG)
MESSI (ARG, FC Barcelone)
AUBAMEYANG (GAB, Dortmund)
LEWANDOWSKI (POL, Bayern Munich)
ADURIZ (ESP, Athletic Bilbao)
HIGUAIN (ARG, Naples)
GRIEZMANN (Atlético de Madrid)
T. MÜLLER (ALL, Bayern Munich)
VUD’ESPAGNE
«Uneassurance-vie
pourl’Atlético»
«Griezmann a éliminé le Barça.» C’est la phrase la
plus utilisée dans les médias espagnols depuis
mercredi soir et le doublé du Français qui a envoyé
l’Atlético de Madrid en demi-finales de la C 1 (2-0 ;
aller : 1-2). Mais avec, dans la presse catalane, une
référence chagrine au penalty non sifflé dans le
temps additionnel : «Griezmann et l’arbitre ont
éliminé le Barça.» Le quotidien sportif madrilène AS,
39
37
37
36
33
32
29
29
46
45
90e + 1 :
le défenseur croate
Dejan Lovren inscrit
le but de la victoire
pour les Reds.
Gérard Julien/AFP
1.
2.
3.
4.
6.
7.
8.
9.
-
lui, préférait retenir l‘ouverture du score : «Une tête
divine, magique.» Alors que son concurrent Marca
se projetait déjà vers la victoire finale, tant en Liga
qu’en C 1 (*) : «Griezmann est une assurance-vie
pour l’Atlético en cette période décisive de la
saison.» Mais le risque de voir partir le Français, déjà
courtisé par de grands clubs européens l’été dernier,
en particulier le Bayern Munich, s’accentue. «Il faut
absolument que l’Atlético fasse un effort financier
pour le retenir», estimait donc Manolo Lama,
le plus célèbre commentateur radio espagnol. F. He.
(*) En Championnat, l’Atlético est deuxième
à trois points du Barça.
TIRAGE AU SORT
un adversaire redoutable. Le Real
Madrid, porté par un Ronaldo aux
statistiques époustouflantes (déjà
seize buts dans cette C 1), a envie
de s’engouffrer dans la voie laissée libre par les Catalans. Il voudra
éviter l’Atlético de Madrid, qui
l’avait fait vaciller en finale, il y a
deux ans, avant de s’effondrer (4-1
a.p.). Après leur démonstration de
force collective contre le Barça, à
l’aller comme au retour, les hommes de Diego Simeone apparaissent comme l’écueil à éviter. Ils
n’ont pas le même profil, moins
Le pourcentage
de buts inscrits
par Liverpool
par rapport à
ses tirs cadrés.
Le nombre de buts
de Dejan Lovren
avec Liverpool.
joueurs, moins talentueux, mais
quand on a étouffé la MSN, on a
confiance en soi. Et Manchester
City ? En demi-finales, il trouvera
une opposition plus coriace qu’en
quarts. Battus deux fois en phase
de groupes par la Juventus, les Anglais semblent un ton en dessous,
surtout à cause de leurs largesses
défensives. Mais, devant, ils ont les
qualités pour rêver à une première finale. Les demies aller
auront lieu les 26 et 27 avril, les
matches retour les 3 et 4 mai.
M. Go.
LUC HAGÈGE
Après l’émotion, la joie extatique.
Touché par l’accueil, la semaine
dernière, du Signal Iduna Park,
où il a officié pendant sept ans
avec le Borussia Dortmund
(2008-2015) et d’où il avait ramené un bon résultat (1-1) avec
Liverpool, Jürgen Klopp a exulté,
hier soir, dans des proportions gigantesques. Puis ses Reds et lui,
tout tourneboulés, se sont offert,
en savourant chaque instant, un
tour d’honneur qu’ils ne sont pas
près d’oublier. Car, dans le temps
additionnel d’un match traversé
par une pure folie de la première
à la dernière seconde, Dejan Lovren est venu placer, sur un centre de Milner, une tête rageuse synonyme de qualification (4-3,
90e + 1).
UNSCÉNARIODIGNE
DUMIRACLEDE2005
2
DEMI-FINALES
Simeone
et les épouvantails
Avec l’élimination du FC Barcelone, les demi-finales, dont le tirage au sort a lieu ce midi, promettent des matches ouverts. Le
Bayern Munich aurait pu se poser
comme l’autre gros morceau.
Mais les dernières semaines ont
éclairé les Bavarois sous un jour
moins impressionnant : la Juve, en
huitièmes, puis Benfica, en quarts,
les ont tourmentés. Puisque la
victoire en Ligue des champions
est une obsession pour Pep Guardiola, qui quittera le club à la fin de
la saison, les Munichois resteront
100%
Oli Scarff/AFP
Top 10 des meilleurs buteurs cette saison, toutes compétitions confondues,
parmi les cinq grands Championnats européens.
L’ancien Lyonnais,
26ans, auteur du
quatrième but qui
qualifie Liverpool, n’avait
marqué qu’une seule
fois jusqu’ici sous le
maillot des Reds. En
soixante-neuf matches.
Opta
Il s’agit d’un véritable exploit et
d’une très belle manière de rendre hommage aux 96 supporters
de Liverpool victimes de la tragédie d’Hillsborough, il y a tout juste
vingt-sept ans. Car les Reds
étaient menés 0-2 après moins
de dix minutes puis 1-3, à l’heure
de jeu, contraints de plier devant
les magnifiques envolées adverses, conclues par Mkhitarian (0-1,
5e), Aubameyang (0-2, 9e, son
37e but cette saison) et Reus (1-3,
57e).
Parfois en difficulté sur ces
trois buts, Mamadou Sakho a
néanmoins été le véritable symbole de la révolte des siens, qui
n’ont jamais renoncé. Car, après
les deux réductions du score,
réussies à la 48e par l’ex-Lillois
Origi (1-2), puis par Coutinho
d’une belle frappe enroulée (2-3,
66e), le défenseur central des
Bleus a égalisé d’une tête bien
sentie au premier poteau sur un
corner de Coutinho (3-3, 78e).
Avant de montrer ses muscles façon Mario Balotelli. « C’est mon
petit truc à moi, souriait Sakho au
micro de beIN Sports, forcément
aux anges après ce fabuleux dénouement, digne de celui de la finale de C 1 remportée par les
Reds en 2005 (3-3, 3-2 aux t.a.b.),
après avoir été menés 0-3
par l’AC Milan. C’était merveilleux. Ce genre de victoire est
ce qu’il y a de plus fort et de plus
marquant à vivre dans le foot. On
savoure, on peut être fiers de
nous-mêmes. On a joué avec le
cœur et notre public a été extraordinaire. Ce n’est pas pour rien
que ce stade d’Anfield est mythique ! Le coach nous a toujours
encouragés, même dans les pires
moments. C’est magique ! »
Un peu plus tard, Klopp, qui a
tremblé jusqu’au bout car le BVB
a frôlé le 4-4 sur un coup franc de
Gündogan (90e + 5), avouait : « Là,
je suis plus fatigué que content
mais le bonheur va me submerger très vite ! » Et Liverpool peut
donc rêver de remporter une
quatrième C 3 (après celles de
1973, 1976 et 2001)…
Retour : hier
(aller)
LIVERPOOL (ANG) 4-3 BOR. DORTMUND (ALL)
(1-1)
SÉVILLE FC (ESP) 1-2 ATHLETIC BILBAO (ESP)
(5-4 aux t.a.b.)
CHAKHTIOR DONETSK (UKR) 4-0 SPORTING BRAGA (POR)
(2-1)
SPARTA PRAGUE (RTC) 2-4 VILLARREAL (ESP)
(1-2)
(2-1)
Demi-finales (tirage aujourd’hui) : 28 avril et 5 mai ; finale : 18 mai, à Bâle, Parc Saint-Jacques.
14
FOOTBALL
Ligue 2
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
34e JOURNÉE
Attention, zone dangereuse
À cinq journées de la fin du Championnat, Niort et Évian-TG se retrouvent dans une situation
très inquiétante.Pas vraiment surprenant.
Jusque-là, il avait beaucoup été
question de Nîmes, et ses huit
points de pénalité, du Paris FC,
de Créteil et aussi de Sochaux.
Mais depuis quelques journées,
Niort et Évian-TG ont, eux aussi,
été invités à la table de la relégation. Deux clubs, diamétralement opposés dans leur structure
et leur histoire, qui se retrouvent
dix-septième et dix-huitième à
cinq matches du terme de la saison. Mais ces deux chutes
n’étaient-elles, finalement, pas
prévisibles ?
Depuis deux ans, l’instabilité
extra-sportive est quasiment devenue la règle chez les Savoyards : fin du soutien de Franck
Riboud, le PDG de Danone, départ de Patrick Trotignon, proche
de Riboud, président du club depuis 2008, suivi de celui de son
successeur, Joël Lopez ainsi que
le limogeage de Pascal Dupraz
pour faute grave. Et il a fallu évidemment composer avec un
budget forcément revu à la baisse
après la relégation. Au total, une
quinzaine de joueurs sont partis,
l’été dernier, tandis que la DNCG
contrôlait le recrutement.
Sportivement, l’arrivée de Safet Susic, aux méthodes à l’ancienne, n’a jamais vraiment fonctionné.Et a priori, comme c’est le
cas de pas mal d’anciens pensionnaires de Ligue 1, l’ETG a eu
bien du mal à maîtriser les contraintes de cette Ligue 2. L’absence d’un homme fort, type manager général, est devenue
criante, dans ce club dirigé de
bien trop loin par l’actionnaire
majoritaire Esfandiar Bakhtiar. Et
sur le terrain, les joueurs semblent avoir capitulé, au sein d’un
groupe dont douze éléments, en
fin de contrat ou prêtés, ne seront
probablement plus là l’an prochain. Même si Romain Revelli,
promu coach, sent « qu’il y a plus
de cohérence dans le jeu, que la
rigueur et la discipline sont revenus, qu’il faut rester positif et que
ce club écrive enfin sa propre
histoire », la descente aux enfers
semble enclenchée.Tout comme
la double montée en deux ans, du
National à la L 1 entre 2009 et
2011, avait paru irrésistible.
”
Le défenseur niortais
Faïz Selemani face au
milieu de l’ETG Kévin
Hoggas, lors de NiortÉvian-TG, le 23 janvier
(0-3).
8
L’Évian-TG n’a plus
gagné un match
depuis huit journées.
Niort a manqué
d’un ou deux joueurs
d’expérience ”
La dernière victoire
des Savoyards remonte
au 5 février contre
le Paris FC(1-0).
De plus, ils n’ont plus
marqué un but lors
de leurs quatre
dernières rencontres.
JOËL COUÉ,
PRÉSIDENT DES CHAMOIS
C’est au soir de sa défaite face à
Lens (0-1), la semaine dernière, la
troisième d’affilée, que Niort est
devenu relégable. Une issue finalement presque logique au vu
d’une saison que le club des
Deux-Sèvres n’a fait que subir.
Très posé, le président Joël Coué
ne cache pas que ses craintes
n’avaient pas tardé : « En débutant par six matches sans victoire, j’ai vite su que la saison serait très difficile. Cette année, la
Ligue 2 est très relevée avec des
équipes assez proches l’une de
l’autre.» Mais il faut peut-être remonter plus loin pour comprendre les difficultés des Chamois
Benoit Felace/MaxPPP
LAURENT GRANDCOLAS
cette saison. Cinquième en 2014
avec Pascal Gastien à sa tête,
Niort fait un premier pari en confiant l’équipe à Régis Brouard,
censé lui faire passer un cap. Une
petite onzième place la saison
dernière va laisser les supporters
sur leur faim. Et c’est peut-être
l’été dernier que Niort a mal négocié les départs de joueurs cadres comme Quentin Bernard,
Kévin Malcuit ou Florian Martin.
Un second pari, sur l’avenir, avec
des joueurs pas encore assez
matures : « On prend notre part
de responsabilité sur le recrutement avec Karim Fradin, le manager général. Il nous a sûrement
manqué un ou deux joueurs
d’expérience », avoue Joël Coué.
Reste-t-il un espoir ? C’est le
match contre Lens, le plus abouti
malgré la défaite, qui a semblet-il remis du baume au cœur des
Niortais. « Une âme est née, il
faut la garder pour les cinq derniers matches de la saison, déclarait Carl Tourenne, l’un des
deux nouveaux entraîneurs. On a
sorti le match qu’il fallait. Quelque chose de positif doit sortir de
tout ça. » C’est au Red Star, quatrième et revigoré par sa victoire
à Ajaccio vendredi dernier, que
les Niortais devront s’imposer ce
soir.Ce n’est pas gagné. ¢
1
Niort n’a gagné
qu’une seule fois,
contre le Paris FC (2-1)
le 11 mars, lors
de ses 12 derniers
matches.Les Chamois
restent sur trois revers
d’affilée.
TOURS - NÎMES
Enfin un Michel qui réussit
L’excellent niveau affiché par leur gardien Mathieu Michel
n’est pas étranger à l’incroyable parcours des Nîmois depuis janvier.
20:00
beINSPORTS2
TOURS
NÎMES
Jean-Claude Azria/MaxPPP
LAURENT GRANDCOLAS
Mathieu Michel, au stade des Costières, le 4 mars,
face à Bourg-en Bresse (1-1).
Ce soir, à Tours, Mathieu Michel gardera
les buts du Nîmes Olympique pour la
73e fois d’affilée en Ligue2. Lancé lors de
la dernière journée de la saison 20132014, le jeune homme de vingtquatre ans n’a plus manqué une seule
rencontre de Championnat avec son
club de cœur, celui de sa ville. « J’ai Nîmes dans la peau. Et c’est une fierté de
porter ce maillot », lance d’entrée celui
que beaucoup d’observateurs considèrent comme le meilleur gardien de L 2
cette saison.
Comme ses coéquipiers, Michel mar-
che sur l’eau depuis le 8 janvier et cette
victoire contre Brest (2-0), début d’une
extraordinaire remontée des Gardois qui
pointent ce matin à la treizième place au
classement. En confiance, malgré son
jeune âge, il a aussi totalement assumé
son nouveau rôle de capitaine, endossé
sans discontinuité depuis la huitième
journée : « Quand Toifilou Maoulida a
été moins bien, j’ai tout naturellement
confié le brassard à Mathieu, confie José
Pasqualetti, son entraîneur jusqu’en novembre dernier. C’est un garçon intelligent, posé et réfléchi.Il est déjà très mûr.
Quand il parle, il en impose. »
Mêmes éloges du côté de Bernard Blaquart, l’actuel technicien des Nîmois :
« Mathieu réussit d’excellentes performances à chaque match. Il a du talent,
il est fiable et quand il parle, c’est souvent
à bon escient. Ce n’est pas un gueulard. Et il n’a pas cessé de progresser. » Un apprentissage dont parle avec
émotion Sébastien Gimenez, l’entraîneur des gardiens, qui a connu Mathieu
Michel à l’âge de quatorze ans. « Ce
n’était pas gagné mais il comprend les
choses très vite, il analyse aussi rapidement les situations et restitue presque
illico ce qu’on lui apprend. C’est un pilier
du groupe et une super locomotive. »
Il sera peut-être difficile pour le président Perdrier de garder un joueur aussi
prometteur, sous contrat jusqu’en
2018. Mais chaque chose en son temps
pour Mathieu Michel : « Je suis ambitieux
mais, en raison de tout ce qu’on a vécu
depuis deux ans, je ne pense qu’à Nîmes,
à notre volonté de nous maintenir et de
prouver à tous notre valeur. »
FOOTBALL 15
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
CLASSEMENT
ÉQUIPES
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Pts
64
62
55
55
53
52
51
48
45
44
43
40
36
36
35
33
32
31
29
26
DIJON
NANCY
LE HAVRE
RED STAR
METZ
LENS
CLERMONT
AUXERRE
BREST
TOURS
BOURG-EN-BRESSE
AC AJACCIO
NÎMES
VALENCIENNES
LAVAL
SOCHAUX
ÉVIAN-TG
NIORT
CRÉTEIL
PARIS FC
AUJOURD'HUI
20 : 00
En multiplex sur beIN Sports 2
¢ LENS - AC AJACCIO
¢ RED STAR - NIORT
¢ TOURS - NÎMES
¢ VALENCIENNES - CLERMONT
¢ SOCHAUX - BREST
¢ CRÉTEIL - AUXERRE
¢ LAVAL - ÉVIAN-TG
¢ BOURG-EN-BRESSE- METZ
¢ DEMAIN
14 : 00
beIN Sports 1
¢ LE HAVRE - NANCY
¢ LUNDI
20 : 30
Eurosport 2
¢ DIJON - PARIS FC
¢
¢
MATCHES
BUTS
J.
G.
N.
P.
p.
c.
diff.
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
33
18
17
16
15
15
13
14
13
12
10
12
9
11
8
7
6
7
5
7
3
10
11
7
10
8
13
9
9
9
14
7
13
11
12
14
15
11
16
8
17
5
5
10
8
10
7
10
11
12
9
14
11
11
13
12
12
15
12
18
13
55
50
39
35
43
33
51
41
33
30
45
31
41
29
28
26
33
27
33
27
27
28
31
30
37
28
48
40
35
30
49
33
41
36
38
31
36
39
54
39
+ 28
+ 22
+8
+5
+6
+5
+3
+1
-2
0
-4
-2
0
-7
- 10
-5
-3
- 12
- 21
- 12
¢ BUTEURS
1. F. Diedhiou (Clermont),
20 buts. 2. P. Sané (Bourg-enBresse), Dalé (Nancy), 12 buts.
4. Courtet (Auxerre), Tavares
(Dijon), 11 buts. 6. Andriatsima
(Créteil), Mousset (Le Havre),
Robic (Nancy), 10 buts.
9. Adnane (Brest), Mollet (Créteil),
Ngbakoto (Metz), Dona Ndoh
(Niort), Koura, Mounié (Nîmes),
Toko Ekambi (Sochaux), 9 buts.
16. Toudic (AC Ajaccio), Boussaha
(Bourg-en-Bresse), Alioui (Laval),
S. Cissé (Sochaux), 8 buts.
PROCHAINE JOURNÉE
Vendredi 22 avril, 20:00 NÎMES - LENS ¢ ÉVIAN-TG - LE HAVRE
¢ BREST - LAVAL ¢ METZ - RED STAR ¢ NIORT - BOURG-EN-BRESSE
¢ CLERMONT - TOURS ¢ PARIS FC - CRÉTEIL ¢ AC AJACCIO - VALENCIENNES.
Samedi 23 avril, 14:00 AUXERRE - DIJON.
Lundi 25 avril, 20:30 NANCY - SOCHAUX
| 28e JOURNÉE
NATIONAL
ÉQUIPES
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
STRASBOURG
MARSEILLE C.
ORLÉANS
LUÇON
BELFORT
AMIENS
DUNKERQUE
BOULOGNE
CA BASTIA
AVRANCHES
CHAMBLY
SEDAN
CHÂTEAUROUX
BÉZIERS
LES HERBIERS
COLMAR
ÉPINAL
FRÉJUS-ST-RAPH.
35e
Pts
50
46
42
40
38
38
37
36
36
36
35
35
34
33
31
26
23
22
MATCHES
BUTS
27
27
27
27
27
27
27
27
26
27
27
27
26
27
27
27
27
27
14
13
10
11
9
9
10
10
9
8
8
8
9
8
6
7
4
3
8
7
12
7
11
11
7
6
9
12
11
11
7
9
13
7
11
13
5
7
5
9
7
7
10
11
8
7
8
8
10
10
8
13
12
11
29
42
36
38
23
33
31
38
23
35
33
24
37
25
32
29
29
15
15 + 14
31 + 11
29 + 7
34 + 4
22 + 1
30 + 3
34 - 3
36 + 2
24 - 1
30 + 5
27 + 6
22 + 2
40 - 3
32 - 7
35 - 3
39 - 10
41 - 12
31 - 16
AUJOURD'HUI
20:00
¢ FRÉJUS-ST-RAPH. - SEDAN
¢ AVRANCHES - AMIENS
¢ BOULOGNE - DUNKERQUE
¢ CHÂTEAUROUX - BELFORT
¢ COLMAR - BÉZIERS
¢ ÉPINAL - LES HERBIERS
¢ CHAMBLY - ORLÉANS
¢ LUÇON - CA BASTIA
20:30
Ma Chaîne Sport
¢ MARSEILLE C. - STRASBOURG
¢
¢ BUTEURS
1. Beziouen (Avranches), 13 buts. 2. Fortuné
(Béziers), 12 buts. 3. Tinhan (Amiens), 11 buts.
4. Thil (Boulogne), Louisy Daniel (Chambly),
Tounkara (Châteauroux), 10 buts.
2
5
ikoko
vachoux
a. ba
23
cyprieN
25
chavarria (cap.)
DEMAIN
LIGUE 1
(voir page 3)
LIGUE 2
(34e JOURNÉE)
(voir par ailleurs)
¢ DIMANCHE
LIGUE 1
(voir page 3)
(34e JOURNÉE)
LUNDI
LIGUE 2
(34e JOURNÉE)
(voir par ailleurs)
¢
¢ MARDI
COUPE DE FRANCE
(DEMI-FINALES)
21:00
LORIENT - PARIS-SG
(France 2)
¢ MERCREDI
COUPE DE FRANCE
(DEMI-FINALES)
21:00
SOCHAUX - MARSEILLE
(Eurosport 2)
lala
19 balijon 13
12
palun
18
23
9
18
marchetti
LENS
5
6
7
za.
p.a. cissé c. goNçalvès
diallo 1
r. maNdaNda
8
a. omrani
19
roye (cap.)
17
batisse
21
5
23
sambia choplin 16
sans
allagbé
lahaye
RED STAR
AC AJACCIO
NIORT
beIN Sports 2.
20:00
4-3-3
4-3-3
Arbitre : M. Thual.
Werner
6
(cap.) 25
gibaud
faussurier fuchs
27
onguéné
8
21
ilaimaharitra
ramaré
11
18
cacérès
s. cissé
33
29
lorenzi
(cap.)
f. martin
2
niakaté
19
SOCHAUX
5
25
28
toko ekambi
35
11
s. guirassy
ad. ba
sankoh
7
le normand belaud
hartock
18
6
c. diedhiou ilunga
(cap.)
4
29
petshi
dias
19
mollet
27
21
19
ib. seck g. lefebvre
4
21
9
dugimont
28 laborde 23
7
17
15
djellabi laporte
hunou
28
25
puygrenier sefil
(cap.)
1
boucher
2
4
avinel rivieyran
jeannin (cap.)
16
VALENCIENNES
Entraîneur : F. Hadzibegic.
Remplaçants : Charruau (g). (30), Niakhaté (15),
S.Diarra (11), Mbenza (18), Nestor (8).
Principaux absents : Butin, Kaboré (blessés),
Azbague, Dabo, Faustin, Jost, Nguette, Tameze
(choix de l’entraîneur).
NÎMES
CLERMONT
Entraîneur : B. Blaquart.
Remplaçants : Gallon (g.) (16), Depres (9),
Chamed (17), Bobichon (14), Alakouch (33).
Principaux absents : Azouni, Mounié
(suspendus), Koura, Valls, Zarabi, Marin,
Paquiez (blessés).
Entraîneur : C. Diacre.
Remplaçants : Caillard (g.) (1), Bockhorni (13),
Avinel (4), Genest (10), Jobello (11).
Principaux absents : Ekobo, Espinosa, Pereira
Lage (blessés), Goncalvés, Sawadogo, Agounon,
Martin, Messi, Kilota (choix de l'entraîneure).
beIN Sports 2.
AUJOURD'HUI
LAVAL
ÉVIAN-TG
20:00
4-3-3
4-4-2
AUJOURD'HUI
BOURG-EN-BRESSE
METZ
Arbitre : M. Lavis.
26
cappoNe
21
chafik couturier
6
a. goNçalvès
(cap.)
8
7
27
campaNharo
6
4
24
m. alphonse ogier
sorliN
3
2
40
b. leroy
17
11
15
27
nirlo (cap.)
damour
8
10 berthomier 13
maloNga
23
20:00
4-4-2
4-4-2
bab. traoré n’simba
a. dembélé
kamiN
beIN Sports 2.
30
fabri
12
23
ceNtoNze appiNdaNgoyé betao abdallah
LAVAL
2
11
alioui
21
perrot
alla
barbosa (cap.) Nsikulu
hoggas
2
18
moNfray
31
10
12
afougou
14
a. vincent
12
sa. sylla hountondji
CRÉTEIL
courtet
18
Entraîneur : M. Simone.
Remplaçants : Westberg (g.) (16), Khaoui (8),
Maouche (21), I. Cissé (33), Bergougnoux (19).
Principaux absents : Cillard, Bouhours
(suspendus), Miracoli (blessé), Tandia, Raveloson,
Briaux, Milosevic (choix de l’entraîneur).
lavigNe
18
12
ndao
reale
2
briaNçoN cordoval
michel (cap.)
TOURS
slidja
f. diedhiou
16
andriatsima
7
23
27
10
roudet
29
boulaya
f. fabre
13
abdelhamid fulgini
(cap.)
3
enza yamissi
da costa
20
ripart
20
aloé
23
Arbitre : M. Delerue.
kerboriou
di bartoloméo
28
jacob
30
17
mahon de hérelle
monaghan
12
adnane joseph-monrose
y. sané
26
20:00
4-2-3-1
4-4-2
1
27
14
beIN Sports 2.
AUJOURD'HUI
CRÉTEIL
AUXERRE
Arbitre : M. Castro.
1
20
Entraîneur : J.-P. Faure et C. Tourenne.
Remplaçants : Desmas (g.) (30), Kiki (3),
Koukou (24), Sey. Koné (12), Grich (33).
Principaux absents : Delecroix (g.), Bouardja,
K. Rocheteau, Bassock, Tigroudja (blessés),
Dabasse, Da Veiga (choix des entraîneurs).
savaNier
1
néry
saNtamaria
12
perquis
2
baradji
31
11
harek
17
17
8
21
reNaut
imira
do couto
maoulida
lacourt
22
14
bédia
7
selemani
33
gradit
15
4
20:00
4-4-2
4-2-3-1
16
24
agouazi (cap.)
20
o. cissokho
Entraîneur : R. Almeida.
Remplaçants : (à choisir parmi): Allain (g.) (1),
Marie (2), P. Cros (6), Rafetraniaina (29),
K. Diaz (8), I. Baradji (17).
Principaux absents : Amieux, Makhedjouf,
Ngamukol, Planté (g.) (Blessés), V. Bastos, Bellion,
Pi. Cros (g.), Fardin, Kaabouni, Plumain, Sampaio
(choix de l'entraîneur).
AUJOURD'HUI
SOCHAUX
BREST
7
belkebla
dona ndoh
Entraîneur : A. Kombouaré.
Remplaçants : (à choisir parmi) : Delle (g.) (1),
Cvetinovic (3), Scaramozzino (21), Olsen (10),
Nomenjanahary (20), D. N Diaye (21),
Nanizayamo (28).
Principaux absents : Banza, Valdivia (blessés),
Belon, Madiani, Moore, G. N Daw (choix
de l’entraîneur).
Entraîneur : O. Pantaloni.
Remplaçants : Sollacaro (g.) (30), Frikèche (15),
Borodine (33), Vidémont (10), Panioukov (9).
Principaux absents : Lippini, Sainati
(suspendus), Scribe (g.) (reprise), Z. Diabaté,
Babiloni (blessés), Aine, Allée, Diop (choix
de l’entraîneur).
d. diakité louvioN
beIN Sports 2.
AUJOURD'HUI
VALENCIENNES
CLERMONT
Arbitre : M. Petit.
b. kamara
3
malfleury
10
6
18
aristeguieta
7
djigla
20:00
4-3-3
4-3-3
Arbitre : M. Perreau-Niel.
30
10
9
17
beIN Sports 2.
AUJOURD'HUI
TOURS
NÎMES
sliti
chavalerin
autret
Nouri
cavalli 22
abergel (cap.) c. viNceNt
8
21
boe kane d. da cruz (cap.)
14
19
15
r. fournier hergault
jeanvier
bouazza
19
toudic
madri
20:00
4-2-3-1
4-2-3-1
30
27
bourigeaud
baNza
11
20
(34e JOURNÉE)
27
29
24
battocchio
AGENDA
22
laNdre
gbamiN
11
beIN Sports 2.
AUJOURD'HUI
RED STAR
NIORT
Arbitre : M. Leonard.
30
10
¢
20:00
4-3-3
4-2-3-1
Arbitre : M. Rouinsard.
v. henry
J. G. N. P. p. c. diff.
beIN Sports 2.
AUJOURD'HUI
LENS
AC AJACCIO
Ligue 2
TABLEAU DE BORD
34e JOURNÉE
boussaha
bègue
9
23
ngbakoto
(cap.)
bekamenga
20
12
h. diallo
24
candeïas
14
reis
udol
17
mandjeck
3
rivierez
5
40
milan
25
balliu
didillon
BOURG-EN-BRESSE
Entraîneur : A. Cartier.
Remplaçants : Pa. Camara (g.) (30), Bérenguer
(7), Sacko (32), Sao (23), Mbombo (31).
Principaux absents : Tardieu (suspendu),
Prévot (g.), Teikeu, Thuram (blessés), Vivian,
Collaço, Mignot, Guerbert, Senzemba, Rayo,
Robinet, L. Zouma, Daham, François (choix
de l'entraîneur).
Entraîneur : L. Roussey.
Remplaçants : (à choisir parmi) : Merville (g.)
(16), Augusto (25), Gérard (20), Lafon (14),
Lesage (22), Montaroup (8), Ben. Sangaré (7).
Principaux absents : Bag. Dabo, Barrillon,
Gassama (suspendus), Clémence, Loriot (blessés),
Bénaniba, Bouveret (g.), Esor, Fofana, Sackho,
Sylla, Zagadou (choix de l'entraîneur).
Entraîneur : D. Zanko.
Remplaçants : (à choisir parmi): Hautbois (g.)
(1), Mukiele (20), Mo. Dembélé (24), Zéoula (10),
Etinof (23), Nazon (28).
Principaux absents : Quintin, Konaté, Habran
(blessés), Lesec, Boumous, N Diaye, Launay,
Viale (choix de l'entraîneur).
Entraîneur : H. Della Maggiore.
Remplaçants : Callamand (g.) (16), Faivre (22),
Boujedra (9), M-I. Ba (29), P. Sané (14).
Principaux absents : Dimitriou, Moisy (blessés),
Goyon (reprise), Scannella (g.), Perradin,
Lacour, Fadhloun, Kadi (choix de l'entraîneur).
BREST
AUXERRE
ÉVIAN-TG
Entraîneur : R. Revelli.
Remplaçants : Durand (g.) (1), Angoula (17),
Tejeda (8), Kaye (33), Diarra (34).
Principaux absents : Fall (suspendu), B. Da Cruz,
N Gakoutou (blessés), Saint-Louis (reprise),
Kacou (g.), Boy, Blati, Altolaguirre, Soares,
N’Dao, Se. Keita (choix de l’entraîneur).
Entraîneur : P. Hinschberger.
Remplaçants : Oberhauser (g.) (30), Palomino
(27), Doukouré (8), Kaprof (7), M. Kabore (34).
Principaux absents : Sakhi, K. Lejeune (blessés),
Dufrenne, Métanire, Gomes, Gonzalez, Gbaklé,
Toussaint, Santos, Sassi, Kehli, Krivets, Ikaunieks,
Djim (choix de l'entraîneur).
Entraîneur : A. Dupont.
Remplaçants : D. Léon (g.) (1), A. Keïta (15),
Grougi (6), Tié-Bi (4), A. Alphonse (12).
Principaux absents : Falette (suspendu),
M. Pérez, J.A. Fanchone (blessés), Ch. Doumbia,
I. Sissoko, Brillault, Koubemba, Ranneaud,
B. Pelé, Cuvillier (choix de l’entraîneur).
Entraîneur : J.-L. Vannuchi.
Remplaçants : Lenogue (g.) (30), Boto (13),
Konaté (6), Gragnic (29), Ayé (31).
Principaux absents : Aguilar (blessé),
Fontaine (reprise), Fumu-Tamuzo, Berthier,
Montiel, Kilic, Ndong, Lembet (choix
de l'entraîneur).
METZ
SUIVEZ TOUS LES MATCHES DE L2 EN LIVE
Rendez-vous sur
FOOTBALL
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
En brèves
TRÈS
COURT
o
BORDEAUX
Sertic va rejouer,
Pallois aussi
Victime d’une rupture
des ligaments croisés
du genou gauche lors
de la 1re journée, le
Bordelais Grégory Sertic
(26 ans) devrait
reprendre ce week-end
en CFA avec la réserve
contre Fleury. Ce sera
aussi le retour de Nicolas
Pallois (28 ans), absent
depuis le 22novembre
(coupure au pied). L. L.
Le club lensois va prochainement changer de propriétaire.
du renseignement et action contre les circuits
financiers clandestins) a déjà validé, hier, l’argent
déposé sur le compte bancaire CARPA de Sichel et
Associés, le cabinet de Me Pardo, par l’homme d’affaires. Ce dernier est accompagné par un fonds
souverain d’Oman (OIF, Oman Investment Fund) et
un autre actionnaire non européen.
Selon nos confrères de l’AFP, enfin, Gervais Martel
a demandé à la DNCG d’avancer à fin mai l’audition
du RC Lens qui devait avoir lieu, initialement, courant juin. Le président du RC Lens a indiqué avoir
trouvé un partenaire solide pour remplacer Hafiz
Mammadov propriétaire azerbaïdjanais du
RCLens à 99,99 %.
JOËLDOMENIGHETTI
Premier League
Monaco
Le fan de Leicester
n’arbitrera pas
Tottenham
LFP
Les barrages confirmés
Comme l’avait annoncé L’Équipe, au début
du mois, le conseil d’administration de la Ligue
(dont l’assemblée générale a lieu aujourd’hui) a
bien adopté, hier, l’instauration d’un barrage entre ses deux divisions professionnelles dès la saison prochaine. « Nous avons voté le système à
2 + 1, avec match aller sur le terrain du 3e de Ligue 2 et le match retour sur le terrain du 18e de Ligue 1 », a confirmé Didier Quillot, le nouveau directeur général de la LFP.
La dernière édition d’un barrage entre clubs
des deux premières divisions a eu lieu en 1993,
avec une confrontation entre l’AS Cannes (D 2) et
Valenciennes (D 1), qui avait permis aux Azu-
Nicolas Luttiau/L’Équipe
Fin de saison pour Coentrao
Touché à la cuisse
droite la semaine dernière à l’entraînement, le latéral gauche
de Monaco, Fabio
Coentrao (28 ans), va se
faire opérer en Finlande. Son indisponibilité est estimée entre
trois et six mois. Sa saison est donc terminée
et il sera privé d’Euro en
France avec la sélection
portugaise.
ALLEMAGNE
Déchirure pour Draxler
Coup dur pour Julian
Draxler à l’approche de
l’Euro : victime d’une
déchirure musculaire à
la cuisse gauche, mardi,
lors du quart de finale
retour de Ligue des
champions face au Real
Madrid (0-3 ; aller : 2-0),
le milieu allemand de
Wolfsburg (22 ans)
sera éloigné des terrains
plusieurs semaines.
Tim Groothuis/Witters/Presse Sports
Par le biais d’un communiqué hier, le RC Lens, qui
reçoit l’AC Ajaccio, ce soir en L 2, a affirmé avoir
reçu « cette semaine deux propositions de rachat ». « Ce processus de cession, poursuit le club
artésien, qui est définitivement enclenché, va permettre au club de retrouver une visibilité saine et
sereine pour les années futures et d'aborder la fin
du Championnat avec des certitudes concrètes
pour son avenir. »
Deuxième offre existante ou pas, L’Équipe maintient ses affirmations : si le conciliateur du tribunal
de commerce de Paris, où est domiciliée la holding
qui détient le club, le décide, l’Ivoiro-Omanais
Charles Kader Gooré sera le prochain propriétaire
du club lensois. L’organisme TRACFIN (Traitement
Les Bleues héritent des États-Unis
Le tirage au sort du Tournoi
olympique de Rio (3-19 août), effectué hier au stade Maracana, a
placé les États-Unis, championnes du monde en titre, dans le
groupe G, celui de la France.
Amandine Henry (notre photo) et
ses coéquipières les affronteront
le 6 août, trois jours après avoir
défié la Colombie et trois jours
avant de jouer contre la Nouvelle-Zélande. « Il n’y a aucune
poule facile car les meilleures
nations mondiales sont là, constate le sélectionneur, Philippe
Supporter de Leicester, Kevin Friend devait arbitrer le match entre Stoke et Tottenham lundi soir. Mais comme il est
supporter des Foxes, leader du Championnat anglais et rival des Spurs pour le
titre, la Premier League a décidé de le
remplacer. L’arbitre vit à Leicester et assiste parfois à titre personnel aux matches de l’équipe de Claudio Ranieri, qui
compte sept points d’avance sur Tottenham à cinq journées de la fin.
V.V.
Affaire Benzema
Domenech aurait pris
«la même décision»
Invité à commenter la décision de Noël Le Graët et Didier Deschamps
de ne pas sélectionner Karim Benzema à l’Euro, Raymond Domenech
s’est montré solidaire de la décision prise par le sélectionneur et le patron de la Fédération. «Dans la même situation, j’aurais pris, en collaboration avec le président (de la FFF), la même décision, a réagi l’ancien sélectionneur des Bleus (2004-2010) au micro d’Europe 1. Sur
l’exemplarité, on ne peut plus rien nous dire, parce que la décision qui
a été prise a été courageuse. Ce n’est pas facile de se dire qu’on se prive
de notre meilleur attaquant.»
Hommage
Sagna veut gagner la C1
pour Pellegrini
Malgré le départ programmé de
Manuel Pellegrini – il sera remplacé cet été par l’Espagnol Pep
Guardiola –, Manchester City a
éliminé le Paris-SG (2-2, 1-0) et
disputera la première demi-finale de Ligue des champions de
son histoire. Pour Bacary Sagna,
gagner la compétition serait
donc un bon moyen de rendre
hommage au manager chilien,
en poste depuis 2013. « Ce serait
la meilleure des choses à faire,
mais nous avons encore beaucoup de travail pour y parvenir»,
a confié l’international français.
Espagne
réens de monter. Reste maintenant à la Fédération à adopter le même système, lors de son assemblée du 28 mai, entre la L 2 et le National.
Mais si la FFF ne s’y résout pas, le secteur professionnel a annoncé qu’il maintiendrait ce barrage entre la L1 et la L2.
E.M.
Del Bosque :
« L’élimination
du Barça ? C’est un peu
mieux pour nous»
La L 2 s’appelle Domino’s
Ravi, Vicente Del Bosque ? Peut-être
pas, mais le sélectionneur de l’Espagne va
retirer un certain avantage de l’élimination
du FCBarcelone, mercredi, en quarts de finale de la Ligue des champions (2-1, 0-2
contre l’Atlético de Madrid) en vue de la préparation à l’Euro (10 juin-10 juillet). «Ils arriveront plus tôt, auront plus de temps
La marque Domino’s Pizza a signé un contrat de
naming avec la Ligue 2 pour les quatre prochaines
saisons, mais en utilisant seulement l’appellation
« Domino’s ». Selon nos informations, elle va débourser 1,3 M€ par an pour être omniprésente
autour de la L 2.
E.M.
Bergeroo. On savait qu’on allait
se retrouver avec une grosse nation. Après, c’est homogène, avec
la Colombie, qui nous avait battus en Coupe du monde (0-2, le
13 juin 2015), et la NouvelleZélande, une équipe très physique, qui joue bien au ballon également. L’objectif sera d’abord de
sortir du groupe. Après, on verra
au coup par coup. » Les deux
premiers de chaque groupe et les
deux meilleurs troisièmes seront
qualifiés pour les quarts de finale.
Nicolas Luttiau/L’Équipe
Nicolas Luttiau/L’Équipe
Deux offres de rachat pour Lens ?
Jeux Olympiques
Richard Martin/L’Équipe
Ligue 2
Bernard Papon/L’Équipe
16
de repos, c’est un peu mieux pour nous », at-il commenté, alors que la finale de la C 1
est programmée le 28 mai, à Milan.
Chez les Barcelonais, Jordi Alba, Gerard Piqué, Sergio Busquets, Andres Iniesta ou encore Sergi Roberto devraient être du voyage
en France avec la Roja.
#Auto21
UN VIRAGE CACHE BIEN DES CHOSES,
MÊME UNE AUTRE CARRIÈRE.
© Red Bull Media House
LE NOUVEAU DÉFI DE SÉBASTIEN LOEB
CHAMPIONNAT DU MONDE RALLYCROSS
ÉTAPE 1 - PORTUGAL // DIMANCHE À 15 H
E N DIRECT
DISPONIBLE GRATUITEMENT CANAL 21 (TNT, FREE, BOUYGUES, SFR, ORANGE, FRANSAT), CANAL 140 (CANALSAT), CANAL 155 (NUMÉRICABLE).
18
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
RUGBY
ET L’ARGENT
DU BEURRE ?
Et soudain un maelstrom d’idées nouvelles et
de propositions variées ! Depuis vingt ans, le
rugby français, pétrifié par le passage au
professionnalisme, s’étiole en silence et
regarde, l’œil torve, sombrer les Tricolores.
Mais voilà que Bernard Laporte secoue le
grand cocotier aux élections bananières sous
lequel sommeillaient les présidents de la FFR
depuis le putsch d’Albert Ferrasse en 1968, et
que la cellule technique mise sur pied après
le désastre de la Coupe du monde remet son
cahier de propositions. Et c’est comme si,
soudain, le rugby français redécouvrait
l’intelligence.
Ça réveille, même si rien ne garantit que le
document remis par les douze sages de la
cellule technique ne reste pas collé au coude
de l’évanescent président Camou, ni que
Bernard Laporte se sentira obligé de
respecter à la lettre chacun de ses quarantequatre engagements s’il est élu le 3 décembre
prochain.
Pour tout dire, il y a même un risque que,
faute de blé, on n’ait pour finir ni le beurre ni
l’argent du beurre.
Car, par-delà les ennemis communs du
quinze de France désignés par les deux
documents – étrangers, calendrier,
récupération –, la formule « contrat
d’objectifs partagés » employée par la cellule
technique relève des vœux pieux dans l’état
actuel des intérêts respectifs de la Ligue et de
la Fédération. Et on entend déjà les
couinements s’échapper des sommets à la
lecture des termes « suppression du comité
directeur » (Laporte) ou « Championnat
d’élite à douze clubs sans barrages » (cellule).
Il serait vain de vouloir comparer un
programme électoral forcément réducteur
aux plans de réforme déjà très élaborés remis
par la cellule.
Mais si Bernard Laporte n’oublie personne
en chemin, les femmes, le 7, les DOM-TOM et
les amateurs, auxquels il promet allégements
« d’impôts » et suppression de la
concurrence du match du dimanche à la télé,
il a du moins le mérite d’explorer de
nouvelles pistes financières. Et si l’étiquette
ne collait si mal à son genre de beauté
politique, on pourrait même qualifier de
révolutionnaire sa volonté de mutualiser la
vente des droits et la gestion des recettes
entre la FFR et la LNR, ou de ne plus refuser
les six ou sept millions d’euros que
représentent la mise en pub du maillot
tricolore. Soit à peu près le coût envisagé par
la commission pour la nouvelle mise à
disposition des internationaux. Trivial bien
sûr. Sauf que, comme le faisait déjà
justement remarquer de manière plus leste il
y a trente ans notre confrère Jean-Jacques
Simmler, « dans le rugby comme ailleurs, ça
ne sont pas les enfoirés qui manquent, c’est le
pognon ».
«PERSONNE
NE ME LA FERA
A L’ENVERS»
Bernard Laporte a choisi Bègles pour présenter
officiellement son programme de candidat à la
présidence de la FFR. Très offensif, il est prêt à se
battre pour changer en profondeur le rugby français.
Après Gaillac, le club de son enfance, où il avait lancé
sa campagne en septembre dernier, Bernard Laporte
a choisi le stade André-Moga de Bègles, où il a évolué
de 1984 à 1992, pour détailler hier son programme de
candidat à la présidence de la FFR, dont l’élection aura
lieu le 3 décembre (ses rivaux étant Pierre Salviac,
Pierre Camou et Lucien Simon). Devant deux cents
personnes, et 5 000 visites sur la retransmission en
direct sur Facebook, l’ancien secrétaire d’État aux
Sports, visiblement ému, a développé chacun des
44 engagements. Accompagné du premier cercle de
DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENT–BÈGLES
HAMIDIMAKHOUKHENE
Le premier point de votre
programme c’est : « Réformer la
gouvernance de la FFR »
On a un comité directeur avec des
présidents de comités territoriaux. Ces gens-là descendent
dans leurs comités, en sont les barons, les patrons, et plutôt que
d’accompagner leurs clubs, ils les
flagellent en permanence à coups
d’amendes. Je veux, au contraire,
une proximité, et les gens de la
FFR doivent être au service de
leurs clubs.
Il est aussi question de la création
d’un fonds national du rugby…
Un fonds qui aura pour mission
d’accompagner les clubs qui mettent beaucoup d’engagement et
d’initiatives dans la formation des
jeunes, dans le lancement du
rugby féminin, du rugby à 7, à 5.
Un fonds national qui sera
abondé par le maillot de l’équipe
de France, que nous voulons vendre. Le maillot de l’équipe de
France aujourd’hui, ça vaut entre
5 et 10 millions d’euros par an.
Le deuxième point est intitulé :
«Des équipes de France fortes ».
Et vous proposez des contrats
fédéraux ?
L’équipe de France, c’est toujours
la vitrine d’une fédération. Et
aujourd’hui, cette vitrine n’est pas
propre. En 2003, j’ai été le premier à dire à Bernard Lapasset
(alors président de la FFR) qu’il
fallait prendre les joueurs sous
contrat. De suite ça a été la révolte
des clubs pros. Je dis que c’est terminé ! Il faut du courage politique.
Donc on propose ça : soit un con-
son équipe de campagne : Serge Simon, le directeur
de campagne, Christian Dulin, Henri Mondino et
Patrick Buisson, respectivement présidents des
comités des Alpes, de Côte d’Azur et de Provence,
mais aussi Christophe Reigt, son ancien partenaire
du CABBG, et Thierry Murie, coprésident de La Seyne
(Fédérale 1), le manager de Toulon a conclu cette
32e réunion publique par un appuyé : « Ce combat,
je sais qu’on va le gagner. » Plus tôt dans l’après-midi,
il avait argumenté ses idées pour L’Équipe, dans les
locaux de Sud Ouest.
trat fédéral à un joueur, qui ne
sera payé que par la Fédération et
mis à disposition d’un club. Soit
six mois Fédération et six mois
club.
Le président de la LNR, Paul Goze,
dit que les contrats fédéraux, c’est
un «casus belli», que pensezvous?
Il n’y a qu’un patron du rugby
français, c’est le président de la
Fédération française de rugby.
Donc, il peut dire ce qu’il veut.
Mais celui qui aura du courage
politique et qui va changer les
choses c’est le président de la Fédération française de rugby.
Donc, je le ferai.
Avez-vous chiffré ce que cela
coûterait à la Fédération ?
Aujourd’hui, avec les charges (patronales, fiscales), un joueur de
haut niveau coûte 800000 euros
annuels. Donc si on part sur la
base d’un contrat “bi-employeurs”, ça ferait 35 joueurs
multiplié par 400 000, soit 14
millions d’euros. Il faut savoir
qu’aujourd’hui, la Fédération paie
grosso modo 8 millions d’euros
(indemnisation aux clubs, aux
joueurs et différentes primes). Ça
veut dire qu’il y a 6 millions à aller
chercher. C’est la seule solution
pour faire revivre et regagner
l’équipe de France.
L’un de vos engagements concerne
la limitation des joueurs non
sélectionnables dans le
Championnat. Est-ce compatible
avec la loi du travail ?
L’Irlande l’a fait depuis 2009. Nos
juristes se sont renseignés. Eux
(les Irlandais) ont pris cette initiative de dire : “Il n’y aura pas plus
de quatre joueurs non sélectionnables dans les quinze.” C’est pos-
sible. Donc je discuterai avec les
présidents de Top 14. Il n’est pas
question d’imposer quoi que ce
soit. Mais il faut parler.
Pour défendre le rugby amateur
vous prônez la suppression du
match du dimanche sur Canal+…
Tous les présidents de clubs que
nous voyons dans les réunions
publiques nous disent qu’ils ont
perdu de 20 à 30 % de gens au
stade. D’un autre côté, Canal + réalise ses meilleures audiences le dimanche à 16 heures. Mais moi, je
suis là pour défendre les clubs
amateurs. Et j’aurai le courage politique de dire à Canal + : “Ce n’est
pas vous qui allez dicter les règles
au rugby français ou alors donnez-moi le manque à gagner pour
le monde amateur. Ils pleurent.”
Un autre engagement est la
mutualisation des droits
commerciaux et recettes de la
Fédération et de la Ligue ?
Si l’on va ensemble défendre les
droits de l’équipe de France, du
Top 14 et de la Pro D 2 , nous serons plus forts. 1 + 1 ne feront pas 2
, mais feront 3. J’en suis convaincu. Mon slogan, c’est 1 885
clubs, un rugby. Je veux une unité.
Un des thèmes forts de votre
programme, c’est la formation.
Vous voulez placer la direction
technique nationale au centre du
dispositif.
J’ai entraîné pendant huit ans en
équipe de France. Il y avait des
DTN avec qui je ne parlais pas.
Est-ce normal ? J’aime bien Didier
Retière (actuel DTN) mais qui le
connaît ? Je veux lui donner plus
d’importance qu’il n’en a
aujourd’hui. Dans ce domaine,
personne ne me la fera à l’envers.
Si je me suis engagé dans ce com-
bat, c’est que j’ai pris conscience
que si le rugby français était sur la
pente descendante, c’était un problème de formation. C’est ma
priorité.
Le Grand Stade est la pierre
angulaire du projet de Pierre
Camou. Pourquoi voulez-vous
absolument le stopper ?
J’ai toujours dit que c’était une
bonne idée d’avoir son stade. C’est
bien d’avoir son fonds de commerce. Mais quand on dit que ce
projet va coûter 600 millions, que
l’on va apporter 200 millions et
qu’on peine à réunir 320 000
euros, on risque de mettre en
faillite la Fédération. La faisabilité
n’existe pas. Donc je ne veux pas
mettre en péril l’avenir d’une fédération. C’est tout.
Avez-vous des relations avec les
autres listes ?
Ce ne sont pas des hommes que je
combats, c’est un système. Et je
suis fier d’une chose : c’est que, si
je n’avais pas pris la décision de
m’engager dans cette candidature, rien n’aurait bougé. J’ai apporté de la démocratie et un débat
d’idées. La mutation du rugby est
enclenchée. Plus personne ne
pourra revenir en arrière.
Pensez-vous que vous avez plus
de chance de gagner cette élection
que vous ne l’imaginiez ?
Non, pas plus. Beaucoup plus ! ¢
19
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Les
engagements
deLaporte
Derrière le slogan «La Fédé
c’est vous», Bernard Laporte
dresse une liste de
44 «engagements»,
répertoriés en 9 thèmes.
Ce qu’il faut en retenir.
n Instauration de contrats
fédéraux pour les
internationaux.
n Limitation du nombre
de joueurs «non
sélectionnables» dans le
rugby pro et élite du rugby
amateur.
n Réforme du calendrier du
secteur professionnel pour
améliorer la compétitivité
des équipes de France.
n Mutualisation de la vente
des droits commerciaux du
rugby français (équipes de
France, Top 14, Pro D2).
n Hausse de l’indemnité
formation et instauration
d’une taxe formation.
n Création de 30sections
féminines dans les 30 clubs
professionnels.
EN BREF
51 ans
Joueur de 1982 à 1993
(demi de mêlée).
Champion de France en
1991.
Entraîneur entre 1993
et 2007, et depuis 2011.
Sélectionneur du quinze
de France entre 2000 et
2007. Champion de
France (1998, 2014);
champion d’Europe
(2013, 2014, 2015);
vainqueur du Tournoi
des Six Nations (2002
[GC], 2004 [GC], 2006
et 2007).
Secrétaire d’État aux
Sports (2007-2009).
DENOSEXPERTS
”
La grosse
avancée, c’est la
mise à disposition
des internationaux
pendant huit
semaines durant le
Tournoi et pendant
quatre semaines durant
la tournée d’automne. C’est
énorme pour l’équipe de France
et les joueurs. Ça va faire
la différence. ” VINCENT CLERC
”
Je suis
un peu déçu sur
ce qui est proposé,
notamment
au niveau de la
formation. Il y a de
bonnes mesures
comme la mise à disposition
des internationaux, mais
j’ai l’impression que ça va
renforcer des problèmes déjà
existants.” IMANOL HARINORDOQUY
«Grand Stade».
n Limitation à deux
mandats consécutifs pour
le président de la FFR.
Le cellule technique
veut un Top 12
L’AVIS
Les anciens internationaux Vincent
Clerc et Imanol Harinordoquy, qui
avaient accepté de débattre sur le
rugby français dans nos colonnes,
réagissent aux propositions de la
cellule technique.
n Stopper le projet du
Fred Lancelot/L’Équipe
Comme un symbole,
Bernard Laporte a dévoilé
hier dans son fief de Bègles
son programme pour
conquérir la tête de la FFR.
n Pratique commune
du rugby à 7 et à XV pour
les moins de 16 ans.
Le rapport remis à la FFR propose lui aussi trois mesures phares pour aider
le rugby français. Parmi elles, une révolution : un Championnat à 12 clubs.
MAXIME RAULIN
La cellule technique formée par la Fédération française de rugby, en collaboration
avec la Ligue nationale, a remis un rapport
de 64 pages, publié hier par nos confrères
de Sud Ouest (et disponible sur notre site),
pour améliorer la compétitivité du quinze
de France. Quinze mesures seraient lancées à court terme (dès la saison prochaine), moyen terme (saison 2018-2019)
ou long terme (il s’agit surtout de réflexions
complémentaires). Elles concernent trois
thématiques prioritaires : la gestion des internationaux (7 mesures), la formation
(5 mesures) et le jeu (3 mesures). Ce ne sont
pour l’instant que des propositions, que la
FFR et la LNR vont étudier dans les semaines à venir. Voici les principales.
1 - LE JEU
Passage au Top 12. C’est la 15e et dernière
mesure, mais c’est sans doute la plus forte.
Ce Top 12, avec une seule descente, sera
mis en place à compter de la saison 20182019. Les barrages seront supprimés et
remplacés par des demi-finales directes.
Cette mesure permettra de gagner cinq
dates et d’éviter notamment les doublons.
2 - LA GESTION
DES INTERNATIONAUX
Communication d’une liste de 30 joueurs
« Élite » et d’une liste de 20 à 30 joueurs
« développement ». Ces joueurs feront
l’objet d’un suivi précis sur la base d’un
« contrat d’objectifs partagés » tripartite
(FFR, club et joueur) destiné à optimiser la
gestion du temps de jeu des internationaux (4 matches d’affilée ou 300 minutes
consécutives maximum) ainsi que leur
préparation et leur récupération. Les
joueurs « Élite » seront à disposition du
quinze de France sur un bloc de huit semaines pendant le Tournoi, sur un bloc de
quatre semaines pendant la tournée de
novembre et sur deux stages de quatre
jours supplémentaires pendant la saison.
Ces deux listes seront communiquées
courant mai ou juin. Les compensations financières pour les clubs ont été réévaluées
(2 000 euros par jour et par joueur contre
1 300 auparavant). Enfin, l’autorisation de
dépassement du salary-cap a lui aussi été
augmenté (200 000 euros par joueur du
groupe « Élite » contre 100 000 auparavant).
3 - LA FORMATION
Le dispositif JIFF (jeune issu des filières de
formation) évolue. Dès la saison prochaine, l’obligation est faite aux clubs
d’avoir 14 joueurs JIFF minimum par
feuille de match. De plus, les joueurs du
centre de formation sous contrat ou convention de formation non JIFF ainsi que les
jokers non JIFF seront comptabilisés
comme non JIFF sur chaque feuille de
match. Durcissement de la règle la saison
suivante avec un maximum de 16 joueurs
non JIFF dans l’effectif professionnel.
Autre mesure destinée à favoriser l’émergence de jeunes en formation, la possibilité (pas une obligation) d’élargir la feuille
de match à 24 ou 25 joueurs avec 9 ou
10 possibilités de changements. Seule
obligation : avoir au minimum 3 (pour
24 joueurs) ou 5 (pour 25 joueurs) joueurs
sous contrat de convention inscrits sur la
feuille de match. Mise en place dès la saison prochaine.
20 RUGBY
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Top 14
GRENOBLE - CASTRES
21e JOURNÉE
Wisniewski, mature et découverte
Monsieur Plus des Grenoblois depuis plusieurs semaines, l’ouvreur trentenaire, qui défie Castres ce soir,
explore de nouveaux horizons qui pourraient l’amener en équipe de France cet été.
SPORT
GRENOBLE
CASTRES
FRÉDÉRIC BERNÈS
Vous qui lisez ces lignes en retrempant le doigt dans le pot de
Nutella, ayez une pensée émue
pour Jonathan Wisniewski. Lui,
au petit déjeuner, c’est « cure de
pollen de ciste. C’est pour un nettoyage du foie». Bon appétit.
Wisniewski ne s’est pas levé un
beau matin en se disant : « Tiens,
et si je mangeais du pollen ? »
L’ami du petit déjeuner, c’est le
frère du footballeur Olivier Giroud, Romain, diététicien du FCG
depuis quatre ans. « Tous les mois
et demi, on change de cocktail,
explique l’ouvreur, arrivé en Isère
en 2014. J’ai fait pissenlit, genévrier… » Quand on regarde sa saison, on a presque tous envie de
s’y mettre. Bien inspiré dès l’été,
Wisniewski rayonne depuis un
mois. Vingt-quatre points contre
La Rochelle fin mars, dont un essai de pur filou, vingt-trois points
contre le Connacht samedi dernier, dont un full-house en passant, le garçon pète le feu. « Je
n’avais jamais réussi un fullhouse (*). Ça fait un an et demi
qu’on pratique ce système, on le
maîtrise de mieux en mieux. Les
coaches me laissent beaucoup
de liberté dans les choix. Mike
(Prendergast, coach des lignes
arrière) aime confronter les idées.
On peut s’exprimer sur la préparation des matches, sur les stratégies du week-end. À tour de rôle,
on est chargé de préparer un petit
montage vidéo de notre adver-
Pour l’affûtage, en plus du pissenlit ou du pollen, il se rajoute
souvent une séance de vitesse et
une autre de muscu. Et pas une
semaine ne passe sans qu’il s’inflige un détour, voire deux, en
cryothérapie. « Il est un meilleur
athlète, certifie Prendergast. Il est
plus consistant cette saison. L’arrivée de Gilles Bosch (recruté à
Carcassonne) lui a fait du bien :
Gilles lui met un peu de pression
et nous, on peut faire tourner.
“John” peut souffler, se régénérer,
travailler individuellement. La
saison dernière, il jouait tous les
matches. On s’appuyait trop sur
lui. Il sortait d’une période au Racing où on lui octroyait peu de
temps de jeu et, d’un coup, il n’arrêtait plus. Cette saison, c’est le
juste équilibre. »
L’influence, elle, reste la
20:45
Arbitre : M. Lafon (Lyonnais). - Stade des Alpes.
11
6
DUPONT
12
ESTEBANEZ
15
APLON
13
NEMANI
BARCELLA
8
2
SETEPHANO
10
JAMMES
HART
10
8
DE KLERK
1
TICHIT
13
15
TULOU
PALIS
9
R. GRAY
3
14
CAMINATI
URDAPILLETA COMBEZOU
4
5
Entraîneurs : F. Landreau, B. Jackman,
M. Prendergast.
Remplaçants : Mas (16), Taumalolo (17), Percival
(18), Vanderglas (19), Saseras (20), Bosch (21),
Hunt (22), Edwards (23).
12e
5e
2
CAPO
ORTEGA
-CAP..
RALLIER
MARIE
7
7
BABILLOT
5
KIMLIN
GRENOBLE
4e
6e
3
MONTES
4
9
MCLEOD
C. FARRELL WISNIEWSKI
-CAP..
14
1
DIABY
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
KOCKOTT
6
12
LAMERAT
11
CABALLERO
D. SMITH
CASTRES
Entraîneurs : C. Urios, F. Charrier, J. El Abd.
Remplaçants : Beziat (16), Lazar (17), Samson
(18), Beattie (19), Dupont (20), Dumora (21),
Vialelle (22), Martinez (23).
CLASSEMENT ATTAQUE
3 OPPOSITIONS*
CLASSEMENT DÉFENSE
2 G. 1 G.
*Dans cet ordre en Top 14
ESSAIS
INSCRITS
ESSAIS
ENCAISSÉS
2,55
2,15
3,10
1,30
Moyenne par match
ÉQUIPES
CLERMONT
MONTPELLIER
RACING 92
TOULON
BORDEAUX-B.
TOULOUSE
CASTRES
GRENOBLE
LA ROCHELLE
BRIVE
PAU
ST. FRANÇAIS
OYONNAX
AGEN
¢
AUJOURD’HUI
¢
DEMAIN
¢
DIMANCHE
Pts J.
70
64
64
62
53
53
49
46
44
43
41
32
18
16
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20:45 : GRENOBLE - CASTRES
(Canal + Sport)
FORD
ET CIPRIANI
EN VIDÉO
Canal + Sport.
GRENOBLE
CASTRES
CLASSEMENT
saire qu’on montre le lundi. C’est
vachement intéressant. » Dans
cette démocratie participative, la
voix de Wisniewski est très écoutée. « Il regarde ses matches au
microscope ; il aime ça les détails, apprécie Prendergast. C’est
un mec intelligent, très fort en
stratégie. » « Il nous aide beaucoup à construire la tactique »,
complète Bernard Jackman, le
coach en chef. À Grenoble, tout le
monde vous dira que l’ancien
ouvreur du Racing, promu capitaine ce soir contre Castres, est
épanoui. « Je vis une deuxième
jeunesse, convient-il. J’ai trente
ans, je me connais bien maintenant. »
14:45 : PAU - TOULON (Canal +)
18:30 : CLERMONT - AGEN (Rugby +)
¢ BRIVE - OYONNAX (Rugby +)
20:45 : LA ROCHELLE - BORDEAUX-BÈGLES
(Canal + Sport)
Alex Martin/L’Équipe
20:45
CANAL+
Jonathan Wisniewski est le maître à jouer du FCG, l’une des équipes qui pratique le plus beau jeu
du Top 14.
même. Dans le système grenoblois à très haut débit de jeu – 4e
attaque du Top 14, 4e équipe la
plus « passeuse » –, le 10 joue
beaucoup debout. Sachant cela,
on comprend pourquoi Wisniewski dissèque dans son coin
des vidéos des ouvreurs anglais
George Ford (Bath) et Danny Cipriani (Sale). « Il s’inspire de leur
façon de prendre la décision très
tard, explique Prendergast. Ford
et Cipriani portent la balle jusqu’à la ligne d’avantage et décident au dernier moment. C’est
très dur à lire pour les défenses. »
Jackman embraie : « Jonathan a
cette capacité à provoquer. Il sait
contrôler un match. Lancements
proches, jeu plus large, jeu au
pied, il a tout. Il a aussi bien progressé en défense. Pour moi, c’est
le 10 français le plus constant en
ce moment, même si la saison de
Trinh-Duc a été contrariée par
les blessures. J’ai joué avec
O’Gara, Sexton, Humphreys,
Contepomi ou Hodgson et je vous
garantis que John est de cette
classe-là. S’il était irlandais, il serait international. » Longtemps,
on a questionné sa défense. Et
aussi un peu son mental pour
exister à ces altitudes. « Je n’ai
aucun doute, assène Jackman. Il
est très, très fort mentalement.
C’est un 10 qui demande à avoir
des responsabilités, qui ne se ca-
551
Le nombre de points
marqués
par Wisniewski
avec Grenoble
en Top 14.
L’ouvreur grenoblois
tourne à une moyenne
de 13,4 points par match
depuis ses débuts
en Isère.
41
Depuis son arrivée
à Grenoble, en 2014,
Wisniewski a disputé
41 matches de Top 14.
Sur 45 possibles.
che jamais. Je ne comprends pas
pourquoi ils (les sélectionneurs
français) ne le prennent pas. » Ça
pourrait changer dès l’été prochain, quand Guy Novès devra ficeler sa liste pour la tournée en
Argentine, sans les demi-finalistes du Top 14. Wisniewski a de
grandes chances d’être du voyage
et de connaître enfin sa première
fois en bleu. En novembre 2010,
Trinh-Duc blessé, Marc Lièvremont l’avait convoqué pour des
tests physiques qu’il ne passera
jamais. Quelques jours plus tôt, il
s’était esquinté le genou. ¢
(*) Quand on marque de toutes les
façons possibles : essai, transformation, pénalité, drop.
14:30 : STADE FRANÇAIS - MONTPELLIER
(Rugby +)
16:15 : TOULOUSE - RACING 92 (Canal +)
¢
PROCHAINE JOURNÉE
22e
Vendredi 29 avril
20:45 : CASTRES - PAU
Samedi 30 avril
14:45 : TOULON - TOULOUSE
18:30 : AGEN - BRIVE ¢ MONTPELLIER GRENOBLE ¢ OYONNAX - LA ROCHELLE
20:45 : BORDEAUX-BÈGLES - STADE
FRANÇAIS
Dimanche 1er mai
16:15 : RACING 92 - CLERMONT
¢ MARQUEURS
1. Nagusa (Montpellier), 11 essais.
2. Tulou (Castres), O'Connor (Montpellier),
8 essais.
4. Sadie (Agen), Smith (Castres), Tuisova
(Toulon), 7 essais.
7. Tilsley (Agen), Raka (Clermont), Grice
(Grenoble), Du Plessis (Montpellier), Mitchell,
Armitage (Toulon), Fickou, Clerc (Toulouse),
6 essais.
¢ RÉALISATEURS
1. Germain (Brive), 238 points.
2. Francis (Agen), 226 points.
3. Wisniewski (Grenoble), 212 points.
4. Holmes (La Rochelle), 198 points.
5. Plisson (Stade Français), 162 points.
6. Pélissié (Toulon), 159 points.
7. Bézy (Toulouse), 134 points.
Castres,desidéesentête
C’est finalement sans doute le seul couac de la saison castraise.
Au mois d’octobre dernier, Christophe Urios et ses hommes avaient
oublié de guerroyer face à Grenoble (23-31), abandonnant un peu de
leur superbe sur la pelouse fétiche de Pierre-Antoine. L’heure de la
revanche a sonné. Calés à la septième place, ils n’ont pas d’autre
alternative que de l’emporter pour espérer rester en course à la
qualification. « On va voir si on a grandi, constate le manager, mais
rien ne sera définitif. Il restera cinq journées derrière et on prend ce
match comme une nouvelle opportunité qui se présente. » Qualifié
pour la demi-finale du Challenge européen, Grenoble est dans des
dispositions à peu près similaires. «Castres va avoir à cœur de
relever le défi, indique le centre Fabrice Estebanez. À nous de faire ce
qu’il faut pour rester dans la course et bien préparer la demi-finale.»
RUGBY 21
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
21e JOURNÉE
i
Ratini enfin à La Rochelle?
EXPRESSO
Le feuilleton dure depuis plusieurs semaines. Mais l’ailier fidjien Alipate Ratini
devrait bien débarquer au Stade Rochelais la semaine prochaine.
i
Hayman débarque à Pau.
Carl Hayman sera l’entraîneur des
avants de la Section Paloise la
saison prochaine, selon une source
proche du club béarnais. L’ancien
pilier des All Blacks (36 ans,
45 sélections) va remplacer Joël
Rey (en poste depuis 2011).
Hayman, qui a mis un terme à sa
carrière avec le RCT en fin de
saison dernière, avait décidé de
rester en France et de passer ses
diplômes d’entraîneur. Il devrait
s’engager pour deux saisons. Son
nom avait un temps été évoqué du
côté de Toulon, mais Jacques
Delmas, actuel entraîneur des
avants, est sous contrat jusqu’en
juin 2017. De plus, Marc Dal Maso
est fortement pressenti pour
succéder à Delmas dès la saison
prochaine (il a signé un précontrat
en faveur du RCT). M. R. et R. B.
MAXIME RAULIN
Le 7 janvier, le Stade Rochelais
annonçait sur son site officiel la
signature d’Alipate Ratini comme
joueur supplémentaire jusqu’à la
fin de saison. «À l’aile, nous étions
juste en nombre suite aux blessures longue durée de plusieurs
joueurs. Nous avons opté pour un
spécialiste au poste qui connaît
déjà le Top 14 et y a plutôt bien figuré. Il s'est montré motivé lors de
nos divers échanges et la caution
de Levani Botia sur les qualités
humaines et sportives du joueur
nous a conforté dans notre
choix », expliquait Patrice Collazo, le manager du club. Le communiqué précisait que l’ailier fidjien devait rejoindre l’effectif sous
dix jours. Trois mois plus tard, Ratini, vingt-quatre ans, n’a toujours
pas posé le pied à La Rochelle.
Mais le feuilleton devrait prendre
fin la semaine prochaine après de
nombreux rebondissements.
Alex Martin/L’Équipe
iUn champion du monde
AU STADE FRANÇAIS
LA SAISON PROCHAINE
Tout débute le 15 juillet 2015.
Dans un communiqué, le FC Grenoble annonce le licenciement
d’Alipate Ratini avec effet immédiat. Le club isérois évoque « de
multiples manquements, portant
atteinte aux intérêts et à l’image
du club ». Le dernier en date, son
renvoi du CERS de Capbreton, où
l’ailier fidjien était soigné pour
une blessure au tendon d’Achille.
Sans club et blessé, Ratini décide
de rentrer aux Fidji où il termine
sa rééducation. On n’entend donc
plus parler de lui jusqu’à cette signature pour le Stade Rochelais.
Mais avant de s’envoler pour la
France, Ratini doit obtenir un visa
de travail. Une démarche d’abord
Rugby à 7
Top 14
LA ROCHELLE
Le Fidjien Alipate Ratini sous les couleurs de Grenoble en avril 2015
face à Toulon.
retardée par des soucis personnels. Puis l’archipel des Fidji est
très lourdement frappé par le violent cyclone Winston le 20 février.
Les administrations sont fermées
durant plusieurs jours, et le sudest de l’île, où vit Ratini avec sa famille, est très touché. L’ancien
ailier de Grenoble reste alors au
chevet de son père. Mi-mars, Ratini, qui a traîné un peu et a raté
quelques rendez-vous à l’ambassade, a enfin effectué toutes les
démarches nécessaires à l’obtention de son visa. Mais la déli-
TOURNOI DE SINGAPOUR
vrance de ce dernier est encore
retardée… C’est du côté de La Rochelle qu’il faut cette fois se tourner, car il manque un dernier document administratif. Le visa de
travail au nom d’Alipate Ratini
sera enfin prêt ce vendredi. Sauf
nouveau rebondissement, le Fidjien doit le récupérer puis s’envoler pour la France lundi. Si tout va
bien, il sera à La Rochelle mardi
en fin d’après-midi. Il restera
alors au Stade Rochelais cinq
matches de Top 14. L’ailier, qui
sortait d’une grosse saison avec
10
La saison dernière,
avec Grenoble,
Ratini avait inscrit
10 essais
en 15 rencontres.
Le meilleur ratio
du Top 14.
Grenoble, est-il prêt ? Ces derniers mois, il a joué au rugby à 7
avec l’équipe de son village et
a participé à de nombreux tournois nationaux. Il a également
perdu cinq ou six kilos car il ne fait
plus de musculation aussi régulièrement qu’en France. Mais il
devra prouver qu’il a changé pour
retrouver sa place dans le Top 14.
À La Rochelle d’abord, puis peutêtre à Paris la saison prochaine.
Ah oui, car le Fidjien a aussi signé
un précontrat avec le Stade Français. Qui est conditionné à un
comportement exemplaire. Or
tant qu’il n’est pas dans l’avion… ¢
CIRCUIT MONDIAL
Laurent Argueyrolles/L’Équipe
Dernier galop avant Paris
Si le capitaine Terry Bouhraoua (à gauche)
a dû déclarer forfait, l'équipe de France
récupère Alexandre Gracbling.
« On a vécu une semaine horrible. » Au bout du
fil, la voix de Jean-Claude Skrela est catastrophée. Le manager de l’équipe de France à 7
n’évoque pas seulement la 11e place du weekend dernier à Hongkong, forcément décevante,
mais aussi les forfaits de dernière minute de
Terry Bouhraoua (oreillons) et Steeve Barry
(grippe après soupçon de méningite), renvoyés
en France. Dernier épisode de la « guigne » qui
touche l’équipe de France depuis le début de
saison, entre blessés et malades. Alexandre
Gracbling, remis d’une fracture à une main
contractée à Las Vegas début mars, a anticipé
son retour à la compétition pour rejoindre le
groupe à Singapour, en début de semaine, et
participer à la dernière étape avant celle de Paris, du 13 au 15 mai à Jean-Bouin, gros objectif
de la saison tricolore avant les JO de Rio. Dernière occasion de regoûter au parfum de la Cup
(tableau principal) après cinq échecs consécutifs en poules. Pour cela, les Bleus devront enfin
battre la Nouvelle-Zélande de Sonny Bill
Williams, qu’ils n’ont jamais été aussi près de
faire tomber, la semaine dernière, après avoir
mené 17-0 (défaite 17-19). « Ce match, tu ne
dois jamais le perdre et tu dois te retrouver en
Cup, peste Skrela avant de relever du positif.
Dans le contenu, on a vu des choses très cohérentes, l’ensemble de la production est encourageant. Il ne faut pas oublier qu’il y a deux ans,
on en prenait 40 contre les Blacks. Là, cela fait
trois fois qu’on passe de peu à côté. » Il faudrait
en éviter une quatrième, la nuit prochaine.
C. Do.
à Toulon ? Comme évoqué dans
nos colonnes (voir l’Équipe du
12 avril), Toulon est à la recherche
d’un deuxième-ligne de gros
calibre en vue de la saison
prochaine. Selon nos informations,
le RCT est en passe de boucler
l’arrivée de Luke Romano (30 ans).
Le deuxième-ligne des All Blacks
(22 sélections), champion du
monde en 2015, est prêt à
rejoindre le RCT. Mais le joueur des
Crusaders doit d’abord obtenir sa
lettre de sortie auprès de la
Fédération néo-zélandaise avant
de pouvoir s’engager en faveur du
triple champion d’Europe. M. R.
i
La Rochelle fait le plein. Le
stade Marcel-Deflandre sera à
guichets fermés demain pour la
venue de Bordeaux-Bègles. Les
15 000 places ont été vendues et
le Stade Rochelais affiche le
meilleur taux de remplissage du
Top 14.
iOwens et Poite au sifflet.
La demi-finale de Coupe d’Europe
entre le Racing 92 et Leicester, au
City Ground de Notthingham le
24 avril, sera arbitrée par le Gallois
Nigel Owens. Le Français Romain
Poite officiera lors de la première
demie entre les Saracens et les
Wasps, la veille à Reading.
iNgwenya à Bayonne ?
LE GROUPE
(Sous contrat FFR sauf mention) :
Aicardi, A. Bonneval (Toulouse),
Candelon, Cler, Dall’Igna, Gracbling,
Lakafia, Laugel, Mazoué, Parez,
Vakatawa, Valleau.
LE PROGRAMME DES BLEUS
¢ DEMAIN
(En heure française)
Nouvelle-Zélande - France
(4 h 44) ; États-Unis - France
(8 h 27) ; France-Canada
(11 h 26).
¢ DIMANCHE
Phase finale.
Nakudzwa Ngwenya (30 ans) doit
rejoindre prochainement la
franchise de San Diego afin de
disputer la première édition du
Championnat professionnel
américain de rugby, dont le coup
d’envoi est programmé le 17 avril.
Une fois la compétition terminée,
l’ailier américain du Biarritz
Olympique (35 sélections) devrait
revenir en France. Selon nos
informations, Ngwenya a donné
son accord à Bayonne en vue de la
saison prochaine en cas de
montée en Top 14. M. R. et C. G.
22 RUGBY
Pro D 2
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
BAYONNE - TARBES
26e JOURNÉE
Bayonne ne s’inquiète pas
HAMID IMAKHOUKHENE
Quant on perd trois fois de suite
pour la première fois de la saison
(à domicile contre Lyon 11-15,
à Montauban 29-3 et à Perpignan 23-10) et qu’on reçoit Tarbes, collectif aux ressources
inestimables, récent tombeur
du leader lyonnais, faut-il s’inquiéter ? Vincent Etcheto, le manager de l’Aviron, ne semble pas
du tout perturbé : « Mais moi,
je ne suis absolument pas inquiet, car je sais ce que l’on est
capables de faire . » Plutôt que
de s’arrêter sur les trois revers,
le technicien dit « relativiser et
apprécier le parcours d’ensemble de l’équipe».
Il est vrai que depuis l’été dernier, le club basque a plus souvent souri qu’il n’a grimacé. Et
quand on s’arrête sur son bilan,
deux lignes suffisent à résumer
son cheminement : jamais
Bayonne n’a été classé audessous de la quatrième place. À
vingt et une reprises, sur vingtcinq journées, l’Aviron (13 fois 2e,
8 fois 3e) a été virtuellement
qualifié pour jouer une demi-finale à domicile.
”
Il ne faut plus
en garder sous
la pédale”
VINCENT ETCHETO
Et à en croire Pierre Mignoni, le
manager de l’intouchable
champion de France de Pro D 2
lyonnais, la donne ne changera
pas. « Hormis un accident improbable, Bayonne jouera sa
demie à domicile. Même si l’Aviron est dans le dur en ce moment, qu’il compte beaucoup de
blessés, il a démontré que son
jeu était en place, qu’il avait une
très bonne mêlée et a fait preuve
de régularité quand même.»
Malgré tout, force est de constater que son avance sur ses concurrents a fondu. Il y avait treize
points d’écart entre Bayonne et
Aurillac (4e), premier concurrent
pouvant l’empêcher de jouer une
demie à Jean-Dauger, au soir de
la vingtième journée. Il n’y en a
plus que cinq avec Béziers (4e)
aujourd’hui. «Oui, notre avance
s’est amenuisée, mais je veux
croire que l’on sera toujours
deuxièmes avant notre match à
Béziers (29e journée, le 12 mai),
lance Etcheto. On est toujours
deuxièmes, on veut le rester et il
faudra venir nous chercher.»
Bayonne, qui, aux yeux de
nombreux observateurs, fait figure de grand favori pour accompagner Lyon en Top 14, reste
pour le moment focalisé sur son
objectif de début de saison.
«J’avais dit aux joueurs qu’il fallait avoir assuré le maintien en
décembre et on l’a fait en jan-
Manuel Blondeau/Icon Sport
Après trois revers d’affilée, l’Aviron, actuel deuxième,
fait le dos rond. Et reste confiant pour recevoir
en demi-finale d’accession.
L’arrière bayonnais Benjamin Thiéry ne passera pas entre les Lyonnais Paea et Tuifa. Symbole
d’un Aviron qui n’avance plus.
vier, poursuit le technicien. Et je
leur avais dit que l’objectif suivant, ce serait d’offrir une demifinale à notre public, ce qui, vu
d’où l’on vient, marquerait une
très belle saison. » Etcheto attend quand même une réaction
dès ce soir : « On a fait un bon
début de saison, on a connu un
deuxième tiers avec des hauts et
des bas et on veut bien finir. Tarbes, c'est comme un match de
phase finale. On devra être au
rendez-vous vendredi soir. Et si
on ne l’est pas, alors, oui, je serai
peut-être inquiet.»
Être au rendez-vous et donc
régler les problèmes de réalisme
mis en lumière à Perpignan, jeudi
dernier. Finir les coups après les
franchissements et autres décalages créés. «On est dans la position d’un coureur de demi-fond
après la cloche, conclut Etcheto.
Il faut tout donner et ne plus en
garder sous la pédale.» Sinon, il
sera cette fois difficile de nier que
Bayonne est à l’arrêt. ¢
19
L‘Aviron Bayonnais
n’a plus quitté le
podium de Pro D2,
synonyme de demifinale à domicile,
depuis 19 journées.
Et il squatte la 2e place
depuis la 17e journée.
L’ÉQUIPE STORE
Publicité
Venez découvrir L’Équipe Store
TENUE PRINCIÈRE.
Mettez-vous à l’heure du Rocher, choisissez votre tenue et équipez-vous comme les pros !
ADIDAS
MIZUNO
BABOLAT
WILSON
Polo Adidas
Performance Adizero
Chaussures de tennis
Mizuno Wave Exceed
Tour SL CC
Raquette de tennis
Babolat Aeropro lite gt
13 Noir 11905
Sac de tennis Wilson
Federer Team III Triple
Dès
39,90 €
Dès
93,50 €
Dès
156,99 €
RETROUVEZ TOUTE NOTRE SÉLECTION DE PRODUITS SUR http://store.lequipe.fr
Dès
39,90 €
RUGBY 23
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
CLASSEMENT
PRO D 2
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
ÉQUIPES
Pts
LYON
BAYONNE
AURILLAC
PERPIGNAN
BÉZIERS
COLOMIERS
MONT-DE-MARSAN
MONTAUBAN
BOURGOIN
ALBI
BIARRITZ
NARBONNE
TARBES
CARCASSONNE
DAX
AIX-EN-PROVENCE
101
69
68
64
64
61
59
56
56
56
54
50
45
41
35
32
MATCHES
J.
G. N. P.
25
25
25
26
25
25
25
26
25
25
25
25
25
25
25
25
22
15
15
13
14
12
13
12
11
12
12
11
11
9
7
7
HIER
¢
MONTAUBAN-PERPIGNAN (B. D.) : 28-25
¢
AUJOURD'HUI
¢
DIMANCHE
19:00 : CARCASSONNE-BIARRITZ (Eurosport 2)
19:30 : DAX-AURILLAC ¢ AIX-EN-PR. BOURGOIN ¢ NARBONNE-COLOMIERS ¢ ALBI MONT-DE-MARSAN ¢ BAYONNE-TARBES
14:25 : LYON-BÉZIERS (Eurosport 2)
¢
| 26e JOURNÉE
0
1
0
1
1
3
1
0
0
2
0
0
0
0
1
0
3
9
10
12
10
10
11
14
14
11
13
14
14
16
17
18
p.
c.
802
520
601
614
624
509
496
499
500
479
530
489
471
386
435
432
380
493
509
546
545
505
525
521
486
501
488
555
507
596
609
621
diff. Bo. Bd.
+422
+27
+92
+68
+79
+4
-29
-22
+14
-22
+42
-66
-36
-210
-174
-189
10
3
5
4
3
3
2
1
4
1
2
1
0
0
0
0
¢ MARQUEURS
1. Arnold (Lyon), 16 essais.
2. Nalaga (Lyon), 14 essais.
3. Ruel-Gallay (Montauban, + 1),
10 essais.
e
PROCHAINE JOURNÉE
8
3
28
25
Arbitre : M. CAYRE (Périgord-Agenais).
Stade Sapiac.
MONTAUBAN
15 Ll. Tolot – 14 Viriviri, 13 Mariner, 12 Domenech,
11 Ruel-Gallay – 10 (o) Lescalmel, 9 (m) Chaput
– 7 Haddon, 8 Domenech, 6 Quercy – 5 Caisso, 4
Sergueev – 3 Tussac, 2 Ladhuie, 1 Agnesi.
Réalisations : 3 E, Ruel - Gallay (8e), Viriviri
(58e), Haddon (65e) ; 2 B, Lescalmel (43e, 52e) ;
2 T, Lescalmel (59e, 66e).
Remplacements : 40e : Domenech par Lilo ; 51e :
Caisso par Esclauze ; 59e : Tussac par Arias ; 67e :
Ladhuie par Rochier, Lescalmel par Fortunel ;
70e : Chaput par Urruty ; 73e : Haddon par Quercy.
Temporaires : Agnesi par Chellat (39e-40e) ;
Quercy par Munoz (51e-63e).
Entraîneur : X. Péméja.
PERPIGNAN (BONUS DÉFENSIF)
15 Farnoux – 14 Pujol, 13 Marty, 12 Torfs, 11
Bousquet – 10 (o) Bélie, 9 (m) Descons – 7 Pérez,
8 Chateau, 6 Strokosch – 5 Kulemin, 4 Charlon –
3 Paulica, 2 Terrain, 1 Mailau.
Réalisations : 2 E, Torfs (47e), Brazo (78e) ; 2 B,
Bousquet (17e, 51e) ; 1 T, Bousquet (78e).
Remplacements : 40e : Pérez par Brazo ; 55e :
Marty par Mafi, Terrain par Carbou, Kulemin par
Vivalda ; 60e : Descons par Selponi, Mailau par
Forletta ; 66e : Farnoux par Michel, Paulica par
Mchedlichvili.
Entraîneur : P. Benetton.
RÈGLEMENT
Le premier à l’issue de la saison
régulière (dernière journée le
20mai2016) est promu en Top14.
Les clubs classés de la deuxième
à la cinquième place disputent
des demi-finales d’accession sur
le terrain des mieux classés (2e contre
5e, 3e contre 4e ), les 28 et 29mai.
Le vainqueur de la finale d’accession,
jouée sur terrain neutre (5 juin),
est promu. Les deux derniers sont
relégués en Fédérale 1.
27
3
Mont-de-Marsan
s’est imposé
lors de ses trois
derniers
déplacements
à Albi : 23-19, 29-25
et 15-14.
La dernière défaite
des Montois au Stadium
Municipal remonte
aux demi-finales
d’accession en 2011
(21-16).
4
Le nombre d’équipes
qui n’ont pas encore
marqué de bonus
offensif
après 25 journées.
Ce sont les quatre
derniers au classement :
Tarbes, Carcassonne, Dax
et Aix-en-Provence.
Eurosport 2.
19:00
AUJOURD’HUI
DAX
AURILLAC
Arbitre : M. Brousset (Midi-Pyrénées). – Stade
Maurice-Boyau.
CARCASSONNE
DAX
Entraîneur : C. Gajan.
Équipe : 15 Gros – 14 Pakalani, 13 Berchesi,
12 Lima, 11 Brana – 10 Latorre, 9 Raynaud –
7 Koffi, 8 Tuilagi, 6 Gimeno – 5 Guironnet,
4 Aliouat – 3 Telefoni, 2 Jullien, 1 Ursache.
Remplaçants : De Carvalho (16), Lobo (17), Oulaï
Dion (18), Tisseau (19), Caminati (20), Etien (21),
Pohe (22), Bordewie (23).
Entraîneur : J. Daret.
Équipe : 15 Justes – 14 Bureitakiyaca,
13 Klemenczak, 12 Ternisien, 11 Alcalde – 10 Mieres,
9 Pic – 7 Tuineau, 8 Chiappesoni, 6 August –
5 Bert, 4 Ternisien – 3 Lakepa, 2 Delonca, 1 David.
Remplaçants : Firmin (16), Choinard (17), Coletta (18),
Garcia (19), Bau (20), Prat (21), Delai (22), Kuparadze (23).
BIARRITZ
Entraîneur : J. Davidson.
Équipe : 15 Gaston – 14 Jeudy, 13 Lilomaiava,
12 Sharikadze, 11 Luatua – 10 Petitjean, 9 Nanette
– 7 Roussel, 8 Maninoa, 6 Maituku –
5 Datunachvili, 4 Hezard – 3 Khatiachvili,
2 Catanzano, 1 Escur.
Remplaçants : Leiataua (16), Fournier (17),
Briatte (18), Lescure (19), Boisset (20), Colliat
(21), Renaud (22), Alves (23).
Entraîneur : D. Darricarrère.
Équipe : 15 Hamdaoui – 14 Ngwenya, 13 De
Luca, 12 Dachary, 11 Giresse – 10 Baby, 9 Lucu –
7 Sousa, 8 Soqeta, 6 Guiry – 5 U. Fono, 4 E. Lund
– 3 Broster, 2 Levi, 1 Cabarry.
Remplaçants : Ruffenach (16), Lourdelet (17),
I. Fono (18), Placines (19), Magnaval (20), Le
Bourhis (21), Usarraga (22), Biscioni (23).
19:30
AUJOURD’HUI
NARBONNE
COLOMIERS
19:30
Arbitre : M. Castaignède (Côte d'Argent). - Parc
des Sports et de l'Amitié.
AIX-EN-PROVENCE
NARBONNE
BOURGOIN
Entraîneur : S. Laïrle.
L'équipe : 15 Nicolas – 14 Coux, 13 Perrin,
12 Puyo, 11 Price – 10 Michallet, 9 Da Silva –
7 Barriere, 8 Pelepele Lemalu, 6 T. Cotte –
5 Santoni, 4 Adamou – 3 Spachuk, 2 Khribache,
1 Fakalelu.
Remplaçants : Janaudy (16), Tiedemann (17),
Fontaine (18), Recordier (19), Insardi (20), Bosviel
(21), Veratau (22), Goze (23).
AUJOURD’HUI
ALBI
MONT-DE-MARSAN
19:30
Arbitre : M Gasnier (Pays Catalan). – Stadium.
ALBI
Entraîneur : J. Harrison.
Équipe : 15 Klur – 14 Rattez, 13 Plessis Couillaud,
12 Eadie, 11 Navakadretia – 10 Halangahu,
9 Sheehan – 7 Jenkins, 8 Herjean, 6 Belzons –
5 Strauss, 4 Nkinsi – 3 Ratianidze, 2 Vuli Koto,
1 Tuinukuafe.
Remplaçants : Deligny (16), Cotet (17), Boidin
(18), Jarmouni (19), Rouet (20), Pescetto (21),
Ravuetaki (22), Raynaud (23).
Entraîneur : B. Goutta.
Équipe : 15 Czekaj – 14 Voretamaya, 13 Piron,
12 Bolakoro, 11 Sitauti – 10 Hilsenbeck, 9 Neveu
– 7 Thomas, 8 Macovei, 6 Onambele Mbarga –
5 Panizzo, 4 Bézian – 3 Roux, 2 Turashvili,
1 Weber.
Remplaçants : Acosta (16), Falatea (17),
Lewaravu (18), Bitz (19), Nicot (20), Lafage (21),
Cazenave (22), Delmas (23).
AUJOURD’HUI
BAYONNE
TARBES
Comme au match aller, les Perpignanais (ici Descons et Charlon [4])
ont trop souvent buté sur la défense montalbanaise.
MONTAUBAN
8
3
PERPIGNAN
COLOMIERS
19:30
Arbitre : M. Hourquet (Midi-Pyrénées). – Stade
Jean-Dauger.
BAYONNE
Entraîneur : M. Reggiardo.
Équipe : 15 Marchini – 14 Niko, 13 Naqiri
Kunavore, 12 Taumoepeau, 11 Mau – 10
Barthelemy, 9 Rick – 7 Farre, 8 Tavalea, 6 Calas –
5 Maisuradze, 4 Andre – 3 Hamadache,
2 Djebablah, 1 Dedieu.
Remplaçants : Ponnau (16), Lafoy (17), Damiani
(18), Falaefa (19), Rojas Alvarez (20), Le Gal (21),
Chateaureynaud (22), Sheklashvili (23).
Entraîneur : V. Etcheto.
Équipe : 15 Thiéry – 14 Poki, 13 Fuster,
12 Lovobalavu, 11 Tisseron – 10 Du Plessis, 9 Rouet
– 7 Chouzenoux, 8 Haare, 6 Gayraud – 5 TaelePavihi, 4 Huete – 3 Choirat, 2 Arganese, 1 Iguiniz.
Remplaçants : Van Vuuren (16), Bordenave (17),
Van Lill (18), Hegarty (19), Cassang (20), Meret
(21), Marmouyet (22), Peikrichvili (23).
MONT-DE-MARSAN
TARBES
Entraîneur : C. Laussucq.
Équipe : 15 Lucu – 14 Cabannes, 13 Ratu,
12 Tokula, 11 Salawa – 10 James, 9 Saubusse –
7 Bost, 8 Gorgadze, 6 Brethous – 5 Tutaia,
4 Dargier – 3 Boyoud, 2 Caudullo, 1 Hugues.
Remplaçants : Ngauamo (16), Muzzio (17),
Liebenberg (18), Taulanga (19), Ormaechea (20),
Mirande (21), Laousse Azpiazu (22),
Ormaechea (23).
Les Catalans se sont une nouvelle fois
montrés bien trop fébriles pour
l’emporter hier soir à Sapiac.
AURILLAC
Arbitre : M. Mallet (Bourgogne). – Stade MauriceDavid.
Entraîneur : P. Pezery.
Équipe : 15 Bouillon – 14 Labarthe, 13 Marrou,
12 Swanepoel, 11 Caneda – 10 Sola, 9 Cecot –
7 Munoz Rivero, 8 Bornman, 6 Molcard –
5 Navickas, 4 Skeate – 3 Assi, 2 Tuapati,
1 Zakashvili.
Remplaçants : Lescadieu (16), Amrouni (17),
Guillaume (18), Potente (19), Berger (20), Hecker
(21), Poujol (22), Moreno (23).
Pro D 2
Perpignan,
encore raté
19:30
Arbitre : M. Millotte (Île-de-France). – Stade
Albert-Domec.
AUJOURD’HUI
AIX-EN-PROVENCE
BOURGOIN
¢ RÉALISATEURS
1. Petitjean (Aurillac), 306 points.
2. Munro (Béziers), 235 points.
Jeudi 21 avril
20:45 : PERPIGNAN - ALBI
Vendredi 22 avril
19:00 : NARBONNE - BAYONNE
19:30 : AURILLAC - BOURGOIN ¢ BÉZIERS - DAX ¢ TARBES - MONTAUBAN ¢
MONT-DE-MARSAN - CARCASSONNE ¢ BIARRITZ - AIX-EN-PROVENCE
Dimanche 24 avril
14:25 : COLOMIERS - LYON
HIER
MONTAUBAN
PERPIGNAN
3
4
3
6
3
4
3
7
8
3
4
5
9
5
5
4
AUJOURD’HUI
CARCASSONNE
BIARRITZ
MONTAUBAN - PERPIGNAN : 28-25
Chantal Longo/La Dépêche du midi/MaxPPP
26e JOURNÉE
Entraîneur : F. Garcia.
Équipe : 15 Poitrenaud – 14 Rubio, 13 Lamotte,
12 Lastineres Palacin, 11 Vunisa – 10 Tranier,
9 Roussarie – 7 Garrault, 8 Manu Siosefo, 6 Collet
– 5 Veyret, 4 Antonescu – 3 Mirtskhulava,
2 Costa Repetto, 1 Schuster.
Remplaçants : Negrotto (16), Beziat (17), Timani
(18), Lockley (19), Vergallo (20), DemaiHamecher (21), Poet (22), Koberidze (23).
28
25
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
PHILIPPEPAILHORIES
MONTAUBAN – Perpignan reste
candidat à l’excellence mais le
chemin vers la demi-finale est
décidément tortueux. Il passe
sans doute, d’ailleurs, par une
performance à l’extérieur où
l’USAP ne s’est plus imposée depuis six mois et un succès à Bourgoin (20-16).
Hier à Montauban, Karl Château et ses camarades ont
éprouvé les pires difficultés à déstabiliser une défense dense et
parfaitement structurée. Chacun
de leurs efforts semblait vain
alors qu’ils avaient le ballon tout
au long de la première période, et
ils ont commis beaucoup trop
d’erreurs dans la seconde pour
dicter leur loi.
L’USAP a donc perdu, comme à
l’aller, et si elle pointe toujours à la
cinquième place, à égalité avec le
voisin biterrois qui ne devrait pas
accomplir de miracle chez le
champion de France, elle est plus
que jamais sous la menace de Colomiers et Mont-de-Marsan dans
sa quête encore et toujours incertaine.
Bien sûr, elle a montré du caractère pour arracher dans les
deux dernières minutes un point
de bonus défensif grâce à des essais de Brazo et Strokosh. Mais
aussi précieux soit-il, il ne peut
satisfaire des Catalans qui ne parviennent toujours pas à ordonner
leur jeu, et qui affichent surtout
une très grande fébrilité.
Les Montalbanais ont d’autres
préoccupations. Ils ont beaucoup
subi, hier, mais ils ont tenu le choc
et fait montre de réalisme, suffisamment pour envisager un
maintien confortable. La situation en coulisse ne semble pas affecter un groupe désormais libéré
et plein d’audace. Les propos tenus cette semaine par les coprésidents Daniel Bory et Thierry Eychenne, en réponse à ceux de
l’entraîneur Xavier Péméja rappellent pourtant que la confiance
entre les uns et les autres est bel et
bien rompue. La fin d’exercice
pourrait même raviver les tensions. Ce qui est sûr, c’est que
l’Australien Chris Whitaker et
Pierre-Philippe Lafond dirigeront
l’équipe la saison prochaine. En
Pro D 2 donc… ¢
SUIVEZ LES MATCHES DE TOP 14 EN LIVE
Rendez-vous sur
24
TENNIS
ATP Masters 1000
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
MONTE-CARLO
TERRE BATTUE
NADAL EN PLEINS
PARTIELS
Nicolas Luttiau/L’Équipe
Après son examen d’Autrichien, réussi hier contre
ce danger de Thiem, l’Espagnol passe son grand oral
de Suisse aujourd’hui, face à un Wawrinka maousse.
Très énergique, Rafael Nadal a tenu son rang face à Dominic Thiem. Place aujourd’hui à Stan Wawrinka, son successeur à Roland-Garros.
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
JULIENREBOULLET
MONTE-CARLO – Combien sommes-nous à avoir révisé le bac en
zieutant Roland-Garros à la télé ?
Pour Rafael Nadal, c’est un peu
différent. Depuis 2005, c’est toujours avant que se peaufinent les
finitions. Parce que les jours J
tombent invariablement fin mai,
début juin. Alors avant de s’attaquer, dans un mois et demi, à une
decima que beaucoup le pressentent désormais incapable de
décrocher, le nonuple vainqueur
de Roland-Garros doit bûcher
deux fois plus que ses principaux
rivaux. Et il passe test sur test.
Hier le thème du jour était :
«Résistance en milieu jeune mais
hostile ». Face à lui, le décomplexé Dominic Thiem, son revers
à une main imperméable au lift
adverse, son coup droit en déca-
lage très perforant et sa victoire
à l’arraché, contre ce même Nadal, il y a deux mois, à Buenos
Aires.
« Sauf qu’en Argentine, Rafa
avait commis pas mal de fautes
directes, voire bêtes, dans les
moments importants, et
qu’aujourd’hui, pas du tout »,
soupirait Thiem (vingt-deux ans,
5e à la Race 2016), hier, après sa
défaite en deux sets, truffée de regrets (7-5, 6-3 en 2 h 3). « Mon
meilleur match de l’année sur
terre », consentit de son côté Nadal (demi-finaliste à Buenos Aires
et à Rio en février) qui venait tout
de même, entre autres, d’écarter
quinze balles de break sur seize
au premier set.
Quel premier acte, d’une heure
vingt minutes ! Le meilleur niveau de tennis dans ce tournoi
jusqu’alors. Non, Nadal ne s’est
pas métamorphosé en retrouvant
PROGRAMME
Aujourd’hui, à partir
de 11 heures
COURT RAINIER-III
Raonic (CAN) - Murray
(GBR) ; Nadal (ESP) Wawrinka (SUI) ; Federer
(SUI) - Tsonga ; Monfils Granollers (ESP).
FACE-À-FACE
Murray - Raonic : 4-3 (1-1
sur terre battue).
Nadal - Wawrinka : 14-3
(5-1 sur terre battue).
Federer - Tsonga : 11-5 (2-1
sur terre battue).
Monfils - Granollers : 2-3
(1-1 sur terre battue).
le Rocher. Il ne pose pas toutes
ses frappes à un mètre de la ligne
de fond. Il joue souvent trop court
et paraît plus facilement débordable qu’avant. Mais il dégage
une énergie globalement rassurante, qui lui a permis de ne jamais rompre malgré l’agressivité
et la puissance supérieures de
Thiem dans la première manche.
”
Quand Stan joue
bien, c’est compliqué
pour tout le monde”
GILLES SIMON
Plus important encore, il ne dévie
pas une seconde de ses principes : « En termes de fighting spirit,
d’attitude et de capacité à accepter les fautes et les moments
compliqués, je me suis trouvé au
même niveau qu’à Indian Wells
(demi-finale serrée perdue contre Djokovic). Après, en termes de
tennis, je trouve que c’était super. » Au deuxième set, malgré un
premier break pour Thiem, Nadal
a semblé grandir de minute en
minute, pour paraître assez nettement au-dessus de l’Autrichien,
presque désarmé par tant de résistance, dans la dernière ligne
droite.
Bien jouer ne sera pas de trop
pour Nadal, cet après-midi, en
quarts de finale, face à Stan
Wawrinka. Ce choc entre les
deux derniers vainqueurs de Roland-Garros, l’Espagnol l’aborde
simplement comme « une nouvelle opportunité d’affronter l’un
des meilleurs du monde ».
Selon Gilles Simon, assommé
hier par le Suisse (6-1, 6-2), il devrait être servi, question opposition : « Quand il rate aussi peu en
frappant aussi fort, c’est très dur
de jouer Stan. Surtout quand tu
as l’impression que ça va sou-
vent, voire tout le temps, dans
son sens. J’ai peut-être pas de
chance, parce que la veille, contre Kohlschreiber, je l’avais
trouvé inconstant. Mais contre
moi… Très peu de joueurs peuvent me faire autant de coups
gagnants que Stan, du fond.
Favori contre Nadal ? Quand il
joue bien, qu’il a le temps de poser son jeu, c’est compliqué pour
tout le monde et il n’y a pas
grand-chose à faire. »
Quand il se replonge dans sa
saison 2015, Nadal pointe son
premier set contre Wawrinka, à
Rome, comme l’une de ses
meilleures productions récentes
sur terre. Il y avait mené 6-1 au
tie-break avant de s’incliner 7-6
(7), 6-2. Un succès aujourd’hui serait son premier sur terre battue
face à un top 4 depuis la finale de
Roland-Garros 2014 contre Djokovic. Deux ans déjà ! ¢
Monfils ne gâche pas
Une nouvelle fois cette année, le Français, opposé aujourd’hui
à Granollers en quarts de finale, capitalise sur un tableau favorable.
Nicolas Luttiau/L’Équipe
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
MONTE CARLO – Surtout ne
parlez pas de la « jurisprudence Monfils» devant l’intéressé. Depuis le début de la
saison, pour cause d’éliminations précoces de cadors, le
Français a évité Nadal à Melbourne, Murray à Miami, Nadal à Indian Wells et enfin
Djokovic à Monaco et se retrouve une nouvelle fois en
quarts de finale d’un masters 1000 cette saison. Mais,
hier, il a vertement récusé
cette notion de tableau en or.
« C’est quoi pour vous, une
occase en or ? »
– Ben, c’est mieux de rencontrer Vesely que Djokovic, non ?
– Ah, O.K. C’est rabaisser
Vesely que de dire ça. Je ne le
prends pas comme ça. Si je bats
Djokovic avant de jouer Federer
et qu’on va dire à Federer qu’il a
un tableau en or, je vais mal
le prendre ! En fait, vous ne me
rendez pas service en disant
ça. Moi, je ne regarde pas comme
ça. Tous les matches sont durs.
Je fais simple, je fais le boulot
avec mon staff sans me projeter. »
Hier, même breaké d’entrée
sur trois amorties de son adversaire, Monfils s’est en tout cas joué
très facilement d’un Vesely qui
semblait hors du coup face à la
tactique de pilonnage. Et prévoyait de rencontrer « Goff »
(Goffin), contre lequel il « ne partait pas favori ». Mais c’est…
Granollers (67e mondial) qui a gagné. On n’en déduira évidemment pas que Monfils a la victoire
en poche, surtout si l’on se réfère
au fait que le vaillant Espagnol a
gagné leurs trois dernières confrontations, dont une épique à
Madrid l’an dernier. Mais dans les
gros événements de 2016, ce sera
toutefois son « meilleur » tirage
pour dépasser la barrière des
quarts de finale qu’il a systémati-
quement atteint, battu par Raonic
(Melbourne, Indian Wells) et
Nishikori (Miami).
« Pour l’instant, il faut noter que
Gaël a eu des tableaux assez
ouverts, notait hier Gilles Simon.
C’est un élément qui compte
quand, comme lui, on travaille sur
une démarche pour progresser.
Ça permet d’avoir des résultats
qui t’encouragent. Parce que
quand il est stable, je le trouve tellement fort. La seule chose qui
manque désormais, c’est de le
voir gagner face à des joueurs
contre lequel il a moins de
marge.» Ici en demi-finales ?
F. Ra.
1
Gaël Monfils est
le premier Français
à atteindre
les quarts de finale des
quatre premiers gros
tournois de la saison
(Open d’Australie, Indian
Wells, Miami, MonteCarlo).
TENNIS 25
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
TERRE BATTUE
ATP Masters 1000
MONTE-CARLO
i
« Un sport à la con »
EXPRESSO
Benoît Paire qui était à deux doigts d’humilier un Murray tout mou a fini
par s’autodétruire (2-6, 7-5, 7-5). Éternellement impayable…
FRANCKRAMELLA
MONTE-CARLO – « Le tennis est
un sport à la con. » On a souvenir
qu’un jour Richard Gasquet s’était
pareillement emporté sur ce
sport qui triture le corps et les
méninges. Hier, c’était au tour de
Benoît Paire. Personne ne sera
surpris d’une telle saillie de la part
de l’Avignonnais, connu pour ses
relations très conflictuelles avec
la balle jaune. Parfois, ça va très
bien. Souvent, plus rien ne va du
tout.
Lundi, il était à l’agonie contre
Cervantès. Hier, il pétaradait
contre Murray, certes complaisant, mais lui aussi éberlué par
tant de facilités en tout genre. Sur
son coussin d’air, Paire menait
6-2, 3-0, avant d’obtenir six balles de 5-3. Et, plus tard, au terme
d’un match décousu mais rendu
bien plus difficile avec l’investissement retrouvé du numéro 2
mondial, il se retrouvait encore
à servir pour le match à 5-4.
Mais comme il l’a courageusement reconnu, il a alors « paniqué », se précipitant au lieu de
garder le fil de sa tactique. Et il a
perdu, faisant resurgir les vieux
démons aussitôt après avoir tutoyé la perfection.
DURÊVE AUCAUCHEMAR
Changera-t-on Benoît Paire,
vingt-six ans au compteur ? Au fil
des années qui passent, les crises
de stress et les gestions très aléatoires de son planning le consomment toujours autant. Il n’hésite pas à dire qu’il fait parfois
« n’importe quoi ». Il n’y a aucun
mal à le faire avouer qu’il n’arrive
pas à faire face émotionnellement à certaines situations, entre
la gestion des attentes, la pression
des points à défendre ou autres
parasites en tout genre. Ses proches l’encouragent à prendre un
préparateur mental. Il repousse
toujours la proposition. Et pourtant. « Je ne suis pas le premier
des guerriers, dit-il. Le stress, je
ne sais pas parfois d’où il vient.
Mais mes jambes sont paralysées. Le matin d’un match, quand
je me lève, je sais déjà si ça va
être compliqué. Et quand les
jambes ne répondent pas, je ne
peux pas faire beaucoup de mal
à grand monde en match. C’est
dommage, parce qu’à l’entraînement les coups sont parfaits. Je
dois juste me détendre. »
Hier, Paire a rendu le scénario Quand le stress prend le dessus, Benoît Paire peut passer du meilleur au pire.
encore plus diabolique. En à
peine une heure, il a transformé
le rêve en cauchemar. Il avait
toutes les sensations (sûrement
s’était-il levé du bon pied) avant
de se faire plonger tout seul dans
un abîme de doutes. « C’est la
plus grosse désillusion de ma
C’est la huitième fois, Les deux hommes ont (un peu) « Mais ce n’était pas aussi bien
carrière. Ç’aurait pu être facile et
depuis le début
caché leur jeu hier avant leur qu’au premier tour, confessait le
je me sors tout seul du truc. »
de l’ère Open,
confrontation du jour. Dans un Suisse. J’ai senti un peu de fatigue
Contre Murray, rappelons-le.
en 1968, que plusieurs
match qui n’a pas atteint les som- dans mon corps. » Comme si le
Alors quoi ? Difficile de dire pour
Français sont en quarts
mets au vu des conditions assez manque de compétition pesait
la suite. Tout rose ou tout noir,
de finale à Monte-Carlo.
fraîches, le Français s’en est sorti un peu, quand même. Les deux
certainement pas. Mais sûrement
La troisième fois du
face à son cadet Lucas Pouille hommes ne se sont pas renconpas non plus sans ambition pour
siècle après 2012
avec un break d’entrée et un trés depuis près de deux ans. Effet
un Français qui dispose d’un re(Simon, Tsonga), 2013
autre en fin de deuxième set. de surprise? Pas vraiment, même
vers d’enfer et qui commence à se
(Gasquet, Tsonga).
Sans souffrir exagérément non si le Suisse, pas trop au courant de
stabiliser joliment en coup droit.
plus, le Suisse a maîtrisé la situa- l’activité des uns et des autres ces
« Qui dit que je ne vais pas faire
tion face à Bautista Agut qu’on ne derniers temps, a confessé hier
mieux que top 20 en fin d’anbouge pas si facilement que cela. avoir demandé des petits tuyaux
née ? », disait-il lundi. ¢
Nicolas Luttiau/L’Équipe
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
8
55
52
31
53
43
16 13
13 11
23
88 w.c.
36
54
157 w.c.
67
3
l.l.
3
35
38
33
46
50
17 14
10
9
64
82 w.c.
48
121 q.
51
9
Tête Class.
de série ATP
1 DJOKOVIC
8
(SER)
Bye
(RTC)
Vesely
(RUS)
Gabashvili
(ITA)
Fognini
(ITA)
Lorenzi
(LUX)
Muller
MONFILS
(BEL)
GOFFIN
(ESP)
F. Lopez
(ESP)
Verdasco
(ARG)
Delbonis
(ALL)
A. Zverev
(RUS)
Rublev
Bye
(ESP)
Granollers
(SUI)
FEDERER
Bye
(BRE)
Bellucci
(ESP)
Garcia-Lopez
Chardy
(RUS)
Kuznetsov
Ramos-Vinolas (ESP)
BAUTISTA AGUT (ESP)
GASQUET
(ESP)
Almagro
Pouille
Mahut
Robert
Carreño Busta (ESP)
Bye
TSONGA
1er tour
DJOKOVIC
Vesely,
3-6, 7-5, 7-5
Lorenzi,
2-6, 6-0, 6-1
MONFILS,
7-5, 6-0
GOFFIN,
7-5, 6-0
Verdasco,
6-0, 6-3
A. Zverev,
6-1, 6-3
Granollers
NADAL
FINALE
Vesely,
6-4, 2-6,
6-4
MONFILS,
MONFILS, 6-1, 6-2
6-2, 6-4
GOFFIN,
7-6 (2), 2-6,
Granollers,
7-6 (1)
7-6 (1), 6-4
Granollers,
6-4, 4-6, 6-3
NADAL,
6-3, 6-3
NADAL,
7-5, 6-3
WAWRINKA,
6-1, 6-2
THIEM,
4-6, 6-2,
6-0
SIMON,
6-4, 6-3
WAWRINKA,
7-6 (2), 7-5
FEDERER
Bedene,
6-2, 6-3
Daniel,
6-3, 6-4
THIEM,
1-6, 6-3, 6-4
SIMON,
6-3, 6-4
Dimitrov,
6-3, 6-2
Kohlschreiber,
6-4, 6-4
WAWRINKA
BERDYCH
FEDERER,
Dzumhur,
Garcia-Lopez, 6-3, 6-4
Dzumhur,
6-4, 6-7 (1),
7-5, 6-1
6-2, 6-0
FEDERER,
RAONIC,
6-3
Chardy,
Cuevas, 7-6 (2),
6-2, 6-4
6-3, 4-6,
BAUTISTA
RAONIC, 6-7 (2), 7-6 (4)
7-6 (3), 7-5
7-6 (5)
AGUT,
7-5, 2-6,
BAUTISTA AGUT,
RAONIC,
6-3, 5-7, 7-5
7-6 (5)
6-3, 7-5
6-4, 7-6 (4)
PAIRE,
GASQUET,
6-4, 6-0
4-6, 6-2, 7-6 (6)
PAIRE,
Pouille,
Pouille,
Sousa,
6-4, 6-3
4-6, 7-5,
MURRAY,
TSONGA,
7-6 (1), 6-3
6-3, 7-6 (4)
6-1
6-4, 6-4
2-6, 7-5, 7-5
Herbert,
Carreño Busta,
MURRAY,
TSONGA,
6-3, 6-4
6-3, 6-1
6-2, 4-6, 6-3
7-6 (1), 7-6 (5)
TSONGA
MURRAY
En capitales, les têtes de série ; en gras les Français ;
w.c. : wild-card ; q. : qualifié ; l.l. : lucky-loser.
1/16
1/8
1/4 1/2
1/2 1/4
Milos Raonic a fini par se sortir de
justesse (6-3, 4-6, 7-6) du piège
dans lequel était tombé Tomas
Berdych au tour précédent face à
Damir Dzumhur, le Canadien a
néanmoins dû demander
l’intervention du kiné pour une
douleur en haut de la cuisse
droite. Au niveau de ces
adducteurs qui l’ont déjà privé du
mois de février et du FranceCanada de Guadeloupe.
Comment bougera-t-il
aujourd’hui contre Murray ?
iHerbert-Mahut sans
jouer. Titrés à Indian Wells puis
à Miami, Pierre-Hugues Herbert
et Nicolas Mahut n’ont pas eu à
taper la moindre balle pour se
retrouver en quarts à MonteCarlo. Hier soir, ils ont bénéficié
du forfait de Rafael Nadal, qui
devait être associé à Verdasco.
Après Thiem et avant Wawrinka,
l’Espagnol a jugé plus sage de
s’économiser.
Tsonga-Federer,
deux ans après
Class. Tête
ATP de série
1
iRaonic, la rechute ? Si
1/8
1/16
NADAL
Bye
Rosol
Bedene
Mannarino
Daniel
Struff
THIEM
SIMON
Troicki
Dimitrov
Krajinovic
Kohlschreiber
Coric
Bye
WAWRINKA
BERDYCH
Bye
Haase
Dzumhur
Gimeno-Traver
Cuevas
Cecchinato
RAONIC
PAIRE
Cervantes
Karlovic
Sousa
Herbert
Pella
Bye
MURRAY
(ESP) 5
(RTC)
(GBR)
(JAP) q.
(ALL) q.
(AUT) 12
15
(SER)
(BUL)
(SER)
(ALL)
(CRO)
q.
(SUI) 4
(RTC) 6
5
61
60
73
90
115
14
18
24
26
110
28
42
4
7
(HOL)
62
(BOS) q. 99
(ESP) q. 131
(URU)
25
(ITA) w.c. 98
(CAN) 10 12
(ESP)
(CRO)
(POR)
(ARG)
16
22
56
30
34
q. 95
47
(GBR) 2
1er tour
2
FED CUP
à Gilles Simon sur les perfs récentes de JWT. C’est le Français qui
avait remporté en finale à Toronto en août 2014 le dernier face-à-face entre les deux hommes.
Virtuellement 7 e mondial
(à moins que Raonic ne gagne le
tournoi), Tsonga pourra toujours
s’inspirer de sa victoire face au
Bâlois à Roland-Garros en trois
sets en 2013, « juste parfaite »,
disait-il hier.
DEMI-FINALES
FRANCE – PAYS-BAS
Vigilance orange
DENOTREENVOYÉESPÉCIALE
TRÉLAZÉ (MAINE-ET-LOIRE) – Elles sont arrivées au comptegoutte. Alizé Cornet a pris dimanche le premier wagon, Pauline
Parmentier a suivi le lendemain
puis les deux vainqueures du double à Charleston, Caroline Garcia
et Kristina Mladenovic, ont débarqué lundi soir en Anjou. Après une
première nuit difficile en raison
des six heures de décalage horaire, les numéros 1 et 2 françaises
ont enchaîné les entraînements
sur la terre battue de Trélazé avec
sérieux. « Grande, grande vigilance évidemment », a déclaré
Amélie Mauresmo même s’il n’y a
pas match sur le papier. Les Néerlandaises ne présentent en effet
qu’une seule top 100, Kiki Bertens
(96e mondiale) .
Mais la capitaine française ne
s’est pas arrêtée à cette donnée
chiffrées. Elle a bien noté que les
joueuses de Paul Haarhuis
avaient enchaîné huit victoires
d’affilée, qu’elles avaient battu les
Russes au tour précédent et que
Kiki Bertens n’avait perdu qu’un
simple en quatorze matches sous
les couleurs de son pays.
Les Bleues n’ont donc rien
changé à leurs habitudes et le tandem Garcia-Mladenovic devrait
être aligné demain dans une
Arena Loire qui affiche complet.
La seule incertitude du tirage au
sort qui a lieu aujourd’hui à
midi, provient de la numéro 2 des
Orange. Richel Hogenkamp souffre du poignet gauche et pourrait
être remplacée par Arantxa Rus.
L’autre demi-finale opposera la
Suisse à la République Tchèque, à
S. D.
Lucerne.
26 BASKET
NBA
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
SAISON RÉGULIÈRE
Ils ont tout à perdre
Tenants du titre, les Golden State Warriors doivent valider leur saison record à soixante-treize victoires
par un nouveau sacre NBA en juin. Pas si simple...
CONFÉRENCE OUEST
ÉQUIPES
%
1 GOLDEN STATE
89
2 SAN ANTONIO
81,7
3 OKLAHOMA CITY
67,1
4 LOS ANGELES CLIPPERS 64,6
5 PORTLAND
53,7
6 DALLAS
51,2
7 MEMPHIS
51,2
8 HOUSTON
50
9 UTAH
48,8
10 SACRAMENTO
40,2
11 DENVER
40,2
12 NEW ORLEANS
36,6
13 MINNESOTA
35,4
14 PHOENIX
28
15 LOS ANGELES LAKERS 20,7
MATCHES POINTS
J. G. P.
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
73
67
55
53
44
42
42
41
40
33
33
30
29
23
17
p.
c.
9 9421 8539
15 8490 7618
27 9038 8441
29 8569 8218
38 8622 8554
40 8388 8413
40 8126 8310
41 8737 8721
42 8010 7863
49 8740 8943
49 8355 8609
52 8423 8734
53 8398 8688
59 8271 8817
65 7982 8766
CONFÉRENCE EST
Thearon W. Henderson /AFP
ÉQUIPES
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
MAXIMEMALET
LOS ANGELES (USA) – Cette année,
plus personne ne ricane face aux
performances des Golden State
Warriors. Il y a un an, après une
saison régulière à soixante-sept
victoires, le petit monde de la NBA
regardait cette équipe de shooters
fous du coin de l’œil, persuadé que
l’histoire s’arrêterait brutalement
en play-offs, où l’air se raréfie et les
contacts se musclent. La réponse
des Warriors, défensivement toujours au point, a été cinglante avec
des play-offs survolés et désormais la meilleure saison régulière
de toute l’histoire (73 victoires), validée par un dernier succès à domicile contre Memphis (125-104)
mercredi à l’Oracle Arena.
« On a réalisé quelque chose
d’inédit dans l’histoire et on peut
prendre la soirée voire un peu plus
pour apprécier ce qu’on a fait »,
a souligné Stephen Curry, plus radieux que jamais après avoir porté
son total de paniers à trois points
à 402 sur la saison alors qu’aucun
autre joueur dans l’histoire n’a dépassé les 300. «Jamais je n’aurais
cru atteindre cette barre sur une
saison », s’est-il étonné. Un peu
avant lui, son entraîneur Steve
Kerr avait plutôt poussé un gros
« ouf ». « C’est un soulagement
d’arriver à battre le record en
étant en pleine santé, a lancé celui
qui détient les deux meilleures
saisons de l’histoire de la Ligue, en
ajoutant celle en tant que joueur
des Chicago Bulls de 1995-1996
(72 victoires). Une blessure, c’était
CONFÉRENCE OUEST
1er tour
(1) GOLDEN STATE
2er t.
2er t.
FINALES DE
CONFÉRENCES
CONFÉRENCE EST
1er tour
CLEVELAND (1)
(8) HOUSTON
DETROIT (8)
(5) PORTLAND
ATLANTA (4)
(4) LA CLIPPERS
BOSTON (5)
FINALES
(2) SAN ANTONIO
(7) MEMPHIS
(3) OKLAHOMA
(6) DALLAS
NBA
TORONTO (2)
INDIANA (7)
MIAMI (3)
CHARLOTTE (6)
mon inquiétude principale une
fois qu’on avait assuré la première
place de la Conférence et qu’on
aurait pu mettre certains joueurs
au repos.»
”
On a l’expérience
de l’an dernier”
STEPHEN CURRY
La nouvelle inquiétude autour de
la baie de San Francisco, c’est de se
dire « meilleure équipe de l’histoire» mi-avril, selon les mots repris par plusieurs joueurs, mais de
se retrouver sans le trophée Larry
O’Brien dans les mains en juin. «Ça
craindrait de ne pas arriver à finir
le boulot, a reconnu Curry. Mais on
a l’expérience de l’an dernier et on
est préparés. Pour l’instant, je n’arrive pas à imaginer comment on se
sentirait si on échouait.»
Draymond Green, l’homme à la
langue la mieux pendue de la
NBA, voit le « problème » dans
l’autre sens. Avec leur chasse au
record, les Warriors sont restés
sous pression toute la saison pendant que leurs adversaires
n’avaient pas grand-chose à perdre face à eux.
«Désormais, a-t-il annoncé, la
pression que les autres ressentent
va être plus proche de la nôtre ! »
Et il balaie les questions sur l’influx
que son équipe a pu laisser ces
dernières semaines. «Quand arrivent les play-offs, la saison ne va
pas décider si tu es fatigué ou pas.
Je suis juste impatient que ça
commence.»
Il y a vraiment de quoi. Tous les
éléments chiffrés indiquent que
Golden State devrait être/doit être/
sera (rayez la mention inutile)
champion. Toutes les équipes à
avoir dépassé les soixante-neuf
victoires en saison régulière ont
été sacrées championnes (Chicago en 1996 et 1997 ; les Los Angeles Lakers en 1972). « On sait
qu’on a là quelque chose de rare»,
a reconnu Curry. C’est encore plus
vrai face aux gros bras. Contre les
deux meilleures équipes de l’Est et
celle du top 5 à l’Ouest, les Warriors n’ont concédé qu’une seule
défaite (face à San Antonio) en
quinze rencontres !
Quant aux Houston Rockets,
adversaires au premier tour, ils
n’ont remporté qu’une seule
des huit dernières confrontations
directes face aux champions en titre. « On connaît la formule pour
défendre sur eux et exécuter notre
jeu, a estimé Curry. Mais on
ne peut pas se présenter en se disant que ça va être comme l’an
dernier où on les avait sortis en
cinq matches en finale de la Conférence Ouest. Après, si on joue
notre meilleur jeu, qu’on est concentrés, ça va bien se passer. »
Ce sera la clé. Si les Warriors gardent leur rythme de saison régulière, même la défense n°1 des San
Antonio Spurs aura peu de chance
de les arrêter. ¢
Auteur de 46 points
contre Memphis
mercredi soir, Stephen
Curry (30) a porté
sa franchise au
sommet de la NBA
cette saison.
MEILLEURS BILANS
EN SAISON RÉGULIÈRE
GOLDEN STATE WARRIORS
73 victoires
défaites 2015Ã2016
CHICAGO BULLS
72
2. 10
1995Ã1996
LOS ANGELES LAKERS
69
3. 13
1971Ã1972
CHICAGO BULLS
69
. 13
1996Ã1997
PHILADELPHIA SIXERS
68
5. 13
1966Ã1967
1. 9
1 CLEVELAND
2 TORONTO
3 MIAMI
4 ATLANTA
5 BOSTON
6 CHARLOTTE
7 INDIANA
8 DETROIT
9 CHICAGO
10 WASHINGTON
11 ORLANDO
12 MILWAUKEE
13 NEW YORK
14 BROOKLYN
15 PHILADELPHIA
¢
%
69,5
68,3
58,5
58,5
58,5
58,5
54,9
53,7
51,2
50
42,7
40,2
39
25,6
12,2
MATCHES POINTS
J. G. P.
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
82
57
56
48
48
48
48
45
44
42
41
35
33
32
21
10
p.
c.
25 8555 8063
26 8422 8053
34 8204 8069
34 8433 8137
34 8669 8406
34 8479 8256
37 8377 8237
38 8361 8311
40 8335 8456
41 8534 8575
47 8369 8502
49 8122 8465
50 8065 8289
61 8089 8692
72 7988 8827
MERCREDI
n Boston - Miami : 98 - 88
n Brooklyn - Toronto : 96 - 103
n Charlotte - Orlando : 117 - 103
n Chicago - Philadelphia : 115 - 105
n Cleveland - Detroit : 110 - 112 a.p.
n Dallas -San Antonio : 91 - 96
n Houston - Sacramento : 116 - 81
n Milwaukee - Indiana : 92 - 97
n Minnesota - New Orleans : 144 - 109
n Washington - Atlanta : 109 -98
n Golden State - Memphis : 125 - 104
n Los Angeles Lakers - Utah : 101 - 96
n Phoenix - Los Angeles Clippers : 114 - 105
n Portland - Denver : 107 - 99.
UnepluiederecordspourlesWarriors
n Meilleur bilan de l’histoire (73 victoires, 9 défaites).
n Première équipe sans deux défaites de suite sur toute
une saison.
n Première équipe sans deux défaites contre un même
adversaire.
n Meilleur bilan contre les équipes du top 10 (21 v., 2 d.).
n Plus longue série de victoires pour débuter la saison
(24 victoires).
n Plus longue série de victoires à domicile (54).
n Total de victoires à l’extérieur sur une saison (34).
n Total de paniers à trois points (1077).
n Total de paniers à trois points pour un joueur (Curry, 402).
BASKET 27
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
SAISON RÉGULIÈRE
NBA
Bye-Bye Kobe
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
MAXIMEMALET
LOS ANGELES (USA) – Plus d’une
heure et demie après la fin
–folle– de son dernier match face
à Utah (victoire 101-96), Kobe
Bryant est revenu sur le parquet du
Staples Center. Les tribunes
étaient vides des 18 997 fans des
Los Angeles Lakers, qui avaient
terminé la soirée en plein délire
après les soixante points (record
NBA de la saison) de Kobe. Mais il y
avait encore près d’une vingtaine
de caméras pour le suivre pas à
pas. Le tout nouveau retraité s’est
dirigé vers le numéro 24 ajouté
spécialement pour l’occasion dans
un coin du parquet. Il s’est penché,
marqueur à la main. Dans le deux,
il a inscrit « Laker for life » (Laker
pour la vie), et dans le quatre a apposé sa signature. Le geste généreux – le bout de parquet ira à une
vente de charité – témoigne aussi
de sa volonté de prolonger l’ins-
tant. Comme lorsqu’il s’est présenté en conférence de presse
avec son maillot pourpre et or sur
les épaules. « Vous allez finir par
l’enlever, non ? », lui a lancé
un journaliste. «Je suis venu rapidement parce que je sais que vous
avez des deadlines à respecter,
a-t-il répondu avant de faire une
grimace pour montrer que luimême ne se trouvait pas convaincant. Plus sérieusement, vous avez
raison. Enlever ce maillot, ça va
faire bizarre.»
”
Je suis passé du
méchant au héros”
KOBE BRYANT
Mais cette pointe de nostalgie
comme la performance de la soirée ne changeront rien. Kobe ne
reviendra pas sur sa décision. «Je
ne jouerai plus jamais un match
NBA, a-t-il réaffirmé. Je sais que
les gens répètent de ne jamais dire
jamais. Eh bien, jamais !»
Ilvaraconter«deshistoires»
Pour un sportif de cette dimension, l’après-carrière pose souvent
question. Mais Kobe Bryant avait déjà anticipé ce moment en lançant
Kobe Studios avec l’ambition de «raconter des histoires». «Mercredi,
j’étais au bureau de 8 heures du matin à 2 heures de l’après-midi, a-t-il
dévoilé. Je ne sais pas si je serai aussi bon que dans le basket, mais
aussi passionné, certainement. Je vais tout essayer dans ce domaine
comme j’ai pu le faire dans ma carrière de joueur.» Ça ne sera pas une
raison pour se tenir éloigné des salles de musculation. Mercredi, il
promettait même de s’y rendre dès le lendemain. «Je dois le faire parce
que, sinon, c’est une pente très glissante. J’ai fait mes recherches sur
l’après-carrière. On se dit ”demain et encore demain…” et, tout à coup,
on se rend compte que c’est trop tard !»
M. Ma.
David Crane /MaxPPP
Souvent détesté durant sa carrière,
Kobe Bryant a quitté la scène,
mercredi soir à Los Angeles,
apprécié comme jamais. Après
un ultime match à soixante points !
Après une dernière représentation exceptionnelle, Kobe Bryant a pris le micro pour s’adresser à ses fans. Un grand moment d’émotion.
Le plus surprenant, dans tout
cela, c’est sans doute l’apaisement
dans chacun de ses gestes et chacune de ses réponses. «Je me sens
bien, heureux, c’est un jour de joie
pour moi», avait-il attaqué, soulignant aussi à quel point il était
épuisé.
Apaisé, satisfait d’être en bonne
santé après trois saisons terminées
sur blessure, le redoutable «Black
Mamba » n’est plus qu’amour
aujourd’hui. Et ce n’est pas seulement une image puisque, mercredi, sur tous les sièges du Staples
Center étaient placés des t-shirts
avec le mot «Love», le V ayant été
remplacé par le logo de sa marque
chez Nike. Sur les écrans géants,
idem, le slogan « Always Love »
s’affichait régulièrement pendant
le match. Comme dans toutes les
belles histoires, cet amour a été réciproque mercredi. « Je suis encore sous le choc de tout le soutien
que j’ai pu sentir de mes coéquipiers, des adversaires, des anciens, des fans, de ma famille… »
L’hommage le plus marquant fut
celui de Magic Johnson, qui n’a pas
hésité à conclure son discours,
DANS SON TOP 5
Pour son match d’adieu,
la star des Los Angeles
Lakers a réalisé
mercredi soir la
cinquième plus grosse
marque offensive de
sa carrière.
22Ã1Ã2006 CONTRE TORONTO
81 points
122Ã104ô
1.
16Ã3Ã2007 CONTRE PORTLAND
65
116Ã111 A.P.ô
2.
20Ã12Ã2005 CONTRE DALLAS
62
112Ã90ô
3.
2Ã2Ã2009 À NEW YORK
61
126Ã117ô
4.
13Ã4Ã2016 CONTRE UTAH
60
5.
101Ã96ô
22Ã3Ã2007 À MEMPHIS
60
.
121Ã119ô
avant le match, en affirmant que
Kobe était le plus grand joueur de
l’histoire des Lakers. «Je refuse de le
croire parce que Magic est mon héros, a rétorqué Bryant. Il sera toujours le numéro1 dans mon cœur.»
Alors qu’il en termine avec sa
vingtième saison à trente-huit ans,
Kobe a reconnu lui-même que cet
épilogue était d’une tonalité bien
différente du reste de sa carrière,
marquée par une certaine forme
de «haine», un antagonisme travaillé que Nike a mis en scène au
travers d’une pub où divers fans et
adversaires lui chantent leur aversion. « C’est une drôle d’année où
tout est à l’envers. Je suis passé du
méchant au héros, d’une certaine
manière, et maintenant du joueur
à qui tout le monde demande la
balle à celui qui doit absolument
tirer ! », a-t-il rigolé en clin d’œil
à ses cinquante tirs pris contre
le Utah Jazz, son record en carrière, et un de mieux que celui de
Michael Jordan.
Bryant n’en a pas pour autant renié sa façon d’être durant toutes ces
années. « On a tous un héros et un
méchant en nous. C’est souvent
une question de perspective. Cette
haine, c’était extrêmement nécessaire pour moi parce que c’était ce
dont je me nourrissais. À cette époque, être aimé aurait été comme la
kryptonite pour moi parce que ces
émotions négatives me guidaient.
Si vous vouliez me battre, la seule
chose à faire aurait été de m’apprécier et j’aurais été fini !»
Fini, beaucoup pensaient que
Kobe l’était totalement jusqu’à ce
dernier match hallucinant. Luimême n’était pas sûr de pouvoir
réaliser une telle performance.
« Ce qui est cool, c’est que mes
filles m’ont vu jouer comme j’ai pu
avoir l’habitude de le faire.» Et de
reproduire la scène vécue avec
Natalia et Gianna :
« Je jouais souvent comme ça
avant vous savez ?
– Vraiment ?
– Mais oui, cherchez sur YouTube !»
Pour ses filles comme pour
ses millions de fans à travers
la planète, ce sera désormais
la seule manière de voir jouer
le joueur le plus emblématique
des années 2000. ¢
OMNISPORTS
Résultats-Programme
q BASKET
PRO A
SAISON RÉGULIÈRE
e
¢ 29 JOURNÉE
Aujourd'hui 20:30 Antibes-Nanterre. Demain 18:00
ASVEL-Monaco (MCS). 20:00 Chalon-Cholet ¢
Châlons-Reims-Pau-Lacq-Orthez ¢ Le Havre-Dijon ¢ Le
Mans-Rouen ¢ Limoges CSP-Orléans ¢ Paris-LevalloisGravelines. 20:30 Nancy-Strasbourg (L'Équipe 21).
Classement : 1.Monaco, 75% (21-7); 2.Le Mans, 67,9
(19-9); 3.Strasbourg, 67,9 (19-9); 4.Gravelines, 64,3
(18-10); 5.Pau-Orthez, 64,3 (18-10); 6.ASVEL, 64,3
(18-10); 7.Chalon, 64,3 (18-10); 8.Nanterre, 60,7 (1711); 9.Dijon, 53,6 (15-13); 10.Limoges CSP, 50 (14-14);
11.Orléans, 46,4 (13-15); 12.Châlons-Reims, 46,4 (1315); 13.Antibes, 42,9 (12-16); 14.Paris-Levallois, 39,3
(11-17); 15.Cholet, 35,7 (10-18); 16.Nancy, 32,1 (9-19);
17.Rouen, 17,9 (5-23); 18.Le Havre, 3,6 (1-27).
PRO B
SAISON RÉGULIÈRE
e
¢ 28 JOURNÉE
Aujourd'hui 20:00 Boulazac-Poitiers ¢ ÉvreuxLe Portel ¢ Fos-sur-Mer-Boulogne ¢ Hyères-ToulonLille ¢ Orchies-Bourg-en-Bresse ¢ RoanneSaint-Chamond ¢ Saint-Quentin-Charleville Étoile ¢
Souffelweyersheim-Nantes ¢ Vichy-Denain.
Classement : 1.Hyères-Toulon, 77,8% (21-6) ; 2.Évreux,
63 (17-10) ; 3.Fos-sur-Mer, 59,3 (16-11) ; 4.Le Portel,
59,3 (16-11) ; 5.Bourg-en-Bresse, 59,3 (16-11) ;
6.Poitiers, 55,6 (15-12) ; 7.Boulogne, 55,6 (15-12) ;
8.Boulazac, 51,9 (14-13) ; 9.Nantes, 51,9 (14-13) ;
10.Lille, 48,1 (13-14) ; 11.Charleville-Mézières, 44,4
(12-15) ; 12.Saint-Quentin, 44,4 (12-15) ;
13.Vichy, 44,4 (12-15) ; 14.Saint-Chamond, 40,7
(11-16) ; 15.Denain, 40,7 (11-16) ; 16.Roanne, 40,7
(11-16) ; 17.Souffelweyersheim, 37 (10-17) ;
18.Orchies, 25,9 (7-20).
EUROLIGUE HOMMES
QUARTS DE FINALE MATCHES 2
Hier CSKA Moscou (RUS) - ER Belgrade (SER), 77-76 (Le
CSKA mène la série 2-0) ; Fenerbahçe (TUR) - Real Madrid
(ESP), 100-78 (Fenerbahçe mène la série 2-0).
Aujourd’hui, 19:00 Lokomotiv Kuban (RUS) - FC Barcelone
(ESP) (Kuban mène la série 1-0) ; Vitoria (ESP) - Panathinaïkos (GRE) (Vitoria mène la série 1-0).
Matches 3 lundi 18 et mardi 19 avril. Séries au meilleur des
cinq matches. Les vainqueurs au Final Four (13-15 mai,
Berlin).
q GOLF
TOUR EUROPÉEN
OPEND’ESPAGNE REAL CLUB VALDERRAMA
Classement : 1. (– 5 ) Lévy, 66 ; 2. (– 4) Manley (GAL),
Johnston, Morrison (ANG), Canizares (ESP), 67 ; 6. (– 3)
Larrazabal (ESP), 68 ; ... 11. (– 1) Bourdy, 70 ; ... 16. (Par)
Jacquelin, 71 ; ... 23. (+ 1) Havret , 71 ; ... 36. (+ 2) LorenzoVera, Linard, Quesne, Gros, 73 ; ... 63. (+ 4) Wattel, 75 ; ...
106. (+ 7) Stal, Espana, 78 ; ... 129. (+ 10) Levet, Berardo, 81.
q HALTÉROPHILIE
CHAMPIONNATS D’EUROPE HOMMES
FORDE (NORVÈGE)
Hier – 85 kg. Total : 1. Plielieshenko (UKR), 372 kg
(168 kg + 204 kg) ; 2. Sincraian (ROU), 371 (169 + 202) ;
3. Cernei (ROU), 358 (165 + 193). Arraché : 1. Sincraian,
169 kg ; 2. Plielieshenko (UKR), 168 ; 3. Bardis, 166 kg.
Abandon : Hennequin.
¢ PROGRAMME
Aujourd’hui
HOMMES – 94 kg. Français engagés : Manuchi, Matam
Matam. – 105 kg : Bouly. FEMMES – 75 kg : Nayo-Ketchanka. + 75 kg : Yamechi.
q NATATION
SÉLECTIONS OLYMPIQUES BRITANNIQUES
HOMMES. 100 m : 1. Scott, 48’’66.
FEMMES. 50 m : 1. Halsall, 24’’49. 800 m : 1. Carlin,
8’27’’49. Tous Britanniques.
q TENNIS DE TABLE
TOURNOI DE QUALIFICATION OLYMPIQUE
HALMSTAD (SUÈDE)
HOMMES Hier. Simples. Quarts de finale. Groupe D :
Lebesson - Szocs (ROU), 4-3. Groupe G : Drinkhall (GBR)
- Gauzy, 4-0. Demi-finales. Groupe D : Gacina (CRO) Lebesson, 4-2.
FEMMES Hier. Simples. Quarts de finale. Groupe C : Li
Xue - Bergstrom (SUE), 4-0. Groupe G : Grundish - Toliou
(GRE), 4-0. Demi-finales. Groupe C : Li –Xue - Grzybowska (POL), 4-0. Groupe G : Mikhailova (RUS) - Grundish, 4-2. Finale. Groupe C : Shan Xiaona (ALL) - Li Xue,
4-1.
¢ PROGRAMME
Aujourd’hui. Seconde phase.
Français engagés. HOMMES : Gauzy, Lebesson. FEMMES :
Grundisch , Li Xue.
28 AUTOMOBILE
Formule 1
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
GRAND PRIX DE CHINE
Frédéric Vasseur – Toto Wolff
«ON N’EST PAS
OBLIGÉS
DE SE TIRER
DESSUS»
FRÉDÉRICFERRET
SHANGHAI (CHN) – Diriger une
écurie de Formule 1 prend du
temps. Le faire pour un grand
constructeur automobile demande encore plus de présence.
Aussi pour répondre à l’invitation
de L’Équipe, l’Autrichien Toto
Wolff (44 ans), patron de Mercedes, et le Français Fred Vasseur
(47 ans) boss de Renault F 1, ont
donné rendez-vous à l’heure du
petit-déjeuner. Là, entre deux
éclats de rire, ils ont échangé sur
le sport qu’ils aiment par-dessus
tout, sur leur amitié, vieille de
quinze ans, et sur leur future rivalité.
« Vous souvenez-vous
de votre première rencontre ?
Toto Wolff : En 2002, je dirais...
Fred Vasseur : Oui, pour Spengler. Tu es venu me voir pour le
pilote canadien que tu venais de
découvrir en Formule Renault.
T. W. : Lorsque j’ai vendu mon affaire en 2001 (société développant Internet et de nouvelles
technologies), j’ai pris une année
sabbatique (F. V. interrompt et
lance dans un grand éclat de rire:
“Cela fait quinze ans qu’il n’a pas
repris le travail’’) pour faire de la
course FIA GT. Mais, à trente ans,
cela me paraissait bizarre de me
lancer dans la compétition. Alors,
j’ai décidé de m’occuper de jeunes pilotes. Et j’ai commencé par
Bruno Spengler.
F. V. : En fait, tu aurais dû t’occuper de Salignon.
T. W. : C’est exact. Dans mon idée,
je devais rencontrer l’un de vos
jeunes talents, Éric Salignon,
dont un ami m’avait dit le plus
grand bien. Je ne savais pas qui il
était. Et, dans le garage, à Zeltweg, c’est Bruno Spengler qui
s’est présenté à moi…
F. V. : Salignon était déjà rentré à
l’hôtel.
T.W. : J’ai donc commencé à
m’occuper de Spengler. Et tout
naturellement, j’ai débuté une
collaboration avec Fred. Il avait la
meilleure équipe en Formule 3.
C’était naturel.
Ensuite, vous avez poursuivi avec
un autre Français, Alex Prémat ?
T. W. : Oui, je les ai tous eus. Prémat et Salignon. Dès le début, le
feeling est bien passé. Dans ce
milieu de… (Il cherche) Comment
dit-on, Fred, les “bullshitters’’ ?
F. V. : Les vendeurs de merde (ils
rient tous les deux). Les bonimenteurs, c’est plus élégant.
T. W. : C’est cela. Dans ce milieu,
j’ai tout de suite perçu l’honnêteté chez Fred. Avec lui, les contrats se faisaient à la poignée de
main. Pas besoin de papiers.
F. V. : Pour moi, Toto est tout de
suite apparu comme quelqu’un
de très intelligent. En tant que
manager de pilotes, il avait la
force de ne pas être du côté de
son coureur. Dans une équipe, il
s’agit d’un avantage énorme. On
peut avoir un interlocuteur honnête.
À cette époque-là, vous pensiez
vous retrouver quinze ans plus
tard en Formule 1 ?
F. V. : Lui, je sais qu’il y a toujours
pensé.
T. W. : Non, ce n’est pas vrai ! Toi,
tu en as toujours rêvé ! (Ils éclatent de rire) Trêve de plaisanterie,
Fred était fait pour la F 1. Je vous
l’ai dit l’an dernier dans une interview. Fred a construit une fondation d’une telle solidité avec
son écurie qu’il ne pouvait en être
autrement. Il a remporté toutes
les catégories junior auxquelles il
a participé. Il les a dominées. Naturellement, la F 1 devait être la
marche suivante. En ce qui me
concerne, je suis d'abord un investisseur. Et lorsque je suis rentré en F 1, c’est d’abord par ce
biais-là que j’y ai mis le pied.
F. V. : Toto, je l’ai introduit chez
HWA (département compétition
de Mercedes Motorsport) pour
avoir les moteurs de Spengler en
F 3. Trois ans plus tard, il en devenait le propriétaire !
T. W. : Et je l’ai ensuite introduite
en Bourse. Ce genre de choses
me plaît aussi.
”
Le projet Ocon est
bon pour Renault et
Mercedes. L’amitié a
sans doute aidé,
mais l’intérêt
commun
est passé avant ”
FRED VASSEUR
Vous vous retrouvez pour la
première fois opposés l’un à
l’autre. Cela pose-t-il problème
dans vos relations
professionnelles ?
Cela nuit-il à votre amitié ?
F. V. : Ni l’un ni l’autre. Je pense
même que c’est un plus. Pour
l’amitié, c’est bien. On se voit tous
les week-ends. Personnellement, je trouve cela agréable
d’avoir, durant le temps de travail, cette bulle d’air que m’offre
Toto, où nous pouvons discuter
d’autre chose que de la course ;
d’avoir également l’oreille d’un
copain. Après, sur le plan professionnel, c’est aussi un plus. Je
EN BREF
FRÉDÉRIC
VASSEUR
France.
47 ans.
Né le 28 mai 1968.
Ingénieur.
¢ 1996 : il fonde ASM,
écurie engagée en F3
française
et en F3Euroseries.
¢ 2004 :il s’associe
avec Nicolas Todt pour
créer ART, engagée en
GP2.
¢ 2013 :création
de Spark Racing
Technology, qui
construit les châssis
des F E.
¢ 2014-2015 : ART
est engagée en GP 3,
GP 2, Blancpain
Endurance Series et
European Le Mans
Series et DTM.
.¢ 2016 :
Débute en F1 comme
directeur de
la compétition
chez Renault.
Peter Parks/AFP
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
Les constructeurs Renault et Mercedes s’affrontent
en piste en F 1.
Stéphane Mantey/L’Équipe
Les patrons de Renault et de Mercedes, amis depuis quinze ans,
se retrouvent face à face cette saison en Formule 1.
Pourtant ils n’y voient que du positif.
crois qu’il est assez rare que des
concurrents – même si, en ce
moment, nous ne le sommes pas
trop – puissent développer ce
genre d’union. Notre amitié nous
permet d’avoir des positions
communes sur le règlement. On
peut se parler en toute franchise
car on sait que l’autre n’est pas là
uniquement pour défendre ses
intérêts. On se connaît depuis
quinze ans et nous savons parfaitement faire la différence entre le
proprement concurrentiel et le
bien commun.
T. W. : Nous avons une amitié très
saine. Il nous arrive de nous engueuler, mais on respecte toujours le point de vue de l’autre ; tu
te souviens lorsque j’ai souhaité
te refiler un pilote dont tu ne voulais pas (Vasseur rit) ! Chacun respecte l’argumentation de l’autre
et nous arrivons à trouver une solution commune.
C’est de cette manière que vous
êtes arrivés à vous entendre
sur le prêt d’Esteban Ocon
(pilote Mercedes en DTM
et pilote de réserve Renault F 1) ?
F.V. : Non, Esteban n’a rien à voir
avec notre amitié. Le projet Ocon
est bon pour Renault et Mercedes. L’amitié a sans doute aidé,
mais l’intérêt commun est passé
avant.
T. W. : Professionnellement, on se
connaît très bien. Les termes du
contrat sont rédigés rapidement.
Il n’y a pas un long ping-pong
d’échanges de propositions. Nous
faisons une liste qui est vite validée. Chacun sait ce dont l’autre a
besoin. Cela marche parce que
nous nous parlons tous les jours…
F. V. : Plus qu’à ma femme qui me
le reproche d’ailleurs. (Éclats de
rires.)
Le soir, de quoi parlez-vous ?
De la météo ou de la F 1 ?
F. V. : Nous restons deux passionnés de la course. Actuellement,
Toto m'aide énormément. Cela
fait trois, quatre ans qu’il est en
F 1. Je sais ce qu’il a vécu. C’est un
peu un guide. Cela permet
d’apercevoir la lumière au bout
du tunnel.
T. W. : Notre situation est très
semblable. Daimler a, un jour,
décidé que sa structure en F 1 de
motoriste ne fonctionnait pas.
C’est compliqué pour un grand
constructeur automobile de percevoir cela. Mais lorsque le nouveau projet a été proposé, Dieter
Zetsche (le patron) a tout de suite
validé. En revanche, les
deuxième et troisième lignes de
management ont été plus difficiles à convaincre. Cela m’a pris
beaucoup d’énergie à ce moment-là. Fred a connu ces moment délicats aussi. Mais c’est
bien que Renault ait pris cette décision de revenir en F 1. Il faut
maintenant qu’ils comprennent
que la nouvelle structure doit être
différente de l’ancienne. Pour
que l’écurie avance, il faut qu’ils
laissent les clés à Fred. Il sait
comment faire pour avancer vite.
Et bien.
Vous partagez donc vos
expériences professionnelles.
Il y a deux ans, lors de l’accrochage
Rosberg-Hamilton, à Spa,
avez-vous songé à appeler
Fred Vasseur qui avait eu
dans son écurie
29
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Formule 1
GRANS PRIX DE CHINE
TOTO WOLFF
Autriche.
44 ans.
né le 12 janvier 1972.
¢ 2009 : cet homme
d’affaires, manager de
pilotes, achète des parts
dans l’équipe Williams.
¢ 2012 : directeur
exécutif de Williams F1.
¢ 2013 : quitte
Williams pour devenir
directeur exécutif
de Mercedes GP.
Il prend des parts
dans l’entreprise.
¢ 2014, 2015 :
l’équipe décroche
les titres pilotes
et constructeurs.
”
C’est comme
un coup de pied
dans les burnes ”
Frédéric Vasseur et Toto Wolff se sont rencontrés sur un circuit
automobile. Amis depuis quinze ans, ils sont désormais rivaux en F 1,
l’un en tant que patron de Renault, l’autre de Mercedes.
de GP2 les deux hommes ?
(Vasseur rigole.)
T. W. : Je l’ai appelé plusieurs fois,
dès le dimanche, pour lui demander son avis. Fred est excellent dans ce domaine. Il arrive à
conserver l’autorité du chef
d’équipe tout en établissant une
relation de confiance avec ses
pilotes.
”
Pour Renault, c’est
mieux que Fred soit
là-bas. Mais je
préférerais qu’il soit
avec nous car il va
devenir un
adversaire coriace ”
TOTO WOLFF
Pensez-vous qu’avec la montée
en puissance de Renault,
vous risquez de perdre l’amitié
qui vous unit.
T. W. : Jamais. Notre relation est
tellement forte que rien ne peut
la briser. Lorsque Renault se battra contre nous, il y aura une bagarre. Mais nous sommes
comme deux équipes de rugby.
Sur le terrain, nous nous battons
férocement. Mais, à la fin, le respect prévaut. Et l’on part boire
une bière ensemble.
F. V. : Il est possible de faire la
part des choses. Dans le sport,
on n’est pas obligés de se tirer
dessus. Nous faisons partie
d’une même aventure, la F 1.
Si nous voulons qu’elle soit forte,
il est important que les concur-
rents soient soudés et que les positions des équipes et les choix
stratégiques viennent de l’intérêt
commun. Et nous ne pourrons
l’obtenir que par l’union des
chefs d’équipe.
Votre amitié crée-t-elle
des jalousies dans le paddock ?
F. V. : Ce serait idiot. Je ne vois pas
où est le problème…
Vous représentez deux
constructeurs et vous êtes…
F. V. : Mais la relation entre Toto et
moi n’a rien à voir avec la collaboration qui unit Renault et Mercedes. Les plates-formes industrielles entre les deux groupes
existaient avant nous.
Mais cela facilite les choses ?
T. W. : Carlos Ghosn et Dieter
Zetsche se connaissent bien depuis longtemps. Eux aussi ont développé une relation de confiance qui a d’ailleurs abouti à un
projet commun (une usine au
Mexique). Notre amitié avec Fred
soutient et renforce cette relation
entre constructeurs.
N’auriez-vous pas voulu avoir
Fred dans votre équipe ?
T. W. : Pour Renault, c’est mieux
que Fred soit là-bas. Mais je préférerais qu’il soit avec nous car il
va devenir un adversaire coriace.
F. V. : J’ai travaillé pour Mercedes
dans le DTM. On avait déjà fait la
part des choses entre l’amitié et le
professionnel. Mais, aujourd’hui,
mon projet c’est Renault. Je sais
que ce sera long, que ce sera dur.
Mais j’y arriverai ! » ¢
Après avoir appris hier
matin qu’il aurait
cinq places de pénalité
à la suite du changement
de sa boîte de vitesses
endommagée à Bahreïn.
L’Anglais partira donc,
au mieux, sixième
dimanche du Grand Prix
de Chine.
Alonso, à l’essai
SHANGHAI – Voilà quatre jours
que l’Espagnol est à Shanghai ;
quatre jours que le pilote McLaren poste quotidiennement des
photos de lui à l’entraînement.
Le message se voulait clair : sa
côte cassée, lors de son spectaculaire accident de Melbourne,
n’est plus qu’un mauvais souvenir. Et pour ceux qui ne l’auraient
pas compris, il s’est chargé hier
de le rappeler, encore et encore :
«Physiquement, je me sens prêt
à 100 %, répétait-il devant les
caméras et les micros qui se
tournaient ou se tendaient vers
lui. Si je ne l’étais pas, je n’aurais
pas fait le déplacement. »
Une seule personne, manifestement, n’a pas validé l’info : le
docteur de la FIA. Car, hier soir à
18 heures, soit plus de huit heures après sa visite médicale de
contrôle, Fernando Alonso
n’avait toujours pas reçu le feu
vert des médecins pour rouler ce
week-end en Chine. D’ailleurs, à
19 heures, lorsque le communiqué officiel tomba, l’Espagnol ne
l’avait toujours pas.
Pourtant, le document est
long. Bien long. Pour dire qu’un
pilote est apte à courir – ou non
Stéphane Mantey/L’Équipe
EN BREF
Fernando Alonso pourra disputer les premiers essais libres en Chine
au volant de sa McLaren.
– il suffirait d’une ou de deux lignes. Celui d’hier soir en compte
vingt et une. Et mieux vaut avoir,
parmi ses amis, un avocat qu’un
médecin, pour analyser ce dernier. On retiendra en substance
que Fernando Alonso est autorisé à rouler ce matin lors des
premiers essais libres (4 heures,
heure française), avant de se
soumettre à une contre-visite
médicale à mi-journée pour obtenir, enfin, la permission de
participer à ce Grand Prix de
Chine. Le double champion du
monde a réagi calmement.
Avant de connaître les résultats
de sa visite, il a pris les devants.
«Je pense qu’il est normal de me
tester au volant, lâchait-il, philosophe. La Formule 1 est un
sport à part. Après cette première séance, je pourrai dire
comment je me sens. Et les médecins pourront dire si je suis
F. F.
apte. » Ou pas…
LEWIS HAMILTON
GP DE CHINE
3/21
Circuit de Shanghai (5,451 km)
56 tours (305,066 km)
AUJOURD’HUI (*)
De 4 heures à 5h30:
essais libres 1.
De 8 heures à 9h 30:
essais libres 2.
DEMAIN
De 6 à 7 heures :
essais libres 3.
À partir de 9 heures :
qualifications.
DIMANCHE
Départ du Grand Prix
à 8 heures.
(*) Programme donné
en heure française.
Pour l’horaire local,
ajouter six heures.
PODIUM2015
1.Hamilton (GBR, Mercedes).
2.Rosberg (ALL, Mercedes)
3.Vettel (ALL, Ferrari).
CHAMPIONNAT 2016
(APRÈS 2 GP)
1. Rosberg, 50 points ;
2.Hamilton, 33 ; 3.Ricciardo
(AUS, Red Bull-Tag Heuer),
24 ; 4.Räikkönen (FIN,
Ferrari), 18 ; 5.Grosjean
(Haas-Ferrari), 18, etc.
DEMAIN NUMÉRO SPÉCIAL
30 CYCLISME
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Championnats de France
Ici, c’est les Pinot qui régalent !
Missionnés pour élaborer le parcours en ligne des prochains Championnats de France le 26 juin,
les frères Pinot ont choisi deux rudes côtes sur les terres de leur enfance. Spectacle assuré.
JEAN-LUCGATELLIER
VESOUL (HAUTE-SAÔNE) – L’endroit lui rappelle les beaux mercredis de la préadolescence.
« On se retrouvait ici à la Maison
des associations. C’était le rassemblement départemental des
minimes et cadets. » Hier aprèsmidi, à Vesoul, sous un soleil
éclatant, Thibaut Pinot (25 ans)
avait rendez-vous pour la reconnaissance du circuit de l’épreuve
en ligne des Championnats de
France, le dimanche 26 juin, trois
jours après le contre-la-montre
(49,3 km) qui l’attire particulièrement (« Beaucoup en force et
deux côtes à passer»).
On le sentait content d’être là.
« C’est une super occase pour
nous les Francs-Comtois, savoure
le leader de la FDJ, accompagné
de Francis Mourey (Fortuneo-Vital Concept), Morgan Kneisky
(Raleigh) et de jeunes talents locaux sous le maillot jaune et bleu,
frappé du lion, du Comité de
Franche-Comté. On ne reviendra
peut-être jamais en HauteSaône, alors j’ai beaucoup
d’émotion. Ce n’est pas l’objectif
d’une carrière, mais presque.
Comme cadeau ce serait trois en
un : 1. Le titre, 2. Le titre chez toi,
3.Le maillot dans le Tour.»
Vous avez beau avoir connu le
podium des Champs-Élysées (3e
en 2014) et triomphé à l’Alpe-d’Huez, quel bonheur de disputer un Championnat sur des
routes qui ont le parfum de l’enfance et réveillent tant de souvenirs ! « Quand je vais me mettre
dedans, ce sera vraiment particulier, l’ambiance est plus cha-
leureuse que sur le Tour. Pendant
la course je verrai des gens qui
me sont familiers.»
Il rappelle que «Vesoul, c’est la
plaine de la Saône », qu’il aurait
« préféré un parcours dans les
“vraies” Vosges», tout près de Mélisey (2 000 habitants) dont son
père Régis est le maire, où il vient
d’emménager dans sa nouvelle
maison. « Thibaut, c’est l’homme
du plateau des mille étangs, au
pied des Ballons», raconte ce dernier. Alors, oui, il aurait aimé se
lancer à la conquête du maillot tricolore sur son terrain de jeu habituel. «Mais, en partant de Vesoul,
on ne pouvait pas faire mieux
comme circuit, et les difficultés reviendront vite (19 tours de 13,1 km,
soit 248,9 km).»
”
Je sens déjà
l’odeur du barbecue”
THIBAUT PINOT
Il parle en connaissance de cause
puisque c’est lui et son frère qui
en sont les principaux architectes, à la demande de leur comité
régional. « On est allés en voiture
voir les bosses autour du départ,
et on a retenu celle des Quatre
Sapins », explique Julien Pinot.
Elle est placée au commencement du parcours et développe
1,5 kilomètre. Avec son altimètre,
Bernard Bourreau, le sélectionneur de l’équipe de France, énumère la dénivellation en suivant
le groupe. « 8 % au pied, 17 %, 12,
13, un tout petit passage à 5, et ça
remonte : 15, 10, 13, 14% à la fin.»
En haut, on découvre la nature
de ce Championnat champêtre,
une petite route, des vallons verdoyants. Au village de La Demie,
Coupe de France
Frédéric Mons/L’Équipe
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
des gamins agitent de petits drapeaux tricolores. Une descente
en paliers, une exploitation agricole, puis la seconde montée, le
plus souvent à 10 %. « Là, je sens
déjà l’odeur du barbecue, rigole
Thibaut Pinot. Si je ne cours pas,
c’est ici que je m’installe. » C’est
ici aussi que s’achève la première
partie du circuit avant une longue
et légère descente, puis un faux
plat descendant qui vous propulse sur Vesoul, où un rondpoint à l’entrée de la ville sera
rasé dans la ligne droite précédant l’arrivée.
« Bien s’économiser au début,
ne pas se faire piéger après, note-
t-il. À la première bosse, les gars
s’accrocheront, et la deuxième
fera mal. Je pense que tout le
monde sera sur le petit plateau
(39 × 23-28). J’ai toujours 36 × 28
à l’entraînement, j’étais content
de l’avoir aujourd’hui (hier). S’il y
avait 200 kilomètres, je dirais
que le circuit ne me convient pas,
mais après 250 bornes il peut
être très dur, usant, et le dénivelé
est conséquent. » Il s’interrompt
pour tapoter sur le clavier de son
téléphone et glisse : « Environ
4 200 mètres (de dénivellation),
l’équivalent d’une bonne petite
étape de montagne. » Le mot
magique… ¢
Thibaut Pinot (à gauche, avec le
maillot de la FDJ), hier, pendant
la reconnaissance
du parcours en ligne
des prochains Championnats
de France.
50 KM
VESOUL
MULHOUSE
MÉLISEY
BELFORT
BESANÇON
PONTARLIER
SUISSE
Sirotti/Icon Sport
Daniel McLay a réglé le peloton au sprint, hier, pour s’imposer
à Denain.
DENAIN (NORD) – Daniel McLay, le
Britannique de l’équipe FortuneoVital Concept, s’est imposé au sprint
lors du Grand Prix de Denain,
sixième manche de la Coupe de
France. La surprise n’a pas été forcément de taille dès lors que l’on savait
que les principaux sprinteurs du peloton avaient décidé de faire l’impasse sur une épreuve qui, pratiquement depuis sa création, ne connaît
pas d’autre lauréat qu’un spécialiste
de l’emballage final.
Les Nacer Bouhanni, vainqueur
ces deux dernières années, Arnaud
Démare, lauréat en 2013, ou encore
Bryan Coquard, ne viendront pas se
plaindre lorsqu’il sera annoncé que
ce Grand Prix de Denain, inscrit
auprès de l’UCI au niveau barème
« hors catégorie », offre désormais
davantage de points que certaines
épreuves en France ou à l’étranger.
Finalement, au terme d’un sprint
massif, McLay n’a pas volé sa victoire
devant le Français Thomas Boudat
et le Belge Kenny De Haes. Un succès qui donne de l’air à son équipe,
invitée sur le prochain Tour de
France, qui n’avait à son actif que
les victoires d’Eduardo Sepulveda
sur le Tour de San Luis et de Yauheni
Hutarovich au Tour du Gabon.
« Je suis plutôt rapide mais pas un
sprinteur pur, alors il faut croire que
j’ai eu de la chance aujourd’hui »,
disait-il humblement.
M. M.
EXPRESSO
iCoup de patin sur les
freins à disque. L’UCI a décidé
GP DE DENAIN
McLay a fait de son mieux
i
CLASSEMENTS
Classement général : 1. McLay
(GBR, Fortuneo-Vital Concept) en
4h29'23''; 2.Boudat (Direct Énergie) ; 3. Dehaes (BEL, WantyGroupe Gobert) ; 4. Planckaert
(BEL, Wallonie-Bruxelles); 5.Manzin (FDJ); 6.Venturini (Cofidis); ...
9.B.Alaphilippe (Équipe Cycliste
Armée de terre); 10.Chetout (Cofidis) ; 11. Barbier (Roubaix-Lille
Métropole) ; 18. Dumoulin (AG2R
La Mondiale) t.m.t.
COUPE DE FRANCE 2016 (après
6 manches sur 16) : 1. Planckaert (BEL, Wallonie Bruxelles), 112
points ; 2. Barbier (Roubaix-Lille
Métropole), 56 ; 3. Coquard (Direct
Énergie), 56.
Classement des jeunes : 1. Barbier
(RLM), 56 pts ; 2. Coquard (Direct
Énergie), 56 ; 3. Chétout (Cof), 55.
Par équipes : 1. Armée de terre,
32 pts ; 2. Cofidis, 31 ; 3. FortuneoVital Concept, 28. Prochaine manche : Tour du Finistère (16 avril).
de suspendre, avec effet
immédiat, l’expérimentation des
freins à disque sur les épreuves
sur route. Cette décision fait
suite à une demande de
l’association internationale des
groupes cyclistes professionnels
(AIGCP) et de l’association des
cyclistes professionnels (ACP)
après l’incident survenu lors du
récent Paris-Roubaix où
l’Espagnol Fran Ventoso avait été
profondément entaillé au niveau
d’un tibia en percutant sur chute
un vélo équipé de ce nouveau
matériel. Une marche arrière
normale de la part de l’UCI
puisqu’elle implique un coureur
d’une équipe du World Tour, mais
qui pourrait poser problème par
rapport à la Fédération mondiale
de l’industrie du sport (WFSGI)
qui a investi plusieurs millions
d’euros dans ce début
d’expérimentation.
OMNISPORTS 31
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
En brèves
TRÈS
COURT
o
Le gardien Cristobal Huet a quitté la Suisse mardi pour rejoindre le groupe France.
Depuis leur arrivée mardi à Amiens, les Bleus s’entraînent au Coliseum, la patinoire des Gothiques,
équipe de Ligue Magnus. Ce soir (20 heures), ils y
affronteront le Danemark (15e nation mondiale),
en match préparatoire au Championnat du monde
(6-22 mai en Russie). « C’est une très bonne
équipe, rapide, technique, assez physique, avec
une bonne possession du palet, remarque le sélectionneur Dave Henderson. Comme nous, ils ne
sont pas au complet. »
Les Championnats nationaux se finissant les uns
après les autres, la France (12e nation mondiale)
a commencé à récupérer ses « étrangers », comme
le gardien Cristobal Huet (Lausanne). « C’est l’in-
certitude pour Pierre-Édouard Bellemare (Philadelphie) et Antoine Roussel (Dallas) qui commencent les play-offs de NHL, reprend Henderson.
S’ils perdent après quatre matches, nous les récupérerons vers le 25-27 avril. Mais s’ils vont au bout,
ils seront libres en juin, après le Mondial ! » Ce soir,
l’entraîneur national continuera ses essais : « Il faut
qu’on trouve les blocs d’attaquants et de défenseurs, qu’on voie qui peut jouer ensemble, tout en
continuant l’évaluation des joueurs. Car si certains
sont assurés d’aller au Mondial, d’autres doivent
gagner leur place. » Souffrant du genou, le défenseur Florian Chakiachvili sera laissé au repos.
A.-A.F.
Chamonix et Morzine-Avoriaz fusionnent
LIGUE MAGNUS Les Chamois de Chamonix et les
Pingouins de Morzine-Avoriaz, respectivement
dixièmes et treizièmes de la saison régulière (Morzine s’est maintenu en remportant le barrage), ne
formeront plus qu’un. Face aux exigences de la Fédération (nouveaux statuts) et de la nouvelle for-
Sintès ira aux Jeux
Le fleurettiste Victor Sintès a assuré sa qualification pour les JO à Rio. Champion du monde
par équipes 2015 avec la France et tireur algérien depuis le 1er mars, il s’est aisément imposé
lors du tournoi de qualification olympique de
la zone Afrique, hier à Alger. « Je ressens une
immense satisfaction par rapport au contexte
de ces dernières années », a notamment assuré Sintès (35 ans). L’escrimeur avait été viré
de l’INSEP et écarté de l’équipe de France en
2013 pour avoir critiqué le staff des Bleus.
CNOSF
Tardif chef de mission
Le CNOSF a désigné Luc Tardif, président de
la Fédération française de hockey sur glace,
comme chef de mission de la délégation française pour les Jeux d’hiver 2018 à Pyeongchang, en Corée du Sud. Le CNOSF a par
ailleurs acté le processus inédit de désignation du porte-drapeau des prochains JO de
Rio (5-21 août) par ses pairs. Chaque fédération olympique choisira une ambassadrice et
un ambassadeur. Les athlètes désignés éliront, parmi les volontaires, celle ou celui qui
sera le porte-drapeau. Le vote interviendra
en juillet.
R. P.
A.-A.F.
Lutte
Noumonvi vise Rio
Alexis Reau/L’Équipe
Escrime
mule du Championnat (44 matches au lieu de 26)
pour la saison prochaine, ils ont estimé nécessaire
de se réunir pour former un club capable de jouer
les premiers rôles. La FFHG doit désigner prochainement un douzième club en Ligue Magnus.
TOURNOI DE QUALIFICATION OLYMPIQUE D’aujourd’hui à dimanche, Zrenjanin (Serbie) accueille le premier des trois
tournois de qualification olympique. Suivront ceux
d’Oulan-Bator (Mongolie, 22-24 avril) et d’Istanbul (Turquie, 6-8 mai). Des rendez-vous où il conviendra de
monter sur le podium pour décrocher un billet pour les
Jeux de Rio. Voire d’accéder à la finale, pour ce qui est
d’une épreuve initiale où combattront Mélonin Noumonvi (85 kg, notre photo), champion du monde 2014, et
Artak Margaryan (66 kg), en lutte gréco-romaine. Zoheir
el-Ouarraqe (57 kg) sera le seul « libre » en lice ; Cynthia
Vescan (75 kg), l’unique femme engagée. Opéré de la
hanche droite au début de l’année, le gréco Tarik Belmadani (60 kg) jouera sa sélection sur l’ultime compétition.
Pour l’heure, seul Zelimkhan Khadjiev (lutte libre, 74 kg),
cinquième des derniers Mondiaux, a son sésame pour le
Brésil en poche.
BEACH-VOLLEY
Rude journée
pour les Français
Battus, hier matin, par
les Américains HydenBourne (21-16, 21-19),
Edouard Rowlandson et
Youssef Krou se sont
qualifiés pour les
seizièmes de finale de
l’Open chinois de
Xiamen. De leur côté,
Alexandra Jupiter et
Laura Longuet ont perdu
leur deux premiers
matches et joueront leur
qualification aujourd’hui
contre les Japonaises
Take-Mizoe.
PENTATHLON
MODERNE
Deux en finale
Les Françaises Julie
Belhamri et Marie Oteiza
se sont qualifiées hier à
Kecskemét (Hongrie)
pour la finale de l’étape
hongroise de la Coupe
du monde prévue
demain. Pierre Dejardin,
Grégory Flayols,
Alexandre Henrard et
Gauthier Romani
tenteront aujourd’hui
d’aller chercher leur
ticket pour la finale
hommes.
TOUS
LES MATCHES
CLASSEMENTS
ET RÉSULTATS
PAGE
27
Yoka parmi les pros
Hier au siège de Canal +, le promoteur Sébastien Acariès et le
directeur des sports de la chaîne
Thierry Cheleman ont officialisé
le retour de la boxe sur la chaîne
cryptée. Le 20 mai, la chaîne diffusera en direct le Championnat
WBA des lourds-légers opposant
le Congolais de Calais Youri Kalenga (28 ans, 22 victoires, 2 défaites) au cubain de Miami Yunier Dorticos (30 ans, 20
victoires dont 19 avant la limite).
Le Lyonnais Michel Soro (28 ans,
27 victoires, 1 défaite, 1 nul) sera
opposé au Canadien Brandon
Cook (29 ans, 16 victoires). Mais
la véritable surprise au palais des
sports de Paris sera de voir au
milieu des pros le Français Tony
Yoka, sacré champion du monde
amateurs 2015 des super-lourds.
À trois mois des JO, Yoka combattra en 6 rounds de trois minutes dans les règles de l’APB, la
version pro de la Fédération internationale de boxe amateur
(AIBA) qui envisage d’autoriser la
présence de boxeurs pros cet été
à Rio.
K.B.I.
Natation
Australie : Horton et Campbell express
Les sélections australiennes se sont achevées hier à Adelaïde par une
nouvelle pluie de perfs. Sur 1 500 m, Mack Horton (notre photo) est devenu le nageur le plus rapide de l’année, et le deuxième de l’histoire en
Australie (derrière la légende Grant
Hackett) en 14’39’’54. Sur 50 m, Cate
Campbell a frôlé le record du monde du
50 m (23’’73 par Britta Steffen en combinaison). Avec 23’’84, elle possède désormais le meilleur chrono hors combinaisons de tous les temps. Comme
sur 100 m, elle partira à l’assaut du titre
olympique avec sa sœur cadette,
Bronte, championne du monde en titre
du 50 m, et deuxième en 24’’24. Enfin,
un 4 x 100 m a été organisé pour permettre à l’Australie, 13e des Mondiaux
2015, de se qualifier pour les JO. James
Roberts, Kyle Chalmers, James
Magnussen et l’ébouriffant Cameron
McEvoy (47’’22 lancé) ont signé un
3’12’’26 qui leur garantit une place à
Rio. Ils y seront de sérieux adversaires
des Français, tenants du titre.
Tennis de table
Brest attend Mattenet
CHAMPIONNATS DE FRANCE Même
amputés de deux des trois
meilleurs Français au classement
mondial (Simon Gauzy et Emmanuel Lebesson) et des deux
meilleures femmes (Li Xue et Carole Grundisch), pour cause de
tournoi de qualification olympique en Suède, les Championnats
de France débutent aujourd’hui à
l’Arena de Brest. Les deux finalistes hommes de l’an passé sont là.
En 2015, Adrien Mattenet avait
sauvé six balles de match contre
Stéphane Ouaiche avant de remporter son premier titre. Côté féminin, un nom se détache, Yuan
Jia Nan, tenante du titre.
P.Co.
Boxe
Trois Français aux Jeux ?
TOURNOI DE QUALIFICATION OLYMPIQUE Si Sofiane Oumiha (– 60 kg, notre photo), Christian M’Billi (–75 kg) et Paul Omba (– 91 kg)
battent respectivement le Turc Gokcek, le
Britannique Fowler et l’Ukrainien Manukian, aujourd’hui en demi-finales du tournoi de qualification olympique à Samsun
(Turquie), ils seront à Rio. « Le Turc est largement à la portée de Sofiane, plus rapide
et plus mobile, commente l’entraîneur, John
Dovi. Quant à l’Anglais, il a été battu deux
fois en deux combats par Christian, mais ça
reste un bon boxeur qui frappe. Enfin,
l’Ukrainien est médaillé de bronze au Mondial, mais pas inaccessible. La puissance de
Pierre Lahalle/L’Équipe
Alain Grosclaude/L’Équipe
Les Bleus défient le Danemark
Boxe
David Mariuz/AFP
HANDBALL
Euro 2018 : les Bleus
fixés
Le tirage au sort des
qualifications de l’Euro
2018 a offert hier trois
adversaires abordables
aux Bleus : la Norvège, la
Lituanie et la Belgique.
Les matches se
dérouleront du
2 novembre au 18 juin
2017. Les deux premiers
seront qualifiés pour la
phase finale, organisée
en Croatie (12-28 janvier
2018).
Hockey sur glace
frappe de Paul devrait le mettre en difficulté, mais il ne faut pas qu’il fasse d’erreur. »
A.-A.F.
EXTRA
« POUPOU »
À TRAVERS
LES ÂGES
20 ANS
LA RÉVÉLATION
Voilà trois ans déjà qu’il a remporté
sa première course, en mars 1953,
le prix de la Quasimodo à Saint-Léonardde-Noblat. Mais, en 1956, c’est le grand
tournant de sa vie. En qualité de meilleur
coureur régional, il est invité à participer
au fameux Bol d’Or des Monédières,
à Chaumeil, un critérium prestigieux
disputé en Corrèze où il côtoie
les grandes vedettes internationales.
Si Raphaël Géminiani l’emporte,
il est le seul à répondre à une attaque
de Louison Bobet dans la côte du circuit.
À l’arrivée, le triple vainqueur du Tour
(1953, 1954, 1955) demande
à l’organisateur, le célèbre accordéoniste
Jean Ségurel, qui est donc
ce «phénomène» que le public local
appelle «la Pouliche». «À vingt ans,
j’étais aussi fort que cinq ou six ans plus
tard. Je pense que j’aurais pu faire le Tour
de France sans problème», estime
aujourd’hui Poulidor. Mais, en 1956,
s’il suscite de grands espoirs et prend
conscience que le vélo peut être un
moyen de gagner de l’argent, c’est aussi
l’année du service militaire. En raison
des événements d’Algérie, il part
pour vingt-neuf mois sous les drapeaux.
30 ANS
LA RÉSIGNATION
En 1966, Jacques Anquetil,
son grand rival, fait ses adieux au Tour,
non sans avoir la certitude que son
partenaire Lucien Aimar va l’emporter,
aux dépens de Poulidor (3e).
Le Limousin a déjà manqué l’occasion
l’année précédente, lorsqu’il a
sous-estimé un jeune champion italien
néophyte, Felice Gimondi, qui a remplacé
au pied levé un certain Polidori, forfait.
Cette défection d’apparence anecdotique
a peut-être indirectement empêché
Poulidor de gagner le Tour. Suprême
ironie du sort, l’origine du nom Poulidor
proviendrait d’un ancêtre italien qui se
serait appelé Polidori ! Quoi qu’il en soit,
«Poupou» a peut-être laissé passer
sa chance dans ces années charnières
de la trentaine. Après Anquetil,
Eddy Merckx va bientôt arriver…
40 ANS
LA CONTINUATION
Merckx n’est déjà plus Merckx en 1976,
mais Poulidor est toujours là. À plus
de quarante ans, il va encore monter
sur le podium du Tour, troisième derrière
Lucien Van Impe et Joop Zoetemelk.
«Je sentais que j’étais limité», avouet-il, mais il réalise quand même une très
belle montée du Puy-de-Dôme, douze
ans après son coude-à-coude légendaire
avec Anquetil. Cela le remet dans le jeu
pour le podium dont il va chasser
Raymond Delisle pour neuf secondes,
à la faveur du bref chrono du dimanche
matin sur les Champs-Élysées! Ph. Bo.
Vintage
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
ANNIVERSAIRE
80
ANS
POULIDOR
SERA TOUJOURS «POUPOU»
Le champion de la popularité fête ses quatre-vingts ans
aujourd’hui. Et il est toujours entouré de l’affection du public.
PHILIPPE BOUVET
« Sans le vélo, mon horizon n’aurait pas
dépassé la haie d’un champ dans le Limousin », a coutume de dire Raymond
Poulidor. Bien au-delà, il est devenu le
champion de la France profonde, même si
elle fut un moment coupée en deux, les
Anquetilistes, d’un côté, et les Poulidoristes, finalement plus nombreux, de l’autre.
Comme une sorte de lutte des classes dans
la France paisible et laborieuse des années
1960 et 1970, où beaucoup se reconnaissaient dans ce coureur qui semblait connaître les emmerdes ordinaires de Monsieur Tout-le-Monde.
Sans parler du palmarès, son horizon a
donc dépassé de bien loin tout ce qu’il
aurait pu imaginer, mais il est pourtant
resté auprès de son arbre, ou presque,
puisque, natif de la Creuse, il demeure
toujours tout près de là, à Saint-Léonardde-Noblat, en Haute-Vienne, qu’il traversera l’été prochain dans la caravane du
Tour de France, qu’il n’a pour rien au
monde jamais manqué. C’est à quelques
kilomètres, à Limoges, que ses amis organisent aujourd’hui une petite fête pour célébrer les quatre fois vingt ans de celui qui
reste aussi le champion de la popularité. Et
elle a largement survécu à sa carrière
puisque, à ce jour, la moitié de son existence s’est écoulée depuis qu’il est descendu de vélo, à quarante ans passés. «Ce
qui m’étonne le plus, c’est quand des petits
enfants viennent me demander un autographe. Je leur dis: “Mais tu ne me connais
pas ! ” Et ils me répondent : “Mais si, c’est
mon papy qui m’a parlé de toi… ” » Il n’est
pas rare que Raymond Poulidor soit ainsi
invité à un anniversaire, dans une de ces
familles françaises où l’affection que le
public lui porte va de génération en génération.«Je reçois un tas de courrier, je suis
toujours demandé, mais je ne peux pas
être partout…»
Un tel attachement, probablement unique dans tout le sport français, «c’est surprenant et personne ne se l’explique »,
dit-il. Pourtant, toute sa vie, Raymond
Poulidor restera troublé par cette prémonition : « Quelqu’un de cette maison deviendra célèbre», avait prédit dans sa jeunesse une espèce d’oracle qui parcourait
les campagnes et avait frappé un jour à la
porte de la ferme familiale. Et c’est vrai
qu’il n’y a pas vraiment d’explication rationnelle à cette célébrité inscrite à ce
point dans la durée, même si cette gloire
sans Maillot Jaune, la malchance, la com-
passion pour l’éternel second et cette longévité qui redonna le moral à toute une
tranche de population en sont les ingrédients de base.
SON MÉTIER
FUT D’ÊTRE POULIDOR
Une fois sa longue carrière achevée, souvent les gens posèrent la question : « Mais
que fait Poulidor ? » En vérité, même s’il
donna son nom à une marque de cycles et
fut l’ambassadeur de différents sponsors, il
n’eut jamais d’autre métier que celui d’être
Poulidor. Et de répondre aux excès de sa
légendaire « poupoularité », selon le bon
mot d’Antoine Blondin.
« Cette popularité m’a rendu un mauvais service, reconnaît-il, conscient qu’il
n’a jamais été dévoré par l’ambition, mais à
quoi bon? Je ne me suis jamais levé le matin en pensant à la victoire. J’étais heureux
comme ça. Le Maillot Jaune, c’est un regret
pour mes supporters, mais, moi, je ne serais pas plus riche ni plus heureux.»
Ce Maillot Jaune qu’il n’a jamais porté,
fût-ce un seul jour, c’est tout de même le
comble. Mais bien avant que la publicité ne
fasse appel à des tas de créatifs, il y eut ce
slogan génial pour un spot tourné en 1971.
« On trouve tout à la Samaritaine », pouvait alors assurer « Poupou » tout sourire
en ressortant du grand magasin avec l’habit qu’il n’avait jamais porté sur le Tour…
Dans une sorte de pied de nez à l’histoire, c’est bien lui aussi qui est, depuis
quinze ans, l’ambassadeur de LCL, la banque qui parraine le Maillot Jaune. «C’est un
petit clin d’œil, convient Sophie MoresséePichot, l’ancienne championne olympique d’escrime devenue responsable de
communication de LCL. Je suis toujours
bluffée. Une disponibilité comme celle-là,
ça n’existe plus. La veille de Paris-Roubaix, à Compiègne, nous avions prévu un
tirage spécial de photos, et il en a signé
mille cinq cents, parfois en mettant le prénom, et il y avait toutes les générations.
Il m’a dit que, tant qu’il avait la santé,
il viendrait sur le Tour, et je ne me pose pas
la question d’un successeur.» Les séances
d’autographes au village-départ ne lui pèsent pas, au contraire. « C’est le jour où je
n’en signerai plus que cela m’embêtera…»
Et, à quatre-vingts printemps, sa vie est
bien remplie. Quand vient le début de saison, il retrouve ses amis de l’Étoile de Bessèges jusqu’au Tour du Haut-Var, avec de
mémorables parties de cartes en soirée.
L’été, c’est le Tour. Le reste du temps, il parcourt encore la France, d’un supermarché
à l’autre, pour dédicacer les bouquins qui
ont été écrits sur sa destinée hors du commun. « Il m’arrive d’en signer deux cents
par jour!»
Cette reconnaissance du public, c’est sa
vie, on pourrait dire maintenant toute sa
vie. « Si un jour on ne me reconnaît plus,
avoue-t-il sans fausse coquetterie, je serais malheureux. » Mais Raymond Poulidor coule des jours heureux. ¢
ENBREF
80 ans
Professionnel
de 1960 à 1977.
Ses équipes :
Mercier-BP Hutchinson
(1960-1969) ; FagorMercier (1970-1971) ;
Gan-Mercier (19721976) ; Miko-Mercier
(1977).
Une longue
et belle
carrière
L’Équipe
32
RAYMOND POULIDOR est
né le 15 avril à MasbaraudMérignat, dans la Creuse,
cinquième garçon d’une
famille de métayers.
Ses frères André et Henri
participent à des courses
cyclistes régionales.
Henri remporte d’ailleurs
la première course à laquelle
Raymond participe, en 1952,
à Saint-Moreil, et dont
il se classe 6e. Sa première
victoire est signée en mars
1953 à Saint-Léonard-deNoblat (Haute-Vienne),
où il réside toujours.
33
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Vintage
ANNIVERSAIRE
0
L’ÉTERNEL SECOND
A BEAUCOUP GAGNÉ
Raymond Poulidor
n’a jamais porté,
Ses principales victoires:
Champion de France 1961
Milan-San Remo 1961
Flèche Wallonne 1963
GP des nations c.l.m. 1963
Tour d’Espagne 1964
Super Prestige Pernod
(officieux Championnat
du monde aux points) 1964
Critérium national 1964, 1966,
1968, 1971, 1972
Critérium du Dauphiné 1966,
1969
Paris-Nice 1972, 1973
7 étapes du Tour de France
fût-ce un seul jour,
le Maillot Jaune.
2
Connu comme
l’éternel second,
il a terminé trois fois
deuxième du Tour
de France (1964, 1965,
1974). Joop Zoetemelk
a terminé plus souvent
que lui à cette place
(6 fois).
8
C’est le recordman
du nombre des podiums
sur le Tour de France.
Bernard Papon/L’Équipe
14
DÉBUTS MALCHANCEUX
Ses débuts dans le Tour,
en 1962, semblent marqués
du sceau de la malchance
puisqu’il le court avec
un poignet plâtré, à la suite
d’une chute à l’entraînement.
Il se classe néanmoins 3e
derrière Jacques Anquetil
et Joseph Planckaert.
Roger Krieger/L’Équipe
MILAN-SAN REMO est
sa première grande victoire
en 1961, année où il devient
également champion
de France. (Photo ci-dessus.)
Championnat du monde
au Nürburgring remporté
par l’Allemand Rudi Altig,
équipier de marque de Jacques
Anquetil, qui est 2e, Poulidor 3e.
OCCASIONS MANQUÉES
Entre 1965 et 1968, Poulidor
manque sa chance dans le
Tour. En 1965, la révélation de
Yuzuru Sunada/Presse Sports
Pays-Bas, est plus que prometteur : champion du monde de cyclo-cross Élite à vingt
ans en 2015 alors qu’il pouvait courir encore chez les Espoirs, titré aussi en cyclocross comme sur la route en juniors. Il se
donne encore deux ou trois ans avant de
passer franchement sur la route où il suscite déjà des promesses.
Raymond Poulidor était retiré des pelotons depuis dix-huit ans quand il est né,
alors «je ne connais pas tous les détails de
sa carrière, reconnaît Mathieu à propos de
son grand-père. Je sais qu’il était souvent
deuxième, mais il a gagné aussi très beau-
Raymond Poulidor voit rarement courir
son petit-fils Mathieu Van der Poel,
que l’on dit surdoué.
coup (sic)… Et j’ai vu sur YouTube son
grand duel avec Jacques Anquetil au PuyPh. Bo.
de-Dôme…»
Felice Gimondi se fait à ses
dépens ; en 1966, Anquetil et
l’équipe Ford piègent Poulidor
et favorisent la victoire
de Lucien Aimar. En 1967,
sous le maillot de l’équipe
de France, il se met au service
de Roger Pingeon, et, en
1968, alors que la victoire lui
paraissait promise dans le
Tour gagné par Janssen, il est
renversé par une moto sur
la route d’Albi et abandonne.
APRÈS ANQUETIL,
MERCKX
Après avoir affronté Anquetil,
Poulidor, comme tout
le peloton, subit le joug
de Merckx. Cela ne l’empêche
pas de créer la sensation en
renversant le Belge dans la
montée du final du col d’Èze
L’anniversaire
de Raymond Poulidor
est fêté, aujourd’hui,
par plus d’une centaine
de convives, parmi
lesquels des invités
«surprises».
Au programme, un
déjeuner au Café littéraire,
un restaurant de Limoges,
et une soirée organisés
à l’initiative de l’ARPAD
(Amis de Raymond
Poulidor et d’André
Dufraisse, cinq fois
champion du monde
de cyclo-cross
entre 1954 et 1958).
L’Équipe
DUEL
La rivalité avec Anquetil atteint
son paroxysme sur le Puyde-Dôme, en 1964, dans un
coude-à-coude mémorable
(photo ci-dessous), mais le
Normand au point de rupture
sauve quand même son
Maillot Jaune. Deux ans plus
tard, ils se sabordent dans le
L’Équipe
L’OISEAU RARE
Déjà reconnu comme
un excellent coureur régional,
c’est au retour de ses
obligations militaires,
qui ont duré vingt-neuf mois,
qu’il éclate vraiment,
en 1959. Il impressionne
Bernard Gauthier, l’un des
meilleurs Français de
l’époque, à l’occasion du Prix
de Peyrat-le-Château,
où Poulidor est seulement
devancé par l’ancien
vainqueur du Tour d’Espagne
Jean Dotto. Bernard Gauthier
le recommande à Antonin
Magne, et le présente
comme «l’oiseau rare».
Il passera pro chez Mercier,
en 1960, qui sera sa seule
équipe en dix-huit ans
de carrière.
les Van der Poel vivent à la frontière belgonéerlandaise et ils sont surtout spécialistes
du cyclo-cross. David, vingt-trois ans, a
plutôt les traits du côté Poulidor, la bouille
un peu ronde, d’un tempérament tranquille, et c’est un coureur de bonne valeur.
Mathieu, vingt et un ans, est le portrait craché de son père, Adrie, et c’est le surdoué.
«Il est terrible! C’est un phénomène, il sait
tout faire, s’extasie Poupou. Pour moi, il est
capable de gagner le Tour de France…» On
n’en est pas là, mais c’est vrai que Mathieu
Van der Poel, qui parle français mais défend comme son frère les couleurs des
entre 1962 et 1976
avec une impasse (1971)
et deux abandons
(1968, 1973).
FESTIVITÉS
L’art d’être grand-père
Ils ont de qui tenir ! David et Mathieu Van
der Poel sont les fils d’Adrie, l’ancien
champion néerlandais vainqueur du Tour
des Flandres (1986), de Liège-BastogneLiège (1988) et champion du monde de
cyclo-cross (1996). Mais les jeux de mots
vont bon train (Van der Poulidor…) puisque leur mère, Corinne, est la fille de Raymond Poulidor, et donc ils sont les petitsfils de «Poupou».
Trop occupé, le grand-père n’a pas souvent l’occasion d’aller les voir courir.
«Deux ou trois fois par an, quand je monte
chez ma fille pour Noël », précise-t-il, car
Le nombre
de ses participations
au Tour de France
pour gagner Paris-Nice
en 1972 et récidiver en 1973.
Dans le Tour 1974,
il met encore en difficulté
le « Cannibale » et remporte
l’étape du Pla d’Adet.
LA QUARANTAINE
RAYONNANTE
Il a plus de quarante ans
quand il monte une dernière
fois sur le podium du Tour
1976 (3e), et met un terme
à sa carrière dans un cyclocross le 25 décembre 1977
(photo ci-dessus).
POULIDOR TOUJOURS
Depuis lors, sa popularité
ne se dément pas et il est
notamment l’ambassadeur
de LCL, parrain du Maillot
Jaune qu’il n’a jamais porté.
Ph. Bo.
34
EXTRA
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Éco-médias
40 000
Le nombre de litres de jus
d’orange Pressade distribués
lors du Tour de France
(2-24 juillet). Fournisseur officiel de l’épreuve,
la marque intègre la caravane avec quatre véhicules
aux couleurs de sa gamme bio. C’est la troisième marque
du groupe britannique Britvic, après Teisseire et Fruit Shoot,
à rouler pour la Grande Boucle.
40,236 Mds€
Le chiffre
d’affaires 2015
d’Orange,
partenaire international et fournisseur de services de
télécommunications de l’Euro 2016, qui a recruté Zinédine Zidane
pour sa campagne de communication. Le groupe va également intégrer
le club des sponsors du comité de candidature de Paris 2024
moyennant un ticket d’entrée de 2 M€.
Esprit bleu, es-tu là ?
Le magazine des équipes de France fête aujourd’hui,
sur L’Équipe 21 (12h30), son centième numéro
avec les footballeuses à Clairefontaine.
200
Les modèles de vélos commercialisés
par Bike +, la nouvelle enseigne
du groupe Go Sport (Courir, Twinner),
pour des prix allant de 89 € pour les cycles enfants
à 10 000 € pour les plus techniques. Cinq magasins
ont déjà ouvert à Paris, Bagnols-sur-Cèze, Les Angles,
Pontivy et Rennes ; d’autres verront le jour
dans les prochains mois.
FONDATEUR: Jacques Goddet
Direction, administration, rédaction
et ventes: 4, cours de l’Île-Seguin,
92102 Boulogne-Billancourt.
BP 10302. Tél.: 01-40-93-20-20
L’ÉQUIPE Société par actions
simplifiée. Siège social: 4, cours
de l’Île-Seguin, 92102 BoulogneBillancourt BP 10302
PRÉSIDENT: Intra-Presse
représentée par Marie-Odile Amaury
Principal associé: SAS Intra-Presse
DIRECTEUR GÉNÉRAL,
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION:
Cyril Linette
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION:
Jérôme Cazadieu
VENTE AU NUMÉRO:
Étienne Garnier/L’Équipe
Laura Georges
répond
aux questions
du journaliste
placé dans
son dos,
une séquence
traditionnelle
d’« Esprit
bleu ».
Tél: 01-40-93-21-85
[email protected]
SERVICE ABONNEMENTS:
Tél.: 01-76-49-35-35.
Fax: 01-58-61-01-37.
69/73, bd Victor Hugo,
93585 Saint-Ouen Cedex
E-mail : [email protected]
FRANCE MÉTROPOLITAINE:
Lundi à samedi, 6 mois: 204€
postés; 180€portés;
1 an: 396€ postés;
348€ zones portés.
Lundi à dimanche, 6 mois:
234€postés; 192€portés;
1 an: 456€postés; 396€ portés.
ZONES PORTÉES
ET ÉTRANGER: nous consulter
IMPRESSION:
fessionnel des sportifs. «Il y a beaucoup de kinés et
de professeurs d’EPS parmi eux, mais on a aussi
assemblement des Bleues à Clairefon- trouvé un dentiste avec le véliplanchiste Pierre
taine, la semaine dernière. En marge de Le Coq ou encore une chargée de relations chez
l’interview qu’elle accorde à L’Équipe 21, L’Oréal avec l’épéiste Maureen Nisima», énumère
Laura Georges s’enquiert des résultats de Jérôme Weibel, qui fut dans sa première vie memDenis Gargaud, qui bataille alors à Pau bre de l’équipe de France de fleuret.
pour les sélections olympiques de canoë.
En trois années d’existence, Esprit bleu a mis en
Une curiosité spontanée qui tombe à point avant plus d’une centaine de disciplines dont une
nommé. La défenseuse centrale des Bleues, déjà bonne moitié de sports olympiques. Une exposition
qualifiées pour Rio, est interrogée dans le cadre qui est la raison d’être première du projet. « Esprit
d’Esprit bleu, le magazine hebdomadaire des équi- bleu, c’est aussi le slogan officiel depuis cinq ans de
pes de France, diffusé depuis trois ans sur l’équipe de France olympique, développe Soria ZiL’Équipe 21 et coproduit avec le CNOSF, le comité delkhile, en charge du partenariat au CNOSF. Mais
olympique français. «C’est le signe qu’il y a une vraie l’objectif du magazine que nous avons imaginé avec
communauté entre les équipes de France, quel que Éric Hannezo en 2013 est plus généralement de méque soit le sport, souligne Jérôme Weibel, le produc- diatiser les sports qui n’ont pas vocation à être diffuteur du programme. Les athlètes se
sés en direct.Et pourquoi pas aussi de
suivent les uns après les autres,
susciter des vocations en initiant les
surtout en année olympique.»
athlètes à l’animation télé.» Chaque
Programmé aujourd’hui à
magazine est en effet présenté par
12 h 30 en première diffusion, le Le nombre de numéros
un(e) athlète qui lance les sujets face
centième numéro d’Esprit bleu
caméra. Pour la 100e, tournée à Claid’Esprit bleu tournés
met cette semaine à l’honneur
refontaine, c’est au tour des joueuses
depuis le lancement
l’équipe de France masculine de du magazine en mai 2013.
de l’équipe de France de football de
water-polo, qui vient de gagner
jouer les animatrices. « Ne vous inson billet pour Rio, le spécialiste de
quiétez pas, c’est comme apprendre
dressage Pierre Volla, le champion
une récitation », les rassure Jérôme
de France de triple saut Harold Le nombre de sports,
Weibel. Kadidiatou Diani, Kenza Dali,
olympiques
Correa, et Hugues Obry, l’entraîJessica Houara et Kelly Gadea n’ont
et non olympiques,
neur de l’équipe de France d’épée.
que quelques secondes pour apprenreprésentés en trois ans
Une distribution éclectique dédre leur texte, mais elles s’en sortent
d’émission.
clinée sur vingt-six minutes sous
plutôt bien. Dernière à passer devant
plusieurs formes : une interview
les caméras, Camille Abily y trouve
décalée où le journaliste pose ses
même du plaisir. « Mais bon, c’est
questions dans le dos de l’athlète, Le total de diffusions
quand même plus facile de répondre
un entraînement décrypté grâce à du magazine chaque
à des questions », sourit la Bretonne.
semaine sur L’Équipe 21, La preuve en images avec le bêtisier
plusieurs caméras embarquées,
une immersion en compétition et accessible aussi en replay
des meilleurs ratés qui clôturera
un focus sur le double projet pro- sur lequipe.fr et lequipe21.fr
comme chaque semaine l’émission.¢
JULIEN MARIVAL
R
CINP (77-Mitry-Mory),
CIRA (01-Saint-Vulbas),
CIMP (31-Escalquens).
Siège social: 25, av. Michelet
94300 Saint-Ouen
CILA (44 - Héric),
Nancy Print (54-Jarville),
MIDIPRINT (30-Gallargues-leMontueux).
Dépôt légal: à parution
PUBLICITÉ COMMERCIALE:
TEAM MEDIA
Tél.: 01-41-04-97-00
PETITES ANNONCES:
25, av. Michelet,
93408 St-Ouen Cedex.
Tél. : 01-40-10-52-15.
COMMISSION PARITAIRE:
n° 1217I82523 ISSN 0153-1069
TÉLÉVISION
PROGRAMME DU JOUR
11 : 00 TENNIS EN DIRECT
Masters 1000 de Monte-Carlo. Quarts de finale.
Puis à 18 h 20.
11 : 15 FOOTBALL
EN DIRECT
Ligue des champions.
Tirage au sort des demi-finales.
12 : 30 VOILE EN DIRECT
Transat Concarneau - Saint-Barthélémy.
Le point sur la course.
12 : 45 BASKET
Interview de Vince Carter.
12 : 50 FOOTBALL EN DIRECT
UEFA Youth League. Demi-finales.
Chelsea (ANG)-Anderlecht (BEL).
À 16 h 55, Real Madrid (ESP) - Paris-SG.
18 : 30 AU CONTACT
19 : 00 RUGBY EN DIRECT
Pro D 2. Carcassonne-Biarritz.
19 : 25 LA DATA ROOM
20 : 00 TOUT LE SPORT
20 : 00 FOOTBALL
EN DIRECT
Ligue 2. Multiplex.
20 : 00 FOOTBALL EN DIRECT
National. Marseille Consolat - Strasbourg.
20 : 25 FOOTBALL
EN DIRECT
Ligue 1. Lyon-Nice.
20 : 40 BASKET EN DIRECT
Euroligue. Quarts de finale.
Vitoria (ESP) - Panathinaïkos (GRE).
20 : 45 RUGBY
EN DIRECT
Top 14. Grenoble-Castres.
12:00
MENU SPORT
Tirage du jeudi 14 avril 2016 :
282 896 exemplaires
116
4
Frédéric Stucin/L’Équipe
100
Pascal Martinot-Lagarde
7 : 00 L'ÉQUIPE DU MATIN
12 : 00 MENU SPORT
Invité : Pascal Martinot-Lagarde (110 m haies).
12 : 30 ESPRIT BLEU
13 : 00 CURLING
Championnats du monde H.
Demi-finales. Danemark - États-Unis.
17 : 45 L'ÉQUIPE TYPE Rediffusion à 19 h 20.
19 : 00 LA GRANDE ÉDITION
20 : 45 E-SPORT E-Football League. 12e journée.
22 : 30 L'ÉQUIPE DU SOIR Rediffusion à minuit.
EXTRA 35
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Coulisses
Les doutes de Petit
sur le Mondial 98
E
NICOLAS BENEZET
Le milieu de terrain de l’En Avant de Guingamp, opéré des adducteurs, n’était manifestement pas
rassasié après les repas qui lui ont été proposés lors de son séjour en milieu hospitalier.
L’IMAGE
Mark Noble (West Ham) transporte sur une dizaine
de mètres le milieu de terrain de Manchester United,
Ander Herrera, qui mettait à son goût trop de temps
à se faire soigner lors de ce quart de finale de Cup.
R
iyad Mahrez, le milieu
de terrain franco-algérien
de Leicester, étonnant
leader en Premier League,
a été contrôlé à 123 km/h
dans une zone limitée
à 80 km/h : il s’est donc vu retirer
son permis de conduire
pendant six mois et a écopé
d’une amende de 900 livres
sterling (1 100 euros).
Ancien pensionnaire du Havre
(2011-2014), Mahrez est
l’un des meilleurs buteurs
du Championnat anglais
(16 réalisations) et a été
nommé pour le titre de meilleur
joueur de la saison en Premier
League.
ickaël Gelabale, qui espère
participer au tournoi olympique
de basket à Rio en cas de
qualification française, pense
déjà à son après-carrière et a
partagé sur Ma Chaîne Sport
son envie de devenir « chef »
de... cuisine : « C’est ce que
je voulais faire avant le
basket, a expliqué l’actuel
joueur du Mans, âgé de
trente-deux ans. Il ne faut
pas se lancer n’importe
comment, c’est un métier
qui n’est pas facile. Il faut
faire de la bonne bouffe
pour avoir de bons clients ».
Pas chaud Villa...
C
haque fin de saison, Aston Villa
– 104 saisons parmi l’élite
du foot anglais – organise l’élection de
son meilleur joueur. Mais, promis
à une relégation inéluctable à l’issue
d’un exercice catastrophique
(avec seulement trois victoires pour
l’instant) qui a provoqué l’indignation
de ses supporters, le club de Jordan
Ayew (ici aux prises avec Charlie
Daniels – Bournemouth – notre photo)
vient d’annuler ‘‘l’événement’’. «The
Villans» n’avaient pas forcément envie
de sombrer dans le ridicule absolu.
Du tennis au floorball
Richard Martin/L’Équipe
l’Irlandais s’est en effet saisi du ballon
à la main en pleine action pour quitter
le terrain avec. Alors que Dundee
affronte Hibernians en demi-finales
de Coupe d’Écosse demain, le contrat
du joueur vient d’être rompu
«par consentement mutuel».
Sébastien Boué/L’Équipe
Alexis Réau/L’Équipe
M
Mahrez privé
de permis
DR
n se sait pas ce qui lui est passé
par la tête mais Gavin Gunning
(Dundee United) a craqué en plein
match face à Inverness lors de la
dernière journée du Championnat
d’Écosse : blessé à un genou
et souhaitant donc être remplacé,
Gelabale, futur chef ?
Rich
ard M
artin
/L’Éq
uipe
”
Pétage de plomb soft
O
idier Drogba, l’ex-attaquant de Chelsea, a annoncé
qu’il allait poursuivre en justice le Daily Mail, qui a
publié une enquête aux conclusions compromettantes
pour la fondation portant le nom de l’ex-international
ivoirien, dont la vocation est de venir en aide aux enfants
de son pays. Selon le tabloïd anglais, seule une infime partie
des fonds recueillis aurait été utilisée à cette fin: environ
18 000€ sur un peu plus de 2,1M€. Une enquête va être
menée sur la base de ces allégations mais Didier Drogba,
actuellement joueur de l’Impact Montréal, a déjà réagi via
un communiqué publié sur les réseaux sociaux hier. Il
assure n’avoir «commis aucune fraude, aucune corruption,
aucun manque de management, aucun mensonge».
PIERRE MÉNÈS
Le chroniqueur
du «Canal Football Club»
est revenu dans VSD
sur les propos qu’il avait tenus
au sujet de l’entraîneur
espagnol avant la fin de saison
catastrophique de l’OM.
Les enfoirés, ils ont mis Mandanda à l’entrée
de l’hôpital, mon complice qui devait me ramener
à manger ne passera pas”
Document beINSports
Pierre Lahalle/L’Équipe
ucun sportif contrôlé
positif au meldonium ne
devrait être considéré comme
dopé, d’après le président russe
Vladimir Poutine. «Ce produit
n’a jamais été un produit
dopant, il n’influence pas
les performances », a en effet
déclaré ce dernier qui considère
que le meldonium «maintient
simplement les muscles
cardiaques en bon état quand
ils sont soumis à des efforts
soutenus». Rappelons
que près de trente sportifs russes
– dont la joueuse de tennis
Maria Sharapova (notre photo) –
ont été contrôlés positifs
au meldonium depuis son
interdiction le 1er janvier dernier.
se passe aujourd’hui, j’en suis arrivé à me demander
ça. À l’image de ce que j’ai vu au Mondial brésilien,
le premier match Brésil-Croatie, c’est un peu
‘‘chelou’’ quand même. Nous, sur le terrain,
on se défonçait vraiment contre nos adversaires,
on faisait tout pour gagner. Des fois, je me dis :
“Est-ce que je ne suis pas en train de devenir
paranoïaque ? Est-ce qu’on n’a pas été
des marionnettes? Faites marcher l’économie
et, le reste, ne vous en souciez pas...” »
D
#ArrêtBuffet
Pierre Lahalle/L’Équipe
CONTRÔLE
POSITIF
”
Michel,
j’ai dit que c’était
une trompette.
Je pense
malheureusement
que ce qui se passe
depuis m’a
donné raison.
C’était plutôt
gentil”
J
arkko Nieminen, meilleur joueur de tennis de l’histoire
en Finlande (top15 à l’ATP), a décidé de se reconvertir dans
le floorball –qui s’apparente au hockey– de façon très assidue,
puisqu’il évoluera dans l’effectif du Tampere Classic, au plus haut
niveau national. «J’aime les défis et prendre des risques.
Je ne considère pas ma réussite dans cette ligue comme acquise,
mais je ne me fixe aucune limite», a-t-il commenté.
Paul Roberts/Offside/Presse Sports
Nicolas Luttiau/L’Équipe
Emmanuel Petit
est l’un des
23 joueurs
tricolores à avoir
soulevé la Coupe
du monde
le 12 juillet
1998, à l’issue
de l’édition
organisée
en France.
mmanuel Petit, champion du monde 1998
et auteur de l’ultime but des Bleus en finale
face au Brésil (3-0), émet aujourd’hui
des doutes sur la façon dont la compétition
s’est déroulée. À l’occasion d’un Web documentaire
mis en ligne hier sur le site d’Arte intitulé «Hors-Jeu»
et ayant pour thème les enjeux et dérives du football,
l’ancien milieu de terrain s’interroge à haute voix:
«Est-ce qu’on a vraiment gagné la Coupe du
monde? Je pense que oui , ( ...) mais avec tout ce qui
0
A
Drogba défend
sa fondation
36
Sommaire
FOOTBALL
ANTOINE
GRIEZMANN
Javiver Soriano/AFP
12
13
Frédéric Mons/L’Équipe
LIVERPOOL
LIGUE 1
Déchiffrage : Hatem BEN ARFA
OM: comment Vincent LABRUNE a dérivé
Saint-Étienne: Robert BERIC veut rejouer
cette saison
La Juventus veut encore piquer
un espoir au PSG
ESPAGNE
Antoine GRIEZMANN à point nommé
LIGUEEUROPA
Liverpool, l’incroyable qualification
LIGUE 2
Évian et Niort en danger
P. 4
P. 6
P. 7
P. 11
P. 12
P. 13
P. 14
RUGBY
Le programme
de Bernard LAPORTE dévoilé
P. 18 et 19
TENNIS
Benoît PAIRE s’autodétruit
P. 25
BASKET
FERNANDO
ALONSO
29
Stéphane Mantey/L’Équipe
Oli Scarff/AFP
THIBAUT
PINOT
30
Illustration Fabien Clairefond
Vendredi 15 avril 2016 | L’ÉQUIPE
Pas si simple pour les Warriors
Les adieux de Kobe BRYANT
P. 26
P. 27
FORMULE 1
Entretien croisé VASSEUR-WOLFF
P. 28 et 29
CYCLISME
Thibaut PINOT en reconnaissance
P. 30
Le dessin de Vidberg
QU’EN
PENSEZ-VOUS?
ATTEND VOS AVIS
Les San Antonio Spurs
de Tony Parker
peuvent-ils devenir
champions NBA
cette saison?
RENDEZ-VOUS
DÈS À PRÉSENT SUR LEQUIPE.FR
POUR VOUS EXPRIMER.
L’HUMEUR
DE...
FRÉDÉRIC BERNÈS
Maternelle
sup
Je ne supporte pas ces parents
qui viennent se défouler derrière
les mains courantes, les samedis
et dimanches. Ils pourraient se garder
une petite gêne en public. Est-ce que moi
je vais dans la classe de ma fille pourrir
ceux ou celles qui répondent plus vite
qu’elle? Bon, d’accord, c’est un mauvais
exemple. À quelques journées de la fin,
ma fille est en train de réussir
une impressionnante dernière année
de maternelle. Ce qu’elle accomplit
en termes d’écriture attachée me rappelle
sa sœur. C’est ce que je me tue à répéter
à sa maîtresse. En la limitant à faire
des sculptures en pot de yaourt,
elle gaspille le talent de la gamine.
Elle la fait jouer en 3-5-2 et ça,
ça me dégonde. J’ai aussi dit ses quatre
vérités au petit Mathéo, qui ne tire pas
la classe vers le haut. Évidemment,
ça m’a été reproché. Excusez-moi de
vouloir aider. Je m’étais déjà fait recevoir
la fois où j’avais conseillé à la directrice
de revoir son staff.
Parce que c’est pas
avec Annie dans
Si les profs
les couloirs qu’on va
lisaient plus gagner des titres.
L’Équipe... Et encore, je ne vous
raconte pas le drame
le jour où j’ai annoncé
ma liste des 23 pour sauver la classe 6.
Je veux bien reconnaître que Kylian
a beaucoup apporté au groupe
en petite section mais, aujourd’hui, il faut
le transférer. À la première trêve.
De toute façon, il jouera la relégation
toute sa scolarité. C’est pas ma faute
s’il ne sait pas que non, on ne passe pas
de seize à vingt quand on prétend savoir
compter. On ne va pas changer
la numération pour toi Kylian.
J’ai gardé Cindy parce qu’elle a un rôle
social essentiel dans le préau.
Même si ses fautes de français à l’oral
me hérissent chaque matin les oreilles,
qu’attend notre chère Annie pour lui faire
entrer dans le crâne qu’on ne dit pas:
«C’est quand que Neymar il va viendre
à Paris?» Si les profs lisaient plus
L’Équipe, nous, parents, on gagnerait
du temps.