Plaquette_prefecture journee du patrimoine - format : PDF
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UNE PREFECTURE A L’ ATMOSPHERE RAFFINEE L ’ inventaire du mobilier de 1837 que nous avons retrouvé aux Archives départementales permet d’en décrire l’atmosphère. Dans la grande salle à manger, une table en acajou avec 12 allonges pour 36 couverts permettait de recevoir dignement. Un billard en acajou est également répertorié. La chambre d’honneur, digne de recevoir les hôtes de marque, comportait canapé, chaises et tables de jeu en acajou recouverts de velours cramoisi ainsi que des rideaux en mousseline brodée. Dans le petit salon de réception, des fauteuils et méridiennes d’acajou étaient recouverts de damas de laine bleue. Une pendule de bronze représentant Apollon sur une base de marbre était posée sur la cheminée. La chambre du Préfet devait être également fort solennelle avec son lit d’acajou et surtout les rideaux d’alcôve en percale drapée aux franges blanches et aux bordures perses surmontées de thyrses d’ornements. Une commodesecrétaire, des fauteuils et des chaises en acajou, ainsi qu’une pendule en forme de lyre en marbre noir avec ornement doré, complétaient ce mobilier. LA VIE A LA PREFECTURE Madame disposait d’une chambre également meublée en acajou, avec des rideaux d’alcôve et des double-rideaux de fenêtres en calicot chamois avec les bordures et franges assorties. Aux fenêtres, étaient disposés des rideaux de mousseline rayée. A ce décor raffiné s’ajoutait un meuble toilette en acajou dessus de marbre surmonté d’un miroir au cadre en acajou col de cygne. Les fauteuils et chaises étaient recouverts de garniture en coton chamois broché. Cette description paraît bien répondre à l’objectif qui avait été celui du Préfet Marnière de Guer, lorsqu’en 1827, il s’adressait aux conseillers généraux dans les termes suivants : « Je vous prie de considérer Messieurs que la construction d’un hôtel de préfecture n’est pas celle d’une maison particulière. Un hôtel de préfecture n’est pas seulement destiné au logement du Préfet et de sa famille et au placement de bureaux mais c’est un édifice public où se tiennent les grandes assemblées administratives et qui doit encore servir à recevoir les princes et les grands fonctionnaires publics. Il faut pour ces services des appartements disposés d’une manière convenable à leur destination et à la dignité des grands personnages qui peuvent les occuper ». La configuration des lieux retenue lors de la construction a conservé l’esprit d’origine : salons de réception en enfilade en rez-de-chaussée, appartements au premier étage, à l’extrémité de l’édifice au-dessus de l’ancienne salle de réunion du Conseil Général le traditionnel appartement du Ministre. Aujourd’hui, les nombreux meubles et objets anciens de la résidence préfectorale ont été inventoriés et sont conservés avec soin: tables de jeu, lustres bronze à pampilles, consoles en acajou, porcelaine de Sèvres. Louis Napoléon arriva à Angoulême le 10 octobre 1852. Le soir, il y eut un grand dîner dans les salons de la préfecture. Parmi les invités du prince-président, le comte Alfred de Vigny, membre de l’Académie française qui avait quitté pour aussi solennelle circonstance, sa demeure du Maine-Giraud près de Blanzac. - le maréchal de Mac-Mahon, président de la République: il reçut dans les salons, le 13 septembre 1877, les corps constitués. S i la préfecture n’a été le théâtre d’aucun évènement politique majeur, des souvenirs historiques se rattachent à la visite de quelques personnages illustres de passage à Angoulême : - le prince et la princesse d’Orléans, le 15 août 1839. - Ibrahim pacha, fils de Mehemet-Ali, vice-roi d’Égypte, le 21 avril 1846 : ce général habile et heureux vainqueur des Turcs à Nézib reçut un accueil moins protocolaire, avec infiniment plus de couleur et de pittoresque. - Félix Faure : il vint assister le 13 septembre 1896 à des manœuvres militaires. - le tsar de Russie en septembre 1901. - le prince président Louis Napoléon Bonaparte, le 10 octobre 1852 : il accomplissait son fameux voyage à travers la France, à l’issue duquel l’Empire fut proclamé. Il est resté célèbre dans l’histoire par les paroles du princeprésident: « L’Empire, c’est la paix ! ». Entre 1940 et 1944, l’hôtel de la préfecture fut occupé par l’administration allemande jusqu’à la libération de la ville, le 1er septembre1944, date à laquelle le drapeau tricolore flotta à nouveau à son balcon. Le mobilier comprend toujours le lit spécialement confectionné pour la visite du Général de Gaulle qui au cours d’un déplacement en juin 1963 a logé à l’Hôtel de la Préfecture. - Jacques Chirac est le dernier président de la République à avoir séjourné en ces lieux les 21 et 22 septembre 2000. UNE PREFECTURE ELEGANTE D’EPOQUE RESTAURATION E n 1825, le préfet de la Charente et ses services étaient logés à l’évêché. Cette situation se révélant à la longue embarrassante tant pour l’évêque – qui avait dû louer une maison en ville – que pour le préfet, on pensa d’abord faire bâtir un nouveau palais épiscopal. Paul Abadie, architecte départemental, fut alors chargé d’étudier et d’établir les plans du futur hôtel de la préfecture. Il s’agit là de Paul Abadie père, architecte de formation classique à qui l’on doit aussi, l’église Saint Jacques de l’Houmeau, le lycée Guez de Balzac ainsi que le palais de justice et la façade de l’église Saint-André. (Son fils également prénommé Paul, outre d’innombrables restaurations d’églises et de cathédrales a conçu l’hôtel de ville d’Angoulême et le Sacré Cœur de Montmartre). Après étude, on se ravisa et en 1826, on décida de rechercher un emplacement pour y construire un hôtel de la préfecture libérant ainsi le palais épiscopal qui allait, pour quelques décennies, retrouver sa destination première avant de devenir le musée municipal que nous connaissons aujourd’hui. La recherche de terrains susceptibles d’accueillir la nouvelle préfecture s’étendit sur 1827 et 1828 et le choix se fit in fine sur la zone située au sud de l’ancien château comtal (actuel hôtel de ville) dont le parc était en cours de lotissement (ce qui explique la trame orthogonale des rues de l’actuel quartier de la préfecture). Des tractations furent aussitôt entreprises par le préfet avec les sieurs Triait, Chenaud, Sazerac de Forge et Joret, propriétaires des terrains concernés. L’achat des parcelles fut signé le 18 juillet 1828 pour un montant total de 123 600 francs. Cette acquisition comprenait tout l’îlot sur le rempart, les rues d’Iéna et de l’Arsenal, et au nord la rue de la Préfecture, alors appelée rue de Berry, ainsi nommée en l’honneur de l’héritier de la couronne. Elévation Principale Coupe Transversale Elévation coté du Jardin Le projet de la construction de la nouvelle préfecture comprenait : intérieurement, une demeure vraiment digne de sa destination avec un imposant vestibule, plusieurs salons, un billard, une salle de réunion pour le conseil général. Au premier étage, en dehors des appartements privés pour le préfet, était prévu « un appartement d’honneur destiné aux princes et princesses de la famille royale de passage à Angoulême ». Enfin, en plus des pièces d’apparat, Abadie avait fait le plan de diverses dépendances pour les bureaux et une salle pour le conseil de préfecture. Ce plan fut accepté par le ministère le 23 décembre1828 pour un devis de 279 000 francs. L’adjudication des travaux de la future préfecture donna lieu à des rabais et à des conditions particulières ramenant cette somme à 212 000 francs conduisant l’entrepreneur Joret au bord de la faillite. La préfecture achevée, le préfet Larréguy s’y installa en 1834. Quatre-vingt-huit préfets s’y sont succédé depuis cette date. UN HOTEL DE CONCEPTION CLASSIQUE ENTRE COUR ET JARDIN... PREFETES ET PREFETS DE LA CHARENTE DE 1800 A 2012... e nouvel hôtel de la préfecture est de conception et de composition classiques : on y accède par une cour d’honneur fermée sur la rue par une grille et l’arrière de l’hôtel est occupé par un parc arboré qui du fait de l’emplacement choisi (au bord d’un promontoire dominant la vallée de l’Anguienne) offre des vues lointaines et dégagées. Bâti en pierre de taille, sur deux niveaux, il comprend un corps principal au centre, encadré de deux ailes, plus basses, avec retour d’équerres, délimitant ainsi la cour d’honneur. La pierre calcaire oolithique provient du bassin d’Angoulême et les couvertures sont d’ardoises du bassin d’Angers. Le corps central abrite au rez-de-chaussée les salons de réception et, à l’étage, les appartements privés du préfet. Les bureaux et services sont logés dans les ailes. La façade principale sur la cour est de composition classique et élégante : - Le rez-de-chaussée est percé de neuf baies encadrées de pilastres plats, à chapiteaux doriques. Les trois portesfenêtres au centre sont abritées par un prostyle formé de quatre colonnes doriques surmonté, à l’étage, d’un balcon à balustrade. - La même ordonnance à neuf travées se retrouve à l’étage. Les fenêtres sont encadrées de pilastres d’ordre ionique. Ces deux niveaux sont séparés par un entablement dorique, à métopes et triglyphes, avec corniche à denticules. La façade sur le parc est rythmée de même mais dans une expression architecturale simplifiée. Depuis sa construction, l’hôtel de la préfecture n’a subi aucune modification notable dans son aspect. Les façades restaurées et nettoyées il y a une vingtaine d’années ainsi que les toitures ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 29 octobre 1975. Guillaume DELAISTRE (11 ventôse an VIII) Félix BONNAIRE (18 ventôse an X) François RUDLER (7 germinal an XIII) François BOISSY D’ANGLAS (1810) Fortunat MILON de MESNE (1814) François BOISSY D’ANGLAS (1815) Jean DUVAL (1815) Augustin CREUZE de LESSERT (1815) Jean VILLENEUVE-BARGEMONT (1817) Louis VAULCHIER du DESCHAUX (1820) Charles DIDELOT (1820) Thomas BLUGELL de VALDENUIT (1820) Joseph MOREAU (1821) Armand MARNIÈRE de GUER (1823) Jean AUBERJON (1828) Armand JAHAN de BELLEVILLE (1828) Alexandre BOHAIN (1830) Nicolas BESSON (1831) François LARRÉGUY (1831) Jean GALZAIN (1842) Jean GARNIER de La BOISSIÈRE (1848) François BABAUD-LARIBIÈRE (1848) René PASQUIER (1848) Philibert RIVIÈRE (1848) Charles ANDIGNE (1853) Jean-Baptiste CHADENET (1856) Hugues MICHEL (1861) Jean-Baptiste PÉCONNET (1866) François BABAUD-LARIBIÈRE (1870) Eugène POUBELLE (1871) Victor BARON de LANGSDORFF (1872) Jean-Baptiste DE VAUDICHON (1873) Louis PELOUX (1875) Pierre PRADELLE (1876) Jules BRUN (1877) DELAMBBRE (1877) Jules BRUN (1877) Louis FABRE (1830) Georges CLEIFTIE (1880) DU CHAYLARD (1882) Georges RIVAUD (1882) Gustave GRAUX (1885) Arthur CHRISTIAN (1887) Hippolyte LAROCHE (1890) L Édouard DE LUZE (1892) Gaston JOLIET (1893) Léopold VIGUIÉ (1893) André RÉGNAULT (1897) Édouard FERRE (1902) Olivier BASCOU (1903) Léon POMMERAY (1906) Alexandre GÉLINET (1907) Edmond FABRE (1911) Alfred DUCAUD (1914) André LIARD (1919) Roger LANGERON (1920) Gaston TOUZET (1922) Abel MAISONOBE (1924) Pierre MOITESSIER (1929) Jean FAGEDET (1931) Jean CUMENGE (1934 Camille GIRAUD (1937) Georges MALICK (1937) Alfred PAPINOT (1940) Pierre DAGUERRE (1943) Joseph GARNIER (1944) René COLDEFY (1951) Jean-Pierre ABEILLE (1956) Maurice CAUSERET (1958) Jean WOLFF (1961) Michel LAMORLETTE (1964) Marc BUCHEY (1972) José BELLEC (1974) Albert LACOLLEY (1977) Alain ORHEL (1981) Ivan BARBOT (1983) René VIAL (1985) Henri HUGUES (1987) Guy DUPUIS (1989) Daniel CADOUX (1992) Jacques BARTHÉLÉMY (1994) Marie-Françoise HAYE-GUILLAUD (1999) Jacques GÉRAULT (2001) Hugues BOUSIGES (2004) Michel BILAUD (2005) François BURDEYRON (2007) Jacques MILLON (2009) Danièle POLVÉ MONTMASSON (2011)