discussion generale - Centre de Neurosciences Paris
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UNIVERSITE PARIS XI UFR SCIENTIFIQUE D’ORSAY THESE Présentée pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS XI ORSAY Spécialité : Neurosciences et Biochimie par Solenne CHARDONNET Etude protéomique de la potentialisation à long terme dans l’hippocampe chez le rongeur Directeur de thèse : Serge LAROCHE Soutenance prévue le 4 octobre 2007 devant le jury M. Hervé DANIEL Président Mme Marie-Claude POTIER Rapporteur M. Patrick JOUIN Rapporteur M. Jean CHAMPAGNAT Examinateur M. Serge LAROCHE Co-directeur M. Pierre LE MARECHAL Co-directeur Les nuages parfois Viennent reposer les gens D’admirer la lune Matsuo Bashô REMERCIEMENTS Tout d’abord, je souhaite remercier les membres du jury Hervé Daniel, Marie-Claude Potier, Patrick Jouin et Jean Champagnat d’avoir accepté d’examiner ce travail et d’y apporter un regard neuf. Je remercie mes deux directeurs de thèse Serge Laroche (NAMC) et Pierre Le Maréchal (IBBMC) d’avoir participé à mon apprentissage du métier de chercheur. J’éprouve une sincère admiration pour leurs qualités scientifiques. Chacun dans son domaine m’a fait partager ses connaissances, son expérience et son regard. Je les remercie pour les discussions enrichissantes que nous avons eues, pour leur disponibilité, pour leurs conseils et leurs encouragements. Je souhaite également remercier Serge de s’être impliqué pour l’obtention d’une bourse Docteur Ingénieur financée par le CNRS et le conseil général de l’Essonne qui m’a permis d’effectuer cette thèse. Enfin, je remercie Pierre et l’Université Paris-Sud d’avoir assuré le financement de ma dernière année de thèse. Merci d’avoir cru en moi et de m’encourager à poursuivre. Je remercie Sabrina Davis qui a également participé à mon encadrement. Je la remercie particulièrement pour toute la partie de ce travail qui concerne l’électrophysiologie. Restée fidèle à elle-même pendant ces 4 années, elle a su maintenir un esprit critique sur mon travail. Grâce à elle, j’ai mûri et j’ai appris l’autonomie. Je tiens à remercier Paulette Decottignies qui m’a offert, sans compter, son temps et son expérience. Avec une patience infinie, avec discrétion mais force et conviction, elle a suivi mon travail et m’a conseillée, de la conception à la réalisation des expériences. Merci pour tout ce que nous avons partagé aussi bien scientifiquement qu’humainement. Je remercie l’équipe de Chimie des Protéines de l’IBBMC, où j’ai passé la majeure partie de mon temps pendant ces 4 ans. Merci à Christophe Marchand pour son encadrement sur le MALDI, pour nos discussions sur PDQuest et nos débats interminables sur la constitution Européenne ou le sexe des figuiers. Je remercie Monique Magneney pour tout ce temps passé à m’aider, me conseiller et m’apprendre ces petits trucs qui font la différence. Je pense également à toutes les personnes qui ont fait partie de l’équipe pendant une période plus ou moins longue, Sylvie, Ludo, Blanche, Greg, Vincent, Laure, Pia, Fanny, Christel et Emilie. Je pense notamment à tous ces moments partagés autour d’un gâteau ou des biscuits de la Trinitaine (merci Pierre !). Je n’oublie pas non plus l’institut dans son ensemble, avec cette effervescence stimulante qui dépasse les étages et les couloirs. Que chacun trouve ici ma gratitude pour tous les moments riches que j’ai passés dans l’institut. Merci à Lucienne Letellier de m’avoir accueillie à l’IBBMC et d’encourager le dynamisme de la jeune génération. Bravo à Audrey, Emma et Karine pour l’animation des réunions Doc-Postdoc et l’organisation des deux premiers congrès de l’IBBMC. J’ai une pensée particulière pour Olivier et son aide si précieuse, Quentin, Hélène, Roland et tous les adeptes du ballon rond. Longue vie aux matchs du vendredi ! Je remercie également tous les membres du NAMC. Merci à tous les chercheurs avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger et qui ont apporté un regard extérieur sur mon projet. Merci à Nathalie, Calette et Gérard pour leurs qualités humaines et leur aide généreuse. Enfin, merci à tous les doctorants et post-doctorants, notamment Hélène, Katia, Bénédicte, Aurélie, Nadège et Yesser pour nos discussions animées autour d’un plateau au CESFO, d’une banquette de RER, d’un verre dans un bar ou d’une piste de danse. De la science à la culture en passant par nos histoires de cœur, nous avons partagé tous nos petits malheurs et bonheurs. Je remercie Olivier Laprévote et Jean-Pierre Le Caer avec qui j’ai eu la chance de collaborer et qui ont apporté des éléments essentiels à la progression de mon travail. Merci également à Laurence Amar qui m’a si spontanément ouvert la porte de la collaboration scientifique et de l’amitié, puissentelles durer. Je m’en voudrais d’oublier tous les chercheurs qui m’ont encadrée lors de précédents stages et ont participé à ma formation et grâce à qui mon enthousiasme pour la recherche est toujours resté vif. Je pense notamment à Claude Carnaud et Clara Ballerini en DEA, Tim Bliss, Neville Osborne, Hervé Daniel et Gérard Rinaudo. Last but not least, je tiens à remercier toute ma famille et mes amis qui ont été présents à mes côtés tout au long des ces 4 années. Avec leurs marques d’affection, leurs encouragements et les bons moments que nous avons passés ensemble à Paris ou à Lipari, ils ont participé à mon bien être et à mon équilibre. Merci à mes parents et à mon frère de m’avoir encouragée tout au long de mes études et d’avoir cru en moi quand je doutais. Leur confiance et leurs petits coups de pouce ont eu raison de mes baisses de motivation. Merci également à mes parents d’adoption oserais-je dire, Chantal pour ses petites touches d’affection et Jean-Pierre sans qui je ne serais probablement pas là… Enfin, merci à mon JC d’avoir supporté le rythme qu’impose une fin de thèse et d’avoir participé à mon épanouissement personnel en ensoleillant cette dernière année de rires et de musique. Si la confrontation de deux domaines scientifiques et de deux modes de pensée n’a pas toujours été facile à gérer, elle n’en reste pas moins extrêmement enrichissante et porteuse. Avant de commencer ma thèse, je rêvais de devenir chercheur en Neurosciences et Biochimie, à l’issue de ma thèse, je rêve de devenir chercheur en Neurosciences et Biochimie ! Si j’y arrive, ce sera aussi grâce à vous tous. Merci. RESUME La potentialisation à long terme (LTP) est un mécanisme de plasticité synaptique qui joue un rôle fondamental dans la formation de mémoires à long terme. Découverte il y a bientôt 35 ans dans l’hippocampe, une structure du cerveau impliquée dans différentes formes de mémoire, la LTP a fait l’objet de nombreux travaux à l’échelle moléculaire afin d’identifier les mécanismes qui sous-tendent cette forme durable de plasticité. On sait qu’après activation de récepteurs membranaires lors de l’induction, les phases précoces de la LTP reposent sur des modifications post-traductionnelles de protéines synaptiques tandis que les phases plus tardives, au-delà de quelques heures, nécessitent la transcription de gènes et la néo-synthèse de protéines. Dans le travail présenté ici, nous avons entrepris plusieurs études à large échelle visant à mieux connaître les variations d’expression ou de phosphorylation des protéines au cours de différentes phases temporelles de la LTP. Dans un modèle d’induction de la LTP par stimulation à haute fréquence des afférences du gyrus denté de l’hippocampe chez le rat in vivo, nous avons utilisé des approches protéomiques différentielles par électrophorèse 2D et spectrométrie de masse MALDI-TOF. Dans le but d’identifier des protéines impliquées dans la phase tardive de la LTP, nous avons étudié le protéome du gyrus denté à des délais tardifs suivant l’induction de la LTP (6 h et 24 h) par rapport à des tissus contrôles. Le faible nombre de protéines exprimées de façon différentielle à ces délais nous a amenés à discuter des différents choix méthodologiques qui seraient envisageables pour compléter une telle approche. En parallèle, nous avons entrepris de rechercher des cibles de Zif268, un facteur de transcription essentiel à la stabilisation de la LTP et à la consolidation de la mémoire à long terme, par la comparaison du protéome de souris mutantes n’exprimant pas Zif268 à celui de souris sauvages. Cette étude a mis en évidence des différences d’expression protéiques liées à la construction génétique des souris mutantes, rappelant la part non contrôlée des modifications induites chez les animaux génétiquement modifiés. Tenant compte de l’importance des modifications post-traductionnelles dans la phase précoce de la LTP, nous avons également étudié par une approche de phosphoprotéomique la régulation du niveau de phosphorylation des protéines du gyrus denté à de courts délais après l’induction de la LTP dans le gyrus denté (0, 15 et 90 min). Cette approche a permis d’identifier plusieurs protéines dont le niveau de phosphorylation est modifié au cours de la LTP aussi bien dans le sens d’une réduction que d’une augmentation de phosphorylation. Parmi les protéines identifiées, un tiers est directement impliqué ou appartient à des familles de protéines connues pour être impliquées dans les mécanismes de plasticité synaptique. Deux tiers correspondent à des protéines qui n’avaient pas jusque là été associées à la LTP. Elles constituent autant de pistes pour l’étude de nouveaux mécanismes moléculaires impliqués dans l’expression de la LTP. Ces travaux montrent que les outils protéomiques, qui se développent de façon considérable depuis quelques années, permettent d’apporter des informations nouvelles sur les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la plasticité neuronale et qui pourraient être impliqués dans les processus de mémorisation. Mots clés : Cerveau, Mémoire, Plasticité synaptique, Protéomique, Phosphorylation, Rat, Souris, Zif268 SOMMAIRE Introduction Générale ................................................................................. 1 A. B. LA POTENTIALISATION A LONG TERME, MODELE DE PLASTICITE SYNAPTIQUE ........ 4 A.1. L’hippocampe, haut lieu de la plasticité synaptique ......................................... 4 A.2. La synapse glutamatergique ............................................................................. 6 A.3. La potentialisation à long terme, un mécanisme impliqué dans la mémoire ?. 6 LES MECANISMES MOLECULAIRES DE LA PHASE PRECOCE DE LA LTP........................ 9 B.1. C. Induction de la LTP dans l’hippocampe : rôle des récepteurs du glutamate .... 9 B.1.a Les récepteurs NMDA ........................................................................................... 9 B.1.b Les récepteurs AMPA.......................................................................................... 10 B.1.c Les récepteurs métabotropiques.......................................................................... 11 B.2. La vague calcique ............................................................................................ 12 B.3. Rôle clé des kinases ........................................................................................ 14 B.3.a CaMKII ............................................................................................................. 14 B.3.b Les MAP kinases ERK1 et 2 ................................................................................. 16 B.3.c La voie de l’AMPc............................................................................................... 17 B.3.d La protéine kinase C .......................................................................................... 18 B.3.e La voie de la PI3K.............................................................................................. 18 B.3.f Tyrosines-kinases .............................................................................................. 19 B.4. Rôle des phosphatases.................................................................................... 19 B.5. Rôle des neurotrophines ................................................................................. 20 B.6. Une synthèse protéique précoce locale........................................................... 20 LES MECANISMES MOLECULAIRES DE LA PHASE TARDIVE DE LA LTP ...................... 22 C.1. Mise en évidence de l’existence de la phase tardive de la LTP ....................... 22 C.2. Induction de gènes précoces .......................................................................... 22 C.3. Rôle particulier du facteur de transcription Zif268......................................... 23 C.4. Expression de gènes effecteurs....................................................................... 25 C.5. Néosynthèse de protéines............................................................................... 27 C.6. Localisation de la traduction dans les dendrites activées spécifiquement : Notion de « tag » synaptique ..................................................................................... 29 D. E. LA LTP RESULTE D’UNE COMBINAISON D’EFFETS PRE- ET POSTSYNAPTIQUES ....... 30 D.1. Augmentation de la quantité de neurotransmetteurs libérés......................... 30 D.2. Augmentation de la transmission au niveau postsynaptique ......................... 30 D.3. Modifications morphologiques ........................................................................ 31 LA PROTEOMIQUE....................................................................................................... 33 E.1. Principe ........................................................................................................... 33 E.2. Principales méthodes utilisées en protéomique fonctionnelle ....................... 34 E.3. Quantification en protéomique différentielle.................................................. 37 E.4. Le développement de la phosphoprotéomique ............................................... 41 E.5. L’apport de la protéomique en neurosciences ................................................ 44 OBJECTIFS .......................................................................................................................... 48 Partie I : Etude Protéomique de la Phase Tardive de la LTP dans le Gyrus Denté chez le Rat, In Vivo.......................................................................... 49 INTRODUCTION.................................................................................................................. 50 A. B. C. Choix des délais expérimentaux................................................................................. 50 A.1. 6 h après induction de la LTP .......................................................................... 50 A.2. 24 h après induction de la LTP ........................................................................ 51 Choix des échantillons biologiques............................................................................. 51 B.1. Sélection du gyrus denté dorsal...................................................................... 51 B.2. Choix des contrôles ......................................................................................... 52 Choix de l’approche méthodologique ......................................................................... 52 C.1. L’électrophorèse bidimensionnelle ................................................................. 52 C.2. Choix des colorants pour l’électrophorèse bidimensionnelle.......................... 52 C.3. Spectrométrie de masse MALDI-TOF .............................................................. 53 C.4. Protocole expérimental ................................................................................... 55 SCHEMA EXPERIMENTAL.................................................................................................... 56 MATÉRIELS ET MÉTHODES ................................................................................................. 57 A. Animaux ...................................................................................................................... 57 B. Induction de la LTP dans le gyrus denté chez le rat................................................... 57 B.1. Chirurgie.......................................................................................................... 57 B.2. Electrophysiologie ........................................................................................... 58 B.2.a Implantation des électrodes................................................................................ 58 B.2.b Induction de la LTP............................................................................................ 59 B.3. C. Dissection des tissus ....................................................................................... 59 Electrophorèse bidimensionnelle................................................................................ 59 C.1. Préparation des échantillons........................................................................... 60 C.1.a Tampon de solubilisation .................................................................................... 60 C.1.b Dosage des protéines avec le kit 2D Quant .......................................................... 61 C.2. Première dimension ........................................................................................ 61 C.2.a Réhydratation passive ........................................................................................ 62 C.2.b Incorporation par cupule .................................................................................... 62 C.2.c Isoélectrofocalisation ......................................................................................... 62 C.3. Deuxième dimension ....................................................................................... 63 C.3.a Réduction et alkylation des protéines................................................................... 63 C.3.b Migration des protéines sur gel SDS-PAGE ........................................................... 63 C.4. Coloration ........................................................................................................ 63 D. C.4.a Bleu de Coomassie............................................................................................. 63 C.4.b Nitrate d’argent ................................................................................................. 64 Analyse d’image .......................................................................................................... 64 D.1. Détection des spots ......................................................................................... 64 D.2. Correspondance des spots entre les gels ........................................................ 65 D.3. Normalisation .................................................................................................. 65 D.4. Analyse ............................................................................................................ 66 E. Digestion trypsique..................................................................................................... 67 F. Spectrométrie de masse MALDI-TOF.......................................................................... 67 G. Identification des proteines par empreinte peptidique.............................................. 68 RÉSULTATS ......................................................................................................................... 70 A. Préparation de l’échantillon........................................................................................ 70 B. Mise au point des conditions de migration ................................................................. 70 C. Mise au point des conditions de coloration ................................................................ 73 D. Induction de la LTP dans le gyrus denté chez le rat................................................... 74 E. Analyse de l’expression des protéines colorées au bleu de Coomassie 6h et 24h après induction de la LTP dans le gyrus denté............................................................................. 74 F. E.1. Définition de critères pour l’analyse d’images avec le logiciel PDQuest......... 75 E.2. Analyse du groupe LTP 6h ............................................................................... 75 E.3. Analyse du groupe LTP 24h............................................................................. 77 Analyse de l’expression des protéines colorées au nitrate d’argent 6h après induction de la LTP dans le gyrus denté............................................................................................. 80 DISCUSSION....................................................................................................................... 83 A. Discussion sur les choix expérimentaux..................................................................... 84 B. Discussion sur le choix des techniques utilisées ........................................................ 85 Partie II : Etude de la Régulation des Phosphoprotéines au Cours de la Phase Précoce de la LTP dans le Gyrus Denté chez le Rat, In Vivo ............ 90 A. Introduction................................................................................................................ 92 B. Materials and methods ............................................................................................... 93 C. B.1. Electrophysiology ............................................................................................ 93 B.2. Tissue preparation........................................................................................... 93 B.3. Two-dimensional electrophoresis ................................................................... 94 B.4. Gel staining ..................................................................................................... 94 B.5. Image analysis ................................................................................................ 94 B.6. In-gel digestion and MALDI-TOF Mass spectrometry ..................................... 95 B.7. NanoLC-MS/MS and Data analysis.................................................................. 95 B.8. Western blotting ............................................................................................. 96 Results ........................................................................................................................ 97 C.1. LTP alters the phosphorylation state of a variety of proteins......................... 97 C.2. Analysis of the regulation of specific phosphorylation sites by western blotting ..................................................................................................................... 101 D. Discussion ................................................................................................................. 105 D.1. Proteins of energetic metabolism ................................................................. 105 D.2. Protein synthesis and folding........................................................................ 106 D.3. Proteins of the cytoskeleton ......................................................................... 107 D.4. Proteins associated with the membrane....................................................... 107 D.5. Proteins involved in vesicle processing......................................................... 109 D.6. Signal transduction ....................................................................................... 111 Partie III : Etude Protéomique des Souris Mutantes Zif268................... 113 Conclusions et Perspectives..................................................................... 126 A. Utilisation des outils protéomiques pour une étude homogène de la régulation des protéines au cours de la LTP ............................................................................................ 127 B. Analyse différentielle de l’expression des protéines au cours de la LTP : vers de nouveaux choix méthodologiques.................................................................................... 128 C. Elargissement de l’accès aux protéines par fractionnement subcellulaire .............. 130 D. La part non contrôlée des variations induites chez les animaux génétiquement modifiés ............................................................................................................................ 131 E. Identification de nouvelles phosphoprotéines régulées au cours de la LTP ............ 132 Bibliographie............................................................................................ 135 Annexes ................................................................................................... 158 Annexe 1 : Protocole de coloration au nitrate d’argent ........................................... 159 Annexe 2 : Mise au Point de la Coloration au Pro-Q® Diamond ................................ 160 Annexe 3 : Cartographie du Phosphoprotéome du Gyrus Denté de Rat .................. 162 Annexe 4 : Liste des Illustrations ............................................................................. 164 Annexe 5 : Liste des Acronymes ............................................................................... 167 Introduction Générale 1 Introduction Générale INTRODUCTION Les modifications fonctionnelles des cellules neuronales et des réseaux de neurones dans le cerveau sont depuis longtemps considérées comme étant un mécanisme essentiel à la formation de mémoires à long terme. En effet, de nombreux arguments expérimentaux suggèrent que le stockage de l’information dans le cerveau repose sur une augmentation durable de l’efficacité de la transmission synaptique dans les réseaux de neurones activés par l’expérience, grâce aux propriétés de plasticité des synapses. Le modèle le plus couramment étudié de cette plasticité synaptique est la potentialisation à long terme ou LTP, initialement décrite pas Bliss et Lomo en 1973. La compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires qui sous-tendent la LTP a fait l’objet de nombreux travaux au cours des trente dernières années afin de mieux comprendre les mécanismes permettant la formation et la consolidation de traces mnésiques. Le modèle de la LTP a été découvert dans l’hippocampe, une région cérébrale impliquée dans plusieurs types de mémoire à long terme telles que la mémoire épisodique chez l’homme ou la mémoire spatiale chez le rongeur. A l’échelle moléculaire, certaines des grandes étapes de la mise en place et du maintien de la LTP ont été décrites à partir de travaux réalisés principalement dans l’hippocampe. Ces mécanismes font intervenir différents récepteurs du glutamate, des cascades de signalisation intracellulaire ainsi que l’activation de gènes conduisant à la synthèse de nouvelles protéines (Bliss and Collingridge 1993). De cette succession d’évènements découle une réorganisation moléculaire et structurelle des synapses. De la même façon que l’on distingue mémoire à court terme et mémoire à long terme, la LTP est constituée de deux phases successives qui reposent sur des mécanismes moléculaires distincts. La phase précoce est associée à des réorganisations rapides induites principalement par des cascades de signalisation cellulaire et des modifications post-traductionnelles de nombreuses protéines synaptiques. La phase tardive, quant à elle, dépend de la régulation génique. L’inhibition de la synthèse protéique perturbe le maintien de la LTP sur le long terme (Krug et al. 1984; Otani and Abraham 1989), de la même manière qu’elle entraîne des déficits dans la formation de mémoire à long terme tandis que la mémoire à court terme reste intacte (Davis and Squire 1984). Bien que les grandes étapes moléculaires de la LTP aient été étudiées, les mécanismes impliqués dans les processus de plasticité synaptique n’ont pas été intégralement décrits. Le projet de mon doctorat s’est inscrit dans le cadre de l’étude des mécanismes moléculaires impliqués dans la phase précoce ainsi que dans la phase tardive de la LTP. Dans l’optique de découvrir de nouvelles protéines impliquées dans la plasticité synaptique, nous avons choisi d’utiliser une approche protéomique qui permet d’étudier une large gamme de protéines. Compte tenu de l’importance des modifications post-traductionnelles dans la mise en place de la LTP, nous nous sommes intéressés à la régulation de l’état de phosphorylation des protéines du gyrus denté, une sous-région de l’hippocampe, à de courts délais après l’induction de la LTP. Dans la mesure où la 2 Introduction Générale phase tardive est associée à des modifications de l’expression des protéines, nous avons envisagé deux types d’approches pour rechercher des protéines dont l’expression serait modulée à plus long terme au cours de la plasticité synaptique. Dans un premier temps, nous avons étudié la régulation du niveau d’expression total des protéines du gyrus denté après l’induction de la LTP. La deuxième approche avait pour objectif de rechercher les cibles potentielles d’un facteur de transcription dont l’activation au cours de la LTP a déjà été démontrée : Zif268 (Wisden et al. 1990). Pour ce faire, nous avons réalisé une analyse protéomique comparative entre des souris sauvages et des souris mutantes n’exprimant pas ce facteur de transcription. Chez ces souris, la LTP tardive est altérée sans modification de la phase précoce. Ce modèle permet donc de cibler spécifiquement les protéines impliquées dans la phase tardive de la LTP. 3 Introduction Générale A. LA POTENTIALISATION A LONG TERME, MODELE DE PLASTICITE SYNAPTIQUE La plasticité synaptique repose sur la capacité qu’ont les neurones de modifier de façon durable l’efficacité de la transmission synaptique. Donald Hebb, en 1949, a proposé un modèle physiologique de l’apprentissage basé sur un mécanisme de plasticité des synapses. Le principe de la synapse de Hebb est basé sur l’idée selon laquelle deux neurones activés ensemble renforcent leur connexion de sorte que l’activation de l’un par l’autre sera facilitée à l’avenir. « When the axon of cell A is near enough to excite a cell B and repeatedly or persistently takes part in firing it, some growth process or metabolic change takes place in one or both cells such that A’s efficiency, as one of the cells firing B, is increased. » Plus de vingt ans après, Bliss et Lomo ont mis en évidence pour la première fois l’existence d’une telle forme de plasticité synaptique : le phénomène de LTP dans le gyrus denté de l’hippocampe chez des lapins anesthésiés (Bliss and Lomo 1973). Ils ont observé que la stimulation de la voie perforante, qui innerve le gyrus denté, par un ou plusieurs courts épisodes de stimulation tétanique engendrait une potentialisation de la réponse postsynaptique évoquée qui pouvait durer plusieurs heures. Une étude équivalente réalisée chez des animaux non anesthésiés a montré que la LTP pouvait être maintenue pendant plusieurs jours, voire jusqu’à 16 semaines, dans le gyrus denté (Bliss and Gardner-Medwin 1973). La LTP présente trois caractéristiques principales : la coopérativité, l’associativité et la spécificité de l’entrée synaptique (Bliss and Collingridge 1993). La coopérativité correspond à la nécessité de stimuler un nombre suffisant d’axones simultanément pour que l’induction ait lieu. L’associativité signifie qu’un faible stimulus sur une voie nerveuse peut induire une potentialisation de cette voie si une autre voie convergente vers les mêmes neurones reçoit un stimulus fort simultanément. Enfin, la LTP est « input-specific » car la potentialisation est spécifique des synapses qui ont reçu le tetanus. Les propriétés associatives de la LTP répondent au principe de la synapse de Hebb. En effet, une synapse ne pourra être potentialisée que si elle est activée à un moment où la région dendritique avec laquelle elle est en contact est dépolarisée. A.1. L’hippocampe, haut lieu de la plasticité synaptique L’hippocampe est une structure sous-corticale enroulée sur elle-même, ce qui lui vaut son nom. Il appartient au système limbique qui joue un rôle essentiel dans le comportement, en particulier pour les émotions et la mémoire. La structure de l’hippocampe est représentée dans la figure 1. Il est formé de deux structures en forme de U inversés, le gyrus denté et la corne d’Ammon (CA – en référence à la forme des cornes de bélier du dieu Ammon dans la mythologie égyptienne). Les principales connexions internes de l’hippocampe sont organisées en un circuit trisynaptique excitateur. La première connexion synaptique se fait entre la voie perforante qui provient du cortex entorhinal et les neurones granulaires du gyrus denté. Ces neurones projettent ensuite dans la région CA3 de la corne d’Ammon via des fibres moussues. Les cellules pyramidales de la région CA3 contactent à leur 4 Introduction Générale tour les neurones pyramidaux de la région CA1 par l’intermédiaire des collatérales de Schaffer. Ces derniers neurones envoient leurs projections hors de l’hippocampe, vers le subiculum qui contacte en retour le cortex entorhinal, formant ainsi une boucle anatomique, ainsi que certaines régions néocorticales comme le cortex préfrontal. Il existe de nombreuses autres connexions intrahippocampiques ou afférences et efférences avec d’autres structures cérébrales (Braak et al. 1996). Nous ne décrivons ici que le principal circuit excitateur dans lequel la LTP a été largement étudiée. (A) (B) Figure 1 : (A) Localisation de l’hippocampe dans le cerveau du rat. (B) Coupe transversale d’hippocampe, représentation de la boucle trisynaptique. (source : http://lecerveau.mcgill.ca/) L’induction de la LTP n’est pas restreinte aux synapses du gyrus denté de l’hippocampe, elle peut être induite dans les régions CA1 et CA3 mais également dans d’autres régions cérébrales telles que le cortex visuel, le cortex préfrontal, le striatum, le noyau géniculé médian du système auditif, le fimbria-fornix ou plusieurs régions du système limbique (l’amygdale, le cortex entorhinal et le septum) (Bennett 2000). Toutefois, l’hippocampe représente un modèle particulièrement intéressant lorsqu’il s’agit de comprendre les liens entre les mécanismes de plasticité de la LTP et ceux de l’apprentissage. L’induction de la LTP dans l’hippocampe chez le rongeur peut se faire in vivo par implantation d’électrodes chez l’animal anesthésié ou sur des coupes maintenues en vie pendant plusieurs heures par immersion dans du liquide céphalorachidien artificiel. In vivo, la stimulation peut être induite chez l’animal anesthésié ou chez l’animal éveillé. En règle générale, in vivo la LTP est principalement 5 Introduction Générale étudiée dans la région du gyrus denté, tandis que sur tranche elle est principalement étudiée dans la région CA1. En effet, sur tranche, les neurones du gyrus denté sont soumis à une forte inhibition et l’induction de la LTP nécessite l’utilisation d’inhibiteurs GABAergiques. A l’inverse, in vivo, l’induction de la LTP dans la région CA1 est plus délicate car les sites de stimulation (hippocampe controlatéral ou voie commissurale) sont beaucoup plus épileptogènes. Dans ce travail, nous avons centré notre recherche sur la LTP dans le gyrus denté in vivo chez le rat anesthésié. A.2. La synapse glutamatergique Le neurotransmetteur caractéristique des synapses excitatrices de l’hippocampe est le glutamate. Dans la fente synaptique, il agit de façon spécifique sur des récepteurs glutamatergiques et le caractère transitoire de l’excitation est contrôlé par sa recapture rapide par les cellules gliales. Il existe deux groupes de récepteurs glutamatergiques, classés en fonction de leur mode d’action : les récepteurs ionotropiques et métabotropiques. Les récepteurs ionotropiques sont des canaux ioniques dont l’ouverture dépend de la liaison du glutamate. Ils comprennent les récepteurs AMPA (activés par le α–amino-3-hydroxy-5-méthyl-4isoxazolepropionate), kaïnate et NMDA (activés par le N-méthyl-D-aspartate). Les récepteurs kaïnate ne sont pas exprimés dans les synapses excitatrices du gyrus denté et de la région CA1 (Jaskolski et al. 2005). En revanche, les récepteurs AMPA et NMDA sont abondamment exprimés dans l’hippocampe et sont impliqués dans la LTP (Bliss and Collingridge 1993). Ces deux types de récepteurs se distinguent par la nature des ions qu’ils laissent entrer dans la cellule. Les récepteurs AMPA permettent une entrée de Na+ couplée à une sortie de K+ et ne sont que faiblement perméables au Ca2+, tandis que les récepteurs NMDA sont perméables aux ions Ca2+, ce qui leur confère un rôle prépondérant dans l’induction de la LTP. Les récepteurs métabotropiques sont couplés à des protéines G et à des cascades de messagers secondaires. Ils peuvent être localisés au niveau pré- ou postsynaptique et participent également à l’expression de la LTP (Bliss and Collingridge 1993). A.3. La potentialisation à long terme, un mécanisme impliqué dans la mémoire ? Le rôle majeur que joue l’hippocampe dans la formation de la mémoire a été révélé par l’exérèse ou l’inactivation de la formation hippocampique (hippocampe associé au complexe subiculaire et aux aires corticales entorhinale et perirhinale). Chez l’homme comme chez l’animal, elles conduisent à une amnésie antérograde (incapacité à former de nouveaux souvenirs) ainsi qu’une amnésie rétrograde partielle (perte des souvenirs acquis peu de temps avant l’opération). De nombreuses études ont été réalisées chez l’animal afin de caractériser les fonctions de l’hippocampe (Eichenbaum 2004, 2006). Il est généralement admis que l’hippocampe participe à la formation de la mémoire tandis que le stockage à long terme des souvenirs a lieu dans le cortex (Frankland and Bontempi 2005). Toutefois, un autre modèle (multitraces) propose l’implication de l’hippocampe, non 6 Introduction Générale seulement dans l’acquisition mais également au moment du rappel d’un souvenir (Nadel and Moscovitch 1997). Chez le rat, l’hippocampe joue un rôle crucial dans l’apprentissage spatial, la capacité d’établir une cartographie du contexte environnemental et l’association de ces données avec les données temporelles (Sweatt 2004a). Le test le plus fréquemment utilisé pour étudier la mémoire spatiale chez les rongeurs est le test de la piscine de Morris au cours duquel l’animal doit apprendre à retrouver une plate-forme cachée sous l’eau en se basant sur des indices spatiaux. Chez des animaux ayant subi des lésions hippocampiques, l’apprentissage des informations spatiales est altéré dans ce test (Morris et al. 1982). Un des enjeux des recherches portant sur la LTP consiste à savoir si ce mécanisme joue un rôle crucial dans les processus d’apprentissage et de mémoire. S’il n’y a toujours pas de démonstration définitive indiquant que la consolidation de la mémoire est basée sur l’induction de modifications identiques à celles qui sont nécessaires à l’induction de la LTP, les arguments expérimentaux suggérant que l’induction et le maintien de la LTP miment des mécanismes de plasticité synaptique impliqués dans la mémorisation à court et à long terme respectivement sont de plus en plus nombreux (Lynch 2004; Miyamoto 2006). La durée de la LTP, qui a été observée jusqu’à un an chez le rat (Abraham et al. 2002), et ses propriétés de coopérativité, d’associativité et de spécificité vis-à-vis des entrées synaptiques activées sont des arguments en faveur de l’hypothèse selon laquelle la LTP pourrait constituer un mécanisme de plasticité important pour certaines formes de mémoire. En outre, elle peut être induite par des trains d’activité qui miment le rythme naturel thêta enregistré dans l’hippocampe au cours d’un apprentissage (Larson et al. 1986). De la même façon que la mémoire évolue au cours du temps et peut être altérée par l’environnement, les synapses potentialisées restent plastiques et la LTP peut être annulée (Abraham et al. 2006). Historiquement, les premiers arguments directs sont venus de l’utilisation d’inhibiteurs pharmacologiques de la LTP tels que l’AP5 (acide 2-amino 5- phosphonopentanoïque), antagoniste des récepteurs NMDA. Les premières données ont montré que l’injection de cet antagoniste bloque l’induction de la LTP et s’accompagne de déficits importants d’apprentissages dépendants de l’hippocampe (Collingridge et al. 1983; Morris et al. 1986; Davis et al. 1992). En outre, il a été montré que la saturation des synapses hippocampiques par une stimulation tétanique massive des afférences entorhinales pouvait entraîner des déficits d’apprentissage dans des tâches dépendantes de l’hippocampe (McNaughton et al. 1986; Moser et al. 1998). Enfin, de nombreuses modifications biochimiques se produisant au cours de la LTP ont également été retrouvées lors de l’acquisition de mémoire (Lynch 2004). Plus récemment, de nombreux travaux sont venus conforter ces premières observations. La majorité de ces travaux visant à étudier les mécanismes moléculaires de la LTP et de la mémoire a été réalisée par le blocage pharmacologique de certaines molécules cibles ou par l’analyse phénotypique d’animaux génétiquement modifiés (Elgersma and Silva 1999). De nombreux animaux génétiquement 7 Introduction Générale modifiés ont été produits dans les années 90, le plus souvent par élimination d’un gène cible (knockout) permettant d’étudier à la fois la LTP et des tâches d’apprentissage dépendantes de l’hippocampe (Lynch 2004). Chez ces animaux, des déficits d’induction ou de maintien de la LTP ont pu être mis en parallèle avec une altération des capacités mnésiques. L’absence de la sous-unité NR2A des récepteurs NMDA, par exemple, augmente le seuil d’intensité nécessaire à l’induction de la LTP ainsi que le seuil d’apprentissage des animaux pour une tâche de conditionnement de peur au contexte (Kiyama et al. 1998). De nombreuses molécules de signalisation ont été ciblées avec ce type d’études. On citera l’exemple de l’isoforme alpha de la Ca2+/calmoduline kinase 2 (CaMKII), de la PKA ou de la MAPK ERK2 dont l’activation participe aussi bien à l’induction de la LTP qu’à la mise en place de la mémoire spatiale (Abel et al. 1997; Gooney et al. 2002; Lisman et al. 2002). Le facteur de transcription CREB est également activé dans l’hippocampe au cours de la LTP comme au cours d’un apprentissage (Davis et al. 2000a; Gooney et al. 2002). A l’inverse, la phosphatase PP1 régule négativement l’efficacité de la transmission synaptique ainsi que l’apprentissage et la mémoire et l’inhibition de la phosphatase facilite la potentialisation et l’apprentissage spatial (Munton et al. 2004). Des protéines synaptiques comme les récepteurs NMDA-R1 (Tsien et al. 1996) et la protéine de la densité postsynaptique PSD-95 (Migaud et al. 1998), ou encore les gènes précoces Arc ou c-fos (Guzowski et al. 2000; Fleischmann et al. 2003) ont également donné lieu à la construction de souris mutantes qui présentent toutes des déficits parallèles d’induction de la LTP et de mémoire spatiale. Toutefois, dans certains cas, la corrélation entre la LTP et la mémoire n’a pas été retrouvée. C’est le cas par exemple de souris qui n’expriment pas les récepteurs de type 2 de la somatostatine (Dutar et al. 2002) ou les récepteurs ryanodine de type 3 (Balschun et al. 1999). D’autres modèles, qui ne sont pas directement liés à la LTP, comme le vieillissement ou des modèles murins de la maladie d’Alzheimer montrent des altérations de la LTP associés à des déficits d’apprentissage et de mémoire (Manahan-Vaughan et al. 2003; Jacobsen et al. 2006) (Martin et al. 2000). Si les phases précoces de la LTP présentent de nombreux parallèles avec la mémoire à court terme, les modifications plus sélectives des phases tardives de la LTP sont associées à des déficits de mémoire à long terme, mais pas de mémoire à court terme. C’est le cas, par exemple, de l’inhibition de Arc ou Zif268 (Jones et al. 2001; Plath et al. 2006). Le blocage de la traduction ou de la transcription par des outils pharmacologiques empêche le maintien à long terme de la LTP, de la même façon qu’elle altère de nombreuses formes de mémoires à long terme (Daniels 1971; Mizumori et al. 1985; Frey et al. 1988; Otani and Abraham 1989). Les processus de mémoire et la LTP peuvent donc être perturbés de façon parallèle à des stades précoces ou plus tardifs selon les mécanismes cellulaires ciblés. Ces observations démontrent un parallèle essentiel entre l’organisation temporelle et moléculaire de la LTP et de la mémoire : elles présentent une première phase, pouvant durer quelques heures, qui ne dépend pas de l’expression des protéines, suivie d’une deuxième phase strictement dépendante de régulations transcriptionnelles et de la synthèse protéique. L’ensemble de ces données renforce l’idée selon laquelle la phase précoce de la LTP serait un mécanisme synaptique 8 Introduction Générale essentiel à la mémoire à court terme et sa phase tardive un mécanisme impliqué dans les processus de consolidation en mémoire à long terme. Deux données récentes renforcent considérablement les liens entre LTP et mémoire. D’une part, des augmentations de l’efficacité synaptique ont pu être détectées dans la région CA1 de l’hippocampe au cours d’un apprentissage (Gruart et al. 2006; Whitlock et al. 2006). D’autre part, l’application d’un inhibiteur de la protéine kinase PKM ζ injecté après l’induction de la LTP ou après un apprentissage, peut annuler la LTP et « effacer » un souvenir (Pastalkova et al. 2006). Ces données sont discutées par Bliss, Collingridge et Laroche (Bliss et al. 2006). Elles satisfont deux critères supplémentaires parmi ceux énoncés dans la revue de Martin, Grimwood et Morris, à savoir la possibilité de détecter un changement de l’efficacité synaptique au cours d’un apprentissage et la possibilité d’induire une altération rétrograde (l’altération de l’efficacité synaptique qui a été induite par un apprentissage antérieur perturbe la mémoire qu’a l’animal de cet apprentissage) (Martin et al. 2000). Compte tenu de la pertinence du modèle de la LTP pour comprendre les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la mise en place et la consolidation de la mémoire, nous nous sommes intéressés aux mécanismes biochimiques des différentes phases de la LTP. Un aperçu des connaissances actuelles sur les mécanismes moléculaires de la LTP dans l’hippocampe est présenté dans les chapitres suivants. Sur la base de la dépendance vis-à-vis de la synthèse protéique, nous distinguerons la phase précoce de la phase tardive de la LTP. Toutefois dans certains cas, nous évoquerons 3 phases de la LTP correspondant à la phase précoce (LTP1), aux premières heures de la phase tardive qui dépendent de la synthèse protéique mais pas de la transcription de gènes (LTP2) et au maintien à long terme de la phase tardive qui dépend aussi bien de la traduction que de la transcription (LTP3) (Bliss and Collingridge 1993). B. LES MECANISMES MOLECULAIRES DE LA PHASE PRECOCE DE LA LTP B.1. Induction de la LTP dans l’hippocampe : rôle des récepteurs du glutamate B.1.a Les récepteurs NMDA Les récepteurs NMDA sont essentiels à l’induction de la LTP. L’inhibition des récepteurs NMDA par des antagonistes compétitifs, comme l’AP5, ou non compétitifs, comme le MK801, bloque la LTP dans la région CA1 et le gyrus denté (Coan et al. 1987; Errington et al. 1987). En condition basale, les canaux associés à ces récepteurs sont bloqués par des ions magnésium dont la libération nécessite une forte dépolarisation membranaire au niveau postsynaptique (Collingridge et al. 1992). La liaison du glutamate conjointement à une dépolarisation membranaire conduit à l’ouverture du canal et à une 9 Introduction Générale entrée de calcium dans la synapse activée (Nowak et al. 1984). La nécessité de coordination de ces deux évènements illustre au niveau moléculaire le caractère associatif de la LTP. Les récepteurs NMDA sont constitués d’une sous-unité NR1 associée à au moins l’une des 4 sous-unités NR2A-D ou NR3. Les sous-unités NR2A et NR2B participent toutes les deux à l’expression de la LTP dans l’hippocampe comme l’ont montré des études réalisées avec des souris mutantes n’exprimant pas ces sous-unités (Kutsuwada et al. 1996; Kiyama et al. 1998). En plus de la région intramembranaire qui forme le canal NMDA, la région C-terminale intracellulaire des sous-unités NR2 joue un rôle clé dans l’expression de la plasticité synaptique (Sprengel et al. 1998). Cette région peut interagir avec des protéines d’ancrage telles que des protéines à domaine PDZ membres de la famille PSD-95/SAP90 qui établissent un lien avec des voies de transduction (Niethammer et al. 1996; Kornau et al. 1997). L’état de phosphorylation des récepteurs NMDA peut être régulé, ce qui modifie leur probabilité d’ouverture mesurée par des méthodes de patch-clamp. La phosphorylation du récepteur accroît la fréquence et la durée d’ouverture du canal et sa déphosphorylation les réduit (Lieberman and Mody 1994; Wang et al. 1994; Wang and Salter 1994). La sous-unité NR2B peut être phosphorylée par la CaMKII (sur la sérine 1303) (Omkumar et al. 1996) ou par la tyrosine kinase Fyn (sur la tyrosine 1472) et son niveau de phosphorylation augmente au cours de la LTP (Nakazawa et al. 2001), conduisant à une amplification de l’influx de calcium. B.1.b Les récepteurs AMPA Les récepteurs AMPA interviennent dans la transmission rapide normale permettant à l’influx nerveux de se propager de neurone en neurone. Au cours de la LTP, ils sont donc rapidement activés lors de la stimulation tétanique par liaison du glutamate, entraînant une dépolarisation membranaire importante et prolongée qui va permettre l’ouverture des canaux NMDA par éjection des ions magnésium. En outre, les récepteurs AMPA sont fortement impliqués dans le maintien de la LTP. Au cours de la LTP, la conductance ainsi que le nombre de ces récepteurs augmente à la synapse. Comme pour les récepteurs NMDA, la conductance des récepteurs AMPA est contrôlée par leur état de phosphorylation (Derkach et al. 1999). Il existe 4 sous-unités AMPA, nommées GluR1 à 4. La sous-unité GluR1, en particulier, est la cible de plusieurs kinases telles que CaMKII (Barria et al. 1997), PKA (Boehm and Malinow 2005) et PKC (Boehm et al. 2006). Le nombre de récepteurs présents à la synapse augmente au cours de la LTP grâce à l’insertion de nouveaux récepteurs. Dans une étude réalisée par Shi et al., la distribution des récepteurs AMPA a pu être suivie grâce à l’expression d’un récepteur couplé à une molécule fluorescente dans des neurones hippocampiques. Suite à l’activation des récepteurs NMDA, les récepteurs AMPA sont largement exprimés au niveau dendritique et notamment dans les épines (Shi et al. 1999). L’incorporation de la sous-unité GluR1 est indispensable à l’induction de la LTP et nécessite l’interaction des récepteurs avec des protéines à domaine PDZ (Hayashi et al. 2000). Elle se fait en deux étapes : l’insertion des récepteurs dans la membrane extra-synaptique suivie d’une migration vers les synapses où ils sont stabilisés par les protéines de la densité postsynaptique (Figure 2) (Derkach et al. 2007). 10 Introduction Générale Figure 2 : Illustration de l’incorporation des récepteurs AMPA contenant la sous-unité GluR1 au cours de la LTP. Source : (Derkach et al. 2007) B.1.c Les récepteurs métabotropiques Il existe au moins 8 récepteurs métabotropiques différents, nommés mGluR1-8, qui sont tous exprimés dans l’hippocampe à l’exception de mGluR6 (Shigemoto et al. 1997). Dans la région CA1, les récepteurs mGluR2 et 3, qui sont couplés à l’adénylate cyclase, pourraient être impliqués dans les mécanismes de feedback au niveau présynaptique. L’utilisation d’agonistes de ces récepteurs réduit l’amplitude de la LTP tandis que des antagonistes l’amplifient (Behnisch et al. 1998). Ils ne sont toutefois pas essentiels à l’expression de la LTP dans la région CA1. Les récepteurs mGluR1 et mGluR5, quant à eux, sont couplés à la phospholipase C qui induit la transformation de phospholipides membranaires en phosphatidyl inositol trisphosphate (IP3) et en diacyl glycérol (DAG). Ils sont localisés au niveau postsynaptique et ont un effet positif sur l’induction de la LTP. L’absence des récepteurs mGluR5 chez des souris mutantes réduit significativement l’amplitude de la LTP dans la région CA1 (Lu et al. 1997) et l’inhibition spécifique des récepteurs mGluR1 entraîne une altération de l’expression de la LTP dans le gyrus denté chez des animaux éveillés (Naie and Manahan-Vaughan 2005). Ces récepteurs interagissent et coopèrent positivement avec les récepteurs NMDA (Lu et al. 1999; Fujii et al. 2003). Les trois types de récepteurs NMDA, AMPA et métabotropiques interviennent donc en parallèle et interagissent entre eux afin d’amplifier les mécanismes d’induction de la potentialisation induite à la synapse (Figure 3). Leur activation conjointe conduit à une forte augmentation de la concentration de calcium intracellulaire ainsi qu’à l’activation de nombreuses voies de signalisation. Ces évènements moléculaires sont décrits dans les paragraphes suivants. 11 Introduction Générale (A) (B) Figure 3 : Schéma de l’activité des récepteurs NMDA, AMPA et métabotropiques du glutamate dans des conditions de repos (A) ou après induction de la LTP (B). Source : (Kandel et al. 2000) B.2. La vague calcique L’augmentation postsynaptique de calcium est nécessaire et suffisante pour l’expression de la LTP (Bliss and Collingridge 1993). La LTP est bloquée par l’injection d’EGTA, un chélateur du calcium (Lynch et al. 1983b) tandis que l’infusion de calcium au niveau postsynaptique grâce à l’utilisation d’un chélateur de calcium photolabile sensible aux UV suffit à induire la LTP (Malenka et al. 1988). L’augmentation de calcium intracellulaire se fait, au moins en partie, via les récepteurs NMDA qui sont perméables aux ions calcium. Toutefois, si elle est généralement nécessaire à l’induction de la LTP 12 Introduction Générale dans la région CA1 et le gyrus denté, l’activation des récepteurs NMDA n’est pas suffisante pour induire la LTP (Bliss and Collingridge 1993). Cela suggère que le taux de calcium ne dépend pas uniquement de l’influx de calcium extracellulaire. En effet, l’utilisation de thapsigargine, qui élimine les réserves de calcium intracellulaire, inhibe la LTP (Bortolotto and Collingridge 1993). Les sources de calcium intracellulaire peuvent être recrutées par l’intermédiaire des récepteurs métabotropiques du glutamate (Bortolotto and Collingridge 1993). Les récepteurs mGluR1 et mGluR5 induisent la libération de calcium stocké dans le réticulum endoplasmique (Rae and Irving 2004) via l’inositol trisphosphate (IP3) (Nakamura et al. 2000) ou les récepteurs ryanodine (Mellentin et al. 2007). Les récepteurs ryanodine peuvent aussi être activés par l’action des récepteurs NMDA. En effet, l’entrée de Ca2+ par le canal NMDA peut activer la NO-synthase qui produit du monoxyde d’azote (NO). Le NO active la voie du GMPc et induit la libération de calcium à partir des réserves intracellulaires sensibles à la ryanodine (Lu and Hawkins 2002). Une autre source possible d’augmentation du calcium intracellulaire correspond à l’ouverture des canaux calciques voltage-dépendants. Les travaux réalisé par Raymond et Redman ont montré que les sources de calcium étaient différentes selon l’intensité de la stimulation dans la région CA1 sur des coupes d’hippocampe (Raymond and Redman 2002). L’augmentation de Ca2+ issue des réserves intracellulaires dépend des récepteurs ryanodine dans le cas d’une faible stimulation et des récepteurs de l’IP3 quand la stimulation est un peu plus forte (4 trains de stimulation théta au lieu d’un seul). Enfin, suite à une stimulation encore plus forte (8 trains de stimulation théta), l’induction d’une forme soutenue de la LTP nécessite l’activation de canaux calciques voltage-dépendants. Les auteurs ont associé ces trois sources possibles du calcium aux différentes phases de la LTP dans un modèle où la localisation de l’augmentation de calcium serait déterminante. L’activation des récepteurs ryanodine, qui induit une libération de calcium dans les épines dendritiques, serait associée à la LTP1 ; l’activation des récepteurs de l’IP3 produit un signal calcique dans les dendrites qui serait nécessaire à la phase 2 de la LTP ; et l’activation des canaux calciques voltage-dépendants engendre une augmentation de calcium dans le soma, correspondant à la LTP3 (Figure 4). La localisation du calcium pourrait conditionner les voies de signalisation qui sont engagées et la forme de la LTP (Raymond and Redman 2006). Dans notre modèle, la stimulation utilisée pour induire la LTP étant de forte intensité, le calcium est certainement recruté à la fois dans les dendrites et dans le soma, faisant intervenir une combinaison de tous ces mécanismes. 13 Introduction Générale Figure 4 : Modèle d’encodage spatial de l’induction des trois formes de LTP (LTP1, 2 et 3) régulé par la localisation de la libération de Ca2+ dans les cellules neuronales. NMDAR : récepteur NMDA, RyR : récepteur ryanodine, PSD proteins : protéines de la densité postsynaptiques, IP3R : récepteur de l’inositol trisphosphate, L-VDCC : canaux calciques voltage-dépendants, mGluR : récepteur métabotropique du glutamate. Source : (Raymond and Redman 2006) B.3. Rôle clé des kinases La phase précoce de la LTP dépend de l’activation de nombreuses protéines kinases. L’inhibition de l’ensemble des kinases, ou des tyrosines kinases en particulier, bloque l’induction de la LTP (Malinow et al. 1988; Huang and Hsu 1999). En revanche, elle ne bloque pas son expression, suggérant une implication transitoire de la phosphorylation dans l’expression de la LTP (Malinow et al. 1988). La facilitation de la transmission synaptique par la phosphorylation des récepteurs AMPA et NMDA a déjà été évoquée mais les récepteurs ne sont pas les seules cibles des kinases au cours de la LTP et les voies de signalisation engagées sont nombreuses et imbriquées de façon complexe. Les principales kinases impliquées dans la LTP sont décrites ci-dessous. B.3.a CaMKII La protéine kinase Ca2+/Calmoduline-dépendante II (CaMKII) est l’une des protéines les plus abondantes dans les neurones. Elle représente 2 % des protéines de l’hippocampe (Erondu and Kennedy 1985). Bien qu’elle soit exprimée aussi bien au niveau présynaptique que postsynaptique, 14 Introduction Générale elle est préférentiellement localisée dans la densité postsynaptique où elle interagit avec plusieurs protéines spécifiques (Fink and Meyer 2002). La CaMKII est organisée en homooligomères ou hétérooligomères composés, dans l’hippocampe, des sous-unités α et/ou β. L’entrée de calcium postsynaptique conduit à l’activation de la CaMKII qui peut s’autophosphoryler sur la thréonine 286 pour la sous-unité α et la thréonine 287 pour la sous-unité β (Giese et al. 1998). L’autophosphorylation permet à la CaMKII de s’activer de façon indépendante du calcium et de la calmoduline (Miller and Kennedy 1986). Cette propriété d’autophosphorylation confère à la CaMKII la particularité de pouvoir maintenir un niveau de phosphorylation élevé pendant une période de temps bien plus longue que celle de la vague calcique : après induction de la LTP, elle reste active pendant au moins une heure (Fukunaga et al. 1993). La réduction de l’activité de la CaMKII est conditionnée par sa déphosphorylation par des phosphatases. Elle peut être déphosphorylée par la protéine phosphatase PP2A dans le cytosol ou par la protéine phosphatase 1 (PP1) au niveau synaptique (Strack et al. 1997). Elle possède également un site d’autoinhibition (thréonine 305/306 pour la CaMKIIα/β) dont la phosphorylation bloque son activité (Colbran and Soderling 1990). Au cours de la LTP, une partie de la CaMKII est transférée au niveau de la densité postsynaptique et se lie aux récepteurs NMDA (Otmakhov et al. 2004). Cette liaison avec les récepteurs NMDA semble être essentielle pour l’induction de la LTP (Barria and Malinow 2005). Le transfert de la CaMKII est dépendant de l’augmentation de calcium et de la calmoduline. Etant donné que les influx de calcium par les récepteurs NMDA sont spécifiquement localisés dans les synapses potentialisées et que l’adressage de la kinase est corrélé avec la présence du Ca2+, la CaMKII contribue à la spécificité synaptique de la LTP (Merrill et al. 2005). La CaMKII joue un rôle central dans l’induction et le maintien de la LTP car elle régule le niveau de phosphorylation de nombreuses cibles cellulaires (Yoshimura et al. 2000; Yoshimura et al. 2002). Elle participe notamment à l’augmentation de la conductance des récepteurs AMPA et NMDA en phosphorylant les sous-unités GluR1 et NR2B respectivement (Omkumar et al. 1996; Derkach et al. 1999). De même, elle participe à l’incorporation synaptique des récepteurs AMPA contenant la sousunité GluR1 (Shi et al. 2001). La CaMKII cible également des protéines d’ancrage (comme PSD-95, SAP97, SAP90), des protéines du cytosquelette (telles que l’internexine α, les tubulines α et β, l’actinine α et la MAP2), des protéines de trafic cellulaire, de l’endocytose, de l’exocytose (Figure 5), ou encore d’autres protéines de signalisation (comme la calcineurine) (Fink and Meyer 2002). Certaines de ces protéines se trouvent aussi bien au niveau présynaptique que postsynaptique, telles que la synapsine I et la protéine MAP2 associée aux microtubules (Fukunaga et al. 1996). Les fonctions de la CaMKII dans la LTP sont donc très variées et complexes. De nombreuses études réalisées sur des coupes d’hippocampe ont montré que la CaMKIIα, et en particulier sa capacité à s’autophosphoryler sur la thréonine 286, était indispensable à l’induction de la LTP dans la région CA1 (Giese et al. 1998). Elle n’est pourtant pas toujours essentielle. L’élimination du site de phosphorylation par la CaMKII sur les récepteurs AMPA, par exemple, n’induit qu’une réduction partielle de la LTP (Lee et al. 2003). De plus, une étude récente a mis en évidence le 15 Introduction Générale fait que son implication était différente entre la région CA1 de l’hippocampe et le gyrus denté où elle n’est pas essentielle (Cooke et al. 2006). Ces observations ne mettent pas en doute l’implication de la CaMKII dans l’induction ou le maintien de la LTP mais suggèrent qu’elle agit en synergie avec d’autres voies de signalisation. Figure 5 : Illustration de l’implication de la CaMKII dans le processus d’exocytose. Source : (Turner et al. 1999) B.3.b Les MAP kinases ERK1 et 2 La principale voie d’activation des MAPK-ERK dépend de l’activation des petites protéines G Ras qui activent à leur tour Raf-1, puis la MAPK kinase (MEK) qui contrôle finalement l’activation de ERK1 et 2. La famille Ras des petites protéines G est spécifiquement requise pour l’incorporation des récepteurs AMPA activité-dépendante et l’induction de la LTP (Zhu et al. 2002). ERK1 et 2 se trouvent à la convergence de nombreuses voies de signalisation telles que la voie de la PKC, de la PKA ou de la CaMKII via la Ras GTPase-activating protein SynGAP (Figure 6) (Sweatt 2004b). La cascade de la CaMK kinase, qui n’est pas représentée dans la figure 6, agit également en amont de la voie Ras/MEK/ERK et introduit un lien entre l’élévation de calcium et l’activation des MAPK (Schmitt et al. 2004). L’induction de la LTP s’accompagne d’une augmentation rapide du niveau de phosphorylation des MAPK-ERK (English and Sweatt 1997; Davis et al. 2000a). A l’inverse, l’inhibition de ERK supprime la LTP dans la région CA1 ainsi que dans le gyrus denté (Impey et al. 1998; McGahon et al. 1999). L’activation de ERK est impliquée aussi bien dans la phase précoce que tardive de la LTP, par conséquent, les cibles des kinases ERK sont multiples, conférant à ces protéines des fonctions variées dans l’expression de la LTP (Lynch 2004). Ces kinases sont particulièrement connues pour leur rôle 16 Introduction Générale d’induction de gènes précoces par la régulation de facteurs de transcription tels que Elk-1 ou CREB (Davis et al. 2000a). Elles induisent notamment l’expression des gènes zif286 ou arg3.1/arc qui sont impliqués dans le maintien à long terme de la LTP (Waltereit et al. 2001; Davis et al. 2003). Elles agissent également au niveau présynaptique où elles augmentent la libération de glutamate (Greengard et al. 1993). Trk mGluR NMDA AMPA mGluR Tyrosine kinase Gβγ Ras/raf PI-3K PKA PKC CaMKII ERK Protéines de signalisation - Protéines du cytosquelette PLA2 RSK2 - MAP-2 Tau Arc Protéines des synaptosomes - Synapsin Kv4.2 Régulation de la libération de neurotransmetteurs Transcription des gènes Synthèse des Protéines Changements morphologiques Protéines nucléaires - CREB ATF ELK1 cEBPβ c-fos c-jun c-myc Expression de la LTP Apprentissage Formation de la mémoire Figure 6 : La voie des MAP kinases ERK1 et 2 se trouve à la convergence de nombreuses voies de signalisation et agit à différents niveaux pour la régulation de la plasticité synaptique. (d’après Lynch, 2004) B.3.c La voie de l’AMPc La LTP est associée à une augmentation de la concentration intracellulaire d’AMPc, qui induit l’activation de la PKA et conduit à l’activation de facteurs de transcription tels que CREB (cAMP response element-binding protein) ou c-fos (Waltereit et al. 2001; Nguyen and Woo 2003). La 17 Introduction Générale stimulation de la PKA peut induire directement une potentialisation (Frey et al. 1993). La PKA phosphoryle la sous-unité GluR1 des récepteurs AMPA, favorisant à la fois la probabilité d’ouverture du canal (Banke et al. 2000) et le trafic de ces récepteurs à la membrane (Oh et al. 2006). Son inhibition altère l’induction de la LTP dans la région CA1 de l’hippocampe par la réduction de la conductance des récepteurs NMDA au calcium (Skeberdis et al. 2006). La PKA favorise la libération de BDNF qui contribue à l’établissement de la LTP tardive (Patterson et al. 2001). Elle apparaît même indispensable pour le maintien de la phase tardive de la LTP puisque son inhibition bloque la phase tardive de la LTP dans le gyrus denté (Nguyen and Kandel 1996). La voie de l’AMPc est reliée à l’activation d’autres kinases telles que les MAPK-ERK1 et 2 ou la CaMKII (Vossler et al. 1997; Blitzer et al. 1998). Elle inhibe la PP1, probablement via la calcineurine, et favorise la phosphorylation de la CaMKII. En agissant ainsi à l’interface entre plusieurs cascades de signalisation et l’expression de gènes précoces nécessaires à l’expression des phases tardives de la LTP, l’AMPc pourrait être le pont entre LTP précoce et tardive. B.3.d La protéine kinase C L’inhibition de la PKC par un inhibiteur spécifique bloque l’induction de la LTP (Malinow et al. 1989). Elle agit sur des cibles exprimées aux niveaux pré- et postsynaptique et serait impliquée notamment dans l’incorporation synaptique des récepteurs AMPA qui pourrait impliquer la phosphorylation des récepteurs par la PKC (Ramakers et al. 2000; Boehm et al. 2006). Il existe une forme constitutivement active de la PKC, appelée protéine kinase M ζ (PKM ζ) dont l’expression est induite par la LTP (Hernandez et al. 2003). La PKM ζ correspond au fragment catalytique de la PKC ζ, une forme atypique de la PKC qui ne nécessite pas de Ca2+ ou de diacylglycérol pour être activée. La PKM ζ participe au maintien de la phase tardive de la LTP en favorisant l’augmentation du nombre de récepteurs AMPA exprimés à la synapse (Ling et al. 2006). L’inhibition de cette forme de la PKC annule la potentialisation induite dans le gyrus denté chez le rat (Pastalkova et al. 2006). Ses substrats ne sont pas encore connus mais pourraient avoir un rôle essentiel dans la LTP. B.3.e La voie de la PI3K La PI3kinase phosphoryle le phosphatidylinositol bisphosphate (PIP2) en phosphatidylinositol trisphosphate (PIP3). AKT (autrement appelée PKB) peut se lier au PIP3, ce qui induit son activation. Enfin, AKT régule positivement la protéine kinase mTOR (mammalian target of rapamycin) dont les cibles appartiennent à différentes catégories fonctionnelles, telles que la régulation de la transcription, de la traduction ou du cytosquelette. Au cours de la LTP, la PI3K régule les influx de calcium mais également la libération du glutamate au niveau présynaptique (Kelly and Lynch 2000) et son inhibition par des inhibiteurs pharmacologiques spécifiques bloque la LTP (Sanna et al. 2002). Comme cela est représenté dans le figure 6, la PI3K converge vers ERK mais elle est également régulée par les MAPK puisque l’inhibition de ERK bloque la phosphorylation de AKT induite par une stimulation à haute fréquence (Tsokas et al. 2007). 18 Introduction Générale B.3.f Tyrosines-kinases Les tyrosines-kinases dont fait partie la kinase Src sont également impliquées dans la LTP puisque leur inhibition bloque son induction tandis que l’utilisation d’un activateur des kinases de la famille Src induit une augmentation de la réponse synaptique qui occulte la LTP (Huang and Hsu 1999). L’induction de la LTP s’accompagne d’une activation rapide de la protéine kinase Src qui semble être nécessaire pour son expression dans la région CA1 de l’hippocampe (Lu et al. 1998). L’activation de cette kinase dépend des récepteurs métabotropiques du glutamate et a pour effet de réguler l’efficacité des récepteurs NMDA (Lu et al. 1999). La protéine kinase Fyn, une autre tyrosinekinase, est également impliquée dans la phosphorylation de ces récepteurs au cours de la LTP (Nakazawa et al. 2001). Toutes ces voies de signalisation sont imbriquées ; elles peuvent interagir et se réguler mutuellement. Par exemple, les voies de la PKA et de la CaMKII sont reliées par l’activation de l’AMPc qui peut inhiber la PP1 et favoriser ainsi l’activation de la CaMKII (Brown et al. 2000). La CaMKII interagit également avec la voie des MAPK-ERK : elle peut réguler négativement l’activité de Ras en phosphorylant SynGAP (synaptic GTPase activating protein) qui induit une augmentation de l’activité de RasGAP et inhibe l’activité de Ras (Oh et al. 2004). En retour, la CaMKII est elle-même une cible de ERK, introduisant une boucle de contrôle entre ces deux voies (Giovannini et al. 2001). La position de convergence de MAPK-ERK a également été évoquée, donnant un aperçu de la complexité de la régulation des voies de signalisation au cours de la LTP. Enfin, ces voies agissent aussi bien au niveau présynaptique que postsynaptique, et régulent l’efficacité de la transmission synaptique dans ces deux compartiments. B.4. Rôle des phosphatases Les protéines kinases, si elles sont très largement étudiées, ne sont pas les seules à contrôler les voies de signalisation associées à la LTP. Si l’on s’en tient aux régulations du niveau de phosphorylation des protéines, les protéines phosphatases ont également un rôle essentiel dans l’équilibre fonctionnel de la transmission synaptique. Les principales phosphatases impliquées dans la LTP sont la protéine phosphatase 1 (PP1), la PP2A et la PP2B plus couramment appelée calcineurine. Ces trois phosphatases sont impliquées dans le phénomène de dépotentialisation (Jouvenceau et al. 2003). Elles réduisent la probabilité d’ouverture des récepteurs NMDA (Lieberman and Mody 1994; Wang et al. 1994). Elles peuvent désactiver également la CaMKII dont le rôle essentiel dans la LTP a été décrit ci-dessus (Strack et al. 1997). La calcineurine est dépendante du calcium et de la calmoduline et favorise l’activation de la PP1 en déphosphorylant l’inhibiteur I1. Elle participe également au processus d’endocytose par la déphosphorylation des déphosphines qui contrôlent ce processus (Cousin and Robinson 2001). La PP1 peut s’associer avec plusieurs protéines d’ancrage et influencer la transmission synaptique, la stabilité du cytosquelette ou les interactions cellulaires (Munton et al. 2004). Elle induit également la déphosphorylation des récepteurs AMPA 19 Introduction Générale (Malenka and Nicoll 1999). L’inhibition partielle de la PP1 augmente l’amplitude de la LTP et abaisse le seuil d’activation nécessaire à son induction (Jouvenceau et al. 2006). Cela illustre le rôle des phosphatases dans l’organisation de l’équilibre moléculaire de la LTP. B.5. Rôle des neurotrophines Plusieurs neurotrophines ont un effet facilitateur sur la LTP. L’application de BDNF (BrainDerived Neurotrophic Factor) ou de neurotrophine 3 (NT-3) dans la région CA1 de l’hippocampe peut induire une augmentation durable de l’efficacité de la transmission synaptique équivalente à la LTP (Kang and Schuman 1995). Toutefois, l’absence de la NT-3 chez des souris mutantes n’altère pas l’induction de la LTP, suggérant qu’elle n’est pas indispensable à son expression (Ma et al. 1999). Le NGF (Nerve Growth Factor), quant à lui, n’induit pas de potentialisation dans la région CA1 mais participe à l’expression de la LTP dans le gyrus denté (Kang and Schuman 1995; Kelly et al. 1998). Le BDNF est exprimé au cours de la LTP dans la région CA1 ainsi que dans le gyrus denté et son absence chez des souris knockout inhibe de façon réversible l’induction de la LTP (Patterson et al. 1996; Morimoto et al. 1998). L’absence de son récepteur TrkB empêche également l’induction de la LTP chez des souris mutantes (Minichiello et al. 2002). Le BDNF a fait l’objet d’une plus grande attention dans la mesure où une infusion intrahippocampique chez le rat in vivo conduit à une potentialisation dans le gyrus denté (Messaoudi et al. 1998) qui fait intervenir les récepteurs NMDA, ERK et CREB et est associée à une augmentation de l’expression de Arc, une cible de CREB (Messaoudi et al. 2002). En outre, cette potentialisation est bloquée par l’inhibition de ERK (Ying et al. 2002). Le BDNF régule également la phosphorylation des récepteurs NMDA (Wu et al. 2004; Xu et al. 2006) mais son effet ne se limite pas au niveau postsynaptique puisque le blocage des voies de signalisation induites par le BDNF (inhibition de la PLCγ) n’affecte la LTP que si elle est effective au niveau présynaptique et postsynaptique simultanément (Gartner et al. 2006). L’ensemble de ces données met en évidence la similitude entre la potentialisation induite par le BDNF et la LTP induite par une stimulation à haute fréquence, faisant de la stimulation par le BDNF un bon modèle d’étude des mécanismes de la plasticité synaptique. B.6. Une synthèse protéique précoce locale La synthèse protéique n’est pas un processus réservé à la phase tardive de la LTP. Elle peut aussi avoir lieu à des délais très courts suivant l’induction de la LTP. La CaMKIIα, par exemple, est exprimée dans les 5 min qui suivent l’induction de la LTP, aussi bien dans la région CA1 (Ouyang et al. 1999; Giovannini et al. 2001) que dans le gyrus denté (Kanhema et al. 2006). Le facteur d’initiation de la traduction eIF4E est également surexprimé de façon transitoire à 15 min (Kanhema et al. 2006). L’étude à large échelle de McNair et al. a également montré une augmentation d’expression dès 10 min après induction de la LTP dans la région CA1 de l’énolase 2, de la Hnrpk (Heterogeneous nuclear ribonucleoprotein K) et de la protéine chaperonne Hsp60 (Heat shock protein 60) (McNair et al. 2006). Enfin, la protéine Arc est synthétisée dans le gyrus denté 30 min après une stimulation à haute fréquence (Steward et al. 1998). 20 Introduction Générale La plupart de ces études ont montré que cette synthèse protéique précoce se produisait spécifiquement au niveau synaptique, dans les synapses potentialisées (Figure 7). En effet, plusieurs ARNm sont présents au niveau des dendrites dans l’hippocampe, tels que les ARNm de MAP2, Arc/agr3.1, la CaMKIIα, la dendrine, la protéine G sous-unité γ, la calmoduline ou les récepteurs NMDA NR1 (Steward and Schuman 2003). De plus, les synapses possèdent la machinerie nécessaire à une traduction locale et la synthèse protéique locale participe à l’expression de la LTP précoce (Tang et al. 2002; Fonseca et al. 2006a). La traduction, au niveau dendritique, est stimulée par l’activation des récepteurs NMDA et métabotropiques du glutamate et met en jeu la voie de la PI3K (Gong et al. 2006). Les MAP kinases ERK sont également impliquées dans la régulation de cette synthèse protéique locale, notamment via l’activation de la CaMKII (Giovannini et al. 2001; Sweatt 2004b). La CaMKII pourrait avoir un rôle de « mémoire moléculaire » dans les synapses potentialisées. En effet, une courte application d’inhibiteurs de la synthèse protéique peut être réversible et la mémoire peut être récupérée suggérant que des marqueurs ont perduré pendant la période d’inhibition (Lisman et al. 2002). La CaMKII pourrait donc être un marqueur permettant la localisation de la traduction spécifiquement dans les synapses potentialisées. Figure 7 : Traduction locale dans les dendrites. Source : (Derkach et al. 2007) 21 Introduction Générale C. LES MECANISMES MOLECULAIRES DE LA PHASE TARDIVE DE LA LTP D’après le modèle décrit par Bliss et Collingridge, la phase tardive de la LTP peut se subdiviser en deux phases : la phase LTP2, qui dure entre 3 et 6 h et nécessite la néosynthèse de protéines mais ne dépend pas de la transcription génique et la phase LTP3, très durable, qui nécessite la transcription de gènes ; la phase LTP1 correspond à la phase précoce de la LTP (Bliss and Collingridge 1993). C.1. Mise en évidence de l’existence de la phase tardive de la LTP La phase tardive a d’abord été mise en évidence par sa dépendance vis-à-vis de la synthèse protéique. En effet, l’application d’anisomycine, un inhibiteur de la traduction, bloque le maintien de la LTP dans la région CA1 in vitro (Frey et al. 1988). L’anisomycine inhibe de la même façon le maintien de la LTP au-delà de 3 h dans le gyrus denté (Otani and Abraham 1989). L’inhibition de la transcription, quant à elle, bloque le maintien de la LTP à un délai plus tardif (à 6 h), mettant en évidence des différences de fenêtres temporelles entre ces deux phénomènes (Otani and Abraham 1989). Le délai à partir duquel la LTP devient dépendante de la transcription de gènes n’est toutefois pas toujours le même selon les modèles. En effet, l’application d’un inhibiteur de la transcription sur des coupes d’hippocampe suite à une stimulation à haute fréquence empêche le maintien de la LTP au-delà de 100 min dans la région CA1 (Nguyen et al. 1994). Quoiqu’il en soit, l’inhibition de la transcription dans le gyrus denté in vivo bloque le maintien de la LTP mais n’affecte pas son induction (Frey et al. 1996). La voie des MAPK semble jouer un rôle essentiel pour l’activation de la transcription et de la traduction au cours de la LTP (Kelleher et al. 2004). C.2. Induction de gènes précoces Comme nous l’avons évoqué dans le chapitre concernant la phase précoce de la LTP, plusieurs voies de signalisation conduisent à l’activation des facteurs de transcription. La conséquence directe de ces régulations est l’expression rapide de gènes dits précoces immédiats (Figure 8). Sur le plan strictement temporel, leur expression se produit pendant la phase précoce de la LTP, toutefois leur fonction s’est avérée être indispensable pour le maintien de la phase tardive. C’est la raison pour laquelle nous les évoquons dans ce chapitre. Les gènes précoces (immediate early genes –IEG) sont exprimés rapidement et de façon transitoire, indépendamment de la synthèse protéique en réponse à des signaux extracellulaires. Parmi les gènes précoces exprimés au cours de la LTP, nous avons déjà évoqué le gène arc dont l’ARNm est délivré au niveau des dendrites (Steward et al. 1998). La protéine correspondante qui pourrait être impliquée dans la réorganisation structurale du cytosquelette à la synapse est rapidement traduite et son expression est essentielle à la consolidation de la LTP (Guzowski et al. 2000; Plath et al. 2006). La neurotrophine BDNF est également exprimée rapidement après l’induction de la LTP (Lee et al. 2005). Comme Arc, le BDNF correspond à un gène effecteur, tandis que les autres gènes précoces exprimés suite à l’induction de la LTP produisent majoritairement des facteurs de transcription qui vont réguler l’expression d’autres gènes. Il s’agit des gènes zif268, cjun, junB, junD et les gènes c-fos-related (Wisden et al. 1990; Abraham et al. 1991; Demmer et al. 22 Introduction Générale 1993). L’activation de ces facteurs de transcription permet l’expression de gènes cibles en aval qui seront des effecteurs de la modification de l’efficacité synaptique. Figure 8 : L’induction de la LTP conduit à l’activation de gènes. Les gènes précoces sont les premiers à être exprimés, leur expression est contrôlée par les voies de signalisation décrites dans le chapitre B et ne dépend pas de la synthèse protéique. Source : (Kandel et al. 2000) C.3. Rôle particulier du facteur de transcription Zif268 Parmi les facteurs de transcription impliqués dans la consolidation de la LTP, nous mettrons l’accent sur Zif268, autrement appelé Egr-1, NGFI-A, Krox24 ou TIS8. Zif268 appartient à la famille des Egr (early growth response) qui sont des facteurs de transcription à doigt de zinc dont l’expression est inductible, c'est-à-dire qu’elle nécessite un stimulus pour être induite (Lemaire et al. 1990). Les doigts de zinc sont des structures contenant des motifs Cys2-His2 qui peuvent chélater des atomes de zinc. Ce motif permet la fixation du facteur de transcription sur l’ADN, au niveau du grand sillon (Figure 9). La protéine Zif268 en contient 3 et reconnaît la séquence consensus GCG(G/T)GGGGCG (Swirnoff and Milbrandt 1995). 23 Introduction Générale Figure 9 : Schéma de l’interaction de Zif268 avec l’ADN. La conformation des doigts de Zinc (en bleu) est stabilisée par les ions Zinc (verts). Seule la partie de Zif268 qui interagit avec l’ADN est réprésentée ici, la protéine entière ayant une masse de 88 kDa. Zif268 est la cible de plusieurs facteurs de transcription tels que Elk-1, CREB ou l’héterodimère Fos-Jun qui sont tous régulés au cours de la LTP (Davis et al. 2003). La traduction de la protéine se fait dans le cytoplasme puis elle est de nouveau transférée dans le noyau où elle pourra induire l’expression de gènes cibles. Zif268 est exprimé de façon constitutive dans le cortex, le noyau accumbens, le striatum, l’amygdale et la région CA1 de l’hippocampe tandis qu’il est absent du gyrus denté (Schlingensiepen et al. 1991). Toutefois, l’injection de glutamate augmente de façon dose dépendante l’expression de zif268 dans les différentes régions de l’hippocampe, y compris le gyrus denté (Beckmann et al. 1997). L’ARNm et la protéine Zif268 sont également exprimés suite à l’induction de la LTP par une stimulation à haute fréquence (Cole et al. 1989; Wisden et al. 1990) et son expression, qui a lieu entre 10 min et 2 h après l’induction de la LTP, est fortement corrélée avec la durée de la LTP (Abraham et al. 1991; Richardson et al. 1992). Les données concernant la régulation de l’expression de zif268 dans la région CA1 au cours de la LTP sont contradictoires. Si elle a d’abord été décrite dans le sens d’une augmentation (Roberts et al. 1996), French et al. n’ont pu observer aucune surexpression dans cette région sur des coupes d’hippocampe (French et al. 2001). Dans le gyrus denté en revanche, zif268 est régulé après une stimulation à haute fréquence et l’augmentation de son expression est corrélée avec l’activation de la voie des MAPK et des facteurs de transcription CREB et Elk-1 (Davis et al. 2000a). En outre, des travaux réalisés chez des souris génétiquement modifiées n’exprimant pas Zif268 ont montré que son expression était essentielle à la consolidation de la LTP et de certaines formes de mémoires à long terme (Jones et al. 2001; Bozon et al. 2002; Bozon et al. 2003b). Compte tenu de l’implication de Zif268 dans le maintien de la LTP, les cibles de ce facteur de transcription ont probablement des fonctions essentielles dans la mise en place des modifications moléculaires et morphologiques qui sont associées à la LTP. Plusieurs cibles potentielles de Zif268 ont été suggérées sur la base de la présence du site de liaison des Egr (Beckmann and Wilce 1997) et certaines ont été caractérisées expérimentalement. Par exemple, l’expression des gènes de la synapsine I et II, qui participent à la libération des neurotransmetteurs au niveau présynaptique, est contrôlée par Zif268 (Thiel et al. 1994; Petersohn et al. 1995). Une étude à grande échelle des cibles de Zif268 a été réalisée avec des puces à ADN, permettant d’avoir un aperçu de la diversité des cibles de Zif268 dans des cellules neuronales. Elles appartiennent à des catégories fonctionnelles variées, telles que la signalisation cellulaire, la formation des synapses, le trafic vésiculaire, des protéines présentes au niveau présynaptique, le cytosquelette, le protéasome, le métabolisme, le complexe 24 Introduction Générale majeur d’histocompatibilité ou la réponse immunitaire, ainsi que la régulation de la transcription et de la traduction (James et al. 2005). Zif268 peut réguler l’expression de ses cibles dans le sens d’une augmentation ou d’une réduction. Une étude récente par une approche bioinformatique a montré que Zif268 et CREB avaient en commun un grand nombre de cibles, suggérant un recouvrement fonctionnel partiel de ces deux facteurs de transcription (Pfenning et al. 2007). Dans la même optique de rechercher des cibles de Zif268, nous avons effectué une étude comparative des protéines exprimées chez des souris mutantes n’exprimant pas Zif268 et chez des souris sauvages (voir Partie III). C.4. Expression de gènes effecteurs Après la vague d’induction des gènes précoces, de nombreuses activations géniques se produisent tout au long de la phase tardive de la LTP. L’organisation temporelle de l’activation du facteur de transcription CREB, par exemple, est représentative de l’activation génique en deux temps qui se produit au cours de la LTP. En effet, après un premier pic d’activation 30 min après l’induction de la LTP, son activation est de nouveau élevée entre 2 h et 24 h après la stimulation (Schulz et al. 1999). La cinétique d’expression des gènes effecteurs de la phase tardive de la LTP s’étale sur au moins 96 h (des délais plus tardifs n’ont pas été étudiés). En effet, outre les inductions rapides des quelques gènes précoces effecteurs, des variations d’expression d’ARNm ont été observées à différents délais entre 2 h et 96 h (Tableau 1). Parmi eux se trouvent des gènes impliqués dans la signalisation (NCS-1 – Neuronal Calcium Sensor 1, CaMKIIα, PKCγ, AKAP, ERK2 et Raf-B), l’exocytose et la libération de neurotransmetteurs (syntaxine 1B, synapsine I, synaptopodine) et des récepteurs du glutamate (les récepteurs métabotropiques mGluR5, mGluR1c et les sous-unités NR1 et NR2B des récepteurs NMDA). Certains de ces ARNm sont exprimés de façon locale au niveau synaptique (CaMKIIα) ou dans les corps cellulaires (CaMKIIα et syntaxine 1B) (Thomas et al. 1994b; Davis et al. 2000b). Au niveau temporel, les molécules de signalisation sont exprimées aussi bien dans les premières heures que plusieurs jours après l’induction de la LTP. Les délais intermédiaires n’ont pas été étudiés, il n’est donc pas possible de savoir si leur expression est constante tout au long de la LTP ou si elle s’organise en vagues successives comme c’est le cas pour CREB. 25 Introduction Générale Nom de l’ARNm 5’ 30’ 1h 2h 3h 4h 5h 6h 8h 12h 24h 48h 96h Références NCS-1 (Genin et al. 2001) CaMKIIα (Davis et al. 2000b), (Thomas et al. 1994b) PKCγ (Thomas et al. 1996) Syntaxine 1B (Hicks et al. 1997), (Davis et al. 2000b) , (Smirnova et al. 1993) Synapsine I (Morimoto et al. 1998), (Hicks et al. 1997) Synaptopodine (Yamazaki et al. 2001) AKAP (Genin et al. 2003) Raf-B (Thomas et al. 1994b) ERK-2 (Thomas et al. 1994b) mGluR5 (Manahan-Vaughan et al. 2003) NMDA-NR1 (Thomas et al. 1994a) NMDA-NR2B (Thomas et al. 1996) mGluR1c (Thomas et al. 1996) Tableau 1 : Variations d’expression des ARNm au cours de la LTP observées à partir de l’étude de gènes candidats. Ce tableau rassemble des données obtenues dans le gyrus denté et dans la région CA1 de l’hippocampe. Le niveau d’expression peut être supérieur ( ), inférieur ( ) ou égal au niveau basal ( ). 26 Introduction Générale C.5. Néosynthèse de protéines Les données concernant la régulation de la synthèse protéique sont moins nombreuses que celles concernant les ARNm (Tableau 2). Les protéines exprimées appartiennent aux mêmes catégories fonctionnelles que celles des ARNm agrémentées d’une protéine impliquée dans la traduction (eIF4E, facteur d’initiation de la traduction) et d’une protéine participant à la structure de la synapse (neuroplastine 65). Toutes ces protéines ont fait l’objet d’études individuelles grâce à l’utilisation d’anticorps spécifiques. Toutefois, une étude protéomique récente a identifié de nombreuses protéines exprimées de façon différentielles 10 min et 4 h après l’induction de la LTP dans la région CA1, sur des coupes d’hippocampes (McNair et al. 2006). Ces protéines sont régulées aussi bien dans le sens d’une augmentation que d’une réduction du niveau d’expression. Elles appartiennent à des catégories fonctionnelles variées, telles que la métabolisme, l’organisation du cytoplasme, le transport des protéines, la neurogenèse, la transcription, la traduction, la transmission synaptique, la production et la libération des neurotransmetteurs, la signalisation, l’adhésion cellulaire, la contraction musculaire et le transport vésiculaire. Ils ont également identifié des canaux ioniques. A 10 min, la majorité des protéines régulées sont impliquées dans la régulation du métabolisme énergétique tandis qu’à 4 h, l’organisation du cytosquelette est nettement majoritaire. L’ensemble de ces données se situe dans les premières heures suivant l’induction de la LTP. Ainsi, les connaissances concernant la régulation des protéines au cours des délais plus tardifs de la LTP sont rares. Il nous a donc paru intéressant d’étudier les régulations protéiques à des délais de 6 h et 24 h suivant l’induction de la LTP afin d’obtenir des informations sur les protéines impliquées dans le maintien à long terme de la LTP. Cette partie de mon travail de thèse sera décrite dans la Partie I. 27 Introduction Générale Nom de l’ARNm 5’ 15’ 30’ 45’ 2h 3h 4h 5h 6h 8h 12h 24h 48h Références AMPA (Nayak et al. 1998) CaMKIIα (Ouyang et al. 1999) N-cadhérine (Bozdagi et al. 2000) eIF4E (Kanhema et al. 2006) Synapsine I (Hicks et al. 1997), (Sato et al. 2000) Synapsine II (Helme-Guizon et al. 1998) Syntaxine 1B (Helme-Guizon et al. 1998) Synaptotagmine (Lynch et al. 1994) Synaptophysine (Lynch et al. 1994) Neuroplastine 65 (np65) (Smalla et al. 2000) mGluR5 (Manahan-Vaughan et al. 2003) Tableau 2 : Variations d’expression des protéines au cours de la LTP, observées à partir de l’étude de protéines candidates. Ce tableau rassemble des données obtenues dans le gyrus denté et dans la région CA1 de l’hippocampe. Le niveau d’expression est soit supérieur ( ), soit équivalent ( ) au niveau basal. 28 Introduction générale Si les études ciblant une protéine d’intérêt ne montrent que des augmentations d’expression, plusieurs données récentes ont montré que la LTP était aussi associée à une dégradation des protéines. Elle met en jeu le système ubiquitine-protéasome (Bingol and Schuman 2005). L’étude à large échelle de McNair et al. (2006) est un argument en faveur d’une intervention importante de la dégradation des protéines au cours de la LTP puisque plus des deux tiers des protéines régulées le sont dans le sens d’une réduction d’expression (McNair et al. 2006). De plus, plusieurs gènes du protéasome dans le cerveau sont sous le contrôle de Zif268, apparemment dans le sens d’une inhibition puisque chez des souris mutantes n’exprimant pas Zif268, ces gènes sont surexprimés et l’activité du protéasome est augmentée dans le cortex (James et al. 2006). Enfin, l’inhibition pharmacologique du protéasome réduit la durée de la LTP. Le protéasome apparaît indispensable à la phase tardive de la LTP mais pourrait également être impliqué dans la phase précoce, au même titre que la synthèse protéique (Karpova et al. 2006). L’inhibition conjointe de la synthèse et de la dégradation des protéines peut rétablir la LTP suggérant que la phase tardive de la LTP nécessite une activation combinée de la synthèse et de la dégradation des protéines (Fonseca et al. 2006b). C.6. Localisation de la traduction dans les dendrites activées spécifiquement : Notion de « tag » synaptique Comme nous l’avons évoqué précédemment, au moins une partie de la traduction a lieu spécifiquement au niveau des synapses activées. L’ARNm de la CaMKIIα, par exemple, est présent au niveau dendritique (Mayford et al. 1996). Il possède une région signal qui permet son transport vers les synapses. L’élimination de ce signal chez des souris mutantes provoque une très forte réduction de la présence de la protéine CaMKIIα dans la densité postsynaptique et une altération de la phase tardive de la LTP, sans que la phase précoce ne soit perturbée (Miller et al. 2002). De nombreux ARNm se trouvent dans les synapses et peuvent subir une traduction locale dépendante de l’activité (Job and Eberwine 2001; Schuman et al. 2006). Des éléments de la machinerie de traduction y sont également présents, tels que ERK, eIF4E, mTOR ou 4E-BP (Tang and Schuman 2002; Asaki et al. 2003) et l’induction de la LTP par stimulation à haute fréquence provoque le transfert de polyribosomes de l’axe dendritique vers les épines (Ostroff et al. 2002). Outre les ARNm, des protéines traduites dans le soma sont également transférées vers les synapses. Comment expliquer qu’elles soient adressées spécifiquement dans les dendrites activées ? En 1997, Frey et Morris ont proposé le concept d’étiquette synaptique qui consisterait en un marquage spécifique des synapses activées dont la mise en place serait indépendante de la synthèse protéique (Frey and Morris 1997). Cette étiquette serait présente de façon transitoire, jusqu’à 2-3 h suivant l’induction de la LTP et permettrait de capturer les protéines synthétisées dans le corps cellulaire. Cette notion d’étiquette synaptique a été confirmée ensuite par de nombreuses équipes (Reymann and Frey 2007). La période d’expression de l’étiquette synaptique correspond à la fenêtre temporelle au cours de laquelle la transition entre la phase précoce et la phase tardive de la LTP va se faire ou 29 Introduction générale non. Ellle pourrait donc avoir un rôle fondamental pour l’expression de la phase tardive de la LTP. La nature de l’étiquette n’est pas encore clairement identifiée toutefois plusieurs kinases telles que la CaMKII, la PKA ou la PKMζ mais pas les MAPK-ERK semblent participer au marquage spécifique des synapses activées par une stimulation à haute fréquence dans la région CA1 (Young et al. 2006; Sajikumar et al. 2007). D. LA LTP RESULTE D’UNE COMBINAISON D’EFFETS PRE- ET POSTSYNAPTIQUES La question de savoir si la LTP était portée par des mécanismes pré- ou postsynaptiques a longtemps fait débat. Certains groupes, forts de leurs observations expérimentales, soutenaient une vision unilatérale des mécanismes de la LTP (Nicoll 2003; Voronin and Cherubini 2003) tandis que d’autres prônent la combinaison des deux (Lisman 2003). Compte tenu de la diversité des protéines qui sont impliquées dans l’expression de la LTP et de l’ensemble des travaux visant à identifier le lieu de l’établissement de la LTP, la situation la plus probable consiste en un rôle associé des deux compartiments synaptiques. Comme nous l’avons décrit ci-dessus, les kinases agissent aussi bien au niveau pré- que postsynaptique et peuvent ainsi contrôler en parallèle l’ensemble des phénomènes. D.1. Augmentation de la quantité de neurotransmetteurs libérés Au niveau présynaptique, la LTP se traduit par une augmentation de la libération de glutamate. Cela a été observé notamment dans le gyrus denté après induction de la LTP chez le rat anesthésié (Richter-Levin et al. 1998). Plusieurs voies de signalisation et des protéines impliquées dans le transport et la fusion des vésicules synaptiques contrôlent le rythme de l’exocytose. Certaines protéines du trafic vésiculaire, par exemple, sont phosphorylées par la PKA dont l’activation peut augmenter la probabilité de libération au niveau des terminaisons présynaptiques (Kohara et al. 2001). Le renouvellement des vésicules synaptiques est également augmenté (Ryan et al. 1996). Si la LTP est associée à des modifications de la libération des neurotransmetteurs cela signifie qu’il existe des voies de signalisation rétrogrades de la région postsynaptique vers la région présynaptique. Les principaux candidats de messagers rétrogrades sont le monoxyde d’azote (NO), l’acide arachidonique (AA) et le platelet-activating factor (PAF) (Malenka and Nicoll 1999). Le blocage de la synthèse du NO, par exemple, par l’inhibition pharmacologique de la NO-synthase bloque la LTP dans la région CA1. La fenêtre temporelle de l’action du NO semble être relativement courte puisque cette inhibition n’avait d’effet que dans les 15 premières minutes de la LTP (Bon and Garthwaite 2003). D.2. Augmentation de la transmission au niveau postsynaptique Nous avons déjà largement évoqué les effets postsynaptiques de l’induction de la LTP, à savoir l’augmentation de la conductance des récepteurs, l’augmentation de leur nombre à la synapse, 30 Introduction générale l’expression de gènes et la synthèse de protéines. La découverte des synapses dites « silencieuses » a apporté un argument supplémentaire en faveur d’une insertion de récepteurs AMPA à la synapse au cours de la LTP (Isaac et al. 1995; Liao et al. 1995). Une synapse est dite fonctionnellement silencieuse lorsqu’elle exprime des récepteurs NMDA mais est dénuée de récepteurs de type AMPA. En effet, dans les synapses glutamatergiques de l’hippocampe, la transmission synaptique dans des conditions normales de potentiel de repos se fait grâce aux récepteurs AMPA tandis que les récepteurs NMDA ne sont activés que si la membrane est dépolarisée. Puisque la LTP, par l’intermédiaire de l’activation des récepteurs NMDA, provoque l’insertion de récepteurs AMPA à la synapse, elle modifie les propriétés des synapses silencieuses qui deviennent fonctionnellement actives (Liao et al. 2001). L’induction de la LTP se traduit donc, au niveau postsynaptique, par une augmentation de la conductance des récepteurs AMPA et NMDA, une augmentation du nombre de récepteurs AMPA ainsi qu’une augmentation du nombre de synapses fonctionnellement actives. D.3. Modifications morphologiques La LTP s’accompagne d’une plasticité morphologique des épines dendritiques (Matsuzaki et al. 2004). La délétion du gène de l’adducine β, une protéine qui régule la dynamique du cytosquelette, chez des souris entraîne une altération de la LTP (Rabenstein et al. 2005). Il existe une corrélation entre la taille des épines et l’efficacité synaptique (Kasai et al. 2003). En effet, la LTP s’accompagne d’une augmentation du nombre et de l’aire des épines dendritiques. Les éléments pré- et postsynaptiques évoluent de façon parallèle au cours de la LTP, conduisant à une augmentation de la surface totale de contact (Desmond and Levy 1988). L’augmentation de surface synaptique engage le recyclage des endosomes dans les épines dendritiques (Park et al. 2006). Un rôle de la PKC et des MAPK a été démontré dans les modifications structurelles des épines dendritiques associées à l’activité neuronale (Goldin and Segal 2003). De plus, l’inhibition de la PKA ou du facteur de transcription CREB bloque l’augmentation de la densité des épines dendritiques (Murphy and Segal 1997) tandis que des activateurs de la PKA augmentent le nombre de sites présynaptiques fonctionnels (Kohara et al. 2001). Les travaux de Harris et al. montrent une prévalence de l’augmentation de la surface des synapses plutôt que de leur nombre (Harris et al. 2003). La figure 10 schématise les trois grands types de modifications synaptiques induites par la LTP. 31 Introduction générale Figure 10 : Illustration schématique des trois types de régulations synaptiques associées à la LTP. Source : (Sanes and Lichtman 1999) Comme nous l’avons montré, l’implication et les mécanismes d’action des récepteurs du glutamate, des voies de signalisation ou de certains facteurs de transcription comme Zif268 au cours de la LTP ont été largement étudiés. Les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la LTP restent malgré tout en grande partie méconnus. En particulier, les protéines qui sont les cibles des voies de signalisation ou des facteurs de transcription sont moins connues. Elles sont, pourtant, les effectrices de la régulation de l’efficacité de la transmission synaptique et des modifications morphologiques. Ces protéines peuvent appartenir à différentes catégories fonctionnelles, telles que des protéines d’adhésion, du cytosquelette, du trafic intracellulaire, des protéines chaperonnes, des protéines associées aux vésicules synaptiques, ou impliquées dans le contrôle de la synthèse et de la dégradation protéique. Dans le but d’étudier un grand nombre de protéines appartenant à ces diverses catégories fonctionnelles et d’identifier de nouvelles protéines impliquées dans les mécanismes de la LTP, nous avons entrepris une étude protéomique à large échelle des différentes étapes de la LTP. Ce type d’approche, contrairement aux outils pharmacologiques ou génétiques, permet d’étudier la régulation des protéines dans les conditions physiologiques naturelles de la LTP, sans perturbation artificielle externe qui pourrait modifier la réponse cellulaire des neurones. De plus, elle permet d’identifier de nouvelles protéines impliquées dans l’expression de la LTP sans idée préconçue. Dans le chapitre qui suit, nous présenterons les principales stratégies mises en œuvre dans les approches de type protéomique, sans toutefois chercher à être exhaustifs devant les nombreux développements que suscite cette discipline. 32 Introduction générale E. LA PROTEOMIQUE E.1. Principe Par analogie avec la génomique qui consiste à étudier le génome des organismes, et la transcriptomique celle des ARNm, la protéomique est un terme générique qui désigne un ensemble d'approches méthodologiques consacrées à la caractérisation des protéomes, c'est-à-dire à l’ensemble des protéines exprimées à partir du génome dans une cellule, un tissu, un organisme. On distingue généralement la Protéomique structurale qui s'intéresse à la structure tridimensionnelle des protéines, et la Protéomique fonctionnelle dont le but est de connaître soit les variations du niveau d’expression des protéines sous l'effet de divers stress*, à un instant donné, soit les interactions des protéines entre elles (recherche des partenaires, interactome ou complexome), soit leurs modifications post-traductionnelles (phosphoprotéome par ex.). À l’échelle cellulaire, les protéines sont soumises à une dynamique temporelle, spatiale et fonctionnelle permanente. La protéomique permet d’obtenir un aperçu de l’état des protéines dans un organisme, un tissu, une cellule ou un compartiment subcellulaire donné à un moment donné, dans un contexte biologique qui doit être défini le plus précisément possible. La protéomique est une science récente qui a pu se développer grâce à l’évolution conjointe des méthodes séparatives comme l’électrophorèse bidimensionnelle (électrophorèse 2D) et la chromatographie liquide capillaire (nanoLC), des méthodes d'ionisation douce en spectrométrie de masse et enfin de la bioinformatique, à présent capable de gérer la quantité énorme d’informations qui provient du séquençage et de l'annotation des génomes (Lane 2005). La protéomique se positionne comme étant l’ère de la post-génomique. L’ampleur de son développement se justifie principalement à deux niveaux. D’une part, le niveau d’expression des protéines n’est pas toujours corrélé à celui des ARNm. D’autre part, en plus des étapes d’épissage des ARNm, les protéines sont soumises à des modifications post-traductionnelles très variées et très fréquentes, qui sont essentielles à leur(s) fonction(s) et qui sortent du cadre de la génomique. Ainsi, un génome conduit à de nombreux protéomes qui varient en fonction du stade de développement, des étapes du cycle cellulaire, de la différenciation, de la réponse à différents signaux biologiques ou physiques et de l’état physiopathologique des cellules. L’analyse protéomique se situe donc à une autre échelle de la biologie moléculaire. En protéomique fonctionnelle, on distingue la protéomique descriptive et la protéomique différentielle. La protéomique descriptive a pour objectif d’identifier un grand nombre de protéines, souvent dans un tissu ou un type cellulaire donné, parfois dans une région subcellulaire (à la suite d'un fractionnement cellulaire). Elle permet d’établir des cartographies (électrophorèses 2D) ou des listes donnant une vision globale des protéines exprimées dans l’échantillon biologique étudié. * Stress est utilisé ici comme un terme générique pour désigner tout effet biologique naturel ou non, ou toute action physicochimique et/ou temporelle provoqué sur un organe, un tissu ou des cellules en culture. 33 Introduction générale C'est souvent une étape indispensable avant d'étudier des variations de niveau d'expression comme nous l’évoquerons ci-après. La protéomique différentielle a pour vocation, quant à elle, de comparer la quantité relative des protéines entre deux situations biologiques données. Elle s’intéresse donc à des listes plus restreintes de protéines qui sont exprimées à des taux différents entre les deux échantillons. La protéomique fonctionnelle a de nombreuses applications dans le domaine biomédical. Elle a, par exemple, pour objectif de rechercher des marqueurs diagnostiques (biomarqueurs précoces) associés à des pathologies comme les cancers ou les maladies neurologiques. Elle cherche également à identifier de nouvelles cibles pharmacologiques pour le développement de médicaments. Dans cette optique, l’étude des voies de signalisation fait l’objet de nombreux travaux, notamment l’étude des modifications post-traductionnelles comme la phosphorylation. La protéomique met donc à profit sa capacité à étudier les protéines dans toute leur complexité pour identifier de nouvelles molécules d’intérêt dans différents domaines de la biologie. E.2. Principales méthodes utilisées en protéomique fonctionnelle Les principales étapes d’une analyse protéomique sont la préparation d’un extrait protéique et la séparation des protéines suivie de leur identification. Plusieurs méthodes peuvent être envisagées et sont associées à des démarches expérimentales différentes. On distingue les approches par électrophorèse bidimensionnelle (électrophorèse 2D), qui permettent la séparation des protéines entières, des méthodes par spectrométrie de masse qui impliquent la digestion enzymatique du mélange protéique suivi d’une séparation des peptides en solution (Figure 11). Préparation de l’échantillon Extraction des protéines Séparation des protéines Séparation des protéines (Électrophorèse 2D) (E1D, fractionnement) Digestion enzymatique Digestion enzymatique (Trypsine) (Trypsine) Spectrométrie de masse Séparation des peptides (MALDI-TOF) (nanoLC, 2D-LC) Empreinte peptidique massique (Quadrupole, TOF, trappe, FT) Recherche dans des banques de données Identification des protéines Intensité relative MS/MS m/z Figure 11 : Schéma général des stratégies utilisées en protéomique 34 Introduction générale La méthode la plus fréquemment utilisée pour séparer les protéines à partir d’un mélange complexe est l’électrophorèse 2D. Cette technique de séparation des protéines a été décrite dès 1975 (O'Farrell 1975), mais elle a fait des progrès considérables au cours des 10 dernières années, notamment en terme de facilité dans sa mise en œuvre et de reproductibilité. Elle consiste, dans un premier temps, à séparer les protéines d’un mélange complexe en fonction de leur charge globale nette (première dimension) puis, dans un second temps, en fonction de leur masse en milieu dénaturant (deuxième dimension). Les protéines sont colorées dans les gels, ce qui permet de visualiser des centaines, voire des milliers, de protéines qui se présentent sous forme de spots dans le gel de polyacrylamide. La résolution est suffisante pour détecter différentes isoformes d’une même protéine à condition qu’elles aient des points isoélectriques ou des masses apparentes différents. Les patrons (patterns) d’expression des différents échantillons biologiques que l’on souhaite étudier sont ensuite comparés au cours d’une analyse d’image à l’aide de logiciels spécialisés. Le nombre de protéines qui peuvent être ainsi détectées dépend de la nature et de la sensibilité du colorant utilisé. Les protéines d'intérêt sont ensuite identifiées. Initialement, elles l'étaient par microséquençage Nterminal selon Edman, mais cette méthode est assez peu sensible (une dizaine de pmoles) et reste relativement coûteuse (réactifs). En revanche, l’association plus récente des méthodes de spectrométrie de masse avec l’électrophorèse 2D a offert des outils très sensibles (au niveau de la fmole) permettant, de plus, l’identification des protéines à haut débit. Les protéines séparées sur gel 2D sont soumises à une digestion enzymatique directement dans le gel. Les produits de digestion constituent des ensembles de peptides qui sont caractéristiques de chaque protéine. À partir de ces mélanges de peptides, les protéines peuvent être identifiées par spectrométrie de masse. Il existe également des méthodes dites « hors-gel » basées principalement sur les possibilités qu’apporte la spectrométrie de masse à elle-seule. Un spectromètre de masse (MS) discrimine les ions à l’état gazeux et les caractérise par leur rapport masse sur charge (m/z). Il est constitué d’une source dans laquelle l’analyte est ionisé, d’un analyseur qui permet la séparation des ions en fonction de leur rapport m/z et d’un détecteur qui mesure l’intensité des ions émergeant de l’analyseur. L’ensemble est associé à un ordinateur qui permet de contrôler les paramètres du spectromètre et de numériser les données. En protéomique, deux types de sources d’ions sont utilisées : MALDI (Matrix-Assisted Laser Desorption Ionisation) et ESI (Electrospray Ionisation). Elles produisent une ionisation douce des molécules, limitant ainsi le nombre de fragmentations. Il existe également quatre types d’analyseurs à savoir les temps de vol, les quadrupoles, les trappes à ion et les analyseurs à résonance cyclotronique. Le principe de ces différents types d’appareillages et les combinaisons les plus fréquemment utilisées sont décrits dans la revue de Lane (Lane 2005). Ces outils ne présentent pas les mêmes caractéristiques et diffèrent en terme de précision, de résolution, de sensibilité ou de gamme dynamique (Domon and Aebersold 2006). Le choix de l’appareil à utiliser dépend donc de la question biologique qui est posée. La spectrométrie de masse en tandem (MS/MS) ajoute une autre dimension pour l’étude des peptides et des protéines. En effet, en MS/MS, après une première séparation dans un analyseur, les 35 Introduction générale ions sont fragmentés dans une chambre de fragmentation puis de nouveau séparés en fonction de leur rapport m/z dans un second analyseur (Figure 12). La fragmentation des peptides en MS/MS permet l’identification de la protéine dont il provient par reconstitution de la séquence du peptide. La MS/MS permet d’identifier la présence d’un peptide dans un mélange complexe, de rechercher l’ensemble des peptides précurseurs d’un ion fils de masse donnée ou de cibler la perte d’un élément neutre de masse définie au cours de la fragmentation (Domon and Aebersold 2006). Cette approche est particulièrement utilisée pour l’étude de modifications post-traductionnelles comme les phosphorylations. Les approches protéomiques en phase liquide hors-gel utilisent des systèmes de séparation des peptides par chromatographie liquide haute performance (HPLC) sur des colonnes capillaires (nanoLC) adaptées à des analyses sur de très faibles quantités (phase inverse ou colonne échangeuse d’ions). Cette séparation par HPLC qui se produit en amont de l’analyse par spectrométrie de masse est généralement couplée à une source ESI. Source d’ion Chambre de fragmentation Analyseur 2 Détecteur (séparation en fonction de m/z) (intensité du signal) Intensité (phase gazeuse) Analyseur 1 (séparation en fonction de m/z) m/z Figure 12 : Schéma de principe d’un spectromètre de masse en tandem. L’ensemble des compartiments de l’appareil est maintenu sous un vide poussé. Que la spectrométrie de masse soit précédée d’une électrophorèse 2D ou d’une HPLC, les études protéomiques nécessitent l’utilisation d’outils informatiques puissants. L’identification des protéines est une étape critique au cours de laquelle les données expérimentales sont comparées avec des banques de données provenant du séquençage des génomes. L’ampleur des données issues d’une analyse protéomique rend souvent inenvisageable la validation manuelle des données. Si l’on n’est pas à l’abri aujourd’hui d’une certaine part d’erreur, la qualité des outils informatiques continue de faire l’objet de développements pour une optimisation maximale. Dans l’optique de faciliter les analyses protéomiques et d’améliorer l’accès aux protéines les moins abondantes, on observe une tendance vers une réduction de la complexité des échantillons à analyser. Elle peut se faire par le fractionnement préalable des échantillons (en fonction de leur localisation cellulaire, de leur hydrophobicité, ou de la présence de modifications post-traductionnelles par exemple) ou en ciblant une liste de protéines d’intérêt (Malmstrom et al. 2007). Les applications de ces approches varient de l’identification des protéines d’un mélange à des études quantitatives absolues ou relatives, des études fonctionnelles par l’étude de la régulation des protéines au cours d’un phénomène biologique donné ou l’étude d’interactions entre les protéines (Aebersold and Mann 2003; Tyers and Mann 2003). 36 Introduction générale La méthode de l’électrophorèse 2D présente plusieurs limites expérimentales que n’ont pas les approches hors-gel, ou dans une moindre mesure. L’incorporation des protéines dans une électrophorèse 2D est limitée et rend difficile l’accès aux protéines faiblement exprimées par rapport à celles qui sont naturellement très abondantes (protéines du cytosquelette pour les tissus du cerveau, albumine ou immunoglobulines pour le plasma sanguin…). De plus, les protéines hydrophobes, ainsi que celles qui sont de haut poids moléculaire pénètrent difficilement dans les gels et les protéines de pH extrême sont souvent mal résolues. Certes, ces limites réduisent la gamme des protéines qui peuvent être analysées, mais l’électrophorèse 2D reste cependant une méthode très largement utilisée grâce à sa capacité de résolution unique sur des protéines entières et son coût relativement faible. C’est encore aujourd’hui la méthode de choix lorsque l’on commence une étude protéomique sur un phénomène biologique nouveau et/ou un tissu nouveau concernant des protéines solubles. E.3. Quantification en protéomique différentielle Dans le cadre d’une approche différentielle, la quantification intervient après la séparation des protéines ou des peptides afin de comparer les niveaux d’expression des protéines entre deux échantillons biologiques différents. Il s’agit le plus souvent de comparer le protéome des cellules d’un tissu (ou d’une culture de cellules) ayant subi un traitement à celui des cellules du même tissu témoin. Les principales stratégies employées en protéomique quantitative sont présentées dans la figure 13. La majorité de ces approches est semi-quantitative. Protéomique quantitative Échantillons traités séparément Mesure d’intensité relative en MS Échantillons mélangés en amont Marquage différentiel par des cyanines Électrophorèse 2D Quantification relative par analyse d’image Électrophorèse 2D (DIGE) Quantification relative par analyse d’image Marquage différentiel par des isotopes stables In vitro Quantification relative (ICATTM, iTRAQTM, 16 O/18O…) In vivo Quantification relative (SILAC, 14N/15N) Quantification absolue (AQUA, iTRAQTM) Figure 13 : Principales approche utilisées en protéomique quantitative. Les étapes de séparation engendrent la perte de certaines protéines qui peuvent être, toutes ou partie, celles d’intérêt. Il y a une sorte de « trou noir » entre le moment où l’on extrait un tissu d’un organe, son broyage, sa solubilisation et la façon dont les protéines de l’extrait acellulaire vont pénétrer dans les « strip » de la première dimension (séparation selon le pI), pour ce qui est de 37 Introduction générale l’électrophorèse 2D par exemple. Il en est de même pour les séparations en HPLC en amont de la spectrométrie de masse MS/MS. Même en manipulant très proprement et de façon reproductible, il est difficile d’obtenir exactement les mêmes résultats à chaque expérience pour un tissu donné. Pour compliquer la situation, les protéines faiblement exprimées représentent une large part des protéines contenues dans une cellule et se trouvent être souvent celles d’intérêt. Elles sont généralement masquées par les protéines les plus abondantes et sont donc difficiles à détecter et à identifier lorsqu’elles sont en mélange complexe. Il est possible d’améliorer l’accessibilité de ces protéines minoritaires en fractionnant les échantillons avant la séparation. Soit en éliminant les protéines abondantes (des anticorps fixés sur colonne sont maintenant commercialisés), soit en effectuant un fractionnement cellulaire (isolement des mitochondries, du phagosome, des vésicules synaptiques ou de la densité postsynaptique, par exemple). Quelques protéomes ont été décrits après application de telles approches (Desjardins 2003; Yoshimura et al. 2004; Vo and Palsson 2007), mais elles apportent évidemment un risque supplémentaire de pertes aléatoires des protéines d’intérêt, rendant délicates toutes conclusions biologiques tirées à partir des résultats obtenus. Pour pallier ces inconvénients, dans le cas des études protéomiques utilisant l’électrophorèse 2D, plusieurs expériences sont répétées sur les tissus à analyser, suivies de statistiques sur plusieurs gels (Horgan 2007). Par exemple, et comme nous le verrons dans le cas de notre étude, plusieurs cerveaux de rats subissent le même traitement et sont comparés à autant de cerveaux de rats non traités. Après coloration spécifique, des logiciels (analyse d’image) permettent de numériser l’intensité de coloration des spots dans les gels, de quantifier puis de sommer les spots d’intérêt, et finalement de comparer les valeurs moyennes obtenues pour le tissu témoin et le tissu traité. Cette approche statistique est plus délicate à réaliser avec des animaux (qui ont une variabilité propre) qu’avec des cultures d’organismes unicellulaires par exemple, mais elle a longtemps été la seule fiable. Nous avons utilisé une telle approche et nous discuterons dans les Partie I de ce manuscrit la validité des résultats que nous avons obtenus. Un autre type d’approche s’est développé récemment. Elle consiste à effectuer un marquage différentiel des protéines du tissu témoin et du tissu traité puis à mélanger les deux échantillons avant séparation par électrophorèse 2D ou HPLC couplée à la spectrométrie de masse. On peut ainsi espérer que les pertes de protéines seront les mêmes dans les deux échantillons lors de la manipulation puisqu’ils subissent exactement le même traitement. Pour ce qui est de l’électrophorèse 2D, le marquage différentiel est effectué par des molécules fluorescentes (des cyanines dans le cas de la méthode DIGE, Differential In Gel Electrophoresis). Cette méthode permet de minimiser la variabilité inter-gels. Nous l'évoquerons dans la discussion de la Partie I. Elle constitue, en effet, un prolongement prometteur à l’étude présentée dans ce mémoire. En spectrométrie de masse (avec ou sans électrophorèse 2D préalable), outre quelques méthodes basées sur la comparaison de l’intensité des signaux mesurés dans des analyses 38 Introduction générale séquentielles, les méthodes différentielles sont principalement basées sur des marquages isotopiques qui introduisent une différence de masse (Yan and Chen 2005). Cela permet d’estimer la quantité relative d’un peptide donné dans les différents échantillons biologiques. Ces marquages peuvent être réalisés in vivo par incorporation métabolique d’isotopes stables dans les protéines. La méthode SILAC, en particulier, est basée sur l’incorporation d’acides aminés marqués par des isotopes stables comme le 2H, le 13 C ou le 15 N. Cette méthode, bien que performante, ne peut être adaptée à un modèle comme celui de la LTP puisqu’elle nécessite de travailler avec des cultures cellulaires. Les méthodes de marquage isotopique différentiel in vitro mettent en jeu des marquages enzymatiques ou chimiques. Il est possible d’incorporer 2 atomes d’18O au niveau C-terminal des peptides au moment de la digestion enzymatique des protéines par la trypsine (Schnolzer et al. 1996). Ce type de marquage introduit une différence de masse de 4 Da entre les peptides des deux échantillons. Cette méthode est limitée par les risques d’une incorporation incomplète des isotopes ainsi que par le faible écart de masse qui est introduit. La mesure de l’intensité des ions peut être biaisée par la répartition isotopique naturelle des peptides étudiés. L’ICATTM est la première méthode de marquage isotopoque chimique mise au point par Gygi et al. (Gygi et al. 1999) et consiste à dériver les peptides contenant des résidus cystéines par un « tag » d’affinité à la biotine. Le principe de cette méthode, qui est à la base du développement des autres méthodes de marquage chimique isotopique, est présenté dans la figure 14. La méthode ICATTM présente l’avantage de réduire la complexité de l’échantillon étudié puisqu’elle restreint l’analyse aux peptides contenant des cystéines, toutefois cette restriction exclut d’office les protéines qui ne contiennent pas cet acide aminé, soit environ 4 % des protéines. En outre, elle peut introduire un biais à l’étape de séparation des peptides du fait de la présence du tag et du remplacement de plusieurs atomes d’hydrogène par du deutérium. Plus récemment cette méthode a fait l’objet d’améliorations, notamment par l’utilisation d’isotopes du carbone (12C/13C) et par l’introduction d’un site de clivage dans le tag, permettant une meilleure coélution des isotopes correspondant à un même peptide (Shiio and Aebersold 2006). Le développement de la méthode iTRAQTM a apporté une autre dimension avec la possibilité de comparer dans une même analyse 4 échantillons différents ou d’effectuer une quantification absolue avec l’utilisation de standards internes (Ross et al. 2004). Les tags utilisés dans cette méthode comprennent diverses combinaisons isobariques entre un groupe reporter (de 114 à 117 Da) et un groupe balance (de 31 à 28 Da). La quantification se fait sur les groupes reporters qui sont fragmentés dans l’appareil de spectrométrie de masse. D’autre part, le tag est greffé sur le N-terminal des peptides et non pas sur un acide aminé particulier, ce qui assure une meilleure couverture des protéines contenues dans l’échantillon. Enfin, une quantification absolue peut être envisagée grâce à l’utilisation de standards internes marqués (technologie AQUATM), toutefois cette approche n’est pas adaptée à une étude prospective comme la nôtre. Ces méthodes restent délicates à mettre en œuvre et, parce qu’elles sont basées sur la séparation des peptides et non des protéines, elles nécessitent obligatoirement d’être couplées à la 39 Introduction générale spectrométrie de masse en tandem qui permet de valider l'identité du peptide à quantifier par sa séquence en acides aminés. Tag d’affinité pour la biotine Échantillon 1 Linker portant les isotopes lourds ou légers Marquage isotopique Mélange des échantillons Groupement réactif avec les thiols Digestion trypsique Chromatographie d’affinité Clivage éventuel du tag biotine LC MS/MS 2- Identification des protéines en MS/MS Intensité 1- Mesure de l’intensité relative en MS Intensité Échantillon 2 Figure 14 : Principe de la méthode ICATTM. Les échantillons sont marqués respectivement avec un tag isotopique lourd ou léger constitué d’un groupement réactif spécifique des groupements thiols, d’un « linker » qui porte les différents isotopes (1H/2H ou 12C/13C) et d’un tag biotine qui permet la purification des peptides marqués par chromatographie d’affinité. L’intensité relative de deux peptides identiques portant des isotopes lourds et légers est estimée en MS tandis que les protéines correspondantes sont ensuite identifiées par MS/MS. Une étude publiée récemment a montré que les méthodes basées sur des marquages isotopiques ou la comparaison d’intensité dans les spectres de masse étaient plus justes que les méthodes par électrophorèse en terme de quantification. Toutefois la réplication des expériences menées par électrophorèse améliore sensiblement leur performance (Turck et al. 2007). Malgré de nombreuses avancées technologiques, il faut souligner qu’il n’existe actuellement aucune approche ni méthode qui permette de visualiser l’ensemble du protéome d’une cellule et encore moins de visualiser les variations de toutes les protéines impliquées dans un seul phénomène biologique. 40 Introduction générale E.4. Le développement de la phosphoprotéomique Compte tenu de l’importance de l’état de phosphorylation des protéines dans l’induction de la LTP, nous avons également réalisé une étude protéomique des phosphoprotéines au cours de la phase précoce de la LTP. La phosphoprotéomique est une ère de la protéomique en pleine expansion dont les derniers développements sont présentés dans quelques revues récentes (Zhou et al. 2001; Jensen 2004; Mumby and Brekken 2005; Salih 2005; Delom and Chevet 2006; Morandell et al. 2006). On estime à environ 30% le nombre de protéines phosphorylées dans les cellules des mammifères et de 2 à 5% (selon les auteurs) le nombre de gènes qui codent des kinases ou des phosphatases. Ce mécanisme de régulation des activités enzymatiques est le plus étudié dans le cadre général de la transduction des signaux cellulaires. La phosphorylation des protéines par les kinases implique la formation d’une fonction phosphoester qui est relativement stable en milieu acide et beaucoup moins en milieu basique. De plus, seul l’ATP permet une telle phosphorylation. Chez les eucaryotes, les résidus qui sont le plus souvent sujets à la phosphorylation sont les sérine, thréonine et tyrosine, dans des proportions de 1800 : 200 : 1. D’autres acides aminés peuvent être phosphorylés transitoirement chez les procaryotes. Si les kinases sont relativement spécifiques d’une protéine substrat, voire d’un acide aminé (tyrosines kinases par exemple), souvent du fait de leur localisation cellulaire, il n’en est pas de même pour les protéines phosphatases. C’est un point qui ne peut être négligé lorsque l’on prépare un extrait acellulaire en vue d’une recherche de protéines phosphorylées et on imagine sans mal l'impact que peuvent avoir ces phosphatases sur une étude de variations d'état de phosphorylation. Il est possible d'inhiber leur activité grâce à des inhibiteurs de phosphatases disponibles dans le commerce, tout en sachant que leur action n’est pas absolue. Les protéines qui sont phosphorylées lors des phénomènes de transduction des signaux, de différenciation cellulaire, de régulation de la transcription ou de la traduction etc, sont connues pour être peu abondantes. De plus, la population d'une protéine donnée est phosphorylée de façon hétérogène à un instant donné. Plusieurs approches méthodologiques ont été mises au point depuis le début des années 1970. L'ouvrage édité par D. G. Hardie en 1999 (Protein Phosphorylation, a practical approach) fait le point sur ce sujet. La signalisation médiée par les phosphorylations / déphosphorylations est un phénomène dynamique et concerne des séries de protéines qui fonctionnent en cascades. Aussi, avec l'avènement des outils de la protéomique, l’accès à une vision globale d’une chaîne de transduction impliquant plusieurs kinases / phosphatases pour un signal donné est devenu envisageable. Lorsque les voies de signalisation sont connues, la protéomique différentielle permet de se tourner vers leurs cibles. Au milieu des années 1990, les premières études de phosphoprotéomique par électrophorèse 2D utilisaient la radioactivité 32 P. L’incubation de bactéries avec du 32 P ou celle d’un extrait acellulaire avec de l’ATP32P a permis de visualiser en autoradiographie le phosphoprotéome (tout au moins une P grande partie) de l’organisme en question. L’avantage de la radioactivité 32 P est sa très grande sensiblité (niveau du femtog, peut-être moins ?), en revanche, l'identification des protéines 41 Introduction générale correspondant aux taches radioactives était particulièrement difficile en raison de leur faible niveau d'expression par rapport aux contaminants (kératines) ou aux autres protéines migrant au même endroit. De plus, il est nécessaire d’utiliser d’assez fortes radioactivités spécifiques ce qui pose des problèmes de sécurité et de coût l’élimination des déchets. De telles approches en électrophorèse 2D sont moins utilisées aujourd’hui, mais le marquage radioactif, compte-tenu de sa spécificité, reste encore utile pour suivre la présence des phosphoprotéines lors de leur enrichissement (Delcourt et al. 2007), ou pour détecter des sites de phosphorylation (MacDonald et al. 2002). Au début des années 2000, un réactif fluorescent relativement sensible (au niveau du ng de protéine phosphorylée) a fait son apparition sur le marché : le Pro-Q® Diamond (Invitrogen, Molecular ProbesTM) (Schulenberg et al. 2003). Par comparaison, ce Pro-Q® Diamond est aussi sensible que le nitrate d’argent et 50 fois plus que le bleu de coomassie, deux réactifs traditionnels utilisés pour révéler des protéines en gel 2D. Il est devenu ainsi possible, sans utiliser de radioactivité, de révéler les protéines phosphorylées sur un gel 2D par ce réactif fluorescent, d’effectuer une lecture numérique grâce à un lecteur et un logiciel appropriés pour en avoir une image complète, puis de réaliser une coloration avec un réactif général des protéines (bleu de coomassie, SYPRO Ruby ou nitrate d’argent) compatible avec des identifications ultérieures en spectrométrie de masse. Les deux images ainsi obtenues peuvent être superposées et comparées. Nous avons utilisé cette méthode pour l’étude des protéines phosphorylées au cours de la LTP (voir la Partie II). Dans la mesure où injecter de fortes radioactivités spécifiques 32 P à des animaux vivants reste une opération très délicate, voire dangereuse, le Pro-Q® Diamond est devenu l'outil le plus performant pour une première approche expérimentale consistant à rechercher des protéines phosphorylées via l'électrophorèse 2D. Des auteurs ont montré récemment que le 32 P et le Pro-Q® Diamond donnaient des résultats très proches (Levine et al. 2006). Ce dernier réactif n'étant pas totalement spécifique des protéines phosphorylées, nous discuterons ce biais expérimental dans la partie 2 de notre étude. Là encore, il s’agit d’accéder aux protéines visibles en électrophorèse 2D, ce qui exclut celles qui sont très hydrophobes, très acides ou très basiques. L’état de phosphorylation des protéines individuelles peut être évalué avec une stratégie de gel monodimensionnel associée à l’utilisation d’anticorps spécifiques. La panoplie d’anticorps disponibles dans le commerce est en pleine expansion, notamment grâce au développement d’anticorps spécifiques des sites particuliers de phosphorylation. Cette stratégie convient à l’étude des protéines hydrophobes et peut être utilisée en complément d’une approche par électrophorèse 2D. Il est possible, en particulier, de corréler les résultats obtenus en gel 2D avec ceux obtenus avec un anticorps spécifique pour une protéine donnée (Kaufmann et al. 2001; Rush et al. 2005). Nous avons également utilisé une telle stratégie au cours de notre étude. Pour aller plus loin dans le cadre d’études phosphoprotéomiques, pour visualiser les protéines phosphorylées les moins abondantes, pour identifier les sites de phosphorylation en spectrométrie de masse etc, il est nécessaire d’enrichir l’extrait cellulaire en protéines phosphorylées. Cette étape, comme on peut s’en douter, apporte obligatoirement un nouveau risque de pertes aléatoires qu’il faudra pallier, notamment si l’on souhaite faire de la phosphoprotéomique différentielle. 42 Introduction générale Dans la mesure où nous n’avons pas développé de telles approches dans notre étude, nous nous contenterons de résumer ici les différentes méthodes publiées récemment au sein d'une abondante littérature. Nous évoquerons également ces approches dans les discussions et perspectives de notre étude. La méthode la plus simple à mettre en œuvre reste la plus ancienne. Elle est appellée IMAC pour Immobilized Metal-Ion Affinity Chromatography. Son principe date des années 1970. Elle fonctionne sur le principe d’une chromatographie d’affinité qui consiste à immobiliser un métal sur un support synthétique, lui-même greffé chimiquement par des molécules qui portent des groupements carboxyles. Ce sont ces groupements carboxyles qui complexent le métal. Ce dernier est choisi pour sa capacité à disposer de plusieurs orbitales libres qui fixeront à leur tour toute molécule très acide et notamment celles qui portent des phosphates. Ces métaux sont essentiellement : Fe3+, Ga3+, Zn2+ ou Al3+. Pour simplifier la procédure, après un lavage qui élimine les protéines ou les peptides non phosphorylés, ceux qui sont restés accrochés sont élués par un gradient de sel ou de pH. Des billes magnétiques portant du Fe3+ ont même été mises au point pour faciliter la manipulation. Parce qu’elle retient aussi les peptides ou protéines acides, la méthode IMAC ne doit pas être considérée comme une méthode de purification des phosphoprotéines / phosphopeptides mais bien comme un enrichissement. Plus récemment des oxydes de métaux (Sugiyama et al. 2007) ont été proposés, dioxyde de titane ou de zirconium, par exemple. TiO2 donne des résultats très prometteurs notamment pour une rétention plus spécifique des Phosphoprotéines/Phosphopeptides. De nombreux travaux ont récemment été publiés selon cette approche (Larsen et al. 2005; Delcourt et al. 2007; Pocsfalvi et al. 2007), avec la possibilité de couplage à une colonne C18 en amont de la MS/MS (Pinkse et al. 2004). Un tel enrichissement en phosphoprotéines / phosphopeptides par la méthode IMAC Fe3+ a été l’objet de quelques essais préliminaires au laboratoire. Ils ne seront pas évoqués dans ce mémoire, mais ils feront partie des prolongements de notre étude, notamment pour la recherche de sites de phosphorylation en spectrométrie de masse MS/MS, que nous évoquerons dans la partie perspectives. Une seconde méthode consiste à éliminer en milieu basique le phosphate des peptides obtenus après protéolyse. A la place du résidu phosphoséryle, il y aura un résidu déshydroalanyle, ou déshydrobutyryle s’il s’agissait d’une phosphothréonine. Cette β-élimination ne fonctionne pas avec la phosphotyrosine. Il est possible de détecter en spectrométrie de masse une telle disparition de phosphate. Oda et al. (2001) ont proposé de compléter cette approche en fixant un « tag » biotine sur les déshydroséryle / déshydrothréonyle permettant ainsi de purifier sur colonne d'avidine les peptides qui étaient phosphorylés (Oda et al. 2001). Cette approche a fait l'objet de plusieurs variantes (Knight et al. 2003). Aussi élégante soit elle, la méthode d’Oda nécessite une longue mise au point et présente de nombreuses difficultés expérimentales. Elle a cependant permis l'élaboration de la première approche de phosphoprotéomique différentielle calquée sur celles qui ont été décrites plus haut (Goshe et al. 2001; Qian et al. 2003). D'autres approches de la phosphoprotéomique différentielle ont été menées comme celle qui consiste à comparer des échantillons traités soit au 32 P 43 Introduction générale soit au 33 P, en jouant sur la différence d'énergie d'émission de ces 2 isotopes (Wyttenbach and Tolkovsky 2006). Enfin, la spectrométrie de masse en tandem joue un rôle fondamental dans la recherche des peptides phosphorylés au sein d’un mélange pas trop complexe (Steen et al. 2006). La perte du phosphate sous forme d’ion PO3– (–79 Da) ou PO2– (–63 Da) (balayage d'ions parents en mode ions négatifs) ou sous forme de neutre H3PO4 (–98 Da) (balayage en mode perte de neutre en mode positif) dans l’analyseur du spectromètre de masse est un indice précieux qui permet de détecter la présence d’un peptide phosphorylé. Cette perte peut même être obtenue « manuellement » en utilisant une phosphatase sur la cible d’un MALDI-TOF (Torres et al. 2005). Avec les spectromètres de masse qui possèdent un analyseur à résonance cyclotronique (FTICR), il est possible de provoquer la capture d’un électron de faible énergie (ECD) par le peptide analysé. Cette opération entraîne des cassures plus spécifiques de la chaîne polypeptidique (ions c et z en majorité) tout en gardant stables des modifications post-traductionnelles comme les phosphorylations. La technologie ECD ouvre de réelles perspectives pour des analyses de phosphorylations de protéines sur de très faibles quantités dans les prochaines années. Enfin, plusieurs sites WEB spécialisés dans la recherche ou la prédiction des sites de phosphorylation ont été créés ces dernières années. Couplés aux analyses de spectrométrie de masse, ces sites WEB sont des outils particulièrement utiles aux phosphoprotéomistes. E.5. L’apport de la protéomique en neurosciences L’application des méthodes de protéomique à des problématiques de neurosciences est en plein essor depuis quelques années. Que ce soit dans des modèles cellulaires ou plus intégrés, la protéomique fonctionnelle, aussi bien descriptive que différentielle, ouvre de nouveaux champs de connaissance sur le fonctionnement et l’organisation des cellules neuronales ou gliales et du cerveau. Dans ce chapitre, nous allons nous concentrer sur les aspects qui touchent à la mémoire et à la plasticité synaptique mais l’on se doit d’évoquer les efforts qui sont mis en œuvre dans le domaine des maladies neurodégénératives et les pathologies du cerveau. Dans ce domaine, la protéomique clinique s’est largement développée dans l’optique d’établir des diagnostics ou de développer de nouveaux médicaments par la recherche de marqueurs spécifiquement associés à une pathologie. Beaucoup de travaux se sont intéressés en particulier à la maladie d’Alzheimer ou au syndrome de Down (Fountoulakis 2004; Lovestone et al. 2007). Dans le domaine de la mémoire et de la plasticité, une attention particulière s’est portée sur la description des protéines synaptiques. En se basant sur des méthodes de fractionnement subcellulaire, plusieurs équipes se sont intéressées à l’identification des protéines de la densité postsynaptique (Walikonis et al. 2000; Li et al. 2004a; Peng et al. 2004; Yoshimura et al. 2004; Cheng et al. 2006), des vésicules synaptiques (Coughenour et al. 2004), de la membrane plasmique synaptique (Stevens et al. 2003) ou encore de complexes protéiques associés aux récepteurs AMPA ou NMDA (Husi et al. 2000; Fountoulakis et al. 2005). Ce type d’approche a permis d’identifier de 44 Introduction générale nouvelles protéines par séparation des protéines de la PSD sur gel 1D, digestion trypsique et identification par nanoLC MS/MS (Murata et al. 2005) et de commencer à dresser un tableau des grands complexes protéiques qui régissent l’activité synaptique (Grant and Husi 2001). L’étude des complexes dans différents états physiologiques pourrait apporter de nombreuses informations sur les cascades de signalisation impliquées, les interactions protéiques et la nature des complexes fonctionnels. La nature de ces complexes, leur nombre ainsi que leur localisation font partie intégrante de l’équilibre fonctionnel du cerveau. Cependant, comme nous l’avons déjà évoqué, une des limites du fractionnement tient à la difficulté d’obtenir une bonne reproductibilité. En outre, cette approche nécessite en règle générale une quantité importante de protéines ce qui rend difficile l’étude de petites régions du cerveau. En conséquence, la plupart des études différentielles se sont basées sur des homogénats de tissu entier, notamment l’hippocampe. Le protéome des protéines solubles de l’hippocampe de rat séparées par électrophorèse 2D a été décrit et contient une large majorité d’enzymes mais également des protéines chaperonnes, ou impliquées dans le cycle cellulaire, la transduction du signal, la structure cellulaire, la transcription, la traduction et le transport cellulaire (Fountoulakis et al. 2005). Une étude récente a pourtant réalisé une quantification relative des protéines membranaires du cortex, de l’hippocampe et du cervelet (Olsen et al. 2007). Les auteurs ont développé une méthode d’enrichissement des protéines membranaires sur des petites quantités de tissu ainsi qu’une méthode de marquage isotopique par HysTag (Olsen et al. 2004; Nielsen et al. 2005). La combinaison des deux ouvre de nouvelles perspectives pour l’étude quantitative des protéines membranaires sur de petites quantités de tissu cérébral. Les travaux portant sur des problématiques liées à la mémoire ou à la plasticité synaptique sont encore peu nombreux. La première étude à grande échelle visant à étudier la régulation des protéines dans un modèle de plasticité synaptique a été réalisée par électrophorèse bidimensionnelle sur le modèle de l’Aplysie (Castellucci et al. 1988). La LTP a également fait l’objet d’une étude similaire en 1993, montrant des modifications bidirectionnelles de l’expression des protéines 1 h et 3 h après son induction dans le gyrus denté chez le rat anesthésié (Fazeli et al. 1993). Ces deux études se sont basées sur une séparation des protéines par électrophorèse bidimensionnelle. Toutefois, à cette époque, la grande majorité des protéines observées n’a pas pu être identifiée. Depuis, plusieurs études protéomiques différentielles se sont intéressées aux régulations protéiques associées à la mémoire. Certains travaux se sont basés sur l’étude du protéome de l’hippocampe ou du cerveau de souris mutantes qui présentent des déficits mnésiques. Ils ont montré, d’une part, que le métabolisme et le niveau d’oxydation des protéines étaient altérés chez des souris dont le vieillissement est accéléré (Poon et al. 2004). D’autre part, ils ont mis en évidence des modifications de l’expression de protéines de signalisation, du métabolisme, du cytosquelette, de la transcription ou de protéines chaperonnes chez des souris qui n’expriment pas la NO-synthase (Kirchner et al. 2004). Deux études récentes ont étudié directement la régulation de l’expression des protéines suite à un séjour en milieu enrichi ou à un apprentissage spatial. Les principales altérations 45 Introduction générale protéiques associées à un séjour en milieu enrichi sont impliquées dans la structure du cytoplasme, le métabolisme et la signalisation cellulaire (McNair et al. 2007). Dans cette étude, les auteurs ont dissocié la couche somatique et la couche dendritique de la région CA1 de l’hippocampe, montrant une prévalence des protéines de signalisation cellulaire au niveau dendritique. Enfin, Henninger et al. (2007) ont montré une forte tendance à une réduction du niveau d’expression des protéines de l’hippocampe après un apprentissage spatial en piscine de Morris (Henninger et al. 2007). Les protéines concernées sont, là encore, impliquées dans le métabolisme ou l’architecture du cytosquelette mais également dans le transport vésiculaire ou la neurogenèse. Concernant la plasticité synaptique, Liao et al. (2007) ont observé la surexpression de nombreuses protéines dans des synaptosomes suite à un traitement par le BDNF (Liao et al. 2007). Les protéines des synaptosomes ont été digérées par la trypsine et les peptides séparés puis identifiés par 2D LC-MS/MS (MudPIT). Les protéines surexprimées sont des protéines de structure ou des protéines impliquées dans la transcription et le traitement des ARNm mais surtout dans les mécanismes de traduction. Ces observations sont en accord avec l’induction de la traduction par le BDNF ainsi que l’existence d’une synthèse protéique localisée au niveau synaptique au cours de la plasticité synaptique. Finalement, une étude réalisée par McNair et al. (2006) a montré des variations d’expression des protéines dans l’hippocampe après induction de la LTP par stimulation à haute fréquence dans la région CA1 (McNair et al. 2006). Dans cette étude, les catégories de protéines qui sont le plus sujettes à des variations sont le métabolisme, la régulation du cytosquelette et le transport et métabolisme des protéines. Selon le délai étudié (10 min, LTP précoce, ou 4 h, LTP tardive), les catégories principales ne sont pas les mêmes. Il semble que le métabolisme énergétique soit impliqué de façon rapide et transitoire au cours de la LTP. Le rôle prépondérant des phosphorylations dans l’induction de la LTP a également donné lieu à plusieurs études de phosphoprotéomique. Les phosphoprotéines sont particulièrement importantes dans la régulation fonctionnelle de la densité postsynaptique (Yamauchi 2002). Collins et al. (2005) ont donc entrepris une étude poussée des phosphoprotéines dans des synaptosomes en utilisant en parallèle la séparation de phosphoprotéines et de phosphopeptides sur colonne IMAC (Collins et al. 2005). Ils ont pu identifier de nombreuses protéines mais également de nombreux sites de phosphorylation dont une large part n’avaient pas été décrits sur des récepteurs, des protéines d’ancrage, des kinases, phosphatases, petites protéines G, protéines du cytosquelette, des protéines impliquées dans la traduction et d’autres enzymes et protéines de signalisation. Les travaux de Trinidad et al., qui sont également basés sur un enrichissement des peptides phosphorylés par colonne IMAC, sont venus compléter ces données en décrivant de nouvelles phosphoprotéines et leurs sites de phosphorylation dans la densité postsynaptique (identification des peptides phosphorylés par nano-LC-ESI-Q-TOF MS/MS suivie d’une fragmentation par CID) (Trinidad et al. 2005; Trinidad et al. 2006). Enfin, une publication récente décrit la première étude de quantification relative et absolue du niveau de phosphorylation des protéines dans un modèle d’activation synaptique (Munton et al. 2007). 46 Introduction générale Les auteurs ont travaillé sur des extraits de terminaisons synaptiques ou de densité postsynaptique stimulés avec du KCl qu’ils ont comparés. Ils ont pu estimer le niveau de phosphorylation des protéines dans les différents compartiments suite à la stimulation par le KCl. Ils ont observé notamment une augmentation significative du niveau de phosphorylation de la CaMKIIα et β dans les synaptosomes activés. Leurs travaux ont également permis l’identification de nouveaux sites de phosphorylation sur certaines protéines connues de la synapse telles que la CaMKII, la sous-unité NR2 des récepteurs NMDA, la PKC, la PSD-95 et la DAP (Disk large-associated protein). L’étude des protéines phosphorylées au cours de la LTP n’a encore fait l’objet d’aucune publication et a constitué la majeure partie de mon travail de thèse. Au vu de l’ensemble de ces données, la régulation des protéines de signalisation, du métabolisme et du cytosquelette apparaît de façon récurrente au cours de la mémoire et de la plasticité synaptique. Les travaux de protéomique permettent de pointer des protéines ou des catégories de protéines que l’on n’imaginait pas être particulièrement impliquées dans les phénomènes de plasticité synaptique. Ils ouvrent ainsi des perspectives vers de nouvelles hypothèses et de nouvelles voies d’études. 47 Introduction générale OBJECTIFS L’objectif général de ce travail qui m’a été proposé en Septembre 2003 a été d’identifier des protéines impliquées dans les différentes phases de la LTP afin de mieux connaître les mécanismes moléculaires qui contrôlent la plasticité synaptique. La plupart des études visant à comprendre les mécanismes moléculaires de la LTP se basent sur des données pharmacologiques ou génétiques, c'est-à-dire sur la modification des conditions physiologiques normales par l’ajout d’un agent pharmacologique et la mutation ou la délétion d’un gène. Nous avons choisi d’utiliser une démarche différente puisque nous cherchons à observer les variations qui se produisent naturellement au cours de la LTP. Notre modèle d’étude est la LTP induite par une stimulation à haute fréquence dans le gyrus denté chez le rat anesthésié. Le protocole que nous utilisons induit une LTP stable pendant plusieurs jours (Laroche et al. 1989). Nous avons choisi d’aborder la question posée avec trois approches différentes qui sont toutes basées sur une séparation des protéines par électrophorèse 2D suivie d’une analyse différentielle et de l’identification des protéines par spectrométrie de masse MALDI-TOF. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés aux variations d’expression totale des protéines au cours de la phase tardive de la LTP. Deux délais ont été étudiés correspondant à des périodes encore peu connues de la LTP : 6 h et 24 h. Après avoir mis au point les conditions de séparations des protéines par gel 2D et optimisé la méthodologie d’analyse différentielle, nous avons comparé le niveau d’expression des protéines du gyrus denté dorsal ayant subi ou non une stimulation à haute fréquence. Ce travail est décrit dans la Partie I de ce manuscrit. En parallèle, et avec une approche similaire, nous avons cherché à identifier des cibles potentielles du facteur de transcription Zif268 par la comparaison du protéome de souris sauvages et de souris mutantes n’exprimant pas Zif268. Ces travaux nous ont conduits à montrer la présence de faux positifs provenant de la construction génétique des souris mutantes. Ceci a abouti à une publication qui est présentée dans la Partie III. Enfin, nous nous sommes intéressés à la phase précoce de la LTP avec une approche légèrement différente. Compte tenu de l’importance des protéines phosphorylées dans les premières étapes de l’induction de la LTP, nous avons étudié spécifiquement la régulation des phosphoprotéines à trois délais suivant son induction : 0 min, 15 min et 90 min. La démarche utilisée pour ce travail a bénéficié des enseignements que nous avons tirés des deux autres parties et nous a permis d’identifier une quinzaine de protéines dont le niveau de phosphorylation était altéré au cours de la LTP (Partie II). 48 Partie I : Etude Protéomique de la Phase Tardive de la LTP dans le Gyrus Denté chez le Rat, In Vivo 49 Partie I : Introduction INTRODUCTION La première partie de ce travail a consisté à mettre au point une approche méthodologique pour l’étude des variations d’expression des protéines au cours de la phase tardive de la LTP. Plusieurs points essentiels ont dû être définis, tels que le choix des délais expérimentaux, le choix des échantillons biologiques et le choix de l’approche méthodologique. Chacun de ces points sera développé et discuté afin de présenter notre démarche expérimentale. A. Choix des délais expérimentaux La plasticité est par définition un phénomène dynamique. Capturer un état statique de la région stimulée ne peut donc fournir qu’une information très restreinte sur la réalité du phénomène. C’est pourquoi, nous avons choisi d’étudier deux délais différents après l’induction de la LTP. Dans la mesure où la plupart des études portant sur des protéines individuelles se sont placées dans des délais assez courts après induction de la LTP (entre 5 min et 3 h), nous avons choisi de nous concentrer sur des délais plus tardifs afin de comprendre les modifications moléculaires qui permettent le maintien de la LTP sur le long terme : 6 h et 24 h après induction de la LTP. A.1. 6 h après induction de la LTP Le délai de 6 h nous a paru intéressant car l’application d’inhibiteurs de la transcription provoque le déclin de la LTP entre 3 h et 6 h. A 6 h, la phase tardive est donc engagée, probablement accompagnée d’une activité de transcription et traduction conséquente. Plusieurs protéines sont déjà connues pour être exprimées à ce délai. La protéine synapsine 1, par exemple, est surexprimée entre 5 h (Hicks et al. 1997) et 8 h (Sato et al. 2000) après induction de la LTP dans le gyrus denté in vivo chez le rat. L’expression de la syntaxine 1B est également accrue par l’induction de la LTP dans le gyrus denté à 5 h (Hicks et al. 1997). En outre, l’ARNm de la protéine d’ancrage A-kinase 5 (AKAP 150) est exprimé 3 h, 6 h et 12 h après induction de la LTP dans le gyrus denté in vivo chez des rats éveillés (Genin et al. 2003). Bien que l’expression des ARNm et des protéines ne soient pas systématiquement corrélés (Ross et al. 2004), on peut supposer que le niveau d’expression de la protéine AKAP 150 est régulé pendant cette fenêtre temporelle. Les trois protéines évoquées ci-dessus sont impliquées dans la plasticité synaptique. La synapsine 1 et la syntaxine 1B sont des protéines neuronales impliquées dans l’exocytose et la libération des neurotransmetteurs (Sudhof 1995; Hilfiker et al. 1999). La protéine AKAP 150 est une protéine d’ancrage qui établit un lien entre les voies de signalisation des protéines kinases PKA et PKC, la calmoduline et la phosphatase calcineurine (Dodge and Scott 2000). En dehors de la synapsine 1 50 Partie I : Introduction dont le pI est très basique, ces protéines devraient être détectées par électrophorèse 2D car elles sont peu hydrophobes et leurs masses et pI se trouvent dans des gammes adaptées, à condition qu’elles soient suffisamment exprimées : - syntaxine 1B : 30918 Da, pI 5,25 - AKAP 150 : 75962 Da, pI 4,70 A.2. 24 h après induction de la LTP Le protocole que nous utilisons au laboratoire pour induire la LTP dans le gyrus denté chez le rat anesthésié produit une LTP qui peut durer plusieurs jours (Laroche et al. 1989). Or très peu d’études portant sur les protéines se situent à des délais de l’ordre d’une journée. Pour cette raison, nous avons choisi ce second délai de 24 h afin de cibler les mécanismes moléculaires impliqués dans les phases très tardives de la LTP. Une augmentation du niveau d’expression du récepteur métabotropique du glutamate mGluR5 a déjà été observée à ce délai après induction de la LTP dans le gyrus denté in vivo (ManahanVaughan et al. 2003). Mais les autres études réalisées à 24 h se sont focalisées sur l’étude de la régulation des ARNm et non des protéines. Elles ont montré la surexpression des ARNm de trois protéines kinases : la CaMKIIα (Thomas et al. 1994b), la MAPK ERK2 (Thomas et al. 1994b) et la PKCγ (Thomas et al. 1996). Il est peu probable que l’on puisse détecter le récepteur mGluR5 dans les gels 2D compte tenu de son hydrophobicité. La protéine CaMKIIα est fortement exprimée dans l’hippocampe où elle représente 2 % des protéines totales (Erondu and Kennedy 1985). Elle devrait donc être détectée dans les gels 2D (masse : 54 115 Da, pI 6,61). Les deux autres kinases se trouvent également dans des gammes de masse et de point isoélectrique accessibles (ERK2 : 41 144 Da, pI 6,53 ; PKCγ : 78 358 Da, pI 7,27) cependant leurs niveaux d’expression risquent d’être faibles comme c’est le cas généralement pour les protéines de signalisation cellulaire. B. Choix des échantillons biologiques B.1. Sélection du gyrus denté dorsal Dans notre modèle d’étude, la LTP est induite dans la voie perforante médiane qui provient du cortex entorhinal médian et innerve majoritairement le gyrus denté dorsal de l’hippocampe (van Groen et al. 2002). Les variations d’expression protéiques pourraient donc être localisées préférentiellement dans la partie dorsale du gyrus denté. Une étude récente a également montré que les récepteurs AMPA étaient exprimés en plus grand nombre dans l’hippocampe dorsal par rapport au ventral (Pandis et al. 2006). Ces observations suggèrent que l’induction de la LTP devrait être plus détectable dans la région dorsale de l’hippocampe. En outre, nous enregistrons la réponse électrique induite par la stimulation avec une électrode d’enregistrement placée dans le gyrus denté dorsal, ce qui permet de 51 Partie I : Introduction contrôler l’induction de la LTP dans cette zone. Nous avons donc choisi de travailler spécifiquement sur la région du gyrus denté dorsal. B.2. Choix des contrôles Deux types de contrôles sont envisageables dans le cadre de notre étude. La LTP est induite dans un seul hémisphère chez les animaux. Le gyrus denté de l’hémisphère controlatéral, non stimulé, peut donc servir de contrôle interne pour chaque animal. Dans ce cas, la variabilité entre les échantillons est réduite puisque le facteur de variabilité individuelle est éliminé. Le deuxième type de contrôle consiste à soumettre d’autres animaux aux mêmes conditions expérimentales que les animaux induits (anesthésie, implantation des électrodes, stimulation à basse fréquence), en remplaçant le tetanus de stimulation par un pseudo-tetanus. Dans le but de limiter le nombre d’animaux utilisés ainsi que la variabilité individuelle, nous avons choisi, dans un premier temps, d’utiliser le gyrus denté controlatéral de chaque animal stimulé. C. Choix de l’approche méthodologique C.1. L’électrophorèse bidimensionnelle Dans l’optique d’effectuer une étude exploratoire et d’étudier à large échelle les variations d’expression des protéines intervenant au cours de la phase tardive de la LTP, nous avons choisi d’utiliser l’électrophorèse 2D. Cette méthode bénéficie, en effet, de nombreuses années d’expériences, notamment dans l’équipe de Chimie des protéines de l’Institut de Biochimie et Biophysique Moléculaire et Cellulaire (IBBMC). Compte tenu des limites intrinsèques à l’électrophorèse 2D, nous avons délibérément fait le choix de travailler sur les protéines solubles ou semi solubles, tout en bénéficiant des qualités de reproductibilité et de résolution de cette technique. En outre, elle ne nécessite pas d’être couplée à la spectrométrie de masse en tandem, ce qui la rend plus accessible, et elle offre le confort de pouvoir visualiser les protéines. Couplée à une coloration spécifique des protéines, elle permet de réaliser des études quantitatives relatives, ce qui répond à notre projet expérimental. Enfin, le travail de Fazeli et al. a démontré que l’on pouvait observer des variations d’expression protéiques dans le gyrus denté après induction de la LTP avec cette technique, ce qui renforce clairement ce choix méthodologique (Fazeli et al. 1993). C.2. Choix des colorants pour l’électrophorèse bidimensionnelle Les colorants disponibles à l’époque de la mise en place de ce projet étaient le Bleu de Coomassie, le nitrate d’argent et le Sypro Ruby. Le Sypro Ruby est un colorant fluorescent. Sa gamme de linéarité recouvre 3 ordres de grandeur et il permet de détecter jusqu’à 2 ng de protéines (Berggren et al. 2002). La combinaison 52 Partie I : Introduction d’une bonne sensibilité et d’une gamme de linéarité satisfaisante en faisait un bon candidat dans le cadre de notre étude. Cependant, la détection de la fluorescence dans les gels nécessite l’utilisation d’un scanner spécifique auquel nous n’avions pas accès en routine. Le Bleu de Coomassie et le nitrate d’argent sont les colorants les plus couramment utilisés. Le Bleu de Coomassie réagit, en milieu acide, avec les acides aminés basiques et les groupes non polaires des protéines. Il se lie de façon non covalente par des liaisons électrostatiques et des forces de Van der Waals. Sa limite de détection est de l’ordre de 100 ng quoiqu’elle puisse descendre jusqu’à 25 ng selon le protocole utilisé. Le nitrate d’argent quant à lui est plus sensible puisqu’il peut détecter des quantités inférieures à 1 ng, toutefois il est peu reproductible et sa gamme dynamique est étroite. Du fait de la complémentarité de leurs gammes dynamiques, nous avons utilisé en parallèle le Bleu de Coomassie et le nitrate d’argent. C.3. Spectrométrie de masse MALDI-TOF La spectrométrie de masse MALDI-TOF (Matrix Assisted Laser Desorption-Ionisation Time of Flight) est basée sur une méthode d’ionisation par désorption-ionisation laser assistée par matrice suivie d’une séparation des molécules ionisées en fonction de leur temps de vol dans un tube maintenu sous vide. L’échantillon à analyser est co-cristallisé avec une matrice sur une cible métallique et soumis à un rayon Laser par pulses. Les molécules de matrice, excitées par le Laser, transfèrent de l’énergie à l’analyte qui va s’ioniser et passer en phase gazeuse. Les molécules ionisées sont généralement monochargées par le transfert d’un proton de la matrice vers l’échantillon. Les molécules protonées sont soumises à un champ électrique qui leur confère une énergie cinétique. Elles sont séparées dans le tube de vol dans lequel le temps de parcours jusqu’au détecteur sera proportionnel à leur rapport masse/charge. Dans la mesure où les ions des peptides sont monochargés, le temps de vol est directement proportionnel à la masse de la molécule. L’analyseur temps de vol (TOF) peut être utilisé en mode linéaire ou en mode réflectron selon l’utilisation que l’on souhaite en faire. Le mode linéaire permet de mesurer des masses élevées (à l’échelle d’une protéine entière) avec une faible résolution tandis que le mode réflectron permet de mesurer avec une meilleure résolution des masses allant de 700 à 4500 Da. Le mode réflectron est un miroir électrostatique qui impose un changement de trajectoire aux ions, accentuant ainsi les écarts de temps de vol entre des peptides de masse proche. La Figure I-1 représente l’organisation de l’appareil et la figure I-2 est une photo du Voyager-DETM STR disponible à l’IBBMC. Les protéines que l’on souhaite identifier sont digérées par une protéase, souvent la trypsine, qui donne naissance à un mélange de peptides propre à chaque protéine. Le spectre de masse obtenu, appelé l’empreinte peptidique (PMF), est caractéristique de la protéine digérée et permet de retrouver son identité. 53 Partie I : Introduction Figure I-1 : Schéma de la structure d’un spectromètre de masse MALDI-TOF. Figure I-11 : Photo du MALDI-TOF Voyager-DETM STR. 54 Partie I : Introduction C.4. Protocole expérimental Compte tenu de la variabilité inhérente à la technique de l’électrophorèse 2D et de la quantité limitée de protéines contenues dans un gyrus denté dorsal, nous avons choisi de réaliser des réplications techniques à partir d’un mélange d’échantillons biologiques. De toute évidence, les résultats qui découlent d’une telle expérience ne peuvent être considérés comme définitifs dans la mesure où il est nécessaire de multiplier les échantillons biologiques. Toutefois, à travers cette expérience préliminaire, nous avons effectué un certain nombre de mises au point permettant d’acquérir une meilleure expérience ainsi qu’un regard critique sur la méthode afin d’optimiser les choix expérimentaux qui en découleront. 55 Partie I : Introduction SCHEMA EXPERIMENTAL 1) Stimulation à haute fréquence de la voie perforante : induction de la LTP 2) Dissection puis homogénéisation des gyrus dentés gauche (LTP) et droit (contrôle interne) de l’hippocampe pH 5 pI pH 8 3) Séparation des protéines en fonction de leur point isoélectrique puis de leur masse Masse - réhydratation passive coloration au Bleu de Coomassie (1 mg / gel) ou au nitrate d’argent (150 µg / gel) 3 réplicats techniques par groupe 4) Analyse des images de gels avec le logiciel PDQuestTM (Bio-Rad) - Détection des spots Correspondance entre les gels Normalisation Analyse statistique 5) Découpe et digestion trypsique des spots d’intérêt 6) Acquisition et analyse de spectres de masse - Acquisition de spectres par spectrométrie de masse MALDITOF Extraction d’une liste de masses Interrogation de banques de données Identification des protéines par empreinte peptidique 56 Partie I : Matériels et Méthodes MATÉRIELS ET MÉTHODES Cette partie présente le principe des différentes techniques utilisées ainsi que les choix méthodologiques que nous avons faits. A. Animaux Conformément aux règles d’éthique, les conditions d’élevage et de manipulation des animaux répondent aux normes françaises (87/848) et européennes (86/609/EEC) en vigueur. Tous les efforts ont été mis en oeuvre afin de minimiser les souffrances des animaux et de limiter leur nombre dans les expériences. Des rats mâles Sprague-Dawley (Iffa Credo, France) pesant 250-350 g ont été utilisés. Ils ont été élevés par deux dans l’animalerie du laboratoire NAMC à température et luminosité contrôlées (alternance éclairage / obscurité toutes les 12h) avec un accès libre à l’eau et la nourriture. Un délai minimum de 10 jours entre l’arrivée des animaux dans l’animalerie du laboratoire et les expérimentations a systématiquement été respecté afin de laisser aux animaux le temps de s’adapter à ce nouvel environnement. B. Induction de la LTP dans le gyrus denté chez le rat La LTP est induite dans le gyrus denté chez le rat anesthésié par l’application d’une stimulation à haute fréquence dans la voie perforante qui innerve le gyrus denté. Elle nécessite l’implantation unilatérale d’une électrode de stimulation dans la voie perforante et d’une électrode d’enregistrement dans le gyrus denté. L’induction de la LTP est contrôlée grâce à l’enregistrement du potentiel post-synaptique excitateur (PPSE) des neurones du gyrus denté en réponse à la stimulation du faisceau perforant. B.1. Chirurgie Les animaux sont anesthésiés par injection intra péritonéale de pentobarbital (60 mg/kg) puis placés dans un appareil stéréotaxique. Leur température corporelle est contrôlée tout au long de l’expérimentation et maintenue grâce à un matelas thermostaté. Le haut du crâne est mis à nu par une légère incision de la peau de façon à observer les sutures coronale, sagittale et lambdoïde du crâne. Les intersection de ces sutures, Bregma (fontanelle antérieure) et Lambda (fontanelle postérieure), servent de repère pour le positionnement des électrodes de stimulation et d’enregistrement : - électrode de stimulation : Bregma – 4,2 mm ; suture sagitale – 2,5 mm. - électrode d’enregistrement : Lambda 0 mm ; suture sagitale – 4,4 mm. L’électrode de stimulation doit se trouver au niveau de la bandelette angulaire de la voie perforante. 57 Partie I : Matériels et Méthodes Deux ouvertures de 2 mm de diamètre environ sont creusées suivant ces coordonnées à travers l’os pariétal gauche à l’aide d’une petite perceuse électrique. B.2. Electrophysiologie B.2.a Implantation des électrodes L’électrode de stimulation, bipolaire concentrique, est constituée d’un tube d’acier inoxydable (150 µm de diamètre) placé dans un microtube (300 µm). L’électrode d’enregistrement est composée de deux fils de nichrome de 62 µm de diamètre (alliage de 65% de nickel, 20% de fer et 15% de chrome) décalés de 300 µm à leur extrémité, entourés d’un tube d’acier inoxydable. Les deux électrodes sont implantées simultanément, de façon progressive. Elles sont descendues par paliers de quelques µm toutes les 5 min jusqu’à se trouver respectivement au niveau de la voie perforante médiane et du gyrus denté dorsal (Figure I-3). La descente de l’électrode d’enregistrement est contrôlée grâce au suivi de l’activité électrique spontanée des neurones (activité multi unitaire). En effet, les neurones de la région CA1 de l’hippocampe située au dessus du gyrus denté, déchargent avec une fréquence plus élevée que ceux des autres régions traversées. Ils servent donc de repère pour estimer la profondeur du gyrus denté. L’ajustement de la position des deux électrodes se fait ensuite conjointement jusqu’à l’obtention de la réponse maximale. (A) (B) Hippocampe Electrode d’enregistrement Electrode de stimulation CA1 CA3 DG Voie Perforante Figure I-3 : (A) Localisation de l’hippocampe dans le cerveau de rat. (B) Coupe transversale d’hippocampe. L’électrode de stimulation est implantée dans la voie perforante médiane et l’électrode d’enregistrement sous la couche granulaire du gyrus denté. L’intensité de la réponse des neurones peut être évaluée selon différentes composantes des PPSE évoqués (Figure I-4) : - La pente des PPSE traduit la sommation des PPSE unitaires générés par les neurones activés. Elle donne un indice de l’efficacité de la transmission synaptique. - le « population spike » traduit la sommation de tous les potentiels d’action unitaires émis par les neurones activés ; il donne un indice de l’excitabilité de la population des cellules granulaires du gyrus denté. 58 Partie I : Matériels et Méthodes population spike pente Figure I-4 : Potentiel post-synaptique évoqué. B.2.b Induction de la LTP Des stimulations à basse fréquence (100 µs, 0,033 Hz) sont délivrées dans la voie perforante afin d’obtenir une ligne de base des PPSE stable pendant au moins 30 min. Pour chaque rat, l’intensité de stimulation basale est choisie de façon à induire un PPSE dont l’amplitude est égale au tiers de l’amplitude maximale. Les signaux sont amplifiés et filtrés (passe bande de 0,1 Hz à 3 kHz), numérisés, visualisés sur un ordinateur et stockés. Les paramètres de stimulation sont contrôlés par le logiciel Advance. Le tetanus consiste en 6 répétitions à 2 min d’intervalle de 6 trains de pulses de 20 msec à 400 Hz, séparés de 10 sec (Davis et al. 2000a). L’intensité de stimulation est augmentée pendant le tetanus de façon à recruter un maximum de fibres nerveuses. Les réponses évoquées par des stimulations tests sont de nouveau enregistrées pendant une heure après le tetanus. Les données enregistrées sont analysées par ANOVA. A l’issue de l’enregistrement, les animaux sont recousus avec des agrafes puis replacés dans l’animalerie dans une cage d’habitation. B.3. Dissection des tissus Les animaux sont assommés et sacrifiés par décapitation 6 h ou 24 h après induction de la LTP. L’hippocampe de chaque hémisphère est disséqué sur glace et les gyrus dentés dorsaux sont isolés. Les tissus sont immédiatement congelés dans l’azote liquide. Pour chaque animal, le gyrus denté de l’hémisphère droit sert de contrôle interne. Les tissus sont conservés à -80°C jusqu’à utilisation pour l’électrophorèse bidimensionnelle. C. Electrophorèse bidimensionnelle La technique d’électrophorèse 2D adaptée à la séparation de protéines a été développée par O’Farrell (O'Farrell 1975). Les protéines sont séparées dans une première dimension en fonction de leur point isoélectrique par focalisation isoélectrique puis dans une deuxième dimension en fonction de leur masse moléculaire par électrophorèse SDS-PAGE. Dans la mesure où la charge et la masse des 59 Partie I : Matériels et Méthodes protéines ne sont pas corrélées, cette approche permet de séparer les protéines issues d’un mélange biologique complexe avec une bonne résolution. C.1. Préparation des échantillons La préparation de l’échantillon est une étape essentielle dans la mesure où elle conditionne la bonne résolution du gel. Elle doit rompre les interactions covalentes et non covalentes entre les protéines et/ou les autres constituants cellulaires (lipides, acides nucléiques), limiter le nombre de molécules interférentes avec l’électrophorèse (sels, lipides, acides nucléiques) et protéger les protéines de la dégradation par les protéases et ainsi conserver l’intégrité des protéines dans leur état natif. Les tampons classiquement utilisés pour solubiliser un mélange complexe de protéines ne sont donc pas adaptés dans la mesure où ils introduisent des sels et des charges qui interfèrent avec les protéines. Afin d’éviter l’introduction d’un trop grand nombre de charges extérieures à l’échantillon, des agents dénaturants et des détergents non ioniques ou zwitterioniques (dont la charge globale est nulle) peuvent être utilisés. Ils facilitent la solubilisation des protéines, inhibent leur agrégation et limitent les interactions hydrophobes. Cependant, les protéines membranaires sont généralement trop hydrophobes pour être solubilisées dans ces conditions. Il y a donc un compromis à trouver entre le fait de solubiliser une très large gamme de protéines et le fait d’obtenir une bonne focalisation et donc une bonne séparation des protéines. Il apparaît tout de même plus important de bien séparer un nombre limité de protéines plutôt que de mal séparer un plus grand nombre de protéines. Une option que nous n’avons pas évoquée ici consiste à extraire les protéines dans un premier tampon qui ne répond pas aux contraintes liées à l’IEF puis à l’éliminer en faisant précipiter les protéines avant de les reprendre dans le tampon de solubilisation adapté. Selon les contextes, ce type d’étape préliminaire peut s’avérer incontournable. Il permet à la fois de purifier un échantillon dont la composition originelle ne serait pas suffisamment compatible avec l’électrophorèse bidimensionnelle ou de traiter les échantillons en amont de l’électrophorèse. Il est possible, par exemple, de fractionner les protéines en fonction de leurs propriétés biologiques, physico-chimiques ou de leur compartiment cellulaire. Cependant, en terme de qualité de séparation des protéines et de reproductibilité, il est préférable d’éviter d’introduire des étapes supplémentaires dans la préparation de l’échantillon. Nous avons donc choisi de solubiliser directement les protéines dans le tampon adapté à l’IEF. C.1.a Tampon de solubilisation Le tampon de solubilisation contient 5 éléments essentiels : Des agents chaotropes qui dénaturent et solubilisent les protéines : Urée, Thiourée (l’utilisation de la thiourée augmente la solubilité des protéines) Un détergent zwitterionique pour empêcher l’agrégation des protéines : CHAPS Un agent réducteur qui réduit les ponts disulfures : DTT (dithiothreitol) Des inhibiteurs de protéases couvrant un large panel de protéases : AEBSF (4-(2- AminoEthyl)BenzeneSulfonyl Fluoride Hydrochloride), Antipaïne, Leupeptine, E-64 60 Partie I : Matériels et Méthodes Des ampholytes qui améliorent la solubilité des protéines puis leur focalisation au cours de la première dimension : biolytes couvrant la même gamme de pH que le strip utilisé pour la première dimension. La composition finale du tampon est la suivante : 7 M Urée, 2 M Thiourée, 20 mM DTT, 4 % CHAPS, 1 mM EDTA, 0.5 mg/mL AEBSF, 50 µg/mL Antipaïne, 5 µg/mL Leupeptine, 5 µg/mL E-64, 0.2 % Biolytes. L’échantillon est homogénéisé directement dans le tampon de solubilisation, sur la glace à l’aide d’un potter électrique adapté spécifiquement aux tubes eppendorfs de 1,5 mL (MOTOR, Cordless, SIGMA, Saint Louis, MO). Chaque gyrus denté de rat a été repris séparément. L’ensemble des homogénats d’un même groupe a ensuite été rassemblé en mélange unique. Chaque mélange a fait l’objet d’un dosage protéique avant d’être séparé par électrophorèse bidimensionnelle. Il faut noter que dans la partie II de ce travail, pour l’étude des protéines phosphorylées au cours de la phase précoce de la LTP, les échantillons n’ont pas été rassemblés comme c’est le cas ici. Les protéines de chaque animal ont été séparées individuellement. C.1.b Dosage des protéines avec le kit 2D Quant En raison des concentrations en urée, thiourée, biolytes et DTT, le tampon de solubilisation décrit ci-dessus n’est pas compatible avec les dosages de protéines classiques, notamment avec le dosage de Bradford. Le PlusOneTM 2-D Quant kit a été spécialement conçu par Amersham Biosciences (GE Healthcare) pour pallier ce problème. Le principe de cette méthode de dosage consiste à précipiter les protéines tout en maintenant les substances interférentes en solution. Les protéines sont ensuite re-solubilisées dans une solution contenant du cuivre. Le dosage est basé sur l’interaction spécifique des ions cuivre avec les protéines. Ce sont les ions cuivre libres qui sont mesurés par colorimétrie. Le dosage est linéaire et permet de mesurer des concentrations de protéines comprises entre 0 et 50 μg. Chaque échantillon a été dosé 3 fois, suivant le protocole conseillé par le fabriquant. C.2. Première dimension La première dimension de l’électrophorèse 2D est basée sur la migration des protéines en réponse à un champ électrique. Le support de la migration est un gel de polyacrylamide contenant un gradient de pH. Le gradient est établi par un ensemble de petites molécules amphotères : les ampholytes. L’ensemble des charges d’une protéine, qui constitue sa charge globale, va conditionner la migration de la protéine à travers ce gradient de pH. Tant que la protéine est chargée positivement, elle migre vers la cathode, tant que sa charge globale est négative, elle se rapproche de l’anode, et quand elle se trouve dans la zone de pH correspondant à son point isoélectrique (pH auquel sa charge globale est nulle) elle n’est plus soumise au champ électrique et se stabilise. Les gels d’acrylamide contenant les ampholytes existent sous différentes formes. Originellement, ils étaient coulés dans des tubes et soumis à une première étape de migration visant à former le gradient de pH par la migration des ampholytes (O'Farrell 1975). Mais il existe maintenant 61 Partie I : Matériels et Méthodes des gels précoulés commercialisés présentant un gradient de pH déjà fixé : les strips IPG (gradient de pH immobilisé). Ils contiennent des molécules ampholytes capables de copolymériser avec l’acrylamide, les immobilines. Les strips IPG présentent l’avantage d’être très reproductibles et simples d’utilisation. La longueur des strips ainsi que la zone de pH couverte sont variables et permettent d’étudier différents patterns de protéines à partir d’un même échantillon. Les gammes de pH peuvent être larges (pH 3-10 par exemple) permettant de visualiser un très grand nombre de protéines ou plus restreintes, jusqu’à une seule unité de pH afin d’optimiser la résolution dans une zone d’intérêt. C.2.a Réhydratation passive Les strips IPG se présentent sous forme déshydratée et doivent être réhydratés avec le tampon de solubilisation décrit ci-dessus. Les protéines peuvent être incorporées dans le gel dès cette étape si le strip est réhydraté directement avec le mélange protéique solubilisé dans le tampon. Cette méthode de réhydratation passive présente l’avantage d’être simple à réaliser et de permettre l’incorporation d’un grand nombre de protéines dans le gel. La réhydratation est réalisée sur la nuit afin de favoriser l’incorporation d’un maximum de protéines dans le strip, en particulier les protéines de haut poids moléculaires qui ne pénètrent pas facilement dans le gel. Un faible courant électrique peut être appliqué au strip pendant la phase de réhydratation afin de favoriser encore la pénétration des protéines. Toutefois, nous n’avons pas utilisé ce protocole dans le cadre de ce travail. C.2.b Incorporation par cupule Le « cup-loading » est une méthode alternative d’incorporation des protéines dans les strips IPG. Les strips sont préalablement réhydratés avec du tampon de solubilisation brut puis l’échantillon est déposé dans une cupule placée en contact direct avec le gel d’acrylamide au moment de l’étape de focalisation. Les protéines pénètrent dans le gel sous l’influence du courant électrique. Cette méthode est souvent utilisée dans les zones de pH extrêmes dans la mesure où elle semble favoriser la focalisation des protéines basiques en particulier (Barry et al. 2003). C.2.c Isoélectrofocalisation L’isoélectrofocalisation, de même que la réhydratation, ont été effectuées avec le Protean IEF Cell (Bio-Rad, Hercules, CA). Les paramètres de migration ont été choisis suivant les recommandations du fabriquant. Nous utilisons des strips IPG de 17 cm de long, ce qui conditionne la durée de la migration. L’appareil est thermostaté à 20°C tout au long de la focalisation qui consiste en 3 étapes successives : - le voltage augmente progressivement jusqu’à 250 V pendant 15 min - le plafond est déplacé à 10 000 V pendant 3 h - la migration se poursuit à 10 000 V jusqu’à atteindre 60 000 VH L’intensité du courant est limitée à 50 µA par gel afin d’éviter l’échauffement du gel et de l’échantillon. Au cours de la focalisation, l’intensité diminue pour approcher généralement 30 µA par 62 Partie I : Matériels et Méthodes gel en fin de migration. La baisse de l’intensité traduit une réduction du nombre de molécules ionisées dans le gel et donc la progression de la focalisation. L’appareil Protean IEF Cell peut accueillir jusqu’à 12 strips en parallèle mais l’expérience acquise au laboratoire a montré une meilleure reproductibilité des gels lorsque les strips étaient focalisés deux par deux. Nous avons donc réalisé les gels par 2 dans toutes les parties de ce travail. C.3. Deuxième dimension Entre les deux étapes de migration, l’échantillon doit être soumis à un traitement. En effet, si au cours de la première dimension les charges doivent être conservées, la deuxième dimension est basée sur l’uniformisation des charges pour restreindre la séparation des protéines au critère de leur masse. Toutes les protéines sont chargées négativement par un excès de SDS. C.3.a Réduction et alkylation des protéines Deux étapes sont effectuées successivement, visant à réduire puis alkyler les ponts disulfures des protéines tout en équilibrant les protéines dans le SDS. L’étape de réduction favorise la dénaturation des protéines. Elle est rendue irréversible par l’alkylation des cystéines avec de l’iodoacétamide qui bloque les thiols libres. Ces deux étapes sont réalisées par incubation du strip pendant 15 min dans une solution de réduction (Urée 6 M ; SDS 2 % ; Tris (pH8,8) 375 mM ; Glycérol 20 % ; DTT 65 mM) suivi de 20 min dans une solution d’alkylation (Urée 6 M ; SDS 2 % ; Tris (pH8,8) 375 mM ; Glycérol 20 % ; Iodoacetamide 135 mM ; Bleu de Bromophénol 0.004 %). C.3.b Migration des protéines sur gel SDS-PAGE Les protéines sont transférées du strip vers un gel d’acrylamide à 12 %. Pour cela, le strip est déposé au sommet du gel et scellé grâce à une fine couche d’agarose. La migration se déroule en deux phases dans un tampon Tris-Glycine. La première phase, à faible voltage constant permet le transfert progressif des protéines du strip dans l’autre gel. La migration se poursuit ensuite à courant constant (30 mA par gel) jusqu’à ce que le front de migration ait atteint le bas du gel. A l’issue de cette deuxième migration, les protéines sont séparées avec une très bonne résolution sur une surface de 340 cm². C.4. Coloration Les gels sont rapidement rincés dans de l’eau ultra pure avant d’être colorés. Deux types de colorations ont été utilisés dans cette partie de la thèse. Elles ont chacune été réalisées manuellement dans des boîtes individuelles. C.4.a Bleu de Coomassie Ce colorant existe sous la forme de deux produits : le G250, autrement appelé colloïdal, et le R250. Le Bleu Colloïdal est connu pour présenter une meilleure sensibilité que le R250 (Tannu and Hemby 2006). Toutefois, l’expérience du laboratoire a permis de constater qu’une longue décoloration 63 Partie I : Matériels et Méthodes du R250 dans l’eau ultra pure améliore également sa sensibilité. Pour cette raison et parce que son utilisation est plus simple, toutes les expériences présentées dans cette partie ont été réalisées avec du R250. Ce dernier se lie aux protéines par des liaisons électrostatiques et hydrophobes en milieu acide. Il est donc utilisé directement dans une solution Ethanol/acide acétique qui fixe les protéines en même temps que la coloration a lieu. L’excès de colorant est éliminé par des étapes successives de décoloration dans une solution éthanol/acide acétique puis dans l’eau ultra pure. C.4.b Nitrate d’argent Il existe de nombreuses variantes de protocoles pour cette coloration qui reste basée sur la précipitation d’argent sous forme de métal. Nous avons utilisé un protocole décrit par Mortz et al. dont les détails sont donnés en Annexe 1 (Mortz et al. 2001). Après coloration, tous les gels sont scannés puis ils sont conservés sous forme déshydratée. Analyse d’image D. Chaque gel a été scanné à l’aide d’un densitomètre GS800 (Bio-Rad, Hercules, CA) avec une résolution de 63.5 µm et importé dans le logiciel PDQuest (version 7.2, Bio-Rad, Hercules, CA). L’analyse et la comparaison de deux groupes de gels expérimentaux s’effectuent en plusieurs étapes dont les grandes lignes sont les suivantes : 1- Définition de paramètres de détection des spots 2- Détection automatique des spots dans chaque gel 3- Regroupement des différents gels dans un fichier commun appelé MatchSet 4- Correspondance (Matching) automatique des spots dans les différents gels 5- Normalisation de la quantification basée sur l’ensemble des spots matchés. 6- Comparaison des groupes expérimentaux et analyse. Les étapes de détection et de correspondance automatiques nécessitent un long travail de vérification manuelle dans la mesure où elles introduisent des erreurs. D.1. Détection des spots Les paramètres de détection (taille minimale et maximale des spots, sensibilité de détection, nature du bruit de fond) sont ajustés pour chaque expérience mais tous les gels d’une série sont systématiquement analysés selon des paramètres identiques. Sur la base de ces paramètres, les gels sont filtrés afin de réduire le bruit de fond et les spots sont détectés automatiquement. À l’issue de cette étape, les gels peuvent se présenter sous trois formes : • L’image scannée brute • Une image « filtrée » dans laquelle le bruit de fond est déduit de l’image d’origine • Une image « gaussienne », image fictive qui ne représente que les spots détectés sur le gel, 64 Partie I : Matériels et Méthodes lissés sous forme de gaussienne. Afin d’éviter d’éventuels biais de détection liés à l’élimination du bruit de fond, j’ai systématiquement travaillé sur les images brutes. La détection automatique des spots introduit un certain nombre d’erreurs : des taches ne correspondant pas à des spots peuvent être détectées, à l’inverse certains spots existants ne le sont pas, ou la surface attribuée au spot peut ne pas correspondre à sa forme réelle. En effet, à chaque spot détecté automatiquement est attribuée une ellipse. Dans la mesure où l’intensité du spot est estimée sur la surface de l’ellipse, celle-ci doit être représentative de la forme du spot. Or certains spots présentent des formes irrégulières qui nécessitent une délimitation manuelle. Il est donc indispensable de contrôler dans les moindres détails la détection des spots dans tous les gels. D.2. Correspondance des spots entre les gels L’objectif de cette étape consiste à établir des liens entre les spots dans l’ensemble des gels. Pour cela, il faut créer un fichier « MatchSet » qui rassemble tous les gels que l’on souhaite comparer. Le MatchSet contient également un gel fictif supplémentaire, le gel « Master », correspondant à l’image gaussienne d’un gel de la série considéré comme représentatif. Ce gel Master doit contenir tous les spots détectés dans tous les gels. Il sert de référence pour établir la correspondance entre les spots dans les différents gels. La correspondance des spots se fait automatiquement sur la base de quelques spots désignés manuellement (Figure I-5). Elle doit cependant être validée et complétée afin d’éliminer toutes les erreurs d’association possibles. Spot reconnu automatiquement par rapport au gel Master Spot de référence Spot non reconnu automatiquement par rapport au gel Master Figure I-5 : Illustration de la correspondance automatique des spots par rapport au gel « Master ». D.3. Normalisation A ce stade, le logiciel attribue à chaque spot une valeur quantitative absolue correspondant à une densité optique. Dans le but de comparer l’intensité des spots dans les différents gels, il est essentiel de procéder à une étape de normalisation qui attribue à chaque spot une valeur relative, ici en partie par million (ppm). Deux méthodes de normalisation sont envisageables : 65 Partie I : Matériels et Méthodes se baser sur l’intensité totale comprise dans les gels ou considérer uniquement l’intensité cumulée dans les spots détectés. Dans la mesure où les patterns de protéines sont très similaires dans tous les gels, la normalisation a été effectuée par rapport à l’ensemble des spots détectés dans les gels. La présence de taches très imposantes correspondant à l’actine et à la tubuline pourrait introduire un biais dans la quantification si la normalisation était basée sur l’intensité totale du signal dans les gels (Figure I-6). Toutefois, la méthode de normalisation basée sur les spots détectés peut également être biaisée si le nombre de spots détectés dans tous les gels n’est pas le même. Il convient donc de s’assurer que tous les gels présents dans un MatchSet contiennent le même nombre – ou un nombre très proche – de spots détectés. pI 3 pI 10 100 kDa Tubuline Actine 40 kDa 20 kDa Figure I-6 : Electrophorèse bidimensionnelle de gyrus denté : les spots correspondant à l’actine et à la tubuline sont très largement majoritaires. D.4. Analyse Les groupes de gels contrôles ou traités sont définis. Le logiciel permet ensuite de comparer les groupes entre eux par des analyses qualitatives (détecte les spots présents dans un seul des deux groupes), quantitatives (comparaison de la moyenne des spots) ou statistiques. Nous avons utilisé les analyses qualitatives et statistiques avec le test t de Student (p < 0,05). Le logiciel rapporte alors une liste de protéines dont le niveau d’expression diffère entre les groupes. 66 Partie I : Matériels et Méthodes E. Digestion trypsique Les spots d’intérêt sont découpés dans les gels puis réhydratés dans du bicarbonate d’ammonium. Lorsqu’un spot est faiblement exprimé, il est découpé dans 2, 3 voire 4 gels et les morceaux de gels sont traités ensemble afin d’augmenter la quantité de protéine disponible. Le colorant est éliminé par bains successifs de bicarbonate d’ammonium et d’acétonitrile. Lorsque le spot est totalement décoloré, il est incubé une dernière fois dans de l’acétonitrile avant d’être lyophilisé sous vide pendant une vingtaine de minutes. Les spots sont à nouveau réhydratés avec une solution de trypsine, à raison de 0,25 µg de trypsine par spot ou groupe de spots. La quantité de trypsine est adaptée en fonction de l’intensité du spot, notamment divisée par 2 dans le cas de protéines très faiblement exprimées. Cela permet de conserver un rapport protéine / trypsine relativement constant. La digestion se fait sur la nuit à 37°C sous agitation après ajout de bicarbonate d’ammonium. La trypsine clive les protéines au niveau des résidus lysines et arginines. Le surnageant, qui contient les peptides, est récupéré puis additionné des surnageants issus d’un bain d’acide trifluoroacétique (TFA, 1 %) et d’un bain d’acétonitrile/TFA (60 %/1 %). Le volume des surnageants collectés est réduit à quelques microlitres au speed-vac puis éventuellement complété de façon à obtenir un volume final de 5 µL. Tout au long des étapes de découpage, décoloration et digestion des spots, il est nécessaire de travailler avec du matériel très propre et d’éviter toute contamination avec de la kératine. F. Spectrométrie de masse MALDI-TOF L’appareil que nous utilisons est un Voyager-DETM STR (Applied Biosystems), acquis en 1998 à l’IBBMC. Il existe plusieurs types de matrices compatibles avec la méthode de désorption-ionisation Laser. Ce sont de petites molécules qui doivent répondre à certains critères essentiels. Elles doivent être capables de former des cristaux avec l’analyte ; elles ne doivent pas sublimer dans les conditions de vide poussé qui règnent dans la source de l’appareil ; enfin elles doivent absorber fortement à la longueur d’onde du laser, en l’occurrence, ici, un laser à azote qui émet dans l’ultraviolet à 337 nm. Nous avons utilisé la matrice α-cyano-4-hydroxycinnamique qui est classiquement utilisée pour l’étude de peptides. Pour chaque échantillon, 1 µL du mélange de peptide a été mélangé avec 1 µL d’une solution saturée d’ α-cyano-4-hydroxycinnamique et 1 µL de ce mélange a été déposé sur la plaque. L’analyseur peut également être réglé en mode positif ou négatif selon que l’on souhaite accélérer des ions positifs ou négatifs respectivement. Compte tenu du fait que l’analyte est protoné par la matrice, le mode positif est utilisé par défaut. Nous avons travaillé en mode positif avec le réflectron. Chaque acquisition d’échantillon est calibrée en externe par rapport à un mélange de peptides de masse connue (des-arg1-bradykinin : 904 Da ; tyr8-susbtance P: 1363 Da ; neurotensine : 1672 Da ; ACTH (1-17) : 2093 Da ; ACTH (18-39) : 2465 Da ; ACTH (7-38) : 3659 Da). 67 Partie I : Matériels et Méthodes G. Identification des proteines par empreinte peptidique L’identification de protéines à partir de spectres obtenus avec le MALDI-TOF se fait par empreinte peptidique massique (PMF = peptide mass fingerprint). Cette méthode est basée sur la comparaison de la liste des masses monoisotopiques obtenues expérimentalement avec des banques de données de masses correspondant à la digestion théorique de protéines dont la séquence est connue. En effet, dans la mesure où la trypsine clive spécifiquement les protéines après les résidus arginines et lysines, il est possible de prédire in silico la liste de masses théoriques que donnerait la digestion d’une protéine donnée par la trypsine. Cette méthode ne peut être utilisée qu’avec des organismes dont le génome est séquencé et annoté. Ce n’est pas totalement le cas pour le rat, toutefois la proximité du génome de la souris permet parfois d’identifier une protéine homologue chez la souris à défaut de le faire chez le rat. Plusieurs logiciels sont disponibles en ligne pour effectuer les recherches d’empreinte peptidique. MASCOT (http://www.matrixscience.com/) et (feu) PeptIdent (http://us.expasy.org/tools/ peptident.html) ont été utilisés dans cette partie, en restreignant les banques de données respectivement à NCBI et Swiss-Prot et TrEMBL chez le rat. La liste de masses soumise à la recherche est épurée par l’élimination des masses correspondant à la matrice ou à l’autodigestion de la trypsine. La carbamidométhylation des cystéines et la possible oxydation des méthionines sont spécifiées en tant que modifications respectivement fixes et variables à prendre en compte. En outre, parce que la digestion par la trypsine n’a pas un taux d’efficacité de 100 %, certains sites de coupure peuvent être manqués. Nous tolérons donc une voire deux coupures manquantes lors de la recherche. Enfin, le niveau de l’erreur maximale tolérée doit être précisé. Plus l’erreur tolérée est petite, plus la validité de l’identification sera importante. Afin de définir le niveau de tolérance le plus bas possible, l’erreur (donnée en ppm) est estimée dans chaque spectre sur la base des peptides correspondant à l’autodigestion de la trypsine. Si elle est supérieure à 50 ppm, le spectre est calibré en interne avec les peptides de la matrice et de la trypsine et l’erreur est estimée de nouveau (Figure I-7). La recherche dans la banque aboutit à l’obtention d’une liste de protéines susceptibles de correspondre à la protéine d’intérêt. Elles sont classées par ordre de probabilité. Lorsque la probabilité (présentée sous la forme d’un score) est importante et que certains critères sont respectés, l’identification est validée. Il s’agit, d’une part, que la masse et le pI du spot étudié soient proches des masses et pI théoriques de la protéine proposée. D’autre part, les écarts de masse calculés pour l’ensemble des pics attribués doivent être homogènes. Enfin, parmi les pics attribués doivent se trouver les pics les plus abondants du spectre de masse. Il arrive que deux protéines voire trois soient identifiées dans un même spot. Ceci reflète les limites de résolution des électrophorèses bidimensionnelles qui ne permettent pas de séparer toutes les protéines en des spots distincts, même dans des zones de pH retreintes comme la gamme 5-8 que nous avons utilisée. 68 Partie I : Matériels et Méthodes Trypsine Matrice Figure I-7 : Spectre de masse MALDI-TOF acquis en mode positif avec réflectron, avec un voltage d’accélération de 20 000 V. Plusieurs pics correspondant à la matrice ou à la trypsine peuvent servir de référence interne pour calibrer le spectre. Un autre critère permettant de donner de la valeur à une identification de protéine est le nombre de peptides qui ont pu être attribués à cette protéine par rapport à l’ensemble des peptides présents dans le spectre. La couverture de séquence est également un bon indice de validation. Toutefois, le pourcentage de couverture de séquence peut être relativement faible en particulier lorsqu’il s’agit de protéines de haut poids moléculaire (approchant les 100 kDa). Indépendamment du fait que la trypsine peut ne pas digérer l’ensemble de la protéine, tous les peptides ne sont pas égaux devant l’étape de désorption. Certains désorbent mal ou sont occultés par des peptides plus abondants et n’apparaissent pas dans le spectre. Par exemple, les peptides se terminant par une lysine désorbent moins bien que ceux qui se terminent par une arginine et sont en général de moins grande intensité. Ceci explique que les spectres ne contiennent qu’une partie des pics attendus et que la couverture de séquence de la protéine ne soit pas totale. 69 Partie I : Résultats RÉSULTATS A. Préparation de l’échantillon La première étape consiste à établir les conditions d’homogénéisation des tissus. La composition du tampon de solubilisation des protéines est essentielle dans la mesure où elle conditionne la qualité de l’extraction des protéines ainsi que la qualité de la migration au cours de l’électrophorèse bidimensionnelle. Les différents constituants de ce tampon sont décrits dans la Partie I – Matériels et Méthodes. Sa composition résulte d’un compromis entre le souhait de solubiliser un maximum de protéines, y compris des protéines à caractère hydrophobe, et les contraintes liées à l’utilisation de détergents non chargés. Les premiers tests ont été effectués avec des tissus de cortex ou gyrus denté provenant de rats naïfs. Afin d’éviter l’introduction de tout biais qualitatif ou quantitatif dans les échantillons, les protéines ont été extraites à partir des tissus broyés directement dans le tampon de solubilisation, sans traitement préalable. B. Mise au point des conditions de migration Pour la mise au point des paramètres d’électrophorèse bidimensionnelle, tous les gels ont été colorés au Bleu de Coomassie, coloration rapide, reproductible et facile à réaliser. En moyenne, nous avons mesuré, grâce au dosage 2-D Quant (voir Partie I – Matériels et Méthodes), que la quantité de protéines contenues dans un gyrus denté était de l’ordre de 1,5 mg. Nous avons donc utilisé le contenu protéique d’un gyrus denté entier ou d’une quantité équivalente de cortex pour les premiers essais. Afin de déterminer la zone de pH la plus pertinente dans le cadre de notre étude, nous avons comparé les patterns de protéines obtenus dans différentes gammes de pH par incorporation passive des protéines d’un gyrus denté de rat dans les strips. En premier lieu, nous avons réalisé des gels 2D couvrant la zone de pH 3-10. Pour cela, nous avons utilisé des strips dans lesquels la répartition des ampholytes n’est pas linéaire car ils offrent une meilleure répartition des protéines. Comme le montre la figure I-8, la grande majorité des protéines se trouve dans la partie centrale du gel, c'est-à-dire entre pH 5 et 8 approximativement. Les protéines acides et basiques sont moins représentées et leur focalisation est moins résolue. Dans l’optique d’une analyse d’image quantitative, qui nécessite une délimitation précise des spots et une bonne reproductibilité entre les gels, les zones extrêmes de ces gels risquent de ne pas être exploitables. 70 Partie I : Résultats pH 3 4 5 6 7 8 9 10 100 kDa 60 kDa 40 kDa 20 kDa Figure I-8 : Electrophorèse bidimensionnelle colorée au Bleu de Coomassie réalisée à partir de tissu de cortex sur une gamme de pH 3-10 non linéaire. Les protéines de pH extrême focalisent en règle générale moins bien que celles dont le pI se rapproche du pH neutre. C’est effectivement ce que nous pouvons constater sur les gels couvrant la gamme de pH 3-10 (Figure I-8) : les protéines basiques en particulier ont tendance à s’étirer, ce qui entraîne des recouvrements entre protéines voisines. Il existe une méthode alternative d’incorporation des protéines dans les gels 2D qui permet d’améliorer, au moins partiellement, la focalisation des protéines de pH extrême, en particulier les protéines basiques. Cette méthode consiste à incorporer directement les protéines dans le strip au moment de l’électrofocalisation en les déposant dans une cupule qui se trouve en contact direct avec le gel d’acrylamide. Au préalable, le strip doit être réhydraté avec du tampon vierge. La cupule ne peut contenir qu’un volume restreint d’échantillon et nécessite souvent l’utilisation d’un échantillon plus concentré que dans le cas de la réhydratation passive. Ainsi, il peut arriver qu’une partie des protéines précipitent au niveau de la zone de contact avec le gel, toutefois, une très large majorité des protéines qui sont déposées dans la cupule sont 71 Partie I : Résultats incorporées dans le gel, contrairement à la méthode de réhydratation passive. La quantité de protéines déposée peut donc être moins importante que celle utilisée pour la réhydratation passive. Nous avons testé deux quantités de protéines : 600 et 800 µg. Conformément à la méthode classique, la cupule a été déposée du côté de l’anode (figure I-9). (A) pH 3 pH 10 (B) pH 3 pH 10 100 40 20 kDa (C) pH 7 pH 10 (D) pH 7 pH 10 100 40 20 kDa Figure I-9 : Electrophorèse bidimensionnelle colorée au Bleu de Coomassie : dépôt d’un échantillon de cortex dans une cupule déposée du côté de l’anode avec 600 µg (A) ou 800 µg (B) de protéines déposées. Les strips utilisés couvrent la gamme de pH 3-10 non linéaire. Les gels (C) et (D) couvrent la gamme de pH 7-10. Dans le premier, les protéines ont été incorporées par réhydratation passive, tandis que dans le deuxième, elles l’ont été par l’intermédiaire d’une cupule. 72 (A) pH 4 (B) pH 5 pH 7 pH 8 100 40 20 kDa Figure I-10 : Electrophorèse bidimensionnelle réalisée à partir de gyrus denté couvrant la gamme de pH 4-7 (A) ou 5-8 (B) (coloration au Bleu de Coomassie). (A) pH 5 (B) pH 8 pH 5 pH 8 100 40 20 kDa Figure I-11 : Electrophorèse bidimensionnelle colorée au nitrate d’argent réalisée à partir de 150 µg (A) ou 300 µg (B) de protéines de gyrus denté. 73 Partie I :Résultats Comme le montre la figure I-9 C et D, la méthode d’incorporation des protéines par cupule améliore la focalisation des protéines basiques. Dans la gamme de pH 3-10, les meilleurs résultats sont obtenus avec un dépôt de 800 µg. Cependant, malgré l’utilisation de cupules, la focalisation des protéines de pH extrêmes est restée insatisfaisante en vue d’une analyse quantitative qui nécessite une délimitation claire des spots. Devant ce constat et compte tenu du fait que la majorité des protéines contenues dans les gels se trouvent dans la zone centrale, nous avons décidé d’utiliser la réhydratation passive sur une gamme de pH plus étroite. Le fait de réduire la zone de pH permet d’étirer la zone où se trouve la majorité des protéines, offrant ainsi une meilleure résolution pour ces protéines. Parmi les gammes de pH proposées par BioRad, nous avons testé les gammes de pH 4-7 et 5-8. Comme en témoigne la figure I-10, la gamme de pH 5-8 semble être la mieux adaptée. En effet, les spots d’actine et de tubuline perturbent clairement la migration des protéines se trouvant dans la zone de pH 4-5 tandis que, du côté basique, les spots focalisent très bien jusqu’au pH 8. La zone de pH 5-8 est donc la plus pertinente dans le cadre de l’étude des protéines du gyrus denté de l’hippocampe. C. Mise au point des conditions de coloration Deux types de coloration ont été réalisés : Bleu de Coomassie (protocole classique avec du R250) et nitrate d’argent (protocole de Vorum). Pour chacun, la quantité optimale de protéines à utiliser pour la réhydratation des strips a été évaluée. Pour le Bleu de Coomassie, les patterns obtenus avec 1.5, 1.0 et 0.8 mg ont été comparés. Ils nous ont amenés à opter pour 1 mg de protéines par strip. Dans le cas du nitrate d’argent, nous avons testé des quantités de 300 et 150 µg (Figure I-11), faisant état d’une meilleure résolution avec 150 µg de protéines. Comme nous l’avons déjà évoqué, toutes les protéines ne sont pas incorporées dans le strip. La quantité de protéines restante a donc été évaluée par dosage 2D-Quant afin d’estimer la quantité de protéines qui a réellement pénétré dans les strips. Le tableau I-1 montre les résultats obtenus sur un groupe de 12 gels. Le taux d’incorporation des protéines s’échelonne entre 54 % et 72 %. Cela signifie qu’une part importante des protéines n’a pas pénétré dans le gel. Elle représente probablement majoritairement des protéines de haut poids moléculaire qui pénètrent moins facilement dans le strip que les petites protéines. 73 (A) Pré tetanus % de variation de la pente des PPSE / ligne de base (B) Post tetanus 100 80 60 40 20 0 -20 -45 -30 -15 0 15 30 45 60 Temps (min) Figure I-12 : (A) Représentation de la forme des réponses post-synaptiques avant et après tetanus. (B) Pourcentage d’augmentation de la pente des PPSE après induction de la LTP dans le gyrus denté. Les cercles représentent la moyenne de la pente des PPSE et les barres l’erreur standard pour l’ensemble des animaux du groupe expérimental. Une ligne de base de 30 min est enregistrée avant l’induction du tetanus (triangle noir) puis la réponse postsynaptique est suivie pendant 1 h. 69 Partie I : Résultats Vol restant (µL) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 95 100 85 60 60 125 90 100 80 50 50 50 Dosage (µg pour 5 µL) 24,1 23,0 22,5 35,8 31,0 16,7 22,9 23,1 26,6 32,3 31,1 27,7 Concentration (µg/µL) 4,8 4,6 4,5 7,2 6,2 3,3 4,6 4,6 5,3 6,5 6,2 5,5 Qté protéines restantes (µg) 457 460 382 429 372 417 412 461 426 323 311 277 Qté protéines incorporées (µg) 543 540 618 571 628 583 588 539 574 677 689 723 Taux (%) d'incorporation 54 54 62 57 63 58 59 54 57 68 69 72 Tableau I-1 : Taux d’incorporation des protéines dans les strips par réhydratation passive pour 1 mg de protéines. Le taux d’incorporation moyen est de 61 %, avec un écart type de 6.2. Il ne faut donc pas négliger la variabilité inhérente à cette méthode. C’est pourquoi il sera nécessaire de réaliser une étape de normalisation de la quantification des spots au cours de l’analyse d’images. D. Induction de la LTP dans le gyrus denté chez le rat La LTP est induite in vivo, chez le rat anesthésié, dans le gyrus denté gauche par stimulation de la voie perforante (voir Partie I - Matériels et Méthodes). Sur la figure I-12, on observe une augmentation durable de l’efficacité de la transmission synaptique (représentée par une augmentation stable de la pente des EPSP), traduisant bien l’induction de la LTP dans les neurones granulaires du gyrus denté. L’augmentation moyenne de la pente est de 53.21 % ± 7.93 (n=12) par rapport à la ligne de base. Les données précédentes du laboratoire ont montré que le tetanus utilisé ici induit une potentialisation durable permettant à la phase tardive de la LTP d’être induite. E. Analyse de l’expression des protéines colorées au bleu de Coomassie 6h et 24h après induction de la LTP dans le gyrus denté Les expériences présentées ici ont été réalisées dans le but de déterminer si la démarche expérimentale choisie était adaptée à une analyse différentielle des protéines du gyrus denté après induction de la LTP. Les gyrus dentés dorsaux droit et gauche de chaque animal ont été homogénéisés puis rassemblés par groupe biologique de façon à obtenir respectivement un échantillon contrôle et un échantillon LTP pour chaque délai. Compte tenu de la quantité de protéines contenue dans un mélange de 6 gyrus dentés dorsaux, un maximum de trois gels 2D colorés au Bleu 74 Partie I : Résultats de Coomassie a pu être réalisé pour chaque échantillon biologique. Les images scannées de ces gels ont ensuite été analysées avec le logiciel PDQuest. E.1. Définition de critères pour l’analyse d’images avec le logiciel PDQuest Après les étapes automatiques de filtrage du bruit de fond et d’identification des spots, les gels contrôles et LTP correspondant à un même délai ont été regroupés dans un unique fichier « Matchset ». De cette façon, ils ont pu être retravaillés en parallèle, dans un souci d’homogénéité. Chaque spot détecté a été contrôlé individuellement afin de vérifier sa bonne délimitation ainsi que sa régularité dans les différents gels. Il arrive que des points denses de coloration se trouvent au milieu d’un spot et biaisent la quantification du signal. Dans ce cas, le spot est exclu de l’analyse quantitative. Les spots dont les contours ont dû être redéfinis manuellement ont également été l’objet d’une attention particulière. Dans la mesure où un spot donné se présente généralement dans la même disposition dans tous les gels, les contours définis manuellement ont été copiés à l’identique pour les spots concernés dans tous les autres gels. De cette façon, la surface utilisée pour la quantification d’un spot donné est la même dans tous les gels, évitant ainsi l’introduction d’un biais lié au manipulateur. A l’issue de ces validation manuelles, seuls les spots présents et bien identifiés dans tous les gels d’un même groupe biologique ont été considérés pour l’analyse quantitative. Dans la mesure où les patterns d’expression sont identiques à l’œil nu entre les deux groupes expérimentaux, le même nombre de spots a pu été détecté dans tous les gels, à savoir 204 dans le cas de cette analyse. Afin de pallier les écarts de quantités totales de protéines incorporées dans les différents gels, l’intensité totale du signal des 204 spots a été utilisée pour la normalisation. Ainsi, la quantité attribuée à chaque spot est exprimée en partie par million par rapport à l’intensité totale contenue dans les spots détectés. Enfin, les groupes expérimentaux sont définis et comparés par une analyse statistique réalisée directement par l’intermédiaire du logiciel PDQuest utilisant le test t de Student (p < 0,05). E.2. Analyse du groupe LTP 6h La comparaison des groupes contrôle et LTP 6h a porté sur 326 spots présents dans tous les gels 2D. Elle n’a révélé qu’un seul spot dont le niveau d’expression variait de façon significative entre les deux groupes selon un test t de Student (p < 0,05). Son expression est augmentée d’un facteur 2 dans les gels du groupe LTP (Figure I-13). 75 Partie I : Résultats Gel Master 1- Contrôle 2- Contrôle 4- LTP 6 h 5- LTP 6 h 6- LTP 6 h 3- Contrôle 1 2 3 4 5 6 Figure I-13 : Expression différentielle du spot 5706 entre les groupes contrôles (3 gels du haut) et LTP 6h (3 gels du bas). L’intensité du spot est plus abondante dans les gels du groupe LTP, comme le montre le graphe présenté à droite. Le gel se trouvant en haut à gauche de la fenêtre correspond au gel de référence sous forme gaussienne. Il faut noter que les numéros qui sont attribués aux spots par le logiciel PDQuest ne sont pas corrélés avec le nombre de spots présents dans le gel mais dépendent de leurs positions dans l’image. Le spot 5706 a été découpé puis digéré par la trypsine afin d’identifier la protéine correspondante par empreinte peptidique (voir Partie I - Matériels et Méthodes). La protéine a été identifiée comme étant de l’albumine. L’albumine est une protéine du sang, elle est abondante dans le cerveau compte tenu de la densité du réseau d’irrigation. La quantité de sang prélevée au moment de la dissection des tissus biologiques ne peut pas être contrôlée. Il est donc possible qu’un ou plusieurs échantillons contiennent une quantité plus importante de protéines du sang, introduisant ainsi un biais. Nous ne sommes donc pas en mesure d’interpréter la variation de quantité d’albumine entre gels contrôles et LTP 6 h. 76 Partie I : Résultats E.3. Analyse du groupe LTP 24h L’analyse des images de gels pour les groupes contrôles et LTP 24 h a donné une liste de 4 protéines dont le niveau d’expression est significativement différent après induction de la LTP dans le gyrus denté (test t de Student, p < 0.05). La figure I-14 indique leur position dans les gels ainsi que les graphiques correspondant à leur niveau d’expression dans tous les gels. Leur taux d’expression est également indiqué dans le Tableau I-2. Chacun de ces spots a été découpé et les protéines digérées par la trypsine. Les spectres acquis par MALDI-TOF sont présentés dans la figure I-15. Figure I-14 : Résultats de l’analyse statistique des gels contrôles et LTP 24 h. Pour chaque spot exprimé de façon différentielle, un graphique est représenté dans lequel les trois premières barres correspondent à l’intensité du spot dans les 3 gels contrôles et les trois suivantes son intensité dans les gels LTP. 77 Spot 4713 Spot 8302 Spot 2308 Spot 8187 Partie I : Résultats Figure I-15 : Spectres de masse MALDI-TOF correspondant aux spots dont l’intensité est altérée 24 h après induction de la LTP dans le gyrus denté de l’hippocampe de rat. 78 Partie I : Résultats Contrôle SSP LTP 24h Sens de variation Taux de variation Moyenne CV Moyenne CV 2308 1149,6 16,1% 528,3 23,1% 2,18 4713 1212,7 8,1% 1933,5 9,4% 1,59 8147 45802,4 7,5% 35099,1 9,5% 1,30 8302 1691,6 5,4% 1240,8 16,5% 1,36 Tableau I-2 : Taux de variation des 4 spots exprimés de façon différentielle entre les groupes contrôles et LTP 24 h. Les 4 spots ont été identifiés par empreinte peptidique, sur le même principe que la protéine identifiée pour le délai de 6 h. Les identifications ont été validées par les deux logiciels MASCOT et PeptIdent, en utilisant la banque du rat dans NCBI ou SwissProt et TrEMBL. Les résultats sont présentés dans le tableau I-3. SSP Nom de la Protéine N° d'accession Masse pI Score Mascot 2308 Tubuline alpha P68370 49937 4,96 77 10/21 31% 4713 Albumine P02770 65904 5,8 257 24/31 49% 8147 Phosphoglycérate mutase, type B P25113 28942 7,07 131 12/21 48% 8302 Erk2 P27703 41275 6,5 262 19/21 40% Nonmbre de Couverture peptides de séquence Tableau I-3 : Identification des protéines dont le niveau d’expression varie 24 h après induction de la LTP dans le gyrus denté. Comme cela a été dit dans le paragraphe précédent, nous ne pouvons pas conclure au sujet de l’augmentation d’albumine dans le groupe LTP. La tubuline alpha est le constituant majeur des microtubules, constituants très dynamiques du cytosquelette qui participent notamment au transport des vésicules d’endocytose et d’exocytose. Toutefois, la localisation du spot 2308 dans les gels 2D n’est pas cohérente avec la masse théorique de la tubuline alpha, ce qui suggère que la protéine a été protéolysée. Nous ne pouvons donc pas conclure sur ce résultat. La phosphoglycérate mutase est impliquée dans la glycolyse et donc le métabolisme énergétique du glucose. ERK2 (Extracellular signal-regulated kinase 2) est une protéine kinase dont l’implication dans la LTP a déjà été montrée (McGahon et al. 1999; Davis et al. 2000a). L’implication potentielle de ces deux dernières protéines au cours de la LTP sera discutée dans la Partie I – Discussion. Sur l’ensemble des deux délais étudiés, le nombre de variations observées est très faible. Cela pourrait être dû à la faible sensibilité du colorant utilisé. En effet, les protéines que l’on cherche à observer ne sont certainement pas les plus abondantes et sont peut-être trop faiblement exprimées 79 Partie I : Résultats pour être détectées au Bleu de Coomassie. Afin de pallier ce problème de sensibilité, nous avons entrepris de refaire une analyse différentielle en colorant les gels au nitrate d’argent. F. Analyse de l’expression des protéines colorées au nitrate d’argent 6h après induction de la LTP dans le gyrus denté Les électrophorèses ont été réalisées à partir des mêmes échantillons biologiques, à raison de 150 µg de protéines par gel. Bien que plus sensible que le Bleu de Commassie (< 1 ng au lieu de 50100 ng), la coloration au nitrate d’argent est moins linéaire et sature rapidement. Grâce à la possibilité qu’offre le logiciel PDQuest de visualiser les spots en 3 dimensions, les spots dont la coloration était saturée ont pu être détectés et éliminés de l’analyse (Figure I-16). Figure I-16 : Visualisation en 3 dimensions des spots situés dans l’encart rouge. Les 3 spots les plus abondants apparaissent comme tronqués à partir d’un certain seuil d’intensité, illustrant la saturation de la coloration des protéines abondantes au nitrate d’argent. Après élimination des spots saturés et de ceux qui étaient contaminés par des points denses, 378 spots ont été considérés pour l’analyse comparative entre les deux groupes. L’analyse statistique 80 Partie I : Résultats (test t, p < 0,05) a révélé l’expression différentielle de 6 spots (Figure I-17) dont le taux de variation est présenté dans le tableau I-4. Figure I-17 : Résultats de l’analyse statistique des gels contrôles et LTP 6 h colorés au nitrate d’argent. Dans les graphiques, les trois premières barres correspondent à l’intensité du spot dans les 3 gels contrôles et les trois suivantes son intensité dans les gels LTP. SSP Contrôle LTP 6h Sens de variation Taux de variation Moyenne CV Moyenne CV 4426 2190,0 3,6% 1754,6 6,5% 1,25 4630 3701,8 3,1% 3333,5 0,7% 1,11 5021 4860,2 10,2% 6827,2 6,9% 1,40 7739 3534,4 5,6% 4062,0 4,2% 1,15 8115 189,5 71,7% 728,5 20,3% 3,84 8402 4230,5 6,6% 5615,0 7,2% 1,33 Tableau I-4 : Résultats de l’analyse statistique par test t des groupes de gels contrôles et LTP 6h colorés au nitrate d’argent. 81 Partie I : Résultats (A) (B) Figure I-18 : Niveau d’expression du spot 8115 dans les gels contrôles (A) et LTP 24 h (B). Compte tenu de la mauvaise linéarité de la coloration à l’Argent, les variations inférieures à un facteur de 1,5 n’ont pas été prises en compte. Un seul spot varie avec un taux de variation supérieur à 1,5. Il s’agit du spot 8115 représenté dans la figure I-18. Nous l’avons identifié en tant que sous-unité alpha de l’ATP synthase (P15999). L’ATP synthase est une enzyme mitochondriale qui utilise le gradient de protons maintenu de part et d’autre de la membrane interne des mitochondries pour former des molécules d’ATP. Toutefois, la masse et le pI théoriques de cette protéine (55 kDa, 8,28) ne correspondent pas à sa localisation dans les gels. En outre, sur l’ensemble des peptides attribués, tous sauf un se trouvent dans la moitié C-terminale de la séquence. Il est dont probable qu’il s’agisse d’un produit de protéolyse. Nous ne pouvons de nouveau pas conclure sur ce résultat. 82 Partie I : Discussion DISCUSSION Nous avons présenté, ici, une approche expérimentale possible pour étudier les variations d’expression des protéines 6 h et 24 h après induction de la LTP dans le gyrus denté. Les variations que nous avons observées dans les différentes analyses vont à la fois dans le sens d’une augmentation et d’une réduction. Cette bipolarité est cohérente, d’une part, avec le fait que le niveau d’expression d’une protéine est le résultat d’un équilibre permanent entre synthèse et dégradation, et d’autre part, avec les observations de Fazeli et al qui ont également étudié, par électrophorèse bidimensionnelle, les variations d’expression des protéines induites par la LTP dans le gyrus denté in vivo (Fazeli et al. 1993). A l’époque, ils n’ont pas pu identifier les protéines responsables des variations qu’ils observaient. Avec notre approche expérimentale, l’identification des protéines régulées par la LTP a été rendue possible par l’utilisation de la spectrométrie de masse. Parmi les protéines identifiées, la phosphoglycérate mutase catalyse l’interconversion entre le 3-phosphoglycérate et le 2-phosphoglycérate au cours de la glycolyse. La réduction de son expression 24 h après l’induction de la LTP pourrait signifier une diminution de la dégradation du glucose à cette étape de la LTP. Celle-ci pourrait intervenir en compensation après une période d’augmentation de la production énergétique (Wieraszko 1982). Une réduction de l’expression de la protéine kinase ERK2 a également été observée à 24 h. Le niveau d’expression de la protéine n’a pas été étudié à ce délai d’après la littérature. En revanche, une augmentation de son ARN messager a été observée à ce même délai après induction de la LTP dans le gyrus denté chez le rat éveillé (Thomas et al. 1994b). Ces deux données apparaissent contradictoires ; toutefois il est admis aujourd’hui que l’expression des ARNm n’est pas toujours corrélée à celle des protéines. En outre, ERK2 est impliquée dans le maintien de la LTP (Davis et al. 2000a). Si la protéine kinase est connue pour être activée dans les premières heures de la LTP (Ying et al. 2002), elle pourrait l’être aussi à des délais plus tardifs. ERK1 et 2 sont effectivement activés par vagues dans la région CA1 suite à un apprentissage (premier pic à 15 min, retour au niveau basal à 3 h, suivi d’une nouvelle augmentation significative d’activité à 9 h) (Trifilieff et al. 2007). Il est possible qu’après plusieurs vagues d’activation la kinase soit dégradée et qu’une néosynthèse soit induite afin de rétablir le niveau d’expression de la protéine. Parmi les protéines dont l’expression a déjà été étudiée à ces délais, seule la syntaxine 1B aurait pu être identifiée dans les gels compte tenu de la gamme de pH que nous avons utilisée. Les protéines kinases CaMKIIα et PKCγ, dont les ARNm sont régulés à 24 h (Thomas et al. 1994b; Thomas et al. 1996) se trouvent également dans la gamme de notre étude. Le fait que l’on n’ait pas retrouvé la PKCγ n’est pas surprenant car, en dehors de la CaMKIIα dont le niveau d’expression est particulièrement élevé dans l’hippocampe, les protéines de signalisation sont souvent très faiblement exprimées. En revanche, la syntaxine 1B et la CaMKIIα auraient pu être détectées dans notre analyse. 83 Partie I : Discussion Il est possible que les spots correspondant à ces protéines n’aient pas été pris en compte dans l’analyse parce que leur focalisation ou leur détection dans les gels était mauvaise. Cependant, comme nous l’avons évoqué précédemment, l’ensemble des résultats présentés ici doit être considéré avec beaucoup de précaution compte tenu du fait que les gyrus dentés ont été regroupés en un unique échantillon biologique pour chaque condition. Le fait que nous ne retrouvions pas les variations attendues nous engage à être d’autant plus prudents sur leur interprétation. Une réplication biologique serait indispensable pour les valider. Ainsi, devant le faible nombre de variations observées dans ces conditions expérimentales, nous avons préféré tirer les enseignements de ces premières expériences afin de redéfinir une nouvelle méthodologie plutôt que de répliquer les expériences dans les mêmes conditions. Plusieurs choix expérimentaux peuvent expliquer ce manque de résultats et méritent d’être discutés. A. Discussion sur les choix expérimentaux Le fait d’avoir mélangé les échantillons biologiques au départ est une cause possible de nivellement des protéines. En effet, compte tenu des variabilités individuelles, tous les animaux n’expriment pas les mêmes protéines dans les mêmes proportions. En outre, leur niveau de régulation est probablement au moins autant sujet à des variabilités entre les individus. Il suffit donc qu’un ou deux animaux dans un groupe (6 animaux par groupe) se soient distingués des autres pour que les variations soient diluées dans le mélange. Dans l’optique de renouveler ces expériences, il sera préférable de comparer des réplications biologiques plutôt que techniques. Si des réplications techniques doivent être faites, mieux vaut les faire à partir des extraits protéiques d’un même animal, quand cela est possible. En outre, il serait préférable de travailler sur un plus grand nombre de gels pour donner plus de poids à l’analyse statistique des données. Puisque la quantité de protéines contenues dans un gyrus denté dorsal n’est pas suffisante pour réaliser un gel 2D coloré au Bleu de Coomassie par animal, nous avons travaillé sur le gyrus denté entier dans les autres parties de ce projet. Le choix du gyrus denté controlatéral comme contrôle pour chaque animal peut également expliquer une réduction des différences entre les échantillons contrôles et LTP. Si le fait de choisir des contrôles internes pour chaque animal peut avoir un intérêt justement pour pallier les problèmes de variabilité individuelle, dans le cas présent, cela peut introduire un biais. En effet, quelques travaux ont montré qu’après induction de la LTP dans l’un des deux gyrus dentés par stimulation de la voie perforante ipsilatérale, des modifications d’expression géniques ou protéiques pouvaient avoir lieu dans le gyrus denté controlatéral, celui même qui n’a pas reçu de stimulation. Une augmentation de l’ARN messager de la synapsine 1 à 5 h et de la syntaxine 1B à 2 h et 5 h ont été observées (Hicks et al. 1997) et la sous-unité mGlu5 des récepteurs métabotropiques du glutamate est surexprimée dans 84 Partie I : Discussion le gyrus denté controlatéral à 24 h (Manahan-Vaughan et al. 2003). Bien que les modifications ne soient pas de la même ampleur dans les deux hémisphères, elles peuvent réduire la perception relative des modifications protéiques induites par la LTP. Toutefois, ce phénomène reste marginal dans la mesure où plusieurs travaux ont montré des variations d’expression génique spécifiquement localisées dans le gyrus denté ipsilatéral, sans qu’aucune variation ne soit détectée dans le gyrus controlatéral (Cole et al. 1989; Salin et al. 2002). Afin d’éviter tout risque de biais, le choix d’animaux ayant subi un pseudotetanus est donc probablement un meilleur contrôle. La question du choix des délais est difficile à évaluer. En effet, si les données sont limitées en terme d’expressions protéiques aux délais de 6 h et 24 h, c’est parce qu’ils ont été très peu étudiés. Compte tenu du caractère transitoire de la régulation de l’expression des protéines, il est difficile d’évaluer le nombre de protéines dont le niveau pourrait être régulé à ces délais. Au niveau génique, il existe différentes vagues temporelles qui ne présentent pas de synchronisation apparente. Les variations protéiques sont certainement soumises aux mêmes règles. Les variations d’expressions géniques induites par la LTP dans le gyrus denté ne sont pas homogènes dans toutes les régions du gyrus denté. Selon les transcrits étudiés (Zif286, Homer ou syntaxin1B), l’expression peut être majoritaire dans les extrémités, rostrales ou caudales, ou dans la région centrale du gyrus (Salin et al. 2002). Cette hétérogénéité spatiale observée pour quelques ARNm suggère que l’expression des protéines dans le gyrus denté après induction de la LTP pourrait également être distribuée de façon hétérogène. Dans ce cas, le fait de travailler sur un homogénat de gyrus denté, même s’il est restreint au gyrus denté dorsal, amoindrit certainement l’intensité des variations que l’on peut observer. Si, comme c’est le cas pour les transcrits, toutes les protéines ne sont pas régulées à un même délai dans les mêmes zones, ce qui parait plus que probable, il sera difficile de définir des zones pertinentes pour une étude de type protéomique. Puisque dans un homogénat les variations sont nivelées, des variations de faible amplitude pourraient correspondre à des régulations locales plus conséquentes. Des variations de faible niveau peuvent donc être considérées avec intérêt. B. Discussion sur le choix des techniques utilisées Nous avons précédemment évoqué les limites de l’électrophorèse 2D. Les protéines membranaires ou de hautes masses moléculaires notamment ne pénètrent pas dans les gels et les protéines de pH extrêmes ont été exclues. Cependant, nous n’avons pas exploité toutes les ressources de cette technique. Le fait d’avoir utilisé les colorations au Bleu de Coomassie et au nitrate d’argent a probablement réduit nos chances de détecter beaucoup de variations. Bien que ces deux colorations présentent des gammes dynamiques complémentaires, elles ne sont pas les plus appropriées pour 85 Partie I : Discussion réaliser une étude quantitative fine du fait de leur faible linéarité (Tannu and Hemby 2006). Elles sont toujours largement utilisées dans ce type d’études mais elles le sont généralement dans des contextes biologiques qui génèrent des variations d’expression d’une plus grande amplitude que celles auxquelles on peut s’attendre avec un phénomène fin comme la LTP, en particulier dans sa phase tardive. Depuis quelques années, plusieurs types de colorations fluorescentes se sont développées, telles que le Sypro Ruby®, le Deep PurpleTM et la méthode DIGE (Differential In Gel Electrphoresis). Toutes ces méthodes sont basées sur un marquage fluorescent des protéines. Elles offrent ainsi à la fois une bonne sensibilité (de l’ordre du ng) et des gammes de linéarité de 3 à 4 ordres de grandeurs. En outre, elles sont compatibles avec la spectrométrie de masse, notamment MALDI-TOF, permettant l’identification des protéines. Par rapport au Sypro Ruby®, le Deep PurpleTM présente plusieurs avantages : sa gamme de linéarité couvre 4 ordres de grandeur au lieu de 3, il produit très peu de points de précipitation qui sont des obstacles pour l’analyse quantitative et il offre un meilleur recouvrement de séquence par spectrométrie de masse MALDI-TOF (Mackintosh et al. 2003). Quant à la DIGE, et plus spécifiquement la méthode limitante (Unlu et al. 1997), elle paraît être la plus intéressante dans le cadre de notre étude. Cette méthode est basée sur le marquage différentiel par des molécules fluorescentes (cyanines Cy3 et Cy5) des échantillons à comparer en amont de la séparation par électrophorèse bidimensionnelle (Figure I-19). Figure I-19 : Représentation schématique du principe de la DIGE Outre une bonne sensibilité (1 ng) et une gamme de linéarité qui s’étend sur 3 ordres de grandeur, la DIGE permet de s’affranchir de la variabilité inter-gels. Les échantillons à comparer migrent dans le même gel en parallèle. La méthode limitante permet une quantification fiable grâce à la présence d’un standard interne constitué d’un mélange équimolaire des deux échantillons à 86 Partie I : Discussion comparer marqué avec une troisième cyanine (Cy2). La mesure séquentielle de la fluorescence des trois cyanines dans chaque gel nécessite l’utilisation d’un scanner adapté, comme le Typhoon® (Amersham Biosciences, GE Healthcare). L’analyse des données se fait grâce à un logiciel spécialisé, DeCyderTM, en deux étapes principales : 1- la normalisation des échantillons biologiques dans chaque gel par rapport au standard interne ; 2- l’analyse des variations biologiques par comparaison des différents gels entre eux. Depuis qu’elles ont commencé à se développer, les méthodes utilisant la fluorescence ont connu un essor remarquable. La DIGE, en particulier, est l’outil le plus rigoureux pour des analyses quantitatives par électrophorèse bidimensionnelle puisqu’elle permet de s’affranchir de la variabilité technique et que l’analyse se base sur la comparaison des échantillons par rapport à un standard interne. A titre indicatif, le nombre de publications utilisant cette technique au cours des 10 dernières années est représenté dans le graphique ci-dessous (Figure I-20). Si elle n’avait quasiment pas été utilisée au moment de la mise en place de notre projet (2002-2003), elle connaît depuis une croissance exponentielle. 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Figure I-20 : Evolution du nombre de citations annuelles de la méthode DIGE depuis son développement en 1997. Des méthodes hors-gel permettent également de réaliser des analyses quantitatives différentielles. Pour certaines d’entre elles comme l’AQUA (pour Absolute QUAntification) (Kirkpatrick et al. 2005) ou les puces à protéines (Petricoin et al. 2002), il est nécessaire de se poser une question précise, voire de se limiter à l’étude d’une protéine d’intérêt dans le cas de l’AQUA. Elles ne peuvent donc pas être utilisées dans une recherche à large échelle sans protéines candidates a priori. Dans notre cas, des méthodes comme l’ICATTM, l’H218O ou l’iTRAQTM sont plus adaptées (Schnolzer et al. 1996; Gygi et al. 1999; Ross et al. 2004). La méthode de l’H218O est basée sur le marquage isotopique différentiel des peptides des deux échantillons à comparer. L’échantillon contrôle et l’échantillon traité sont digérés séparément par 87 Partie I : Discussion la trypsine, en présence d’H216O et d’H218O respectivement. Les isotopes d’oxygène sont incorporés au niveau du groupement carboxyle en C-terminal des peptides, introduisant une différence de masse de 4 Da, à raison de 2 atomes d’oxygène incorporé par peptide. Les échantillons sont ensuite rassemblés et leur quantité relative est évaluée par LC-MS. Enfin, les peptides sont identifiés par spectrométrie de masse en tandem. Les méthode ICATTM et iTRAQTM quant à elles sont basées sur l’ajout d’un « tag » isotopique sur les cystéines des protéines dans le cas de l’ICATTM ou en N-terminal sur les peptides trypsiques pour l’iTRAQTM. Différents états isotopiques stables de ces « tags » sont utilisés pour marquer spécifiquement les échantillons à comparer. La quantification relative de ces « tags » permet de comparer l’abondance de chacune des protéines marquées dans les différents échantillons (4 au maximum). Parmi toutes ces méthodes, l’iTRAQTM est celle qui serait la mieux adaptée pour une étude comme la nôtre. En effet, la méthode de l’H218O n’est pas bien appropriée pour l’étude des peptides de grande masse dans la mesure où elle n’introduit qu’une différence de masse de 4 Da. Le massif isotopique des peptides dont la masse est supérieure à 3000 Da est susceptible de chevaucher celui de leurs homologues porteurs d’18O. La méthode ICATTM quant à elle restreint aussi le nombre de peptides analysables parce qu’elle cible les cystéines. L’iTRAQTM a une portée bien plus large puisque les réactifs se lient sur les lysines et le N-terminal de chaque peptide. Wu et al. ont également montré que cette technique était plus sensible que l’ICATTM (Wu et al. 2006b). Aussi performantes que soient l’iTRAQTM ou la DIGE, aucune méthode de protéomique ne peut prétendre à l’exhaustivité compte tenu de la trop grande diversité des protéines en terme de taille, d’hydrophobicité, de charge et de niveau d’expression. A l’heure actuelle, les méthodes les plus performantes ont une gamme dynamique de 4 ordres de grandeur. Pour pouvoir étudier l’ensemble des protéines d’un génome, il faudrait pouvoir atteindre des gammes de 6 ordres de grandeur. Le principal défi des méthodes de séparation et d’identification des protéines consiste à repousser toujours plus loin les limites de sensibilité et de débit tout en conservant une bonne résolution. Si toutes les protéines ne peuvent pas être étudiées de façon exhaustive simultanément, la possibilité de fractionner les échantillons peut repousser les limites de détection. Le fractionnement cellulaire permet d’une part de réduire le nombre de protéines à étudier, ce qui facilite leur séparation et leur identification, et d’autre part d’enrichir en protéines peu abondantes. Dans le cadre de l’étude de la plasticité synaptique, le fractionnement des régions synaptiques pourrait apporter des informations très précieuses sur les mécanismes moléculaires qui régissent les modifications synaptiques. Cependant, la reproductibilité du fractionnement d’un échantillon à l’autre est difficile à contrôler. En outre, ce type d’approche peut aboutir à des quantités très faibles de protéines, en particulier si l’on souhaite travailler sur une petite région du cerveau comme c’est le cas du gyrus denté. La grande majorité des études réalisées sur des extraits protéiques synaptiques sont effectuées à partir de cerveaux entiers. Toutefois, le développement de la DIGE, et notamment de la 88 Partie I : Discussion méthode de saturation (liaison des cyanines sur les cystéines au lieu des lysines), permet de comparer de très faibles quantités de protéines. Une étude récente a utilisé cette démarche pour étudier les régulations protéiques spécifiques des régions somatiques et dendritiques dans la région CA1 suite à un séjour en milieu enrichi : les régions somatiques et dendritiques de la région CA1 ont été microdisséquées à partir de coupes d’hippocampe puis analysées par la DIGE (McNair et al. 2007). Cette étude a montré que les protéines n’étaient pas régulées de la même façon dans ces deux compartiments cellulaires. Cette observation suggère une explication supplémentaire du faible nombre de variations que nous avons observées. Certaines régulations d’expression protéiques peuvent être très localisées dans les cellules. La régionalisation peut se trouver aussi bien à l’échelle cellulaire en fonction des types cellulaires dans lesquels sont exprimées les protéines (cellule neuronale, cellule gliale, cellule endothéliale) qu’à l’échelle des compartiments intracellulaires. Compte tenu de cette variabilité, le fait de travailler sur un extrait total des protéines du gyrus denté dilue certainement les variations d’expression locales. La combinaison d’une étape de fractionnement cellulaire et de la DIGE apparaît attrayante. Il ne faut cependant pas perdre de vue que si l’on travaille sur des extraits de protéines synaptiques, un grand nombre des protéines d’intérêt risque d’être très hydrophobe. Une méthode de séparation par électrophorèse bidimensionnelle ne serait donc pas la mieux adaptée. Dans ce cas, la technique de l’iTRAQTM pourrait être un meilleur choix. En conclusion, si cette approche expérimentale est réitérée, il faudra • séparer les protéines de chaque individu indépendamment • réaliser des groupes expérimentaux d’au moins 6 animaux • utiliser une coloration fluorescente afin d’assurer une bonne sensibilité ainsi qu’une bonne gamme de linéarité pour la quantification • une approche par MS/MS telle que l’iTRAQTM serait intéressante aussi. D’autant plus que les méthodes de la DIGE et iTRAQTM sont complémentaires. Il y a peu de recouvrement des protéines caractérisées par chacune des deux méthodes (Wu et al. 2006b). Ces méthodes n’ont pas pu être envisagées pendant la période de ma thèse faute de temps. En effet, d’autres approches ont été développées en parallèle selon les objectifs que nous avions fixés. Ces approches, qui ont également nécessité de longues périodes de mise en œuvre, ont apporté des résultats intéressants que nous avons exploités au maximum. Dans l’intervalle, la méthode de la DIGE a été mise au point au laboratoire de Chimie des Protéines sur d’autres projets, offrant la possibilité d’entreprendre au jour d’aujourd’hui une analyse protéomique quantitative de la LTP par la DIGE. 89 Partie II : Etude de la Régulation des Phosphoprotéines au Cours de la Phase Précoce de la LTP dans le Gyrus Denté chez le Rat, In Vivo 90 Partie II : Introduction Dans cette partie, nous avons concentré notre attention sur la régulation des phosphoprotéines au cours de la LTP par l’étude des variations du niveau de phosphorylation des protéines suite à l’induction de la LTP. Dans la mesure où nous travaillons chez le rat in vivo, l’utilisation du 32 P n’est pas envisageable dans notre cas. Le développement récent par Molecular Probes Inc. du colorant fluorescent Pro-Q® Diamond (Schulenberg et al. 2003), spécifique des phosphoprotéines a rendu possible cette étude. Après avoir adapté au laboratoire le protocole d’utilisation du Pro-Q® Diamond (voir Annexe 2), nous avons effectué une cartographie partielle du phosphoprotéome du gyrus denté de rat (Annexe 3) afin de situer globalement les catégories de phosphoprotéines auxquelles nous avions accès avec cette approche. Ensuite, la régulation des phosphoprotéines a été étudiée par analyse différentielle à différents délais suivant l’induction de la LTP : 0 min, 15 min et 90 min. Sachant que le protocole d’induction de la LTP dure une dizaine de minutes, le délai de 0 min n’est pas ce que l’on pourrait classiquement appeler un Temps 0. A ce délai, l’expression de la LTP a déjà commencé. Plusieurs protéines phosphorylées ont été étudiées à 0 ou 15 min comme la CaMKIIα et sa cible le récepteur AMPA (Barria et al. 1997), les facteurs d’initiation ou d’élongation de la traduction eIF4E et eEF2 (Kanhema et al. 2006) ou les MAPK-ERK (Davis et al. 2000a). En revanche, le délai de 90 min n’a fait l’objet d’aucune étude encore. Par rapport à la méthodologie présentée dans la partie précédente, deux éléments importants ont été modifiés. D’une part, nous avons travaillé sur le gyrus denté entier, ce qui nous a permis de réaliser un gel 2D par animal. Nous n’avons donc pas mélangé les échantillons biologiques. D’autre part, nous avons utilisé comme contrôle le gyrus denté d’animaux ayant subi un pseudotetanus (les trains de stimulation sont remplacés par des pulses simples) qui n’induit pas de LTP. Le traitement de ces animaux est strictement identique à celui des animaux LTP (anesthésie, chirurgie, implantation des électrodes, stimulation à basse fréquence), à l’exception du tetanus. Ils constituent donc de meilleurs contrôles que le gyrus denté controlatéral des animaux LTP. Comme dans la partie précédente, nous avons travaillé sur la zone de pH 5-8, ce qui limite les risques éventuels d’un marquage aspécifique des protéines acides par le Pro-Q® Diamond. Compte tenu des trois délais que nous avons étudiés et du grand nombre de protéines solubles phosphorylées auxquelles nous avons accès, notre approche nous a permis d’identifier une quinzaine de protéines dont le niveau de phosphorylation variait suite à l’induction de la LTP, dont les deux tiers n’avaient pas encore été associés avec la LTP. Les résultats sont présentés sous forme d’article dans les pages qui suivent. Les perspectives de ce travail, quant à elles, seront discutées dans le chapitre Conclusion et Perspectives. 91 Partie II : Introduction Large scale study of phosphoproteins involved in long-term potentiation in the dentate gyrus in vivo Solenne CHARDONNET1, 2, Pierre LE MARECHAL2, Hélène CHEVAL1, Jean-Pierre LE CAER3, Paulette DECOTTIGNIES2, Serge LAROCHE1, Sabrina DAVIS1 1 NAMC, UMR 8620, CNRS, Univ Paris-Sud, 91405 Orsay, France 2 IBBMC, UMR 8619, CNRS Univ Paris-Sud, 91405 Orsay, France 3 A. ICSN, UPR2301, CNRS, 91198 Gif-sur-Yvette, France Introduction Long term potentiation (LTP) is an activity-dependent, persistent form of synaptic plasticity believed to play a central role in the laying down of memory (Bliss and Collingridge 1993). The molecular mechanisms underlying the establishment and maintenance of LTP are the subject of intense investigation. Key mechanisms involve the activation of membrane receptors and of several signalling cascades leading to post-translational modifications and genomic responses implicated in the stabilisation of long-term changes in synaptic function. Phosphorylation events are critical for LTP induction and the transition from short-term to long-term potentiation (Soderling and Derkach 2000; Ying et al. 2002). Many proteins such as membrane receptor subunits and channels, proteins involved in synaptic endocytosis/exocytosis, signalling proteins or certain trancription factors undergo phosphorylation or dephosphorylation following LTP induction (Nayak et al. 1996; Barria et al. 1997; Blitzer et al. 1998; Fukunaga et al. 2000; Bozon et al. 2003b). To date, in search for post-translational modifications of proteins that could be involved in LTP, studies generally have focused on LTP induced in the CA1 area of the hippocampus and have used a protein candidate strategy to investigate changes in the phosphorylation of specific protein members belonging to canonical signalling cascades. Here, we used a large-scale phosphoproteomic strategy to examine a large number of phosphoproteins following the induction of LTP in the rat dentate gyrus in vivo. A proteomic study was thus conducted using 2D-gel electrophoresis stained with Pro-Q® Diamond, a fluorescent stain specific for phosphoproteins, and mass spectrometry was used for protein identification. With these methods, quantitative analysis of protein phosphorylation state was performed in the rat dentate gyrus immediately, 15 and 90 minutes after the induction of LTP by high-frequency stimulation of the perforant path in vivo. This first temporal and large scale analysis of phosphoproteins associated with dentate gyrus LTP allowed us to identify new sets of proteins with increased or reduced phosphorylation state at different delays following LTP induction and that are likely to be involved in the molecular mechanisms underlying LTP. These proteins belong to different functional categories, including proteins involved in exo- and endocytosis, metabolism, cell signalling, protein synthesis, and chaperone, anchoring and cytoskeletal proteins. 92 Partie II : Materials and Methods B. Materials and methods B.1. Electrophysiology Male Sprague Dawley rats (Iffa Credo, France) weighting 250-300 g were used (n=64). They were housed in a temperature and light-controlled colony room (12 hours light/dark cycle) and had ad libitum access to food and water. Rats were anesthetized with urethane (1.5 mg/kg), placed in a stereotaxic frame, and maintained at a constant body temperature of 37°C. Unilateral implantation of electrodes were performed using standard stereotaxic procedures (Laroche et al. 1989) in order to induce LTP in the dendate gyrus by stimulating the perforant path. Recording electrodes were lowered into the dentate gyrus (bregma -4.2 mm, 2.5 mm from midline) under electrophysiological control. Stimulating electrodes were implanted in the angular bundle of the perforant path (bregma -8.0 mm, 4.4 mm from midline) to evoke a positive-going response in the hilus of the dentate gyrus. Low frequency test pulses (100 µs, 0.033 Hz) were delivered to the perforant path throughout the entire experiment except when a tetanus or a pseudotetanus was delivered. After the response in the dentate gyrus had stabilised, a 30-min baseline period was recorded, followed by delivery of a tetanus or a pseudotetanus. Tetanic stimulation consisted of six trains of pulses (400 Hz, 20 ms) delivered every 10 s and repeated six times at 2-min intervals. Pseudotetanus followed the same pattern with single pulses instead of trains of pulses. The stimulation intensity was increased during tetanus or pseudotetanus to ensure maximal recruitment of fibres. The slope of the excitatory post-synaptic potential (EPSP) and amplitude of the population spike were measured as described previously (Laroche et al. 1989). Independent groups of animals were stimulated at the different time points for 2D gel electrophoresis and western blotting experiments. Experimental procedures were conducted in accordance with the recommendations of the EU directive (86/609/EEC) and the French National Committee (87/848). All efforts were made to minimise animal suffering and to use only the number of animals necessary to produce reliable scientific data. B.2. Tissue preparation Rats were killed by decapitation at specified times after receiving a tetanus or a pseudotetanus. The dentate gyrus of the hippocampus from the hemisphere that received stimulation was dissected, immediately frozen in liquid nitrogen and kept at -80°C or later use. For 2D gel electrophoresis, tissues were homogenised in rehydration buffer: Urea (7 M), Thiourea (2 M), DTT (20 mM), CHAPS (4 %), EDTA (1 mM), AEBSF (0.5 mg/mL), Antipain (50 µg/mL), Leupeptin (5 µg/mL), E-64 (5 µg/mL), Na3VO4 (1 mM), Biolytes pH 3-10 (0.2 %, Bio-Rad, Hercules, CA). The homogenates were incubated at 30°C for 30 min then centrifugated at 14 000 g for 15 min. Protein contents of homogenates were quantified using Amersham 2-D Quant Kit (Amersham Biosciences - GE Healthcare). For western blot experiments, tissues were homogenised in lysis buffer: Tris/HCl pH 7.4 (10 mM), NaCl (150 mM), Triton X-100 (1 %), EDTA (1 mM), Na3VO4 (1 mM), NaF (10 mM), DTT (20 mM), and 1 tablet of complete mini EDTA-free protease inhibitor cocktail (Roche, Mannheim, 93 Partie II : Materials and Methods Germany) for 10 mL. Samples were incubated on ice for 20 min and centrifugated at 14 000 g for another 20 min. Protein contents were quantified using the Bradford protein assay (Bio-Rad, Hercules, CA). B.3. Two-dimensional electrophoresis IPG strips (17 cm, pH 3-10 non linear or pH 5-8, Bio-Rad) were passively rehydrated with 1 mg of proteins solubilised in 500 µL of rehydration buffer for 15h at 20°C. Isoelectric focusing was carried out in a Protean Bio-Rad IEF cell at 250 V for 15 min, followed by a rapid increase to 10 000 V for 3h and 10 000 V for 60 000 VH at 20°C with a maximum current setting at 50 µA/strip. The IPG strips were kept at – 20°C overnight. Before running the second dimension, the strips were equilibrated with a reduction solution (375 mM Tris pH 8.8, 6 M urea, 2 % w/v SDS, 20 % v/v glycerol, 65 mM DTT) for 15 min, then with an alkylation solution (identical to the reduction solution except DTT was replaced with 135 mM iodoacetamide) for 20 min. The strips were sealed with 1 % agarose in running buffer (25 mM Tris, 192 mM glycine, 0.1 % w/v SDS) on top of an SDS polyacrylamide gel (12 % acrylamide). The second dimension was run in Bio-Rad 2-D PAGE tanks at 25 V for 1 h, then 30 mA/gel for 5 h to 5 h 30. B.4. Gel staining Phosphoproteins were stained with Pro-Q® Diamond (Invitrogen, Molecular Probes) prior to Coomassie blue staining. At the end of the second dimension, gels were incubated in a fixation solution (50 % methanol, 10 % acetic acid) for 30 min and overnight. The gels were washed three times for 10 min in water and stained with Pro-Q® Diamond for 90 min in the dark. All following steps were performed in the dark. Gels were then destained for 30 min three times in 50 mM sodium acetate pH 4.0, 20 % acetonitrile and washed in water twice for 5 min. The fluorescent image was scanned using a FXTM Pro Plus multi-imaging system with the green Laser (332 nm) and a 605DF50 emission filter (Bio-Rad, Hercules, CA). For Coomassie blue staining, gels were stained with 0.2 % w/v Coomassie blue in 45 % ethanol and 9.5 % acetic acid for 45 min and destained with 40 % ethanol, 10 % acetic acid or water. Images were scanned on a GS800 densitometer, Bio-Rad. B.5. Image analysis ® Pro-Q Diamond images were analysed using the software PDQuest 7.2 (Bio-Rad, Hercules, CA). Gels from a same group of experiment were pooled in a MatchSet file. The numbers of 2D gels included in the image analysis are the following: n=6 for control 0 min, n=5 for LTP 0 min, n=5 for control 15 min, n=5 for LTP 15 min, n=4 for control 90 min and n=4 for LTP 90 min. Spot detection was performed in each gel and all patterns from the same group of experiment were matched together. Statistical analyses were run using the PDQuest software (p < 0.05, using the Student ttest). 94 Partie II : Materials and Methods B.6. In-gel digestion and MALDI-TOF Mass spectrometry Spots of interest were excised manually, destained and vacuum dried as described (Shevchenko et al. 1996). Tryptic digestion was performed overnight at 37°C in 50 mM NH4HCO3 with 250 ng of trypsin. Supernatants were removed and peptides were extracted with 1 % TFA then with 60 % acetonitrile containing 1 % v/v TFA. The combined extracts were dried under vacuum and resuspended in 5 µL of acetonitrile/TFA (60/1 v/v). One µL of tryptic samples was mixed with 1 µL of saturated solution of α-cyano-4-hydroxycinnamic acid in 50 % acetonitrile, 0.3 % trifluoroacetic acid, and 1.5 µL of this premix was then deposited onto the sample plate and allowed to dry at room temperature. Spectra were acquired on a Voyager DE-STR MALDI-TOF mass spectrometer (Perseptive Biosystem) equipped with a 337 nm nitrogen laser. All spectra were acquired in positive-ion reflector mode with delayed extraction, using six peptides with known mass as close external calibration standards. Proteins were (http://www.matrixscience.com/) identified and Aldente using the search programs (http://www.expasy.org/tools/aldente/) Mascot reducing respectively the NCBI and UniProtKB/Swiss-Prot databases to the ratus species. Two missed cleavage sites, oxidation of methionine and modification of cysteines by iodoacetamide were considered in searches and the mass accuracy was limited to 50 ppm. B.7. NanoLC-MS/MS and Data analysis The digested peptide mixtures were characterized by online nanoLC and electrospray tandem mass spectrometry. The analyses of peptides were performed on a U3000 Dionex nanoflow system connected to a LTQ Orbitrap mass spectrometer equipped with a nanoelectrospray source (ThermoFischer, Bremen, Germany). Chromatographic separation took place in a C18 pepmap 100 column (75 µm ID 15 cm length, 5 µm,100 Α Dionex). The peptides mixtures were injected on pre-concentration column with a flow rate of 20µl/min of water TFA 0.1 %. After three minutes of wash with the same solvent, the peptides were eluted and separated on the analytical column with a flow of 200 nl/min and a gradient from 2 % to 60 % MeCN in 0.1 % formic acid in 30 min. The mass spectrometer was operated in the data dependent mode to automatically switch between orbitrap MS and MS2 in the linear trap. Survey full scan MS spectra from 500 to 2000 Da were acquired in the orbitrap with resolution R=60,000 at m/z 400, after accumulation of 500,000 charges on the linear ion trap. The most intense ions (up to six, depending on signal intensity) were sequentially isolated for fragmentation, in the linear ion trap using CID at a target value of 100,000 charges. The resulting fragments were recorded in the linear trap. Proteins identifications were performed using high accuracy MS data and MSMS Data using Sequest (Thermo-Fischer). The mass accuracy for MS Data was set to 5ppm and 1uma for MSMS Data. Data mining was done in human Uniprot database. 95 Partie II : Results B.8. Western blotting Protein homogenates were run on 10 % acrylamide 1D SDS-PAGE. Gels were run in Tris/glycine buffer at 120 V for 20 min then 180 V until the migration “front” reached the bottom of the gel. The proteins were transferred onto a nitrocellulose membrane (Hybond-C Extra, Amersham Biosciences, Piscataway NJ) at 100 V for 1 h. Odyssey blocking buffer diluted in TBS (50/50 v/v) was used to block the membranes either for 1 h RT or 1 night at 8°C. Primary antibodies were applied for 1 h RT or 1 night at 8°C followed by secondary antibodies for 1 h RT. The primary antibodies for dynamin1 (1/2000), dynamin1 phospho-Ser774 (1/200), dynamin1 phospho-Ser778 (1/100), CaMKIIα (1/8000), CaMKIIα phosphor-Thr285 (1/200) and CaMKIIα phosphor-Thr305 (1/250) were purchased from Abcam (Cambridge, UK) while ERK1-2 (1/1000) and phosphoERK1-2 (1/100) were purchased from Cell Signaling (Danvers, MA). Secondary antibodies consisted of anti-mouse Alexa Fluor® 680 conjugated, anti-rabbit IRDye® 680 conjugated, anti-rabbit IRDye® 800 conjugated and anti-sheep IRDye® 800 conjugated purchased from Rockland (Gilbertsville, PA). The fluorescent signal was scanned using the Odyssey infrared imaging system (Li-Cor, Lincoln, NE) at 685 and 785 nm excitation wavelengths simultaneously. The emission wavelengths are 710 nm for IRDye® 680 and 806 nm for IRDye® 800. Image analysis was performed with the Odyssey software. Each sample was loaded 4 times on different blots and the mean value of these 4 replicates was calculated for each animal. The statistic analysis was conducted with a Student t test on the individual animal’s averaged values: LTP 0 min (n=6) compared with pseudotetanus 0 min (n=5); LTP 15 min (n=6) compared with pseudotetanus 15 min (n=6); LTP 90 min (n=6) compared with pseudotetanus 90 min (n=6). 96 Partie II : Results C. Results C.1. LTP alters the phosphorylation state of a variety of proteins LTP was induced in vivo in the dentate gyrus of anaesthetised rats using a protocol of repeated high frequency stimulation (HFS) of the perforant path that was previously shown to induce LTP lasting several days in awake animals (Laroche et al. 1989). Because LTP is known to rely on phosphorylation events (Malenka et al. 1989; Klann et al. 1991; Kelly and Lynch 2000), some of which can be extremely rapid (Roberson and Sweatt 1996; Davis et al. 2000a), we examined modifications of the phosphorylation state of proteins immediately after the 10-min long tetanus (LTP 0 min) and at later time points : 15 min and 90 min after LTP induction. As expected, animals receiving HFS exhibited LTP (Fig. II-1). The animals receiving HFS for 2D gels experiments exhibited an increase in EPSP slope of 40.5 % at 15 min and 42.3 % at 90 min. No potentiation at any time point was observed in animals that received a pseudotetanus. % change in EPSP slope from baseline 80 60 LTP 40 20 0 Pseudotetanus -20 -60 -30 0 30 60 90 Time (min) Figure II-1: Induction of LTP in the dentate gyrus. High frequency stimulation (black triangle) of the perforant path induced stable LTP (filled circles) whereas pseudotetanus (empty circles) had no effect. Proteins from the dentate gyrus of each individual animal in the control and LTP groups were separated on 2D gel eletrophoresis and stained with Pro-Q® Diamond, a fluorescent dye specific for phosphoproteins (Fig. II-2). Pro-Q® Diamond stains all serine, threonin and tyrosine phosphorylated proteins with a high sensitivity and a large linear range (Steinberg et al. 2003). Comparison of the group of gels corresponding to LTP 0 min with the corresponding pseudotetanus control group revealed 18 variations in phosphoproteins associated with LTP. Five of them showed an increased phosphorylation while 13 spots were indicative of dephosphorylation. At 15 min, 8 spots exhibited an altered phosphorylation state, 4 showing an increase in phosphorylation and 4 showing a reduction in phosphorylation. At 90 min, 9 spots were differentially expressed, 8 of which towards a higher level of phosphorylation. A majority of these proteins could be identified by mass spectrometry; they are referenced in Table II-1. 97 (A) pH5 pH8 (B) pH5 pH8 100 40 20 kDa Figure II-2: 2-D gel electrophoresis from rat dentate gyrus stained with (A) Pro-Q® Diamond and (B) Coomassie Blue. The spots which phosphorylation state is altered with LTP are numbered from 1 to 33. 98 Table II-1: Summary of mass spectrometry analysis of proteins which phosphorylation state differs after LTP. 1 2 3 4 5 Phosphorylation Variation - 36% - 68% - 49% - 48% - 23% Delay (min) 0 0 0 0 0 6 + 84% 0 8 9 10 11 12 13 14 15 16 - 39% + 57% - 56% + 35% - 48% - 39% + 82% - 55% - 42% - 52% - 54% 0 90 0 0 0 0 0 0 0 0 0 17 appears 0 18 + 21% 0 19 + 48% 15 20 + 172% 15 21 22 23 25 + 107% - 29% - 52% - 37% + 59% - 20% 15 15 15 15 90 15 26 + 41% 15 27 28 29 30 31 32 33 + 40% - 37% + 35% + 32% + 75% + 49% + 63% 90 90 90 90 90 90 90 Nb 7 24 Mascot Peptide Nb Coverage score Protein Identification Functional Category Accession Nb pI MW non identified Dynamin1 Dynamin1 Dynamin1 DRP-2 / CRMP-2 / TOAD64 Predicted (Pr): Nischarin(N-term) + MAGUK p55 sub family 6 Endocytosis Endocytosis Endocytosis Axonal growth Cytoskeleton regulat Scaffold P21575 P21575 P21575 P47942 gi 109503020 gi 109473490 6.32 6.32 6.32 5.96 5.22 5.91 96 209 96 209 96 209 62 277 167 938 64 545 138 197 232 276 81 75 17/23 24/31 29/40 26/32 19/32 14/32 25% 31% 39% 41% 12% 21% Protein disulfide isomerase A3 Chaperone P11598 5.80 54 239 89 12/26 29% Synapsin II DEAD box protein 19A Synapsin II Pyruvate dehydrogenase E1 α MAP1 light chain LC2 Pyruvate dehydrogenase E1 α Pyruvate dehydrogenase E1 α Pyruvate dehydrogenase E1 α Pr: Armadillo repeat containing 6 Creatine kinase + CNPase α Enolase (non neural) + GFAP δ DRP-2 / CRMP-2 / TOAD64 Glutaminase + Coatomer subunit + DRP-2 / CRMP-2 / TOAD64 Exocytosis Protein synthesis Exocytosis Metabolism Cytoskeleton Metabolism Metabolism Metabolism unknown Metabolism Cytoskeleton Metabolism Cytoskeleton Axonal growth Metabolism Protein transport Axonal growth Q63537 Q9NUU7 Q63537 P26284 P43926 P26284 P26284 P26284 gi 109503178 P07335 P13233 P04764 P47819 P47942 P13264 Q66H80 P47942 7.62 6.20 7.62 6.82 5.46 6.82 6.82 6.82 5.81 5.23 9.18 6.16 5.36 5.96 6.04 5.89 5.96 52 822 53 975 52 822 40 191 30 023 40 191 40 191 40 191 51 528 42 686 47 239 46 996 49 956 62 277 66 576 57 199 62 277 124 12/34 7 (MS/MS) 14/32 9/12 3 (MS/MS) 24/46 23/40 24/41 14/29 6 (MS/MS) 3 (MS/MS) 19/52 13/52 35% 11% 37% 18% 7% 49% 37% 50% 37% 17% 8% 55% 33% 122 21/59 11/59 11/59 50% 32% 31% non identified Dynamin-like protein 1 6-Phosphofructokinase type C Mitochondria division Metabolism O35303 P47860 6.63 6.95 80 103 85 719 121 98 20/49 21/56 36% 35% CaMKII α chain Signalling P11275 6.60 54 114 104 14/39 40% Synapsin II Protein disulfide isomerase A3 + Synapsin IIb Pr: MAGUK p55 sub family 2 Coronin: actin binding protein 1A non identified non identified Tu translation EF (mitochondrial) Aldolase C fructose bisphosphate CaMKII α chain Exocytosis Redox regulation Exocytosis Scaffold Cytoskeleton Q63537 P11598 Q63537 Q3TT52 Q91ZN1 7.62 5.80 7.62 6.04 6.05 52 54 52 61 51 822 239 822 554 065 80 76 52 120 76 9/23 10/25 7/25 14/28 7/17 27% 24% 27% 34% 27% Protein synthesis Metabolism Signalling Q497E7 P63164 P11275 5.23 6.79 6.60 49508 39152 54114 140 237 84 16/44 25/48 13/27 51% 76% 30% 112 112 201 201 224 124 153 61 99 Partie II : Résultats Some proteins were identified from several distinct spots. The separate spots are likely to correspond to different phosphorylation states of these proteins, although other post-translational modifications may also be responsible for this dispersion. Spots 2, 3 and 4 corresponding to dynamin 1 share the same mass with different pIs, suggesting the identification of a train of different phosphorylation states (Fig. II-3). When a mixture of two or more proteins was identified, no conclusion could be reached, as there are no reliable ways to attribute the variation to any given protein of the pool. In addition, because we observed that abundant proteins could give a slight non specific signal with the Pro-Q® Diamond stain, these proteins were excluded from the analysis. In the end, 15 proteins were identified, some of which showed altered phosphorylation at several time points following induction of LTP. Three of these proteins have already been shown to be involved in synaptic plasticity: the endocytotic protein dynamin 1 (Montgomery et al. 2005) showed a decreased phosphorylation at 3 different spots at 0 min (−68 %, −49 % and −48 % on spots 2, 3 and 4 respectively), phosphorylation of the mitochondrial protein dynamin-like protein 1 (Li et al. 2004b) also decreased by 29 % (spot 22) at 15 min and phosphorylation of the kinase CaMKII (Giese et al. 1998; Chen et al. 2001) decreased by 37 % at 15 min on spot 24 and increased at two different spots (24 and 33) by +59 % and +63 % at 90 min. Two other proteins belong to families that are implicated in LTP: the exocytotic protein synapsin II decreased at three different spots (−56 % and −48 % corresponding to spots 8 and 10 at 0 min, then −20 % at spot 25 at 15 min) (Helme-Guizon et al. 1998; Sato et al. 2000), and the membrane palmitoylated protein MPP2 (spot 27, +40 % at 90 min) which belongs to the MAGUK family of scaffold proteins like PSD-95, chapsyn-110 and SAP97 (Migaud et al. 1998; Ehrlich and Malinow 2004). The other proteins, which had not been previously associated with synaptic plasticity, belong to various functional categories. The chaperone protein disulfide isomerase A3 (PDI A3) first exhibited a reduced phosphorylation at 0 min (−39 %) and then an increase of 57 % at 90 min. Metabolic proteins involved in the glucose catabolism showed differential phosphorylation states at the three time points: pyruvate dehydrogenase E1 alpha subunit is dephosphorylated immediately after LTP induction (spots 11, 13, 14 and 15; change in phosphorylation: −39 %, −55 %, −52 % and −42 % respectively), phosphofructokinase C at 15 min (spot 23, −52 %) and aldolase C fructose bisphosphate is hyperphosphorylated at 90 min (spot 32, +49 %). Proteins associated with the cytoskeleton also showed regulated phosphorylation. For example, coronin was dephosphorylated at 90 min (spot 28, -37 %), the MAP1 light chain LC2 was hyperphosphorylated at 0 min (spot 12, +82 %) and the dihydropyrimidinase related protein 2 (DRP2 / CRMP2 / TOAD-64), involved in axonal growth, was dephosphorylated at spot 5 (−23 %) at 0 min then hyperphosphorylated on spot 19 (+48 %) at 15 min. Phosphorylation of the translation initiation factor DEAD box protein 19A was 100 Partie II : Résultats increased immediately after LTP induction (+35 %, spot 9) and that of the mitochondrial translation elongation factor Tu was up-regulated at 90 min by +75 % (spot 31). Finally, phosphorylation of an Armadillo repeat containing 6 protein, which function is unknown, was down-regulated at 0 min (−54 %, spot 16). 2 3 4 2 3 4 (A) (B) Figure II-3: Zoom on spots 2, 3 and 4 corresponding to dynamin 1, stained with (A) Pro-Q® Diamond and (B) Coomassie Blue. Thus, using a large-scale proteomic approach, our results show that a large number of phosphoprotein spots are differentially expressed after the induction of LTP in the dentate gyrus. The majority of these phophoproteins are regulated immediately after HFS, suggesting a rapid and complex reorganisation of neuronal and glial phosphoproteins after the stimulation. Using MALDI-TOF MS and ESI-Orbitrap MS/MS, we identified 15 proteins which phosphorylation state is altered at different time points after LTP. This suggests a role for these proteins in LTP induction or maintenance. Most of them had not been previously associated with LTP and thus constitute new candidates for the comprehension of the molecular mechanisms underlying synaptic plasticity. C.2. Analysis of the regulation of specific phosphorylation sites by western blotting Protein identification by MALDI-TOF MS following 2D gel separation does not routinely allow the localisation of the phosphorylation sites within the identified proteins. Moreover, 2D gel electrophoresis separates with a high resolution all protein isoforms and the analysis of specific phosphorylation sites is complicated by the fact that proteins may be phosphorylated in several distinct spots. Thus, a complementary method based on separation by 1D SDS-PAGE and detection by western blotting was used to investigate regulation of specific phosphorylation sites for several of the identified proteins. Davis et al. have previously shown a rapid but transient increase in the phosphorylation states of ERK1 and ERK2 after LTP induction in the dentate gyrus in vivo, using a similar induction paradigm (Davis et al. 2000a). The ERK proteins were thus used as controls to validate our approach. Commercial antibodies raised against specific phosphorylation sites are available for two of the proteins that were identified on 2D gels: CaMKIIα on Thr286 and Thr305 and 101 Partie II : Résultats Dynamin1 on Ser774 and Ser778. We investigated the regulation of these specific sites at the same time points as for the 2D gels analysis. To this end, we chose again a fluorescent technology because of its high sensitivity and linear range. Secondary antibodies coupled to IRDye® 680 or 800 were used and the blotted membranes were scanned on the Odyssey infrared imaging system. As shown in figure II-4, both ERK1 and ERK2 were found to be significantly hyperphosphorylated immediately after the 10-min long induction phase of LTP. The level of phosphoERK1/2 was still above the basal level at 15 min, but this did not reach statistical significance due to a much larger variation between animals in the decaying phase of LTP-induced ERK1/2 phosphorylation. These results are consistent with those from Davis et al. (2000) using the same LTP induction protocol. In addition, we observed that ERK1 and ERK2 phosphorylation was again significantly increased 90 min after LTP induction, a time point that has not been previously examined. This was accompanied by a slight increase in total ERK1 at 15 and 90 min (10.1 ± 2.8% at 15 min, p<0.01; 14.9 ± 5.0% at 90 min, p<0.05, data not shown). No significant variation was found for total ERK2 at any time point. These results suggest that LTP in the dentate gyrus is associated with two distinct temporal waves of ERK1/2 hyperphosphorylation. Level of phosphorylation % of control p-Erk1 250 p-Erk2 250 *** 200 200 * 150 * 100 100 50 50 0 0 0 min 15 min * 150 90 min 0 min 15 min 90 min p-Erk1 p-Erk2 CT 0 LTP 0 CT 15 LTP 15 CT 90 LTP 90 Figure II-4: Western blotting of phospho-ERK1 and phospho-ERK2 at 0, 15 and 90 min following LTP induction in the dentate gyrus (control: light bars, LTP: dark bars). The Odyssey imager is able to scan simultaneously at 680 and 800 nm. Thus, the total protein content and the phosphorylation rate on one specific phospho-site could be quantified simultaneously on the same blot, providing the primary antibodies for the total and phosphorylated forms come from different species, which was the case for CaMKIIα and dynamin1. In this way, the ratio between the phosphorylated form and the total protein could be quantified precisely for each animal. For CaMKIIα, both the autophosphorylation site Thr286 and the autoinhibitory site Thr305 were investigated 102 Partie II : Résultats (Fig. II-5-A). The inhibitory site Thr305 exhibited no alteration at the three time points investigated, suggesting that phosphorylation of Thr305 may not be implicated during the early phase of LTP in the dentate gyrus in vivo. In contrast, phospho-Thr286 was significantly increased immediately after LTP induction. This activation was not persistent, suggesting a rapid and transient increase in the rate of CaMKIIα autophosphorylation following LTP induction in the rat dentate gyrus in vivo. No significant variation was observed for total CaMKIIα (data not shown). Interestingly, the kinetics we describe here for the autophosphorylation and the autoinhibitory sites of CaMKIIα are not similar to the variations we observed in the 2D gels (i.e decreased phosphorylation at 15 min and increased phosphorylation at 90 min).This suggests that Thr286 and Thr305 are not responsible for these variations. Considering the fact that the rat CaMKIIα possesses at least 4 other potential phosphorylation sites (Colbran and Soderling 1990; Patton et al. 1990; Lengyel et al. 2000; Migues et al. 2006), our 2D gel results suggest that at least one of these other phospho-sites is regulated after LTP. The development of specific antibodies should help characterising the kinetics of regulation of each of these potential phospho-sites. The phosphorylation sites Ser774 and Ser778 of dynamin1 were investigated using the same approach. We found that the rates of phosphorylation on Ser774 and Ser778 did not vary significantly at any time point examined after LTP (Fig. II-5-B) and the total amount of protein remained stable (data not shown). However, it should be noted that there was quite high heterogeneity between individual animals, including in the controls. Interestingly, these variations in phosphorylation states at Ser774 and Ser778 among animals were highly correlated for each individual, varying systematically in the same direction (Fig. II-6). This is consistent with the fact that these two sites seem to be regulated together, as shown during the endocytotic process (Graham et al. 2007). Finally, the dephosphorylation of dynamin 1 that we observed in the 2D gels cannot be explained by variations in the phosphorylation state of Ser774 or Ser778. Dynamin1 possesses at least 5 other phosphorylation sites (Graham et al. 2007). Thus, as in the case for CaMKIIα, other phospho-sites must be regulated after LTP. 103 Partie II : Résultats Level of phosphorylation % of control (A) Ratio p-CaMKIIα / total CaMKIIα T 305 T 286 140 140 * 120 120 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 0 0 0 min 90 min 0 min 15 min 90 min Ratio p-Dynamin1 / total Dynamin1 (B) Level of phosphorylation % of control 15 min S 774 S 778 140 140 120 120 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 0 0 0 min 15 min 0 min 90 min 15 min 90 min Figure II-5: Ratio of phosphorylated over total CaMKIIα (A) and dynamin1 (B) quantity measured by western blotting at 0, 15 and 90 min following LTP induction in the dentate gyrus (control: light bars, LTP: dark bars). Ratio p-Dynamin1 / total Dynamin1: Individual animals’ averages 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 CT1 CT2 CT3 CT4 Pseudotetanus 0 min CT5 LTP1 LTP2 LTP3 LTP4 LTP5 LTP6 LTP 0 min Figure II-6: Ratio of phosphorylated dynamin1 on Ser774 (light bars) and Ser778 (dark bars) over total dynamin1 quantity measured by western blotting at the time point 0 min. Individual animals show a high correlation of phosphorylation state on the two sites. 104 Partie II : Discussion D. Discussion This study is the first attempt to analyse a large number of phosphoproteins regulated by LTP in the rat dentate gyrus in vivo. To obtain a large and homogenous account of changes in protein phosphorylation state, we used a proteomic approach and studied 3 different time points following LTP induction in order to get relevant kinetic information that could provide new insights into the mechanisms involved in early LTP. Considering the inherent limits of the 2D gel electrophoresis method in terms of protein pI, molecular weight and solubility, this study cannot be regarded as exhaustive. However, it provides access to a large panel of proteins with a reliable quantification range, especially when using Pro-Q® Diamond fluorescent staining. To strengthen the validity of our analysis, only proteins highly stained with Pro-Q® Diamond and weakly stained with Coomassie Blue were taken into account. We found a total of 33 spots significantly altered between the control and the LTP groups, equally distributed between up and down-regulation of the phosphorylation level. Out of these 33 spots, 22 were identified by mass spectrometry corresponding to 13 proteins. Five spots corresponded to protein mixtures, preventing us from any conclusion in these spots. Apart from the Armadillo repeat containing 6 protein which function is unknown, the proteins identified here could be attributed to various functional groups. They include proteins involved in cell function such as metabolism, signalling, cytoskeleton, proteins involved in protein synthesis and folding, proteins associated with the membrane (axonal growth, anchor protein) and proteins involved in vesicles processing (exo- and endocytosis). The possible implication of all these proteins in LTP induction will be discussed hereafter. D.1. Proteins of energetic metabolism The metabolic proteins we identified in this study are all involved in energy metabolism based on glucose catabolism via pyruvate degradation. The pyruvate dehydrogenase E1 (PDH) is one of the 3 subunits which constitute the pyruvate dehydrogenase complex transforming pyruvate in acetylCoA. PDH is activated by dephosphorylation (Patel and Korotchkina 2001); thus the rapid dephosphorylation we observed after LTP corresponds to an increase in the activity of the enzyme. This is consistent with the fact that glucose can be used as an energy source for LTP induction (Izumi et al. 1997). During LTP, the concentration of intracellular calcium is widely increased and this increase could take part in PDH activation since the PDH-phosphatase is stimulated by Ca2+ (Rutter et al. 1989). Moreover, the phosphorylation state of PDH is correlated with calcium sequestration by mitochondria during LTP in hippocampal slices (Lynch et al. 1983a). Thus, LTP induction may resort to rapid glucose degradation as a source of energy and may also provide calcium buffering by mitochondria through the regulation of PDH phosphorylation state. Pyruvate can also be generated by several amino acids catabolisms (alanine, serine, threonine or cysteine), thus PDH activity could also be linked with protein degradation leading to free amino acids. 105 Partie II : Discussion Phosphofructokinase, a limiting enzyme in the glycolysis pathway, is stimulated by phosphorylation (Marsin et al. 2000). Here, we observed a decrease in the phosphorylation state of the phosphofructokinase 15 min after LTP induction, suggesting a transient inhibition of glycolysis at this time point. This reduction in glucose catabolism may counteract the rapid increase we observed through PDH dephosphorylation at 0 min, bringing the energetic glucose metabolism back to a basal level. The aldolase C fructose bisphosphate, which is also involved in glucose catabolism, is hyperphosphorylated 90 min after LTP induction. The effect of phosphorylation on aldolase C, the brain isoform, has not been previously investigated and it is therefore difficult to make any hypothesis on the possible function of this protein in LTP. The present result, however, points to the possibility of a delayed regulation of glucose metabolism after LTP. D.2. Protein synthesis and folding The DEAD box protein 19A exhibited hyperphosphorylation immediately after LTP induction. This protein is involved in mRNA export from the nucleus (Schmitt et al. 1999) and is expressed in the cytosol and at the nuclear rim interacting with the nuclear pore complex (Rollenhagen et al. 2004). It was recently shown to take part also in translation termination through stop-codon recognition (Gross et al. 2007). Activity regulation by phosphorylation has not been described for this protein thus we cannot interpret the regulation we observed. Protein disulfide isomerase A3, also known as the glucose related protein 58 (GRP58), is a molecular chaperone expressed in the endoplasmic reticulum. It catalyses the formation of disulfide bonds. In our experiments, GRP58 exhibited reduced phosphorylation immediately after LTP induction, then returned to basal levels and finally showed hyperphosphorylation at 90 min. Thus its regulation seems to follow rigorous time scales. Protein disulfide isomerases are known to be phosphoproteins and GRP58 exhibits at least 5 potential phosphorylation sites (Donella-Deana et al. 1996; Sakai et al. 2003; Kita et al. 2006), however, the relevance of these post-translational modifications remains unknown. The Tu translation elongation factor (EF-Tu) was found to be hyperphosphorylated at 90 min. EF-Tu promotes protein synthesis in mitochondria by delivering aminoacyl-tRNA to the acceptor site of the ribosome. EF-Tu is a phosphoprotein containing at least 2 phosphorylation sites, the phosphorylation state of which are believed to control directly mitochondrial protein synthesis (He et al. 2001). In prokaryotes, EF-Tu phosphorylation inhibits protein translation (Alexander et al. 1995). Thus, it is attractive to speculate that mitochondrial EF-Tu phosphorylation also leads to inactivation of protein synthesis although this has not yet been proven. A reduction in mitochondrial protein 106 Partie II : Discussion synthesis might be a way to spare energy for other cellular mechanisms taking part in early LTP such as expression of nuclear immediately early genes. D.3. Proteins of the cytoskeleton Coronin 1A, a cytoskeleton protein also known as tryptophan aspartate-containing coat protein (TACO), was found to be dephosphorylated 90 min after LTP induction. This protein participates in plasma membrane invagination and in the formation of protrusions for cell locomotion. Recently, coronin A1 has been shown to be a specific marker for microglial cells, absent from neurons, astrocytes or oligodendrocytes (Ahmed et al. 2007). In addition, microglia may interact with LTP in the hippocampus as shown by Griffin et al in aged rats (Griffin et al. 2006). Thus our finding suggests that the dynamic of microglia is altered during LTP and constitutes an additional argument in support of the hypothesis that glial cells take part in synaptic plasticity (Sastry et al. 1990; Sykova and Chvatal 2000). The light chain LC2 is a derivative product from MAP1A protein (microtubule associated protein 1A) which is mainly expressed in neuronal cells (Langkopf et al. 1992). It is able to bind and stabilise microtubules by itself and its function is at least partly regulated by MAPkinases (Halpain and Dehmelt 2006). LC2 can be phosphorylated in vitro by casein kinase Iδ and this would regulate microtubules dynamics. Moreover, this protein has been found to be phosphorylated in the postsynaptic density (PSD) isolated from mice brain tissue (Trinidad et al. 2005). The increase in phosphorylation state we observed at 0 min after LTP may thus reflect a critical role for this protein in PSD dynamics. D.4. Proteins associated with the membrane We identified the membrane palmitoylated protein 2, a MAGUK protein (MAGUK p55 subfamily member 2, mpp2), as being hyperphosphorylated 90 min following LTP induction. This protein has already been shown to be phosphorylated in the PSD (Trinidad et al. 2006). Indeed, like other MAGUK proteins, mpp2 is located at the post-synaptic site and participates in protein complex assembly (JingPing et al. 2005). Among the MAGUK proteins, PSD-95 has been the most extensively studied during synaptic plasticity. Mutant mice lacking PSD-95 were shown to exhibit altered LTP and deficient spatial learning (Migaud et al. 1998). PSD-95 was also shown to regulate AMPA receptors insertion at the synapse during LTP (Ehrlich and Malinow 2004). The role of mpp2 in synaptic plasticity has not been yet characterised, but according to its location and binding properties, it may be involved in synaptic adhesion and post-synaptic signalling. The dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2/CRMP-2/TOAD-64) was found to be dephosphorylated immediately after LTP induction and hyperphosphorylated at a different spot at 15 min. The 2 spots identified here differ in molecular weight and pI. This has been observed previously and interpreted as fragmentation isoforms of CRMP-2 (Franzen et al. 2003). However, in 107 Partie II : Discussion our 2D gels we identified CRMP-2 at 5 other spots sharing the same molecular weight as spot 19 with different pIs (data not shown). These most likely correspond to different phosphorylation states of the protein, knowing that CRMP-2 contains at least 5 phosphorylation sites (Cole et al. 2004; Mimura et al. 2006). CRMP-2 is a cytosolic protein tightly associated with the membrane and has been implicated in axonal growth and guidance and thus in the regulation of neurites differentiation into dendrites or axons (Brown et al. 2004; Yoshimura et al. 2005). In this context, the dephosphorylation of CRMP-2 through NT-3 and BDNF supports axon elongation (Yoshimura et al. 2005), while phosphorylation by GSK-3 (Cole et al. 2004), Cdk5 (Brown et al. 2004) or the Rho kinase (Arimura et al. 2005) inhibit its interaction with tubulin and supports growth cone collapse. Moreover, phosphorylation of CRMP-2 may promote the formation of degenerating neurites in Alzheimer’s brains (Gu et al. 2000). In contrast, CRMP-1 is thought to be implicated in neurites formation in pyramidal cells in the hippocampal CA1 region. Mutant mice deprived of CRMP-1 exhibit deficits in CA1 LTP as well as impaired spatial learning and memory (Su et al. 2007). According to Su et al, CRMP-1 is not expressed in the dentate gyrus, but we demonstrate here that CRMP-2 is expressed in this brain region. In mature neurons CRMP-2 is no more located in terminals but at the somatodendritic level (Veyrac et al. 2005). Thus, we can hypothesise that CRMP-2 could interfere with LTP establishment in the dentate gyrus through neurites formation. Furthermore, CRMP-2 has been suggested to play a role in neurogenesis in the adult brain and in neuroprotective mechanisms activated during cerebral ischemia (Chen et al. 2006). Neurogenesis is known to occur in the dentate gyrus in adults and recent evidence has shown that LTP increases adult neurogenesis in the dentate gyrus (Bruel-Jungerman et al. 2006). Thus, regulation of CMPR-2 phosphorylation during LTP is of particular interest and may illustrate a first step of morphological reorganisation of connectivity in the dentate gryus after LTP. Dynamin-like protein 1 (DLP1) belongs to the dynamin family of large GTPases and induces mitochondrial and peroxisomal division (Koch et al. 2003; Yoon et al. 2003). The fission of mitochondria is promoted by phosphorylation of DLP1 (Taguchi et al. 2007). Here we report a reduction in its phosphorylation state 15 min following LTP induction, and effect which may correspond to an inhibition of mitochondrial division. To date, only one phosphorylation site has been described for DLP, but it may not be exclusive. Taguchi et al (2007) described only one phosphorylation site for DLP1 but the authors did not undertake a systematic study (Taguchi et al. 2007). Thus we cannot exclude the presence of other phosphorylation sites which may be involved in different functional regulations. DLP-1 has been shown to support the ability of neurons to form new excitatory synapses in response to stimulation via mitochondria distribution at the dendritic spines (Li et al. 2004b). Thus, DLP1 may be involved in the regulation of synaptic morphology through the control of mitochondria dynamics during LTP. DLP1, together with pyruvate dehydrogenase and the Tu translation elongation factor, is the third protein associated with the mitochondria that we identified in this study. Mitochondrial activity is related to LTP through an increased uptake of calcium (Stanton and Schanne 1986) and the expression of mitochondrial genes (Williams et al. 1998). In pathological conditions like 108 Partie II : Discussion hyperammonemia, the improvement of mitochondrial function by a taurine treatment can restore impaired synaptic plasticity (Chepkova et al. 2006). In the same way, cyclosporin A which stabilises mitochondrial function, significantly ameliorates LTP following traumatic brain injury (Albensi et al. 2000). The 3 proteins we report here are associated with 3 essential characteristics of mitochondria: dynamic distribution through fission/fusion, energetic activity through aerobic respiration, and their ability to synthesise proteins. Thus our results confirm the multi facets involvement of mitochondria in LTP. D.5. Proteins involved in vesicle processing Synapin II was found to be dephosphorylated at 0 and 15 min following LTP induction. The three spots we identified as synapsin II probably correspond to isoform b although this hypothesis is based on the presence of a single peptide (2849.45 Da, corresponding to the amino acids 449-474) in the MALDI-TOF spectra. Synapsins are located exclusively in synapses where they cover synaptic vesicles and ensure synapse maintenance by tethering a reserve pool of vesicles to the cytoskeleton (Greengard et al. 1993). Several studies established a link between these proteins and LTP. Synapsins I and II are overexpressed during LTP in the rat dentate gyrus (Hicks et al. 1997; Helme-Guizon et al. 1998) and mice deprived of synapsin I and/or II exhibit synaptic plasticity deficits (Hilfiker et al. 1999). Synapsin I has been most extensively studied and has been shown to be the target of several kinases such as CaMKII, PKA and MAPK at different sites. Phosphorylation of synapsin I promotes dissociation from synaptic vesicles and allows vesicles to mobilise and fuse with the plasma membrane, thus increasing neurotransmitter release (Leenders and Sheng 2005). Synapsins share a common N-terminal domain A binding phospholipids which contains one phosphorylation site (site 1). Phosphorylation of synapsin II on this site also seems to inhibit interactions between vesicles and actin (Nielander et al. 1997), suggesting a role in vesicle mobilisation and neurotransmitter release. In contrast, synapsin IIb is expressed in adipocytes where inhibition of phosphorylation on site 1 increased Glut4 exocytosis. In addition to regulating neurotransmitter release, the synapsins may also regulate the formation of new nerve terminals. For example, synapsin IIb expressed in a neuroblastoma-glioma cell line was shown to result in the formation of more nerve terminals and more synaptic vesicles in each nerve terminal (Han et al. 1991). To date, apart from the phosphorylation of site 1 by PKA, no other phosphorylation event has been described in synapsin II. However, in our 2D gels, synapsin II was identified at several distinct spots stained with Pro-Q® Diamond, suggesting that site 1 is not the only site undergoing change in phosphorylation in LTP. The reduction in phosphorylation of synapsin II that we observed here is thus likely to be involved in the regulation of neurotransmitter release but may also participate in longer lasting events such as the regulation of synapse and vesicle formation. Furthermore, our results strongly suggest that yet unidentified phosphorylation sites could take part in these regulatory events. Dynamin1 was found to be dephosphorylated on three different spots immediately after LTP induction. The 3 spots differ only in pIs suggesting different phosphorylation states. Dynamin1 109 Partie II : Discussion belongs to the dephosphins which are constitutively phosphorylated neuronal proteins involved in synaptic vesicle endocytosis (SVE). They undergo rapid and coordinated dephosphorylation in neuronal terminals following calcium entry and the regulation of their phosphorylation state is essential for SVE (Robinson et al. 1994). Dynamin1 induces the fission of the vesicles probably via a conformational change involving GTP hydrolysis (Cousin and Robinson 2001). Following depolarisation, calcium influx leads to the dephosphorylation of dynamin1 by calcineurin while PP1 and PP2A seem to be less efficient (Liu et al. 1994). SVE is an essential process that takes place both at the pre- and post-synaptic levels. In axon terminals, SVE takes part in the recycling of synaptic vesicles: following exocytosis and neurotransmitter release, vesicles are recycled by endocytosis for a forthcoming release. This implies the successive dephosphorylation and rephosphorylation of dynamin1 (Nguyen and Bibb 2003). In dendrites, dynamin1 is involved in receptor endocytosis, in particular of AMPA receptors as shown in the CA1 region of the hippocampus (Alberi et al. 2005). Dynamin1 can also participate in NMDA receptors internalisation as shown following the induction of LTD where NMDA receptors are internalised in a dynamin1-dependent manner (Montgomery et al. 2005). Thus, dynamin1 is already known to be involved in LTD and the rapid dephosphorylation we found here after LTP suggests a rapid activation of dynamin1 in LTP mechanisms, which could control both the regulation of receptor expression at the synapse and the rate of neurotransmitter release, illustrating the dual function of certain proteins at pre- and post-synaptic sites during synaptic plasticity. Using western blotting, we found no evidence for a significant regulation on the phosphoSer774 and Ser778 of dynamin1 at 0, 15 or 90 min after LTP induction, suggesting that these sites are not responsible for the clear dephosphorylation we observed in the 2D gels. However, when considering individual animals, a rather large variability could be observed at both sites, with a clear parallel regulation at S774 and S778 which is consistent with previous observations (Ahn et al. 2002; Graham et al. 2007). The fact that the mean phosphorylation state remained unchanged may reflect the rapid turnover described on these sites where dephosphorylation is directly associated with dynamin1 activation (Anggono et al. 2006) and phosphorylation ensures the recycling of the protein (Cousin and Robinson 2001). Because the regulation of these phosphorylation sites is extremely rapid, lack of synchronisation between animals or between neurons may have made it difficult to observe an acceleration or reduction in the turnover on these sites using a global in vivo approach. Thus, the regulation of S774 and S778 may not be stable enough to be detectable in our experimental conditions. However, dynamin1 possesses at least 7 phosphorylation sites (Ahn et al. 2002; Graham et al. 2007) and it is most probable that at least one of these, different from S774 and S778, exhibits a stable decreased in phosphorylation following LTP induction. While S774 and S778 are involved in basal activity of dynamin1, this (or these) other site(s) could be more specifically associated with synaptic plasticity. 110 Partie II : Discussion D.6. Signal transduction Several kinases belonging to canonical cell-signalling cascades are known to be involved in LTP and it may seem surprising that a significant change in the phosphorylation state of only one of these kinases, CaMKIIα was detected in this study. A likely explanation is that the expression level of most of these kinases may be too weak to be detected with the proteomic method used, while CaMKII, as one of the most abundant protein kinase in neurons, was more likely to be identified in our experimental conditions. Two different spots corresponding to CaMKIIα were found to be altered after LTP induction: spot 24 was down-regulated at 15 min and then upregulated at 90 min, and spot 33 exhibited hyperphosphorylation at 90 min. A large majority of studies investigating CaMKII in LTP have been performed on CA1 LTP in the in vitro hippocampal slice preparation. CaMKII has been shown to be essential for LTP induction in this area, in particular via its autophosphorylation on Thr286 which supports the kinase activity in a Ca2+-independent manner (Giese et al. 1998). CaMKII participates in both LTP induction and maintenance (Fukunaga et al. 1996). Regulation of the autoinhibitory site Thr305 also seems to be critical for synaptic plasticity and learning (Elgersma et al. 2002). In the dentate gyrus, CaMKIIα is also regulated during LTP although is does not seem to be essential (Cooke et al. 2006; Wu et al. 2006a). In the same way, inhibition of MEK or PKA alone is not sufficient to block LTP induction, suggesting redundancy and parallel implication of these different signalling cascades (Wu et al., 2006). These observations also point out to differences in the molecular mechanisms underlying LTP in CA1 and in the dentate gyrus. Moreover, the time scales for CaMKII activation differ in the two hippocampal regions: CaMKII inhibitors do not block LTP when applied after LTP induction in the CA1 region while CaMKII/PKA or CaMKII/MAPK inhibitors have a prolonged effect and can still block LTP 30 min after induction in the dentate gyrus (Wu et al. 2006a). This is consistent with our finding of an increased phosphorylation state of CaMKIIα at a late (90 min) time point after LTP. Two phosphosite-specific antibodies for CaMKII were then used in western blotting experiments, anti-Thr286, an autophosphorylation site of CaMKIIα associated with Ca2+-independent activity of the kinase (Fukunaga et al. 1995) and anti-Thr305, an autoinhibitory site which seems to weaken LTP induction and alter spatial learning (Elgersma et al. 2002). As expected, we found a rapid increase in Thr286 phosphorylation after LTP. This regulation was transient, suggesting a relay with other signalling pathways for later events. In addition, we found no evidence for regulation at the inhibitory site at any of the time points examined. The fact that these results are not similar to those obtained with the 2D gels approach and that at least four other phosphorylation sites have been described in rat CaMKIIα (Colbran and Soderling 1990; Patton et al. 1990; Lengyel et al. 2000; Migues et al. 2006) strongly suggest that some of these other sites are responsible for the variations we observed in the 2D gels rather. Indeed, several studies have highlighted the fact that Thr286 cannot by itself explain total CaMKII activity regulation (Fukunaga et al. 1993; Barria et al. 1997). Thus, as previously suggested (Fukunaga et al., 1996), other sites are likely to be regulated during LTP, which 111 Partie II : Discussion function could be unique to LTP induction and maintenance mechanisms. In terms of kinetics, consistent with our observations, Barria et al. (1997) pointed out that phosphorylation of Thr286 cannot by itself explain total CaMKII phosphorylation 15 and 60 min after LTP induction. Thus, following a rapid and transient phosphorylation at Thr286, other CaMKIIα phosphorylation sites seem to take over during the more longer-lasting phases of LTP. Identification of these sites and their functional relevance in LTP will be of great interest. Finally, we also examined ERK phosphorylation in western blotting experiments as ERK has been shown to be essential for LTP maintenance in the dentate gyrus in vivo and for LTP-dependent gene transcription (McGahon et al. 1999; Davis et al. 2000a). Activation of ERK1-2 by phosphorylation is increased in the dentate gryus after LTP induced by HFS (Davis et al. 2000a; Gooney et al. 2002; Yang et al. 2003) or by BDNF (Ying et al. 2002). When assayed immediately or 5 min after LTP induction, ERK1-2 phosphorylation was found to be strongly increased, with a rapid decay at later time points. In accordance with these findings, we observed a rapid increase in both ERK1 and ERK2 phosphorylation, which decayed back to basal levels by 15 min. However, we found a second wave of ERK phosphorylation detected at 90 min after LTP which has not been previously reported in the dentate gyrus in vivo. Our results thus suggest the occurrence of two distinct waves of ERK activation after LTP in the dentate gryus, in a similar manner as what was observed in cultured cortical neurons stimulated by BDNF (Rosenblum et al. 2002). These results suggest the involvement of ERK1-2 activation in several phases of LTP induction and maintenance mechanisms. In all, with a large scale proteomic approach, we describe here the regulation of various classes of proteins at three different time points after the induction of LTP in the dentate gyrus. Our results highlight new proteins the phosphorylation or dephosphorylation of which is associated with LTP induction or maintenance. Lower scale protein studies with a particular focus on the regulation of specific phosphorylation sites are now needed to further understand the individual implications of these proteins in LTP as well as their molecular interactions. Acknowledgments This work was supported by a CNRS grant (Protéomique et Génie des Protéines program) to S.L. and P.L.M., an HFSP grant to S.L (RGP0040/2002) and EU grant RTN-CT-2003-504231 to S.L. S.C. was supported by a BDI fellowship from CNRS and Conseil Régional de l’Essonne. We would like to thank P. Veyrac and N. Samson (UMR 8620, Orsay) for animal care. 112 Partie III : Etude Protéomique des Souris Mutantes Zif268 113 Partie III Dans cette partie, nous nous sommes de nouveau intéressés aux mécanismes moléculaires de la phase tardive de la LTP. Par une approche indirecte, nous avons cherché à identifier des cibles du facteur de transcription Zif268 qui est induit dans le gyrus denté au cours de la LTP et joue un rôle essentiel dans la consolidation de la LTP et de la mémoire à long terme (French et al. 2001; Davis et al. 2003). Nous avons comparé le protéome de souris sauvages et de souris mutantes n’exprimant pas Zif268. L’étude a porté sur le cortex et les régions CA de l’hippocampe car Zif268 est exprimé de façon basale dans ces deux régions. A l’inverse, il n’est pas exprimé de façon constitutive dans le gyrus denté. Nous avons donc également étudié cette région afin de détecter d’éventuels faux positifs. En effet, l’absence de Zif268 chez les souris mutantes pourrait entraîner des phénomènes de compensation impliquant d’autres facteurs de transcription, tels que les autres membres de la famille Egr ou CREB qui semble partager de nombreuses cibles avec Zif268 (Pfenning et al. 2007). Ainsi certaines différences d’expression de protéines observées chez les souris mutantes pourraient être dues à une activation altérée de l’un ou de plusieurs de ces facteurs de transcription. Les protéines, séparées par électrophorèse bidimensionnelle, ont été colorées au Bleu de Coomassie et les images analysées avec le logiciel PDQuest suivant le même schéma expérimental que dans la Partie I. Pour le cortex, un gel différent a été réalisé pour chaque animal, cependant, cela n’a pas pu être mis en œuvre pour le gyrus denté et les régions CA de l’hippocampe qui, chez la souris, contiennent une quantité trop faible de protéines. Contrairement à nos attentes, nous n’avons observé aucune variation commune au cortex et aux régions CA qui soit absente dans le gyrus denté. En revanche, nous avons observé deux variations très reproductibles dans les 3 régions. L’identification des protéines correspondantes (la mortaline et la synthétase de l’ARNt-histidyl) et le séquençage de leurs ARNm ou de leurs gènes a permis de montrer que ces variations n’étaient pas liées à l’absence de Zif268 en tant que facteur de transcription mais à la façon dont les souris mutantes avaient été conçues. La description et l’explication de ces résultats ont fait l’objet d’une publication qui est insérée à la suite de ces quelques pages (Chardonnet et al. 2007). L’étude du protéome des souris mutantes a été réalisée en parallèle avec le travail présenté dans la Partie I. L’absence de résultat conforme à nos attentes nous amène, comme dans la première partie, à réfléchir à la pertinence de la démarche expérimentale. Le fait d’avoir mélangé les échantillons provenant des régions CA ou du gyrus denté, d’une part, a pu introduire un biais lié à la variabilité individuelle des animaux. D’autre part, le fait d’avoir utilisé la coloration au Bleu de Coomassie et un faible nombre de gels pour les régions de l’hippocampe réduit la fiabilité de l’analyse quantitative. Nous ne reviendrons pas sur ces points en détail dans la mesure où ils ont déjà été discutés (voir Partie I-Discussion). Pour cette partie du travail, comme pour la première, l’utilisation de la DIGE ou de méthodes de quantification par spectrométrie de masse en tandem permettrait d’accéder à un plus grand nombre de protéines avec une plus grande sensibilité et dans des conditions mieux adaptées à une étude quantitative. 114 Partie III Dans l’optique de reproduire ces expériences avec la méthode de la DIGE, un élément supplémentaire pourrait être ajouté dans la démarche expérimentale afin de favoriser l’observation des cibles de Zif268. Il s’agirait d’induire un électrochoc chez les souris de façon à induire l’expression de Zif268 et à potentialiser son activation. En effet, l’application d’un électrochoc induit l’expression rapide (dès 15 min, retour au niveau basal à 4 h) de zif268 dans le cerveau du rat, en particulier dans le gyrus denté (Cole et al. 1990). Comme nous l’avons vu dans l’introduction générale, la LTP induit également l’expression de zif268 dans le gyrus denté mais l’électrochoc est un modèle de plasticité plus simple à mettre en œuvre, en particulier chez la souris, et qui est susceptible d’induire des modifications d’expression de plus grande amplitude. Une telle étude permettrait de faire plusieurs comparaisons croisées afin d’obtenir un maximum d’informations. La comparaison du protéome du gyrus denté des souris sauvages contrôles ou ayant subi un électrochoc devrait mettre en évidence des protéines dont l’expression est altérée par l’électrochoc. Une partie d’entre elles est susceptible de correspondre à des cibles directes de Zif268. Toutefois, Zif268 n’a pas l’exclusivité des mécanismes moléculaires induits au cours d’un électrochoc : d’autres facteurs de transcription sont induits dans l’hippocampe suite à un électrochoc, tels que c-fos, c-jun, jun-B, delta FosB ou CREB (Cole et al. 1990; Chen et al. 1995; Nibuya et al. 1996). Ainsi seule une partie des protéines régulées constitueraient des cibles potentielles de Zif268. La comparaison du protéome du gyrus denté des souris sauvages et mutantes contrôles devrait, comme nous l’avons déjà évoqué, renseigner sur les phénomènes de compensation induits par l’absence de Zif268. Les variations qui seraient communes à cette comparaison et à la précédente doivent correspondre à des cibles d’autres facteurs de transcription, ce qui ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas être aussi sous le contrôle de Zif268 chez les souris sauvages. Les cibles des autres facteurs de transcription devraient également être visibles dans le protéome du gyrus denté des souris mutantes après électrochoc. Enfin, la comparaison des souris sauvages et mutantes ayant subi un électrochoc doit faire apparaître les régulations protéiques spécifiquement induites par Zif268. Il est probable que la liste de protéines obtenue soit minorée à cause de phénomènes de compensation mais les différences observées devraient être spécifiques de Zif268. Le choix du délai devrait faire l’objet d’une attention particulière puisque l’activation de zif268 a lieu rapidement et de façon transitoire après l’électrochoc. Il faut que le délai soit suffisamment long pour permettre la traduction des protéines mais suffisamment court pour éviter leur dégradation qui masquerait le phénomène. Un délai d’1 h ou 2 h après le choc pourrait être un compromis intéressant. Quels que soient les résultats observés, les cibles potentielles identifiées devront faire l’objet de deux validations systématiques : 1) vérifier que le gène correspondant porte bien au moins un site de reconnaissance de Zif268 dans son promoteur ; 2) compte tenu de l’enseignement que nous avons tiré de nos résultats, il apparaît nécessaire de s’assurer que les gènes codant les protéines identifiées ne se trouvent pas à proximité du gène de zif268 sur le chromosome 18. Le meilleur moyen de s’affranchir du problème de la non-conformité des animaux contrôles serait de travailler avec des animaux mutants conditionnels (Gerlai 1996). 115 Conclusions et Perspectives 126 Conclusion et Perspectives CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES Les trois parties de mon projet de doctorat avaient pour objectif commun d’identifier des protéines qui pourraient participer à l’expression de la LTP dans l’hippocampe chez le rongeur, in vivo. A l’exception d’une étude récente réalisée dans la région CA1 de l’hippocampe in vitro (McNair et al. 2006), l’étude des variations d’expression des protéines au cours de la LTP se fait généralement pour une protéine donnée. Les approches classiquement utilisées sont basées sur des analyses biochimiques, sur l’inhibition (ou plus rarement l’activation) pharmacologique de la protéine d’intérêt ou sur l’étude phénotypique d’animaux génétiquement modifiés. Avec ce type d’approches, il est nécessaire d’avoir une idée précise des protéines qui pourraient être impliquées dans l’expression de la LTP. Les protéines qui sont sujettes à ce type d’études appartiennent donc souvent aux mêmes familles (récepteurs du glutamate, protéines impliquées dans la libération des neurotransmetteurs) ou aux mêmes voies de signalisation (kinases et phosphatases décrites dans l’introduction). Une approche protéomique, parce qu’elle n’est pas basée sur une hypothèse préconçue sur les protéines potentiellement impliquées, peut mettre en évidence des protéines régulées au cours de la LTP qui n’auraient peut-être jamais fait l’objet d’une étude individuelle. A. Utilisation des outils protéomiques pour une étude homogène de la régulation des protéines au cours de la LTP L’approche globale d’une étude protéomique permet d’étudier en parallèle un très grand nombre de protéines dans un contexte biologique donné. Les études génétiques ou pharmacologiques visant à décortiquer les mécanismes moléculaires de la LTP n’ont pas toutes été réalisées sur le même modèle. En effet, il existe une très grande variété dans les approches utilisées en termes de délais, de mode d’induction de la LTP (stimulation à haute fréquence, rythme thêta, infusion de BDNF), de modèle animal (souris ou rat, in vivo ou in vitro, anesthésié ou non), ou de localisation de l’induction (gyrus denté ou région CA1, autres régions corticales ou sous-corticales). La diversité des délais étudiés se justifie par l’existence de phases de nature différentes au cours de la LTP et la mise en évidence de vagues d’expression temporelles pour certains gènes ou protéines (Thomas et al. 1994b; Davis and Laroche 1998). Les autres choix expérimentaux, quant à eux, peuvent influencer les résultats observés en raison des différences inhérentes aux divers modèles utilisés. Nous avons déjà évoqué des différences de mécanismes moléculaires entre le gyrus denté et la région CA1, par exemple concernant l’expression basale de Zif268 (Schlingensiepen et al. 1991) ou l’implication de la CaMKII dans l’induction de la LTP chez des souris, in vivo (Cooke et al. 2006). Il existe également des différences entre souris et rats. On peut citer l’exemple des MAPK-ERK qui, dans le CA1, sont nécessaires à l’induction de la LTP induite par une stimulation à haute fréquence chez le rat mais pas 127 Conclusion et Perspectives chez la souris (Selcher et al. 2003). La même étude a mis en évidence des différences liées au mode d’induction de la LTP puisque, chez les souris, ERK n’est pas nécessaire à la LTP induite par une stimulation à 100 Hz mais l’est pour une LTP induite par une stimulation qui mime le rythme thêta. Le fait de travailler chez l’animal anesthésié ou éveillé peut également influencer l’amplitude de la LTP (Riedel et al. 1994). Enfin, le fait de travailler in vivo sur l’hippocampe entier ou in vitro sur des coupes modifie l’induction de plusieurs facteurs de transcription (French et al. 2001; Taubenfeld et al. 2002). Le fait d’étudier un grand nombre de protéines simultanément grâce aux techniques de protéomique permet de comparer l’expression de protéines variées dans un contexte biologique strictement identique. En utilisant une telle approche, nous avons donc étudié l’expression des protéines ou leur niveau de phosphorylation à différents délais dans un modèle unique : l’induction de la LTP par une stimulation à haute fréquence des afférences du gyrus denté, in vivo, chez le rat anesthésié. Seule la troisième partie de mon projet a été réalisée avec un modèle différent parce qu’elle visait à accéder spécifiquement aux cibles du facteur de transcription Zif268 et nécessitait l’utilisation de souris mutantes. Dans les paragraphes suivants, nous reviendrons rapidement sur les différentes parties de ce travail afin de présenter les perspectives qui pourront être mises en places pour la poursuite de ce projet. B. Analyse différentielle de l’expression des protéines au cours de la LTP : vers de nouveaux choix méthodologiques Dans la première partie, nous nous sommes intéressés aux variations d’expression des protéines du gyrus denté au cours de la phase tardive de la LTP (à 6 h et 24 h). Utilisant une approche classique par électrophorèse 2D colorée au Bleu de Coomassie ou au nitrate d’argent, nous n’avons pu identifier qu’un nombre restreint de protéines dont le niveau d’expression était altéré par la LTP. Compte tenu des données de la littérature, on aurait pu s’attendre à observer un plus grand nombre de variations aux deux délais étudiés bien qu’il soit possible qu’après l’induction les variations soient de plus en plus faible amplitude et tendent vers un nivellement avec le temps. Toutefois, les contraintes inhérentes aux choix méthodologiques que nous avons faits n’étaient peut-être pas les plus favorables pour la mise en évidence de nombreuses variations. Au vu des résultats de notre approche, nous sommes arrivés à plusieurs conclusions qui nous ont guidés lors de l’étude des phosphoprotéines qui a suivi. D’une part, l’utilisation du gyrus denté controlatéral de chaque animal comme contrôle peut introduire des faux négatifs dans la mesure où il peut être sujet, lui aussi, à des modifications moléculaires. L’utilisation d’animaux qui subissent les mêmes traitements mis à part l’induction d’un tetanus, remplacé par un pseudotetanus, parait mieux adaptée. D’autre part, le fait de mélanger des échantillons biologiques provenant d’animaux différents peut introduire des biais dans le 128 Conclusion et Perspectives niveau d’expression des protéines compte tenu des variabilités individuelles. Il est donc préférable de travailler séparément sur les protéines de chaque individu. Enfin, les colorants que nous avons utilisés pour quantifier les protéines dans les gels 2D n’étaient pas les mieux adaptés à une étude quantitative différentielle fine par manque de sensibilité et/ou de linéarité. Ce constat nous a orientés vers l’utilisation de colorants fluorescents, plus sensibles et qui présentent une large gamme de linéarité. La méthodologie de la DIGE apparaît comme une perspective prometteuse pour la poursuite de ce projet. Elle permet de s’affranchir de la variabilité inter-gels tout en disposant d’une bonne sensibilité, d’une large gamme de linéarité et d’une méthode de quantification fiable. Parce qu’elle ne nécessite qu’une quantité relativement faible de protéines, la DIGE serait également appropriée à l’étude d’échantillons protéiques plus restreints. Il serait, par exemple, possible de travailler séparément sur les régions dorsales ou ventrales du gyrus denté. Les travaux de McNair et al., qui utilisent cette méthode, ont donné des résultats intéressants concernant l’induction de la LTP dans la région CA1 (McNair et al. 2006). Il est donc probable qu’une étude équivalente menée dans le gyrus denté apporte de nouvelles informations sur les protéines impliquées dans le maintien de la LTP dans cette région. En outre, il serait intéressant de comparer les résultats obtenus dans les deux régions de l’hippocampe, à condition de travailler aux mêmes délais. Cela permettrait d’avoir une idée plus précise de la part des mécanismes de la LTP qui sont communs aux deux régions cérébrales ou, au contraire, divergents. Les méthodes basées sur l’utilisation de l’électrophorèse 2D se trouvent confrontées aux limites inhérentes à cette technique. En effet, seule une quantité limitée de protéines peut être incorporée dans les gels 2D. Les protéines de haut poids moléculaire, de pH extrême ou les protéines hydrophobes sont particulièrement peu accessibles avec cette méthode. En outre, plusieurs protéines peuvent se superposer dans un spot, rendant délicate l’interprétation des résultats d’une analyse différentielle. Il existe d’autres façons d’aborder une étude différentielle, utilisant des méthodes horsgel, basées sur des marquages isotopiques différentiels. Nous avons eu l’occasion de citer la méthode de l’H218O ou de l’ICAT mais la méthode iTRAQ serait probablement la mieux adaptée à notre problématique parce qu’elle est particulièrement sensible et parce qu’elle donne accès à un très grand nombre de protéines (Ross et al. 2004). Ces méthodes peuvent offrir un très bon niveau de séparation des protéines grâce à l’utilisation successive de plusieurs étapes de chromatographie, même si elles ne restent pas à l’abri de l’occlusion de protéines faiblement exprimées au profit des plus abondantes. Elles permettent également de donner accès aux protéines membranaires qui sont d’un intérêt particulier dans les phénomènes de plasticité synaptique. 129 Conclusion et Perspectives C. Elargissement de l’accès aux protéines par fractionnement subcellulaire Malgré la qualité de ces différents outils, qui permettent d’accéder à un nombre toujours plus grand de protéines avec une bonne résolution, le fait de travailler sur un tissu biologique entier risque toujours de rendre certaines variations invisibles à l’œil de l’expérimentateur. En effet, différentes échelles de variabilité introduisent des niveaux de complexité dans l’analyse d’extraits protéiques issus d’un tissu. A l’échelle de la structure cérébrale, il peut y avoir des différences d’expression comme ça peut être le cas entre le gyrus denté dorsal et ventral (Pandis et al. 2006). Au niveau du tissu, plusieurs types cellulaires sont présents, qui peuvent participer de manière différentielle aux processus biologiques étudiés (cellules neuronales principales ou interneurones, gliales ou endothéliales). Enfin, au niveau cellulaire, les protéines ne sont pas exprimées de façon équivalente dans les différents compartiments. Comme nous l’avons évoqué dans l’introduction, certaines protéines sont exprimées spécifiquement dans les synapses, d’autres sont soumises à des transferts d’un compartiment à l’autre au cours de la LTP. La composition protéique du soma n’est pas équivalente à celle des terminaisons synaptiques. Ainsi, le fait de travailler sur un homogénat de tissu entier peut diluer les informations et occulter certaines régulations locales. Un moyen de pallier, au moins en partie, ces difficultés consiste à travailler sur une fraction subcellulaire de l’échantillon biologique. Les méthodes de fractionnement permettent de travailler spécifiquement sur des synaptosomes, sur la densité postsynaptique, voire sur des complexes protéiques associés, par exemple, aux récepteurs du glutamate (Husi et al. 2000). De cette façon, l’accès aux protéines faiblement exprimées est largement amélioré et certaines protéines spécifiques de la fraction étudiée sont plus accessibles. Ainsi, le fractionnement subcellulaire permet, dans un échantillon restreint, d’accéder à un plus grand nombre de protéines. Il est évident que la multiplication des études basées sur le fractionnement donnera accès à un nombre bien plus large de protéines que la simple étude des homogénats de tissus entiers. Enfin, le fait de pouvoir accéder à des compartiments synaptiques et à des protéines membranaires est particulièrement intéressant dans le domaine des neurosciences. Le travail récent de Olsen et al. (2007) sur des études quantitatives de différentes régions cérébrales ouvre notamment des perspectives pour l’étude différentielle des protéines membranaires à partir d’une quantité limitée de tissu cérébral et il est envisageable de l’adapter à l’étude des protéines membranaires du gyrus denté de l’hippocampe de rat (Olsen et al. 2007). La DIGE peut également offrir les moyens d’une étude quantitative à partir d’une faible quantité de protéines, à condition des travailler sur des protéines solubles. Toutefois, le fait d’effectuer des étapes de fractionnement, parce qu’elles sont difficilement reproductibles, peut introduire un biais dans la quantification. Il faut donc rester vigilant devant des études quantitatives différentielles basées sur des fractions subcellulaires. 130 Conclusion et Perspectives D. La part non contrôlée génétiquement modifiés des variations induites chez les animaux Pour l’étude du protéome des souris mutantes n’exprimant pas Zif268, nous avons également utilisé une approche par électrophorèse 2D colorée au Bleu de Coomassie. Dans la mesure du possible, nous avons travaillé sur des échantillons biologiques individuels (c’était le cas pour le cortex), toutefois, pour le gyrus denté et les régions CA de l’hippocampe, nous avons été contraints de rassembler les échantillons en raison de la faible quantité de protéines contenue dans ces deux structures cérébrales chez la souris. A défaut d’identifier des cibles du facteur de transcription Zif268, nous avons mis en évidence deux variations extrêmement reproductibles présentes dans toutes les régions cérébrales étudiées chez les souris mutantes par rapport aux souris sauvages C57Bl/6. Le séquençage des gènes correspondant aux protéines exprimées de façon différentielle nous a permis de démontrer que ces variations étaient dues à la construction génétique des souris mutantes. En effet, la région du chromosome qui se trouve à proximité du gène de zif268 a conservé l’haplotype 129/Sv de la souche utilisée pour générer les souris mutantes. Ces observations, nous ont permis d’identifier de nouvelles isoformes des protéines mortaline et Histidyl-ARNt synthétase. Les souris génétiquement modifiées dérivant de chimères entre 129 et C57Bl/6 sont fréquemment utilisées en neurobiologie. En fonction du nombre de croisements en retour qui sont effectués avec des souris sauvages C57Bl/6, la part de l’haplotype 129 peut varier, sans toutefois devenir nulle. Le risque d’introduction d’un polymorphisme non contrôlé est donc non négligeable. Gerlai a mis en garde contre les risques de biais comportementaux liés à ce polymorphisme (Gerlai 1996). De la même façon, notre étude a mis en évidence les risques de faux positifs dans des études protéomiques différentielles basées sur la comparaison de ces animaux avec des souris sauvages. Ce biais peut être dépassé par la vérification systématique de la localisation des gènes codant les protéines identifiées. Toutefois, il interroge sur le choix des animaux contrôles dans le contexte de l’étude des animaux génétiquement modifiés. Les animaux mutants conditionnels semblent prendre le pas sur les modèles knockout conventionnels depuis plusieurs années et permettraient de réduire les risques de modifications phénotypiques non spécifiques. Indépendamment des différences évoquées ci-dessus, nous n’avons pas pu observer de variation reproductible qui soit attribuable à l’absence de Zif268 chez les souris mutantes. Même si des phénomènes de compensation par des facteurs de transcription proches peuvent atténuer les effets de l’absence de Zif268, le fait de ne pas observer de variation reproductible est surprenant dans la mesure où les souris mutantes présentent des déficits mnésiques et de plasticité synaptique (Jones et al. 2001; Bozon et al. 2003a). De même que dans la partie précédente, les choix méthodologiques peuvent expliquer en partie ces résultats. Il est possible également qu’une large part des protéines cibles de Zif268 ne soient pas détectables dans des gels 2D parce qu’elles ont des pH trop basiques, 131 Conclusion et Perspectives qu’elles sont hydrophobes ou tout simplement qu’elles sont trop faiblement exprimées à l’état basal. Parmi les cibles de Zif268, on compte notamment de nombreux facteurs de transcription, qui sont généralement exprimés en faible quantité (Pfenning et al. 2007). Le fait d’appliquer un électrochoc aux animaux sauvages pourrait favoriser l’expression des cibles de Zif268. Cependant, pour cette étude, une approche par une méthode hors-gel serait peut-être plus adaptée. E. Identification de nouvelles phosphoprotéines régulées au cours de la LTP Dans cette partie du travail, nous avons identifié une quinzaine de protéines dont le niveau de phosphorylation était modulé par la LTP. Parmi elles, plusieurs sont associées pour la première fois au phénomène de LTP. Elles participent à différentes fonctions cellulaires telles que le métabolisme, l’organisation du cytosquelette, la synthèse ou la conformation des protéines. Plusieurs protéines appartenant aux mitochondries ont également été identifiées suggérant un rôle de régulation des mitochondries au cours de la LTP. Sur une quinzaine de protéines, il semble qu’il n’y ait pas de tendance majoritaire dans les catégories de protéines régulées à chaque délai. Toutefois, des différences semblent se dégager en fonction du temps. En effet, les protéines impliquées dans les mécanismes d’exocytose et d’endocytose sont régulées de façon très précoce après l’induction de la LTP et reviennent à un état stable à 90 min. A l’inverse, la protéine chaperonne n’est altérée qu’au délai le plus tardif. Cela pourrait traduire des tendances générales dans la cinétique des mécanismes moléculaires de la LTP avec une régulation très rapide des phénomènes de libération de neuromédiateurs ou d’insertion de récepteurs à la membrane suivie d’une phase de néosynthèse et de repliement des protéines. Les protéines impliquées dans le métabolisme, la synthèse protéique, la signalisation cellulaire ou associées à la membrane semblent être impliquées à toutes les étapes de la phase précoce de la LTP dans la mesure où elles sont régulées à plusieurs délais. Ceci est cohérent avec les données de la littérature concernant notamment les protéines de signalisation et de la synthèse protéique. Enfin, en dehors des protéines impliquées dans l’endocytose et l’exocytose, toutes les catégories de protéines semblent être modifiées à 90 min, suggérant que l’impact de l’état de phosphorylation des protéines dans l’expression de la LTP dépasse largement les premières phases temporelles, jusque là les plus souvent étudiées. Le rôle des régulations de l’état de phosphorylation des protéines est probablement fondamental jusqu’à la mise en place de mécanismes spécifiques du maintien de la phase tardive de la LTP. Bien que les phosphorylations soient des modifications post-traductionnelles labiles, la succession de plusieurs phases de régulations leur permet probablement de participer aux mécanismes durables qui sous-tendent la phase tardive de la LTP. Certaines des protéines que nous avons identifiées ont également été observées dans des fractions membranaires ou des complexes protéiques synaptiques (Walikonis et al. 2000; Stevens et 132 Conclusion et Perspectives al. 2003; Coughenour et al. 2004; Li et al. 2004a). Exprimées au niveau de la densité postsynaptique, de la membrane plasmique ou des vésicules synaptiques, elles sont donc probablement impliquées dans le contrôle de l’efficacité de la transmission synaptique via la régulation de leur état de phosphorylation. Le fait d’avoir accès à des protéines qui sont exprimées dans les régions synaptiques est un argument positif en faveur de la pertinence de la démarche utilisée. En outre, sur les 15 protéines identifiées, 12 sont déjà connues pour être phosphorylées dans des conditions physiologiques. Ceci valide également la méthode utilisée et renforce nos résultats. Toutefois, le fait de savoir que ces protéines sont phosphorylées et que leur niveau de phosphorylation est altéré au cours de la LTP ne renseigne pas sur leurs modes de fonctionnement ni sur les conséquences fonctionnelles de ces altérations. Afin de mieux comprendre les rôles et les interactions des protéines que nous avons identifiées, d’autres types d’études devront être mises en œuvre. Dans un premier temps, la recherche des sites de phosphorylation de toutes les protéines identifiées par spectrométrie de masse en tandem sera le prolongement direct de notre étude. Elle nécessitera la mise au point, au préalable, d’une étape de purification des peptides phosphorylés par des colonnes d’affinité de type IMAC ou TiO2 afin d’améliorer l’accessibilité de ces peptides. Ces données apporteraient des pistes pour comprendre comment les phosphoprotéines que nous avons identifiées sont régulées et quelles conséquences la régulation de l’état de phosphorylation de ces sites particuliers peut avoir sur leur activité. Ces informations seraient particulièrement intéressantes pour les protéines dont le rôle a déjà été montré dans la LTP et dont plusieurs sites de phosphorylation sont connus. Pour la CaMKIIα et la dynamine 1, en particulier, nous avons montré que les sites qui variaient au cours de la LTP dans notre étude n’étaient pas les sites les plus étudiés. Il est donc probable que d’autres sites participent à la régulation fonctionnelle de ces protéines au cours de la LTP et leur identification permettrait d’aller plus loin dans la compréhension de ces mécanismes. Dans un second temps, quelques protéines d’intérêt, au moins, devront faire l’objet d’études individuelles plus ciblées utilisant les méthodes classiques. En effet, le fait d’observer une modification sur une protéine donnée avec une approche de protéomique différentielle ne constitue pas en soi une preuve qu’elle joue un rôle dans la plasticité synaptique. Il faudra donc compléter ces données avec des études pharmacologiques ou génétiques permettant d’étudier spécifiquement le rôle d’une protéine au cours des différentes phases de la LTP. En outre, il serait intéressant de réaliser des études similaires dans le contexte d’un apprentissage afin d’étudier le rôle de ces protéines dans l’acquisition de la mémoire. Pour conclure, l’ensemble de nos résultats a apporté des enseignements importants sur les mécanismes de la LTP mais également sur la façon d’aborder des études biochimiques à large échelle des protéines au cours de la plasticité synaptique. En effet, sur le plan méthodologique, nos travaux 133 Conclusion et Perspectives rappellent la nécessité de bien définir les objectifs et le cadre d’une étude protéomique et de bien connaître les avantages et les limites des différents outils utilisés pour en tirer des conclusions biologiques fiables. Ils mettent particulièrement l’accent sur le choix et la bonne connaissance des contrôles que l’on choisit d’utiliser. Sur le plan fonctionnel, les résultats que nous avons obtenus sur les phosphoprotéines suggèrent que le phénomène de la LTP met en jeu des protéines très variées, dans des mécanismes de régulation fins et complexes. Si dans un premier temps, les théoriciens de la LTP ont voulu y voir un mécanisme basé sur un nombre limité de protéines clés, depuis plusieurs années, la multitude d’informations sur les mécanismes moléculaires de la LTP tend à montrer qu’il s’agit plutôt d’un phénomène très complet et complexe, mettant en jeu toutes les grandes fonctions des cellules neuronales comme le métabolisme, la signalisation cellulaire, la régulation de la libération des neurotransmetteurs, la régulation de l’efficacité de la transmission synaptique, la croissance des neurites, la synthèse et la dégradation des protéines, la réorganisation du cytosquelette et de la morphologie des synapses et, dans certaines régions, la neurogenèse. Malgré toutes ces données, les mécanismes moléculaires de la LTP restent largement méconnus et la compréhension de l’intégralité du phénomène nécessitera encore de nombreuses études. Dans cette optique, nos résultats ouvrent de nouvelles pistes pour l’étude de protéines qui n’avaient pas encore été associées à la LTP. 134 Bibliographie 135 Bibliographie BIBLIOGRAPHIE Abel T., Nguyen P. V., Barad M., Deuel T. A., Kandel E. R. and Bourtchouladze R. (1997) Genetic demonstration of a role for PKA in the late phase of LTP and in hippocampus-based long-term memory. Cell 88, 615-26. Abraham W. C., Dragunow M. and Tate W. P. (1991) The role of immediate early genes in the stabilization of long-term potentiation. Mol Neurobiol 5, 297-314. Abraham W. C., Logan B., Greenwood J. M. and Dragunow M. (2002) Induction and experiencedependent consolidation of stable long-term potentiation lasting months in the hippocampus. J Neurosci 22, 9626-34. Abraham W. C., Mason-Parker S. E., Irvine G. I., Logan B. and Gill A. I. (2006) Induction and activitydependent reversal of persistent LTP and LTD in lateral perforant path synapses in vivo. Neurobiol Learn Mem 86, 82-90. 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En outre, la linéarité de la coloration peut aller d’un facteur 500 à 1000. N’ayant pas d’expérience avec ce nouveau colorant, nous avons d’abord vérifié ces données. Par la même occasion, la spécificité du colorant pour les protéines phosphorylées a pu être contrôlée. Un mélange en solution d’ovalbumine (2 sites de phosphorylation), d’α et β-caséine (respectivement 9 et 5 sites de phosphorylation) et de BSA (protéine non phosphorylée) a été préparé à différentes concentrations. Chaque dilution a été séparée par électrophorèse SDS-PAGE 1D et colorée au Pro-Q® Diamond puis au Bleu de Coomassie. Les bandes détectées sur l’image du gel coloré au Pro-Q® Diamond ont pu être quantifiées grâce au logiciel Quantity One (Bio-Rad, Hercules, CA) (Figure A-1). BSA (66 kDa) Ovalbumine (43 kDa) β-caséine (24 kDa) α-caséine (23 kDa) Quantité de protéines déposées (ng) 280 140 70 35 17.5 8.8 4.4 0.7 Figure A-1 : Dilutions d’un mélange d’ovalbumine, α et β-caséine et BSA séparées par électrophorèse 1D et colorées au Pro-Q® Diamond. Sur cette image, nous pouvons constater que la BSA donne un léger signal au Pro-Q® Diamond à de fortes concentrations. Il faut donc être vigilant quant à la détection de faux positifs. On conviendra donc de l’intérêt de la double coloration au Pro-Q® Diamond et Bleu de Coomassie qui permet d’estimer l’abondance relative de la forme phosphorylée et de la forme totale de la protéine. Concernant la sensibilité du colorant Pro-Q® Diamond, nous avons effectivement pu détecter l’ovalbumine ainsi que la β-caséine jusqu’à 4 ng voire moins du ng. L’estimation de la linéarité est représentée dans le graphique de la Figure A-2. Nous ne l’avons testée que sur 2 ordres de grandeur, mais dans cette gamme, la coloration apparaît bien linéaire, avec un coefficient de régression de 0,9989. 160 Quantification Pro-Q Diamond Annexes 60 50 40 30 20 10 0 0 100 200 300 Quantité de protéines (ng) Figure A-2 : Courbe de linéarité de la coloration au Pro-Q Diamond. La quantification du signal est donnée en pourcentage de la quantité totale de signal détectée dans l’image. Le coefficient de régression de la courbe est de 0,9984. La qualité de la détection par le Pro-Q® Diamond est donc tout à fait satisfaisante et adaptée à une étude quantitative différentielle. Il subsiste cependant une limite à une bonne quantification du signal : la présence de nombreux points très intenses contaminant le bruit de fond. Ces points intenses, appelés « speckles », correspondent probablement à des points de précipitation du colorant, comme c’est le cas pour le colorant fluorescent Sypro Ruby. Lorsqu’un speckle se trouve dans un spot de protéine, il fausse la quantification de ce spot par le logiciel PDQuest. La visualisation systématique des spots en 3D permet de vérifier la présence éventuelle de speckles. Chaque spot ainsi contaminé a été exclu des analyses. Afin de limiter ce problème de bruit de fond, et encouragés par l’article de Agrawal et Thelen (Agrawal and Thelen 2005), nous avons envisagé de diluer le colorant Pro-Q® Diamond pour l’étape de coloration des gels. Une dilution au tiers du colorant dans de l’eau ultra pure a permis de réduire sensiblement le bruit de fond lié aux speckles sans pour autant diminuer la sensibilité. Agrawal et Thelen ont également montré que la linéarité n’était pas altérée par la dilution du produit. En outre, cette réduction de la quantité de produit utilisé représente une économie non négligeable compte tenu du coût de ce réactif fluorescent. 161 Annexes Annexe 3 : Cartographie du Phosphoprotéome du Gyrus Denté de Rat 12 34 56 10 2 1 7 8 16 17 9 11 13 15 14 18 29 25 26 20 21 22 19 27 28 23 24 32 30 31 33 35 34 38 39 37 36 40 41 47 42 43 49 46 51 48 45 50 44 52 53 54 12 34 56 10 1 2 7 8 16 17 9 11 13 15 14 18 29 25 26 20 21 22 19 27 28 23 24 32 30 31 33 35 34 38 39 37 36 40 41 42 43 47 46 45 49 51 48 50 44 52 53 54 Figure A-3 : Cartographie partielle du phosphoprotéome de gyrus denté de rat. Les deux images correspondent au même gel coloré au Bleu de Coomassie (A) ou au Pro-Q® Diamond. 162 Annexes Nom de la protéine N° Accès SwissProt N° Acces Mascot Score Mascot Nombre de peptides Couverture Séquence MW pI 5,42 1 Vacuolar ATP synthase catalytic subunit A gi/109493234 146 19/33 39% 68564 2 Vacuolar ATP synthase catalytic subunit A gi/109493234 179 25/47 44% 68564 5,42 3 Dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2) P47942 gi/109501680 61 19/28 41% 62277 5,96 4 HSP70.1 Q07439 gi/47059179 145 17/31 29% 70184 5.61 Dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2) P47942 gi/40254595 78 10/31 25% 62277 5,96 5 Dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2) P47942 gi/40254595 191 23/32 48% 62277 5,96 6 Dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2) P47942 gi/40254595 196 18/34 36% 62277 5,96 7 Dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2) P47942 gi/40254595 183 21/24 45% 62277 5,96 8 Dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2) P47942 gi/40254595 111 9/10 25% 62277 5,96 9 Seryl tRNA synthetase Q6P799 gi/56090265 162 20/28 44% 58456 5,86 10 Dihydropyrimidinase-related protein 2 (DRP-2) P47942 gi/40254595 271 26/35 56% 62277 5,96 11 Phosphoglucomutase-1 (PGM 1) P38652 gi/730311 228 19/22 37 61271 6,33 12 Glycogen phosphrylase, brain form P53534 gi/3485895 257 30/36 37% 96042 6,24 13 Adenylate cyclase-associated protein 2 P52481 gi/16758742 88 12/24 29% 52912 6,7 14 Splice isoform II b of synapsin 2 Q63537-2 gi/112350 110 14/30 35% 52454 8,05 15 Splice isoform II b of synapsin 2 Q63537-2 gi/112350 134 16/32 40% 52454 8,05 16 Guanine deaminase Q9WTT6 gi/9910706 256 21/29 55% 51015 5,56 P04764 gi/56757324 109 11/26 32% 49956 5,36 P47819-2 gi/5030428 101 12/26 35% 48781 5,72 5,36 17 Enolase 1 alpha, non neural GFAP 18 Enolase 1 alpha, non neural P04764 14/28 38% 49956 19 Guanine nucleotide binding protein, alpha subunit 2 P30033 gi/232135 152 14/19 42% 39949 5,69 20 Transcriptional activator protein PUR-alpha (purine rich element binding protein A isoform 1) P42669 gi/6679573 145 13/22 38% 34976 6,07 21 MAPKK1 (MEK1) Q01986 gi/13928886 224 22/40 48% 43333 6,21 22 MAPKK1 (MEK1) Q01986 gi/13928886 243 19/24 39% 43333 6,21 23 Septin 5, isoform 2 Q9JJM9-2 9/35 35% 43920 6,33 24 Septin 5, isoform 3 Q9JJM9-3 25 Septin 2 26 Poly(rC)-binding protein 1; Alpha-CP1; hnRNP-E1 27 Aldolase C fructose biphosphate P09117 28 Aldolase C fructose biphosphate 29 Pyruvate dehydrogenase E1 alpha subunit 30 Adaptin ear-binding coat associated protein 1 (NECAP1) 31 7/25 25% 40988 6,21 gi/16924010 135 13/28 46% 41592 6,15 gi/149036630 111 10/18 39% 36003 7,03 gi/6978489 156 12/19 36% 39152 6,79 P09117 gi/6978489 137 10/15 43% 39152 6,79 P26284 gi/109503594 111 9/12 21% 40191 6,82 P69682 gi|71361625 11/17 51% 29792 5,97 Isocitrate dehydrogenase subunit alpha Q99NA5 gi/149041704 7/19 21% 36682 5,72 Transaldolase Q9EQS0 6/19 16% 37460 6,57 Transaldolase Q9EQS0 gi/149061610 14/19 35% 37460 6,57 33 NAD-dependent deacetylase sirtuin-2 Q5RJQ4 gi/149056443 117 14/25 42% 39319 6,66 34 3-hydroxyisobutyrate dehydrogenase P29266 gi/83977457 127 10/17 37% 31634 6,22 32 Q91Y81 68 155 35 similar to Esterase D/formylgluthatione hydrolase (prédit) gi/109501878 146 16/41 74% 31971 6,44 36 Voltage-dependent anion-selective channel protein 2 P81155 gi/13786202 57 8/23 30% 31745 7,44 37 Ribose-phosphate pyrophosphokinase I P60892 gi/4506127 223 21/36 61% 34703 6,57 38 Proteasome subunit alpha type 2 P17220 gi/8394063 150 13/17 56% 25795 7,13 39 Potassium channel tetramerisation domain containing protein 4 Q9D7X1 gi/50980305 67 7/13 29% 29978 6,62 40 Eukaryotic translation initiation factor 4H Q5X172 gi/55741853 108 11/23 47% 27192 6,92 41 Hypoxanthine guanine phosphorybosyl transferase P27605 gi/51092266 77 15/35 54% 24477 6,07 42 Proteasome subunit alpha type 6 P60901 gi/8394076 109 12/20 41% 27399 6,35 43 Triosephosphatase isomérase P48500 gi/117935064 150 18/37 76% 26717 7,06 44 Lactoylglutathione lyase Q6P7Q4 gi/46485429 60 5/16 39% 20688 5,12 45 Phosphatidylethanolamine-binding protein P31044 gi/8393910 78 5/17 32% 20670 5,47 Peroxiredoxin 2 P35704 gi/149037813 61 5/17 19% 21652 5,34 46 Proteasome subunit beta type 4 P34067 gi/149030731 100 8/18 38% 24366 5,96 47 Peroxiredoxin 3 Q9Z0V6 gi/149040547 102 10/28 71% 21649 5,8 48 DJ-1 protein O88767 gi/16924002 122 14/32 79% 19974 6,33 15/32 60% 26497 6,33 gi/9790285 51 6/12 34% 20495 6,29 5/8 21% 41605 5,3 49 Gluthatione s-transférase Mu 5 Q9Z1B2 50 Similar to vacuolar protein sorting 29 Q9QZ88 51 Fragment d'actine P60711 52 transgelin-3 (synonyme "neuronal protein NP25") 53 Sorcin 54 Glia maturation factor beta P37805 gi/78214333 248 18/34 78% 22500 6,84 Q6P069-2 gi/12843188 141 11/22 52% 20296 5,11 Q63228 gi/13624295 142 12/24 56% 16605 5,31 Tableau A-1: Liste des protéines identifiées à partir d’un gel 2D de gyrus denté de rat coloré au ProQ® Diamond. Les étoiles marquent les protéines qui ont été identifiées avec les banques de souris. 163 * * * * Annexes Annexe 4 : Liste des Illustrations TABLEAUX Tableau 1 : Variations d’expression des ARNm au cours de la LTP observées à partir de l’étude de gènes candidats. Tableau 2 : Variations d’expression des protéines au cours de la LTP, observées à partir de l’étude de protéines candidates. Tableau I-1 : Taux d’incorporation des protéines dans les strips par réhydratation passive pour 1 mg de protéines. Tableau I-2 : Taux de variation des 4 spots exprimés de façon différentielle entre les groupes contrôles et LTP 24 h. Tableau I-3 : Identification des protéines dont le niveau d’expression varie 24 h après induction de la LTP dans le gyrus denté. Tableau I-4 : Résultats de l’analyse statistique par test t des groupes de gels contrôles et LTP 6h colorés au nitrate d’argent. Table II-1: Summary of mass spectrometry analysis of proteins which phosphorylation state differs after LTP. Tableau A-1: Liste des protéines identifiées à partir d’un gel 2D de gyrus denté de rat coloré au ProQ® Diamond. FIGURES Figure 1 : (A) Localisation de l’hippocampe dans le cerveau du rat. (B) Coupe transversale d’hippocampe, représentation de la boucle trisynaptique. Figure 2 : Illustration de l’incorporation des récepteurs AMPA contenant la sous-unité GluR1 au cours de la LTP. Figure 3 : Schéma de l’activité des récepteurs NMDA, AMPA et métabotropiques du glutamate dans des conditions de repos (A) ou après induction de la LTP (B). Figure 4 : Modèle d’encodage spatial de l’induction des trois formes de LTP (LTP1, 2 et 3) régulé par la localisation de la libération de Ca2+ dans les cellules neuronales. Figure 5 : Illustration de l’implication de la CaMKII dans le processus d’exocytose. Figure 6 : La voie des MAP kinases ERK1 et 2 se trouve à la convergence de nombreuses voies de signalisation et agit à différents niveaux pour la régulation de la plasticité synaptique. Figure 7 : Traduction locale dans les dendrites. Figure 8 : L’induction de la LTP conduit à l’activation de gènes. Figure 9 : Schéma de l’interaction de Zif268 avec l’ADN. Figure 10 : Illustration schématique des trois types de régulations synaptiques associées à la LTP. Figure 11 : Schéma général des stratégies utilisées en protéomique Figure 12 : Schéma de principe d’un spectromètre de masse en tandem. Figure 13 : Principales approche utilisées en protéomique quantitative. Figure 14 : Principe de la méthode ICATTM. Figure I-1 : Schéma de la structure d’un spectromètre de masse MALDI-TOF. Figure I-11 : Photo du MALDI-TOF Voyager-DETM STR. 164 Annexes Figure I-3 : (A) Localisation de l’hippocampe dans le cerveau de rat. (B) Coupe transversale d’hippocampe. Figure I-4 : Potentiel post-synaptique évoqué. Figure I-5 : Illustration de la correspondance automatique des spots par rapport au gel « Master ». Figure I-6 : Electrophorèse bidimensionnelle de gyrus denté : les spots correspondant à l’actine et à la tubuline sont très largement majoritaires. Figure I-7 : Spectre de masse MALDI-TOF acquis en mode positif avec réflectron, avec un voltage d’accélération de 20 000 V. Plusieurs pics correspondant à la matrice ou à la trypsine peuvent servir de référence interne pour calibrer le spectre. Figure I-8 : Electrophorèse bidimensionnelle colorée au Bleu de Coomassie réalisée à partir de tissu de cortex sur une gamme de pH 3-10 non linéaire. Figure I-9 : Electrophorèse bidimensionnelle colorée au Bleu de Coomassie : dépôt d’un échantillon de cortex dans une cupule Figure I-10 : Electrophorèse bidimensionnelle réalisée à partir de gyrus denté couvrant la gamme de pH 4-7 (A) ou 5-8 (B) (coloration au Bleu de Coomassie). Figure I-11 : Electrophorèse bidimensionnelle colorée au nitrate d’argent réalisée à partir de 150 µg (A) ou 300 µg (B) de protéines de gyrus denté. Figure I-12 : (A) Représentation de la forme des réponses post-synaptique avant et après tetanus. (B) Pourcentage d’augmentation de la pente des PPSE après induction de la LTP dans le gyrus denté. Figure I-13 : Expression différentielle du spot 5706 entre les groupes contrôles (3 gels du haut) et LTP 6h (3 gels du bas). Figure I-14 : Résultats de l’analyse statistique des gels contrôles et LTP 24 h. Figure I-15 : Spectres de masse MALDI-TOF correspondant aux spots dont l’intensité est altérée 24 h après induction de la LTP dans le gyrus denté de l’hippocampe de rat. Figure I-16 : Visualisation en 3 dimensions des spots situés dans l’encart rouge. Figure I-17 : Résultats de l’analyse statistique des gels contrôles et LTP 6 h colorés au nitrate d’argent. Figure I-18 : Niveau d’expression du spot 8115 dans les gels contrôles (A) et LTP 24 h (B). Figure I-19 : Représentation schématique du principe de la DIGE Figure I-20 : Evolution du nombre de citations annuelles de la méthode DIGE depuis son développement en 1997. Figure II-1: Induction of LTP in the dentate gyrus. High frequency stimulation (black triangle) of the perforant path induced stable LTP (filled circles) whereas pseudotetanus (empty circles) had no effect. Figure II-2: 2-D gel electrophoresis from rat dentate gyrus stained with (A) Pro-Q® Diamond and (B) Coomassie Blue. The spots which phosphorylation state is altered with LTP are numbered from 1 to 33. Figure II-3: Zoom on spots 2, 3 and 4 corresponding to dynamin 1, stained with (A) Pro-Q® Diamond and (B) Coomassie Blue. Figure II-4: Western blotting of phospho-ERK1 and phospho-ERK2 at 0, 15 and 90 min following LTP induction in the dentate gyrus (control: light bars, LTP: dark bars). Figure II-5: Ratio of phosphorylated over total CaMKIIα (A) and dynamin1 (B) quantity measured by western blotting at 0, 15 and 90 min following LTP induction in the dentate gyrus (control: light bars, LTP: dark bars). Figure II-6: Ratio of phosphorylated dynamin1 on Ser774 (light bars) and Ser778 (dark bars) over total dynamin1 quantity measured by western blotting at the time point 0 min. Individual animals show a high correlation of phosphorylation state on the two sites. 165 Annexes Figure A-1 : Dilutions d’un mélange d’ovalbumine, α et β-caséine et BSA séparées par électrophorèse 1D et colorées au Pro-Q® Diamond. Figure A-2 : Courbe de linéarité de la coloration au Pro-Q Diamond. Figure A-3 : Cartographie partielle du phosphoprotéome de gyrus denté de rat. 166 Annexes Annexe 5 : Liste des Acronymes AEBSF 4-(2-Aminoethyl)benzenesulfonyl fluoride AKAP A-Kinase Anchoring Protein AKT Protéine Kinase B AMPA α-amino-3-hydroxy-5-méthyl-4-isoxazolepropionate AP5 Acide 2-amino 5-phosphonopentanoïque Arc Activity regulated cytoskeletal-associated protein BDNF Brain Derived Neurotrophic Factor CA Corne d’Ammon CaMKII Ca2+/Calmoduline kinase II CHAPS 3-(3-Cholamidopropyl)dimethylammonio-1-propanesulfonate CID Collision-Induced Dissociation CREB cAMP Response Element-Binding DIGE Differential in Gel Electrophoresis ECD Electron Capture Dissociation EDTA Ethylenediaminetetraacetic acid eEF2 eukaryotic Elongation Factor 2 Egr Early Growth Response eIF4E eukaryotic Initiation Factor 4E ESI-MS Electrospray Ionisation Mass Spectrometry FTICR Fourier Transform Ion Cyclotron Resonance GABA Gamma-Aminobutyric Acid ICAT Isotope-Coded Affinity Tags IMAC Immobilized Metal-Ion Affinity Chromatography IPG Immobilized pH Gradient iTRAQ isobaric Tags for Relative and Absolute Quantification LTD Long Term Depression LTP Long Term Potentiation MALDI-TOF Matrix-Assisted Laser Desorption Ionisation – Time of Flight MAP-2 Microtubule Associated Protein 2 MAPK-ERK Mitogen-Activated Protein Kinase – Extracellular signal-Regulated Kinase MEK MAPK-ERK Kinase MS/MS Spectrométrie de Masse en tandem NMDA N-méthyl-D-aspartate pI point Isoélectrique PI3K Phosphoinositide 3 Kinase 167 Annexes PKA Protéine Kinase A PKC Protéine Kinase C PMF Peptide Mass Fingerprint PPSE Potentiel Postsynaptique Excitateur PSD Postsynaptic Density SDS-PAGE Sodium Dodecyl Sulfate-Polyacrylamide Gel Electrophoresis 168