Ampli opérationnel réel
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Ampli opérationnel réel
Electronique analogique 1 Les amplificateurs opérationnels réels I - Généralités 1) Structure interne a) Exemples : voir en feuille annexe les structures internes du LM741 et du TL081 b) Schéma structurel simplifié du LM741 +Vcc e- Vs e+ -Vcc Etage différentiel Etage de puissance Etage intermédiaire d'amplification 2) Caractéristique de transfert Vs Vssat Ed Pour les A. Op. dits ″rail to rail″, Vssat atteint pratiquement Vcc (100 mV de décalage). Ces modèles sont généralement utilisés dans des montages fonctionnant sur piles. ε - Vssat 3) Modes d’utilisation des A. Op. a) Utilisation en comparateur et en amplificateur Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 2 R2 Ed e- + - Vcc -Vcc + - Ed Vs Ed > 0 Í Vs = + Vssat Ed < 0 Í Vs = - Vssat Ve R1 Vcc si Vs↑ Í Ed↑ÍVs↑ Vs Il n’y a pas de régulation donc Vs prend un état saturé. Comparateur simple Ve R1 Vcc Vs -Vcc si Vs↑ Í Ed↓ Í Vs↓ Ve 0 Ed Vs -Vcc + - e+ R2 Il y a donc régulation de la tension de sortie autour dune valeur appartenant à la zone de linéarité de la caractéristique de transfert. Par conséquent la tension E prend une très faible valeur e. + Dans la majorité des cas, on pourra admettre que e =e Dans le cas qui nous intéresse ici Vs = (1+R2/R1)Ve Comparateur à hystérésis (trigger) En amplificateur (réaction de la sortie sur l’entrée e- ou contre-réaction) b) Règles de base à observer + - Lorsqu’un A.Op. utilisé en contre réaction présente des entrées e et e fortement différentes, il doit être considéré comme détérioré. 4) Principales limitations de l’ampli op. réel Caractéristique A. Op. idéal A. Op. réel (valeurs moyennes rencontrées) I+ Modèle électrique + Ed I+ A.Ed Rs Ed - Infinie Nulle Théoriquement illimité Infini Infiniment étendue Déphasage nul Zd A.Ed I- I- Impédance d’entrée Impédance de sortie Courant de sortie maximal Gain en tension différentielle Réponse en fréquence Zmc Zmc 12 6 MΩ (LM741) ; 10 Ω (TL081) 150 Ω (LM741) qq 10 mA (en court circuit si autorisé) 5 6 10 à 10 En amplitude, la courbe de réponse ressemble à celle d’un 1er ordre : A(f ) = Ao 1+ j f fc La courbe de réponse en phase n’est pas celle d’un 1er ordre car elle peut dépasser - 90° pour les fréquences très supérieures à fc. Ceci peut être à l’origine de l’instabilité de certains montages (Voir compensation en fréq.). Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 3 Produit gain*bande (Ao*fc) ou bande passante à gain unité Taux de réjection de mode commun Slew rate (vitesse maximale de montée de la tension de sortie) Courant de polarisation des + Infini 1 MHz (LM741) ; 3 MHz (TL081) ∞ (dB) ∞ V/µs 80 à 100 dB (plus pour les amplis d'instrumentation) 1 (LM 714) à 10 V/µs Nul 80 nA (LM741) ; 50 pA (TL081) Nul 20 nA (LM741) ; 5 pA (TL081) Nulle 1 mV (LM741) ; 3 mV (TL081) Nulle 15 µV/°C (LM741) ; 10 µV/°C (TL081) - entrées e et e (IB+ , I B-) Courant de décalage entre les - entrées (IB+ - I B-) Tension de décalage entre les + - entrées e et e (Vd) Dérive thermique de Vd II - Contre réaction (rappels) 1) Schéma général d'un système bouclé F(p) = X(p) A(p) 1 + A(p)B(p) + A(p) Y(p) - A(p) est la fonction de transfert de la chaîne directe B(p) est la fonction de transfert de la chaîne de retour T(p) = A(p)B(p) est la fonction de transfert en boucle ouverte F(p) est la fonction de transfert du système bouclé B(p) 2) Diagramme simple de Nyquist de T(p) C'est le lieu des points M du plan complexe d'affixe T(jω) lorsque ω varie de 0 à l'infini Lorsque 1 + T(jω) < 1, on obtient une réaction Im{T(jω)} positive Lorsque 1 + T(jω) >1 , on obtient une réaction 1+T(jω) Re{T(jω)} -1 négative ou contre réaction 0 3) Critère simple de Nyquist de stabilité d'un système bouclé Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 4 La fonction de transfert T(p) est supposée stable au départ Si en parcourant le diagramme de Nyquist de T(p) dans le sens des ω croissants on laisse le point réel -1 : Im{T(jω)} : Stable : Oscillation : Instable - à sa gauche : le système bouclé est stable - à sa doite : le système bouclé est instable Re{T(jω)} 0 Sens des ω croissants -1 Si ce diagramme passe sur le point -1 pour une pulsation particulière ωo : on est en présence d'un oscillateur. 4) Marges de stabilité a) Marge de gain notée MG (valeur > 1) Im{T(jω) MG = ωπ 1 soit en dB : MG(dB) = - 20log T( jω π ) T ( jω π ) Re{T(jω) 0 -1 avec arg{T(jω π )} = - π T(jωπ ) = 1/MG < 1 b) Marge de phase notée MΦ Im{T(jω) MΦ (en degré) = 180° + arg{T(jω1 )} Re{T(jω) 0 -1 avec T(jω1 ) = 1 MΦ ω1 5) Amplificateur à réaction (l'exemple donné sera celui d'un amplificateur de tension) a) Synoptique Amplificateur de tension réaction Amplificateur de tension avec réaction Rs Ve Re A.Ve Rs RL V’e Ve Vr Re A.Ve Réseau de réaction b) Améliorations apportées par la C. R. Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 RL V’s = Vs Electronique analogique 5 Sans réaction A(jω) Avec réaction A(jω) A’(jω) = 1 + A(jω) ⋅ B A (log) Gain et réponse en fréquence A’ (log) Ao A’o f2c f1c f ’1c f (log) f ’2c f (log) f1c ’ ; f 2c = f 2c (1 + A o ⋅ B) 1 + Ao ⋅ B Ao 1 A ’o = ≈ si A o B >> 1 1 + Ao ⋅ B B ’ f1c = Résistance d'entrée Re Résistance de sortie Rs Distorsion relative d R ’e = R e (1 + A ⋅ B) Rs 1+ A ⋅ B d d’ = 1+ A ⋅ B R s’ = III - Illustration de l’influence des principaux défauts d’un ampli opérationnel 1) Influence de la résistance de sortie R2 Ve +Vcc 0,5 V R1 - Rs ε t + Vs Ve -Vcc R2 = 15 = G R1 R L = 20Ω , R S = 180Ω Gain : 1+ RL 1 ≈ R S + R L 10 Vs (V) 7,5 Cas idéal Rs = 0 1,5 -1,5 -7,5 Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Signal de sortie obtenu t Vs Electronique analogique 6 Le montage fonctionne mal et portant la CR engendre Rs’ très faible. La tension interne A.ε atteint l’amplitude de saturation (ici supposée à Vcc) lorsque Vs atteint Vcc/10 soit 1,5 V. Cette amplitude de sortie est obtenue lorsque Ve atteint 1,5/G = 0,1V. La résistance Rs limite ici la plage des signaux d’entrée assurant le fonctionnement linéaire de l’ampli. 2) Influence de la limitation de courant Is Exemple d’un échantillonneur/bloqueur : +Vcc Erreur d’échantillonnage +Vcc - - ∆Vc max Is + -Vcc Ve + -Vcc Fermé Ouvert Vs t Vc Commande t q = C.Vc dV dq =C c Is = dt dt ; Is est limité à Imax L’excursion maximale de la tension Vc obéit à la relation : C ⋅ ∆Vc max θ θ ⋅ I max d’où ∆Vc max = C I max = 3) Influence du slew rate (S.R.) Le slew rate (S.R.) est la vitesse de montée de la tension de sortie, exprimée généralement en Volt/µs. * Exemple d’un ampli suiveur en régime harmonique : +Vcc Ve - Vs + Ve t -Vcc Vs Condition pour que le slew rate ne se manifeste pas : Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 7 Vs théorique : A sin(ωt) , sa dérivée est : Aω cos(ωt) , de pente maximale : Aω Par conséquent il faut que Aω < S.R. * Influence du slew rate sur un redresseur actif simple +Vcc 0,6V - V2 Temps perdu par le S.R + R 10K Ve t V -Vcc 1 -Vsat Sortie en V2 La diode conduit pour V2 > 0 c’est à dire Ve ≡ V2 > 0 dans ce cas V1 = V2 + 0,6 V en régime linéaire La diode est bloquée pour Ve < 0 Í V1 = -Vsat et V2 = 0 (pas de courant dans R) Conclusion : Le slew rate se manifeste surtout pour des signaux de sortie de fort niveau. 4) Imperfections statiques a) Nature Les imperfections statiques sont de deux sortes : * La tension de décalage (ou d’offset) notée Vd entre les entrées e+ et e- due par exemple à une différence de caractéristique entre les deux transistors de l’étage différentiel d ‘entrée. * Les courants continus (notés IB+ et IB- ) de polarisation des entrées e+ et e-. Il s’agit par exemple des courants de jonction base-émetteur d’un étage différentiel à paire bipolaire. b) Modèle d’un ampli op tenant compte des imperfections statiques AOP réel VD eIBe+ Note : le sens du courant IB+ , IB- et de la tension Vd sont arbitraire. AOP idéal + IB+ Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 8 Les imperfections statiques entraînent généralement l’existence non désirée d’une tension continue en sortie, [dépendante des courants de polarisation, de la tension d’offset et du gain du montage]. Cette tension continue de sortie sera gênante : * car elle devra être prise en compte lors des couplages du montage avec l’extérieur. * elle diminue la plage de dynamique en sortie. c) Exemple d’influence de la tension de décharge Vd Cas idéal Cas réel R2 R2 +Vcc VD R1 R1 - + R3 +Vcc Vs -Vcc R1 Vs R1 + R2 + R3 -Vcc Vs On ne tient pas compte ici des courants IB+ et IBconsidérés comme nuls R1 R + R2 e− = Vs + Vd = 0 => Vs = - 1 Vd R1 + R 2 R1 Vs ≡ 0 d) Exemple d’influence des courants de polarisation En reprenant le montage précédent et en tenant compte des courants IB- et IB- ( Vd supposée nulle), on obtient le schéma : R En superposant les deux influences : Vs = −R 2 I B− + (1 + 2 )R 3 I B+ R1 R 1R 2 en choisissant R 3 = R 1 // R 2 = , on minimise les effets des courants IB+ , IBR1 + R 2 e) Compensation des offsets Elle peut être réalisée extérieurement (voir exemple). Pour certains A.Op., le réglage du zéro de la tension de sortie peut être obtenu en modifiant directement la polarisation de l’étage d’entrée différentiel. Réglage d’offset sur les AOP disposant des bornes de réglage (balance) Réglage d’offset à l’aide d’une tension continue extérieure. 5) Stabilité - Compensation en fréquence des A. Op. Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 9 a) A. Op. non compensés (ou rapides) La structure interne d’un A. Op. fait apparaître 3 étages en cascade : + Etage différentiel d'entrée - Ed Etage de sortie Etage intermédiaire d' amplification Vs Chaque étage présente approximativement une réponse en fréquence du type ″1er ordre″ si bien que la transmittance globale prend la forme : S ( jω ) = Ed A ( jω ) = Ao (1 + j ω ω ω )(1 + j )(1 + j ) ω1 ω2 ω3 φ 20 log A 0° - 90° - 180° -270° 0 dB f1 risque d’instabilité f (log) Lorsque aucune modification n’est apportée à cette transmittance, l’ A. Op. est dit non compensé. On obtient dans ce cas les meilleures performances en terme de rapidité avec cependant des risques d’instabilité à prendre en compte dans les montages linéaires. b) Stabilité des montages à A. Op. non compensés Examinons le cas d’un ampli non inverseur réalisé autour d’un A. Op. rapide. La fonction de transfert en boucle fermée est donnée par : H ( jω ) = B = Vs A(jω ) ( jω ) = 1 + B.A(jω ) Ve ( en bande passante ) ≈ R 1 = 1+ 2 R1 B R1 + R 2 < 1 R1 H(jω) est stable si la fonction de transfert en boucle ouverte T(jω) = B.A(jω) respecte le critère du revers c’est à dire si T( jω π ) < 1 ou 20.log T( jω π ) < 0 dB Les A. Op. rapides (non compensés) présentent généralement un facteur d’amplification 1 1 A ( jω π ) > 1 . Par conséquent le montage sera stable si B < ou > A(jω π ) A(jω π ) B Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 10 En d’autres termes il faut que l’atténuation apportée dans la boucle de retour par le terme B soit supérieure au gain de l’A. Op. à la pulsation critique ωπ. c) A. Op. compensés Ce type d’A. Op. (la plupart des A. Op. à usage général) présente une réponse en fréquence A(jw) qui ne présente aucun risque d’instabilité en contre réaction . En effet une compensation interne par capacité Miller sur l’étage d’amplification intermédiaire permet d’obtenir A ( jω π ) < 1 +Vcc e- 20 log A e+ Vs non compensé compensé f (log) 0 dB φ -Vcc Etage différentiel f (log) - 90° - 180° -270° Etage de puissance Etage intermédiaire d'amplification A. Op. compensé par capacité Miller Courbes de réponse obtenue d) Compensation des A. Op. par retard de phase en entrée Les A. Op. rapides (non compensés) peuvent être compensés en fréquence à l’aide d’un circuit r-C extérieur. Exemple : R2 R1 C r Ve + Vs R e) Comparaison de la stabilité de deux A. Op. (Voir feuille annexée) Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 11 IV - Amplificateur différentiel d’instrumentation 1) Définition On recherche une fonction d’amplification purement différentielle : Vs = Ad.(V1-V2) Dans le cas pratique, on obtient une expression du type : Vs = Ad(V1-V2) + Amc(V1+V2)/2 V1 + V2 est appelée tension d’entrée de mode commun Vemc 2 L’objectif est d’obtenir Amc très faible devant Ad. Les performances en terme d’amplification différentielle sont mesurées par le taux de réjection de mode commun défini par : TRMC (dB) = 20log(Ad/Amc) 2) Analyse des performances des structures usuelles a) Amplificateur différentiel à un ampli. op. Vs = R 2 R3 + R4 R4 V 1 R1 + R2 R3 R 3 V2 R4 R3 La tension de sortie en mode commun vaut (pour V1= V2 = Vemc) : Vsmc V2 + Vs V1 R 2 R3 + R4 R 4 Vemc = R1 + R2 R3 R3 L’amplification est purement différentielle lorsque R1 R2 R2 R1 , elle vaut dans ce cas : = R4 R3 R Vs = 2 (V1 − V2 ) R1 Difficultés rencontrées pour obtenir un fort taux de réjection de mode commun : * L’égalités des rapports R2 R1 doit être rigoureuse. = R4 R3 Exemple si R1=R3=R4=R et R2=0.999R ==> Vsmc = 0,0005.Vemc ==> TRMC = 66 dB * Les impédances d’entrée vues respectivement par V1 et V2 sont différentes et moyennes. Les résistances de sortie des sources doivent donc être nulles. Si tel n’est pas le cas, gain et TRMC sont dégradés. b) Amplificateur différentiel à deux amplis. op. Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000 Electronique analogique 12 Cette structure élimine une des imperfections du montage précédent : les impédances d’entrée sont très élevées si bien que les sources V1 et V2 peuvent avoir des impédances de sorties non nulles et non équilibrées (non égales). R R1 R3 R4 - A1 R2 - + A2 + V2 Vs V1 On montre aisément : R R R1 R R R R Vs = V1 − V2 + V1 1 + 3 + 1 − V2 3 + 3 + 1 R2 R R R R R2 R4 R R L’amplification est purement différentielle si : 3 = 1 R4 R2 R R R R R R R La sortie vaut alors : Vs = (V1 − V2 ) 1 + 2 + 2 + 2 3 = (V1 − V2 ) 1 + 2 + 2 + 4 R1 R RR 1 R1 R R On peut ainsi règler le gain Ad en jouant sur R sans modifier le TRMC L’inconvénient majeur de cette structure provient du gain 1 + R3/R4 de l’ampli A1 qui limite l’amplitude admissible de la tension d’entrée de mode commun avec le risque d’une saturation en R R sortie de A1. On a par conséquent intérêt de choisir le rapport 3 faible donc 2 élevé, ce qui R4 R1 limite les possibilités de réglage de Ad. c) Amplificateur différentiel ″classique″ à trois amplis. op. R1 (V2 − V1 ) R R’ VB = V1 + 1 (V1 − V2 ) R R3 R’3 R 3 + R 2 Vs = VB - VA R2 R’3 + R’2 R 2 VA = V2 + Avec + V2 - R2 R3 R1 - R A3 + R’1 - R3 R = 2 , on obtient : R’3 R’2 A1 R’2 A2 Vs R’3 + V1 R R’ + R Vs = 3 1 + 1 1 ( V1 - V2 ) R R 2 Le taux de réjection de mode commun dépend de l’équilibrage (trimming) des ratios R3 R et 2 R’3 R’2 mais ne dépend pas du rapport entre R1 et R’1. Les gains des amplis A1 et A2 vis à vis de la tension d’entrée de mode commun sont unitaires car aucun courant de mode commun ne circule dans R. Etienne TISSERAND – LIEN – Janvier 2000
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