Lettre d`information - Avril 2007
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Lettre d`information - Avril 2007
Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 LUTTES CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ACTUALITES DU MOIS D’AVRIL 2007 Site d’ECVF : http://ecvf.ouvaton.org Pour vous inscrire à notre liste d'information, envoyez un message à : [email protected] et inscrivez en objet : subscribe Pour vous inscrire à notre liste de débats, envoyez un message à : [email protected] et inscrivez en objet : subscribe LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES DANS LA CAMPAGNE PRESIDENTIELLE 2007 « Elu/es contre les violences faites aux femmes » a envoyé un questionnaire aux candidat/es à l’élection présidentielle pour connaître leurs engagements contre les violences faites aux femmes, et les moyens humains et financiers prévus pour lutter contre ces violences. Deux candidat/es questions. ont répondu à nos Faute de pouvoir vous présenter les réponses de l’ensemble des candidat/es, nous avons extrait du programme et de la profession de foi de chaque candidat/e leurs engagements contre les violences faites aux femmes. Nous reproduisons également les réponses des candidat/es au questionnaire qui leur a été envoyé par l’Observatoire de la Parité entre les femmes et les hommes et qui les interpellait en partie sur les violences faites aux femmes. Légitimité politique de la lutte contre les violences faites aux femmes Seule une minorité de candidat/es ont pris position contre les violences faites aux femmes dans leur programme ou leur profession de foi. En effet, cinq candidat/es se sont engagé/es contre les violences faites aux femmes dans leurs professions de foi, alors que qu’ils/elles étaient six à avoir intégré la lutte contre les violences faites aux femmes dans leurs programmes. Cinq candidat/es n’ont pas pris position dans ce domaine, ni dans leurs programmes, ni dans leurs professions de foi : Arlette Laguiller, Jean-Marie Le Pen, Frédéric Nihous, Nicolas Sarkozy et Gérard Schivardi. En revanche, concernant le questionnaire de l’Observatoire de la Parité entre les femmes et les hommes, seul Philippe de Villiers n’y a pas répondu. Par conséquent, même si la question des violences faites aux femmes n’a pas été absente de la campagne présidentielle 2007, nous pouvons constater : - qu’elle n’a pas été spontanément abordée par l’un des grands partis de France, l’UMP ; - qu’elle a été plus souvent prise en compte dans les documents plus complexes et moins accessibles, autrement dit dans les programmes plutôt que dans les professions de foi plus largement diffusées ; - qu’elle est restée cloisonnée dans une certaine sphère d’« initié/es » : il en a principalement été question au Forum organisé par le magazine « Elle », et dans les réponses envoyées aux associations ayant interpellé les candidat/es à ce sujet. Les violences faites aux femmes et le clivage droite/gauche Ce n’est pas dans le peu de légitimité accordé à la question des violences faites aux femmes par les candidat/es à la présidentielle que le clivage droite/gauche ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 s’est ressenti. Dans ce domaine, l’égalité a été presque parfaite. En effet, si dans les professions de foi, cette question a davantage été passée sous silence par la droite et l’extrême-droite, dans les programmes ce sont trois candidat/es de gauche et d’extrême-gauche, et trois candidats de droite et d’extrême-droite qui n’ont pas abordé pas cette question. Le traditionnel clivage droite/gauche s’est surtout perçu dans l’analyse de ce que sont les violences faites aux femmes. En effet, alors que l’ensemble des partis de gauche et d’extrême-gauche a eu une analyse globale de la situation des femmes et a pris en compte les inégalités et les discriminations dont sont victimes les femmes et qui favorisent les violences à leur encontre, les partis de droite et d’extrêmedroite ont traité cette question comme un phénomène isolé, sans lien avec la situation générale des femmes et le système de domination des femmes par les hommes. Par ailleurs, une partie de la droite et l’extrême-droite s’est préoccupée des violences faites aux femmes – tout comme de l’égalité entre les femmes et les hommes -, surtout en les liant à l’immigration et aux populations immigrées et/ou d’origine immigrée, en oubliant que l’Enquête nationale sur les violences faites aux femmes en France (ENVEFF 2000) menée par l’Institut national d’études démographiques (INED) a démontré que les femmes victimes de violences sont tout aussi nombreuses dans les classes populaires que les milieux aisés, dans la population française que dans les populations immigrées. Sur la nécessité d’une loi-cadre De cette divergence d’analyse, a découlé ou non le soutien à l’adoption d’une loi-cadre contre les violences faites aux femmes. Tou/tes les candidat/es de gauche et d’extrême-gauche y étaient favorables (à l’exception de Gérard Schivardi qui ne s’est pas prononcé). A droite, Frédéric Nihous a fait figure d’exception en préconisant l’adoption d’une telle loi. Au centre, loin de se cantonner à des mesures strictement répressives, l’UDF a compris l’importance de sensibiliser les jeunes à cette forme de violence et de former les actrices et acteurs en relation avec les femmes victimes de violences. Elle a donc soutenu l’adoption d’une loi-cadre contre les violences faites aux femmes. PROGRAMMES OFFICIELS ET PROFESSIONS DE FOI DES CANDIDAT/ES Nous reproduisons ci-dessous l’intégralité des propositions de chaque candidat/e. FRANÇOIS BAYROU PROFESSION DE FOI Néant PROGRAMME PROTEGER LES FEMMES CONTRE LES VIOLENCES - Soutenir les associations d’aide aux victimes. - Améliorer la formation des acteurs sociaux, médicaux et judiciaires, notamment les services de police et de gendarmerie, à l’accueil et au soutien des victimes de violences conjugales. - Sensibiliser les jeunes à toutes les formes de violence. - Créer des appartements-refuges pour les femmes victimes de violences conjugales. ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 - Faire une loi-cadre contre les violences faites aux femmes. Renforcer la possibilité pour le juge d’éloigner d’urgence le conjoint violent des lieux fréquentés par la victime, et de l’astreindre à un suivi médical. OLIVIER BESANCENOT PROFESSION DE FOI Il faut faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une véritable priorité : tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son conjoint. C’est pourquoi je soutiens la proposition de loi-cadre contre les violences faites aux femmes. PROGRAMME Les femmes subissent en France 48 000 viols par an. Une femme sur 10 est victime de violences conjugales et une femme meurt tous les quatre jours sous les coups de son conjoint ou ex. Le harcèlement moral, psychologique et sexuel, qu’il soit le fait de supérieurs, collègues, clients ou usagers, est une face souvent cachée des relations dans le travail. Par année, 13 % des femmes subissent des agressions verbales dans l’espace public et 9 % au travail. Au cours de leur vie, 11 % des femmes ont été victimes d’agressions sexuelles. Les publicités exhibent abondamment le corps des femmes – et un peu celui des hommes – pour faire vendre. Ce processus de marchandisation du corps des femmes s’accompagne d’un développement de la pornographie. Le système prostitutionnel prend les dimensions d’une industrie mondiale et très lucrative de traite des êtres humains. Il n’y a pas de prostitution acceptable. La prostitution est une violence contre les femmes qu’il faut abolir. Pour lutter contre ces violences, les beaux discours ne suffisent pas, Il faut prendre le mal à la racine, il faut en finir avec la précarité, la pauvreté, la surexploitation et l’oppression des femmes. Il faut imposer des politiques volontaristes concrètes avec des choix et des moyens. - Plan de lutte et loi cadre contre les violences faites aux femmes - Service public d’accueil pour les femmes victimes de violence - Droit au logement, à l’emploi, à la protection sociale pour permettre aux femmes d’échapper à la violence (violences conjugales, prostitution, mariages forcés…). JOSE BOVE PROFESSION DE FOI Loi cadre contre les violences faites aux femmes. PROGRAMME 90. Nous reconnaissons que les violences des hommes faites aux femmes sont un problème de société, celle-ci doit en assumer le coût social. C’est pourquoi une loi cadre contre toutes les formes de violences faites aux femmes, incluant le sexisme et la marchandisation du corps des femmes, élaborée par des associations du mouvement féministe, contenant des mesures de prévention et des sanctions sera adoptée. Une politique publique de lutte contre les violences subies par les femmes sera définie : développer les dispositifs d’accueil et d’hébergement des femmes, réservation d’un nombre de logements dans les organismes du logement social, éviction du conjoint violent du domicile familial et son suivi médical, éducation, prévention, information ; ainsi que des formations pour les personnels de police. 91. La prostitution n’est pas un choix mais une violence. Le proxénétisme doit être poursuivi en tant que tel et sanctionné sévèrement. Des mesures seront prises pour dissuader [Débat : et ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 pénaliser] les clients. Un dispositif à l’attention des femmes prostituées (formation, emploi, aide sociale et économique) sera mis en place pour l’accueil, les soins, l’insertion ou la réinsertion des personnes enfermées dans le système prostitutionnel, pornographique ou pédo-criminel, en s’inspirant de la Convention du 2 décembre 1949. Les réseaux criminels organisés seront traqués, démantelés en tant que trafics d’esclaves et ses trafiquants mis hors d’état de nuire. MARIE-GEORGE BUFFET PROFESSION DE FOI Lutte contre les violences faites aux femmes : vote de la « loi-cadre » proposée par le Collectif national pour les droits des femmes. PROGRAMME ADOPTER UNE LOI-CADRE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES En France, tous les trois jours, une femme décède sous le coup des violences de son compagnon. Chaque année, 1 500 000 sont victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public et 50 000 femmes subiront un viol. Les violences faites aux femmes sont un fait de société. Il est temps d’agir. Le « Collectif national Droit des femmes » a proposé un projet de loi cadre contre les violences faites aux femmes dans tous les domaines de la vie, publique et privée. Je m’engage dès le début de la législature à faire débattre et adopter cette loi. Cette loi serait un formidable outil en matière de santé, d’accès à la justice, d’aide psychologique, sociale ou financière. Elle permettrait de développer un volet de prévention très important et bien sûr la sanction des auteurs des violences. Le féminisme est une dimension centrale de l’émancipation humaine. En tous domaines, il est temps de passer des déclarations d’intention à la mise en oeuvre de mesures efficaces et contraignantes pour une société d’égalité. PHILIPPE DE VILLIERS PROFESSION DE FOI Néant PROGRAMME 168. condamnation explicite de la polygamie, des mariages forcés, de l’excision. ARLETTE LAGUILLER PROFESSION DE FOI Néant PROGRAMME Néant JEAN-MARIE LE PEN PROFESSION DE FOI Néant PROGRAMME Néant ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 FREDERIC NIHOUS PROFESSION DE FOI Néant PROGRAMME Néant SEGOLENE ROYAL PROFESSION DE FOI Loi-cadre contre les violences conjugales. PROGRAMME Faire de la lutte contre les violences conjugales une priorité nationale : Faire adopter une loi cadre sur les violences conjugales prenant en compte tous les aspects permettant d’éradiquer ce fléau. NICOLAS SARKOZY PROFESSION DE FOI Néant PROGRAMME Néant GERARD SCHIVARDI PROFESSION DE FOI Néant PROGRAMME Non trouvé sur le site officiel DOMINIQUE VOYNET PROFESSION DE FOI Loi cadre contre les violences faites aux femmes. PROGRAMME Néant ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 REPONSES AU QUESTIONNAIRE DE L’OBSERVATOIRE DE LA PARITE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES 12. Vous engagez-vous à confier au CSA une mission renforcée de lutte contre le sexisme afin que les médias contribuent à donner une image moins stéréotypée des compétences et du potentiel des femmes et des hommes dans notre société ? FRANÇOIS BAYROU Le CSA est chargé de veiller à ce que les programmes de radio et de télévision ne comportent "aucune incitation à la haine ou à la violence pour des raisons (…) de sexe", et dispose d'un pouvoir de sanction. Cette disposition fournit d'ores et déjà une base solide pour obtenir des médias la vigilance nécessaire. Il peut cependant être utile d'élargir cette définition aux programmes qui - sans directement inciter à la haine ou la violence - donneraient une image dégradante des femmes ou des hommes. OLIVIER BESANCENOT Oui, tout en sachant que concernant les publicités sexistes et au vu des enjeux financiers, il faudrait prendre des mesures contraignantes au-delà d’une mission renforcée confiée au CSA. MARIE-GEORGE BUFFET Oui, le CSA doit être le garant de l'absence de toute forme de sexisme. Il devrait produire un rapport circonstancié sur l'activité des médias dans ce domaine. JEAN-MARIE LE PEN Je veillerai à ce que le Conseil supérieur de l'audiovisuel empêche, notamment aux heures de grande écoute, la diffusion de films pornographiques, dégradants pour la dignité des femmes. Pour cela il est nécessaire de réformer le mode de désignation des membres du CSA qui, choisis par le Président de la République et les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, sont liés aux partis au pouvoir. FREDERIC NIHOUS Absolument, notamment dans le domaine de la publicité, où l’on trouve encore trop d’abus. SEGOLENE ROYAL Oui, cela participe de la lutte contre tous ces clichés sexistes. La lutte contre les publicités sexistes que j’ai conduite lorsque j’étais ministre a été salutaire. Une négociation avec le BVP a débouché sur une Charte qui évite aujourd’hui que soient publiées sans vérification des publicités sexistes. NICOLAS SARKOZY Je ne sais pas si c’est le rôle du CSA. Mais il faut certainement agir sur les mentalités pour continuer de lutter contre les stéréotypes et les attitudes sexistes. ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 GERARD SCHIVARDI Je ne fais pas confiance au CSA. DOMINIQUE VOYNET Oui et je leur confierai aussi un véritable travail sur la pornographie dont les dérives actuelles sont extrêmement négatives pour les femmes. Tant leur image, que les violences qu’elles y subissent sont catastrophiques dans la représentation d’une sexualité qui ne les respectent absolument pas. 13. Comment lutterez-vous contre les violences conjugales, notamment concernant la prévention, la mise en cohérence des décisions pénales et civiles, la formation des professionnels (santé, police, justice, travailleurs sociaux) et la concertation avec les associations ? FRANÇOIS BAYROU Les violences faites aux femmes sont inacceptables. Elu, je demanderai au gouvernement de préparer une loi-cadre dont les grands principes seront : l'amélioration de la formation des acteurs sociaux, médicaux et judiciaires à l’accueil et au soutien des femmes victimes de violences conjugales ; la sensibilisation des jeunes à toutes les formes de violence; la création d’appartements-refuges ; les facilités accordées aux juges pour éloigner le conjoint violent des lieux fréquentés par la victime et l’astreindre à un suivi médical. OLIVIER BESANCENOT Je soutiens le projet de loi-cadre élaboré par le Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF) qui prévoit notamment : La création de tribunaux de la violence à l’encontre des femmes. Ils seraient compétents, en matière pénale, pour juger les atteintes volontaires à l’intégrité morale, physique et sexuelle des femmes. En matière civile, ils seraient compétents pour traiter les affaires de filiation, séparation, garde des enfants, dès lors qu’elles sont liées à des violences. La création de trois types de structures d’accueil. D’abord, des centres d’accueil et d’information immédiate, pour aider les femmes, quelles que soient les violences qu’elles subissent, et assurer un hébergement d’urgence. Cet accueil est d’une grande importance, car la plupart des violences restent totalement tues et très peu font l’objet d’une plainte. Ensuite, des centres d’hébergement de court séjour, dans lesquels les femmes pourront être accueillies. Enfin, des centres d’hébergement de moyen et long séjour, permettant aux femmes de se reconstruire. Chaque département devrait mette en place au moins un centre de chacun de ces trois niveaux. MARIE-GEORGE BUFFET Dès mon élection, je proposerai que soit débattue au Parlement la proposition de loi cadre contre les violences faites aux femmes. Ce texte s’inspire de la loi espagnole ; il a été entièrement rédigé par des associations féministes que je soutiens. Il comble de nombreuses lacunes de la législation actuelle. Il permettra de développer des campagnes et des moyens de prévention effectifs. Cette proposition de loi permettra également de décloisonner la justice entre le pénal et le civil qui pose souvent problème aux femmes victimes de violences et dont les enfants subissent les effets. ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 JEAN-MARIE LE PEN La répression des violences conjugales nécessite un renforcement général de la Justice en France qui, aujourd'hui, n'a pas plus de moyens pour lutter contre cette délinquance qu'elle n'en a pour combattre les autres formes de délinquance. FREDERIC NIHOUS La mise en œuvre d’une loi-cadre sera l’une des priorités du Ministère des Droits de la Femme, chargé du pilotage d’une mission interministérielle réunissant tous les ministères concernés (Santé et Affaires Sociales, Justice, Intérieur et Défense Nationale, Education, Jeunesse et Sport, …). - La liaison entre commissariat ou gendarmerie, services hospitaliers d’urgence et foyers d’hébergement d’urgence doit être améliorée. - L’accueil dans les commissariats de police et les gendarmeries doit être amélioré par une formation spécifique des forces de l’ordre. - La justice doit décider de manière plus rapide de prendre les mesures de protection nécessaires afin que les victimes puissent porter plainte sans crainte de représailles d’une part, et d’autre part de mettre en œuvre des mesures à l’encontre des conjoints ou compagnons violents, soit coercitives (éloignement du domicile, interdiction de séjour temporaire), soit préventives (prise en charge psychologique). - L’information et l’accessibilité des structures d’accueil (écoute, aide psychologique, hébergement d’urgence) en cas de détresse doivent être améliorées. Les associations qui oeuvrent dans ces domaines doivent être mieux connues du public. SEGOLENE ROYAL En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Quant aux violences non mortelles, elles ont augmenté de 15 % par rapport à 2002. L’observation des violences contre les femmes constitue donc la preuve flagrante que la « lutte contre la délinquance » opérée par la droite a en réalité abouti à une augmentation des violences contre les personnes, notamment les femmes. Face à ce fléau social, les mesures sectorielles et parcellaires prises au coup par coup par la droite sont très en deçà de la dimension réelle du problème. À la différence d’autres pays européens, nous n’avons toujours pas de plan national engageant toutes les administrations et la prise en charge est toujours très sectorielle. C’est pourquoi je m’engage à mettre en place très rapidement une Loi-cadre de lutte contre les violences. Cette grande loi, réclamée par les associations de terrain, permettra de lutter efficacement contre ce phénomène inadmissible dans une société de respect et d’égalité. NICOLAS SARKOZY La loi du 4 avril 2006 renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple a permis une très grande avancée puisqu’elle prévoit notamment d’étendre au concubin, au "pacsé" ou à l’ancien conjoint les règles qui s’appliquent en cas de violences commises par l’époux. Par ailleurs, il est désormais possible d’écarter le conjoint violent du domicile avant même la décision de justice au fond. C’est un progrès considérable. Si je suis élu, je m’attacherai à garantir une application effective de l’ensemble de ces mesures et à mettre en place un programme de traitement des comportements violents, qui sont hélas généralement la conséquence de mauvais traitements reçus pendant l’enfance. ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 GERARD SCHIVARDI En renforçant les moyens des services publics qui sont asphyxiés par l’application du Pacte de stabilité. DOMINIQUE VOYNET Ma première mesure sera de faire voter par le Parlement une Loi Cadre contre les Violences faites aux Femmes, je m’y emploierai d’ailleurs même si je ne suis pas élue. Mais je ferai aussi voter le budget nécessaire à la formation des professionnels ainsi que la construction de structures adaptées. REPONSE GLOBALE DE JOSE BOVE Nous reconnaissons que les violences des hommes faites aux femmes sont un problème de société, celle-ci doit en assumer le coût social. C’est pourquoi une loi cadre contre toutes les formes de violences faites aux femmes, incluant le sexisme et la marchandisation du corps des femmes, élaborée par des associations du mouvement féministe, contenant des mesures de prévention et des sanctions sera adoptée. SANS REPONSE Philippe de Villiers n’a pas répondu au questionnaire. Arlette Laguiller n’a pas répondu aux questions sur les violences faites aux femmes. FAUT-IL UNE LOI-CADRE VIOLENCES FAITES AUX FEMMES CONTRE LES ? Reproduction d’un article d’Anne Chemin paru dans le Monde le 27 mars 2007 SUZY ROJTMAN, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes "Un texte législatif peut aider à changer les mentalités". S'il faut une loi-cadre contre les violences faites aux femmes, c'est parce qu'elles subissent des violences spécifiques. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, près de 50 000 femmes sont violées tous les ans et 10 % des femmes en couple subissent ou ont subi des violences conjugales. Pour lutter contre ces violences, le Collectif national pour les droits des femmes, qui est à l'origine de la manifestation de samedi à Paris, a rédigé une proposition de loi-cadre qui s'inspire de la "loi de protection intégrale contre la violence de genre" adoptée en 2004 par le gouvernement socialiste de Zapatero. A l'heure actuelle, il n'existe que des mesures répressives, certes indispensables pour marquer l'interdit, mais nettement insuffisantes en matière d'efficacité à long terme. Il s'attache donc à la prévention, à la sensibilisation et à la solidarité avec les femmes victimes. Il évoque ainsi le développement des structures d'accueil et d'hébergement, des mesures contre les publicités sexistes et des plans de sensibilisation aux inégalités hommesfemmes dans l'éducation nationale. Il prévoit aussi la création de tribunaux de la violence à l'encontre des femmes, combinant des compétences pénales et civiles. Avec une loi aussi large, nous voulons essayer de changer de culture. Un texte législatif ne peut évidemment pas contrebalancer à lui seul des inégalités et des discriminations ancrées dans nos sociétés depuis des siècles mais il peut aider à changer les mentalités, sensibiliser les jeunes générations au respect mutuel et à ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41 Lettre d’information d’ECVF N° 10 – Avril 2007 la dignité de l'autre et lancer un débat public. VALERIE PECRESSE, porte-parole de l'UMP "Toutes les victimes de violences, et pas seulement les femmes, doivent être protégées par la loi." Je suis opposée à une loi-cadre, même si je sais qu'en France, la loi du plus fort joue encore en faveur des hommes, notamment dans les couples, où les femmes sont trop souvent victimes de la violence des hommes. Sur ce terrain, nous n'avons pas encore fait tout le chemin, y compris le chemin législatif. C'est pour cette raison que je me suis battue, à l'Assemblée nationale, contre les mariages forcés et pour l'éloignement des conjoints violents du domicile conjugal. Mais je suis réticente à l'idée d'une loi-cadre car notre objectif doit être de lutter contre toutes les violences, et non pas seulement contre celles qui visent les femmes. Certes, elles sont plus souvent victimes que les hommes mais je crois qu'il y a, en France, beaucoup de personnes vulnérables qui subissent elles aussi des violences. En matière de prostitution, par exemple, il n'y a pas que des femmes, mais aussi de jeunes hommes, parfois mineurs, qui ont, eux aussi, besoin de la protection de la loi. En matière de violences conjugales, il y a, même s'ils sont minoritaires, des hommes victimes. En matière de harcèlement, il ne faut pas oublier les personnes âgées, qui sont parfois - c'est le cas dans ma circonscription - terrorisées par des groupes de dealers qui les empêchent de sortir dans la cage d'escalier. Ces prostitués mineurs, ces hommes victimes de la violence au sein du couple, ces personnes âgées, il ne faut pas les oublier. Je suis républicaine et je ne veux avoir une vision ni manichéenne ni communautariste de la réalité : toutes les victimes de violences, et pas seulement les femmes, doivent être protégées par la loi. N’oubliez pas de ré/adhérer à ECVF ! BULLETIN D’ADHESION J’adhère / je réadhère à l’association Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes – ECVF Nom, prénom :…………………………………………………………………………………………………………………………… Mandat électif et parti politique : ……………………………………………………………………………………………. Adresse :…………………………………………………………………………………………………………………………………… Tél/fax : ..………………………………………………………………………………………………………………………………….. Courriel : …………………………………………………………………………………………………………………………………… Montant de l’adhésion pur l’année 2007 : Elu/e non indemnisé/e : 15 € Elu/e indemnisé/e : 30 € Bienfaitrice/bienfaiteur : 50 € et plus Je signe l’Appel des Concerné/es ! Coupon à renvoyer avec le règlement à : ECVF - 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris ECVF - Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes 89, rue de l’Ourcq 75019 Paris [email protected] - http://ecvf.ouvaton.org Tel : 01 77 10 30 41