Bactériocines des bactéries lactiques
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Bactériocines des bactéries lactiques
Université d’ORAN Faculté des Sciences Département de Biotechnologie Thèse de MAGISTER en Biotechnologie Option : Ecosystèmes microbiens complexes Présentée par Zahia BENMOUNA Intitulée Bactériocines des bactéries lactiques : étude biochimique et génétique. Devant le Jury : Président : Examinateurs : Rapporteur : Pr. H. ZADI- KARAM Pr. N-E. KARAM Dr. S. ROUDJ Dr. Z. BOUCHERIT Dr. F. DALACHE Soutenue le : Université d’Oran Université d’Oran Université d’Oran Université de Tlemcen Université de Mostaganem / / 2012 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier sincèrement, en premier lieu le Professeur Zadi-Karam Halima et le Professeur Karam Nour-Eddine de m’avoir accueillie dans leur laboratoire, pour leur gentillesse, leur professionnalisme et de m’avoir donnée l’opportunité de réaliser mon mémoire de Magister dans les conditions les plus favorables. Toute ma gratitude va à Madame Dalache Fatiha, ma directrice de mémoire pour les qualités d’un encadrant perfectionniste dans son travail. Aussi, je la remercie pour sa rigueur, pour son enthousiasme, pour sa patience, pour sa présence. Oui, c’est votre présence qui m’a donné le courage, et les solutions pour tous les problèmes scientifiques, grâce à vous madame, j’ai appris beaucoup de choses. Je ne vous remercierai jamais assez de m’avoir soutenue quand ça n’allait pas si bien, de m’avoir poussée pour que je donne le meilleur de moi même. C’est un immense plaisir d’avoir travaillé avec vous. Un Merci spécial s’adresse au Professeur Karam Nour-Eddine, pour son aide considérable et ses conseils précieux, pour être toujours présent pour répondre à mes besoins durant la réalisation de ce mémoire. Je le remercie aussi pour l’honneur immense qu’il me fait en examinant mon travail, ces remarques seront pertinentes au cours de la soutenance. Je tiens à remercier encore une fois Professeur Zadi-Karam Halima d’être toujours prête à répondre à mes questions, pour vos précieux conseils, Pour votre disponibilité, pour votre rigueur scientifique, et de l’honneur que vous me faite en présidant le jury de soutenance. Puisse l’expression de ma profonde gratitude atteindre, Madame Boucherit Zahia pour l’e grand honneur qu’elle me fait en acceptant de juger mon modeste travail. Je remercie particulièrement Madame Roudj Salima, pour ses précieux conseils, sa rigueur scientifique et d’avoir accepté d’examiner ce travail. Je remercie également les enseignants et les enseignantes, qui appartiennent au Laboratoire de Biologie des Microorganismes et Biotechnologie. Un merci chaleureux s’adresse à Amina et Ilhem d’avoir été des amies proches et d’être toujours là pour moi. Aussi à mes camarades de Magister. En fin, un Merci spécial s’adresse aux techniciennes du Laboratoire de Biologie des Microorganismes et Biotechnologie, à Ilhem, Khalida, Khadidja et Atika, sans oublier Djoher, de leur aide et soutien moral. i DEDICACE C’est grâce à Dieu « » هللا, le tout puissant qui m’a donné le courage et la volonté pour achever ce modeste travail que je dédie : A mon très cher Papa et ma très chère Maman, pour leurs sacrifices, leur soutien moral, de leur tendresse, de leurs encouragements tout au long de mes études et durant ce mémoire, ils m’ont offert tout pour que je réussisse, je ne les remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils m’ont fait, j’espère qu’ils sont fiers de moi. A mes très Chères sœurs Dalel , Wassila, et surtout Amel, et à mon cher Frère Hamouda, qui m’ont donné l’aide, l’amour et le courage de surmonter toutes les épreuves. A mes deux beaux frères : Bachir et Belkheir. A mon très cher oncle et sa femme, qui constituent pour moi un modèle de réussite. Je dédie aussi ce mémoire à ma très chère tante TATA Salima et son mari Hbibi, pour leurs encouragements si tendres. ii SOMMAIRE ABREVIATIONS LISTE DES FIGURES LISTE DES TABLEAUX i ii iii Introduction Générale 1 1. Etude bibliographique 4 1.1. Les bactéries lactiques 1.2. Propriétés technologiques des bactéries lactiques 1.3. Les agents inhibiteurs produits par des bactéries lactiques 1.3.1 Les acides organiques 1.3.2 Le peroxyde d’hydrogène 1.3.3 La reutérine 1.3.4 La production de bactériocine 1.4. Les bactériocines 1.4.1 Définition des bactériocines 1.4.2 Classification des bactériocines 1.4.3 Biosynthèse et régulation de la production des bactériocines 1.4.4 Le mécanisme d’action des bactériocines 1.5. Caractéristiques et applications industriels des bactériocines 1.6 Optimisation de production de bactériocine 5 8 10 10 10 10 11 11 11 12 14 18 20 27 2. Matériel et méthodes 31 2.1 Matériel 2.1. 1 Souches bactériennes 2.1. 2 Milieux de culture 2. 2 Méthodes 2.2. 1 Vérification de la pureté des souches et leur appartenance au groupe lactique 2.2. 2 Conservation des souches 2.2. 3 Mise en évidence des interactions négatives Méthode directe : Fleming et al. (1975) Méthode indirecte : Schillinger et Lücke (1989) 2.2.4 Production d’agents inhibiteurs dans différents milieux 2.2.5 Caractérisation des agents inhibiteurs 2.2.5.1 Inhibition par production des acides organiques 2.2.5.2 Détermination des inhibitions dues à la production du peroxyde d’hydrogène ou des bactériocines 2.2.6 Optimisation de la production et/ou l’activité d’une bactériocine 2.2.6.1 Effet de la composition du milieu sur la production de bactériocine Effet de la source d’azote Effet de la source de carbone Effet de la source de potassium 2.2.6.2 Effet de la température d’incubation 2.2.6.3 Effet du pH sur la diffusion de la bactériocine 2.2.7 Production de bactériocine en présence de lait 31 31 31 32 32 32 33 33 33 34 34 34 35 35 36 36 37 37 37 38 38 iii 2.2.8 Caractérisation physico-chimique de la bactériocine Effet du pH Effet de la température 2.2.9 Estimation de la quantité de bactériocine produite 2.2.10 Cinétique de croissance et de production de bactériocine 2.2.11 Effet de différents détergents sur l’activité de la bactériocine 2.2.12 Purification partielle de la bactériocine 2.2.12.1 Précipitation au sulfate d’ammonium 2.2.12.2 Dessalement 2.2.12.3 Estimation du Poids Moléculaire par tricine SDS PAGE 39 39 39 40 40 41 41 41 42 43 3. Résultats et Discussion 46 3.1. Confirmation de la pureté et l’appartenance des souches aux groupes lactiques 3.2 Mise en évidence des bactéries inhibitrices 3.2.1 La méthode de Fleming et al 1975 3.2.2 Mise en évidence des inhibitions par la méthode de Schillinger et Lücke (1989) 3.3 Production et stabilité des agents inhibiteurs dans différents milieux 3.4 Caractérisation des agents inhibiteurs 3.4.1 Inhibitions dues à la production d’acide organique 3.4.2 Inhibitions dues à la production de peroxyde d’hydrogène et de bactériocine 3.5 Optimisation de la production et/ou l’activité de la bactériocine par CHM9 3.5.1 L’effet de la composition du MRS sur la croissance bactérienne et la production de bactériocine Effet de la source d’azote Effet de la source de carbone Effet de la source de potassium 3.5.2 L’effet de la température d’incubation 3.5.3 L’effet du pH sur la diffusion de la bactériocine CHM9 3.6 Production de la bactériocine CHM9 en présence de lait 3.7 Propriétés physico-chimiques de la bactériocine L’effet du pH L’effet de la température 3.8 Estimation de la quantité de bactériocine 3.9 Cinétique de croissance et de production de bactériocine 3.10 Effet de quelques détergents sur l’activité de la bactériocine 3.11 Purification partielle de la bactériocine 3.11.1 Concentration de la bactériocine par le sulfate d’ammonium 3.11.2 Dessalement 3.11.3 Estimation du poids moléculaire de la bactériocine par électrophorèse tricine SDS-PAGE 46 47 47 50 53 55 56 59 61 4. Conclusion et Perspectives 98 61 61 64 67 69 71 75 77 77 79 80 81 86 88 88 91 94 5. Annexe 1 102 6. Annexe 2 105 7. Références bibliographiques 107 iv ABREVIATIONS ABC : ATP binding Cassette ADN : Acide Désoxyribonucléique ARNr : Acide Ribonucléique ribosomique. ATB : Antibiotique AU/ml : Unité arbitraire / millilitre. CAT : Catalase DO : Densité optique EV : Extrait de viande EY : Extrait de levure G+C : Guanine+Cytosine. GSP : Generally Section Pathway h : Heure H2O2 : Peroxyde d’hydrogène K2HPO4 : Hydrogénophosphate dipotassique KDa : Kilo Dalton KH2PO4 : Dihydrogenophosphate potassique M : Mole / litre Mb : Méga base min : Minute Na2HPO4 : Hydrogénophosphate disodique NaCl : Chlorure de sodium NaH2PO4 : Dihydrogénophosphate monosodique nm : Nanomètre nTp : Non tamponné PAGE : Poly Acrylamide Gel Electrophoresis PEP : Pepsine pH : Potentiel d’hydrogène PRO : Pronase E rpm: tours par minute SDS : Sodium Dodécyl Sulfate Tp : Tamponné Tris : Triaminoméhane. TRY : Trypsine Try : Tryptone v LISTE DES FIGURES Figure 1: L’arbre phylogénétique des bactéries lactiques. 6 Figure 2 : Régulation de la production, modifications posttraductionnelles et auto-immunité de la nisine. 16 Figure 3 : ABC-transporteur avec le domaine protéasique. 16 Figure 4: Schéma de la biosynthèse de la production des bactériocines de la sous classe IIa, montrant: la régulation, la synthèse, le transport et l’immunité. 18 Figure 5 : Mécanisme d’action par la formation de pores des lantibiotiques. 19 Figure 6 : Schéma du mode d’action des bactériocines de la classe IIa. 20 Figure 7 : Les facteurs influençant la production et l’activité de la bactériocine. 24 Figures 8 : Différents domaines des applications des bactériocines des bactéries lactiques. 26 Figure 9 : Les interactions inhibitrices inter-bactériennes. 47 Figure 10 : L’effet inhibiteur des surnageants de culture des Leuconostocs contre CHM19. 50 Figure 11 : L’effet de l’addition du lait dans le MRSY sur la production de l’agent inhibiteur contre H2.3. 54 Figure 12 : L’effet du milieu non tamponné et tamponné sur l’effet inhibiteur des leuconostocs et des lactobacilles. 57 Figure 13 : L’effet des enzymes protéolytiques et de la catalase sur l’activité des agents inhibiteurs. 59 Figure 14 : L’effet de différentes sources d’azote sur la production de la bactériocine par CHM9 testée contre H2.3. 62 Figure 15 : L’effet de différentes sources de carbone sur la production de la bactériocine par CHM9. 65 Figure 16 : L’effet de différentes sources de carbone sur la croissance bactérienne et la production de bactériocine par CHM9. 65 Figure 17 : L’effet de différentes sources de potassium sur la production de bactériocine par CHM9 contre H2.3. 68 Figure 18 : L’effet de la source de potassium sur la croissance bactérienne et la production de bactériocine de la CHM9. 68 Figure 19 : L’effet de la température d’incubation sur la production de la bactériocine CHM9. 70 vi Figure 20 : Effet de la température d’incubation sur la croissance bactérienne et la production de bactériocine par CHM9. 70 Figure 21 : L’effet du pH du milieu sur la diffusion de la bactériocine. 72 Figure 22 : L’effet du pH de la gélose sur la diffusion de la bactériocine produite par CHM9. 74 Figure 23 : L’effet de la présence du lait dans trois milieux différents (MRS, MRSY et MRSm) sur la production de la bactériocine CHM9. 76 Figure 24 : L’effet des pH acides ou basiques sur l’activité de la bactériocine CHM9 contre H2.3. 77 Figure 25 : L’effet de différentes températures sur l’activité de la bactériocine CHM9 contre H2.3. 79 Figure 26 : Les cinétiques de production de la bactériocine dans quatre milieux différents. 82 Figure 27 : Cinétiques de croissance bactérienne et de production de la bactériocine par CHM9 dans quatre milieux différents. 82 Figure 28 : Concentration des surnageants de culture par le sulfate d’ammonium. 89 Figure 29 : Chromatogramme représentant la DO à 280nm des fractions obtenues par la chromatographie et graphe de l’effet inhibiteur des fractions. 92 Figure 30 : L’effet inhibiteur des fractions obtenues par la chromatographie. 92 Figure 31: Tricine SDS PAGE de différents échantillons. 95 vii LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Quelques applications des bactéries lactiques. 9 Tableau 2 : La classification de quelques bactériocines des bactéries lactiques. 14 Tableau 3 : Facteurs influençant l’activité de la bactériocine dans l’aliment. 22 Tableau 4 : Les bactéries lactiques productrices de bactériocines et les aliments fermentés associés. 25 Tableau 5 : l’utilisation probiotique des bactériocines des classe I et II. 26 Tableau 6 : Milieux de culture non conventionnels pour l’étude de la croissance et de la production de bactériocines de différentes bactéries lactiques. 29 Tableau 7 : les différentes souches utilisées, leur origine et identification. 31 Tableau 8 : Quantité de sulfate d’ammonium ajoutée pour les saturations désirées. 42 Tableau 9 : Caractérisation macroscopique et microscopique des souches. 46 Tableau 10 : Les interactions inhibitrices inter-bactériennes. 103 Tableau 11 : Inhibitions par les surnageants de culture des Leuconostocs. 51 Tableau 12 : La production de l’agent inhibiteur par les 24 souches dans différents milieux. 104 Tableau 13 : Les inhibitions dues à la production d’acides organiques. 58 Tableau 14 : Inhibitions dues au peroxyde d’hydrogène et aux bactériocines. 60 Tableau 15 : Effet des différentes sources d’azote sur la croissance bactérienne et la production de la bactériocine par CHM9. 62 Tableau 16 : L’effet du pH de la gélose sur la diffusion de la bactériocine produite par les souches CHM9, CHM18 et CHBK310. 72 Tableau 17 : L’effet du pH du milieu sur la diffusion de la bactériocine produite par CHM9. 74 Tableau 18 : L’effet de différentes conditions sur la production de bactériocine chez CHM9. 76 Tableau 19 : L’effet du pH sur l’activité de la bactériocine CHM9. 78 Tableau 20 : L’effet des températures sur l’activité de la bactériocine CHM9. 79 Tableau 21 : L’effet de différents détergents sur l’activité de la bactériocine CHM9. 86 Tableau 22 : La concentration par le sulfate d’ammonium de surnageants de culture de la CHM9. Tableau 23 : Préparation des gels à 16, 10 et 4% d’acrylamide 107 viii Les bactéries lactiques ont été, depuis longtemps, un outil de conservation et de transformation des aliments, en dépit de l’ignorance de ces potentiels technologiques. Elles étaient présentes dans de nombreux écosystèmes microbiens, car elles ont la particularité de prédominer dans des environnements assez riches tels que le lait et ces dérivés, les végétaux et dans les cavités humaines et animales. Les aliments constituent un environnement, dans lequel plusieurs bactéries peuvent cohabiter. Certains de ces microorganismes provoquent seulement des altérations des produits alimentaires alors que d’autres, comme listeria, causent des maladies aux consommateurs. D’où l’importance de les éliminer. Les antibiotiques présentent depuis quelques décennies un excellent moyen pour faire barrage à tous ces microorganismes nocifs. Cependant, ils présentent le grand danger de l’apparition de multirésistances chez ces derniers. Plusieurs industriels ont cherché le bon moyen afin d’éradiquer les microorganismes d’altération, et cela par conservation à basse température et/ou l’addition de conservateurs chimiques. Cependant, plusieurs microorganismes peuvent plus ou moins, résister à ces conditions. De plus les conservateurs chimiques montrent de plus en plus, leur pouvoir cancérigène à fortes doses ce qui constitue un problème grave en santé publique. La présence des bactéries lactiques dans différents écosystèmes, peut assurer, d’une part, le bon déroulement des étapes de production d’un aliment fermenté, ses qualités organoleptiques, et d’autres part, sa conservation naturelle (ou bioconservation), en réduisant ou éliminant l’addition des conservateurs chimiques et en les remplaçant par d’autres qui sont naturels. La bioconservation des aliments, est due aux pouvoirs antagonistes des bactéries lactiques. En effet, elles ont la particularité de synthétiser des substances inhibitrices, principalement les acides organiques (acide lactique et acide acétique), le peroxyde d’hydrogène (H2O2) et les bactériocines. Ces dernières ont fait l’objet de nombreuses études et la nisine (E234) est l’une des rares bactériocines, qui sont utilisées en agroalimentaire, Page 2 comme bioconservateur. Ces substances sont aussi utilisées comme produits pharmaceutiques (contre certaines mammites) et parapharmaceutiques, en effet, leur champs d’utilisation s’élargit de plus en plus, chaque jour, vus leur diversité, leur caractéristiques physicochimiques et leur spectre d’action. De plus elles peuvent être synthétisées par tous les genres de bactéries lactiques. C’est dans cette optique que s’insère notre travail dont les objectifs sont les suivants : Faire un criblage des interactions inhibitrices entre les bactéries lactiques des genres Lactobacillus et Leuconostoc. Détecter la ou les bactérie(s) bactériocinogène(s). Optimiser les conditions de production de bactériocine. Caractériser physico-chimiquement la bactériocine la plus performante. Faire une purification partielle, afin de déterminer son poids moléculaire. Page 3 « Ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » Boileau LBMB Etudes Bibliographique 1. Etude bibliographique 1.1 Les bactéries lactiques Les bactéries lactiques sont, un groupe de bactéries hétérogènes, à Gram positif, non sporulantes, catalase négatives avec de rares souches possédant des activités pseudocatalasiques, aéro-tolérantes, tolérantes à l’acidité, organotrophes, d’une forme qui varie des coques aux bacilles et leur produit majeur du métabolisme est l’acide lactique, qui est produit à partir de glucose, d’où leur désignation. Leur ADN chromosomique est caractérisé par le pourcentage de G+C≤55%. La division cellulaire chez les bactéries lactiques se fait dans un seul sens, à l’exception du genre Pediococcus, dont la division se fait dans les deux sens. Elles sont très exigeantes du point de vue nutritionnel et ont besoin de facteurs de croissance tels que les vitamines. Ces microorganismes peuvent être homofermentaires, dans ce cas, ils synthétisent l’acide lactique comme produit principal de leur métabolisme (85%). Les bactéries hétérofermetaires, produisent en plus de l’acide lactique, de l’acide acétique, de l’éthanol et du CO2. Ecologie des bactéries lactiques En général, les bactéries lactiques cohabitent dans des environnements riches en nutriments. Comme les végétaux décomposés, les fruits, les produits laitiers, les poissons et les viandes fermentés, les betteraves, les pommes de terre, et les cavités humaines et animales (la bouche, les organes génitaux, les voies intestinales et respiratoires) Dellaglio et al. (1994). Certaines espèces sont utilisées comme ferments, de plus leur pouvoir acidifiant prévient la contamination des aliments par les microorganismes pathogènes ou d’altération, (Hammes et al., 1991). D’autres espèces sont utilisées comme probiotiques, conférant un potentiel bénéfique à l’écosystème intestinal humain et animal (Tannock, 2005). Classification des bactéries lactiques La classification des bactéries lactiques repose principalement sur leur morphologie (bacilles ou coques), mais aussi sur les critères phénotypiques suivants (Axelsson, 2004) : Page 5 LBMB Etudes Bibliographique Le mode de fermentation du glucose. La croissance à différentes température (de 15 à 45°C). La nature de l’acide lactique (D, L ou DL). La tolérance ou l’intolérance aux fortes concentrations en sel (6,5%, 18%NaCl). La tolérance à l’acidité (des pH relativement bas), au milieu alcalin ou à l’éthanol. La tolérance aux sels biliaires. L’hydrolyse de l’arginine, la formation de l’acétoïne. La production des polysaccharides extracellulaires,…etc. Orla-Jengen (1919), est le premier, qui a proposé une classification des bactéries lactiques. Une autre classification a été donnée par Kandler et Weiss, (1986), en divisant les bactéries lactiques en trois groupes distincts : homofermentaires strictes, hétérofermetaires facultatives et hétérofermentaires strictes. A partir de 1990, une classification qui se base sur le séquençage de l’ARNr 16S a été proposée, ce dernier a permis d’organiser les genres des bactéries lactiques dans un arbre phylogénétique (Figure 1). Figure 1: L’arbre phylogénétique des bactéries lactiques (Axelsson, 2004) Les bactéries lactiques peuvent se diviser en deux groupes, selon le pourcentage G+C% dans leur génome : Page 6 LBMB Etudes Bibliographique Les actinomycetes dont le G+C>50%, ce groupe renferme les genres : Atopobium, Bifidobacterium, Corynebacterium, et Propionibacterium. La branche des clostridiums, qui regroupe les bactéries dont le G+C< 50%, ce groupe rassemble les principaux genres des bactéries lactiques : Carnobacterium, Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc, Pediococcus et Streptococcus. Les bactéries lactiques constituent les genres : Lactobacillus, Lactococcus, Carnobacterium, Enterococcus, Lactosphaera, Leuconostoc, Melissococcus, Oenococcus, Pediococcus, Streptococcus, Tetragenococcus, Vagococcus et Weissella. D’autres genres ont récemment, été inclus dans le groupe des bactéries lactiques, il s’agit de : Aerococcus, Microbacterium, Propionibacterium et Bifidobacterium (Carr et al., 2002). Caractéristiques des principaux genres : Les bactéries lactiques sont un groupe hétérogène, chaque genre possède ses propres caractéristiques, qui le différencient des autres, phénotypiquement et génotypiquement. Nous présentons ci-dessous les caractéristiques des principaux genres lactiques: Lactobacillus, Leuconostoc. Genre Lactobacillus : parmi les genres les plus utilisés en agroalimentaire et la nutrition humaine, selon la collection Deutsche Sammlung Von Mikroorganismen and Zellkulturen (DSMZ, 2008), ce genre renferme 174 espèces (les sous-espèces sont incluses). Il contribue aux flaveurs des produits fermentés par la production de diacetyle principalement (Kandler et Weiss, 1986). Ces bactéries sont de forme bacillaire ou cocobacillaire et ont tendance à former des chaînettes. Elles sont des acidophiles, leur pH maximum de croissance est de 7,2. Certaines espèces sont mésophiles, mais d’autres sont thermophiles comme l’espèce Lactobacillus jensenii (Hammes et Vogel, 1995). Genre Leuconostoc : sont hétérofermentaires stricts, ils produisent la forme D lactate à partir de glucose et dégradent l’arginine. La forme des cellules varie de sphérique à lenticulaire et sont associées en paires ou en chaînettes. Ils sont non protéolytiques et certaines espèces possèdent l’activité caséinolytique. Les leuconostocs jouent un rôle important, dans la qualité organoleptique et la texture des aliments. ils ont la particularité de résister aux antibiotiques (30µg/ml de vancomycine), par conséquent ils peuvent prédominer dans un environnement en présence de cet antibiotique (Mathot et al., 1994). Selon la collection DSMZ (2008), ce genre renferme 24 espèces. Page 7 LBMB Etudes Bibliographique Génétique des bactéries lactiques Le génome des bactéries lactiques varie d’une espèce à une autre, (Morelli et al., 2004). Makarova et al. (2006) ont décrit le génome de 20 souches lactiques. Le poids moléculaire moyen des bactéries lactiques varie de 0,04 Mb (Lactobacillus rhamnosus HN001) à 3,34 Mb (Lactobacillus plantarum WCFS1) Azcarate-Peril et Klaenhammer (2010). Le faible poids moléculaire des bactéries lactiques explique toutes les exigences de ces bactéries. Les plasmides des bactéries lactiques expriment différentes fonctions, telles que la fermentation des sources de carbones, les activités protéinases, la production de bactériocine, les mécanismes de résistances aux antibiotiques et les mécanismes de défense contre les phages (Morelli et al., 2004). 1.2 Propriétés technologiques des bactéries lactiques Les bactéries lactiques sont productrices de substances organiques. Grâce à leur métabolisme, elles contribuent à l’arôme et confèrent des qualités organoleptiques (flaveur et texture) spécifiques aux aliments (Caplice et Fitzgerald, 1999), tout en assurant la sécurité alimentaire et en augmentant la durée de vie des aliments. Elles contribuent à la fermentation des aliments par production d’acide lactique à partir d’une source de carbone (glucose). Elles ont la propriété de dominer des environnements riches, et maîtrisent le développement d’autres microorganismes. De plus, elles ont été reconnues comme GRAS (Generally Recognized as Safe). En effet, des études ont démontré le bienfait des bactéries lactiques sur la santé humaine et animale, en tant que probiotiques (Food Agriculture Organization, 2006). D’autres travaux ont démontré, que certaines bactéries lactiques sont capables de produire des vitamines du groupe B : comme la biosynthèse, de l’acide folique par les ferments de yaourt, de la vitamine B2 (riboflavine) par certaines bactéries lactiques, et la cobalamine (B12) qui est produite par la souche de Lactobacillus reuteri CRL1098. Ainsi, les bactéries lactiques sont les meilleures candidates pour enrichir les aliments en vitamines (Leblanc et al., 2010). Le pouvoir antimicrobien de ces microorganismes, est l’une des propriétés technologiques les plus recherchées en industrie alimentaire. Ces activités antimicrobiennes sont essentielles à l’innocuité et à la conservation des aliments fermentés, (Klaenhammer et Page 8 LBMB Etudes Bibliographique al., 1994). L’acide lactique et les bactériocines sont les produits antimicrobiens les plus utilisés, en industrie agroalimentaire pour la conservation des aliments. En effet, certains industriels, ajoutent une source de carbone (le glucose) durant la fermentation, aux ferments lactiques pour stimuler la production de l’acide lactique, qui provoque une diminution du pH de l’environnement et inhibe la prolifération des microorganismes d’altération dans les saucisses fermentés (Bover-Cid et al., 2001). La nisine est la bactériocine la mieux caractérisée et la plus utilisée comme bioconservateur (Galvez et al., 2007). Les bactériocines permettent d’éviter l’ajout de certains composés chimiques pour la conservation des aliments. Pour tous ces avantages, la plupart des bactéries lactiques ont fait l’objet de plusieurs applications, le tableau 1 récapitule quelques applications des bactéries lactiques. Tableau 1 : Quelques applications des bactéries lactiques. (Zhu et al., 2009) Souches lactiques applications Références Lactobacillus acidophilus NCFM Probiotique Altermann et al. (2005) Lactobacillus brevis ATCC 367 Ferment des ensilages, levain, fermentation de la bière Probiotique, fermentation du lait, la flaveur des fromages Probiotique, fermentation du lait, flaveur du fromage Dubchak et al. (2006a) Lactobacillus casei ATCC 334 Lactobacillus casei BL23 Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus ATCC BAA-365 Lactobacillus helveticus DPC 4571 Lactobacillus reuteri F275 Lactobacillus sakei subsp. sakei 23 K Lactococcus lactis subsp. cremoris MG1363 Leuconostoc citreum KM20 Leuconostoc mesenteroïdes subsp. mesenteroïdes ATCC 8293 Streptococcus thermophilus LMG 18311 Kandler and Weiss (1986) fermentation du yaourt Tamime and Robinson (1999) Industrie fromagère Callanan et al. (2008) Probiotique Pridmore et al. (2004) Conservation des aliments, tels que le lait, la viande et les végétaux, probiotique Probiotique Kleerebezem et al. (2003) Lactobacillus johnsonii NCC 533 Lactobacillus plantarum WCFS1 Dubchak et al. (2006b) Conservation des aliments, fermentation de la viande La fermentation des aliments laitiers, une souche modèle fermentation du Kimchi Fermentation d’aliments : choucroute, des légumes, production de dextrane Fermentation du fromage et du yaourt Morita et al. (2008) Chaillou et al. (2005) Wegmann et al. (2007) Kim et al. (2008) Dubchak et al. (2006c) Bolotin et al. (2004) Les bactéries lactiques sont capables de synthétiser une grande variété d’agents inhibiteurs dont les cibles peuvent être différentes. Cependant, l’acide lactique et les bactériocines restent les principaux. Page 9 LBMB Etudes Bibliographique 1.3 Les agents inhibiteurs produits par les bactéries lactiques La production des antimicrobiens par les bactéries lactiques, est connue depuis longtemps. Les acides organiques, le peroxyde d’hydrogène et d’autres molécules antimicrobiennes sont les principaux agents inhibiteurs produits par ces microorganismes. Ces agents inhibiteurs diffèrent par leur cible mais aussi par leur nature et leur structure. 1.3.1 Les acides organiques Ils sont produits par catabolisme des sources de carbone. L’acide lactique est le seul acide issu de la glycolyse par la voie homofermentaire, alors que la voie hétérofermentaire génère en plus de l’acide lactique, de l’acide acétique. Ces acides traversent la membrane cytoplasmique et diminue le pH du milieu intracellulaire, ce qui provoque l’inhibition des fonctions cellulaires (Kashet, 1987). Plusieurs microorganismes d’altération des aliments sont connus pour leur sensibilité aux changements de pH intracellulaire. De plus, les bactéries lactiques semblent être compétitives en conditions acides, causant l’inhibition d’autres bactéries (Klaenhammer et al., 1994). Cependant si l’acidité du milieu dépasse les seuils acceptés par la souche, des cas d’auto-inhibitions peuvent être observées, en effet au cours de la fermentation d’une bactérie lactique, l’administration en continue de glucose, provoque la production en continue des acides organiques, par conséquent, une diminution progressive du pH du milieu et si celui-ci n’est pas contrôlé, la bactérie peut s’auto-inhiber (Grattepanche, 2005). 1.3.2 Le peroxyde d’hydrogène Les bactéries lactiques ne possèdent pas généralement de catalase. L’accumulation de peroxyde d’hydrogène par l’action des oxydases (Daeschel, 1989), est une cause de l’activité antimicrobienne, en particulier des lactobacilles. Le H2O2 peut être auto-inhibiteur dans le cas, ou l’activité peroxydasique n’est pas importante (Price et Lee, 1970). 1.3.3 La production d’antibiotique La reutérine est parmi les ATB des bactéries lactiques, la plus caractérisée et purifiée, produit par certaines souche de Lactobacillus reuteri, lorsque le glycerol est utilisé comme source de carbone (Stackengrand et Tenber, (1988); Talarico et al., 1990). Cet ATB bloque la synthèse de l’ADN (Talarico et Dobrogosz, 1989), ce qui explique son large spectre d’action. Page 10 LBMB Etudes Bibliographique 1.3.4 La production de bactériocine Klaenhammer (1988), suggère que 99% des bactéries peuvent produire au moins une bactériocine. Pour des raisons de sécurité alimentaire, plusieurs bactéries n’ont pas fait l’objet d’études, pour la production de bactériocines. Les bactériocines des bactéries lactiques sont les plus abordées dans la recherche. Ces substances protéiques, sont des toxines à spectre d’action plus ou moins large (Riley et Wertz, 2002). Ces molécules constituent la deuxième cause de l’effet inhibiteur des bactéries lactiques, après celle causée par les acides organiques. Le chapitre suivant est consacrée aux bactériocines des bactéries lactiques, à leur classification, leur biosynthèse et sa régulation, l’immunité des bactéries productrices, leur mode d’action, d’une part. Et d’autre part, il fera l’objet de l’optimisation de leur production et leur application dans différents domaines. 1.4 Les bactériocines Le terme «bactériocine» est employé pour la première fois par Jacob et al, (1953) pour les peptides à spécificité importante, produits par certaines souches et actifs contre les souches de la même espèce. La première bactériocine, nommé la colicine était produite par Escherichia coli S (Gratia, 1925). Depuis, l’étude des bactériocines s’est élargie. Rogers et Whitter (1928), furent les premiers à étudier les inhibiteurs des bactéries lactiques, et plus spécialement des lactocoques. 1.4.1 Définition des bactériocines D’après Klaenhammer (1988), les bactériocines sont des substances de nature totalement ou partiellement protéique, à activité bactéricide envers les espèces proches de la souche productrice. Elles sont synthétisées par voie ribosomale, sous forme de peptides inactifs, et deviennent actives en milieu extracellulaire ; dans la plupart des cas, elles sont codées par des gènes plasmidiques. Ces substances antagonistes se différencient entre elles par : leurs poids moléculaires, leurs propriétés biochimiques, leur spectre et leur mode d’action (Klaenhammer, 1988). Elles sont actives contre les bactéries à Gram positif, néanmoins, certains auteurs ont observé que certaines bactériocines exercent aussi un effet inhibiteur contre les bactéries Gram négatives (Todorov et al., 2005). Les bactériocines produites par les bactéries lactiques sont généralement cationiques, hydrophobiques ou amphiphiliques, composées de 20 à 60 acides aminés (Nes et Holo, 2000). Page 11 LBMB Etudes Bibliographique 1.4.2 Classification des bactériocines La classification des bactériocines repose sur les critères qui les différencient. Klaenhammer (1993), propose une classification des bactériocines en 4 classes distinctes : Classe I : appelée aussi «classe des lantibiotiques», elle renferme les bactériocines post-traductionellement modifiées, caractérisées par une taille moléculaire < à 5 KDa, stables à la chaleur, elles contiennent des acides aminés inhabituels tels que la lanthionine. Cette classe est subdivisée en deux types, selon leur structure et leur mode d’action : Le type A, regroupe les lantibiotiques linéaires, avec une charge nettement positive, leur mode d’action se manifeste par la formation de pores sur la membrane de l’hôte. Le type B, constitue les lantibiotiques globulaires, possédant une charge négative, ou ne contenant pas de charge, elles attaquent des enzymes spécifiques et les inhibent (Mc Auliffe et al., 2001). La nisine, est une bactériocine du type A des lantibiotiques, un peptide de 34 acides aminés, de poids moléculaire de 3,5 KDa et thermorésistante. Découverte par hasard en 1928, elle a été appelée «une substance inhibitrice du Groupe N (streptococci) » en 1947. Sa structure a été élucidée en 1971. Elle est active à des pH bas (Luc et Hansen, 1990). En 1983, la nisine est ajoutée dans la liste des additifs alimentaires (E234), elle est reconnue comme GRAS par FDA (Food and Drug Administration). Elle est produite par des souches de Lactococcus lactis subsp lactis. Depuis, d’autres variantes (A, Z, Q, U et U2) ont été isolées (Lubelski et al., 2008 ; de Aruaz et al., 2009). Classe II : renferme les bactériocines, dont le poids moléculaire n’excède pas les 10 KDa, thermorésistantes, et qui ne possèdent pas des acides amines inhabituels, elles ne subissent pas de modifications post-traductionnelles. Cette classe est subdivisée en 3 sous classes : Sous classe IIa : ces bactériocines font partie de la famille des pédiocines, qui présentent une partie N terminale conservée, à activité anti-Listeria. Grâce à cette qualité, plusieurs chercheurs se sont intéressés à l’isolement des bactériocines qui appartiennent à cette sous classe. La mésentéricine Y105 est une bactériocine de la classe IIa et elle contient 37 acides aminés (Hechard et al, 1992). Page 12 LBMB Etudes Bibliographique Sous classe IIb : regroupe les bactériocines contenant deux peptides, l’activité de ces peptides permet de distinguer deux types : le type E (Enhancing), ou un des deux peptides sert à stimuler l’activité de l’autre peptide et le type S (Synergy) ou les activités des deux peptides sont complémentaires. La lactacine F produite par Lactobacillus johnsonii est une bactériocine de la sous classe IIb (Allison et al, 1994). Sous classe IIc : elle contient d’autres bactériocines qui ne peuvent pas être classées dans les sous classes IIa et IIb. L’acidocine B est une bactériocine de cette sous classe, produite par Lactobacillus acidophilus (Leer et al, 1995). Classe III : cette classe rassemble les bactériocines de poids moléculaire supérieur à 30 KDa, sensibles à la chaleur, ce qui limite leur utilisation possible dans l’industrie agroalimentaire. La helveticine J, une bactériocine de cette classe, est produite par Lactobacillus helveticus A (Joerger et Klaenhammer, 1990). Classe IV : Klaenhammer (1993), a regroupé dans cette classe les bactériocines qui possèdent une ou plusieurs molécules de nature non protéique, mais lipidiques et/ou glucidiques, ces dernières sont nécessaires à leur activité. L’activité de la plantaricine S est affectée par les enzymes lipolytiques et glycolytiques (Jimenez-Diaz et al., 1993). Plusieurs classifications ont été proposées par d’autres chercheurs. Après celle proposée par Klaenhammer (1993), la classification de Nes et al. (1996) qui a éliminé la classe IV, car aucune bactériocine de ce type n’a été purifiée, ni chimiquement caractérisée. La classification la plus récente, est proposée par Heng et Tagg, (2006), elle regroupe quatre classes : classe I pour les lantibiotiques, Classe II : peptides non modifiés, Classe III : protéines et la classe IV pour les peptides cycliques. La classification des bactériocines permet d’établir une relation entre la fonction et la structure de ces molécules, pour une application possible. Le mode d’action de la plupart des bactériocines se manifeste par l’adsorption à la membrane de l’hôte et la formation des pores, ce qui provoque la mort cellulaire (Bauer and Dicks, 2005; Cotter et al,. 2005; Drider et al., 2006), Le tableau suivant, cite quelques bactériocines produites par différentes souches avec leur classification basée sur celle proposée par Klaenhammer (1993). Page 13 LBMB Etudes Bibliographique Tableau 2 : La classification de quelques bactériocines des bactéries lactiques. Chen et Hoover, (2003). bactériocine Classe I- lantibiotique type A nisine lactocine S Classe I- lantibiotiques type B cinnamycine ancovenine Classe IIa pediocine PA-1/AcH lactococcine MMFII Classe IIb lactococcine G plantaricine EF Classe IIc acidocine B Classe III helveticine J helveticin V-1829 souche productrice Lactococcus lactis Lactobacillus sake Streptomyces cinnamoneus Streptomyces sp. Pediococcus acidilactici Lactococcus lactis Références Hurst, (1981) Mortvedt et al, (1991) Sahl et Bierbaum, (1998) Henderson et al. (1992); Motlagh et al. (1992) Ferchichi et al. (2001) Lactococcus lactis Lactobacillus plantarum Nissen-Meyer et al.(1992) Anderssen et al. (1998) Lactobacillus acidophilus Leer et al. (1995) Lactobacillus heleveticus Lactobacillus helveticus Joerger et Klaenhammer, (1986) Vaughan et al. (1992) Dans la partie suivante, nous allons aborder la biosynthèse et la régulation de la production des bactériocines. 1.4.3 Biosynthèse et régulation de la production des bactériocines Le mécanisme de biosynthèse des bactériocines et sa régulation fait appel à un système complexe, en effet, la biosynthèse dépend d’un ensemble de gènes de structure, qui codent pour le peptide et son transport ainsi que l’immunité de la bactérie productrice. Cet Opéron transcrit un prépeptide (non actif), qui sera actif en milieu extracellulaire ; la cellule doit s’immuniser contre sa propre bactériocine. La production des bactériocines de classe I et II est détaillée ci-dessous : Page 14 LBMB Etudes Bibliographique La biosynthèse des lantibiotiques : La nisine est le lantibiotique la plus caractérisé et étudié. Pour cela, nous allons détailler sa biosynthèse. En général, la biosynthèse de la nisine, comme celle des autres bactériocines de cette classe, se déroule en trois étapes (figure 2) : la formation des acides aminés inhabituels (les modifications post traductionnelles), l’organisation en structure cyclique de la prénisine et le clivage et le transport vers l’extérieur. Ces derniers sont assurés par le système de transport (le transporteur ABC dépendant). La nisine étant la bactériocine la plus utilisée en industrie agroalimentaire, nous avons choisi de présenter sa biosynthèse en détaille. Le gène de structure est appelé Nis, il code pour un prépeptide de 23 à 30 acides aminés, qui sera clivé à l’extérieur de la cellule. Mais avant, il subira des modifications posttraductionnelles : les serines et les thréonines seront déshydratés par une déshydratase, formant ainsi des acides aminés inhabituels (déhydroalanines et déhydrobutyrines). Ces derniers établiront une structure cyclique, par des ponts thioéther, avec les cystéines proches, à l’aide d’une cyclase codée par les gènes NisB et NisC ou le gène NisM. Le transport du prépeptide est assuré par le gène de structure, qui sera clivé par une protéase NisP ou par le domaine protéasique (figure 3) du système transporteur ABC, le NisT (Mc Auliffe et al., 2001). La régulation de la production se fait par le système « Quorum sensing » (Kleerebezem, 2004), qui possède deux composantes, une histidine kinase NisK, et un régulateur de réponse NisR. La première composante phosphoryle la deuxième, sous l’effet d’un stimulus extérieur. Le régulateur de réponse phosphorylé, stimule l’expression de l’Opéron. Le stimulus extérieur est la nisine elle-même, on parle d’une autorégulation (Kleerebezem, 2004). L’immunité de la souche productrice est assurée par quatre gènes NisI, NisF, NisE et NisG. Stein et al. (2003), ont suggéré que le NisI est une lipoprotéine, qui en interagissant avec la nisine, empêche cette dernière à former des pores, alors que le NisF, NisE et NisG (transporteur ABC) exportent les nisines, qui ne sont pas liées avec la lipoprotéine. Page 15 LBMB Etudes Bibliographique Figure 2 : Régulation de la production, modifications post-traductionnelles et auto-immunité de la nisine, (Patton et al., 2005) NisA : prépeptide NisB : déshydtratase NisC : cyclase NisT : l’ABC transporteur NisP : la protéase NisK : l’histidine kinase NisR : le régulateur de réponse NisI : la lipoprotéine d’immunité NisG, NisE et NisF : l’ABC transporteur. Figure 3 : ABC-transporteur avec le domaine protéasique, (Patton et al., 2005) ABC : cassette ATP dépendante La biosynthèse des bactériocines de classe II : Les bactériocines de cette classe, sont synthétisées sous forme d’un prépeptide, ce prépeptide ne contient pas des acides aminés inhabituels, il n’est pas biologiquement actif. Il sera transporté à l’extérieur après le clivage de son peptide leader et la formation des ponts disulfure (Ennahar et al., 2000 ; Drider et al., 2006). Les bactériocines de la sous classe IIa ont intéressé de nombreux chercheurs, du fait de leurs propriétés physico-chimiques et leur activité anti-Listeria. Pour cela, nous allons détailler la biosynthèse de la sous classe IIa. L’entérocine P produite par Enterococcus faecium P13 est une bactériocine appartenant à la classe IIa (Cintas et al., 1997). Page 16 LBMB Etudes Bibliographique Certaines bactériocines de cette sous classe sont sécrétées par une voie appelée « la voie sec-dependent » (Keyser et al., 2003). La sécrétion de la bactériocine se fait par une translocation du peptide à travers un pore formé par plusieurs protéines, le peptide leader est une séquence spécifique des protéines synthétisées par cette voie, il sera clivé lors de l’exportation à l’extérieur. Une autre voie de biosynthèse, généralement utilisée par les bactériocines de la classe IIa fait appelle au système GSP : voie générale de sécrétion (figure 4), contenant deux protéines distinctes : ABC transporteur et une protéine accessoire, La protéine accessoire est ancrée vers la membrane extérieure de la cellule, alors que le ABC transporteur est ancré dans la membrane vers l’intérieur de la cellule. La régulation de la biosynthèse des bactériocines de la classe IIa, fait appelle à un système « Quorum sensing » à 3 composantes : une protéine d’induction, une histidine kinase et un régulateur de réponse, ces protéines sont co-transcrites. La protéine d’induction est le prépeptide contenant un peptide leader de type double glycine (GG), il sera clivé lors de son transport par le système ABC, le peptide leader interagit avec l’histidine kinase et active le régulateur de réponse afin de stimuler les gènes de structure, on parle d’une auto-induction (Drider et al., 2006). L’immunité de la souche productrice de la bactériocine de classe IIa, se manifeste par une immunité dite « immunité croisée ». Elle est plus spécifique par rapport à l’immunité des souches de bactériocines de classe I. En effet, il n’existe pas de similarité entre les protéines d’immunité de la classe IIa et les bactéries productrices de ces bactériocines sont partiellement protégées contre les autres bactériocines de classe IIa. Ceci indique que les protéines d’immunité n’appartiennent pas forcément au même gène de structure (Quadri et al., 1994). Ces protéines sont composées de 88 à 114 acides aminés, et sont ancrées dans la membrane cytoplasmique. Les protéines d’immunité interagissent avec une protéine membranaire, en empêchant l’insertion de la bactériocine (indirectement), afin de former les pores. Page 17 LBMB Etudes Bibliographique Figure 4: Schéma de la biosynthèse de la production des bactériocines de la sous classe IIa, montrant: la régulation, la synthèse, le transport et l’immunité (Ennahar et al., 2000). La biosynthèse des bactériocines varie d’une classe à une autre, sa complexité dépend de la composition chimique de cette molécule. La biosynthèse des bactériocines de classe III est plus complexe, ces bactériocines ont une structure tridimensionnelle d’une protéine à poids moléculaire, qui peut atteindre les 30 KDa. La biosynthèse des bactériocines de la classe IV nécessite la liaison des composés lipidique ou des composés glucidique au prépeptide pour sa fonction biologique. Dans cette partie, nous avons vu la machinerie de biosynthèse des bactériocines les plus étudiées, qui incluent la production du prépeptide, son transport au milieu extracellulaire, son activation par clivage du peptide leader et l’immunité de la souche productrice. Nous avons choisi deux classes des bactériocines, qui ont été largement étudiées. Il s’agit de la classe I, dont la nisine fait partie et de la classe IIa, pour la propriété anti-Listeria. 1.4.4 Le mécanisme d’action des bactériocines Il varie d’une classe à une autre, en général, les bactériocines interagissent avec la membrane cytoplasmique de la cellule hôte. Le mode d’action des bactériocines, peut être bactéricide ou bactériostatique, déterminés respectivement par la mort cellulaire ou Page 18 LBMB Etudes Bibliographique l’extension de la phase logarithmique, de la cellule sensible. Nous présenterons dans ce chapitre le mécanisme d’action des bactériocines de classe I et de classe II : Les lantibiotiques : Ils interagissent soit par des interactions électrostatiques, soit par liaison au précurseur du peptidoglycane, le lipide II (un récepteur spécifique), cette liaison va permettre la formation des pores. Le maintien de ces derniers, au niveau membranaire, empêche la régénération de la paroi cellulaire (Dortu et Thonart, 2009) (figure 5). La formation des pores cause l’efflux des petits composés intracellulaires, comme les ions et les acides aminés. Cet efflux provoque le déséquilibre de la force proton motrice, de part et d’autre de la membrane, l’arrêt des fonctions cellulaire et la mort de la cellule (Patton et al., 2005). Figure 5 : Mécanisme d’action par la formation de pores des lantibiotiques. (Breukink et de Kruijff, 2006) (1) : le rapprochement du lantibiotique de la membrane plasmique de l’hôte. (2) : l’adsorption du lantibiotique au lipide II. (3) : la formation du pore. (4) : la structure complexe du pore formée par 8 molécules de nisine et 4 lipides II, générant un pore (2nm). Les bactériocines de classe II L’action des bactériocines de la classe II se fait généralement, par l’adsorption à la membrane, son insertion et la formation des pores. Page 19 LBMB Etudes Bibliographique La sous classe IIa est, largement, étudiée, pour son efficacité contre Listeria. Son action commence par des liaisons électrostatiques entre la bactériocine et la membrane. La nature cationique des bactériocines de cette sous classe et la nature hydrophile de la partie N terminale, se conjuguent avec la partie anionique (tête du phospholipide). Dans un 2ème temps, des interactions hydrophobes se produisent entre la partie amphiphile des chaines acyl lipidiques (la queue du phospholipide) et la partie C terminale de la bactériocine (hydrophobe). Il a été démontré que la formation des pores, nécessite l’intervention de plusieurs molécules de bactériocines qui s’agrègent (figure 6). Contrairement aux lantibiotiques, la perte de l’ATP n’est pas due à son efflux (la taille des pores est relativement faible), mais est due à sa consommation excessive pour régénérer la force proton motrice et/ou à l’incapacité de la cellule à produire l’ATP suite à l’efflux des phosphates. Positionnement de la bactériocine (1) Reconnaissance d’un récepteur Spécifique (La sensibilisation des cellules) Réorganisation et insertion Agrégation (2) Interaction électrostatique Non Spécifique (Des cellules susceptibles) (3) Interaction hydrophobique (4) La formation d’un pore Efflux et perte des composantes intracellulaire Augmentation de la liaison à ce site Réorganisation et insertion Figure 6 : Schéma du mode d’action des bactériocines de la classe IIa (Ennahar et al., 2000). 1.5 Caractéristiques et applications industriels des bactériocines Les bactériocines offrent de multiples avantages pour une utilisation saine, dans différents domaines. Cependant le domaine d’utilisation le plus exploité, est la bioconservation. Page 20 LBMB Etudes Bibliographique Caractéristiques des bactériocines des bactéries lactiques Grâce aux caractéristiques des bactériocines des bactéries lactiques, plusieurs avantages ont été décrits. Gàlvez et al. (2007) ont noté les propriétés suivantes, elles : Sont des substances, qui ne présentent, aucun danger. Ne sont pas toxiques pour les cellules eucaryotes. Sont inactivées par des protéases digestives, et n’influent pas significativement sur la flore intestinale. Sont tolérantes à des pH acides ou basiques et à des températures élevées. Possèdent un spectre d’action plus ou moins large, contre des bactéries pathogènes et/ou d’altérations. Montrent un mode d’action bactéricide en agissant sur la membrane cytoplasmique. Sont codées par des gènes souvent plasmidiques, permettant leurs manipulations génétiques. Applications industriels des bactériocines Les bactériocines sont utilisées comme bioconservateurs sous une forme purifiée ou partiellement purifiée. Beaucoup d’études ont montré que la bactériocine semi-purifiée est plus efficace in vitro que la bactériocine purifiée, néanmoins, les préparations partiellement purifiées peuvent contenir d’autres métabolites (acide lactique) et d’autres composés comme les protéines (Gàlvez et al., 2007). Le domaine agroalimentaire : Les produits altérés par les microorganismes pathogènes et d’altération, constituent une perte économique considérable. L’amélioration de la conservation et de la qualité du produit fini, est un défi majeur des industriels agroalimentaires. L’application des bactériocines comme bioconservateurs permet d’offrir les bénéfices suivants (Thomas et al., 2000) : Page 21 LBMB Etudes Bibliographique Une extension de la durée de vie des aliments. Une protection durant les traitements thermiques. Une diminution des risques de contamination par les bactéries pathogènes durant la chaine de production. Une diminution de la perte économique causée par les microorganismes d’altération. La réduction de l’ajout des conservateurs chimiques. La mise au point de nouveaux aliments avec moins d’acide et de sels, et contenant plus d’eau. Une meilleure préservation des aliments et qu’ils soient riches en vitamines et en qualités organoleptiques. Satisfaire l’industriel et le consommateur. Pour cela, l’aliment peut être supplémenté par une préparation de bactériocines (ex situ), ou par l’ajout directement de la souche productrice qui sera mise dans les conditions qui lui permettront de produire la bactériocine (In situ) (Schillinger et al., 1996 ; Stiles, 1996). Dans l’application ex situ, la bactérie productrice est cultivée (dans un fermenteur industriel) dans un milieu contenant du lait ou du lactosérum. La bactériocine peut être additionnée sous forme purifiée ou semi-purifiée. Cependant plusieurs facteurs peuvent influencer l’efficacité de la bactériocine dans les aliments (tableau 3). Tableau 3 : Facteurs influençant l’activité de la bactériocine dans l’aliment (Gàlvez et al., 2007). influence sur l’activité de la bactériocine Facteurs L’aliment La flore de l’aliment Les bactéries indésirables Conditions de la fabrication de l’aliment. Température de stockage. pH de l’aliment, et sa variation. Inactivation par les enzymes de l’aliment. Interaction avec les ingrédients de l’aliment. Instabilité durant la durée de vie de l’aliment. Diversité des microorganismes. La charge microbienne. Sensibilité à la bactériocine. Interaction avec la flore de l’aliment. La charge microbienne. Sensibilité de la bactériocine. Etat physiologique. Protection par les barrières physico-chimiques (biofilms). Développement de la résistance. Page 22 LBMB Etudes Bibliographique La technologie de préparation de la bactériocine sous forme immobilisée, dans des microsomes, permet un bon rendement. Ces microsomes sont des réservoirs, qui assurent la diffusion, au fur et à mesure du concentré de la bactériocine. Ils permettent de protéger les bactériocines contre les protéases et les inactivations dues aux interactions avec l’aliment. L’immobilisation de la bactériocine 32Y produite par Lactobacillus curvatus dans un film de polyéthylène, la rend plus active contre Listeria monocytogenes (Mauriello et al., 2004). L’application directement de la souche productrice de bactériocine dans l’aliment, offre plus d’avantages par rapport, à son emploi ex situ du point de vue de son efficacité et du coût. Pour cela, beaucoup d’auteurs ont étudié la sélection et le développement des bactéries bactériocinogènes pour une application alimentaire (Ross et al., 2000 ; Leroy et al., 2006). La souche bactériocinogène peut être utilisée dans un ferment, en coculture ou comme culture protectrice pour les aliments non fermentés. La bactérie bactériocinogène utilisée en tant que ferment, doit être capable de réaliser la fermentation des aliments et de produire la bactériocine. L’utilisation de la bactérie bactériocinogène en coculture ne doit pas influencer la physiologie du ferment. L’ajout d’une culture protectrice, de bactéries bactériocinogènes permet d’inhiber les microorganismes pathogènes et d’altération, durant la conservation des aliments non fermentés. Cette culture peut se développer et produire la bactériocine, durant le stockage de l’aliment à basse température et/ou durant les conditions de traitements thermiques (Holzapfel et al., 1995). En plus, des facteurs qui influencent l’activité de la bactériocine, d’autres affectent sa production (Gàlvez et al., 2007), (figure 7) : Une perte spontanée de l’effet inhibiteur de la bactérie. Une infection par des bactériophages. Antagonismes des autres bactéries contre la souche bactériocinogène. La bactérie productrice de bactériocine n’accomplit pas les propriétés désirées du ferment. Difficultés des manipulations génétiques et du transfert du caractère bactériocinogène dans les starters souhaités. La faible capacité de la souche à produire la bactériocine dans la matrice de l’aliment. Page 23 LBMB Etudes Bibliographique Structure de l’aliment et la capacité tampon. Composition de l’aliment (nutriments, ingrédients, additifs). Procédure de production. La souche bactériocinogène La capacité à s’implanter et à proliférer Adaptation à l’environnement de l’aliment. Sensibilité aux facteurs environnementaux (conservateurs, phages, bactériocines). Production de bactériocine (induction, taux de production, stabilité du caractère). Stabilité de la bactériocine La bactériocine Activité dans l’aliment. Interactions avec d’autres barrières. Stabilité du spectre antimicrobien. Facteurs physicochimiques (pH, T°C, aw, temps…). Charge microbienne. Etat physiologique. Interactions microbiennes. Diversité microbienne. Figure 7 : Les facteurs influençant la production et l’activité de la bactériocine, (Gàlvez, 2007). L’application des bactéries productrices de bactériocines comme ferments, se fait sur la base de leur potentiel technologique de réaliser une fermentation. Lactobacillus plantarum LPCO10 a été inoculée pour l’optimisation de la fermentation des olives vertes (Leal-Sanchez et al., 2003), cette souche a prédominé la flore des olives et a montré son activité bactériocinogène. D’autres qualités peuvent être intéressantes, telles que le potentiel probiotique, la qualité nutritionnelle et la réduction des additifs chimiques (Settanni et Corsetti, 2008). Plusieurs applications ont été réalisées dans ce domaine (tableau 4). Dans le domaine médical : L’utilisation de bactériocines purifiées sous forme d’antibiotiques peptidiques dans le domaine thérapeutique, est une application prometteuse. En effet, les antibiotiques montrent de plus en plus leurs limites, vis-à-vis des phénomènes de résistances, qui ne cessent d’augmenter. Pour cela, l’utilisation des peptides antimicrobiens à la place de ces ATB, est une alternative prometteuse (Papagianni, 2003). La nisine a fait l’objet d’une étude dans de nombreuses applications, notamment dans le domaine pharmaceutique, comme nutraceutiques (un aliment qui présente des propriétés curatives ou préventives d’une maladie) et cosmétique (Luquet et Corrieu, 2005 ; Colas et al., 2007). Aranha et al. (2004), ont suggéré le développement d’une alternative contre les infections vaginales en utilisant la nisine. En médecine, la nisine peut être utilisée pour les dermatites (Valenta et al., 1996), comme agent thérapeutique dans le traitement des ulcères et Page 24 LBMB Etudes Bibliographique les infections des colons pour les patients immuno-déficients (Dubois, 1995 ; Kim et al., 2003). Tableau 4 : Les bactéries lactiques productrices de bactériocines et les aliments fermentés associés (Settanni et Corsetti, 2008). Souche productrice Bactériocine Source Sorgho (blé égyptien) Références Hartnett et al. (2002) Enterococcus feacalis T33 Bactériocine T33 et 4 Enterocine 900 Olives noirs Frank et al. (1996) Amylovorine L471 Liqueur de maïs frais Plantaricine S et T Olives verts De Vuyst et al. (1996) Jiminez-Diaz et al. (1993) Bactériocine KF66 Jus de pamplemousse Lactobacillus plantarum 423 Plantaricine 423 Bière de Sorgho Lactobacillus plantarum ST194BZ Lactococcus lactis subsp cremoris R Lactococcus lactis BH5 Lactococcus lactis subsp lactis M30 Lactococcus lactis KF30 et KF31 Lactococcus lactis subsp lactis LJH80 et NCK400 Bactériocines ST194BZ(a) et ST194BZ(b) Boza Lactococcine R Radis Lactacine BH5 kimchi Germes de haricots Enterococcus faecium BFE900 Lactobacillus amylovorus DCE 471 Lactobacillus plantarum LPCO10 Lactobacillus plantarum KF66 Nisine Z Kelly et al. (1996) Van Reenen et al. (1998) Todorov et dicks, (2005) Yildirim et Johnson, (1998) Hur et al. (2000) Cai et al. (1997) Lactacine 3147 orge Settanni et al. (2005) Nisine Choucroute Harris et al. (1992) Un nouveau domaine médical est en pleine expansion, il s’agit de l’utilisation de la bactériocine comme une conception rationnelle de médicaments. Arnusch et al. (2008) ont conçu un hybride nisine-vancomycine, ce dernier est très actif contre les entérocoques résistants à la vancomycine. Les différents domaines d’application des bactériocines des bactéries lactiques sont récapitulés dans la figure 8. Une application probiotique des bactériocines est envisageable (tableau 5), notamment pour le système intestinal, pour la cavité buccale, respiratoire et génitale. Comme la bactériocine de la souche Lactobacillus pentosus et L. jensenii 5L08, qui inhibent la croissance de Candida albicans, agent des infections vaginales (Aroutcheva et al., 2001; Kaewsrichan et al. 2006). Page 25 LBMB Etudes Bibliographique Tableau 5 : l’utilisation probiotique des bactériocines des classe I et II (Gillor et al., 2008). Bactériocines classe I ABP-118 Bovamine™ Souches productrices Lactobacillus salivarius UCC118 Lactobacillus acidophilus Propionibacterium freudenreichii L. acidophilus LB UN class II Pediocine Pediococcus acidilactici Enterocine Enterococcus faecium EK13 Souches sensibles Listeria monocytogenes Utilisation probiotique Prévention des infections gastriques. E. coli O157:H7 Prévention des infections du colon. H. pylori, H. felis préventions des infections gastriques humaines. Enterococcus, L. monocytogenes, Klebsiella, Pseudomonas, Shigella Salmonella dusseldorf SA13, E. coli, Clostridia sp. préventions des infections gastriques humaines. Références Corr et al. (2007) Brashears et al.(2003a); Brashears et al. (2003b) Coconnier et al. (1998); Michetti et al. (1999) Speelmans et al. (2006) Réduire les infections des cailles japonèses (poultry) Laukova et al. (2003) Prévention des infections gastriques (lapins) Laukova et al. (2006) Médecine humaine Transformation des aliments Médecine vétérinaire Application des bactériocines des bactéries lactiques Conception rationnelle de médicaments Ingrédients alimentaires Figure 8 : Différents domaines des applications des bactériocines des bactéries lactiques (Leblanc, 2010). Dans d’autres domaines : toujours pour lutter contre les microorganismes d’altération. Par exemple dans la fabrication du bioéthanol, qui se fait dans des conditions non stérile, grâce à des microorganismes qui convertissent la source de carbone en éthanol. Cependant, la présence de contaminants peut dévier le métabolisme désiré. L’utilisation des antibiotiques n’a pas donné de bons résultats, face aux problèmes des biofilms et de résistance des bactéries Page 26 LBMB Etudes Bibliographique d’altération (les bactéries acétiques). Plusieurs études ont adoptées l’utilisation des bactériocines pour lutter contre ces microorganismes (Muthaiyan et al., 2010). Dans cette partie, nous avons évoqué les différentes applications des bactériocines des bactéries lactiques. Elles sont utilisées pour lutter contre le développement des microorganismes d’altération et/ou pathogènes. Cependant, ces applications peuvent nécessiter des étapes d’optimisation de production. C'est-à-dire, mettre la souche bactériocinogène dans les conditions optimales, qui lui permettent une production plus intéressante de bactériocine. 1.6 Optimisation de la production de bactériocine La production des bactériocines par les bactéries lactiques a été étudiée par de nombreux chercheurs. Il est connu, que la production de bactériocines par les bactéries lactiques, peut être influencée par le pH, la composition du milieu de culture, la température d’incubation, la taille de l’inoculum, la densité cellulaire et d’autres facteurs environnementaux (Eijsink et al., 2002 ; Strompfovà et Laukovà, 2007). Ces facteurs peuvent influencer fortement la synthèse de la bactériocine. Pour plusieurs bactéries bactériocinogènes, différentes optimisations ont été décrites. Les optimisations mentionnées dans la littérature, peuvent être réalisées selon trois axes : Les conditions de stress peuvent stimuler la production de bactériocine. L’optimisation de chaque ingrédient du milieu de croissance des bactéries lactiques. L’ajout d’un milieu riche dans le milieu de croissance de la bactérie bactériocinogène (notamment, l’ajout du lait). Ces trois axes, ont été largement discutés par de nombreux auteurs. Les bactéries productrices de bactériocines ne répondent pas de la même manière, vis-à-vis d’une même méthode d’optimisation. Pour le premier cas, de nombreuses bactéries lactiques ont été mises dans des conditions de stress afin de stimuler la production de la bactériocine. Des travaux ont démontré, que les stress influencent la croissance bactérienne, mais, stimulent souvent la production de bactériocine. La production de la bactériocine par Lactobacillus pentosus B96 est stimulée à 22°C d’incubation (Delgardo et al., 2005). Une forte aération (oxygénation ≥ 1ml/min), ne permet pas une bonne croissance, mais stimule la production de l’amylovorine L par Lactobacillus amylovorus DCE (Neysens et De Vuyst, 2005). Une production maximale de la bactériocine synthétisée par Lactobacillus animalis C060203, est stimulée en présence Page 27 LBMB Etudes Bibliographique d’EDTA (1%) et de 0,5% de SDS (Chen et Yanagida, 2006). Dans d’autre cas, le stress est réalisé en inoculant en coculture, une souche dite « inductrice » avec la souche productrice de bactériocine, Ruiz-Barda et al, (2009) ont stimulé la production de bactériocine par Lactobacillus plantarum NC8, en l’inoculant en coculture avec une souche « inductrice » comme Enterococcus faecium 6T1a-20 et Pediococcus pentosaceus FBB63. L’alcool, les détergents, le sel (conditions de stress pour la croissance bactérienne) à fortes concentrations, peuvent stimuler la production de bactériocine, 5 à 10 g/l de sel dans le milieu de culture de la bactérie, Lactobacillus acidophilus IBB 801 stimule la production de l’acidophiline 801 (Zamfir et Grosu-Tudor, 2009). D’autres chercheurs ont stimulé la production de la bactériocine en modifiant et/ou augmentant la concentration des ingrédients du milieu de culture. Ces auteurs ont observé qu’une bonne croissance bactérienne permet une bonne production de bactériocine. Pour la plus part des cas, les sources de carbone, d’azote, de potassium, l’utilisation de milieux tamponnés et de vitamines, et autres éléments, ont stimulé la croissance bactérienne, et par conséquent, la production de bactériocines. Le tableau 6 résume des exemples d’optimisation des milieux de culture réalisés, pour stimuler la croissance bactérienne et la production de bactériocine. Pour d’autres cas, la stimulation de la production de bactériocine était dans un milieu de culture riche en éléments, notamment le lait, le lactosérum, jus de datte…etc. Certains travaux, citent que l’emploi du lait, dans un milieu de culture, stimule fortement la production de bactériocine. Zhang et al. (2010) ont obtenu la plus grande activité inhibitrice de la bactériocine produite par Lactobacillus fermentum F6 dans 10% de lait écrémé reconstitué. Alors que, Faustino Jozala et al. (2004) ont optimisé la production de la nisine par Lactococcus lactis dans du MRS et du M17 additionnés de 25% de lait. Page 28 LBMB Etudes Bibliographique Tableau 6 : Milieux de culture non conventionnels pour l’étude de la croissance et de la production de bactériocines de différentes bactéries lactiques. (Juàrez Tomàs, et al., 2010). Milieu de culture TGE (Trypticase, Glucose, Extrait de levure) Composition (g/l) Optimisation Trypticase :10; glucose :10; extrait de levure : 10; MgSO4 : 0,05; MnSO4 : 0,05; Tween80 : 2 pH :6,5–6,8 Pour la pediocine AcH par les souches de Pediococcus acidilactici et la nisine par Lactococcus lactis W8. Référence Biswas et al. (1991) Mitra et al. (2005) Pour la nisine produite par les souches Lactococcus lactis subsp. Lactis, la leuconocine Lcm1 par Leuconostoc carnosum et sakacine A par Lactobacillus sakei LB 706. Yang et al. (1992) Yang et Ray, (1994) Extrait de levure : 10; glucose, Pour la plantaricine C sucrose ou fructose :5; Le milieu BRFS MgSO4_7H2O : 0,05; MnSO4 : synthétisée par Lactobacillus 0,005; (NH4)2HPO4 :2,5; plantarum LL441 Tween80 :1. Pour la sakacine P par Tryptone:10; extrait de levure:10; Milieu Lactobacillus sakei CCUG glucose: 30; MgSO4_7H2O: 0,02; MnSO4_H2O: 0,05; KH2PO4: 2,7; complexe 42687 Tween 80: 1. Soybean peptone : 4,5; extrait de Pour la nisine produite par levure :10; sucrose : 10; Milieu optimisé MgSO _7H O : 0,2; KH PO :28,42 Lactococcus lactis ATCC 11454 4 2 2 4 NaCl : 2; pH :6,8 Tryptone:10; extrait de levure: 12; Milieu de Pour l’amylovorine L471 de Lab Lemco:5; maltose: 10; fructose: 10; cysteine/HCl: 0,5; culture à base Lactobacillus amylovorus MgSO4_7H2O: 0,2; MnSO4_H2O: de levain DCE 471 0,05; KH2PO4: 2; Tween80: 1. Tryptone : 5; extrait de levure: 10; Pour la production de la nisine sucrose: 26,8; MgSO4_7H2O : 0,2; Milieu optimisé K2HPO4 : 19,1; NaCl: 8,1; acide par Lactococcus lactis Lac2. ascorbique : 0,5; Tween80: 3; pH: 6,5 Les valeurs des ingrédients sont mentionnées en g/l, pour le tween80 en ml/l. Bruno Barcena et al. (1998) TGE tamponné La même composition que le milieu TGE, mais additionné de citrate de sodium : 5; acétate de sodium : 5; KH2PO4 : 0,5 Moretro et al. (2000) Li et al. (2002) Leroy et al. (2006) Zhoo, (2008) Page 29 « Un problème sans solution, est un problème mal posé » Albert Einstein LBMB Matériel & Méthodes 2. Matériel et Méthodes 2.1 Matériel 2.1.1 Souches bactériennes Nous avons utilisé 25 souches lactiques pour la réalisation de cette étude. Ces souches ont été isolées de différents biotopes et identifiées au Laboratoire de Biologie des Microorganismes et Biotechnologie (LBMB) à l’Université d’Oran (voir le tableau n°7). Tableau 7 : les différentes souches utilisées, leur origine et identification. Souches Origines identification LVK11, LVK30, LVK31, LVK32 Lait de vache (El-Kerma) (Karam, 1995) Lactobacillus sp. Lactobacillus brevis CHTD27 CHTD29 Lait de chamelle cru (Tindouf) (Belkheir, 2004) Lactobacillus cellobiosus BH14 Lait de chamelle (Illizi) (Bounoua, 2005) Lactobacillus plantarum CHBK 309, CHBK310, CHBK311, CHBK312, CHBK314, CHBK315, CHBK316, CHBK318, CHBK319, CHBK320, CHBK323, CHBK325, CHBK326, CHBK327. Lait de chamelle (Bechar) (Kalbaza, 2010) Leuconostoc mesenteroides subsp dextranicum. CHM9, CHM18, CHM19 Lait de chamelle (Mauritanie) (Cheikh, 2008) Lactobacillus sp. Blé fermenté (Relizane) (Bouziani et Sebbaha, 2006) Lactococcus lactis H2.3 2.1.2 Milieux de culture Le milieu de culture, utilisé pour toutes les souches lors de la réalisation de cette étude est le milieu MRS (Man, Rogosa et Sharpe, 1960). Le milieu Mayeux grâce auquel la vérification de l’identité des souches appartenant au genre Leuconostoc et plus précisément à l’espèce Leuconostoc mesenteroïdes subsp dextranicum, a été utilisé car il permet la visualisation de la production de dextranes. Page 31 LBMB Matériel & Méthodes La composition des deux milieux est présentée en annexe 2. 2.2 Méthodes 2.2.1 Vérification de la pureté des souches et leur appartenance au groupe lactique La pureté des souches est vérifiée par un triple repiquage successif d’une colonie ensemencée par la méthode d’épuisement de charge (méthode des quadrants). Par la suite, un examen macroscopique est effectué en décrivant la couleur, l’aspect et la forme des colonies. Un examen microscopique après coloration de Gram d’une colonie (voir annexe 2), a été réalisé afin de déterminer la forme des cellules, leur mode d’association et le type Gram. Les bactéries lactiques sont Gram positives. L’appartenance des souches au groupe lactique est aussi vérifiée par le test de l’activité catalasique, en déposant une goutte de peroxyde d’hydrogène (H 2O2) sur une colonie, l’effervescence de la suspension indique que la bactérie est catalase positive, l’absence de réaction montre qu’elle est catalase négative. Généralement, les bactéries lactiques sont à catalase négative. 2.2.2 Conservation des souches La conservation des souches peut être de courte ou de longue durée : Une conservation de courte durée se fait par ensemencement d’une colonie sur une gélose solide inclinée, après incubation à 30 °C pendant 24 h, les géloses sont conservées à 4°C pour quelques semaines (Font de Valdez, 2001). Une conservation de longue durée, quelques années (Font de Valdez, 2001), est faite par un ensemencement d’une colonie soit dans un milieu liquide additionné de glycérol (v/v) à 40%, soit dans du lait écrémé (10%). Après incubation, on conserve les cultures à -20 °C. Page 32 LBMB Matériel & Méthodes 2.2.3 Mise en évidence des interactions négatives Deux types de méthodes sont utilisés, direct qui repose sur un contact cellulaire et indirect qui consiste à tester des surnageants de cultures sur des cellules bactériennes. Méthode directe : Fleming et al. (1975) Les souches à tester pour leur pouvoir inhibiteur sont ensemencées en touches (à l’aide d’un inoculateur multipoint) sur la surface du milieu MRS solide. Après une pré-incubation à 30 °C pendant 18 h, on coule 7 ml de gélose molle MRS préensemencée avec 500 µl d’une culture bactérienne jeune (indicatrice du pouvoir inhibiteur). Après une incubation de 24h, on mesure le diamètre des halos clairs apparus autour des souches ensemencées en touches. Par ce test, toutes nos souches ont été testées comme inhibitrices et comme indicatrices, sauf H2.3, elle est utilisée seulement comme indicatrice. Méthode indirecte : Méthode de diffusion en puits : Schillinger et Lücke (1989) Cette méthode permet de détecter les inhibitions dues à des agents inhibiteurs sécrétés dans le milieu de culture des souches inhibitrices. En effet, elle permet de tester les surnageants de culture. Cette méthode consiste à couler 7 ml de MRS gélose molle en surfusion contenant 500 µl d’une jeune culture de la bactérie indicatrice, sur une gélose solide stérile, après solidification, des puits sont creusés à l’aide d’une cloche de Durham stérile. Un volume de surnageant est mis dans ces puits, après diffusion pendant une nuit à 4°C, on incube à 30°C pendant 24h. Pour l’obtention des surnageants : On ensemence le milieu MRS liquide à 5% d’inoculum de la bactérie inhibitrice après incubation à 30°C pendant 18 à 20h, le surnageant est récupéré par 2 centrifugations des cultures à 5000 rpm pendant 15 min. Des zones claires autours des puits indiquent que le surnagent contient des substances inhibitrices. Page 33 LBMB Matériel & Méthodes Cette méthode a été testée avec les surnageants des souches ayant montré un pouvoir inhibiteur par la méthode de Fleming et al. (1975). Les souches indicatrices ont aussi été déterminées grâce à la même méthode. 2.2.4 Production d’agents inhibiteurs dans différents milieux Pour obtenir une meilleure répétabilité et reproductibilité des résultats, nous avons réalisé des tests dans du MRS additionné de lait et d’extrait de levure. Ce test a été réalisé selon la méthode de Schillinger et Lücke (1989). Les surnageants testés ont été obtenus par culture des souches inhibitrices dans les milieux suivants : MRS + 2,5% d’extrait de levure : MRSY (Benkeroum, 2000). MRSY tamponné : MRSY Tp (le tampon Na2/K), 0,2 M, pH7,0 est utilisé, (voir annexe 2). MRSY + 25 % de lait écrémé (10%) (Faustino Jozala et al., 2004). MRSY Tp + 25 % de lait écrémé. Nous avons ensemencé à 5% d’inoculum à chaque fois et incubé à 30°C pendant 20h. La lecture des résultats a consisté à faire la comparaison des effets inhibiteurs des surnageants de culture obtenus avec les différents milieux. Comme témoin, nous avons utilisé un surnageant obtenu après culture dans le MRS. 2.2.5 Caractérisation des agents inhibiteurs Les bactéries lactiques sont capables d’inhiber d’autres bactéries du même groupe ou d’autres genres par la production d’un grand nombre d’agents inhibiteurs. Parmi lesquels nous pouvons citer principalement les acides organiques (acide lactique), le peroxyde d’hydrogène ou les bactériocines. 2.2.5.1 Inhibition par production des acides organiques La production des acides organiques par les souches lactiques est parmi les causes majeures d’inhibition des bactéries, pour éliminer l’effet de ces acides sur les bactéries indicatrices, un milieu tamponné à pH 7 est utilisé. Nous avons testé l’effet inhibiteur dans du MRS (gélose dure et gélose molle) tamponné avec Na2/K à 0,2 M, pH7,0 (voir annexe 2) par la méthode de Fleming et al. (1975). Du MRS non tamponné a été utilisé comme témoin. Page 34 LBMB Matériel & Méthodes La lecture des résultats consiste à comparer les zones d’inhibition obtenues dans les milieux : MRS tamponné et MRS non tamponné. 2.2.5.2 Détermination des inhibitions dues à la production du peroxyde d’hydrogène ou des bactériocines Le peroxyde d’hydrogène est un agent inhibiteur dont l’effet peut être levé par la catalase. De la même manière les bactériocines, qui sont des substances protéiques, sont dégradées par des enzymes protéolytiques (Klaenhammer, 1993). Les bactéries lactiques secrètent les bactériocines et le peroxyde d’hydrogène dans le milieu extracellulaire d’où l’intérêt de rechercher ces substances dans les surnageants de culture. Pour cela nous avons utilisé la méthode de Schillinger et Lücke (1989) afin de tester des surnageants de culture traités avec différentes enzymes. Nous avons incubé les surnageants de culture actifs pendant 2 heures, en présence des enzymes suivantes : pepsine, trypsine, pronase E et la catalase à une concentration finale de 2 mg/ml (Cocolin et al., 2007). Les surnageants de culture ont été traités à 100°C pendant 2 min (Ivanova et al., 1998), afin d’inactiver les enzymes, puis testés. Les enzymes ont été préparées dans des solutions tampon : - Tampon de sodium à 0,1 M Na2/Na, pH7,0, pour les enzymes trypsine, pronase E et la catalase (voir annexe 2). - 0,05 M d’acide citrique à pH2,0 (voir annexe 2) pour la pepsine (Xiraphi et al., 2005). La lecture des résultats consiste à faire la comparaison entre l’effet inhibiteur des surnageants traités aux enzymes et un surnageant non traité. Une levée d’inhibition en présence de catalase signifie que l’agent inhibiteur est le peroxyde d’hydrogène alors que dans le cas des enzymes protéolytiques il s’agit d’un agent protéique c’est à dire une bactériocine. 2.2.6 Optimisation de la production et/ou de l’activité d’une bactériocine L’effet de chaque constituant du milieu MRS sur la production de bactériocines, a été étudié par Leroy et De Vuyst (2003), Todorov (2008), ainsi que d’autres chercheurs, qui ont pu démontrer une très grande différence selon les ingrédients et leurs concentrations. Page 35 LBMB Matériel & Méthodes L’optimisation de l’effet inhibiteur de la bactériocine consiste à maîtriser les facteurs qui influencent sa biosynthèse et son activité. Parmi les facteurs étudiés : La composition du milieu, la température d’incubation de la souche productrice, la diffusion de la bactériocine à travers la gélose,… etc. Remarque : La lecture du résultat pour toute l’étude de ces effets consiste à comparer les halos d’inhibition. Un halo de diamètre plus important qu’un autre reflète une production plus intéressante de bactériocine dans un milieu bien défini et sera utilisé pour l’étude de l’effet suivant. 2.2.6.1 Effet de la composition du milieu sur la production de bactériocine En nous basant sur les références, (Todorov et Dicks, 2004; Todorov, 2008), Nous nous sommes intéressés aux sources d’azote, de carbone et de potassium. Cette étude a été réalisée selon la méthode de Schillinger et Lücke (1989) et nous avons utilisé comme témoin, pour chaque étape, des surnageants obtenus par culture de la souche productrice de bactériocine en milieu MRS modifié de l’étape précédente. Le milieu qui sera retenu à la fin de cette optimisation sera constitué par les concentrations optimales des ingrédients testés. Effet de la source d’azote La bactérie bactériocinogène est ensemencée à 5% d’inoculum dans 100 ml de MRS (témoin) et de MRS dont la source d’azote (c à d la peptone, l’extrait de viande et l’extrait de levure) a été modifiée. Les modifications que nous avons apportées touchent la nature de la source d’azote ou sa concentration, en retenant comme concentration maximale et globale 2%. Le MRS a été modifié comme suit : MRS1 : contient 2% tryptone. MRS 2 : contient 2% extrait de levure. MRS 3 : contient 2% extrait de viande. MRS 4 : contient 1,5% tryptone + 0,5% extrait de levure. MRS 5 : contient 1,5% tryptone + 0,5% extrait de viande. MRS 6 : contient 1% tryptone + 0,5% extrait de levure + 0,5% extrait de viande. Page 36 LBMB Matériel & Méthodes Effet de la source de carbone La source d’azote, qui a permis d’obtenir le meilleur effet inhibiteur par rapport au MRS non modifié, a été maintenue pour ce test. 100 ml, de milieu MRS modifié, sont ensemencés avec 5ml d’une culture jeune. Dans ce cas le glucose (2%) est remplacé par 2% de chacun des sucres suivants : maltose, lactose, saccharose ou glycérol. Après incubation à 30°C pendant 20h, les surnageants de ces cultures sont récupérés par deux centrifugations à 5000 rpm pendant 15 min et testés. Effet de la source de potassium Le milieu MRS se compose de 2 g/l (0,2%) de K2HPO4, L’effet de ce sel est important sur la croissance des bactéries lactiques du genre Lactobacillus par rapport au sulfate de magnésium et au sulfate de manganèse. Nous voulons étudier l’effet du KH2PO4 ou du K2HPO4 ou l’effet de la combinaison de ces deux sels sur la production de bactériocine. Pour cela, 0,2% de K2HPO4 sont remplacés par 1% de K2HPO4, 2% K2HPO4, 2% KH2PO4 ou par 1% K2HPO4+1% KH2PO4 (Mollendorff et al., 2009) dans le milieu qui a donné l’effet inhibiteur le plus grand à l’étape précédente. Les surnageants testés ont été préparés comme suit : 100 ml de chaque milieu modifié sont ensemencés à 5% d’inoculum de la souche inhibitrice et incubés à30°C pendant 20 h, puis centrifugés deux fois à 5000 rpm pendant 15 mn. A ce stade, un milieu adéquat pour une production de bactériocine optimale de la souche sélectionnée, est constitué. 2.2.6.2 L’effet de la température d’incubation La température d’incubation peut influencer la production de bactériocine (Krier et al 1998). Le milieu contenant les concentrations optimales en source d’azote, de sucre et de potassium a été utilisé dans ce test. Des flacons de 100 ml de ce milieu ont été ensemencés à 5% d’inoculum et incubés à différentes températures, à savoir : 25°C, 30°C (témoin), 35°C, 40°C et 45°C pendant 20 h. Page 37 LBMB Matériel & Méthodes Les surnageants obtenus ont été testés par la méthode de Schillinger et Lücke (1989). 2.2.6.3. Effet du pH sur la diffusion de la bactériocine La diffusion de la bactériocine dans la gélose est un paramètre important qui doit être maîtrisé afin de bien quantifier l’effet inhibiteur (Blom et al., 1997). En plus du laps de temps que dure la diffusion à 4°C, lors de la réalisation de la méthode de Schillinger et Lücke (1989), le pH de la gélose semble être important. En effet la diffusion de certaines substances comme les antibiotiques semble meilleure à pH neutre (le milieu Mueller hinton utilisé pour les antibiogrammes est tamponné à pH7). Pour cela, nous avons essayé d’optimiser la diffusion de la bactériocine, en comparant la diffusion à travers le film de gélose solide et molle, tamponnée et non tamponnée (témoin). La méthode utilisée est celle de Schillinger et Lücke (1989). 2.2.7 Production de bactériocine en présence de lait Par ce test, nous avons voulu pousser l’optimisation encore plus loin, en réalisant différentes combinaisons des conditions d’optimisation testées précédemment et qui sont : L’addition de lait. L’addition de 2,5% d’extrait de levure. Optimisation de la composition du MRS. Le pH du milieu de culture des inhibitrices (non tamponné et tamponné). Le milieu obtenu des optimisations dûment réalisées est nommé MRSm. Dans cette étude, nous avons utilisé pour la culture de la souche bactériocinogène du MRSm additionné de lait. Et ceci pour voir si la présence du lait (à 25%) peut augmenter l’effet inhibiteur de la bactériocine. Dans ce but, Les surnageants testés par la méthode de diffusion en puits, sont obtenus par ensemencement à 5% d’inoculum de la souche bactériocinogène dans les milieux MRS, MRSY et MRSm, en conditions tamponnées ou pas (témoin) en présence de lait ou pas (témoin). Après incubation pendant 20h à 30°C, les surnageants de culture sont récupérés et testés par la méthode de diffusion en puits. Page 38 LBMB Matériel & Méthodes La lecture des résultats consiste à comparer les diamètres des halos d’inhibition, obtenues pour tous les cas testés. 2.2.8 Caractérisation physico-chimique de la bactériocine Certaines propriétés physico-chimiques des bactériocines permettent de donner une idée sur leur classification. Il s’agit plus particulièrement de la thermorésistance, en effet, les bactériocines thermosensibles appartiennent à la classe III alors que les thermorésistantes sont de la classe I ou II (Dortu et Thonart, 2009). De ce fait, des surnageants de culture des souches bactériocinogènes ont été traités pour étudier l’effet de différents paramètres physico-chimiques sur l’activité de la bactériocine (la température, l’acidité ou la basicité). Pour tous les tests réalisés dans cette partie nous avons utilisé la méthode de diffusion en puits. Effet du pH Nous avons ajusté le surnageant de culture de la souche bactériocinogène à des pH acides ou basiques : pH 2, 4, 6, 8, 10 ou 12 en utilisant du HCl ou du NaOH à 3N. Puis pour les doubles de ces échantillons, nous avons réajusté le pH à 7. Par la suite, ces surnageants ont été testés. Un surnageant natif (dont le pH intial a été maintenu) a été utilisé comme témoin. La lecture des résultats se fait par comparaison, de l’effet inhibiteur des surnageants dont le pH est réajustés et non réajustés avec celui du surnageant natif. Effet de la température Pour l’effet de la chaleur sur l’activité des bactériocines, des surnageants de culture ont été chauffés à 60, 80 ou 100°C pendant 10, 15 ou 20 min et à 120°C pendant 20 min (autoclavage). Ces surnageants et un surnageant non traité à la chaleur (témoin) ont été testés par la méthode de diffusion en puits. Page 39 LBMB Matériel & Méthodes La lecture des résultats consiste à faire la comparaison entre ceux obtenus avec les surnageants traités et le surnageant non traité. 2.2.9 Estimation de la quantité de bactériocine produite Afin d’estimer avec plus de précision la quantité de bactériocine produite dans le MRSm tamponné. Nous avons réalisé le test suivant : La quantification de la bactériocine en unité arbitraire par millilitre de surnageant est réalisée selon la méthode décrite par Pucci et al. (1988) qui se base sur des dilutions « Critical Dilution Assay » mais adaptée à la méthode de Lücke et schillinger (1989) selon Yanagida et al. (2005). Pour ce test nous avons procédé de la manière suivante : Des dilutions en cascade au 1:2 par le milieu MRSm tamponné ont été effectuées avec le surnageant d’une culture de 20h à 30°C de la souche inhibitrice, 100 µl de ces dilutions ont été testés par la méthode de schillinger et Lücke (1989) en utilisant une gélose molle et une gélose solide tamponnées. Après l’étape de diffusion et d’incubation, la bactériocine a été quantifiée comme suit : Une unité arbitraire est définie comme l’inverse de la plus grande dilution montrant une zone d’inhibition, soit : AU/ml = (1000/d)*D (Parente et al., 1994) Où d est le volume mis dans les puits D est le facteur de dilution. 2.2.10 Cinétique de croissance et de production de bactériocine Plusieurs auteurs ont montré une relation entre la croissance, et plus précisément la biomasse, et la production de bactériocines chez les bactéries lactiques. La cinétique de production peut nous renseigner sur le type de métabolite qu’est la bactériocine (métabolite primaire ou secondaire) et aussi sur le temps d’incubation nécessaire pour une production maximale. Afin d’établir ces deux cinétiques nous avons procédé de la manière suivante : Page 40 LBMB Matériel & Méthodes Un volume de 200 ml de chacun des milieux de culture suivants : MRS, MRS Tp, MRSm et MRSm Tp ont été ensemencés à 5% d’inoculum d’une culture jeune de la souche bactériocinogène. Puis toutes les 2 heures, un volume de culture était pris, pour établir la courbe de croissance de la souche inhibitrice et la courbe de production de la bactériocine selon les méthodes suivantes : Nous avons suivi la croissance en mesurant la densité optique à 600 nm. La production de bactériocine a été évaluée par la méthode de diffusion en puits. 2.2.11 L’effet de différents détergents sur l’activité de la bactériocine Des volumes égaux de surnageants de culture sont additionnés de 1% de : SDS, tween20, tween80, urée, NaCl, tritonX100 et de 0,1, 2 et 5 mM d’EDTA. Chacun de ces volumes et un surnagent non traité (témoin) sont testés par la méthode de diffusion en puits. En parallèle, et aussi comme témoins, des volumes d’eau distillée stérile contenant les mêmes concentrations en détergents ont été testés, afin de déterminer l’effet du détergent seul sur la bactérie indicatrice (Albano et al. ,2007). 2.2.12 Purification partielle de la bactériocine La purification d’une substance quelconque, synthétisée par une cellule vivante, est une tache difficile à réaliser, du fait qu’elle se trouve dans un milieu complexe. Ce milieu contient d’autres éléments qui peuvent êtres nécessaires pour son activité. Nous avons essayé de purifier notre bactériocine en commençant par une concentration au sulfate d’ammonium, puis un dessalage en utilisant une colonne de Sephadex G25, enfin nous avons essayé d’estimer le poids moléculaire de la bactériocine par électrophorèse Tricine SDS-PAGE (Schägger et Von Jagow., 1987) 2.2.12.1 Précipitation au sulfate d’ammonium La précipitation au sulfate d’ammonium est la technique la plus utilisée pour la concentration des protéines destinées à la purification, le sulfate d’ammonium (NH 4)2SO4 est le sel de choix en le comparant à d’autres sels à effet précipitant, il permet de maintenir la structure de la protéine donc son activité, de plus il est fortement soluble et pas coûteux (Burgess, 2009). Page 41 LBMB Matériel & Méthodes Un litre de surnagent d’une culture de 20 h d’incubation à 30°C est récupéré par une centrifugation à 5000 rpm pendant 15 min à 4°C. Pour ce surnageant on réalise plusieurs saturations en série. Nous avons commencé à 40% de saturation pour cela, le sulfate d’ammonium a été ajouté peu à peu, après incubation à 4°C pendant 24 à 72 heures, deux centrifugations à 5000 rpm pendant 30 min sont réalisées pour récupérer les protéines qui ont précipité à 40%. Quant au surnageant, il est testé pour une éventuelle activité inhibitrice résiduelle. Le précipité est récupéré, dans un volume égal au dixième ou au centième du volume initial de surnageant, dans un tampon K/Na2, 0,2M à pH7,0. La préparation ainsi obtenue est subdivisée en deux volumes, un petit volume est testé par la méthode de diffusion en puits et le reste est reprécipité au sulfate d’ammonium à 50% de saturation, et ainsi de suite pour les saturations de 60, 70 et 80% selon le tableau ci-dessous (Harris, 1989). Tableau 8 : Quantité de sulfate d’ammonium ajoutée pour les saturations désirées Pourcentage de saturation Quantité de (NH4)2SO4 ajoutée graduellement dans 100 ml 40% 40-50% 50-60% 60-70% 70-80% 22,9 g 5,9 g 6,1 g 6,3 g 6,6 g A chaque fois, le surnageant est testé pour l’activité résiduelle par la méthode de diffusion en puits. 2.2.12.2 Dessalement La précipitation au sulfate d’ammonium conduit à la présence de sel autour de la protéine précipitée ce qui peut interférer lors de la réalisation de certaines techniques comme l’électrophorèse. D’où la nécessité d’éliminer toute trace de ces composés des préparations de bactériocines. L’élimination des sels de sulfate d’ammonium peut être faite soit par dialyse contre l’eau distillée soit par chromatographie de filtration sur gel, en utilisant le Sephadex G25 Nous avons opté pour l’utilisation de la chromatographie avec un gel Sephadex G25 pour l’élimination du sulfate d’ammonium (Jiminez-Diaz et al., 1995) ainsi les molécules (les protéines) de grand poids moléculaire seront les premières à être éluées par rapport aux Page 42 LBMB Matériel & Méthodes molécules de sels qui seront retardées et descendront les dernières, c’est une méthode de dessalement plus rapide que la dialyse par exemple. Nous avons réalisé ce test dans les conditions suivantes : - Le volume de l’échantillon appliqué est de 25 à 30% du volume du gel, le débit peut atteindre jusqu’à 200 ml/h (Scopes, 1994) alors que le volume de récolte est de 3% du volume de gel. - L’équilibrage de la colonne se fait par passage de 3 fois le volume du gel en tampon K/Na2 à 0,05M, pH7,0. - Le lavage de la colonne se fait par une solution de NaOH à 0,2 M + 0,02% d’azide de sodium (3 fois le volume du gel). - Un volume de 13 ml de l’échantillon résultant de l’étape précédente (saturation au sulfate d’ammonium) est appliqué à une colonne de 45×1,3 cm. - L’élution se fait avec le même tampon (3 fois le volume du gel) avec un débit de 2ml/min et des fractions de 1,5 ml sont collectées. La densité optique de chaque fraction est mesurée à 280 nm. De l’ensemble des fractions obtenues (appartenant aux pics) et vue leur nombre, nous n’avons testé pour l’effet inhibiteur qu’une seule sur deux par la méthode de diffusion en puits. Les fractions montrant une activité seront regroupées. 2.2.12.3 Estimation du Poids Moléculaire par Tricine SDS-PAGE Cette électrophorèse est destinée aux protéines de poids moléculaire allant de 1 à 100 KDa et préférentiellement aux protéines de poids moléculaire inférieur à 30 KDa. Nous avons utilisé un gel constitué de 3 gels de concentrations différentes en acrylamide : Un gel de séparation à 16%, un gel espaceur à 10% et le gel de concentration à 5% (Schägger, 2006). 60 µl d’échantillon préparé avec un tampon de charge (voir annexe 2) sont déposés dans les puits du gel d’électrophorèse. Tous les échantillons à tester ont été déposés en double, dans deux parties du gel. Les échantillons que nous avons choisis pour l’électrophorèse sont les suivants : des surnageants natifs des précipités. Page 43 LBMB Matériel & Méthodes L’électrophorèse a été réalisée à 50V pendant une nuit (l’ajout graduel du voltage permet une bonne séparation à la fin de l’électrophorèse). A la fin de l’électrophorèse le gel est divisé en deux parties, dont une sera colorée pour visualiser les bandes protéiques (bactériocines) et la deuxième partie du gel sera testée pour l’effet inhibiteur des bandes protéiques en présence de la souche indicatrice. ☞ la partie du gel contenant les marqueurs de taille (lysozyme et nisine à 0,8 mg/ml) est mise dans une solution de fixation du gel pendant une heure et est colorée par une solution de coloration au bleu de Coomassie pendant 2 heures et décolorée pendant plus d’une heure, jusqu’à ce que la décoloration soit complète. Toutes les solutions utilisées sont décrites en annexe 2. ☞ La deuxième partie du gel est fixée dans une solution de 20% d’isopropanol et 10% d’acide acétique pendant une heure à deux heures, puis rincée plusieurs fois à l’eau distillée stérile. On la dépose sur une surface de gélose solide tamponnée, ensuite on coule dessus un film de gélose molle ensemencé par l’indicatrice (Bhunia et al., 1987). La position de la bactériocine active est visualisée par une zone d’inhibition, comme décrit par Van Reenen et al. (1998). Page 44 « Cherchons comme cherchent ceux qui doivent trouver et trouvons comme trouvent ceux qui doivent chercher encore. Car il est écrit : celui qui est arrivé au terme ne fait que commencer.» Saint Augustin LBMB Résultats & Discussions 3. Résultats et Discussion 3.1 Confirmation de la pureté et l’appartenance des souches au groupe lactique La pureté des souches s’observe par la présence d’un seul type, soit de colonies par boîte, soit un seul type de cellules en observation microscopique. La réaction négative au peroxyde d’hydrogène d’une souche, ainsi qu’un type Gram positif permettent de confirmer son appartenance au groupe lactique. Toutes les souches sont catalase négatives et de Gram positives. Le tableau 9 récapitule les observations macroscopiques et microscopiques. Tableau 9 : Caractérisation macroscopique et microscopique des souches. Les souches Leuconostoc mesenteroides subsp dextranicum. Lactobacillus sp Observations macroscopiques Colonies rondes à contour régulier, de couleur MRS blanchâtre et d’aspect peu bombé. Grosses colonies gluantes, Mayeux envahissantes et translucides. LVK11 LVK30 LVK31 LVK32 Colonies rondes à contour CHM9 régulier, de couleur CHM18 blanchâtre et d’aspect peu CHM19 bombé. Lactobacillus plantarum BH14 Lactobacillus brevis Lactobacillus cellobiosus CHTD27 CHTD29 Lactococcus lactis H2.3 Grosses colonies à contour irrégulier, gluantes plus ou moins plates. Petites colonies blanchâtres à contour régulier, à aspect peu bombé. Observations microscopiques Petites cellules de forme lenticulaire, association en amas ou en chaînettes. Cellules de forme cocobacillaire, isolées ou associées en diplocoques ou en amas. Cellules sous forme de bacilles longs, isolées ou associées en Chaînettes généralement. Cellules sous forme de bacilles courts, isolées ou associées en diplocoques, en amas ou en chaînettes. Petites cellules de forme ronde, associées en amas. Ces résultats confirment l’appartenance de toutes les bactéries au groupe lactique. Page 46 LBMB Résultats & Discussions 3.2 Détection des bactéries inhibitrices Dans cette partie nous avons réalisé d’une part, une mise en évidence des inhibitions entre bactéries par contact direct, par la méthode de Fleming et al. (1975), et d’autre part une analyse de l’effet des surnageants de culture sur des bactéries indicatrices par la méthode de schillinger et Lücke (1989). 3.2.1 La méthode de Fleming et al. (1975) Elle permet de réaliser un screening des bactéries antagonistes, cette méthode dite « directe » permet d’évaluer l’effet antagoniste de souches ensemencées en touches (tests) contre des souches ensemencées en masse (indicatrices). Chacune des bactéries de notre échantillon a été testée comme inhibitrice et indicatrice. Les figures suivantes montrent quelques aspects des résultats observés : LVK11 CHBK310 3 4 4 3 8 8 7 6 7 6 11 10 14 9 10 11 13 13 16 18 21 5 14 9 LVK11 CHBK315 15 1 5 12 12 2 1 2 17 20 19 22 19 23 24 15 16 18 21 17 20 19 22 19 23 24 Figure 9 : Interactions inhibitrices inter-bactériennes. 1 : CHBK 309, 2 : CHBK310, 3 : CHBK311, 4 : CHBK312, 5 : CHBK314, 6 : CHBK315, 7 : CHBK316, 8 : CHBK318, 9 : CHBK319, 10 : CHBK320, 11 : CHBK323, 12 : CHBK325, 13 : CHBK326, 14 : CHBK327, 15 : CHM9, 16 : CHM18, 17 : CHM19, 18 : LVK11, 19 : LVK30, 20 : LVK31, 21 : LVK32, 22 : CHTD27, 23 : CHTD29, 24 : BH14 Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 10 (voir annexe 1). L’ensemble des résultats observés nous permet de déduire plusieurs remarques : Page 47 LBMB Résultats & Discussions Parmi les 532 interactions testées, 484 ont montré des inhibitions, ce qui correspond à 91% du total. Les 9 % restant, correspondent à 48 combinaisons non inhibitrices. Les deux genres de bactéries lactiques qui constituent notre échantillon n’ont pas eu le même comportement en effet : Effet inhibiteur des leuconostocs : Le taux des inhibitions, exercées par les leuconostoc, contre les autres bactéries lactiques est d’environ 77%. Dans un total de 306 combinaisons, 277 sont des interactions négatives. L’effet inhibiteur exercé par les leuconostocs est plus important contre les lactobacilles (les diamètres ont atteint 1,1 cm) que contre les leuconostocs (diamètre inférieur à 0,8 cm). Parmi les inhibiteurs du genre Leuconostoc, 77,42% sont capables d’inhiber des espèces de Lactobacillus et les halos d’inhibition ont une taille qui varie de 0,6 cm à 1,1 cm. Parmi les souches ayant présentées les halos les plus grands, nous avons la CHBK318 qui inhibe le lactobacille CHM18 avec un halo de 1,1 cm. Les autres Lactobacilles ne sont pas inhibés par les leuconostocs. Parmi les bactéries qui ont été très peu ou pas du tout inhibées, il y a les souches CHTD27 et CHTD29. En même temps, ces deux souches ont montré l’effet inhibiteur le plus grand contre CHM19. Effet inhibiteur des lactobacilles : Les inhibitions exercées par les lactobacilles contre les lactobacilles sont plus importante par rapport à celle exercées contre les leuconostocs. Le taux d’inhibitions des bactéries lactiques par les souches du genre Lactobacillus représente 91,6%. Parmi les Lactobacilles inhibiteurs, 96,2% sont capables d’inhiber des espèces du genre Leuconostoc. La CHTD27, la CHTD29 et la BH14 inhibent la CHBK312 avec des halos de 1,4 cm. On note que les souches CHBK312, CHBK315, CHBK316 et CHBK319 ne sont pas inhibées par CHM19. Parmi les souches de leuconostocs indicatrices pour les lactobacilles, la souche CHBK312 s’avère la plus sensible aux lactobacilles, et parmi les indicatrices lactobacilles, la CHM19 a été inhibée par tous les lactobacilles en présentant les halos Page 48 LBMB Résultats & Discussions d’inhibitions les plus grands. Deux autres souches semblent être de bonnes indicatrices pour les lactobacilles, il s’agit de LVK30 et LVK31. Ce résultat n’est pas surprenant, en effet les lactobacilles sont connus pour leur pouvoir inhibiteur par rapport au Leuconostoc, ceci est noté par plusieurs auteurs. Jensen et al.,( 2009) ont montré dans leur étude, que les Lactobacilles inhibent la plupart des souches de leuconostocs utilisées (66,7%) et inhibent peu les espèces de lactobacilles (37%). Karam et al. (2004), ont observé que les souches de Lactobacillus présentent un grand effet inhibiteur (82,5%) contre des souches de Lactococcus, utilisées pour leur étude, et que les lactocoques inhibent peu les lactobacilles (2,3%). De plus, les lactobacilles sont caractérisés par leur pouvoir acidifiant qui leur permet de résister à des pH inférieurs à 4. En comparaison, les leuconostocs ne résistent même pas à des pH inférieurs à 4,5 (Mc Donald et al., 1990, Stiles, 1994). Cette caractéristique fait que les lactobacilles sont souvent, préférentiellement utilisés comme ferments pour plusieurs produits fermentés (Cocconcelli et Fontana, 2008). La méthode de Fleming et al. (1975) permet d’évaluer quantitativement le pouvoir inhibiteur des souches ensemencées en touches (compétitrices) sur les souches ensemencées en masse dans la gélose molle. Elle met en évidence les inhibitions dues à la production d’agents inhibiteurs mais aussi celles qui sont dues à la compétition vis-à-vis des nutriments ou au contact cellulaire. L’inhibition causée par le contact est connu chez toutes les cellules des êtres vivants, cette inhibition n’est due ni à la compétition vis-à-vis des nutriments, ni à la production d’agents inhibiteurs. L’inhibition par contact cellulaire se fait quand une souche occupe l’écosystème et ne laisse pousser aucun autre microorganisme. Todorov et Dicks (2005) ont retenu 9 colonies pour leurs larges zones d’inhibition parmi 37 colonies montrant des inhibitions, ce même mode de sélection est utilisé par tous les chercheurs. En se basant sur ce critère de sélection, nous avons retenu pour la suite de notre travail les souches suivantes : ☞ Comme inhibitrices toutes les souches du genre Leuconostoc, sauf CHBK309 et CHBK319, car elles présentent le pouvoir inhibiteur le plus faible et comme indicatrices de ce genre, les souches CHM9, CHM19, LVK11 et H2.3; car leur inhibition par les Leuconostoc est très importante (les halos d’inhibition ont atteint un diamètre de 1,1 cm). Page 49 LBMB Résultats & Discussions ☞ Pour le genre Lactobacillus toutes les souches sont retenues comme inhibitrices et comme indicatrices CHM19, LVK30, LVK31 et CHBK312. Le diamètre de l’inhibition des lactobacilles exercée sur ces souches a atteint 2,4 cm. 3.2.2 Mise en évidence des inhibitions par la méthode Schillinger et Lücke (1989) Après avoir détecté les inhibitions par contact direct entre les cellules, nous avons voulu voir si ces mêmes inhibitions peuvent être observées par utilisation des surnageants de culture, donc dans le cas d’une absence d’un contact cellulaire entre les souches tests et les souches indicatrices. Pour la mise en évidence des agents inhibiteurs, dans les surnageants de culture, par la méthode de Schillinger et Lücke (1989), nous avons retenu pour chaque genre étudié les souches ayant présentées le plus grand effet inhibiteur (souches test) et celle qui se sont avérées les plus sensibles (souches indicatrices) par la méthode de Fleming et al (1975). Le but de cette méthode, dite « indirecte », est de mettre en évidence l’agent inhibiteur produit par la bactérie inhibitrice et dont la propriété de diffusion est importante. La diffusion de l’agent inhibiteur ne laisse pas poussé l’indicatrice tout autour du puits. Le diamètre du halo peut nous renseigner sur la quantité de l’agent inhibiteur produit et diffusé. Parmi tous les agents inhibiteurs, les bactériocines sont décrites comme étant des produits très diffusibles dans les géloses. Parmi les quatre indicatrices retenues pour les inhibitrices du genre Leuconostoc, seule la CHM19 était inhibée, la figure 10 et le tableau 11 montrent le résultat obtenu : 1 2 3 5 4 6 7 8 9 Figure 10 : L’effet inhibiteur des surnageants de culture des Leuconostocs contre CHM19.1 : CHBK 310, 2 : CHBK311, 3 : CHBK312, 4 : CHBK315, 5 : CHBK323, 6 : CHBK325, 7 : CHBK326, 8 : CHBK327, 9 : vide Page 50 LBMB Résultats & Discussions Tableau 11 : Inhibitions par les surnageants de culture des Leuconostocs. S. Indicatrices S. Inhibitrices CHBK310 CHBK311 CHBK312 CHBK314 CHBK315 CHBK316 CHBK318 CHBK320 CHBK323 CHBK325 CHBK326 CHBK327 S : souches LVK11 CHM9 CHM19 H2.3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1,5 2 0 1,2 0 0 0 1,4 1,3 1,1 1,0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Les diamètres des halos d’inhibition sont exprimés en cm. On peut noter que : Parmi les leuconostocs testés, seuls 7 sur 12 souches ont montré un grand effet inhibiteur par leur surnageant de culture contre l’indicatrice CHM19. Ces inhibitions ne sont pas reproductibles, en effet ces résultats ont été observés seulement dans un essai. Les autres indicatrices se sont montrées totalement résistantes. Ces inhibitions peuvent être dues principalement à la production d’acides organiques, de peroxyde d’hydrogène ou de bactériocines. Dalache (2006), a noté que le criblage des antagonistes par la méthode de Fleming et al. (1975), a permet de détecter 53% des inhibitions entre les bactéries lactiques, alors que la méthode de diffusion en puits n’a permet de visualiser aucune inhibition, et ceci malgré de nombreuses répétitions. Cet auteur explique ce résultat par la faible quantité d’agents inhibiteurs produits dans le surnageant de culture. Ce résultat a aussi été observé par Benmouna (2008), qui a noté que le surnageant de culture des souches inhibitrices n’a donné aucune inhibition. Les acides organiques sont connus pour leur grand pouvoir inhibiteur, essentiellement l’acide lactique, qui est un produit à effet bactéricide et majeur du métabolisme des bactéries lactiques, contre les bactéries sensibles aux pH bas. Mc Donald et al. (1990) ont constaté que la production de l’acide lactique par les microorganismes durant la fermentation végétale permet d’éliminer le développement des souches de Leuconostoc mesenteroïdes. Page 51 LBMB Résultats & Discussions Les bactéries lactiques peuvent, dans certaines conditions, accumuler le peroxyde d’hydrogène (H2O2). Cette substance à effet bactéricide ou bactériostatique, affecte la membrane lipidique (Haugaard, 1968), en accédant au cytoplasme, il cause des dommages aux constituants intracellulaires. Falagas et al., 2007, ont démontré que certains lactobacilles inhibent la croissance des bactéries vaginales par production de peroxyde d’hydrogène. Concernant les Lactobacilles inhibiteurs, aucune inhibition n’était observée et ceci après plusieurs essais. Des résultats similaires ont été observés par plusieurs auteurs. Schillinger et Lücke (1989) ont remarqué que plusieurs inhibitions des souches de Lactobacillus sake observées par la méthode de Fleming et al (1975), ont disparu lorsqu’ils ont utilisé la méthode de diffusion en puits ; en effet sur 19 souches inhibitrices, 6 seulement ont pu inhiber par leurs surnageants de culture. Ces mêmes constatations ont été faites par Lewus et al. (1991) qui ont pu montrer que ces résultats sont observés, particulièrement, quand l’agent inhibiteur est une bactériocine. Et ils l’expliquent par les hypothèses suivantes : Un problème de diffusion de la bactériocine dans la gélose. L’agrégation des molécules de bactériocines entre elles. L’hydrolyse des bactériocines par des protéases non spécifique. Une faible concentration en bactériocines et suggèrent une augmentation du diamètre des puits creusés pour augmenter le volume et donc la concentration de l’échantillon déposé. Jensen et al. (2009) ont fait une étude comparative de l’activité antimicrobienne des souches de Lactobacillus helveticus en utilisant trois méthodes différentes (Fleming et al., 1975, la méthode de diffusion en puits et la méthode des stries croisées) et ils ont démontré l’impact de ces dernières sur l’effet inhibiteur de la bactériocine produites par les souches utilisées, en effet chaque souches a répondu différemment selon la méthode utilisée : par exemple la souche Lactobacillus helveticus DGCC4439 inhibait toutes les souches indicatrices (Lb casei, Lactococcus sp et Leuconostoc sp) en utilisant la méthode Fleming et al. (1975) alors qu’elle inhibait beaucoup moins de souches par la méthode des stries croisées. Le plus grand problème, auquel nous avons été confrontés, est la non reproductibilité des résultats, pour cela nous avons décidé d’optimiser la composition du milieu de culture des souches inhibitrices en nous basant plus particulièrement sur la littérature qui traite de l’optimisation dans le cas de souches bactériocinogènes. Page 52 LBMB Résultats & Discussions 3.3 Production et stabilité des agents inhibiteurs dans différents milieux Dans notre travail, nous nous intéressons plus particulièrement à la production de bactériocines, pour cela l’optimisation a été basée sur les paramètres qui augmentent la production ou la stabilité de ces molécules. L’effet inhibiteur dépend essentiellement de la concentration de l’agent antimicrobien mais aussi de sa stabilité. Pour cela il nous est nécessaire de trouver le milieu le plus adéquat. Faustino et al. (2005) ont démontré que l’ajout de 25% de lait au milieu de culture augmente la production de bactériocines. Le même résultat a été mis en évidence par Benkeroum et al. (2000) en supplémentant le MRS avec 2,5% d’extrait de levure. Du milieu tamponné a aussi été utilisé pour mieux visualiser les inhibitions dues à d’autres agents que les acides organiques. Dans notre cas nous avons testé les deux ingrédients en réalisant les combinaisons suivantes : MRS + 2,5% d’extrait de levure : MRSY. MRSY tamponné : MRSY Tp. MRSY + 25 % de lait écrémé à 10%. MRSY Tp + 25 % de lait écrémé à 10%. L’effet de l’addition du lait à 25% dans du MRS supplémenté de 2,5% d’extrait de levure sur la production de l’agent inhibiteur par les 24 souches est reporté dans le tableau 12 présenté en annexe 1. Nous avons utilisé les souches CHM19 et H2.3 comme indicatrices. La CHM19 a été retenue grâce aux résultats du test précédent et la H2.3 présente les qualités d’une indicatrice standard, par l’étude de souches bactériocinogènes, au sein de notre laboratoire. La figure 11 montre quelques résultats observés : Page 53 LBMB Résultats & Discussions 1 5 11 10 9 20 14 15 16 6 7 12 2 3 4 8 13 19 18 22 23 24 17 21 25 Figure 11 : L’effet de l’addition du lait dans le MRSY sur la production de l’agent inhibiteur contre H2.3. Des surnageants de culture de souche LVK30 cultivée en, 1 : MRSY ; 2 : MRSY Tp ; 3 : MRSY+lait ; 4 : MRSY Tp+lait ; Des surnageants de culture de souche LVK31 cultivée en, 5 : MRSY ; 6 : MRSY Tp ; 7 : MRSY+lait ; 8: MRSY Tp+lait ; Des surnageants de culture de souche LVK32 cultivée en, 9 : MRSY ; 10 : MRSY Tp ; 11 : MRSY+lait ; 12 : MRSY Tp+lait; (13-18) des surnageants de culture des souches sont cultivées en MRSY+lait, 13 : CHBK312 ; 14 : CHBK314 ; 15 : CHBK325; 16 : CHM9 ; 17 : CHM18; 18 : LVK11. (19-24) des surnageants de culture des souches sont cultivées en MRSY Tp+lait, 19 : CHBK312 ; 20 : CHBK314 ; 21 : CHBK325 ; 22 : CHM9 ; 23 : CHM18; 24 : LVK11. 25 : puits vide. D’après ces résultats, les remarques suivantes peuvent être faites : Le milieu MRSY Tp additionné de lait a stimulé la production de l’agent inhibiteur des souches CHBK310, CHM9 et CHM18, pour lesquelles nous avons enregistré des diamètres des halos assez larges de 1,8 cm, 1,4 cm et 1.6 cm respectivement contre H2.3. Ces mêmes souches ont donné de faibles halos d’inhibition contre l’indicatrice CHM19 (0,3, 0,6 et 0,6 cm respectivement), ce qui indique que parmi les deux indicatrices, la H2.3 est la plus sensible. L’effet des quatre milieux utilisés sur la production de l’agent inhibiteur chez les autres souches n’est pas pertinent. On note aussi que : un halo d’inhibition de 0,8 cm est observé dans le cas des surnageants de culture des souches CHBK309 et CHBK311 cultivées, respectivement, dans le MRSY Tp et le MRSY additionné de lait et testées contre la H2.3. Cocolin et al. (2007) ont observé pour les deux souches Enterococcus faecium M241 et M249, une production de bactériocines plus importante, lorsqu’elles sont cultivées dans le lait que dans le MRS et expliquent que le lait contient des éléments qui stimulent cette production. Alors que l’addition de lait a permis d’observer des effets inhibiteurs plus grands et plus stables, l’extrait de levure n’a montré qu’une légère amélioration dans le MRSY Page 54 LBMB Résultats & Discussions tamponné. Ce dernier résultat a été observé dans le cas de l’inhibitrice CHBK309 et est du soit à l’effet tampon du milieu soit à l’augmentation de la production de l’agent inhibiteur. L’effet du lait sur la production de la nisine par Lactococcus lactis ATCC11454 est rapporté par Faustino Jozala et al. (2005) qui ont étudié l’effet de l’ajout du lait écrémé au milieu MRS et M17 et ont démontré que l’ajout de 25% de lait dans ces milieux, donne une production de bactériocine de 142527,94 contre 21,06 AU/ml et 6,98 AU/ml en milieu MRS et M17 respectivement. Chez les autres souches l’effet inhibiteur n’est pas stimulé par les quatre milieux utilisés. Pour tous ces cas et pour les souches probablement bactériocinogènes, d’autres optimisations et/ou conditions environnementales sont nécessaires, en effet certaines conditions de stress stimulent la production de bactériocines. La présence d’éthanol et d’oxygène stimulent la production de l’amylovorine L471 par Lactobacillus amylovorus DCE471 (De Vuyst et al., 1996). D’autres chercheurs ont optimisé la production de bactériocines chez Lactobacillus plantarum LPCO10, Lactobacillus pentosus B96 et Lactobacillus plantarum KC21 en présence de 2,5 à 3%, 3,77% et 3% de NaCl, respectivement (Leal-Sanchèz et al., 2002, Delgado et al., 2004, Lim, 2010). Delgado et al. (2004) suggèrent dans leur étude que la production de bactériocines dépend probablement des conditions environnementales durant lesquelles la fermentation naturelle d’olive s’est déroulée et dans leur cas c’était la température et la concentration de NaCl. Dans d’autres cas, la production maximale de bactériocine requiert un milieu de culture complexe, avec un pH et une température d’incubation bien maitrisés (Biswas et al., 1991, Daba et al., 1993, Krier et al., 1998, Mataragas et al., 2003). Les optimisations des milieux ou conditions de culture des bactéries inhibitrices permettent d’amplifier les effets antimicrobiens et surtout de détecter plus facilement les inhibitions dues à des bactériocines. Vus les résultats obtenus dans ces tests, nous pensons que dans notre cas certaines inhibitions sont dues à la production de bactériocines, ceci pourra être confirmé par la caractérisation des agents inhibiteurs. 3.4 Caractérisation des agents inhibiteurs Les bactéries lactiques inhibent d’autres bactéries principalement, par production des acides organiques, ou de peroxyde d’hydrogène qui s’avère toxique pour les bactéries ne possédant pas d’activité catalasique, ou encore par production de bactériocines. Page 55 LBMB Résultats & Discussions Pour le test de mise en évidence des inhibitions dues aux acides organiques, la méthode de Fleming et al. (1975) a été utilisée. Dans le cas des inhibitions dues aux peroxyde d’hydrogène ou aux bactériocines c’est la méthode de Schillinger et Lücke (1989). 3.4.1 Les inhibitions dues à la production d’acides organiques Les acides organiques ont une grande aptitude à inhiber les microorganismes surtout ceux qui sont sensibles aux pH bas. Pour la mise en évidence des inhibitions par production d’acides organiques, nous avons retenu comme souche indicatrice la CHM19 pour toutes les souches inhibitrices testées. Nous avons réalisé ce test en utilisant la méthode de Fleming et al. (1975). Ainsi des cultures de bactéries tests ont été ensemencées en touches sur une surface de MRS solide non tamponné d’une part, et d’autre part sur une surface de MRS solide tamponné. Après une préincubation à 30°C pendant 20h, des géloses molles en surfusion, non tamponnées et tamponnées ont été ensemencées par l’indicatrice CHM19 et coulées à la surface des boîtes pré-incubées. Après incubation à 30°C pendant 24h, les diamètres des halos d’inhibition ont été mesurés. Les résultats obtenus sont montrés dans la figure 12 et récapitulés dans le tableau 13. Page 56 LBMB Résultats & Discussions Tp nTp 2 5 4 3 2 1 1 6 3 5 4 6 9 8 8 7 14 13 12 11 10 16 10 15 17 20 19 19 22 14 16 18 12 11 13 21 19 9 7 15 17 21 20 19 18 22 Figure 12 : L’effet du milieu non tamponné et tamponné sur l’effet inhibiteur des leuconostocs et des lactobacilles. 1 : CHBK310, 2 : CHBK311, 3 : CHBK312, 4 : CHBK314, 5 : CHBK315, 6 : CHBK316, 7: CHBK318, 8 : CHBK320, 9 : CHBK323, 10 : CHBK325, 11 : CHBK326, 12 : CHBK327, 13 : CHM9, 14 : CHM18, 15 : CHM19, 16 : LVK11, 17 : LVK30, 18 : LVK31, 19 : LVK32, 20 : CHTD27, 21: CHTD29, 22 : BH14 Page 57 LBMB Résultats & Discussions Tableau 13 : Les inhibitions dues à la production d’acides organiques. souches CHBK310 CHBK311 CHBK312 CHBK314 CHBK315 CHBK316 CHBK318 CHBK320 CHBK323 CHBK325 CHBK326 CHBK327 CHM9 CHM18 CHM19 LVK11 LVK30 LVK31 LVK32 CHTD27 CHTD29 BH14 CHM19 gélose non tamponnée gélose tamponnée 0,85 0,65 0,9 0,7 0,95 0,8 1,1 0,75 1,1 0,75 0,8 0,75 0,75 0,7 1,2 ND 1,0 ND 0,8 0,75 0,95 0,8 0,9 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,6 0,6 0,9 0,9 0,85 0,9 0,8 0,8 0,8 0,6 0,9 0 0,6 0,6 1,9 1,3 Les diamètres des halos d’inhibitions sont mentionnés en cm. ND : non déterminée Les observations suivantes ont été faites : Pour les interactions qui ont gardé le même effet inhibiteur en conditions tamponnées et non tamponnées, on peut dire qu’il ne s’agit pas d’inhibitions dues aux acides organiques, mais fort probablement au peroxyde d’hydrogène ou à des bactériocines. Toutes les interactions antagonistes ont gardé à peu près les mêmes diamètres des halos d’inhibitions contre CHM19 dans les deux conditions, sauf dans le cas de deux souches, pour lesquelles les halos d’inhibition ont changé de manière très significative: La CHTD27 où l’inhibition en milieu tamponné est complètement absente, alors que le halo de son pouvoir inhibiteur en milieu non tamponné était de 0,9 cm. L’agent inhibiteur dans ce cas est très certainement un acide organique. Les lactobacilles sont connus pour leur pouvoir acidifiant par rapport aux autres bactéries lactiques Stiles (1994). Page 58 LBMB Résultats & Discussions la souche BH14 dont le halo d’inhibition était de 1,9 cm en milieu non tamponné alors qu’il est de 1,3 cm en milieu tamponné (une diminution de 0,6 cm). Dans ce cas, nous pouvons dire que l’inhibition est partiellement due à la production d’acides organiques. 3.4.2 Inhibitions dues à la production de peroxyde d’hydrogène et de bactériocines Nous avons retenu pour ce test seulement les souches dont l’effet inhibiteur en milieu tamponné n’a pas du tout changé, mais aussi celles qui en même temps ont présenté un effet inhibiteur assez grand en présence de lait (résultats présentés dans le chapitre§ 3.3) Pour déterminer la nature chimique de l’agent inhibiteur, l’effet des enzymes protéolytiques (pronase E, pepsine, trypsine) et de la catalase a été testé sur les surnageants de culture des souches CHBK310, CHM9 et CHM18. Seule l’indicatrice H2.3 a été utilisée, étant donné qu’elle est la plus sensible : Le traitement des surnageants de culture avec la catalase permet de détecter les inhibitions dues à la production de peroxyde d’hydrogène. Le traitement des surnageants de culture avec les enzymes protéolytiques permet de détecter les inhibitions dues à la production de bactériocines, sachant que ces dernières, étant de nature protéique, peuvent présenter des profils de digestion différents. Les résultats obtenus par ce test sont montrés dans la figure 13 et mentionnés dans le tableau 14 : CHM9 +TRY +PEP +PRO CHBK310 +CAT CHM18 +TRY +TRY +TRY +PEP +PEP +PRO +CAT +CAT CHM18+ PEP CHM18+ PRO Figure 13 : L’effet des enzymes protéolytiques et de la catalase sur l’activité des agents inhibiteurs. TRY : trypsine, PEP : pepsine, PRO : pronase E, CAT : catalase. Page 59 LBMB Résultats & Discussions Tableau 14 : Inhibitions dues au peroxyde d’hydrogène et aux bactériocines. Souches Les enzymes CHBK310 CHM9 CHM18 Témoin Trypsine Pepsine Pronase E Catalase 1,2 0,6 1,0 0 1,1 1,0 0 0,8 0 1,0 0,8 0 0,6 0 0,8 Les diamètres des halos d’inhibitions sont exprimés en cm. Le traitement des surnageants de culture avec la catalase n’a permis de lever aucune inhibition. Donc aucune des trois inhibitrices n’inhibe la H2.3 par production de peroxyde d’hydrogène Les résultats obtenus par traitement aux enzymes protéolytiques sont les suivants : L’agent inhibiteur produit par les trois souches testées est complètement inactivé par l’action de la pronase E. Une inactivation partielle de l’effet inhibiteur produit par la souche CHBK310 a été obtenue par traitement à la trypsine, en présence de cette enzyme le halo a diminué de 0,4 cm. La pepsine n’a levé que très faiblement l’effet inhibiteur des trois inhibitrices. ce résultat est observé par certains auteurs, l’agent inhibiteur produit par des souches de Lactococcus lactis subsp lactis est résistant à la pepsine, alors qu’il est sensible à la pronase (Benkerroum et al., 2000). Cocolin et al. (2007) ont observé que l’effet inhibiteur se maintient à 50% après traitement à la pepsine, alors qu’il est aboli par l’action de la trypsine, la protéinase K, la papaine et la chymotrypsine. Ces résultats indiquent que l’agent inhibiteur produit par les souches CHM9, CHM18 et CHBK310 n’est pas le peroxyde d’hydrogène, mais est de nature protéique, il s’agit de bactériocines. Ces bactériocines sont nommées : Bactériocine CHM9, Bactériocine CHM18 et mésentéricine CHBK310. L’inactivation de l’agent inhibiteur par les enzymes protéolytiques est observée par de nombreux chercheurs qui ont démontré qu’il s’agit de bactériocines qui ont été dégradées par ces enzymes (Klaenhammer, 1993, Floriano et al., 1998, Deraz et al., 2005, Kumar et al., 2010). Page 60 LBMB Résultats & Discussions L’effet de l’agent inhibiteur produit par Lactococcus lactis subsp lactis B14 n’est pas affecté par la trypsine, la chymotrypsine, alors qu’il est aboli par l’action de la pepsine, la pronase E et la protéinase K (Ivanova et al., 2000). Dans le cas de la leucocine J produite par Leuconostoc sp J2, la pepsine, la trypsine, la pronase E et la chymotrypsine ont affecté son activité mais pas la catalase (Choi et al., 1999). 3.5 Optimisation de la production et/ou l’activité de la bactériocine produite par CHM9 Parmi les trois souches bactériocinogènes, la CHBK310 est écartée à cause de la nonreproductibilité de son effet inhibiteur. Pour les deux autres et pour des raisons pratiques, nous n’avons retenu que la souche CHM9 Les bactériocines possèdent des propriétés cationiques, amphiphiliques ou hydrophobiques capable de se lier à la fois aux lipides et/ou aux protéines du lait, ce qui rend, par exemple, la nisine difficile à extraire du lait (Rossano et al., 1998). Plusieurs chercheurs ont rencontré cette contrainte, de séparer la nisine du lait. Pour cela, une optimisation de production de bactériocine sans addition de lait au milieu MRS, est favorisée. Ceci peut être réalisé en analysant l’effet de chaque élément de ce milieu sur la croissance et la production de bactériocine par la souche CHM9 : L’optimisation que nous avons réalisée touche principalement : La composition du milieu MRS et notamment la source d’azote, la source de carbone et la source de potassium. La température d’incubation de la souche inhibitrice. La diffusion de la bactériocine dans la gélose. Dans les deux premiers cas, la croissance bactérienne a été mesurée. Pour tous les tests nous avons utilisé la méthode de Schillinger et Lücke (1989) 3.5.1 Effet de la composition du MRS sur la croissance bactérienne et la production de bactériocine Effet de la source d’azote Dans ce test, les cultures de la bactérie bactériocinogène ont été réalisées dans du MRS dont la source d’azote a été modifiée. Les milieux MRS et MRSY Tp sont utilisés comme Page 61 LBMB Résultats & Discussions témoins. Dans chaque cas la croissance de la souche et son effet inhibiteur ont été évalués après 24h et 48h. Nous avons agit sur la composition de la source d’azote et sur sa concentration, elle est de 2% dans tous les cas, le milieu MRS contient 2,5 % de source d’azote. Un aspect des résultats obtenus est montré dans la figure 14. 2 1 MRSY Tp 1 1 1 2 Try 2 1 2 EY 2 EV Try+EV h 1 2 Try+EY 2 1 Try+EV +EY Figure 14 : L’effet de différentes sources d’azote sur la production de la bactériocine CHM9 testée contre H2.3. Try : Tryptone EY : extrait de levure EV : extrait de viande 1 : 24h 2 : 48h Le résultat de l’effet des différentes sources d’azote sur la croissance et la production de bactériocine est montré dans le tableau 15 suivant : Tableau 15 : Effet des différentes sources d’azote sur la croissance et la production de la bactériocine par CHM9 : Sources d’azote MRS* MRSY Tp Try (2%) EY (2%) EV (2%) 1% Try+1% EY 1% Try +1% EV 1% Try + 0,5% EY + 0,5% EV 24h d’incubation Diamètres des DO halos 1,327 0,3 1,627 0,8 1,372 0,2 1,573 0,2 1,404 0,45 1,585 0,65 1,427 0,8 1,539 1,0 48h d’incubation Diamètres des DO halos 3,000 0,7 1,539 0,2 2,039 0,25 1,161 0,5 1,821 0,5 1,505 0,8 1,689 1,0 La densité optique est mesurée à 600 nm. Les halos d’inhibition sont exprimés en cm. Try : Tryptone. EY : extrait de levure. EV : extrait de viande. * : la DO de la souche mentionnée est une moyenne, le halo d’inhibition est observé exceptionnellement pour quelques essais. De l’ensemble des résultats obtenus on peut déduire les remarques suivantes : Page 62 LBMB Résultats & Discussions Certaines sources d’azote agissent seulement sur la croissance de la souche bactérienne alors que d’autres seulement sur la production de bactériocine. Le milieu MRSY Tp permet une bonne croissance de la souche, mais cette biomasse ne concorde pas avec une production maximale de bactériocine, par rapport aux autres milieux modifiés. Dans le cas du MRS, Un halo de 0,3 cm est observé et la croissance est faible (DO = 1,3). Par contre Biswas et al. (1991), ont constaté que la production de bactériocine par Pediococcus acidilactici H, dans ce même milieu, est moins importante par rapport aux autres milieux alors que la croissance est plus importante. La croissance de la souche CHM9 dans un milieu contenant 2% de tryptone comme seule source d’azote, a montré la croissance la plus faible au bout de 24 h (DO = 1,3), comme celle observée en milieu MRS. Après 48h d’incubation, la DO de la biomasse a atteint 1,5, ce qui indique que la phase de croissance se poursuit au-delà de 24h d’incubation. Concernant la production de la bactériocine, elle est très faible ; en effet le halo d’inhibition est seulement de 0,2 cm. La DO de la souche en milieu contenant 2% d’extrait de levure comme seule source d’azote, est assez élevée après 24h, et continue d’augmenter pour atteindre une DO de 2 à 48h d’incubation , alors que la production de bactériocine reste toujours faible. Des résultats similaires ont été observés par plusieurs chercheurs qui ont indiqué que l’extrait de levure permet une bonne croissance. Ce dernier résultat a été observé par De Vuyst et al (1996), en cultivant Lactobacillus amylovorus DCE 471 dans un MRS contenant 4,4% d’extrait de levure, alors que la production de bactériocine n’était pas optimale. Mollendorff et al. (2009) ont indiqué aussi une bonne croissance en présence d’extrait de levure des souches de Lactobacillus JW3BZ, JW6BZ, JW11BZ et JW15BZ. Lim (2010) a obtenu une croissance optimale et une production maximale de la bactériocine (12800 AU/ml) synthétisée par Lactobacillus plantarum KC21 en présence de 0,5% d’extrait de levure. Cette source contient plus de facteurs de croissance, tels que des vitamines, des acides aminés libres et de petits peptides (constitués de 2 ou 3 acides aminés) que d’hydrolysats de protéines (Aasen et al., 2000), ce qui favorise une bonne croissance des bactéries exigeantes telles les bactéries lactiques. Par contre, Mataragas et al. (2003) n’ont observé aucune influence de l’extrait de levure de 10 à 15g/l sur la croissance, ni sur la production de bactériocine par Lactobacillus curvatus L442. L’extrait de viande employé comme seule source d’azote en milieu MRS, ne permet pas une bonne croissance (DO de 1,4) après 24h, cette dernière diminue après 48h Page 63 LBMB Résultats & Discussions d’incubation (DO de 1,1). Concernant la production de bactériocine, elle est peu augmentée (0,5) par rapport aux cas où l’extrait de levure (0,25 cm) ou la tryptone (0,2 cm) sont employés séparément. La combinaison de Try+EY (1%+1%) donne une bonne croissance (DO de 1,5) après 24h et augmente à 1,8 après 48 h d’incubation, avec une production plus importante (0,65 cm) par rapport à l’emploi de ces 2 sources séparément. La combinaison Try+EV (1%+1%) donne une croissance (DO de 1,4) plus basse que la combinaison Try+EY (DO de 1,5). A l’inverse la production de bactériocine, est plus importante en présence de Try+EV (halo d’inhibition de 0,8 cm) qu’en présence de Try + EY (halo de 0,65 cm). Cette production est égale à celle obtenue en milieu MRSY Tp. Enfin la combinaison Try+EY+EV (1%+0,5%+0,5%) donne une bonne croissance de la souche et une production plus intéressante que les autres milieux. Todorov et Dicks (2005c) ont obtenu des productions maximales de bactériocines, synthétisées par ST26MS et ST28MS avec respectivement 12800 AU/ml et 6400 AU/ml, en présence de 2% de Tryptone et de la combinaison 1%Try+0,5%EY+0,5%EV, alors qu’en milieu MRS la production est de 6500AU/ml. Par ailleurs, Pal et al. (2010) et Todorov et Dicks (2005a) ont indiqué, en comparaison avec les autres sources d’azote utilisées dans leurs études, que la tryptone à 2% est la meilleure source d’azote, pour la production de bactériocine par Weissella paramesenteroides DFR-8 et la ST33LD produite par Lenconostoc mesenteroïdes subsp mesenteroïdes (12800 AU/ml). Todorov, (2008) a observé une production maximale de bactériocine produite par Lactobacillus plantarum AMA-K en présence de 2% de tryptone, 1,5%Try+0,5% EY et 1%Try+0,5%EY+0,5%EV, mais il a conclu que la tryptone est la source d’azote « clé » pour une production maximale de bactériocine. Nous pouvons conclure que chaque souche peut répondre différemment vis-à-vis d’une source d’azote quelconque pour sa croissance et la production de sa bactériocine, c’est ce qu’on appelle «l’effet souche». Par conséquent, pour le test de l’effet de la source de carbone sur la croissance et la production de bactériocine, nous avons retenu la combinaison de source d’azote qui a donné la production maximale de bactériocine qui est 1%Try+0,5%EY+0,5%EV. Effet de la source de carbone Le glucose est un constituant du milieu MRS, ce sucre simple semble être le plus utilisé par les bactéries lactiques pour leur croissance. Pour analyser l’effet de la source de carbone, nous avons remplacé le glucose par différents sucres : le saccharose, le maltose, le Page 64 LBMB Résultats & Discussions lactose et le glycerol, le témoin étant le milieu MRS modifié de l’étape précédente avec glucose. 2% de glucose sont remplacés par 2% de chacun des sucres. L’effet de la source de carbone sur la croissance de la souche CHM9 et la production de bactériocine par cette souche, après 24h et 48h d’incubation est montré dans les figures 15, 16a et 16b ci-dessous : 24h 48h GLU LAC GLY MRSY Tp +lait Try+EV +EY SAC MAL Figure 15 : L’effet des différentes sources de carbone sur la production de la bactériocine CHM9. GLU : glucose, LAC : lactose, Gly : glycerol, SAC : saccharose, MAL : maltose. b: après 48 h d’incubation a: après 24 h d’incubation La DO (600nm) Diamètre du halo d'inhibition (cm) La DO (600 nm) Diamètre du halo d'inhibition (cm) 2,5 1,2 2,0 1,0 2,5 1,2 2 1,0 0,8 1,5 0,8 1,5 0,6 1,0 0,4 0,5 0,0 Glucose Saccharose Maltose Lactose Glycerol MRS* 0,6 1 0,2 0,5 0,0 0 0,4 0,2 0,0 Glucose Saccharose Maltose Lactose Glycerol Figure 16 : L’effet des différentes sources de carbone sur la croissance et la production de bactériocine par CHM9. * : la DO de la souche mentionnée est une moyenne, le halo d’inhibition est observé exceptionnellement pour quelques essais. Comme pour la source d’azote, une bonne croissance ne reflète pas forcément une bonne production de bactériocine. Et les remarques suivantes peuvent être faites : Page 65 LBMB Résultats & Discussions La croissance dans les milieux contenant le glucose, le maltose et le lactose est optimale par rapport aux milieux contenants le saccharose ou le glycérol, comme seule source de carbone. La production de bactériocine est la plus importante en milieu contenant 2% de glucose comme seule source de carbone, ceci est reflété par le diamètre du halo d’inhibition qui est de 1,0 cm. Ce résultat est constaté par plusieurs chercheurs toujours en présence de 20g/l de glucose. En effet, Mataragas et al., 2003 ont observé, une production maximale de bactériocines produites par Leuconostoc mesenteroides L124 et Lactobacillus curvatus L442. Ce même résultat a été observé par Pal et al. (2010) dans le cas de Weissella paramesenteroides DFR-8. En milieu contenant le saccharose comme seule source de carbone, la production de la bactériocine par la souche CHM9 est intéressante, après 48 h d’incubation avec un halo de 0,9 cm, un halo de 0,6 cm est noté après 24h d’incubation dans ce milieu. Le lactose diminue la production de bactériocine de 20% par rapport au glucose, alors que la croissance est plus importante dans ce milieu après 24h d’incubation (DO de 1,6), mais elle diminue brusquement après 48h d’incubation (DO de 1,1), ceci est peut être du à la diminution importante du pH du milieu avec la production importante d’acides en utilisant ce substrat. L’emploi de glycerol dans le milieu MRS modifié en source d’azote ne permet pas ni une bonne croissance de la souche, ni une bonne production de la bactériocine (faible halo d’inhibition de 0,4 cm). Ce même résultat a été observé par Todorov (2008) qui a noté une diminution de la production de la bactériocine AMA-K synthétisée par Lactobacillus plantarum AMA-K en présence de 2% de glycerol. Ces résultats contredisent ceux observés par Todorov et Dicks (2005a) pour lequel l’emploi de 2% de glucose ou de lactose, diminue la production de bactériocine de 6400 AU/ml par rapport à l’emploi de 2% de maltose qui donne une production maximale de la bactériocine ST33LD (12800 AU/ml). Dans une autre étude l’emploi de 5 à 10 g/l de saccharose augmente la synthèse de la bactériocine ST311LD produite par Enterococcus faecium ST311LD (Todorov et Dicks, 2005b). Todorov (2008), a constaté une production de 12800 AU/ml dans le MRS contenant 2% de glucose (20 g/l) ou de maltose, et cette production a été doublée en présence de 30 g/l, alors que l’emploi de lactose comme seule source de carbone dans le milieu, réduit de 75% (1600 AU/ml) la production de bactériocine par Lactobacillus plantarum AMA-K. Ces Page 66 LBMB Résultats & Discussions résultats sont surprenants d’autant plus que cette souche était isolée à partir du lait fermenté et prouvent que la production de bactériocine dépend de la combinaison de plusieurs facteurs. Lim (2010) obtient un maximum de production de bactériocine par Lactobacillus plantarum KC21 mais en présence de 1,5% de glucose ou 1% de lactose (12800 AU/ml), alors que 2% de glucose et 2% de lactose, diminuent la production de cette bactériocine à 3200 AU/ml et 2% de maltose diminue la production à 400 AU/ml. En conclusion, nous pouvons dire que le glucose à 2% constitue la meilleure source de carbone. Effet de la source de potassium L’effet de la source de potassium sur la production de bactériocine a été étudié par plusieurs auteurs (De Vuyst et Vandamme, 1993 ; Todorov et Dicks, 2005 ; Mollendorff et al., 2009 ; Lim, 2010). Le MRS contient 2g/l de K2HPO4, cette concentration indique que les lactobacilles ont besoin de cette source pour leur développement. Pour l’étude de l’effet de la source de potassium sur la production de bactériocine, nous nous sommes basés sur les travaux de Mollendorff et al. (2009). Pour cela, les 0,2% de K2HPO4 du milieu MRS modifié obtenu des étapes précédentes ont été substitués par : 1% de K2HPO4, 2% de K2HPO4, 2% de KH2PO4 1% K2HPO4 + 1% KH2PO4. Tous ces milieux en plus du témoin, qui contient 0,2% de K2HPO4 ont été ensemencés à 5% d’inoculum de la souche CHM9. La figure 17 montre le résultat obtenu : Page 67 LBMB Résultats & Discussions 24h 48h 1 2 3 GLU Try+EV +EY 4 5 Figure 17 : L’effet des différentes sources de potassium sur la production de la bactériocine CHM9 contre H2.3. 1 : 0,2%K2HPO4. 2 : 1% K2HPO4. 3 : 2% K2HPO4. 4 : 2% KH2PO4. 5 : 1%K2HPO4+1% KH2PO4. Le résultat de l’effet de la source de potassium sur la croissance et la production de la bactériocine CHM9 après 24h et 48h d’incubation est montré dans les figures 18.a et 18.b b : après 48h d’incubation a : après 24h d’incubation La DO (600 nm) La DO (600 nm) Diamètre du halo d'inhibition (cm) Diamètre du halo d'inhibition (cm) 2,5 1,4 2,5 1,4 1,2 2 1,2 2 1,0 1,5 0,8 1 0,6 1,0 1,5 0,8 1 0,6 0,4 0,5 0,2 0 0,0 (1) (2) (3) (4) (5) MRS* 0,4 0,5 0,2 0 0,0 (1) (2) (3) (4) (5) Figure 18 : L’effet de la source de potassium sur la croissance et la production de la bactériocine CHM9. (1) : 0,2%K2HPO4. (2) : 1% K2HPO4. (3) : 2% K2HPO4. (4) : 2% KH2PO4. (5) : 1%K2HPO4+1% KH2PO4. : la DO de la souche mentionnée est une moyenne, le halo d’inhibition est observé exceptionnellement pour quelques essais. * Nous pouvons faire les remarques suivantes : La croissance de la souche CHM9 est la plus importante en milieu contenant 2% de K2HPO4 (DO de 1,9). Une DO de 1,8 est enregistrée dans les milieux contenant 1% de K2HPO4 et 1% de K2HPO4 + 1% de KH2PO4, alors qu’elle est la plus faible en présence de 2% de KH2PO4 (1,6). Une DO de 1,7 est obtenue dans le milieu contenant 0,2% de K2HPO4. Page 68 LBMB Résultats & Discussions Concernant la production de bactériocine : Les milieux contenant 1% et 2% de K2HPO4 comme source de potassium permettent une production maximale de la bactériocine, ceci est reflété par le diamètre du halo d’inhibition qui est de 1,2 cm par rapport à 1,0 cm obtenu dans le milieu contenant 0,2% de K2HPO4. Ce résultat peut être du au pH du milieu, puisque le K2HPO4 est une base qui permet de tamponner le milieu à la neutralité. Kim-Hi (2005) a observé que la production de la micrococcine GO5 par Micrococcus sp GO5 est huit fois plus importante dans un milieu contenant 2 à 2,5% de K2HPO4 que dans un milieu contenant 0,2% de K2HPO4. Cependant le milieu contenant 2% de KH2PO4 comme seule source de potassium n’a pas permis une production de bactériocine (halo de 0 cm), car le KH2PO4 est un acide et peut diminuer fortement le pH du milieu ce qui peut provoquer une répression de la production de bactériocine. Ce résultat ne concorde pas avec les travaux de De Vuyst et Vandamme (1993), qui ont constaté une production maximale de la nisine produite par Lactococcus lactis subsp lactis NIZO22186 dans un milieu contenant jusqu’à 5% de KH2PO4 comme seule source de phosphore. Ces auteurs indiquent que cette source crée des conditions de pH favorables pour la production de cette bactériocine, mais à 6% de KH2PO4, aucune production n’est observée, expliquant que cette concentration de KH2PO4 a provoqué une lyse cellulaire. A ce stade, un milieu que l’on nommera MRSm est constitué. Il s’agit du milieu MRS dont la source d’azote et la source de potassium sont modifiées. Ces sources sont modifiées comme suit : 1% Try+0,5% EY+0,5%EV (comme source d’azote) et 2% de K2HPO4 (comme source de potassium). La source de carbone n’est pas modifiée (2% de glucose). Dans un deuxième temps, nous nous sommes intéressés à la température d’incubation de la souche bactériocinogène (pour une production maximale) ainsi qu’aux conditions de diffusion dans la gélose (pour une quantification meilleure). 3.5.2 Effet de la température d’incubation La température d’incubation est un paramètre qui doit être maîtrisé pour la croissance et la production de la bactériocine. Ce paramètre a fait l’objet de plusieurs études, qui ont montré que la température de production des bactériocines est souvent inférieure à la température optimale de croissance (Krier et al., 1998). Dans notre cas, nous avons testé les températures (25, 35,40 et 45°C). La culture témoin a été réalisée à 30°C. Les cultures ont été réalisées, pendant 24h et 48h, dans le milieu MRSm par ensemencement avec 5% d’inoculum de la souche CHM9. Page 69 LBMB Résultats & Discussions L’effet de la température d’incubation sur la croissance de la souche CHM9 et la production de sa bactériocine après 24h et 48h d’incubation est montré dans les figures 19, 20a et 20b : 24h 48h 25°C 30°C 35°C GLU 2% K2HPO4 40°C 45°C Figure 19 : L’effet de la température d’incubation sur la production de la bactériocine CHM9. a : après 24h d’incubation b : après 48h d’incubation La DO (600nm) la DO (600nm) Diamètre du halo d'inhibition (cm) Diamètre du halo d'inhibition (cm) 2,50 1,4 2,50 1,4 1,2 2,00 1,2 2,00 1 1,50 1,00 1 0,8 1,50 0,8 0,6 1,00 0,6 0,4 0,4 0,50 0,50 0,2 0,2 0,00 0 25°C 30°C (T) 35°C 40°C 45°C 0,00 0 25°C 30°C (T) 35°C 40°C 45°C Figure 20 : Effet de la température d’incubation sur la croissance bactérienne et la production de bactériocine par CHM9. D’après ces résultats, les remarques suivantes peuvent être faites : La croissance de la souche CHM9 est quasi identique pour toutes les températures d’incubation (DO de 1,5 à 1,6). La production de la bactériocine semble être identique aux températures 25, 30, 35 et 40°C, en effet des halos d’inhibition de 1,2 à 1,3 sont observés. Cependant, nous notons à la température 25°C après incubation de 24h ou 48h, que l’effet inhibiteur est à son maximum (1,3 cm). Certaines bactériocines répondent différemment à ces mêmes températures, exemple celle décrite par Lim (2010) et produite par Lactobacillus plantarum KC21 qui ne montre Page 70 LBMB Résultats & Discussions aucune activité à la température d’incubation 25°C contre Staphylococcus aureus ATCC6538, mais qui est très active à 30°C, Par contre la croissance de la souche bactériocinogène à 45°C, entraîne une diminution de l’effet inhibiteur de 77%. Ce résultat a été observé par plusieurs chercheurs étudiants l’effet de la température d’incubation sur la production de bactériocines. en effet Lim (2010) n’a détecté aucune activité de la bactériocine produite par Lactobacillus plantarum KC21 à 45°C d’incubation. Pour expliquer ce phénomène Messens et al., 2003 ont suggéré qu’à une température d’incubation élevée, des protéases sont activées en réponse au stress thermique. Aussi, Juarez Tomas et al. (2002), ont supposé qu’à des températures supérieures à 44°C, les cellules de Lactobacillus salivarius CRL1328 ont été incapables de synthétiser ou sécréter des bactériocines alors que la croissance n’est pas affectée par cette température. 2.5.3 L’effet du pH sur la diffusion de la bactériocine CHM9 Plusieurs auteurs étudient les facteurs intrinsèques du milieu (ou de l’aliment) influençant l’efficacité de la diffusion de la bactériocine, surtout si elle fait l’objet d’une application agro-alimentaire. Blom et al. (1997), ont analysé plusieurs facteurs, parmi eux, le pH du milieu, et ils ont démontré qu’il peut influencer la diffusion de la bactériocine. D’autres chercheurs lient la diffusion de la bactériocine aux agents tampons du milieu. En effet le glycéro-phosphate contenu dans le milieu M17, interfère avec les zones d’inhibition causées par l’agent inhibiteur produit par Pediococcus acidilactici PO2, en comparaison avec d’autres agents tampons (Hoover et al., 1989). Dans ce test, nous voulons étudier l’effet du pH neutre de la gélose molle et de la gélose dure sur la diffusion des bactériocines produites par les souches CHM9, CHM18 et CHBK310. Ce test a été réalisé selon la méthode de Schillinger et Lücke (1989). Nous avons cultivé les souches inhibitrices dans différents milieux testés pour l’optimisation et qui sont les suivants : ☞ MRS, MRS tp, MRSTP+lait. ☞ MRSY + lait, MRSY TP + lait. ☞ 0,2% K2HPO4, 1% K2HPO4, 2% K2HPO4. ☞ 1% K2HPO4 + 1% KH2PO4. Les figures 21a et 21b suivantes montrent quelques résultats observés : Page 71 LBMB Résultats & Discussions 1 1 2 5 9 8 7 6 2 4 3 6 5 9 11 10 4 3 7 8 11 10 Tp nTp a : gélose non tamponnée 4 5 10 11 b : gélose tamponnée 4 5 10 11 Figures 21 : L’effet du pH du milieu sur la diffusion de la bactériocine. 4 : surnageant de CHM9 issu de MRS+lait. 5 : surnageant de CHM18 issu de MRSY+lait. 10 : surnageant de CHM9 issu de MRSY Tp+lait. 11 : surnageant de CHM18 issu de MRSY Tp+lait. Tableau 16 : L’effet du pH de la gélose sur la diffusion de la bactériocine produite par les souches CHM9, CHM18 et CHBK310 Les souches CHM9 CHM18 CHBK310 Les milieux de culture MRSY + lait MRSY Tp + lait 0,2% K2HPO4 1% K2HPO4 2% K2HPO4 1% K2HPO4+1%KH2PO4 MRSY + lait MRSY Tp + lait MRS MRS Tp MRS Tp + lait H2.3 Gélose Non TP 1,2 1,0 0,8 1,0 1,0 0,8 1,2 1,2 0,6 0,6 1,6 Gélose TP 1,4 1,2 1,0 1,2 1,2 1,0 1,2 1,2 0,8 0,8 1,8 Les diamètres sont mentionnés en cm. Page 72 LBMB Résultats & Discussions Pour chaque milieu de culture de la souche bactériocinogène nous avons étudié la diffusion en conditions tamponnées et non tamponnées. Dans ce cas les géloses dure ou molle sont tamponnées ou non tamponnées simultanément. Dans la plupart des cas nous avons observé une légère augmentation des halos d’inhibition en conditions tamponnées par rapport à celles non tamponnées. L’augmentation des halos d’inhibition a été observée quelque soit le milieu de culture de la souche bactériocinogène. Dans un deuxième temps, nous avons réalisé un autre essai de diffusion dans différentes conditions, à savoir : ☞ gélose solide nTp / gélose molle nTp. ☞ Gélose solide nTp / gélose molle Tp. ☞ Gélose solide Tp / gélose molle nTp. ☞ Gélose solide Tp / gélose molle Tp. Ce test a été réalisé avec des surnageants obtenus après culture de la souche bactériocinogène CHM9 dans des milieux contenant différentes sources de carbone ou d’azote. Le tableau 17 et les figures 22a, b, c et d suivants montrent les résultats obtenus : Page 73 LBMB Résultats & Discussions a 1 1 1 GLU nTp/ nTp 2 LAC b 2 GLY SAC 1 LAC LAC 2 1 GLY 2 1 SAC 2 1 MAL 2 MAL GLU 1 nTp/ Tp T2 1 1 2 T1 T2 c GLU 2 T1 1 1 2 Tp/ nTp 2 d 1 2 GLU 1 Tp/ Tp 2 MAL 2 1 LAC v 2 2 GLY 1 2 T2 T1 1 SAC v 2 MAL 1 1 T1 2 GLY 1 2 T2 2 v SAC Figure 22 : L’effet de pH de la gélose sur la diffusion de la bactériocine produire par CHM9. a : gélose molle nTp/gélose solide nTp. b : gélose molle nTp/gélose solide Tp. c : gélose molle Tp/gélose solide nTp. d : gélose molle Tp/gélose solide Tp. 1 : surnageant de culture de 24h, 2 : surnageant de culture de 48h, T1 : surnageant de la souche cultivé dans MRS dont la source d’azote est (Try+EV+EY), T2 : surnageant de culture de la souche cultivée dans MRSY Tp+lait. v : puit vide Tableau 17 : L’effet du pH du milieu sur la diffusion de la bactériocine produite par CHM9 échantillon Glu Lac Gly Sac Mal Try+EY+EV MRSY+lait 24h 48h 24h 48h 24h 48h 24h 48h 24h 48h 24h 24h Solide nTp/ molle nTp Solide nTp/ molle Tp Solide Tp/ molle nTp 0,1 0,3 0,1 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0 0 0,1 0,4 0,1 0,2 0,4 0,4 0,4 0,4 0,1 0 0,1 0,1 0,2 0,2 1,0 1,0 0,8 0,8 1,2 1,2 0,8 0,8 0,6 0,8 0,8 0,5 Solide Tp/ molle Tp Synergie des halos 1,4 Synergie des halos 1,4 Synergie des halos Les diamètres sont mentionnés en cm. Nous pouvons faire les remarques suivantes : Page 74 LBMB Résultats & Discussions La réalisation de la méthode de Schillinger et lücke (1989) avec une gélose solide tamponnée permet une bonne diffusion. Ce même résultat a été observé dans le cas de la piscicoline, pour laquelle Blom et al. (1999) ont remarqué une meilleure diffusion dans un milieu de pH 7. A l’inverse dans le cas de la gélose solide et molle non tamponnées, on remarque des diamètres très faibles, ne dépassant pas 0,4 cm. La diffusion est maximale dans le cas, où la gélose solide et molle, sont tamponnées, on observe une très grande augmentation des halos d’inhibition dans ces conditions. Comme dans le cas du surnageant de la culture, réalisée en MRS contenant le saccharose comme source de carbone, qui inhibe la H2.3 avec un halo de 0,1 cm dans un milieu où la gélose solide et molle sont non tamponnées. Un halo de 0,8 cm est enregistré dans un milieu dont la gélose solide est tamponné et la gélose molle est non tamponnée alors qu’il atteint 1,4 cm dans un milieu dont la gélose solide et molle sont tamponnées. La diffusion maximale de la bactériocine, comme rapporté par Hoover et al. (1989), dépend de l’agent tampon qui interfère avec les zones d’inhibition, dans leur cas il s’agissait du glycero-phosphate contenu dans le milieu M17. Dans notre tampon, les sels de KH2PO4 et Na2HPO4 sont utilisés, en effet Wolf et Gibbons (1996) ont remarqué une meilleure détection de la nisine Z par la méthode de diffusion sur gélose en diminuant la quantité d’agar et en y incorporant le phosphate de sodium (Na2HPO4). Dans d’autres cas, Blom et al. (1997) notent que le pH peut provoquer une ionisation de la matrice agar, ce qui entraine une répression de la diffusion, en effet pour une gélose à pH 7, ils enregistrent des surfaces de diffusion faible dans le cas de la nisine et de la pediocinePA-1. 3.6 Production de la bactériocine CHM9 en présence de lait Dans le but, de savoir si l’ajout de lait dans le milieu de culture de la souche inhibitrice, donne une meilleure production de la bactériocine. Nous avons testé l’effet des milieux MRS, MRSY et MRSm dans des conditions tamponnées ou non tamponnées en présence ou en absence de lait. Le résultat obtenu est montré dans la figure 23 et le tableau 18 suivants : Page 75 LBMB Résultats & Discussions 1 2 5 9 3 6 4 7 8 12 10 11 Figure 23 : L’effet de la présence du lait dans trois milieux différents (MRS, MRSY et MRSm) sur la production de la bactériocine CHM9. Les surnageant de culture de la CHM9 cultivée en : 1 : MRS. 2 : MRS Tp. 3 : MRS+lait. 4 : MRS Tp+lait. 5 : MRSY. 6 : MRSY Tp. 7 : MRSY+lait. 8 : MRSY Tp+lait. 9 : MRSm. 10 : MRSm Tp. 11 : MRSm+lait. 12 : MRSm Tp+lait. Tableau 18 : L’effet de différentes conditions sur la production de bactériocine chez CHM9 Les milieux de culture MRS MRSY MRSm Les conditions des milieux nTp Tp nTp+lait Tp+lait nTp Tp nTp+lait Tp+lait nTp Tp nTp+lait Tp+lait Diamètres des halos d’inhibition 0,2 1,0 0,3 0,9 0,9 0,8 0,35 1,0 0,7 1,3 0,8 1,3 Les diamètres des zones d’inhibition sont mentionnés en cm D’après les résultats obtenus, les remarques suivantes peuvent être faites : Le milieu MRSm permet une meilleure production de bactériocine par rapport aux milieux MRS et MRSY, surtout lorsqu’il est tamponné et/ou supplémenté en lait. Le milieu MRS tamponné, supplémenté ou non en lait, donne une bonne production. Les milieux MRSY donnent une production intéressante sauf dans le cas du MRSY non tamponné et supplémenté en lait où le halo d’inhibition est de seulement (0,35 cm). Page 76 LBMB Résultats & Discussions Pour ces tests, nous pouvons conclure que les milieux tamponnés donnent une bonne production de bactériocine. Ceci est distingué surtout dans le cas du MRS et MRSm. Cette même observation a été faite par Mandal et al. (2008) qui ont constaté, une production de bactériocine maximale dans le milieu TGE+Tween 80 tamponné à pH 6,8 (citrate de sodium, acetate de sodium et phosphate dipotassique, chaque élément est à 0,2%). Zaoui (2011), a observé que le surnageant de la souche Enterococcus faecalis BO2 a montré une activité inhibitrice très importante, lorsque la souche est cultivée en milieu M17 Tp+lait Pour la réalisation des tests suivants, nous avons retenu le milieu MRSm tamponné. 3.8 Propriétés physico-chimique de la bactériocine La plupart des auteurs s’intéressent à l’étude de la stabilité de l’activité de la bactériocine, à différents pH acides et basiques ainsi qu’aux températures élevées. Ces études permettent d’une part de caractériser la bactériocine pour une utilisation en industrie agro-alimentaire, et d’autres part de la classer en fonction de son degrés de résistance aux traitements thermiques. L’effet du pH Dans ce cas les pH des surnageants de culture sont divisés en deux lots. Pour un lot le pH est ajusté à la valeur désirée puis ramené à pH 7 (R). Pour le deuxième lot le pH est ajusté à la valeur désirée et maintenu à cette même valeur (Nr). L’effet du pH acide ou basique sur l’activité de la bactériocine CHM9 est montré dans la figure 24 et le tableau 19 suivants : Nr2 Nr9 R9 T R2 Nr4 R4 Nr6 R6 Nr7 Nr7 Nr8 R8 Nr12 R12 Figure 24 : L’effet des pH acides ou basiques sur l’activité de la bactériocine CHM9 contre H2.3. Nr : Non réajusté, R : réajusté. Page 77 LBMB Résultats & Discussions Tableau 19 : L’effet du pH sur l’activité de la bactériocine CHM9. pH du milieu Etat du milieu Témoin (pH>6) Non réajusté pH=2 réajusté Non réajusté pH=4 réajusté Non réajusté pH=6 réajusté Non réajusté pH=8 réajusté Non réajusté pH=9 Réajusté Non réajusté pH=12 Réajusté Diamètre du halo l’inhibition 1,2 1,2 1,4 1,2 1,2 1,2 1,4 1,2 0,2* 1,4 1,2 0 0.2* Les diamètres des zones d’inhibition sont mentionnés en cm. * halos trouble. D’après ce qui est indiqué dans le tableau, on peut faire les remarques suivantes : De manière générale l’activité de la bactériocine CHM9 n’est pas affectée par les pH qu’ils soient acides ou basiques. Ceci est observé par plusieurs chercheurs, Todorov et Dicks (2004), Kwaadsteniet et al. (2005) et Ozlem (2005) qui ont respectivement remarqué que l’activité de la mesentericine ST99, la bactériocine ST15 et la leucocine OZ ne sont pas affectées par des pH allant de 2 à 12. Ghrairi et al.(2008) ont indiqué la stabilité de l’activité de la bactériocine produite par Enterococcus faecium MMT21 aux pH compris entre 2 et 10. Néanmoins, on remarque une absence d’inhibition pour l’échantillon de pH8 non réajusté et les échantillons de pH 12 réajusté et non réajusté, ceci est dû à une dilution lors de l’ajout du NaOH ou du HCl pour l’ajustement ou le réajustement. Dans le cas de la bactériocine produite par Enterococcus faecium NIAI 157, Ohmomo et al. (1999) ont remarqué qu’au-delà du pH7, l’activité de cette bactériocine diminue. Alors que l’entérocine F-420 est stable à des pH allant de 4 à 8. Les pH acides ou basiques affectent légèrement l’activité de la sakacine C2 alors que le pH 6 permet de maintenir totalement l’activité de cette bactériocine (Gao et al., 2010). Ces résultats rejoignent ceux observés par Benmouna (2008) et Kout (2011), qui ont observé que l’activité inhibitrice des bactériocines n’est pas affectée par les pH acides ou basiques. Page 78 LBMB Résultats & Discussions L’effet de la température Dans le but d’analyser l’effet de la chaleur sur l’activité de la bactériocine produite par CHM9, Les surnageants de culture ont été soumis à différents traitement thermiques, à savoir 60, 80 ou 100°C pendant 10,15 ou 20 min et 120°C pendant 20 min (autoclavage). Puis, ils ont été testés par la méthode de schillinger et Lücke (1989) avec comme témoin un surnagent qui n’a pas été traité. Le résultat obtenu est montré dans la figure 25 suivante : T 10min 15min 20min 60°C 80°C 100°C 120°C 20 min Figure 25 : L’effet de différentes températures sur l’activité de la bactériocine CHM9 contre H2.3. L’effet de différentes températures sur l’activité de la bactériocine CHM9 est indiqué dans le tableau 20: Tableau 20 : L’effet des températures sur l’activité de la bactériocine CHM9 Températures Durée d’incubation Surnageant natif 60°C 80°C 100°C 120°C 10 min 15 min 20 min 10 min 15 min 20 min 10 min 15 min 20 min 20 min Diamètre du halo d’inhibition 1,4 1,2 1,4 1,2 1,4 1,4 1,4 1,4 1,2 1,2 0,8 Les diamètres des zones d’inhibition sont mentionnés en cm. Page 79 LBMB Résultats & Discussions On peut faire les remarques suivantes : L’activité de la bactériocine CHM9 n’est pas affectée par les traitements à 60, 80 ou 100°C pendant 10, 15 ou 20 minutes, mais l’autoclavage du surnageant de culture a entraîné une perte partielle qu’on peut estimer à 30%. la thermorésistance des bactériocines est notée par plusieurs chercheurs. L’acidocine D20079 n’est pas sensible aux traitements thermiques à 70°C ou 100°C pendant 60min, alors que son activité est diminuée de 50% après 30 min à 120°C (Deraz et al., 2005). Les mêmes résultats ont été obtenus concernant l’activité des bactériocines AMA-K et plantaricin LR/14 qui n’est pas affectée après 20 min à 121°C (Todorov et al., 2007, Kumar Tiwari et Srivastava. 2008), alors que l’activité de la bozacine 14 et la bactériocine ST15 est complètement abolie à 121°C pendant 20 min (Ivanova et al., 2000, Kwaadsteniet et al., 2005). L’activité inhibitrice de la CHM9 a été conservée après des traitements à des températures assez élevées, comparables, à la pasteurisation (80°C pendant 10 min) et à la stérilisation du lait (100°C pendant 5 min). Nous pouvons conclure que la bactériocine de la souche CHM9 est thermorésistante. Grace à cette caractéristique, la bactériocine CHM9 peut être classée soit dans la classe I ou II. Aussi la résistance de la bactériocine CHM9 à ces traitements (pH et températures) est un témoin qu’elle peut présenter un grand intérêt en technologie agroalimentaire, soit au cours de la fabrication soit en étape finale de fabrication mais aussi dans la conservation des aliments. 3.8 Estimation de la quantité de bactériocine produite La quantification de la bactériocine produite, permet d’apprécier sa concentration et a été estimée en unité arbitraire par ml de surnageant de culture de la souche bactériocinogène. Pour cela, nous avons utilisé la méthode de dilution critique décrite par Pucci et al. (1988) mais réalisée selon Yanagida et al. (2005). Nous avons obtenu le résultat suivant: Selon Parente et al. (1994), on calcule la quantité de bactériocine produite par la formule suivante : AU/ml = (1000/d)*D d : est le volume mis dans les puits Page 80 LBMB Résultats & Discussions D est le facteur de dilution. Dans notre cas la dilution maximale de bactériocine ayant produit une inhibition est : AU/ml = (1000/0,1)*1/8 = 1250 AU/ml La quantité de bactériocine produite par CHM9 cultivée dans le milieu MRSm Tp est de 1250 AU/ml de surnageant de culture. Chaque bactériocine produite par une bactérie lactique se caractérise par une concentration propre à sa production dans un milieu bien défini. Cette quantification dépend de la sensibilité de l’indicatrice utilisée dans l’essai, l’utilisation d’une souche plus sensible permet d’apprécier cette quantité à la hausse. Dans notre cas, chacune des conditions permet de produire une quantité de bactériocine différente. Pour cela, nous avons réalisé la cinétique de croissance et de production de la bactériocine dans différents milieux, à savoir : le milieu MRS, MRS Tp, MRSm et MRSm Tp. 3.9 Cinétique de croissance bactérienne et de production de la bactériocine Les cinétiques de croissance de la bactérie bactériocinogène et de production de la bactériocine par la souche CHM9, permettent de nous donner des indications sur l’étape durant laquelle la bactériocine est produite mais aussi sur la phase pendant laquelle la production est maximale. Selon la littérature, la plupart des bactériocines des bactéries lactiques sont des métabolites primaires (De Vuyst et Vandamme, 1992), mais il existe certaines qui sont des métabolites secondaires. Les métabolites primaires sont produits au cours de la phase de exponentielle et jouent un rôle vital pour une croissance active, alors que les métabolites secondaires sont synthétisés après la phase de croissance de l’organisme et n’interviennent pas généralement dans les fonctions vitales de l’organisme (Kleinkauf et al., 1986). Nous avons essayé de suivre la cinétique de croissance de la souche CHM9 et la production de sa bactériocine toutes les deux heures d’incubation pendant 30 heures à 30°C dans quatre milieux différents : MRS, MRS Tp, MRSm et MRSm Tp. Les figures 26 (a, b, c et d) 27 (a, b, c et d) suivantes montrent le résultat obtenu : Page 81 LBMB Résultats & Discussions c a t0 t2 t10 t4 t24 t0 t2 t0 t6 t26 t4 t2 t8 t28 t6 t4 t10 t24 t0 t2 t6 t28 t30 t4 t8 t10 t10 t8 t30 t8 t24 t26 t26 t28 b d t30 Figure 26 : Les cinétiques de production de la bactériocine dans quatre milieux différents. a: MRS nTp, b: MRS Tp, c: MRSm nTp et d: MRSm Tp. Diamètre du halo d'inhibition (cm) a 2,2 1,2 1 1,6 0,8 1,4 1,2 0,6 1 0,8 0,4 0,6 0,4 0,2 0,2 0 t=2 t=4 t=6 1,6 1,2 0,6 1 0,8 0,4 0,6 0,4 0,2 0,2 0 0 t=0 t=2 t=4 t=6 2 1 t=8 t=10 t=24 t=26 t=28 t=30 Diamètre du halo… La DO (600nm) d 1,2 1,8 0,8 1,4 t=8 t=10 t=24 t=26 t=28 t=30 2,2 1 1,8 Diamètre du halo d'inhibition (cm) La DO (600nm) c 1,2 2 0 t=0 La DO (600nm) 2,2 2 1,8 Diamètre du halo d'inhibition (cm) b La DO (600nm) 2,2 1,2 2 1 1,8 1,6 1,6 0,8 1,4 0,8 1,4 1,2 1,2 0,6 1 0,6 1 0,8 0,8 0,4 0,6 0,4 0,2 0,4 0,6 0,4 0,2 0,2 0,2 0 0 t=0 t=2 t=4 t=6 t=8 t=10 t=24 t=26 t=28 t=30 0 0 t=0 t=2 t=4 t=6 t=8 t=10 t=24 t=26 t=28 t=30 Figure 27 : Cinétiques de croissance bactérienne et de production de la bactériocine par CHM9 dans quatre milieux différents. (a) : MRS nTp (b) : MRS Tp (c) : MRSm nTp (d) : MRSm Tp. Page 82 LBMB Résultats & Discussions L’analyse des deux figures précédentes nous permet de faire les remarques suivantes : La souche CHM9 a un comportement différent dans les 4 milieux de culture utilisés. La production de bactériocine débute pendant la phase exponentielle dans les 4 milieux utilisés. Cependant l’effet inhibiteur maximum n’est pas atteint au même moment. Généralement, on remarque 3 à 4 phases selon les milieux: ☞ Phase de latence : de 0 à 2 heures d’incubation, est observé pour tous les milieux ☞ Phase d’accélération : elle est de 2 heures, cette phase n’est observée qu’en milieu MRS et MRS Tp, pour les milieux MRSm et MRSm Tp, la souche CHM9 passe directement de la phase de latence à la phase exponentielle. ☞ La phase exponentielle : est atteinte après 2h (MRSm non tamponné et tamponné) à 4h (MRS non tamponné et tamponné) d’incubation et elle est achevée avant 24h d’incubation pour les quatre milieux. ☞ La phase stationnaire : elle est atteinte avant les 24 heures d’incubation. La cinétique en milieu MRS La croissance de cette souche est relativement faible dans le milieu MRS, par rapport aux autres milieux. Après 2 heures d’incubation, une phase d’accélération est observée et à 4h d’incubation, la croissance de la bactérie entame la phase exponentielle pour aboutir à la phase stationnaire (une DO de 1,5), avant les 24 h d’incubation. La production de bactériocine dans ce milieu est la plus faible par rapport aux autres milieux. Elle commence après 2h (avec un halo de 0,3 cm), à 6h la production augmente (un halo de 0,6 cm) et reste stable jusqu’à 28h où on remarque une petite augmentation du halo (0,8 cm) pour diminuer légèrement à 30h (halo de 0,7 cm). La cinétique en milieu MRS Tp La cinétique de croissance de la CHM9 en milieu MRS Tp est semblable à celle observée en milieu MRSm Tp. à l’exception des 6 premières heures pendant lesquelles on remarque une phase d’accélération qui précède la phase exponentielle dans le cas du MRS tamponné. Après 6 h d’incubation, une croissance concomitante est observée entre celle en milieu MRSm Tp et en MRS Tp. La production de bactériocine en milieu MRS Tp est aussi similaire à celle observée en milieu MRSm Tp. Mais à 24h d’incubation une légère augmentation est enregistrée (un halo de 1,2 cm) puis la diminution est amorcée à partir de 30h. Page 83 LBMB Résultats & Discussions La cinétique en milieu MRSm nTp La croissance de la souche CHM9 est plus importante dans le milieu MRSm nTp que dans les autres milieux. La phase exponentielle est rapidement atteinte après les 2 heures d’incubation. La phase stationnaire commence avant les 24 h, avec une DO de 1,9. La production de bactériocine dans ce milieu est importante, à 6 heures d’incubation, un halo de 1,0 cm de diamètre est mesuré. Cette production atteint son maximum à 8 heures (un halo de 1,2 cm) et reste stable jusqu’à 24h, Au delà, nous remarquons, une diminution des diamètres des halos d’inhibition avec un léger bond à 28h. La diminution des halos d’inhibition est peut être du, soit à une diminution de production de la bactériocine, soit à la dégradation par des protéases non spécifiques synthétisées durant la phase stationnaire, soit à une agrégation des bactériocines. Ceci est observé par plusieurs chercheurs, Todorov et Dicks, (2005c), ont noté une diminution de la production de bactériocine ST311LD au-delà de 22h. La reproductibilité du léger bond observé à 28h, doit être confirmée par d’autres essais, dans le cas d’une confirmation, des explications doivent être apportées La cinétique en milieu MRSm Tp La croissance de la souche CHM9 en milieu MRSm Tp débute après 2h d’incubation, pour s’achever à la phase stationnaire avant les 24h avec une DO de 1,8. Après 30h d’incubation, on remarque une augmentation de la DO à 1,9. La production de bactériocine par la souche CHM9 dans le milieu MRSm Tp augmente progressivement puis se stabilise à un premier palier à partir de 6 h (halo de 1 cm) puis un 2ème palier par augmentation de la production est atteint à partir de 24h (halo de 1,2 cm de diamètre). La diminution en bactériocine est amorcée à partir de 30h. En comparant les cinétiques obtenues entre les différents milieux, on peut conclure ce qui suit : En générale, la production de la bactériocine CHM9 est négligeable pendant les quatre premières heures, celle-ci commence après 6h d’incubation. Todorov et al. (2007) ont remarqué que la production de AMA-K se fait après 5h d’incubation. Une meilleure cinétique de croissance de la CHM9 est observée en milieu MRSm nTp par rapport aux autres milieux: à titre indicatif, après 4h d’incubation, on note une DO de 0,96 de la CHM9 dans ce milieu, alors qu’elle est de 0,3 dans les milieux MRS et MRS Tp. Une DO de 0,6 est enregistrée en milieu MRSm Tp. Concernant la production de bactériocine, Page 84 LBMB Résultats & Discussions elle est presque identique dans les milieux MRSm nTp et Tp (à 24h d’incubation, une même production est observée dans ces milieux). La production de bactériocine commence au début de la phase exponentielle, atteint son maximum au début de phase stationnaire, et reste presque stable durant cette phase. Ce résultat rejoint celui observé par Tomé et al. (2008), en effet la production de la bactériocine synthétisée par Enterococcus faecium ET05 a été détectée au début de la phase exponentielle (6h) et atteint son maximum à 24h d’incubation c'est-à-dire pendant la phase stationnaire. La croissance de la souche CHM9 et la production de la bactériocine sont les plus faibles en milieu MRS. La croissance de la souche CHM9 et la production de bactériocine sont aussi importantes dans le milieu MRS Tp. Nous remarquons aussi, que le milieu tamponné, soit MRS ou MRSm, donne de meilleure cinétique de croissance et de production de bactériocine. La présence de 2% de K2HPO4 permet de tamponner le milieu à la neutralité ce même résultat a été décrit par Mandal et al. (2008) qui ont observé une croissance optimale, de la souche Pediococcus acidilactici LAB 5 (DO de 1,8) et une production maximale de la pediocine NV 5 dans un milieu tamponné à pH6,6 (2200 AU/ml). Tous ces résultats montrent que la bactériocine produite par CHM9 est un métabolite primaire, synthétisé pendant la phase active de croissance (phase exponentielle). De nombreux auteurs, dont Todorov et al. (2007), Cocolin et al. (2007), Ghrairi et al. (2008) et Kumar et al. (2010), ont observé ce même résultat et ont indiqué que, la plupart des bactériocines sont des métabolites primaires. Néanmoins de rares bactériocines ont été décrites comme étant des métabolites secondaires, comme l’acidocine B, la production de cette bactériocine par Lactobacillus acidophilus M46 n’est pas liée à la croissance (Ten Brink et al.,1994). Biswas et al. (1991) ont indiqué que la pediocine AcH est produite à 60% pendant les 8 premières heures et les 40% restants, sont synthétisés pendant les 8 heures qui suivent. Ces auteurs ont considéré que cette bactériocine est un métabolite secondaire. Les mêmes observations ont été faites par d’autres chercheurs mais, ils ont noté qu’il s’agit de métabolites primaires (De Vuyst et al, 1996, Todorov et Dicks, 2005a et Todorov, 2008) Page 85 LBMB Résultats & Discussions La purification des bactériocines ainsi que leur utilisation dans les différentes industries nécessitent une bonne connaissance de leur comportement dans différentes conditions et en présence de différents produits comme par exemple les détergents. 3.10 L’effet des détergents sur l’activité de la bactériocine L’effet des détergents sur l’activité de la bactériocine permet de déterminer la structure de la molécule, les détergents anioniques tels que le tween 80 interfèrent avec le noyau intérieur (hydrophobe) de la protéine, ce qui peut affecter la conformation tridimensionnelle de la molécule, (Ivanova et al., 2000). Pour le test de l’effet des détergents sur l’activité de la bactériocine, le surnagent d’une culture de la souche inhibitrice réalisée dans le milieu MRSm Tp est traité par le SDS, tween 20, tween80, triton X-100, urée et le NaCl à une concentration finale de 1% et par l’EDTA à 0,1, 2 et 5mM. Comme témoin, nous avons utilisé l’eau distillée stérile traitée de la même manière pour visualiser l’effet inhibiteur ou pas des détergents sur la souche indicatrice H2.3. Comme deuxième témoin nous avons utilisé du surnageant de culture non traité avec les détergents. Le résultat obtenu est indiqué dans le tableau 21 ci-dessous : Tableau 21 : L’effet de différents détergents sur l’activité de la bactériocine CHM9. Echantillon testé Traitement Surnageant traité avec 1% SDS 1% tween 20 1% tween 80 1% triton X-100 1% NaCl 0,1 mM EDTA 2 mM EDTA 5 mM EDTA Surnageant non traité Eau distillée stérile traitée avec 1% SDS 1% tween 20 1% tween 80 1% triton X-100 1% NaCl 0,1 mM EDTA 2 mM EDTA 5 mM EDTA Diamètre des halos d’inhibition 0,8 1,0 1,0 1,4 0,8 0,8 0,8 0,8 1,0 1,0 0 0 1,4 0 0 0 0 Les diamètres sont mentionnés en cm. Page 86 LBMB Résultats & Discussions Le comportement de la bactériocine vis-à-vis des détergents a été différent. En effet, certains détergents ont affecté l’activité de la bactériocine CHM9 alors que d’autres ne causent aucune changement de son activité : Les résultats obtenus, nous permettent de faire les remarques suivantes : L’eau distillée stérile traitée par le SDS (détergent anionique) et le Triton X-100 (détergent non ionique) inhibent la H2.3 avec respectivement, un halo de 1,0 cm et 1,4 cm, dans ce cas nous ne pouvons rien conclure quant à l’effet de ces deux détergents sur la bactériocine CHM9. Cependant nous pouvons dire que l’effet des détergents et de la bactériocine ne s’additionnent pas. Il semble même qu’on retrouve comme effet inhibiteur seulement celui des détergents. La plantaricine C19 répond de la même manière face au traitement par SDS et Triton X-100 (Atrih et al., 2001), alors que les bactériocines HA-61112 et HA-5692-3 ne sont pas affectées par le SDS mais perdent leur activités par le traitement au Triton X-100 à 1%, (Albano et al., 2007). Pour les autres échantillons, seule les surnageants traités inhibent H2.3, ce qui signifie que la bactériocine n’est pas affecté par les traitements au tween 20, tween 80 (détergents non ionique), le NaCl, et l’EDTA. Kumari et al. (2011) justifient ce résultat par le fait que ces détergents n’ont causé aucune dissociation de la bactériocine ou ils n’ont pas provoqué des agrégats qui font perdre l’activité, alors que le SDS dans leur cas a augmenté l’activité de la bactériocine. Des bactériocines ont montré une résistante face à ces détergents et ont été décrites par plusieurs auteurs, comme le cas de, la bozacine 14, la mesentericine ST99, la bactériocine ST15, la bactériocine AMA-K, la bactériocine produite par la souche LR/6, la bactériocine R1333 et les bactériocines SD1, SD2, SD3 et SD4 (Ivanova et al., 2000, Todorov et Dicks 2004, De Kwaadsteniet et al., 2005, Todorov et al., 2007, Todorov et al., 2010, Kumar et al., 2010 et Schirru et al., 2012). Dans notre cas, l’activité de la bactériocine n’a pas été sensiblement affectée par le traitement au tween80, tween20, le NaCl et l’EDTA. Concernant l’effet du SDS et du triton X-100 à 1%, nous ne pouvons rien conclure étant donné qu’ils ont montré un effet inhibiteur sur la souche indicatrice, même utilisés seuls. Page 87 LBMB Résultats & Discussions Pour la partie suivante, nous avons essayé de purifier notre bactériocine afin d’estimer son poids moléculaire. 3.11 Purification partielle de la bactériocine Les méthodes de purification des bactériocines sont nombreuses et différentes stratégies sont décrites dans la littérature. Cependant seules quelques unes ont été complètement purifiées, en effet les faibles rendements à l’issue de chacune des étapes des stratégies établies rendent très difficile la purification sachant que les tests de mise en évidence des bactériocines doivent toujours être réalisés sur des souches indicatrices. Pour cela, pour une purification efficace, une étape de concentration de la bactériocine produite est nécessaire. Plusieurs méthodes ont été décrite pour la concentration de bactériocine, comme l’emploi de solvants organiques (Piva et Headon, 1994), ou concentrer le surnageant à l’aide d’un rotavapeur (Gao et al., 2010). Une ultrafiltration à l’aide de filtres spéciaux, ou une précipitation par un sel sont aussi utilisées pour concentrer le surnageant de culture. Les sels possèdent la propriété de relarguer les protéines. Le sulfate d’ammonium est largement utilisé par la plupart des chercheurs. 3.11.1 Concentration de la bactériocine par le sulfate d’ammonium Le sulfate d’ammonium est considéré comme un sel de choix, il est très utilisé pour concentrer de nombreuses protéines. Cette méthode n’est pas très résolutive mais elle est largement utilisée pour concentrer un extrait brut contenant des protéines. La précipitation au sulfate d’ammonium est un procédé de séparation basé sur le degré de solubilité de la protéine (Osterlund et Janson, 1997). En se basant sur les principes de l’emploi de ce sel, nous avons réalisé la précipitation au sulfate d’ammonium d’un surnagent de culture récupéré par 2 centrifugations d’une culture réalisée dans le milieu MRSm Tp. Nous avons commencé par la saturation de 40%, le précipité résultant a été suspendu à un dixième ou à un centième du volume initial, dans du tampon K/Na2, pH7, 0,2M. Alors que le surnageant récupéré a été reprécipité pour avoir une saturation finale de 50%, et ainsi de suite pour les autres précipitations jusqu’à 80%. L’essai du précipité qui ne donnera aucune inhibition, indique que la saturation précédente a été adéquate : Page 88 LBMB Résultats & Discussions Le résultat obtenu est montré dans les figures 28 (a et b) et indiqué dans le tableau 22, suivants : a b S S P40% S40% S50% S50% P50 % P50 % Figure 27 : Concentration de surnageant de culture par sulfate d’ammonium. a : récupération du précipité dans 1/10 du volume initial du surnageant. b : récupération du précipité dans 1/100 du volume initial du surnageant. Tableau 22 : La concentration par le sulfate d’ammonium du surnageant de culture de la CHM9 Pourcentage de saturation en sulfate d’ammonium Sur. natif S 40% P S 50% P S 60% P S 70% P S 80% P S : surnageant Récupération à 1/10 du volume initial Récupération à 1/100 du volume initial 1,2 1,4 0,1 0,1 1,4 0 0 0 0 0 0 0,2 2,6 - P : précipité Les diamètres sont mentionnés en cm. : test non réalisé Nous pouvons faire les remarques suivantes : L’inhibition de la H2.3, par le surnageant de culture résultant de la précipitation à la saturation 40%, a donné un halo dont le diamètre est égal à celui obtenu avec le surnageant natif. Page 89 LBMB Résultats & Discussions Alors que le diamètre de l’inhibition de son précipité est très faible. Ceci indique que la saturation à 40% en sulfate d’ammonium n’a pas totalement précipitée la bactériocine CHM9. Le précipité de saturation à 50% a donné un diamètre d’inhibition de 1,4 cm et l’effet inhibiteur du surnageant de cette saturation est très faible (0,1 cm). On peut conclure que 50% est le pourcentage de saturation adéquat pour faire précipiter la bactériocine CHM9. Lors des centrifugations effectuées pour la récupération des précipités, nous avons observé des pellicules à la surface des surnageants. Ces pellicules n’ont pas pu être récupérées totalement, mais lorsqu’elles ont été testées par la méthode de diffusion en puits, un effet inhibiteur a été observé par la formation de petits halos d’inhibition. Cette constatation a été faite par plusieurs auteurs. Deraz et al. (2005) ont suggéré que la présence de tween 80 dans le milieu interfère avec les protéines, après précipitation au sulfate d’ammonium, les bactériocines liées au tween 80 (de nature lipidique, légère) sont présentes à la surface des surnageants de culture après centrifugation. Muriana et Klaenhammer, (1991) et Van Laack et al. (1992) ont remarqué trois phases distinctes après centrifugation : ☞ Le précipité ☞ Le surnageant de culture ☞ Une phase à la surface constituée de pellicules contenant des bactériocines (avec une activité antimicrobienne). Ces auteurs expliquent que ce phénomène est causé par la présence de tween80 dans le milieu MRS. La thermophiline ST-1 produite par Streptococcus thermophilus ACA-DC 0001 (Aktypis et Kalantzopoulos, 2003), la curvaticine L442 produite par Lactobacillus curvatus L442 (Xiraphi et al., 2005) et la bactériocine SD1 produite par Enterococcus faecium SD1 (Schirru et al., 2012) précipitent bien à 50% de saturation en sulfate d’ammonium. Pour concentrer plus le surnageant de culture, nous avons suspendu le précipité à 50% du surnageant de culture à un centième du volume initial, ceci nous a montré un meilleur effet inhibiteur (l’effet inhibiteur de la bactériocine a augmenté de 2,2 fois), montré dans la figure 27b présentée ci-dessus. Chaque bactériocine décrite dans la littérature est précipitée par le sulfate d’ammonium à une saturation bien définie. En effet, quelque soit la bactérie productrice de bactériocine, des saturations allant de 40% à 90% de saturation en sulfate d’ammonium sont utilisées pour précipiter les bactériocines. Page 90 LBMB Résultats & Discussions La propionicine T1, la bactériocine AMA-k et la bactériocine HA-6111-2 produites par Propionibacterium thoenii T1, Lactobacillus plantarum AMA-K et Pediococcus acidilactici, ont toutes été précipitées à 40% (Faye et al., 2000, Todorov et al., 2007, Albano et al., 2007). D’autres bactériocine sont précipitées à une saturation de 60% à 65% en sulfate d’ammonium, comme l’entérocine ON-157 produite par Enterococcus faecium NIAI 157 (Ohmomo et al., 2000), l’acidocine D20079 produite par Lactobacillus acidophilus DSM 20079 (Deraz et al., 2005) et la bactériocine produite par Lactococcus lactis subsp lactis LL171 (Kumari et al., 2011), alors que la plantaricine S produite par Lactobacillus plantarum LPCO10, la bactériocine ENTI produite par Enterococcus faecium 6T1a, et la sakacine LSJ618 produite par Lactobacillus sakei LSJ618 précipitent à 80% de saturation en sulfate d’ammonium (Jiminez Diaz et al., 1995, Floriano et al., 1998, Jiang et al., 2012), quand à la plantaricine LR14 produite par Lactobacillus plantarum LR/14, elle a été précipité à 90% de saturation en sulfate d’ammonium (Kumar Tiwari et Srivastava, 2008). On peut conclure que la précipitation à 50% de saturation en sulfate d’ammonium permet la précipitation de la bactériocine produite par Lactobacillus sp CHM9. Lors des essais ultérieurs, une diminution ou une absence du halo d’inhibition, ont été observés, respectivement, avec le surnagent de la précipitation à 40%, et du précipité à 50%. Ceci est du à la perte d’activité de la bactériocine. La perte de l’activité des fractions précipitées par le sulfate d’ammonium est aussi notée par Doumandji et al. (2010). D’où la nécessité d’effectuer un dessalement. Pour cela, nous avons précipité le surnageant de culture à 50%, et le précipité est récupéré dans un centième du volume initial du surnageant de culture. Le dessalement après une précipitation au sulfate d’ammonium peut être réalisé par une simple dialyse ou par chromatographie en gel filtration en utilisant généralement le Sephadex G25. 3.12.2 Dessalement Le dessalement par simple dialyse présente deux principaux inconvénients : la nécessité de changer le milieu de dialyse de temps à autre et la lenteur de la méthode. Pour cela, le dessalement par une chromatographie en gel filtration a préférentiellement été utilisé. En plus de sa rapidité, cette méthode permet de séparer les protéines. Le Sephadex G25 est le gel utilisé pour cette technique (Scopes, 1994). Page 91 LBMB Résultats & Discussions Un échantillon de 13 ml (obtenu après précipitation à 50% et récupération du précipité dans un tampon d’un centième du volume initial) est déposé dans une colonne de (45×1,3) cm2 de Sephadex G25 pré-équilibrée par le tampon de Na2/K, 0,05 M, pH7,0. Cet échantillon (jusqu’à 30% du volume du gel) est élué avec ce même tampon (3 fois le volume du gel), à un débit de 2 ml/min. Des fractions de 1,5 ml sont collectées et leurs densités optiques sont mesurées à 280nm. De l’ensemble des fractions présentant des pics, seule la moitié (une fraction sur deux) seront testées par la méthode de diffusion en puits. Les résultats obtenus sont présentés en figures 29 et 30. 25 F2 F1 0,45 0,4 Diamètre du halo d'inhibition (cm) 20 0,35 DO des fraction à 280 nm 0,3 15 0,25 0,2 10 0,15 0,1 5 0,05 0 0 1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55 58 61 64 67 70 73 76 79 82 85 88 91 94 97 100 103 106 Figure 29 : chromatogramme représentant la DO à 280 nm des fractions obtenues par la chromatographie et graphe de l’effet inhibiteur des fractions. P50 % f22 f20 f26 f28 f24 f30 f26 f32 f34 Figure 30 : L’effet inhibiteur des fractions obtenues par la chromatographie. Page 92 LBMB Résultats & Discussions D’après le résultat obtenu, les remarques suivantes peuvent être faites : Le graphe obtenu représente la DO des fractions obtenues à 280 nm et montre deux grands pics : ☞ F1 (de la fraction 20 à la fraction 32) dont la DO la plus élevée est de 17. ☞ F2 (de la fraction 33 à la fraction 56) dont la DO la plus élevée est de 21. Ces deux grands pics, renferment des petits pics. Ces DO élevées reflètent la quantité importante des protéines dans les fractions, et sont les premières à être éluées par leur poids moléculaire plus important que celui des sels d’ammonium. Après le pic F2, les DO sont moins importantes (de 0,1 à 2,5). Ces petites DO constituent fortement les sels d’ammonium qui sont retardés à cause de leurs faibles poids moléculaires. De ce fait, nous n’avons testé seulement les fractions des deux pics F1 et F2 par la méthode de diffusion en puits. D’autre part, le test de l’effet inhibiteur des fractions des pics F1 et F2 montre que : Le halo d’inhibition du précipité était de 0,8 cm. Les fractions de 20 à 27 du pic F1 ont montré un effet inhibiteur qui s’est exprimé par un halo d’inhibition de 0,4cm, par contre, la fraction 28 présente un halo d’inhibition de seulement 0,1 cm. Cette diminution du halo d’inhibition est du à différents phénomènes : La dilution lors de l’élution, en effet les fractions collectées sont diluées après chromatographie. Scopes (1994), indique que cette méthode cause une perte de protéines d’environ 10 à 15%. La présence de substances dans le surnageant de culture, qui sont essentielles pour l’activité de la bactériocine et qui ne sont pas éluées avec la bactériocine au cours de la chromatographie (Jiménez-Diaz et al., 1995). Ceci a été observée par plusieurs auteurs, Kumar Tiwari et Srivastava, (2008) ont indiqué que l’activité totale de la bactériocine produite par Lactobacillus plantarum LR/14 diminue d’environ 4 fois après le passage du précipité en chromatographie échangeuse de cation, de la même manière l’activité de la plantaricine S a subi une perte de 4 fois après une chromatographie (Jiménez-Diaz et al., 1995). Page 93 LBMB Résultats & Discussions Les autres fractions de ce pic n’ont montré aucun effet inhibiteur, ceci peut être du à la dilution plus importante de ces fractions, ou alors il s’agit d’autres protéines, que la bactériocine, produites par la souche CHM9. 3.11.3 Estimation du poids moléculaire par électrophorèse tricine SDS-PAGE La SDS PAGE (électrophorèse en gel d’acrylamide en utilisant le sodium dodécyl sulfate, en condition non dénaturante) est une méthode très utilisée pour séparer les protéines, selon leur poids moléculaire. Cette séparation permet de mettre en évidence les protéines qui constituent un échantillon. La tricine SDS PAGE (Schägger et Von Jagow, 1987) utilise un tampon de cathode plus résolutif (la tricine) que celui utilisé dans l’électrophorèse en SDS PAGE. Ainsi, elle est destinée pour la séparation des protéines de poids moléculaire allant de 5 à 20KDa. Pour cela, un gel contenant trois concentrations en acrylamide (16%, 10% et 4%) est constitué (voir annexe 2). Après polymérisation du gel, 60 µl des échantillons traités par un tampon de charge, ont été déposés en double (sauf les marqueurs de taille) dans les puits du gel. Les échantillons sont : ☞ Marqueur.1 : lysozyme (0,8mg/ml) (14,4 KDa) ☞ Marqueur.2 : nisine (0,8mg/ml) (3,3 KDa) ☞ échantillon.1 : Surnageant obtenu en MRSm. ☞ échantillon.2 : Surnageant obtenu en MRSm tamponné (nouveau) ☞ échantillon.3 : précipité 50%. Après électrophorèse (50 V, 18h), le gel est coupé en deux parties, la partie qui contient les marqueurs de tailles sera colorée par une solution de coloration (voir annexe 2) et décolorée par une solution de décoloration (voir annexe 2), après l’avoir traitée par une solution de fixation (voir annexe 2). L’autre partie sera fixée par une autre solution d’isopropanol/acide acétique/eau distillée (20:10:70) et rincée plusieurs fois à l’eau distillée stérile. Elle sera déposée sur une surface de gélose solide tamponnée, on coule dessus une gélose molle ensemencée par l’indicatrice H2.3. Le résultat obtenu est montré dans les figures 31 (a et b) suivantes : Page 94 LBMB Résultats & Discussions 1 2 3 4 a b 5 5 Zone d’inhibition de la H2.3. Figure 31 : Tricine SDS PAGE de différents échantillons de surnageant. (a) gel coloré par le bleu de Coomassie R250. (b) gel mis à l’essai pour le pouvoir inhibiteur des échantillons. 1 : Mar.1 : lysozyme (0,8mg/ml) (14,4 KDa) 2 : Mar.2 : nisine (0,8mg/ml) (3,3 KDa) 3 : échant.1 : Surnageant obtenu en MRSm. 4 : échant.2 : Surnageant obtenu en MRSm Tp. 5 : échant.3 : précipité 50%. D’après les résultats obtenus, les observations suivantes peuvent être faites : La migration de l’échantillon de lysozyme donne, 3 bandes dont la dernière est intense, cette dernière correspond au lysozyme. Les deux autres bandes indiquent que le lysozyme est en présence de deux autres protéines, dont on ne connaît pas le poids moléculaire, néanmoins, ils sont nettement inférieur à 14,4 KDa. Le deuxième marqueur qui est la nisine n’a donné aucune bande électrophorétique. Aucune bande électrophorétique n’est observée dans les cas du surnageant 1 et du surnageant issu du milieu MRSm tamponné, ceci peut être du, à la faible concentration de la bactériocine. Ces échantillons n’ont pas, non plus, donné des inhibitions. La migration du précipité à 50% donne 4 bandes, dont la dernière est sous forme d’une bande opaque et diffuse. Cette dernière correspond à celle qui a inhibé l’indicatrice H2.3. Ce résultat confirme bien que l’absence de bandes électrophorétiques et de l’effet inhibiteur dans le cas des échantillons 1 et 2 est bien du à la faible concentration en bactériocines. La bande qui correspond à la bactériocine CHM9 a un poids moléculaire nettement inférieur à 14,4 KDa. Ce qui confirme bien qu’il s’agit d’une bactériocine de la classe I ou II. Page 95 LBMB Résultats & Discussions Plusieurs auteurs, ont observé une bande électrophorétique diffuse, cette bande correspondait au peptide qui a inhibé l’indicatrice. En effet, van Reenen et al. (1998), ont observé une trainée après coloration du gel au bleu de Coomassie. Cette bande (la plantaricine 423) correspondait à une bande peptide de 3,5 KDa, qui a inhibé la croissance de Listeria monocytogenes. Todorov et al. (2007), ont aussi observé ce genre de bande (bande diffuse), après coloration au bleu de Comassie du gel. Cette bande (2,9 KDa) correspondait à la bactériocine AMA-K, qui a inhibé la croissance de la souche Lactobacillus casei LHS. Kumar Tiwari et Srivastava (2008), ont observé des bandes électrophorétiques diffuses de la plantaricine LR14 α et β, après coloration du gel au bleu de Coomassie. ces bandes ont des poids moléculaires compris entre 3,4 à 6,2 KDa. D’autres auteurs, décrivent les bactériocines synthétisées par les espèces de Lactobacillus, comme étant des bactériocines dont le poids moléculaire ne dépasse pas les 10 KDa (De Vuyst et Vandamme, 1994), comme les plataricines produites par les souches de Lactobacillus plantarum, dont le poids moléculaire est inférieur ou égal à 10KDa (JiménezDiaz et al., 1995) et les sakacines synthétisées par les espèces de Lactobacillus sake, qui ont des poids moléculaire qui varient entre 3,8 et 5,5 KDa (Gao et al., 2010). D’autres auteurs, notent que la plupart des bactériocines produites par les lactobacilles sont de la classe IIa. A ce stade, puisque la bactériocine CHM9 n’a pas été dégradée par les 3% de SDS contenu dans le tampon de charge (annexe 2), nous pouvons déduire que 1% de SDS n’a pas affecté l’activité de la bactériocine CHM9 (résultat du § 3.10). Cette constatation a été aussi notée par De Kwaadsteniet et al. (2005), en effet, lors de l’électrophorèse en tricine SDSPAGE, la mundtcine KS produite par Enterococcus mundtii ST15, a montré une bande peptidique active, et ont conclu que cette bactériocine n’a pas été inactivé en présence de 1% de SDS. Page 96 Page 97 LBMB Conclusion & perspectives 4. Conclusion générale et perspectives: Les bactéries lactiques sont un outil de bioconservation efficace de nombreux aliments et Grace à leur métabolisme, elles sont reconnues comme GRAS. Parmi les produits de leur métabolisme, les bactériocines sont des substances antimicrobiennes efficaces et très recherchées pour des applications en industrie agro-alimentaire, parapharmaceutique et pharmaceutique. C’est dans ce sens que s’inscrit l’objectif de notre travail qui consiste à détecter des bactéries lactiques bactériocinogènes et de faire une étude microbiologique, physico-chimique et biochimique de leurs bactériocines. Nous avons réalisé, tout d’abord, un criblage des interactions négatives chez 24 souches lactiques testées les une contre les autres (14 souches du genre Leuconostoc et 10 souches du genre Lactobacillus), isolées de différents biotopes. La méthode directe, a montré que les lactobacilles sont plus inhibiteurs que les leuconostocs. Cependant l’effet inhibiteur de ces souches, par la méthode indirecte (Schillinger et Lücke, 1989) était très faible et non reproductible. L’addition de 2,5% d’extrait de levure et de 25% de lait dans le milieu MRS (MRSY+lait), a permis de montrer une activité inhibitrice importante contre H2.3, par les surnageants de culture des souches Lactobacillus sp CHM9, Lactobacillus sp CHM18 et une souche de Leuconostoc mesenteroides subsp dextranicum CHBK310. L’agent inhibiteur produit par ces souches, a été dégradé par la trypsine et la pronase E, et n’a pas été affecté en présence de catalase, alors que, la pepsine n’a levé que très faiblement l’effet inhibiteur de ces trois inhibitrices. Ceci nous permet de conclure que les inhibitions produites par les trois souches contre H2.3 sont dues à des bactériocines que nous avons nommé, Bactériocine CHM9, Bactériocine CHM18 et mésentéricine CHBK310. Puis, nous avons essayé d’optimisation la production de la bactériocine CHM9, tout en suivant la croissance bactérienne. La production de la bactériocine CHM9 a été optimisée dans du MRS modifié (MRSm) en source d’azote (1% try+0,5% EV+0,5%EY) et en source de potassium (2% de K2HPO4). Le glucose à 2% constitue la meilleure source de carbone pour une production importante de la bactériocine. Les températures d’incubation 25, 30,35 et 40°C n’ont pas affectées la production de la bactériocine CHM9, alors qu’à 45°C, une très faible production a été enregistrée. La diffusion de la bactériocine CHM9 dans les géloses (molle et solide) est meilleure dans les conditions tamponnées à pH7. Page 98 LBMB Conclusion & perspectives Ensuite, nous avons comparé l’effet de différents milieux et conditions de culture de la souche CHM9 sur la production de sa bactériocine, à savoir : MRS, MRSY et MRSm, en conditions, tamponnées ou pas, supplémentés en lait ou pas. Une production maximale de la bactériocine CHM9 a été enregistrée en milieu MRSm Tp et MRSm Tp+lait. Le milieu MRSm Tp a été utilisé pour la suite de notre travail. La quantité de la bactériocine CHM9 produite dans ce milieu, est estimée à 1250 AU/ml. La bactériocine CHM9 n’est généralement pas affectée par les pH acides ou basiques (de 2 à 12), ni aux traitements à la chaleur (60, 80 et 100°C pendant 10, 15 et 20min et 120°C pendant 20min). Ces caractéristiques ouvrent une perspective d’utilisation de la bactériocine en agro-alimentaire, et permet de la situer en classe I ou II. La cinétique de croissance bactérienne et de production de la bactériocine par la souche CHM9 dans les milieux MRS et MRSm, non tamponnés (nTp) et tamponnés (Tp), montre que la production de la bactériocine commence dès 6 heures d’incubation (phase exponentielle), indiquant qu’il s’agit d’un métabolite primaire. Une production maximale étant atteinte au début de la phase stationnaire (24 h). Les milieux MRSm nTp et Tp, permettent la meilleure production de la bactériocine CHM9. L’activité de la bactériocine n’a pas été sensiblement affectée par le traitement au tween80, tween20, le NaCl et l’EDTA. Concernant l’effet du SDS et du triton X-100 à 1%, nous ne pouvons rien conclure étant donné qu’ils ont montré un effet inhibiteur sur la souche indicatrice, même utilisés seuls. Néanmoins, la présence d’une bande électrophorètique inhibitrice de la H2.3, dans le gel de tricine SDS-PAGE (tampon de charge à 3% de SDS), indique que la bactériocine CHM9 n’a pas été dégradée par les 1% de SDS. La bactériocine produite par CHM9 a été précipitée à 50% en sulfate d’ammonium, le dessalement par chromatographie en gel de Sephadex G25 a montré un chromatogramme à deux grand pics. Certaines fractions du premier pic ont montré un effet inhibiteur. L’estimation, du poids moléculaire de la bactériocine, a été effectuée avec un précipité à 50% réalisé avec du sulfate d’ammonium. Ce précipité a donné 4 bandes électrophorètiques, dont la dernière est sous forme d’une bande dense et diffuse. Cette bande correspond à la celle qui a inhibé la H2.3, et son poids moléculaire est nettement inférieur à 14,4KDa. Les autres échantillons (natifs) n’ont donné aucune bande électrophorétique. Page 99 LBMB Conclusion & perspectives Pour approfondir plus, cette étude, notre travail pourra être complété par : La stimulation de la production de bactériocines chez les 21 autres souches utilisées dans cette étude, en essayant d’autres moyens d’optimisation, en vu de détecter d’autres bactéries bactériocinogènes. L’optimisation de la production de la bactériocine CHM18 et de la mésentéricine CHBK310. L’optimisation de la production de la bactériocine CHM9, en essayant d’autres sources d’azote, afin de repérer les acides aminés nécessaires pour une production maximale. D’autres sources de carbone, peuvent être aussi étudiées, pour leur effet sur la production de bactériocine. La confirmation que dans le cas des 2% de KH2PO4, il s’agit bien d’une lyse cellulaire. L’identification moléculaire des souches Lactobacillus sp CHM9 et CHM18, pour faire une comparaison de leur bactériocines avec celles décrites dans la littérature. La quantification de la production de la bactériocine CHM9 dans les milieux, qui ont permis une bonne production (MRS Tp et MRSm), et la recherche d’une souche indicatrice plus sensible, pour une meilleure évaluation de la quantité de cette bactériocine en AU/ml. L’utilisation des marqueurs de taille, pour une estimation précise du poids moléculaire, de la bactériocine CHM9, afin de déterminer avec exactitude la classe à laquelle elle appartient. De connaître le spectre d’action de la bactériocine CHM9, en utilisant différentes bactéries pathogènes et/ou d’altération, comme : E. coli, des espèces de Pseudomonas, de Salmonella, de Shigella et d’autres... Page 100 Tableau 10 : Les interactions inhibitrices inter-bactériennes exercées par les souches utilisées IN LVK11 LVK30 LVK31 LVK32 CHM9 CHM18 CHM19 H2.3 CHTD27 CHTD29 CHBK309 CHBK310 CHBK311 CHBK312 CHBK314 CHBK315 CHBK316 CHM9 1,0 1,2 1,2 0,8 0,9 0,9 1,6 0,9 0 0 0,9 0,7 0,7 1,2 0,6 0,6 0,6 CHM18 1,0 1,2 1,2 0,8 1,0 0,9 1,6 0,9 0 0 0,9 0,7 08 1,2 0,6 0,6 CHM19 0,9 0,9 0,7 0,6 0,6 0,9 1,6 0 0 0 0,9 0,7 0.7 1,2 0 0 LVK11 0,8 1,1 1,0 0,8 0,7 0,9 1,6 0,8 0 0 0,9 0,8 0.7 1,2 0,6 LVK30 0,9 1,1 1,0 0,8 0,7 0,9 1,6 0,8 0 0 0,9 0,7 0,8 1,2 LVK31 0,7 1,0 1,0 0,8 0,9 1,0 1,6 0,7 0 0 0,9 0,7 0,8 1,0 LVK32 0,9 1,0 1,0 0,8 0,8 0,9 1,6 0,8 - 0 0,9 0,8 0,8 CHTD27 1,2 1,4 1,5 1,0 1,1 0,9 2,4 - 0,6 0,6 0,9 0,8 CHTD29 1,0 1,4 1,5 1,0 1,2 1,0 2,4 - 0,6 0,6 0,9 0,8 BH14 1,2 1,4 1,5 1,0 1,2 1,0 2,4 0,9 - 0,6 0,9 CHBK309 0,8 - 0,7 0,9 - - 0,9 0,9 0 0 CHBK310 1,0 - 0,9 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 0 0 CHBK311 1,1 - 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0 0,9 0 CHBK312 1,0 - 0,8 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 CHBK314 1,1 - 0,9 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 CHBK315 1,1 - 0,8 0,9 1,0 1,0 1,0 CHBK316 1,0 - 0,9 0,9 1,0 1,0 CHBK318 1,0 - 0,8 0,8 1,0 1,1 CHBK319 0,6 - 0,6 0,7 0,8 CHBK320 1,0 - 1,0 1,0 CHBK323 1,0 - 0,9 0,8 CHBK325 1,0 - 1,0 CHBK326 1,0 - CHBK327 1,1 - LEUCONOSTOC LACTOBACULLUS ID CHBK319 CHBK320 CHBK323 CHBK325 CHBK326 CHBK327 - 0,6 0,7 0,8 0.5 0,7 0,7 0,6 - 0,6 0,7 0,8 0,5 0,8 0,8 0 - 0 0,7 0,8 0 0,8 0,7 0,6 0,6 - 0,6 0,7 0,8 0,5 0,8 0,7 0.6 0,6 0,6 - 0,6 0,7 0,8 0,5 0,8 0,6 0.6 0,6 0,6 - 0,6 0,7 0,7 0,5 0,7 0,7 1,0 0,6 0,6 0,6 - 0,6 0,6 0,8 0,5 0,7 0,6 0,9 1,4 1,0 1,0 0,9 - 0,9 0,9 0,7 1,0 0,8 0,8 0,9 1,4 0,9 0,9 0,9 - 0,8 0,9 0,7 0,9 0,8 0,9 0,8 0,9 1,4 1,0 0,9 0,9 - 0,9 0,9 0,7 0,9 0,8 0,9 0,8 0,6 0,6 0,6 0,6 - 0,6 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,8 0,8 0,6 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,8 0 0,7 0,8 0,6 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,8 0 0 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,8 0 0 0,8 0,7 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,7 0,8 0,7 0,7 0,7 0,8 1,0 0 0 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,7 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 1,0 1,0 0 0 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,7 0,8 0,7 0,7 0,7 0,8 1,0 0,9 0 0 0,8 0,8 0,6 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,8 0,9 0,9 0,8 0 0 0,6 0,6 0,7 0,6 0,6 - 0,6 0,7 0,6 0 0,6 0,6 0,6 0,7 1,0 1,0 1,0 1,0 0 0 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,9 0,9 1,0 0,9 0 0 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 1,1 1,0 0,9 1,0 1,0 0 0 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 1,0 1,0 1,0 0,9 1,0 1,0 0 0 0,9 0,6 0,7 0,8 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,8 1,0 1,1 1,0 0,9 1,0 1,0 0 0 0,9 0,7 0,7 0,7 0,6 - 0,7 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,8 Les diamètres sont mentionnés en centimètre. In : Inhibitrices. CHBK318 Id : Indicatrices. 102 Tableau 12 : L’effet de l’addition du lait à 25% dans du MRS supplémenté de 2,5% d’extrait de levure sur la production de l’agent inhibiteur par les 24 souches. Les souches CHBK312 CHBK314 CHBK325 CHM9 CHM18 LVK11 CHBK310 CHBK311 CHBK315 LVK30 LVK31 LVK32 Les milieux de culture MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait CHM19 Non TP TP 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,6 0,6 0 0 0,6 0,6 0 0 0 0 0 0 0 0,3 0 0 0,2 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0,2 0* 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,6 0,6 0 0 0,6 0,6 0 0 0 0 0 0 0,8 0,3 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0,4 0* 0 0 0 0* H2.3 Non TP TP 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1,2 1,0 0 0 1,2 1,2 0 0 0 0 0,6 0,6 0 1,6 0 0 0,8 0* 0 0 0 0* 0,2 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1,4 1,2 0 0 1,2 1,2 0 0 0 0 0,8 0,8 0 1,8 0 0 0,8 0* 0 0 0 0* 0,2 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0 103 Tableau 12 (suite) : L’effet de l’addition du lait à 25% dans du MRS supplémenté de 2,5% d’extrait de levure sur la production de l’agent inhibiteur par les 24 souches. Les souches CHBK316 CHBK318 CHBK320 CHBK323 CHBK327 CHBK326 CHM19 CHTD27 CHTD29 BH14 Les milieux de culture MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSY Tp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait MRSY MRSY Tp MRSY+lait MRSYTp+lait CHM19 Non Tp Tp 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* - 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* - Les diamètres sont mentionnés en cm. 0* : halos trouble H2.3 Non Tp Tp 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0* 0 0 0 0,8 0 0 0 0,4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 - : non déterminé 104 105 Les milieux de culture MRS Peptone 10g Extrait de viande10g Extrait de levure 5g Glucose 20g Acétate de sodium 5g Citrate d’ammonium 1g Sulfate de manganèse 0,05g Sulfate de magnesium 0,1g Phosphate dipotassique 2g Tween80 1ml pH6,8 Pour 1000 ml de culture Stériliser à 120°C pendant 20 min (autoclavage). Mayeux Tryptone 10g Saccharose 100g Citrate de sodium 1g Glucose 5g Gélatine 2,5g Azide de sodium 0,0075g pH7 pour 1000ml de culture stériliser à 120°C peandant 20 min (autoclavage) La procédure de la coloration de Gram Recouvrir le frottis fixé d’une quantité suffisante de violet de Gentiane, laisser en contact 1 minute. Entrainer le violet de Gentiane avec le Lugol, Recouvrir la lame de Lugol et laisser agir 1 minute. Ne pas laver à l’eau. Décolorer aussitôt par L’alcool, pour cela verser l’alcool à la surface de la préparation placé obliquement et observer sa couleur, la coloration est violet, puis bleuté. Avant qu’elle soit incolore, laver rapidement à l’eau courante. Recouvrir la lame de la solution Fushine laisser agir 20 à 30 secondes, laver et sécher par exemple. L’observation au microscope : Les bactéries à Gram +, sont colorées en violet noir. Les bactéries à Gram -, prennent la couleur rose. La préparation des tampons et solutions Tampon K/Na2 à 0,2M, pH7, pour 600ml de tampon : 106 La solution A : la solution de KH2PO4 à 0,2 M. Dissoudre 5,44g (136,96g/mole) dans 200ml d’eau distillée. La solution B : La solution de Na2HPO4 à 0,2 M. Dissoudre 11,35g (141,96g/mole), ou 28,65g (358,14g/mole) dans 400ml d’eau distillée. Mélanger les deux solutions A et B en vérifiant le pH du mélange. Pour 0,05M de ce même tampon, une dilution de 4 fois est pratiquée. Tampon Na2/Na à 0,1M, pH7 : La solution A : la solution de NaH2PO4 à 0,2M. Dissoudre 27,8g (139g/mole) dans 1L. La solution B : la solution de Na2HPO4 à 0,2M. Dissoudre 28,37g (141,96g/mole) ou 71,62g (358,14g/mole) dans 1L d’eau distillée. Mélanger 39ml de A+61ml de B, ajouter l’eau pour avoir 200ml de volume final. Tampon d’acide citrique à 0,05M, pH2,0 : Dissoudre 0,21g de l’acide citrique dans 20 ml d’eau distillée. Vérifier le pH. La préparation des gels (4, 10 et 16%) d’acrylamide pour Tricine SDS-PAGE Tableau 23 : préparation des gels à 16, 10 et 4% d’acrylamide AB-3 AB-6 Tampon de gel Glycérol ED ajusté à APS (10%) TEMED Le gel de séparation 16%, (11cm) 10 ml 10ml 2,5 ml 30 ml 250 µl 30 µl Le gel d’espace 10%, (1cm) 0,6 ml 1 ml 0,3 ml 3 ml 15 µl 1,5 µl Le gel de concentration 4%, (2,4cm) 1 ml 3 ml 12 ml 90 µl 9 µl La préparation de la solution AB-3 : Pour 50 ml de solution : (49,5% T, 3% C), dissoudre 24g d’acrylamide+0,75g de bisacrylamide dans 50ml d’eau distillée. La préparation de la solution AB-6 : Pour 50 ml de solution : (49,5% T, 6% C), dissoudre 23,25g d’acrylamide+1,5g de bisacrylamide dans 50ml d’eau distillée. 107 La préparation du tampon de gel (1x): Pour 200ml : Tris HCl (1/3M) SDS pH 72,68g 19,45ml 0,6ml 8,45 La préparation du tampon de cathode (1x): Pour 500ml : Tris 6,08g (+3g) Tricine 8,95g SDS 0,5g pH ≈8,25 (le pH de cette solution doit être égale 8,25 sans correction de pH). La préparation du tampon d’anode (1x) : Pour 500ml : Tris : 0,1 M : 6,08g HCl : 0,0225 M pH : 8,9 La solution HCl est préparée pour ajuster le pH de la solution Tris préparée. La préparation du tampon de charge Pour 100ml : SDS Glycerol Bleu de Coomassie G-250 Tris/HCl (pH7) Mercaptoéthanol 3g 30ml 0,05g 150mM 6ml La préparation de la solution de fixation Pour 200ml : Méthanol Acide acétique Acétate d’ammonium 100ml 20ml 100mM La préparation de la solution de coloration Pour 500ml : Bleu de Coomassie R250 Acide acétique 0,125g 50ml La préparation de la solution de décoloration Pour 1L : Acide acétique 100ml 108 LBMB Références bibliographiques Aasen I.M., Moretro T., Katla T., Axelsson L. et Storro I. (2000). Influence of complex nutrients, temperature and pH on bacteriocin production by Lactobacillus sakei CCUG 4268. In Must and in Wine. König H. et Fröhlich J. (2009) Springer ed, Allemagne, p 3-29. Aktypis A. et Kalantzopoulos G. (2003). 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Le criblage des interactions négatives, par une méthode directe, a indiqué que les lactobacilles (91,6%) sont plus inhibiteurs que les leuconostocs (77%). Par une méthode indirecte, l’effet inhibiteur des surnageants de culture a été mis en évidence puis les agents en cause ont été caractérisés. Trois souches se sont avérées bactériocinogènes : Lactobacillus sp CHM9 (Bactériocine CHM9), Lactobacillus sp CHM18 (Bactériocine CHM18) et Leucocnostoc mesenteroïdes subsp dextranicum CHBK310 (Mésentéricine CHBK310). Cultivées, en milieu MRS supplémenté en extrait de levure et en lait, ces souches bactériocinogènes voient leur effet inhibiteur amplifié. L’optimisation de la production de la bactériocine CHM9 a été faite dans un MRS modifié (MRSm) en source d’azote et en source de potassium. Cette production reste sensiblement stable à différentes températures (25, 30, 35 et 40°C). La meilleure diffusion de cette bactériocine dans une gélose tamponnée à pH7, a permis une meilleure évaluation de son effet inhibiteur. La quantité de la bactériocine CHM9, produite en milieu MRSm Tp (pH7) est estimée à 1250 AU/ml. Cette bactériocine est un métabolite primaire. De manière générale, l’activité de la bactériocine CHM9 n’est affectée ni par les pH acides ou basiques, ni par les traitements thermiques. Les détergents testés n’ont pas affecté l’activité de la bactériocine CHM9 qui a été précipitée par le sulfate d’ammonium à 50%. La chromatographie en gel filtration, a permis de collecter quelques fractions présentant un effet inhibiteur. Par électrophorèse en tricine SDS-PAGE, le poids moléculaire de la bactériocine CHM9 a été estimé nettement inférieur à 14,4 KDa. Mots clés : Lactobacillus- Leuconostoc – bactériocine – optimisation – gel filtration – Tricine SDS-PAGE. Abstract Bacteriocin production is one of the most studied activities, in lactic acid bacteria, given its interest in various industries. The aim of our study is to detect the bacteriocinogenic bacteria in a sample of 24 strains (10 lactobacilli and 14 leuconostoc), to optimize bacteriocins production and characterize them. Screening of negative interactions by a direct method indicated that the lactobacilli (91.6%) are more inhibitors than leuconostocs (77%). By an indirect method, the inhibitory effect of culture supernatants was shown, and then inhibiting agents have been characterized. Three strains were found bacteriocinogenics, Lactobacillus sp CHM9 (Bacteriocin CHM9), Lactobacillus sp CHM18 (Bacteriocin CHM18) and Leucocnostoc mesenteroïdes subsp dextranicum CHBK310 (Mesentericin CHBK310). Cultivated in MRS medium supplemented with yeast extract and milk, these bacteriocinogenic strains have shown an amplified inhibitory effect. The optimization bacteriocin CHM9 production was made in a modified MRS (MRSm) in the nitrogen and potassium sources. This production remains substantially stable at different temperatures (25, 30, 35 and 40°C). The best diffusion of this bacteriocin in an agar buffered at pH7, allowed a better evaluation of its inhibitory effect. The quantification of bacteriocin CHM9, produced in MRSm Tp (pH 7) is estimated at 1250 AU/ml. This bacteriocin is a primary metabolite. In general, the activity of the bacteriocin CHM9 was neither affected by acidic or basic pH nor by heat treatments. Detergents tested did not affect the activity of the bacteriocin CHM9 which was precipitated by ammonium sulphate to 50%. The gel filtration chromatography has raised some fractions having an inhibitory effect. By electrophoresis in tricine SDS-PAGE, the molecular weight of the bacteriocin CHM9 was estimated clearly below 14.4 kDa. Keywords: Lactobacillus- Leuconostoc – bacteriocin – optimization –filtration gel – Tricine SDS-PAGE. ماخص الهدف من دراستنا.إن إنتاج الباكتريوسينات هو من ضمن النشاطات األكثر دراسة في بكتريا حمض الالكتيك نضرا الهتمام العديد من الصناعات . ( تحسين إنتاجها و دراستهاlactobacilles 01 وleuconostocs 14) ساللة بكترية42 هو البحث عن بكتريا منتجة للباكتريوسين ضمن .(77%) leuconostocs ( هي أكثر تثبيطا من البكتريا91,6%) lactobacilles أظهر استعمال وسيلة مباشرة لكشف التفاعالت السلبية أن ساللة Lactobacillus sp CHM9 : لقد وجد ثالثة سالالت منتجة للباكتريوسين.بواسطة طريقة غير مباشرة تم إبراز مفعول المادة المثبطة و دراستها mesenteroïdes subsp dextranicum ( وCHM18 )باكتريوسينLactobacillus sp CHM18 , (CHM9 )باكتريوسين أدى إلى, مضاف إليه خالصة الخميرة و الحليبMRS عندما زرعت البكتريا في الوسط الغذائي.(CHBK310 )ميزنترسينLeucocnostoc ( من حيث مصدر النيتروجين وMRSm) MRS تم في الوسط الغذائي المتغيرCHM9 تحسين إنتاج الباكتريوسين.تضاعف انتاج الباكتريوسين pH7 سمح إسهاب الباكتريوسين في وسط.( درجة مئوية22 و02 , 01,42 ) هدا اإلنتاج يبقى مستقر في درجات حرارة مختلفة.مصدر البوتاسيوم يعتبر باكتريوسين.مل/ وحدة كيفية0421 بMRSm Tp (pH7) يقدر القياس الكمي للباكتريوسين المنتجة في الوسط.بتقييم أفضل لمفعولها إن. في الوسط الحمضي وال في األساسي وال بعد معالجته حرارياCHM9 ال يتأثر نشاط الباكتريوسين, بشكل عام. مستقلب أوليCHM9 أشارت تقنية الكروماتوغرافيا باستعمال هالم.%21 التي تم ترسيبها بكبريتات االمونيوم إلىCHM9 المنظفات لم تؤثر على مفعول الباكتريوسين إلى أن وزن الجزيئي للباكتريوسينTricine SDS-PAGE أبرزت تقنية التهجير الكهربائي.ترشيح أن بعض أجزاء المجموعة لهم تأثير مثبط . كيلو دالتون14,4 اقل بكثير منCHM9 Tricine SDS-PAGE - كروماتوغرافيا هالم ترشيح- تحسين إنتاج- – باكتريوسينLeuconostoc – Lactobacillus : الكلمات األساسية Résumé La Production de bactériocines est l’une des activités les plus recherchées, chez les bactéries lactiques, vu son intérêt dans différentes industries. Notre travail a pour objet de détecter les bactéries bactériocinogènes, dans un échantillon de 24 souches (10 lactobacilles et 14 leuconostocs), de réaliser une optimisation de la production de leurs bactériocines et de caractériser ces dernières. Le criblage des interactions négatives, par une méthode directe, a indiqué que les lactobacilles (91,6%) sont plus inhibiteurs que les leuconostocs (77%). Par une méthode indirecte, l’effet inhibiteur des surnageants de culture a été mis en évidence puis les agents en cause ont été caractérisés. Trois souches se sont avérées bactériocinogènes : Lactobacillus sp CHM9 (Bactériocine CHM9), Lactobacillus sp CHM18 (Bactériocine CHM18) et Leucocnostoc mesenteroïdes subsp dextranicum CHBK310 (Mésentéricine CHBK310). Cultivées, en milieu MRS supplémenté en extrait de levure et en lait, ces souches bactériocinogènes voient leur effet inhibiteur amplifié. L’optimisation de la production de la bactériocine CHM9 a été faite dans un MRS modifié (MRSm) en source d’azote et en source de potassium. Cette production reste sensiblement stable à différentes températures (25, 30, 35 et 40°C). La meilleure diffusion de cette bactériocine dans une gélose tamponnée à pH7, a permis une meilleure évaluation de son effet inhibiteur. La quantité de la bactériocine CHM9, produite en milieu MRSm Tp (pH7) est estimée à 1250 AU/ml. Cette bactériocine est un métabolite primaire. De manière générale, l’activité de la bactériocine CHM9 n’est affectée ni par les pH acides ou basiques, ni par les traitements thermiques. Les détergents testés n’ont pas affecté l’activité de la bactériocine CHM9 qui a été précipitée par le sulfate d’ammonium à 50%. La chromatographie en gel filtration, a permis de collecter quelques fractions présentant un effet inhibiteur. Par électrophorèse en tricine SDS-PAGE, le poids moléculaire de la bactériocine CHM9 a été estimé nettement inférieur à 14,4 KDa. Mots clés : Lactobacillus; Leuconostoc; Bactéries lactiques; Bactériocines; Optimisation; Purification; Caractérisation biochimique; Gel filtration; Tricine SDS-PAGE.