L`impact économique et social du patrimoine

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L`impact économique et social du patrimoine
L’impact économique
et social du patrimoine
dans le département des Bouches-du-Rhône
Décembre 2007
éditorial
Cette publication répond à une commande
passée à l’Agence Régionale du Patrimoine
suite à son étude sur « l’impact économique
et social du patrimoine en Provence-AlpesCôte d’Azur » réalisée en 2005. L’étude
montrait la diversité et la vitalité de toutes
les activités économiques générées par le
patrimoine depuis sa restauration jusqu’à sa
valorisation touristique et culturelle.
J’ai donc souhaité que l’Agence Régionale
du Patrimoine puisse faire un « zoom » sur
notre territoire départemental qui présente
des richesses patrimoniales remarquables,
de grands monuments et de grands musées,
et qui donc à ce titre-là méritait, plus qu’un
autre, une étude précise et détaillée.
Celle-ci a pu bénéficier des dernières enquêtes
et outils méthodologiques produits par
Agence
Régionale du Patrimoine
Provence-Alpes-Côte d'Azur
l’Agence qui enrichissent encore le propos.
Ce travail rend compte de manière exemplaire
et éclatante de l’importance sociale et
économique d’un secteur encore mal
connu, souvent évoqué par les charges et
contraintes qu’il génère.
Les richesses patrimoniales sont une
chance pour notre département, et
notre engagement dans ce domaine avec
l’ensemble de nos partenaires, l’État,
la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
et les communes doit être porteur d’un
développement durable et équilibré sur
l’ensemble de notre territoire.
Jean-Noël Guérini
Sénateur des Bouches-du-Rhône
Président du Conseil général des Bouches-du-Rhône
Présentation de l’Agence Régionale du Patrimoine
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Créée en janvier 2001 à l’initiative de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du ministère de la
Culture (Drac Paca) dans le cadre du Plan Patrimoine Antique, l’Agence Régionale du Patrimoine
intervient dans une stratégie globale d’appui, de valorisation des initiatives et de développement
de la connaissance : publications, coordinations d’études liées au patrimoine, mise en œuvre
d’un observatoire des retombées économiques et sociales, d’un fonds documentaire, expertises
et appuis aux initiatives locales, diffusion des bonnes pratiques, mise en réseau et professionnalisation des acteurs, lutte contre l’exclusion, actions pédagogiques et médiation, participation
à des programmes européens et des échanges internationaux.
En appréhendant le patrimoine de manière élargie, l’Agence Régionale du Patrimoine Paca ne
fait que prendre la mesure d’un phénomène profond et durable et souhaite ainsi contribuer,
par la recherche de toutes formes de synergies, au développement d’une politique patrimoniale
régionale ambitieuse.
Les missions de l’Agence :
- Observation et études. L’Agence a souhaité doter ses différents partenaires de données
permettant une appréhension globale et dynamique du patrimoine par la mise en place d’outils
méthodologiques (base de données sur Internet et guide) et d’un système d’observations pérenne
et partagé.
- Animation territoriale. L’Agence se situe dans une logique d’animation et d’appui de réseaux
d’acteurs, d’interface et d’accompagnement des initiatives. Elle agit de manière partenariale
auprès des institutions (État, région, département, communes) et des gestionnaires.
- Pédagogie, formation et insertion. L’Agence positionne son action dans une culture de
citoyenneté active dans une démarche de lutte contre l’exclusion, d’accès à l’emploi, d’actions
de formation et d’insertion (G.e.i.p MH PACA - Groupement des Employeurs pour l’Insertion Professionnelle Monuments Historiques Paca). Elle coordonne et valorise également des opérations
pédagogiques.
- Plan Patrimoine Antique. L’Agence poursuit ses actions spécifiques de sensibilisation et
de valorisation de ce patrimoine prestigieux dans le cadre des chantiers de restauration :
communications, expositions, publications scientifiques, colloques, panneaux d’information
pour le public…
- Relations internationales. L’agence inscrit sa démarche (et celles de ses partenaires) dans
une perspective de coopération internationale, notamment avec les pays méditerranéens. Elle
coordonne également des projets européens (Interreg, Culture 2007, ministère des Affaires
étrangères…).
Introduction et méthodologie
L’étude des retombées économiques et sociales du patrimoine dans les Bouches-du-Rhône
s’inscrit dans la continuité de l’étude régionale publiée en janvier 2006. Celle-ci traitait à la
fois les retombées économiques (montant des billetteries, impact du tourisme patrimonial et
des travaux de restauration, retombées en termes de financements publics sur le territoire) et
sociales (emplois directs liés au patrimoine, emplois indirects liés à la restauration du bâti et au
tourisme patrimonial, et emplois induits). Au-delà de la production de ce nécessaire état des
lieux, l’objectif résidait dans la mise en œuvre d’un système d’observation pérenne permettant
d’élaborer des comparatifs, d’analyser des évolutions et de mobiliser l’ensemble des acteurs
économiques, institutionnels et culturels.
En 2004 et en 2005, des questionnaires avaient été soumis à l’ensemble des gestionnaires des
613 monuments protégés et des 40 Musées de France situés dans les Bouches-du-Rhône. 140
monuments et 19 musées avaient répondu, renseignant sur les fréquentations, la billetterie, les
visites guidées, les autres recettes (librairie, boutique, audioguides, autres manifestations) et les
subventions publiques et privées… En 2007, ces structures et principalement les sites majeurs du
département ont été de nouveau contactés afin d’avoir les chiffres relatifs à 2006.
D’un point de vue méthodologique, l’Agence régionale du patrimoine Paca a extrait de sa base
de données les monuments, sites classés et/ou inscrits, ouverts plus de 40 jours par an et possédant
une billetterie ou intégrés dans une visite guidée et les Musées de France situés sur le territoire
des Bouches-du-Rhône. Suite aux entretiens qualitatifs effectués auprès des gestionnaires des
monuments, à l’étude sur le tourisme patrimonial en région1 et à l’expérience de la première
étude, l’Agence a enrichi sa démarche en élargissant son enquête aux laboratoires, institut et
filières universitaires liés au champ du patrimoine, mais également aux lieux prestigieux non
protégés au titre des Monuments historiques et dont l’attractivité est mesurable.
La démarche globale d’analyse des retombées du patrimoine dans les Bouches-du-Rhône reprend
les outils élaborés dans le cadre de l’observatoire régional des retombées sociales et économiques.
Les choix méthodologiques et les champs ont ainsi été conservés et identifiés2.
1 La place du tourisme patrimonial
dans la fréquentation touristique
en région Provence-Alpes-Côte
d’Azur. 2006. Cette étude a permis
de mesurer la place occupée
par le tourisme patrimonial en
région Paca et de redéfinir le ratio
permettant de comptabiliser les
retombées liées au patrimoine
dans la filière touristique.
2 Guide méthodologique pour
l’analyse des impacts du patrimoine
sur les territoires, Cahier n°3,
Agence Régionale du Patrimoine
Paca, septembre 2006.
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
Château du roi René, Tarascon. © Agence Régionale du Patrimoine Paca
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
L’impact social du patrimoine
Les emplois directs du
patrimoine, au sein des
monuments, sites et Musées
de France, sont ceux mobilisés
pour assurer leur fonctionnement, y accueillir le public,
proposer des animations et
assurer l’entretien et la
surveillance.
1. Les emplois directs
1.1. Les emplois du patrimoine dans les monuments, sites et musées
208,5 emplois ont été déclarés par les gestionnaires des monuments protégés et 135,8 par les
responsables des Musées de France. À ces données, il faut ajouter les 316 agents des musées de la ville
de Marseille3.
Les premiers sites patrimoniaux générateurs d’emploi sont le Musée départemental – Arles antique
avec 45 employés et le Muséon Arlaten d’Arles avec 39 personnes. Ces deux structures dépendent du
Conseil général des Bouches-du-Rhône.
Le département des Bouches-du-Rhône comptabilise ainsi 660,3 emplois à temps plein dans
l’ensemble des monuments et des musées.
Précision : Il ne faut pas négliger le bénévolat, participant pourtant activement à l’activité culturelle et
scientifique du département. À titre d’exemple, une soixantaine de personnes travaillent bénévolement
à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde à l’accueil, au gardiennage, mais aussi au restaurant et à la
librairie et ils ne sont pas comptabilisés ici.
1.2. Les emplois au sein des administrations en charge du patrimoine
Pour parvenir au nombre total d’emplois directs au sein des administrations, il convient de comptabiliser
ceux mobilisés dans leurs missions de préservation et de valorisation du patrimoine appartenant à la
fonction publique territoriale ou à la fonction publique d’État.
1.2.1. La fonction publique territoriale
Près de 1 000 fonctionnaires
œuvrent dans le champ du
patrimoine et des Musées de
France.
Soit presque la moitié de la
région Paca
(2 200 agents territoriaux).
Les Bouches-du-Rhône concentrent les principales administrations de la région (conseil régional et
Drac Paca). De ce fait, 40 % des effectifs territoriaux de la région et presque la moitié des effectifs
liés à la culture travaillent dans les Bouches-du-Rhône, soit environ 990 agents territoriaux4.
Certains de ces agents ont déjà été comptabilisés dans les emplois directs du patrimoine dans les
monuments, sites et musées (1.1.) qu’il faut soustraire au chiffre déclaré par Sud Insee.
Il existe au sein des principales collectivités locales (Arles, Aix-en-Provence, Marseille) des services du
Patrimoine ayant en charge la valorisation et la conservation du patrimoine local. Depuis quelques
années, des villes de plus petite taille et des communautés d’agglomération, comme Ouest Provence,
créent des services du Patrimoine au sein de leur administration.
Depuis janvier 20055, les conseils régionaux sont en charge de l’inventaire.
Au total, en retirant les agents déjà comptabilisés dans les monuments, sites et musées,
il y a environ 650 fonctionnaires territoriaux.
1.2.2. Les fonctionnaires d’État
Les fonctionnaires de l’État œuvrant dans le champ des monuments historiques, de l’archéologie et des
musées au sein de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (Drac), les agents du SDAP (Service
Départemental de l’Architecture et du Patrimoine) des Bouches-du-Rhône sont au nombre de 90.
Le personnel du centre des monuments nationaux a déjà été comptabilisé dans les emplois directs du
patrimoine dans les monuments, sites et musées. (1.1.).
1.3. Les guides du patrimoine
Le guide du patrimoine est
un professionnel exerçant une
activité d’accueil, d’information
et de transmission de connaissances. Il peut être salarié ou
travailleur indépendant. Son
statut est généralement celui
de vacataire.
Selon la préfecture des Bouches-du-Rhône, 246 cartes de guide du patrimoine ont été enregistrées
entre 2000 et 2006. Il est important d’indiquer que depuis 2000, un certain nombre de guides, toujours
enregistrés sur le département, exercent ailleurs. Par ailleurs, ne sont pas comptabilisés ici les guides
n’ayant pas de carte et travaillant pour des agences, des croisiéristes ou des organismes privés.
Précision : Il est important de souligner la difficulté à déterminer précisément le nombre de guides
exerçant dans le département et le temps de travail effectué du fait de leur statut mais également
de leurs conditions de travail. Ils travaillent sur différentes zones et pour différents prestataires, en
fonction des flux touristiques.
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
La compagnie Délices DADA, Château d’Avignon, Saintes-Maries-de-la-Mer, septembre 2003. © Lionel Roux
Tableau récapitulatif des emplois directs liés au patrimoine.
Emplois indirects :
Emplois dans les secteurs
fournissant des biens et des
services au patrimoine.
3 La Ville de Marseille n’a pu
communiquer le nombre exact
de salariés par site, en raison d’un
nombre important de vacataires,
d’intervenants extérieurs et
d’employés évoluant d’un service
à un autre en fonction de
l’actualité.
4 Enquête sur l’emploi dans les
collectivités territoriales par
secteur d’activité, Cnfpt – Sud
Insee, décembre 2006.
Source : www.insee.fr
5 Suite à la loi de décentralisation
(Loi n°2004-809 du 13 août
2004).
6
Source : www.qualibat.com
Employés au sein
des monuments, sites
et Musées de France
Agents des
collectivités
et fonctionnaires
d’État en charge
du patrimoine
660,3
740
Guides
du patrimoine
Total
246
1 646,3
2. Les emplois indirects
Les emplois indirects liés au patrimoine comprennent le secteur de la restauration du patrimoine,
la filière touristique et l’industrie culturelle et artistique (graphistes, agences de communication,
éditeurs, universités…).
2.1. Les emplois liés à la restauration du bâti
Les emplois liés à la restauration du bâti comprennent ceux mobilisés par les entreprises de travaux
publics, les artisans, les bureaux d’études des architectes et les restaurateurs, effectuant les travaux
de conservation et de restauration du patrimoine.
Cette étude reprend naturellement les principes mis en place dans le guide méthodologique pour
l’analyse des impacts du patrimoine, définis avec Xavier Greffe, économiste des arts et des médias. Pour
cette approche, nous partons donc de l’offre, c’est-à-dire des entreprises et des principaux chantiers
de restauration mis en place entre 2006 et 2007 dans le département.
Dans le cadre du Plan Patrimoine Antique, les entreprises ont été associées aux travaux de restauration
de l’amphithéâtre et du théâtre antique d’Arles et des Antiques de Saint-Rémy-de-Provence. D’autres
sites et monuments sont également en cours de restauration ou d’étude : la façade de l’hôtel de ville
et le cloître Saint-Trophime d’Arles, la cathédrale et le cloître Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence, l’église
Saint-Laurent de Salon-de-Provence, le château de Tarascon ou le palais Longchamp à Marseille…
Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille, où les façades extérieures ainsi que l’ensemble du décor intérieur
de mosaïques de la coupole du chœur, ont été restaurées entre 2001 et 2007.
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
Restauration des travées de l’amphithéâtre, 2002 – 2007, Arles, juin 2004. © Pascal Bois, Panovue.com
Selon une étude Capeb,
17 % du chiffre d’affaires des
petites entreprises artisanales,
et plus de 50 % de celui des
grandes entreprises sont
consacrés à la restauration du
patrimoine.
2.1.1. Les entreprises de travaux de restauration
Pour estimer les emplois créés par les entreprises liées à la restauration, il a été comptabilisé celles
ayant obtenu une certification Qualibat6 « Patrimoine ancien » et/ou « Monuments historiques ».
Dans les Bouches-du-Rhône, cinq entreprises ont été recensées, plus une située à Aix-en-Provence
mais dont le siège social est à Avignon. Elles emploient 146 employés.
Pour faire face aux fluctuations des commandes ou parce qu’elles possèdent d’autres spécialisations,
ces entreprises ne réalisent qu’une partie de leurs activités dans la restauration du patrimoine. Il
n’existe pas d’estimation précise sur la part des chantiers MH dans le chiffre d’affaires global, ni sur
le nombre d’emplois concernés. Xavier Greffe, dans ses propres calculs, retient une part de 75 % du
chiffre d’affaires concernant la restauration dans le total des activités de ces sociétés. Si on applique
ce ratio au nombre total d’emplois, 117 personnes travaillent dans le secteur de la restauration
des monuments historiques au sein des entreprises spécialisées.
Précision : Il est à noter que selon une étude du Cereq (Centre d’études et de recherches sur les
qualifications7) sur les entreprises de restauration du patrimoine, seules 24 % des entreprises intervenant
sur ce champ ont une certification de type patrimonial. Par exemple, les métiers liés à la restauration
du vitrail n’ont pas de labellisation. Les entreprises présentes sur ce marché, mais ne disposant pas de
label, sont donc exclues de la comptabilisation ; les 117 emplois sont donc sous-évalués.
Nous avons également collecté auprès de la délégation régionale du Groupement français des
entreprises de restauration de Monuments Historiques (Gmh) des données relatives aux chantiers de
restauration. Cinq entreprises adhèrent à ce groupement et emploient environ 300 employés dans la
région Paca, dont 152 pour les Bouches-du-Rhône. On peut donc légitimement estimer 114 emplois
liés à la restauration de monuments historiques dans le département. Ces chiffres coïncident
avec ceux collectés auprès des entreprises ayant une certification Qualibat.
2.1.2. Les artisans du patrimoine
7 La restauration du patrimoine
architectural, Cereq, mai 2004.
Les artisans du bâtiment interviennent également sur les chantiers de restauration des monuments
historiques, pour la charpente, le vitrail, le revêtement, le plâtre, la couverture, la plomberie et la
maçonnerie… Ils sont représentés et défendus par la Capeb (Confédération de l’Artisanat et des Petites
Entreprises du Bâtiment). Une étude nationale réalisée en 1998 estime à 11 000 le nombre d’emplois
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
Les Bouches-du-Rhône
comptent 37 % des artisans
de la région.
Étude Capeb
Patrimoine, 2006.
Le CIP Patrimoine :
Les artisans doivent disposer
de trois références de chantier
sur du bâti antérieur à 1940
et avoir suivi un stage de
formation à la connaissance
du patrimoine bâti local et aux
conditions de sa préservation.
artisanaux suscités par les travaux de restauration, auxquels la Capeb propose d’ajouter 6 600
emplois8 créés dans les industries de matériaux en réponse à la demande générée par les travaux de
rénovation. Le nombre d’emplois en amont (industrie des matériaux) a quant à lui été obtenu en
appliquant un coefficient multiplicateur de 0,6, soit 0,6 emploi créé pour un emploi. Pour évaluer le
nombre d’emplois au niveau du département, nous avons appliqué au résultat précédent le poids
qu’occupent les actifs du département par rapport au total national. Selon la Capeb, les actifs du
secteur de l’artisanat du bâtiment localisés dans la région représentent 8,8 %9 du total des actifs en
France et le département des Bouches-du-Rhône 37 % des actifs de la région10.
On peut estimer que le nombre d’emplois artisanaux dans les Bouches-du-Rhône est de
358 (calcul : 11 000 x 0,088 x 0,37) et celui des emplois générés dans l’industrie des matériaux
grâce aux travaux de restauration de 215 (calcul : 6 600 x 0,088 x 0,37).
Le CIP Patrimoine (Certificat d’identité professionnelle), créé par la Capeb, est attribué aux entreprises
artisanales du bâtiment et permet d’apprécier leur capacité professionnelle. Quatre entreprises possèdent un CIP Patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône et 75 % de ces entreprises
emploient entre 10 et 20 salariés.
On estime à 573 le nombre d’artisans intervenant sur la restauration du patrimoine ou dans
l’industrie des matériaux dans les Bouches-du-Rhône.
2.1.3. Les architectes du patrimoine
Architecte du patrimoine :
Est qualifié architecte du
patrimoine celui qui est diplômé
de l’École de Chaillot.
Ses missions couvrent l’ensemble des prestations liées aux
études préalables, à la conception, la réalisation d’espaces
architecturaux et à la conduite
des chantiers.
Selon l’Association des architectes du patrimoine, dix architectes exercent à titre indépendant dans
les Bouches-du-Rhône, et emploient une trentaine de personnes au sein de leur agence. Les architectes
des bâtiments de France (6) ont déjà été comptabilisés dans les agents administratifs (1.2.1.).
Précision : Il ne faut pas négliger le fait qu’un nombre important d’entreprises et d’artisans du
patrimoine sont détenteurs d’un véritable savoir-faire et interviennent régulièrement sur les chantiers
alors même qu’ils ne possèdent pas de label permettant de les identifier et donc de les comptabiliser.
Par exemple, il n’existe pas de label pour les entreprises de restauration des vitraux.
De plus, l’indicateur retenu pour mesurer l’impact départemental des emplois liés à la restauration
reste imparfait. Il convient de tenir compte du fait que ces prestataires répondent à des appels d’offres
sur des zones géographiques élargies.
2.1.4. Les emplois liés à la restauration et la conservation
Les laboratoires et instituts de recherche
Les Bouches-du-Rhône comptent un laboratoire d’études et de recherche sur les matériaux (le Lerm)
situé à Arles. Spécialisé en physique et chimie des matériaux, minéralogie, géologie, génie civil et
géophysique, il consacre 20 % de son temps à des études sur les monuments historiques. Ses principaux
diagnostics sur l’altération des pierres et de la maçonnerie concernaient en 2006 l’amphithéâtre,
l’hôtel de ville, les cryptoportiques à Arles ; le cloître de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence ;
la cathédrale de la Major et la Cité Le Corbusier à Marseille.
L’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) est un établissement public de
recherche possédant des antennes régionales. Il gère les chantiers de fouilles sur l’ensemble du
territoire des Bouches-du-Rhône. L’Inrap Méditerranée a effectué différents travaux de fouilles en
2006 : le cours Sextius-Mirabeau d’Aix-en-Provence, mais également le château des Baux-de-Provence,
le collège Vieux-Port, la rue de la République, la ZAC de la Bourse de Marseille…
En conclusion, 33 personnes environ travaillent à temps plein dans les différents laboratoires
et instituts de recherche liés au patrimoine.
8 L’estimation de la Capeb est calculée
à partir d’une extrapolation de la
part des dépenses liées à la rénovation
et a été réalisée sur un échantillon
de chantiers (4 000 sur les 300 000
chantiers annuels, soit 1,25 %).
9 Sources Unedic, 2002.
10 Source Capeb, 2005.
Les restaurateurs et les centres de restauration
Le domaine de la préservation du patrimoine des monuments comprend également des personnes
intervenant sur des éléments précis de diagnostics, de restauration et de conservation des biens culturels.
La délégation régionale de la Fédération française des conservateurs-restaurateurs nous a
fourni la liste, les compétences et les champs d’actions des restaurateurs de la région. 31 personnes
vivent dans le département et travaillent à la restauration des objets d’art pour les musées et les
monuments historiques (peinture, sculpture, restauration des bois, des métaux, des textiles, etc.).
Le CICRP (Centre Interrégional de Conservation et de Restauration du Patrimoine), situé à Marseille,
intervient sur différents types de patrimoine public auprès des musées, des archives et des conservations
régionales des Monuments historiques. En plus d’une équipe permanente, le centre accueille dans
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
Restauration d’un tableau dans les ateliers du Cicrp © Nathalie Jouan
ses ateliers des restaurateurs relevant du régime libéral. Un des principaux chantiers dans les Bouchesdu-Rhône, en 2006, a été la restauration des œuvres du musée Granet. 60 restaurateurs ont travaillé
en 2006 au Cicrp à la restauration de 170 peintures.
Le CICL (Centre Interrégional de la Conservation du Livre), situé à Arles, travaille spécifiquement sur
le patrimoine écrit, le livre, les affiches et les manuscrits.
Au total, on peut estimer que 120 personnes travaillent dans la filière restauration.
Précision : Il ne faut pas négliger le fait qu’un certain nombre de restaurateurs et de prestataires
d’autres départements travaillent également au CICRP ou au sein de monuments ou de musées du
département.
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
En conclusion, voici un tableau récapitulatif des emplois indirects liés à la restauration du bâti.
Employés
d’entreprises
de restauration
de monuments
historiques
117
Artisans du
patrimoine
Architectes du
patrimoine
et employés
rattachés
Restaurateurs
et centres de
restauration
Total
573
40
120
850
2.2. Les emplois liés au patrimoine dans la filière du tourisme
Les Bouches-du-Rhône
concentrent quasiment :
• 20% des hébergements à
l’hôtel et 21% des chambres
de la région
• 240 000 lits touristiques
• 44,5 millions de nuitées
annuelles
2ème département derrière
les Alpes-Maritimes.
27 % des touristes en
région Paca affirment que
le patrimoine est l’une de
leurs motivations principales.
11 Xavier Greffe s’est appuyé sur
les données publiées par la
Sofres. C’est à dire 11 % des
touristes visitent les monuments,
7 % les musées ou expositions,
13 % effectuent des visites de
villes et 3 % assistent à des
manifestations culturelles.
12 La place du tourisme patrimonial
dans la fréquentation touristique
en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
2006. En collaboration avec les
bureaux d’étude BDRH Tourisme
et Cap Méditerranée.
La présence d’un site patrimonial sur un territoire attire des visiteurs qu’il convient de loger, de
restaurer, de transporter, de divertir. Le patrimoine génère ainsi, dans des secteurs comme l’hôtellerie,
la restauration, les transports, le commerce, la location immobilière, un regain d’activité synonyme de
progression du chiffre d’affaires, de création d’emplois, de redistribution de revenus. Nous désignons
ces emplois comme des emplois indirects du patrimoine dans la filière touristique.
L’estimation du nombre d’emplois indirects liés au tourisme culturel est un exercice difficile. Dans la
statistique officielle, notamment celle proposée par l’Insee, le tourisme est un secteur d’activité
composite aux frontières de plusieurs secteurs d’activités. L’un des obstacles qu’il convient de surmonter
lorsqu’on estime de tels effets est qu’une partie des touristes n’exerce ces « activités patrimoniales »
que de manière incidente, en dehors d’une réelle motivation. Il importe ainsi de déterminer la
part des touristes effectuant un voyage et engageant des dépenses pour des motivations
strictement patrimoniales. Pour eux seulement on considérera que le patrimoine constitue l’élément
déclencheur de la dépense.
Il n’existe pas de source d’information directement mobilisable pour évaluer les emplois générés par les
dépenses touristiques liées au patrimoine. Lors de l’étude régionale, l’Agence avait adopté la méthode
de Xavier Greffe qui déduit que 34 % des dépenses touristiques sont justifiées par le patrimoine11.
Par ailleurs, 20 % des touristes déclaraient voyager pour des motifs strictement culturels quand 30 %
étaient disposés à effectuer un détour d’au moins 50 km pour visiter un site. Nous obtenions donc
un ratio de 17 % pour la motivation patrimoniale.
Durant l’été 2006, l’Agence Régionale du Patrimoine Paca a mis en place une enquête12 afin de vérifier
la pertinence de ce ratio au niveau régional. Celle-ci a permis de souligner que 27 % des touristes
en région ont affirmé que le patrimoine était l’une de leurs principales motivations.
Sur la base de ces nouveaux résultats, on estime que le nombre d’emplois touristiques directement liés au
patrimoine peut être obtenu en appliquant au nombre total d’emplois touristiques la part uniquement
concernée par les dépenses touristiques patrimoniales, soit 27 %. En 2006, l’Insee évaluait les emplois
du tourisme entre 20 948 en basse saison et 34 349 en haute saison, soit une moyenne de 26 14413 sur
l’année, répartis en moyenne dans les activités suivantes : 55 % les restaurants et les cafés, 27 % les
hôtels de tourisme, 7 % les autres hébergements de courte durée, 5 % les agences de voyage14 .
Le nombre d’emplois touristiques salariés liés au patrimoine dans les Bouches-du-Rhône est donc
compris entre 5 656 et 9 274 suivant la saison ; soit une moyenne annuelle de 7 060 personnes
salariées.
Si nous disposons d’une estimation de l’emploi touristique salarié, nous n’avons pas de données
relatives au nombre d’emplois non salariés. En se fiant aux proportions observées au niveau national
et selon les données de l’observatoire départemental du tourisme 13, on considère que la part de
l’emploi non salarié dans le total de l’emploi touristique est de 17,9 %. On estime ainsi le nombre
d’emplois touristiques non salariés total pour les Bouches-du-Rhône à 4 680, dont 1 263 sont liés
au tourisme patrimonial.
En conclusion, le nombre d’emplois touristiques liés au patrimoine est de 8 323 dans les
Bouches-du-Rhône. Avec ce nouveau ratio, nous avons 3 080 emplois en plus par rapport
au premier ratio.
13 Source : Insee, Sud Essentiel
n°90, mars 2006.
14 Source : Observatoire régional du
tourisme Paca, 2005.
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
Monuments, sites et musées :
Ville
Notre-Dame-de-la-Garde (1)
Marseille
800 000
Cathédrale Saint-Sauveur (1)
Aix-en-Provence
500 000
Musée Granet (2)
Aix-en-Provence
450 000
Château (ancien)
Les Baux-de-Provence
245 400
Amphithéâtre (Arènes)
Arles
157 800
Musée-atelier de Paul Cézanne (2)
Aix-en-Provence
111 000
Musée départemental - Arles antique
Arles
103 000
Église Saintes-Maries (terrasse)
Saintes-Maries-de-la-Mer
88 481
Cathédrale Saint-Trophime (ancienne)
Arles
84 271
Château d’If (ancien)
Marseille
67 100
Site archéologique de Glanum
Saint-Rémy-de-Provence
65 755
Vieille Charité
Marseille
60 767
Musée Cantini
Marseille
60 228
Muséon Arlaten
Arles
49 416
Château du roi René (ancien)
Tarascon
43 645
Abbaye Saint-Pierre de Montmajour
Fontvieille
43 620
Bastide Jas de Bouffan (2)
Aix-en-Provence
41 200
Cloître Saint-Paul de Mausole
Saint-Rémy-de-Provence
40 300
Abbaye de Silvacane (ancienne)
La Roque d’Anthéron
39 613
Théâtre antique
Arles
38 764
Museum d’histoire naturelle
Marseille
37 067
Musée d’Histoire et d’Archéologie
Marseille
35 107
Château d’Avignon
Saintes-Maries-de-la-Mer
33 100
Musée des Tapisseries
Aix-en-Provence
29 000
Musée d’histoire naturelle
Aix-en-Provence
29 000
Nécropole des Alyscamps (ancienne)
Arles
25 288
Fondation Vasarely
Aix-en-Provence
24 300
Carrière de Bibémus
Aix-en-Provence
22 000
Estimation des fréquentations déclarées par les gestionnaires et sources CDT 13
(1) Monument ne disposant pas de billetterie (2) Attention, en 2006, année Cézanne
Fréquentation 2006
3 325 222
2.3. Les autres emplois indirects liés au patrimoine
D’autres emplois proches de la sphère du patrimoine peuvent être identifiés et comptabilisés pour être
agrégés aux emplois indirects. Il s’agit d’emplois liés à la mise en valeur du patrimoine comme les métiers
de l’enseignement et de la recherche, de l’industrie graphique et multimédia, de la communication, de
l’édition, de l’expertise, de l’organisation d’événements au sein des monuments et musées…
Les filières universitaires
Le champ du patrimoine est étudié de manière traditionnelle à travers les enseignements en
architecture, archéologie, histoire de l’art ; et de façon plus novatrice au sein des filières économie,
tourisme et communication.
L’université d’Aix-Marseille I dispense une licence « Histoire de l’art et archéologie » et un Master
« Recherche et patrimoine », enseignés par des chercheurs, archéologues et maîtres de conférence. La
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme – Département Civilisation et humanités – dispense un
Master « Archéologies grecque et romaine ».
Les formations liés aux métiers du patrimoine tendent ces dernières années vers une spécialisation
technique. L’antenne universitaire d’Arles propose ainsi trois cursus : la licence « Conservation et
restauration du patrimoine bâti », le Master « Métiers du patrimoine » et la licence « Gestion – Parcours
management général et administration des institutions culturelles », dispensés par des universitaires,
responsables de service du Patrimoine, chercheurs, architectes des Bâtiments de France, archéologues,
responsables de laboratoire et des gestionnaires de structures culturelles…
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
La filière universitaire, au sens strict, touche environ un corps professoral d’environ 40
personnes. Il serait également intéressant de comptabiliser le nombre d’étudiants venant spécialement dans les Bouches-du-Rhône.
La Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH)
Située à Aix-en-Provence, la Mmsh est spécialisée dans la recherche et l’enseignement sur le monde
méditerranéen. Elle comprend un Institut de Recherche sur l’Archéologie Antique (Iraa) et un
Laboratoire d’Archéologie Médiévale Méditerranéenne (Lamm). L’Iraa, qui a pour mission l’étude des
monuments et de l’urbanisme antique, établit des relevés topographiques des vestiges, des projets
de reconstitution de monuments effondrés (le Glanum). En 2007, ses interventions archéologiques et
engagements ont porté dans le département sur les chantiers de l’amphithéâtre d’Arles, du Glanum
(le « mur de Marius » et le forum)… Les travaux du Lamm s’axent sur l’archéologie médiévale mais
également sur la céramique et le verre médiéval.
La Mmsh comprend environ 35 personnes, employées à temps complet.
Précision : Sachant que les chantiers occupent un temps inégal et peuvent être prolongés suivant les
découvertes effectuées, qu’un certain nombre de personnes interviennent sur des laps de temps très
courts, l’estimation sociale et économique est un exercice périlleux à mettre en place. De plus, il ne faut pas
négliger la part importante des bénévoles, et des stagiaires, universitaires et doctorants non salariés.
Il convient également d’ajouter l’Agence Régionale du Patrimoine Paca, dont la mission principale
est la valorisation et l’appui des initiatives liées au patrimoine bâti.
On peut ainsi estimer les autres emplois indirects liés au patrimoine à 78,5 emplois.
Tableau récapitulatif des emplois indirects liés au patrimoine.
Emplois
lié aux
entreprises
monuments
historiques
117
Artisans du
Patrimoine
Architectes
du
patrimoine
Restaurateurs
et centres de
restauration
Emplois liés
à la filière
Tourisme
Universitaires
Chercheurs
Total
573
40
120
8 323
78,5
9 251,5
3. Les emplois induits du patrimoine
Emplois induits :
Emplois créés grâce à l’activité
générée par l’utilisation
des rémunération liées aux
emplois directs et indirects du
patrimoine.
Dans la pratique, la mesure de l’activité induite demeure un exercice complexe car elle comporte la
prise en compte d’effets en cascade ou d’effets « boule de neige », eux-mêmes difficiles à appréhender
et reposant le plus souvent sur des hypothèses rarement clairement établies.
La notion de multiplicateur est ici utilisée pour mesurer l’activité induite. Le multiplicateur est un
indicateur qui permet d’estimer le nombre d’emplois induits générés dans un environnement par la
présence d’un emploi initial. Dans l’étude régionale, l’Agence avait utilisé le multiplicateur 1,6, mis en
place par Xavier Greffe. Selon nos estimations, le nombre d’emplois directs liés au patrimoine s’établit
à 1 646,3 et le nombre d’emplois indirects à 9 251,5. La somme des emplois directs et indirects est
donc d’environ 10 897,8. En adoptant le multiplicateur de 1,6, on considère que les emplois
induits par les emplois du patrimoine sont d’environ 6 811,2.
À l’issue de cette première partie, consacrée à l’impact social du patrimoine sur l’emploi
dans les Bouches-du-Rhône, on peut estimer à environ 17 709 le nombre d’emplois générés
par le patrimoine.
10
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
L’impact économique du patrimoine
Impact direct :
Evalué en fonction des recettes
effectuées (billetteries, visites
guidées, audio guide, événements, boutiques - librairies
et autres recettes annexes
(parking, restaurant…).
15 En l’absence de réponse des musées
des Villes d’Aix-en-Provence et de
Marseille, cette estimation a pu être
réalisée en multipliant la fréquentation par le prix moyen d’entrée des
structures patrimoniales.
L’impact économique généré par l’exploitation du patrimoine est mesurable de façon directe ou
indirecte. Concernant l’impact direct, l’Agence a repris les données fournies par les gestionnaires des
monuments, sites et musées, et pour les retombées indirectes les chiffres d’affaires des entreprises
du patrimoine et des estimations des dépenses établies à partir des statistiques collectées auprès du
comité départemental du Tourisme 13 et du comité régional du tourisme Paca.
1. Les recettes liées à l’exploitation du patrimoine
1.1. Les recettes enregistrées à la billetterie
21 % des musées et monuments du département ont déclaré avoir mis en place une billetterie. Parmi ces
établissements, seuls 28 nous ont transmis leurs recettes. À l’échelle du département, le cumul de ces recettes
s’élevait à 3 357 835 millions d’euros. À ce cumul de recettes, on peut cependant ajouter 900 000 € qui
sont une estimation15 des recettes de billetterie pour 7 musées et monuments sur le tableau ci-dessous.
On parvient à un total de recettes billetterie estimé à 4,950 millions d’euros pour l’année 2006.
Monuments, sites et musées :
Ville
Château (ancien)
Les Baux-de-Provence
Recettes billeterie
Amphithéâtre (Arènes)
Arles
Vieille Charité *
Marseille
482402
Site archéologique de Glanum
Saint-Rémy-de-Provence
287420
1500000
605620
Cloître Saint-Trophime
Arles
263573
Château d’If (ancien)
Marseille
247445
197290
Abbaye Saint-Pierre de Montmajour
Fontvieille
Musée-atelier de Paul Cézanne *
Aix-en-Provence
196848
Château du roi René (ancien)
Tarascon
184000
Abbaye de Silvacane (ancienne)
La Roque d’Anthéron
176072
Théâtre antique
Arles
120110
Musée départemental - Arles antique
Arles
112370
Église Saintes-Maries (terrasse) *
Saintes-Maries-de-la-Mer
109502
Nécropole des Alyscamps (ancienne) (Cimetière des Alyscamps)
Arles
81860
Musée camarguais
Saintes-Maries-de-la-Mer
56257
Musée d’histoire naturelle*
Marseille
53339
Abbaye Saint-Victor (ancienne)
Marseille
41000
Muséon Arlaten
Arles
37576
MAC Galerie contemporaines *
Marseille
30041
Musée du Parlement de Pce et du Vieil Aix
Aix-en-Provence
23317
Thermes de Constantin
Arles
23105
Château-Musée de l’Empéri
Salon-de-Provence
20130
Musée de la Faïence
Marseille
19455
Musée du Vieux Marseille *
Marseille
18010
Forum romain (Cryptoportiques)
Arles
13082
Parc d’Albertas
Bouc-Bel-Air
12000
Château d’Avignon
Saintes-Maries-de-la-Mer
8311
Maison de Frédéric Mistral (ancienne) (Musée)
Maillane
7975
Musée Frédéric-Mistral
Maillane
7567
Musée d’Histoire et d’Archéologie *
Marseille
6714
Musée Ciotaden
La Ciotad
6326
Château féodal (ancien)
Châteaurenard
1000
Musée des Alpilles - Pierre de Brun
Saint-Rémy-de-Provence
* Chiffres estimés en fonction des fréquentations et du prix moyen d’entrée.
744
4 950 461
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
11
Visite scolaire au Musée départemental – Arles antique, 2003. © Pascal Bois, Panovue.com
D’un monument à l’autre, on observe de fortes disparités en matière de recettes générées par la
billetterie : le château des Baux-de-Provence est le seul établissement générant plus d’un million
d’euros de recettes dans le département. Treize établissements patrimoniaux produisent plus de
100 000 euros de recettes annuelles et représentent à eux seuls 90 % des recettes de billetterie du
département.
Répartition des édifices patrimoniaux
selon leurs recettes de billetterie
20 %
40 %
37 %
3%
- 10 000 E
Entre 10 000 et 50 000 E
Entre 50 000 et 100 000 E
+ 100 000 E
12
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
1.2. Les recettes provenant de l’exploitation d’une boutique ou d’une librairie
Seulement 14 % des édifices patrimoniaux (soit 33) et 90 % des musées disposent d’une boutique
ou d’une librairie dans les Bouches-du-Rhône. Pourtant, pour les établissements qui ont mis en place
ces activités commerciales, les recettes générées constituent le second poste de recettes après la
billetterie.
Les informations fournies par les gestionnaires ont permis de chiffrer ces recettes à plus de 700 000 euros.
En toute logique, ce sont les monuments les plus fréquentés qui génèrent le plus de recettes.
Les châteaux des Baux-de-Provence et de Tarascon et le Musée départemental - Arles antique
représentent la moitié de la recette globale. Nous n’incluons pas ici le chiffre d’affaires du musée
Granet, qui risquerait, du fait de l’année Cézanne, de fausser l’analyse.
1.3. Les recettes liées aux visites guidées payantes
35 % des monuments et musées proposent des visites guidées payantes. Elles constituent ainsi un
mode de financement plus étendu que la billetterie. Pour les 92 monuments et les 3 musées faisant
l’objet de visites guidées payantes non intégrées dans le prix d’entrée, le total des recettes dépasse
les 617 000 euros en 2006 dont près de la moitié est réalisée par l’office de tourisme de Marseille et
46 % par les offices de tourisme des villes d’Arles et d’Aix16.
1.4. Les autres recettes
D’autres sources de recettes proviennent de l’organisation d’événements (concerts, tournages,
réceptions…) et de recettes commerciales (parking, cafétéria…). 29 établissements (18 monuments
et 11 musées) ont déclaré organiser des événements mais seulement 4 en ont tiré des recettes. Trois
établissements ont déclaré avoir généré plus de 204 258 euros en recettes commerciales autres, mais
la quasi-totalité est attribuable au restaurant du château des Baux-de-Provence.
En conclusion, le total des retombées économiques directes du patrimoine dans les
Bouches-du-Rhône s’élève à 6 471 258 euros répartis comme suit :
L’impact économique direct du patrimoine
(en euros)
Total impact économique
direct du patrimoine
Billetteries
Visites guidées
Boutiques - librairies
Autres recettes
1.5. L’impact économique de l’exposition Cézanne
Il était impossible de ne pas ouvrir une parenthèse sur l’événement culturel 2006. L’exposition Cézanne
en Provence au musée Granet d’Aix-en-Provence a attiré plus de 450 000 visiteurs dont 400 000 payants.
Elle a généré 4 millions d’euros de recettes de billetterie (hors audioguides et visites guidées) et 2,4
millions d’euros pour la boutique et la librairie. Ces chiffres n’ont pas été intégrés dans le total de
l’impact économique afin de garder une certaine régularité sur le long terme.
2. L’impact économique indirect du patrimoine
16 En 2006, pour l’année Cézanne,
l’office du tourisme d’Aix-en-Provence
a effectué plus de 1 515 visites,
soit 40 000 personnes qui ont fait
des visites guidées de la ville et des
monuments liés à Cézanne.
2.1. L’impact économique des travaux de restauration du patrimoine
L’impact économique des travaux de restauration du patrimoine est déterminé par le volume et la
structure des dépenses des entreprises engagées dans le secteur de la restauration du patrimoine.
Dans le cadre de notre enquête auprès de la délégation régionale du Groupement français des
entreprises de restauration de monuments historiques, et à partir des données des entreprises
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
13
Restauration des mosaïques de la coupole du chœur, 2006 – 2008,
Notre-Dame-de-la-Garde, Marseille, 2007. © Xavier David
Restauration des façades extérieures, 2001 - 2004,
Notre-Dame-de-la-Garde, Marseille, 2003. © Christian Crès
dont on connaît le poids dans le chiffre d’affaires global, on peut estimer le chiffre d’affaires des
entreprises du Groupement à environ 8,491 millions d’euros hors taxes en 200617. Pour mémoire, on
estime entre 50 % et 75 % la part du chiffre d’affaires réalisée sur les monuments historiques.
En conclusion, le chiffre d’affaires lié à la restauration du patrimoine bâti dans les Bouchesdu-Rhône peut être estimé entre 4,245 et 6,368 millions d’euros.
Impact indirect lié
au patrimoine :
- La filière des entreprises de
restauration du patrimoine
- La filière tourisme patrimonial
comprenant les hôtels,
restaurants, cafés, commerces,
transports, services…
Dans le cas des entreprises artisanales du bâtiment, le chiffre d’affaires hors taxes s’élève en
2005 à 2,4 millions d’euros. Une étude nationale évalue à 2 % la part de leur chiffre d’affaires réalisé
dans la restauration du patrimoine. On peut ainsi estimer l’impact économique lié à la restauration
du patrimoine à 48 000 euros. Ce chiffre peut sembler relativement faible du fait que les 2 % sont
une moyenne nationale.
Selon une étude de la Capeb, le chiffre d’affaires des entreprises artisanales dans les Bouches-duRhône serait estimé à 1,3 milliard d’euros. Si l’on reprend le ratio de 2 %, le chiffre d’affaires lié
au patrimoine serait donc de 26 millions d’euros, répartis à 35 % dans les monuments publics
et 65 % dans le privé.
Ces chiffres sont certainement plus élevés du fait non seulement d’une forte présence patrimoniale
dans le département, mais aussi de l’envergure du Plan Patrimoine Antique avec les grands chantiers
comme l’amphithéâtre et le théâtre antique d’Arles (Budgets de 30 millions et 5 millions d’euros), les
Antiques de Saint-Rémy-de-Provence (961 360 euros), Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille (12,8 millions
d’euros)18 . De plus, comme il avait été annoncé lors de la première partie sur l’impact social, un certain
nombre d’entreprises et d’artisans non labellisés ne sont pas comptabilisés dans cette étude.
17 Deux entreprises n’ont pas
répondu au questionnaire. Nous
avons donc fait une estimation
par rapport à leur chiffre d’affaires
2005.
18 Les différentes tranches de mise
en sécurité, de consolidation et de
restauration ont nécessité 600 000
euros en 2005 et 3 230 000 en
2006. Les fonds privés sont estimés
à plus de 3 millions d’euros.
14
Les restaurateurs des objets d’art
Il a été impossible de référencer l’ensemble des restaurateurs ayant exercé en 2006, et donc leurs
chiffres d’affaires sur le territoire des Bouches-du-Rhône. Les interventions effectuées dans les locaux du
CICRP ont pu être estimées à 2 millions d’euros en 2006 en fonction du nombre de tableaux restaurés.
Le CICRP avait un budget (fonctionnement et investissement) de 2,7 millions d’euros en 2006.
2.2. L’impact économique du tourisme patrimonial
L’impact économique lié au tourisme patrimonial se mesure par le montant des dépenses effectuées par les
touristes « patrimoniaux » auprès des prestataires locaux : hôteliers, restaurateurs, commerçants, transport…
Les Bouches-du-Rhône accueillent 9,9 millions de touristes par an. Parmi ceux-ci on comptabilise 10 % de touristes
intradépartementaux qu’il convient d’ôter afin de mesurer l’impact du patrimoine sur la zone définie. On
peut estimer à 8,91 millions le nombre de touristes non domiciliés dans le département. En sachant
que 27 % de ces touristes ont une motivation patrimoniale, on évalue ainsi le nombre annuel de
touristes patrimoniaux dans les Bouches-du-Rhône à 2,4 millions.
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
En 2003, le comité régional du tourisme Paca avait estimé à 1,9 milliard d’euros les dépenses réalisées
par les touristes français et étrangers au sein du département. Sur la base de ces résultats, on peut
estimer l’apport monétaire annuel apporté par les touristes patrimoniaux à 290 millions
d’euros, se répartissant ainsi19 :
- Nourriture (28 %) : 81,2 millions d’euros
- Hébergement (26 %) : 75,4 millions d’euros
- Loisirs (16 %): 46,4 millions d’euros
- Achats de biens durables et déplacements (15 %) : 87 millions d’euros
Les Bouches-du-Rhône
représentent :
- 16,8 % des touristes en
région Paca
- 1,9 milliards d’euros de
consommation touristique
- 26 144 emplois salariés liés
au tourisme (soit 25 % des
emplois de la région liés au
tourisme).
Source : CDT 13, 2006.
Selon l’enquête sur le tourisme patrimonial menée par l’Agence Régionale du Patrimoine Paca, il
a été démontré que le visiteur pour lequel le patrimoine était l’une des motivations principales
restait plus longtemps (0,69 jour de plus), allait plus souvent au restaurant et plutôt à l’hôtel ou
en gîte… Il dépense en moyenne 13,5€/jour de plus qu’un touriste. Il envisage également de venir
plus régulièrement sur l’année pour des séjours de courte durée ou des excursions. Ce résultat sur
les retombées économiques indirectes du patrimoine dans la filière tourisme patrimonial est donc
sous-estimé.
2.3. Les retombées du patrimoine en termes de taxe de séjour
Parmi les ressources fiscales mobilisables par les communes touristiques figure la taxe de séjour.
Elles ont le choix entre deux modalités de taxe : la taxe de séjour classique établie sur les personnes
étrangères à la commune, calculée par nuitée et perçue par les logeurs, hôteliers et propriétaires, et
la taxe de séjour forfaitaire établie sur les logeurs, hôteliers, propriétaires, assise sur leur capacité
d’accueil.
Vingt-deux communes du département ont perçu la taxe de séjour en 2005 pour un montant de
3,9 millions d’euros soit seulement 16 % du produit de la taxe de séjour perçu au niveau régional.
Cela s’explique par le fait que plus de 60 % des nuitées se font dans un hébergement non marchand
(Source Cdt 13). Parmi les communes qui perçoivent le plus la taxe de séjour, on trouve Marseille
(38 % de l’ensemble de la taxe de séjour perçue sur le département), Aix-en-Provence (17 %), les
Saintes-Maries-de-la-Mer (9 %) et Arles (7 %).
En appliquant la formule employée considérant que 27 % des touristes sont dits « patrimoniaux »,
on peut ainsi estimer le produit de la taxe de séjour attribuable au tourisme patrimonial à
1 053 000 euros.
2.4. Les retombées du patrimoine en termes de financements publics sur
le territoire
La restauration des monuments historiques privés et publics est rendue possible grâce aux
financements croisés de l’État et des collectivités territoriales (Département, région, communes),
selon des modalités et critères définis par chaque institution. Ces subventions portent en majorité
sur des structures publiques, mais comprennent également des monuments gérés par des privés. Les
Drac financent en totalité les travaux d’entretien et le fonctionnement des monuments appartenant
à l’État (monuments gérés par le Centre des monuments nationaux, cathédrales…).
Selon la Drac Paca, le volume global des financements publics consacrés à la restauration et
la valorisation du patrimoine bâti, public et privé, dans les Bouches-du-Rhône s’élevait en
2006 à 7 810 000 euros : 7 310 000 euros en investissement et 500 000 euros en fonctionnement
et travaux d’entretien.
La part subventionnée par le ministère de la Culture est de 2 780 000 euros en investissement et
de 249 496 euros en crédit d’entretien. Il finance entre 20 % et 50 % du montant global des travaux
de restauration en partenariat avec les autres collectivités territoriales et des structures privées.
Les subventions et aides du Conseil général des Bouches-du-Rhône, liées au patrimoine bâti protégé
et non protégé représentent, pour 2006, 1 392 553 euros, répartis entre le patrimoine protégé pour
600 000 euros ; et le patrimoine non protégé pour 792 553 euros. Ce dernier chiffre comprend notamment
la restauration de Notre-Dame-de-la-Garde (128 400 euros en 2005 et 692 100 euros en 2006).
En outre, en complément aux interventions en direction du patrimoine non protégé des collectivités
territoriales, l’Europe intervient également sur l’aménagement et le développement durable et sur
des projets de valorisation liés au patrimoine.
19 source : CRT Paca
Les dépenses publiques en faveur du patrimoine concernent essentiellement des dépenses d’investissement (gros travaux) dans une proportion de 80 %, et des dépenses de fonctionnement (entretien)
pour les 20 % restants. Les dépenses des collectivités publiques en faveur du patrimoine bâti sont
essentiellement de l’ordre de dépenses d’investissement (à hauteur d’environ 90 %) mais une part du
financement public en faveur du patrimoine bâti prend également la forme de crédits de fonctionnement
(financement de la rémunération des personnels des monuments ou des musées, de leurs charges
d’exploitation ainsi que des subventions versées à des tiers).
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
15
Conclusion
Ce travail spécifique au département des Bouches-du-Rhône conforte certains éléments qui avaient déjà
été perçus lors de la première étude relative à l’impact économique et social du patrimoine en région
Provence-Alpes-Côte d’Azur réalisée en 2006. Au plan social et économique, la place déterminante
de ce département au sein de la région est confirmée. Au niveau social, le département représente
40 % des effectifs territoriaux de la région et 44 % des effectifs liés à la culture et au patrimoine. La
filière restauration du patrimoine bâti comprend un cinquième des entreprises de restauration de
monuments historiques, la filière touristique concentre, elle, un tiers des emplois de la région.
Le contexte général est marqué par deux mutations qui recomposent fortement les modes traditionnels
d’actions : celle propre au champ du tourisme (développement du tourisme durable, tourisme solidaire)
et celle liée au champ du patrimoine (décentralisation, passage de logiques de site à des approches
territoriales). Cette situation est porteuse d’enjeux et d’opportunité pour les gestionnaires
et les institutions partenaires qui auront à prendre en compte ces changements et ancrer
fortement leurs programmes d’action, de valorisation, de gestion et de communication
dans de véritables projets culturels et économiques transversaux. Cette prise de conscience
est d’autant plus impérieuse que l’on constate d’une manière générale une tendance à une baisse de
la fréquentation des monuments et des musées au niveau régional et national.
L’Agence Régionale du Patrimoine Paca, à travers la production de données, de guides méthodologiques,
pourra apporter son appui à la mise en place de programmes territorialisés adaptés.
Enfin, cette étude démontre que si le territoire départemental représente un bon échelon pour
l’observation, il est également un espace pertinent de mobilisation et de partenariat des différents
acteurs susceptibles d’impulser et de promouvoir ces initiatives.
Le tourisme demeurera un atout pour le patrimoine si l’on prend soin de préserver et valoriser fortement
une logique culturelle qui affirme sa prédominance sur les enjeux économiques, tout en sachant s’y
adapter. Le patrimoine est un vecteur de développement touristique fort si l’on sait maintenir intacte
« l’authenticité » du monument, sa mise en valeur, la qualité de son environnement, et améliorer
l’accueil et l’accompagnement des visiteurs.
Dans ce contexte, les enjeux de professionnalisation sont bien évidemment déterminants et renvoient,
dans le département des Bouches-du-Rhône, comme en région et au niveau national, aux mutations,
que doivent intégrer et accompagner les acteurs du patrimoine.
Récemment restauré et ouvert au public en 2007,
Fort de Bouc, Martigues. © Ludovic Fasa
16
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
Principales sources
Xavier Greffe, La Valorisation économique du patrimoine,
La Documentation française, Paris, 2003
Claude Origet du Cluzeau, Le tourisme culturel, PUF, Paris, 1997
Valérie Patin, Tourisme et patrimoine, La Documentation française, 2005
Les publics du Patrimoine Antique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur,
étude menée par l’Agence Régionale du Patrimoine et le laboratoire Culture
et Communication de l’université d’Avignon, 2000
L’impact économique et social du patrimoine en région Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Cahier n°1, Agence Régionale du Patrimoine Paca, novembre 2005
Guide méthodologique pour l’analyse des impacts du patrimoine sur les territoires,
Cahier n°3, Agence Régionale du Patrimoine Paca, septembre 2006
Patrimoine et territoire. Éléments pour une approche territoriale des problématiques
du patrimoine en région Paca, Agence Régionale du Patrimoine Paca/Collège coopératif
Provence-Alpes Méditerranée, novembre 2007
Nicolas Moulin, Analyse d’impact économique de la culture, principes et limites,
ministère de la Culture et de la Communication, document de travail, juillet 2006
La restauration du patrimoine architectural. Activités des entreprises
et offre de formation, Cereq, mai 2004
Le patrimoine dans l’artisanat du bâtiment, Capeb – Cabinet I+C,
La lettre d’information de l’artisanat du bâtiment, juillet 2006
Les agents territoriaux au service de la population Paca, L’Essentiel,
Sud Insee, novembre 2006
La place du tourisme patrimonial dans la fréquentation touristique en région Paca,
Agence Régionale du Patrimoine Paca / BDRH – Cap Méditerranée,
document de travail, avril 2007
Les dépenses culturelles des collectivités territoriales en 1996,
DEP, ministère de la Culture, 2000
Le tourisme, secteur clé du département, comité départemental du tourisme 13, 2004
La fréquentation touristique, 2004-2005, comité départemental du tourisme 13, 2006
Remerciements
L’Agence Régionale du Patrimoine Paca tient à remercier :
l’ensemble des partenaires départementaux, des gestionnaires des monuments,
sites et Musées de France et des entreprises de restauration qui ont bien voulu consacrer
de leur temps pour communiquer leurs données sociales et économiques.
Le comité départemental du tourisme des Bouches-du-Rhône
Cette étude a été réalisée par :
L’Agence Régionale du Patrimoine Paca : Hervé Passamar, directeur, et Pascal Guillermin,
chargé d’étude.
Le Conseil général des Bouches-du-Rhône : Agnès Barruol, chargée de mission Patrimoine,
et Cécile Aubert, directrice de la Culture.
L’impact économique et social du patrimoine dans le département des Bouches-du-Rhône
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Chiffre-clés du patrimoine
dans les Bouches-du-Rhône
Les Bouches-du-Rhône (13)
1 883 645 habitants (source Insee),
dont 800 550 habitants à Marseille et 123 842 à Aix-en-Provence.
Densité moyenne : 361 hab/km2 – Variation de la population : + 0,74
(taux annuel moyen entre 1990 et 1999)
Le département concentre 41 % de la population régionale
sur 16 % du territoire
119 communes dont 11 communes touristiques
9,9 millions de touristes par an
(1er département d’accueil de la région Paca)
44 millions de nuitées en 2006
(au 1er janvier 2005 - Source Drac Paca)
613 monuments et sites protégés (soit 28 % des monuments de la
région) et 30 % des monuments et sites entrant dans le périmètre
d’analyse établi par l’Agence Régionale du Patrimoine Paca :
- 218 édifices classés
- 337 édifices inscrits
- 53 édifices avec une protection mixte
Agence Régionale
du Patrimoine
26, rue Grignan • 13001 Marseille
Tél. : +33 (0)4 91 92 13 80
Fax : +33 (0)4 91 47 12 81
http://www.patrimoine-paca.com
[email protected]
Les différents types d’architectures :
- 43 % Architecture domestique
- 26 % Architecture religieuse
- 25 % Autres
- 6 % Architecture militaire
5 zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager :
Aix, Jouques, Marseille, Peyrolles, Tarascon, Vauvenargues
2 secteurs sauvegardés : Aix et Arles
1 ville d’art et d’histoire : Arles
1 village de France : Les Baux-de-Provence
Président : Philippe JOUTARD
Directeur : Hervé PASSAMAR
Administration : Hélène FORGEAS
1 500 objets classés
800 objets inscrits
Coordination, production,
documentation : Pascal GUILLERMIN
Études : Maya COLLOMBON
Opérations pédagogiques : Pascal BOIS
Webmaster : Emmanuel CURT
Image de couverture : inauguration de le
1ere tranche de la restauration des Arènes
d’Arles, novembre 2003. © Pascal Bois,
Panovue.com
© copyright Agence Régionale du
Patrimoine Provence-Alpes-Côte d’Azur,
décembre 2007
Agence
Régionale du Patrimoine
Provence-Alpes-Côte d'Azur
40 musées disposent du label Musées de France,
soit 48 % des musées en région
dont 21 sont abrités dans des monuments historiques.
Emplois liés au Patrimoine
1 646,3 emplois directs
9 251,5 emplois indirects (filière restauration du patrimoine et filière
tourisme)
6 811,12 emplois induits par les emplois directs et indirects
designinsitu.com
Le patrimoine dans les Bouches-du-Rhône