Apec – De l`offre au recrutement
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Apec – De l`offre au recrutement
Les études de l’emploi cadre – mars 2011 de l’offre au recrutement CANDIDATURES PAR OFFRE, RECRUTEMENT, PROFILS RECHERCHéS, PROFILS RECRUTéS, TENSION Analyse de 4 vagues d’enquête de suivi des offres et de tension © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 I Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des Cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901 et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CFE-CGC, CFDT CADRES, UGICA-CFTC, UCI-FO, UGICT-CGT). Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). DE L’OFFRE AU RECRUTEMENT – ÉDITION 2011 L’étude (conception, direction et synthèse) a été menée par le pôle Recherche et Développement du département Etudes et Recherche de l’Apec : Laurence Bonnevaux, Chargée d’études France Lhermitte, Assistante chargée d’études Raymond Pronier, Responsable du Pôle R&D L’interrogation téléphonique a été confiée à la société Le Terrain. Sommaire méthodologie Le nombre de candidatures par offre poursuit sa croissance Une remontée du taux de recrutement Une diminution des recrutements abandonnés Des tensions atténuées mais persistantes Les créations de poste plus difficiles à pourvoir que les remplacements La part des cadres expérimentés a augmenté parmi les recrutés Plus d’un tiers des cadres recrutés n’ont pas l’expérience requise De plus en plus de cadres sans emploi recrutés Un sentiment de tension en recul SYNTHÈSE DE L’ÉTUDE 3 3 3 4 4 4 5 5 5 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit Une croissance du nombre de candidatures par offre depuis la fin 2008 Une remontée particulièrement forte pour les offres destinées aux jeunes diplômés Des situations diverses selon les fonctions En 2009, plus d’un tiers des offres avec plus de 50 candidatures par offre Des offres peu attractives dans l’Informatique et la R&D Une part de moins en moins négligeable des offres avec plus de 200 candidatures 7 8 10 12 12 15 II - Les tendances actuelles en matière de recrutement Après un quasi-équilibre, une remontée du poids des créations de poste dans les motifs de recrutement 17 Plus de 70% des postes pourvus 3 à 6 mois après la parution de l’offre 19 Les postes pour remplacement plus fréquemment pourvus trois à six mois après la parution de l’offre 21 Des taux de recrutements variables selon les fonctions 22 Après un pic à la fin 2008, une progressive diminution des recrutements abandonnés 23 Des recrutements toujours en cours en raison d’un manque de candidatures adéquates 25 La durée moyenne des recrutements reste stable 26 1 poste sur 10 est finalement pourvu en interne 27 III – cadres recherchés, cadres recrutés Les trois quarts des cadres recrutés sur une offre Apec ont moins de 10 ans d’expérience L’expérience, un critère de recrutement à adapter De plus en plus de cadres sans emploi recrutés 28 % des cadres recrutés sont des femmes Des ajustements nécessaires entre le profil recherché et le profil recruté 29 31 34 35 36 IV – Sentiment de tension des recruteurs Plus de facilités à trouver des candidats adaptés aux postes Un léger recul des difficultés de recrutement 39 42 Zoom sur la tension dans les sociétés de services en ingénierie informatique © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 1 méthodologie L’enquête de suivi des offres est une enquête trimestrielle qui consiste à interroger un échantillon d’entreprises et de cabinets de recrutement ayant confié une ou plusieurs offres à l’Apec durant un trimestre de référence sur le devenir des recrutements. L’interrogation a lieu avec un trimestre de décalage, soit par exemple au début du mois d’octobre pour les offres du 2e trimestre 2009. Les recruteurs sont donc interrogés 3 à 6 mois après la parution de l’offre. Ce document concerne 4 vagues d’enquête, pour lesquelles 1 500 entreprises et cabinets de recrutement sont interrogés. Une offre pouvant comporter plusieurs postes, les résultats concernent les postes : - Interrogation du 25 juin au 3 juillet 2009 sur 1 594 postes à pourvoir sur les offres du 1er trimestre 2009, - Interrogation du 6 au 19 octobre 2009 sur 1 586 postes à pourvoir sur les offres du 2e trimestre 2009, - Interrogation du 7 au 15 janvier 2010 sur 1 591 postes à pourvoir sur les offres du 3e trimestre 2009, - Interrogation du 7 au 16 avril 2010 sur 1 567 postes à pourvoir sur les offres du 4e trimestre 2009, Les résultats sont redressés par fonction détaillée et par type d’entreprise (entreprises / cabinets de recrutement) de façon à être représentatifs des offres confiées à l’Apec au cours du trimestre de référence. Les résultats sont présentés par trimestre, excepté pour quelques uns, pour lesquels les quatre trimestres ont été regroupés. Les offres émanant des SSII, Sociétés de Services et d’Ingénierie en Informatique représentent plus du quart des offres Apec (28% des postes à pourvoir en 2009). Elles concernent pour l’essentiel les fonctions informatiques. Une étude de l’Apec1 a montré la spécificité de ces offres et des procédures de recrutement des SSII. Le lien entre l’offre d’emploi et le recrutement y est très ténu, dans le sens où les offres font souvent office de communication de recrutement plutôt que de proposition pour un poste précis à pourvoir. L’autre cas de figure dominant est l’offre pour anticiper les recrutements dans la perspective de nouveaux contrats de prestation. Dans un cas comme dans l’autre, il est difficile de réaliser le suivi de l’offre de la même façon que pour les offres « classiques », destinées à favoriser la rencontre entre un candidat et une entreprise pour un poste précis et disponible. Aussi, ces offres font l’objet d’une interrogation spécifique : l’entreprise est interrogée sur le dernier recrutement sur un poste de même intitulé qu’une offre Apec de référence. Les résultats pour ces offres ne sont donc pas intégrés aux indicateurs liés au recrutement lui-même. En revanche, l’interrogation est la même concernant le profil de la personne recrutée et les difficultés de recrutement. Cela représente 589 recrutements. 1. « Les pratiques de recrutement des SSII » Apec - Juillet 2006 2 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 SYNTHÈSE DE L’ÉTUDE ■■ LE NOMBRE DE CANDIDATURES PAR OFFRE POURSUIT SA CROISSANCE Après une remontée brutale à la fin 2008, le nombre de candidatures par offre augmente de façon plus progressive au cours de l’année 2009, pour atteindre le pic de 58 candidatures par offre en moyenne au 3e trimestre 2009 contre 38 un an auparavant. Deux tendances se dessinent : la diminution de la part des offres attirant moins de 10 candidatures et l’augmentation de la part des offres suscitant plus de 50 candidatures. La part des offres générant plus de 200 candidatures est également de moins en moins négligeable. La hausse est particulièrement forte pour les offres destinées aux jeunes diplômés, notamment sous l’effet de la baisse des recrutements externes qui touche en premier lieu cette population. L’augmentation du nombre de candidatures est conséquente pour les offres de la fonction Ressources Humaines, traditionnellement parmi les plus attractives. A l’inverse, les offres des fonctions Recherche et Développement et Informatique demeurent celles qui attirent le moins de candidatures, et ce nombre augmente peu malgré la crise. ■■ UNE REMONTÉE DU TAUX DE RECRUTEMENT Après un recul au 3e trimestre 2008, le taux de recrutement retrouve un niveau supérieur à l’avant-crise au dernier trimestre 2009, avec 72% des offres pourvues 3 à 6 mois après la parution de l’offre. Cette hausse est liée à la diminution progressive de la part des recrutements abandonnés conjuguée à celle des recrutements en cours. La part des recrutements abandonnés avait en effet considérablement augmenté sous l’effet de la dégradation brutale du contexte économique. Prenant la mesure de l’ampleur de la crise, les entreprises ont depuis lors diminué leurs intentions de recrutement. Ce comportement a logiquement entraîné une remontée du taux de recrutement, seuls les recrutements les moins incertains étant démarrés. ■■ UNE DIMINUTION DES RECRUTEMENTS ABANDONNÉS La part des recrutements abandonnés 3 à 6 mois après la parution de l’offre atteint un pic au dernier trimestre 2008 (17% contre 8% un an auparavant) sous l’effet de la dégradation brutale et inattendue du contexte économique. Une fois le choc de la crise passé, ce poids diminue progressivement au cours de l’année 2009 jusqu’à atteindre un niveau équivalent à l’avant-crise pour les offres du troisième trimestre (8 %). L’évolution marquante est la forte hausse des recrutements abandonnés « pour des raisons budgétaires ou économiques », qui est le principal motif évoqué par les recruteurs. La seconde raison principalement mentionnée est relative au fait que « le poste ne correspond plus à un besoin », qui peut également être liée à des considérations d’ordre économique. Additionnés, ces deux motifs (qui peuvent en outre se recouper) sont à l’origine de près de 75 % des abandons de recrutement pour les offres du dernier trimestre 2009. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 3 synthèse de l’étude ■■ DES TENSIONS ATTÉNUÉES MAIS PERSISTANTES La part des recrutements toujours en cours trois à six mois après la parution de l’offre connaît un recul au cours de l’année 2009 (passant de 23% à 17% entre le 1er et le dernier trimestre). Bien que moins souvent cité en 2009 qu’en 2008, le « manque de candidatures adéquates » demeure toutefois le principal motif évoqué par les recruteurs pour expliquer la durée de ces recrutements (à hauteur de 50% en moyenne), et cela en dépit de l’augmentation du nombre moyen de candidatures reçues en réponse aux offres. La quantité n’est ainsi pas gage de pertinence des candidatures reçues. Ce motif est le plus fréquemment cité pour les recrutements dans les fonctions R&D, Informatique et Santé-social-culture, ce qui traduit des tensions pour certains profils. ■■ LES CRÉATIONS DE POSTE PLUS DIFFICILES À POURVOIR QUE LES REMPLACEMENTS Les créations de poste demeurent majoritaires dans les motifs de recrutement, et cela même dans un contexte de forte dégradation du marché de l’emploi. La baisse du poids des remplacements, en raison d’une contraction de la mobilité des cadres en poste, est susceptible d’être un facteur explicatif. C’est dans la fonction R&D que le poids des créations de poste est le plus élevé, poids qui tend même à s’accroître entre 2008 et 2009. A l’inverse, la fonction Santé - social – culture est celle qui recrute le moins en vue de créations de poste, les recrutements dans cette fonction visant très largement à remplacer des départs en retraite. Quel que soit le trimestre de référence, la part des postes pourvus trois à six mois après la diffusion de l’offre est toutefois plus élevée lorsqu’il s’agit d’un remplacement que d’une création de poste. ■■ LA PART DES CADRES EXPÉRIMENTÉS A AUGMENTÉ PARMI LES RECRUTÉS Même si les offres d’emploi restent un canal privilégié pour les jeunes cadres, les cadres les plus expérimentés ont vu leur part s’accroître parmi les recrutements, jusqu’à représenter 25% des cadres recrutés par le biais des offres au cours de l’année 2009 (contre 16 % à 19 % selon les trimestres en 2007 et 2008). Concernant les jeunes diplômés, hormis l’effet saisonnier traditionnel lié à leur sortie d’école ou d’université qui fait qu’ils ont été nombreux à être recrutés sur les offres du 3e trimestre 2009, le repli a été net pour les offres des premier et quatrième trimestres 2009 (respectivement 13 % et 14 % contre ± 18 % les deux années précédentes). 4 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 synthèse de l’étude ■■ PLUS D’UN TIERS DES CADRES RECRUTéS N’ONT PAS L’EXPéRIENCE REQUISE Seuls 62% des cadres recrutés ont une expérience correspondant à celle recherchée par le recruteur en amont du recrutement. Les jeunes diplômés sont les plus nombreux à être en décalage, puis l’expérience du cadre augmentant, elle est de plus en plus en accord avec celle requise par le recruteur. Sauf pour les cadres les plus expérimentés, qui sont dans 18% des cas, surdimensionnés par rapport à ce qui avait été envisagé. ■■ DE PLUS EN PLUS DE CADRES SANS EMPLOI RECRUTéS Dans un contexte de marché de l’emploi très dégradé en 2009, la part des cadres sans emploi parmi les recrutés a augmenté logiquement au détriment de celle des cadres en activité et ce, sous l’effet de deux phénomènes liés à la crise : une moindre mobilité des cadres en poste et un flux annuel de cadres demandeurs d’emploi en augmentation. ■■ UN SENTIMENT DE TENSION EN RECUL Le sentiment de tension des recruteurs lié aux difficultés à trouver des candidats pertinents tend à s’atténuer en 2009, après une période de stabilité depuis 2006. La part des recrutements jugés difficiles ou très difficiles se situe selon les trimestres entre 53 et 55 % en 2009, contre 60 à 65 % l’année précédente. Le recul des difficultés de recrutement ressenties est corrélé à la hausse du nombre moyen de candidatures en réponse aux offres. Les recrutements dans les fonctions Communication - Création, Gestion administrative, Ressources Humaines et Finance - Comptabilité sont ceux pour lesquels les recruteurs expriment le plus de facilités à trouver des candidats pertinents et sont aussi ceux dont les offres suscitent le plus de candidatures en moyenne. A l’inverse, les fonctions pour lesquelles les recruteurs expriment davantage de difficultés sont parmi celles qui attirent le moins de candidatures. Il s’agit des fonctions Informatique, Activités tertiaires et Production. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 5 6 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit ■■ Une croissance du nombre de candidatures par offre depuis la fin 2008 Après une remontée brutale à la fin 2008, le nombre de candidatures par offre poursuit son augmentation de façon plus progressive au cours de l’année 2009. Les offres confiées à l’Apec au troisième trimestre 2009 ont ainsi généré 58 candidatures en moyenne, contre 38 un an auparavant. Une stabilisation semble toutefois s’amorcer au dernier trimestre 2009. Nombre moyen de candidatures par offre 67 50 53 51 43 52 38 40 39 34 33 55 48 58 53 38 Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du 4e T 2004 2e T 4e T 2e T 4e T 2e T 3e T 4e T 1er T 2e T 3e T 4e T 1er T 2e T 3e T 4e T 2005 2005 2006 2006 2007 2007 2007 2008 2008 2008 2008 2009 2009 2009 2009 Source : enquête Apec de suivi des offres Ce mouvement de croissance fait suite à une longue période, amorcée en 2004, de recul du nombre moyen de candidatures par offre. Divisé par deux en quatre ans, ce chiffre avait atteint son plus bas niveau au deuxième trimestre 2008 avec 33 candidatures reçues en moyenne. La remontée rapide du nombre moyen de candidatures par offre est directement liée à la dégradation soudaine du marché de l’emploi cadres à la fin 2008 après une période faste depuis 2005. Plusieurs éléments président à cette hausse : l’augmentation du nombre de cadres et de jeunes diplômés en recherche d’emploi - que ceux-ci soient au chômage ou en situation précaire d’emploi conjuguée à la diminution du nombre d’offres accessibles aux candidats. Ainsi, selon les estimations de l’Apec, le taux de chômage des cadres atteint 4,1 % fin 2009, soit 1,2 points de plus qu’à la fin 2008. A cela, le net recul du volume de recrutements de cadres n’est pas étranger : 143 700 recrutements externes de cadres ont été réalisés en 2009, contre près de 200 000 en 2008, soit une baisse de près de 28 %2. En outre, cette augmentation de la demande d’emploi est conjuguée à une baisse du nombre d’offres confiées à l’Apec, et donc accessibles aux candidats, en recul de 25 % entre 2008 et 2009. De façon peu surprenante, les réponses aux offres sont d’autant plus nombreuses que l’éventail de choix s’est restreint pour les candidats. La pertinence des candidatures reçues n’est en revanche pas garantie. Au contraire, face à la « pénurie » des offres, les candidats sont susceptibles d’y répondre en dépit d’une faible adéquation de leur profil par rapport au poste à pourvoir. Ce comportement est fréquent, avec une majorité d’offres diffusées sur Internet (95 %)3, et la facilité offerte aux candidats pour postuler. La baisse du nombre d’offres d’emploi à disposition tendrait ainsi à accroître l’hétérogénéité des candidatures reçues. 2. « Perspectives de l’emploi cadre » Apec - Mars 2010 3. « Comment les entreprises recrutent leurs cadres » Apec - Avril 2009 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 7 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit Ces différents éléments concourent à l’afflux des candidatures en réponse aux offres. À l’inverse, la « frilosité » des cadres en poste vis-à-vis de la mobilité externe en temps de crise est susceptible de contenir la hausse des candidatures. Les candidatures de leur part se font potentiellement plus rares. Ainsi, selon l’enquête Apec « Les cadres misent sur l’interne » réalisée en juin 2009, la part des cadres en emploi envisageant de rester dans la même entreprise au cours des 12 prochains mois progresse de 50 % à 58 %. A l’inverse, la proportion de ceux envisageant de changer volontairement d’entreprise régresse de 20 % à 15 %. La moyenne des candidatures reçues étant soumise à l’influence de valeurs extrêmes, notamment sous l’effet de certaines fonctions, il convient d’observer l’évolution de la médiane. Au troisième trimestre 2008, la médiane se situe à 20 : la moitié des offres génère moins de 20 candidatures et l’autre moitié plus de 20. Multipliée par deux en moins d’un an, elle confirme la hausse généralisée des candidatures en réponse aux offres. Après deux fortes remontées au dernier trimestre 2008 et au second trimestre 2009, la médiane semble toutefois se stabiliser à 40. candidatures par offre 58 55 52 53 48 38 30 30 4e T 2008 1e T 2009 40 40 40 2e T 2009 3e T 2009 4e T 2009 20 3eT 2008 Médiane Moyenne Source : enquête Apec de suivi des offres ■■ Une remontée particulièrement forte pour les offres destinées aux jeunes diplômés Nombre moyen de candidatures Offres du Offres du 1er T 2008 2e T 2008 Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du Offres du 3e T 2008 4e T 2008 1er T 2009 2e T 2009 3e T 2009 4e T 2009 Offres destinées aux JD 29 38 57 147 51 93 89 75 Offres ouvertes à tous profils 31 29 37 51 46 51 53 52 Offres destinées aux cadres confirmés 34 34 37 49 48 54 57 50 Ensemble 34 33 38 52 48 55 58 53 Source : enquête Apec de suivi des offres 8 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit Traditionnellement, les offres d’emploi destinées aux jeunes diplômés (JD) ont tendance à attirer davantage de candidatures que celles ouvertes à tous profils, mais aussi et surtout, davantage que celles réservées aux seuls cadres confirmés. La faveur accordée par les JD à la réponse à une offre comme principal canal de recherche d’emploi en est un élément explicatif : 97 % des jeunes diplômés de la promotion 2008 à la recherche d’un emploi mobilisent ce canal4. On peut également supposer que les critères affichés dans les annonces destinées aux JD sont moins restrictifs, réduisant les effets d’autosélection des candidats. Cette tendance s’était toutefois vue contredite à partir de 2006, à la faveur d’une conjoncture plus favorable aux jeunes diplômés. Le nombre moyen de candidatures aux offres destinées aux JD avait atteint alors son plus bas niveau au premier trimestre 2008 avec un chiffre de 29, en raison de l’embellie du marché de l’emploi cadre, mais aussi des effets saisonniers (les offres destinées aux JD attirent généralement plus de candidatures aux 3e et 4e trimestres, en raison de leur entrée massive sur le marché du travail à ces périodes). La dégradation brutale du marché de l’emploi cadre dès la fin de l’année 2008, associée à un effet saisonnier, a engendré toutefois une remontée particulièrement forte et rapide du nombre moyen de candidatures aux offres destinées aux JD au dernier trimestre 2008 (147 contre seulement 40 un an auparavant). L’augmentation du nombre de JD en recherche d’emploi conjuguée à la forte diminution du volume des offres destinées à cette population (- 44 % contre - 22 % pour les offres à destination des cadres confirmés) en sont les principaux déterminants. En effet, les jeunes diplômés sont généralement les premiers affectés par la baisse des recrutements externes. Si globalement les volumes de recrutements de cadres ont reculé de 28 % entre 2008 et 2009, on enregistre une baisse de 35 % pour les recrutements de cadres débutants et de 33 % pour ceux de jeunes cadres (contre une baisse de 21 % pour ceux de cadres confirmés)5. La proportion de jeunes diplômés confrontés à des difficultés d’insertion professionnelle s’accroît en conséquence. Selon l’enquête Apec « Les jeunes diplômés de 2008 : situation professionnelle en 2009 », 32 % de jeunes diplômés de la promotion 2008 étaient en situation de recherche d’emploi en avril 2009 soit une augmentation de près de 10 points par rapport à la promotion précédente6. Dans ce contexte, les sortants de la promotion 2008 se trouvent mis en concurrence sur le marché du travail avec ceux de la promotion 2009, mais aussi avec des candidats éventuellement plus expérimentés qui décident de se « rabattre » sur des offres destinées aux JD. Le volume de candidats potentiels auxquelles s’adressent les offres destinées aux JD est donc considérablement accru. Ainsi, les chiffres atteints au 2e et 3e trimestres 2009 (93 et 89 candidatures reçues en moyenne) sont susceptibles de s’expliquer en partie par un chevauchement entre les JD de la promotion 2008 toujours en recherche et ceux de la promotion 2009 débutant leur recherche d’emploi dès l’obtention de leur diplôme. Au cours du dernier trimestre 2009, s’opère un certain recul du nombre de postulants, peut-être lié à l’entrée sur le marché du travail de la majorité des JD issus de la promotion 2008. Le niveau demeure toutefois supérieur à celui des années précédant la crise (75 candidatures en moyenne). Enfin, les offres ouvertes à tous les profils et celles destinées spécifiquement aux cadres expérimentés connaissent également une augmentation du nombre de candidatures entre 2008 et 2009, mais dans une moindre mesure comparativement à celles destinées aux JD. Le niveau atteint est relativement stable au cours de l’année 2009, autour des 50 candidatures reçues en moyenne. 4. « Les jeunes diplômés de 2008 : situation professionnelle en 2009 » Apec - Septembre 2009 5. « Perspectives de l’emploi cadre » Apec - Mars 2010 6. « Les jeunes diplômés de 2008 : situation professionnelle en 2009 » Apec - Septembre 2009 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 9 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit ■■ Des situations diverses selon les fonctions Après plusieurs années de baisse, la majorité des fonctions ont connu une augmentation du nombre de candidatures en réponse à leurs offres dès l’éclatement de la crise à la fin de l’année 2008. Ceci n’est pas sans lien avec la baisse générale du volume de recrutements qui n’épargne aucune fonction, corrélée à une diminution du volume des offres à disposition des candidats. Nombre moyen de candidatures par offre par fonction Offres du 2e T 2008 Direction générale Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Offres du 4e T 2009 - - - - - - - Production 29 24 35 46 48 56 58 Services techniques 38 44 46 71 63 70 73 R&D 26 33 44 29 38 39 46 Marketing, commercial 42 49 74 67 77 74 62 Activité tertiaire 34 35 63 53 54 55 37 Gestion administrative 67 66 68 70 72 78 72 Finance, comptabilité 39 55 56 57 73 70 64 Informatique 19 21 32 23 33 40 35 Ressources humaines 50 68 103 98 82 85 82 - - - 136 128 132 88 40 33 43 40 45 39 31 Communication, création Santé, social, culture Source : enquête Apec de suivi des offres La hausse du nombre de candidatures fut particulièrement forte pour les offres en Ressources humaines, fonction pour laquelle le nombre de postulants est traditionnellement supérieur à la moyenne générale. La chute spectaculaire du volume des recrutements externes dans les fonctions Administration, RH et Communication entre 2008 et 2009 (à hauteur de - 52 %) a concouru à l’amplification de cette tendance. Le pic est atteint au 4e trimestre 2008, avec en moyenne plus de 100 candidatures reçues par offre, ce qui s’explique en partie par l’arrivée massive des jeunes diplômés sur le marché du travail à cette période. La fonction RH attire en effet beaucoup de candidats parmi les cadres les moins expérimentés. Le nombre de candidatures par offre de la fonction RH décroît toutefois au cours de l’année 2009, jusqu’à atteindre le chiffre de 82 au dernier trimestre (soit une baisse de 20 % par rapport à fin 2008). Le niveau atteint est alors équivalent à celui du dernier trimestre 2007. Les fonctions Production et Services techniques connaissent également une hausse importante du nombre de postulants par offre, mais celle-ci apparaît de façon moins « brutale » que pour la fonction RH en se 10 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 réalisant de façon quasi-continue de fin 2008 à fin 2009. Ainsi, entre les 4es trimestres 2008 et 2009, le nombre de candidatures augmente de 40 % pour la fonction Production et de 37 % pour la fonction Services techniques. En outre, cette augmentation se poursuit au dernier trimestre 2009, à l’inverse de la quasi-totalité des autres fonctions. L’augmentation du nombre de candidatures par offre est à mettre en perspective avec la forte diminution du volume des offres à disposition des candidats. Ainsi, entre 2008 et 2009, les offres de la fonction Production diminuent de 16 %, tandis que celles de la fonction Services techniques reculent de 36 % (plus forte baisse enregistrée). La fonction Communication - création connaît, elle aussi, un fort « rendement » de ses offres d’un point de vue quantitatif. En dépit de l’absence de données pour l’année 2008, on peut légitimement penser que la conjoncture économique n’y est pas étrangère. La forte volumétrie des candidatures par offre de la fonction Communication - Création a toutefois un caractère structurel : même en période d’embellie, il est rare que de telles offres engendrent moins de 100 candidatures. L’attractivité de la fonction et les faibles volumes de I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit recrutement, même en période faste, sont les principaux facteurs explicatifs. A l’inverse de la majorité des fonctions, certaines fonctions se différencient par la relative stabilité du nombre de postulants durant la période observée. C’est notamment le cas de la fonction Recherche & Développement (R&D) dont les offres sont parmi celles qui attirent le moins de candidatures depuis plusieurs années, et cela malgré la forte diminution du volume des offres à disposition des candidats (-27 % entre 2008 et 2009). Une remontée du nombre de candidatures s’opère toutefois aux 4es trimestres 2008 et 2009, en partie sous l’effet de l’arrivée des JD sur le marché du travail à ces périodes. La fonction R&D s’avère en effet un des principaux débouchés pour cette population : 16% des JD en emploi de la promotion 2009 exercent dans la fonction R&D7. Malgré le net recul des offres à disposition des candidats (- 33 % entre 2008 et 2009), la fonction Informatique demeure la principale pourvoyeuse d’offres (28 % des offres confiées à l’Apec en 2009 contre 30 % en 2008) dont la majeure partie émane de SSII (Société de Service en Ingénierie Informatique). Mais à ces offres ne correspondent pas forcément des postes à pourvoir à l’instant T, et les candidats ne sont pas dupes. Les pratiques des SSII en matière de diffusion d’offres sont en effet particulières8 : il s’agit bien souvent d’offres génériques, visant à anticiper de futurs besoins en compétences et à faciliter la conclusion de contrats de prestations, ou encore d’outils de communication visant à « prouver » la santé financière de l’entreprise. Dès lors, les candidats - fréquemment en poste - sont susceptibles de privilégier d’autres canaux de recherche d’emploi à celui de la réponse à offres, tels que la mobilisation du réseau de relations professionnelles et / ou personnelles. A leurs yeux, ce canal est censé assurer un filtrage des informations les plus pertinentes. Ces éléments expliquent en partie le faible « rendement » des offres de la fonction Informatique, malgré une légère remontée suite à la crise. Enfin, la fonction Santé - social - culture est celle dont le nombre moyen de candidatures aux offres est le plus stable dans le temps, comme insensible aux effets de conjoncture. Ceci peut en partie s’expliquer par la croissance, à contre courant de la volumétrie d’offres d’emploi à disposition des candidats entre 2008 et 2009 (à hauteur de + 19 %). Les recrutements de cette fonction sont peu soumis à la conjoncture et dépendent plutôt de la structure démographique de ses salariés, dont les départs à la retraite assurent un renouvellement régulier. volumétrie des offres par fonction 100000 Total 2008 Total 2009 80000 60000 40000 D Ma co rke mm tin er g, cia l Ac te tiv rti ité air e ad mi G ni es str ti at on ive co Fi mp na ta nce bi s, l In ité fo rm at iq ue Re s hu sou ma rce in s Co mm es un ic cré atio at n, Sa ion nt é, s cu ocia ltu l, re R& Pr od uc tio n 0 te Ser ch vic ni es qu es 20000 Source : Apec 7. « Les jeunes diplômés de 2009 : situation professionnelle en 2010 » Apec - Septembre 2010 8. « Les pratiques de recrutement des SSII » Apec - Juillet 2006 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 11 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit ■■ En 2009, plus d’un tiers des offres avec plus de 50 candidatures par offre L’observation de la répartition des offres selon le nombre moyen de candidatures reçues confirme la hausse amorcée à la fin de l’année 2008. Deux tendances opposées mais liées se dessinent : la diminution de la part des offres attirant moins de 10 candidatures conjuguée à l’augmentation de la part des offres suscitant plus de 50 candidatures. À l’inverse, la part des offres attirant plus de 50 candidatures a augmenté de façon concomitante à la dégradation du marché de l’emploi cadre. Ainsi, en moyenne en 2009, un tiers des offres suscitaient plus de 50 candidatures. Le pic est atteint au troisième trimestre 2009 : 38 % des offres engendraient plus de 50 candidatures contre seulement 22 % d’entre elles un an auparavant. En outre, une part de moins en moins négligeable des offres attirait plus de 100 candidatures. Selon les trimestres, ce taux s’élevait de 12 à 16 % des offres en 2009 (contre seulement 7 % des offres au 3e trimestre 2008). À la veille de la crise, plus de 20 % des offres suscitaient moins de 10 candidatures. Ce taux a diminué progressivement au cours de l’année 2009 pour atteindre les 10 % au dernier trimestre 2009. Répartition des offres selon le nombre de candidatures reçues 2% 2% 2% 14% 3% 5% 2% 4% 11% 2% 3% 9% 15% 18% 18% 57% 54% 21% 21% 2°T 2008 3°T 2008 5% 10% 10% 3% 11% 21% 22% 22% 50% 54% 6% 50% 53% 15% 17% 14% 12% 10% 4°T 2008 1°T 2009 2°T 2009 3°T 2009 4°T 2009 Moins de 10 candidatures Entre 100 et 199 candidatures 50% Entre 10 et 49 candidatures 200 candidatures et plus Entre 50 et 99 candidatures NR/NSP Source : enquête Apec de suivi des offres ■■ Des offres peu attractives dans l’Informatique et la R&D La part des offres attirant moins de 10 candidatures n’a cessé de se réduire au cours de l’année 2009. Elles représentaient toutefois 10 % des offres au dernier trimestre, ce qui est loin d’être négligeable. Il convient dès lors de s’interroger sur les caractéristiques de ces offres qui 12 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 demeurent si peu attractives, même en période de dégradation du marché de l’emploi. La fonction, la région, le salaire proposé, la taille de l’entreprise, mais aussi les critères affichés dans l’offre, sont autant d’éléments qui influent sur le nombre de candidatures reçues. I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit Répartition des offres attirant moins de 10 candidatures par fonction Communication, création Ressources humaines Santé, social, culture Production Services techniques R&D Informatique Marketing, commercial Activité tertiaire Gestion administrative Finance, comptabilité Source : enquête Apec de suivi des offres De façon peu surprenante, la fonction est un des critères les plus discriminants. Les fonctions Informatique et R&D sont notamment surreprésentées parmi les offres attirant moins de 10 candidatures (respectivement 49 % et 19 % des offres). Ceci est à mettre en regard avec le volume des offres émanant de ces deux fonctions. L’Informatique et la R&D sont en effet parmi les principales fonctions pourvoyeuses d’offres à destination des cadres (respectivement 28 % et 17 % des offres confiées à l’Apec). Logiquement, ces offres sont mises en concurrence par les candidats, qui sont d’autant plus exigeants, ce qui tend à réduire leur « rendement » respectif. Au sein de ces fonctions, tous les postes ne sont toutefois pas identiquement concernés par le faible niveau des candidatures aux offres. Ainsi, dans la fonction Informatique, ce sont plus particulièrement les postes d’Ingénieurs études et développement / Développeurs et d’Administrateurs systèmes et réseaux qui attirent peu de candidatures. Le manque de candidats formés à ces métiers, au regard des besoins des entreprises, est une des explications avancées par les recruteurs. En outre, les candidats potentiels sont rarement en recherche d’emploi active, la majorité d’entre eux étant déjà en poste. Dès lors, il s’avère difficile de les approcher via les offres d’emploi : «Tous les jeunes qui ont cette formation [Administrateur Linux] sont déjà en train de travailler, il faut donc aller les chasser ailleurs car ils ne sont pas en recherche d’emploi». Le salaire proposé, mais aussi la région et la taille de l’entreprise, peuvent également expliquer la faible attractivité de certaines offres en informatique. La majorité des candidats étant déjà en poste, leurs exigences tendent à être élevées, voire « disproportionnées » pour rependre les termes de certains recruteurs. Or, ce sont généralement les plus grandes structures qui sont en mesure d’offrir les conditions de travail les plus avantageuses (rémunérations, RTT, CE…). Les petites structures souffrent dès lors d’un manque d’attractivité comparativement aux plus grandes : «Recruter dans une petite structure est plus difficile que dans une grande, les gens sont plus attirés et rassurés par les grandes structures» / « Ce sont des difficultés liées à la taille de l’entreprise (PME de 6 personnes) et au manque de publicité au niveau des écoles d’ingénieurs. Quand nos offres se retrouvent au milieu d’offres de grandes entreprises telles que Total ou Cap Gemini par exemple. » De manière similaire, la région est un des principaux facteurs discriminant en matière de « rendement » des offres. Outre la plus forte attractivité de l’Ile de France et des grandes villes, certaines régions sont confrontées à une carence de formations adaptées aux métiers de © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 13 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit l’informatique aboutissant à une pénurie de candidats : «Il n’y a qu’une école d’ingénieur dans ce domaine dans la région et les gens ont tendance à travailler là où ils ont fait leurs études». (Région Provence-Alpes-Côte d’Azur) Enfin, certains recruteurs admettent que leur niveau d’exigence peut être trop élevé (en termes de diplôme, d’expérience, de maîtrise de langages informatiques…), ce qui tend à générer des effets d’auto-sélection des candidats (si ces critères sont toutefois affichés dans l’offre) : « Dans la rédaction de l’annonce, j’avais suggéré que certaines compétences optionnelles seraient un plus, mais au final, les gens n’ayant pas ces compétences n’ont hypothétiquement pas osé postuler ». Extrait de l’annonce en question : Développeur WEB (H/F) : Profil : Bac +2/3 minimum, vous avez une expérience de 2 ans minimum en tant que développeur PHP. Vous avez une excellente maîtrise des langages PHP, HTML et XML dans un contexte LAMP (Linux Debian, Apache, MySQL). Vous connaissez idéalement Spip et au moins un framework PHP. Une sensibilisation à l’accessibilité des sites web serait un plus. Vous êtes rigoureux, autonome et doté d’un bon relationnel. Du côté de la R&D, ce sont les postes d’Ingénieurs R&D (notamment dans le génie thermique et l’aéronautique) et d’Ingénieurs d’affaires qui sont particulièrement touchés par un faible rendement des offres. Le manque de candidats formés à des domaines aussi pointus, et la « frilosité » des cadres déjà en poste vis-à-vis de la mobilité externe en ces temps incertains, sont des explications avancées par les recruteurs. La fonction Marketing - Commercial est également concernée par les offres suscitant moins de 10 candidatures (11 % des offres). Ces offres sont le plus souvent associées à des postes d’ingénieurs commerciaux et de technico-commerciaux. La pénurie de candidats associant des compétences techniques et commerciales est une raison soulevée par les recruteurs. De plus, les multiples exigences des recruteurs mentionnées dans le corps de l’annonce – en termes d’expériences, de diplômes, de langues étrangères… – peuvent engendrer un effet d’éviction des candidats potentiels : « Il nous fallait quelqu’un qui avait deux ans d’expérience et de langue maternelle Hollandaise » / «On demande une double compétence technique et commerciale et double compétence en langue ». Les exigences en termes de mobilité géographique, notamment pour les postes de commerciaux de terrain, sont également de nature à influer sur le volume de candidatures reçues. 14 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 Enfin, la fonction Santé - Social - Culture est intéressante à mentionner car elle représente près de 5% des offres attirant moins de 10 candidatures, alors même qu’elle ne représente que 2% des offres confiées à l’Apec. Les offres de médecins (médecins coordinateurs et médecins du travail notamment) tendent en particulier à générer très peu de candidatures. La majorité des recruteurs expriment le déséquilibre entre l’offre et la demande de travail, lié notamment au système du numerus clausus. Le nombre de candidats formés chaque année serait ainsi insuffisant pour combler les besoins des entreprises et des administrations : « Il y a une pénurie de médecins du travail, il y en a environ 50 par an qui sortent de leur école ». En outre, le salariat n’étant pas le principal mode d’exercice de la profession de médecin, il s’avère difficile d’approcher cette population via les offres d’emploi : « Ce n’est pas une démarche courante pour les médecins de postuler pour une offre, ils ont leur cabinet ». Les offres de cadres de santé et de cadres infirmiers sont également parmi celles qui attirent peu de candidatures. Encore une fois, le déséquilibre entre le nombre de candidats diplômés et les besoins (liés notamment aux nombreux départs à la retraite dans ces fonctions) est mentionné par les recruteurs. La plus faible attractivité de certains territoires peut aussi constituer un frein aux candidatures : « C’est lié au territoire parce que Romilly est une petite ville » / « Je pense que c’est un problème de département (Cantal) » / « C’est difficile à cause de la localisation géographique, Châteauroux n’est pas attractive ». De même, le niveau de rémunération proposé influe sur le degré d’attractivité d’une offre : « En général, le social n’attire pas trop à cause de la rémunération ».Or, les salaires proposées dans la fonction publique tendent à être moins élevés que dans le privé : « Les salaires ne sont pas élevés, le salaire est limité par l’Etat par rapport à une grille d’ancienneté ». Et certaines activités associatives dans le secteur médico-social sont soumises à des grilles de rémunération rigides. Bien que marginales, certaines offres n’attirent aucune candidature (moins de 1 % des offres). Des postes exigeant de fortes compétences techniques dans le domaine de l’industrie sont notamment concernés (ingénieur méthode / ingénieur procédés / ingénieur mécanique) mais aussi des postes dans le secteur de la santé et de l’action sociale (infirmier / cadre rééducateur). Le manque de candidats potentiels formés à ces métiers, au regard des besoins dans ces secteurs, est la principale explication avancée par les recruteurs. Le nombre de candidats serait en outre insuffisant pour combler les départs à la retraite massifs dans ces secteurs. I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit ■■ Une part de moins en moins négligeable des offres avec plus de 200 candidatures En 2009, la part des offres attirant plus de 200 candidatures a augmenté jusqu’à atteindre 6 % au troisième trimestre (contre 2 % des offres un an auparavant). Ceci s’inscrit bien évidemment dans le mouvement de hausse générale du nombre moyen de candidatures aux offres, sous l’effet de la dégradation du marché de l’emploi cadre. Il convient de souligner que la quantité de candidatures reçues ne va pas forcément de pair avec la pertinence de celles-ci. Dans un contexte de pénurie des opportunités d’emploi, les candidats tendent à répondre aux offres accessibles en dépit de la faible adéquation de leur profil au poste à pourvoir, engendrant une forme de « bruit » pour les recruteurs9. Répartition des offres attirant plus de 200 candidatures par fonction Communication, création Santé, social, culture Production Ressources humaines Services techniques Informatique R&D Finance, comptabilité Gestion administrative Marketing, commercial Activité tertiaire Source : enquête Apec de suivi des offres Quelles sont les caractéristiques des offres les plus attractives ? Quel jugement portent les recruteurs à l’égard des candidatures reçues ? Encore une fois, la fonction demeure l’un des critères les plus discriminants en matière de rendement des offres. Ainsi, la fonction Marketing - Commercial est surreprésentée parmi les offres attirant plus de 200 candidatures (35 % des offres). S’agissant du Commercial, les offres le plus souvent concernées sont celles liées à des postes de responsables de région, responsables de magasin et responsables de rayon. Nombreux sont les recruteurs qui déplorent une faible pertinence des candidatures reçues pour ces postes. L’inadéquation entre les critères affichés dans l’offre - en termes d’expérience notamment - et les caractéristiques des postulants est fréquemment pointée du doigt. « Les candidatures ne sont pas ciblées. Pas d’expérience dans le prêt à porter et parfois même des candidatures sans aucun rapport c’est à dire des candidatures qui ne tiennent pas compte des critères parus dans l’annonce comme l’expérience. » (Offre pour un poste de Responsable régional) « Je n’avais pas beaucoup de candidatures correspondant à mon profil de base. J’avais peu de candidats qui avaient 9. Le « bruit » correspond aux informations non pertinentes reçues par les recruteurs dans leurs recherches de candidats (les informations pertinentes étant le « signal »). Pour en savoir plus : Fondeur Y. (2006), «Recrutement par Internet : le dilemme transparence-bruit », Personnel, n° 472. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 15 I – Nombre de candidatures par offre : la remontée se poursuit l’expérience requise de deux ans et qui ne venaient pas du textile ». (Offre pour un poste de Responsable de magasin) « Je recherche des candidats avec un profil spécifique d’exploitant et je n’ai reçu que des CV de commerciaux et des CV tout à fait inadaptés qui n’avaient rien à voir avec l’annonce ». (Offre pour un poste de Directeur d’agence) Une enquête réalisée en 2009 par l’Apec sur le recrutement des cadres commerciaux a déjà souligné la quantité et la disparité des candidatures reçues aux offres émanant de cette fonction10. A cela plusieurs raisons. Les postes de cadres commerciaux recouvrent une diversité de réalités - en termes de secteurs d’activité, de produits et services à vendre, de missions - qui va fréquemment de pair avec une diversité des profils des postulants. De plus, les clichés sur le métier de commercial tendent à entretenir la représentation selon laquelle ce métier serait accessible au plus grand nombre. Pour cela, il suffirait d’avoir la « fibre » commerciale sans nécessairement disposer de formations ou d’expériences spécifiques. Au-delà du comportement des candidats, certains recruteurs remettent en cause la qualité de l’annonce qui peut être à l’origine de la faible pertinence des candidatures reçues. Une offre dans laquelle le profil recherché n’est pas précisément défini peut en effet attirer une diversité de postulants, qui « tentent leur chance ». L’hétérogénéité des candidatures reçues est susceptible d’être accrue par l’absence de repères sur lesquels les candidats peuvent s’appuyer afin d’évaluer la pertinence de leur candidature. « Le profil des candidats n’est pas assez bien ciblé, les critères de diffusion ne sont pas assez précis. Nous rencontrons des candidats trop généralistes et je recherchais un profil particulier » (Offre pour un poste de responsable de rayon). La description du profil recherché dans l’offre en question est en effet peu précise. Seul le niveau de formation est indiqué, ce qui encourage une diversité de candidats (par la nature de leur diplôme et de leur expérience) à postuler. Extrait de l’annonce en question : (H/F) Responsable de rayon : Profil : De formation supérieure (BAC+4/5), passionné de sport, vous souhaitez vivre une expérience de manager. Dynamique, vous avez le sens des responsabilités et de l’organisation. Votre sens du service et votre esprit d’équipe sont des points forts. Homme ou femme d’action, vous savez prendre des décisions. S’agissant du Marketing, ce sont les offres de chefs de produit, assistants chef de produit, et de responsables / assistants marketing qui sont les plus nombreuses parmi celles qui attirent plus de 200 candidatures. L’attractivité de ces métiers explique en partie ce fort retour, notamment auprès des jeunes diplômés pour lesquels ils constituent des postes d’entrée. L’inadéquation entre le profil des postulants et le profil recherché est mentionnée par certains recruteurs, mais dans une moindre mesure que pour les postes de la fonction commerciale précédemment cités. « J’ai eu trop de CV qui n’étaient pas adaptés à mon annonce. Les profils ne correspondaient pas à ce que l’on cherchait. Sur 400 ou 500 candidatures, je n’en ai eu que 10 d’intéressantes ». (Offre pour un poste d’Assistant chef de produit) « Beaucoup de candidatures mais peu sont ciblées par rapport à l’offre et au niveau d’expérience demandé. On demandait au minimum 7 ans d’expérience ». (Offre pour un poste de Responsable Marketing) Outre la fonction Marketing - Commercial, les Services techniques sont également surreprésentés parmi les offres attirant plus de 200 candidatures (près de 15 % des offres). Ce sont majoritairement les postes d’ingénieurs HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) et QSE (Qualité, Sécurité, Environnement), ainsi que les postes dans le domaine logistique (Responsable gestion des stocks, Responsable approvisionnement…) qui suscitent un tel volume de candidatures. De même, une part non négligeable des offres attirant plus de 200 candidatures émane également de la fonction RH (près de 10 %). Les offres de généralistes RH (responsables Ressources Humaines, chargés de Ressources Humaines) sont les plus concernées, suivies de près par les offres de responsables de formation ou de recrutement. De façon plus anecdotique, quelques offres ont suscité plus de 500 candidatures. Il s’agit notamment d’offres de chargés de communication, chargés de RH, et de chargés de marketing. A l’autre extrémité, les offres de la fonction Santé Social - Culture sont largement sous-représentées parmi celles qui attirent le plus de candidatures (moins de 1 % des offres). Les rares cas rencontrés sont majoritairement des offres de directeur d’EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). 10. « Le recrutement des cadres commerciaux : pratiques et enjeux » Apec - Septembre 2009 16 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 II - Les tendances actuelles en matière de recrutement Précision méthodologique Les offres émanant des SSII, Sociétés de Services et d’Ingénierie en Informatique représentaient plus du quart des offres Apec (28% des postes à pourvoir en 2009). Elles concernaient pour l’essentiel les fonctions informatiques. Leur prise en compte dans une étude telle que celle-ci pose néanmoins problème. En effet, une étude de l’Apec11 a montré la spécificité de ces offres et des procédures de recrutement des SSII. Le lien entre l’offre d’emploi et le recrutement y est très ténu, dans le sens où les offres font souvent office de communication de recrutement plutôt que de proposition pour un poste précis à pourvoir. L’autre cas de figure dominant est l’offre pour anticiper les recrutements dans la perspective de nouveaux contrats de prestation. Dans un cas comme dans l’autre, il est difficile de réaliser le suivi de l’offre de la même façon que pour les offres «classiques», destinées à favoriser la rencontre entre un candidat et une entreprise pour un poste précis et disponible. Aussi, les indicateurs liés au recrutement sont ici calculés hors SSII. ■■ Après un quasi-équilibre, une remontée du poids des créations de poste dans les motifs de recrutement Les créations de poste12 demeurent majoritaires dans les motifs de recrutement, et cela même dans un contexte de forte dégradation du marché de l’emploi. Un quasi-équilibre entre créations de poste et remplacements apparaissait toutefois aux 2e et 3e trimestres 2008. A ces périodes, 51 % des postes à pourvoir étaient en vue de créations de poste contre 53 % au premier trimestre 2008. Le contexte conjoncturel est en partie à l’origine de ce léger recul : les créations de poste sont les premières touchées par l’essoufflement des recrutements. Le poids des créations de poste a toutefois connu une nette remontée dès la fin de l’année 2008, jusqu’à atteindre 57 % des motifs de recrutement au 1er trimestre 2009. Ce niveau était alors équivalent à celui de la période 2005-2006, période de dynamisme économique. Cette situation peut paraître surprenante en période de crise économique, caractérisée par un recul des recrutements externes à hauteur de 28 % entre 2008 et 200913. Mais elle est moins le reflet d’une augmentation en volume des créations de poste que d’une baisse relative du poids des remplacements, susceptible d’être en partie expliquée par une certaine contraction de la mobilité des cadres en poste. Ainsi, la baisse des opportunités d’embauche conjuguée à l’incertitude ambiante sur l’évolution du contexte économique tendent à freiner la mobilité externe. Selon l’enquête Apec « Panorama des mobilités professionnelles des cadres »14, seuls 5 % des cadres ont changé d’entreprise en 2009 contre 8 % en 2008. 11. « Les pratiques de recrutement des SSII » Apec - Juillet 2006 12. Le ratio créations de postes / remplacements n’est pas calculé pour les fonctions informatiques qui émanent essentiellement des SSII et dont le mode de fonctionnement fait qu’elles ne recrutent par définition presque uniquement pour des créations de poste dans le cadre de contrats de prestation. 13. « Perspectives de l’emploi cadre » Apec - Mars 2010 14. « Panorama des mobilités professionnelles des cadres » Apec - Juin 2010 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 17 II - les tendances actuelles en matière de recrutement Part des créations de poste parmi les postes à pourvoir 70 60 53 % 50 56 % 51 % 51 % 2°T 2008 3°T 2008 57 % 56 % 53 % 52 % 3°T 2009 4°T 2009 40 30 20 10 1°T 2008 4°T 2008 1°T 2009 2°T 2009 Source : enquête Apec de suivi des offres Au-delà de son augmentation à un niveau agrégé, le poids des créations de poste dans les motifs de recrutement est fortement différencié selon les fonctions. C’est dans la fonction Santé - social - culture que son poids est le plus faible, à l’origine de seulement 23 à 30 % des recrutements en 2009 suivant les trimestres. Ces fonctions recrutent essentiellement pour des remplacements, faisant face à de nombreux départs en retraite mais aussi à un fort « turn-over ». Les effets de conjoncture sont dès lors limités. On peut également observer une nette distinction entre les fonctions support et les fonctions opérationnelles quant aux poids relatifs des différents motifs de recrutement : - Dans les fonctions support (Ressources humaines, Gestion administrative, Finance-Comptabilité, Communication…), les recrutements pour motif de remplacements sont habituellement majoritaires. Les entreprises tendent à contenir les effectifs de ces fonctions, davantage perçues comme des centres de coûts que de profits. Mais paradoxalement, c’est aux temps forts de la crise que le poids de certains recrutements pour création de poste augmente. Ainsi, au dernier trimestre 2008, les créations de poste ont été à l’origine de 53% des offres diffusées en Ressources Humaines contre seulement 40 % au trimestre précédent. Ce taux a toutefois nettement dimi- 18 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 nué au cours de l’année 2009 jusqu’à retrouver un niveau comparable à l’avant-crise au dernier trimestre (42 %). De même, le poids des créations de poste pour la fonction Finance - Comptabilité a augmenté fortement au 4ème trimestre 2008 et au 1er trimestre 2009, pour atteindre 58 % des motifs de recrutements, avant de retomber à 39 % fin 2009. Aussi, ces évolutions sont susceptibles d’être liées à une plus forte inertie de la mobilité des cadres en poste dans ces fonctions en temps de crise. - Dans les fonctions opérationnelles (R&D, Production, Services techniques, Commercial…), les recrutements en raison de créations de poste sont habituellement majoritaires. Les entreprises ont tendance à concentrer leurs efforts de développement dans ces fonctions, celles-ci étant plus largement reconnues comme source de création de valeur et de profits. La fonction R&D est ainsi celle qui recrute le plus en vue de créations de poste, notamment en période de dynamisme économique. Après un léger recul au troisième trimestre 2008, la part des créations de poste s’est accrue au dernier trimestre 2008, passant de 56 % à 74 %, et s’est maintenue en 2009 pour atteindre 75 % des motifs de recrutement au dernier trimestre. II - les tendances actuelles en matière de recrutement Bien que de moindre ampleur, la fonction Production a enregistré également une augmentation du poids des créations de poste dans ses recrutements à partir de la fin 2008. Au dernier trimestre 2008, la part des créations de poste atteignait 75 % contre 55 % un an auparavant. Ce taux a toutefois varié fortement en 2009, jusqu’à redescendre à 51 % au troisième trimestre. part des créations de poste parmi les postes à pourvoir Offres du 1°T 2008 Offres du 2°T 2008 Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Offres du 4e T 2009 - - - - - - - - Production 46% 51% 61% 75% 61% 68% 51% 61% Services techniques 48% 51% 51% 53% 48% 51% 53% 50% R&D 68% 61% 56% 74% 72% 72% 64% 75% Marketing, commercial 53% 55% 56% 49% 57% 57% 53% 49% Activité tertiaire 50% 45% 38% 52% 43% 38% 50% 38% Gestion administrative 38% 43% 42% 52% 39% 37% 34% 38% Finance, comptabilité 46% 39% 37% 46% 58% 46% 53% 39% - - - - - - - - 49% 39% 40% 53% 52% 44% 47% 42% - - - - 38% 47% 57% 59% Santé, social, culture 28% 26% 26% 26% 26% 30% 23% 29% Ensemble 53% 51% 51% 56% 57% 56% 53% 52% Direction générale Informatique Ressources humaines Communication, création Source : enquête Apec de suivi des offres ■■ Plus de 70% des postes pourvus 3 à 6 mois après la parution de l’offre Après une période de relative stabilité, le taux de recrutement15 a reculé légèrement au troisième trimestre 2008 : seuls 62 % des postes ayant donné lieu à la diffusion d’une offre à cette période ont été pourvus trois à six mois après, contre 69 % un an auparavant. Ce chiffre élevé porte en effet sur les offres diffusées juste avant les premiers effets de la crise de septembre 2008. Ensuite, le recul du taux de recrutement est entièrement dû à l’augmentation de la part des recrutements abandonnés à cette même période (15 % contre 8 % un an auparavant), la part des recrutements en cours demeurant quant à elle inchangée (23 %). Ces données traduisent le coup d’arrêt brutal donné aux recrutements au moment où la crise financière a atteint la sphère de l’économie réelle. Au dernier trimestre 2008, la part des recrutements abandonnés a atteint un pic en devenant quasiment égale à celle des recrutements en cours (respectivement 17 % et 18 %), traduisant un système de vases communicants : une large partie des recrutements en cours s’était alors transformés en recrutements « abandonnés ». Le poids des recrutements abandonnés a baissé en 2009, et atteint 8 % au troisième trimestre, chiffre égal à celui de la même période en 2007. De façon concomitante, la part des recrutements en cours a diminué progressivement au cours de l’année 2009, passant de 23 % à 17 %. Ceci traduit la volonté des entreprises de raccourcir leurs 15. Le taux de recrutement correspond à la part des postes pourvus trois à six mois après la parution de l’offre. Pour les offres diffusées au 1er trimestre de l’année de référence, les recruteurs sont donc interrogés début juillet. Pour les offres diffusées au second trimestre, l’interrogation est réalisée début octobre, etc. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 19 II - les tendances actuelles en matière de recrutement délais de recrutement, et a fortiori, les coûts associés. La diminution progressive de la part des recrutements abandonnés conjuguée à celle des recrutements en cours est à l’origine de la hausse du taux de recrutement à la fin 2009, qui a atteint dès lors un niveau supérieur à celui de l’avant-crise : 72 % des postes ayant donné lieu à diffusion d’une offre au dernier trimestre 2009 ont été pourvus trois à six mois après. Avec la dégradation brutale du contexte économique, les entreprises avaient été prises de cours et avaient abandonné des recrutements qui étaient déjà lancés. Prenant la mesure de l’ampleur de la crise, les entreprises ont depuis lors diminué leurs intentions de recrutement. Ce comportement a logiquement entraîné une remontée du taux de recrutement, seuls les recrutements les moins incertains étant démarrés. Ainsi, la hausse du taux de recrutement observée en 2009 témoigne moins de l’amélioration du marché de l’emploi que de la « frilosité » des entreprises à démarrer de nouveaux recrutements dans un contexte d’incertitude - ce dont la baisse du volume d’offres est le reflet - et de leur volonté d’accélérer leurs processus d’embauche. évolution du taux de recrutement 100 80 8% 10 % 15 % 17 % 15 % 13 % 8% 11 % 29 % 24 % 23 % 18 % 23 % 21 % 22 % 17 % 63 % 66 % 62 % 65 % 62 % 66 % 70 % 72 % Offres du 1°T 2008 Offres du 2°T 2008 Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Offres du 4e T 2009 60 40 20 0 Taux de recrutement Part des recrutements en cours Source : enquête Apec de suivi des offres 20 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 Part des recrutements abandonnés II - les tendances actuelles en matière de recrutement ■■ Les postes pour remplacement plus fréquemment pourvus trois à six mois après la parution de l’offre Taux de recrutement selon le statut du poste 76 % 74 % 58 % 54 % 1°T 2008 72 % 69 % 2°T 2008 Créations 55 % 3e T 2008 74 % 68 % 59 % 58 % 60 % 4e T 2008 1er T 2009 2e T 2009 82 % 77 % 64 % 64 % 3e T 2009 4e T 2009 Remplacements Source : enquête Apec de suivi des offres Quel que soit le trimestre de référence, la part des postes pourvus trois à six mois après la diffusion de l’offre est plus élevée lorsqu’il s’agit d’un remplacement que d’une création de poste. En dépit d’une augmentation conjointe, ces différences s’accentuent au cours de l’année 2009, passant de 10 points de pourcentage au premier trimestre 2009 (58 % contre 68 %) à 18 points de pourcentage au dernier trimestre (64 % contre 82 %). La crise économique est à l’origine de cette accentuation des inégalités quant à la réussite des recrutements. En période de contraction budgétaire, les recrutements en vue de créations de poste sont les premiers touchés par les abandons. Ainsi, les taux d’abandon des recrutements pour création de poste sont bien supérieurs à ceux pour remplacement : 21 % contre 15 % au dernier trimestre 2008, et 16 % contre 5 % au dernier trimestre 2009. Mais quel que soit le contexte économique, recruter dans le cadre d’un remplacement incite au recrutement dans un laps de temps réduit : les contours du poste sont préalablement définis, de même que les qualités et les compétences requises de la part des candidats, ce qui tend à limiter les ajustements successifs allongeant les délais de recrutement. En outre, il est également plus difficile de revenir sur une décision de recrutement pour motif de remplacement que suite à la création d’un poste. L’abandon d’un recrutement pour remplacement impose en effet une réorganisation des responsabilités en interne, coûteuse en temps et en énergie, ce qui peut constituer un encouragement à la poursuite du processus d’embauche en dépit des difficultés éventuellement rencontrées. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 21 II - les tendances actuelles en matière de recrutement ■■ Des taux de recrutements variables selon les fonctions Sans surprise, les fonctions pour lesquelles les remplacements sont majoritaires dans les motifs de recrutement sont celles qui connaissent les taux de recrutement les plus élevés. Le schéma ci-dessous illustre cette tendance pour les offres du second trimestre 2009, tendance qui se confirme quel que soit le trimestre considéré. Une corrélation négative entre le taux de recrutement et la part des créations de poste peut ainsi être observée : plus la part des créations de poste est élevée, moins le taux de recrutement est élevé. Cette tendance tend en outre à s’affirmer dans le contexte économique dégradé rencontré, les abandons de recrutement touchant en premier lieu les créations de poste. Part des créations de poste et taux de recrutement par fonctions Offres du 2e trimestre 2009 80 % Recherche, développement Production Marketing, commercial Taux de recrutement 0% 30 % 60 % Services techniques 90 % Communication, création 60 % Finance, comptabilité Ressources humaines 40 % Activité tertiaire Gestion administrative Santé, social, culture 20 % Lecture : les axes se croisent aux valeurs moyennes : taux de recrutement = 66 % ; part des créations de poste = 51 %. 0% Part des créations de poste Source : enquête Apec de suivi des offres Trois groupes de fonctions peuvent être distingués : • Les fonctions Santé - social - culture, Gestion administrative, Ressources Humaines, Communication - création, et Finance - comptabilité, pour lesquelles les recrutements pour remplacement sont majoritaires. Elles connaissent des taux de recrutement s’échelonnant de 70 % à 80 %, pour des parts de créations de poste se situant en dessous de 50 %. Il convient de souligner que la majorité de ces fonctions bénéficient d’une forte attractivité auprès des candidats, notamment auprès des jeunes diplômés, ce qui favorise la réussite de leurs recrutements. Le nombre moyen de candidatures en réponse aux offres émanant de ces fonctions en témoigne. Elles n’ont ainsi que rarement à souf- 22 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 frir d’une pénurie de candidats pouvant être à l’origine d’un allongement de la durée du recrutement voire d’un abandon de celui-ci. • Les fonctions R&D et Production, pour lesquelles les créations de poste sont majoritaires. Elles connaissent des taux de recrutement le plus souvent inférieurs à 60 %, pour des taux de création de poste se situant généralement entre 60 % et 70 %. La fonction R&D est notamment celle pour laquelle la part des créations de poste est la plus élevée, quel que soit le trimestre observé, avec un pic à 75 % au dernier trimestre 2009. Ces plus faibles taux de recrutement s’expliquent principalement par une plus forte proportion de recrutements abandonnés. Ces abandons peuvent être liés à des res- II - les tendances actuelles en matière de recrutement serrements budgétaires, l’entreprise cherchant à réduire les coûts et les investissements, mais aussi à certaines difficultés d’attraction de candidats pertinents. Le nombre de candidatures en réponse aux offres émanant de ces fonctions est le plus souvent inférieur à la moyenne, ce qui peut concourir à certaines difficultés de recrutement, bien que la quantité ne soit pas gage de qualité. Au cours de l’année 2009, les taux de recrutement de ces deux fonctions augmentent toutefois de manière significative. Ainsi, 70 % des postes en Production ayant donné lieu à diffusion d’une offre au dernier trimestre 2009 sont pourvues 3 à 6 mois après, et 65 % en R&D. Le recul des recrutements abandonnés en est principalement à l’origine : 17% des recrutements en Production du dernier trimestre 2009 ont été abandonnés contre 31 % un an auparavant (et 17 % contre 24 % pour la R&D). Mais le recul des recrutements abandonnés n’est pas forcément le signe d’une embellie économique. Il peut au contraire refléter une plus grande frilosité des entreprises à engager des recrutements en période d’incertitude. La baisse du volume d’offres à disposition des candidats associée au recul du volume des recrutements en 2009 vont dans le sens de cette hypothèse. • Enfin, les fonctions Marketing-Commercial, Services techniques et Activités tertiaires connaissent des taux de recrutement qui s’échelonnent de 60 % à 70 %, pour des taux de création de poste se situant autour des 50 %. Taux de recrutement par fonction Offres du 1°T 2008 Direction générale Offres du 2°T 2008 Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Offres du 4e T 2009 - - - - - - - - Production 55% 62% 54% 41% 48% 54% 67% 70% Services techniques 66% 73% 61% 64% 62% 68% 66% 75% Recherche, développement 48% 53% 55% 55% 54% 63% 65% 65% Marketing, commercial 66% 68% 63% 66% 65% 61% 69% 75% Activité tertiaire 66% 65% 56% 68% 60% 64% 72% 67% Gestion administrative 79% 81% 77% 82% 81% 76% 79% 83% Finance, comptabilité 71% 68% 70% 75% 73% 79% 80% 75% - - - - - - - - 75% 75% 71% 79% 60% 81% 71% 84% - - - - 85% 84% 81% 60% 82% 77% 70% 82% 78% 78% 78% 71% Informatique Ressources humaines Communication, création Santé, social, culture Source : enquête Apec de suivi des offres ■■ Après un pic à la fin 2008, une progressive diminution des recrutements abandonnés Après une période de stabilité en 2007, la part des recrutements abandonnés 3 à 6 mois après la parution de l’offre a connu une augmentation continue au cours de l’année 2008 jusqu’à atteindre un pic au dernier trimes- tre : 17 % des recrutements ayant donné lieu à diffusion d’une offre à cette période étaient alors abandonnés, contre seulement 8 % un an auparavant. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 23 II - les tendances actuelles en matière de recrutement Pour quelle raison le recrutement a-t-il été abandonné ? Offres du 1°T 2008 Offres du 2°T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Aucune candidature ne convenait 18% 16% 9% 5% 10% 11% 26% 9% Le poste ne correspond plus à un besoin 26% 34% 28% 22% 30% 28% 23% 50% Le poste a été redéfini 30% Pour des raisons budgétaires ou économiques 25% 16% 16% 17% 19% 27% 14% 25% 18% 45% 56% 40% 41% 23% 23% Pour une autre raison 1% 4% - - 1% - - 1% (NR/NSP) - 3% 2% 1% 1% - 1% 3% 100% 100% 100% 100% 100% 100% Total 100% Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 100% Offres du 4e T 2009 Source : enquête Apec de suivi des offres Ce coup d’arrêt donné aux recrutements intervenait dans un contexte de dégradation brutale et inattendue du contexte économique. Avec le début de la crise, la proportion de recrutements abandonnés a en effet augmenté de façon quasi-mécanique : 10 % des recrutements ayant donné lieu à publication d’une offre au second trimestre ont été abandonnés au moment de l’interrogation téléphonique réalisée en octobre 2008, puis 15 %, 17 %, à nouveau 15 % puis 13 % les trimestres suivants. De façon peu surprenante, les fonctions pour lesquelles les créations de poste sont majoritaires dans les motifs de recrutement sont particulièrement touchées par l’abandon des recrutements en cours, étant les premières victimes des retournements conjoncturels. Pour les offres du 1er trimestre 2009, ce sont les recrutements de la fonction R&D qui ont été massivement abandonnés (23 %), de même que ceux de la fonction Production (22 %) et ceux des Services techniques (17 %). A l’autre extrémité, seuls 1% des recrutements de la fonction Santé-Social-Culture ont été arrêtés, cette fonction étant peu soumise aux variations conjoncturelles. De manière générale, on notera que la part des recrutements abandonnés pour les fonctions support est nettement plus faible (6 % pour la fonction Communication-création ainsi que pour la Gestion administrative au premier trimestre 2009, et 10 % pour les RH). Le poids des remplacements dans les motifs de recrutement est un élément explicatif. Une fois le choc de la crise passé, la part des recrutements abandonnés a diminué progressivement au cours de l’année 2009, et atteint un niveau équivalent à l’avant-crise pour les offres du troisième trimestre (8 %). 24 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 Le contexte n’est toutefois pas identique : les volumes de recrutements ont considérablement baissé entre 2008 et 2009 (-28 %), en prévision des difficultés économiques. La baisse des abandons est dès lors corrélée à celle du nombre de recrutements engagés. Plusieurs raisons sont avancées par les recruteurs pour justifier l’arrêt des recrutements. L’évolution marquante est la forte hausse des recrutements abandonnés « pour des raisons budgétaires ou économiques ». Entre les offres du dernier trimestre 2007 et celles du dernier trimestre 2008, la part des recrutements abandonnés pour des raisons budgétaires ou économiques est passée de 15 % à 56 %. Ce taux a diminué pour les offres publiées à partir du troisième trimestre 2009, et a retrouvé un niveau équivalent à celui d’avant-crise (23 %). La seconde raison principalement évoquée par les recruteurs est relative au fait que « le poste ne correspond plus à un besoin », qui peut également être liée à des considérations d’ordre économique. Pour les offres du dernier trimestre 2009 ayant donné lieu à un abandon du recrutement, ce motif est même le plus fréquemment évoqué par les recruteurs à hauteur de 50 %. Il est intéressant de noter qu’au début de la crise, les recruteurs ont principalement justifié l’arrêt des recrutements par l’item « le poste ne correspond plus à un besoin ». Les recruteurs interrogés début octobre 2008 concernant les offres diffusées au second trimestre ont privilégié cette réponse à hauteur de 34 % (contre 18 % pour des raisons économiques). Aux trimestres suivants, les raisons budgétaires et économiques ont été supérieures (45 % contre 28 %). La prise de conscience d’une crise générale touchant tous les secteurs en est-elle à l’origine ? II - les tendances actuelles en matière de recrutement Additionnés, ces deux motifs (qui peuvent en outre se recouper) sont à l’origine de près de 75 % des abandons de recrutement pour les offres du dernier trimestre 2009. A l’inverse, la part des recrutements abandonnés en raison d’un manque de candidatures jugées pertinentes a largement diminué. Entre les offres du premier trimestre 2008 et celles du dernier trimestre 2009, la proportion des recrutements abandonnés pour cette raison a été divisée par deux, passant de 18 % à 9 %. Ceci est à mettre en lien avec l’augmentation générale du nombre moyen de candidatures reçues, qui a concerné toutes les fonctions, même celles habituellement les moins attractives. Il convient toutefois de rappeler que la quantité des candidatures reçues ne garantie par leur adéquation au poste à pourvoir. Le sursaut du motif « aucune candidature ne convenait » pour les offres du troisième trimestre 2009 (26 % de recrutements arrêtés pour cette raison) est peut-être un indice de la faible pertinence des candidatures reçues. On peut noter certaines variations selon les fonctions quant aux principaux motifs des abandons de recrutement. Ainsi, les recrutements abandonnés en ressources humaines le sont principalement pour des raisons budgétaires ou économiques, de même que pour la plupart des fonctions support (Gestion administrative, FinanceComptabilité). En revanche, les recrutements abandonnés en Production, en R&D ou en Marketing-Commercial le sont principalement car « le poste ne correspond plus à un besoin ». La part des créations de poste étant majoritaire dans les recrutements pour ces fonctions, ceci est peu surprenant. Enfin, les recrutements abandonnés par manque de candidatures adéquates sont plus fréquents pour les postes en Production, R&D et Finance-Comptabilité. ■■ Des recrutements toujours en cours en raison d’un manque de candidatures adéquates La part des recrutements toujours en cours trois à six mois après la parution de l’offre a connu un recul au cours de l’année 2009. Ce taux s’élève à 23 % pour les offres du premier trimestre 2009, contre 17 % pour celles du dernier trimestre 2009. Un effet saisonnier est toutefois à prendre en compte : les recrutements du quatrième trimestre peuvent connaître un effet de rattrapage suite à la baisse d’activité pendant la période estivale. Pour quelle raison ce recrutement est-il toujours en cours ? Offres du 1°T 2008 Offres du 2°T 2008 Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Offres du 4e T 2009 Pas ou trop peu de candidatures adéquates 61% 59% 60% 53% 49% 55% 48% 52% Vous êtes dans la dernière phase du recrutement 17% 10% 12% 14% 18% 16% 16% 16% C’est le délai normal 4% 5% 5% 12% 11% 5% 4% 5% Le profil recherché a été redéfini 6% 13% 6% 6% 6% 6% 10% 13% Le candidat retenu s’est désisté 7% 6% 9% 6% 9% 11% 11% 8% Pour une autre raison 5% 5% 7% 9% 8% 8% 10% 6% (NR/NSP) - 2% 1% - - - 1% 1% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% Total 100% Source : enquête Apec de suivi des offres © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 25 II - les tendances actuelles en matière de recrutement D’autres raisons peuvent être avancées pour expliquer le recul du poids des recrutements toujours en cours. D’une part, l’augmentation des recrutements abandonnés se répercute directement sur la part de recrutement en cours, selon un système de vases communicants. D’autre part, les entreprises tendent à raccourcir leurs délais de recrutement en vue de réduire les coûts associés. La fréquence à laquelle cette raison est avancée tend toutefois à diminuer si l’on compare les données de l’année 2009 à celles de 2008. Ainsi, entre les offres du premier trimestre 2008 et celles du premier trimestre 2009, la part des recrutements toujours en cours en raison d’un manque de candidatures adéquates régresse de 61 % à 49 %. En dépit de la volonté de réduction des délais de recrutement, les entreprises sont toutefois largement dépendantes du retour des candidats - d’un point de vue quantitatif mais aussi qualitatif - pour la réussite de leur recrutement dans un laps de temps restreint. Ce chiffre demeure toutefois très élevé, et cela en dépit d’une augmentation du nombre moyen de candidatures reçues en réponse aux offres. En effet, dans un contexte de réduction du volume des offres d’emploi, les candidats sont tentés de répondre aux annonces disponibles malgré la faible adéquation de leur profil au poste à pourvoir. Les recruteurs doivent alors faire face à un afflux de candidatures pas toujours pertinentes. En outre, les individus correspondant au profil recherché mais toujours en poste sont moins enclins à faire acte de candidature dans un contexte marqué par l’incertitude. La dégradation du marché de l’emploi freine logiquement les intentions de mobilité externe des cadres en poste qui prennent davantage de recul. Ainsi, quelle que soit la période observée, la raison principalement évoquée par les recruteurs pour expliquer la durée de ces recrutements concerne le manque de candidatures adéquates (mais qui conduit peu fréquemment à l’abandon). Ce motif est le plus fréquemment cité pour les recrutements pour les fonctions R&D, Informatique et Santé-social-culture (de l’ordre de 60 % des cas). ■■ La durée moyenne des recrutements reste stable Selon les trimestres, la durée moyenne d’un recrutement s’établit entre 8 et 10 semaines16. La conjoncture actuelle ne semble avoir que peu d’impact sur celle-ci. Ainsi, la hausse du nombre moyen de candidatures par offre ne va pas de pair avec une accélération du processus de recrutement. Avoir l’embarras du choix est également consommateur de temps. En outre, face à la pénurie des opportunités d’emploi, les candidats tendent à répondre aux offres accessibles en dépit de la faible adéquation de leur profil au poste à pourvoir. Le recruteur se trouve dès lors contraint de faire remonter les candidatures pertinentes parmi le flot des candidatures reçues, ce qui tend à allonger les délais du recrutement. les recrutements dans les fonctions Production et Activité tertiaire sont ceux pour lesquels les délais sont les plus longs, de l’ordre de près de 10 semaines. Ils sont suivis de près par les fonctions Services techniques, R&D et Santé-social-culture. Une plus faible attractivité de ces fonctions auprès des candidats, mais aussi une certaine pénurie de candidats formés à ces métiers et disponibles, sont des éléments explicatifs. A l’inverse, les fonctions Ressources Humaines et Communication-création sont celles pour lesquelles les délais de recrutement sont les plus rapides, avec des durées moyennes légèrement inférieures à 8 semaines. Elles sont suivies des fonctions Finance-Comptabilité, Gestion administrative et Marketing-Commercial. Peu de différence est observée selon les fonctions. Ainsi, Durée moyenne d’un recrutement (en semaines) Offres du 1°T 2008 Offres du 2°T 2008 Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Offres du 4e T 2009 8,3 9,4 9,2 9,2 9,0 9,4 9,2 8,6 Source : enquête Apec de suivi des offres 16. Cette durée est en partie sous-estimée car il est uniquement question ici des recrutements achevés trois à six mois après la parution de l’offre, sans tenir compte de ceux conclus au-delà de ce délai. 26 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 II - les tendances actuelles en matière de recrutement ■■ 1 poste sur 10 est finalement pourvu en interne La part des postes pourvus en interne connaît un léger recul au deuxième trimestre 2009, mais demeure relativement stable au cours du temps, de l’ordre de 9 à 11 %. Des différences apparaissent toutefois entre les fonctions. Les postes des fonctions opérationnelles sont plus fréquemment pourvus en interne que la moyenne. C’est ainsi le cas pour les fonctions Production, Services techniques et Activités tertiaires. A l’inverse, les fonctions support (Ressources Humaines, Gestion administrative, Marketing-Commercial) ont plus rarement recours à la mobilité interne pour pourvoir leurs postes. Part des postes pourvus en interne Offres du 1°T 2008 Offres du 2°T 2008 Offres du 3e T 2008 Offres du 4e T 2008 Offres du 1er T 2009 Offres du 2e T 2009 Offres du 3e T 2009 Offres du 4e T 2009 11% 11% 10% 11% 11% 8% 9% 10% Source : enquête Apec de suivi des offres © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 27 28 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 III – cadres recherchés, cadres recrutés ■■ Les trois quarts des cadres recrutés sur une offre Apec ont moins de 10 ans d’expérience profil des cadres recrutés sur les offres confiées à l’apec en 2009 23 % 23 % 20 % 25 % 27 % 23 % 23 % 23 % 36 % 37 % 36 % 38 % 13 % 17 % 21 % 14 % 1r trimestre 2e trimestre 3e trimestre 4e trimestre Un cadre expérimenté, ayant plus de 10 ans d’expérience Un jeune cadre, ayant de 1 à 5 ans d’expérience Un cadre expérimenté, ayant de 6 à 10 ans d’expérience Un jeune diplômé ayant moins d’un an d’expérience Source : enquête Apec de suivi des offres Les offres confiées à l’Apec restent un canal privilégié pour les jeunes cadres et les cadres moyennement expérimentés (6 à 10 ans d’expérience) puisqu’ils représentent la majorité des cadres recrutés par ce moyen. Mais la part des cadres les plus expérimentés a légèrement augmenté jusqu’à représenter 25% des cadres recrutés par le biais des offres au cours de l’année 2009 (contre 16 % à 19 % selon les trimestres en 2007 et 2008). Cette augmentation s’est faite au détriment de toutes les autres catégories de cadres, dans un contexte où le volume de recrutements17 a diminué quel que soit le niveau d’expérience. Le contexte de crise observé en 2009 explique cette situation, à plusieurs titres : − Les 100cadres expérimentés diversifient les canaux de recherche d’emploi, surtout s’ils sont au chômage. − Les entreprises recherchent préférentiellement des cadres plus immédiatement opérationnels dans un contexte 80 difficile. − Les cadres expérimentés recrutés sont plus souvent demandeurs d’emploi que les autres catégories, jeunes diplômés mis à part bien sûr (47% des cadres de plus de 10 ans d’expérience recrutés sur une offre Apec 2009 sont demandeurs d’emploi, contre 40% des jeunes cadres et 34% des cadres ayant de 6 à 10 ans d’expérience). Ils sont peut-être contraints de revoir leurs prétentions pécuniaires à la baisse et deviennent alors plus attractifs pour les entreprises. La surreprésentation traditionnelle des jeunes cadres parmi les recrutements sur offre est néanmoins toujours d’actualité, ceux-ci étant proportionnellement moins nombreux parmi les recrutements externes réalisés. Ainsi, on voit ci-dessous que les offres d’emploi sont le moyen privilégié pour les jeunes cadres d’accéder à un nouvel emploi, ou, pour le dire autrement, que les offres d’emploi sont le canal privilégié par les entreprises pour recruter ces cadres. 17. En 2009, les entreprises ont recruté 143 700 cadres soit une baisse de 28 % par rapport à 2008. « Perspectives de l’emploi cadres » Apec - Mars 2010 60 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 40 29 III - cadres recherchés, cadres recrutés profil des cadres recrutés en 2009 Recrutements sur offre Apec 2009 1 trimestre 2e trimestre 3e trimestre 4e trimestre Recrutements globaux 200918 Jeunes diplômés ayant moins d’un an d’expérience 13% 17% 21% 14% 20% Jeunes cadres ayant de 1 à 5 ans d’expérience 36% 37% 36% 38% 28% Cadres expérimentés, ayant plus de 5 ans d’expérience 50% 45% 43% 48% 52% er Source : enquête Apec de suivi des offres Concernant les jeunes diplômés, hormis l’effet saisonnier traditionnel lié à leur sortie d’école ou d’université qui fait qu’ils ont été nombreux à être recrutés sur les offres du 3ème trimestre 2009, le repli a été net pour les offres des premier et quatrième trimestres 2009 (respectivement 13 % et 14 % contre ± 18 % les deux années précédentes). En effet, dans le contexte de l’époque, les entreprises et les recruteurs ont privilégié l’expérience des cadres confirmés. Une nouvelle fois, les jeunes diplômés constituent la variable d’ajustement du marché en fonction de la conjoncture économique. Mais certaines fonctions ont continué à privilégier les jeunes diplômés dans leurs recrutements. C’est le cas de l’Informatique et de la R&D qui comptaient 23 % de jeunes diplômés parmi leurs recrutements sur offres en 2009, contre respectivement 20 % et 26 % pour les offres du 2e trimestre 2007 au 2e trimestre 2008. Avec 36 % des recrutements de jeunes diplômés pour la fonction Informatique et 21 % pour la fonction R&D, ce sont près de la moitié des recrutements de jeunes diplômés qui se font par ces deux fonctions. Profil des cadres recrutés par fonction sur l’ensemble des trimestres Un jeune diplômé ayant moins d’un an d’expérience Direction générale Un jeune cadre ayant de 1 à 5 ans d’expérience Un cadre expérimenté, ayant plus de 10 ans d’expérience (NR/NSP) - - - Production 11% 27% 28% 34% 0% 100% Services techniques 12% 34% 28% 25% 1% 100% R&D 23% 39% 21% 17% 0% 100% Marketing, commercial 11% 36% 27% 25% 1% 100% Activité tertiaire 12% 37% 18% 31% 2% 100% Gestion administrative 13% 35% 29% 22% 1% 100% Finance, comptabilité 10% 35% 23% 32% 0% 100% Informatique 23% 40% 21% 16% 0% 100% Ressources humaines 11% 38% 30% 21% 0% 100% Communication, création 15% 46% 21% 16% 2% 100% 8% 25% 24% 42% 1% 100% 16% 37% 24% 23% 0% 100% Total Source : enquête Apec de suivi des offres 18. Perspectives de l’emploi cadre, Apec, mars 2010. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 - Total - Santé, social, culture 30 Un cadre expérimenté, ayant de 6 à 10 ans d’expérience - III - cadres recherchés, cadres recrutés Toutes les fonctions, à différents niveaux, sont concernées par la proportion plus grande de cadres très expérimentés dans leurs recrutements en 2009-2010 par rapport à la période précédente. Les deux fonctions qui ont connu la plus forte augmentation de la part des cadres les plus expérimentés sont Activités tertiaires et Finance, comptabilité. Elles sont passées respectivement de 21 % à 31 %, et de 20 % à 32 %. Ce sont deux fonctions qui ont toujours privilégié les recrutements de cadres expérimentés et qui recrutent peu de jeunes diplômés quelle que soit la situation économique. La fonction dont la part des cadres expérimentés a le moins augmenté dans les recrutements est la fonction Santé, social, culture mais elle est aussi celle qui recrute déjà proportionnellement le plus de cadres expérimentés. Les cadres ayant plus de 10 ans d’expérience y représentent 42 % des recrutements (et 39 % pour les offres du 2e trimestre 2007 au 2e trimestre 2008). Néanmoins, ce n’est pas cette fonction qui constitue le principal recruteur de cadres expérimentés car elle pèse relativement peu dans l’ensemble des recrutements cadres. Les deux fonctions qui assurent le plus de recrutements de cadres expérimentés sont l’Informatique et la fonction Marketing, commercial, mais elles sont de toute façon les deux plus gros recruteurs de cadres en volume. Répartition par fonction des cadres recrutés selon le profil sur l’ensemble des trimestres Un jeune diplômé ayant moins d’un an d’expérience Un jeune cadre ayant de 1 à 5 ans d’expérience Un cadre expérimenté, ayant de 6 à 10 ans d’expérience Un cadre expérimenté, ayant plus de 10 ans d’expérience Direction générale - - - - Production 3% 3% 6% 7% Services techniques 7% 8% 11% 10% R&D 21% 16% 13% 11% Marketing, commercial 15% 22% 25% 24% Activité tertiaire 3% 4% 3% 5% Gestion administrative 3% 3% 4% 3% Finance, comptabilité 5% 7% 7% 10% 36% 28% 22% 18% Ressources humaines 3% 4% 5% 4% Communication, création 1% 2% 1% 1% Santé, social, culture 1% 2% 3% 5% 100% 100% 100% 100% Informatique Total Source : enquête Apec de suivi des offres ■■ L’expérience, un critère de recrutement à adapter Les offres d’emploi s’adressant explicitement aux jeunes diplômés sont très minoritaires, aussi ne doivent-ils pas s’en contenter et ne pas hésiter à postuler sur des offres ouvertes à tous profils, voire s’adressant aux seuls cadres expérimentés. En effet, si le recrutement d’un cadre expérimenté ne se fait jamais ou quasiment jamais sur une offre s’adressant aux jeunes diplômés, le contraire n’est pas rare. Certes, les jeunes diplômés ne représentent que 9 % des recrutés ayant postulé sur une offre pour cadre expérimenté, mais 40 % des jeunes diplômés recrutés suite à une offre confiée à l’Apec l’ont été sur une offre qui ne leur était a priori pas destinée. En revanche, un poste destiné à un jeune diplômé est pourvu 6 fois sur 10 par un débutant. © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 31 III - cadres recherchés, cadres recrutés Statut de l’offre selon l’expérience du cadre recruté Expérience du cadre recruté (ensemble des trimestres) Statut de l’offre Un jeune diplômé ayant moins d’un an d’expérience Un jeune cadre ayant de 1 à 5 ans d’expérience Un cadre expérimenté, ayant de 6 à 10 ans d’expérience Un cadre expérimenté, ayant plus de 10 ans d’expérience Total Débutants 14% 4% 1% 0% 4% Débutants ou confirmés 46% 26% 12% 10% 22% Confirmés 40% 70% 87% 90% 74% 100% 100% 100% 100% 100% Total Source : enquête Apec de suivi des offres Expérience du cadre recruté selon le statut de l’offre Expérience du cadre recruté (ensemble des trimestres) Un jeune diplômé ayant moins d’un an d’expérience Un jeune cadre ayant de 1 à 5 ans d’expérience Débutants 59% 33% 6% 1% 100% Débutants ou confirmés 33% 43% 13% 10% 100% 9% 35% 28% 28% 99%* 16% 37% 24% 23% 99%* Statut de l’offre Confirmés Total Un cadre expérimenté, ayant de 6 à 10 ans d’expérience Un cadre expérimenté, ayant plus de 10 ans d’expérience Total *NR/NSP = 1 – Source : enquête Apec de suivi des offres Ces ajustements sont le reflet du processus de recrutement, qui n’est pas linéaire. En effet, en fonction des candidatures reçues et de décisions internes à l’entreprise, une série d’adaptations et de compromis aboutit finalement à l’embauche d’une personne dont les caractéristiques sont plus ou moins éloignées des critères de départ du recruteur. Le rapprochement des déclarations des recruteurs quant aux écarts par rapport aux critères de départ avec d’une part le niveau d’expérience requis et d’autre part avec celui de la personne finalement recrutée permet de détailler ces ajustements. Si dans les deux tiers des cas des embauches de cadres jeunes ou expérimentés, leur expérience correspond à ce qui était recherché, ce n’est plus le cas que pour 44 % de celles de jeunes diplômés. En effet, ces derniers appa- raissent sous-dimensionnés par rapport à ce qui avait été envisagé au début du recrutement dans 47 % des cas. De façon logique, plus le cadre est expérimenté, plus la probabilité qu’il soit surdimensionné par rapport au poste à pourvoir augmente : elle est de 5% pour un jeune cadre et de 18% pour un cadre de plus de 10 ans d’expérience. Les décalages entre l’expérience requise et celle du cadre finalement recruté sont peu ou prou équivalents à ceux mesurés auparavant par l’Apec19 en termes de durée. En revanche, les cadres recrutés ont plus souvent l’expérience recherchée dans le poste à pourvoir : en 2009 - 2010, 11% des cadres très expérimentés recrutés avaient une expérience différente de celle requise, contre 20% en 2008. Cela est à mettre en lien avec la croissance du nombre de candidatures et le choix plus large qu’ont les recruteurs. 19. Cf. «De l’offre au recrutement – les premiers effets de la crise », Apec – juin 2009. 32 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 III - cadres recherchés, cadres recrutés Par rapport à l’expérience professionnelle envisagée, la personne recrutée a une expérience… (Ensemble des trimestres) Profil de la personne recrutée Equivalente Moins importante Plus importante Différente (NR/NSP) Total Un jeune diplômé ayant moins d'un an d'expérience 44% 47% 2% 7% 0% 100% Un jeune cadre, ayant de 1 à 5 ans d'expérience 63% 19% 5% 12% 1% 100% Un cadre expérimenté, ayant de 6 à 10 ans d'expérience 71% 8% 10% 11% 1% 100% Un cadre expérimenté, ayant plus de 10 ans d'expérience 64% 6% 18% 11% 0% 100% Source : enquête Apec de suivi des offres Les cadres recrutés sur une offre destinée aux cadres expérimentés sont les plus en phase avec le profil recherché, même si dans 16 % des cas, ils sont sousdimensionnés. De façon a priori contradictoire, les offres destinées aux jeunes diplômés font plus souvent l’objet d’un réajustement à la baisse en termes d’expérience (33 % des cas) que celles destinées aux cadres expérimentés (16 %). Les recruteurs classant leurs offres dans cette dernière catégorie sont attachés à ce critère parti- culier et y renoncent difficilement. Quant aux offres ouvertes à tous profils, même si les critères étaient a priori moins stricts, elles font tout de même près d’une fois sur deux l’objet d’un recrutement ajusté en termes d’expérience. Ce sont d’ailleurs sur ces offres que sont le plus souvent recrutées des personnes dont l’expérience est différente (qualitativement et non quantitativement) de celle prévue en amont. Par rapport à l’expérience professionnelle envisagée, la personne recrutée a une expérience… (Ensemble des trimestres) Statut de l’offre Equivalente Moins importante Plus importante Différente (NR/NSP) Total Débutants 52% 33% 8% 7% 0% 100% Débutants ou confirmés 55% 22% 8% 13% 1% 100% Confirmés 64% 16% 9% 10% 1% 100% Source : enquête Apec de suivi des offres © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 33 III - cadres recherchés, cadres recrutés ■■ De plus en plus de cadres sans emploi recrutés Dans un contexte de marché de l’emploi très dégradé en 2009, la part des cadres sans emploi parmi les recrutés a augmenté logiquement au détriment de celle des cadres en activité et ce, sous l’effet de deux phénomènes liés à la crise : − La mobilité des cadres a fortement diminué en 2009 : 5 % des cadres ont changé d’entreprise en 2009 contre 8 % en 200820. − Dans le même temps, le flux annuel de cadres demandeurs d’emploi a augmenté. Ce retournement a commencé avec les offres du dernier trimestre 2008, alors que depuis 2007, les deux-tiers des cadres recrutés étaient en activité. Ces chiffres ne concernent pas les jeunes diplômés, largement sans emploi au moment de leur recrutement (82% d’entre eux). Situation professionnelle de la personne recrutée (hors JD) 37 % 39 % 40 % 43 % 61 % 59 % 57 % 54 % 1r trimestre 2e trimestre 3e trimestre 4e trimestre Sans emploi En activité Source : enquête Apec de suivi des offres Selon les fonctions, la part de cadres en activité est très variable, de 54 % pour la fonction Marketing, Commercial à 71 % pour la fonction Santé, social, culture. 20. « Panorama de la mobilité des cadres » Apec - Juin 2010 34 100 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 80 Part III - cadres recherchés, cadres recrutés Part des cadres en activité parmi les recrutés par fonction (ensemble des trimestres) Santé, social, culture 71 % 65 % Activité tertiaire Informatique 60 % R&D 58 % Ressources humaines 58 % Total 58 % Production 57 % Services techniques 57 % Gestion administrative 56 % Finance, comptabilité 55 % Communication, création 54 % Marketing, commercial 54 % Source : enquête Apec de suivi des offres ■■ 28 % des cadres recrutés sont des femmes Les fonctions les plus féminisées dans leurs recrutements sont les Ressources humaines (70 %), Communication, création (69 %) et Gestion administrative (66 %). A l’opposé, se situent les fonctions Informatique et Production qui recrutent respectivement 90 % et 87 % d’hommes. Puis viennent les fonctions proches de la moyenne : Services techniques (71 % d’hommes), R&D (78 %), Marketing, commercial (71 %) et Activités tertiaires (69 %). Seules les fonctions Finance, comptabilité et Santé, social, culture recrutent de façon moins sexuée. Sexe de la personne recrutée par fonction (ensemble des trimestres) Homme Femme Total - - - Production 87% 13% 100% Services techniques 71% 29% 100% R&D 78% 22% 100% Marketing, commercial 71% 28% 100% Activité tertiaire 69% 29% 100% Gestion administrative 34% 66% 100% Finance, comptabilité 46% 49% 100% Informatique 90% 10% 100% Ressources humaines 28% 70% 100% Communication, création 31% 69% 100% Santé, social, culture 44% 56% 100% Total 71% 28% 100% Direction générale Source : enquête Apec de suivi des offres © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 35 III - cadres recherchés, cadres recrutés Les femmes sont un peu plus présentes dans les recrutements de jeunes cadres (30 % des jeunes diplômés et des jeunes cadres) que dans les recrutements de cadres expérimentés (27 % parmi les cadres de 6 à 10 ans d’expérience et 24 % parmi les cadres de plus de 10 ans d’expérience). ■■ Des ajustements nécessaires entre le profil recherché et le profil recruté 62 % des recruteurs déclarent que l’expérience de la personne recrutée est équivalente à ce qui était défini en amont du recrutement. Dans 18 % des cas, elle est inférieure, dans 9 % supérieure et dans 11 % des cas, elle est différente. Par rapport à la période précédente, l’adéquation est plus courante (+ 4 points) au détriment des profils avec une expérience différente (- 4 points). Les recruteurs ayant un vivier de candidatures plus important du fait de la situation économique, ils ont été donc moins enclins à recruter un profil différent en termes d’expérience du point de vue qualitatif. Finance, comptabilité. C’est également une fonction pour laquelle les écarts en termes de diplôme sont relativement peu fréquents (81% d’adéquation, cf. supra). Les profils y sont très normés, notamment en termes de diplômes, ce qui permet peu d’écarts et de recrutements ‘atypiques’. Quelques fonctions se distinguent en recrutant plus de profils sous-dimensionnés que la moyenne : R&D (22 %), Informatique (21 %) et Ressources humaines (21 %). Cette dernière fonction est aussi celle qui recrute le plus de cadres ayant une expérience différente de celle requise au départ (16 % contre 11 % en moyenne). C’est également le cas en Marketing, commercial (15 %), Activités tertiaires (15 %) et Communication, création (15 %). La fonction pour laquelle les écarts de profil en termes d’expérience sont les moins courants est la fonction Ecarts de profil en termes d’expérience par fonction Par rapport à l’expérience professionnelle envisagée, la personne recrutée a une expérience… Equivalente Direction générale Moins importante - - - Production 63% 15% Services techniques 64% R&D Différente (NR/NSP) Total - - 12% 9% 1% 100% 16% 8% 11% 1% 100% 60% 22% 6% 11% 1% 100% Marketing, commercial 58% 15% 11% 15% 1% 100% Activité tertiaire 65% 10% 7% 15% 3% 100% Gestion administrative 64% 15% 9% 13% 0% 100% Finance, comptabilité 68% 13% 10% 8% 1% 100% Informatique 65% 21% 7% 6% 1% 100% Ressources humaines 55% 21% 7% 16% 1% 100% Communication, création 63% 14% 8% 15% 0% 100% Santé, social, culture 59% 19% 8% 13% 2% 100% Total 62% 18% 9% 11% 1% 100% Source : enquête Apec de suivi des offres 36 Plus importante © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 - III - cadres recherchés, cadres recrutés En termes de niveau de diplôme, les écarts sont moins courants : dans 82 % des cas, il y a équivalence sur ce critère. Cela est particulièrement vrai pour les fonctions R&D (86 % d’équivalence), Gestion administrative (85 %) et Communication, création (88 %). La fonction Production est celle dont les cadres recrutés ont le plus souvent un niveau de diplôme inférieur à celui défini en amont du recrutement (11 %). Ecarts de profil en termes de niveau de diplôme par fonction Par rapport au niveau de diplôme envisagé, la personne recrutée a un diplôme… Equivalent Moins élevé Plus élevé (NR/NSP) Total - - - - - Production 80% 11% 8% 1% 100% Services techniques 79% 9% 11% 2% 100% R&D 86% 7% 6% 1% 100% Marketing, commercial 77% 9% 11% 4% 100% Activité tertiaire 76% 8% 10% 6% 100% Gestion administrative 85% 5% 9% 1% 100% Finance, comptabilité 81% 6% 12% 1% 100% Informatique 85% 8% 5% 1% 100% Ressources humaines 79% 9% 9% 3% 100% Communication, création 88% 2% 9% 1% 100% Santé, social, culture 83% 7% 9% 1% 100% Total 82% 8% 8% 2% 100% Direction générale Source : enquête Apec de suivi des offres Au final, seuls 57 % des recruteurs estiment qu’il n’y a pas d’écart entre le profil recruté et le profil recherché, mais pour autant, cela ne constitue pas un écart très important puisque dans 38 % des cas, il est jugé faible. On retrouve la fonction Finance, comptabilité en tête des équivalences (69 %) et à l’opposé la Production (52 %) et le Marketing, commercial (51 %). Ecart de profil global par fonction Au final, diriez-vous qu’il existe un écart entre le profil recherché et celui de la personne recrutée Non, il n’y a pas d’écart Oui, un écart faible Oui, un écart important (NR/NSP) Total - - - - - Production 52% 43% 5% 0% 100% Services techniques 64% 31% 5% 0% 100% R&D 57% 37% 6% 1% 100% Marketing, commercial 51% 41% 7% 0% 100% Activité tertiaire 58% 38% 2% 2% 100% Gestion administrative 60% 36% 4% 0% 100% Finance, comptabilité 69% 26% 4% 1% 100% Informatique 56% 41% 3% 0% 100% Ressources humaines 63% 31% 5% 0% 100% Communication, création 59% 39% 2% 0% 100% Santé, social, culture 63% 33% 3% 1% 100% Total 57% 38% 5% 0% 100% Direction générale Source : enquête Apec de suivi des offres © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 37 III - cadres recherchés, cadres recrutés Selon l’expérience de la personne recrutée par rapport à ce qui étaient attendu, la perception de l’écart est très différente. L’écart est perçu comme beaucoup plus fort quand il est à la baisse : quand le cadre recruté est moins expérimenté qu’attendu, dans trois cas sur quatre, le recruteur dit qu’il existe un écart avec le profil recher- ché (62 % un écart faible et 11 % un écart important). En revanche, quand le cadre recruté est surdimensionné par rapport au profil recherché, ce n’est plus le cas que de 58 % des recruteurs (45 % un écart faible et 13 % un écart important). écart global et écart sur l’expérience Au final, diriez-vous qu il existe un écart entre le profil recherché et celui de la personne recrutée Non, il n’y a pas d’écart Oui, un écart faible Equivalente 73% 26% Moins importante 26% Plus importante Différente Ecart sur l’expérience Oui, un écart important (NR/NSP) Total 1% 100% - 62% 11% 100% 100% 43% 45% 13% 100% 100% 31% 58% 10% 100% 100% Source : enquête Apec de suivi des offres Le recrutement d’une personne moins expérimentée que souhaité est sûrement le fait d’un certain nombre de renoncements dans le cadre d’un processus finalement perçu comme difficile. En effet, les recruteurs jugent plus souvent que le recrutement a été difficile quand il s’est conclu par l’embauche d’un cadre sous dimensionné, dans 64 % des cas ; Puis ce sont les recrutements aboutissant à l’embauche d’une personne avec une expérience différente que celle envisagée qui sont jugés difficiles (55 %), mais l’écart est moindre avec les recrutements d’une personne surdimensionnée (52 %) ou à l’expérience équivalente (50 %) qu’avec les embauches d’une personne sous dimensionnée. La relation entre l’écart de profil et le sentiment de difficulté d’un recrutement a certainement deux explications : d’une part, dans un processus compliqué, la personne recrutée au final possède une expérience moindre qu’escomptée, et d’autre part, les exigences ayant été revues à la baisse par le recruteur, cela peut accentuer le sentiment de difficulté. Alors que recruter quelqu’un ayant plus d’expérience apparait plutôt comme « une bonne affaire », surtout en période de crise où les cadres expérimentés peuvent être contraints de revoir leurs prétentions financières à la baisse21. sentiment de difficulté selon l’écart sur l’expérience Diriez-vous que vous avez trouvé des candidats adaptés à ce poste … Ecart sur l’expérience Très facilement Plutôt difficilement Très difficilement Total Equivalente 5% 45% 37% 13% 100% Moins importante 3% 33% 46% 18% 100% Plus importante 6% 43% 35% 17% 100% Différente 3% 42% 38% 17% 100% Total 4% 42% 39% 15% 100% Source : enquête Apec de suivi des offres 21. Cf. « Les salaires à l’embauche » Apec - Octobre 2010 38 Plutôt facilement © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 IV – Sentiment de tension des recruteurs ■■ Plus de facilités à trouver des candidats adaptés aux postes Le sentiment de tension des recruteurs lié aux difficultés à trouver des candidats pertinents tend à s’atténuer en 2009, après une période de stabilité depuis 2006. Ces résultats sont peu surprenants : il existe une corrélation entre l’intensité des difficultés de recrutement et la conjoncture du marché du travail. Avec la remontée du taux de chômage entre 2008 et 2009, les effectifs du vivier de candidats potentiels sont en hausse, ce qui tend à réduire les difficultés des recruteurs à attirer des candidatures. La hausse du nombre moyen de candidatures par offre depuis la fin 2008 en témoigne. Rappelons toutefois que la quantité n’est pas gage de pertinence des candidatures reçues, surtout dans un contexte de pénurie des opportunités d’emploi. Ainsi, la part des recrutements pour lesquels les recruteurs ont exprimé des difficultés à trouver des candidats adéquats se situe entre 53 et 55 % en 2009, contre 60 à 65 % l’année précédente. Au dernier trimestre 2009, seuls 12 % des recrutements ont été jugés « très difficiles » au regard de ce critère, alors que ce taux avoisinait les 20 % depuis 2006. A l’inverse, la part des recrutements jugés « plutôt faciles » a augmenté et s’est stabilisée autour des 40 %. Diriez-vous que vous avez trouvé des candidats adaptés à ce poste… 19 % 22 % 18 % 15 % 17 % 17 % 15 % 12 % 41 % 43 % 47 % 46 % 36 % 38 % 40 % 41 % 36 % 32 % 33 % 35 % 42 % 40 % 40 % 41 % 4% Offres du 1er T 2008 3% Offres du 2e T 2008 3% Offres du 3e T2008 4% Offres du 4e T2008 5% Offres du 1er T2009 4% Offres du 2e T2009 4% Offres du 3e T2009 4% Offres du 4e T2009 Très difficilement Plutôt facilement Plutôt difficilement Très facilement Source : enquête Apec de suivi des offres Malgré un recul général du sentiment de tension, la facilité avec laquelle les recruteurs estiment trouver des candidats adaptés aux postes à pourvoir est très variable selon les fonctions. Ce sont celles qui attirent un nombre de candidatures plus élevé que la moyenne pour lesquelles les recruteurs expriment le plus de facilités à trouver des candidats pertinents. La captation de candidatures adéquates tend donc à être plus aisée pour des fonctions qui génèrent des volumes de candidatures importants, qui sont corrélativement celles qui recrutent davantage pour des remplacements que pour des créations de poste. Une définition plus précise dans le corps de l’annonce des contours du poste à pourvoir ainsi que des qualités et compétences attendues de la part des candidats est susceptible d’accroître la pertinence des candidatures reçues. Les recrutements dans les fonctions Communication Création, Gestion administrative, Ressources Humaines et Finance - Comptabilité sont ceux pour lesquels les recruteurs expriment le plus de facilités à trouver des candidats pertinents. Ces fonctions enregistrent en outre des taux de recrutement parmi les plus élevés. Ainsi, © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 39 IV – sentiment de tension des recruteurs 64 % des recrutements en Communication - création ont été jugés « faciles » du point de vue de la recherche de candidats, ce qui est corrélé à la quantité très élevée de candidatures générées par cette fonction (136 candidatures par offre en moyenne au premier trimestre 2009). A l’inverse, les fonctions pour lesquelles les recruteurs expriment davantage de difficultés sont parmi celles qui attirent le moins de candidatures. Il s’agit des fonctions Informatique, Activités tertiaires et Production. Les recrutements dans la fonction Informatique demeurent les plus difficiles, malgré un net recul de la tension exprimée par les recruteurs. En 2009, 63 % de ces recrutements ont donné lieu à des difficultés pour trouver des candidats adéquats, contre 76 % en 2008. Malgré une légère remontée du nombre moyen de candidatures en 2009, le rendement des offres de la fonction Informatique demeure l’un des plus faibles. La profusion d’offres à disposition des candidats en est en partie à l’origine (28 % des offres confiées à l’Apec en 2009). Mais c’est aussi le signe de certaines difficultés à approcher cette population via les offres d’emploi : bon nombre d’informaticiens ne sont pas en recherche active, étant déjà en poste. Les informations relatives aux opportunités d’emploi tendent davantage à circuler via les réseaux de relations personnelles et / ou professionnels. Les recrutements dans la fonction Activité tertiaire sont également jugés comme étant plus difficiles que la moyenne, mais le sentiment de tension est en recul par rapport à l’année passée : 62 % en 2009, contre 69 % en 2008. Cela tient certainement en partie à la forte hausse du nombre de candidatures aux offres au dernier trimestre 2008, qui s’est maintenue jusqu’au troisième trimestre 2009. Enfin, les recrutements dans la fonction Production sont également source de difficultés pour les recruteurs. Cette fonction est la seule à enregistrer une augmentation de la proportion de ses recrutements jugés difficiles (61 % en 2009 contre 59 % en 2008), alors même que le nombre moyen de candidatures par offre augmente. Le manque de candidats expérimentés, dont les exigences coïncident avec celles des recruteurs en termes de salaire notamment, est évoqué par ces derniers. Ce sont plus particulièrement les recrutements pour les postes de conducteurs de travaux, d’ingénieurs en électronique / électricité, ou encore de responsables de sites de production qui sont concernés. Le taux de recrutement augmente toutefois aux derniers trimestres 2009, après une baisse importante aux premier et second trimestres. A l’inverse, la fonction R&D a connu une baisse importante de la part de ses recrutements jugés «difficiles», passant de 65 % en 2008 à 52 % en 2009. Et, ce malgré un nombre moyen de postulants aux offres relativement stable entre ces deux périodes. Mais avec un nombre de recrutements moindre, ceux-ci s’en trouvent peut-être facilités. Enfin, les fonctions Marketing - Commercial et Santé – social - culture sont très proches quant à la proportion de recrutement jugés difficiles en matière d’attraction de candidats adéquats (respectivement 54 % et 55 %). Pour autant, les problématiques de ces fonctions sont très différentes. Ainsi, la fonction Marketing - Commercial attire de très nombreuses candidatures en 2009, mais celles-ci ne sont pas forcément bien ciblées. Une enquête réalisée en 2009 par l’Apec sur le recrutement des cadres commerciaux avait souligné la quantité et la disparité des candidatures reçues aux offres émanant de cette fonction22. En revanche, la fonction Santé - social - culture attire comparativement moins de candidatures, mais on peut supposer que celles-ci sont davantage ajustées aux exigences des recruteurs. La possession de diplômes spécifiques est bien souvent exigée pour exercer dans cette fonction, ce qui assure un certain filtrage des candidatures reçues. En outre, la moindre attractivité de ces métiers, notamment du fait des niveaux de salaires proposés, tend à favoriser une plus forte autosélection des candidats. 22. « Le recrutement des cadres commerciaux : pratiques et enjeux » Apec – septembre 2009 40 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 IV – sentiment de tension des recruteurs sentiment de tension selon les fonctions Diriez-vous que vous avez trouvé des candidats adaptés à ce poste sur l’ensemble des trimestres Facilement Très facile- Plutôt faci- Difficilement lement dont ment dont Plutôt dif- Très diffici(NR/NSP) ficilement lement Direction générale 45% 3% 42% 55% 42% 13% 0% Production 39% 4% 35% 61% 32% 29% 0% Services techniques 53% 7% 46% 47% 33% 14% 0% R&D 48% 4% 44% 52% 39% 13% 0% Marketing, commercial 46% 3% 43% 54% 40% 14% 0% Activité tertiaire 38% 1% 36% 62% 47% 15% 0% Gestion administrative 59% 10% 49% 41% 33% 8% 0% Finance, comptabilité 53% 7% 45% 46% 33% 13% 1% Informatique 37% 2% 35% 63% 44% 19% 0% Ressources humaines 57% 7% 50% 41% 32% 9% 2% Communication, création 64% 11% 53% 36% 29% 7% 0% Santé, social, culture 45% 6% 39% 55% 40% 15% 0% Ensemble 46% 4% 42% 54% 39% 15% 0% Source : enquête Apec de suivi des offres Bien qu’il existe une corrélation entre le niveau de difficultés à trouver des candidats adéquats et le volume de candidatures reçues, le lien n’est pas automatique. Ainsi, un volume important de candidatures ne garantit pas la satisfaction du recruteur : plus de 50 % des recruteurs ayant obtenu plus de 200 candidatures expriment tout de même des difficultés à trouver des candidats adé- quats. Un grand nombre de candidatures à départager peut lui-même accroître le niveau de difficultés ressenti par les recruteurs23. A l’inverse, une faible quantité de candidatures n’implique pas forcément de telles difficultés : près de 35 % des recruteurs ayant obtenu moins de 10 candidatures disent avoir facilement trouvé des candidats adéquats. 23. Avoir « l’embarras du choix » suppose de consentir à des efforts de recherche supplémentaires pour départager les candidats en lice. Or, selon G. de Larquier, les entreprises sont d’autant plus satisfaites de leurs recrutements qu’elles y consacrent un effort modéré. Pour en savoir plus : Larquier (de) G., Des entreprises satisfaites de leurs recrutements ?, Connaissance de l’emploi, CEE, n°70, octobre 2009 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 41 IV – sentiment de tension des recruteurs Diriez-vous que vous avez trouvé des candidats adaptés à ce poste... Moins de 10 candidatures Entre 10 et 29 Entre 30 et 49 Entre 50 et 74 Entre 75 et 99 Entre 100 et 149 Entre 150 et 199 200 candidatures ou plus 0% 20% Facilement 40% 60% 80% 100% Difficilement Source : enquête Apec de suivi des offres Ainsi, les difficultés ressenties par les recruteurs ne sont pas forcément la conséquence d’un manque de candidats. Il peut s’agir d’une tension d’ordre qualitatif, liée à une inadéquation du profil des candidats aux exigences des recruteurs (en termes de compétences, de formation, de personnalité…). Le niveau d’exigence des recruteurs vis-à-vis des candidats recherchés participe du niveau de difficultés ressenti pour trouver des candidats jugés adaptés : plus les exigences des recruteurs sont élevées, plus les difficultés à trouver des candidats en adéquation avec celles-ci tendent à être fortes. Un recruteur en convient « Nous avons du mal à trouver ce profil. On cherche le mouton à cinq pattes : quelqu’un qui soit expérimenté dans le domaine du commerce et qui ait des compétences dans le domaine des représentants des salariés ». Les recruteurs peuvent toutefois disposer de certaines marges de manœuvre, en relâchant certains critères de sélection, afin de pourvoir leurs postes. On notera d’ailleurs que le manque de candidatures jugées adéquates ne mène que rarement à l’abandon du recrutement. ■■ Un léger recul des difficultés de recrutement Les recruteurs ont été invités à situer leur niveau de difficultés concernant l’ensemble de leurs recrutements de cadres sur une échelle de 1 à 10 (1 = pas de difficultés, 10 = énormément de difficultés). Le niveau moyen de difficultés connaît un léger recul, passant de 6,3 au premier trimestre 2008 à 5,7 au premier trimestre 2009. Ceci est peu surprenant au regard du recul du sentiment de tension lié aux difficultés à trouver des candidats jugés adaptés aux postes à pourvoir. Il existe en effet un lien entre le niveau de difficultés ressenti et la facilité avec laquelle le recruteur trouve des candidats jugés 42 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 pertinents. Il convient toutefois de souligner que les difficultés de recrutement exprimées par les recruteurs peuvent avoir d’autres sources que les seules difficultés d’attraction de candidatures adéquates (difficultés de coordination en interne, redéfinition des contours du poste, désistement du candidat retenu…). Ainsi, des recruteurs indiquent de fortes difficultés de recrutement, tout en exprimant une certaine facilité à trouver des candidats adéquats. La notion de « difficulté de recrutement » n’est donc pas univoque et peut prendre de multiples formes. IV – sentiment de tension des recruteurs La taille de l’entreprise, la région et le secteur sont aussi des critères de difficultés : • Le niveau moyen de difficultés exprimé par les recruteurs est plus élevé dans les entreprises de moins de 50 salariés (5,8 en moyenne sur l’année 2009 contre 5,5 pour celles de plus de 50 salariés). Une moindre attractivité des petites entreprises vis-à-vis des plus grandes aux yeux des candidats est susceptible d’expliquer en partie cette différence. Mais peut-être cela tient-il aussi au fait que, dans les petites entreprises qui ne disposent bien souvent pas d’un département RH, le recrutement est fréquemment une activité prise en charge par des personnes dont elle ne constitue pas le cœur de métier. Le niveau de difficultés ressenti est susceptible d’en être accru. • Des disparités régionales existent également. Le niveau de difficulté ressenti est plus élevé (égal ou supérieur à 6) dans les régions du nord et de l’est, telles que le Nord Pas de Calais et la Champagne Ardenne, mais aussi en Corse et en Franche Comté. A l’inverse, les difficultés sont d’un niveau plus faible en Poitou-Charentes, Pays de Loire et Picardie (entre 5 et 5,5). L’île de France se situe à un niveau intermédiaire avec un niveau moyen de difficultés égal à 5,6. Différents facteurs explicatifs de ces disparités peuvent être avancés, tels que le nombre de demandeurs d’emploi, la mobilité plus ou moins importante de la population active, ou encore l’adéquation plus ou moins forte entre les compétences recherchées par les entreprises et celles détenues par la population active. • Enfin, des variations apparaissent selon les secteurs. Le secteur de la construction est le plus touché par les difficultés de recrutement (niveau de difficulté exprimé égal à 5,8) tandis que celui de l’industrie est davantage épargné (niveau égal à 5,3). Rappelons que l’industrie est le seul secteur à enregistrer des destructions d’emploi cadres en 2009 (1% de la population cadre du secteur)24. Les effectifs de candidats potentiels sont donc en hausse, ce qui tend à réduire les difficultés des recruteurs à pourvoir leurs postes. Le commerce et les services se situent quant à eux dans la moyenne (5,7). Niveau moyen de difficultés de recrutement par trimestre (de 1 = pas de difficulté à 10 = énormément de difficultés) Offres du 1er T 2008 Offres du 2°T 2008 Offres du 3e T2008 Offres du 4e T2008 Offres du 1er T2009 Offres du 2e T2009 Offres du 3e T2009 Offres du 4e T2009 6,3 6,2 6,1 5,8 5,7 5,7 5,8 5,8 Source : enquête Apec de suivi des offres Sans surprise, on observe un lien entre le niveau de difficulté exprimé par les recruteurs et la durée moyenne des recrutements. Ces difficultés se traduisent en effet par un allongement des délais de pourvoi des postes. Les recrutements jugés « très difficiles » durent en moyenne plus de 3 mois contre seulement 1 mois et demi pour les recrutements jugés « très faciles ». Rappelons que le manque de candidatures adéquates est la principale raison évoquée par les recruteurs pour expliquer les recrutements toujours en cours trois à six mois après la parution de l’offre. En revanche, il est rare que ce motif conduise à l’abandon du recrutement. Des ajustements sont effet possibles en vue de parvenir au pourvoi du poste (relâchement des critères de sélection, élévation du salaire proposé…), qui allongent sa durée mais favorisent son succès. Durée moyenne d’un recrutement (en semaines) selon le niveau de difficulté Très facilement Plutôt facilement Plutôt difficilement Très difficilement 6,1 7,8 9,9 12,1 Source : enquête Apec de suivi des offres 24. « Perspectives de l’emploi cadre » Apec – mars 2010 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 43 Zoom sur la tension dans les sociétés de services en ingénierie informatique Les recruteurs de SSII ont été interrogés sur leurs éventuelles difficultés de recrutement, sous la forme d’une question ouverte : « Plus généralement, y’a t-il des métiers / postes pour lesquels vous rencontrez des difficultés de recrutement ? Si oui, de quel ordre sont ces difficultés ? ». Il s’agit bien entendu d’une appréciation pour partie subjective qui ne reflète le point de vue que d’une seule partie prenante. Mais les réponses émises apportent des éclairages complémentaires à l’analyse de la tension dans ce secteur. Près de 63 % des recruteurs de SSII interrogés déclarent avoir des difficultés de recrutement. Ils font part de leurs difficultés pour une gamme très étendue de métiers, que ce soit dans les domaines du développement et de l’intégration, du conseil en SI, de l’administration de systèmes et réseaux, mais aussi dans le domaine commercial. Différentes sources de difficultés sont soulevées par les enquêtés, qui ne sont pas strictement identiques selon les métiers concernés. Des problématiques communes se dégagent toutefois. • Un nombre insuffisant de jeunes diplômés formés Cette source de difficultés est fréquemment exprimée pour les postes d’ingénieur étude et développement, notamment pour celui de développeur Java / JEE. Les jeunes diplômés seraient ainsi trop peu nombreux à maîtriser les langages de programmation usités pour couvrir les besoins des entreprises. Les langages et les outils évoluant de façon très rapide, il est d’autant plus difficile de trouver des candidats formés à ceux-ci. En outre, certains recruteurs évoquent le décalage entre les besoins en compétences des entreprises et les enseignements dispensés aux étudiants, dont les contenus n’évolueraient pas assez rapidement. Nombreux sont les recruteurs qui déplorent un manque d’écoles formant aux métiers d’ingénieur informatique, d’ingénieur système et réseaux, d’ingénieur sécurité réseaux et d’administrateur de base de données. Une certaine inadéquation entre les contenus des enseignements dispensés et les besoins des entreprises est également soulevée. Certaines compétences techniques recherchées sont ainsi difficiles à trouver chez les candidats (par exemple, l’informatique embarquée). Des inégalités territoriales sont aussi pointées du doigt, certaines régions ne bénéficiant de la présence que de peu d’écoles. La mobilité des diplômés serait en outre trop faible pour combler ces disparités. • La difficulté à trouver des candidats expérimentés Cette problématique est commune à l’ensemble des 44 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 métiers cités par les recruteurs, mais semble être particulièrement forte pour les postes de développeur Java/ JEE et de consultant ERP. Les candidats avec une expérience de trois à cinq ans étant fortement sollicités, ils ne se trouvent que rarement en recherche active d’emploi. Cette population est dès lors difficile à atteindre via les offres d’emploi, et plus largement via les job boards. Les propositions d’emploi circulent davantage à travers les réseaux de relations personnelles ou professionnelles, qui sont censés assurer un filtrage des informations pertinentes. Certains recruteurs n’hésitent pas à employer le terme de « marché caché » pour caractériser le manque d’information à leur disposition quant aux candidats potentiels. Face à cela, de nombreuses SSII encouragent les pratiques de cooptation de la part de leurs salariés pour approcher des candidats déjà en poste et les débaucher. En période de crise économique, les candidats en poste tendent toutefois à être plus « frileux » à l’idée d’une mobilité externe. Outre les difficultés à atteindre ces candidats déjà en poste, les recruteurs évoquent le problème du préavis qui est parfois incompatible avec les délais des missions qui leur sont confiées. • Des exigences salariales jugées trop élevées Fortement courtisés par les SSII, les candidats potentiels se trouvent dans un rapport de force leur étant largement favorable. Leurs prétentions salariales tendent dès lors à s’accroître, en faisant notamment jouer la concurrence entre employeurs. Certaines SSII parviennent à surenchérir sur les salaires et avantages proposés par leurs concurrents, mais toutes n’en ont pas la capacité. Les SSII situées en province ont notamment des difficultés à s’aligner sur les salaires proposés par les structures parisiennes. • Une faible mobilité géographique des candidats La difficulté à attirer les candidats dans certaines régions est une autre problématique à laquelle sont confrontés les recruteurs. Certains territoires de province souffriraient ainsi d’un certain manque d’attractivité vis-à-vis de la région parisienne. Il serait en outre difficile d’envoyer des candidats en mission en province, même pour une période déterminée. • Un déficit d’attractivité des SSII vis-à-vis des « entreprises utilisatrices » Les entreprises utilisatrices seraient en mesure d’offrir aux candidats des conditions de travail avantageuses (salaires, RTT, CE, formations proposées etc.), face auxquelles les SSII auraient des difficultés à faire le poids. Cette problématique apparaît en termes de recrutement, mais aussi en termes de fidélisation des employés. La « fuite des cerveaux » vers les entreprises clientes entretient un turn-over très élevé dans les SSII : le secteur des services informatiques aux entreprises fonctionne comme un « sas » où les jeunes informaticiens font leurs armes avant de se diriger vers les entreprises utilisatrices. Ceci explique en partie la difficulté exprimée par les recruteurs à attirer des candidats expérimentés. explications peuvent également être avancées, et sont davantage liées aux modes de fonctionnement d’une SSII. Ainsi, le rythme des recrutements dans les SSII est susceptible d’accroître le sentiment de difficulté exprimé par les recruteurs. Ces derniers sont effet contraints de réussir leurs recrutements dans un laps de temps très restreint, sous peine de voir les contrats de prestation leur échapper. • Une forte concurrence entre SSII La concurrence à laquelle se livrent les SSII est en soi une source de difficulté supplémentaire. Elle favorise en effet la montée des exigences salariales des candidats, auxquelles toutes les SSII ne sont pas en capacité de répondre. De manière plus générale, les SSII de taille réduite souffriraient d’un déficit d’attractivité vis-à-vis des plus grandes structures, celles-ci bénéficiant d’une certaine notoriété et étant en mesure d’offrir des conditions de travail plus avantageuses. De plus, la démultiplication des offres d’emploi pour un même poste donne l’impression d’une « pénurie » de candidats, alors même qu’il peut ne s’agir que d’un effet d’optique. Les différentes SSII sollicitées pour une même mission publient en effet respectivement leur offre en amont de la conclusion du contrat de prestation, engendrant une multiplication des offres alors même qu’il n’y aura finalement qu’un seul poste à pourvoir. Comme l’ont souligné de précédentes études, le lien entre offre d’emploi et poste à pourvoir est très ténu dans le secteur des SSII , et les candidats ne sont en outre pas dupes. Le sentiment de tension est dès lors en partie produit et entretenu par ces pratiques. Ces différentes sources de difficultés soulevées par les recruteurs apportent des éclairages intéressants à l’analyse de la tension dans le secteur des SSII. D’autres © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 45 Zoom sur la tension dans les sociétés de services en ingénierie informatique Les métiers en tension dans les sociétés de service en ingénierie informatique Métiers cités par les recruteurs Difficultés soulevées par les recruteurs/ Exemples de verbatims Développement et intégration Pénurie de candidats qui maîtrisent certains langages (PHP, C++, MySQL, Perl) : "les jeunes aujourd'hui se forment sur d'autres technologies types .NET ou C# par exemple" Développeur Flex : "Manque de personnes compétentes sur le marché car cette technologie est nouvelle" Ingénieur étude et développement / Développeur Développeur Web : "Pénurie en France de formations dans le web pur, il est très difficile de trouver des candidats ne serait ce que formés. Il faudrait un BTS Web ou quelque chose approchant" Difficulté à trouver des candidats avec une expérience de 3 à 5 ans "Les bons candidats sont en postes et ils sont frileux à l'idée de bouger en temps de crise" Profils indisponibles car déjà en poste : préavis incompatibles avec les délais des missions Prétentions salariales des candidats trop élevées Mobilité géographique des candidats réduite / Manque d'attractivité de certaines régions Pénurie de compétences en développement Java et JEE Pas assez d'élèves formés sur ces domaines de compétences Enseignements reçus par les candidats en décalage avec les besoins des entreprises : "Il y a 10 ans d'écart entre les programmes enseignés et notre réalité" Difficulté à trouver des candidats avec expérience Ingénieur / Développeur Java, JEE Indisponibilité des ingénieurs déjà en poste : préavis incompatibles avec les délais des missions Marché fortement concurrentiel : "Ils trouvent très vite, ils n'ont pas le temps de mettre leur CV sur internet" "Les candidats ne se mettent pas sur les Job boards, les personnes que l'on trouve sont en veille" Exigences salariales des candidats trop élevées "Il n'y a qu'une école d'ingénieur dans ce domaine dans la région et les gens ont tendance à travailler là où ils ont fait leurs études" Rareté des candidats expérimentés (déjà en poste) Indisponibilité des candidats en poste : préavis incompatible avec les délais des missions Prétentions salariales trop élevées Ingénieur informatique Mobilité géographique limitée Manque d'attractivité des PME : "Recruter dans une petite structure est plus difficile que dans une grande, les gens sont plus attirés et rassurés par les grandes structures" Forte concurrence entre SSII : "On est sur des profils dragués par les autres recruteurs" "Poste faisant appel à des compétences (l'informatique embarquée) pour lesquelles il n'y a pas beaucoup de formations en France. Or, c'est de plus en plus recherché comme compétence" 46 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 Zoom sur la tension dans les sociétés de services en ingénierie informatique Les métiers en tension dans les sociétés de service en ingénierie informatique (suite) Métiers cités par les recruteurs Difficultés soulevées par les recruteurs/ Exemples de verbatims "On ne trouve personne, on est sur les dernières technologies de Microsoft et ceux qui ont ces connaissances sont déjà en poste" Architecte technique / Urbaniste "Les candidats adaptés sont souvent parisiens et ont des exigences salariales que nous ne pouvons pas satisfaire" Pénurie de profils qualifiés techniquement Difficulté à trouver des candidats avec une expérience de 3 à 5 ans Système / réseau / données Administrateur base de données Pas assez d'étudiants formés chaque année Prétentions salariales des candidats trop élévées Manque d'expérience des candidats (3 à 5 ans demandés) Très peu de candidats formés pour un poste d'administrateur Oracle DBA Oracle "Très peu de candidats parce qu'ils travaillent dans des grands comptes avec des salaires élevés et il est difficile de les y débaucher" Administrateur Linux "Tous les jeunes qui ont cette formations sont déjà en train de travailler, il faut donc aller les chasser ailleurs car ils ne sont pas en recherche d'emploi" Administrateur Unix Déséquilibre entre l'offre et la demande : "On est 2000 en France en tant que société de services à avoir ce problème". Administrateur Domino "Ce n'est pas un produit qui est enseigné dans le cursus scolaire contrairement à Microsoft. C'est un produit que l'on voit principalement en entreprise. Peu de candidatures adaptées au profil que l'on recherche" Manque de candidats correspondant aux profils recherchés en termes de compétences techniques "Très peu d'écoles forment les candidats au niveau ingénieur" Ingénieur système et réseau "La formation n'est pas adaptée" "Les candidats ne sont pas diplômés bac + 5, alors que c'est ce qu'on recherche. Et les candidats diplômés bac + 5 demandent un salaire trop important" "On a plus de mal à trouver des compétences en province et également à envoyer des gens en province chez des clients" "Il y a peu d'ingénieurs Linux embarqués sur le marché pour beaucoup de demandes" Ingénieur sécurité réseaux "On recherche des débutants mais il n'y en a pas beaucoup qui sont qualifiés sur la spécificité technique de sécurité" "Ce qu'on cherche est trop pointu et les candidats ne sont pas assez spécialisés" "Les candidats ne maitrisent pas forcément ou pas du tout les technologies demandées" © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 47 Zoom sur la tension dans les sociétés de services en ingénierie informatique Les métiers en tension dans les sociétés de service en ingénierie informatique (fin) Métiers cités par les recruteurs Difficultés soulevées par les recruteurs/ Exemples de verbatims Conseil en SI/ Maîtrise d'ouvrage Manque d'expérience des candidats (4/ 5 ans demandés) et de compétences techniques Chef de projet informatique "Les gens n'envoient pas leurs CV à des sociétés qui ont peu de notoriété sur le marché" "La plupart des cv que je reçois sont hors sujet avec l'offre" Prétentions salariales trop élevées Pénurie de candidats détenant une fine connaissance du fonctionnement des entreprises et des métiers Consultant ERP "Le peu de candidatures ne convenait pas : soit ce sont des personnes trop expérimentées en fin de carrière, soit des personnes qui ne connaissent pas du tout le métier et qui viennent se former" "C'est un marché où il y a à peu près 30 % de pénurie de consultants" "Ces personnes ont souvent des propositions directement par le réseau mais passe très rarement par des annonces" "Profils difficiles à trouver sur un réseau caché. Les gens ne sont pas spécialement en écoute, ils ne sont pas visibles sur les sites, nous n'arrivons pas à les atteindre" Commercial Rareté des candidats detenant une double compétence technique et commerciale "On cherche un profil commercial avec une bonne connaissance du marché de l'informatique, c'est dur de trouver les deux chez un candidat" Commercial/ ingénieur commercial "L'offre universitaire n'est pas assez fournie dans le domaine des nouvelles technologies, il n'y a pas assez de formations dispensées dans ce domaine dans les écoles" "Les bons commerciaux sont rares, ceux qui sont bons sont déjà pris autre part" "On a du mal à trouver des gens sérieux, des gens ayant des bonnes capacités en phoning, qui sont ponctuels à leur rendez-vous clients, ayant une bonne présentation" "Les commerciaux sont réticents à venir dans des petites structures : l'activité étant forcément réduite comparée à des sociétés plus grandes, leur commission s'en trouve diminuée" 48 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011 L’enquête a été réalisée par emailing du 1er au 9 décembre 2009 auprès d’un échantillon de 1200 cadres du secteur privé représentatifs des cadres du secteur privé actuellement en poste selon l’âge et le sexe. stress, il est nécessaire d’avoir à l’esprit que ce dernier constitue un marqueur social positif pour les managers et les dirigeants. Deux questions sur le stress ont été intégrées et l’analyse des réponses confirme que les cadres sont partagés sur ce sujet et surtout ambigus, les lignes de partage se structurant clairement selon les positions dans l’organisation. Près des deux tiers des cadres interrogés déclarent un niveau de stress élevé et les cadres de Direction générale ou les responsables hiérarchiques déclarent un niveau de stress nettement plus élevé que les cadres experts. Mais le fait de déclarer un niveau de stress élevé ne constitue pas pour autant automatiquement un indicateur de conditions de travail dégradées. En effet, un peu plus de la moitié des cadres déclarent avoir une relation positive au stress, vu jusqu’à un certain niveau comme un stimulant et ce point de vue est de plus en plus fréquent à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie de l’entreprise. 73 % des cadres de Direction générale indiquent avoir une relation positive au stress, alors que c’est le cas de 57 % des cadres responsables hiérarchiques, de 53 % des cadres responsables de projets et de 50 % des cadres experts. • Jugement positif sur le stress et niveau de stress élevé ou très élevé = un tiers des cadres. ISBN 978-2-7336-06094 Les cadres de Direction générale, les responsables hiérarchiques et les moins de 30 ans sont particulièrement De l’offre audans recrutement – Édition 2011 représentés cette catégorie. • Jugement négatif sur le stress et niveau de stress élevé Association Cadres ou très élevéPour = un l’Emploi tiers des des cadres. 51, boulevard Brune – 75689 Paris Cedex 14 Les cadres de 50 ans et plus sont fortement représentés dans ce groupe. • Jugement positif sur le stress et niveau de stress peu ou pas élevé = 20 % des cadres. Les moins de 30 ans sont sur-représentés dans cette catégorie. • Jugement négatif sur le stress et niveau de stress peu ou pas élevé = 14 % des cadres. Les cadres experts sont légèrement sur-représentés ici. Cette diversité du positionnement des cadres face au stress confirme les analyses des enquêtes qualitatives. Le « stress positif » est indéniablement une valeur pour la majorité des cadres, en particulier chez les responsables hiérarchiques. Ces différences d’appréciation en fonction de la position dans la hiérarchie sont à souligner. En effet, comment les cadres dirigeants et les managers peuvent prévenir le stress s’ils considèrent majoritairement que leur niveau de stress élevé constitue un élément globalement positif ? Pour prévenir le 50 © Apec – De l’offre au recrutement – Édition 2011: Centre relations clients w ww.a p ec.fr 08 10 805 805* du lundi au vendredi de 9h00 à 19h00 * p r ix d ’u n ap p el l o c al EDOB SA0 0 3 3 -0 3 -1 1 Ainsi, les deux opinions – niveau de stress et jugement sur le stress – ne se recoupent pas totalement et quatre catégories de cadres émergent.