voyage en Andalousie

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voyage en Andalousie
COMPTE RENDU DU VOYAGE EN ANDALOUSIE
Mercredi 30 Mai :
Il est cinq heures, le car quitte Troyes en direction de l’aéroport
de Roissy Charles de Gaulle. Au moment de l’enregistrement de
nos bagages, comme prévu, un couple vient nous rejoindre, et à
dix heures trente, nous nous envolons pour l’Andalousie. Un peu
avant treize heures, l’avion amorce sa descente, par les hublots
nous commençons à apercevoir un paysage escarpé, dénudé,
peu d’habitations, nous survolons la chaîne Bétique. Puis au fil de
la descente, apparaissent des champs d’oliviers, une végétation
de plus en plus variée où nichent quelques villages. Nous approchons de la Méditerranée et nous atterrissons enfin à Malaga.
Quatorze heures, nous sortons de la ville par l’ouest en longeant
la côte. Le chauffeur du car nous conduit à notre hôtel à Fuengirola. Nous sommes à peine à cent kilomètres à vol d’oiseau du
Maroc. Parlons un peu de cette région que nous sommes venus
découvrir. L’Espagne compte dix-sept communautés autonomes
regroupant cinquante provinces. L’Andalousie est la communauté la plus importante par sa population : presque huit millions
d’habitants (soit 18% du pays) et la seconde par sa superficie : 87
000 km² (soit 17.2% du pays) Ce territoire ce situe à l’extrême
sud du pays, bordé à l’est par la Méditerranée et sa célèbre côté,
la Costa del Sol, tant prisée par les touristes pour la douceur de
son climat et à l’ouest par l’Océan Atlantique. L’Andalousie est
barrée en son milieu pratiquement de l’Atlantique jusqu’à
l’extrême est par une chaîne montagneuse appelée la chaîne
Bétique. C’est dans sa partie la plus élevée appelée la Sierra Nevada que l’on trouve le point culminant de l’Espagne : le mont
Mulhacén (3481m)
Jeudi 31 Mai :
Nous partons pour Ronda, ville de 35000 habitants, blottie dans
un repli de la montagne à 740m d’altitude. La particularité de
cette ville est d’être coupée en deux par une gorge de 98m de
profondeur : le Tajo. Ronda, comme la plupart des localités que
nous visiterons connut beaucoup d’invasions : d’abord les carthaginois, puis les romains au IIème siècle, puis les wisigoths, et en
711 la ville passe sous domination arabe et devient un émirat. En
1485 la cité fut reconquise par les rois catholiques, Isabelle de
Castille et Ferdinand II d’Aragon (dont nous reparlerons)
Au fil de la visite, dans un dédale de ruelles et de petits palais,
nous pénétrons dans l’une de ces superbes demeures, sitôt la
porte franchie nous découvrons un superbe patio si typique et
dont la plupart des demeures sont dotées. En fin de matinée
nous découvrons les arènes de Ronda, premières arènes couvertes où fut pratiquée la tauromachie à pieds à partir de 1785.
Puis déjeuner typique de la région : le « tapas », quelque peu
surprenant avec la multitude de petits plats à partager entre convives. L’après-midi nous partons pour Séville, capitale de l’Andalousie. Nous passons par Arcos de la Frontera située sur un piton
rocheux si remarquable avec ses maisons de couleur blanche
qu’en la regardant de très loin, on la confondrait presque avec
un sommet enneigé.
Le suffixe « de Frontera » est partagé avec de nombreuses autres
communes du sud de l’Andalousie et se réfère à la frontière historique avec le royaume musulman Al Andalus, c’est-à-dire la
frontière entre les mondes chrétiens et musulmans.
Nous passons tout près du grand circuit automobile de Jerez qui
a accueilli le Grand Prix d’Europe en 1994 et 1997. Ce sera l’instant où nous serons le plus près de l’Atlantique (une vingtaine de
kilomètres) et à la même distance de Cadix (dommage nous ne
verrons pas « la Belle » si chère à Luis Mariano) Nous remontons
la vallée du Guadalquivir principale artère fluviale de cette communauté du sud, nous traversons une grande plaine ayant beaucoup recours à l’irrigation du fait d’un climat chaud et sec. Vers
dix-huit heures, fin du trajet : nous sommes à cent kilomètres à
vol d’oiseau de notre point de départ, mais par la route nous
aurons parcouru presque le double.
Vendredi 1er Juin :
Visite de Séville, qui fut conquise tour à tour par les phéniciens,
grecs, carthaginois, romains, vandales, wisigoths, arabes d’où un
patrimoine artistique d’une immense richesse. Séville connut une
grande prospérité après la découverte du nouveau monde. Située sur le fleuve Guadalquivir, qui permettait aux bateaux maritimes de remonter jusqu’à elle. Son port et à son entrée la Tour
de l’Or où étaient entreposées toutes les richesses venant de
l’Amérique.
Le car descend la longue avenue Maria Luisa bordée de palmiers
d’orangers de Jacaranda, de Datura, etc… De chaque côté, on
découvre nombre de pavillons qui furent construit pour l’exposition ibéro-américaine de 1929. Chaque pavillon est à l’effigie
d’un pays hispanophone. Puis nous nous arrêtons pour découvrir
le remarquable pavillon d’Espagne. La brique, le fer et la céramique sont les trois matériaux essentiels qui le composent. En
parcourant l’enceinte semi-circulaire nous découvrons que
toutes les provinces d’Espagne sont représentées chacune dans
un emplacement composé de faïence avec l’illustration de la province et une représentation biblique. Plus loin, hommage est fait
à Ferdinand II d’Aragon, qui possédait non seulement le royaume
d’Aragon, mais aussi la Navarre et le Leon. En liant sa destinée à
Isabelle de Castille, il unifia les quatre royaumes d’Espagne. Nous
continuons la visite de la ville en découvrant la cathédrale. Une
des plus grandes églises du monde qui fut bâtie sur la grande
mosquée de l’époque arabe. Dans cette cathédrale aux multiples
richesses architecturales dues au mélange des cultures musulmanes et chrétiennes nous admirons des statues, des collections
et autres reliques aux valeurs inestimables ainsi que de superbes
vitraux. Face à la porte de San Cristobal se trouve le mausolée
dédié à Christophe Colomb, avec quatre pages représentants les
quatre royaumes susnommés portant le cercueil.
En sortant de cette visite, nous passons par l’ancien quartier juif
Santa Cruz où l’on prend plaisir à flâner en traversant les placettes ornées d’orangers et de palmiers, ces maisons avec leurs
grilles ouvragées qui laissent entrevoir d’intimes patios fleuris.
Après le déjeuner nous reprenons la route en direction de Cordoue qui se situe à 120km plus en amont sur le Guadalquivir.
Petit arrêt à Carmona, jolie petite cité fortifiée avec ses églises,
couvents et palais des XVII et XVIIIème siècles. L’autoroute passe
aux abords d’un bourg appelé La Luisiana construit entièrement il
y a deux siècles pour mettre en valeur les grandes étendues de
la région alors que ne sévissaient que bandits et malfaiteurs.
Une trentaine de kilomètres plus loin, nous contournons Ecija,
bourgade un peu plus importantes très encaissée dans un paysage très aride appelé dans tout le nord de l’Andalousie « la
poêle à frire » il n’est pas rare d’y trouver des températures
allant jusqu’à 55°C.
Samedi 2 Juin :
Cordoue fut la capitale de l’Andalousie islamique. Au Moyen
Âge, aucune ville d’Occident n’égalait la capitale du califat Al
Andalus, tant par sa culture, son niveau de vie, ses richesses,
ses savants que pour le raffinement ou les fastes royales. Le
centre historique de la ville fut classé au patrimoine mondial de
l’Humanité par l’UNESCO en 1984.
Après avoir traversé le fleuve par le pont romain, nous visitons
ce qui fut la plus grande mosquée du monde après La Mecque.
Elle fut commencée au VIIIème siècle et terminée au Xème.
Après la reconquête chrétienne en 1236, une cathédrale baroque fut érigée au milieu de la mosquée. Cet ensemble est
d’une superficie de vingt-trois mille mètres carré. L’artisanat
était très présent à Cordoue, on y travaillait beaucoup le cuir
(le cuir cordouan est célèbre : le mot cordonnier dérive d’ailleurs de Cordoue) Dans un passé bien plus récent, les français
s’y sont manifestés d’une manière peu glorieuse. En effet, voici
deux siècles, au cours des guerres napoléoniennes, la ville fut
mise à sac.
charme de cette belle région, et cela s’appelle « le flamenco ».
Dimanche 3 Juin :
Grenade : ville musulmane pendant huit siècles vit son apogée
au XVème siècle avec la construction des palais de l’Alhambra.
Situés dans les merveilleux jardins des Adarves et du Généralife. Après que Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille
s’emparèrent de la ville en 1492, ces derniers n’ont pu faire
disparaître sous les édifices catholiques l’atmosphère exotique
orientale. L’Alhambra est également inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
Nous commençons à parcourir une partie des quarante hectares de jardin qui entourent ces trois palais. Ce n’est qu’émerveillement devant tous ces cyprès, ces parterres de fleurs de
toutes sortes, bassins, fontaines qui coulent en cascade à la
suite les unes des autres. Lors de la réalisation de ces jardins à
l’époque musulmane on a tout simplement repris et amplifié le
système d’aqueduc conçu par les romains qui avaient capté les
sources de la montagne voisine pour irriguer cette partie de la
ville. Puis nous pénétrons dans un premier palais dit « Palais
Public » où étaient collectés les impôts. Le second où se trouvait toute l’administration et le dernier où se rencontraient
tous notables. Tous ces palais ne sont que raffinement de
sculptures, bassins et lumières. Lorsque l’on songe à l’époque
de leur création, on n’en est que plus émerveillé.
En début d’après-midi, petite promenade dans le quartier de
l’Alcaicería où nous verrons la cathédrale sans pouvoir y pénétrer ainsi que la chapelle royale et nous découvrons l’ancien
souk avec ses ruelles étroites. Puis départ pour la Méditerranée
qui n’est plus qu’à 60 km. Arrivée à Amuñécar. L’hôtel n’est
qu’à quelques centaines de mètres de la mer.
Lundi 4 Juin :
Nous allons quitter la vallée du Guadalquivir, pour nous diriger
vers les monts enneigés de la Sierra Nevada. Après quelques
dizaines de kilomètres nous rencontrons un relief de plus en
plus escarpé et des plantations d’oliviers à l’infini. L’Andalousie
compterait 45 000 000 d’oliviers. L’Espagne est le premier producteur mondial (plus de 40% de la production) d’huile d’olive.
A peine commençons nous à apercevoir la neige du Mulhacén
que la ville de Grenade apparait. Que d’émerveillement pour
demain ! Mais en soirée, nous allons d’abord découvrir le Sacromonte. Les gitans, peuple chassé de toutes les parties de
l’Europe s’y sont installés depuis les temps médiévaux de
l’Andalousie. Ils ont creusé et aménagé des cavernes dans cette
partie de la ville, à l’extérieur des murailles. Et c’est ainsi que
nous nous retrouvons un peu à l’étroit dans l’une de ces cavernes pour, comme à l’époque, découvrir les « Zambra Gitana », danse andalouse provenant du Moyen-Orient.
Depuis bien longtemps, ces danses furent reprises dans toute
l’Andalousie, et lorsqu’elles sont interprétées par de charmantes créatures aux robes multicolores, elles font tout le
Nous partons pour un long périple dans la Sierra Nevada pendant lequel nous visiterons trois villages très pittoresques dans
les Alpujarra. L’un d’eux Trevélez (800 habitants) a la particularité d’être le plus haut village d’Espagne (1476 m) La réputation
de ces villages est due à leur climat sec et à la flore de leur
montagnes environnantes. Mais pour mieux connaître l’attrait
de cette contrée, il faut savoir que l’Espagne est aussi le premier producteur mondial de jambon sec, et également le plus
grand consommateur. Il n’y a rien d’étonnant qu’en ces lieux
l’on profite de l’air et des arômes qui se dégagent la nuit tombée pour faire fonctionner les sècheries de jambons.
Mardi 5 Juin :
Visite d’Almuñécar. Petite ville de la Costa del Sol, ses plages,
l’ancienne Médina, ses ruelles, et ses ruines romaines attestant
l’existence de salaison de poisson.
Mercredi 6 Juin :
Dans le milieu de la matinée nous prenons la destination de
l’aéroport de Malaga. En fin d’après-midi, arrivée à Roissy… en
même temps que la pluie. Le car De Pereti fidèle au rendezvous nous ramène dans l’Aube. Ainsi prend fin ce périple en
terre Andalouse.
Rendez-vous à l’an prochain pour une nouvelle destination. En
espérant qu’il y aura moins de défection pour causes de santé
qu’il n’y en a eu cette année, et en souhaitant un prompt rétablissement à tous les concernés qui n’ont pu être des nôtres.