GAINSBOURG, POETE MAJEUR.
Transcription
GAINSBOURG, POETE MAJEUR.
LES VISITEURS DU SOIR PRESENTENT GAINSBOURG, POETE MAJEUR. Une lecture à trois voix par JANE BIRKIN, MICHEL PICCOLI & HERVE PIERRE de la Comédie Française Conception artistique de Philippe Lerichomme. Accompagnement au piano par Fred Maggi. “Le mythe est relégué au second plan, laissant la place aux mots biaisés, aux double sens, traçant un univers exotique, érotique, ironique et rock” Le Monde, nov 13. Création au Théâtre de Sorano de Toulouse en novembre 2013 NOTE D’INTENTION On se souvient de la phrase de Serge Gainsbourg : « Je pratique un art mineur destiné aux mineures » Provocation ! En réalité ses maîtres étaient Huysmans, Picabia ou encore Rimbaud qu’il disait « vouloir approcher… » D’ailleurs dans sa dernière interview ne concédait-il pas que certaines de ses œuvres « n’étaient pas dégueu… ». Jane Birkin, Michel Piccoli et Hervé Pierre en attestent dans leur lecture inspirée de soixante textes choisis dans l’intégralité de l’œuvre de Gainsbourg poète majeur. Philippe Lerichomme, directeur artistique, réalisateur, producteur et complice de Serge Gainsbourg et Jane Birkin. BIOGRAPHIES JANE BIRKIN Jane Birkin est née à Londres le 14 décembre 1946, d'une mère comédienne, Judy Campbell, et d'un père commandant dans la Royal Navy. Elle monte sur les planches à 17 ans et rencontre John Barry qui l'engage pour sa comédie musicale Passion Flower Hotel. Ils se marient peu après, et en 1967, Kate Barry voit le jour. A vingt ans, Jane se fait remarquer dans Blow-up, le film scandale d'Antonioni consacré à Cannes. En France, Pierre Grimblat est sur le tournage de Slogan. Il cherche une anglaise pour donner la réplique à Serge Gainsbourg. L'artiste est déjà célèbre en marge du courant yéyé, mais l'homme vit difficilement sa rupture avec Brigitte Bardot. Jane débarque pour un bout d'essai ; elle parle à peine français, ignore tout de son partenaire et fait les frais de son dépit amoureux. Ainsi commence leur mythique histoire d'amour dans le Paris de 1969. Ils ne se quittent plus et créent la légende dans les bars "underground" où souffle le vent libertaire post soixantehuitard. Voix et corps lascivement alanguis, ils enregistrent Je t'aime moi non plus. La censure se déchaîne, le disque se vend à un million d'exemplaires en quelques mois. Le couple fait la "une" des magazines, suscite les émois médiatiques, et s'en amuse. Leur fille Charlotte Gainsbourg naît en 1971. En 1973 sort Di Doo Dah, son premier album solo. Cette même année, elle se révèle tragédienne au cinéma, notamment dans Sept morts sur ordonnance de Jacques Rouffio. On lui doit aussi la réussite populaire en 1974 et 1975 de deux comédies de Claude Zidi : La moutarde me monte au nez et La course à l'échalotte avec Pierre Richard. En 1975, les amants terribles sont de retour avec Je t'aime moi non plus, le film. Le Pygmalion y explore une thématique homosexuelle, servie par l'ambiguïté de sa muse androgyne. La France puritaine crie à l'outrage, la critique éreinte le film. Jane retrouve les studios d'enregistrement. Lolita go home sort en 1975. Le public est séduit par l'accent acidulé de Jane, sa voix mi-aiguë mi chuchotée, et l'atmosphère ouatée qu'elle insuffle aux textes torturés de Serge. En 1981, Jane quitte Serge. Elle vit alors avec Jacques Doillon, le réalisateur de La fille prodigue et de la Pirate, qui impose la comédienne dans un registre résolument dramatique. Gainsbourg souffre de la séparation, et lui avoue pudiquement en lui livrant Baby alone in Babylone. Jane, bouleversante interprète des fêlures de l'auteur derrière chaque note de Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, les Dessous chics, ou Norma Jean Baker. Lou nait en 1982. Les réalisateurs comme Jacques Rivette ou Régis Wargnier rejoignent sa sensibilité artistique. En 1985, Jane monte pour la première fois sur scènepour interpréter La fausse suivante au Théâtre des Amandiers de Nanterre, sous la direction de Patrice Chéreau. C'est grâce à cette expérience et à la confiance en elle que lui a données ce metteur en scène que Jane a puisé son envie d'affronter la scène en tant que chanteuse ; c'est ainsi après la sortie de Lost song en 1987, Jane monte sur scène, au Bataclan "pour épater Serge". En 1990, Gainsbourg lui consacre un nouvel album-déclaration: Amours des feintes. Ce sera le dernier. Il s'éteint le 2 mars 1991. Quelques jours plus tard, David Birkin disparaît. Lorsque Jane apparaît sur la scène du Casino de Paris, l'ambiance est recueillie et l'émotion palpable. Elle se ressource dans l'intimité de l'écriture et se consacre à ce qui lui est cher : sa famille et l'humanitaire. Elle chante notamment pour Amnesty International, réalise un court-métrage pour la lutte contre le sida, et part pour Sarajevo en pleine guerre pour l'Association Paris-Sarajevo. Ses fans qui la pressent de continuer à leur "chanter Serge", seront exaucés en 1996, année de Versions Jane, où différents artistes comme Goran Bregovic ou le percussionniste sénégalais Dudu N'Diaye Rose réorchestrent 15 oeuvres du répertoire de jeunesse de Gainsbourg. La tonalité d'ensemble est nostalgique, mais le public plébiscitera La gadoue et son rythme enlevé, relooké par Les Négresses vertes, trente ans après la version originale. En 1998, Jane enregistre A la légère. Dans cette nouvelle aventure, qu'elle qualifie "d'infidélité totale", elle invite 12 auteurs à lui composer 12 titres inédits. Parmi les complices : Chamfort, Souchon, Voulzy, Françoise Hardy, MC Solaar, Lavoine, Daho ou Zazie. En 2002, Jane a envie de défendre à sa manière les couleurs d'Elisa, Les dessous chics, sa chanson préférée, ou Amours des feintes. Sous pavillon oriental, elle emmène les chansons de Serge, sous des cieux "à la fois algériens, andalous, juifs et gitans". Ce nouveau spectacle est baptisé Arabesque. C'est son directeur artistique, Philippe Lerichomme, qui a suggéré à Jane de travailler avec le violoniste d'origine algérienne Djamel Benyelles, dont l'archet fait vibrer les chansons de Gainsbourg au gré d'intermèdes arabisants. Elle publie "Rendez-vous" en 2004, son déjà fameux album de duos (avec Françoise Hardy, Bryan Ferry, Etienne Daho, Brian Molko, Miossec ou Beth Gibbons), une manière de faire face, de trouver l'harmonie dans celle des autres. Après un retour au théâtre dans le rôle d'"Electre" de Sophocle de novembre 2006 à mars 2007, Jane Birkin réalise son premier long métrage en tant que réalisatrice et comédienne : "Boxes" avec Michel Piccoli, Géraldine Chaplin, Maurice Bénichou, Tcheky Karyo, Natacha Régnier et Lou Doillon... Il est présenté dans la Sélection Officielle hors compétition au Festival de Cannes 2007. Après avoir partagé l’affiche du dernier film de Jacques Rivette "36 vues du Pic Saint Loup" avec Sergio Castellito, Jane sort en novembre 2008 l’album "Enfants d'hiver" dont elle écrit les paroles pour la toute première fois de sa carrière. Les 12 chansons de cet album intimiste se réfèrent à sa vie, à ses amours, à sa famille, à son enfance mais aussi à ses engagements et notamment à celui pour la libération d'Aung San Suu Kyi, prisonnière politique et opposante à la junte birmane. Le 28 Septembre 2009, Jane sort l’album Live "Jane au Palace". En parallèle, Jane poursuit ses engagements humanitaires auprès des sans papiers, la libération d’Aung San Suu Kyi en Birmanie et les victimes du tremblement de terre en Haïti et plus récemment du tsunami au Japon. Elle apparaît également sur scène aux côtés de l’auteur, metteur en scène et acteur Wajdi Mouawad dans "La Sentinelle", une pièce écrite pour elle. A la suite du tremblement de terre et de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Jane prend un avion pour participer à un concert de soutien au Japon. C’est à cette occasion qu’elle rencontre Nobuyuki Nakajima qui arrangera ensuite les chansons de Gainsbourg façon jazzy pour une tournée hommage des 20 ans de sa disparition, Serge et Jane « VIA JAPAN ». MICHEL PICCOLI Michel Piccoli (né le 27 décembre 1925 à Paris) est un acteur de cinéma et de théâtre français. Il est également producteur, réalisateur et scénariste. Né dans une famille de musiciens (d'une mère pianiste et d'un père violoniste), il suit une formation de comédien au cours Simon. Après une apparition dans Sortilèges de Christian-Jaque en 1945, il débute au cinéma dans Le Point du jour de Louis Daquin. Il commence sur les planches avec la compagnie Renaud-Barrault et au Théâtre de Babylone. Remarqué dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville, il est révélé au grand public avec Le Mépris de Godard au côté de Bardot. Dès lors, il tourne avec les plus grands cinéastes français (Jean Renoir, Jacques Demy, Agnès Varda, Louis Malle, Jacques Rivette, Michel Deville) et européens (Luis Buñuel, Constantin Costa-Gavras, Marco Ferreri, Hitchcock). Il devient l'acteur fétiche de Claude Sautet, avec Les Choses de la vie, Max et les ferrailleurs et Vincent, François, Paul et les autres et de Luis Buñuel avec qui il entretient une longue complicité. Il collabore à six des films du réalisateur espagnol dont plusieurs œuvres majeures comme Le journal d'une femme de chambre, Belle de jour, Le Charme discret de la bourgeoisie. En parallèle, il assoit sa notoriété au début des années 1960, par plusieurs rôles à la télévision (Les Joueurs, Montserrat, Don Juan…). Il débute la décennie 1980 par le prix d'interprétation au Festival de Cannes en 1980, avec Le Saut dans le vide de Marco Bellocchio, et celui du Festival de Berlin en 1982, avec Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre. Il travaille avec le jeune cinéma français, comme Jacques Doillon (La Fille prodigue en 1985), Leos Carax (Mauvais sang en 1986), n'hésitant pas à casser une image bienveillante avec des rôles provocateurs ou antipathiques, avant de s'essayer lui-même à la réalisation. Habitué du Festival de Cannes, il fait partie du jury de la compétition officielle du 60e festival de Cannes en 2007 sous la présidence de Stephen Frears. Amateur de littérature, il a également enregistré la lecture des Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Engagé politiquement à gauche, membre du Mouvement de la Paix, il s'est souvent illustré par ses prises de position contre le Front national, et s'est mobilisé pour Amnesty international. En mars 2007, il a signé avec 150 intellectuels un texte qui appelle à voter pour Ségolène Royal, « contre une droite d’arrogance », pour « une gauche d’espérance ». Après avoir soutenu François Mitterrand en 1981, il reste fidèle au camp socialiste. Il a été marié avec l'actrice Eléonore Hirt avec laquelle il a une fille, Anne-Cordélia, puis pendant onze ans à la chanteuse Juliette Gréco avant de partager la vie de la scénariste Ludivine Clerc. Ces films les plus récents sont Holy Motors de Léos Carax, les lignes de Wellington. Le dernier Alain Resnais ou encore Habemus Papam de Nanni Moretti. HERVE PIERRE Entré dans la troupe de la Comédie Française en février 2007, il a interprété Le Voyage à La Haye de Jean-Luc Lagarce mis en scène de François Berreur, au Théâtre du Vieux-Colombier, et Béralde, dans Le Malade imaginaire mis en scène par Claude Stratz, lors de la tournée à Montréal en juillet 2008. Après une formation à l'école du Théâtre national de Strasbourg avec Claude PetitPierre, Jean-Pierre Vincent, Jean Dautremay et Jean-Louis Hourdin, il fonde en 1977, avec toute la promotion XVI, la compagnie le théâtre du Troc et y réalise deux spectacles. Au théâtre, il a joué notamment sous la direction de Dominique Müller ( André del Sarto de Musset), de Jean-Pierre Vincent ( Peines d'amours perdues de Shakespeare), de Bernard Sobel (Edouard II de Marlowe, L'Eléphant d'or de Kopkov), d'Alain Buttard ( Les Trois Soeurs de Tchekhov), de Christian Pethieu ( Les Corps électriques d'après Dos Passos), de Félix Prader ( Homme et galant homme de De Filippo), de Jean-Louis Hourdin ( La Mort de Danton de Buchner,Le Songe d'une nuit d'été et La Tempête de Shakespeare, Le Monde d'Albert Cohen,Hurle France), de Michel Froehly ( Quai ouest de Koltès), de Louis Charles Sirjack ( Duo Dubalcon), de Dominique Pitoiset ( Timon d'Athènes et Othello de Shakespeare, Urfaustde Goethe, Oblomov de Gontcharov), de Jean-Luc Lagarce ( Les Solitaires intempestifs,Lulu de Wedekind), de Pierre Meunier ( L'Homme de plein vent), de Roger Planchon ( Le Radeau de la Méduse, Les Démons de Dostoievski, La Dame de chez Maxim de Feydeau), de Joël Jouanneau ( Montparnasse reçoit d'Yves Ravey), de François Berreur (Le Rêve de la veille composé de Music Hall, le Bain et Le Voyage à la Haye de Lagarce), d'Alain Françon ( Les Voisins de Michel Vinaver), de Dan Jemmet ( Shake d'après La Nuit des rois de Shakespeare). Il a créé avec Clotilde Mollet et Daniel Jeanneteau Le Gardeur de troupeau de Pessoa et mis en scène Ordinaire et disgracié de Clotilde Mollet ainsi queCoup de foudre d'après Melville. Au cinéma, il a tourné entre autres sous la direction de Jean-Paul Rappeneau ( Le Hussard sur le toit), de Lionel Kapp ( Mörbüro), de Marcel Pico ( Le Dernier des pélicans), de Sylvain Monod ( On a très peu d'amis), de Roger Planchon ( Lautrec), de Thomas Vincent ( Karnaval), de Michel Couvelard ( Inséparables) et de Pierre Meunier ( Hardi!), de Serge le Perron ( Marcorelle n'est pas coupable), de Pascal Thomas ( Mercredi, folle journée!). En juin 2009, le Syndicat professionnel de la Critique de Théâtre, de Musique et de Danse a décerné le prix du MEILLEUR COMÉDIEN à Hervé PIERRE pour « La Grande Magie » d’Eduardo De Filippo, mise en scène Dan Jemmett (ComédieFrançaise). EXTRAIT Exercice en forme de Z Zazie A sa visite au zoo Zazie suçant son zan S'amusait d'un vers luisant D'Isidore Isou Quand zut! Un vent blizzard Fusant de son falzar Voici zigzaguant dans les airs Zazie et son Blazer L'oiseau Des îles est pris au zoom Par un paparazzi Zigouilleur visionnaire De scherzi de Mozart Drôle de zigoto Zieuteur du genre blasé Mateur de photos osées Zazie Sur les vents alizés S'éclate dans l'azur Aussi légère que bulle d'Alka Selzer Elle visionne le zoo Survolant chimpanzés Gazelles lézards zébus buses et grizzlis d'Asie L'oiseau Des îles est pris au zoom Par l'autre zèbre, bonne zigue Zazie le fusillant d'un bisou Lui fait voir son bazar Son zip et son Zippo Fendu de A jusqu'à Zo