LADYSS UMR 7533 Annexes au rapport intermédiaire Août

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LADYSS UMR 7533 Annexes au rapport intermédiaire Août
LADYSS UMR 7533
UNIVERSITES DE PARIS 1 ET PARIS 10 NANTERRE
Programme
Marchés du logement, politiques publiques et
transformations de l’habitat
Responsable scientifique : Christian Tutin
Décision attributive de subvention N° MO7.17 (0003698)
du 30 novembre 2007
Annexes au rapport intermédiaire
Août 2010
Volume 2
1
Sommaire
2. Politiques du logement et politiques urbaines
2.2 Atelier Rénovation urbaine, démocratie et mixité sociale
3. Comportements résidentiels et transformations de l’habitat
3.1 Atelier Dynamiques et pratiques résidentielles, de l’urbain au rural
3.2 Atelier Habitants « jeunes », habitants « âgés »,
résidentielles et enjeux pour les politiques de l’habitat
pratiques
4. Actions hors programme :
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ANNEXE I - Programmes des journées
Annexe 2.2.1. : Programme et synthèse de la Journée du 12 juin 2009
Participants :
Nathalie Brevet, post-doctorante, Lab‟Urba, IUP, université Paris 12
Agnès Deboulet, ENSA Paris la Villette/LAVUE
Renaud Epstein, chercheur associé laboratoire ENS Cachan, Sciences Po Nantes
Yankel Fijalkow, ENSA Paris Val de Seine LAVUE
Pauline Gaulier, doctorante au lab‟Urba, IUP, UPEC
Pierre Gilbert, doctorant au laboratoire OSC, Lyon 2
Thomas Kirszbaum, consultant, chercheur associé, laboratoire ENS Cachan
Cécile Laeron, doctorante au Lab‟Urba, IUP, UPEC, contrat CIFRE à Habitat Territoires Conseil
Sylvaine Le Garrec, doctorante au Lab‟Urba, IUP, UPEC
Christine Lelévrier, IUP/UPEC/ LAB‟URBA
Thierry Oblet, LAPSAC, Bordeaux
Emilie Saint Macary, doctorante au Lab‟urba, IUP, UPEC
Roselyne de Villanova, LAVUE
Agnes Villechaise, LAPSAC, Bordeaux
Discutants étrangers
- Christiane Droste, Berlin
- Simone Abram, Londres
Organisation
Intervention courte de chacun des participants présentant :
. la problématique et la démarche et les terrains de ou des recherches autour de la rénovation (les
recherches des chercheurs présents, les doctorats en cours au sein des Universités et laboratoires
concernés, d‟autres travaux)
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. l‟état d‟avancement des travaux
. les premiers « résultats » en trois points
. les questionnements
9h/9h15 : Introduction, présentation de la journée et du réseau
Changements de l’action publique, logiques d’acteurs
9h15-10h15 : R.Epstein,
10h15-11h15 : T.Kirzsbaum
Pause
11h30-12h30 : réactions discutant, échanges
12h30 : déjeuner
Relogements, trajectoires, changement social
13h30-14h45 : C. Lelévrier, A. Dupont/T.Oblet, P. Gilbert
Participation, mobilisations des habitants
14h45-15h45 : A.Deboulet, R.Villanova, R.Hoddé
Pause
16h00-16h45 : réactions du discutant, échanges
16h45-17h15 : perspectives colloque.
Quelques questions transversales :
I –Rénovation et changements de l’action publique
La rénovation inscrite dans l‟histoire d‟une action publique plus longue (politique de la ville mais
aussi rénovation urbaine antérieure) : est-elle « une rupture » du point de vue de l‟intervention de
l‟Etat et dans une logique de politiques de quartiers « intégrées » ? La rénovation introduit trois grands
changements par rapport aux politiques de la ville antérieures dans les instruments de l‟action : la
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démolition-reconstruction des logements, une séparation entre l‟action de transformation de l‟habitat
et les politiques sociales, un abandon du contrat ; du point de vue des acteurs, ces orientations ont
introduit un partenariat public-privé dans ces opérations (La foncière, les promoteurs) et une nouvelle
structure nationale, l‟ANRU, qui énonce les objectifs (qui eux ne sont pas nouveaux) et les conditions
de mise en œuvre et encadre fortement les projets locaux.
1) Comment analyser et interpréter ces changements ?
2) Comment comprendre les « sens » et stratégies de l‟action publique nationale et locale ?
2) Dans quelle mesure est-ce une spécificité française ?
3) Qu‟introduisent-ils comme changements dans la conduite des projets, les rapports entre acteurs
locaux et « les effets » de l‟action ?
II – La rénovation et le « changement social »
Les objectifs de l‟action n‟ont pas changé mais font de la transformation de l‟habitat (statuts,
morphologie, localisation, occupation), l‟instrument principal de la mixité sociale. Les déplacements
de populations sont un effet direct de l‟action. Si l‟idée d‟un « parcours résidentiel positif » est reprise
par les acteurs locaux comme un moyen de « positiver » la mobilité des habitants, elle est mise en
œuvre très différemment selon les contextes locaux : stratégies patrimoniales des bailleurs, intentions
des communes, gestion du relogement mais aussi configuration du parc social local. Les populations
locales connaissent des changements résidentiels beaucoup plus importants que par le passé. La
question des « effets » de l‟action sur le devenir des « quartiers » et des populations se pose de
plusieurs manières.
. Quels changements dans la composition sociale de ces territoires mais également d‟autres fractions
du logement social (déplacements de populations)?
. Quels effets de ces changements sur la vie quotidienne des habitants, l‟image, la gestion de ces
espaces ?
. Quels sont les effets des déplacements sur le devenir social et résidentiel des populations déplacées ?
. Quels « bénéfices » retirent les différents groupes sociaux en présence de ces opérations ?
Comment analyser et anticiper les effets de la « réservation » des logements sociaux qui se libèrent
aux seuls « relogés », sur la demande de logements, les demandeurs et les segments du parc sur
lesquels cette demande va se reporter ?
. Quelles méthodes d‟observation de ces changements ? Quelle prise en compte des temporalités et des
parcours ? Comment passer de la monographie à un certain degré de généralisation, sortir de la
« diversité des contextes » tout en tenant compte d‟effets d‟opérations qui sont forcément
contextualisés ?
. Comment ces changements sont-ils observés et avec quels «résultats » dans d‟autres pays ?
« Effets de quartier », « capital social », « role models », comment la recherche française se positionne
t-elle par rapport à ces notions anglo-saxonnes ?
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III – Participation, mobilisations des habitants (autour de l'intervention de A.Deboulet,
R.Villanova, R.Hoddé)
La rénovation urbaine des années 60 a donné lieu à des travaux désormais célèbres mettant en relief
les effets sociaux induits et les mobilisations pour arrêter ou réorienter fortement les projets. Le
contexte de ces mobilisations n‟est pas indifférent, aussi devons-nous tenter de comprendre quelle
place la rénovation urbaine actuelle en France et en Europe a fait à des populations déjà fortement
étiquetées par les politiques publiques et les médias. Peut-on penser la participation dans les grands
ensembles en rénovation sur le modèle du « public » emblématique de la démocratie participative ?
Que signifie la concertation vue des quartiers en rénovation ?
-comment la question de la participation est-elle abordée selon les contextes de rénovation ?
-quels sont les écarts entre les textes et leur mise en pratique ?
-quelles sont les dissemblances et convergences par rapport à la concertation sur les projets urbains
ailleurs ou dans des contextes moins sensibles ?
-la critique sociale, organisée ou non, est-elle entendue ? Comment les mobilisations participent-elles
à démocratiser le projet ?
IV - Recherche, expertise et action publique
Les chercheurs sont fortement sollicités par les Pouvoirs Publics pour apporter de la connaissance en
particulier en termes « d‟évaluation » des politiques menées ; les interrogations sur le sens et les effets
de l‟action sont fortes, y compris du côté des acteurs divers qui oeuvrent à cette rénovation. Mais le
positionnement des chercheurs n‟est pas simple dans la mesure où toute critique sociale est perçue soit
comme une posture a priori idéologique anti-démolition, soit comme un frein à une « dynamique
d‟action, du « faire » qui est très présente dans la rénovation. Des questions plus larges et débattues
depuis longtemps se posent avec acuité autour de ces opérations.
Quelles différences entre recherche et expertise sur ces questions ?
Comment faire en sorte que les résultats de recherche soient au minimum « transmis » aux décideurs ?
La question des rapports entre évaluation et recherche se repose avec acuité.
Quelles modalités de dialogue entre acteurs et chercheurs aux différentes échelles de l‟action ?
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présentation et programme de la Journée du 14
décembre 2009 :
Annexe 2.2.2. :
GIS –Réseau socio-économie de l’habitat
Atelier « RENOVATION URBAINE, DEMOCRATIE ET MIXITE SOCIALE»
Séminaire : Evaluer la rénovation urbaine : la recherche et l’action
14 décembre 2009
organisé par Agnès Deboulet et Christine Lelévrier
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-la Villette.
Le programme français de rénovation urbaine a maintenant plus de cinq ans d‟existence et devrait
durer au moins encore jusqu‟en 2013. L‟ampleur des moyens publics affectés à cette politique, les
changements dont elle est porteuse et /ou annonciatrice, à la fois dans la gouvernance des politiques
urbaines et dans les recompositions spatiales et sociales des quartiers ciblés, justifieraient à eux seuls
son évaluation. Si des dispositifs ont été lancés notamment par le comité d‟évaluation et de suivi de
l‟Agence Nationale de la Rénovation et le Plan Urbanisme Construction et Architecture (PUCA), ils
restent bien en deçà de ce qui a pu se mettre en place dans d‟autres pays comme en Allemagne (autour
du programme Ville Sociale), en Angleterre (New Deal for communities) ou aux Etats-Unis
(programme Moving To Opportunity). De plus, et contrairement aux autres pays, la recherche urbaine
comme les sciences politiques restent en retrait et peu sollicitées par les pouvoirs publics, laissant
plutôt l‟évaluation aux mains de spécialistes et au champ de l‟expertise, souvent juge et partie. Ces
postures soulèvent des questions autour des pratiques d‟évaluation que l‟atelier du GIS-réseau socioéconomie de l‟habitat consacré à la rénovation urbaine souhaite approfondir : formulation trop
« normative » d‟une commande publique qui part des objectifs pour apprécier les « effets » au regard
des « moyens » dans la tradition de ce qui s‟est fait sur la politique de la ville ? Objectifs flous de
l‟action ? Fragilité des garanties de transparence, de scientificité et de prise en compte de la pluralité
des points de vue dans les dispositifs et démarches mis en place ? Réticence du côté des pouvoirs
publics à accepter les « résultats » quels qu‟ils soient et crainte, du côté des chercheurs, d‟une
instrumentalisation, peu ouverte à une éventuelle « critique sociale » ? Posture de distance de la
recherche « française » ?
Partant des « commandes » et des expériences d‟évaluation menées autour de ces politiques en France
et ailleurs, cette journée a plusieurs visées complémentaires :
. interroger la construction des rapports entre la recherche, l‟expertise et l‟action autour de la
rénovation urbaine dans les banlieues populaires ou « sensibles »; elle permet également de faire un
point sur la connaissance produite et celle qui serait à produire pour pouvoir apprécier les « effets »
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tant spatiaux qu‟économiques et sociaux de ces politiques, au regard de questionnements croisés de la
recherche et de l‟action publique.
. questionner les façons dont les contextes de rénovation urbaine sont pris en considération par les
différents acteurs du champ de l‟évaluation ainsi que la définition des objectifs, méthodes et critères
d‟évaluation et l‟impact de ces démarches sur les pratiques et politiques menées.
Les intervenants de cette journée participent à des programmes d‟évaluation en tant que
commanditaires, consultants et/ou chercheurs. Par ailleurs certains chercheurs non évaluateurs
travaillant sur des sites évalués ont amené un regard complémentaire.
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Programme (14 décembre)
09h30 : Introduction de la journée, Christine Lelévrier
Matin ; 9h45-12h30 : L’évaluation, approches comparées
Animation : Agnès Deboulet
9h45 :De la politique de la ville au programme national de rénovation urbaine : l'impossible évaluation
?, Renaud Epstein, maître de conférences, Nantes, ISP-ENS Cachan
10h15 : L‟évaluation du programme « New Deal for communities », Paul Lawless, Professor, CRESR,
Sheffield Hallam, University, UK
pause
11h00 : « L‟évaluation du programme Ville Sociale en Allemagne", Christiane Droste, Urban Plus.
11h45 : discutant : Bernard Perret,
et du développement durable (CGEDD).
membre
Après-midi ; 14h00-17h30 ; le programme de
d’évaluation
du
Conseil
général
de
l'environnement
rénovation en France : démarches et questions
Animation : Christine Lelévrier
14h00 : L‟incitation à la recherche, François Ménard, PUCA
14h40 : L‟évaluation : commande et problématique, Barbara Allen, CSTB, directrice du laboratoire
de sociologie générative
15h20 : Pratiques d‟évaluation, Sonia Fayman, consultante, ACT
16h40 : Discutant : Rainier Hoddé, ENSA Paris Malaquais
17h 00 synthèse : Bernard Perret,
et du développement durable (CGEDD).
membre
du
Conseil
général
de
l'environnement
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Annexe 2.2.3 : Programme de la journée du 11 mai 2010
GIS réseau Socio-Economie de l’Habitat
IUP, Université Paris-EST, Créteil – Val de Marne, Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne,
Ecole d’Architecture Paris – La Villette
Journée d’échanges sur la Rénovation Urbaine
Diversification sociale, Participation des habitants, Relogements et parcours, Attachement au quartier
Mardi 11 Mai 2010
Ecole d’Architecture de Paris – La Villette
Salle 210
9h30 – 17h
Organisée par Agnès Deboulet, Sylvie Fol et Christine Lelévrier
Dans le cadre du pôle d‟enseignement Architecture, Société, Métropolisation (la Villette, M1, M2 et
parcours recherche)
Avec la participation de doctorants qui seront discutants tout au long de la journée :
Marie Lanzarro, Hélène Béguin, Emilie Saint-Macary, Cécile Laeron, Pauline Gaullier (sous
réserve), Lab‟urba, Paris Est ; Khedidja Mamou, Lavue-Paris X, Pierre Gilbert, GRS, Lyon II
Cette journée a pour but de permettre des échanges entre étudiants de Master (Aménagement et
Urbanisme, Architecture) travaillant sur la rénovation urbaine dans le cadre de leur mémoire ou
d‟ateliers. L‟objectif est de partager et discuter les questions posées par ces opérations et de confronter
les approches et les travaux de terrain. Différents thèmes seront abordés (diversification sociale,
participation des habitants, relogements et parcours, attachement au quartier) et différents types de
travaux seront mobilisés (collectifs et individuels ; mémoires de recherche et ateliers de
programmation ou de projet). La journée est organisée en 4 temps, et des doctorants assureront le rôle
de discutants des travaux présentés.
9h - Accueil
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9h30 - Problématiques de recherche autour de la rénovation
Il s‟agit de travaux de Master à leurs débuts, dont les résultats ne peuvent pas encore être présentés.
Chaque étudiant expose en 5 minutes la problématique de son mémoire, le cadre théorique, les
hypothèses de recherche et la méthodologie. La présentation sera suivie d‟une discussion.
Table 1. Discutants : P. Gilbert et C. Lelévrier
Relogements et parcours ; diversification
Elodie Guégan et Charline Machin (M1, Paris 1) : Relogements hors site, parcours des habitants et
effets de quartier (Lyon, Garges-les-Gonesse)
Fanny Limousin (M1, IUP) : Départs, relogements hors de la commune et effets de quartier (Orly,
Bagneux)
Anthony David (M1, la Villette) : Tester le désenclavement par l‟étude de la mobilité, Malakoff à
Nantes
Benjamin Leclerc (M1, La Villette) : Les relogés de Balzac dans le quartier pavillonnaire des
Coteaux (Vitry-sur-seine)
Benjamine Lebard (M1, IUP) : Le choix de la réhabilitation de la cité-jardin de Stains
Table 2. Discutants : Hélène Béguin et A. Deboulet
Participation et appropriation par les habitants, attachement au quartier
Gaëlle Isambard (M1, La Villette) : Après la rénovation…exemple d‟Auxerre
Wendy Bodelet, M1, La Villette) : Un projet urbain concerté : le projet Anru de Poissy-la Coudraie
Anne-Sophie Ducarroz, (M1, IUP) : Attachement au quartier dans le relogement (Epinay-sur-Seine)
Gaël Chaumont (La Villette) : La résidentialisation : approche ethnographique de la cité Renault et
de ses transformations, Les Mureaux.
Louise Garcia (M1, IUP) : Rénovation urbaine et patrimonialisation des grands ensembles
(Villetaneuse, Pantin)
11h – Résultats de recherche Discutants, C.Laeron, S. Fol, M. Lanzarro
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Chaque étudiant dispose de 10 mn pour présenter son travail (problématique, cadre théorique,
hypothèses de recherche, méthodologie et résultats). La présentation est suivie d‟une discussion.
Relogements et parcours
Apolline Faure (M1, Paris 1) : L‟intégration par la dispersion et la théorie des effets de quartier
appliquée par l‟ANRU : les relogés hors-site du quartier Bel Air à Montreuil (mémoire de M1 soutenu
en 2009)
Vincent Ferry (M2, la Villette) : De la politique de la ville à la loi Borloo, quels effets sociaux (zoom
sur le Val Fourré), Mantes-la-jolie
Attachement au quartier
François Valegeas, (M1, IUP) : Rester : démolition et attachement au quartier dans la rénovation
urbaine (Orly)
Barbara Verlhac (M1, Paris 1) : L‟évolution de l‟espace public du quartier Picasso à Nanterre : du
rêve de l‟architecte aux pratiques des habitants
Marion Abalti (M2, La Villette) : Déménager ou rester. Significations sociales de la mobilité en
contexte de rénovation urbaine
Formes, idéologies et changements
Lise Martinoni (M2, La Villette): Le grand ensemble utopique de la Grande Borgne à Grigny :
regards rétrospectifs sur une architecture manifeste à l‟occasion d‟une procédure ANRU.
12h30 - Pause Déjeuner
14h00 – Résultats d’études réalisées pour le CES – ANRU sur le thème de la diversification
sociale, discutants A. Deboulet, E. Saint-Macary, K. Mamou
Chaque groupe d‟étudiants disposera de 15 mn pour présenter les résultats du travail d‟étude. La
présentation sera suivie d‟une discussion.
Elise Avide, Baptiste Danel, Jeanne Demoulin, Daniel Florentin (M2, Paris 1) : La diversification
de l‟habitat en territoires de rénovation urbaine. Alençon, Beauvais, Blois, Compiègne, Creil (rapport
rendu en Mars 2009)
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Ugo Cornillé, Apolline Faure, Margaux Happel, Alexandre Huet, Camille Lefèbvre, Elodie
Vilchez (M2, Paris 1) : Diversification de l‟habitat et mixité sociale dans les quartiers en rénovation
urbaine. L‟exemple du quartier de Borny à Metz (rapport rendu en Mars 2010)
15h00 – 16h30 - Travaux d’atelier
Discutants S. Fol, C. Lelévrier, H. Béguin,
Chaque groupe d‟étudiants disposera de 15 mn pour présenter les résultats du travail d‟atelier. La
présentation sera suivie d‟une discussion.
1. Atelier du parcours programmation 2009-2010 La programmation d‟un éco-quartier dans
l‟opération ANRU de Courcouronnes, étudiants de l‟Institut d‟Urbanisme de Paris (M2, IUP)
2. Atelier "projet urbain, ménagement et participation", resp. C. Orillard, M.Sineus, A.Deboulet
(M2, La Villette) : « Ménager » le grand ensemble Ouest à Vitry-sur-seine : pistes d‟analyses,
propositions et projets (Natasa Lazovic, Benjamin Leclercq, Gaëlle Isambard, Wendy Bodelet)
Conclusion
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Annexe 2.2.4 :- Synthèse de la journée du 19 juin et présentations
disponibles pour les autres journées
JOURNÉE
du Vendredi 19 Juin 2009 à l’INSTITUT D’URBANISME DE PARIS,
UNIVERSITÉ PARIS-XII CRÉTEIL
Introduction de la journée : reprise du cadre de l‟atelier par A. Deboulet et C. Lelévrier
Prolongeant la perspective de relecture scientifique et critique d‟une politique urbaine visant à
remodeler en profondeur des territoires et des groupes sociaux considérés comme en crise, nous
interrogerons : les formes de rupture et de continuité incarnées par l‟Agence Nationale de Rénovation
Urbaine (ANRU) ; les effets sociaux attendus de la rénovation urbaine sur les dynamiques sociales et
en particulier les articulations entre cette politique et les effets sociaux et spatiaux dans une
perspective sociologique ; les formes de recompositions sociales et de cohabitation. Vu l‟importance
du domaine d‟action considéré, cet atelier du GIS n‟a pas vocation à être exhaustif, aussi a-t-on
identifié deux thématiques principales qui constituaient pour l‟une un référent, pour l‟autre un point
aveugle : « mixité sociale et participation », entendues comme des manières de confronter les enjeux
de la politique « instituée » et de sa fabrique avec les enjeux de la politique urbaine appliquée, reçue.
Nous nous interrogerons en particulier sur les significations et les conséquences que recouvre le
fréquent déficit de concertation dans des quartiers fragilisés. La rénovation urbaine instituée par loi
Borloo a maintenant 5-6 ans, mais elle a finalement été peu étudiée par les chercheurs. La mise en
place de ce séminaire provient de la volonté de faire un bilan scientifique et un état de la question.
Dans cet atelier, nous adopterons une perspective historique et tenterons un bilan critique. Nous nous
situerons, au moins sur certains thèmes, dans une comparaison européenne et une ouverture
internationale. Si les mots et les catégories opératoires de la rénovation urbaine (RU) diffèrent, les
processus consistant à faire table rase ou à démolir pour reconstruire sont fréquents surtout dans les
mégapoles ou villes en expansion rapide, méritant donc une attention plus soutenue. Cette première
séance a pour objet de recenser l‟ensemble des recherches réalisées ou en cours sur la rénovation
urbaine et leurs thématiques ; elle vise également à poser les jalons d‟un échange plus construit, et ce,
à partir de présentations succinctes de quelques recherches achevées ou/et ayant déjà des éléments de
résultats.
TOUR DE TABLE
Florine Ballif, assure, jusqu‟à l‟été 2008, le secrétariat scientifique du GIS. Elle participe au
programme de recherches Picri "Renouveler les processus de production du projet urbain"
Simone Abram, travaille en Norvège et au Royaume Uni (programme sur 5 villes moyennes en train
de se rénover). Elle s‟est intéressée, dans la ville de Sheffield notamment, à la relation habitants,
promoteurs et agences (terrain ethnographique portant notamment sur les relations entre personnel
politique et administration). Le programme destiné à remonter un marché immobilier dans secteurs de
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logements privés, a entraîné pas mal de délogement. Elle a regardé comment les fonctionnaires
voyaient les habitants…
Christiane Droste, (consultante à Berlin). Elle travaille sur la participation dans les modes de
gouvernance, le, développement urbain intégré et les nouvelles formes d‟habitat ; évaluation formative
de deux projets sur le développement économique. Elle participe à un Projet européen en lien avec
l‟université de Clermont sur la patrimonialisation des Grands Ensembles (ANR). Elle peut contribuer à
une bibliographie sur l‟Allemagne et le Royaume-Uni (thèse en cours avec une université anglaise) et
a une certaine pratique du montage de projets européens ;
Question : qu‟est-ce qui est commun à la Rénovation Urbaine en Europe ?
Christine Lelévrier : on peut s‟accorder sur le fait que ce soit a minima un programme de démolitionreconstruction
Thierry Oblet/Agnès Villechaise (membres du LAPSAC, Université de Bordeaux) : ils ont
mené des évaluations pour le Plan Urbanisme Construction et Architecture (PUCA) et l‟Union
Sociale pour l‟Habitat (USH) sur les relogements dans le cadre de la rénovation de Bordeaux et de
Montauban l‟objectif de l‟USH était d‟aller au-delà de la simple enquête de satisfaction. Pour les
opérateurs, la perspective de retour à plus long terme les intéresse ; Ont eu un contrat MOUS de la
Direction Départementale de l‟Equipement pour analyser les relogements et les conflits dans le cadre
de la démolition d‟une copropriété privée à Ste Eulalie. Ils ont accepté cela comme une opportunité
d‟être associés au pilotage, d‟avoir un accès plus facile aux chartes et autres documents locaux. Pour
l‟instant ils essaient plutôt d‟en faire la chronique. Ils vont travailler sur 40 ménages sur 180 relogés
Agnès Deboulet. (LAVUE, Ecole d‟architecture Paris la Villette). Elle a commencé par travailler dans
des villes « en développement », Le Caire, Beyrouth puis Marseille., puis s‟est intéressée
progressivement aux méga-projets combinés souvent à des tracés autoroutiers qui visent au
renouvellement urbain des tissus anciens et dégradés, ou des quartiers informels. Une recherche
conduite depuis 2001 avec I. Berry-Chikhaoui à Marseille, sur la réhabilitation (par des Opah et
Procédures de Restauration Immobilière et rachat par des fonds de pension) en centre-ville l‟a amenée
à voir des parallèles non négligeables entre ces situations, en apparence très différentes. Dans deux
recherches, Picri et Puca, elle s‟intéresse en particulier à la rénovation urbaine actuelle à partir de deux
entrées : le rôle des amicales et les conflits de représentation entre aménageurs, élus et habitants sur le
projet urbain et la démolition.
Alexandre Piettre est Doctorant à l‟Université de Paris 7, et ATER à Sciences politiques - Université
de Nantes. Il a travaillé plusieurs années au Centre Scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Il
s‟intéresse au rapport espace public urbain et espace public politique et aux mouvements sociaux qui
peuvent en émerger ; Son terrain : un quartier sans histoire, où il fallait produire de l‟urbanité ce qui
justifiait le projet de restructuration urbaine plutôt que de requalification ; un déni des émeutes. Il veut
suivre le cas d‟Athis Mons, qui se veut exemplaire du point de vue écologique et suscite la
contestation d‟une association affiliée à la CNL et met cela en rapport avec l‟abandon de gestion
Nathalie Brevet. est maître de conférence à l‟université de Marne-la-Vallée, elle a soutenu sa thèse
sur les parcours résidentiels et arbitrages des ménages en ville nouvelle ; elle a fait travailler un groupe
d‟étudiants de l‟université de Reims où elle était ATER sur la diversification de l‟habitat dans des
opérations ANRU pour le Comité d‟évaluation et de Suivi (CES) et va participer à la recherche
conduite par C. Lelévrier pour le CES sur le même thème ;
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Cécile Cuny est Ater à Sciences Po. Strasbourg, soutenance de thèse avec Y. Sintomer prévue en Juin
2010, (co-tutelle). Thème : Démocratie participative à Marzahn, programme Stadtumbauhaus
(Allemagne)
Cherche à faire une comparaison entre la césure assez claire de la fin des années 1980 à Berlin,
correspondant à des changements politiques et des césures européennes (en France notamment) ;
Emilie St Macary est Doctorante à l‟Institut d‟urbanisme de Paris (université Paris 12). Sa thèse
dirigée par F.Drosso et C.Lelévrier porte sur l‟offre de logements privés dans le cadre des opérations
ANRU dans deux opérations,. Le Blanc Mesnil et Mantes ; deux communes qui ont opté pour deux
stratégies très différentes ;
L‟intervention de nouveaux acteurs privés dont l‟Association Foncière Logement (AFL) entraîne une
contrepartie de financements privés dans la rénovation urbaine et l‟investissement des promoteurs
privés est fortement encouragée depuis 2006. Elle s‟interroge sur les changements attendus dans les
conventions et les discours et mène des entretiens auprès des habitants de ces nouveaux logements et
des relogés à Mantes : dans un programme d‟accession sociale, Blanc Mesnil : démolitionreconstruction de logement social ;
Cécile Laeron est doctorante à l‟institut d‟urbanisme de paris (Université paris 12) et fait sa thèse,
sous la direction de M.P Lefeuvre dans le cadre d‟un contrat Cifre dans un bureau d‟études filiale de
l‟Union Sociale pour l‟Habitat (HTC). Elle travaille sur l‟organisation résidentielle des relogements
pour voir les changements que la gestion des mobilités du relogement introduit pour les acteurs et au
sein des organismes HLM (culture métiers). Elle s‟intéresse à l‟ensemble des moyens mis en œuvre
pour anticiper, gérer et suivre les locataires, dans le temps, et l‟organisation du temps de la réponse
aux « besoins » des locataires relogés ou demandeurs. Elle s‟intéresse également aux nouveaux
métiers : chargé de relogement et régulations internes entre attribution logements sociaux, pratiques
ordinaires de mobilité et nouvelles obligations réglementaires liées à loi Dalo et Mol ; travaille sur les
discours sur le temps et les nouvelles ingénieries liées à la rénovation urbaine.
Khedidja Mamou est doctorante à la Villette (inscrite à Paris X Nanterre) et travaille également sur
le contrat Picri. Elle s'intéresse aux ateliers participatifs, notamment dans les projets de
Renouvellement urbain à Poissy et à Saint-Blaise (Paris 20)
Fanny Léostic, est doctorante à l‟ENS de Lyon et fait sa thèse avec H. Vieillard-Baron sur les effets
des Mobilités résidentielles sur les recompositions sociales de l‟espace résidentiel ; La Noue à
Chanteloup, Cité des poètes à Perrefitte, Loire, Sud-est à St Etienne.
Pierre Gilbert est doctorant à Lyon et fait sa thèse sous la direction de J.Y Authier, est Ater à Lille 3.
Il travaille sur les trajectoires résidentielles dans le cadre de la rénovation. Il tente de mobiliser les
données des bailleurs sur les relogements et mène des entretiens auprès des ménages sur les
Minguettes : déplacement, déclassement ou valorisation ? Il s‟intéresse à la recomposition des
ressources et supports (R. Castel) des déplacés et aux changements en termes de modes de vie et de
rapports au quartier. Dans le cadre de l‟ANR vulnérabilités dirigée par S. Faure, le projet est de
travailler sur la Duchère (40% logements sociaux démolis), et Mermoz (avec une partie sur des
dimensions éducatives ).
Rainier Hoddé est enseignant à l‟Ecole d‟Architecture Paris-Malaquais, chercheur au LAVUE,
participe au programme Picri et Puca. Il travaille plus particulièrement sur deux Terrains : Poissy et
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Vitry : Comment les habitants voient les rénovations, ce que les uns et les autres comprennent et
perçoivent des projets et comment les opérations de concertation sont menées, cadrées.
Roselyne de Villanova est chercheuse au LAVUE. Son approche est historique et anthropologique :
elle s‟intéresse aux réinvestissements par la double culture, aux savoirs citoyens dans la rénovation
urbaine et travaille plus particulièrement sur l‟opération des Mureaux. Elle pense qu‟il faudrait
davantage s‟intéresser à la résidentialisation.
Sylvaine le garrec (n‟a pas pu assister mais est intéressée par les échanges de l‟atelier) , est doctorante
à l‟Iup (université Paris 12) et fait sa thèse sous la direction de F.Drosso et C. Lelévrier sur la
démolition dans le cadre d‟une copropriété, celle des bosquets à Montfermeil, en replaçant cette
intervention publique dans une perspective historique. Elle s‟intéresse à l‟absence de prise en compte
des questions de gestion et aux trajectoires résidentielles des ménages
Pauline Gaulier est doctorante à l‟IUP (Université de paris 12) et fait sa thèse sous la direction de
F.Drosso sur les relogements et en particulier ceux des familles polygames dans le cadre de la
rénovation, Elle s‟intéresse aux catégories et aux modes de gestion de ces relogements.
Renaud Epstein est maître de conférence à Sciences Po Nantes et chercheur à l‟ENS Cachan, il a
longtemps été consultant et a travaillé sur l‟évaluation de la politique de la ville puis sur la rénovation
(recherche PUCA et thèse sur le « gouvernement à distance »).
Thomas Kirszbaum est consultant et chercheur à l‟ENS Cachan, a travaillé sur le renouvellement
urbain et les représentations des regroupements d‟immigrés, sur les questions de discrimination. Il
mène actuellement plusieurs travaux sur la rénovation urbaine dont une évaluation pour le CES de
l‟ANRU sur l‟articulation entre le projet social et le projet urbain.
Christine Lelévrier est maître de conférence à l‟IUP (université paris 12) et chercheur au Lab‟urba ;
Elle vient de terminer plusieurs travaux de terrain et de synthèse sur les trajectoires résidentielles des
ménages dans le cadre d‟opérations de rénovation (en particulier en ile-de-France) et commence deux
nouvelles recherches, l‟une sur les recompositions des peuplements et les relations de cohabitation
poursuivant les recherches précédentes (PUCA), l‟autre sur le peuplement des nouveaux logements
privés dans quatre opérations (CES de l‟ANRU/PUCA)
Par ailleurs, I. Berry-Chikhaoui, S.Faure et D.Giband ont manifesté leur intérêt pour cet atelier mais
n‟ont pas pu être présents à cette première réunion.
17
EXPOSÉS
I. Changements de l’action publique, logiques d’acteurs
Intervention de R. Epstein
A mené plusieurs recherches. L‟une sur la mise en place du PRU jusqu‟aux conventionnements et la
mise en œuvre a été faite avec B. Vallet. Les sites choisis n‟étaient « pas des modèles », et pas trop
investis par les chercheurs. Il les connaissait avant, notamment sur leur volet politique de la ville. Cela
permettait une approche dynamique de la structuration du système d‟acteurs ; Une autre recherche
avait porté sur la participation des habitants, avec J.Donzelot pour le CES de l‟Anru, portant cette fois
sur des « sites modèles » . Sa thèse a porté également sur la rénovation urbaine. Il s‟est intéressé avant
tout aux relations entre un acteur central (l‟Etat qui se recompose en agences) et les acteurs locaux
que sont les communes ; les systèmes d‟acteurs sont de facto très resserrés excluant la société civile et
le privé. Le Partenariat Public-Privé est particulier dans la mesure où la Foncière n‟est pas vraiment un
acteur privé mais l‟émanation des syndicats et du patronat. Il mène également une recherche sur
l‟intercommunalité et la manière dont sont mobilisés les mots d‟ordre de mixité et de développement
durable et aux effets de la gestion du « new public management » sur les quartiers populaires.
Sur la question du changement :
La rénovation urbaine peut s‟analyser comme une rupture ou une forme de « remake ». Derrière
l‟affichage politique, se mettait en place un nouveau paysage institutionnel, une agence « monotâche »
qui remplace une délégation. Deux instruments, les appels à projets et le reporting illustrent les
changements et vont plutôt dans le sens de la rupture. Cette rupture a des conséquences sur la
distribution des ressources entre acteurs, les ressources financières et les ressources d‟autorité. Il y a
convergence des discours de justification qui reprennent deux grandes lignes :
- la cohésion par la mixité sociale
-la banalisation urbaine, faire des quartiers comme les autres.
Le « Sentier de rupture » est parsemé de petits cailloux (évolution incrémentale), avec la création des
ZUS., un deal entre Bartolone et le 1% logement qui a abouti à a création de l‟Association Foncière
Logement.
Y a t-il changement ou ne fait-on pas exactement ce qu‟on a déjà fait avec la rénovation
Haussmannienne et encore plus celle de l‟Etat gaulliste ? Cette rénovation avait été menée par un Etat
fort pour imposer aux propriétaires son projet ; or aujourd‟hui, l‟Etat est très affaibli, n‟a plus les
moyens d‟imposer…Et le fait que la rénovation porte sur un parc non privé simplifie –en partie- le
problème.
Comment le pouvoir central est-il parvenu à obtenir l‟adhésion de son projet par les acteurs locaux ?.
Les conventions sont signées de façon verticale, ce qui court-circuite le niveau local. L‟adhésion et
l‟engagement sont obtenus par la technologie de « gouvernement à distance » avec une mise en
concurrence des villes.
18
Depuis partout en dehors de la RU, l‟appel à projets s‟est systématisé. Cela produit un mode plus soft
des normes, aboutit à la promotion des bonnes pratiques via de nouveaux relais de pouvoir (rôle de la
revue urbanisme). Le gouvernement à distance amène une batterie d‟instruments qui impose de se
conformer. Des programmes et non des projets, ce qui rend les changements très durs à négocier. On
assiste à une résidualisation de l‟Etat déconcentré. Mais ce faisant, l‟Etat reprend la main dans la
définition des priorités de l‟action publique.
Intervention de T. Kirzsbaum
Sociologue de l‟action publique, il s‟intéresse surtout aux intentions des acteurs publics, et aux
processus :
Il a travaillé sur le GPV de Grigny, notoirement bon et celui de Marseille, notoirement mauvais. Il a
mené et mène encore des recherches pour le Puca, la Délégation interministérielle à la ville (DIV), le
Fasild. IL a notamment regardé aux Etats-Unis les « empowerment zones ». L‟approche française est
aux antipodes de l‟empowerment. L‟intérêt public est non partageable, monopole institutionnel de la
défense du bien commun, à travers la gestion par des Groupements d‟Intérêts Publics. Il s‟intéresse
davantage aux intentions et réalisations par rapport aux enjeux de promotion des individus. Derrière la
mixité sociale, il y a un agenda ethno-racial alors que dans le cas des Etats-Unis, il s‟agit davantage
d‟une tentative de relier développement économique local et promotion des individus via une approche
holistique.
-Aux Etats-Unis : Il existe aussi un programme de rénovation Urbaine, Hope VI aux Etats-unis, qui
s‟applique au parc social. Il y a davantage d‟accueil des minorités reléguées. Il a constaté beaucoup de
similitudes ; Importance des démolitions, volonté de diversifier habitat, de réintégrer ces quartiers
dans une dynamique économique locale et de leur redonner une fonction dans le marché résidentiel
local. Ce programme véhicule un objectif de déconcentration de la pauvreté. Ses analyses sont reliées
à la problématique des discriminations. Il est parti de la discrimination positive territoriale…pour se
demander quel programme a le potentiel discriminatoire le plus élevé. Il y a une différence majeure
en termes de mixité : mixed income housing aux Etats Unis, qu‟on retrouve dans new urbanism et qui
est central dans Hope VI. Mais il n‟y a ucune tentative même indirecte de changer la composition
ethno-raciale ou d‟une ingénierie ethno-raciale : pas de sélection sur cette base, un cadre de protection
très fort. Le revenu n‟est pas utilisé comme proxy de la race. Ils prennent au pied de la lettre la notion
d‟hétérogénéité…mais cela n‟empêche pas pour autant des processus de ségrégation dans les quartiers
les plus dévalorisés et un effet de restriction de l‟accès au logement social. Le programme a été
attaqué par des associations.
-En France : la discrimination est indirecte et n‟est pas évoquée, pourtant elle existe et peut avoir un
impact négatif disproportionné. L‟idée de faire venir des « français de souche », que reprend M. Vals,
correspond à ce que élus attendent de la Rénovation Urbaine. La diversité est devenu un « cache
sexe » pour lutter contre les discriminations. Mais dans les politiques urbaines, cela marche dans les
deux sens et peut vouloir dire augmenter la représentation d‟un groupe minoritaire. Il y a une
définition très substantielle de « la ville bonne », qui les amène à opérer des dosages quitte à prendre
des libertés sur des mesures non discriminatoires.
19
Aux Etats-Unis, cette dimension est moins substantielle, l‟action est quidée par la notion de choix
individuels et d‟équité. La tolérance pour la ségrégation s‟accompagne d‟une dénonciation plus
vigoureuse des discriminations.
Travail pour le Puca : 40 entretiens menés dans 9 communes auprès d‟élus. Certains sont très
sceptiques. Il y a une sorte de décalage entre les doutes émis et les politiques. Six sites franciliens sont
très hétérogènes. Et on fait à peu près la même chose partout. Il y a une indigence du débat
démocratique. Les techniciens émettent des doutes très importants sur leurs actions et il y a une
frustration de ceux qui travaillent sur les CUCS (contrats urbains de cohésion sociale). Il travaille sur
l‟articulation entre les contrats de cohésion sociale et la rénovation urbaine pour le CES de l‟Anru. La
question en toile de fond est : qu‟est-ce qui contribue à la promotion des individus ? Il analyse ce qui
se passe dans le relogement, l‟accès à l‟emploi, les équipements : les tensions autour du Contrat urbain
de cohésion sociale (Cucs) sont fortes.
2) Relogements, trajectoires, changement social
Intervention d’Agnès Villechaise
Problématique de recherche :
La présente recherche, sur le centre ville et la périphérie de Bordeaux/Montauban, s‟inscrit dans la
continuité d‟une première étude, s‟appuyant sur une enquête qualitative sur les ménages lors des
opérations de rénovations urbaines ANRU. Ces territoires sont considérés comme « bons élèves » du
processus. La recherche s‟articule alors autour de la question suivante : « les ménages pris dans ces
opérations de rénovation urbaine, et par conséquent relogés, s‟en trouvent-ils bénéficiaires ? », soit une
volonté d‟évaluer les bienfaits du processus.
Constats :
La majorité des ménages concernés sont satisfaits, que le relogement soit effectué en centre ou en
périphérie, les souhaits resitués a posteriori semblent avoir été exaucés, ce qui légitime le label « bon
élève ». Seul bémol quant à l‟accession à la propriété pavillonnaire, l‟opération se pose comme une
opportunité de promotion résidentielle particulière. Malgré les craintes des chercheurs sur le
délogement et de fait, des populations victimes, il semble qu‟il n‟y ait pas de discorde entre le projet
urbain et le volet social. Le rôle des techniciens des collectivités locales, souvent positionnés comme
défenseurs des droits des habitants, a largement participé à la réussite du relogement,
Malgré la réussite apparente du processus, il existe malgré tout des ménages « perdants », dont les
profils sont souvent semblables (peu de ressources, familles monoparentales, migrants récents,
personnes seules), ayant subi le déplacement. Ils sont majoritairement relogés in situ ou à proximité,
dans un logement identique, mais dont la sécurité est moindre et la sensation d‟avoir chuté dans leur
parcours résidentiel, forte.
Mais la notion de « Ménage gagnant » reste à nuancer: bien que gagnant en terme de qualité de
logement, certains ménages peuvent être fragilisés par l‟augmentation du budget « logement ».
Pour les « must gagnants » : accès a la propriété en quartier résidentiel, mais avec un sentiment
d‟isolement et un rejet perceptible de la part des nouveaux voisins, d‟où des difficultés d‟adaptation et
d‟intégration. Anticipation pour certains d‟un processus de retour tant le ressenti est violent. Quid de
20
la mixité sociale comme une « ouverture d‟horizon, un tremplin de l‟intégration sociale quand on
change de contexte de socialisation » ?
« Effet levier » : la requalification du territoire depuis 15 ans, et de fait, l‟arrivée de « classes
moyennes blanches », témoignent de la banalisation de ces quartiers. Les chercheurs trouvent donc un
intérêt à « voir la différence entre la requalification du territoire sur papier, la mixité résidentielle et le
résultat de celle-ci en terme d‟expérience sociale, de catégorie d‟usage, d‟interactions des territoires,
d‟usages des équipements… ». Le rapport entre mixité résidentielle et mélange social, jamais discuté
par les gestionnaires de la ville, mériterait d‟être interrogé, et mis en débat face au phénomène de
résidentialisation qui de fait clôture et privatise l‟espace, au point de dissoudre la dimension publique
de l‟espace. Quid des relations sociales possibles sans espaces publics communs ?
« Statut dérogatoire » de la rénovation urbaine en terme de concertation : les populations sont invitées,
au travers de « travaux pratiques » (reportage photo, textes, appart‟ musée,…) à se focaliser sur le
passé, palliatif à la souffrance supposée de la dépossession de leur lieu de vie, mais il n‟existe pas de
participation à une projection vers l‟avenir. Enfin la mixité sociale dans la politique de la ville est
fortement orientée par l‟idée d‟une capacité de nuisance du phénomène communautaire, d‟où une
gestion relative des pratiques participatives par les pouvoirs publics.
Intervention de Thierry OBLET
Il évoque le démarrage d‟une nouvelle recherche-action sur l‟opération de la copropriété de SainteEulalie en lien avec la DDE.
Questionnements soulevés suite à l‟enquête :
Il y a un intérêt à ouvrir la recherche sur le couplage entre une enquête « politiques publique/action
publique » et une enquête réalisée auprès des habitants, afin de voir le réel résultat produit. La
réflexion porterait sur la manière dont s‟articule la commande nationale et le système d‟acteurs locaux.
Le cas de Montauban illustre l‟enjeu décisionnel porté par la rénovation urbaine, dans les élections
municipales. L‟élection du Maire s‟est dessinée au travers de la promesse de diminuer le nombre de
logements sociaux sur la commune. Il faut alors s‟interroger sur la négociation des opérations entre
acteurs privés et autorités, avec l‟illustration du cas d‟une copropriété privée dégradée à Ste Eulalie.
Du fait de la non action des pouvoirs publics, pour qui une action semble illégitime et de l‟absence de
bailleur social, la mise sur agenda de la démolition s‟est faite sur un temps long, et le changement de
mairie limite aujourd‟hui le nombre de logements sociaux reconstruits sur la commune à 180 (« ZAC
180 »), le conseil général en exigeant 230 au minimum. Le projet serait alors de d‟éclater la ZAC sur
l‟ensemble de la commune, et de gérer ensuite les relogements par le biais de trois bailleurs, sous
forme de micros projets. Le but de l‟opération étant de gérer plus finement les populations, point
sensible de la négociation avec le volet sécurité de la politique de la ville.
Objet de la recherche qui commence:
L‟enquête est commanditée par la DDE, sur la copropriété de Sainte-Eulalie, l‟objet étant un suivi de
ménages sur une période de 5 ans suivant le relogement, afin d‟évaluer l‟aspect bénéfique de
l‟opération, en terme d‟accès au logement, à l‟emploi, aux équipements. Le sociologue chercheur
21
devient ici une instance de vigilance pour les autorités. La méthode empruntée sera de rencontrer les
acteurs, d‟en faire la chronique, puis d‟approfondir les éléments forts mis en lumière.
Orientations et questionnements :
La question qui se pose est de savoir « où se situe la commande à distance de l‟Etat ? », puisque
intégrée dans le projet urbain, et qu‟il existe nécessairement une convergence entre l‟intérêt
patrimonial d‟un bailleur, mais aussi du projet urbain, de casser les résidences à problèmes. Un panel
de questionnement se décline afin d‟avoir une approche globale de l‟intégration, de la négociation de
l‟action publique, du devenir des populations les plus fragiles, soit ce que devient « en actes » une
opération de rénovation urbaine.
- Le fait de porter un regard au travers de la commande d‟une enquête interrogeant le vécu des
habitants est une première preuve de l‟intégration des habitants dans les politiques ; il serait cependant
important de s‟intéresser au double discours maire/habitants et maire/élus qui semble très variable,
ainsi qu‟au poids du maire sur les techniciens.
- Les techniciens sont souvent garants des bonnes pratiques des politiques envers les populations.
Trois exemples sont évoqués : à Montauban, où une directrice de CTS évoque sa crainte de voir les
habitants devenir victimes du changement de municipalité en étant délogés dans une ZAC excentrée
de la ville et dénuée d‟équipement ; à Carrier, où les techniciens ont mis le frein à une opération de
relogement dans du neuf de la totalité des ménages, engagée par la Mairie, dans le but de conserver la
qualification ANRU et de fait les subventions, et ce sans se soucier des risques pour les populations
Intervention de Christine Lelévrier
Présentation des travaux menés :
Plusieurs recherches ont été menées pour le PUCA (trois opérations) et la direction régionale de
l‟Equipement d‟ile-de-France (sept opérations) ; Elles interrogent la relation entre ce qui se fait dans
la rénovation urbaine, les trajectoires résidentielles, et les changements sociaux, dans le but
d‟appréhender le devenir des populations concernées. Le postulat de ces recherches est que la
rénovation urbaine change le statut de la mobilité résidentielle, qui est à la fois un objectif de la
rénovation urbaine et un effet direct de celle ci. Les effets des politiques urbaines actuelles sont-ils
comparables à ceux des années 1960/1970, ayant eu pour conséquences la dispersion et l‟isolement ?
Constat des recherches :
Si la mobilité dépend des configurations locales, il n‟y a in fine que peu de dispersion, et elle
concerne des « petits ménages actifs » ; on observe plutôt un maintien sur place des populations les
plus pauvres. Les variantes dépendent des caractéristiques des ménages relogés (plus ou moins de
capacité financière) et des configurations locales du logement social. Le relogement ailleurs, reste
souvent un relogement au sein du patrimoine du bailleur qui démolit.
Même lorsqu‟il y a une volonté de dispersion affichée (Montreuil, La duchère à Lyon) , plus de 40 %
de la population est relogée sur le quartier et 70% relogée en ZUS.
On observe des formes de re-concentrations à d‟autres endroits et au sein des ZUS, avec une
sélectivité sociale qui a tendance à regrouper les populations selon leur profil dans les différentes
résidences ;
22
Les pratiques de gestion individuelle du relogement et une très faible hospitalité des bailleurs et des
autres communes pour ces populations délogées renforcent ces processus.
Ces recherches ont resitué le relogement dans la trajectoire globale du ménage, considérant ce fait
comme une étape parmi d‟autres. Trois types de trajectoires ont été identifiés donnant trois sens
différents à l‟étape du relogement :
-l‟aspiration à l‟amélioration du voisinage, pour les "vieilles familles ouvrières stabilisées" (anciens
ouvriers, travailleurs migrants et provinciaux à la retraite) ;
-la préoccupation de conserver le logement social et de ne pas augmenter les dépenses, pour les
ménages les plus vulnérables : grandes familles ayant des difficultés de logement et personnes isolées
élevant seules leur enfant, en souffrance ;
-l‟opportunité d‟une ascension résidentielle et d‟une sortie de la ZUS pour les populations plus
passantes de « petits ménages salariés » comme moyen d‟ascension résidentielle et de sortie de la
ZUS.
Questionnement :
La prise en compte des temporalités est nécessaire pour mieux saisir les effets sociaux des
changements sur la vie quotidienne, les réajustements budgétaires, comme les effets territoriaux.
Les processus de re-concentration, reposent la question de la diversité et de la mixité sociale : à quoi
va conduire la reconstruction?
Il existe une contradiction locale entre mixité et parcours résidentiels : d'un côté une protection pour
les populations conservées in situ, et de l'autre favoriser le parcours résidentiel qui amène une
fragmentation en résidences homogènes. Quelles conséquences pour l‟espace public, et les relations de
voisinage ?
Les nouvelles recherches en cours (PUCA) portent sur la recomposition par l‟offre privée, et ce au
moyen d‟entretiens auprès des ménages sur les relations de voisinage. Il semble important de
développer les études empiriques si l‟on veut pouvoir évaluer les effets de ces opérations et interroger
les postulats de la mixité sociale (classes moyennes comme modèle, capital social ;..)
Pour clarifier les missions de recherche et la commande d‟études, sur le programme diversification de
l‟habitat et mixité sociale (association CES et PUCA) , deux contrats séparés ont été signés, l‟un avec
le CES et des bureaux d‟études avec lesquels l‟université s‟est associée, et l‟autre avec le PUCA et le
laboratoire pour une phase plus qualitative et « recherche »…
Le recul historique et la temporalité des changements sont importants; resituer la rénovation urbaine
par rapport à d‟autres changements permet d‟éviter un débat technique sur « est-ce réussi ou pas ? »
N‟y aurait-il pas un entre-deux entre une dénonciation à la Française et les travaux empiriques anglosaxons ? Sur la mixité sociale, les références de travaux empiriques permettant d‟en invalider la
pertinence sont anglo-saxonnes…
23
Intervention de Christiane Droste
La mixité sociale se pose différemment selon les pays, elle est énoncée en rapport aux quartiers
défavorisés et lieux de ségrégation, mais pas dans un but politique. Malgré les opérations de
rénovation urbaine, les populations ciblées par la politique sociale n‟ont finalement que très peu
changé. La question du relogement se pose dans une absence totale de projection urbaine??, le marché
de l‟habitat étant soit en surplus, soit très dense, le déménagement se fait donc vers un autre quartier
qui sera démoli à son tour dans le futur. La politique menée ne vise pas au développement urbain, mais
au renforcement du marché de l‟habitat.
La politique menée de stabilisation du marché inclut les démolitions, mais n‟est pas encadrée par une
politique sociale adéquate, d‟où une distance entre le contexte social et économique, et le
développement stratégique. Cependant dans la période 1960/1990, en Allemagne, le locataire avait le
droit de revenir, le problème de la démolition est pour les populations de réussir à retrouver un habitat
doté d‟un environnement et de qualités semblables. Il s‟agit donc de “politique de relogement
déguisée“.
Intervention de Pierre Gilbert:
Au travers de ses travaux sur le quartier des Minguettes, le chercheur s‟interroge sur le bien fondé de
l‟usage du mot “gentrification“, car les nouvelles populations installées dans les quartiers ne sont pas
riches, et appartiennent souvent à la fraction inférieure de la classe moyenne (ouvriers qualifiés ou
petits salariés), et qui ne valorisent ni le patrimoine, ni l‟histoire du quartier. Les fractions populaires
des classes moyennes, relogées in situ, beaucoup d‟immigrés récents, voient en cette opération une
compensation d‟un déclassement résidentiel vécu lors de leur arrivée dans le grand ensemble. Le
processus fait office alors de compromis de conservation des liens sociaux et permet d‟éviter
l‟isolement risqué dans un quartier étrange. Les nouveaux arrivants s‟inscrivent dans des logiques de
démarcation, de pratiques résidentielles rejetant le stigmate.
Participation, mobilisation des habitants
Intervention d’Agnès Deboulet
Le point de départ de l‟étude menée avec I.Berry Chirkaoui, sur la ville de Marseille, porte sur le
déplacement des populations, et les phénomènes de résistance. Le but est de saisir les formes diverses
de résistance, le développement des compétences et de la capacité des individus à se positionner et à
réagir face au projet urbain. La rénovation à pour effet de mettre en tension non seulement les
habitants concernés, les délogés, mais également les réseaux qui les entourent (famille, amis, voisins).
Une recherche plus récente portant sur la rénovation urbaine dans les grands ensembles s‟inscrit dans
un programme PICRI, “pratiques de conception du projet urbain“, formes de coopération entres les
différents acteurs du projet urbain ; et un programme PUCA, sur la rénovation urbaine comme vecteur
de citoyenneté.
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Constats et questionnements :
l‟absence de concertation, dans beaucoup de territoires, est alarmante. Quid des raisons de l‟évitement
de la concertation, qui pourrait être dû au caractère irréversible et non négociable des projets, mais
aussi relatif au sentiment d‟invisibilité de l‟habitant, et au caractère d‟urgence du projet.
On peut observer cependant, au fil de la demande et de la contestation, l‟apparition de nouvelles
catégories “d‟ayants droit“. Les contestations s‟organisent au fur et à mesure de l‟appropriation des
effets spatiaux des projets, qui amène le refus de résidentialisation par certains habitants, ayant pu en
observer les effets chez leurs voisins (exemple : Argenteuil).
La négation de la capacité des habitants et leur mise à l‟écart dans le projet urbain, amène à des
retournements électoraux ayant, de fait, des conséquences bien plus larges que sur le territoire du
projet.
Le rôle du chercheur est délicat lorsque la commande n‟est pas publique, et l‟accès à l‟information
complexe, surtout face aux bailleurs.
La combinaison entre enjeux de projet (technicité) et le fait que le territoire soit déconsidéré (peu de
crédibilité accordée), explique le manque de considération accordée aux habitants.
Quid du poids communautaire : Cas de la Coudraie, où les habitants ont construit leur propre “maîtrise
d‟usage“ et ont élaboré en partenariat avec la mairie et les bailleurs une réelle charte ANRU,
déterminant le processus de relogement.
Intervention de Roselyne de Villanova
La position du chercheur est délicate face à l‟attente des habitants et la méfiance des politiques, la
concertation est attendue et explicite dans les opérations ANRU : il y a un jeu des politiques sur ce
terme. L‟enquête portant sur la place des habitants dans les démarches dites de “concertation“, est
réalisée aux Mureaux (recherche Picri citée plus haut). Quid de la concertation et de sa pratique
possible, si l‟on tient compte du fait que la population peut être abordée par une position de
subalternité ou de dissymétrie redoublée face aux professionnels et aux politiques ?
Constats :
La problématique recouvre le déséquilibre entre le “savoir habitant“ dévalorisé, et le “savoir savant“
des professionnels. La population étant en situation de service face aux logements et aux aides sociales
multiples, se voit refuser toute forme de participation de la part des politiques, des bailleurs et des
acteurs socioculturels.
La politique socio-culturelle est forte, avec le soutien permanent de bon nombre d‟associations,
menant des actions culturelles que la ville pose comme “pratiques de concertation“, mais il n‟existe en
parallèle aucune information relative au projet, et l‟accompagnement du relogement est très discutable
car laissant très peu de marge de manœuvre à l‟habitant vulnérable.
25
Les moyens accordés à l‟information et à sa circulation ne sont pas adaptés à la population, qui
fonctionne pourtant en réseau et où la communication orale est très importante. Il serait judicieux
d‟accorder de l‟importance aux personnes relais : animateurs socio-culturels, mais aussi femme relais,
parent relais, qui permettraient une diffusion large de l‟information.
Les animateurs de centres sociaux, souvent militants, ont pour objectif de développer la citoyenneté
urbaine et de former les habitants à la parole publique, sont donc de potentiels endroits de “marge de
manœuvre“. La non considération de la concertation de la part des bailleurs et des politiques, du fait
qu‟ils sont les preneurs de décision, est parfois contrebalancée par des initiatives privées de
manifestation culturelle sur le sujet urbain (espace de jeu, espace public). L‟appui des sociologues
dans ces situations est recherché.
Les manques de la politique de la ville se dessinent autour de la méconnaissance des populations et de
fait une communication inadaptée, ainsi que les temporalités distinctes entre le temps la mobilisation,
lent, et le temps de la mise en œuvre du projet, très rapide.
Débats/Echanges
Démocratie, participation, action publique
Nécessité d‟établir un calendrier commun, afin que le locataire devienne acteur. Malgré tout persiste
une valeur relative accordée au temps du projet selon l‟acteur.
La valeur d‟une recherche doit se faire autour de données et de terrains multiples, mais également au
travers de positionnements différents relativement aux acteurs du projets : l‟intervention sociologique
auprès des décideurs, en tant qu‟assistance à la maîtrise d‟ouvrage, ou encore en position
ethnographique autour des mouvements sociaux.
Le chercheur doit cependant rester prudent : envers les bailleurs afin d‟obtenir un droit de circuler et
faciliter l‟accès à l‟information ; envers les associations de locataires militantes, afin d‟accéder plus
facilement à l‟habitant, mais en évitant d‟être identifié comme adhérent à la cause.
Les expériences étrangères de concertation semblant mieux fonctionner, la tentation de l'analyse par la
dimension culturelle ne manque pas de surgir. Il serait peut être intéressant de porter un regard sur la
sociologie de la composition des amicales de locataires, en rapport avec les partis politiques locaux.
Une des hypothèses : la rénovation serait perçue par les adhérents comme un moyen d‟échapper au
stigmate, pour d‟autres comme une décision orientée contre eux.
Quid des bénéficiaires réels des opérations de rénovation urbaine ?
En Allemagne, la distribution des pouvoirs est différente, elle se situe entre les Etats-Unis et la France
sur le rapport bottom et down. L‟objectif de faire participer équivaut à « intéresser » les (habitants des
quartiers sociaux) à la politique et à en faire un vecteur de modernisation des administrations. (cadre :
nouvelle gestion publique)
En Grande Bretagne, le débat sur l’urban renewal, pourrait être une façon de susciter un intérêt
politique dans les quartiers où il n‟y en avait pas; Mais de fait, ça sert à dépolitiser les grandes
questions politiques qui disparaissent dans le new public management. Et comme leur avis n‟est pas
pris en compte, les populations sont encore plus dépolitisées (Abram).
26
L‟Idée de propagande développée dans l‟ouvrage de S. Le Garrec à propos de la première Rénovation
Urbaine française des années 1960 (ouvrage sur le renouvellement urbain) se retrouve aujourd‟hui. La
dépolitisation est contenue dans l‟évacuation du conflit dans l‟espace public.
Positionnement des chercheurs et rapports aux conmmanditaires
Le Comité d‟Evaluation et de Suivi n‟est pas complètement indépendant de l‟ANRU (en dépend
juridiquement, joue un rôle de sas et de filtre) ; le CES a choisi 11 sites et les a imposés aux équipes,
qui travaillent sur les mêmes sites, déjà très étudiés. Il a privilégié les conventions les plus anciennes
La recherche s‟est peu intéressée jusque-là à l‟évaluation et à la rénovation. Si on ne répond pas aux
sollicitations, elle sera absente du système d‟évaluation des politiques publiques.
Changement, effets sociaux, relogement
Qui gagne dans la politique publique ? Au delà du constat “ménages gagnants et ménages perdants“,
dont les gagnants seraient les relogés, une question reste impensée, à savoir celle du résultat pour les
autres, et les effets de cette politique sur les files d‟attentes du logement social. Les relogés sont, en
nombre, marginaux face aux effets de cette politique sur l‟ensemble des marchés résidentiels.
On ne peut comprendre la sous-dotation de la production du logement social, qu‟en observant que
l‟ensemble des ressources a été alloué à la démolition du logement social.
Le relogement est une entrée pour les conséquences de la politique menée sur les files d‟attentes.
Quid d‟une méthodologie propre à l‟évaluation des effets de la rénovation sur le logement social ?
Intérêt de mettre en parallèle les pays Nord /Sud ; les travaux sur l‟habitat précaire, notamment au
Maroc, laissent constater bon nombre d‟évictions.
Les gagnants de la rénovation urbaine ne sont pas seulement les habitants relogés, mais avant tout les
entreprises publiques ou privées de BTP (Abram).
la “gentrification“ peut dans certains cas traduire l‟arrivée de cadres, non dans une logique “exogène“
de la mixité, mais attirés par la qualité des prestations (services, transports, équipements).
il est important de constater que dans de nombreux cas, comme à Bordeaux, la réintégration des
quartiers en souffrance à coup de grands projets urbains, n‟influe pas sur le stigmate, l‟image mentale
qu‟ont les gens du quartier, et ce malgré un réel changement physique et un bon rapport qualité prix.
Il y a Intérêt à porter une attention particulière à la politique de “communication“, afin d‟évaluer le
changement d‟image.
PERSPECTIVES
Elaboration des futures thématiques à débattre :
27
“l’action – recherche“
Regarder les “gagnants / perdants“ de la rénovation urbaine, sous l‟angle des différents acteurs, et
catégories d‟analyse.
La “circulation des modèles urbains“ et non plus des instruments, afin de saisir l‟épuisement des
doctrines et le croisement des courants.
Le rapport entre “évaluation et recherche“ : qui passe les commandes ? Les instruments de réponse
sont- ils relativement développés ? l‟accès au terrain est il plus facile ? Interroger la posture et les
ressources du chercheur. Intérêt d‟inviter des commanditaires ou des Bureaux d‟Etudes Techniques
faisant de l‟évaluation afin de percevoir plusieurs visions.
Les “standards et outils de l‟évaluation selon les pays“
L'évaluation comme moyen de légitimer la politique, le budget, par évaluation programme et de
l‟établissement du financement ;
La démocratie locale
“formation et qualification à la méthodologie de la participation“
“démocratie locale et forme de mobilisation dans le projet urbain et de rénovation“. Existence et
conditions d‟une décision de la rénovation partagée.
Apport et modalités des apports à la politique de la ville par les chercheurs.
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Annexe 2.2.5 : TEXTES DE LA JOURNEE SUR L’EVALUATION, LA RECHERCHE ET
L’ACTION – lundi 14 décembre 2009 – ENSA de la Villette
La recherche et l’évaluation, des liens distendus ?
Intervention de Christine Lelévrier
I - Pourquoi une journée sur l’évaluation ? Trois raisons
Le PNRU Lancé par le gouvernement en 2003 est très ambitieux ; il va coûter plus de 40 milliards
d‟euros, concerner près de 300 « quartiers », s‟est doté d‟une ANRU et prévoit: 250 000 démolitions,
250 000 reconstructions, 400 000 logements bénéficiant de travaux d‟amélioration ou/et
d‟aménagement : autrement dit, il y a un enjeu public, économique et social important.
Les questions de l‟évaluation peuvent intéresser la recherche et réciproquement :
- Cette politique va avoir des effets sociaux de recompositions du peuplement et des formes urbaines,
de déplacements des populations.
- Elle suscite beaucoup de débats, de critiques : à la fois sur la pertinence des démolitions et sur les
effets énoncés parfois en termes de « risques » ; les conditions de mise en œuvre, les réels bénéfices
pour les populations.
Le moment est important puisque le programme arrive à une sorte de mi-parcours : cinq ans de mise
en œuvre, une reconduction au moins jusqu‟en 2013 : à la fois court pour évaluer des effets, mais
assez long pour questionner cette politique à partir de premiers résultats.
II - Comment peut-on analyser les rapports entre recherche et évaluation ?
il y a à l‟évidence des rapports, même s‟ils sont complexes
Les définitions et conceptions de l‟évaluation sont nombreuses et variées, et chaque intervenant
reviendra à sa manière là-dessus. Je me contenterai de citer M.Conan, ancien du Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment qui a beaucoup pratiqué et écrit sur l‟évaluation : « l’évaluation a pour objet
de fournir des connaissances et des jugements fondés sur cette connaissance. » (Conan, p.53)
L‟acception la plus courante est celle qui considère l‟évaluation comme un jugement porté sur une
politique, à partir d‟une analyse des effets mis en relation avec des objectifs et des moyens, ce qui
suppose de définir les valeurs de référence et les critères de réussite à partir desquels on va pouvoir
29
porter ce jugement. Dans cet exercice, il y a eu et il y a toujours transfert des méthodes des sciences
sociales vers de l‟aide à la décision…
Je partirai du constat suivant : la recherche ou pour être plus précise, la recherche académique menée
au sein de laboratoires universitaires a été et reste peu présente dans l‟évaluation de ces politiques
publiques territoriales (même si on a pu assister au développement depuis les années 1990 de
l‟évaluation autour d‟un noyau de chercheurs) : ceci est très différent de la situation anglo-saxonne et
c‟est d‟ailleurs une des raisons pour lesquelles nous avions choisi de présenter des expériences et des
dispositifs d‟évaluation étrangers autour de politiques proches ; le New Deal for Communities en
Angleterre et le programme Ville sociale en Allemagne (mais C. Droste n‟a pas pu venir). A partir de
ce constat, je développerai deux temps dans mon propos :
j‟essaierai d‟expliquer pourquoi cette faible présence de la recherche en revenant sur les évaluateurs et
sur les conséquences que cette structuration du champ de l‟évaluation a sur la connaissance produite.
j‟aborderai le programme de rénovation urbaine comme l‟opportunité de poser autrement la question
des effets sociaux de l‟action : autour de la mixité mais aussi et surtout dans le rapport de cette action à
la mobilité des populations.
III – Pourquoi ce retrait et qui fait de l’évaluation ?
1) Des raisons qui tiennent au champ de la production de connaissance et d‟analyse sur l‟action, ses
territoires et ses populations
la recherche académique lorsqu‟elle est présente l‟est plutôt dans deux postures de distance par rapport
à l‟action (entre retrait et déconstruction):
celle d‟un retrait par rapport à l‟action ; une partie des sociologues analyse les territoires de l‟action
comme des quartiers populaires, révélateurs de processus sociaux plus larges d‟exclusion, de
vulnérabilité de la classe ouvrière et de discrimination (émeutes) : S.Beaud, M.Pialoux,
D.Lapeyronnie…
celle du « dévoilement », d‟une critique sociale déconstructive des catégories de l‟action : mixité,
ghetto, démolition… : les chercheurs montrent surtout la non-pertinence des catégories de l‟action, et
refusent d‟entrer dans des démarches trop pragmatiques et qui ne permettraient pas cette distance.
Le champ de l‟évaluation est en revanche fortement investi par l‟expertise et par la recherche-action ;
autrement dit des structures ou personnes qui ont des parcours hybrides de chercheurs et de
consultants et des doubles/triples postures de diagnostic, d‟aide à la décision et d‟évaluation : Acadie,
30
Fors, Act, CSTB …. Ces professionnels sont des spécialistes de ces politiques devenus des spécialistes
de leur évaluation.
2) Des raisons qui sont davantage liées à des réserves réciproques entre chercheurs et acteursdécideurs très liées à la tradition scientifique française
un risque et une peur de l‟instrumentalisation du côté des chercheurs: usages non contrôlés des
résultats de recherche qui posent la question des dispositifs et méthodologies d‟évaluation
le risque et la peur d‟une critique de l‟action qui l‟invalide du côté des décideurs ; cela pose la question
du sens et de la portée de l‟évaluation
Des temporalités de la recherche et de l‟action qui sont très différentes
IV – La production d’évaluations de ces politiques
des universités qui sont plutôt associées à l‟évaluation :
soit pour occuper une position de médiateur, mobilisé alors comme une sorte de garant de scientificité
et de neutralité (j‟ai de cette manière été expert-animateur de l‟instance d‟évaluation de la politique de
la ville en Ile-de-France),
soit pour produire de la connaissance en amont ou en aval sur les dynamiques sociales des territoires
(c‟est le cas par exemple du laboratoire géographie-cités Paris 1 dans le cadre de l‟évaluation
régionale)
soit du côté de la science politique pour analyser les évaluations (GAPP)
des universités qui produisent leurs propres analyses d‟effets sociaux ou de systèmes d‟action,
dégagées de préoccupations directement évaluatives (hors champ de l‟évaluation même si elles
peuvent apporter des éclairages)
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des évaluations techniques, plutôt normatives, produites par des grands bureaux d‟études spécialisés
notamment dans l‟évaluation de programmes européens, avec une méthodologie qui s‟applique
partout, des démarches codifiées et positivistes : chaînage causal entre objectifs, moyens, effets (Ernst
and Jung par exemple)
des évaluations plus ajustées « d’experts hybrides », de «chercheurs impliqués » :
. soit en référence à des méthodologies auto-produites, défendant des postures d‟évaluation (CSTB,
évaluation constructive de Conan)
. soit par ajustements dans les interactions avec les acteurs locaux et dans le dialogue commanditaireprestataire autour d‟une démarche qui est celle énoncée dans les textes de 1990 : liens de causalité,
effets, impacts…Cette évaluation part des catégories de l‟action publique. Ces experts hybrides ont
une grande connaissance de l‟action, une implication longue mais la distance est difficile, le temps de
l‟étude ne permet pas forcément d‟approfondir (productivité) : ces évaluateurs sont pour partie ceux
qui ont produit ou contribué à produire les catégories de l‟action, ce qui n‟est pas simple….
. C‟est une démarche classique plutôt positiviste, expérimentale et causale, que constructiviste qui est
développée : le chaînage objectifs/moyens/effets et le questionnement en termes de
pertinence/cohérence/efficacité sont devenus un modèle, présenté comme la méthode et reprise dans
tous les guides de l‟évaluation. Il y a de fait très peu de débat public et l‟évaluation reste une affaire de
spécialistes.
. Les évaluations donnent beaucoup de résultats sur l‟action, son organisation, ses changements et sa
modernisation mais très peu ou pour ainsi dire pas, sur les effets sociaux (difficiles).
IV) Ce bref et trop rapide panorama nous amène à une des questions de la journée que l’on
pourrait formuler ainsi : à quelles conditions, avec quels intérêts réciproques et comment ces
relations peuvent s’étoffer ?
Il y aurait des intérêts réciproques à développer les liens ; quelques éléments pour alimenter le débat
la recherche académique et la recherche impliquée et appliquée n‟ont pas le même statut : la recherche
universitaire conserve davantage d‟autonomie par rapport à la commande, et le regard et les attentes
d‟un commanditaire ne sont pas les mêmes vis-à-vis de l‟Université (la distance critique est
implicitement consentie)
Le statut de l‟universitaire rend parfois difficile l‟accès au terrain et la légitimité des travaux locaux
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La temporalité de la recherche et les moindres impératifs financiers permettent la mise en place de
dispositifs longitudinaux de suivi de l‟action et d‟analyses d‟effets sociaux dans un cadre universitaire.
Les questions d‟évaluation peuvent s‟intégration dans des questionnements plus généraux et
contriibuer à des processus d‟accumulation de connaissance
Mais il faudrait sans doute aller au-delà de deux paradoxes :
1) la recherche critique française mobilise des résultats de recherches empiriques américaines (comme
dans le cas du programme Moving To Opportunity) pour invalider les effets de quartier (et
indirectement la mixité) en France, et discute finalement des concepts anglo-saxons ou mobilisés par
les anglo-saxons autour de l‟urban renewal; effets de quartier, capital social, role models. Alors que les
contextes socio-politiques et les systèmes locaux d‟action sont différents…
2) l‟évaluation est faite par ceux qui ont participé à la construction des catégories et qui sont investis
dans l‟aide à la décision. Comment croiser les démarches, les regards, faire jouer des rôles différents
aux uns et aux autres et produire de la recherche empirique française ?
Je terminerai en présentant le programme de rénovation urbaine comme l’opportunité de poser
autrement la question des effets sociaux de l’action : celle de la mixité et celle de la mobilité des
populations.
Les grandes questions des années 1960 se posent même si elles demandent à être réajustées autour de
la mixité comme théorie du changement social et de la mobilité comme processus de changement :
déplacement de populations= déstructuration de réseaux, de modes de vie et éloignement en
périphérie, recompositions sociales = remplacement d‟une population par une autre (gentrification) –
les questions des années 1990 autour des effets de quartier et des interactions sociales locales restent à
évaluer (propriété, classe moyenne, capital social…)
Mixité : l‟action publique menée jusque-là n‟a pas diversifié le peuplement mais qu‟a-t-elle produit ?
On ne dispose pas de grand-chose là-dessus :
Mes travaux montrent des processus de re-concentrations et non de dispersion, et des effets de microfragmentations (petites unités résidentielles, segmentations partout)
Il faudrait développer des travaux de terrains pour interroger les interactions sociales de la
cohabitation et les catégories anglo-saxonnes autrement
La comparaison internationale est importante pour relativiser : comment expliquer que malgré les
différences de contextes, processus communs de re-concentrations, d‟ancrages locaux des salariés et
de fragmentations ?
Mobilité : les effets sociaux de la rénovation obligent à prendre en compte les processus de mobilité
or, un des paradoxes de l‟évaluation tient bien à une évaluation fondée sur les principes mêmes de
33
l‟action : la mesure des écarts qui permet d‟apprécier l‟évolution de la concentration mais pas du tout
des dynamiques. Cela rend impossible l‟évaluation éventuellement positive des effets de l‟action sur
les trajectoires ; cohortes…
Trame d’intervention de F. Ménard, PUCA
Quelles questions l’évaluation de la politique de la ville pose-t-elle à la
« recherche incitative » ?
I – Petit retour sur l’évolution de l’évaluation de la politique de la ville dans ses rapports de
connaissance à son objet
a) l‟une des politiques ayant suscité le plus d‟évaluations (pas la même chose que « la plus évaluée »)
Elle entretient un rapport de connaissances avec son objet compliqué. On peut se demander si ce n'est
pas la recherche sociale qui fait son évaluation. Il y a un rapport académique sur la question qui
alimente réflexion des acteurs ou en tous cas leur donne des valeurs communes.
b) l‟une de celles dont l‟évaluation a sans doute le moins servi à sa régulation ou à son réajustement
c) des rapports de connaissance à son objet compliqués
- la recherche en sciences sociales en lieu et place de l‟évaluation (1992)
-l‟évaluation sans la recherche (sans montée en généralité) (1994-1998)
-le temps des flottements (1998-2003)
L'échelle de pilotage complexe amène à se rapprocher d'une forme de pluralisme de l'évaluation.
- l‟observation sans l‟évaluation (l‟ONZUS) et l‟évaluation sans l‟observation (le CES de l'ANRU)
(2004-2008) ?
Sur le dernier point, discussion de quelques hypothèse explicatives : effet LOLF ? Effet ZUS ?
territorialisation du local (P.Estèbe). L'évaluation amènerait à tout analyser en termes d'écart à la
moyenne, ainsi on caractériserait les ZUS par plus de chômage, etc ; Passage du symptôme au
syndrome ?
Avec le diagnostic sur la politique de la ville, si ces secteurs allaient mal, c'était parce qu'ils étaient
situés à l'écart du champ de vision des services municipaux, tels que le chômage, mal être, etc... sur
lesquels la recherche devait revenir. Dans les années 90, le syndrome ou manifestation clinique prend
le pas sur la maladie. L'origine du mal est seconde par rapport au bienfait qu'on attend du traitement.
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2 – Se garder des jugements hâtifs
Le PNRU possède deux instances de suivi, voire d'évaluation :
a) les apports de l‟ONZUS (l‟exemple de la surmobilité en ZUS (2005) ; l'ONZUS apporte des
éléments qui permettent de questionner un certain nombre de présupposés de recherche.
b) le CES de l‟ANRU, une position précaire qui va chercher ses appuis…vers la recherche incitative
(les enseignements de l‟étude « diversification de l‟habitat ») ; le CES est aux manettes d'un
instrument puissant. S'il leur manque des données sur telle ou telle question, ils les obtiennent
rapidement de tous les représentants (ANPE, INSEE, etc..) à partir des bases de données. Ce n'est pas
un instrument d'évaluation mais un instrument d'amélioration de la production des données très
important.
c) la reprise en charge d‟une évaluation…singulièrement métamorphosée (ONZUS 2008)
L'année dernière le rapport ONZUS a interrogé la capacité des Zones Franches Urbaines à produire de
l'emploi.
- l‟évaluation contrefactuelle par double différence (« difference in differences method »)
- Vers la modélisation ? (incidence du tournant climatique sur le débat scientifique sur la ville : l‟ANR
et la « Ville durable »)
-Quelles conséquences sur le débat public ? Les faits stylisés et la boîte noire (parallèle avec les
observations d‟Hubert Kieken sur les modèles d‟évaluation intégrée)
3 – Et la recherche incitative dans tout cela ?
a) Qu‟entend-on par recherche incitative ?
Le CES est aussi en capacité de chercher des appuis du côté de la recherche incitative par la culture de
ces chargés de mission.
b) Trois logiques de positionnement/évaluation : pionnière, interstitielle ou décentrée (trois exemples :
« renouveler l‟urbain au nom de la mixité ? », « Trajectoires résidentielles », « Diversification de
l‟habitat »)
c) A quelle condition la recherche incitative constitue-t-elle une garantie du pluralisme de
l‟évaluation ? (question ouverte)
La recherche incitative
On parle là de programmes de recherche fondés sur une demande et non pas une commande (sur des
questions elles même suscitées par l'action publique ou ses insuffisances).
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Met l'accent sur la justification de ces programmes de recherche.
Elle ne fait pas l'objet de méthodes stabilisée qu'il s'agisse de mobiliser des acteurs publics pour
entendre leur point de vue, les chercheurs pour comprendre les enjeux ou les impensés.
La recherche incitative peut prendre place dans les vides de l'évaluation.
Enfin, l'évolution vers des sociétés du risque conduit les politiques à s'intéresser à la capacité à faire
face à tel ou tel risque, à explorer un modèle permettant de voir l‟effet des risques sur la société. Cela
s'accompagne de catégories d'action qui en viennent à être assez abstraites.
Conclusion
Quelles sont les conditions selon lesquelles la recherche incitative peut constituer un pluralisme de
l'évaluation?
On peut garantir ce pluralisme si la recherche incitative contribue au PRU et n'est pas considérée
comme instance d'évaluation → permettre de ré-interroger ses outils, méthodes, etc.
Questions.
Comment peut-on voir l'effet de la rénovation urbain sur les trajectoires résidentielles ? Il faut
considérer la discordance des échelles dont on parle. Il faut d'abord revoir ce que l'on cherche à
observer, ensuite on pourra avoir un débat sur la méthode.
Est-ce que l'ONZUS compare avec les ZUS de son territoire ? Avec toutes les ZUS ?
Même s‟il y a des indicateurs qui objectivent géo codifiés (comme données sur précarités), l'échelle
ne doit pas être les ZUS en comparaison à la ville, mais des éléments d'une même nature.
En même temps, les indicateurs en question fabriquent la mobilité.
Réponse:
Les chercheurs avaient très difficilement accès à des données
Dans le cas du panel qui se met en place, les chercheurs extérieurs ont la possibilité d'avoir accès aux
données extérieures et de les commenter.
Il y aurait presque un effet pervers à prendre les ZUS comme si c'était une catégorie homogène.
Rainier Hoddé : Trame de discussion. Réflexions à partir de l'évaluation en architecture.
36
L'Evaluation a élargi la définition de l'architecture. Son exercice dépasse le rapport entre conception et
réception. En allant du côté de la vie du bâtiment, l'évaluation bouge les frontières d'un champ
professionnel.
Deux questions sont soulevées : sur quoi porte l'évaluation et quel est le rapport à la commande ? Dans
un domaine d'ingénierie hétérogène, cette question renvoie au technique, aux coûts et aujourd'hui à la
dimension énergétique. Une autre dimension relative à l'usage et à la qualité d'usage tente de se faire
une place.
Par ailleurs, en architecture, on oublie aussi la dimension évaluative des services.
-Les porteurs de l'évaluation
La commande est peu présente : Puca et Europan ; les évaluations sont souvent liées à des promotions
(labels, prix...). Les évaluateurs n'existent pas alors que les programmistes se constituent comme
champ de forces professionnel. De fait, on a vécu 40 ans d'évaluation informelle.Que pourrait-on
attendre de l'évaluation des bâtiments sachant que le champ professionnel est très atomisé avec un
effectif moyen d'une agence de 3,1 personnes ? Un guide de conception serait bienvenu...
-les points aveugles
Les évaluations d'expérimentations ne semblent plus être dans l'air du temps et les évaluations tout
court sont peu nombreuses.
Quant à la rénovation urbaine, elle fait partie des points aveugles. Il n'y a pas d'éléments de réflexion
qui revisite la demande, l'architecture étant en bout de piste.
L'évaluation c'est aussi beaucoup de travail et jamais de remontées.
Discussion
Il est étonnant qu'il n'y ait jamais d'évaluation qui intègre la qualité architecturale et sociale (Perret).
Nécessité de résistance des prestataires d'évaluation. Lorsque les chercheurs sont à demi-”embarqués”,
quelle est l'appropriation de commandes évaluatives par les acteurs ? (Roy).
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Dans la rénovation urbaine, les architectes urbanistes ont pris le pouvoir ; le diagnostic urbain est préconstruit par les projets urbains eux-mêmes avec des pré-requis du projet urbain, sur le
désenclavement, la hiérarchisation des espaces, la lisibilité (Allen).
Retour sur la participation. Les grands absents sont les habitants. On dit toujours que les gens ne
s'organisent pas ou sous forme communautaire (Epstein). A St Dizier, il y a eu une forme d'expression
politique avec le canal classique de l'expression populaire : l'émeute du vert bois. Le maire s'en saisit
pour démontrer qu'il faut accélérer la Rénovation urbaine. Comment appréhende t-on un tel
évènement ?
Pour le milieu de la recherche, la rénovation urbaine est associée à l'exclusion des pauvres et à la
gentrification. Les études nous disent plutôt autre chose : on est sur du cantonnement. La
diversification n'attire pas les gentrificateurs supposés mais plutôt la population qui était déjà sur
place.
Ne pourrait-on pas parler de « granulification », de segmentation plus fine des espaces?
En tous cas pour la recherche s'ouvre le chantier “segmentation du quartier” : est-elle bénéfique pour
les habitants ? (Menard).
Réponses :
C'est en discutant avec les acteurs de leur compréhension et façon dont ils posent les attendus, qu'on
peut construire l'évaluation (Fayman).
Le problème posé par R.Epstein et B.Allen tient à la grande confusion sur la partie diagnostic,
programme, orientations... à aucun moment on ne prend le temps de passer les étapes tranquillement,
de les valider. On donne la réponse qu'on est en capacité de donner et pas forcément la plus pertinente.
La question de la pluralité des perceptions de qualité n'est pas prise en compte. Ex de Poissy La
Coudraie : les gens disent “montez dans les appartements, vous verrez, c'est formidable les tours”,
mais on leur répond que : “non, non, aujourd'hui on ne peut plus garder ces tours”. Il n'y pas de lieu
de débat pour parler des qualité du projet. Peut-être qu'on pourrait faire l'hypothèse que les
professionnels se déplacent sur ces questions là, alors que les projets Anru sont devenus prestigieux
pour les architectes. (Hoddé).
Dans la salle, quelqu'un fait remonter la question des pouvoirs des politiques qui ont tendance à voir
l'évaluation comme un mécanisme rationnel -une action rationnelle finalisée et cohérente au sens de
M.Weber- tandis que les acteurs s'emparent de l'évaluation comme un outil de complexité. Si toute
action publique s'inscrit dans un cadre programmatique clair (moyen, types de résultats qui doivent
être mesurés), l'évaluation se résume alors à un problème de mesure dans une conception balistique de
l'action. On pourrait proposer un schéma dans lequel l'acteur, en raison de la déstabilisation des cadres
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éthiques, est en ré interprétation constante de ses propres objectifs (la réflexivité sociale selon Ulrich
Beck et Giddens).
Dans une politique aussi complexe, on a jamais fini de se demander quels sont les objectifs réels de
l'action. L'évaluation en tant que processus de construction de l'action est naturellement enrôlée dans
ce processus réflexif.
Il faudrait concevoir l'évaluation comme un processus d'intensification du processus réflexif en
l'institutionnalisant, en le soumettant à un certains nombre de règles pour le rendre plus rigoureux, plus
équitable, plus démocratique (Perret).
On peut le rapprocher de la théorie de l'approche cognitive qui oppose le paradigme du décideur
rationnel (autorité quelconque qui centralise les effets prévisibles de son action et décide
souverainement en fonction du bien commun) à un processus d'émergence des politiques publiques,
comme possibilité d'action quand un certain nombre d'acteurs soutient qu'une question est posée.
Incertitude sur les questionnements.
Dans la politique de la ville, les questions sont particulièrement instables, d'où le sentiment de faire du
sur-place : échelles à prendre en compte, raisonnement sur les lieux ou les personnes?
Aujourd'hui avec le développement durable, on introduit une notion de durabilité architecturale, de
comportement (consommation énergie).
Débat autour de la mixité, le capital social (parfois présentée comme le référentiel du Développement
Durable, renforcer les liens sociaux pour permettre aux personnes d'augmenter leur possibilité d'action
collective). Quid de l'articulation entre capital social et mixité sociale ?
Conclusion : ceux qui prétendent simplifier les choses en ignorant cette complexité font une erreur. Il
faut accepter le prix à payer de cette complexité, l'évaluation comme moyen de se repérer et de mieux
naviguer dans cette complexité.
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Trame d’intervention de Barbara Allen, Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB)
Les exemples seront empruntés à trois évaluations :
l‟une porte sur le relogement d‟environ 400 familles dans le cadre du PRU de St Nazaire,
les deux autres portent sur des projets de rénovation urbaine. Elle a été réalisée pour l‟Immobilière 3F
et concerne les projets de Stains Moulin Neuf et Sevran Beaudottes.
Nous avons depuis longtemps intitulé nos démarches de recherche d‟une articulation entre
connaissance et action : « recherche développement ». Cet intitulé de « recherche développement »
vise à rendre compte de deux caractéristiques :
Les différentes missions d‟études, d‟évaluation, d‟assistance à la conception et à la conduite de projets,
de conseil que nous conduisons, rangées sous le terme générique de « consultance » sont toujours
référées, nourries d‟une double problématique. L‟une sur l‟objet lui-même (problématique d‟analyse
de l‟habiter, problématique d‟analyse du fonctionnement social urbain, problématique d‟analyse du
renouvellement du sens urbain etc…) et l‟autre sur les méthodes permettant aux acteurs engagés dans
la production de l‟action de bénéficier de ces connaissances sachant qu‟une part de ces connaissances
sont coproduites avec les acteurs eux-mêmes (diagnostic collectif, évaluation dynamique, élaboration
et conduite de projet etc…). Il s‟agit de générer une qualification de l‟ensemble du système de
production de l‟action.
Ces deux problématiques (sur l‟objet et sur la conduite du changement) ont été élaborées au cours d‟un
processus itératif dans lequel :
- la recherche permet de fonder et de progresser sur les problématiques théoriques qui fondent les
analyses et d‟élaborer des méthodes d‟intervention
ces problématiques théoriques et ces méthodes d‟intervention sont ensuite utilisées- mises à l‟épreuve
dans la consultance (études, assistance à la conception et à la conduite de projets, conseil) ;
- les connaissances produites au cours de ces interventions et des analyses réflexives constantes sur
notre pratique sont ensuite utilisées comme des « matériaux » dans notre activité de recherche
…….qui sont à nouveau réinjectées dans les missions de consultance dans un processus ininterrompu
d‟aller retour entre recherche et consultance.
Cette double problématisation (sur l‟objet même et sur la production du changement) nous a conduit à
quelques « incontournables » dans la conception et la conduite des missions de consultance (missions
d‟études, d‟évaluation, d‟assistance à la conception et à la conduite de projets, de conseil) :
la commande telle qu‟elle est énoncée dans des textes d‟appel d‟offre ou telle qu‟elle est formulée
dans un premier temps dans les commandes de gré à gré est toujours réinterrogée. L‟élaboration de la
proposition implique la construction d‟un objet de la mission proposée qui ré interroge les questions
posées en fonction de problématiques théoriques et aboutit généralement à un
déplacement/enrichissement de ces questions.
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Dans ce travail de problématisation, les commanditaires (destinataires du travail) sont toujours abordés
en fonction d‟une prise en compte de leur mission en terme d‟action publique qui inclut la prise en
compte des destinataires de leur action.
Ces destinataires (l‟acteur, le professionnel, l‟habitant, l‟usager) ne sont jamais de simples figures ou
des figures abstraites. Le « destinataire » de l‟action publique portée par le commanditaire est toujours
une figure problématisée.
Les conceptions qui orientent l‟action, les modes d‟organisation, les modes d‟intervention sont
toujours réinterrogées.
Débat : diversité des attentes, flous, et décalages entre pratiques évaluatives et orientations théoriques
Comment prend-on en compte la qualité, l'appréciation des lieux, dans des contextes où nombre
d'habitants se sentent déjà dévalorisés et parfois dégradés par le regard porté sur eux (Deboulet) ; que
se passe t-il quand les habitants s'invitent, dans les moments de court-circuit et qu'est ce que ça fait au
déroulement mis en place ou anticipé ? (Hoddé) ; Comment articule t-on diversité locale et généralités
(cela dépend des questionnements) et comment rend-on ceux-ci clairs ?
Il faut repartir du flou sur les attentes par rapport à la rénovation urbaine. A Nantes, il y une tradition
de consultation et d'implication des habitants; dans des contextes où on ne s'est jamais préoccupés de
demander leur avis aux habitants et dans les quartiers silencieux...Là, ce n'est même pas la peine de
penser participation, il faut déjà travailler à redonner un tout petit peu confiance dans l'efficacité de
l'action publique. Nous, on doit prendre en compte les habitants dans les processus où ils participent, à
travers des enquêtes, il peut y avoir des manières différentes de rentrer dans la question. (Allen)
Parfois on a eu beaucoup plus d'habitants que prévu... les modalités de travail consistent à toujours
partir petit quand la situation est compliquée, atone. On va trouver une situation qui va intéresser les
gens. Le seul cas où les habitants sont massivement présents, c'est dans le pavillon en péri-urbain avec
des résidents qui se mobilisent contre des opérations …qui risqueraient d'amener du logement social.
41
Trame de l’ntervention de Sonia Fayman, ACT-Consultants
En évaluation de projets de renovation urbaine, questionner la politique et questionner les maîtrises
d’ouvrage
Sonia Fayman
L' intervention est centrée sur le dispositif d‟évaluation du PNRU et sur la production de l‟évaluation,
Elle se fondera dans un premier temps sur l‟analyse des textes de l‟ANRU sur les points d‟étape et sur
l‟évaluation. Le propos sera celui d‟un commentaire critique sur la confusion entre évaluation et points
d‟étape au détriment d‟une démarche d‟évaluation – quoique les initiatives du CES de l‟ANRU en
matière d‟évaluation transversale soient pertinentes.
Elle procèdera ensuite, à partir de l‟expérience professionnelle personnelle d‟évaluation d‟un PRU et
de participation à une des études d‟évaluation programmées par le CES de l‟ANRU, à une série de
questions sur les attentes de la maîtrise d‟ouvrage qui renvoient aux objectifs du PNRU et à leur ré
interprétation par les acteurs locaux. Une mise en perspective avec les objectifs des politiques de la
ville sera faite.
1. La conception de l‟évaluation de la rénovation urbaine dans les documents de l‟ANRU.
L‟ANRU a conçu un dispositif à plusieurs étages pour assurer le suivi de la mise en œuvre du PNRU
et des changements intervenant dans les quartiers concernés : d‟une part des revues de projets et des
points d„étape des PRU et d‟autre part, un comite national d‟évaluation et de suivi du PNRU.
L‟idée de points d‟étape appuyés sur des revues de projet est séduisante en ce sens qu‟elle peut donner
lieu à un suivi effectif deux ans et quatre ans après la signature de la convention de rénovation urbaine.
A l‟échelle temporelle qui est celle du changement urbain et social, il suffit en effet d‟effectuer des
observations un an sur deux.
Le problème réside en revanche dans une certaine confusion entre évaluation et points d‟étape.
Comment sont présentés les points d‟étape ?
Un accord-cadre a été conçu en février 2008 dans le but de sélectionner une quinzaine de prestataires
invités à soumissionner lors des appels d‟offres lancés par l‟ANRU pour la réalisation de points
d‟étape.
Un même document constitue l‟accord cadre et l‟acte d‟engagement « valant cahier des charges ». Les
points d‟étape y sont dits indispensables « pour le suivi des projets de rénovation urbaine et la gestion
de leurs évolutions ».
Des directives précises sont données aux futurs prestataires quant aux évolutions à analyser, aux
résultats à apprécier que ce soit à deux ans ou à quatre ans du démarrage.
Le débouché du point d‟étape c‟est essentiellement l‟instruction d‟une demande éventuelle d‟avenant.
On peut voir là un outil technique permettant à l‟ANRU d‟apprécier l‟opportunité d‟augmenter le
financement d‟un PRU.
42
Mais l‟ANRU confère une mission beaucoup plus développée au point d‟étape. Plusieurs d‟entre elles
ont une parenté avec l‟évaluation. Voir le cahier des charges initial dont les termes tendent à montrer
qu‟il faut une analyse approfondie de toutes les dimensions des PRU et de leur mode de conduite.
Or : le temps affecté est de 3 mois et les budgets prévus de dix à quinze mille euros. Un tel budget ne
correspond évidemment pas à un travail à plein temps pendant trois mois, mais plutôt à quinze jours de
travail, durée permettant un survol, un point d‟étape mais non l‟approche décrite dans le cahier de
charges de l‟ANRU qui s‟apparente à de l‟évaluation.
Pourquoi l‟ANRU a-t-elle fait cet amalgame entre points d‟étape et évaluation ?
Un guide pour l‟évaluation des projets
L‟ANRU et la Caisse des Dépôts avaient pourtant fait travailler quatre équipes en 2006-2007, donc
préalablement à la convention-cadre pour les points d‟étape, à la production d‟un « Guide pour une
démarche d’évaluation des projets de rénovation urbaine ». Ce guide, amplement débattu entre les
quatre prestataires et entre eux et le comité de pilotage, présente l‟évaluation comme un processus
inscrit dans la durée, sur la base de conventions pluriannuelles comportant notamment une évaluation
à mi-parcours du projet et une évaluation finale. Il insiste sur l‟élaboration du projet d‟évaluation par
la maîtrise d‟ouvrage d‟un PRU, afin que l‟évaluation joue véritablement le rôle d‟outil d‟aide à la
décision.
Ce travail était fondé sur une expérimentation de l‟évaluation des PRU confiée à chacun des
prestataires sur un site particulier . Les acteurs de ces sites avaient tous validé le principe d‟une
évaluation en continu, un rythme annuel devant donner la possibilité de renseigner des indicateurs
permettant de suivre l‟évolution des effets du PRU, avec, en sus, deux temps forts à mi-parcours et à
l‟issue de la convention de cinq ans.
Evaluation ou points d‟étape
Par comparaison, les résultats attendus des points d‟étape par l‟ANRU sont proches des résultats
attendus de l‟évaluation mais le processus, la méthode, le dispositif ne sont pas décrits. Ils ne sauraient
l‟être, sous peine de révéler l‟incohérence entre les résultats attendus et les moyens prévus pour les
points d‟étape.
En conclusion sur cette première période, on peut dire que l‟ANRU s‟engageait dans une voie dans
laquelle on pouvait penser que les points d‟étape se substitueraient à l‟évaluation des PRU. Mais d‟un
autre côté, l‟ANRU chargeait son comité national d‟évaluation et de suivi (CES), mis en place par un
décret de février 2004, de procéder à l‟évaluation du programme dans son ensemble. Mais ni l‟ANRU
ni le CES ne commandent l‟évaluation des projets du programme, lesquelles relèvent de l‟initiative
des maîtrises d‟ouvrage locales, avec l‟appui éventuel du guide évoqué plus haut.
2. Qu‟en est-il sur le terrain ?
La situation est diverse. Les points d‟étape financés par l‟ANRU étaient en principe destines aux 189
projets prioritaires. Or, tous n‟en ont pas bénéficié, notamment ceux qui n‟envisageaient pas
d‟avenant. En dehors de ces sites là, les Maîtrises d‟ouvrage locales commandent à leur convenance
des points d‟étape et/ou des évaluations. Ainsi, le Projet de Rénovation Urbaine (PRU) de Dijon a
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bénéficié d‟un point d‟étape puis d‟une évaluation, celui de Niort a d‟abord demandé une évaluation et
ensuite un point d‟étape. Il s‟avère que les deux démarches ne sont pas redondantes mais plutôt
complémentaires, dans la mesure où les points d‟étape sont réalisés de façon plus légère que ce qui
était imaginé par l‟ANRU au départ. En ce sens, il paraît préférable que le point d‟étape vienne en
premier lieu et que l‟évaluation lui succède. On a alors une succession : revue de projet point
d‟étape évaluation qui semble la configuration la plus pertinente.
N‟ayant pas pratiqué de point d‟étape, j‟oriente ma réflexion à partir de deux situations :
- l‟évaluation expérimentale du PRU de Saint-Dizier qui est une des démarches ayant présidé à
l‟élaboration du guide déjà mentionne ;
- l‟évaluation d‟un PRU de Dijon pour le travail collectif engagé dans le cadre de l‟évaluation sur le
traitement des questions d‟évaluation et sur l‟identification des indicateurs permettant ce traitement.
Une troisième situation sera brièvement abordée, celle de l‟étude sur la diversification des produits
logement et la mixité sociale dans les dix sites choisis par le CES de l‟ANRU. Elle le sera, dans le
prolongement des analyses faites dans le cas de Dijon, sous l‟angle de l‟analyse de la question de la
mobilité dans le logement occasionnée par les opérations des PRU
La mise en place expérimentale d‟un dispositif d‟évaluation du PRU prend place à Saint Dizier. C‟est
un des premiers sites en convention ANRU. La demande d‟évaluation n‟a pas été formulée par la
Maîtrise d‟Ouvrage (MO) locale ; celle-ci a accepté que son projet fasse l‟objet d‟une expérimentation,
soit une observation –expertise devant déboucher sur la préparation d‟un processus d‟évaluation à
lancer.
Présentation de l’évaluation du PRU comme un des éléments de l’évaluation globale du projet
urbain, économique et social.
Le travail de préparation d„une évaluation consiste d‟abord à déconstruire ce qui est avancé par la
maîtrise d‟ouvrage comme donnée objective et/ou comme objectifs évidents, voire indiscutables.
Exemple des objectifs et intentions lisibles dans la convention St Dizier/ANRU ou dans des
documents annexes et des questions auxquels ils renvoient…
De la même façon, les objectifs opérationnels thématiques sont interrogés
Objectif 1. Favoriser les échanges par la création de nouveaux flux inter-quartiers au travers de
lieux de vie et d’activités économiques
Qu‟entend-on ici par lieux de vie et d‟activités économiques ? Des commerces, supermarchés, des
services publics, des équipements sociaux et culturels d‟échelle communale, des équipements
éducatifs…
qu‟entend-on par flux inter-quartiers ? plusieurs types d‟échanges peuvent être concernés, à plusieurs
échelles :
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des échanges Vert-Bois / Reste de la commune : VB vers commune et commune vers VB (flux
circulation des personnes, flux vers équipements culturels, sociaux, etc., flux vers équipements
commerciaux – ex : le marché du Vert-Bois, ex : le Centre nautique)
des échanges entre les sous-quartiers du VB : ouest, centre, est….
L‟expérimentation a donc consisté en une action pédagogique auprès de la maîtrise d‟ouvrage locale
sur les questions d‟évaluation permettant d‟interroger à la fois les objectifs du projet, sa mise en
oeuvre et les résultats de la rénovation urbaine du point de vue des différentes parties prenantes. Cette
posture se justifie par le fait que dans une MO composite, chaque membre vient avec SA ou ses
questions. Or, le travail d‟évaluation d‟une part s‟attache à ce que se développe une réflexion
collective et d‟autre part fait intervenir et entendre la parole d‟autres acteurs.
Evaluation du PRU des Grésilles à Dijon
La demande du cahier des charges de la ville : « évaluer les résultats de la politique d’attractivité
menée sur le quartier à partir de 2002 ».
Notre proposition a été de travailler à la production d‟indicateurs avec les acteurs locaux à partir de la
déclinaison de questions d‟évaluation afférentes aux enjeux que nous avons identifies.
Des questions ont été proposées à des groupes ad hoc dans le cadre d‟ateliers de travail au cours
desquels une grille en 4 colonnes, élaborée par l‟équipe d‟évaluation présentait des questions
évaluatives correspondant aux différents enjeux, une déclinaison de ces questions en plusieurs autres,
des critères ou effets attendus et, dans la dernière colonne, des exemples d‟indicateurs, colonne à
compléter en séance de travail.
Les indicateurs produits dans ces séances de travail sont destinés à être mobilisés les années suivantes
dans le dispositif local d‟observation des effets du PRU.
Parallèlement, l‟équipe a mis en œuvre plusieurs outils d‟évaluation pour traiter les questions
soulevées : enquêtes (quantitative et qualitative) et consultation du rapport de l‟équipe chargée du
relogement.
Exemple du traitement de la question sur les souhaits de parcours résidentiels et des sous questions
correspondantes
Résultats consignés dans le rapport d‟évaluation :
Une satisfaction majoritaire liée aux lieux de relogement et secondairement au type de logement ;
Une déception d„un cinquième des relogés, croissante avec l‟âge et avec la durée de résidence aux
Grésilles ; Elle est plus fréquente chez les relogés hors quartier et moins prononcée chez ceux qui
étaient dans les immeubles les plus dévalorisés. Cette déception est peu corrélée avec l‟âge du
bâtiment de relogement ;
Un souhait de ne pas rester dans le nouveau logement pour un quart des relogés, y compris parmi ceux
qui se sont déclarés satisfaits du relogement. Interviennent dans les motivations : le quartier, la taille
du logement ou son agencement (dans le neuf) ou son mauvais état (dans l‟ancien), le montant du
loyer, le voisinage.
45
Donc c‟est bien le rejet de l‟environnement qui prime- environnement bâti et environnement social ;
une fois cet environnement changé, en mieux, l‟attention peut se reporter sur le logement, quitte à
devenir plus critique.
Ce qui est en cause, alors, est le rapport logeur-logé : un locataire est, par nature, en position de
dépendance par rapport aux choix et aux décisions du propriétaire, avec certes des marges de
négociation, notamment dans le logement social où des associations et amicales sont les interlocuteurs
des bailleurs. Pris individuellement, le locataire n‟est pas le décideur ; partant, son espace est celui de
la demande, de l‟attente, voire de la revendication. Lorsqu‟une démolition est décidée par des
instances dont les logiques lui sont étrangères et qui n‟en discutent pas préalablement avec lui, on peut
assister à des phénomènes de déstabilisation et observer des effets inattendus : par exemple des
demandes de changement de logement alors que le locataire a accepté le logement dans le processus
de relogement ; on observe aussi des critiques sur un quartier alors que celui-ci a été expressément
demandé – tous comportements rapidement jugés irrationnels, mais qui sont en fait la manifestation de
situations dans lesquelles les locataires ne sont pas sujets mais objets de la rénovation urbaine.
Un autre élément de causalité réside dans les conditions dans lesquelles les habitants sont informés et
accompagnés dans l‟épreuve que représente le fait de vivre une démolition et ses conséquences. Pour
la plupart des ménages rencontrés, l‟appréciation du logement actuel semble aller de pair avec une
appréhension positive du processus de relogement : bonne information sur la démolition et sur le
déménagement, possibilité de refuser plusieurs logements. A l‟inverse, les ménages qui disent vouloir
quitter leur logement de relogement parlent de façon négative de l‟annonce qui leur a été faite et,
parfois, de la façon dont s‟est passé le déménagement.
L‟autre question sur la mobilité résidentielle concerne les nouveaux habitants attendus dans un
quartier en rénovation : le projet a-t-il eu pour effet direct l‟arrivée sur le site de ménages qui
contribueront à en diversifier le peuplement ?
Cette question a été traitée par plusieurs études (sur les revenus, l‟emploi, la fréquentation des
établissements scolaires, les demandes de logement social…) dont il ressort des tendances et des
hypothèses d‟évolution davantage que des réponses, en raison du stade d‟avancement du projet.
L‟étude de la diversification du logement et de la mixité sociale dans dix sites du PNRU
Je voudrais rapporter ici non pas des résultats d‟évaluation mais des témoignages convergents
d‟acteurs de trois sites sur la question de l‟arrivée de nouveaux habitants dans les périmètres de projet.
Dans le site de X où le marché est tendu, la ville envisage des trajectoires ascendantes au sein du
quartier… Les ménages soumis au surloyer auront l‟opportunité d‟accéder à la propriété sur place en
accession sociale et libèreront ainsi des logements locatifs sociaux pour d‟autres ménages. Les
nouveaux habitants attendus dans les restructurations d‟une barre font partie des demandeurs de
logement social
Dans le site de Y, la mixité sera faible, pour d‟autres raisons: …
Dans le site de Z, un écueil ou, du moins une limite à la mixité est liée au vieillissement général de la
population dans l‟agglomération : plusieurs communes voient leurs effectifs scolaires baisser et se
disputent les jeunes couples avec enfants. L‟autre limite est liée au changement d‟image du quartier et
à l‟agrément de la liaison avec le bois du…, facteurs d‟augmentation de la demande de relogement sur
place de la part des délogés des immeubles démolis ou à démolir.
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Il apparaît donc que l‟objectif de mixité sociale est fortement contingent de l‟état du marché du
logement.
En synthèse : réinterroger les objectifs des PRU et du PNRU dans le travail d‟évaluation
Pour finir sur l‟objectif de mixité sociale :
S‟il n‟est pas simplement entendu dans son sens le plus cynique (remplacer les pauvres par des
ménages moins visibles et moins aidés) la prise en considération de cet objectif dans l‟évaluation des
PRU nécessite de décomposer la notion de mixité. Il s‟agit par exemple de procéder à une étude
détaillée des catégories sociales susceptibles de venir s‟installer dans les logements réhabilités ou dans
les logements de la Foncière Logement ou dans les nouveaux logements sociaux et intermédiaires.
Les analyses présentées ici doivent beaucoup à Daniel Bourdon de ACT Consultants avec lequel je
conduis des évaluations depuis plusieurs années
De fait et à l‟usage, n‟ont fait l‟objet de points d‟étape que les sites ns lesquels un avenant était
envisagé
Ces sites étaient Angoulême, Bobigny, Lyon-La Duchère et Saint-Dizier
Le rapport d‟étude n‟étant pas encore diffusé, je ne cite pas les noms des sites
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Echanges et mutualisations autour de la journée Master du 11 Mai 2010
Thème 1. Relogement et parcours
Dans le suivi des opérations de relogement, certains examinent ses effets et sa perception
a) la théorie des effets de quartier et constatent qu'elle a peu d'impact (A. Faure, Montreuil)
b) les personnes relogées appréhendent de retrouver pire
c) le relogement est vécu comme un poids même si des solutions locales sont trouvées (A. Faure,
Montreuil)
d) la mixité et ses effets pervers dans certains contextes déjà fortement segrégés
e) le traumatisme vécu dans les sites les plus dépourvus de choix résidentiel (V. Ferry, Mantes-lajolie)
D'autres étudiants travaillent l'attachement, comme impensé des politiques publiques ainsi que le
rapport attachement-participation
a) projet de rénovation comme moyen de créer de l'attachement ? (M. Abalti)
b) attachement : au logement, à l'environnement ? (F. Valegeas)
c) convergences entre réalité sociale et utopie ou appropriation (B. Verlhac, quartier Picasso à
Nanterre; L. Martinoni, Grigny)
d) mémoire et patrimonialisation
Thème 2. Diversification de l'habitat
Etude faite dans des petites villes (étudiants Paris I). Le privé ne veut pas s'y installer et la
diversification se fait par le biais des bailleurs sociaux ; on voit poindre de sérieuses modifications
dans la grille d'intervention fixée par l'Anru ; sur un autre site, les relogés sont les bons payeurs. Mais
la mixité est critiquée (logements peu appréciés, coût...). L'arrivée de familles de l'extérieur reste
limitée et le parc social se segmente. Cela rejoint les résultats de l‟étude du Ces de l‟Anru.
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Annexe 3.1.1 : Programme et synthèse de l’atelier du 23 septembre 2008, La Défense.
Rappel des objectifs
L‟atelier qui avait rassemblé jusqu‟alors une vingtaine de chercheurs, a repris en élargissant
son cercle, avec les mêmes objectifs et un souci plus particulier de revisiter la question de la
périurbanisation à l'aune du développement durable, puisque les politiques publiques
dénoncent les méfaits de ce qu'elles appellent "l'étalement urbain" au regard des nouvelles
exigences environnementales. Cette forme d'urbanisation est-elle contraire à l'injonction de
durabilité du développement urbain ? Observe-t-on, sinon une réversibilité des
comportements d'automobilité, au moins leur adaptation au contexte créé par le
renchérissement des énergies fossiles et la perspective de leur épuisement ? Le "retour" prôné
par les acteurs publics à une plus grande densité des formes urbaines est-il socialement
accepté. ? Voilà quelques-unes des interrogations que nous souhaitions soumettre à débat.
Programme de la journée
Introduction : rappel des résultats des séances de l'atelier 2006-2007 et présentation des
questionnements de l'atelier 2008-2009
Présentation de Cyria Emelianoff :
« Prévenir ou rendre compatible la périurbanisation avec le développement durable ? »
Discutants : Jean-Claude Bontron, directeur de la SEGESA, Olivier Frérot, directeur de
l'Agence d'Urbanisme du Grand Lyon et Olivier Roussel, responsable du département Grands
Territoires à l'Agence d'Urbanisme de Lyon.
La question transversale est la suivante : faut-il changer le mode de développement des villes
ou s‟y adapter ?
A- Périurbain et développement urbain durable : quelques tensions
Les tensions résident sur un certain nombre d‟enjeux du développement urbain durable :
- la réduction de la consommation d‟espace
- la réduction des émissions de CO2
- la limitation des coûts d‟équipement et de desserte du territoire
- la baisse de l‟artificialisation des sols
- la prévention des coupures et de la fragmentation des biotopes
- la limitation du tri social métropolitain
B- Le périurbain est-il compatible avec le développement durable ?
Les liens entre morphologie urbaine et consommation énergétique sont complexes : s‟ils sont
avérés pour la consommation énergétique directe, ils sont moins évidents pour la
consommation énergétique indirecte (travaux de Perrels et Norland).
On met souvent l‟accent sur les économies d‟échelle en zone dense, mais il y a aussi des déséconomies trop peu étudiées.
C- Quelques questions
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- Quelle périurbanisation ? Il y a en effet des exemples d‟éco-quartiers périurbains (effort
environnemental, mutualisation des équipements, autogestion…). Cf. Hjortsoy, EvaLanxmeer.
- Parle-t-on de la périurbanisation actuelle ou à venir ?
- À quels coûts la périurbanisation peut-elle être compatible avec le développement durable ?
D- Premier enjeu : prévenir la périurbanisation diffuse
Pour cela, il convient d’agir sur les moteurs
L‟accès au logement et à la maison individuelle, l‟augmentation des capacités routières, la
recherche de la qualité environnementale, le subventionnement par les pouvoirs publics sont
autant de moteurs :
- Qui sont encouragés (aides à l‟accession, politiques de voiries, dotations de l‟État aux
communes)
- Plus que freinés (lois et documents d‟urbanisme, péréquation fiscale sont des freins
faibles).
Des points de blocage
Le fractionnement des pouvoirs publics, l‟intercommunalité faible, les périmètres de
planification soumis aux oppositions rural / urbain, la difficulté à mobiliser du foncier.
L’exemple nantais
Des réponses originales : un prêt à taux zéro nantais au plafond doublé pour une accession
dans la communauté urbaine ; une politique d‟acquisition foncière ; des pôles relais et des
coupures vertes promus ; un soutien à l‟agriculture périurbaine (en partenariat avec la
Chambre d‟Agriculture)
Les axes du Schéma de cohérence territoriale : le resserrement urbain ; le polycentrisme
(4 pôles relais à renforcer et un centrage de la périurbanisation sur les bourgs, ce qui implique
de travailler la notion de densité en périphérie) ; une charpente verte (protection des espaces
naturels et agricoles : il est alors question du maintien de l‟agriculture et non de sa nature)
Mais des constats : la planification se fait dans un sens est-ouest alors que les enjeux de
l‟étalement sont au nord ; la conscience d‟agglomération est fragile face à l‟appartenance et
aux jeux communaux (diversité des positionnements des maires de périphérie sur ces enjeux)
Que peut faire une métropole face à l‟urbanisation diffuse ? de la pédagogie, un renforcement
des centres, des actions dans les interstices et un encouragement à ce que l‟agriculture occupe
du terrain (mais il y a là une asymétrie dans le rapport de forces).
 Quels outils fonciers sont nécessaires ? Une loi foncière ?
Quid des dispositifs d‟accès aidé au foncier en zone dense ?
Quid du gouvernement urbain ?
Les attentes des acteurs sur ces sujets sont fortes.
E- Deuxième enjeu : la mise en compatibilité du périurbain avec le développement durable
(gérer le présent, construire du périurbain durable).
L’urbanisme durable est possible en périurbain
Eco-quartiers avec transports en commun, mixité fonctionnelle, perméabilité des sols, biodiversification…
Les atouts potentiels du périurbain
Circuits courts pour l‟alimentation énergétique et les denrées alimentaires
Hybridation nature / ville.
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Débats de la matinée
Jean Claude Bontron
On est bien dans un balancement entre prévenir la périurbanisation et l‟organiser avec des
objectifs de développement durable.
Le mitage, fruit d‟une accumulation de décisions individuelles, a toujours été stigmatisé non
pas seulement en tant qu‟espace socialement, écologiquement et économiquement mal
organisé mais aussi en tant que processus qui a échappé à la décision publique.
Mais si on revoit la périurbanisation à l‟aune du développement durable, cela peut-être un bon
modèle :
- l‟immeuble énergétiquement durable est plus facile à réaliser dans l‟individuel que dans
l‟habitat collectif ;
- l‟articulation entre résidentiel et emplois / services (travail à domicile, services qui se
déplacent vers le consommateur) est à repenser.
Il y a des nouvelles formes de périurbanisation à trouver tout en répondant aux attentes
sociales.
Le principal problème est celui de la gouvernance : pour une bonne organisation du
périurbain, il faut faire travailler ensemble des acteurs qui ont des logiques individuelles
fortes. Il faut s‟interroger sur les modalités de gouvernance des collectivités publiques mais
aussi des habitants eux-mêmes (formes d‟auto-organisation collective locale). Il n‟y a pas de
modèle valable partout, chaque contexte est différent.
Il y a toute la question du patrimoine paysager, le développement durable ne revient pas à tout
préserver en l‟état.
La gestion du temps, de la durée est nécessaire : on ouvre des écoles maintenant mais il faut
s‟interroger sur ce qu‟elles seront dans 20 ans pour trouver des réponses dans la durée.
La question de l‟agriculture enfin : les espaces agricoles périurbains sont des espaces mal
utilisés en attente de spéculation. Ne pas oublier aussi que la France ne manque pas d‟espace
agricole, et qu‟elle a des réserves de productivité importantes.
Olivier Frérot, directeur de l’Agence d’Urbanisme de Lyon
Toutes ces questions sont très partagées par les professionnels et les élus. Pour reprendre un
peu point par point les thèmes abordés :
- la gouvernance : on en est aux balbutiements, ça coince. Depuis 5-6 ans, on a un
InterSCOT : un SCOT central et 10 autour relevant de la Région Urbaine Lyonnaise. C‟est
une forme de réponse à la disparition locale de l‟État : avant, la Région faisait la coordination
mais ce n‟est plus le cas. L‟État va-t-il aider à bien gouverner les métropoles ? Ce n‟est pas si
sûr. Il faut donc s‟organiser localement. L‟ingénierie métropolitaine est à ce titre intéressante :
coexistent les agences d‟urbanisme de Lyon et de Saint-Étienne, et le travail s‟engage aussi
avec celle de Grenoble : jusqu‟où travailler ensemble ? La discussion autour d‟une agence
métropolitaine est intéressante, elle structurerait l‟ingénierie métropolitaine et serait le signe
d‟une avancée de la gouvernance du territoire métropolitain.
- les transports : il y a un projet REAL dans l‟idée d‟une carte orange. Mais l‟articulation
entre les 4 Départements, la région et les EPCI est problématique. La question de
l‟organisation politique des organismes de transport est fondamentale mais compliquée.
- la ville des courtes distances : tout le monde en est convaincu. À Grenoble par exemple, le
chrono aménagement est légion (contrôle de la vitesse pour rééquilibrer le territoire).
-la métropole polycentrique : là encore, c‟est un modèle validé (rapprochement emploi,
services et habitat) mais comment le met-on en œuvre ?
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- un réseau des espaces naturels et agricoles : inversion du regard à l‟œuvre : les lieux non
bâtis deviennent le cœur de la ville, l‟enjeu est dans la connexion jusqu‟au centre ville de ces
espaces non bâtis (fleuve, parcs, jardins). Projet de PENAP (périmètre d‟espaces naturels et
agricoles périurbains) où on descend jusqu‟au niveau parcellaire pour déterminer les
périmètres stratégiques.
-la question sociale : il y a à inventer des solutions face au problème du logement social, de la
crise du logement et de la croissance démographique prévue : comment construire ? Où ?
- la santé : elle n‟est pas bien prise en compte par les documents d‟urbanisme : qu‟est-ce
qu‟un PLU qui prend en compte la qualité de l‟air ? la question de l‟énergie ? la santé ? la
qualité de vie ? On ne sait pas faire.
- le foncier : la question est mal traitée, il y a un lourd blocage qui fait que ces politiques sont
rarement sur du long terme (exception rennaise).
- le numérique : cette question est évacuée de toutes les politiques, or c„est ce qui modifie nos
comportements de vie : installe-t-on ou non le haut débit dans le périurbain ?
 on a dépassé le stade du « le périurbain, c‟est mal » : mais alors comment faire en sorte que
ce soit bien, puisque ça existe ?
Olivier Roussel, directeur du département « grands territoires » à l’Agence d’Urbanisme de
Lyon
Se passe à Lyon ce qui se passe partout ailleurs : une périurbanisation à un degré jamais
atteint, malgré la loi SRU, malgré les SCOT. Les politiques en faveur des transports en
commun fonctionnent dans le centre mais en périphérie la voiture domine de manière
écrasante (tri-motorisation fréquente des ménages).
La réglementation renforcée a pu avoir des effets contreproductifs (l‟agglomération centre
devient trop coûteuse pour les ménages et les entreprises)/
3 inversions du regard sont proposées sur ce territoire :
- le regard devient d‟abord métropolitain et non plus centré sur l‟agglomération ;
- l‟espace vide ou en creux est vu positivement et on y fait des projets ;
- les équipements routiers sont minorés au profit du RER lyonnais : la méconnaissance du
fonctionnement et de la structure ferroviaire était forte. L‟agence d‟urbanisme a développé
avec la Région un discours sur l‟étoile, le fonctionnement, le cadencement et les
investissements nécessaires.
Par ailleurs, on fait le lien entre le plan, le schéma et la politique qui va avec. Planifier,
représenter et passer à l‟action sont indissociables, en associant les opérateurs et les
partenaires. Le plan, le schéma n‟a de sens que si les élus et les différents acteurs sont autour
de la table : on réinvente le dialogue avec les élus. Pour l‟instant, les opérations menées sont
ponctuelles, l‟effet de masse est absent, il faut faire place aux acteurs privés, aux habitants
pour y parvenir.
Sortir de la vision autocentrée est nécessaire : il faut en finir avec le malthusianisme de
l‟agglomération centre, qui augmente les coûts de logement et repousse les ménages plus
loin ; il faut arrêter de sauver une ceinture verte si cela se traduit par une baisse des espaces de
nature en périphérie.
Le développement vertueux serait de renforcer les polarités : les expertises montrent l‟intérêt
de la ville des courtes distances, il faut agir sur les déplacements à l‟intérieur des bassins de
vie en y créant des modes alternatifs à la voiture.
Martine Berger
4 idées pour sortir des lieux communs :
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- le terme périurbain pose question : qu‟est ce qu‟on y met ?
- le problème des politiques publiques, de la gouvernance métropolitaine nécessaire mais des
politiques publiques contradictoires entre échelles et entre domaines (habitat, emploi…) ;
- la vision simpliste de la demande sociale : il y a aussi un malthusianisme des habitants, un
problème de partage des espaces entre groupes sociaux ;
- la réflexion sur le polycentrisme et la ville des courtes distances : certains travaux ont
montré qu‟il n‟y a pas que des aspects positifs (cf. accès à un certain volume d‟emploi pour
les catégories les moins motorisées).
Monique Gadais fait part d‟un travail mené pour le Certu sur les enjeux sociétaux des NTIC
(P. Vidal, L. Rougé).
Estelle Ducom mentionne l‟exemple japonais pour illustrer l‟idée des équipements évolutifs
en fonction du cycle de vie (les écoles deviennent des maisons de retraite). Ce qui a été plus
ou moins tenté en France (villes nouvelles) mais sans grand succès (Martine Berger).
Françoise Jarrige revient sur la question foncière qui illustre les contradictions des politiques
publiques. La fiscalité actuelle n‟est pas du tout adaptée aux enjeux. La rentabilité foncière
fonctionne à plein et on ne peut pas lutter contre si on ne la remet pas en cause.
Olivier Roussel précise le contenu des projets sur les espaces agricoles et naturels à Lyon.
Cela part d‟une réflexion sur les échelles : en effet, on se pose la question de la légitimité
d‟une collectivité qui protège un espace naturel à qualité environnementale moyenne et à 400
mètres du tramway alors que des logements pourraient y être construits.
Les PENAP relèvent d‟une démarche conjointe. Dans l‟idéal, cela devrait déboucher sur la
définition de périmètres d‟action foncière repris dans la trame verte des SCOT. Il s‟agirait
d‟espaces pérennes sur lesquels des efforts seraient menés pour que l‟agriculture soit viable et
attractive (grâce à un soutien à l‟appareil productif agricole). Cela devrait déboucher sur une
maîtrise foncière publique. Le problème, c‟est l‟embarras du choix dans les outils : politique
foncière du Grand Lyon, EPORA (Etablissement Public foncier de l‟Ouest Rhône Alpes),
volonté forte de la région…
Jean Claude Bontron revient sur la place des agriculteurs dans le périurbain : ils ont une
double casquette, celle de gestionnaires économiques et celle de gestionnaires patrimoniaux.
À ce titre, les baux proposés sont précaires et ne permettent pas d‟investissement à long
terme. La question du partage de la plus value foncière traîne depuis 50 ans. Cyria Emelianoff
indique qu‟à ce sujet, la France est frileuse : dans d‟autres pays européens, des systèmes
existent tels que la reversion de 30 % de la somme ou la cession de 30 % du terrain à la
collectivité.
Nora Semmoud revient sur ce qui lui semble être un grand absent des débats : la population
périurbaine, ses pratiques, ses perceptions… Or on ne peut pas aider les politiques publiques
et les opérateurs si l‟on ne s‟intéresse pas à cette demande sociale dans sa confrontation aux
politiques publiques (qui traduisent certains comportements). On peut également s‟interroger
sur l‟impact de ces politiques de développement durable sur ces ménages : certaines
opérations labellisées HQE mènent à de nouvelles formes d‟exclusion. Les aspects techniques
de la démarche HQE laissent souvent de côté ces questions d‟usage et d‟appropriation.
Eric Charmes insiste sur un autre problème, celui de l‟appropriation par les habitants de
terrains sans les acheter via les documents d‟urbanisme qui gèlent des espaces. Il y a une
53
iniquité entre les propriétaires qui bénéficient de la première vague d‟urbanisation et ceux qui
sont soumis au gel voulu par cette première vague périurbaine qui cherche à préserver son
cadre de vie. Les communes périurbaines ne rejoignent pas le noyau urbain comme ont pu le
faire autrefois les faubourgs : le report se fait plus loin parce que le robinet de l‟urbanisation
se ferme. Le débat se pose autour de l‟acceptabilité de la densification.
Didier Desponds revient sur l‟idée que le périurbain ne se comprend que par rapport à
l‟agglomération et non en soi. Le coût de l‟immobilier, le cadre de vie, les aménités, l‟accès à
l‟emploi en étaient les moteurs, mais des changements se profilent notamment autour de la
question du coût de la mobilité. Les collectivités territoriales s‟en préoccupent de plus en plus
et essaient d‟anticiper.
Pour Hélène Subremon, il y a beaucoup de questions autour de la compatibilité entre la
périurbanisation et le développement durable, des mobilités, des espaces publics, beaucoup
moins autour de l‟habiter chez soi, notamment dans un contexte de crise énergétique. Il
faudrait revenir à l‟espace domestique : quelle qualité du bâti ? Quels modes d‟habiter ?
L‟espace domestique parle aussi de cette compatibilité.
Benjamin Motte revient sur le problème de définition : les chercheurs ont des entrées
différentes dans le périurbain, qui impliquent des problématiques différentes et donc des
définitions différentes. Définir un effet de seuil, un périmètre pertinent en soi n‟est pas
possible, il y a un gradient, on est face à un espace intermédiaire entre urbain et rural :
pourquoi vouloir le délimiter ? Il faut accepter la variété des situations, la notion de gradient
qui varie en fonction des problématiques qui nous intéressent.
Nathalie Ortar précise deux points :
- réfléchir à l‟échelle métropolitaine est une avancée mais il faut aussi mobiliser une autre
échelle pour comprendre où les gens se localisent, c‟est celle de plusieurs aires
métropolitaines à l‟intersection de laquelle s‟installent les populations ;
- concernant les NTIC, il faut composer avec les réticences des entreprises pour le travail à
domicile.
Martine Berger complète la réflexion de Benjamin Motte : le terme périurbain est un
raccourci pour réunir des formes de transition en évolution. On raisonne bien sûr à l‟échelle
d‟un territoire entier, comme le montre le nom de l‟atelier : dynamiques résidentielles de
l‟urbain au rural.
Lionel Rougé conclut la matinée en mettant en évidence la jeunesse de ce territoire par rapport
au temps long de la ville. L‟évolution des populations dans ce territoire qui lui-même évolue
de manière différenciée est une nécessité qui encourage à faire un travail qualitatif sur le long
terme pour bien comprendre ces espaces.
54
Intervention de Martin Vanier, Professeur à l'Université de Grenoble (UMR PACTE) :
« Fictions périurbaines…quoique »
Martin Vanier présente les travaux du groupe de la DIACT sur la prospective des « futurs
périurbains ». Il ne s‟agit donc pas d‟un travail de recherche mais de prospective : peu
d‟observation et de collecte de données mais un bricolage de représentations qui invite à
changer le regard.
La démarche a procédé en 3 temps :
- printemps 2007 : plusieurs experts viennent animer des controverses pour remettre en cause
la doxa sur un périurbain contraire à toutes les politiques publiques, au bon sens, ennemi du
développement durable… Tout un discours à déconstruire ! Des intervenants tels que F.
Moriconi-Ebrard, J.C. Castel, O. Piron, B. Poirier (VP de Rennes Métropole) ont été invités.
- élaboration de scénarios : 150 problématiques sortent de la bouche des membres du groupe
de travail, elles sont regroupées en 4 problématiques pour laquelle chacun imagine des
projections à 20 ans, projections qui sont à leur tour regroupées en 7 conséquences qui
débouchent sur 5 scénarios, processus envisagés / envisageables. Aucun n‟est en soi bon ou
mauvais, ils sont hétérogènes, avec des « bons » et des « mauvais » côtés.
Scénario 1 le périurbain digéré par l’urbain
Le coût de la mobilité et les contraintes environnementales sont tels que c‟est la fin de la
dispersion. C‟est le succès du modèle urbain compact le long des corridors ferroviaires. On
revient à une dualité ville / campagne appuyée sur une transformation du périurbain en
banlieue. C‟est un scénario sage porté par le monde des professionnels mais les élus sont
conscients que ce n‟est pas réalisable.
Scénario 2 : le périurbain dissout dans le confort spatial
La périurbanisation est dominante sous la forme d‟une nébuleuse. La réponse aux exigences
environnementales se fait par des micro-solutions individuelles. La différenciation est forte
entre là où ça se passe bien grâce à une bonne gouvernance locale et là où ça se passe moins
bien. Pour beaucoup d‟acteurs locaux, c‟est un scénario probable.
Scénario 3 : le périurbain transformé en conservatoire péri-rural
La société urbaine est tendue vers la question de l‟accès à la nature et de sa préservation.
Cette dernière se fait sur le littoral, les frontières, les lisières de l‟espace périurbain que l‟on
certifie, sanctuarise. Le périurbain est autour du rural, sanctuaire sauvage où on distille le bon
usage de la nature. C‟est un scénario socialement discriminant (cela existe déjà autour des
PNR) et ouvert à l‟innovation. C‟est un périurbain positif, en rupture avec le modèle actuel.
On y retrouve la logique de clubs.
Scénario 4 : le périurbain saisi par l’inter-territorialité
On assiste à un renversement de centralités : le périurbain devient uneposition intéressante
entre les villes, permettant d‟accéder à plusieurs villes. C‟est un entre deux, une interface, un
réseau, un périurbain interterritorial où l‟installation de gares, de CHU… est pertinente. C‟est
une réalité fonctionnelle et sociale, un périurbain en marche et qui affirme une vertu politique,
une capacité de projet puisqu‟il représenterait une stratégie territoriale de connexion. Là
encore toutes les places ne seraient pas gagnantes : la compétition entre ces points est forte.
55
Scénario 5 : le périurbain réquisitionné par les villes-régions
C‟est le scénario 1 poussé plus loin : la ville est le seul lieu fréquentable, le périurbain devient
un espace technique nécessaire pour la ville en tant qu‟il produit des biens écologiques mais
où il n‟y a plus intérêt à habiter.
Pour conclure,
Le scénario 1 est vertueux mais soumis au doute des politiques ?
Le scénario 2 insoutenable mais considéré comme tendanciel et probable par les élus ?
Le scénario 3 séduisant mais ségrégatif ?
Le scénario 4 … mais trop honnête ?
Le scénario 5 alarmant mais inaudible ?
Les enjeux stratégiques
Changer les représentations (dénominations, zonages, représentations).
Coordonner les territoires plutôt que les recomposer (le millefeuille n‟est pas si mal).
Mettre en valeur les ressources spatiales.
Générer de nouvelles recettes fiscales (en faire un lieu dont l‟aménagement fabrique de
l‟enrichissement).
Donner à la Région la mission de coordination des acteurs et des espaces périurbains.
Faire vivre l‟innovation dans l‟espace périurbain.
Intervenir en partenariat public privé (contre le laisser faire privé public).
Inciter plutôt qu‟interdire (la planification, les SCOT seront probablement peu efficaces).
56
4- Débats de l’après midi
Françoise Jarrige s‟interroge sur la réaction des élus.
Martin Vanier cite quelques réactions : celle du maire de Poitiers qui « achète le scénario 4 »,
celle du président d‟une communauté de communes voisine qui avoue à demi mots être en
train de faire le scénario 3 en entremêlant activités, habitants et agriculture, tant pis pour le tri
social. C‟est intéressant car cela montre que le projet politique dans le périurbain est possible
à leurs yeux. Peu revendiquent le scénario 2 qui est le fond du problème. En tout cas, cela
montre que la stigmatisation politique du périurbain est terminée.
Quelqu’un remarque qu‟aucun scénario n‟évite la discrimination sociale.
Martin Vanier le reconnaît, il n‟y a pas de piste pour un projet social. Tous les scénarios sont
ségrégatifs, différenciateurs.
Quelqu’un ajoute que pourtant un scénario envisage une rupture environnementale alors
pourquoi pas une rupture sociale ou économique ?
Martin Vanier pose la question : qui envisage aujourd‟hui une rupture sociale ?
L‟environnement est partout mais il n‟y pas de discours sur le social. Pourquoi n‟imagine-t-on
plus de rupture sociale ? Les 5 scénarios de l‟INRA sont à peu près comparables mais vus des
espaces ruraux ; or là non plus, il n‟y a pas de lecture de la transformation sociale. On est dans
une pensée unique de la société.
Cyria Emelianoff demande de quel social on parle car il y a comme une étanchéité entre la
question environnementale et la question sociale. Où est la métropole dans le scénario 2,
disparait-elle ? Quel est le fonctionnement économique ? Le scénario 4 fait-il abstraction de la
question énergétique ?
Martin Vanier reproche au social d‟être partout et donc nulle part. Quand il dit que le groupe
n‟a pas traité le social, c‟est qu‟il ne s‟est pas posé la question « où sont les pauvres ? ». Le
social est approché par la localisation des riches et des pauvres. Il n‟y a pas eu de question
sociale traitée dans la mesure où le groupe n‟a pas su dire ce qu‟il advenait des pauvres dans
chaque scénario.
Le scénario 2 ne fait pas l‟impasse sur la métropole mais donne accès à des territoires libérés.
Le scénario 4 reconnaît que la mobilité a un coût mais que ce n‟est pas un problème : sans
doute la voiture électrique sera répandue et mettra un terme à l‟angoisse énergétique. C‟est
pour l‟instant le coût social de la disparition de la filière automobile qui a interdit la mise sur
le marché d‟une voiture électrique.
Françoise Jarrige demande s‟il y a eu une influence d‟autres expériences européennes dans
cette prospective.
Martin Vanier montre que l‟Europe du Nord identifie la question dans un contexte plus
périurbanisé que la France mais ne développe pas de conception stigmatisante et de lutte
contre cela. L‟Europe du Sud occulte encore le sujet alors que la situation est explosive. En
France, on est dans une diversité de situations. Mais il est clair que le périurbain autour de
Genève, du Luxembourg doit se lire à la lumière du scénario 3 de l‟inter-territorialité. La
frontière est un bel objet périurbain.
57
Quelqu’un demande s‟il y a des zones de désert dans les scénarios.
Martin Vanier précise que dans le scénario 1, il y a des zones rurales moins soumises à la
pression résidentielle et où la baisse démographique est possible. Il n‟y a pas réellement de
désert mais des zones d‟apaisement de la pression démographique.
Martine Berger revient sur la question des pauvres en insistant sur l‟atomisation des
phénomènes dans le périurbain.
Quelqu’un demande où sont les vieux dans les scénarios
Martin Vanier cite l‟idée du Plan Vermeil, livre de R. Debray : tous dans un département,
l‟Ardèche. Non, il y en a partout. Il y a place pour tout le monde dans tous les scénarios.
Laurent Cailly demande si la demande sociale a été évaluée, les scénarios soumis aux
habitants, en particulier aux jeunes.
Martin Vanier décrit une intuition : les plus réactifs et créatifs sont souvent les anciens par
rapport aux jeunes qui sont ancrés dans le modèle actuel. La prospective se fait avec ceux qui
ont vécu. Une piste structurante pour la périurbanisation est l‟alimentation, c‟est un facteur de
reconstruction de notre système de valeurs à l‟égard de ce territoire. C‟est un champ de
valeurs essentiel pour des gens qui ont une culture du repas et peuvent trouver ça autour de
chez eux.
Nora Semmoud trouve plausibles ces scénarios au regard des dynamiques déjà à l‟œuvre dans
certains territoires. Mais deux questions se posent : comment dans ces scénarios qui
prolongent des dynamiques les politiques publiques vont-elles s‟insérer ? Comment les
pratiques de la population s‟y insèrent-elles aussi ? Cela manque d‟action politique et de
population, notamment marginale.
Martin Vanier précise que la prospective n‟est pas de la stratégie mais montre à des acteurs
qu‟il y a d‟autres futurs possibles afin de les déstabiliser. Les scénarios ne sont pas
tendanciels mais des séries de logiques plausibles, sans que rien ne soit joué. Le politique ne
doit pas choisir mais s‟interroger sur le type de politique à mettre en œuvre pour, contre,
avec… telle ou telle orientation. Dans chaque scénario il y a des politiques publiques sousjacentes. Ce ne sont pas des préconisations mais des choses qui pourraient arriver.
Christiane Thouzellier trouve intéressante la notion de confort spatial, pas seulement dans un
contexte de dé-densification mais à toutes les échelles (le jardin comme une pièce de
l‟habitat…)
Guillaume Pouyanne se demande si les scénarios pourraient coexister dans une aire urbaine et
si oui comment.
Martin Vanier confirme cette idée, il y aura de tout partout à l‟échelle de la France comme à
l‟échelle de grandes régions urbaines comme celle de Lyon où il n‟y a pas qu‟une seule
logique périurbaine mais plusieurs discours politiques. Il s‟agit de dire aux élus « faites de
l‟aménagement, du péri-urbanisme en choisissant entre plusieurs options, plutôt que de lutter
58
contre la périurbanisation ». Il faut sortir de la pensée unique, du discours sur « le périurbain
est un échec qu‟il faut densifier ».
Christophe Guerrinha trouve intéressants les schémas qui ne mettent pas le centre (la ville) au
centre. C‟est toute la question du regard sur le périurbain, l‟interpellation du périurbain dans
son rôle politique.
Cyria Emelianoff s‟interroge sur la biodiversité que Martin Vanier renvoie au rang de
controverses, de discours à déconstruire.
Eric Charmes ne voit que des scénarios résidentiels, mais pas d‟emploi.
Martin Vanier rectifie cette impression : le scénario4 qui en fait un espace fonctionnel
comprend des zones d‟emploi, le scénario 3 fait aussi du périurbain un lieu d‟activités, tout
comme le scénario 2 où la nébuleuse concerne aussi l‟emploi. Les emplois et les activités se
périurbanisent autant que les habitants, les premiers consomment d‟ailleurs plus d‟espace que
les seconds actuellement.
Martin Vanier accorde à Nathalie Ortar que les scénarios d‟évolution de l‟emploi et de la
société dans leur globalité n‟ont pas été pris en compte.
Xavier Desjardins pense que ces scénarios peuvent aider les élus à se positionner car ils
représentent des images mentales de différents acteurs sur le futur. On lit derrière chaque
scénario en effet la présence d‟un acteur et de son discours : les agences d‟urbanisme pour le
scénario 1, les conseils généraux pour le scénario 2, les communautés de communes pour le
scénario 3, la SNCF et les grands équipements pour le scénario 4. Le SCOT est une
combinatoire des 4 avec la prédominance du scénario 1 puisque la plume est tenue par les
urbanistes.
Christopher Bryant mentionne que l‟avenir est toujours déjà là, marginalement. La fonction
alimentaire est très importante, préserver cette ressource et dynamiser l‟agriculture est
important.
59
1. Les participants à l’atelier du 23 septembre 2008 (La Défense)
- Les intervenants
Cyria
Emelianoff
MCF à l'université du Maine
et membre du GREGUM,
ESO, UMR 6590 du CNRS
Prévenir ou rendre compatible la
périurbanisation
avec
le
développement durable ?
Martin Vanier
Professeur à l'Institut de
géographie alpine,
Université Joseph Fourier –
Grenoble I, membre de
l‟UMR PACTE
Fictions périurbaines … quoique.
Présentation des travaux du groupe
de la DIACT sur la prospective des
« futurs périurbains ».
-
Les participants
Sandrine
Baccconier
Martine Berger
Séverine Bonnin
Jean-Claude
Bontron
Christopher Bryant
Laurent Cailly
Eric Charmes
Xavier Desjardins
Didier Desponds
Estelle Ducom
Olivier Frérot
Monique Gadais
Christophe
Guerrinha
Université de Toulouse Le
Mirail, membre de l‟UMR
Dynamiques rurales (UMR
MENRT 1936 –MA 104)
Université Paris 1, membre du
LADYSS, UMR CNRS 7533
Université de Toulouse Le
Mirail, membre du LISSTCieu, UMR CNRS 5193
Société d'études
géographiques, économiques
et sociologiques appliquées
(SEGESA)
Université de Montréal
Université de Tours, membre
du laboratoire CITERES
Institut Français d‟Urbanisme,
membre du laboratoire Théorie
des Mutations Urbaines, UMR
7136
CSTB
Université de Cergy-Pontoise,
membre du Laboratoire
Mobilités, Réseaux, Territoires
et Environnement.
Université Paris IV Sorbonne,
membre du Laboratoire
Géographie-cités, UMR CNRS
8504
Agence d’urbanisme de Lyon
CERTU
Direction des Transports
et des Communications de la
Région Languedoc-Roussillon
Service TER et Intermodalité
Post doctorante
Professeur
Doctorante
Directeur
Professeur
MCF
MCF
Chercheur
MCF
MCF
directeur
Chargé d‟études
60
Françoise Jarrige
Annabelle MorelBrochet
Benjamin MotteBaumvol
Nathalie Ortar
Guillaume
Pouyanne
Gilles Quéré
Jean Rivière
Lionel Rougé
Olivier Roussel
Nora Semmoud
Christophe Soulard
Hélène Subremon
Christiane
Thouzellier
Voyageurs
INRA-ENSAM, membre de
l‟UMR Innovation
INRETS, membre du
Laboratoire Ville, Mobilité,
Transport.
Université de Bourgogne de
Dijon, membre du laboratoire
THEMA.
MEEDDAT, ENTPE/ LYON
Université de Bordeaux IV,
membre du GRETHA - UMR
5113
CERTU
Université de Caen, membre
de l‟UMR ESO (UMR 6590 du
CNRS)
Université de Caen, membre
de l‟UMR ESO (UMR 6590 du
CNRS)
Agence d’urbanisme de Lyon
Université de Tours, membre
du laboratoire CITERES
INRA, membre de l‟UMR
Innovation
École d‟Architecture ParisBelleville. Membre de
l‟IPRAUS
LISST-Cieu, UMR CNRS
5193
CR
Post doctorante
MCF
Chargée de recherche
MCF
Doctorant
MCF
directeur du département
« grands territoires »
Professeur
CR
Post doctorante
Ingénieur
61
Annexe 3.1.2 : Programme et synthèse de l’atelier des 20 et 21 mars 2009, Université
Paris 1.
Séminaire du 20 Mars
Matinée : Les habitants entre espace public et espace privé
Après la séance de relance de l‟atelier de septembre 2008, cette première séance de séminaire
a rassemblé une trentaine de chercheurs, provenant d‟une vingtaine d‟équipes de recherche,
pour inaugurer une nouvelle modalité de fonctionnement : deux journées de travail, l‟une
consacrée à un séminaire, l‟autre à une visite de terrain en compagnie de chercheurs et
d‟acteurs (politiques, professionnels de l‟aménagement et de l‟urbanisme…).
Pauline Frileux, École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles,
La construction naturelle et sociale des « bocages pavillonnaires »
Ce que l‟on peut nommer le « bocage pavillonnaire » relève à la fois d'une construction
culturelle et d'une production sociale. Il perpétue le modèle de la clôture haute et occlusive et
refuse le modèle anglais de la clôture basse. Qu'elle soit variée ou monotone, la clôture doit
isoler, protéger du regard et ce, quelles que soient les relations à la nature, au voisin et à
l'étranger. Le bocage pavillonnaire représente par ailleurs, à l'échelle de l'îlot de maisons, un
enjeu pour l'ensemble des copropriétaires : les îlots de maisons ou portions de rues sont autant
d'espaces politiques, symboliques et culturels mis en forme et défendus par les copropriétaires
qui s'identifient à ce lieu. L'entretien de la clôture engage à ce titre l'identité du groupe (en ce
sens, le lotissement s'apparente à une « production sociale »). Cette mise en forme est le
corollaire indispensable de l'appropriation du lieu.
Pauline Frileux (École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles) s‟est tout d‟abord
attachée à analyser, d‟un point de vue ethno-écologique, la construction naturelle et sociale
des bocages pavillonnaires à partir de deux terrains, l‟un en ville nouvelle francilienne et
l‟autre dans l‟agglomération rennaise : il s‟agissait de montrer le rôle des acteurs de divers
ordres (habitants, jardineries, législateur…) sur l‟aspect des haies séparant les parcelles des
périurbains. Au-delà du désir d‟intimité, c‟est la production sociale de ce linéaire bocager qui
a été mise en évidence, autour des notions de respect et d‟image du quartier.
62
Powerpoint
Rapports public/privé
et production de l’habitat
périurbain
Rapports
public/privé
et production
de l’habitat périurbain
La construction naturelle et sociale des « bocages »
pavillonnaires périurbains
La construction naturelle et sociale des « bocages »
pavillonnaires périurbains
Pauline FRILEUX
GIS Logement – habitat
Atelier « Dynamiques et pratiques résidentielles, de l’urbain au rural »
Vendredi 20 mars 2009
Pauline FRILEUX
GIS Logement – habitat
Atelier « Dynamiques et pratiques résidentielles, de l’urbain au rural »
Vendredi 20 mars 2009
Introduction : L’objet « bocage » pavillonnaire
Une transposition du modèle « bocage agricole »
(Baudry & Jouin 2003, Antoine 2000) :
 Une organisation spatiale en réseau, conjugaison
de la pelouse (l’herbe) et de la haie (le ligneux)
 Des acteurs, leurs usages et leurs représentations
Introduction : Un terrain périurbain
Une dynamique d’urbanisation
amplifiée par le contexte de la ville
nouvelle de Marne-la-Vallée (Bonvalet
et al. 2001, Berger 2004, Tapie et al.
2005, Berque et al. 2006).
Bussy Saint-Georges, 1979
18000
12000
La population de Bussy
a été multipliée par 40
entre 1980 et 2006
6000
0
1980
1990
2000
Bussy Saint-Georges, 2002
63
Introduction : Une démarche ethno-écologique menée dans le cadre d’une thèse
soutenue au Muséum national d’histoire naturelle (2008)
 Des enquêtes semi-directives (une centaine, dont
60 habitants)
 comprendre le point de vue des habitants
 analyser la diversité des pratiques et des
représentations de la nature
 replacer les habitants au sein d’un système
d’acteurs
 Une analyse écologique des peuplements de
carabes
 évaluer la biodiversité des jardins en fonction
d’une typologie de haies
Introduction : Les « zones » pavillonnaires, modèle d’un anti-développement durable
 « Saccage » de la nature (Le Corbusier 1937)
 Banalisation des paysages (Conrad 2006)
 Ségrégation sociale et entre-soi (Haumont 1966)
Introduction : 1989, l’installation des premiers habitants à Bussy Saint-Georges
[…] tout autour c'était de la terre labourée. On était là, il n'y
avait pas de maisons, pas d'école en face, pas de route ni
rien. On était toujours dans les chantiers, dans la gadoue.
J'avais des gens qui traversaient comme ça, ils passaient
là [au milieu de la pelouse] ! Après, ça pousse, ça pousse
assez vite en fait. Ça fait douze ans qu'on est là, il n'y avait
rien, c'était que de l'argile. (Habitante installée en 1990)
64
Plan
1. Les « bocages » pavillonnaires, une
construction culturelle
2. et une production sociale
« La clôture doit être une fenêtre plus qu’un mur »
 Jardin-de-devant / jardin-de-derrière,
le montré/le caché (Haumont 1965)
L'« insertion harmonieuse [des pavillons] dans le milieu environnant »
 1977, loi sur l’architecture
« Les clôtures, dans la mesure où elles existeront, peuvent
être assurées par des haies, éventuellement doublées de
grillage d'une hauteur de 1,20 mètre, monté sur poteaux
métalliques, à l'exclusion de toute autre clôture et
notamment de murs ou murets » (Bussy Saint-Georges)
« À l'exception des entourages de portails, les ouvrages
maçonnés, palissades, etc. sont proscrits » (agglo. Rennes)
-> La haie devient la règle (unification des clôtures)
65
Des haies occlusives, exotiques et horticoles (1)
 Du mur vert à la haie fleurie, des haies
« exotiques » et horticoles, à feuillage
persistant :
- le laurier-cerise, Prunus laurocerasus (Asie
mineure et Europe centrale, nombreux
cultivars)
- le troène, Ligustrum ovalifolium (Japon)
- le thuya Thuja plicata (Amérique du nord,
cultivar Atrovirens), remplacé aujourd’hui
par le faux cyprès Cupressocyparis
sempervirens
Des haies occlusives, exotiques et horticoles (2)
- le photinia Photinia x fraseri (depuis les années 1990 en France)
Il y a deux, trois essences qu'on vend pas mal, c'est le photinia, qui
marche beaucoup, le laurier tin, et puis après, on va varier avec deux,
trois autres végétaux, surtout du persistant. Les gens veulent avoir un
feuillage tout le temps. (Vendeur d’une grande enseigne de jardinage)
Des renforcements multiples (1)
 Plantes épineuses, toiles et autres dispositifs bricolés
 Un processus constaté dans les années 1980 (Christiany,
Dubost 1987), qui s’est amplifié depuis.
66
Des renforcements multiples (2)
 Le succès commercial des « brise-vues » :
- toiles synthétiques
Des renforcements multiples (3)
Des renforcements multiples (4)
- brandes (bruyère)
67
Des renforcements multiples (5)
- panneaux de bois (claustras)
 Installés sur le pourtour du jardin ou en mitoyenneté
(terrasse)
 Une manière de détourner la règle (mur interdit)
« Être tranquille » chez soi, un besoin sans cesse réitéré (1)
[…] c'est un mur, c'est tout ! Les gens ils s'amusent des fois avec la
haie, mais nous non, c'était avant tout pour se dissimuler, se couper
des autres, la haie. Voilà. On ne veut pas les voir, on ne veut pas qu'ils
nous voient ! (Habitante de Bussy).
68
« Être tranquille » chez soi, un besoin sans cesse réitéré (2)
Une haie pour moi c'est… se protéger, ça doit
ressembler à un mur en fait, à un mur végétal.
La fonction principale de la haie, c'est quand
même d'être protégé du regard des voisins.
Pour moi la haie, c'est cacher. C'est pour ça
que j'aimerais que ce soit bien haut là. Et je
regrette qu'on n'ait pas mis plus d'arbres.
Une haie c'est pour être chez soi. Parce que
sinon on voit tout ce qui se passe dans la rue, et
on n'est pas chez nous. L'été par exemple, si
on veut faire un barbecue, même être en maillot
de bain dans le jardin, si on n'a pas de haie
c'est… on se montre à tout le monde quoi !
« Être tranquille » chez soi, un besoin sans cesse réitéré (3)
 Quelles que soient les catégories socio-professionnelles, l’âge,
les pratiques jardinières et les représentations de la nature
 Que ce soit pour cultiver son potager ou profiter de sa piscine,
que le jardin soit assimilé à :
1. un espace de mise à distance de l’autre, réduit à
sa plus simple expression
69
« Être tranquille » chez soi, un besoin sans cesse réitéré (4)
2. un espace privilégié de contact avec la nature
« Être tranquille » chez soi, un besoin sans cesse réitéré (5)
3. un espace de représentation
70
La nécessité de clore prime devant l’ouverture sur un parc ou sur la campagne (1)
C'est que du laurier dans le fond, parce que là on veut une
haie bien épaisse. Ça passe le chemin, derrière. […] Avant on
avait vue direct [sur le parc]. On est restés plusieurs années
sans haie derrière, c'était plus sympa, on voyait, et puis bon…
Parc urbain
La nécessité de clore prime devant l’ouverture sur un parc ou sur la campagne (2)
71
D’autres références à l’étranger
 La clôture basse et transparente en Grande Bretagne, l’absence
de clôture en Finlande (Hoddé, Léger 2005) et aux Etats-Unis, etc.
La clôture haute et occlusive
 Un trait culturel français
 Qui ne signifie pas obligatoirement un strict entre-soi.
 A Evora (Portugal), le mur haut à la préférence car il
garantit le bon aspect du quartier (Hoddé, Léger 2005)
-> identité collective
72
Plan
1. Les « bocages » pavillonnaires, une
construction culturelle
2. et une production sociale
Des échanges entre voisins
 Peu d’échanges de plantes
 pauvreté des savoirs et savoir-faire jardiniers
 beaucoup d’achats
 Mais des échanges d’outils, de conseils d’entretien et de « coups de main »
La bonne tenue du jardin, un enjeu collectif (1)
Je taille deux fois par an. Parce qu'il y a quand même une question
de respect. Si on ne le fait pas, ça sort et théoriquement ça ne doit
pas dépasser le grillage. Il y en a certains dans la co-propriété,
heureusement pas trop, ça ne les dérange pas que ça sorte.
Notamment il y en a un, en plus qui donne dehors, sur l'avenue […].
Le dimanche il y a plein de gens qui se baladent, c'est quand même
plus agréable…
Elle est assez épaisse, donc il faut faire de l'autre côté, il faut reprendre
l'escabeau, revenir fignoler par là, c'est fatiguant. Après faut
ramasser… Souvent j'essaie de le faire avant que mon mari arrive du
travail, tailler pour que ça fasse propre par rapport aux voisins.
Des fois ça me donne des complexes. […] Quand je le vois Éric, il
ramasse ses feuilles une à une. Non je ne peux pas faire ça, c'est audessus de mes forces. […] J'ai plein de pissenlits, tout autour là, et puis
quelques chardons ici. Les rosiers là, l'année dernière c'est ma voisine
qui les a taillés. J'ai pas le courage et comme ça me dérange pas plus
que ça… Là où ça me dérange c'est par rapport à mes voisins.
Parce que je sais que eux ils n'accepteraient pas d'avoir des pissenlits
dans leur jardin, mais bon !
73
La bonne tenue du jardin, un enjeu collectif (2)
 Tailler la haie, une corvée plus qu’un art jardinier
(sauf pour quelques retraités passionnés)
 Un devoir rappelé dans le règlement de co-propriété
« Il est fixé à titre de règles d'usage de l'ensemble
immobilier : […] l'obligation d'entretenir en parfait état les
jardins ou espaces privatifs, ainsi que les ornementations
extérieures. […] D'une manière générale, les
propriétaires de chacun des lots s'interdisent d'exercer
des activités qui occasionneraient des nuisances, de
quelque nature qu'elles soient. » (1988, Bussy)
La bonne tenue du jardin, un enjeu collectif (3)
 Contenir le vivant (tailles, traitements phytosanitaires)
 contrôler les débordements latéraux
 supprimer la « sale bête » (ravageurs)
 éradiquer la mauvaise herbe (graines transportées
par le vent)
 La hauteur rarement invoquée comme critère de
bonne/mauvaise tenue
Conclusion
 Deux caractéristiques fortes du « bocage » pavillonnaire périurbain :
 La haie haute et occlusive
-> une relation à double sens : ne pas voir l’autre, et ne pas être vu
-> une contrainte nécessaire, garante de l’intimité des habitants
-> un besoin exacerbé par la grande mobilité quotidienne des habitants du
périurbain ?
 La bonne tenue du jardin
-> conditionne l'image du quartier, d’où une censure forte exercée par le voisinage
-> la lutte contre l’envahissement par le végétal est une obsession
 La haie, élément répétitif fortement investi par les habitants, objet de
représentations collectives –> un « motif » paysager (Voisenat 1995)
 Des processus politiques et économiques (filière horticole) orientent en
amont les choix individuels des habitants des pavillons.
74
Merci pour votre attention
75
Jean-Michel Léger, CNRS, IPRAUS, École d‟Architecture de Paris-Belleville
Les habitants des lotissements face à l’hypothèse de la densification
En recommandant la maîtrise de l‟étalement urbain, la loi SRU n‟a fait que confirmer la
traditionnelle tendance des pouvoirs publics et des responsables de l‟urbanisme en faveur de
la densification des territoires habités. Les simulations de densification se multiplient ainsi
localement, dans les DDE ou les CAUE, et certains PLU encouragent désormais la diminution
de la taille de la parcelle constructible quand le règlement du lotissement devient caduc.
Pourtant, les bonnes résolutions énoncées au nom d‟un prétendu intérêt général ne risquentelles pas de se heurter au NIMBY ? Eléments de réponse à partir d‟une enquête au cours de
laquelle l‟hypothèse de la densification des lotissements a été soumise à des habitants des
pourtours d‟Annecy.
Jean Michel Léger (CNRS, IPRAUS, École d‟Architecture de Paris-Belleville) a ensuite
analysé le comportement des habitants face à l‟hypothèse de la densification. Face à ce
discours dominant d‟un nécessaire retour à la ville dense, des simulations ont été tentées par
des architectes dans la région d‟Annecy pour faire évoluer les lotissements existants. Mais le
retour du travail d‟enquêtes a montré les réticences des habitants face à un tel projet, pour
plusieurs raisons : la crainte de la saturation du trafic automobile, celle de la fin de
l‟homogénéité induite par ces divisions de parcelle, les problèmes juridiques qui naîtraient de
ces divisions autorisées par le PLU mais interdites par le cahier des charges. On voit ainsi
l‟étendue des difficultés soulevées par cette hypothèse de densification qui explique la
résistance des lotis.
76
77
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79
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84
Après-midi : La production des ensembles pavillonnaires périphériques
Renaud Le Goix, Université Paris 1 - UMR Géographie-cités
Acteurs, collectivités locales et contextes locaux dans la production des lotissements
périurbains.
Cette intervention porte sur la genèse des espaces résidentiels de front d'urbanisation, et les
forces qui les structurent : si les acteurs privés contribuent largement à la production de
l'espace (investisseurs, aménageurs, promoteurs), les collectivités locales jouent un rôle clé,
pratiquant par exemple la sélection sociale des résidants, une restriction de l'offre foncière ou
à l‟inverse des politiques de densification. Cette intervention propose un cadre pour l‟analyse
de l‟imbrication des effets de contexte dans la production des espaces résidentiels périurbains.
Elle repose sur une analyse comparative menée sur divers types de lotissements résidentiels à
Los Angeles et en Île-de-France.
Renaud Le Goix (UMR Géographie-cités, Université Paris 1) présente un exposé sur les
acteurs, les collectivités locales et les contextes locaux dans la production des lotissements
périurbains. La question posée consiste à savoir si la périurbanisation contribue à inventer de
nouveaux modèles de production de l‟espace résidentiel. Les hypothèses sont formulées à
partir de la réalisation de deux typologies de lotissements, l‟une en fonction de la morphologie
viaire et l‟autre en fonction du front de contact avec l‟environnement immédiat. Ces
hypothèses sont au nombre de trois : le nombre de lotissements tous types de front de contact
diminue sauf pour les contacts agricoles et industriels ; il y aurait un lien dans les années 8090 entre les localisations près des forêts et espaces de loisirs, certaines CSP et certaines
morphologies complexes ; l‟augmentation des lotissements près des zones agricoles ne seraitil pas le fruit, au-delà de la raréfaction des terrains, d‟un besoin d‟isolement ? Ces hypothèses
sont testées par une confrontation à la morphologie sociale des communes qui semblent
révéler que les préférences pour une morphologie de lotissement et un type de contact sont
fonction de la CSP, que les villes nouvelles sont à l‟origine d‟un effet de contexte (plus
grande diversité) et que le front de contact relève de plusieurs stratégies : la faible mutabilité
de la forêt choisie par les classes aisées ; l‟utilisation des espaces agricoles comme zone
tampon pour les classes moyennes supérieures. Les morphologies périurbaines semblent donc
le fruit de jeux d‟acteurs complexes, à différentes échelles.
85
Les contextes locaux dans la
production des lotissements
périurbains.
http://gated.parisgeo.cnrs.fr
Projet ANR IP4 : Interactions public-privé
dans la production du périurbain.
GIS Périurbain - mars 2009
La périurbanisation contribue-t-elle à inventer de
nouveaux modèles de production de l’espace ?
• les acteurs privés y contribuent à la
production de l'espace (gestionnaires
d'espaces commerciaux, promoteurs...) ;
• les collectivités locales jouent un rôle clé
(restriction de l'offre foncière, sélection
sociale des résidants, éparpillement du front
urbain) ;
• et les espaces de droit public tendent à
disparaître, au profit d'un urbanisme
« privé », dont les lotissements résidentiels
représentent une forme majeure.
GIS Périurbain - mars 2009
86
Le lotissement - un objet à géométrie variable
• les types de partenariats public-privé, partie
prenantes dans la fabrication du périurbain ;
• le statut des partenaires (firmes
multinationales de la construction
résidentielle ; sociétés d'économie mixte...),
qui fixent la nature des produits proposés ;
• comprendre comment se construisent les
frontières entre espaces privés et espaces
publics.
GIS Périurbain - mars 2009
Questions
• Quels sont les types de morphologies
produites (1982-2003) ?
• Comment ces morphologies s’inscrivent dans
leur contextes socio-économiques (stratégies
de la promotion immobilière ; préférence
résidentielle, etc.) ?
• Quels types d’acteurs et d’interactions (PPP,
Villes Nouvelles) interviennent dans ce
« nœud de la production périurbaine» ?
GIS Périurbain - mars 2009
87
1. Types de morphologies produites
• 2 typolgies (IAU-IdF) portant sur les
lotissements en Ile-de-France
– Morphologie viaire des lotissements :
« enclavement résidentiel en Ile-de-France »
– Fronts de contact et environnement immédiat
GIS Périurbain - mars 2009
1. Types de morphologies produites
• Pourquoi s’intéresser à l’enclavement
morphologique ?
GIS Périurbain - mars 2009
88
Typologie de l’enclavement résidentiel en IdF
• Les configurations élémentaires :
– 2700 entités identifiées, dont 900 > 1ha dans les
77 communes test de grande couronne
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GIS Périurbain - mars 2009
Typologie de l’enclavement résidentiel en IdF
GIS Périurbain - mars 2009
89
Typologie de l’enclavement résidentiel en IdF
GIS Périurbain - mars 2009
90
Typologie Fronts de contact et environnement immédiat
Contiguous
land use prof iles
Type 1.
In the contiguity of single family housing built
before 1982
Type 2. Gardens and parks
Type 3. Forest and leisure amenities
Type 4. Agricultural land uses
Type 5. Warehouses, industries, and mix land
use
Type 6. Dense urban space (transportation,
mu lti-family units, commercial and public
services land uses)
Nb (Freq)
Std. Dev. Surface
CV
295 (32,4 %)
Av. Surface
(sq. m)
23,751
33,153
1.39
178 (19,6 %)
124 (13,6 %)
162 (17,8 %)
22
32,130
64,000
53,216
30,428
46,659
92,870
65,672
28,324
1.5
1.45
1.23
0.93
128 (14,0 %)
31,611
42,126
1,33
909 (100%)
37,402
56,498
1.51
T able 1. A typology of contiguous land use profiles in suburban residential enclaves.
The analysis is based upon a PCA of contiguous land uses for 909 residential schemes.
R2 = 70 % (based on the first 2 factors).
Source : adapted and elaborated from Gosset, 2007.
GIS Périurbain - mars 2009
Typologie Fronts de contact et environnement immédiat
GIS Périurbain - mars 2009
91
2. Morphologie sociale et morphologie
périurbaine :
échelles et contextes
•
GIS Périurbain - mars 2009
Niveau régional
• e
GIS Périurbain - mars 2009
92
Niveau local
• e
GIS Périurbain - mars 2009
Niveau local
•
GIS Périurbain - mars 2009
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Niveau local : imbrication des niveaux de contextes
• Rôle de
l’aménagement
• Site et situation
GIS Périurbain - mars 2009
Niveau local : imbrication des niveaux de contextes
• Rôle de
l’aménagement
• Site et situation
GIS Périurbain - mars 2009
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Niveau local : imbrication des niveaux de contextes
• Rôle de
l’aménagement
• Site et situation
GIS Périurbain - mars 2009
3. Jeux d’acteurs et régulations
• les composantes des contextes locaux
GIS Périurbain - mars 2009
95
3. Jeux d’acteurs et régulations
• Le poids de la
régulation
nationale
• L’effet des PAT:
villes nouvelles
• L’effet local :
municipalités,
associations,
négociations…
GIS Périurbain - mars 2009
3. Jeux d’acteurs et régulations
• Le poids de la
régulation
nationale
• L’effet villes
nouvelles
• L’effet local :
municipalités,
associations,
négociations…
GIS Périurbain - mars 2009
96
Annie Fourcaut, Université Paris 1, Centre d‟Histoire Sociale du XXe siècle
Les lotissements défectueux de l'entre deux guerres, entre initiative privée et intervention
publique
Dans son intervention, Annie Fourcaut (Paris1, Centre d‟Histoire Sociale du XXème siècle)
présente ses travaux portant sur les lotissements défectueux de l‟entre deux guerres, entre
initiative privée et intervention publique, cette intervention faisant écho à la situation observée
aujourd‟hui dans des lotissements périurbains lointains. Illustrée par des photographies, des
coupures de presse et des cartes, sa communication a permis de travailler deux questions :
celle de l‟autonomie acquise par les classes populaires dans leurs choix résidentiels,
l‟invention d‟une forme d‟habitat et celle de l‟intervention de l‟État dans un contexte de crise
urbaine liée à cette extension de lotissements. Ces derniers, de toutes tailles, portés par une
grande diversité de lotisseurs, apparaissent dans un grand vide juridique, sur fond de
spéculation, dans de toutes petites communes dépassées par les événements. C‟est sur la
question de la viabilisation des routes et rues que vont se porter les revendications populaires,
débouchant sur les lois Sarraut (aménagement des voies) et Loucheur (prêts accordés aux
familles pour financer la construction en dur de ces cabanes). Cet exemple est un modèle
unique de croissance des banlieues françaises par le découpage du terrain opéré par des
spéculateurs, l‟évolution par étapes d‟une cabane à une construction en dur, la viabilisation a
posteriori, aidée par les pouvoirs publics suite aux revendications des mal lotis eux-mêmes :
les classes populaires ont imposé à des politiques qui n‟en voulaient pas un modèle
résidentiel.
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Croissance et
décroissance
de la
population de
la banlieue
• 1911-1936
97
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Nogent-surMarne
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Carte des
lotissements
existants au
• 1er janvier
1946
98
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Extrait de la
carte d ’état
major
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Bobigny
99
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Publicité pour la
France foncière
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Pierrefitte (Seine)
• Café-tabac de MmeTressols
100
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Drancy
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• PAEE-carte G
101
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Stains
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Stains
102
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Pierrefite
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Dessin humoristique
publié en première
page de l ’enquête
menée par René Gast
« La grande pitié des
mal-lotis »,
• Le Petit parisien,
• 20-février-10 mars
1927
103
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Cabane de bois et
de tuiles type BHV,
installée sur socle
en dur, au milieu
d ’une parcelle.
État en 1998.
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• DAB, cabane
104
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Légende??
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Chalet
105
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Goussainville
• Vitry
106
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Vitry
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• légende
107
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Dessins
humoristiques publié
en première page de
l ’enquête menée par
René Gast « La
grande pitié des mallotis »,
• Le Petit parisien,
• 20-février-10 mars
1927
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Livry-Gargan
108
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Le Nid
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Herblay
109
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Herblay
Seine-et-Oise
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Beaumont
Seine-et-Oise
110
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Le Plessis-Bouchard
Seine-et-Oise
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Villemonble
111
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Bondy
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Epinay-sur-Seine
112
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Drancy
Les lotissements de
l ’entre deux guerres
• Pavillons-sous-Bois
Françoise Dubost, CNRS
Le lotissement des Coudreaux à Courtry (Seine et Marne), des années 1920 aux années 1980
Pour créer, dès 1915, le lotissement des Coudreaux à l‟emplacement d‟un bois, les lotisseurs
se sont contentés, comme c‟est presque toujours le cas à l‟époque, de vendre le terrain sans
113
s‟occuper de viabilité ni d‟assainissement. Il est resté plus longtemps qu‟ailleurs un
lotissement « défectueux », où l‟application de loi Sarraut de 1928 a été particulièrement
difficile. L‟enquête ethnologique menée auprès des premiers installés (ceux qui étaient encore
vivants lors de cette enquête) a permis de mieux cerner les raisons de ce retard et de compléter
les documents d'archives. Premier noyau d‟urbanisation en milieu rural, le lotissement des
Coudreaux est resté longtemps isolé, mais depuis la fin des années 1970, la progression de
l‟urbanisation a été rapide.
La journée se termine sur l‟intervention de Françoise Dubost (CNRS, CSA) qui présente le
lotissement des Coudreaux à Courtry des années 1920 à 1980. Cette histoire a été recueillie
auprès des premiers habitants du lotissement dont les témoignages étaient extrêmement
riches. Ce lotissement a mis très longtemps avant d‟être viabilisé au motif que les acquéreurs
étaient non résidents permanents mais l‟absence de viabilisation les empêchait de le devenir…
C‟est là aussi le récit d‟une construction par étape, d‟un dimanche à la campagne à l‟achat
d‟un lot et à l‟auto-construction, avec l‟aide de la famille. Le récit d‟une solidarité et d‟une
convivialité regrettées, où la fête était importante. C‟est aussi l‟histoire d‟une densification
progressive sous l‟effet de la revente d‟un bout de la grande parcelle achetée au début.
Conclusion et discussion sur les activités du GIS.
L‟ensemble de ces interventions a donné lieu à des échanges fructueux, des questions
stimulantes et des perspectives qui le sont tout autant. L‟intérêt de regards disciplinaires
variés, de rencontres inter-équipes, qui permettent aussi de rendre compte de contextes locaux
divers, est de nouveau apparu à l‟issue de cette journée, confirmé par la journée de terrain du
lendemain.
114
Journée de terrain du 21 Mars
Sous la conduite d‟Éric Charmes ((Institut Français d‟Urbanisme, Université Paris 8), le
circuit dans l‟est francilien a montré les particularités du contexte parisien dans sa diversité
(ville nouvelle de Marne-la-Vallée, village périurbain transformé en bourg, club résidentiel,
effet de site lié à la proximité de l‟aéroport de Roissy, ancien lotissement défectueux de
l‟entre deux guerres).
Bertrand Ousset, directeur général adjoint de l‟EpaMarne a accompagné la visite à pied du
centre urbain du Val d'Europe, avec notamment les quartiers situés de part et d'autre du centre
commercial régional ainsi que la visite de la ZAC des 2 golfs à Bailly-Romainvilliers.
115
Les participants à l’atelier des 20 et 21 mars 2009 (Paris)
- Les intervenants
Céline LoudierMalgouyres
Institut d'aménagement et
La diversité de situation des
d'urbanisme de la région Ile- ensembles individuels enclavés
de-France
et fermés en Ile-de-France
Pauline Frileux
École Nationale Supérieure
du Paysage de Versailles,
Jean-Michel Léger
CNRS, IPRAUS, École
d‟Architecture de ParisBelleville
Université Paris 1 - UMR
Géographie-cités
Renaud Le Goix
Annie Fourcaut
Université Paris 1, Centre
d‟histoire sociale du XXe
siècle
Françoise Dubost
CNRS
-
La construction naturelle et
sociale des « bocages
pavillonnaires »
Les habitants des lotissements
face à l’hypothèse de la
densification
Acteurs, collectivités locales et
contextes locaux dans la
production des lotissements
périurbains
Les lotissements défectueux de
l'entre deux guerres, entre
initiative privée et intervention
publique
Le lotissement des Coudreaux à
Courtry (Seine et Marne), des
années 1920 aux années 1980
Les participants
Charmes Eric
Le Goix Renaud
Bonnin-Oliveira Séverine
Bacconnier-Baylet Sandrine
Rougé Lionel
Fourcaut Annie
Loudier-Malgouyres Céline
Frileux Pauline
Dubost Françoise
Motte-Baumvol Benjamin
Sencébé Yannick
Ortar Nathalie
Thouzellier Christiane
Lambert Anne
Desjardins Xavier
Lord Sebastien
Aubertel Patrice
MCF Institut Français d‟Urbanisme
MCF Université Paris 1, UMR Géographie-cités
Doctorante Université Toulouse II, UMR LISST-CIEU
Post doctorante LADYSS, UMR Dynamiques rurales
MCF Université de Caen, UMR ESO
Professeur Université Paris1, Directrice du CHS
Chargée d‟études à la Mission Etudes Sécurité, IAU-IDF
Chargée d‟enseignement et de recherche ENSP Versailles
DR CNRS - Centre de Sociologie des Arts
MCF Université de Bourgogne – Dijon, Laboratoire
Thema
Chargée de recherche, INRA-Cesaer
Chargée de recherche, LET
Ingénieur UMR LISST-CIEU
DoctoranteParis
Chercheur CSTB
CEPS
PUCA
116
Huynh Phuong Mai
Berger Martine
Foussette Karen
Montoya Cecilia
Buchot Nathalie
Léger Jean-Michel
-
PUCA
Professeur Université Paris 1, UMR LADYSS
Doctorante Université de Bordeaux III, UMR ADES
Doctorante, UMR PRODIG
Doctorante Université du Maine, UMR Gregum
Ingénieur CNRS, chercheur à l‟Ipraus
Les acteurs mobilisés lors de la journée de terrain du 21 mars 2009
Bertrand Ousset, directeur général adjoint de l‟EpaMarne a accompagné la visite à pied du
centre urbain du Val d'Europe, avec notamment les quartiers situés de part et d'autre du centre
commercial régional ainsi que la visite de la ZAC des 2 golfs à Bailly-Romainvilliers.
Le reste de la visite a été guidé par Eric Charmes (Institut Français d‟Urbanisme, Université
Paris 8).
117
Annexe 3.1.4 : Programme et synthèse de l’atelier des 10 et 11 septembre 2009 à
Tours
Université de Tours (UMR CITERES 6173, Équipe Cost)
Séminaire du 10 septembre à la MSH Villes et territoires
Les mobilités résidentielles dans les espaces périurbains.
Approches internationales et régionales.
Matinée : Mobilités résidentielles. Approches et comparaisons internationales
Nora Semmoud (Université de Tours, CITERES, équipe EMAM) : Mobilités résidentielles et
reconfigurations territoriales au Maghreb.
La communication présente les premières conclusions de la recherche FSP1 sur le Maghreb,
en ce qui concerne son 1er axe « Mobilités résidentielles et reconfigurations territoriales ».
Elle met en évidence, en 1er lieu, les deux facettes de la mobilité spatiale, celle de l‟exclusion
et celle de l‟intégration spatiale, tant à l‟échelle des pays, où les migrations dessinent de
nouvelles fractures territoriales, qu‟au sein des agglomérations, où le mouvement de
« desserrement » de la population vers la périphérie reconfigure l‟espace en définissant des
« fragments » socio-spatiaux et en faisant « éclater » la centralité. Apparaissent alors des
inégalités face à la mobilité où les temporalités reflètent les trajectoires sociales. En 2ème lieu,
elle éclaire sur les logiques de l‟action publique en matière d‟habitat et leur impact sur les
mobilités, en soulignant la prédominance de la volonté de régulation sociale sur celle de
l‟intégration sociale et urbaine et en décryptant la complexité des voies d‟accès au foncier et à
l‟immobilier. En 3ème lieu, elle focalise sur les stratégies d‟ancrage et de mobilité sociale des
citadins, notamment à travers leurs actions individuelles et collectives pour leur intégration
urbaine.
Alphonse Yapi-Diahou (Université Paris 8, Ladyss): De périphérie en périphérie. Mobilités
résidentielles à la périphérie d'Abidjan.
Diana R. Villarreal González , Ma. Antonia Correa Serrano (Université Autonome
Métropolitaine, Xochimilco) : Effets de la croissance urbaine sur le logement, le transport et
l’environnement dans les délégations du sud de la ville de Mexico.
L‟extension de la zone urbaine de la Ville de Mexico, résultat de la croissance démographique
et des migrations à l‟intérieur de la ville, a produit un développement urbain sans ordre qui
porte atteinte à l‟écosystème et à l‟équilibre environnant de la région.
L‟objectif de cette communication est d‟analyser quelles ont été les zones les plus touchées
par la croissance urbaine dans la partie sud de la Ville de Mexico, étant donné l‟accroissement
démographique, la croissance des zones de logements ainsi que les problèmes des transports
1
(Fond de solidarité prioritaire) Ministère des affaires étrangères : Faire la ville en périphérie (s). Territoires et
territorialités dans les grandes villes du Maghreb. Coordinateur scientifique Pierre Signoles, EMAM (CITERES
UMR CNRS 6173) Tours (2006-2009).
118
et des voies de communication ; les auteurs montrent également quelques effets négatifs sur
l‟environnement par l‟occupation des zones qui devraient être dédiées aux activités agricoles.
Après midi : Mobilités résidentielles dans l’Ouest et en Île-de-France
François Madoré (Université de Nantes, ESO), Rodolphe Dodier (Université du Maine,
ESO), Déménager vers les espaces périurbains en Pays de la Loire.
L'enquête PERIURB auprès de 917 ménages de différentes communes des Pays de la Loire
permet d'analyser les raisons d'un déménagement vers les espaces périurbains plus ou
moins lointains et d'apprécier les changements induits tant à l'échelle des ménages qu'à
l'échelle des aires urbaines. Les caractéristiques du logement actuel des périurbains
seront comparées avec celles du précédent logement, ce qui confirme le poids indiscutable
de l'accession à la propriété et de l'amélioration des conditions de logement des ménages
concernés. La mobilité résidentielle induite est d'ailleurs une mobilité essentiellement
de proximité. Les motivations des ménages s'appuient donc sur le modèle résidentiel de la
maison individuelle en propriété, mais convoquent aussi des argumentaires sur
l'environnement préservé, la proximité des lieux de travail, de la famille et des
services, tout en reconnaissant une part importante de hasard. Ces mobilités induisent de
nouvelles segmentations dans le parc de logement, entre périurbain proche et périurbain
lointain, entre périurbain métropolitain et périurbain des petites villes, et de
nouvelles différenciations dans les populations, essentiellement selon les âges et les
types de ménage.
Nathalie Buchot (Université du Maine, ESO), Le relogement contraint comme apprentissage
de la mobilité contextuelle. Présentation de l'étude sur les effets de la mobilité
résidentielle contrainte. ANRUAngers et Trélazé.
L'étude qualitative menée auprès de 30 familles et 10 acteurs professionnels, sur les effets de
la mobilité résidentielle contrainte dans le cadre de la rénovation urbaine à Angers et Trélazé
montre dans un premier temps que le relogement, après plus de 2 ans d'installation, est
globalement bénéfique sur la vie familiale. En effet, nous constatons une prise en main sur
l'éducation des enfants et sur l'avenir ainsi qu'une stabilisation, voire même une structuration
des cellules familiales ou un repositionnement social. De même, la phase de repli sur soi,
constatée la première année d'installation, peut être une phase de protection, de réassurance à
ce nouveau contexte d'habitat.
Dans un second temps, l'étude a permis d'identifier 3 types de freins communs à l'ensemble
des ménages : la méconnaissance de la ville, les problèmes de santé, et le niveau de formation.
Les relations familiales et l'appropriation territoriale apparaissent alors comme les principaux
leviers, éléments constitutifs de la mobilité résidentielle, ce qui nécessite la présence et
l'action quotidienne des acteurs de la ville, de la famille sur les quartiers, par un apprentissage
à la relation spatiale, sociale et temporelle et donc, à la mobilité contextuelle. La
communication s'appuie sur des familles ayant déménagé en périphérie d'Angers et de
Trélazé.
Xavier Desjardins (Université Paris1, CRIA), Déménager ou bouger autrement : les vies
périurbaines face aux défis énergétiques.
Le débat sur la forme souhaitable des villes, presque aussi vieux que les villes elles-mêmes
(Bruegmann, 2005), est aujourd‟hui renouvelé par les enjeux économiques,
environnementaux mais aussi sociaux posés par la question énergétique. Or, face à cet enjeu,
119
les espaces à faibles densités des périphéries urbaines se révèlent les plus vulnérables
(Dodson, Sipe, 2007). En effet, les messages issus des travaux sur les dépenses énergétiques
des ménages pour la mobilité quotidienne sont assez simples : selon que l‟on vit dans une
zone bien desservie et bien équipée, ou que l‟on vit dans une zone peu dense et dépendante de
l‟automobile pour la plupart des activités, les consommations d‟énergie pour la mobilité
locale varient dans un rapport de 1 à 3 pour des personnes comparables en termes de niveau
de vie et de position dans le cycle de vie (Orfeuil, Massot, 2007 ; Breheny, 1995). Les
recherches qui intègrent également les données relatives au bâtiment confirment ce mauvais
rendement énergétique des territoires périurbains puisque l‟habitat, bien que plus récent que
dans les centres urbains, est majoritairement individuel et se révèle souvent fort
consommateur d‟énergie (Plateau, 2007).
Au vu d‟une telle situation, on pourrait supposer qu‟une des conséquences de la hausse du
coût du carburant serait être un « retour » vers plus de compacité urbaine, puisque les
ménages des lointaines périphéries urbaines, notamment les plus pauvres, seraient contraints à
retourner vers les zones à plus forte densité. Ce scénario avait déjà été esquissé à la suite du
premier choc pétrolier. Dans ce contexte, notre recherche consiste à apporter un éclairage
dans le débat sur l‟avenir des zones périurbaines peu denses. En effet, celles-ci sont-elles
réellement mises en péril par la question énergétique ? Nous faisons l‟hypothèse principale,
qu‟en dehors de quelques cas de ménages pauvres contraints au déménagement suite à un
renchérissement brutal du coût du carburant, les zones peu denses offrent de nombreuses
possibilités de mutation, notamment dans le domaine de l‟habitat, qui devraient permettre aux
ménages de n‟envisager qu‟en dernier ressort le déménagement vers des zones denses.
Autrement dit, les ménages seraient prêts à réaliser des investissements très importants, voire
à opérer des changements majeurs dans leur mode de vie, pour préserver cet acquis de la
faible densité. La question énergétique entraînerait moins une disparition voire une
« rétraction » périurbaine qu‟une mutation de celui-ci.
Benjamin Motte (Université de Bourgogne, Thema), Déménager pour échapper à la
dépendance automobile en grande couronne francilienne.
La question que nous nous posons est d‟identifier si la mobilité résidentielle constitue une
échappatoire pour les ménages fragilisés face à la dépendance automobile dans les espaces
périurbains. Notre hypothèse est que, plus les coûts de la mobilité automobile sont élevés,
plus le taux d‟émigration des ménages modestes vers des territoires moins dépendants de
l‟automobile est important. Pour répondre à cette question et tester notre hypothèse, nous
avons principalement exploité le recensement général de population de 1999 et
accessoirement l‟enquête globale transport (EGT) de 2001.
Didier Desponds (Université de Cergy-Pontoise, Laboratoire MRTE), Évolution de 1996 à
2005 des provenances géographiques et des profils sociaux des ménages acquéreurs de biens
immobiliers dans les communes périurbaines franciliennes. Étude portant sur les Yvelines et
le Val-d’Oise.
Il s‟agit, en exploitant les données provenant de la base BIEN (Base d‟informations
économiques notariales) acquise auprès de la Chambre des notaires de Paris, d‟analyser les
évolutions intervenues dans les provenances géographiques des ménages acquéreurs de biens
immobiliers. La commune de résidence antérieure constitue une information présente dans la
base BIEN.
Par ailleurs, ont été analysés les profils sociaux de ces mêmes ménages acquéreurs. Observe-ton un renforcement des catégories aisées ? Dans l‟affirmative, ce phénomène concerne-t-il
toutes les communes périurbaines franciliennes ou plus spécifiquement celles situées dans le
quadrant ouest ?
120
L‟objectif de cette intervention vise par ailleurs à présenter l‟intérêt du recours à des bases
permettant de compléter les informations provenant de la statistique publique.
Journée de terrain du 11 septembre
Sous la conduite de Laurent Cailly, elle a été organisée autour de l’exemple de la commune
de Montlouis-sur-Loire, où une table ronde a réuni, le matin :
o
J.-J. Filleul, Maire de Montlouis ;
o
C. Garcera, adjoint à l‟urbanisme de Montlouis ;
o
F. Poisson et D. Trouvé, responsables à l‟urbanisme et à l‟aménagement,
o
F. Tallois, Directeur du SMAT, responsable du Scot ;
o
T. Lasserre, de l‟Agence d‟urbanisme de Tours, Scot Nord-Ouest ;
o
P. Chalon, Maire d‟une petite commune périurbaine voisine ;
o
J. Chessé, Société d‟Équipement de Touraine.
L‟après-midi a été consacré à une présentation guidée de différentes opérations
d‟aménagement réalisées récemment dans la commune ou en cours de programmation.
121
Les participants à l’atelier des 10 et 11 septembre 2009 (Tours)
- Les intervenants
Buchot Nathalie
Correa Ma.Antonia
Villarreal Diana R.
ESO, Université du Maine
Université autonome
métropolitaine de Xochimilco
Université autonome
métropolitaine de Xochimilco
Desjardins Xavier
CRIA, Université Paris 1
Desponds Didier
MRTE, Université de CergyPontoise
Dodier Rodolphe
Madoré François
ESO, Université du Maine,
GREGUM
ESO, Université de
Nantes,IGARUN
Motte-Baumvol Benjamin
THEMA, Université de
Bourgogne
Semmoud Nora
CITERES, Université de Tours
Yapi Diahou Alphonse
LADYSS, Université Paris 8
-
Le relogement contraint comme
apprentissage
de
la
mobilité
contextuelle. Présentation d’une étude
sur les effets de la mobilité
résidentielle contrainte.ANRU. Angers
et Trélazé.
Effets de la croissance urbaine sur le
logement, le transport et
l’environnement dans des délégations
du sud de la ville de Mexico
Déménager ou bouger autrement : les
vies périurbaines face aux défis
énergétiques.
Évolution
des
provenances
géographiques et des profils sociaux
des ménages acquéreurs de biens
immobiliers dans les communes
périurbaines franciliennes (Yvelines et
Val-d’Oise).
Déménager vers les espaces
périurbains dans les Pays de la Loire
Déménager pour échapper à la
dépendance automobile en grande
couronne francilienne.
Mobilités
résidentielles
et
reconfigurations
territoriales
au
Maghreb.
De périphérie en périphérie. Mobilités
résidentielles à la périphérie d'Abidjan
Les participants
Aragau Claire
Bacconnier Baylet
Sandrine
Ballif Florine
Berger Martine
GECKO, Université Paris X Nanterre
LADYSS (Paris) / Dynamiques rurales
(Toulouse)
Institut d‟Urbanisme de Paris
LADYSS, Université Paris 1
PRAG
Buchot Nathalie
Cailly Laurent
Callen Delphine
Charmes Eric
Correa Ma.Antonia
ESO, Université du Maine, GREGUM
CITERES, Université de Tours
UMR Géographie-cités, Université Paris 1
IFU, Université Paris 8
Université autonome métropolitaine de
Doctorante
MCF
ATER
MCF
Chercheur, professeur
Post-doctorante
MCF
Professeur
122
Xochimilco
Desjardins Xavier
Desponds Didier
Dodier Rodolphe
Le Goix Renaud
Madoré François
Morel-Brochet Annabelle
Motte-Baumvol Benjamin
Nougaredes Brigitte
Ortar Nathalie
Pouyanne Guillaume
Ripoll Fabrice
Rougé Lionel
Semmoud Nora
Subrémon Hélène
Thomann Sandra
CRIA, Université Paris 1
MRTE, Université de Cergy-Pontoise
ESO, Université du Maine, GREGUM
UMR Géographie-cités, Université Paris 1
ESO, Université de Nantes, IGARUN
LVMT
THEMA, Université de Bourgogne
UMR Innovation, INRA Montpellier
LET
GRETHA, Université Bordeaux 4
CRESO,Université de Paris 12
CRESO, Université de Caen
CITERES, Université de Tours
IPRAUS
LADYSS (Paris) / CIRTA (Aix-en-Provence)
Thouzellier Christiane
LISST-CIEU, Université Toulouse 2 le Mirail
Villarreal Diana R.
Yapi Diahou Alphonse
-
Université autonome métropolitaine de
Xochimilco
LADYSS, Université Paris 8
MCF
MCF
MCF
MCF
Professeur
Post-doctorante
MCF
Assistante Ingénieur
Chercheur
MCF
MCF
MCF
Professeur
Docteur
Post-doctorante
Ingénieur de
Recherche
Chercheur, professeur
Professeur
Les acteurs mobilisés lors de la journée de terrain du 11 septembre 2009 à
Montlouis-sur-Loire
o
o
o
o
o
o
o
F. Poisson et D. Trouvé, responsables à l‟urbanisme et à l‟aménagement,
J.- J. Filleul, Maire de Montlouis ;
C. Garcera, adjoint à l‟urbanisme de Montlouis ;
F. Tallois, Directeur du SMAT, responsable du Scot ;
T. Lasserre, Agence d‟urbanisme de Tours, Scot Nord-Ouest ;
P. Chalon, Maire d‟une petite commune périurbaine voisine ;
J. Chessé, Société d‟Équipement de Touraine.
123
Annexe 3.1.5 : - Programme et synthèse des journées des 26 et 27 novembre 2009 à Caen
Université de Caen, UMR ESO, équipe CRESO
Jeudi 26 novembre
Matinée : le cycle de vie en contexte périurbain
Il s’agissait de s’interroger sur les parcours et les expériences en fonction de groupes sociogénérationnels ciblés, de réfléchir aux aspirations et besoins spécifiques de certaines
catégories construites de population, tout particulièrement les « jeunes » et les « personnes
âgées ».
Martine Berger (Université Paris 1, UMR LADYSS), Lionel Rougé (Université Caen, UMR
ESO), Christiane Thouzellier (Université Toulouse II, UMR LISST-Cieu) : Vieillir en
périurbain.
Cette recherche, réalisée dans le cadre du programme « Vieillissement de la population et
habitat » du PUCA, s‟est intéressée aux modes de vie et aux stratégies résidentielles des
« personnes âgées » résidant en maison individuelle dans les espaces périurbains pour tenter
de comprendre une contradiction apparente. D‟un côté, les discours les plus courants mettent
en avant l‟idée d‟une non-adaptation des tissus pavillonnaires et des espaces périurbains aux
personnes âgées, du fait de leur morphologie (celle de la maison, celle du quartier) et de leur
sous-équipement en services, qui rendent nécessaires le recours à des déplacements motorisés.
D‟un autre côté, on observe qu‟aujourd‟hui deux ménages de retraités et d‟inactifs âgés sur
trois habitent une maison individuelle. Nous nous sommes donc interrogés sur les ressorts du
maintien de cette attractivité périurbaine en analysant les formes d‟adaptation des modes
d‟habiter réalisées par les retraités qui choisissent de rester, ou de s‟installer, dans des espaces
pavillonnaires périurbains.
Pour cela, on s‟appuie sur une exploration compréhensive par entretiens semi-directifs dans
un panel de lotissements pavillonnaires différenciés par l‟âge de leurs occupants et par leur
statut social. Afin de mettre en évidence d‟éventuels effets de contexte, les enquêtes ont été
réalisées dans trois aires métropolitaines (Paris, Marseille et Toulouse).
Sébastien Lord (CEPS / INSTEAD – GEODE) : Vieillir en périphérie de faible densité :
l’exemple du Luxembourg et les enseignements des « vieilles » banlieues nord-américaines.
Depuis des générations, les milieux urbains traditionnels ont vu les générations se succéder en
se transformant, non sans difficulté, au rythme de l‟évolution de leurs populations et de leurs
modes de vie. La recherche récente en aménagement ou géographie humaine montre
cependant que la ville contemporaine, conçue et aménagée selon des principes d‟urbanisme
fonctionnel (Hare, 1992), a du mal à vieillir au même rythme que ses résidents (Lord, 2009 ;
Miller et al., 2007). Si plusieurs enjeux sont liés à la durabilité écologique de ces
environnement, la dépendance à l‟automobile se révèle être un enjeu fondamental. À l‟heure
du vieillissement généralisé de la population, cette problématique est toute actuelle pour les
aménagistes, urbanistes, politiciens et autres responsables de services à la population.
124
Le Luxembourg, petit état européen, compte depuis quelques décennies une croissance
remarquable aux niveaux économique et démographique, ce qui s‟observe notamment au
niveau de l‟étalement urbain et résidentiel. Si les véritables effets de la métropolisation
commencent à émerger, la périurbanisation de son territoire, ainsi que celui de sa Grande
région (Wallonie, Lorraine, Sarre-Rhénanie-Palatinat), sont maintenant des réalités bien
concrètes. Marqué par un marché foncier sous pression, une faible mobilité résidentielle ainsi
qu‟une rétention foncière relativement importante, le Grand Duché se développement
principalement selon des modèles urbanistiques mono-fonctionnels et de faible densité. Alors
que le pays n‟échappe pas au vieillissement de la population ainsi qu‟à la motorisation des
modes de vie, un parallèle pertinent peut être réalisé avec les banlieues nord-américaines
typiques des années 1950. De manière intéressante, ces milieux comparables à bien des égards
au périurbain européen ont pour leur part déjà vieilli physiquement et socialement.
Tout comme le périurbain luxembourgeois, les « suburbs » d‟outre Atlantique ont été
structurées par et pour l‟automobile, et développées autour du mode de vie banlieusard qui
sous-entend propriété foncière, famille nucléaire, mobilité individuelle et autonomie
domestique (Hayden, 1984). Elles obligent à utiliser la voiture pour la quasi-totalité des
déplacements quotidiens des résidents. Le zonage cristallise la majorité des quartiers
pavillonnaires en des milieux de faible densité exclusivement résidentiels (Leinwand et al.,
1999). Les déplacements à pied et les conditions d‟attente du transport public sont peu adaptés
aux besoins d‟une personne fragilisée dans son autonomie corporelle.
Cette présentation repose sur deux recherches menées dans la région métropolitaine de la
Ville de Québec au Canada, l‟une en banlieue rapprochée (Lord, 2009), l‟autre en banlieue
éloignée (Després et al., 2004-2007). Elles montrent qu‟une vaste majorité de banlieusards
âgés aspirent à vieillir en périphérie. Plutôt que de déménager, ils adaptent leur situation
résidentielle et contournent les problèmes. Pendant que le scénario d‟un « avant » et d‟un
« après » voiture où les aînés s‟en remettent aux transports collectifs est difficile à envisager
(Finn & Sterns, 2003), et que l‟autobus est loin des préférences des aînés (Coughlin, 2001),
voire de leurs compétences motiles (Lord & Luxembourg, 2006), penser la ville avec
l‟automobile est maintenant un impératif. Cela doit s‟effectuer avec le souci d‟assurer la
présence d‟autres moyens de transport, collectif ou non. Sur la base d‟expériences
résidentielles concrètes, des éléments de réflexion en matière d‟aménagement sont discutés.
Annabelle Morel-Brochet (Université Paris-Est, Laboratoire Ville Mobilité Transports) et
Benjamin Motte-Baumvol (Université de Bourgogne, Laboratoire Thema) : Les jeunes actifs
de la grande couronne parisienne, approche quantitative et qualitative.
Malgré un fort ralentissement des échanges migratoires avec Paris et la Petite Couronne,
laissant penser à un essoufflement de la périurbanisation, la dynamique résidentielle s‟est
maintenue en Grande Couronne. Les décohabitations des jeunes adultes issus de ménages de
générations périurbaines antérieures ont contribué à alimenter la demande de logements et
donc la périurbanisation. Ces ménages ne recherchent plus les territoires à forte urbanité, mais
plutôt désormais la proximité de leurs réseaux sociaux, brouillant l‟image d‟une séparation
entre territoires à forte « périurbanité » accueillant les familles et territoires en débordement
de l‟agglomération, accueillant les ménages de petite taille. Ces résultats ont été obtenus
principalement à partir des fichiers détail des recensements de 1982 à 1999 et à travers un
travail qualitatif d‟enquêtes auprès des jeunes adultes issus de familles habitant déjà dans
l‟espace périurbain.
125
Après midi : les rapports entre l’agriculture et la périurbanisation
Il s’agissait de s’interroger sur l’articulation entre la gestion des espaces agricoles et la
planification urbaine et sur la cohabitation des fonctions résidentielles et agricoles de ces
espaces – tant dans leurs gestions que dans les usages qui se dessinent (AMAP…).
Sandrine Bacconnier-Baylet (Université Toulouse II, Laboratoire Dynamiques Rurales) : La
participation de la profession agricole à l'action d'aménagement des espaces périurbains:
une nouvelle scène de débats pour l'agriculture ?
Nous proposons d‟apprécier la place de la profession agricole dans l‟action d‟aménagement et
de planification des espaces périurbains à partir d‟études de cas de la prise en compte de
l‟agriculture dans l‟aire urbaine de Toulouse. Les mutations que connaissent les espaces
ruraux et périurbains appellent des « accommodations » réciproques de la part des acteurs du
monde agricole comme des acteurs de l‟aménagement urbain.
Il s‟agit particulièrement d‟analyser comment la participation des représentants agricoles au
processus de développement urbain modifie à la fois leurs pratiques de développement
agricole et leurs représentations des espaces agricoles périurbains. Pour cela, deux axes sont
développés :
- d‟une part, nous montrons comment la profession agricole – en créant de nouvelles
interfaces et en établissant des partenariats avec le milieu urbain – change ses
pratiques de développement agricole ;
- d‟autre part, nous discutons des évolutions des arènes de discussion et de négociation
au sein desquelles les représentants de la profession agricole prennent place en
montrant que le processus de planification urbaine constitue un nouveau forum pour
l‟agriculture.
Brigitte Nougarèdes (INRA-Montpellier, UMR Innovation) : Les sociabilités locales à
l’épreuve des hameaux agricoles.
L‟intervention a eu pour objet la présentation des premiers travaux réalisés dans le cadre
d‟une thèse portant sur les effets des modes de gestion des constructions agricoles sur les
sociabilités locales. Cette thèse, intégrée au programme de recherche d‟une équipe de l‟UMR
Innovation de Montpellier qui travaille sur les innovations territoriales, adopte une posture
familière à l‟équipe en cherchant à confronter la construction politique et institutionnelle
d‟une innovation territoriale (ici les « hameaux agricoles ») aux pratiques sociales et spatiales
des acteurs/usagers concernés. En effet, dans le cadre de la loi SRU, l‟injonction de protection
des espaces agricoles et naturels modifie les règles autorisant la construction en zone agricole
qui touchent en premier lieu les exploitations agricoles. Ceci fait apparaître des tensions entre
les services de l‟État concernés (DDE, DDAF) et la profession agricole, et conduit à la mise
en place de groupes de concertation départementaux, les GTAUT2, et localement à
l‟émergence de solutions innovantes de gestion des constructions agricoles. Le département
de l‟Hérault, précurseur dans ce domaine, propose un modèle socio-spatial de gestion des
constructions agricoles : le « hameau agricole », qui combine regroupement des constructions,
2
GTAUT : Groupe de Travail Urbanisme Agriculture et Territoire
126
maîtrise foncière et offre de logements aidés pour les agriculteurs. Les premiers projets
analysés révèlent d‟une part, une ré-interprétation du modèle en fonction du contexte local et
du mode de gouvernance des projets et d‟autre part, un renouvellement sensible des
sociabilités locales. Ces projets s‟avèrent par ailleurs être une entrée privilégiée pour analyser
les relations de sociabilité entre agriculteurs et résidents. Les premiers résultats questionnent
les liens entre les modes d‟habiter, les formes d‟appropriation du lieu de résidence par les
habitants et leur perception de l‟agriculture et ainsi que la place (fonction et localisation)
qu‟ils lui assignent.
Fabrice Ripoll (Université de Créteil, LAB'URBA) : De la vente directe à la solidarité. Les
AMAP en Basse Normandie
Gaël Louesdon (intervenant local - associatif) : L’action de l’association Terre de liens
Vendredi 27 novembre : visite de terrain
La journée, sous la conduite de Lionel Rougé, Jean Rivière et Robert Hérin, a été consacrée à
une présentation de différentes facettes du périurbain caennais
Matinée : accueil en Mairie de Douvres-la-Délivrande.
La matinée s‟est articulée autour des projets d‟aménagement dans un bourg souhaitant
affirmer son rôle de centralité périurbaine dans un secteur « littoral » et aisé de l‟aire urbaine
caennaise. Après la présentation des spécificités de l‟urbanisation de la commune de Douvresla-Délivrande et de son projet d‟écoquartier, un table ronde a eu pour objet d‟échanger sur les
modalités de la périurbanisation dans le secteur Nord Est de l‟aire urbaine caennaise, son
impact dans le cas des communes littorales, la place accordée au logement social dans un
contexte où s‟installent majoritairement des ménages aux revenus élevés et les enjeux fonciers
dans un secteur où les terres possèdent une forte valeur agronomique.
-
Présentation de la commune et perspectives d‟évolution par Mr Filliatre, Maire
Adjoint à L‟Urbanisme.
Table ronde avec Mr Filliatre, Mr Vinot-Battistoni, Maire de Biéville-Beuville et
représentant de Caen La Mer, Mme Mottin, Maire de Bernières-sur-Mer, conseiller
général, Mr Husson (SAFER Basse-Normandie) et Mr Duny, Directeur de l‟Agence
d‟Urbanisme de Caen Métropole (AUCAME).
Après-midi : circuit dans le périurbain caennais – du secteur Nord Ouest au Secteur Sud
Est, en passant par l’ancienne périphérie ouvrière.
L‟après-midi a été consacré à une visite du périurbain caennais : d‟une commune aisée
(Mathieu) vers des secteurs plus populaires ou mixtes (Saint-Martin de Fontenay). Le circuit a
mis en évidence une des spécificités locales : l‟importance d‟un parc social en logement
individuel (en particulier dans les anciennes zones d‟emprise de la SMN), susceptible de
participer à la force de ce modèle d‟habiter en terre bas-normande.
127
Les participants à l’atelier des 26 et 27 novembre 2009 (Caen)
-
Les intervenants
La participation de la profession
agricole à l'action d'aménagement
des espaces périurbains
Bacconnier Baylet
Sandrine
LADYSS (Paris) / Dynamiques
rurales (Toulouse)
Berger Martine
LADYSS, Université Paris 1
Rougé Lionel
Université de Caen/ CRESO
LISST-CIEU,
Université Toulouse 2 le Mirail
Vieillir en périurbain
LVMT, Université Paris-Est
THEMA,
Université de Bourgogne
Les jeunes actifs de la grande
couronne parisienne, approche
quantitative et qualitative
Vieillir en périphérie de faible
densité : Les enseignements des
« vieilles » banlieues
nord-américaines
Les objectifs et l’action de
L’association Terre de Liens
Les sociabilités locales à l’épreuve
des hameaux agricoles
De la vente directe à la solidarité.
Les AMAP en Basse Normandie
Thouzellier Christiane
Morel-Brochet Annabelle
Motte-Baumvol Benjamin
Lord Sébastien
CPES/INSTEAD,
Luxembourg
Louesdon Gaël
Association Terre de liens
Nougaredes Brigitte
UMR Innovation,
INRA Montpellier
Ripoll Fabrice
Université Paris 12
-
Les participants
Bacconnier Baylet
Sandrine
Berger Martine
Charmes Eric
Gorczynska Magdalena
Jerczynski Marek
Lord Sébastien
Louesdon Gaël
Morel-Brochet Annabelle
Motte-Baumvol Benjamin
Nougaredes Brigitte
Ripoll Fabrice
Rougé Lionel
Thouzellier Christiane
Weclawowicz Grzegorz
Devaux Julian
Le Grand Vincent
LADYSS (Paris) / Dynamiques rurales
(Toulouse)
LADYSS, Université Paris 1
IFU, Université de Paris 8
Académie des Sciences de Pologne –
Varsovie / LADYSS
Académie des Sciences de Pologne Varsovie
CEPS/INSTEAD - Luxembourg
Association Terre de liens
LVMT
THEMA, Université de Bourgogne
UMR Innovation, INRA Montpellier
Université Paris 12
Université de Caen/ CRESO
LISST-CIEU, Université Toulouse 2 le
Mirail
Académie des Sciences de Pologne Varsovie
Université ?
Post-doctorante
Professeur
MCF
Doctorante
Directeur de recherche
Chercheur
professionnel
Post-doctorante
MCF
Assistante Ingénieur
MCF
MCF
Ingénieur de Recherche
Directeur de recherche
Doctorant
128
Theroude Daniel
Ortar Nathalie
Rivière Jean
Madeline Philippe
Bermond Michael
Prévost Eulalie
Michon Perrine
CDA
Laboratoire d'économie des transports
CRESO, Université de Caen
CRESO, Université de Caen
CRESO, Université de Caen
Université de Caen
Université Paris 12-Val de Marne
instruction PLU
Chargée de recherche
doctorant
MCF
MCF
étudiante
MCF
129
Annexe 3.2.1. : Programme du séminaire de Rennes, 17 et 18 septembre 2008
PROGRAMME
L‟accueil des participants se fera le mercredi 17 septembre, à partir de 13h30, dans le hall de
la Maison de la Recherche en Sciences Sociales (Plan d‟accès : http://www.uhb.fr/index.jsp)
A l‟heure des grandes transformations démographiques qui affectent nos sociétés, liées entre
autres à une plus grande espérance de vie, et où l‟enfance, la jeunesse, l‟âge adulte et la
vieillesse n‟ont plus de statuts bien arrêtés, un renouvellement des approches et des regards
sur ces âges de la vie est donc de plus en plus nécessaire, tout autant dans la recherche
scientifique que dans les politiques publiques d‟aménagement.
Outre l‟objectif de croiser des regards de scientifiques et d‟acteurs politiques et sociaux, il
s‟agira de questionner les principes, les finalités et les moyens pour intégrer les différents âges
de la vie dans les politiques locales d‟aménagement. Plusieurs axes de questionnements sont
soumis à la réflexion durant ces deux journées :
-Comment les âges de la vie sont-ils pris en compte dans les politiques d‟aménagement ?
-Quelles sont les démarches entreprises dans le cadre des politiques d‟aménagement ?
Procèdent-elles par segmentations générationnelles ? Ou bien par programmation
intergénérationnelle?
-Quels sont les besoins nouveaux ? Et comment les attentes sont–elles prises en compte en
termes de qualité des espaces et des services et des équipements sociaux ?
-Quelles sont les difficultés rencontrées pour intégrer les différents âges de la vie dans le
développement des politiques locales ?
-Comment parvenir à trouver une synergie entre les différents savoirs locaux et les
connaissances scientifiques ? Quels outils pertinents peuvent être mis en place pour de
nouvelles gouvernances ?
Mercredi 17 Septembre 2008 – Salle Jacques Léonard
14 h 00 Propos introductif
14 h 30 Première séance :
· Béatrice CHAUDET - La prise en compte de la parole des personnes âgées dans la
définition des politiques locales.
· Sébastien LORD – Expériences résidentielles d'aînés vieillissant en milieu pavillonnaire:
Des leçons à tirer pour les décideurs de la ville.
· Alain LEGENDRE et Caroline RZEPA – Les évolutions dans l’usage des parcs publics au
cours de la vie : des aménagements pour les deux genres ?
16 h 30 Pause
17 h 00 Discussion – synthèse (à partir des travaux de la première séance)
Jeudi 18 Septembre 2008 – Salle Jacques Léonard
9 h 30 Deuxième séance :
· Olivier DAVID – Les politiques locales en faveur de la jeunesse en Ille-et-Vilaine.
· Evelyne REEVES – L’égalité des temps à Rennes.
· Thierry RAMADIER – Savoirs locaux, savoirs scientifiques : une articulation entre
transdisciplinarité et recherche appliquée.
11h30 Discussion – synthèse (à partir des travaux de la deuxième séance)
13 h 00 Déjeuner
14 h 30 Table-ronde : discussions et perspectives
130
4. Actions hors programme :
4.1 Journées jeunes chercheurs
Annexe 4.1.1. : Appel à communication
JOURNEE « JEUNES CHERCHEURS » du 13 novembre 2009Toulouse
Appel à contributions :
Le Réseau Logement-Habitat (ex- GIS Socio-économie de l'Habitat) a confié l’organisation
de cette journée au LISST (Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires),
UMR 5193 (CNRS – EHESS – UTM) de l’Université Toulouse-Le Mirail.
Elle bénéficie du soutien du GRIDAUH (Groupement de recherche sur les institutions et le
droit de l’aménagement, de l’urbanisme et de l’habitat) et du PUCA (Plan Urbanisme
Construction Architecture).
Comité scientifique
Luc Adolphe (École d‟Architecture de Toulouse), Jean-Yves Authier (GRS, Université
Lumière Lyon II), Francine Benguigui (PUCA), Martine Berger (LADYSS, Université de
Paris 1), Jean-Philippe Brouant (GRIDAUH, Université de Paris 1), Éric Charmes (IFU,
UMR AUS, Université Paris 8), Jean-Claude Driant (Lab‟Urba, IUP, Université Paris XII Val
de Marne), Jean-Pierre Frey (LOUEST, IUP, Université de Paris XII/CRH), Nicolas
Golovtchenko (CERTOP, Université Toulouse-Le Mirail), Marie-Christine Jaillet (LISST,
Université Toulouse-Le Mirail), Christine Lelévrier (Lab‟Urba, IUP, Université Paris XII Val
de Marne/CRH), Claire Lévy-Vroelant (CRH, Université de Paris 8), Lionel Rougé (CRESO,
Université de Caen), Alice Rouyer (LISST, Université Toulouse-Le Mirail), Christian Tutin
(Université de Paris XII Val de Marne).
L‟organisation matérielle de la journée d‟études est assurée à Toulouse par :
Christiane Thouzellier, Sandrine Bacconnier-Baylet, Séverine Bonin-Oliveira, Fabrice
Escaffre
Présentation de la Journée d’étude
Cette journée d‟étude, la troisième, aura lieu le 13 novembre 2009 à Toulouse sur le campus
de l‟Université Toulouse-Le Mirail. Elle vise à favoriser les échanges entre jeunes chercheurs
travaillant sur le logement et l‟habitat et à les aider à faire connaître leurs travaux. Elle vise
également à renforcer le dialogue entre disciplines, en s‟interrogeant sur la manière dont
131
chacune définit, analyse et constitue ces questions comme objet d‟étude. Elle vise enfin à
renforcer et renouveler le milieu scientifique travaillant sur ces thématiques.
La journée sera structurée en ateliers thématiques. Ils se dérouleront sur des séquences de
deux heures qui articuleront chacune un temps de présentation par les auteurs de leur
communication et un temps de discussion collective introduit par un chercheur confirmé.
Les thèmes définitifs de ces ateliers seront constitués en fonction de la teneur des propositions
de communications retenues. Les axes problématiques développés ci-après ne sont par
conséquent pas exclusifs : toute proposition de communication relevant du champ « logement
et habitat » sera examinée.
Les communications seront au préalable mises à disposition des participants afin de leur
permettre d‟en prendre connaissance pour mieux préparer les débats. Les travaux présentés
seront diffusés et valorisés a minima par l‟édition numérique des actes de cette Journée
d‟étude.
Axes problématiques
Les questions susceptibles de nourrir les propositions de communication s’inscrivent
dans la continuité de celles qui ont nourri les précédentes journées, qu’elles portent sur
le logement et les modes d’habiter ou sur les rapports entre logement, habitat et politiques
publiques.
La question du logement et des modes d’habiter
Habiter, ce n‟est pas seulement occuper un logement, c‟est s‟approprier un ou des espace(s), à
diverses échelles, depuis celle de l‟immeuble ou du lotissement jusqu‟à celle de la rue, du
quartier, de la commune ou encore de l‟agglomération. Les travaux qui interrogent la diversité
des modes d‟habiter, leur variabilité selon les âges de la vie, la dimension du genre, les
configurations de ménages, leur inscription dans un environnement qui peut être urbain, rural
ou périurbain restent d‟actualité. Il en est de même de l‟analyse des pratiques de
mobilité/sédentarité qui organisent pour partie le rapport aux espaces « habités » ou de celle
des rapports entre espace(s) public(s) et espace(s) privé(s), y compris pour interroger les
processus de « privatisation » des premiers et a contrario de « publicisation » des seconds.
Les rapports entre logement, habitat et politiques publiques
S‟interroger sur ces rapports, c‟est poursuivre l‟analyse de la transformation de
l‟environnement institutionnel dans lequel sont traitées les questions du logement et de
l‟habitat qui tend à promouvoir depuis plusieurs décennies un cadre local et partenarial à
l‟action publique. C‟est aussi s‟interroger sur la cohérence de l‟action publique au regard de la
multiplicité des échelles de pouvoir et des dispositifs qui se sont mis en place ainsi que sur les
représentations et catégorisations sur lesquelles elle se fonde. À cet égard, la mise en œuvre
locale des dispositions de la loi dite DALO mérite d‟être examiné. C‟est encore poursuivre
l‟analyse de la recomposition des métiers et professions impliqués dans la production et la
gestion du logement et de l‟habitat.
132
C‟est bien sûr continuer à accorder une attention particulière à la question du logement social,
objet de débats et de controverses toujours renouvelées sur ses formes, son rôle et ses
missions, aux rapports entre les différents segments des parcs immobiliers qui y concourent,
aux partenariats naissants entre les organismes d‟HLM et les promoteurs privés.
Mais la situation actuelle, et en particulier la conjonction entre une crise économique
majeure, l’épuisement prévisible des énergies fossiles et la montée de nouvelles
préoccupations autour d’un développement compatible avec les nouvelles exigences de la
« durabilité », invite d’une part à revisiter ces questions à l’aune d’enjeux nouveaux, et
d’autre part, à ouvrir de nouveaux chantiers de réflexion :
- Cette crise économique initiée pour partie par les dysfonctionnements majeurs du système
bancaire comporte, dans la plupart des pays développés, une dimension immobilière :
surendettement des ménages accédants, renchérissement du coût de l‟immobilier devenu un
bien financier support d‟investissement spéculatif au détriment de sa fonction « habitante »...
L‟éclatement de la bulle spéculative et l‟effondrement du système bancaire se sont traduits par
un réajustement parfois brutal des prix de l‟immobilier, un ralentissement de l‟activité
immobilière, des faillites d‟opérateurs immobiliers, mais aussi des difficultés majeures pour
de nombreux ménages qu‟ils soient vendeurs ou acquéreurs. Ce qui en résulte sur le
fonctionnement des marchés locaux mérite d‟être éclairé.
Cette crise des marchés immobiliers appelle également à réinterroger la notion de cycle
immobilier, à porter attention à la recomposition du système d‟acteurs contribuant à la
production du logement qu‟il s‟agisse des réajustements dans les stratégies des banques ou
dans celles des professionnels de l‟immobilier, de l‟évolution de la gouvernance des
organismes de logement social ou du rôle de l‟État organisateur ou régulateur des marchés...
ou de la capacité à « gérer » localement la crise par exemple par de nouvelles formes de
coopération public/privé ou l‟invention de nouveaux modes d‟intervention dans le jeu du
marché…
Elle appelle aussi à réinterroger la priorité des politiques du logement, à l‟échelle européenne,
en faveur de l‟accession à la propriété.
- Les conséquences sociales de cette crise, augmentation du chômage et de la précarité,
aggravation des inégalités, rendent plus aigüe la crise du logement : non seulement les
ménages sont conduits à réadapter leurs projets et stratégies résidentielles, mais pour un
nombre plus grand l‟accès même à un logement est devenu encore plus difficile. Dans ce
contexte, la récente mise en œuvre du Droit au Logement Opposable, qui risque d‟accentuer
la pression sur un parc HLM bon marché, déjà saturé, amoindri dans nombre
d‟agglomérations par les démolitions rendues « nécessaires » par les programmes de
rénovation urbaine, incite à analyser les conditions de sa mise en œuvre dans des contextes
locaux très diversifiés, tant du point de vue des dynamiques socio-démographiques, que des
publics prioritaires ou de la consistance et la typologie du parc, ou encore de la capacité des
acteurs locaux à développer l‟offre sociale de logements et des dispositifs d‟accès adaptés.
133
Cette observation en appelle une autre en parallèle, relative au secteur de l’hébergement
qui fait l’objet d’un chantier national prioritaire pour les personnes sans abri ou mal
logées et dont les nombreuses formules peinent à répondre à une demande croissante et
diversifiée et à assurer le passage vers un logement ordinaire.
- Par ailleurs cette crise économique et sociale s‟accompagne d‟une crise du modèle de
consommation et de la remise en question de certains comportements sociaux, générées par
l‟épuisement prévisible des énergies fossiles, le renchérissement du coût de l‟énergie, la prise
de conscience de la nécessité de préserver la planète et d‟avoir un usage plus économe de ses
ressources. Ce changement de paradigme du développement n‟est pas sans conséquence sur
les modes d‟habiter et les pratiques de mobilité : remise en question du « tout automobile »,
fragilisation du mode d‟habiter « pavillonnaire périurbain » consommateur d‟espace,
générateur de déplacements coûteux… Quels remaniements, transformations de ces modèles
peut-on déduire de l‟observation des pratiques d‟adaptation développées par les individus et
les ménages face à ces nouvelles injonctions à la « durabilité » ? Celle-ci fait apparaître de
nouvelles exigences règlementaires, de nouvelles normes de construction (label HQuE) et de
nouvelles références urbanistiques (densité), qui font l‟objet de réflexions et
d‟expérimentation (éco-quartiers, bâtiments énergétiquement « passifs »…), dynamisant le
marché de la réhabilitation de l‟habitat et ouvrant également de nouveaux marchés). Au-delà
de ces expérimentations, discerne-t-on l‟émergence de nouveaux modèles d‟habitat et
d‟habiter ? Ces injonctions ont-elles des incidences concrètes sur les normes juridiques
locales dans le domaine de la planification urbaine ?
Envoi des propositions de communication
Les propositions de communication devront être envoyées par courrier électronique à
l‟adresse suivante :
[email protected] (Christiane Thouzellier) avant le vendredi 19 juin 2009.
Elles ne dépasseront pas une page et devront comporter, outre le titre de la proposition, une
description de la problématique et de la méthode employée, les éléments suivants concernant
les auteurs : Nom, Prénom, adresse électronique, laboratoire de rattachement.
Le comité scientifique informera les auteurs des propositions retenues avant la mi-juillet
2009. Ils devront remettre le texte rédigé de leur communication (qui comprendra au
maximum 30 000 signes) par courrier électronique au plus tard le mardi 30 septembre 2009
à la même adresse.
Pour tout renseignement complémentaire vous pouvez appeler le : 05 61 50 42 68
134
Annexe 4.1.2. : Pré-programme
Pré-Programme :
9h00 : accueil des participants
9h30 – 10h : Ouverture
-
Marie-Christine Jaillet, présidente du Conseil scientifique, Université Toulouse-Le Mirail,
directrice du LISST (UMR 5193 – CNRS, UTM, EHESS)
Jean-Philippe Brouant, GRIDAUH – Paris
- Christian Tutin, directeur du Réseau Logement-Habitat (ex GIS Socio-économie de l’Habitat)
Atelier 1 : Modes d’habiter sous la présidence de Martine Berger, LADYSS-Université Paris I
Panthéon-Sorbonne
10h-12h30 : Séquence 1 : Espace-Temps de l’habiter
Discutant : Lionel Rougé, CRESO UMR ESO 6590 du CNRS, Université de Caen-Basse Normandie
- Entre mobilité et ancrage : Trois « manières d’habiter » l’espace-temps saisonnier.
Aurélien Gentil, Doctorant Groupe de recherche sur la socialisation (GRS – UMR 5040) Université
Lyon 2
- Trajectoires de vie - études de cas de jeunes hommes en rupture sociale Julien Billion, Doctorant en sociologie à l’EHESS, Centre Maurice Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS)
- Des Minguettes à Dallas : espaces de résidence et espaces de vacances des « Algériens de France »
Jennifer Bidet, Groupe de recherche sur la socialisation (GRS – UMR 5040) Université Lyon 2
- Les lieux de résidence des homosexuels masculins à Paris : les enseignements d’une
méthode quantitative
Colin Giraud, ATER, Ecole Centrale de Lyon, Groupe de recherche sur la
socialisation (GRS – UMR 5040) Université Lyon 2
14h-16h30 : Séquence 2 : Espace collectif résidentiel
Discutant : Fabrice Escaffre, LISST-Cieu, (UMR 5193 – CNRS, UTM, EHESS), Université Toulouse II – Le
Mirail
- Quartier résidentiel : Micro-urbanisme comme outil d’analyse de la transformation de l’espace social
en Chine (1949-2000) à travers le cas du parc résidentiel ouvrier (GRXC) à Shanghai
Chen Yang, CECMC de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
- Espaces publics et contrôle social : contrôle de l’espace visuel dans les comités de résidents
shanghaiens
Léo Kloeckner, étudiant géographie
- Les résidence fermées à Bucarest : clôture ou cache misère ?
Samuel Rufat, Université de Lyon, UMR 5600
- Les attaches familières au quartier dans un grand ensemble à Berlin-Est ou ce que l'usage du
portrait photographique peut apporter à une enquête ethnographique sur les rapports au quartier.
135
Cécile Cuny, Doctorante Université Paris 8 / Université Humboldt de Berlin
16h30-19h00 : Séquence 3 : Habiter en maison, habiter en périphérie
Discutants : Eric Charmes, Université de Paris 8 et Luc Adolphe, École Nati LISST-Cieu, (UMR 5193 –
CNRS, UTM, EHESS), Université Toulouse II – Le Mirail onale d’Architecture de Toulouse
- La mise en place d’une taxe carbone ou de quotas d’émissions échangeables : quels changements de
comportement de mobilité des ménages et quelle acceptabilité sociale de ces mesures ?
Patricia Lejoux - Chercheur au Laboratoire d’Economie des Transports
- Les non-dits de l'espace domestique. Valeur d’usage de l’ambiguïté pour les familles contemporaines
Marta Cruz - ENSA Marseille – CIRTA
- Habiter avec l’énergie. Pour une anthropologie sensible de la consommation d’énergie
Hélène Subrémon, UMR AUS 7136 / FRE 3221
- Retraités et natifs du périurbain : modes d’habiter et stratégies résidentielles de deux générations
face aux contraintes périurbaines
Annabelle Morel-Brochet, LVMT (Laboratoire Ville Mobilité Transport)
- Stratifications socio-générationnelles et évolution de la famille. Le cas de familles installées dans la
communauté d’agglomération du Pays d’Aix
Sandra Thomann, Chercheur post-doctoral LADYSS- UMR 7533 CNRS – PARIS 1, Chercheur associé à
l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional- Université Paul Cézanne. 2
Atelier 2 : Transformation des espaces résidentiels, marché, politiques sous la présidence de
Marie-Christine Jaillet, LISST, (UMR 5193 – CNRS, UTM, EHESS), Université Toulouse II – Le Mirail
10h-12h30 : Séquence 4 : Dévalorisation-valorisation (séquence dédoublée)
4a – La question de la gentrification
Discutant : Jean-Yves Authier, GRS-Université Lumière Lyon II
- Y a-t-il un mythe de la gentrification dans le centre ancien Barcelone ? Ciutat Vella entre 1991 et
2005
Hovig Ter Minassian, doctorant Ladyss
- Gentrification rurale et évolutions des structures de logement dans les campagnes françaises (19682006)
Pierre Pistre, doctorant de Géographie, Université Paris 7 Denis Diderot, UMR 8504 – GéographieCités
- Pratiques de résidents dans un quartier en gentrification : entre appropriation du logement,
évitement et non fréquentation des espaces publics. L’exemple du quartier de Château-Rouge, dans le
18e arrondissement de Paris.
Marie Chabrol, monitrice Université de Paris 1, doctorante UMR 6588 Migrinter CNRS/Université de
Poitiers
- La Gentrification à Mexico: enjeux locaux et perspectives globales
Jeronimo Diaz, LISST-Cieu, Université ToulouseII – Le Mirail
4b - Recomposition des espaces urbains
Discutant : Nicolas Golovtchenko, CERTOP (CNRS, UTM), Université de Toulouse II – Le Mirail
136
- Cycle et marché immobiliers à Marseille : nouveaux segments de marché, nouvelle structure
urbaine ? (1990-2006)
Guilhem Boulay, UMR 6570 - TELEMME (Université de Provence Aix-Marseille I)
- Processus de valorisation et dévalorisation dans le parc pavillonnaire de la grande couronne de l’Îlede-France
Sandrine Bacconnier-Baylet, Post-doctorante UMR 7533 LADYSS - UMR Dynamiques Rurales
- Stratifications sociales et segmentations résidentielles dans les grands centres urbains en Chine.
Quanbi Zu, Doctorant à l’École doctorale Sciences sociales de Paris 8 Saint-Denis sous la direction de
Claire Lévy-Vroelant, Centre de recherche sur l’Habitat, UMR LOUEST
14h-16h30 : Séquence 5 : Rénovation-Réhabilitation
Discutant : Christine Lelévrier, IUP-Université Paris XII Val-de-Marne
- Politique de rénovation urbaine et transformations de l’habitat des quartiers « sensibles
Fanny Leostic, UMR 7045 LOUEST, équipe Mosaïques
- Trajectoires résidentielles et cohabitation dans un quartier rénové
Pierre Gilbert, Groupe de Recherche sur la Socialisation (Université Lyon II
et ENS-LSH)
Focales (laboratoire « junior » de l'ENS-LSH)
- Impact des politiques publiques sur les transformations de la structure sociale de quartiers
d’habitation à Varsovie – le cas d’une ville d’Europe centrale postsocialiste
Magdalena Górczyska, Institut de Géographie et d’Aménagement du Territoire, Académie des
Sciences de Pologne, Université Paris 1-LADYSS
- Silence, ils démolissent : que se passe-t-il dans les quartiers en rénovation urbaine ?
Stéphanie Mousserin, Doctorante au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES), ED 355
« Espaces, Cultures et Sociétés
16h30-19h00 : Séquence 6 : Les nouvelles formes du marché et de l’action publique
Discutant : Christian Tutin, Université de Paris 12
- Pressions sur la filière locative populaire : quelle intégration socio-économique des ménages ? Le cas
d’Addis Abeba, Ethiopie
Perrine Duroyaume, Doctorante en géographie humaine et régionale, Université Paris 8, LADYSS /
CFEE (Centre Français des Etudes Ethiopiennes)
- La location meublée à Paris et en Petite Couronne : portrait d'un statut d'occupation méconnu.
Emmanuel Trouillard, ENS Ulm département de Géographie, Paris-1 M2 Carthagéo- Recherche, UMR
Géographie-cités
- La financiarisation des sociétés immobilières : le cas de la Société de la Rue Impériale à Lyon (18541995)
Loïc Bonneval, GRS – Groupe de recherche sur la socialisation UMR 5040, Université Lyon 2
- La production des lotissements périurbains récents en Ile-de-France : quels modèles, quels acteurs ?
137
Delphine Callen, ATER Université Paris 1, UMR 8504 Géographie-Cités
Atelier 3 : Jeux d’acteurs et actions publiques sous la présidence de Jean-Philippe Brouant
10h-12h30 : Séquence 7 : Les nouvelles frontières du logement social
Discutant : Claire Lévy-Vroelant, CRH-LOUEST, Université Paris VIII Saint Denis
- L’intervention nouvelle d’acteurs privés pour la construction de logements neufs dans les opérations
de rénovation urbaine
Emilie Saint-Macary, Lab’Urba. Institut d’Urbanisme de Paris – Université Paris XII
- Les frontières du monde HLM au prisme de l’accession « sociale » à la propriété
Hélène Steinmetz, (Groupement de Recherche sur la Socialisation, Université de Lyon)
- L’habitant comme client : Transformations organisationnelles et formats d’action privilégiés
Lucie Bonnet, Groupe de sociologie politique et morale (IMM – EHESS – CNRS)
- Les promoteurs immobiliers privés et le logement social en France : Dynamiques locales contre
formalisme national ?
Julie Pollard, Docteur en Science Politique, IEP de Paris (CEVIPOF) ; ATER, IEP de Grenoble
14h-17h : Séquence 8 : Offre de logement et action publique
Discutants : Jean-Claude Driant, CRETEIL (IUP-Université Paris XII Val-de-Marne) et
Christoph Reinsprecht, Université de Vienne
- Entre hébergement et logement : l’institutionnalisation d’un secteur en déclin. Etude comparative
sur la transformation des foyers de travailleurs migrants et des meublés en résidences et hôtels
sociaux. (titre provisoire)
Hélène Béguin, Doctorante – Lab’Urba, Institut d’Urbanisme de Paris, Florent Herouard, Docteur en
urbanisme - LOUEST
- Les chemins idéalisés de la qualité architecturale : une approche par les instruments d’action
publique
Yann Ferguson, CERTOP, Université Toulouse II - Le Mirail
- L’animation intercommunale des politiques locales de l’habitat : quelle capacité d’action collective
pour les intercommunalités en matière d’habitat ?
Mathilde Cordier et Jules-Mathieu Meunier, Lab’Urba, Institut d’Urbanisme de Paris, Université
Paris Est
- L’habitant dans les politiques locales de l’habitat : Regards croisés des élus et des ménages de
l’agglomération toulousaine sur le logement
Mylène Thisse, LISST-CIEU, UMR 5193, Université Toulouse II-Le Mirail
- La résidence universitaire à Paris : histoire architecturale et urbaine d’un type d’édifice
Thamila Hamiti, Centre de recherche sur l’Habitat, LOUEST
17h-19h : Séquence 9 : La négociation dans l’action publique
Discutant : Alice Rouyer, LISST-Cieu, (UMR 5193 – CNRS, UTM, EHESS), Université Toulouse II – Le
Mirail
- L’offre résidentielle dans le processus de Renouvellement urbain : analyse de deux exemples de la
banlieue Nord marseillaise - Bellevue et Bassens-
138
Maha Messaoudene, Université Aix-Marseille III, IUAR d’Aix-en-Provence, laboratoire Cirta
- Politiques publiques de l’habitat et insalubrité chez les Teko de Camopi (Guyane française)
Vincent Brailly, Doctorant en ethnologie, Centre de Recherche et d’Étude en Sciences Sociales, EA
1334 (CRESS), Université de Strasbourg
- Mouvements sociaux urbains à Santiago du Chili: le cas du MLP (“Mouvement de Pobladores en
Lutte”)
Charlotte Mathivet / Claudio Pulgar, HIC Habitat International Coalition/ INVI, Instituto de la
Vivienda, Facultad de Arquitectura y Urbanismo, Universidad de Chile
139
4.2 Journées du Gis, 14 et 15 juin 2010
Annexe 4.2.1. : Programme
140
Journées du réseau
socio-économie de l’habitat
14 et 15 juin 2010
Créé en 1991, à l'initiative du Plan Construction et Architecture (Ministère de l’Equipement), le réseau socioéconomie de l’habitat a pour mission de fédérer des chercheurs de toutes les disciplines travaillant sur le
logement, l’habitat et l’urbanisation. Mobilisant plus d’une vingtaine d’équipes de recherches au sein de
programmes et ateliers redéfinis environ tous les deux ans, il s’est structuré en Groupement de Recherche
(GDR) en 1994, puis en Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) de 1999 à 2007.
L’activité de ce réseau s’est organisée autour de trois grands axes thématiques : les marchés du logement, les
politiques publiques et les comportements résidentiels et les formes urbaines. Ces journées viennent clore le
programme d’activités 2008-2010 et restituer à un plus large public l’ensemble des activités menées au cours
de ces deux dernières années.
Attention ! Ces journées se tiendront sur deux sites différents :


lundi 14 juin 2010, Auditorium Arche Nord, Grande Arche de la défense. M° La Défense Grande Arche
(ligne 1) ou RER La Défense (RER A).
mardi 15 juin 2010, Salle des Thèses – 6ème étage, Maison des Sciences Economiques - Université de
Paris 1, 106 bd de l‟Hôpital 75013 Paris. M° Campo Formio (ligne 5).
Inscription : avant le mardi 8 juin 12h à : [email protected]
Lundi 14 juin 2010
10h45 - 11h : Ouverture
par Phuong Mai Huynh, Chargée de mission, Plan Urbanisme Construction et Architecture et Christian Tutin,
directeur du Réseau Socio-Économie de l’habitat.
11h - 12h30 : Restitution des travaux de l’atelier « Habitants jeunes – Habitants âgés »
par Alice Rouyer, CIRUS, Université de Toulouse II et Isabelle Garat, CESTAN, Université de Nantes.
14h - 16h : Présentation des travaux de l’atelier « Marchés du logement et systèmes
d’habitat »
141
Autour de trois thèmes :
- Prix immobiliers et ségrégation sociale : des dynamiques cumulatives ?, intervention de Benoît Filippi,
ATEMHA. Discutant Vincent Renard, IDRI, Sciences-Po Paris,
- Le logement social, logiques économiques d’un parc (partiellement) hors marché, intervention de Christian
Tutin, Lab’URBA, UPEC. Discutant Patrice Lanco, Inspecteur général de la construction,
- Les interactions transports / habitat : les enjeux sociaux de la ville durable, intervention de Jean-Pierre Orfeuil,
Lab’URBA, UPEC*. Discutant Frédéric Gaschet, Gretha, Bordeaux IV Montesquieu.
16h30-18h30 : Tables rondes sur le logement social

L’avenir du logement social en Europe : débat autour du livre Le logement social en Europe au début du
21ème siècle : la révision générale (Presses Universitaires de Rennes, coll. « géographie sociale », mai 2010).
Avec les interventions de :
- Claire Lévy Vroelant, CRH (UMR LOUEST), Université Paris 8 (St Denis) et co-directrice de l’ouvrage,
- Laurent Ghekière, Union sociale pour l’habitat et contributeur de l’ouvrage,
- Christian Tutin, Lab’URBA, Université de Paris Est-Créteil et co-directeur de l’ouvrage.
*sous réserve

L’avenir du logement social en France :
Table ronde animée par Benoît Filippi, ATEMHA, avec les interventions de :
- Jean-Pierre Schaefer, Responsable études économiques habitat, Direction des fonds d’épargne de la Caisse
des dépôts,
- Christophe Robert, Directeur des études, Fondation Abbé Pierre,
- Noémie Houard, docteure en Sciences Politiques (IEP de Paris), chargée de mission au Chantier national
prioritaire pour l'hébergement et l'accès au logement.
18h30 : Cocktail
Lieu : Auditorium Arche Nord, PUCA, Arche de la Défense
Mardi 15 juin 2010
9h-12h : Table ronde « Rénovation urbaine et mixité sociale. Autres regards »
Avec les interventions de :
- Introduction, Christine Lelévrier, Lab’URBA, Université de Paris Est-Créteil et Agnès Deboulet, LAVUE, Ecole
d’architecture de Paris-la-Villette,
- Urban renewal in England at the Crossroad's, Stephen Hall, Department of Planning and Architecture,
University of the West of England, Bristol,
- L’expérience américaine, Thomas Kirszbaum, Institut des Sciences sociales du Politique (ENS Cachan – CNRS),
- La copropriété de Sainte-Eulalie, un « idéal-type » de la rénovation urbaine ?, Thierry Oblet, Agnès Villechaise,
LAPSAC, Université Victor Segalen de Bordeaux,
142
- Discutante : Marie-Christine Jaillet, LISST (UMR 5193 – CNRS, UTM, EHESS), Université de Toulouse II Le
Mirail.
13h30-16h30 : Table ronde « Ville émergente et territoires périurbains »

Bilan de l’atelier « Dynamiques et pratiques résidentielles, de l’urbain au rural ».
Avec les interventions de :
- Martine Berger, LADYSS – Université Paris I Panthéon Sorbonne,
- Marie Christine Jaillet, LISST (UMR 5193 – CNRS, UTM, EHESS), Université de Toulouse II Le Mirail,
- Lionel Rougé, CRESO UMR ESO 6590 du CNRS, Université de Caen-Basse Normandie.

Retour sur La Ville Emergente, intervention d’Olivier Piron, Inspecteur Général de l’Equipement,

Discutant, Francis Beaucire, Université Paris I Panthéon Sorbonne.
16h30-17h : Clôture
Lieu : Salle des Thèses, Maison des Sciences Economiques, Paris 13
ème
Réseau socio-économie de l’habitat
13 rue du Four - 75 006 Paris
tel:+33 (0)1 43 26 37 88
[email protected]
Avec le soutien du :
Programmes 2008-2010 du réseau :
Marchés du logement et systèmes d’habitat
Atelier Marchés immobiliers : dynamiques globales, dynamiques locales
Atelier Les enjeux économiques et sociaux de l’accession à la propriété
Politiques du logement et politiques urbaines
Atelier Logement social en Europe
Atelier Rénovation urbaine, démocratie et mixité sociale
Comportements résidentiels et transformations de l’habitat
Atelier Dynamiques et pratiques résidentielles, de l’urbain au rural
Atelier Habitants « jeunes », habitants « âgés ». Pratiques résidentielles et enjeux pour les
politiques de l’habitat
143
Annexe 4.2.2. : Communications
144
4.2.2.1 : Restitution des travaux de l’atelier « Habitants jeunes – Habitants âgés » :
Communication de Alice Rouyer et Isabelle Garat
ATELIER
« HABITANTS JEUNES, HABITANTS ÂGÉS,
PRATIQUES RÉSIDENTIELLES ET ENJEUX
POUR LES POLITIQUES DE L’HABITAT »
Alice ROUYER, UMR LISST,
Université de Toulouse II – Le Mirail
Isabelle Garat, CESTAN, UMR ESO,
Université de Nantes
(Illustration : Claire Franeck, « Dans 3500 mercredis »,
Editions du Rouergue)
Retour sur expérience(s)
Alice ROUYER, UMR LISST,
Université de Toulouse II – Le Mirail
145
« HABITANTS JEUNES, HABITANTS ÂGÉS, PRATIQUES
RÉSIDENTIELLES ET ENJEUX POUR LES POLITIQUES DE
L’HABITAT »
Retour sur expérience(s)
 Objectifs de l’atelier
 Réfléchir aux pratiques et trajectoires résidentielles des
« jeunes » et « vieux », dans un contexte interdisciplinaire ou
puissent se rencontrer professionnels et chercheurs d’horizons
disciplinaires variés.
 Interroger les catégorisations de la recherche et de l’action
publique
 Mettre en exergue quelques « questions vives », créer des
opportunités de rencontre, donner audience à des travaux en
cours , susciter des recherches.
« HABITANTS
HABITANTS JEUNES,
JEUNES, HABITANTS
HABITANTS ÂGÉS,
ÂGÉS, PRATIQUES
PRATIQUES
«
RÉSIDENTIELLES ET
ET ENJEUX
ENJEUX POUR
POUR LES
LES POLITIQUES
POLITIQUES DE
DE
RÉSIDENTIELLES
L’HABITAT
L’HABITAT »
»
Retour
Retour sur
sur expérience
expérience(s)
 Fonctionnement de l’atelier
 Lancé en 2006 à Nantes
 Des séminaires de deux jours délocalisés (Nantes, Rennes,
Toulouse)
 Un choix de thèmes soumis une double contrainte :
 transversalité « jeunes » et « vieux » des problématiques
 L’existence de travaux pouvant fonctionner en miroir
« HABITANTS
HABITANTS JEUNES,
JEUNES, HABITANTS
HABITANTS ÂGÉS,
ÂGÉS, PRATIQUES
PRATIQUES
«
RÉSIDENTIELLES ET
ET ENJEUX
ENJEUX POUR
POUR LES
LES POLITIQUES
POLITIQUES DE
DE
RÉSIDENTIELLES
L’HABITAT »
»
L’HABITAT
Retour sur
sur expérience(s)
expérience
Retour
 Trois grands séminaires
 7 et 8 décembre 2006, MSH Ange Guepin
« Jeunes et personnes âgées : recomposition sociodémographique
et habitat : quelles observations, quels enjeux? »
 27 et 28 avril 2007, MDR, Toulouse II
« Jeunes et personnes âgées dans l’espace public »
 17 et 18 septembre 2008, MSH, Rennes II
« La prise en compte de la parole des personnes âgées dans la
définition des politiques locales »
146
«
« HABITANTS
HABITANTS JEUNES,
JEUNES, HABITANTS
HABITANTS ÂGÉS,
ÂGÉS, PRATIQUES
PRATIQUES
RÉSIDENTIELLES ET
ET ENJEUX
ENJEUX POUR
POUR LES
LES POLITIQUES
POLITIQUES DE
DE
RÉSIDENTIELLES
L’HABITAT
L’HABITAT »
»
Retour sur
sur expérience(s)
expérience
Retour
 7 et 8 décembre 2006, MSH Ange Guepin
« Jeunes et personnes âgées : recomposition sociodémographique et
habitat : quelles observations, quels enjeux? »
Trois questions

Comment penser, observer, mesurer les dynamiques socio-démographiques à
l’échelle des grandes métropoles régionales?

Quelles incidences ont-elles sur les marchés de l’habitat?

Comment politiques de l’habitat et acteurs du logement sont-ils réactifs à
l’échelle locale?
Trois tables rondes
1- « Pertinence et usages des catégories d’âge dans l’observation des dynamiques
et parcours résidentiels. »
2- «Lectures de la socio-démographie urbaine et du marché du logement des
métropoles régionales »
3- «Jeunes » et « personnes âgées » comme cibles/publics de dispositifs innovants
en matière de logement?
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HABITANTS JEUNES,
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PRATIQUES
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sur expérience
expérience(s)

I - Jeunes et personnes âgées: recomposition sociodémographique
et habitat (Nantes).:

1- « Pertinence et usages des catégories d’âge dans l’observation des dynamiques et
parcours résidentiels. »

Stéphanie Toutain (ST, démographe, CESAMES, Paris/Toulouse), Jeanfrançois Ghékière (JFG, géographe, IFRESI, Lille I), Cecile Van de Velde
(sociologue, GRACC, Lille III).

Il s’agissait d’abord de prendre du recul avec la lecture statistique des
surreprésentations spatiales des catégories d’âge (surtout âgées), grâce à une
réflexion sur les « effets d’âge, de génération et de périodes (ST) dans
l’analyse des comportements résidentiels. ST nous alertait notamment sur
les limites de nos appareils statistiques pour cerner finement le renouvellement
de population.

JFG nous montrait les ondes de vieillissement caractéristiques des aires
urbaines

CVV, mettait en exergue comment les manières de « devenir adulte » en
Europe ont aussi des effets sur la cohabitation et décohabitation parentale.
147
« HABITANTS
HABITANTS JEUNES,
HABITANTS ÂGÉS,
«
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L’HABITAT
L’HABITAT »
»
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expérience
Retour sur expérience(s)

I- Jeunes et personnes âgées: recomposition sociodémographique
et habitat (Nantes). (3 tables rondes)

2- «Lectures de la socio-démographie urbaine et du marché du logement des
métropoles régionales »

Isabelle Garat et Sophie Vernicos (IGSV, géographes, CESTAN, Nantes),
Patrick Pailloux (PP, Chargé d’études à l’ AURAN, Nantes), Jean-Marie
Cano(JMC, chargé d’étude Habitat à l’AUDIAR, Rennes).

IG et SV nous présentait quelques résultats de l’Atlas social, nous montrant
notamment comment les politiques de défiscalisation et d’allocations favorisent
une spécialisation de l’offre de logements vers les jeunes adultes et renforcent
les effets de polarisation spatiale de certaines catégories d’âges.

PP nous montrait comment l’analyse des dynamiques démographiques locales
par l’Agence a contribué à la mise en œuvre d’un prêt à taux zéro
complémentaire en direction des jeunes ménages de Nantes Métropole.

JMC présentait les travaux de l’Observatoire de l’habitat de Rennes montrant
d’une part les difficultés d’accès des jeunes étudiants et jeunes actifs peu
solvables à des logements financièrement accessibles dans un marché
courtisant des hauts-revenus, mais aussi , d’autre part, les effets« secundoacquisition » des séniors investisseurs (tension du marché).
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L’HABITAT
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expérience
Retour

I- Jeunes et personnes âgées: recomposition sociodémographique
et habitat (Nantes).
 L’observation sociodémographique est indispensable, mais les
outils statistiques ne permettent pas toujours une perception
fine et nuancée des phénomènes de renouvellement urbain.
 Il y a un risque à assigner à une catégorie d’âge un
comportement. D’une part en raison du tryptique
« âge/génération/époque », d’autre part parce d’autres
phénomènes sociaux sont beaucoup plus clivant, qui
nécessitent d’être articulés à la question de l’âge.
« HABITANTS
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L’HABITAT
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expérience
Retour
 Trois grands séminaires
 27 et 28 avril 2007, MDR, Toulouse II
« Jeunes et personnes âgées dans l’espace public »
Trois questions
 Comment penser la présence des « enfants », des « jeunes » et des
« vieux » dans « l’espace public », en prenant en compte la richesse
sémantique du vocable?
 Comment le concept d’accessibilité (notamment au « handicap »),
rencontre les compétences urbaines de ces différents âges de la
vie?
 Quels postulats, préjugés, préconstruits sur ces catégories se
révèlent dans l’action des pouvoirs publics sur le cadre de vie?
Deux tables rondes
1- accessibilités et compétences urbaines
2- «Droits de cité » des jeunes et des vieux» : visibilité, coprésence,
cohabitation.
148
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PRATIQUES
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L’HABITAT »
»
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expérience(s)
 II- « Jeunes et personnes âgées dans l’espace public »
 1- accessibilités et compétences urbaines





Sandrine Depeau ( SD, Psychologue de l’environnement, chercheuse
CNRS, RESO, UME ESO, Rennes), Didier Kakzan (DK, médecin
généraliste, association « Les chemins de l’école, Toulouse), Béatrice
Chaudet (BC, géographe, doctorante, CARTA, UMR ESO, Université
d’Angers), Serge Clément (SC, sociologue, chercheur CNRS, UMR
LISST, Toulouse).
SD nous interpellait sur le paradoxe que constitue l’injonction discursive
à l’autonomie et la protection sécuritaire dont les enfants font l’objet qui
induit leur retrait de l’espace public..
DK expliquait la genèse du pédibus qu’il a initié, mêlant apprentissage
de l’environnement ( « no-voiture ») et santé publique (« no-obésité »).
BC, souligne que le concept d’accessibilité à l’espace public des
personnes âgées et handicapées implique une relation à
l’environnement. Complexe.
Elle analyse dés lors les stratégies
inconscientes et conscientes des PA pour dépasser les « barrières »
mais formalise dans le même temps les élément d’un diagnostic à
destination des communes.
SC montre comment la sociologie du vieillissement démontre que
« sortir chez soi » n’est pas seulement affaire d(« incapacité »), mais
aussi de réévaluation de ces relations et désirs (la « déprise »). Ceci
interroge sur la focalisation des « aides » sur les dispositifs techniques,
notamment dans l’espace public.
«
« HABITANTS
HABITANTS JEUNES,
JEUNES, HABITANTS
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L’HABITAT
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
II- « Jeunes et personnes âgées dans l’espace public »

2- «Droits de cité » des jeunes et des vieux» : visibilité, coprésence, cohabitation.

Mélanie Gambino( MG,géographe,doctorante, UMR Dynamiques rurales, Toulouse),
Fabrice Escaffre ( FE, géographe, UMR LISST Toulouse), Alice Rouyer et Monique
Membrado (AR et MM, géographe et sociologue, UMR LISST,Toulouse), Brigitte
Martin et Geneviève Larquère, (BM et GL, médiatrices, « Générations Solidaires »,
Toulouse).

MG s’intéressait aux « jeunes » dans les territoires à faibles densités en France et
Irlande, montrant comment ces « fauteurs de troubles » sont écartés des la vie publique
et des espaces publiques des « grandes personnes » , tant qu’ils n’en singent pas le
comportement, Elle déplorait le mythe de la convivialité inter-générationelle villageoise.

FE s’intéresse aux phénomènes d’appropriation sélective des espaces ludo-sportifs. Il
met en exergue l’existence de jeunes « assignés » par les pouvoirs publics à des
équipements de proximité dans les quartiers (ex city-stades « anti-été chauds)

AR et MM montent comment la construction politique de la référence communautaire,
en Allemagne et le familialisme en Espagne soient les vecteurs d’une meilleure
intégration des populations âgées à la vie publiques et favorise la médiation vers
l’espace public.

Présentant la mission de leur association dans le quartier d’habitat social d’Empalot,
BM et GL soulignent la difficulté et l’intérêt de donner une visibilité publique (ex bas
d’immeuble + conseil de quartier) aux personnes très agées (plus de 80 ans).
«
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
II- « Jeunes et personnes âgées dans l’espace public »

Une réflexion à avoir : l’exclusion de la « vulnérabilité » de l’espace public
en France.

La fascination pour les dispositifs techniques dans la réponses
149
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 17 et 18 septembre 2008, MSH, Rennes II
« La prise en compte de la parole des personnes âgées dans la
définition des politiques locales »
Trois questions :

Comment les âges de la vie sont-ils pris en compte dans les politiques d’aménagement ?
Procèdent-elles par segmentations générationnelles ou bien par programmation
transgénérationnelle ?

Quels sont les besoins nouveaux ? Et comment les attentes sont-elles prises en compte en
termes de qualité des espaces et des services et des équipements sociaux ?

Quelles sont les difficultés rencontrées pour intégrer les différents âges de la vie dans le
développement des politiques locales ?
Deux tables rondes
1- « Comprendre les pratiques : les âges à l’épreuve de l’auscultation des aménageurs
2- « Dispositifs innovants »
«
« HABITANTS
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 III - « La prise en compte de la parole des personnes âgées dans la
définition des politiques locales

1- comprendre les pratiques : les âges à l’épreuve de l’auscultation des
aménageurs?

Béatrice Chaudet ( BC,géographe,doctorante,CARTA,UMR ESO,Angers),Sébastien Lord (SL,
sociologue, CEPS/INSTEAD, Luxembourg), Alain Legendre et Caroline Rzepa (AL et CR,
psychologues de l’environnement, UMS ESO, Rennes),

BC fait part d’ expériences de recherche action visant à sensibiliser les collectivités locales aux
difficultés rencontrées par les personnes âgées et handicapées.

SL montre comment l’observation des pratiques des personnes vieillissantes dans l’habitat en
banlieue pavillonnaire à Québec autorise la proposition de micro-changements urbanistiques
(cheminements piétonniers, micro-densification, services de proximité), visant à favoriser la
circulation de proximité dans des quartiers conçus pour l’automobile et éviter le confinement à
domicile des plus âgés et/ou isolés.

AL et CR s’intéressent aux déterminants de la fréquentation des places d’une petite ville, chez
les jeunes scolaires. Réflexions qui appellent aussi une prise en compte par les aménageurs.
150
« HABITANTS
HABITANTS JEUNES,
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 III - « La prise en compte de la parole des personnes âgées dans la
définition des politiques locales

2- « dispositifs innovants »

Olivier David (OD,géographe, RESO, UMR ESO,Angers), Evelyne Reeves (ER, chargée de
mission, Bureau des temps de la ville de Rennes) , Thierry Ramadier (TM, Psychologue de
l’environnement, Image et Ville, Strasbourg)

Tandis qu’O D nous montrent en quoi les logiques qui sous-tendent les politiques de la jeunesse
et de la petite enfance génèrent de grandes disparités d’équipements et de services entre
collectivités locales , ER nous expose la manière avec laquelle le Bureau des temps de la ville
de Rennes s’est saisi de la question de la cohabitation entre générations dans la ville. C’est en
prenant en compte les rythmes et modalités d’appropriations de l’espace propres à certains âges
et en réfléchissant aux équipements favorisant une certaine segmentation que la ville a pu
désamorcer les conflits autour d’une place.

Enfin TM nous propose une méthode de travail permettant à des techniciens de la ville, des
habitants et des scientifiques de participer à des projets urbains et favorisant l’ajustement de
leurs représentations .
«
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L’HABITAT
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 III - « La prise en compte de la parole des personnes âgées dans la
définition des politiques locales

Développer la coopération professionnels/recherche en favorisant
interdisciplinarité et transsectorialité (recherche_action)

Sensibiliser les collectivités locales en vue d’une meilleure collaboration
(ex : département/EPCI/Communes)
« HABITANTS
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Pistes à (pour)suivre…

Poursuivre l’observation des comportements résidentiels (effets d’âge, de
génération, d’époque)

Croiser la problématique des âges et de la précarité dans l’habitat

Travailler sur la notion d’adaptation de l’habitat aux « vulnérabilités » .
Articulations habitat/action sociale; habitat/ « care »

Travailler sur l’évolution du marché du logement et sur les « produits »
ciblés conçus par catégories d’âges (de générations?)

Etc.
151
Atlas social de Nantes
Jeunes et logement
Isabelle Garat, CESTAN, UMR ESO,
Université de Nantes
Isabelle Garat
UMR 6590 - ESO CNRS
Université de Nantes
L’atlas social (2002-2006)
 Une commande du conseil de développement de la
communauté urbaine nantaise
 Une réponse de recherche pluridisciplinaire (sociologues,
géographes) sur la catégories des jeunes (des jeunes enfants
aux jeunes adultes)
 4 fascicules (Ecole et mobilité 2002, Vers la vie active 2003,
Vers l’indépendance ? 2005 Participation à la vie de la cité
2006)
 Valorisation : article ARU, communication colloque, publication
collective Presses Universitaires de Rennes 2009
20
Pourquoi les jeunes ?
•
Arbitrage au sein de l’équipe constituée de sociologues et
géographes afin de travailler sur un espace et une population.
« Jeunes » : relié aux travaux en cours, à même de nous lier .
Espace = communauté urbaine en cours de construction
•
Entrer par des catégories, tant en matière d’âge que d’espace,
oblige à prendre conscience que l’on participe à la construction
de catégories, et pour limiter l’essentialisme (Cicchelli, 2001),
nous avons - autant que faire se peut - cherché à comparer les
catégories d’âge entre elles et les espaces entre eux (Bordeaux,
Toulouse, Rennes)
21
152
Les âges, les seuils,
les localisations
Autonomie des jeunes et personnes âgées envisagée autour
du couple indépendance/dépendance
- Recul des seuils d’âge : aujourd’hui l’entrée dans la vie
adulte est liée à l’accès à l’emploi et l’entrée dans la
vieillesse aux difficultés de motricité et de mobilité.
Mouvements des seuils moins « synchrones », moins
« définitifs », plus tardifs (Galland, Meron, 2001)
- Chemin long et laborieux, jalonné d’aides sociales. Travaux
de la CNAF (Amrouni, Labadie, Recherches et prévisions
2001) sur les catégories d’âge qualifiées de « populations
cibles » qui interrogent de plus en plus.
• Effets de la structuration universitaire et de la localisation des
emplois sur les marchés du logement à l’échelle locale
22
L’âge, une segmentation accentuée
dans les aires urbaines
 Indices de ségrégation les plus élevés pour les 20-30 ans et les
plus de 80 ans
 Ecarts entre les indices accrus entre 1990 et 1999 alors qu’il s’est
maintenu ou atténué du point de vue des PCS
 Indices les plus élevés : dans la ville centre
 Indices plus élevés à Bordeaux et à Toulouse / Nantes
23
Les jeunes habitent à Nantes
Augmentation continue des 20-39 ans à Nantes
comme dans bien d’autres villes centres des
agglomérations françaises
Évolution des 20-39 ans entre 1982 et 1999 à Nantes, Bordeaux et
Rennes et leurs départements
Évolution du nombre de résidences principales selon le nombre
pièces entre 1990 et 1999 à Nantes, Rennes et Bordeaux
de
Une croissance liée à la construction de petits
logements réservés aux étudiants
24
153
Une forte concentration des jeunes au
cœur de Nantes
Ménages âgés de 15-29 ans et de plus de 60 ans à Nantes en 1999 *
Commune de Nantes en 1999
Ensemble des ménages = 130 582
Ménages âgés de 15 à 29 ans*= 34 571
Ménages âgés de plus de 60 ans* = 33 417
* âge de la personne de référence du ménage
25
Structure par âge de l'agglomération
1999
26
Age et type de logements
Les 15-29 ans sont sous-représentés parmi les propriétaires et les
locataires en HLM
Statut d'occupation des résidences principales selon les classes
d'âge
Dans l’espace de Nantes Métropole, 65,5 % des 15-29 ans logent
dans moins de 40 m2 contre 11 % pour les plus de 60 ans
Classes d’âge et taille des logements de Nantes Métropole
Résidences principales dont la surface est inférieure à 40 m2 à
Nantes en 1999
27
154
Statut d'occupation des résidences principales
selon les classes d'âge en 1999
en % des résidences
principales
Classes
d’âge
28
Classes d’âge et tailles des logements
de Nantes Métropole en 1999
29
Résidences principales dont la surface
est inférieure à 40 m2 à Nantes par IRIS2000 en
1999
% des logements < à 40 m2 sur le total des résidences principales
30
155
Petits ménages
et petits logements
 Une baisse sensible de la taille des ménages de 2,9 personnes en
1975 à 2,3 en 1999
Évolution de la taille des ménages entre 1975 et 1999
 Une forte croissance des ménages d'une personne
+ 82 % pour la ville de Nantes
 La concentration des ménages de petite taille dans la ville de
Nantes
Nombre moyen de personnes par ménage en 1999
 Des ménages formés de personnes seules
Ėvolution 1990-1999 des ménages d’une seule personne
exemple pour le quartier du centre ville de Nantes
31
Évolution de la taille des ménages
entre 1975 et 1999
France, Loire-Atlantique, Nantes Métropole et la commune de Nantes
32
Nombre moyen de personnes par ménage
en 1999
Aire urbaine
33
156
Evolution 1990-1999 des ménages
d’une seule personne
quartier centre ville de Nantes
34
•Accroissement du nombre de ménages
Service » Observation et analyse » Mairie de Nantes : « Le nombre de ménages
continue de s’accroître sous l’impulsion des ménages de petite taille.
74% des ménages n’ont aucune personne à charge. Le nombre de familles
constituées (avec 2 personnes à charge ou plus) se réduit depuis 1999.
Au global, la baisse du nombre de personnes à charge (le plus souvent des enfants
d’âge scolaire) traduit la baisse de la taille des ménages ».
Nbre :
Ménages
Personnes à charge
1999
129 483
65 351
2004
135 757
64 142
Évolution des Ménages (Base 100 en 1999)
7%
8%
:
6%
5%
4%
Ménages 0
Pac
3%
2%
Ménages 1
Pac
0%
-2%
-2%
Ménages 23 Pac
Ménages 45+ Pac
-4%
-6%
Total
Ménages
-7%
-8%
1999
2000
2001
2002
2003
2004
35
•L’évolution du nombre de logements
Le parc de logements s’est accru
de + 9 163 logements en 6 ans.
95 % de ces logements sont des
résidences principales.
Le parc de logements à Nantes
est constitué principalement de
petits et de moyens logements
(85% du parc).
Cette structure est inchangée
depuis 1998.
150000
148000
146000
144000
142000
140000
138000
136000
134000
nantes
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
139192
141220
143138
144934
145877
147118
148355
Source : TH
Evolution des types des résidences principales
logements
60%
40%
20%
0%
* Le dénombrement des logements est issu du fichier
de la taxe d’habitation
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
T1 ET T2
35%
35%
36%
34%
34%
34%
34%
T3 ET T4
50%
50%
49%
50%
50%
50%
50%
T5 ET PLUS
15%
15%
15%
15%
15%
16%
16%
Source : TH
36
157
Évolution de la construction neuve
Comme au cours
des années 1990,
la construction
neuve privilégie les
logements de
petite taille (T1,
T2) au détriment
des logements
«familiaux».
à partir des permis de construire
recensés dans une année
donnée
logements indiv iduels
logements collectifs
total des logements créés
107
948
1055
2002
2003
157
915
1072
2004
122
1047
1169
89
1894
1983
Source : permis de construire déposés en 2004
évolution des types de logements neufs depuis 2000
Cette dynamique n’est pas sans
effet sur transformation de la
composition de la population
En 2004, on va construire 2 fois
plus de petits logements qu’en
2003. Et la dynamique restera
très soutenue jusqu’en 2008.
.
1050
550
50
2001
2000
2001
2002
2003
2004
t1 et t2
320
394
479
614
1490
t3 et t4
447
531
442
427
398
t5 et plus
134
130
151
128
95
Sur les 956 logements T1 prévus en 2004, 605 sont
répertoriés comme logements « étudiants »
37
Les jeunes allocataires logement
 Parmi les allocataires logement de Nantes
Métropole, 1 sur 3 a moins de 25 ans. Leur poids
est accentué à Nantes et Carquefou
Âges des allocataires logement à Nantes en 2001
 Les allocataires du logement social sont
particulièrement nombreux à Nantes, 62 % ont
moins de 25 ans
Allocataires logement à Nantes en 2001 par IRIS-2000®
38
Ages des allocataires logement à
Nantes en 2001
39
158
Allocataires logement à Nantes
par IRIS-2000® en 2001
40
Allocataires du logement à Nantes en 2001
41
Allocations logement et espaces intra urbain
42
159
Une offre segmentée et spécialisée
: les causes
 Nécessité de loger en urgence des étudiants ou des jeunes en
grand nombre d’où des autorisations de construction facilitées.
 Petites opérations peu visibles à l’initiative de propriétaires
individuels en secteur sauvegardé
 Petits logements, produits d’investissement dans le logement
neuf
 Absence de réflexion en matière de localisation, d’où des
quartiers « campus »
43
Régulation politique et répartition
socio-démographique
 La concentration des jeunes ou, dans l’espace périurbain, celle
des familles sont présentées comme des évolutions qui vont
« de soi »
 Regret du départ des familles dans la campagne est exprimé,
mais la concentration du logement des jeunes ne questionne
pas.
 Sentiment pour les personnes en situation de pouvoir dans les
institutions qu’il y a eu progrès social pour les jeunes, avec
l’accès au logement individualisé et qu’il faut continuer
 Mixité sociale résumée aux efforts des FJT et des offices en
terme de parc social
44
160
4.2.2.2 : Présentation des travaux de l’atelier « Marchés du logement et systèmes
d’habitat » :
Communication de Christian Tutin
Logiques économiques du
logement social
Christian Tutin (Lab’Urba, UPEC)
Journées du réseau socio-économie de l’1habitat
Introduction : trois ensembles de
questions
• Quelle rationalité économique pour le
secteur locatif social ?
• Au-delà de la mission sociale, quel impact
repérable :
- Sur les marchés ?
- Sur les structures urbaine ?
• Auscultation du parc social français
I – Questions de légitimité
• Des attaques renouvelées
• Au nom de la raison économique
• Mais dont le fondement est discutable
161
Trois types de critiques
• Coûteux
• Inefficient
• Inéquitable
– « Horizontalement » : ne loge pas tous les
ménages modestes
– « Verticalement » : héberge trop de ménages
aux revenus moyens
• Ségrégatif
Qui déterminent des choix
politiques
• Loi Boutin
– « Sortir » les classes moyennes
– Limiter le droit au maintien dans les lieux
– Accélérer les ventes
• Projet Apparu
Des critiques à relativiser 1
• Sur le coût :
– coût relatif des aides à la pierre par rapport :
– à celui du soutien à l’investissement locatif
– et des aides à l’accession
• L’efficience
– Impact direct et contrôlé sur l’offre (contrairement aux
aides à la pierre : impact sur les prix)
– Avantage relatif : pérennité / sécurité
– Bénéfice pas seulement pour les ménages mais aussi
• Pour les entreprises
• Pour l’Etat (santé, éducation)
162
Des critiques à relativiser 2
• L’inéquité
• Le rôle ségrégatif :
– Lié au mode de production (procédures
foncières : ZUP)
– Le locatif privé peut être tout aussi ségrégatif
Qui reposent sur des modèles
contestables
• Capacité supposée des marchés à
atteindre un équilibre
• Trou noir de la théorie économique
• Analyser les marchés en leur prêtant les
propriétés de l’équilibre = confusion entre
positif et normatif
Les missions légitimes
• Redistribution
• Allocation des ressources
• Stabilisation des marchés
• Ne retenir que la fonction redistributive conduit à
une logique de résidualisation
• Mais le besoin de « redistribution » dépend de la
capacité des marchés :
– A produire des logements en nombre suffisant
– A un prix « abordable »
163
Des critiques en porte-à-faux
• Avant la crise
– Mésallocation (inadéquation de l’offre privée)
– Chute de la solvabilité : crise
« d’accessibilité »
• Après la crise
– Le logement social comme « sauveur »
– Dégradation de l’emploi : baisse de la
demande solvable
II – Les marchés mixtes de l’habitat
: une représentation à construire
• Un secteur hors marché :
–
–
–
–
Des localisations « discrétionnaires »
Des loyers administrés
Une production aidée
Des opérateurs « non-maximisateurs »
• Mais qui dépend des marchés
– Soumis à des pressions variables selon la conjoncture
immobilière
• Très forte dans les phases haussières
• Qui se relâche dans les phases baissières
– Soumis à une contrainte foncière
• Qui tend à l’évincer des zones valorisées
• Et qui peut apaiser le jeu des marchés s’il
est en capacité :
– De peser sur les prix
– De limiter les processus d’éviction qui
nourrissent la ségrégation spatiale
164
Schéma 1
Schéma 2
Hausse des prix et exclusion du logement
Marché
Locatif privé
Eviction de
l‟accession
Hausse des prix
de vente
Report sur
l‟ancien
Report sur le
locatif
Hausse des loyers
privés
Report sur le locatif
social
Hausse du
foncier
Hausse des
prix du neuf
Incapacité à
produire du « très
social »
Locatif social
Chômage
Inégalités
Eviction du
marché
165
Schéma 3
Hausse des prix et blocage des cursus résidentiels
Hausse des prix
Reports de demande
entre segments
Rationnement des
demandes
Baisse de
l’accessibilité
Evictions du
marché
Ralentissement de la
mobilité
Baisse de l’offre
disponible
L’impossible
relâchement des tensions
Double étouffement du logement social
• Par le blocage des mobilités, qui empêche de
peser sur les déséquilibres en libérant des
offres
5% de mobilité dans le parc social = 1% de mobilité
totale
1% de mobilité = une année de production neuve
• Par le resserrement de la contrainte foncière,
qui interdit la construction dans les zones où
elle devrait avoir lieu
Les risques de la résidualisation
• Plus les prix sont élevés
• Et plus le secteur social est paupérisé
• Plus la probabilité de sortie du secteur est
faible
• Et moins il est capable de contribuer à la
fluidité du marché
166
Les effets régulateurs du secteur social dépendent :
• Des structures du système local de marchés (degré et
formes de la segmentation)
• Des formes de mixité sociale (polarisation / ségrégation)
• Des formes de « mixité urbaine ».
De sorte que son influence sur les niveaux de prix et leur
hiérarchisation peut aussi bien être :
Insignifiante, limitée, ou décisive
Ce qui ne peut être décidé en dehors d’une analyse de la
structure économique urbaine
Un défi pour les économistes : modéliser des marchés
locaux du logement avec secteur social
III – Le logement social au défi de
la mixité
• Un parc hétérogène
– Filippi (Ile-de-France, Lille) : 7 « secteurs »
d’habitat social
– Tutin (Ile-de-France) : 5 « zones d’habitat
social »
Un marché du logement qui n’est
• ni « unitaire » :
– le loyers sociaux ne sont pas « directeurs »
• Ni « dual » :
– Pas confiné spatialement
– Pas ciblé étroitement
• Mais polarisé / segmenté
• Un enjeu :
assurer la présence du logement social pour
préserver les espaces intermédiaires
167
Communication de Frédéric Gaschet
Journées du réseau socio-économie de l’habitat, 14-15 juin 2010
Les enjeux sociaux de la ville durable :
vers une approche par les budgets
logement transport territorialisés
Frédéric GASCHET
GREThA, UMR CNRS 5113
Université de Bordeaux
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
Introduction
• Le contexte : un rapprochement nécessaire
entre spécialités disciplinaires pour appréhender
les enjeux de durabilité urbaine
Economie du logement/ Mobilité et transports/Economie
urbaine
• Trois points
1- Limites et impasses des approches
traditionnelles de la mobilité urbaine et des
marchés du logement
2- L’interaction logement/mobilité au cœur des
enjeux contemporains de durabilité urbaine : le
« cahier des charges »
3- Une piste de recherche opérationnelle : les BL2T
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
1- Limites des approches
traditionnelles
•
Les impasses de l’approche par « l’équilibre micro-économique urbain»
– Arbitrage élémentaire coût du logement/coût des déplacements
• Le principe de compensation rente foncière/coût de transport pris en
défaut (Richardson, Gordon, Choi, 1992; Giuliano et Small, 1993)
• Des gradients de centralité de plus en plus « plats »
– Suburbanisation et polycentrisme des aires urbaines
• Le faible impact structurant des pôles secondaires sur l’organisation des
mobilités urbaines (« wasteful commuting », Hamilton 1989; Cervero, 1998
; Aguilera et Mignot, 2007; Aguilera et Massot, 2008 )
• Faible impact également sur les prix fonciers et immobiliers des
concentrations d’activités (Gaschet, Pouyanne, 2009)
– L’approche hédonique des marchés du logement
• Évaluation du consentement à payer des ménages pour les
caractéristiques intrinsèques et d’environnement (aménités, équipements)
• Prise en compte de la Distance aux infrastructures de transport: des effets
de moins en moins significatifs
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
168
L’aplatissement des gradients polycentriques (Aire urbaine de Bordeaux)
Valeurs immobilières
ajustées
300000
250000
200000
Mérignac
150000
Pessac
100000
Le Lac
50000
0
0
10
20
30
Prix immobilier (maison
individuelle, en euros)
Distance au centre
200000
180000
160000
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
0
10
20
30
40
50
60
70
D i s t a n c e a u c e n t r e d e B o r d e a u x ( k m)
A62 (Langon)
N89 (Li bour ne)
1- Limites des approches
traditionnelles
•
Limites des approches centrées sur l’interface forme/mobilité
urbaine
– L’effet des infrastructures de transport en milieu urbain
• Limites des analyses avantages-couts de l’économie des transport :
– « L’effet Zahavi » (Dupuy, 2007)
– Gains d’accessibilité plutôt que gains de temps en milieu urbain (Deymier,
2007)
• La coévolution transport/localisations
– Les contrariétés de « la ville compacte »
• La compacité comme réponse ?
– Les limites des approches « à la » Newman et Kenworthy
– Les interactions complexes entre densité et « dépendance automobile »
(Dupuy, 2007)
– De la densité aux « 3D » (density, diversity, design) (Pouyanne, 2008)
• Les limites des stratégies de report modal
– Des marges de report limitées…
» Les effets de report en périphérie
– …et coûteuses (Orfeuil, 2008)
• Au-delà des « éco-quartiers »…
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
2- le cahier des charges (1)
• Inscrire les mobilités intra-urbaines dans une approche
systémique de la dynamique urbaine (M Wiel)
– La co-détermination de « l’espace urbain des possibles »
par l’agencement urbain et les mobilités
– Penser la diversité des arrangements territoriaux qui
assurent une insertion urbaine
• Compatible avec les attentes des populations dans la
diversité de leurs modes de vies, structures familiales,
position dans le cycle de vie
• Compatible avec les ressources des ménages et les
contraintes d’économies de ressources collectives
– Les territoires périurbains comme produit d’une
recomposition globale des « aires urbaines élargies »
• Le poids des contraintes de localisation : espaces de
relégation ?
• La mobilité contrainte
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
169
2- le cahier des charges (2)
•
Trois ingrédients majeurs
– Les contraintes d’accès au logement
•
Le poids croissant de la ségrégation
–
–
•
La formation des prix du logement : le poids croissant des structures sociospatiales (Filippi, Funes, Nabos, Tutin 2007 ; Decamps, Gaschet, 2010)
Intensification des dynamiques ségrégatives dans les espaces métropolitains
(Gaschet, Le Gallo, 2008 ; Bouzouina, Mignot, 2008)
Prise en compte des segmentations et des déséquilibres territoriaux du parc
de logements
–
Reproduction de la structuration socio-spatiale des espaces et contrainte sur les
trajectoires résidentielles
– Le rôle central des régulations des marchés fonciers et immobiliers
•
•
Rareté de l’offre foncière
Les désajustements activités/résidences
–
–
Enjeu majeur des mobilités « longues » (Massot, Orfeuil, 2008, Korsu, Massot,
2009)
Les stratégies des collectivités (Wiel, 2005)
– Une approche centrée sur l’identification des « tensions » territoriales
•
Tensions globales : la situation des métropoles
–
•
Renchérissement de l’accès au logement (la sortie du « tunnel de Friggit ») +
épuisement des marges d’ajustement par l’accroissement de la mobilité intraurbaine
Tensions locales:
–
–
La vulnérabilité énergétique des ménages péri-urbains
Les contradictions des stratégies de rénovation urbaine
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
3-Une piste de recherche opérationnelle :
Les BL2T
•
Les budgets logement-transport territorialisés (BL2T):
•
Pertinence et enjeux
– Ensemble des dépenses « logement+transport » des ménages appréhendés
à l’échelle intra-urbaine
– Un outil pour caractériser « l’offre effective » d’insertion urbaine accessible
aux différentes catégories de ménages
•
Des comportements aux coûts de mobilité
–
•
le lien forme urbaine-mobilité quotidienne focalisé sur les comportements de mobilité et
leurs conséquences (consommation d’énergie, émissions de polluants…), et non les
coûts monétaires de la mobilité
Couts réels et couts perçus
–
–
Le décalage entre les coûts réels et les coûts perçus de la mobilité conduit les ménages à
minorer le coût réel de leurs déplacements, notamment en automobile (INSEE, 2007)
Appréhender les effets de parc automobile (vieillissement et coûts d’entretien)
– Un indicateur de soutenabilité socio-économique des configurations
urbaines
•
Pour les ménages : taux d’effort global de l’insertion urbaine
•
•
La prise en compte des coûts publics : les couts du développement urbain
La prise en compte des coûts externes de la mobilité
–
L’identification des comportements contraints de mobilité/localisation
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
3-Une piste de recherche opérationnelle :
Les BL2T
• Les innovations méthodologiques : le champ
des possibles
– Pertinence des premiers travaux sur les BL2T
• Travaux français essentiellement sur l’Ile de France
– Augmentation du taux d’effort global LT en périphérie
(Orfeuil, Polacchini, 1999, rapport Cohen, 2009 )
– Forte variabilité en fonction du revenu : de 30 à 66% du
revenu (Coulombel et al., 2007)
– Travaux très convergents aux Etats-Unis (CHP, 2006)
– Trois orientations majeures
• Amélioration des méthodes d’estimation et de la maille
spatiale
– au-delà des zonages concentriques
• Approche comparative : Bordeaux, Lille et Rennes
• Approche dynamique des BL2T
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
170
L’estimation du CHP sur 28 villes aux EtatsUnis
Source : Center for Housing Policy, 2006, A Heavy Load: The Combined
Housing and Transportation Burdens of Working Families,
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
3-Une piste de recherche opérationnelle :
Les BL2T
•
Les méthodes d’estimation
– La territorialisation des dépenses de logement
•
•
Méthodes de construction d’indices spatiaux des prix de logement déjà
éprouvées (Athema, GREThA)
Prise en compte de la segmentation des marchés
–
–
–
•
Accession à la propriété : données notariales
Locatif privé: données de loyer OLAP, exploitation de FILOCOM
Compléments : prise en compte des modes de financement (crédit/apports)
Formalisation possible des contraintes cout de logement/revenu pour
différentes catégories de ménages
– La territorialisation des dépenses de transport :
•
•
•
Croisement possible des enquêtes EMD, enquêtes budget et fichiers de parc de
véhicules
L’expérience de la territorialisation des dépenses de transport de la
Communauté urbaine de Bordeaux (collaboration CUB-GREThA)
La territorialisation des dépenses publiques en TC et TI
– Echelle territoriale fine
•
•
•
en fonction des caractéristiques sociodémographiques (IRIS)
zonages EMD
Zonages endogènes sur le logement
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
Le taux d’effort des ménages en
transport : des situations
contrastées
Variations de valorisation immobilière des
quartiers bordelais entre 2000 et 2006
171
3-Une piste de recherche opérationnelle :
Les BL2T
• Une approche comparative
– Trois agglomérations de province : Bordeaux, Lille et
Rennes
– Approche comparative intra et interurbaine sur
l’interaction agencement urbain/mobilité quotidienne
– Approche comparative de l’impact des politiques
publiques de transport et d‘habitat sur les dépenses
logement/transport et leur structuration spatiale
• Une approche dynamique
– Calage sur les enquêtes EMD (environ 10 ans)
– Appréhender les interactions dynamiques entre
recompositions résidentielles, conditions d’accès aux
différents segments du parc de logement et évolution des
mobilités
– Rapprochement avec les modèles LUTI
Groupe de Recherche en Economie Théorique et appliquée – UMR CNRS 5113
172
4.2.2.3 : Tables rondes sur le logement social:
Communication de Laurent Ghekière
Regulating and financing Social Housing in the EU
Le logement social en tant que
service public à caractère social
selon la Commission européenne
Laurent Ghekiere
Représentant auprès de l’UE
Union sociale pour l’habitat
June 2010
HOUSING EUROPE
1
Regulating and financing Social Housing in the EU
Social Housing is a pillar of MS Housing policies,
an exclusive competence of national, regional and
local public authorities,
but…
HOUSING EUROPE
2
SH – development of EU trade – community interest
« Social housing is fully in line with the basic objectives of the EC-Treaty. It is
a legitimate element of public policy and as it is limited to what is
necessary it is in the interest of the Community that social housing is
supported. »
Mario Monti - State Aid Decision D/289528 - 03.07.01 (IRL)
So « SH Friendly »… as far as « limited to what is necessary » :

Public support of SH ? > State Aid - fair compensation – no economic advantage –
fair competition : OK we don’t need more money than needed and agree on principle
of max 100% compensation of net costs (who can be against and claims for more
than 100% !!!)
But also in terms of …

% of SH in the market ? >« overcapacity » of SH in NL according to DG COMP
(Decision E2-2005) > (first time in the history of SH !!!, Lack of SH in all MS)

Households living in SH ? Only « socially disadvantaged » due to the social
character of the public service according to DG COMP (E2/2005) versus any
households having difficulties to access to a decent home according to subsidiarity
and diversity principle and CECODHAS Statement.
Without…

Any objectives criterias : Local based housing markets failure (no rational economic
analysis of local housing needs), but market ideology of residual social services ?

Any legal competence ? DG COMP versus MS elected bodies (subsidiarity)
HOUSING EUROPE
3
173
Main regimes of State Aid to Social Housing
3 Options for SOCIAL HOUSING PUBLIC SUPPORTS
 SH : a non-economic activity >
time limited « informal
understanding » between DG COMP and UK to let SH in this grey zone in order
to avoid any notification process on this merit good, no longuer applying
 SH : a common economic activity – art.107 >
obligation of notification to the Commission > small and time limited supports to
develop affordable housing in an open way to every interested investors (ex
swedish regime for elderly or students, new draft reform of the « public
communal housing » following a complaint on illegal State Aids to public
municipal housing undertakings)
 SH : a SGEI – art.106.2 >
exemption from notification under
conditions > a permanent regime of compensation to SH Undertakings
entrusted with a particular mission of general interest (ex the « SGEI » of social
housing in FR, D, DK, ITA, AUT, UK or NL) > legal act of SGEI entrustment +
manifest error of qualification SH as SGEI (scope of SH)
4
HOUSING EUROPE
SH as a normal commercial activity
Example of the swedish « SH for elderly »
 Non SGEIs activity in swedish law but a « normal economic one »
 Notification of the swedish Gvt to DG COMP : SH for elderly
scheme of 5 years program (270 millions euros)
 Decision of DG COMP : compatible with art.107 because :





Time limited scheme
Current failure of the Housing Market for elderly needs
Scheme opened to all Landlords (no discrimination, no exclusive SHU)
Low level of the subsidies (10% of the building cost)
Local based activity controled by local Authorities
 But, following a complain of private investors, others permanent
state aids to Municipal Housing Companies (MHCs) could be
considered as incompatible because of the lack of notification of
the swedish government and the lack of any SGEI entrustment of
MHCs in swedish law and the universal conception of public
housing
HOUSING EUROPE
5
Financing SH : the right way to reach legal certainty
NESGIs
No EU Matter
Non economic
activity
other
purely social
Social Housing
Yes > no State aid
SGEIs art.106.2
Economic
activity
Non SGEIs
HOUSING EUROPE
OK
Yes > compatible
State aid
Altmark ruling
No > State aid
Art.107
State aid
SGEIs
package
No > State aid
Notification
6
174
Financing Social Housing as SGEIs (art.106.2)
State Aid or not – compatible State Aid – State Aid to be notified ?
Not State Aids
< 200.000
No affectation
of trades
Compatible State Aids
Incompatible
State Aids
Monti-Kroes Decision
Framework
Turnover < 100.000.000
Comp. < 30.000.000
Hospitals + Social Housing
Notification to the
Commission
Act of Entrustment
Altmark ruling
1.
2.
3.
4.
Entrustment + PSO
Calculation / comp.
Fair comp.
Tendering or cost
reference (AUT)
• Nature and duration of PSO
• Undertakings and territories
• Exclusives or special Rights
• Calculation of comp.
• Control and review of comp.
• Pay back of any over comp.
Regular control of fair
comp. by member-States
Control of fair comp.
based on the act of
Entrustment
Physical Impossibility
20.000 SH undertakings
80.000 public authorities
HOUSING EUROPE
7
2 Key problems
 Implementation of the Monti-Kroes package

Legal acts of Entrusment : OK > detailed MS legal frame of SH but…
•
•
•

Difficulties in case of cofinancing by several public authorities
State or Regions legislative legal acts (missions, PSO, special rights, autorisation
schemes)
Local based contractual legal acts (undertakings, detailed PSO of concreet
projects)
Regular control of fair compensation : ??? No apply yet
•
•
•
•
•
•
Could be possible for new projets
Looking for a methodology for the existing stock (mix investment-services,
perequation between old buildings and new one, old existing Aids)
Depend on national, regional and local authorities will to introduce controls
Lack of qualification on state Aids of local public authorities staff
No real application of conditions linked to the application of the Decision
As Mario Monti, we call for more flexibility in the revised Decision
 Residual definition of SH by DG COMP (manifest error of SGEI)

Dutch case (E2-2005) and Swedish cases > DG COMP residual conception
versus MS universal conception of social or public housing
HOUSING EUROPE
8
EC Definitions of SH as SGEI based on IRL case 2001
 DG COMP Decision on State Aid in IRL (2001) "Beneficiaries of these
measures are socially disadvantaged households whose economic
circumstances do not permit them to purchase or rent houses on the open
market". (Irish conception of social housing)
 DG COMP letter to the NL (2005) : « Public service have a social character. The
definition of SH undertaking activities must have a direct link with socially
disadvantaged households, social housing for others households is not a
public service, an overcapacity of supply of SH must be avoided by the selling of
those dwellings ». (transposition of the Irish conception to the Dutch one)
 DG COMP Monti-Kroes package of november 2005 : « undertakings in charge
of social housing providing housing :


for disadvantaged citizens,
or socially less advantaged groups which due to solvability constraints are
unable to obtain housing at market conditions »
 DG EMPL SSIG Communication (2006) : « social housing as housing for
disadvantaged persons or socially less advantaged groups »
 DG COMP Decision on NL (2009) : "Limitation of social housing to a clearly
defined target group of disadvantaged citizens or socially less advantaged
groups"
HOUSING EUROPE
9
175
Manifest error of the Dutch SGEIs of Social Housing
« le service public présente un caractère
social ; la définition doit par conséquent
établir un lien direct avec les ménages
socialement défavorisés »
« les coopératives du logement sont
tenues de loger en priorité, mais non pas
exclusivement, des ménages socialement
défavorisés et sont autorisées à attribuer
des logements à des personnes / ménages
aux revenus plus élevés ».
HOUSING EUROPE
10
Position de la France - Comité de protection sociale –
d) Les services sociaux d’intérêt général relatifs au logement
 La définition retenue par la communication, à savoir « logement destiné
aux personnes défavorisées ou aux groupes moins avantagés » pose
problème de manière générale car elle ne garantit pas de traiter toutes
les exclusions résultant du fonctionnement du marché immobilier,
compte tenu de sa formulation « résiduelle ».
 Par ailleurs, elle ne permet pas d’appréhender des mission sociales
essentielles telles que la contribution à la nécessaire mixité sociale des
villes et quartiers ou à la recherche de la diversité de l’habitat, missions
dévolues en France par le législateur notamment aux organismes
d’Hlm.
Comité de protection sociale
Réponse de la France au questionnaire sur les SSIG
Mars 2007
HOUSING EUROPE
11
Political reaction : a New SGI Protocol 26 TEU - TFEU
Article 1
 The shared values of the Union in respect of SGEI within the
meaning of Article 14 TFEU include in particular:

the essential role and the wide discretion of national, regional and local
authorities in providing, commissioning and organising SGEI as closely
as possible to the needs of the users;

the diversity between various SGEI and the differences in the needs and
preferences of users that may result from different geographical, social or
cultural situations;

a high level of quality, safety and affordability, equal treatment and the
promotion of universal access and of user rights.
> NL SH SGEI must be different from IRL SH SGEI, including the
particular missions assigned to SH, target groups and Public
Services Obligations (subsidiarity, wide discretion and
diversity principles according to MS collective preferences).
HOUSING EUROPE
12
176
Verwarring en chaos bij EU-top
HET PAROOL 23 JUNE 2007
"The EU has no say in typical
national systems such as social
housing. These services are to
be defined by the member
states".
Het Parool, 23 juin 2007
Verwarring en chaos bij EU-top
(following the council agreement of its
draft SGI Protocol of the Lisbon
Treaty)
13
HOUSING EUROPE
MS SH / 1000 inhabitants – manifest error
160
140
DG COMP manifest error of SGEI test
120
Swedish reform : Public Housing under art.107 (no SGEI)
Dutch draft reform : SGEI only under 33.000 euros users income
100
80
60
Art.107
40
Art.106.2
DG COMP genuine SGEI test
only socially disadvantaged households
20
0
NL AT DK SE CZ UK FIN FR PL BE IE DE SI MT EE IT PT BG SK HU CY LT RO LU LV ES14
EL
HOUSING EUROPE
33.000 euros
SGEI Art.106.2
non SGEI Art.107
MS Social Housing
conceptions
LOCAL HOUSING MARKET
Residual conception
IRL-ITA-PT-most of New MS
Generalist conception
AT-D-ESP-FIN-FR-LUX-B-UK
Income ceiling and/or priority
Universal conception
NL-S-DK-GR
No income ceiling
Priority or Reservation
Exclusion
Exclusion +
difficulties to access
including workers
Exclusion +
difficulties to access
HOUSING EUROPE
+
others (equalisation – mix)
15
177
A need for a wider definition of SH as SGEI : actions
 New Dutch Housing Minister will have to take on board the Dutch
Parliament resolution asking for more flexibility in the income ceiling
of 33.000 euros and for a wide consultation of stakeholders.
 Swedish Governement will present soon a reform of universal
public housing, outside the narrow EC SGEI definition, using
art.107 for Municipal Housing Companies.
 Dutch SH undertakings goes to the Court against EC definition BNG too on qualification of loans as State Aid (T151/10).
 CECODHAS will support Dutch SH undertakings action to the
Court asking for subsidiarity in defining the missions of SH, including
target groups as PSO (art.14 TFEU and art.1 protocol 26).
 CECODHAS will support Mario Monti proposal to introduce more
flexibility in the next SGEI package, notably on control aspects.
 EP : following a debate in plenary session on the Dutch Case, 5
MEPs will propose a draf EP Written Declaration against EC
residual conception of Social Services of General Interest.
HOUSING EUROPE
16
CECODHAS Statement on SH as SGEI
 Definition of SH : common criteria to define SH

« Affordable rented or for sale dwellings with access ruled by allocation criterias in
favour of households having difficulties to find a decent and appropriate
home at market conditions ». (avoiding stigmatisation of users, buildings and
neighborhoods for a sustainable social inclusion of users)
 Particular Missions assigned to SH undertakings : Member States
competence such as:




Implementation of the right to housing for all – fighting against social exclusion
Social inclusion through access to a decent and secured housing
Promoting home-ownership for low income groups
Social and Urban mix, sustainable communities and neighborhoods (…)
 Public service obligations : Member States competence such as :






Obligation to build new dwellings or to demolish (urban regeneration)
Price setting – security of occupation (long secured lease) – energy efficiency
Allocation criterias and process (priority criterias according to real needs…)
Extra social services to users (inclusion, job, health, education, elderlycare…)
Quality standarts of the services to users
Governance and empowerment of users (…)
 Compensations of public service obligations
HOUSING
EUROPE
 Not State
Aid, no economic
advantage from compensation of net costs
17
Conclusions : 5 key CECODHAS messages
1. It is up to MS to define the missions and the public
service obligations of SH,
2. Target groups priority allocation policy is part of the
public service obligations of SH, it is up to the MS to
define the users’ scope as SGEI,
3. EC must take on board all MS conceptions of SH as
far as the missions and the public service obligations
are clearly defined,
4. Social and urban mix and social inclusion must be
recognized as particular missions of SH,
5. Housing is an essential need for EU citizens,
including for workers in high price housing markets of
European cities, no manifest error for housing needs.
HOUSING EUROPE
18
178
Communication de Christian Tutin
Logement social : quelques
leçons d’Europe
Christian Tutin
Lab’Urba / UPEC
Journées du réseau socioéconomie de l’habitat
14 et 15 juin 2010
Leçon 1 : La France en honnête
compagnie
•
•
•
•
L’absence de norme européenne
La moyenne n’a aucun sens
Extraordinaire diversité des situations
La France socialdémocrate ?
Leçon 2 : une grande stabilité des
statuts d’occupation
• Deux exceptions
– L’Angleterre
– L’Allemagne
• Plus qu’un déclin, une perte d’identité
179
Leçon 3 : Ceux qui n’en ont pas, ou
plus, en voudraient
•
•
•
•
Pays méditerranéens
Mouvement amorcé sous Gordon Brown
Le cas des PECO
Conclusion : attention avant de solder le
stock !
Leçon 4 : Il existe un logement
social heureux
• Autriche, Danemark, Finlande, Pays-Bas,
Suède
Leçon 5 : Convergence des
modèles ?
• Baisse des financements publics
• Marchandisation (du financement, de la
gestion locative)
• Décentralisation (sauf en Angleterre)
• Paupérisation des résidents
180
Mais vers quoi ?
• Résidualisation ?
– Accélération des ventes (Pays-Bas, Suède)
– Pressions de la Commission européenne
• Ou nouvelle légitimité ?
– Crise de l’accessibilité
– Exclusions du marché
– Besoins de locatif (mobilités professionnelles,
migrations, recomposition des ménages)
• L’effet contradictoire de la crise
181
4.2.2.4 : Table ronde « Rénovation urbaine et mixité sociale. Autres regards »
Communication de Stephen Hall
182
Urban policy in England at the
crossroads
Dr Stephen Hall
Department of Planning and
Architecture
UWE Bristol
Les défis urbains des villes
anglaises
•
•
•
•
Périurbanisation
Géographie régionale
Exclusion sociale
Minorités ethniques
Le New Labour
• Une troisième voie
qui combine
- les choix individuels
effectués selon le
marché
- une socialedémocratie en quête
de justice grâce au
soutien de l’Etat
183
Les politiques urbaines du New
Labour
• La Strategie
Nationale pour la
Rénovation des
Quartiers
• La Renaissance
Urbaine
• Le Programme des
Communautés
Durables
Moyens financiers
(Leunig / Swaffield, 2007)
Les enjeux
• Echec des politiques
antérieures
• Participation des
habitants / promotion
du partenariat
• Compétiton
européene et
mondiale
184
Les enjeux
• Mixité (gentrification,
relogement,
investissements
spéculatifs, infliation
des prix immobiliers
• Immigration, diversité,
cohésion
L’héritage
• “Dear Chief Secretary,
I'm afraid there is no
money. Kind regards and good luck! Liam”
Les progressiste-Conservatrices
• Les discours
dominants
• Broken Britain
• Big Society
• Le retour de la
tradition paternaliste
des Conservatrices?
185
L’avenir
• Une évolution ... pas la révolution?
186
4.2.2.5 : Table ronde « Ville émergente et territoires périurbains »
- « Retour sur la ville émergente », Olivier Piron
187
Mai 2010
Ville émergente
L’histoire d’une polémique
Rien n’est plus fragile que la faculté humaine d’admettre la réalité,
d’accepter sans réserves l’impérieuse prérogative du réel.
Clément Rosset In « Le réel et son double », 1993
Avertissement
3
La revue Flux vient de publier des échanges entre Yves Chalas, S. Bordreuil et F. Ascher à propos de
l’action de recherche Ville émergente, lancée par le Plan Construction et Architecture (PCA) en 1995
4
et achevée par le Plan Urbanisme Construction Architecture(PUCA) en 2003. Ils sont passionnants,
et reflètent la plupart des questionnements et des problématiques liés à cette recherche qui avait
frappé les esprits en 1996, et dont l’écho est toujours vif aujourd’hui. Les controverses alors
suscitées ont été éclairantes sur de nombreux points, mais curieusement, autant les remarques
verbales ont été vives, autant des analyses écrites ont été discrètes. Alors, ayant vécu cette
aventure de l’intérieur comme représentant du commanditaire, et donc en partie comme acteur, je
pense qu’il est utile rédiger une sorte de document d’archives de cette action. Cette note utilisera
aussi bien les documents officiels, publiés et donc sans doute archivés que des souvenirs personnels
– notés sp-op-, ou des archives personnelles – marquées arch-op-. Le nom de certains énonciateurs
sera omis, par charité chrétienne. Par ailleurs les développements dans Flux d’Y. Chalas, de S.
Bordreuil et de F. Ascher étant tous pertinents, il sera parfois simplement renvoyé à leurs analyses.
Ce sera noté (cf. Y Chalas) par exemple.
Dans ces conditions, la présentation de cette recherche et de ses premiers résultats précédera une
description et analyse des réactions repérées par l’auteur, puis une réflexion sur ce qu’elles peuvent
signifier dans les perspectives actuelles.
L’opération de recherche
Son lancement
3
Cf. Flux numéro 75
4
Le PCA, en fait structuré autour de l‟acte de bâtir a été fusionné en 1999 avec le Plan Urbain, plus axé
sur l‟analyse urbaine sous ses diverses formes, pour donner le PUCA.
188
La relance du PCA, décidée en 1990, avait débouché entre autre sur un programme intitulé « Cités
projets », et confié à Geneviève Dubois-Taine. Directrice d’études au SETRA, spécialiste des
problèmes liées à la mobilité urbaine, et dotée d’une forte personnalité, elle avait réalisé
d’intéressants travaux sur les boulevards urbains, et venait de la direction des études générales de
l’EPAD. A côté de programmes bien ciblés – Europan, Villes et ports, l’architecture des espaces
publics modernes, etc.- ce programme énonçait une préoccupation globale : « Connaissance et
compréhension des territoires contemporains », destinée à la fois à jeter un éclairage sur les
territoires contemporains, à proposer des problématiques neuves, et à trouver un fond culturel
commun à l’ensemble des actions lancées.
Mais dès lors que la « pensée urbaine » qui s’exprimait à l’époque semblait axée essentiellement sur
5
les villes centre et les quartiers en difficulté il était nécessaire, selon les bonnes traditions du PCA, de
constituer un corpus avant que d’énoncer la problématique générale et d’indiquer les axes de
recherche. C’est dans ce contexte que furent lancées en parallèle deux actions, la première,
directement pilotée par le PCA, sur les territoires contemporains, l’autre sur le phénomène des
grandes surfaces, en appuyant une proposition de l’IFA par le biais d’une subvention- car l’IFA avait à
l’époque une section « recherche ». Les interférences (cf. F. Ascher) furent telles qu’il convient
d’évoquer les deux dans cette note.
Selon les usages, ce programme de recherche fut présenté, et approuvé, en Juin 1995 lors d’une
séance du comité directeur du PCA, et à laquelle assistait la DAU. Il fut budgété en partie sur la
même année, afin de pouvoir démarrer tout au début de 1996. Le lancement de l’action IFA fut acté
la même année au cours d’un CA de l’IFA malgré quelques réticences de sa tutelle. Mais il était
impossible à la DAU de bloquer, devant les Finances (représentées par F. Parly), l’octroi d’une
subvention complémentaire permettant de payer le personnel en place.
Pour la première action, il était crucial de trouver le conseiller scientifique adéquat, puis des
correspondants territoriaux. Le choix du conseiller scientifique se fit, après quelques essais inaboutis,
(cf. Y. Chalas, qui toutefois confond dans son texte de Flux PCA et Plan urbain) en s’adressant à un
chercheur– Yves Chalas- qui avait entamé des réflexions sur le thème des territoires contemporains.
La FNAU -fédération nationale des agences d’urbanisme- ainsi que l’association des maires « Villes et
banlieues » étaient associées à cette opération. Le correspondant territorial fut l’agence d’urbanisme
d’Aix, qui avait repéré qu’il existait une conurbation de fait Aix-Marseille (AMM, soit aire
métropolitaine marseillaise) avec, en son centre, une zone commerciale de fait désignée sous le nom
6
de Plan de campagne . Les discours classiques fondés sur le concept de « centre ville dense et
historique » en devenaient radicalement décalés et inadéquats. Un collectif AMM, composé de
chercheurs et d’acteurs, s’était constitué pour réfléchir à ce problème.
Pour la seconde, l’IFA était libre de ses collaborations, prises sous sa responsabilité, avec un large
choix dans ses thématiques, et notamment une insistance logique sur les problèmes de forme et de
couleur.
5
Y. Chalas et alii « Urbanité et Périphérie. Connaissance et reconnaissance des territoires
contemporains » recherche bibliographique PUCA éditions Recherche, 1997
6
Celle-là même dont la régularisation sur le plan social fut au cœur de
parlementaires sur le travail du dimanche
tumultueux
débats
189
Pour la méthode de l’action de recherche, un parti-pris avait été choisi, et clairement explicité:
pour obtenir des résultats nouveaux, il fallait rompre avec les méthodes classiques : « Par ailleurs,
reconnaissons qu’il est si agréable de travailler avec nos équipes de chercheurs habituels en terrains
déjà connus: les problématiques peuvent être rigoureuses, la bibliographie existe, le commanditaire
de recherche se retrouve en terrain balisé, avec l’assurance de résultats précis, de colloques finaux
conviviaux, et de recensions élogieuses par ceux qui se préparent à concourir au prochain appel de
7
candidatures cousin du précédent. »
De plus tous les débats sur la ville débouchaient alors sur des expressions, voire des colloques et des
8
livres, telles que « la ville malade, la ville éparpillée, mort de la ville , etc. » (cf. Y. Chalas) alors que
l’on continuait à construire et à réaliser. Clairement, puisque l’on sortait d’une crise immobilière, les
acteurs qui avaient survécu, voire prospéré, avaient des choses non triviales à nous dire. Ce recours à
la micro-économie, par rapport à la macro économie (modèle d’Alonso ou études de Saskia SASSEN)
devait apporter une nouvelle vision, mais impliquait de travailler autrement, c'est-à-dire directement
avec les acteurs. «La plupart des théories urbaines, fondées sur les analyses macro-économiques,
refusent de rentrer dans le langage de la micro-économie capitalistique - dont d’ailleurs la plupart des
9
chercheurs n’ont entendu parler que par ouï-dire, pour des raisons à la fois de cursus et de statut.»
Et il était de même recommandé de se méfier des sociologues, ou du moins des constructions
sociologiques habituelles : « Rappelons-nous par exemple comment Foucault a exposé que les
Sciences sociales construisent et même « produisent » le monde qu’elles ne sont censées que
10
décrire ».
Il fallait un nom court et communiquant. Le projet de quatrième de couverture annonçant le
séminaire comportait ce membre de phrase : comprendre cette ville qui émerge…. D’où le choix de
l’expression « Ville émergente » comme titre global de l’action de recherche. Il affichait clairement
notre désir d’avoir des résultats allant au-delà des discours classiques, de prendre d’entrée de jeu le
contre-pied des thèses sur la mort de la ville en se mettant dans une perspective dynamique.
Le déroulement des actions de recherche
La configuration du travail fut simple : 9 journées de séminaires- 5 en 1996, 4 en 1997-(cf. annexe 1)
dans une petite salle ouverte au public au rez de chaussée de la Grande arche pilier nord (environ
100 places). Les comptes rendus furent rédigés sous forme de 12 pages grand format par Geneviève
Dubois-Taine. L’ensemble de ces textes furent reproduits en Juillet 1998 dans le document qui
annonçait le résultat de l’appel d’offres, cette fois avec un sous-titre prudent de bonne foi
7
Cf. Post face O. Piron In « La ville émergente » Geneviève Dubois-Taine et Y. Chalas, éditions de
l‟Aube, 1997
8
Avec sur ce point le travail, devenu de référence de F. Choay « Le règne de l‟urbain et la mort de la
ville » note pour une exposition au Centre Georges Pompidou, 1994.
9
Cf. note 2
10
Références précises à Foucault in Post face. Il semble que l‟interrogation de la sociologie sur ellemême, comme cela se pratique en sociologie post moderne, soit une tendance plus active outre atlantique,
notamment chez la chercheure québécoise qui m‟a fourni la référence, que chez nous.
190
11
moyenne , et destiné à montrer que l’on se situait dans l’espace des politiques publiques, et non
dans l’émergence de nouveaux concepts.
Puisqu’il s’agissait de constituer un corpus qui interpellerait ultérieurement les chercheurs, il était
contre-indiqué de constituer une séance autour de leurs analyses classiques. Mais bien entendu ils
sont intervenus sur des points précis, comme par exemple lors de la séance du 10 Septembre 1996,
12
avec des interventions de Ph. Bataille, B .Fortier et J.Viard , puis à l’occasion entre autres P. Sansot.
13
Un travail bibliographique préalable avait été effectué, le volet français sortant assez vite , le volet
14
européen ayant plus de mal à se constituer . Le livre, « La ville émergente », qui devait synthétiser
les séances de séminaires, fut publié en Mai 1997, soit après seulement 5 séances de séminaires.
C’était un peu illogique en termes de méthodologie de recherches, – on aurait du en principe
attendre les 9 séances prévues-, mais cela faisait gagner un an en programmation. La sortie du livre
fut donc organisée au printemps 1997, classiquement aux éditions de l’Aube. C’était une anomalie
en termes de programmation d’une recherche, puisque normalement il n’y a pas de publication dans
une collection externe des documents de problématiques, par définition à validité temporaire. Ce
livre rendait compte des séances de séminaires, avec une première tentative de synthèse d’Yves
15
Chalas, et une très belle préface de Gabriel Dupuy . Pour ma part, je m’étais contenté d’une
postface méthodologique assez claire, insistant sur la nécessité de rompre avec d’anciens modèles,
et d’utiliser pour ce faire les nouvelles approches mathématiques du flou, de l’aléatoire et de
l’incertain.
Le lancement de l’appel d’offres de recherche fut compliqué par le contexte interne propre au
ministère de la Recherche. En effet, celui-ci avait décidé fin 1996 de mettre fin au PIR villes
(Programme de recherche interdisciplinaire pour la ville) tel qu’il existait pour mettre à sa place un
programme intitulé « Dynamiques urbaines ». Un contact avait été alors pris au préalable avec le
ministère de la Recherche, en la personne de Michel Lussault, pour faciliter les coopérations avec
cette nouvelle modalité d’action, le PCA prenant en charge l’aspect terrain, et le CNRS des aspects
plus fondamentaux, comme par exemple la ville moderne et la démocratie. Mais le retour de la
gauche au pouvoir en avril modifia le contexte
Le ministère de la recherche stoppa d’entrée de jeu le programme « dynamiques urbaines », et lança
en 1999 un programme intitulé ACI-Villes (action concertée incitative ville), bien doté
financièrement, et piloté par F. Ascher et F. Godard. La coopération mise en place à l’origine avec
l’ensemble des services ministériels de recherche incitative s’évanouit assez vite, sur instruction
11
« La ville émergente, Constats pour renouveler les lignes d‟action publiques » PUCA Juillet 1998
12
Dont on reprenait en fait les analyses sur la ville archipel
13
Cf. note 2
14
Il fut publié avec les autres recherches en 2002, soit « European cities : insights on outskirts : From
Helsinski to Nicosia : eleven case studies et synthesis »
15
Gabriel Dupuy, spécialiste des problèmes de mobilité, avait été juste auparavant président du PIR
Villes.. D‟où le poids de sa préface enthousiaste.
191
expresse du ministre de la recherche m’a-t-on dit. Les réponses sélectionnées permettaient de
repérer une bonne correspondance entre les institutions subventionnées et leur présence au
comité de pilotage. Le colloque final eut lieu en Mars 2004. Il déboucha sur des actes en deux
16
tomes , retraçant les recherches effectuées sans guère de velléité de synthèse.
Pendant ce temps, le PCA avait continué tout seul, de manière impavide, et sur les seuls aspects
convenus avant la disparition de « dynamiques urbaines ». L’appel d’offres intitulé « Ville
émergente » fut publié en Juin 1997 (cf. annexe 2) sans coopération organisée avec le CNRS. Les
propositions de recherche furent sélectionnées par un jury comportant à la fois- cas unique- le
secrétaire permanent du PCA, qui présidait, et celui du Plan urbain. Il siégea le 3 mars 1998. Les
dossiers étaient présentés par des rapporteurs externes au PCA, et issus du monde de la recherche,
comme Marion Segaud. Aucune enveloppe budgétaire rigoureuse n’avait été fixée, dans la mesure
où le budget du PCA n’était pas trop figé à cette époque de l’année. Les discussions, puis les choix,
se déroulèrent sur une journée de manière consensuelle. La commande à P. Frankhauser, qui
développait des approches originales sur les formes urbaines, fut ajoutée par la suite. Les seules
réactions un peu vives émanèrent du collectif AMM, qui avait fait une proposition globale, et qui a
regretté que seule une partie soit sélectionnée (arch-op). La sérénité des débats centrés sur la valeur
scientifique des propositions fut d’autant plus remarquable que le climat se trouvait déjà polémique,
et que la création du PUCA avait été décidée, sans que ses modalités de constitution ni son pilotage
ne fussent alors clarifiés. Beaucoup de mal de « ville émergente » était alors dit dans un groupe de
travail présidé par J.P. Sueur l’été 1997, sur le thème « Changer la ville » (témoignage verbal de F.
Ascher), sans que l’on fût amené à s’expliquer. Mais c’est l’art du pilotage de la recherche que de
savoir poser des questions chaudes, et en débattre à travers des problématiques de recherche sur un
ton apparemment dépassionné.
17
18
Quatorze propositions de recherches furent sélectionnées . Douze aboutirent - il n’y eu donc que
trois recherches lancées sans document final-, et furent financées en 1998, avec des sorties en 1999
et 2000. Un document final global intitulé « La ville émergente Résultats de recherche » fut publié
en 2002 (annexe 3) dans une version interne au PCA devenu PUCA après sa fusion avec le Plan
urbain. Mais, contrairement aux usages, il n’y eu que des séances de travail thématiques partielles,
tenues hors du site de La défense, en 2000 et 2001, et sans le colloque final de synthèse traditionnel.
Le climat, interne comme externe, ne s’y prêtait pas.
Le travail de l’IFA se fit en interne, sous le contrôle de P. Goulet, avec l’appui du sémiologue Odilon
Cabat, et présenté dans une séance du séminaire en 1997. L’exposition correspondante fut
inaugurée en novembre 1997, sous le titre « L’autre ville : l’empire des sens ». Elle analysait le
phénomène urbain des centres commerciaux en faisant appel, outre la constitution d’un vrai corpus
sur ce thème, à la sémiotique. Cette exposition manifestait un talent extrême dans la provocation.
Le visiteur était accueilli par un grand poster reprenant Le Corbusier : « ils ont des yeux, mais ils ne
voient point ». Après cela, il pouvait admirer deux cartes de France en parallèle : celle des églises
16
Cf. « Quatre ans de recherche urbaine2001-2004 ACI-VILLE » Emilie Bajolet, M.F Mattei et J.M.
Rennes Collection perspectives « Villes et territoires »n° 13 2 volumes
17
Liste précise dans l‟ouvrage cité en note
18
Annexe 3
192
gothiques et romanes, puis celle des Carrefour, Auchan et autres Intermarché. La surface de la ville
historique d’Avignon était comparée à celle de la zone commerciale à l’est du centre ville, etc. Puis le
visiteur devenu apoplectique tombait sur « la protestation des artistes contre la Tour Eiffel ». Le
message était clair. Enfin à l’étage la cène de Vinci était affichée juste au dessus d’une vue de
cafeteria de supermarché japonais, et en même format. A côté de ces images provocatrices on
19
pouvait consulter tout le dossier réuni à cette occasion pour l’architecture des supermarchés
comme leur répartition en France, avec leurs choix de formes et de couleurs. De nombreux étudiants
l’analysaient avec intérêt, car il s’agissait du premier corpus organisé sur ce thème.
L’IFA fournit quelques mois plus tard les textes correspondant à l’exposition, dans le cadre de la
liquidation de la subvention promise. J’évoquai alors avec le nouveau directeur de l’IFA la possibilité
de sortir un ouvrage retraçant l’exposition comme les travaux de recherche correspondants, mais
sagement – en tout cas prudemment-, et d’ailleurs sans relance réelle de la part du PUCA, cette idée
se perdit dans les sables. Tant pis.
En résumé, pour ces deux actions jointes, il s’agissait d’actions de recherche classique- deux coups de
zoom sur des secteurs ou des thèmes négligés par la recherche urbaine, et d’un coût modéré. Mais
les réactions, tant au livre qu’à l’exposition de l’IFA, furent d’un tout autre ordre de grandeur.
La réception
Il n’y eu aucune contestation, ni partielle, ni globale des faits repérés – Bruno Fortier parla d’analyse
juste assez largement décapante, P. Chemetov de séminaire ni chic, ni choc-, aucune critique ne vint
s’abattre sur la méthode employée, ni sur les témoignages recueillis. Mais le livre et l’exposition
firent système. En effet, et ce n’avait pas été anticipé, la fougue et le talent, tant d’Yves Chalas que
de Geneviève Dubois-Taine, et la préface de Gabriel Dupuy, firent passer ce livre du statut de
présentation d’un corpus organisé avec des hypothèses de travail à celui de manifeste – ma préface
prudente sur le fond étant justement laissée de côté-.Les réactions furent alors de divers ordres.
Les réactions écrites construites
Elles furent peu nombreuses. La revue Urbanisme parla de « Ville émergente » dans un numéro
20
intitulé »Concepts » , et qui tentait de confronter divers concepts urbains alors d’actualité. Ce fut
21
une promotion. Simple démarche heuristique à la base, cette influente revue l’érigeait en concept.
L’article rédigé par mes soins à cette occasion mêlait les considérations théoriques de la post face
22
initiale à une reprise sur le fond des thèmes énoncés .
19
Car bien entendu, ces surfaces faisant plus de 170 M2, ont toutes été conçues par des architectes,
garants, selon le discours professionnel usuel, de la qualité architecturale et urbaine du domaine bâti…
20
Urbanisme N° 296 septembre-octobre 1997
21
Expression employée ultérieurement par M.C. Jaillet dans un texte publié en 2004
22
L‟interrogation suivante « N‟y-a-t-il pas plus de vie dans les boîtes colorées des entrées de ville que
dans la froide monumentalité des édifices construits pour le prince ? » m‟attira de vives critiques de JP Sueur
193
23
Dans un numéro ultérieur Paul Chemetov parla de « l’émergence d’une nouvelle posture » , et
Bruno Fortier confronta ces analyses à la nécessité d’avoir un urbanisme de projet.
Un membre du Plan urbain, qui avait suivi le séminaire, écrivit une note au titre intéressant : « la
ville émergente : essai d’utopie libérale ou poursuite d’une interrogation de fond sur l’évolution de la
forme urbaine. Il avait bien compris le sujet (arch-op).
Les critiques verbales
La première critique d’ordre interne fut : « vous décrivez la ville libérale ». Cette attaque provenait
essentiellement de notre appel à des acteurs économiques, et par l’affirmation « la ville au choix ».
Je m’aperçu alors que montrer le poids de la micro économie- celle des ménages ou des
commerçants de toute taille - dans la confection de la ville était ressenti par l’administration, et dans
24
certains milieux comme une négation de l’importance et du poids de la planification urbaine .
D’ailleurs à peu près dans le même temps, le Plan urbain avait sorti une recherche « Qui fait la ville
25
aujourd’hui ?» . Elle était sous-titrée « L’intervention de la puissance publique dans la production
urbaine ». Il n’y avait pas de réflexion sur le poids des acteurs privés.
De plus l’expression « la ville au choix », avancée par Y. Chalas dans le livre pour bien montrer
l’importance de la prise en compte en amont du choix des individus, choquait tous ceux qui
donnaient une primauté à tous les choix et usages collectifs. F. Ascher s’en amusait souvent dans sa
parabole des bains douche. En fait on s’interrogeait dans d’innombrables colloques sur la grande
26
question « Quelle ville voulons- nous ? (d’après les experts et les sachants) », sans jamais se poser
la question de « Quelle ville veulent-ils ?», et encore moins le très actuel « Quelle ville pouvons-nous
nous payer ? ». Alors, partant à l’origine des multiples choix que la ville offre à ses habitants, cette
expression fut entendue comme une négation de ce que certains appellent aujourd’hui « maîtrise
27
d’ouvrage urbaine » .
Le second point fut, classiquement, la place donnée de fait à la maison individuelle – car ce sujet
n’avait pas été posé en lui-même - considérée comme une aberration urbanistique, sans vouloir
même examiner son bien fondé micro-économique (cf. Y. Chalas). Le PCA venait de réaliser un travail
dans son livre » Changer la ville » Le seuil 1999, et des reproches verbaux de Michel Macary, qui était
intervenu dans deux des grands chantiers du Président, et qui me demanda : « pourquoi froide ? ». J‟avais été lu.
23
In Urbanisme Janvier février 1998 n° 298
24
Thème qui reste aujourd‟hui encore tabou
25
« Qui fait la ville aujourd‟hui l‟intervention de la puissance publique dans la planification urbaine »
P.Aubertel et C.Gillio
26
Au Quebec, plus précisément à Quebec, le terme « quelle ville voulons –nous ? » constitue l‟adresse
électronique d‟un collectif de citoyens
27
Cf. Club Ville et aménagement : « la maîtrise d‟ouvrage urbaine », sous la direction de J. Frebault
Editions Le Moniteur, 2006
194
28
prospectif dans lequel la maison individuelle était passée par profit et pertes, le problème des
zones individuelles en déshérence étant considéré comme un problème sensible à l’avenir. Cette
position, sans aucun fondement économique ni statistique, mais traduisant une sorte d’espérance
29
idéologique, fut reprise dans un travail
à finalité prospective de la DRAST en 2006 , sous
30
l’expression de « la sécession de la périurbanisation », à propos de ces périurbains isolés de la ville .
En 1996 le directeur du PIR -ville proposait de réfléchir à l’antiville : « savoir regarder, sans a priori ni
condescendance (sic), ….ces zones marquées par des pratiques terriennes comme le taillage des haies
ou le barbecue » Le président, Gabriel Dupuy, était nettement dubitatif (arch-op). Cette attitude est
bien représentée par BOURDIEU, qui dénie aux accédants en maison individuelle leur capacité de
choix : « les aspirations…..du petit-bourgeois, victime par excellence de la violence symbolique,
semblent toujours devoir quelque chose à la complicité de celui qui les subit, et aux désirs mystifiés,
extorqués, aliénés par lesquels, incarnation moderne de l’Heautontimorouménos, il conspire à son
31
propre malheur ». En résumé « pardonnez leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Encore
32
aujourd’hui on parle de « la demande pathétique en maison individuelle » ou de la « détresse des
33
familles habitant de plus en plus loin des centre ville » .
Mais confronter les discours alarmistes tenus depuis 30 ans sur ce thème avec la réalité concrète
n’intéresse visiblement personne, alors que toutes les données sont là. A la remarque simple lors
d’une discussion sur Ville émergente : « il y a une demande majoritaire pour de l’individuel », un
directeur-adjoint de la DAU répondit sobrement qu’Hitler était bien venu au pouvoir par le suffrage
universel (sp-op). On est bien dans le déni de choix, ou le dénigrement du discernement : « Les
urbanistes et élus des centre ville veulent des villes denses,….. alors que les classes populaires ne
34
rêvent que de privatisation de l’espace ». L’affirmation de la ville à la carte, de la ville au choix, et
du libre choisi du consommateur, notamment vers la maison individuelle, était in fine un acte
révolutionnaire. De plus, elle actait donc les politiques d’accession populaire à la propriété conduites
depuis 1968- ce qui faisait 30 ans à l’époque-, ce que certains milieux (cf. la citation ci-dessus) n’ont
35
36
jamais réellement accepté. Pourtant dès 1967 , puis en 1976 le poids de la maison individuelle en
28
PCA « questions de prospective » 1992.
29
« Agora 2020 », DRAST, 2006
30
Le Times avait bien titré un jour « Brouillard sur le Channel, le continent isolé »
31
« Les structures sociales de l‟économie », P. Bourdieu, Le seuil, 2000, reprenant à peu près telles
quelles des approches similaires de 20 ans auparavant.
32
Dans un ouvrage cosigné par un architecte et une philosophe en 2003
33
Certu 2009
34
Jacques Levy, le Monde des débats, 2000
35
Les pavillonnaires N. Haumont, préface de H. Raymond 1967
36
« Les rurbains ou la ville éparpillée », G. Bauer et J.M. Roux, Le seuil, 1996
195
zone rurale était souligné. Un rapport complet, le rapport Mayoux intitulé « Demain l’espace37
l’habitat individuel périurbain » lui avait même été consacré .
L’aspect centre commercial fut tout aussi sensible. Alors que la DAU se polarisait sur la mise en
38
œuvre de « l’amendement Dupont » concernant certaines aberrations urbanistiques dites « entrées
de ville », les recherches de l’IFA, complétées par la thématique déjà connue de S. Bordreuil sur
39
l’urbanité réelle des centres commerciaux , expliquaient clairement qu’il s’agissait d’une forme des
centralités modernes. Le contre-pied était total. Le mélange valeur marchande et valeur collective –
alors que classiquement on disait en gros : « à espace public valeurs publiques, à espaces privé
valeurs privées » (cf. S.Bordreuil) - avait rendu, lors de l’inauguration de l’exposition, un ancien
animateur de mai 1968, aujourd’hui bien notabilisé, au bord de l’apoplexie. Il me déclara : « sur ce
point là, nous serons les derniers des conservateurs ». (Sp-op)
L’ensemble de ces points remettait finalement en cause, sans le dire explicitement, la notion
d’aménagement, telle qu’elle avait été pratiquée notamment dans les ZUP ou les villes nouvelles. Le
collectif AMM s’exclama « Joyeux non-aménagement, Madame Dubois-Taine ! » en évoquant la
fondation de l’action sur le non-savoir, la volupté et la non-décision (arch-op). Ce thème fut repris
ultérieurement de façon moins sommaire par Y. Chalas sur l’urbanisme à pensée faible, ou
40
l’urbanisme apodictique . D’ailleurs l’AUC vient de s’exprimer dans des termes à peu près
semblables dans sa proposition pour le Grand Paris. S. Bordreuil s’est exprimé de façon plus
41
précise : en raccourci « La production des formes spatiales a changé de principe structurant : bien
des fonctions urbaines cherchent et trouvent désormais le principe de leur plein exercice dans
l’écart plutôt que dans le rapprochement ».
Mais finalement ce fut le titre lui-même qui suscita la plus vive émotion : affirmer l’existence d’une
ville émergente, c’était mettre en cause la pertinence des modèles classiques qui structuraient les
façons de penser et d’agir. Que l’étude ait présenté un miroir fidèle du réel ne fut contesté par
42
personne, mais comme me le dit une personnalité du CGPC : « C’est une recherche splendide, mais
c’est une ville que je déteste ». Personne ne fit non plus remarquer- ni les opposants, ni les
thuriféraires- que l’expression d’Yves Chalas sur la ville d’hier était somme toute très voisine de ce
qu’avait écrit J.P. Portefait dans le rapport Mayoux précité. Ce document disait « le modèle de la ville
latine est dépassé » et chantait l’avènement de la ville parc. Sorti en 1979, ce rapport piloté par un
37
« Demain l‟espace l‟habitat individuel périurbain » J. Mayoux Documentation française 1979
38
Article L 111-1-4 du code de l‟urbanisme – article 52 de la loi Barnier du 2 février 1995 avec plaquette
d‟application ad hoc
39
Cf. la recherche de S. Bordreuil sur Plan de campagne voire annexe 3
40
« L‟urbanisme comme pensée pratique » Yves Chalas in « Les annales de la recherche urbaine » n°8081 Octobre1998 Gouvernance
41
« Changement d‟échelles urbaines et /ou changement de formes » S. Bordreuil in « Les annales de la
recherche urbaine » Les échelles de la ville n° 82 Mars 1999
42
CGPC conseil général des ponts et chaussées, organisme central dans l‟ancien ministère de
l‟Equipement.
196
banquier ami du président de la République fut ultérieurement radicalement ignoré, alors qu’il était
le premier rapport officiel à expliquer clairement le poids présent et futur du phénomène périurbain,
et les problèmes qu’il posait. Il débouchait sur la nécessité de le structurer. Ses propositions sont
toujours d’actualité.
Au total, l’exposé des faits, et ce qu’on en avait déduit, heurtait les consciences vis-à-vis de la
planification urbaine, des principes de choix des formes urbaines, des centres commerciaux, de la
maison individuelle, de la déploration urbaine traditionnelle comme de la vétusté des anciennes
43
références . Tout cela restait verbal. Le directeur de la DHC, qui avait la tutelle du PCA, en fut
étonné « Quoi, vous avez lancé un SCUD, je m’attendais à une rafale de missile Patriot, mais je n’ai
rien vu venir ». (sp-op). Mais il y avait de quoi être conduit au bûcher. Et nous le fûmes.
Le registre des attaques personnelles
Le climat de polémique déboucha sur une série d’attaques personnelles contre les responsables de
ce travail. Elles dépassèrent les attaques verbales pour se trouver parfois transcrites par écrit. Ainsi
un membre de l’équipe du Plan urbain écrivit, dans un article très construit, et publié par la
DRAST : «Il y a fort à parier que bon nombre de ceux qui évoquent la dispersion ou le nomadisme…..
habitent en centre ville dans des appartements bien rangés, que les choix qu’ils font pour eux même,
pour leur patrimoine, pour leurs enfants..etc. ». Comme il s’agissait de quelqu’un qui me connaissait
depuis longtemps, et qui connaissait mon bureau, il aurait pu se renseigner. Cette phrase disparut
sans effort lors d’une demande de subvention facilitant la republication de cet article. Sa valeur
scientifique devait être faible. Un jour je fus de même interpellé en réunion avec le Plan urbain
« Reconnais-tu qu’il y a des perdants dans la ville émergente ?» Bien sûr j’acquiesçai. Y. Chalas, qui
évoque cet aspect des choses dans Flux, fut victime en 2002 d’une agression du même type, issu
cette fois d’un architecte, lors d’une recension dans bulletin de l'IFA d’un de ses livres, et qui se
vendait bien. Cette fois, on mettait en cause certaines de ses responsabilités associatives en matière
d’art chorégraphique. Enfin, la tête de l’apporteur de mauvaise nouvelles restant toujours fragile, le
cabinet du Ministre se posa la question : peut-on nommer secrétaire permanent du PUCA, en cours
de création, le responsable de la recherche « ville émergente » ? Mes écrits furent scrutés, leur
prudence globale fut repérée, et finalement la question posée par celui qui proposait ma nomination
44
« Faut-il être nazi pour étudier le nazisme ? » me sauva de toutes représailles personnelles . Mais
mon arrivée ultérieure au CGPC fut ainsi saluée : « Es-tu conscient qu’on ne t’a jamais pardonné ville
émergente ? » par une personnalité qui jamais ne s’était exprimée pendant la période chaude. Je fus
à peine surpris de cette phase qui témoignait, 10 ans après, de l’impact de cette action.
Pour sa part J.M. Roux raconte, citation à l’appui, comment G. Bauer et lui, inventeurs du concept de
45
« rurbanisation » furent l’objet d’attaques similaires en 1976 . Ils étaient en gros accusés d’être à la
solde du grand capital. D’ailleurs certains aujourd’hui continuent à mettre avant le poids politique
43
Appréciation personnelle rédigée en 2010, n‟ayant rédigé aucun texte en défense à l‟époque.
44
Mais je n‟ai eu connaissance de cette argumentation, finalement efficace, que bien après…
45
Cf. la note 5 de l‟article de J.M. Roux dans le numéro précité de la revue Urbanisme. Et il a raconté en
public avoir fait l‟objet d‟attaques verbales similaires à celles que j‟ai connues.
197
46
des pavillonneurs pour ne pas avoir à parler de préférence des particuliers pour l’habitat individuel
47
ni des avantages économiques de cette solution. La DAEI de son côté parlait en 2005, après une
analyse de la vive remontée des logements individuels dans les permis de construire, de simple
48
« engouement » pour l’individuel, sans doute provenant des résidences secondaires . Cette
référence au nazisme pointait de même dans les différents commentaires qui analysaient les zones
périurbaines comme des zones propices au développement du vote protestataire, essentiellement
au Front national, avec des sous-entendus repérables contre ceux qui considéraient ce mode de
49
développement comme recevable . Que les deux plus grandes villes FN fussent des villes millénaires
comme Toulon ou Orange ne dérangeait personne. Quand on veut noyer son chien, …..
Les suites
Les suites directes
L’action « ville émergente » n’eut jamais de suite directe, mais les thématiques furent pour
l’essentiel poursuivies, voire complétées.
Une recherche intitulée « Maison individuelle, architecture, urbanité » - ce qui pouvait sembler un
double oxymore - avait été lancée de façon parallèle par le PCA en 1995, avec des expérimentations
multiples de maisons individuelles. Mais l’accent mis sur « maison individuelle et architecture »
désarma un des groupes habituels de vociférateurs. La synthèse finale n’a pas encore été publiée,
malgré de très intéressantes recherches ou expérimentations, et quelques sorties partielles sur
l’habitat intermédiaire.
L’architecture semble s’emparer un peu plus qu’avant de la thématique centre commercial.
Quelques grandes signatures ont investi ce thème, par exemple à Dunkerque comme à Sénart. Mais
il ne semble pas que la réflexion théorique lancée par l’IFA, avec l’appel à la sémiotique, ait été
reprise où que ce soit.
Geneviève Dubois-Taine eut la responsabilité de piloter un groupe de travail européen sur les thèmes
des périphéries, des « outskirts » selon le titre finalement choisi. Il s’est posé des questions
intéressantes, à commencer par celle-ci : pourquoi parler en France de périurbain là où les italiens
50
51
parlent de « villa diffusa » , les allemands de « zwischen Stadt » , et les québécois de « détalement
urbain » ? Cette action se clôtura à Paris par un colloque très réussi sur le toit de la Grande Arche,
46
Cf. dossier d‟Etudes foncières sur la périurbanisation
47
Direction des affaires économiques et internationales du ministère de l‟Equipement
48
Affirmation qui s‟est révélée en fait erronée, comme l‟a montré le recensement de 2006
49
Cf. F. Ripoli et J. Rivière « La ville dense comme seul espace légitime ? Analyse critique d‟un discours
dominant sur le vote et sur l‟urbain » in « les annales de la recherche urbaine » n°102 Octobre 2007
50
Cf. A. Secchi et P. Vignano
51
« Zwischen Stadt » thomas Sievert, 2003 pour la traduction française « entre villes »
198
52
avec des chercheurs de toute l’Europe, voire du Canada, mais sans aucun impact en France même .
Effet d’indifférence, ou volonté de ne pas faire écho à un thème controversé, voire concurrent
53
d’autres approches similaires à la même époque ? De plus, les actes - trois volumes- étaient en
anglais…..
Une très belle étude fut de même lancée sur le thème de « ville et mobilité », et déboucha
54
notamment sur un livre «La villes aux limites de la mobilité », ce qui était un thème majeur de la
ville émergente. Les recherches sur les raves, considérées comme de la ville temporaire, allèrent
dans le même sens.
Le thème du PUCA- habitat et vie urbaine, peut d’une certaine façon être considéré comme le
pendant des analyses de la ville contemporaine, mais cette fois du côté ville constituée.
55
La façon dont la revue Esprit, qui avait tonné contre la sécession urbaine en 1999 , s’est mise à
56
parler, avec les mêmes conseillers scientifiques, de la ville à trois vitesse au printemps 2004 , en y
incorporant donc le périurbain, marque une évolution significative.
57
De même à l’automne 2004 un élu de Rennes proclama dans Etudes foncières « Le périurbain est
aussi dans la ville » alors qu’il avait animé un atelier projet urbain en 2000 dans lequel Rennes était
proclamé l’antiville émergente. Mais ses responsabilités étaient passées de la ville à l’agglomération.
L’existence de l’action Ville émergente, bien connue de l’auteur, était niée, voire dénaturée, ce qui
ne donne que plus de poids à la récupération ainsi effectuée.
Les lieux dans lesquels continuent à se développer un peu de pensée sur le thème global des
territoires sont désormais hors MEEDAD. On peut citer par exemple :
58
-
la recherche prospective de l’INRA sur l’avenir des ruralités , avec des scénarios
territoriaux très différenciés et faisant travailler à la fois le futur des territoires
urbains et ruraux
-
Les travaux de prospective commandités par la DIACT sur l’avenir du périurbain, et
59
débouchant sur des scénarios voisins .
52
Il faut relever une absence de toute mention de ce colloque dans les 3 interventions produites par
Flux
53
European cities : insights on outskirts avec trois volumes sous titrés respectivement Dynamics,
Governance et Strutures, Editions PUCA, 2004
54
« La ville aux limites de la mobilité », M. Bonnet et alii, PUF 2006
55
Esprit « Quand la ville se défait » n° 258 nov. 1999
56
Esprit « La ville à trois vitesses », n° 303 mars 2004
57
Etudes foncières N° 111 « Le périurbain est aussi dans la ville », J.Y. Chapuis
58
« L‟avenir des ruralités » recherche coordonné par O. Mora, INRA, 2008 édité par les éditions Quae
199
Enfin le PUCA vient de lancer au printemps 2009, soit 12 ans après, un appel d’offre de recherche
intitulé « la mobilité et les territoires périurbains - comment ménager les territoires périurbains ».
Mais le thème du périurbain y est évoqué avec des pincettes, en commençant par énoncer tout ce
que qu’on lui reproche, mais sans aller plus loin. Visiblement, comme dirait Coluche, on ne s’autorise
pas encore – 30 ans de phénomène périurbain en continu-, c’est bien court- à examiner au fond les
questions qu’il pose aux images habituelles de la ville.
La réception dans les sphères administratives et politiques
Le nom même « ville émergente » devint honni et quasi imprononçable dans les réunions de travail
internes au ministère de l’Equipement. Je l’énonçai cependant une fois en réunion au cabinet du
Ministre. Le directeur de celui-ci exprima alors son point de vue de manière synthétique : « à propos
de la ville émergente, je dis beurk ». Je me gardai de revenir à la charge car on me disait en même
temps « Le Ministre n’aime pas la ville émergente », sans que je sache s’il s’agissait de la recherche
ou du phénomène. Mais j’eus l’occasion de demander au Ministre lui-même, personne éminemment
courtoise et tolérante, s’il n’y avait pas un certain manque de cohérence entre son opposition au
60
périurbain et son appui budgétaire loyal au PTZ . Il me répondit simplement qu’il s’agissait des
contradictions de l’action publique.
Quand l’expression « ville émergente » était simplement énoncée en réunion de direction à la
DGUHC, elle suscitait les sourires entendus que l’on peut apercevoir lorsque qu’on évoque un soir au
dîner un vieux secret de famille un peu honteux, que tout le monde connait, mais dont personne
veut parler. Un acteur économique des séminaires de 1996, et toujours consulté aujourd’hui sur les
61
mêmes thèmes , m’a dit qu’il en allait encore de même.
Sous forme d’antidote, les cabinets des ministres lancèrent une action de recherche et
communication intitulée « Habiter, se déplacer, travailler….en ville ». Elle était fondée sur l’analyse
de micros trottoirs réalisés dans des centres villes, permettant après coup de sélectionner des
interlocuteurs alors confrontés à un public d’élus politiques et de chercheurs judicieusement choisis.
Cette étude montra la nécessité d’agir sur le tissu urbain, avec le slogan « Refaire la ville sur la ville»,
et déboucha donc classiquement sur un projet de loi, qui devint la loi SRU.
Celle-ci fut présentée en interne comme l’anti ville émergente. C’était faire bien d’honneur à une
simple action de recherche. Mais il n’est pas surprenant que le refus de réfléchir au réel, et de le
59
Cf. « futurs périurbains » DIACT- PACTE, Sophie Louargant et Martin Vanier, 2008
60
PTZ : prêt à taux zéro, facilitant l‟accession à la propriété des couches populaires, et qui facilite de fait
la construction de pavillon en zone périurbaine et rurale
61
Dans le cadre des réflexions sur les »grands territoires » menées par le Club Vile Aménagement ».
200
prendre en compte dans la loi, ait produit ses fruits classiques : comme l’ont montré différents
62
chercheurs , la loi SRU a, de fait, accéléré le phénomène qu’elle voulait combattre.
Et aujourd’hui ?
Ce qu’on peut en retenir, de façon plus générale, c’est qu’aujourd’hui encore, seule la ville dense est
63
politiquement correcte . Cependant depuis 30 ans, recensement après recensement, la population
des habitants des centres ville est stable autour de 17 millions, et la moitié de l’accroissement
démographique de la France se situe dans le périurbain et le rural, dans la géographie de 1999 (cf.
annexe 4). Ainsi tout ce qui a permis de compléter et de moderniser le parc de logement est
considéré comme douteux sur le plan de l’urbanisme. On débouche sur une pensée urbaine figée,
radicalement bloquée sur elle-même, et coupée des réelles dynamiques urbaines. Cet urbano64
centrisme va jusqu’à énoncer des thèmes de recherche comme "Vivre hors ville comme en ville" , ce
qui revient à nier, de façon purement idéologique et hors de toute analyse du réel, toutes les
65
attentes spécifiques liés à l’espace, au confort spatial , ainsi que la pertinence des choix exercés de
façon continue, et en toute connaissance de cause depuis 1968 ( année du concours Chalandon sur
la maison individuelle, dont l’évocation fait encore s’évanouir d’horreur aujourd’hui certains
architectes et urbanistes). La recension, publiée dans « Etudes » et société », du livre d’E. Charme
sur les périurbains montre que le simple souhait de mieux entendre ce que les périurbains ont à
66
dire peut déclencher de virulentes critiques partant essentiellement d’a priori idéologiques , avec
67
bien entendu le registre des attaques personnelles qui pointent .
Aujourd’hui le MEEDAD semble tout aussi incapable que l’ex Equipement de penser le réel. Les
discours anti périurbain sont recyclés sous le terme de « lutte contre l’étalement urbain », qui
68
d’ailleurs n’est jamais défini nulle part , puis maintenant en « lutte contre la consommation
d’espace ». Or cette expression n’a de sens que si l’on considère que le seul espace acceptable est
celui géré par l’agriculture. On est donc dans une pensée, clairement traduite dans le projet de loi dit
Grenelle II, et qui veut cantonner l’espèce humaine hors activités agricoles sur le plus petit espace
62
Notamment J. Comby et Ph. Estèbe dans Etudes foncières
63
« La ville dense come seul espace légitime ? » F. Ripoli et J. Rivière in Les annales de la recherche
urbains n°102 dédié à « Individualisme et production de l‟urbain »
64
Actuelle tête de chapitre dans le programme actuel du PUCA
65
« Le confort spatial » O. Piron in L‟espace périurbain, revue PCM, 2009
66
Recension par J.P. Garnier du livre d‟Eric Charmes (L‟Harmattan, 2005) sur « La vie périurbaine face
à la menace des gated communities », in « Espaces et Sociétés », 2006 2-3
67
Du style « mais où donc habite celui qui s‟exprime », alors qu‟en fait il est poli et prudent de ne pas
poser la question à ceux qui prônent l‟habitat en centre ville….
68
Par exemple dans sa note de synthèse sur l‟économie urbaine rédigée en 2005, la DAEI, pour ne
mentionner qu‟elle, n‟en donnait pas moins de trois définitions, heureusement dans des chapitres différents.
201
69
possible . Les causes de l’échec de la loi SRU vont se reproduire : comment organiser des
phénomènes- l’extension urbaine ou périurbanisation- quand on leur dénie toute légitimité ? Peut70
on à la fois vouloir organiser la rareté foncière , se féliciter de la restriction des zones constructibles
dans certains PLU de grandes agglomérations, et déplorer que les urbanisations de tout genre se
mettent un peu partout ailleurs? Il reste à espérer que l’utilisation sans définition ni mesure des
termes comme éco-cité et éco-quartiers permettent un jour de dépasser ce blocage.
Des questions à poser
Toutes ces analyses et compte rendu débouchent sur quelques pistes de travail, les deux premières
d’ordre méthodologique, les trois autres portant sur des problèmes de formes territoriales et
urbaines :
- le travail sur la réception des recherches
Les insuffisances de dialogue entre les commanditaires de la recherche, rituellement constatées, puis
déplorées, sont imputables aux deux côté. Ville émergente est le cas type dans lequel des résultats
de recherche sont violemment rejetées, sans contestation des faits énoncés, mais pour des raisons
d’idéologie urbaine, car le politique et les urbanistes savent a priori. L’épistémè s’est heurtée à la
71
doxa . Et quand on ne sait pas réfuter, on censure, voire on insulte. C’est un grand classique, et Ville
émergente n’est pas le seul cas. Mais comment faire mieux ?
Alors, dans ces conditions, les réactions du commanditaire ainsi que du milieu qui l’environne sont
72
clairement partie intégrante de l'action de recherche . Le recueil des réactions de toute nature aux
intitulés émis comme aux résultats énoncés, ainsi que leurs analyses sont indispensables. Le repérage
des blocages intellectuels, les dénégations comme des insultes sont autant de révélateurs des points
de fixité, voire même de fixation, des milieux destinataires- milieux politiques, administratifs, ou liés
à la recherche urbaine.
Les questions épistémologiques
Les questions épistémologiques, et /ou disciplinaires doivent être évoquées. Des phénomènes
urbains majeurs comme la ségrégation dans les centres ville et la constitution du périurbain
s’expliquent par le comportement des acteurs pour des raisons micro-économique ou
anthropologiques, alors que cela semble poser –et pose effectivement- des problèmes sur le plan
macro économique et sociétal. Peut-on indéfiniment parler d’économie urbaine sans jamais évoquer
les coûts de construction et de gestion des différents types de patrimoine ? Peut-on analyser
indéfiniment l’économique d’un côté et l’habitat de l’autre ?
69
La loi, dans son état actuel, après lecture au Sénat, puis à l‟Assemblée, semble plus raisonnable.
70
Politique encore récemment explicitée par des représentants qualifiés de l‟administration
71
« Doxa et épistémè. A propos des rapports entre recherche et décision », exposé pour un séminaire de
la DRAST, non publié, O. Piron, 2003
72
Et fait rentrer par la même cette note dans le corpus de ville émergente, avec ses apports et les critiques
qu‟elle peut encourir sur un point ou un autre. Il en ira bien sûr de même pour les réactions à ce travail.
202
En ne cherchant pas à comprendre comment se fait en détail l’articulation entre les avantages et
péjorations individuelles d’un côté, et avantages et péjorations sur le plan collectif, la recherche
débouche sur des résultats intéressants dans tous les domaines, mais qui ne travaillent pas entre
eux. On se condamne alors à déboucher sur des affirmations partielles là où il faudrait des analyses
synthétiques.
- La question des formes urbaines
L’hypothèse selon laquelle les formes urbaines résultent du choc entre choix collectifs et
préférences individuelles mérite d’être creusée, en travaillant par exemple à partir des
questionnements cités de B. Fortier, de S. Bordreuil ou d’Yves Chalas. Les constatations de P.
Frankhauser sur la fractalité des villes donnent déjà des indications, mais la lecture d’un exercice de
prospective urbaine hyper-médiatisé, comme celui du Grand Pari(s), qui ne parle jamais des
contraintes économiques et foncières, ni d’ailleurs de désirs ni de goûts des habitants éventuels,
73
laisse songeur. C’est un grand moment de régression de la pensée urbaine .
-l’analyse du péri urbain
La façon dont la recherche urbaine a tenu globalement à distance un phénomène, dit périurbain,
74
bien connu depuis 30 ans, est également à analyser . En effet ce thème est encore aujourd’hui
systématiquement évoqué en citant les problèmes posés par le périurbain, bien connus depuis 1976
–les rurbains- sans jamais parler de ce qui le constitue, ce qui est étrange. Un récent séminaire sur la
sociologie des territoires comportait un volet intitulé « l’impensable périurbain », ce qui traduit bien
les discours dominants actuels. Mais ne pas être pensé empêche-t-il d’exister ? Les sociologues ont
structuré une pensée qu’ils n’arrivent pas à déconstruire.
Peut-être d’ailleurs faut-il réfléchir aux mots utilisés : Le mot périurbain même bloque le « rural
sous influence urbaine » dans son statut de dépendance à la ville, elle-même du coup résumée à ses
75
fonctions et à sa constitution historique . On pense avec des mots, mais les mots pensent pour
76
nous . En effet, comment penser la part d’autonomie du périurbain, en fait à population d’abord
73
Il y a quelques années on osait se poser la question « De quoi se mêlent les urbanistes ?» Roger Katan,
1970
74
Il semble que beaucoup de travaux intéressants aient été conduits récemment sur ces questions .D‟où le
passé composé employé
75
Cf. les oppositions classiques aujourd‟hui entre la « ville constitué», celle pensée au préalable par le
politique appuyé sur des urbanistes- la ville de Cerda à Barcelone par exemple, et le reste au statut péjoratif de
banlieues et de périurbain.
76
Cf. l‟exemple donné par V. Klemperer à propos de l‟Allemagne hitlérienne in « Lingua tertii imperi »
Le seuil 2000 . Cette constatation déjà faite, et bien repérée sur le plan politique à propos des mots Province (A.
Malraux) et Banlieues (R. Castro)
203
77
ouvrière, avec une dénomination qui le constitue en dépendance du « vrai urbain » ? Alors quels
mots pour en parler ?
-La question plus globale des dynamiques urbaines
Elle devrait englober, outre les problèmes cités ci-dessus,
-une réflexion sur les quartiers dits de la politique de la ville, dans lequel l’Etat impulse à grand
frais des démolitions débouchant de fait sur des densités plus faibles malgré tous les discours
simultanés sur la nécessaire densification des villes.
- et une analyse de tout ce qui se passe dans les franges urbaines, là où l’urbain et le rural
s’interpénètrent de façon peu lisible, mais avec sans doute de fortes potentialités urbaines à
78
repérer, puis à faire émerger. Cette question est rarement posée , peut-être parce que trop
difficile, et trop transversale par rapport aux différents types de tissus urbains faisant d’ores et
déjà l’objet de grilles d’analyse établies de longue date.
Le travail envisagé en 1997 sur les dynamiques urbaines reste à faire.
La question de la ville durable
Le politiquement correct habituel débouche bien entendu sur « ville dense, ville durable, ville
compacte ». Cette pensé en forme de slogan n’en est pas une : il n’y a ni références sur les densitéslesquelles et à quels niveaux-, avec des différences nettes entre références françaises et étrangères-,
ni sur la compacité, qui bien entendu inclut des espaces verts et les installations logistiques comme
les aéroports……Alors la question « la ville émergente ne serait-elle pas la ville durable ? » que me
posait en 1997, devant un auditoire effaré, un chercheur géographe garde toute sa pertinence ,
notamment en cas de percée réelle des véhicules électriques. C’est d’ailleurs une des hypothèses
79
retenue – le scénario du confort spatial – dans les travaux de la DIACT.
En guise de conclusion
Le poids de l’expression Ville émergente et la force d’expression, tant scripturale que visuelle,
mobilisée à l’occasion, ont de fait été décisifs. Sur le fond, les éléments mobilisés n’étaient pas
neufs : le périurbain, la ville, la mobilité, la ville archipel, les nouvelles habitudes de consommation, le
désir de nature, tout cela était déjà connu isolément, et depuis longtemps. Une « prospective pour
80
l’urbanisation, rédigée en 1963 , notait déjà que la coupure entre le rural et l’urbain était dépassée,
77
Constatation déjà faite, et bien repérée sur le plan politique à propos des mots Province (A. Malraux) et
Banlieues (R. Castro)
78
Sauf, d‟une certaine façon par David Mangin, dans « la ville franchisée », 2005. Mais les réflexions du
style « la ville à trois vitesses » se concentrent sur ce qui rentre dans une topologie intellectuelle construite et
reconnue, et se désintéresse de ce que les écologistes appelleraient « les écotones », autrement les lieux
d‟interface et de croisement des différents écosystèmes.
79
Cf. note 51
80
« Prospectives pour l‟urbanisation » P. Masszeé et Alii, collectioon « recherches propectives » 1964
204
et qu’il fallait penser autrement. Le livre de F. Ascher « Métapolis », paru en 1995, avait bien sûr
repris ces éléments, et les avait fait travailler ensemble avec un titre intéressant, et qui ne pouvait
choquer personne, car il réunissait en effet tous les différents discours et différentes approches dans
un syncrétisme de bon aloi. A l’inverse, le terme Ville émergente affichait une rupture avec des
modes de pensée historique, ainsi qu’une opposition radicale au mode de pensée alors à la mode
81
sur la fin de la ville. Il prenait position sur le présent, et pour l’avenir . Et surtout la méthode retenue
entendait partir du réel, et non de la vulgate urbanistique habituelle. Alors la sanction fut logique.
Comme le dit François Rosset. « Si le réel abuse et se montre déplaisant, la tolérance est suspendue.
Un arrêt de perception met alors la conscience à l’abri de tout spectacle indésirable. Quant au réel,
s’il insiste et tient absolument à être perçu, il pourra toujours aller se faire voir ailleurs. »
Et toute action significative de recherche ou d’expérimentation est d’abord recherche sur son
commanditaire, sur son environnement administratif, scientifique et politique et son système de
représentation.
Olivier Piron
Ancien secrétaire permanent du PUCA
81
Cf. l‟amusante et pertinente citation que T. Paquot fait des propos d‟Humpty Dumpty dans
l‟avertissement précédant l‟exposé des concepts invités in Urbanisme N° 296
205
Annexe 1
Les neufs séminaires
Comment se fait la ville aujourd’hui
6-6 1996
Avec pour but d’explorer les logiques d’implantation des acteurs locaux, et les valeurs économiques
sociales, esthétiques et symboliques qui motivent leurs décisions
Qu’est-ce que l’on y vit
2-7 1996
Pour comprendre les nouveaux modes de vie dans les nouveaux lieux urbains et comment l’urbanité
dispersée est vécue
Quelles structures pour cette ville
10 9 1996
Qu’est ce qui fait ordre, qu’est ce qui fait valeur, qu’est ce qui fait sens à la grande échelle
Quelle architecture, quel paysage
22 10 1996
Qu’est ce qui fait ordre, qu’est ce qui fait sens, qu’est ce qui fait signe à la petite échelle
Première synthèse des journées précédentes
3 12 1996
Pour préparer l’appel d’offres à venir
Travail, lieux de travail et territoires
Les agriculteurs, acteurs de la ville
13 5 1997
2 7 1997
Avec une forte intervention d’E Pisani
L’empire des signes
30 9 1997
Sur l’architecture des parcs commerciaux : communication de l’IFA
Loisirs et territoires contemporains
2 12 1997
Avec notamment une intervention de la COFREMCA
206
Annexe 2 l’appel d’offre de recherche
Ville émergente
L’appel d’offres
Les pistes de recherche
- La démocratie dans la ville émergente
- Les perdants de la ville émergente
- Ville émergente et développement durable
- Les lieux de la ville émergente
Les thèmes proposés sur « Les lieux de la ville émergente »
La multi-centralité des territoires contemporains :
Comment fonctionnent les systèmes de centre ?
La multi-appartenance dans les territoires contemporains :
Comment fonctionne le système de lieux
Le statut des vides : quelles sont les diverses perceptions des vides ?
Sur quoi repose leur aménagement spatial ?
207
Annexe 3
Ville émergente
Les recherches lancées
Présentées dans l’ordre suivi par la publication des recherches en 2002
Centralités émergentes : le nord de Tours et la fonction miroir de l’ile de Nantes
Serge Thibaut, Laurent Devisme
Le système de centres de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise : les paradoxes de la multi-centralité
Didier Vanoni, Elisabeth Auclair
Territoires de la maison en péri-urbain et métropolisation : villas en campagne
Daniel Pinson, Sandra Thomann
Quand se modifie la puissance publique émerge un autre territoire
André Sauvage, Agnès Lemoine, Stéphane Chevrier
« Plan de campagne » : la ville résurgente
S. Bordreuil
De l’espace à loisir….. ou l’usage du temps libre dans la formation des espaces peri-urbains
Patrick le Guirriec
Usages sociaux et représentations des lieux du temps libéré dans l’agglomération de Lorient
Gérard Daris
L’agriculture, actrice de la ville émergente
Nadine Souchard, Jean Jacques Toiron
Le régime urbain du Pays Basque : pluralisme des représentations et nouvelles logiques politique
dans la ville émergente
Philippe Estèbe
La ville émergente ou le pouvoir constituant des habitants : le cas du bassin sidérurgique Lorrain
François Rosso, Salvatore Morrone, Maurizio Lazzaroto
L’enquête participation : la ville pays du centre du Poitou
Jacques Beauchard
La « ville fractale » et la fractalité des villes
Pierrre Frankhauser
208
Annexe 4
Évolution démographiques des aires urbaines entre 1962 et 2006
géographie de 1999
Villescentres
des pôles
urbains
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
15 618 755
16 782 561
17 112 391
16 583 708
16 445 683
16 665 403
17 035 009
Banlieues
des pôles
urbains
Couronnes
périurbaines
11 735 120
13 809 126
16 011 497
17 093 465
18 316 983
19 042 723
19 912 560
5 667 735
5 833 599
6 430 432
7 510 666
8 572 553
9 344 776
10 227 546
Espace rural et
communes
multipolarisées
total métropole
13 399 390
46 421 000
13 285 714
49 711 000
13 045 680
52 600 000
13 112 161
54 300 000
13 264 781
56 600 000
13 507 098
58 560 000
14 224 885
61 400 000
répartition de la croissance par type de zone
1962-1968
1968-1975
1975-1982
1982-1990
1990-1999
1999-2006
delta villes
centre de
pôles urbains
35%
11%
-31%
-6%
11%
13%
delta
banlieues
63%
76%
64%
53%
37%
31%
delta
périurbain
5%
21%
64%
46%
39%
31%
delta communes
de l'espace rural
ou
multipolarisées
-3%
-8%
4%
7%
12%
25%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
Source : Insee, recensements de la population.
209
ANNEXE 5 : Evolution de l’emploi
Emplois au LT
en 2006
centre ville
banlieue
periurbain
pôles ruraux
reste rural
ensemble
centre ville
Artisans,
Agriculteurs
Cadres Prof.
Commerçants,
exploitants au LT
intel. sup. au LT
Chefs entreprise
en 2006
en 2006
au LT en 2006
Prof.
intermédiaires
au LT en 2006
0,1%
0,3%
3,3%
0,9%
4,9%
1,9%
4,6%
4,8%
6,5%
5,9%
6,8%
5,5%
20,3%
17,3%
11,9%
10,0%
8,5%
14,5%
0,2%
emplois en 1999
5,4%
17,4%
Employés au LT
en 2006 l
Ouvriers au LT
en 2006
25,0%
25,9%
25,3%
22,0%
21,2%
24,0%
29,8%
30,4%
28,1%
31,7%
28,0%
29,4%
20,2%
21,3%
24,9%
29,5%
30,6%
24,6%
10
10
10
10
10
100
23,4%
31,2%
22,2%
9
210
4.3 Site internet et bulletin
Annexe 4.3.1. : Première page des bulletins n°72 à n°76 (intégralité consultable sur le
site http://[email protected]
211
Bulletin 72
212
213
214
215
216
TABLE DES MATIERES
2. Politiques du logement et politiques urbaines
2.2 Atelier Rénovation urbaine, démocratie et mixité sociale
3-48
2.2.1. : Programme et synthèse de la journée d’étude du 12 juin 2009 « Les
recherches françaises sur la rénovation urbaine : jalons pour un bilan scientifique et
questionnements »
3-6
2.2.2. : Présentation et programme de la journée du 14 décembre 2009 Atelier
« Rénovation urbaine, démocratie et mixité sociale»
7-9
2.2.3. : Programme de la journée du 11 mai 2010
10-13
2.2.4 : Synthèse de la journée du 19 juin et présentations disponibles pour les
autres journées
14-28
2.2.5 : Textes de la journée sur l’évaluation, la recherche et l’action – lundi 14
décembre 2009 – ENSA de la Villette
29-48
3. Comportements résidentiels et transformations de l’habitat
3.1 Atelier Dynamiques et pratiques résidentielles, de l’urbain au rural
3.1.1. : Programme et synthèse de la journée du 23 septembre 2008
49-61
3.1.2. : Programme et synthèse des journées des 20 et 21 mars 2009
62-114
3.1.3. : Journée de terrain du 21 Mars
115-117
3.1.4 : Programme et synthèse de l’atelier des 10 et 11 septembre 2009 à Tours « Les
mobilités résidentielles dans les espaces périurbains. Approches internationales et
régionales. »
118-123
3.1.5 : - Programme des journées des 26 et 27 novembre 2009 à Caen
124-129
Université de Caen, UMR ESO, équipe CRESO
3.2 Atelier Habitants « jeunes », habitants « âgés »,
résidentielles et enjeux pour les politiques de l’habitat
3.2.1. : Séminaire de Rennes, 17 et 18 septembre 2008
4. Actions hors programme :
pratiques
130
130
131
4.1 Journées jeunes chercheurs
4.1.1. : Appel à communication
4.1.2. : Pré-programme
131-134
135-139
217
4.2 Journées du Gis, 14 et 15 juin 2010
4.2.1. : Programme
4.2.2. : Communications
4.2.2.1 : Restitution des travaux de l‟atelier « Habitants jeunes – Habitants âgés » :
-Alice Rouyer et Isabelle Garat
140
141-143
144
145-160
4.2.2.2 : Présentation des travaux de l‟atelier « Marchés du logement et systèmes d‟habitat » :
161
-« Le logement social, logiques économiques d’un parc (partiellement) hors marché »,
Christian Tutin
161-167
- « Les interactions transports/habitat : Les enjeux sociaux de la ville durable », Frédéric
Gaschet
168-172
4.2.2.3 : Tables rondes sur le logement social: débat autour du livre Le logement social en
Europe au début du 21ème siècle : La révision générale
173
- Laurent Ghekière
173-178
- Christian Tutin
179-181
4.2.2.4 : Table ronde « Rénovation urbaine et mixité sociale. Autres regards »
- « Urban renewal in England a t the crossroad’s », Stephen Hall
182
183-186
4.2.2.5 : Table ronde « Ville émergente et territoires périurbains »
- « Retour sur la ville émergente », Olivier Piron
187-210
4.3 Bulletin
211
4.3.1. : Première page des bulletins n°72 à n°76 (intégralité consultable sur le site
http://[email protected]
212-216
218