numéro 15 - Accentus
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numéro 15 - Accentus
AGENDA SEPT.DÉC. 2013 ACCENTUS numéro 15 ORFEO ED EURIDICE (p.6 - 7) Franco Fagioli Orfeo / Malin Hartelius Euridice / Emmanuelle de Negri Amore / accentus / Insula orchestra Laurence Equilbey direction ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7 novembre 2013 / 20h / Versailles Opéra Royal > chateauversailles-spectacles.fr 9 novembre 2013 / 20h30 / Boulogne-Billancourt Carré Belle-Feuille > boulognebillancourt.fr septembre - décembre 2013 accentus LETTRE D’INFORMATION BEETHOVEN, CHRISTUS AM ÖLBERGE (p.4 - 5) Andreea Soare soprano / Toby Spence ténor / Alain Buet baryton / accentus / Orchestre de chambre de Paris Thomas Zehetmair direction ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------30 novembre / 20h / Paris Cité de la musique > citedelamusique.fr COPRODUCTION CITÉ DE LA MUSIQUE, ORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS, ACCENTUS NOËL AVEC ACCENTUS (p.12) Alphonse Cemin piano / Stanislas Delannoy percussions / accentus Pierre Jeannot et Nicolas Kern arrangements musicaux et direction artistique ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------15 décembre / 17h / Suresnes Théâtre Jean Vilar > theatre-suresnes.fr 17 décembre / 20h30 / Marseille Théâtre du Gymnase > lestheatres.net 19 décembre / 10h et 14h30 / Suresnes Théâtre Jean Vilar (concerts scolaires) > theatre-suresnes.fr 22 décembre / 11h et 16h / Rouen Opéra de Rouen Haute-Normandie > operaderouen.fr COPRODUCTION OPÉRA DE ROUEN HAUTE-NORMANDIE, ACCENTUS CHŒUR ACCENTUS / OPÉRA DE ROUEN HAUTE-NORMANDIE LA DAMNATION DE FAUST (p.12) Erik Fenton Faust / Philippe Rouillon Méphistophélès / Marie Gautrot Marguerite / Alain Herriau Brander Chœur accentus - Opéra de Rouen Haute-Normandie / Orchestre de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie Frédéric Roels mise en scène / Nicolas Krüger direction ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------4 et 8 octobre / 20h / Rouen Opéra de Rouen Haute-Normandie > operaderouen.fr 6 octobre / 16h / Rouen Opéra de Rouen Haute-Normandie > operaderouen.fr LE JEUNE CHŒUR DE PARIS LE NOZZE DI FIGARO (p.12) Pietro Spagnoli comte Almaviva / Rosemary Joshua comtesse Almaviva / Sophie Karthäuser Susanna Konstantin Wolff Figaro / le jeune chœur de paris / Freiburger Barockorchester / Frank Markowitsch chef de chœur René Jacobs direction ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------11 octobre / 19h30 / Paris Salle Pleyel > sallepleyel.fr accentus jeune chœur paris tenso ..................................................................................................... é ducation recherche d éveloppement a rtistique Lettre d’information d’ accentus Directeur de publication Olivier Leymarie Rédactrice en chef Anaïs Humez Secrétaire de rédaction Solène Lavielle Rédaction Antoine Pecqueur et Elsa Fottorino Photos Jean-Christophe Béchet Conception graphique composite (composite-agence.fr) Impression Imprimerie Frazier ------------------------------------------------------------------------------------------------------Photographies : Jean-Christophe Béchet (jcbechet.com) Mêlant noir & blanc et couleur, argentique et numérique, Jean-Christophe Béchet cherche pour chaque projet le “bon outil”, celui qui lui permettra de faire dialoguer une interprétation du réel et une écriture photographique. La place de l’homme dans le paysage contemporain, urbain comme naturel, est au centre de ses préoccupations. Ses travaux personnels ont débouché sur de nombreuses expositions et la publication de onze monographies. Il est représenté par les “Les Douches la Galerie” (Paris, 10ème) et la Galerie “LWS” (Paris, 6ème). n° ISSN en cours / Exemplaire gratuit IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII Le développement et le rayonnement d’accentus, d’Insula orchestra, du Département supérieur pour jeunes chanteurs / CRR de Paris et du programme européen tenso sont mis en œuvre par : accentus éducation, recherche et développement artistique 51 rue de Chabrol - 75010 Paris / T +33 (0)1 42 46 22 00 / F +33 (0)1 42 46 13 03 / [email protected] accentus.fr / crr.paris.fr / tensonetwork.eu insulaorchestra.fr / laurenceequilbey.com Conseil d’administration Les partenaires --------------------------------------------------------------Stéphane Boujnah président MÉCÉNAT Patricia Barbizet / Didier Selles --------------------------------------------------------------Laurent Bayle / Olivier Bernard / Jean-Louis Bourlanges / Guillaume Cerutti / Pascal Dusapin Mécénat Musical Société Générale est le mécène Marie-Thérèse Guichard / Frédéric Roels / Florence de Soos principal d’Insula orchestra. Le Cercle des mécènes d’erda I accentus et le Club d’entreprises Insula 92 Équipe participent au développement d’accentus, d’Insula Laurence Equilbey directrice artistique & musicale orchestra, du jeune chœur de paris et de tenso. Pieter-Jelle de Boer & Christophe Grapperon chefs associés Olivier Leymarie administrateur général LE Anaïs Humez administratrice adjointe & responsable de la communication CERCLE DES Laetitia Auphan administratrice de production MÉCÈNES d’ accentus Josquin Macarez délégué artistique & chargé de diffusion Louis Dall’Ava coordinateur artistique et pédagogique ------------------------------------------------------Marie-Chantal Juglar chef de projet Insula orchestra & responsable de l’action culturelle PARTENAIRES ET FINANCEURS PUBLICS --------------------------------------------------------------Blandine Berthelot musicologue & chargée des nouveaux publics erda|accentus bénéficie du soutien de la Direction Thomas Meugnot chargé de production Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France, Maxime Dupuy attaché de production et d’administration Ministère de la Culture et de la Communication, est Sylvie Amory comptable subventionné par la Ville de Paris, la Région Ile-de-France, Marianne Gaussiat et Isabelle Gillouard (Agence de presse Sequenza) et reçoit également le soutien de la SACEM. accentus +33 (0)1 45 43 77 58 est en résidence à l’Opéra de Rouen Haute-Normandie. Clément Ledoux (naïve management) diffusion internationale Insula orchestra Il est également en compagnonnage artistique avec +33 (0)1 56 02 20 00 / [email protected] l’Orchestre de chambre de Paris et joue en exclusivité pour Véronique Jourdain Artists Management agent général Laurence Equilbey ses concerts parisiens à la Cité de la musique et à la Salle +33 (0)1 83 62 18 64 / [email protected] Pleyel. Il est membre du réseau européen tenso et de la Hörtnagel Konzertdirektion agent pour l’Allemagne Laurence Equilbey hoertnagel.de FEVIS (Fédération des Ensembles Vocaux et ----------------------------------------------------------------------------------Instrumentaux Spécialisés). Insula orchestra est un Département supérieur pour jeunes chanteurs au CRR de Paris département d’erda|accentus. Le Conseil général des 21 rue de Madrid - F 75008 Paris Hauts-de-Seine soutient son développement et son T +33 (0)1 44 90 78 05 rayonnement national et international, ainsi que la diffusion Xavier Delette directeur d’accentus et les actions culturelles dans le département. Laurence Equilbey directrice artistique & pédagogique Insula orchestra est en résidence à Boulogne-Billancourt, Florence Guignolet co-directrice pédagogique au Carré Belle-Feuille. Le Département supérieur pour Henri Chalet et Olivier Bardot chefs de chœur jeunes chanteurs du CRR de Paris est financé par la Sophie Elbaz chargée de scolarité et de production Ville de Paris et bénéficie du soutien de la Direction Programme tenso en Europe Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication. membres Tenso reçoit le soutien du Programme Culture de l’Union accentus / Ars Nova Copenhagen / Cappella Amsterdam / Collegium Vocale Gent Européenne. Cor de Cambra de Palau de la Música / DR Vokalensemblet / Eric Ericsons Kammarkör Helsingin kamarikuoro / Latvijas Radio Koris / Musicatreize / Nederlands Kamerkoor Det Norske Solistkor / Rias Kammerchor accentus vient de vivre un bel été, avec une tournée du Requiem de Mozart, remportant les suffrages du public comme de la critique. Mais pour autant, pas question de freiner le rythme à l’heure de la rentrée. En concert, accentus s’attaque à la fois à des chefs-d’œuvre du répertoire (Orfeo ed Euridice de Gluck) et à des raretés trop peu données (Le Christ au mont des Oliviers de Beethoven). Preuve également de la diversité stylistique de l’ensemble, les répertoires abordés vont du baroque au contemporain. Dans les bacs, on notera la sortie du disque “Brumes d’enfance”, consacré à la musique vocale de Janácek. Laurence Equilbey a pour l’occasion confié la baguette à Pieter-Jelle de Boer, chef associé d’accentus, jeune talent hollandais de la direction. Dans cet enregistrement, l’ensemble retrouve également le pianiste Alain Planès, fidèle compagnon, au toucher magnétique. Mais la vie de l’ensemble ne se limite pas à son actualité sur scène ou à ses projets discographiques. Face immergée de l’iceberg, le dispositif d’actions culturelles d’erda I accentus couvre un grand nombre de projets, menés en lien étroit avec les partenaires (Opéra de Rouen Haute-Normandie, Orchestre de chambre de Paris…). Cette rentrée est notamment marquée par des séances de formation des musiciens destinées à les préparer à se produire dans les hôpitaux. accentus est plus que jamais au cœur de la société et de ses enjeux. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Retrouvez toutes les informations et un calendrier détaillé sur accentus.fr ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 3 THOMAS ZEHETMAIR Le chef principal et conseiller artistique de l’Orchestre de chambre de Paris nous parle de sa première collaboration avec accentus, autour de deux chefs-d’œuvre du répertoire sacré. Un concert qui aura lieu le 30 novembre 2013, à la Cité de la musique à Paris. avant la mort du compositeur. Il s’agit d’une prière extrêmement lyrique, aux harmonies des plus inattendues. Elle ménage de sublimes passages dialogués entre le chœur, le ténor et l’orchestre. La partie du hautbois est également très expressive. Cette partition incarne à mon sens l’essence même de la musique. En novembre, vous allez interpréter l’oratorio de Beethoven Le Christ au mont des Oliviers aux côtés d’accentus. Quelle est votre vision de cette œuvre ? C'est une page fascinante qui a pourtant été très critiquée. Elle incarne un nouveau type d’oratorio, qui privilégie l’expression des sentiments humains. Il ne s’agit pas seulement de raconter une histoire. C’est une œuvre qui a été composée en seulement deux semaines, alors que Beethoven était tourmenté par l’apparition de sa surdité. Il y a dans cette partition comme un effet de miroir avec sa propre douleur. L’oratorio est traversé par une couleur sombre que l’on doit en partie à son étonnante tonalité de mi bémol mineur. Pourquoi associer ces deux œuvres dans un même concert ? Outre le fait qu’il s’agisse de deux pièces sacrées, elles sont totalement complémentaires. L’une incarne le drame, l’autre est pure prière. L’oratorio de Beethoven est sombre, tourmenté. À l’inverse, la pièce de Schubert est profondément réconfortante et apaisante. C’est une page qui exprime la paix, non seulement avec l’esprit mais aussi avec le monde. Elle est certes teintée de mélancolie, mais il n’existe pas de pièce de Schubert sans mélancolie. Comment expliquez-vous que cet oratorio ait été froidement accueilli au moment de sa création ? Le public n’aimait pas la poésie de Franz Xaver Huber sur laquelle se base cette partition. Beethoven a d’ailleurs remanié certains passages après la première audition de l’œuvre. Elle était considérée comme excessivement théâtrale pour un oratorio. Le Christ y apparaît presque trop humain. En ce sens, les scènes entre Jésus et Pierre - qui promet de le venger - sont poignantes. Comment expliquez-vous qu’elles soient si rarement jouées ? La pièce de Schubert est assez courte et elle mobilise un ténor, un chœur et un orchestre. Quant à l’oratorio de Beethoven, cela se doit peut-être à sa tonalité en mi bémol mineur qui donne une coloration très spéciale à sa musique. Je ne me rappelle aucune autre partition qui soit écrite dans cette tonalité. Vous allez également interpréter une pièce sacrée de Schubert : l’offertoire Intende voci... C’est l’une des pages les plus émouvantes de toute l’histoire de la musique. Elle a été composée en 1828, soit quelques semaines Quel est votre lien avec accentus ? À l’occasion de ce concert, nous nous produirons ensemble pour la toute première fois. J’en suis très heureux car je suis profondément admiratif 4 Quelle est la place de l’Orchestre de chambre de Paris dans le paysage des orchestres français ? Il occupe une place très importante en tant qu’orchestre de chambre parisien. Chacun des musiciens contribue à former l’identité unique de cette phalange qui s’illustre non seulement en France mais aussi à l’étranger. Nous avons d’ailleurs plusieurs tournées de prévues, notamment en Espagne et en Allemagne. du travail de Laurence Equilbey avec accentus. Elle parvient à obtenir du chœur une véritable tension dramatique. Par ailleurs, Laurence Equilbey est régulièrement invitée à diriger l’Orchestre de chambre de Paris, dont je suis directeur musical, et nous allons poursuivre cette collaboration privilégiée. Vous avez été nommé en 2012 à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris. Quels sont vos projets pour l’orchestre ? Nous allons bientôt donner un cycle des symphonies de Schumann. C’est très excitant d’interpréter ce répertoire avec un orchestre de chambre. Cela permet de faire ressortir le contrepoint, les textures sonores et de restituer tout l’onirisme de l’écriture schumanienne. Chaque ligne de Schumann est un poème. Par ailleurs, j’aime beaucoup combiner des œuvres du répertoire classique avec des pièces contemporaines. Cette année, le compositeur Philippe Manoury est en résidence à l’Orchestre de chambre de Paris. Vous êtes à la fois violoniste et chef d’orchestre. Comment combinez-vous les deux métiers ? Ce n’est pas si différent. En tant que violoniste, vous jouez et produisez vous-même le son. En tant que chef d’orchestre, vous le communiquez. Ce sont deux activités totalement compatibles. .................................................................................. BEETHOVEN, CHRISTUS AM ÖLBERGE Z 30 novembre (voir agenda) 5 Quel est votre lien à la musique de Gluck ? Franco Fagioli : Mon tout premier contact à la musique de Gluck s’est fait à travers le célébrissime air d’Orfeo ed Euridice “Che faro senza Euridice”, que mon professeur m’avait donné à travailler lorsque j’étais étudiant. N’étant pas un inconditionnel de cet air que j’avais trop entendu, je lui ai demandé de me confier un autre morceau. Je me suis alors fait la promesse d’attendre l’opportunité de chanter l’opéra dans son intégralité pour enfin travailler cette aria. C’est arrivé peu de temps après, au Teatro Colon de Buenos Aires. J’en conserve un souvenir impérissable : lorsque cet air n’est pas dissocié de son contexte, il prend une force incroyable au moment où il surgit. Malgré sa tonalité en do majeur, c’est l’un des lamenti les plus déchirants jamais composés. En tant que chanteur, quel est l’intérêt d’être accompagné par Insula orchestra, une phalange sur instruments anciens ? F.F. : C’est une démarche totalement pertinente, et même préférable. Si c’était possible, j’interpréterais tous les opéras de cette façon. Cela permet non seulement d’appréhender les sonorités recherchées par le compositeur mais cela modifie également la manière de chanter. Le résultat final est plus convaincant. M.H. : C’est très important pour moi d’entendre les sons que les compositeurs avaient à l’esprit en écrivant. Les sonorités des instruments d’époque sont plus transparentes, moins “massives” que celles des instruments modernes. Cela permet au chanteur de développer une gamme plus subtile de dynamiques, d’obtenir une palette sonore plus riche. Malin Hartelius : Je n’ai encore jamais interprété la musique de Gluck et je suis très heureuse de pouvoir combler ce manque. D’autant que Gluck a considérablement fait évoluer la forme de l’opéra. Il a notamment développé le “recitativo accompagnato” et, dans sa musique, les arias suivent au plus près le texte sortant du cadre de l’aria da capo. Qu’est-ce qui vous touche personnellement dans le mythe d’Orfeo ed Euridice ? F.F. : Le personnage d’Orfeo m’inspire en tant que musicien accompli. Je tends chaque jour vers cet idéal. M.H. : Orfeo est absolument convaincu qu’il peut récupérer Euridice. Il croit au pouvoir de l’amour et à celui de son chant. Même devant la mort, il refuse d’abandonner. Un autre aspect m’intéresse : la situation conflictuelle que ce mythe fait naître entre les deux amants. Euridice possède l’homme qui a bravé la mort par amour pour elle et malgré cela, elle continue de douter de lui ! Je pense que cela peut symboliser certaines difficultés auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui : la confiance à l’épreuve de la peur. Quelle est la spécificité de chacun de vos rôles ? F.F. : Orfeo représente l’âme sensible de l’artiste. À son image, les chanteurs possèdent cette sensibilité qui est certes une bénédiction mais qui les rend parfois vulnérables. C’est de cette manière que je m’identifie au personnage d’Orfeo. Je le perçois comme la métaphore du musicien. ORFEO ED EURIDICE, UN MYTHE INTEMPOREL ENTRETIEN CROISÉ ENTRE FRANCO FAGIOLI ET MALIN HARTELIUS Le contre-ténor italien et la soprano suédoise se retrouvent sur la production d’Orfeo ed Euridice de Gluck avec Insula orchestra et accentus, sous la direction de Laurence Equilbey. À écouter en novembre à l’Opéra Royal de Versailles et au Carré Belle-Feuille à Boulogne-Billancourt. 6 M.H. : L’une des spécificités du rôle d’Euridice réside dans sa faible présence scénique. Mais cette absence pèse justement en permanence sur le drame. C’est cela même qui donne toute son intensité à son apparition finale. Orfeo ed Euridice est-il pour vous un drame optimiste ou pessimiste ? M.H. : Comme dans notre propre vie, on peut rendre les circonstances responsables de ce qui nous arrive, ou prendre son destin en main. Orfeo choisit la seconde option. Pour lui, la vie ne prend pas fin avec la mort. Cela fait sens pour moi en tant que croyante. J’interprète ce mythe comme une allégorie positive qui peut nous aider à être plus confiants en la vie et en nos êtres chers. Et surtout, considérer que la mort n’est pas une fin définitive. Comment caractériserez-vous l’écriture vocale de cet opéra ? F.F. : Il existe beaucoup de versions d’Orfeo ed Euridice. Celle que j’interprète correspond à la toute première mouture, composée en 1762 pour castrat. Il s’agit véritablement de théâtre chanté: il n’y a pas de “recitativo secco”, mais tous les récitatifs sont accompagnés par l’orchestre. L’opéra tout entier s’apparente à une vaste déclamation. L’alternance entre arias et récitatifs est tellement habile que cela forme au final un ensemble très cohérent. Gluck crée ainsi un nouveau style qui par la suite a influencé les grands opéras romantiques. .................................................................................. ORFEO ED EURIDICE Z 7 et 9 novembre (voir agenda) 7 ENTRETIEN AVEC OLIVIER LEYMARIE Olivier Leymarie vient de succéder à Nicolas Droin à l’administration générale d’erda|accentus. Cet ancien directeur artistique délégué et directeur de production de l’Opéra de Dijon fait le point sur la situation de l’ensemble. 8 Quels sont les projets à venir ? accentus développe un répertoire très varié, de l’a cappella ou avec un petit effectif instrumental jusqu’aux grandes fresques avec orchestre, en passant par le plateau de l’Opéra Comique ou celui de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, sans oublier le Ballet de l’Opéra national de Paris. Nous sommes dans une démarche d’élargissement du répertoire choral grâce aux commandes et à l’inscription dans le réseau tenso de chœurs européens tournés vers la création contemporaine. Enfin bien sûr, le développement d’Insula orchestra offre de belles perspectives à accentus, à travers de grands effectifs d’oratorio ou de messe, le lyrique avec l’exemple cette saison d’Orfeo ed Euridice de Gluck, sans oublier les projets purement symphoniques (avec un programme “tempêtes” cette saison !). Quel regard portez-vous sur les partenariats mis en place par accentus ? accentus est dans un rapport de fidélité avec l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, avec trois concerts et trois productions lyriques par saison : une relation riche et simple. Laurence Equilbey et accentus sont par ailleurs artistes associés de l’Orchestre de chambre de Paris pour un répertoire axé sur le XIXème siècle. Il faut également noter les programmes “hors des sentiers battus” que nous avons la chance de donner à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel. Quant à Insula orchestra, notre nouvelle phalange soutenue par le Conseil général des Hauts-de-Seine, elle irrigue ce département à travers chaque programme monté, mais aussi avec une grande variété d’actions culturelles et pédagogiques dans tout le département, pour aller au devant des publics qui ne viennent pas spontanément au concert, notamment les adolescents et les jeunes adultes trop souvent délaissés. 9 LES ACTIONS CULTURELLES ET PÉDAGOGIQUES D’ERDA|ACCENTUS Des projets à l’Opéra de Rouen Haute-Normandie à ceux avec l’Orchestre de chambre de Paris, tour d’horizon des dispositifs d’actions culturelles et pédagogiques. 10 L’Opéra de Rouen Haute-Normandie est, depuis plusieurs années, l’un des terrains de prédilection des actions culturelles d’accentus. La preuve une fois de plus cette saison, avec un programme particulièrement ambitieux, comme nous l’explique Marie Chantal Juglar, responsable des actions culturelles d’erda|accentus : “L’initiation au jeu vocal reste le cœur de nos interventions à Rouen. Guy Reibel, son inventeur, va apprendre à des professeurs des écoles à écrire une partition de musique contemporaine. Cette saison, nous organisons également des programmes spécifiques autour de Noël”. Les fêtes de fin d’année seront ainsi au cœur d’une action culturelle d’accentus au Théâtre Jean Vilar à Suresnes. Le dispositif “À vous de jouer” consiste à initier parents et enfants suresnois aux différents aspects de la technique vocale et de la polyphonie chorale. Au final, ils monteront sur scène lors du bis du concert pour interpréter avec le chœur trois pièces de circonstance, notamment le célèbre Stille Nacht. Dans le cadre du réaménagement des rythmes scolaires effectif à Paris dès la rentrée, accentus s’associe à l’Orchestre de chambre de Paris et au 104 pour proposer des séquences d’ateliers pluridisciplinaires : chant avec accentus, instrument avec l’Orchestre de chambre de Paris et vidéo, danse ou arts plastiques avec le 104. Ce projet est actuellement à l’étude auprès de la Mairie de Paris. Enfin, des chanteurs d’accentus et des musiciens d’Insula orchestra suivront en octobre une formation “Musique à l’hôpital” assurée par l’association “Musique et santé”. Comment créer le lien avec les patients ? Quel type de musique proposer ? Autant de questions qui se posent pour aborder sereinement ces interventions dans des contextes spécifiques et des situations parfois difficiles. 11 LA DAMNATION DE FAUST BRUMES D’ENFANCE LE JEUNE CHŒUR DE PARIS ----------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------- ------------------------------------------------- accentus retrouve l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, l’un de ses fidèles partenaires, pour La Damnation de Faust de Berlioz, dans une mise en scène de Fréderic Roels, le directeur de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie. Par son caractère hybride - Berlioz donne d’ailleurs pour sous-titre à sa partition “légende dramatique” - cet opéra représente un véritable défi tant pour les chanteurs que pour le metteur en scène. Cette nouvelle production rassemble un casting des plus prometteurs, avec Erik Fenton dans le rôle de Faust, Philippe Rouillon en Méphistophélès, Marie Gautrot en Marguerite et enfin, Alain Herriau dans le rôle de Brander. À la baguette, on pourra découvrir le chef Nicolas Krüger, à la gestique à la fois dynamique et acérée. Avec “Brumes d’enfance”, accentus s’attaque à une facette méconnue de la musique de Janácek : son répertoire choral. Le compositeur de l’Affaire Makropoulos a en effet accordé une large partie de son travail à la composition d’œuvres vocales. Cet enregistrement réalisé par le label naïve rassemble des pages aux inflexions populaires, à la douceur mélancolique (La Fontaine aux Larmes) ou encore des miniatures enfantines (Ridalka) au caractère enjoué. L’affiche réunit le pianiste Alain Planès, au toucher d’une rare profondeur, l’altiste Lise Berthaud et le chef Pieter-Jelle de Boer, fidèle compagnon de route d’accentus. Pour ce nouvel enregistrement dédié à Rameau, le jeune chœur de paris s’associe à une soprano des plus prometteuses : Sabine Devieilhe. Cette chanteuse française de vingt-sept ans vient d’être élue nouvelle révélation lyrique de l’édition 2013 des Victoires de la Musique Classique. Elle a par ailleurs récemment triomphé dans le redoutable rôle de la Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée de Mozart à l’Opéra de Lyon. Le jeune chef Alexis Kossenko, flûtiste de formation, et son ensemble Les Ambassadeurs accompagneront choristes et solistes dans des extraits des Indes Galantes, de Castor et Pollux, des Boréades ou encore d’Hippolyte et Aricie. ...................................................................................................................................................................................... BERLIOZ : LA DAMNATION DE FAUST Z 4, 6 & 8 octobre (voir agenda) NOËL AVEC ACCENTUS ----------------------------------------------------------------------------------------------------Les chanteurs Pierre Jeannot et Nicolas Kern ont conçu un programme original dédié aux chants de Noël. Un répertoire mêlant tubes (notamment l’incontournable Stille Nacht) et raretés, dans un éclectisme stylistique des plus réjouissants. Les musiciens d’accentus seront rejoints pour l’occasion par le pianiste Alphonse Cemin et le percussionniste Stanislas Delannoy. À noter enfin qu’au Théâtre Jean Vilar de Suresnes et à l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, les bis seront interprétés avec le concours de parents et d’enfants, initiés au préalable par accentus aux bases de la technique vocale. Un bel exemple de concert participatif. .................................................................................. SORTIE LE 26 AOÛT 2013 (naïve) .................................................................................. SORTIE LE 28 OCTOBRE 2013 (Virgin Classics) ...................................................................................................................................................................................... NOËL AVEC ACCENTUS Z 15, 17, 19 & 22 décembre (voir agenda) LE NOZZE DI FIGARO ----------------------------------------------------------------------------------------------------La nouvelle saison du jeune chœur de paris s’ouvre à la Salle Pleyel avec Le Nozze di Figaro de Mozart dans une version de concert. Une production qui réunit des artistes de premier plan : le chef René Jacobs, mozartien accompli, connu pour ses versions dépoussiérées du répertoire classique, l’ensemble sur instruments anciens Freiburger Barockorchester, aux sonorités corsées et à l’énergie contagieuse. Les voix de Pietro Spagnoli, Rosemary Joshua ou encore Sophie Karthaüser se mettront enfin au service de cette irrésistible folle journée. ...................................................................................................................................................................................... MOZART : LE NOZZE DI FIGARO Z 11 octobre (voir agenda) 12 13 RETOUR SUR LE REQUIEM DE MOZART TENSO DAYS À MARSEILLE ! ------------------------------------------------- ------------------------------------------------- .................................................................................. TENSO DAYS Z 16, 17 & 18 septembre © Axel Cœuret pour les Flâneries Musicales Sous l’égide de tenso, trois journées de musique et de débats à Marseille. C’est au sein de l’emblématique Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée construit par l’architecte Rudy Ricciotti et de la Villa Méditerranée que se dérouleront les Tenso Days, organisés par l’ensemble Musicatreize, dans le cadre du Festival Vingt lieux sur la mer. Parmi les artistes présents figurent des compositeurs et des interprètes issus de l’Europe entière (Marseille capitale européenne de la culture oblige) : la soprano Géraldine Keller, le chœur de la radio lettone, les compositeurs Mark Shapiro, Zad Moultaka, Alexandros Markeas... L’improvisation vocale, la micro-tonalité, la vocalité du Sud, la musique d’Ohana constituent les thèmes abordés au cours de ces journées de réflexion. Chacune d’entre elle se conclut par le concert d’un ensemble européen : successivement le Nederlands Kamerkoor, le Chœur Casa da Musica de Porto, l’ensemble Musicatreize et le Chœur de la radio Lettone. Ce été, la tournée du Requiem de Mozart a remporté un large succès, du Festival d’Auvers-sur-Oise aux Flâneries de Reims en passant par la Chapelle Royale du Château de Versailles. Tous les concerts affichaient complets. La presse a salué l’interprétation de Laurence Equilbey, à la tête d’accentus et d’Insula orchestra, et celle des quatre solistes vocaux réunis pour ce projet : Sandrine Piau, Sara Mingardo, Markus Brutscher et Johannes Weisser. France 3 a réalisé pour l’occasion un reportage, tandis que dans “L’Union”, le critique Francis Albou ne tarissait pas d’éloges : “Voix et instruments superbes, équilibre remarquable, rondeur et souplesse…”. À noter qu’en première partie était donné le rare Miserere de Zelenka, au souffle dramatique. -----------------------------------------------------------------------------------------------------Devenez fan d’accentus, d’Insula orchestra et de Laurence Equilbey ! 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