Proposition de sujet de thèse 2014
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Proposition de sujet de thèse 2014
Proposition de sujet de thèse 2016 MASTER : Ordre de priorité de la proposition(1) : Candidate (1) Nom - Prénom : Date de naissance : Cursus de second cycle (origine, années, mention) : Mention et classement au Master : Sujet de doctorat proposé Intitulé : Descriptif : Présentation du sujet de thèse: Titre : Vers une conciliation entre l’introduction massive d’abeilles domestiques et la préservation des abeilles sauvages ? Contexte général : Le bassin méditerranéen français est constitué de territoires contrastés composés d’espaces urbains denses (e.g. Marseille, Aix, Nice), de zones fortement industrialisées (e.g. Gardanne, Fos-sur-Mer) et d’espaces naturels ou semi-naturels présentant des forts enjeux de conservation. En effet, quatre des 12 Parcs Nationaux Français (Ecrins, Mercantour, Port-Cros et depuis 2012 le Parc National des Calanques) ainsi que des Parcs naturels régionaux (Camargue, Luberon) ou des réserves naturelles (Massif des Maures) sont localisés en Région Provence-Alpes Côte d’Azur. Or, selon la Liste Rouge des abeilles sauvages européennes produite en 2014 par l’IUCN (Nieto et al. 2014), le pourtour méditerranéen présenterait une des richesses spécifiques les plus élevées d’Europe, particulièrement concernant les espèces endémiques les plus vulnérables. Il existe plus de 950 espèces d’abeilles sauvages en France (Kuhlman 2015) et près de 10% sont menacées d’extinction (Nieto et al. 2014). Préserver les écosystèmes méditerranéens pour maintenir la viabilité des populations d’abeilles sauvages représente donc un enjeu écologique majeur. Les abeilles sauvages sont garantes du bon fonctionnement des écosystèmes car elles sont responsables de la pollinisation / reproduction de plus de 80% des plantes sauvages (Ollerton et al. 2008). De plus, le service écosystémique qu’elles rendent via la pollinisation permet également la production agricole de la majorité des espèces cultivées (75%, Klein et al. 2007). A ce jour, les principales menaces qui pèsent sur les abeilles sauvages sont principalement dues aux changements d’occupations des sols via l’urbanisation ou l’intensification de l’agriculture et à l’utilisation importante de produits phytosanitaires tels que pesticides et insecticides (Potts et al. 2010 ; Goulson et al. 2015). Depuis quelques années, une vraie prise de conscience du grand public et de la société civile se met en place concernant les problématiques liées à la disparition des abeilles sensu lato et aux conséquences possibles pour le maintien des plantes sauvages et cultivées. Ainsi, dans les milieux naturels, agricoles et urbains, se sont développées des campagnes de sensibilisation qui ont abouti à des mesures de réhabilitation basées sur l’introduction de nombreuses colonies d’abeilles domestiques, Apis mellifera (e.g. Abeilles sentinelles de l’environnement, lancé par l’UNAF). De fait, l’abeille domestique est devenue pour la société civile un symbole de la biodiversité, ce qui entraîne un accroissement de l'introduction de colonies (ruchers) en ville. A Paris, par exemple, plus de 600 ruches ont été implantées en moins de 10 ans (Geslin et al. 2013 ; Le Monde, 26/06/2015) et cet effectif est amené à augmenter. Cependant, cet effort est orienté uniquement vers l’abeille domestique. Une question se pose (Ollerton et al. 2012) : quelles sont les conséquences des introductions d’abeilles domestiques sur la préservation des abeilles sauvages? L’abeille domestique ne représente qu’une des ~950 espèces de la faune française et de nombreux auteurs ont souligné sa faible efficacité relative dans la pollinisation et le maintien des plantes sauvages et cultivées, 1 comparée aux abeilles sauvages (Garibaldi et al. 2013, 2016). De plus, la communauté scientifique s’interroge sur une potentielle compétition entre les abeilles domestiques et les abeilles sauvages. Plusieurs travaux soulignent que cette compétition pourrait s’effectuer au détriment de la faune sauvage (Vereecken et al. 2015 pour une revue de la littérature, Torné-Noguera et al. 2016) ce qui mettrait en péril le bon fonctionnement du service écologique de pollinisation (Aizen et al. 2014). Dans certains cas, l’abeille domestique est même considérée comme envahissante, sa présence devenant préjudiciable pour les abeilles sauvages (Thomson et al. 2004). L’abeille domestique peut également être vectrice de parasites qui peuvent se propager et significativement affecter la viabilité des populations d’abeilles sauvages (Graystock et al. 2015). Pour toutes ces raisons, différents gestionnaires (PN Calanques, Massifs des Maures, PN Port-Cros, Ville de Marseille) ont contacté les chercheurs de l’IMBE pour statuer sur l’opportunité d’installer des colonies d’abeilles domestiques au sein de leurs espaces sans que nous puissions, à ce jour, leur fournir de réponses claires quant aux impacts potentiels sur les abeilles sauvages. Dans ce contexte, les objectifs de cette étude consistera à étudier les impacts potentiels de l’introduction d’abeilles domestiques sur les populations d’abeilles sauvages pour a) maintenir les populations d’abeilles sauvages dans des milieux allant des espaces protégés aux cœurs urbains, b) protéger les espaces naturels ainsi que leur flore sauvage présentant un fort enjeu de conservation et c) optimiser l’apiculture sur le long terme, notamment l’apiculture urbaine. En se plaçant le long d’un double gradient écologique (gradient d’urbanisation et gradient orienté vers le cœur des espaces protégés) il s’agira aussi de pouvoir déterminer des densités optimales d’abeilles domestiques en relation avec la disponibilité en nectar des plantes à fleurs, dans le but de fournir une alternative efficace de conservation des abeilles sauvages, tout en assurant des besoins économiques. Dans un contexte de crise de pollinisation et de déclin des pollinisateurs, et suite au lancement par la Ministre de l’Ecologie du Plan National d’Action -France Terre de Pollinisateurs-, ce projet de recherche s’avère particulièrement crucial et urgent. Concrètement, en accord avec les gestionnaires des espaces protégés et des milieux urbains, des zones d’exclusions d’abeilles domestiques seront créées dans le but a) de comparer la structure des populations d’abeilles sauvages b) d’étudier la structure du réseau d’interactions plante-pollinisateur c) d’estimer la quantité de ressources disponibles (nectar, pollen) en fonction de la présence ou non d’abeilles domestiques (Baude et al. 2016). Ce projet de recherche présente une approche globale d’un territoire, allant des espaces protégés aux cœurs urbains, et s’ancre dans des problématiques concrètes en écologie de la conservation. Il comporte une forte composante intégratrice puisqu’il est construit autour des demandes des gestionnaires et de la société civile pour aménager leur territoire. C’est un projet centré sur la préservation de la biodiversité et des services fournis par les écosystèmes aux sociétés humaines dans des habitats structurellement et fonctionnellement différents et sur la capacité des écosystèmes à fournir des services écologiques via l'intégrité des réseaux d'interactions complexes entre espèces. Mots clés : abeilles sauvages, abeille domestique, compétition, conservation, espaces protégés, Méditerranée. Références: Aizen, M. a., Morales, C.L., Vázquez, D.P., Garibaldi, L. a., Sáez, A., Harder, L.D., 2014. When mutualism goes bad: density-dependent impacts of introduced bees on plant reproduction. New Phytol. 204, 322–328. doi:10.1111/nph.12924 Baude, M., Kunin, W.E., Boatman, N.D., Conyers, S., Davies, N., et al. 2016. Historical nectar assessment reveals the fall and rise of floral resources in Britain. Nature 530, 85–88. doi:10.1038/nature16532 Garibaldi, L. A, Steffan-Dewenter, I., Winfree, R., Aizen, M. A, Bommarco, et al. Science. 339, 1608–11. doi:10.1126/science.1230200 Garibaldi, L.A., Carvalheiro, L.G., Vaissiere, B.E., Gemmill-Herren, B., Hipolito, J., et al. 2016. Mutually beneficial pollinator diversity and crop yield outcomes in small and large farms. Science. 351, 388–391. doi:10.1126/science.aac7287 2 Geslin, B., Gauzens, B., Thébault, E., Dajoz, I., 2013. Plant Pollinator Networks along a Gradient of Urbanisation. PLoS One 8, e63421. doi:10.1371/journal.pone.0063421 Graystock, P., Blane, E.J., McFrederick, Q.S., Goulson, D., Hughes, W.O., 2015. Do managed bees drive parasite spread and emergence in wild bees? Int. J. Parasitol. Parasites Wildl. doi:10.1016/j.ijppaw.2015.10.001 Klein, A.-M., Vaissière, B.E., Cane, J.H., Steffan-Dewenter, I., Cunningham, S. A, et al. 2007. Importance of pollinators in changing landscapes for world crops. Proc. Biol. Sci. 274, 303–13. doi:10.1098/rspb.2006.3721 Kuhlmann M, Ascher JS, Dathe HH, Ebmer AW, Hartmann P, et al. 2015. Checklist of the Western Palaearctic bees (Hymenoptera: apoidea: anthophila). Available from: http://westpalbees.myspecies.info Le Monde. 2015. http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2015/06/18/comment-paris-veut-protegerlesabeilles_4656658_1652692.html#axsiYlMqkAvHYmGG.99 Nieto, A., Roberts, S.P.M., Kemp, J., Rasmont, P., Kuhlmann, M., Criado, M.G., Biesmeijer, J.C., Bogusch, P., Dathe, H.H., Rúa, P. De, 2014. European Red List of Bees. doi:10.2779/77003 Ollerton, J., Winfree, R., Tarrant, S., 2011. How many flowering plants are pollinated by animals? Oikos 120, 321–326. doi:10.1111/j.1600-0706.2010.18644.x Ollerton, J., Price, V., Armbruster, W.S., Memmott, J., Watts, S., Waser, N.M., et al. 2012. Overplaying the role of honey bees as pollinators: a comment on Aebi and Neumann (2011). Trends Ecol. Evol. 27, 141–2. doi:10.1016/j.tree.2011.12.001 Thomson, D., 2004. Competitive interactions between the invasive European honey bee and native bumble bees. Ecology 85, 458–470. doi:10.1890/02-0626 Torné-Noguera, A., Rodrigo, A., Osorio, S., Bosch, J., 2015. Collateral effects of beekeeping: Impacts on pollen-nectar resources and wild bee communities. Basic Appl. Ecol. doi:10.1016/j.baae.2015.11.004 Vereecken, N.J., Dufrêne, E., Aubert, M., 2015. Rapport de synthèse sur les risques liés à l’introduction de ruches de l’abeille domestique (Apis mellifera) vis-à-vis des abeilles sauvages et de la flore, Observatoire des Abeilles (OA). Programme finançant la recherche : Obtenu : - 2016 : 6 000 euros. OHM Bassin-Minier de Provence - 2016 : 3 000 euros. Equipe ECIB – IMBE, projet innovants - 2016 : 7 000 euros. “Carrefour Sciences de l’Environnement marines et continentales”, IDEX Sorbonne Universités. - 2016 : 7 000 euros. IDEX Sorbonne-Paris-Cité, projet "Politiques de la Terre à l'épreuve de l'Anthropocène" - 2016 : 10 000 euros. Paris 2030 "BUZZ IN THE CITY", Ville de Paris Engagements obtenus - 2017 : 5 000 euros provisionnés par la Société Centrale d’Apiculture. - 2017 : 5 000 euros provisionnés par l'IDEX Sorbonne-Paris-Cité, projet "Politiques de la Terre à l'épreuve de l'Anthropocène". - 2018 : Soutien financier de l’équipe ECIB pour la suite du doctorat. Directeur(s) de thèse proposé(s) Benoît Geslin et Laurence Affre. Directeur HDR proposé Nom - Prénom : Affre Laurence Corps : MCF – Hors classe. Laboratoire (i.e. formation contractualisée de rattachement, éventuellement équipe au sein de cette formation) : Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE) UMR 7263 Equipe ECIB – Ecologie des Communautés et Interactions Biotiques Adresse mail : [email protected] Choix de cinq publications récentes (souligner éventuellement les étudiants dirigés co-signataires) : 1. Guiller C., Affre L., Albert C.H., Tatoni T. & Dumas E. Functional connectivity for the persistence of insect-pollinated plants in agricultural field borders. 2016. Landscape Ecology, published online (28/03/2016). 3 2. Pouget M., Youssef S., Dumas P-J, Baumberger T., San Roman A., Torre F., Affre L., Médail F., Baumel A. 2016. Spatial mismatches between plant biodiversity facets and evolutionary legacy in the vicinity of a major Mediterranean city. Ecological Indicators, 60: 736-745. 3. Hardion L., Dumas P-J., Samad F. A., Bou Dagher Kharrat M., Surina B., Affre L., Médail F., Bacchetta G. & Baumel A. 2016. Geographical isolation caused the diversification of the Mediterranean thorny cushion-like Astragalus sect. Tragacantha DC. (Fabaceae). Molecular Phylogenetic and Evolution, 97: 187-195 4. Baumberger T., Croze T., Affre L. & Mesléard F. 2012. Co-occurring species indicate rare species' habitats: the case of Limonium girardianum. Plant Ecology and Evolution 145 (1): 31-37. 5. Saatkamp A., Affre L., Dutoit T. & Poschlod P. 2011. Germination traits explain soil seed persistence across species - the case of Mediterranean annual plants in cereal fields. Annals of Botany. 107(3) : 415-426. Thèses encadrées ou co-encadrées au cours des quatre dernières années : 1) Nom : Arène Fabien Intitulé : Université Aix-Marseille. Comparaison des niches de germination pour prévoir l’évolution et la vulnérabilité future de la flore en région PACA dans le cadre du changement climatique. Type d'allocation : Bourse Région PACA Date de début de l'allocation de doctorat : 2012-2016 Date de soutenance (si la thèse est soutenue) : Fin année scolaire 2015-2016 Programme finançant la recherche : 100% Région Paca Pourcentage de participation du directeur à l'encadrement en cas de co-direction : 30% 2) Nom : Dumas Pierre Jean Intitulé : Vulnérabilité écologique des phryganes littorales méditerranéennes. Type d'allocation : Bourse Région PACA Date de début de l'allocation de doctorat : 2006-2016 Date de soutenance (si la thèse est soutenue) : Fin année scolaire 2015-2016 Programme finançant la recherche : 100% Région Paca Pourcentage de participation du directeur à l'encadrement en cas de co-direction : 70% 3) Nom : Baumberger Teddy Intitulé : Dynamique des populations et restauration d’espèces rares dans un site industriel. Le cas de Limonium girardianum sur le GPMM Type d'allocation : Bourse MRE Date de début de l'allocation de doctorat : 2008-2012 Date de soutenance (si la thèse est soutenue): 2012 Programme finançant la recherche : Electrabel Suez Situation actuelle du docteur (si la thèse est soutenue) : CDI Société ECOMED Pourcentage de participation du directeur à l'encadrement en cas de co-direction : 70% Autre directeur proposé (éventuellement) Nom - Prénom : Geslin Benoît Corps : MCF Adresse mail : [email protected] Laboratoire (i.e. formation contractualisée de rattachement, éventuellement équipe au sein de cette formation) : Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE) UMR 7263 Equipe ECIB – Ecologie des Communautés et Interactions Biotiques Choix de cinq publications récentes (souligner éventuellement les étudiants dirigés co-signataires) : 1. Geslin B., Le Féon V., Kulhmann M., Vaissière B., & I. Dajoz. 2016. The bee fauna of large parks in downtown Paris, France. Annales de la Société Entomologique de France. In press. 4 2. Motard E., Dusz S., Geslin B., Akpa-Vinceslas M., Hignard C., Babiar O., Clair-Maczulajtys D. & A. Michel-Salzat. 2015. How invasive populations of Ailanthus altissima transform the trophic structure in a temperate forest ecosystem. Biological Invasions. 17: 1817-1832 3. Geslin B., & C. Morales. 2015. New records reveals geographic expansion of Bombus terrestris; an invasive species in Argentina. Checklist 11: 3-5 4. Geslin B., Baude M., Mallard F. & I. Dajoz. 2014. Effect of local spatial plant distribution and conspecific density on bumble bee foraging behaviour. Ecological Entomology 39: 334-342 5. Geslin B., Gauzens B., Thébault E. & I. Dajoz. 2013. Plant pollinator networks along a gradient of urbanisation. PLoS ONE 8(5):e63421 doi:10.1371/journal.pone. 5