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L’ingénierie créative
mai 2012 / N°30
Christian de Portzamparc
Architecte
En architecture…
un indice du durable,
c’est le transformable.
Le pont Levant
de Bordeaux,
de la mer
à la Lune
P.8
Projet GARDEN,
des procédures
de vol spéciales
hélicoptères
P.11
Congo :
croissance et
développement,
un duo gagnant
P.12/13
© egis
International
© Eric Raz, Eurocopter
Aérien
© T. Lavigne & C. Cheron architectes
Infrastructures
© nicolas borel
P.6
édito
Les thèmes de ce trentième numéro
mettent en lumière la large gamme
de compétences de notre groupe
et la diversité de notre implantation
géographique, en France et dans le
monde.
Les nombreux projets internationaux qui
y sont présentés côtoient des réalisations
de toute taille en France. Nous tenons à
ce solide ancrage dans le marché français,
dont les références sont la vitrine de notre
capacité à exporter. Car il faut avoir fait ses
preuves sur son marché domestique, y
être reconnu et apprécié, pour pouvoir se
développer ailleurs.
Grand angle
TCHAD
Un programme d’eau potable
pour 1,2 million d’habitants
C’est pourquoi nous veillons, à travers
nos nombreuses implantations sur le
territoire national et par notre organisation
décentralisée, à rester proches de
nos clients et partenaires locaux, en
développant avec eux une gamme de
compétences et de savoir-faire adaptés à
leurs attentes.
P
Dans la continuité de ces opérations, Egis vient
de remporter les deux lots du programme d’accès à l’eau potable et assainissement du 10e FED,
en groupement avec Carlo Lotti & Associati et
guyane
Sécuriser
la navigation
sur le Maroni
Avec 520 km, le Maroni est le plus long, mais
également le plus puissant fleuve de la Guyane.
Ce fleuve est aujourd’hui la principale voie d’accès
à certaines communes isolées de l’Ouest guyanais,
telles qu’Apatou, Grand Santi, Papaïchton et
Maripasoula. Le transport du fret et des personnes
se fait par le fleuve dans des conditions périlleuses
en raison de l’existence de nombreux sauts.
Sur plus de 250 km de fleuve, onze sauts
prioritaires ont été identifiés pour améliorer
leur franchissement par les piroguiers.
Egis, missionné par la Direction de
l’environnement, de l’aménagement et du
logement de la Guyane, est en charge de la
maîtrise d’œuvre complète de ces aménagements,
ainsi que des études réglementaires au titre du
code de l’environnement.
2
egis contact - mai 2012
Ciat, pour un montant global d’assistance technique d’environ 12 M€.
Les actions du programme, qui bénéficiera à
une population estimée à 1,2 million d’habitants, prévoient notamment la réalisation et
la réhabilitation d’environ 1 000 points d’eau
(forages équipés de pompes à motricité
humaine) dans des localités peuplées de 300 à
1 200 habitants, la réalisation d’environ 235
petits systèmes d’adduction d’eau potable
(solaires ou thermiques) pour des agglomérations de 1 200 à 10 000 habitants et des actions
d’animation pour l’appropriation et la pérennisation des ouvrages.
* Programme d’hydraulique villageoise du 8e Fonds
Européen de Développement (FED), programme
régional solaire phase II, programme du 9e FED pour
l’accès à l’eau potable et l’appui à la politique sectorielle.
Burkina Faso
Le futur aéroport de Ouagadougou-Donsin
prend son envol
O
uagadougou est dotée d’un aéroport international en plein centre-ville. Une implantation
source de nuisances et qui pose des problèmes
de sécurité. Elle limite également les possibilités d’extension pour l’aérogare, qui ne pourra plus faire
face au trafic prévu à l’horizon 2015.
Dans ce contexte, le gouvernement du Burkina Faso a décidé
de transférer l’activité aéroportuaire de Ouagadougou sur
une plate-forme située dans la localité de Donsin, à environ 30 km au nord de la capitale.
Egis va élaborer les études d’avant-projet détaillé (APD)
des infrastructures aéroportuaires (piste de 3 500 m, aire de
manœuvre, chaussée aéronautique, routes de service…),
des bâtiments (environ 130 000 m² d’aérogares, logements,
hangars, tour de contrôle et centre de communication…)
et des services de base de la plate-forme aéroportuaire.
Egis va également produire les dossiers d’appel d’offres pour
la sélection du bureau de contrôle et de surveillance des
travaux, ainsi que pour la sélection des entreprises qui
réaliseront ces travaux.
© Noel Chuisano, Egis Avia
Parce que notre activité agit durablement
sur le cadre de vie des populations, nous
devons tout à la fois répondre à leurs
besoins concrets de la façon la plus efficace
possible et porter notre regard vers le
long terme pour innover et proposer des
solutions à la hauteur des défis du futur.
résent au Tchad dans le secteur de l’eau
potable et de l’assainissement depuis
une quinzaine d’années, Egis a mis en
œuvre de nombreux projets d’hydraulique rurale et semi-urbaine*.
© Julien Marmagne, Egis Eau
C’est le devoir d’un groupe citoyen comme
Egis d’apporter, pour les projets qui lui
sont confiés, des réponses pertinentes
aux nouveaux défis énergétiques,
environnementaux et sociétaux. Il nous
importe aussi d’être transparents sur notre
propre comportement écoresponsable, ce
que nous inaugurerons dans notre rapport
annuel 2011 qui comprendra un premier
reporting extra-financier.
© Frédéric Hayois
Cette proximité nous permet aussi de
partager au mieux les préoccupations
liées au développement durable, qui
reste pour nous une priorité absolue, afin
de satisfaire les nouvelles exigences en
matière de rénovation urbaine, de mobilité,
d’efficacité énergétique et, plus largement,
d’environnement.
sOMMAIRE
R20
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pour une é
Nouveaux marchés, nouveaux projets…
Toute l’actualité d’Egis
6/7 Entretien
avec Christian de Portzamparc,
Architecte
« En architecture… un indice du
durable, c’est le transformable. »
Comme l’explique Christophe Nutall, directeur
exécutif du R20, « la mission du R20 est, par une
coalition d’acteurs publics et privés, d’aider les États,
provinces, régions et autres pouvoirs étatiques dans
le monde entier, à développer et mettre en œuvre
des projets de développement économique à faible
émission de carbone, ainsi que des politiques
et pratiques à forte valeur ajoutée climatique ».
8/11 Grands projets
Pont Bacalan Bastide,
de la mer à la Lune
Zanaga : une mine, des infrastructures,
des emplois
Toulouse prend soin de ses hôpitaux
La journée préparatoire, en vue de la conférence
RIO + 20 qui se tiendra en juin prochain, s’est
déroulée sur le thème « Sur la route de Rio : les
régions bâtissent l’économie verte ».
Projet GARDEN, des procédures
de vol spéciales pour les hélicoptères
12/13 Egis dans le monde
Egis est d’ores et déjà sollicité par le R20 pour
étudier la faisabilité technique de différents
projets « Waste to Energy », notamment au
Maghreb et en Asie.
Croissance et développement,
un duo gagnant au Congo
© egis
© R20
2/5 GRAND ANGLE
Le 7 mars dernier, l’ancien gouverneur de
Californie, Arnold Schwarzenegger était à
Genève pour inaugurer le R20 (Regions of
climate action) organisation mondiale dont il
est l’initiateur et le président d’honneur.
Brésil
14 Expertise
15 Regards &
Les premières applications concrètes
de la RT 2012
convictions
es quartiers d’affaires
D
sur des friches industrielles
16 parcours
Des métiers pas tout à fait
© Christian Boussard, Egis Airport Operation
comme les autres…
Viracopos-Campinas
30 millions de voyageurs en 2030
À
deux ans de la Coupe du
monde de football et quatre
des Jeux Olympiques de Rio
de Janeiro, le Brésil fait face
à un défi de modernisation
de ses infrastructures, notamment pour
mettre fin à la saturation de ses aéroports
vétustes et surchargés. Un programme de
mise en concession d’aéroports a été lancé.
Situé à 120 km de São Paulo, l’aéroport de
Viracopos-Campinas a reçu 7,5 millions de
passagers en 2011, le trafic de cet aéroport
est amené à se développer rapidement.
Des investissements sont prévus pour la
construction d’un nouveau terminal pouvant accueillir 5,5 millions de passagers
supplémentaires.
Au terme d’un appel d’offres avec mise aux
enchères, Egis a été retenu pour la concession
de l’aéroport de Viracopos-Campinas.
C’est le groupement composé d’Egis Airport
Operation1, et des entreprises bré­­siliennes
Triunfo Participações et UTC Participações,
qui a remporté la concession de l’aéroport
pour une durée de trente ans. Egis Airport Operation, créé il y a tout juste un an,
rassemble les activités de concession et d’exploitation
aéroportuaires du groupe. La société exploite déjà une
douzaine d’aéroports dans le monde, représentant
plus de 12 millions de passagers.
1
Si vous souhaitez
recevoir Egis Contact
merci de nous adresser
votre carte de visite :
Egis
Direction de la communication
11, avenue du Centre
CS 30530 – Saint-Quentin-en-Yvelines
78286 Guyancourt Cedex
France
ou par mail
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www.egis.fr
Rédacteur en chef : Isabelle Bourguet
Rédaction : Claire Nillus, Julie Pompon
Conception/Rédaction et fabrication : Agence Rouge Vif - 22600
Ce document est imprimé à 23 000 exemplaires sur du papier
cocoon 100 % recyclé dans une entreprise certifiée Imprim’vert
Photo de couverture : © NIcolas borel
egis - s.a. rcs Versailles 702027376 - ISSN : 2256-8786
une publication
mai 2012 - egis contact
3
Grand angle
Paris
A 63
Breean Awards 2012
Catégorie Internationale
un chantier complexe
sous circulation
© balloide
La tour
la moins
énergivore
de La Défense
E
ngagés à l’été 2008, les travaux d’élargissement de la section
Ondres – Biriatou se prolongeront jusqu’en 2015.
Missionné par les Autoroutes du Sud de la France (ASF),
Egis réalise la maîtrise d’œuvre des travaux d’aménagement
de l’autoroute de la côte basque A63 reliant l’agglomération bordelaise à la frontière espagnole.
Le chantier est réalisé sous circulation en conservant le trafic routier
sur des voies de largeur réduite avec une protection mise en place
pour délimiter la zone de chantier. Ce projet requiert une haute
technicité du fait de l’élargissement et de la reconstruction de
nombreux ouvrages d’art.
Haute de 195 m, la tour Majunga
est un projet conçu par
Unibail-Rodamco avec l’architecte
Jean-Paul Viguier. Sa livraison
est prévue en janvier 2014.
Figure emblématique du renouveau
de La Défense, Majunga se distingue
par son ambition architecturale
forte et des performances
environnementales inégalées. Les
objectifs de sobriété énergétique de
la tour (44 étages, 69 500 m2 Shon)
reposent principalement sur :
Égypte
Une technologie
innovante pour la
navette de l’aéroport
du Caire
4
egis contact - mai 2012
• des ouvrants de ventilation
naturelle adaptés aux contraintes
d’un immeuble de grande hauteur
et pilotés par la GTB (gestion
centralisée du bâtiment) ;
• une centrale photovoltaïque de
250 m2 ;
• l’optimisation de l’apport en
lumière naturelle et le contrôle de
l’éclairage artificiel.
Egis, qui est intervenu sur
les études de structure de la tour,
est chargé de l’ingénierie
environnementale de la tour (pour
la réalisation des études et la
démarche de certification Breeam,
depuis le démarrage des études de
conception jusqu’à la livraison de
l’ouvrage, qui fait aussi l’objet d’une
certification HQE®).
© Jean-Paul Viguier
© Poma
Actuellement en phase de levée de réserves,
l’Automated People Mover (APM) sera
graduellement mise en service pour être
totalement opérationnelle à la fin du premier
semestre 2012. Cette navette automatique reliera
les trois terminaux, le parking principal et le centre
commercial de l’aéroport à l’aide d’un viaduc de
2 km de long. Deux véhicules, d’une capacité de
250 personnes chacun, transporteront des
passagers sous douanes et des passagers hors
douanes. Les véhicules utilisent une technologie
innovante sur coussins d’air pour la liaison au
sol et traction par câble. Egis, en partenariat avec
une ingénierie locale, accompagne Cairo Airport
Company (CAC)
tout au long de
sa démarche
depuis la
définition de
ses besoins
jusqu’à la mise
en service du
système.
• une enveloppe performante et
différenciée par façade ;
Rendez-vous
Transports publics 2012, à Paris
Du 5 au 7 juin
C’est le rendez-vous de tous les acteurs œuvrant
pour la promotion du transport public et de la
mobilité durable en France et en Europe. Avec
10 000 participants et plus de 250 exposants
issus du secteur des transports publics urbains,
interurbains et régionaux (ferroviaire, bus et car,
vélo…), le salon présente les meilleurs savoirfaire, innovations et politiques de transport. Egis
aura un stand et organisera une tribune d’experts
sur le thème « Le tramway autrement ».
Calais
Un délai record pour l’hôpital
A
près 37 mois de travaux, le nouveau centre hospitalier de Calais sera livré en juin 2012. Le bâtiment (60 000 m2 sur 6 étages)
contient 521 lits et places. Le nouvel hôpital sera opérationnel à la fin du mois de juillet et servira de base arrière pendant
les prochains Jeux Olympiques de Londres qui se dérouleront du 27 juillet au 12 août 2012.
Egis a réalisé la maîtrise d’œuvre technique du projet avec l’architecte AART.
www.transportspublics-expo.com
Hydrogaïa 2012, à Montpellier
Du 6 au 8 juin
Cette 2nde édition du salon international de l’eau,
Hydrogaïa, est organisée en partenariat avec le
Pôle de Compétitivité Eau, à vocation mondiale.
C’est un salon où collectivités, donneurs d’ordres,
bailleurs de fonds et porteurs de projets
se rencontrent au niveau international.
Egis aura un stand avec la délégation régionale
Languedoc-Roussillon de la Caisse des Dépôts.
www.hydrogaia-expo.com
Environord 2012, à Lille
Du 12 au 14 juin
© Olivier Leclerq
Egis participe à Environord, événement majeur
des solutions énergétiques et environnementales.
À la fois salon professionnel et congrès,
Environord est un véritable concentré de
« green technology » avec 150 exposants
attendus parmi les entreprises
les plus innovantes de leur secteur.
www.salon-environord.com
World Urban Forum à Naples, Italie
Du 1er au 7 septembre
Egis sera présent à la 6e édition du Forum
urbain mondial, initié par le Programme des
Nations unies pour l’habitat, qui aura pour thème
« L’avenir urbain » (The Urban Futur).
Fukushima, un an après
www.unhabitat.org
73e Congrès du mouvement HLM,
à Rennes
Du 25 au 27 septembre
Egis était présent à la convention annuelle de la SFEN (Société Française de l’Énergie Nucléaire), qui s’est tenue les
8 et 9 mars à Paris, sur le thème « le Nucléaire un an après Fukushima : sûreté et perspectives ». Parmi les
nombreux intervenants : François Fillon, Premier ministre, Luc Oursel, président de la SFEN et président du
directoire d’Areva, Bernard Bigot, administrateur général du CEA, Akira Omoto, Haut-Commissaire à l’énergie
atomique japonais et Dominique Minière, directeur de la division Production nucléaire d’EDF.
Le rapport Énergie 2050 présentant l’état des lieux des mesures de sûreté post-Fukushima pour les centrales
existantes et à venir a été à cette occasion largement détaillé et commenté.
Organisé chaque année par l’Union sociale
pour l’habitat, ce congrès vise à faire connaître
les enjeux du mouvement HLM (habitation à
loyer modéré) aux pouvoirs publics, offrir au
mouvement l’occasion d’échanger, d’enrichir
les contacts, d’approfondir les analyses et de
rassembler entreprises et fabricants de produits
industriels du bâtiment. 4 200 congressistes et
300 invités ont assisté à l’édition 2011,
à Bordeaux.
www.union-habitat.org
Rapprocher l’art et la science,
Indian Nuclear Energy 2012
à Mumbai, Inde
Du 25 au 27 septembre
© COAL
la ville et la campagne
L’art contemporain a une vertu essentielle : délivrer avec créativité, et
parfois une bonne dose d’humour, des messages destinés à surprendre
et marquer leur public.
Créé en 2008, le prix Coal1, Coalition pour l’art et le développement
durable, récompense des projets d’artistes engagés sur des questions
environnementales.
Le projet a séduit Egis qui a décidé d’apporter son soutien à l’édition 2012.
Raphaël Ménard, directeur de la prospective du groupe Egis, faisait
partie du jury.
Olivier Darné, plasticien et apiculteur, a été désigné lauréat parmi
250 projets. Auteur de « Pollinisation de la ville » démarré en 2004, il
a baptisé sa récolte urbaine, « Miel Béton » et développé la « Banque
des Reines », profitant du paradoxe de son entreprise urbaine florissante.
En effet, aujourd’hui les abeilles rurales produisent 4 à 5 fois moins de
miel que dans une ville de 200 000 habitants qui procure plus de
biodiversité que de nombreuses régions rurales où herbicides et
pesticides sont largement répandus.
www.indianuclearenergy.net
RIO 2012 : conférence des
Nations unies sur le développement
durable, Brésil
Du 20 au 22 juin
Le prix Coal est placé sous le haut patronage du ministère de l’Écologie et du
Développement durable, du ministère de la Culture et de la Communication et du
Centre national des arts plastiques. La cérémonie du Prix Coal Art & Environnement
a eu lieu le 13 mars 2012 à Paris.
© Olivier Darné
Olivier Darné,
lauréat du prix Coal 2012.
1
Egis sera présent à la 4e édition du salon indien
dédié à l’énergie nucléaire. Cet événement offre
une plate-forme mondiale d’échanges entre
les exposants, les visiteurs et les délégations
présentes. Tous les acteurs du secteur pourront
mettre en valeur leurs expertises et savoir-faire,
et identifier ainsi les opportunités qu’offre
le marché indien.
Egis fera partie de la délégation du Club
France Rio +20, rassemblement d’acteurs et
d’entreprises engagés qui apporteront leur
contribution au prochain Sommet de la Terre,
sur le thème transversal des villes et territoires
durables.
Le « Miel Béton » récolté en Seine-Saint-Denis.
mai 2012 - egis contact
5
entretien
Christian de Portzamparc
Architecte
Toutes les villes se doivent
d’être compétitives au sein
d’un réseau…
Avec trois ans de recul sur les
propositions de vos équipes pour le
Grand Paris et sur celles de vos neuf
autres confrères, pensez-vous qu’il faut
adapter la réflexion métropolitaine
au nouveau contexte de crise ?
La situation n’a pas changé sur les territoires,
et assez peu dans le mode de gouvernance
politique : le diagnostic social, technique, économique, politique est toujours le même. C’est
l’enclavement des zones, la mobilité difficile, les
logements manquants, les écoles en difficulté,
la ségrégation de fait de communautés, le sentiment d’exclusion des jeunes chômeurs et des
personnes âgées, même dans les quartiers aisés,
et partout le manque de repères et l’incohérence
urbaine de ce labyrinthe vertigineux qui nous
laisse perdus. Pourtant, la vie est là, intense, et
c’est notre avenir, positif, j’y reviendrai.
Là où la situation a beaucoup changé, c’est dans
l’esprit des acteurs, les élus, les institutions
et même les habitants qui attendent. Il y a
des demandes. Et puis, avec l’engagement de
ce sujet majeur Grand Paris, l’action de l’AIGP
(Atelier International du Grand Paris) a été
idéologique, mais elle est aussi entrée dans
6
egis contact - mai 2012
le réel, puisque nous travaillons aujourd’hui
sur des territoires d’une manière qui ne pouvait
être imaginable auparavant. Alors, quand la
crise des dettes souveraines s’est révélée aussi
grave que certains l’annonçaient, nous laissant
deviner que l’argent public, avec ou sans grand
emprunt, serait rare, nous avons compris que
la dynamique prendrait son temps. Mais, malgré la crise, la ville continue et la pensée de
l’urbanisme est et restera indispensable.
Et, au-delà du diagnostic négatif, il y a un état
d’esprit qui a changé, et surtout l’analyse est
pour nous celle d’un phénomène nouveau : la
métropolisation, une ère nouvelle. La situation de Paris, dans le réseau européen et
mondial, fait apparaître ce nouveau stade du
développement urbain, lié au commerce accéléré, aux communications immatérielles. C’est
un phénomène qui touche d’ailleurs aussi les
villes moyennes : toutes les villes se doivent
d’être compétitives au sein d’un réseau. Et, à
ce stade du développement, les périphéries
deviennent très actives. Elles accueillent des
équipements importants et indispensables.
Les échanges se multiplient au sein d’une deuxième couronne et au sein d’une périphérie qui
n’en est plus tout à fait une, qui se développe
sauvagement, mais qui n’a plus le centre pour
unique référence.
Paris ne sera plus seulement l’hyper-centre
d’une ville qui semble exclure ses mille communes, et cette toile d’araignée autour de la station Châtelet et du triangle d’or que les villes
nouvelles de Paul Delouvrier avaient pour but
de conjurer.
© Philippe HURLIN
En architecture…
un indice du durable,
c’est le transformable.
Quelles sont vos analyses des actions
à mener dans cette nouvelle étape
de la ville ?
C’est une nouvelle manière de faire, l’urbanisme avec lequel nous sommes amenés à nous
familiariser, un urbanisme de contrat remplace un urbanisme de décret. Tout d’abord,
les habitants, pour le meilleur et parfois pour
le moins bon, guettent toute opération, surveillent leurs élus sur la question urbaine.
Ensuite, parce que l’époque n’est plus celle où
la puissance publique, où la collectivité, peut
acheter de grands espaces et faire l’aménageur
seule. Le relais est pris par l’initiative privée et
les élus doivent savoir garder leur rôle fondamental. Dans cette évolution, aucune situation
ne se ressemble vraiment : on trouve des opérations où plusieurs propriétaires sont incités
à construire grâce à des règles intelligentes, à
réaliser des projets dans un secteur qui doit
muter, comme nous le faisons « rue de la Loi »
à Bruxelles. Et on trouve les cas de grands îlots
ou projets importants, mélangeant des programmes commandés par de grands groupes
privés, et ceux-ci conduisent à des partenariats
publics/privés. On voit des études urbaines,
prospectives entreprises par des groupes de
promotion et proposées aux élus. Les partenariats public/privés deviennent la règle. Quoi
que l’on pense de leur efficacité, ils peuvent
être parfois assez difficiles à pratiquer pour les
maîtres d’œuvre que nous sommes. Les règles
et la vigilance du commanditaire public, de la
municipalité, doivent être précisées.
parcours
Le maître d’œuvre dont vous parlez,
c’est ici, aussi bien l’ingénieur que
l’urbaniste ou l’architecte ?
Exactement, et nous devons ensemble réviser nos méthodes. Nous devons apprendre à
toujours considérer, avec la ville, un tout en
interaction et non plus seulement isoler analytiquement les problèmes pour les situer dans
des champs du savoir où sont ciblées des performances à atteindre. La ville est un système
vivant où l’interaction est partout.
L’urbanisme, ici, doit adopter une méthode qui
se démarque de la pensée technique courante,
celle à qui nous devons l’extraordinaire progrès qui a caractérisé notre évolution depuis
la Renaissance, et qui a porté l’apparition de
l’industrie, cette révolution des deux derniers
siècles. Cette méthode est nécessairement
réductrice, qui spécialise par champ de compétence. La question se pose aussi en médecine. Nous avons besoin d’experts, ingénieurs
et architectes parfois, mais, en parallèle, certains d’entre nous devrons devenir de très
bons généralistes, qui comprennent le tout et
ses interactions. Ce n’est guère facile car tout
notre système productif doit son efficacité à la
sectorisation en produits et services de haute
spécialisation.
Certains d’entre
nous devront
devenir de
très bons
généralistes…
Vous avez travaillé sur des bâtiments
prestigieux, parfois associés
à des grands noms du luxe et de
la mode. Comment faire en sorte que
l’architecture se démocratise
et ne soit plus perçue par certains
comme un luxe ?
Je travaille depuis toujours sur des programmes
« simples » comme des logements. Et je fais
beaucoup d’urbanisme car je considère que
c’est un enjeu crucial. Et ça, ce n’est vraiment
pas du luxe. La mise à jour de la pensée est
dans cette vision des interactions de la ville
comme système vivant.
La grandeur, la beauté d’un projet, peut être
avant tout dans sa justesse, sa manière de
répondre aux besoins, en apportant plus que
ce que ne dit un programme, en apportant
quelque chose comme un bonheur, en tout cas
en supprimant un défaut, malheur courant. Il
n’y a pas d’autre mise à jour de la pensée plus
importante que celle du respect des gens pour
qui nous construisons, de la compréhension
des techniques adaptées à une économie, un
climat. Cela n’est pas une règle neuve…
J’ai traité des programmes prestigieux, ce qui
signifie pour moi la rencontre avec un client
qui a une ambition pour sa ville, pour son art,
pour sa marque. Il vous pose un problème pour
lequel il faut une réponse de haut niveau. Cela
ne vient pas uniquement de marques de luxe.
Mais cela implique de devoir et de pouvoir
oser plus. C’est parfois faire un emblème.
Évidemment, certains architectes en ont envie,
mais nous n’oublions pas où est la vie des villes.
Et, il faut dire qu’un projet ambitieux, c’est une
école d’exigence. C’est rechercher des innovations qui profiteront ensuite au travail plus
courant. C’est par exemple, faire des tests de
façade et de morceaux témoins de grandeur
sur trois niveaux, rechercher des constructeurs
automobiles pour des volumes de verre ondulant, des chantiers navals pour de très grandes
tôles. Et cela a des répercussions sur le travail
de tous les projets.
Y a-t-il aujourd’hui une « école
française » de l’architecture,
une signature singulière des agences
françaises dans le monde ? Si oui,
comment faire pour la perpétuer,
la dynamiser et l’exporter ?
Il y a eu un effort d’architecture formidable
en France depuis trente ans, à partir du
moment où Robert Lion a institué les
concours pour les bâtiments publics et créé
le Programme Architecture Nouvelle, que
l’Institut de l’environnement a été inventé,
devenu l’Institut français d’architecture, que
d’autres lieux sont apparus, comme l’Arsenal,
Arc en Rêve, des lieux de rayonnement. Un
renouveau est venu aussi quand
de grands architectes étrangers
ont construit en France, et que
des grands projets présidentiels
ont été créés, élevant le niveau de
conscience et d’exigence de toute
une classe de décideurs, suscitant
la création de la MIQCP (Mission
interministérielle pour la qualité
des constructions publiques), des
albums de la Jeune Architecture, des
prix, etc. Il y a eu, aussi, un travail de
fond dans les écoles d’architecture,
fait par des enseignants passionnés,
souvent sans statut.
Et il s’est produit, dans les années 90, une
surenchère d’exigence. Jouant sur ces concours,
cette commande publique est devenue parfois
extravagante, de plus en plus exigeante. Ce que
l’on rendait pour un concours ou un permis
en 1980 n’a plus rien à voir en 2000, c’est un
autre métier. Le programme fait 400 pages au
lieu de 10, il faut deux maquettes, un film, tous
les coûts, il faut s’engager sur ses honoraires
sans savoir si ce sera une entreprise générale
ou des corps d’états séparés, et il faut pouvoir
déposer le permis très vite après le concours…
Alors, peut-être qu’un savoir-faire est apparu,
qui n’était auparavant attribué qu’aux AngloSaxons… En tout cas, tout cela a généré
plusieurs générations de bons architectes qui
ont travaillé sur la commande publique, au
départ grâce à ces concours, puis appelés peu à
peu, prudemment, par des constructeurs privés
qui redoutaient l’arrogante intransigeance de
ces jeunes architectes, qui avaient construit une
école et leur donneraient des leçons…
Aujourd’hui, cette commande publique se fait
plus modeste, on a beaucoup équipé le pays, et
par force, un nombre de professionnels français s’exportent, doivent s’exporter. S’il y a une
« école française », c’est celle née de toute cette
exigence, ces jurys, ces commissions techniques,
ce savoir-faire. Et puis, je ne m’en rends sans
doute pas compte, il y a peut-être des réponses
typiquement françaises…
La ville est un système
vivant où l’interaction
est partout…
Au-delà des garde-fous
réglementaires, comment les
enjeux énergétiques, climatiques
et environnementaux ont-ils une
incidence sur vos programmes ?
Ils changent notre manière de voir dès le début
un plan-masse, une façade, des planchers, les
isolations, les ponts thermiques, la circulation
de l’air.
Dès 1993 à Grasse (1), je faisais des surtoitures et des brise-soleil motorisés et nous
avons construit cette Cité judiciaire avec vos
précurseurs d’OTH, Bernard Le Scour notamment. On ne prétendra pas être déjà très bons,
c’est impossible dans ce domaine, tout évolue
très vite. Nous travaillons entre les budgets,
les labels recherchés, les connaissances et les
matériaux qui évoluent, mais l’idée que demain
il faudra pouvoir faire face à un monde très
différent est sans cesse présente. Pour moi, un
indice du durable, c’est le transformable.
Vous connaissez bien le Brésil. Le
groupe Egis s’implante durablement
dans ce pays. Quels conseils nous
donneriez-vous pour réussir notre pari,
notamment sur les métiers de la ville et
du bâtiment ?
Je ne crois pas que le Brésil soit un pays facile.
Mais le potentiel est grand. On pourrait se dire
qu’il s’agit d’une renaissance, une aspiration
vers le haut dans ce grand pays. Il est doté de
grands professionnels, qui ont l’habitude de
travailler ensemble et selon les procédures de
chaque État. Il faut apporter un savoir-faire et
des méthodes qu’on ne trouverait pas sur place.
Et il faut travailler avec les ingénieurs locaux,
ce que j’ai fait à Rio, où j’ai eu une commande
ambitieuse avec la Cidade des Artes, en partie
grâce à la présence d’Elizabeth (2) qui a fait
pas mal de projets dans son pays.
Vous travaillez séparément ?
Elizabeth et moi avons, depuis la crise, mutualisé nos moyens, mais elle a toujours son équipe,
ses projets, son agence dans le nord de Paris,
et nous, nous sommes au sud… Parfois, nous
nous présentons ensemble, comme à Massy (3)
où nous avons gagné le concours pour le futur
centre Grand Ouest, près de la gare, avec des
architectures qui se côtoient dans une réflexion
d’ensemble.
Vos architectures aiment les exploits
structurels : quels sont les corps d’état
qui ont le plus d’impact sur vos choix
architecturaux ? Quel serait le portraitrobot des ingénieurs avec lesquels vous
rêveriez de collaborer ?
J’ai fait les Hautes Formes (4) en sortant de
l’école, en travaillant dès le concours avec
Rob Pierce qui était avec Peter Rice chez Ove
Arup et terminait l’Ircam. J’ai vraiment appris
le béton avec lui, oubliant les cours de l’école.
J’aime pouvoir travailler très tôt avec un très
bon ingénieur structure, pas spécialisé dans
une catégorie technique, pensant avec nous,
et en termes d’économie d’énergie et de coût.
Il nous faut aussi un très bon ingénieur en
fluides, pensant écologie et climat et un très
bon économiste généraliste. L’idéal pour l’architecture est que ces bons ingénieurs ne soient
pas appelés à devenir managers du bureau
d’études au prétexte que leurs qualités intellectuelles seront encore mieux mises à profit
pour obtenir et négocier des contrats, ce que
j’ai vu faire souvent.
À propos de l’exploit structurel, je me suis aperçu
que j’essaye plus ou moins, sans le faire vraiment exprès, qu’il y ait au moins un morceau
de bravoure dans chaque projet, si ce n’est le
tout. Un morceau qui représente une difficulté
et suppose de sortir des sentiers battus. C’est
toujours un peu plus difficile pour la négociation avec l’entreprise, mais après tout est facilité, parce que le meilleur des énergies et des
savoirs se déchaîne. Cela crée une passion motivante chez des ingénieurs et dans l’entreprise
Architecte et urbaniste
né à Casablanca en 1944,
diplômé de l’École des
beaux-arts de Paris en 1969,
Christian de Portzamparc
a créé son agence « l’Atelier »
en 1980.
Grand Prix d’architecture de la
Ville de Paris en 1990, Grand
Prix national d’architecture
en 1993, il est le premier
architecte français à recevoir
le Pritzker Prize en 1994.
Le Grand Prix de l’urbanisme
lui est décerné en 2004 par
un jury international, saluant
sa contribution à fabriquer et
à penser la ville.
En 2006, le Collège de France crée
la Chaire de Création Artistique
dont il est le premier titulaire.
Quelques projets et
récompenses :
1988 : Équerre d’Argent
(Le Moniteur) pour l’École de
danse de l’Opéra de Paris
1995 : Équerre d’Argent
(Le Moniteur) pour la Cité de la
musique et le Conservatoire
de musique et de danse (Paris)
2001 : Architectural Record
Award (Business Week) pour
la Tour LVMH à New York
2005 : MIPIM Award pour la
restructuration du siège
du journal Le Monde (Paris)
2009 : L’Atelier Christian de
Portzamparc est lauréat
du prix Most Innovative
Companies in Architecture
(FastCompany.com).
2010 : Belgian Building
Awards, pour le Musée Hergé
de Louvain-la-Neuve
En savoir + :
www.portzamparc.com
tout entière. La vie devient plus intéressante,
on a un défi. Sinon, tout le monde s’ennuie à
construire au bout d’un certain temps.
Tous les projets ne permettent pas cela, mais
c’est ainsi qu’ont été des défis très porteurs le
cône de la salle du Palais des Congrès (5), la
salle d’orgue et la salle de concert de la Cité
de la musique (6), la portée de 90 m que franchit la tour de Lille (7), les écailles de Galeo
(8), les grands vitrages du Musée Hergé (9), les
portées en précontraint de la Cidade des Artes
à Rio, et même à Almere (10), les plaques de
béton de fibre. Et ces ouvrages sont ensuite les
fiertés de tous.
(1) Palais de Justice ; (2) Son épouse, architecte, née à Rio ; (3) Essonne ;
(4) Paris 13e ; (5) Paris 17e ; (6) Paris 19e ; (7) Lille ; (8) Issy-les-Moulineaux;
(9) Belgique ; (10) Pays-Bas.
mai 2012 - egis contact
7
GRANDs PROJETS
Pont levant de Bordea
ux
107 M€ de travaux
433 m de long
117 m de travée levante
Bordeaux
Pont Bacalan Bastide,
77 m de haut
45 m de large dont 12,60 
m pour
la chaussée routière et 8,4
0 m pour
les voies du transport en
site propre
8 m de trottoirs et de pistes
Les acteurs du projet
de la mer à la Lune
cyclables
4 Vinci-GTM est mandata
ire
du groupement conceptio
nréalisation.
Cimolai : charpente métal
lique.
4 Egis JMI est mandataire
du
sous-groupement concep
tion
composé de :
© Richard Nourry
- Lavigne et Chéron archit
ectes ;
- Michel Virlogeux, expert
en ouvrages d’art ;
- Hardesty & Hanover, bu
reau
d’études spécialisé dans la
construction de ponts lev
ants.
Passage obligé pour les paquebots voulant rallier le port de la Lune à Bordeaux,
la Garonne est un fleuve aux fonds complexes fortement soumis à l’influence des marées.
Fin 2012, un des plus grands ponts levants du monde permettra à la ville de bénéficier
d’un nouveau franchissement du fleuve, du quartier du Bacalan à celui de la Bastide,
sans entraver le trafic maritime vers le port touristique du centre-ville. Après les fondations,
les équipes du groupement GTM-Vinci / Egis démarrent la pose des travées fixes du pont.
Bertrand Arnauld de Sartre
ont toujours une appréhension lorsqu’ils
confient un projet à un groupement qui réunit le maître d’œuvre et le constructeur. Pour
l’instant, nous sommes pleinement rassurés
par la vigilance et l’impartialité d’Egis.
© richard nourry
un événement exceptionnel… sous haute
surveillance architecturale !
Chef de projet « Franchissements »
à la Communauté Urbaine
de Bordeaux
Quels critères ont été
prépondérants pour le choix
du lauréat ?
Nous avons reçu cinq offres de qualité, ce qui
n’est pas étonnant à ce niveau de consultation
où l’on retrouve tous les grands du marché.
Parmi les projets sur lesquels nous n’avions
pas de doute concernant la conception de l’ouvrage et la fiabilité des entreprises, le groupement GTM-Vinci / Egis était celui qui proposait
la meilleure solution économique, avec un très
bon niveau technique. Les maîtres d’ouvrage
fil d’actus
8
egis contact - mai 2012
À ce stade du projet, quel est
le prochain défi à relever ?
Dans les critères de jugement du marché,
le cahier des charges était assez rigide en
termes d’impact en phase travaux, avec
des conditions d’occupation des passes fluviales et maritimes très contraignantes.
Le prochain temps fort sera l’installation
de la travée levante au dessus de la passe
navigable. En effet, dans le marché, le délai
d’immobilisation de la passe maritime est
de trois semaines et de seulement quelques
heures pour la passe fluviale.
Quelles seront les conditions
d’exploitation et de maintenance
futures de l’ouvrage ?
L’ouvrage sera remis à l’achèvement des travaux au service ouvrages d’art de la direction
de la voirie de la CUB qui en assurera la gestion
et l’entretien. Pour l’exploitation et la maintenance de l’ouvrage, celle des mécanismes pour
les opérations de levage, la CUB est en train
de passer un marché avec un prestataire. Egis
accompagne la CUB dans la recherche d’un
exploitant au travers d’une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la rédaction
du cahier des charges et le choix du prestataire.
Mauritanie : reconstruction
de la route Nouakchott-Rosso
© Bouygues TPRF
Saint-gervais : les travaux
du viaduc progressent
Egis est concepteur et maître d’œuvre du
viaduc de franchissement du torrent du
Bonnant (Haute-Savoie), un ouvrage mixte
de 250 m de long, dont une travée centrale
de 170 m. Le pont comprendra deux voies
de circulation pour les véhicules, une bande
cyclable et un trottoir piétonnier. L’achèvement
des travaux est prévu pour octobre 2012.
Un ouvrage à la hauteur
du lieu et des enjeux
La construction de nouveaux franchissements
de la Garonne constitue un dossier d’étude
récurrent pour le maître d’ouvrage, la
Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), une
de ses contraintes majeures étant de permettre
au port de la Lune de conserver son inscription
au patrimoine mondial de l’Unesco.
Cependant, les travaux très importants
réalisés pour la construction du tramway et
le réaménagement des berges de la Garonne
ont fait émerger la nécessité de trouver une
solution pérenne qui réponde aux besoins des
habitants et optimise les activités économiques
portuaires. Le choix d’un pont levant s’est donc
rapidement imposé. En effet, entre avril et
octobre, le port de la Lune situé dans le centreville accueille chaque semaine des paquebots
de croisière auxquels s’ajoute un trafic régulier
de bateaux militaires, de voiliers de plaisance
et d’autres bateaux imposants.
Proche du centre-ville, ce pont est également
destiné à fluidifier le trafic sur les autres
ponts et à compenser la perte de capacité de
circulation sur le pont de Pierre, à la suite de la
mise en service du tramway. Il doit assurer la
continuité avec la ceinture des boulevards et la
synergie entre les deux rives. Historiquement
installé sur la rive gauche, le port n’avait
pas, à l’origine, envisagé de communication
avec la rive droite, considérée alors comme
la campagne. On n’avait pas imaginé, à cette
époque, que l’agglomération compterait
aujourd’hui plus de 800 000 habitants ! Egis a remporté le contrat de contrôle et de
surveillance des travaux de reconstruction de
la route Nouakchott-Rosso en Mauritanie.
Les travaux comprennent la mise à 2 x 1 voie
sur un linéaire d’environ 192 km,
la réalisation d’un carrefour giratoire
et l’aménagement de deux aires de
stationnement de 5 000 m².
Ce futur ouvrage d’art leur offrira quatre voies
routières, deux voies de tramway ainsi que
des passerelles pour les piétons et les cyclistes.
Des dimensions hors normes
« Pour donner une idée de la taille du projet, il
faut savoir que la travée levante mesure 117 m,
soit 2 600 tonnes de tablier qui s’élèvent à 53 m
en moins de 10 minutes ! C’est comme si on levait
un terrain de football ! C’est un défi aux dimensions
exceptionnelles », précise Mathieu Cardin,
directeur de projet adjoint chez Egis Jmi.
Outre ces prouesses mécaniques, le pont est
singulier du fait de la multitude de contraintes
auquel il répond : un parti architectural fort,
une structure porteuse ambitieuse, une
multitude d’équipements et d’automatismes
à intégrer. Le contexte géotechnique est
également difficile, le fond du lit de la Garonne
étant constitué de multiples couches dont
l’épaisseur et la consistance varient dans des
proportions importantes entre les deux rives.
À cela s’ajoutent des courants et une influence
quotidienne de plusieurs mètres des marées,
même si la mer est située plus de 100 km en
aval. « Tous ces éléments nous ont amenés, avec
le directeur de projet d’Egis JMI, Frédéric
Menuel, à développer des solutions très pointues
techniquement, comme la mise en place de
fondations préfabriquées. Le groupement de
conception-réalisation avec Vinci nous a permis
d’agréger dès les premières réflexions sur
la conception de l’ouvrage les expertises
complémentaires nécessaires à sa réalisation. La
fin de cette année marquera pour moi la fin d’une
magnifique aventure car j’aurai travaillé sur ce
projet de la page blanche jusqu’à la remise des
clés au client », conclut Mathieu Cardin.
Eurocontrol : simplifier et
fluidifier le trafic aérien
Eurocontrol (Organisation européenne pour la sécurité de la
navigation aérienne) teste actuellement une nouvelle organisation
pour les secteurs de contrôle, gérés par les centres de Paris et de
Reims. Egis a déjà réalisé une simulation en temps réel de la nouvelle
sectorisation de l’espace aérien, la rédaction du plan expérimental et
la collecte des données.
Egis se charge maintenant de l’analyse et de la rédaction du rapport
de résultats. Les modifications de ces secteurs devraient être
appliquées à partir de l’automne 2012.
© Eurocontrol
L
es Bordelais n’avaient pas vu de
tels travaux sur la Garonne depuis
la construction du pont François
Mitterrand inauguré en 1993. Or,
pour les ingénieurs qui l’ont conçu,
comme pour les spectateurs qui ont l’occasion
d’admirer le ballet des grues de 200 tonnes,
un projet d’une telle ampleur constitue déjà
Zanaga : une mine,
des infrastructures, des emplois
Dans le cadre de son projet de mine de fer à Zanaga, l’opérateur suisse Xstrata
a confié une nouvelle étude de préfaisabilité à ACTE, groupement constitué par Egis
et Technip Offshore International.
À
environ 250 km au nord-ouest
de la capitale Brazzaville et à
300 km de la ville portuaire de
Pointe-Noire, Zanaga est située
près de la frontière avec le Gabon,
le long du fleuve Ogooué. Dans ce secteur, les
ressources de minerai de fer ont été découvertes en 1939 et reportées pour la première
fois sur des cartes géologiques françaises
en 1954. Réparties sur trois gisements, elles
sont estimées à près de 4 milliards de tonnes.
C’est là que l’opérateur Xstrata projette, sous
réserve des conclusions des études de préfaisabilité qui sont actuellement en cours de
finalisation, d’exploiter à partir de 2018 ce
qui serait son premier site de minerai de fer,
dans le cadre de sa stratégie de développement de cette activité.
Changement de programme
« À la suite d’une première étude de préfaisabilité
que nous avons menée en 2010, le client a décidé
d’apporter une modification majeure à son
projet de mine de fer de Zanaga en remplaçant
le mode de transports du minerai initialement
prévu, c’est-à-dire le rail, par un pipeline. En
parallèle, l’objectif de production annuel a été
revu de 45 à 30 millions de tonnes. C’est pour
cela que nous avons été amenés à reprendre
complètement l’étude de préfaisabilité en août
dernier », explique Laure Russier, responsable de l’ingénierie sur le projet de Zanaga,
chez Egis International.
© egis
400 km de route, de pipeline et de
lignes haute tension
« Le projet de Zanaga comprend les sites
d’extraction minière, une usine de traitement
du minerai, les infrastructures minières
(bâtiments industriels, logements, bureaux…),
la réhabilitation de la route depuis Pointe-Noire,
la construction d’une ligne THT 400 kV, la
réalisation d’un “slurry pipe” sur 400 km, ainsi
que la construction d’un nouveau port en
eaux profondes incluant un port de service
en plus de la jetée principale », précise Laure
Russier. L’étude de préfaisabilité menée par le
groupement ACTE porte sur l’ensemble de ces
points, excepté la méthodologie d’extraction
minière.
Un enjeu : favoriser l’emploi local
On estime à près de 10 000 le nombre d’emplois
générés par le projet Zanaga lors de la
construction, puis 3 000 ensuite en phase
opérationnelle. « Nous assistons le client dans la
définition des stratégies de recrutement et de
formation des futurs employés de la mine. L’une
des priorités de Xstrata est d’arriver, au terme des
dix premières années d’exploitation, à un réel
transfert de compétences et de savoir-faire au
niveau local », conclut Laure Russier.
À propos de projets miniers…
© egis
ÀÀ Le rail, solution incontournable pour l’exploitation des mines au Brésil
Dans le Nord du Brésil, dans l’état du Pará, le groupe minier Vale exploite la plus grande
mine de fer à ciel ouvert du monde, située à Carajás, dont la production s’élève à
100 millions de tonnes par an. Son ambition est de porter cette production à 150 millions
de tonnes d’ici 2014, 230 millions de tonnes à terme.
Pour cela, Vale projette de doubler la ligne de chemin de fer actuelle qui permet le transport
du minerai de Carajás jusqu’à la côte. Une voie unique qui existe depuis 1985 et qui implique
un passage des trains (parmi les plus longs – 3 500 m – et les plus lourds du monde
– 53 000 tonnes) alternativement, dans un sens puis dans l’autre ! « Nous accompagnons ce
client depuis 2007 pour les études qui se font, comme les travaux, tronçon par tronçon, sur les
quelque 900 km de ligne. Nous avons ouvert à São Luís do Maranhão un bureau dédié à ce
projet, qui compte une vingtaine de collaborateurs », explique Olivier Ledru, directeur général
de Vega, société brésilienne acquise par Egis en septembre 2011.
Autre projet phare de ce même opérateur minier, sur lequel est également positionnée
Vega : la création d’une nouvelle voie ferrée pour permettre la mise en exploitation d’un
gisement découvert à 100 km au sud du site de Carajás. « Nous avons procédé aux
études qui sont aujourd’hui quasi finalisées et les travaux devraient démarrer fin 2012. »
Ces deux opérations font de Vale le 2e client de Vega, ce qui équivaut en termes d’activité
à 25 % de son chiffre d’affaires.
Dans le cadre d’une opération en
partenariat public-privé, Egis assure la
conception et la maîtrise d’œuvre des
travaux du nouveau pont de Verdunsur-Garonne (Tarn-et-Garonne) et de la
démolition de l’ancien.
Le nouveau pont suspendu, d’une
portée de 154 m, franchira la Garonne et
permettra le rétablissement des chemins
de randonnée sur chacune des berges.
Maroc : Egis se renforce dans la conception paysagère
Egis et ID Paysages ont signé, le 18 avril 2012 à Casablanca, un accord
par lequel Egis prend une participation minoritaire de 34 % dans
ID Paysages, cabinet
marocain d’architectespaysagistes implanté
à Casablanca. Cet
accord permet à Egis de
compléter son offre sur le
marché marocain en se
rapprochant d’une entreprise
de renommée dans la
conception d’espaces verts.
© Egis /Mustapha Khajij
© Christophe Montmoulinet
Verdun-sur-Garonne :
un pont chasse l’autre
Lyon : inauguration de lyon confluence
fil d’actus
Premier centre commercial en France certifié Breeam
niveau « Very Good », Lyon Confluence conçu par l’architecte
Jean-Paul Viguier pour Unibail-Rodamco a été inauguré
mercredi 4 avril 2012. Au cœur du nouveau quartier de la
Confluence à Lyon, au bord de la Saône, il est le premier
d’une nouvelle génération de centres commerciaux pensés
comme des lieux de vie avec des enseignes innovantes,
17 restaurants dont 9 en terrasse panoramique, un mur
d’escalade, un spa, une salle de fitness et un cinéma
multiplex. Egis était chargé de l’ingénierie des fluides et
de la maîtrise d’œuvre d’exécution ainsi que des études
d’ingénierie environnementale et de la certification Breeam.
© Jean-Paul Viguier / Unibail Rodamco
© egis
ÀÀ Indonésie : cap sur Weda Bay pour le nickel
Île d’Halmahera, lieu-dit de Weda Bay : c’est là qu’Eramet, 6e producteur mondial de
nickel, envisage d’implanter une mine de nickel et de cobalt, ainsi qu’une usine de
transformation. Ce projet doit permettre au groupe minier français de lancer l’exploitation
en 2013, avec un objectif de l’ordre de 60 000 tonnes de nickel produites par an. Il
compte ainsi doubler à terme sa production totale.
Associé à Technip en qualité de sous-traitant, Egis réalise les études d’infrastructures :
plateformes industrielles (usines, stockage, construction, base-vie, exploitation), port,
routes, prise d’eau et rejet en mer, prise d’eau douce.
mai 2012 - egis contact
9
GRANDs PROJETS
© cabinet APC
Toulouse
prend soin
de ses hôpitaux
Depuis plus de quinze ans, le CHU toulousain est en tête du palmarès de la presse nationale.
C’est le premier employeur de la région : 3 500 médecins et 10 000 salariés prennent
en charge 200 000 malades et effectuent 600 000 consultations par an. Egis intervient pour
le compte du CHU sur plusieurs opérations de modernisation en cours.
La rénovation du pôle digestif
de Rangueil
Ce projet (40 M€ de travaux) est la rénovation lourde, en fonctionnement, de l’un des
équipements hospitaliers majeurs du CHU de
Toulouse. Il s’agit de la réorganisation interne
des fonctions et des espaces dans le cadre
du regroupement du Pôle Digestif qui sera
déplacé et rénové. Il porte sur les 17 200 m² (en
cinq étages) de cet IGH de première catégorie.
Egis, associé aux architectes BBG et LCR, est
titulaire de la mission de maîtrise d’œuvre
élargie à l’Ordonnancement pilotage coordination et à la direction de la cellule de synthèse. Le contrat adopte la formule originale
d’accord cadre mono-attributaire, qui permet
la mise en place d’un comité de pilotage intégrant le maître d’œuvre dès la phase de programmation. Le démarrage des travaux de
la première phase est prévu pour l’été 2012.
La reconstruction du bâtiment
psychiatrie sur le site de Purpan
Le CHU de Toulouse a décidé de regrouper dans
un nouveau bâtiment les unités hospitalières
de psychiatrie existantes et un centre de crise
(chambres sécurisées et chambres d’isolement).
L’opération de 88 lits comprend des unités
d’hospitalisation, un secteur de consultations
externes, un centre de crise et des espaces
communs (tertiaire, logistique, activités de
recherche et enseignement). Egis, pour ce
contrat de conception-réalisation, avec MAS
(entreprise générale mandataire), APC et
Fontaine – Malvy Architectes, réalise la maîtrise
d’œuvre des lots techniques, la synthèse, la
coordination des systèmes de sécurité incendie.
Le démarrage des travaux (15 M€) est prévu en
avril 2012 pour une durée de 18 mois.
La mise à niveau des installations
électriques de Purpan
La déconstruction de bâtiments existants et
la réalisation de nouveaux bâtiments (PPR,
URM, psychiatrie) vont permettre de sécuriser
et de fiabiliser l’ensemble de la distribution
électrique du site de Purpan, en privilégiant
la redondance des sources et la duplication
des réseaux d’alimentation jusqu’aux services.
Egis est chargé de la maîtrise d’œuvre du projet. Les travaux, d’un coût de 11 M€, ont débuté
en avril 2012 pour une période de 18 mois.
Le Pôle « Énergies » de Purpan
La construction des nouveaux bâtiments
implique la production des énergies et fluides
nécessaires à leur fonctionnement. L’opération
Pôle « Énergies » est un partenariat public
privé contracté entre le CHU et Dalkia (3,7 M€
de travaux). Egis assure pour la société de
projet « Purpan Énergies Santé », la maîtrise
d’œuvre de la production d’eau glacée, la mise
à niveau des sous-stations eau chaude/eau
glacée, le remplacement de la gestion technique centralisée (GTC) et la transmission des
données pour la prise en compte dans la gestion de maintenance assistée par ordinateur
(GMAO). La livraison est prévue pour fin
mars 2013.
Un acteur très présent
dans le domaine de
la santé
Egis réalise 20 % de son activité
bâtiment dans le secteur de la
santé.
4 Références récentes
dans la région Sud-Ouest :
Après le plan de
modernisation
« Hôpital 2012 », quel devrait
être le prochain plan pour
« soigner l’hôpital » en France ?
L’hôpital en France n’est pas si malade qu’il
faille le soigner. Il est même l’un des services
publics qui s’adapte le mieux. Par contre, les
plans de reconstruction suivis de grandes
périodes de glaciation sont une mauvaise
chose pour l’adaptation de l’hôpital. On
peut penser que maintenant, les règles de
bonne santé financières étant posées par
les pouvoirs publics, les investissements
futurs devront être appréciés à l’aune des
retours sur investissement (ROI) qu’ils permettent, tant en activité qu’en qualité. Ce qui
est essentiel est de maintenir le patrimoine
de façon continue.
La question environnementale
est devenue incontournable
dans l’économie hospitalière. Quels
sont les objectifs de performance
énergétique du CHU ?
Nos établissements publics se doivent
d’être moteurs dans la démarche de développement durable qui est une philosophie
de comportement vis-à-vis de la nature,
comme nous devons l’avoir à l’égard de
l’homme que nous soignons. Nous devons
être sobres dans nos comportements.
Cette sobriété est éthique, elle est aussi
une garantie que nous consacrerons les
moyens qui conviennent et pas davantage
à la dépense d’énergies. Le facteur comportemental est essentiel dans une grande collectivité, mais également la compétence
technique qui donne à l’exploitation une
véritable sécurité.
L’ingénierie hospitalière joue un rôle
majeur, et elle n’a pas toujours eu une place
suffisante.
fil d’actus
Caen :
un nouveau bâtiment pour
la recherche médicale
© Polypix / enia architectes
10
egis contact - mai 2012
Le CHU pratique toutes les
procédures, PPP, marché cadre,
conception-réalisation, loi MOP…
Quels retours d’expérience et
conclusions en tirez-vous ?
Clairement, je privilégie pour les bâtiments
d’hospitalisation la conception-réalisation.
Elle nous oblige à un programme serré, elle
conduit les équipes à répondre par des projets plus poussés, mieux maîtrisés.
Le dialogue de mise au point est meilleur et
surtout tant dans le domaine des délais que
des coûts, la maîtrise est largement supérieure à celle de la loi MOP.
Je n’en ferais pas une règle, mais l’expérience de plusieurs opérations est claire
pour nous.
Nous avons utilisé le PPP dans un marché
de fourniture et d’exploitation de l’énergie.
Je pense la procédure bien adaptée à ce
type de marché, mais il faut développer un
luxe de précautions pour que le travail de
dialogue soit net et fructueux.
Egis a remporté la maîtrise d’œuvre du bâtiment
destiné à accueillir le SRTH (système de recherche
et de traitement en hadronthérapie) sur le campus
Horowitz à Caen. Il s’agit d’un centre de recherches
sur l’hadronthérapie (méthode innovante de
radiothérapie pour le traitement du cancer) et les
techniques associées. Le groupement est composé
d’Egis, Sogéa Nord Ouest (mandataire), enia
architectes, EBCO (fluides), Prisme (économiste), MCIS
(radioprotection), Tecam (VRD), Dalkia et Millenium.
- centre hospitalier de
Castres-Mazamet (arch. J.-P. Viguier) ;
- hôpital d’Espalion (arch. 3A) ;
- Institut de Recherche Pierre Fabre
sur le site de l’Oncopôle de Toulouse
(arch. R.Taillibert).
4 En cours de réalisation :
- pôle santé d’Arcachon
(arch. Groupe 6) ;
- c entre hospitalier de Bagnères-­­deBigorre (arch. J.-L. Michel) ;
-p
ôle de gérontologie X. Arnozan de
Pessac (arch. AIR et Sextant) ;
- clinique médico-chirurgicale d’Arès
(arch. J.-P. Waltel) ;
- c haufferie biomasse de l’hôpital de
Périgueux, et chaufferie et réseaux
de l’hôpital militaire Robert Piqué
de Villenave d’Ornon.
Montpellier :
Inauguration des lignes 3 & 4
du tramway
© Egis Rail/Joël Ruf,
Directeur général
du CHU de Toulouse.
© CHU Toulouse
Jean-Jacques
Romatet
- pôle Mère-Enfant à Toulouse
(arch. P. Riboulet) ;
Le 6 avril dernier, Jean-Pierre Mourre,
président de la communauté d’agglomération
de Montpellier a inauguré simultanément les
lignes 3 et 4 de son réseau de tramway en
présence du designer Christian Lacroix. Depuis
1995, Egis pilote le groupement GITRAM qui
assure la maîtrise d’œuvre complète de la
conception et de la réalisation du réseau de
tramway actuel de Montpellier. Egis travaille
actuellement sur la conception de la ligne 5.
Projet GARDEN, des procédures
de vol spéciales pour les hélicoptères
Egis et Eurocopter sont partenaires sur le projet GARDEN visant à la définition de
procédures de vol dédiées aux hélicoptères.
De l’étude de la règlementation
aux vols de démonstration
« Parallèlement, nous menons des études de
sécurité relatives à ces nouvelles procédures,
ajoute Anne-Laure Vogel. L’étape finale du
projet se profilera début 2015, avec la mise en
application concrète de ces procédures lors de
vols de démonstration réalisés par Eurocopter
à Toulouse Blagnac et à l’héliport d’Andorrela-Vieille, ce qui permettra d’appréhender
deux environnements : un aéroport avec trafic
moyen et un milieu contraint par du relief et
de l’urbain. »
Au terme du projet, Egis va contribuer au
processus de normalisation, pour faire de
cette avancée opérationnelle (amélioration
de l’accessibilité des plateformes) et
environnementale (réduction de l’impact
sonore) une réalité. « De par notre expertise
dans le domaine de la navigation – conjuguant
la connaissance des systèmes de navigation aux
aspects opérationnels – et notre compétence
« safety » transverse à l’ensemble de nos activités,
nous avons su mobiliser un consortium qui
permet de conjuguer les différentes phases du
projet », conclut Dominique Peille.
Les acteurs du projet GARDEN
La navigation par satellites
au sein du groupe EGIS
Le satellitaire est un sujet émergent transverse pour lequel Egis dispose de deux
atouts majeurs : l’expertise technique des moyens satellitaires et la connaissance des
applications opérationnelles quel que soit le mode de transport.
Travailler avec Egis dans le satellitaire permet de mutualiser ces compétences afin de
répondre à des problématiques multimodales et se positionner en amont pour mieux
orienter la définition de concepts novateurs.
© Egis International/ Delphine Guillart
Mauritanie :
nouveau contrat pour
le port minéralier
à Nouadhibou
Egis avait été sélectionné en 2008 pour
la gestion des soumissions et l’assistance
technique à maîtrise d’œuvre pour la
réalisation du nouveau port minéralier de
Nouadhibou, destiné à exporter le minerai
de fer. La Société nationale industrielle et
minière (SNIM) lui a confié un nouveau
contrat d’assistance technique
pour la surveillance des travaux.
© Eurocopter
Comment travaillez-vous
avec Egis sur le projet Garden ?
C’est un échange constant, une vraie
collaboration. En tant qu’hélicoptériste,
nous apportons notre connaissance des
contraintes opérationnelles, notamment
celles relatives aux performances des hélicoptères et aux trajectoires à suivre pour
réduire le bruit au sol… De son côté, Egis
apporte son expertise en matière de réglementation et de critères de conception de
procédures. C’est pour cela que Cleansky
a créé le projet GARDEN, pour s’adjoindre
cette compétence pointue qui manquait au
sein de ses membres fondateurs.
Peut-on imaginer une mise
en place des procédures résultant
du projet GARDEN à une échéance
relativement proche ?
Tout dépend des pays et du niveau d’innovation des procédures. Celles qui ne nécessitent qu’une approbation opérationnelle de
la part de l’Agence européenne de la sécurité
aérienne (EASA) pourraient être mises en
place rapidement. Pour les procédures plus
Toulouse-Blagnac : réhabilitation
de la piste principale de l’aéroport
© Philippe Garcia - Aéroport Toulouse-Blagnac
Focus
L’entreprise commune CleanSky créée en 2008 par la Commission
européenne et l’industrie aéronautique dans l’optique de développer
des technologies permettant de réduire l’impact environnemental
du transport aérien, cofinance de nombreux projets. Parmi ceux-ci
le projet GARDEN apporte l’expertise d’un consortium mené par
Egis, qui réunit également la Direction générale de l’aviation civile
française, ainsi que les sociétés Pildo Consulting et
CGx AEROinSYS.
Quelles sont les perspectives
du trafic hélicoptère dans les années
à venir ?
Il est amené à augmenter, notamment avec
le développement du transport médical
interhospitalier, des missions parapubliques réalisées par la Gendarmerie et la
Sécurité civile (surveillance, sauvetage…)
ainsi que l’accroissement du transport passager « corporate » (aviation d’affaires).
C’est précisément ce qui fait l’intérêt de
Cleansky, et notamment du projet GARDEN.
Dans un contexte de hausse prévisible du
trafic, développer des solutions techniques
en termes de design et de procédures de vol
permettant de minimiser l’impact environnemental en anticipant le trafic de demain,
c’est un beau challenge !
Egis est chargé de la réfection de la piste
principale de l’aéroport de Toulouse sur environ
3 000 m et les voies de circulation attenantes.
Outre la rénovation des chaussées, ces
travaux concernent la création de drainages et
assainissements, la réhabilitation des réseaux
existants, la réfection des balisages diurnes,
axiaux et latéraux. Ils devront être réalisés avant
la campagne d’essais de certification de l’A350
par Airbus (été 2013).
Maîtrise d’ouvrage : Aéroport de Toulouse Blagnac
Philippe Rollet
Expert Senior Manager
ATM Eurocopter
Référent technique du
projet GARDEN pour
Cleansky
© Eurocopter
Trois axes de travail :
sécurité, bruit et non-interférence
« Ces procédures doivent répondre à trois impératifs, souligne Dominique Peille, responsable du pôle « Définition des systèmes
CNS/ATM » chez Egis Avia. Elles doivent permettre un accès en toute sécurité à une plateforme dans un environnement contraint
par du relief ou/et par la proximité d’un tissu
urbain dense tout en réduisant la composante
« bruit », par la possibilité d’approches à forte
pente. Elles doivent également être non-interférentes avec les trajectoires des avions, pour
que les hélicoptères puissent rejoindre les aéroports à forte densité indépendamment du trafic
utilisant les pistes d’atterrissage et de décollage.
Après avoir étudié la réglementation aérienne
applicable aux opérations hélicoptères et fait
des propositions d’évolution des critères de
conception des procédures, nous avons élaboré
des guides méthodologiques à destination des
concepteurs, expliquant pas à pas comment
mettre en place ce nouveau type de procédures. »
« futuristes » qui requièrent une évolution
des critères par l’Organisation de l’aviation
civile internationale (OACI), cela prendra
davantage de temps. Dans des états proactifs
tels que la France, on peut raisonnablement
s’attendre à une mise en service progressive
à partir de 2015/2016. D’où l’importance de
convaincre les autorités aéronautiques de la
pertinence des travaux de GARDEN et de les
sensibiliser aux évolutions réglementaires
souhaitables. En ce sens, notre participation
au symposium de l’EASA en décembre dernier a été une étape très importante.
Un mot, pour finir,
sur l’importance de la question
environnementale au sein
d’Eurocopter ?
Cela figure parmi nos priorités à tous les
niveaux, y compris les process de fabrication
et l’infrastructure des sites de production. En
termes de trajectoires, nous savons comment
faire voler un hélicoptère pour minimiser
l’impact sonore au sol. Pour ce qui est du
design, nous concentrons nos efforts pour
réduire au minimum le bruit émis par les
rotors1, notamment en optimisant la forme
des pales pour les rendre les plus silencieuses
possibles. Ainsi, en minimisant à la fois
le bruit émis et sa transmission au sol,
nous offrons à nos clients des hélicoptères
respectant au mieux les contraintes
environnementales.
1
Contrairement à l’avion où la principale
émission sonore résulte des moteurs, elle
provient des rotors pour un hélicoptère.
© Lavigne & Cheron
architectes
« À ce jour, la règlementation en matière de
conception de procédures de vol est basée
exclusivement sur celles des avions. Elle
n’est pas adaptée pour les hélicoptères et
s’avère pénalisante tant en termes de performances que d’impact environnemental.
Le caractère innovant du projet GARDEN
consiste à définir et mettre en œuvre des
procédures de vol aux instruments innovantes spécifiques pour les hélicoptères,
basées sur l’utilisation de moyens de guidage satellitaire. Voilà tout l’enjeu de ce
projet impulsé en 2010 », explique AnneLaure Vogel, chef de projet navigation chez
Egis Avia.
fil d’actus
Pont-Château : lancement des travaux du viaduc
La construction du futur viaduc de Pont-Château (Loire-Atlantique)
vient de commencer pour une livraison prévue fin 2013.
Long de 200 m, il franchira le Brivet et la voie ferrée et permettra
la suppression d’un des derniers passages à niveau surveillés de LoireAtlantique. Egis est chargé de la conception et de la maîtrise d’œuvre
études et travaux avec le cabinet d’architecture Lavigne & Cheron.
mai 2012 - egis contact
11
Egis dans le monde
342 000
16 500
km2
km
de routes à ouvrir dans le pays
© Thinkstock - guenter guni
CONGO
Croissance et développement,
un duo gagnant
Aéroports, routes, ports, rails, bâtiments, équipements publics,
infrastructures énergétiques, réseau d’eau potable…
Depuis le début des années 2000, des chantiers démarrent à travers
tout le pays qui affiche une croissance de plus de 5 % par an.
Pour le gouvernement, une ambition majeure : celle de faire du
Congo un pays émergent d’ici 2025.
La route, une première nécessité
De tous les défis que le Congo choisit de relever,
l’un des plus décisifs pour son développement
est celui des routes. En 2004, afin de reconstituer
son réseau routier détruit par les conflits, le
Plan national des transports fixe pour objectif
de mailler, à horizon 2013, le pays de routes
fiables de façon à assurer la mobilité des biens
et des personnes et à désenclaver l’arrièrepays, condition sine qua non au redémarrage
d’activités restées en sommeil depuis des
années. Cette décision touche notamment
deux secteurs : les mines, et l’agriculture
qui, en dépit d’un fort potentiel, reste peu
développée à ce jour du fait du manque de
liaisons pour acheminer les récoltes vers les
zones de consommation.
L’effacement de la dette donne
une impulsion supplémentaire au
développement du pays
En janvier 2010, la Banque mondiale et le
Fonds monétaire international (FMI) valident
le « point d’achèvement » des réformes engagées dans le cadre de l’initiative Pays pauvres
très endettés (PPTE), et accordent d’importantes remises de dettes publiques. Allégé
de ce fardeau, le pays passe alors à la vitesse
supérieure. D’ici quelques années, le Congo
devrait être en mesure de jouer un rôle stratégique en Afrique centrale, en restaurant et
modernisant son corridor de transports entre
Brazzaville et Pointe-Noire.
Diversifier l’économie et attirer
les investissements privés
Parmi les spécificités de l’économie du Congo,
la faiblesse des investissements privés et la
prédominance du secteur pétrolier. Avec une
moyenne de production de 305 000 barils/
jour, le pays s’est en effet hissé au 4e rang
des producteurs d’Afrique subsaharienne. L’or
noir représente à lui seul les deux tiers du
PIB, près de 90 % des exportations du pays
et 85 % des recettes publiques. Conscient de
la fragilité de cette manne, le gouvernement
affiche une volonté de diversification de ses
© egis
Notre implantation permanente au Congo nous
permet de nous positionner sur des projets majeurs,
différents métiers et de multiples problématiques
comme l’aménagement urbain et la lutte contre
l’érosion, la mise en valeur des villes avec le
lancement de l’étude de la Route de la Corniche
à Brazzaville ou encore la planification avec les
études pour les Zones Économiques Spéciales.
12
Olivier Flury,
directeur adjoint Afrique centrale – Egis International
egis contact - mai 2012
routes, réseaux ferrés, ports, énergie et réseaux
de communication. » Les conclusions seront
rendues en mai prochain.
« Les pistes de développement de notre activité
au Congo sont nombreuses, nous suivons
notamment de près les projets hydrauliques et
énergétiques (système d’adduction d’eau potable,
création de microcentrales électriques et de
grands barrages…) qui figurent aussi parmi les
priorités du gouvernement », conclut Olivier
Flury.
activités économiques. Ainsi, il entend créer
à Pointe-Noire, Brazzaville, Oyo-Ollombo et
Ouesso, quatre Zones économiques spéciales
(ZES), dotées de régimes fiscaux avantageux,
dans le but d’attirer des investissements
étrangers, d’implanter de nouvelles unités
de productions et de créer des emplois.
Une présence historique d’Egis au Congo
Egis est présent au Congo depuis 1949. «  Après
une interruption pendant les années de conflit
armé, notre activité a repris en 2007 en gagnant
le marché de contrôle des travaux de l’aéroport
Maya-Maya de Brazzaville, explique Olivier
Flury, directeur adjoint Afrique centrale,
Un contexte
chez Egis International. Depuis, notre activité
a connu une croissance très importante pour
politique stable,
atteindre 17 M€ aujourd’hui, en apportant
un pays en pleine
notre expertise à une quinzaine de projets,
croissance,
majoritairement pour l’État congolais, dans
des investissements
le cadre de la politique de modernisation
massifs dans
des infrastructures (routières, portuaires et
les infrastructures :
aéroportuaires notamment), mais également
toutes les conditions
à des porteurs de projets privés comme ceux
sont réunies
de la mine de fer de Zanaga ou celle de potasse
de Sintoukola. » Cet accroissement d’activité pour offrir de belles perspectives
s’est traduit par l’ouverture d’une succursale au développement de l’aérien.
en 2009, avec un bureau permanent à Aujourd’hui, l’ambition de l’État
Brazzaville et le démarrage de l’activité est de faire de Brazzaville
bâtiment. « Le marché est très concurrentiel un véritable hub régional. Notre
dans ce domaine. Nous nous polarisons donc challenge, c’est d’emmener
sur des projets emblématiques, comme celui du l’ensemble de la communauté
CHU de Brazzaville ou ceux de constructions
aéroportuaire, nos partenaires
de ministères auxquels nous avons récemment
internationaux et locaux, dans
répondu, précise Bruno Alligier, directeur
cette dynamique. Montrer que la
général d’Egis Bâtiments International.
En novembre 2011, un consortium dont fait performance globale de l’aéroport,
partie Egis a débuté les études de faisabilité son infrastructure, mais aussi
des ZES de Brazzaville et d’Ouesso. Il s’agit la qualité des services proposés
d’évaluer le potentiel de ces régions et la doivent répondre aux standards
nature des activités industrielles à déployer, internationaux.
porteuses aussi bien pour le marché national
que régional et international. « Egis est chargé Olivier Baric,
de l’étude des infrastructures nécessaires directeur général AERCO
au développement de ces ZES, en termes de Aéroports du Congo
olivier baric © aerco
A
près avoir été le théâtre de deux
guerres civiles en 1993 et 1997, la
République du Congo est engagée
depuis une dizaine d’années
dans une véritable politique de
reconstruction et de modernisation, visant
à doter le pays d’infrastructures nombreuses
et modernes pour l’emmener sur la voie de
la croissance. C’est dans cette optique que la
Direction générale des grands travaux a vu
le jour en 2002.
Projets phares au Congo
Désormais, 2h à peine pour faire Pointe-Noire/Dolisie
© egis
Reliant la capitale économique au port en eau profonde du pays, soit 600 km de routes
de 2 ou 4 voies, la Route nationale 1 est l’épine dorsale de l’économie nationale. C’est
aussi le projet en cours le plus important pour Egis au Congo, qui assure le contrôle des
travaux opérés par l’entreprise chinoise CSCEC pour un montant total de 1 470 M€.
En décembre 2011, l’État congolais a inauguré le 1er tronçon Pointe-Noire/Dolisie
(160 km) dont les travaux ont duré quatre ans. Leur enjeu ? Le franchissement du
massif montagneux du Mayombe, véritable barrière physique qui bloquait depuis
toujours les échanges. Le projet comprenait également la réalisation de trois postes de
péage et de centres de pesage pour les camions.
Les difficultés du chantier ont résidé dans le tracé empruntant des zones très escarpées
recouvertes de forêt dense et soumises à un climat tropical humide. Complexité
similaire quoique de nature différente dans le 2nd tronçon Dolisie/Brazzaville (385 km)
dont les travaux d’aménagement et de bitumage (lancés également en décembre
dernier) devraient s’achever en 2015.
Trafic attendu sur la RN 1 :
3 000 
600 
véhicules/jour
dont
camions
Le recours à la gestion privée pour développer
l’aérien dans des conditions optimales
Trafic aérien :
1,5
70 % 
millions de voyageurs/an
de vols domestiques
© Aerco
dont
Placer ses aéroports sous gestion privée, pour garantir de manière pérenne le respect des normes internationales : telle est l’option
prise par le gouvernement congolais qui a signé en décembre 2009 avec Egis une convention de concession pour le développement,
l’exploitation et la maintenance de ses aéroports pour une durée de 25 ans. Cela concerne les plateformes aéroportuaires de Maya-Maya à
Brazzaville, d’Agostinho Neto de Pointe-Noire et d’Ollombo au Nord du pays. Soit un trafic aérien d’environ 1,5 million de passagers/an, dont
près de 70 % de vols domestiques et de 71 000 tonnes de fret.
Egis (à travers sa filiale SEGAP, commune avec la chambre de commerce de Marseille Provence) est actionnaire majoritaire et partenaire
technique de référence de la société concessionnaire Aerco - Aéroports du Congo. « Au-delà des métiers traditionnels de l’exploitation
aéroportuaire (gestion, exploitation et maintenance des installations), nous assurons une mission de développement avec un programme
d’investissements précis à réaliser, en complément de ce que l’État congolais a déjà entrepris, précise Olivier Baric, directeur général
Aerco - Aéroports du Congo. Nous devons d’une part procéder à la clôture des périmètres aéroportuaires, avec la création de points d’accès
et de routes de patrouille et d’autre part, assurer la mise à niveau des aéroports en matière d’adduction en eau potable, d’électricité, de
télécommunications et de gestion des déchets. Enfin, nous devons créer à Pointe-Noire une nouvelle zone de fret et réhabiliter celle de
Brazzaville, pour faire face au développement du trafic fret international. »
Le CHU de Brazzaville se refait une santé
4 millions
d’habitants au Congo
© ENIA ARCHITECTES
Mi-2009, l’État congolais a lancé le projet de restructuration et d’extension du Centre hospitalier et
universitaire de Brazzaville, construit dans les années 50. Le projet futur s’étendra sur
une surface de 38 000 m2. L’architecture est signée enia architectes.
La Direction générale des grands travaux a confié à Egis la remise à plat de la programmation
médicale, la conception architecturale, et l’ensemble des études d’ingénierie. À ce jour, les études
sont terminées. « Nos compétences dans l’ensemble des métiers de conseil, programmation et
ingénierie, et le fait que l’hospitalier est l’une de nos spécialités, ont fait la différence, explique
Bruno Alligier, directeur général Egis Bâtiments International. Nous avons des anciens médecins
ou personnes qui ont travaillé pour l’Assistance publique, compétentes pour discuter avec des
professeurs, identifier leurs besoins et les aider à établir un schéma directeur. »
Pont rail-route sur le fleuve Congo : entre deux rives…
 3000 
m de long
© egis structures & environnement
Un pont de
Autre projet majeur, la construction du pont rail-route entre Brazzaville et Kinshasa (République démocratique du Congo).
Le fleuve est un obstacle naturel : l’absence d’une liaison fixe handicape les flux de passagers et les échanges en marchandises.
Ceci se traduit par des pertes de temps importantes et des coûts de transport élevés.
En mars 2011, la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) a confié les études au groupement
Egis International/Scet Tunisie/Egis Structures & Environnement pour un montant de 3,2 millions d’euros. Elles permettront de
préciser certains points comme l’emplacement stratégique de l’ouvrage qui pourra faire jusqu’à 3 km de long, ses caractéristiques
ou encore son raccordement aux réseaux routier et ferroviaire existants. Financées par la Banque Africaine de Développement, ces
études se termineront en 2012 par un appel d’offres portant sur les travaux et leur contrôle. Véritable « catalyseur », ce projet revêt
une importance primordiale pour les politiques de développement des infrastructures et des échanges au sein et entre les deux
Congos, comme pour celles d’autres pays de la CEEAC tels que le Gabon, le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine.
En juillet 2007, la modernisation de l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville
a été décidée : elle concerne la construction d’une deuxième piste
d’atterrissage longue de 3,7 km aux normes A380 et d’une nouvelle
aérogare ultramoderne qui permettra d’accueillir jusqu’à 1,5 million de
passagers/an contre 0,5 par le passé. Ces deux équipements ont été
inaugurés le 12 août 2010 par les autorités congolaises. Egis s’est vu
attribuer le contrôle des travaux de la piste d’atterrissage. Aujourd’hui,
les travaux se poursuivent avec la réfection du parking aéronautique en
béton et la construction du second module de l’aérogare. Ils devraient
s’achever fin 2012. Leur montant dépasse 170 millions d’euros.
©Elemental Minerals Limited
le Nouvel aéroport Maya-Maya sous contrôle
À l’étude, une mine de potasse
à Sintoukola
Brazzaville ou comment lutter contre
l’érosion
Egis réalise, pour le compte du groupe australien Elemental
Mineral Limited, les études préliminaires et détaillées
(PFS et BFS) du projet de mine de potasse de Sintoukola
(province de Kouilou, Ouest du Congo). Celui-ci prévoit une
exploitation des ressources pour une période de 25 ans, à
raison de 6 millions de tonnes/an. Les missions d’études
concernent les infrastructures liées à l’activité minière
(un terminal portuaire minéralier, les voies routières y
compris une route dédiée
au transport du minerai
brut), le transport et la
distribution d’énergie, l’eau
et une partie des bâtiments.
Engagées en juillet 2011,
ces études, dont le montant
global s’élève à 7,6 millions
d’euros, s’achèveront
en 2013.
L’érosion en milieu urbain,
avec le phénomène de ravines
lors de fortes pluies, constitue
un problème environnemental
et social de taille auquel
sont confrontées certaines
agglomérations et une grande
partie du territoire du Congo. Ce phénomène menace
aussi de coupures toutes les grandes infrastructures
linéaires du pays. À Brazzaville, Egis réalise depuis 2009
les études et le contrôle de travaux complexes de lutte
contre l’érosion. Ces travaux combinent la construction
de collecteurs en béton armé de grande dimension
pour récupérer et canaliser les eaux pluviales, et la
requalification et la protection des sites par un procédé
innovant : la plantation de vétiver. Quatre ravines ont déjà
été traitées à ce jour dans le centre-ville de Brazzaville
pour sécuriser les habitations voisines.
mai 2012 - egis contact
© egis
maya maya © aerco
D’autres projets d’Egis au Congo…
13
expertise
Les premières applications
concrètes de la RT 2012
La réglementation thermique 2012 est l’affaire de tous. Elle replace l’ingénierie au centre
du processus de conception.
Egis a anticipé ces nouveaux enjeux et développe sur le terrain des solutions spécifiques :
adaptation des méthodes, création de nouveaux outils, évolution du management de
projet, élaboration puis encadrement des essais de la performance.
Électricité : des systèmes de comptage multiples
« La RT 2012 met l’accent sur les
consommations en intégrant formellement
la mise en place de nombreux systèmes de
comptages et une obligation de moyens
influant sur l’architecture électrique des
projets. Nous avons établi une architecture
type par famille d’équipement et par zone.
Cet outil sert de base à la discussion avec les
autres partenaires et permet de coordonner
les lots techniques. »
On agira prioritairement sur :
■■ Le comptage qui influe sur la conception des architectures
de distribution d’électricité et de fluides. C’est le lot Courants Faibles/GTB qui orchestrera
ce comptage et mettra à disposition de l’exploitant les informations dont il a besoin après
concertation pour définir ceux-ci.
■L
’éclairage artificiel qui doit être maîtrisé pour diminuer les puissances installées : lampes
plus efficaces, calculs d’éclairement (ces études n’ayant de sens que si les caractéristiques
des locaux – couleurs des murs, hauteur des sources lumineuses, etc. – sont partagées tout
au long de la réalisation du projet avec les autres partenaires).
■ La détection selon la nature des activités pratiquées (détecteurs de présence, détecteurs
de luminosité).
■ Les produits les moins consommateurs (éclairage de sécurité performant, transformateurs très faibles pertes, etc.).
« L’attention accrue vis-à-vis des
performances thermiques et des incidences
des travaux de chaque lot permet de créer
un lien direct entre la phase de conception
et celle de réalisation. Nous avons créé une
cellule experte de calcul pour analyser
l’ensemble des retours d’expérience et faire
le lien entre calculs réglementaires et
principes techniques. »
Sylvain Belloche responsable du service Génie climatique
chez Egis Bâtiments.
© EGis/ Claire Nillus
Un génie thermique coordonné
Cinq axes particuliers ont été identifiés et font l’objet d’études paramétriques d’optimisations :
■■ L’isolation thermique des parois au vu de la disparition des références et garde-fous.
■■ L’enveloppe et les façades.
■■ Les concepts techniques de production et distribution.
■■ L’architecture de comptage énergétique.
■■ Les interfaces techniques touchant tous les lots techniques et architecturaux.
« La RT 2012 tend à améliorer les performances de l’enveloppe.
Les besoins extrêmes sont abaissés, entraînant une réduction
significative des puissances thermiques à installer en production/
distribution/émission. Les apports internes et
externes doivent être maîtrisés pour réduire
les consommations. Le comportement passif
du bâtiment doit être à géométrie variable
pour s’adapter aux différents scenarii. »
hervé maurer directeur technique Maîtrise de l’énergie
d’Egis Bâtiments
Elle repose sur deux constats majeurs :
■■ Des locaux adjacents peuvent avoir des besoins de chaud et de
froid totalement différents obligeant le bâtiment à s’adapter
à différents scénarii. Le dialogue itératif entre les corps d’état
techniques pour influer sur la conception des façades et le
parti architectural est permanent. Ces hypothèses conduisent
à de nouvelles techniques d’émetteurs terminaux de faible
puissance.
■■ La mixité des usages et l’utilisation de températures « douces » favorisent les transferts
de calories, via des systèmes à haut rendement tels que pompes à chaleur et thermo-frigo
pompes mais également d’échanges, parfois directs, avec l’environnement.
© S. Lacombe
chez Egis Bâtiments.
© Audrey Aupiais
patrick molin responsable du service Génie électrique
Une maîtrise de l’énergie multicritères
Un cycle de l’eau mutualisé
« La RT 2012 prend en compte toutes les productions d’eau chaude
et non plus celles uniquement liées à la restauration,
ce qui engendre une augmentation sensible du ratio d’énergie
primaire. Le recours à l’énergie électrique doit être évité, incitant
à se tourner de manière plus systématique
vers les productions d’eau chaude sanitaire
de type centralisé. Toutefois, ce choix reste
à confirmer car les auxiliaires de pompages
consomment et influent aussi sur le bilan. »
Mathilde Pradel responsable du service Fluides spéciaux
Principaux impacts en phase chantier
4 Les solutions retenues sont
transcrites dans les documents de
marchés de travaux, qui établissent
clairement les attendus et
les interfaces définis en amont
du chantier.
4 Des vérifications et des essais
nécessaires pour apporter la preuve
du niveau de performance des
ouvrages sont désormais intégrés
dans les plannings : ce sont les points
d’arrêt ou étapes de contrôle qui vont
14
egis contact - mai 2012
permettre d’assurer en continu
la maîtrise de la conception.
4 Ces nouveaux jalons occasionneront
peut-être des délais de construction
intermédiaires plus longs, dans
un délai global identique :
la construction sera alors suivie
pas à pas pour être en accord avec
la réglementation au moment de
sa livraison et son coût global sera
donc mieux maîtrisé.
La prescription consiste à :
■■ Mutualiser les moyens de production de chaleur entre corps
d’état et choix de systèmes énergétiquement performants :
pompes à chaleur et systèmes solaires. Une optimisation des
systèmes de régulation devrait conduire à une réduction sensible des consommations électriques.
■■ Penser aux systèmes innovants sans se détourner complètement des systèmes électriques que l’on peut continuer à
utiliser dans une nouvelle logique, en compensant systématiquement par une autre production locale d’énergie (panneaux photovoltaïques, éoliennes, récupération de chaleur
sur eaux usées…).
■■ Réaliser les études comparatives nécessaires sur chaque projet pour établir la meilleure
réponse en coordination avec la production conçue par le lot CVC (chauffage, ventilation
et climatisation), les enjeux étant variables d’un projet à l’autre.
© EGis/ Claire Nillus
chez Egis Bâtiments
© Legros
© Rémy Ravon
regarDs & convictions
Le nouveau centre-ville de Grands-Bois (commune de Saint-Pierre de La Réunion)
Des quartiers d’affaires
sur des friches industrielles
La reconversion de friches peut être une solution pour le
développement des territoires fortement contraints comme celui
de La Réunion où 60 % de l’île n’est pas urbanisable.
Mais réhabiliter ces friches exige de combiner les exigences
d’aménagements modernes et le respect de l’histoire locale…
Retour d’éxperience d’éric wuillai, président-directeur général
de cbo territoria.
Territoire de mémoire
À partir de 1848, la canne à sucre est devenue
la principale culture de l’île de La Réunion, on
comptait jusqu’à 150 usines de toutes tailles
à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, il n’en
reste plus que deux qui produisent 210 000
tonnes de sucre par an et une énergie renouvelable issue de la bagasse (résidus fibreux
de la canne à sucre).
Implantées le long de l’ancienne ligne de chemin de fer qui acheminait le sucre jusqu’au
port pour alimenter le marché européen, ces
anciennes usines sucrières désaffectées bénéficient d’une bonne localisation tout autant
qu’elles constituent la mémoire du passé industriel de l’île, à laquelle les Réunionnais sont
particulièrement attachés. Leur transformation doit donc respecter la préservation de
cette identité : conserver le mieux possible la
symbolique des lieux tout en créant une offre
diversifiée aux meilleurs standards de qualité
et qui conjugue transports, logements, services
publics et immobilier tertiaire.
À La Réunion, leur aménagement nous a
demandé un patient travail de rénovation
des façades pour qu’elles se mêlent avec des
bâtiments modernes. Une partie du mobilier
industriel d’époque (façades, cheminées, passerelles, grappins…) a été conservée et, petit
clin d’œil au passé, les bâtiments de ces quartiers flambant neufs gardent le nom de la fonction industrielle qui leur était autrefois dédiée :
Le Moulin, la Turbine, les Cuves, la Balance…
Aménager durable
Dans ce domaine, notre approche a été double :
elle concerne en premier lieu la conception
des bâtiments, qui génère l’essentiel des économies de consommation énergétique sur un
territoire où la température moyenne est de
26 °C… en hiver ! Leur orientation est primordiale : éviter le soleil et rechercher le vent qui
rafraîchit gratuitement par un effet traversant, limitant le recours à la climatisation.
S’y ajoutent les brise-soleil en façade, une
hauteur sous plafond supérieure à la normale
(plus onéreuse à la construction mais permettant à l’air chaud de monter plus haut), une
isolation thermique particulièrement recherchée et, plus inattendue, la multiplication des
espaces verts, générateurs de bien-être mais
surtout de fraîcheur.
Bon nombre de ces actions, nous les avons
engagées avec l’appui de l’ADEME* et d’EDF,
notamment la mise en place de systèmes de
stockage de froid la nuit pour la climatisation des bureaux (nous sommes en zone intertropicale), la construction en façades légères
plus isolantes que le béton, ce qui a conduit à
modifier les systèmes constructifs traditionnels, les protections solaires sur les ouvertures
remplacées maintenant par des coursives de
desserte des locaux, la production d’énergie
photovoltaïque en toiture…
L’autre volet du développement durable
concerne la limitation des déplacements :
permettre aux salariés d’utiliser le moins
possible leur véhicule… On parle ici d’une
approche intégrée des transports en commun
en partenariat avec les collectivités, de la réalisation de quartiers d’affaires à proximité
de bassins d’habitations… Et plus concrètement, d’une offre de services diversifiée au
sein des quartiers d’affaires comme des services de restauration et services bancaires,
centre de remise en forme, crèche, permettant aux salariés de laisser leur véhicule au
parking pour la journée.
* Agence de l’Environnement
et de la Maîtrise de l’Énergie
CBo Territoria
Un aménageur responsable
La Réunion comptait 250 000 habitants en
1946, 830 000 en 2010 et doit se préparer
à accueillir 1 million d’habitants en 2030…
Sachant que ce morceau de France dans
l’océan Indien est un territoire de montagnes
fortement contraint, classé au patrimoine
mondial de l’Unesco pour ses « pitons,
cirques et remparts », l’essentiel des activités
humaines se concentre le long du littoral
et l’île est un véritable casse-tête pour les
aménageurs : l’espace urbanisable pour
les activités humaines représente 40 % de
la superficie de l’île, soit 1 000 km2… Les
conflits d’usage entre les activités agricoles et
les besoins liés à l’urbanisation croissante et
les activités économiques sont permanents.
Ces contraintes majeures confèrent des
responsabilités réelles à qui possède plus
de 3 000 hectares de foncier. C’est cette
approche qui conduit CBo Territoria à
réaliser toutes ses opérations immobilières
(résidentielles comme professionnelles) en
étroite collaboration avec les services de l’État
(DREAL, DRAC…), les acteurs de l’énergie
(ADEME, EDF) et les collectivités sur lesquelles
le Groupe détient ses terrains. C’est pourquoi
CBo Territoria peut revendiquer son véritable
engagement d’acteur responsable au service
du développement durable du territoire
réunionnais.
Ainsi, 30 000 m² de bureaux ont déjà été
construits par la foncière CBo Territoria depuis
2005 sur les deux principaux sites de La Mare
à Sainte-Marie et de Savanna à Saint-Paul, de
5 hectares chacun avec un potentiel résiduel
de 35 000 m² complémentaires.
Tout dernièrement, en avril 2012, CBo Territoria
a livré le nouveau centre-ville de Grands-Bois
(commune de Saint-Pierre), autour d’une
troisième usine sucrière réhabilitée, une
opération mixte comprenant 51 logements
sociaux, des commerces, des bureaux, des
services publics dont une poste, une crèche,
une médiathèque…
Parmi ses projets en cours, le groupe
développe actuellement Beauséjour, une
ville de plus de 8 000 habitants, fortement
imprégnée de son expertise acquise en
matière de développement durable. C’est une
première pour un aménageur privé en zone
intertropicale.
© Hervé Douris
En savoir plus sur les réalisations
de CBo Territoria à La Réunion :
www.cboterritoria.com
Quartier de La Mare à Sainte-Marie de La Réunion
mai 2012 - egis contact
15
parcours
Des métiers
pas tout à fait comme les autres
Atypiques, originaux, curieux… nous sommes allés à la rencontre de collaborateurs
du groupe qui occupent des fonctions « insolites ».
de
de dépollution de sites et se spécialise dans les
dossiers de due diligence EHS1, dans le cadre
de cessions-acquisitions. « Il y a deux aspects
fondamentaux dans ma mission. Il s’agit d’abord
d’étudier l’environnement du site tel qu’il a été
et tel qu’il est, de voir si l’action de l’homme a
eu ou non un impact et d’évaluer le risque de
cette contamination. Ensuite, si l’impact est réel,
il s’agit de trouver des solutions de dépollution
viables, à des coûts supportables par l’industriel,
pour faire en sorte qu’il réponde aux exigences
environnementales, de santé et de sécurité en
vigueur. »
Une fonction qui nécessite une veille
permanente car le risque change et la
réglementation aussi. « Il faut aimer réfléchir
toujours plus loin, chercher des solutions toujours
plus innovantes. Ne pas avoir peur des situations
complexes et aimer intervenir dans l’urgence. Tout
ce qui me passionne ! ». Et ce qui le motive tout
autant, c’est le partage de connaissances et de
savoir-faire. Ainsi, depuis une dizaine d’années,
Stefaan de Tavernier intervient dans des
formations universitaires spécialisées dans les
études de risques et techniques de dépollution
du sous-sol et des eaux souterraines, et dans
la gestion des problématiques EHS. « Une
quarantaine d’heures par an seulement, mais
elles sont pour moi essentielles et font sens avec
l’ensemble de mon travail. »
1
Évaluation approfondie menée par la plupart
des entreprises avant d’acquérir de nouvelles
installations ou propriétés, afin de dresser un bilan
en termes d’environnement, de santé et de sécurité
de celles-ci.
Expert sites contaminés
Stefaan De Tavernier, 49 ans
EHS Due Diligence, Egis Waste management
D
16
egis contact - mai 2012
les villes de demain », explique-t-il. Les travaux
d’Eric fournissent une approche originale
en tirant parti des données climatiques
disponibles pour mesurer la consommation
énergétique correspondant aux nouveaux
besoins de chaud et froid.
Ses recherches sont entrées dans la phase
de déploiement d’une offre de prestations
de service climatique et d’aide à la décision.
« Nous avons mis au point un outil qui permet de
caractériser les indicateurs climatiques comme,
par exemple, le nombre d’heures qui dépassent
les 28 °C dans une ville choisie, à l’horizon 2050
ou 2100. Ces indicateurs aident à mesurer la
vulnérabilité énergétique d’un quartier ou d’une
ville au changement climatique. Plongé dans le
climat de demain, un projet de ville peut alors
être conçu avec un meilleur confort. De plus en
plus de collectivités, surtout les grandes villes,
dont Paris et, tout récemment, Strasbourg, nous
sollicitent parce qu’elles veulent partager avec
nous cette vision de long terme. Ma mission
en tant que climatologue chez Egis sert ainsi à
étayer toutes les études soucieuses du « mieux
vivre demain ».
type trafic aérien ou cockpit d’avion, et de concevoir des méthodologies, permettant de prouver
qu’on sait gérer le risque et que les systèmes sont
utilisables par les utilisateurs finaux. »
Ce qui plaît à Christine Maddalena dans sa
fonction, c’est sa double « casquette », à la
fois manager et expert. Elle réalise toujours
des prestations auprès des clients et elle y
tient, car cela lui permet de dessiner ce que
sera ce métier demain et de le promouvoir.
« Au départ, placer les sciences humaines au
cœur de l’ingénierie pouvait paraître incongru.
Quand je suis arrivée chez Egis Avia en 2001,
nous étions quatre. Aujourd’hui nous sommes
25 personnes, le seul pôle “facteurs humains” au
sein du groupe. Au fil des ans, à force de travail,
nous avons démontré – et nous le démontrons
tous les jours – que cela marche, en faisant des
systèmes plus efficaces et plus sûrs. Le niveau
d’expertise de l’équipe est tel aujourd’hui que
l’objectif est de déployer les facteurs humains
chez Egis, au-delà de l’aéronautique, puisque
c’est une matière transverse. Les perspectives
de développement sont nombreuses et variées.
Cela rend la chose extrêmement motivante. »
Climatologue
© Elioth
© Christine Maddalena
À
métier atypique… parcours atypique ! Après avoir été pendant
dix ans professeur d’éducation
physique et sportive, Christine
Maddalena décide en 1995 de reprendre
ses études pour un virage professionnel à
180°. Elle se spécialise dans les facteurs humains, devient ergonome.
Dix-sept ans ont passé et comme
Placer les sciences
elle le dit, elle s’« éclate » toujours
humaines au cœur
autant ! « J’aime les gens, alors les facteurs humains, forcément, ça me pasde l’ingénierie,
sionne. En plus, c’est une discipline
ça marche
dynamique, en constante évolution ! »
Les facteurs humains, késako ?
« Souvent, les gens pensent que c’est éthéré, alors
qu’au contraire, c’est du concret. Cela consiste à
optimiser la relation entre des utilisateurs, leur
tâche opérationnelle et un système technique,
dans le but de le rendre efficace et sûr, compatible avec les capacités et limites des utiliErgonome
sateurs, et ce, dans des contextes normaux ou
Christine Maddalena, 51 ans
dégradés. Au quotidien, chez Egis Avia, mon
Responsable du pôle Facteurs Humains, Egis Avia
métier c’est de faire des études pour assurer la
sûreté et l’efficacité de systèmes complexes de
octeur en mathématiques et physique
appliquées, Éric Tromeur a passé trois
ans à l’Office national des études et
recherches aérospatiales (Onera)
avant de se spécialiser dans la physique de
l’atmosphère et du climat. Après deux années
au laboratoire de météorologie
dynamique de l’École normale
supérieure de Paris, puis quatre
années à New York en tant que
Tirer parti
physicien de l’atmosphère et
des données
du climat, il a intégré Elioth fin
climatiques
2010 à la tête du département
disponibles
Recherche pour soutenir et
développer des projets de
recherche appliquée, dont le
projet Resilis (programme de recherche pour
la ville durable de l’Agence nationale de la
recherche).
« On ne peut plus construire des bâtiments
pérennes sans tenir compte du changement
climatique. Nous devons fournir des scénarios
d’augmentation des consommations d’énergie
et développer des solutions innovantes pour
anticiper l’impact du changement climatique sur
© Egis Structures & Environnement/Sophie Desouches
A
nglais, allemand, néerlandais et
français… Stefaan de Tavernier est
un vrai polyglotte. Un atout– mieux,
une nécessité – dans son métier qui
l’amène à se déplacer aux quatre
coins du monde auprès
de grands groupes industriels. « À la base j’ai un
Le partage
profil de chercheur, je suis
connaissances
titulaire d’un doctorat en
est pour moi
chimie des solides, avec
une connaissance pointue
essentiel
dans le domaine de la catalyse appliquée aux procédés
pétroliers. » En 1993, c’est le tournant : il décide
de suivre le master « Évaluation environnementale et conduite de projets – Juturna » de
l’École supérieure d’agriculture d’Angers.
Il intègre en 1994 le bureau d’études et de
conseil ATOS Environnement devenu Guigues
Environnement pour superviser des opérations
Éric Tromeur, 37 ans,
Responsable du département Recherche, Elioth