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L’ingénierie créative mai 2012 / N°30 Christian de Portzamparc Architecte En architecture… un indice du durable, c’est le transformable. Le pont Levant de Bordeaux, de la mer à la Lune P.8 Projet GARDEN, des procédures de vol spéciales hélicoptères P.11 Congo : croissance et développement, un duo gagnant P.12/13 © egis International © Eric Raz, Eurocopter Aérien © T. Lavigne & C. Cheron architectes Infrastructures © nicolas borel P.6 édito Les thèmes de ce trentième numéro mettent en lumière la large gamme de compétences de notre groupe et la diversité de notre implantation géographique, en France et dans le monde. Les nombreux projets internationaux qui y sont présentés côtoient des réalisations de toute taille en France. Nous tenons à ce solide ancrage dans le marché français, dont les références sont la vitrine de notre capacité à exporter. Car il faut avoir fait ses preuves sur son marché domestique, y être reconnu et apprécié, pour pouvoir se développer ailleurs. Grand angle TCHAD Un programme d’eau potable pour 1,2 million d’habitants C’est pourquoi nous veillons, à travers nos nombreuses implantations sur le territoire national et par notre organisation décentralisée, à rester proches de nos clients et partenaires locaux, en développant avec eux une gamme de compétences et de savoir-faire adaptés à leurs attentes. P Dans la continuité de ces opérations, Egis vient de remporter les deux lots du programme d’accès à l’eau potable et assainissement du 10e FED, en groupement avec Carlo Lotti & Associati et guyane Sécuriser la navigation sur le Maroni Avec 520 km, le Maroni est le plus long, mais également le plus puissant fleuve de la Guyane. Ce fleuve est aujourd’hui la principale voie d’accès à certaines communes isolées de l’Ouest guyanais, telles qu’Apatou, Grand Santi, Papaïchton et Maripasoula. Le transport du fret et des personnes se fait par le fleuve dans des conditions périlleuses en raison de l’existence de nombreux sauts. Sur plus de 250 km de fleuve, onze sauts prioritaires ont été identifiés pour améliorer leur franchissement par les piroguiers. Egis, missionné par la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de la Guyane, est en charge de la maîtrise d’œuvre complète de ces aménagements, ainsi que des études réglementaires au titre du code de l’environnement. 2 egis contact - mai 2012 Ciat, pour un montant global d’assistance technique d’environ 12 M€. Les actions du programme, qui bénéficiera à une population estimée à 1,2 million d’habitants, prévoient notamment la réalisation et la réhabilitation d’environ 1 000 points d’eau (forages équipés de pompes à motricité humaine) dans des localités peuplées de 300 à 1 200 habitants, la réalisation d’environ 235 petits systèmes d’adduction d’eau potable (solaires ou thermiques) pour des agglomérations de 1 200 à 10 000 habitants et des actions d’animation pour l’appropriation et la pérennisation des ouvrages. * Programme d’hydraulique villageoise du 8e Fonds Européen de Développement (FED), programme régional solaire phase II, programme du 9e FED pour l’accès à l’eau potable et l’appui à la politique sectorielle. Burkina Faso Le futur aéroport de Ouagadougou-Donsin prend son envol O uagadougou est dotée d’un aéroport international en plein centre-ville. Une implantation source de nuisances et qui pose des problèmes de sécurité. Elle limite également les possibilités d’extension pour l’aérogare, qui ne pourra plus faire face au trafic prévu à l’horizon 2015. Dans ce contexte, le gouvernement du Burkina Faso a décidé de transférer l’activité aéroportuaire de Ouagadougou sur une plate-forme située dans la localité de Donsin, à environ 30 km au nord de la capitale. Egis va élaborer les études d’avant-projet détaillé (APD) des infrastructures aéroportuaires (piste de 3 500 m, aire de manœuvre, chaussée aéronautique, routes de service…), des bâtiments (environ 130 000 m² d’aérogares, logements, hangars, tour de contrôle et centre de communication…) et des services de base de la plate-forme aéroportuaire. Egis va également produire les dossiers d’appel d’offres pour la sélection du bureau de contrôle et de surveillance des travaux, ainsi que pour la sélection des entreprises qui réaliseront ces travaux. © Noel Chuisano, Egis Avia Parce que notre activité agit durablement sur le cadre de vie des populations, nous devons tout à la fois répondre à leurs besoins concrets de la façon la plus efficace possible et porter notre regard vers le long terme pour innover et proposer des solutions à la hauteur des défis du futur. résent au Tchad dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement depuis une quinzaine d’années, Egis a mis en œuvre de nombreux projets d’hydraulique rurale et semi-urbaine*. © Julien Marmagne, Egis Eau C’est le devoir d’un groupe citoyen comme Egis d’apporter, pour les projets qui lui sont confiés, des réponses pertinentes aux nouveaux défis énergétiques, environnementaux et sociétaux. Il nous importe aussi d’être transparents sur notre propre comportement écoresponsable, ce que nous inaugurerons dans notre rapport annuel 2011 qui comprendra un premier reporting extra-financier. © Frédéric Hayois Cette proximité nous permet aussi de partager au mieux les préoccupations liées au développement durable, qui reste pour nous une priorité absolue, afin de satisfaire les nouvelles exigences en matière de rénovation urbaine, de mobilité, d’efficacité énergétique et, plus largement, d’environnement. sOMMAIRE R20 u d e r i a n e Part erte v e i m o n o c pour une é Nouveaux marchés, nouveaux projets… Toute l’actualité d’Egis 6/7 Entretien avec Christian de Portzamparc, Architecte « En architecture… un indice du durable, c’est le transformable. » Comme l’explique Christophe Nutall, directeur exécutif du R20, « la mission du R20 est, par une coalition d’acteurs publics et privés, d’aider les États, provinces, régions et autres pouvoirs étatiques dans le monde entier, à développer et mettre en œuvre des projets de développement économique à faible émission de carbone, ainsi que des politiques et pratiques à forte valeur ajoutée climatique ». 8/11 Grands projets Pont Bacalan Bastide, de la mer à la Lune Zanaga : une mine, des infrastructures, des emplois Toulouse prend soin de ses hôpitaux La journée préparatoire, en vue de la conférence RIO + 20 qui se tiendra en juin prochain, s’est déroulée sur le thème « Sur la route de Rio : les régions bâtissent l’économie verte ». Projet GARDEN, des procédures de vol spéciales pour les hélicoptères 12/13 Egis dans le monde Egis est d’ores et déjà sollicité par le R20 pour étudier la faisabilité technique de différents projets « Waste to Energy », notamment au Maghreb et en Asie. Croissance et développement, un duo gagnant au Congo © egis © R20 2/5 GRAND ANGLE Le 7 mars dernier, l’ancien gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger était à Genève pour inaugurer le R20 (Regions of climate action) organisation mondiale dont il est l’initiateur et le président d’honneur. Brésil 14 Expertise 15 Regards & Les premières applications concrètes de la RT 2012 convictions es quartiers d’affaires D sur des friches industrielles 16 parcours Des métiers pas tout à fait © Christian Boussard, Egis Airport Operation comme les autres… Viracopos-Campinas 30 millions de voyageurs en 2030 À deux ans de la Coupe du monde de football et quatre des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, le Brésil fait face à un défi de modernisation de ses infrastructures, notamment pour mettre fin à la saturation de ses aéroports vétustes et surchargés. Un programme de mise en concession d’aéroports a été lancé. Situé à 120 km de São Paulo, l’aéroport de Viracopos-Campinas a reçu 7,5 millions de passagers en 2011, le trafic de cet aéroport est amené à se développer rapidement. Des investissements sont prévus pour la construction d’un nouveau terminal pouvant accueillir 5,5 millions de passagers supplémentaires. Au terme d’un appel d’offres avec mise aux enchères, Egis a été retenu pour la concession de l’aéroport de Viracopos-Campinas. C’est le groupement composé d’Egis Airport Operation1, et des entreprises brésiliennes Triunfo Participações et UTC Participações, qui a remporté la concession de l’aéroport pour une durée de trente ans. Egis Airport Operation, créé il y a tout juste un an, rassemble les activités de concession et d’exploitation aéroportuaires du groupe. La société exploite déjà une douzaine d’aéroports dans le monde, représentant plus de 12 millions de passagers. 1 Si vous souhaitez recevoir Egis Contact merci de nous adresser votre carte de visite : Egis Direction de la communication 11, avenue du Centre CS 30530 – Saint-Quentin-en-Yvelines 78286 Guyancourt Cedex France ou par mail [email protected] www.egis.fr Rédacteur en chef : Isabelle Bourguet Rédaction : Claire Nillus, Julie Pompon Conception/Rédaction et fabrication : Agence Rouge Vif - 22600 Ce document est imprimé à 23 000 exemplaires sur du papier cocoon 100 % recyclé dans une entreprise certifiée Imprim’vert Photo de couverture : © NIcolas borel egis - s.a. rcs Versailles 702027376 - ISSN : 2256-8786 une publication mai 2012 - egis contact 3 Grand angle Paris A 63 Breean Awards 2012 Catégorie Internationale un chantier complexe sous circulation © balloide La tour la moins énergivore de La Défense E ngagés à l’été 2008, les travaux d’élargissement de la section Ondres – Biriatou se prolongeront jusqu’en 2015. Missionné par les Autoroutes du Sud de la France (ASF), Egis réalise la maîtrise d’œuvre des travaux d’aménagement de l’autoroute de la côte basque A63 reliant l’agglomération bordelaise à la frontière espagnole. Le chantier est réalisé sous circulation en conservant le trafic routier sur des voies de largeur réduite avec une protection mise en place pour délimiter la zone de chantier. Ce projet requiert une haute technicité du fait de l’élargissement et de la reconstruction de nombreux ouvrages d’art. Haute de 195 m, la tour Majunga est un projet conçu par Unibail-Rodamco avec l’architecte Jean-Paul Viguier. Sa livraison est prévue en janvier 2014. Figure emblématique du renouveau de La Défense, Majunga se distingue par son ambition architecturale forte et des performances environnementales inégalées. Les objectifs de sobriété énergétique de la tour (44 étages, 69 500 m2 Shon) reposent principalement sur : Égypte Une technologie innovante pour la navette de l’aéroport du Caire 4 egis contact - mai 2012 • des ouvrants de ventilation naturelle adaptés aux contraintes d’un immeuble de grande hauteur et pilotés par la GTB (gestion centralisée du bâtiment) ; • une centrale photovoltaïque de 250 m2 ; • l’optimisation de l’apport en lumière naturelle et le contrôle de l’éclairage artificiel. Egis, qui est intervenu sur les études de structure de la tour, est chargé de l’ingénierie environnementale de la tour (pour la réalisation des études et la démarche de certification Breeam, depuis le démarrage des études de conception jusqu’à la livraison de l’ouvrage, qui fait aussi l’objet d’une certification HQE®). © Jean-Paul Viguier © Poma Actuellement en phase de levée de réserves, l’Automated People Mover (APM) sera graduellement mise en service pour être totalement opérationnelle à la fin du premier semestre 2012. Cette navette automatique reliera les trois terminaux, le parking principal et le centre commercial de l’aéroport à l’aide d’un viaduc de 2 km de long. Deux véhicules, d’une capacité de 250 personnes chacun, transporteront des passagers sous douanes et des passagers hors douanes. Les véhicules utilisent une technologie innovante sur coussins d’air pour la liaison au sol et traction par câble. Egis, en partenariat avec une ingénierie locale, accompagne Cairo Airport Company (CAC) tout au long de sa démarche depuis la définition de ses besoins jusqu’à la mise en service du système. • une enveloppe performante et différenciée par façade ; Rendez-vous Transports publics 2012, à Paris Du 5 au 7 juin C’est le rendez-vous de tous les acteurs œuvrant pour la promotion du transport public et de la mobilité durable en France et en Europe. Avec 10 000 participants et plus de 250 exposants issus du secteur des transports publics urbains, interurbains et régionaux (ferroviaire, bus et car, vélo…), le salon présente les meilleurs savoirfaire, innovations et politiques de transport. Egis aura un stand et organisera une tribune d’experts sur le thème « Le tramway autrement ». Calais Un délai record pour l’hôpital A près 37 mois de travaux, le nouveau centre hospitalier de Calais sera livré en juin 2012. Le bâtiment (60 000 m2 sur 6 étages) contient 521 lits et places. Le nouvel hôpital sera opérationnel à la fin du mois de juillet et servira de base arrière pendant les prochains Jeux Olympiques de Londres qui se dérouleront du 27 juillet au 12 août 2012. Egis a réalisé la maîtrise d’œuvre technique du projet avec l’architecte AART. www.transportspublics-expo.com Hydrogaïa 2012, à Montpellier Du 6 au 8 juin Cette 2nde édition du salon international de l’eau, Hydrogaïa, est organisée en partenariat avec le Pôle de Compétitivité Eau, à vocation mondiale. C’est un salon où collectivités, donneurs d’ordres, bailleurs de fonds et porteurs de projets se rencontrent au niveau international. Egis aura un stand avec la délégation régionale Languedoc-Roussillon de la Caisse des Dépôts. www.hydrogaia-expo.com Environord 2012, à Lille Du 12 au 14 juin © Olivier Leclerq Egis participe à Environord, événement majeur des solutions énergétiques et environnementales. À la fois salon professionnel et congrès, Environord est un véritable concentré de « green technology » avec 150 exposants attendus parmi les entreprises les plus innovantes de leur secteur. www.salon-environord.com World Urban Forum à Naples, Italie Du 1er au 7 septembre Egis sera présent à la 6e édition du Forum urbain mondial, initié par le Programme des Nations unies pour l’habitat, qui aura pour thème « L’avenir urbain » (The Urban Futur). Fukushima, un an après www.unhabitat.org 73e Congrès du mouvement HLM, à Rennes Du 25 au 27 septembre Egis était présent à la convention annuelle de la SFEN (Société Française de l’Énergie Nucléaire), qui s’est tenue les 8 et 9 mars à Paris, sur le thème « le Nucléaire un an après Fukushima : sûreté et perspectives ». Parmi les nombreux intervenants : François Fillon, Premier ministre, Luc Oursel, président de la SFEN et président du directoire d’Areva, Bernard Bigot, administrateur général du CEA, Akira Omoto, Haut-Commissaire à l’énergie atomique japonais et Dominique Minière, directeur de la division Production nucléaire d’EDF. Le rapport Énergie 2050 présentant l’état des lieux des mesures de sûreté post-Fukushima pour les centrales existantes et à venir a été à cette occasion largement détaillé et commenté. Organisé chaque année par l’Union sociale pour l’habitat, ce congrès vise à faire connaître les enjeux du mouvement HLM (habitation à loyer modéré) aux pouvoirs publics, offrir au mouvement l’occasion d’échanger, d’enrichir les contacts, d’approfondir les analyses et de rassembler entreprises et fabricants de produits industriels du bâtiment. 4 200 congressistes et 300 invités ont assisté à l’édition 2011, à Bordeaux. www.union-habitat.org Rapprocher l’art et la science, Indian Nuclear Energy 2012 à Mumbai, Inde Du 25 au 27 septembre © COAL la ville et la campagne L’art contemporain a une vertu essentielle : délivrer avec créativité, et parfois une bonne dose d’humour, des messages destinés à surprendre et marquer leur public. Créé en 2008, le prix Coal1, Coalition pour l’art et le développement durable, récompense des projets d’artistes engagés sur des questions environnementales. Le projet a séduit Egis qui a décidé d’apporter son soutien à l’édition 2012. Raphaël Ménard, directeur de la prospective du groupe Egis, faisait partie du jury. Olivier Darné, plasticien et apiculteur, a été désigné lauréat parmi 250 projets. Auteur de « Pollinisation de la ville » démarré en 2004, il a baptisé sa récolte urbaine, « Miel Béton » et développé la « Banque des Reines », profitant du paradoxe de son entreprise urbaine florissante. En effet, aujourd’hui les abeilles rurales produisent 4 à 5 fois moins de miel que dans une ville de 200 000 habitants qui procure plus de biodiversité que de nombreuses régions rurales où herbicides et pesticides sont largement répandus. www.indianuclearenergy.net RIO 2012 : conférence des Nations unies sur le développement durable, Brésil Du 20 au 22 juin Le prix Coal est placé sous le haut patronage du ministère de l’Écologie et du Développement durable, du ministère de la Culture et de la Communication et du Centre national des arts plastiques. La cérémonie du Prix Coal Art & Environnement a eu lieu le 13 mars 2012 à Paris. © Olivier Darné Olivier Darné, lauréat du prix Coal 2012. 1 Egis sera présent à la 4e édition du salon indien dédié à l’énergie nucléaire. Cet événement offre une plate-forme mondiale d’échanges entre les exposants, les visiteurs et les délégations présentes. Tous les acteurs du secteur pourront mettre en valeur leurs expertises et savoir-faire, et identifier ainsi les opportunités qu’offre le marché indien. Egis fera partie de la délégation du Club France Rio +20, rassemblement d’acteurs et d’entreprises engagés qui apporteront leur contribution au prochain Sommet de la Terre, sur le thème transversal des villes et territoires durables. Le « Miel Béton » récolté en Seine-Saint-Denis. mai 2012 - egis contact 5 entretien Christian de Portzamparc Architecte Toutes les villes se doivent d’être compétitives au sein d’un réseau… Avec trois ans de recul sur les propositions de vos équipes pour le Grand Paris et sur celles de vos neuf autres confrères, pensez-vous qu’il faut adapter la réflexion métropolitaine au nouveau contexte de crise ? La situation n’a pas changé sur les territoires, et assez peu dans le mode de gouvernance politique : le diagnostic social, technique, économique, politique est toujours le même. C’est l’enclavement des zones, la mobilité difficile, les logements manquants, les écoles en difficulté, la ségrégation de fait de communautés, le sentiment d’exclusion des jeunes chômeurs et des personnes âgées, même dans les quartiers aisés, et partout le manque de repères et l’incohérence urbaine de ce labyrinthe vertigineux qui nous laisse perdus. Pourtant, la vie est là, intense, et c’est notre avenir, positif, j’y reviendrai. Là où la situation a beaucoup changé, c’est dans l’esprit des acteurs, les élus, les institutions et même les habitants qui attendent. Il y a des demandes. Et puis, avec l’engagement de ce sujet majeur Grand Paris, l’action de l’AIGP (Atelier International du Grand Paris) a été idéologique, mais elle est aussi entrée dans 6 egis contact - mai 2012 le réel, puisque nous travaillons aujourd’hui sur des territoires d’une manière qui ne pouvait être imaginable auparavant. Alors, quand la crise des dettes souveraines s’est révélée aussi grave que certains l’annonçaient, nous laissant deviner que l’argent public, avec ou sans grand emprunt, serait rare, nous avons compris que la dynamique prendrait son temps. Mais, malgré la crise, la ville continue et la pensée de l’urbanisme est et restera indispensable. Et, au-delà du diagnostic négatif, il y a un état d’esprit qui a changé, et surtout l’analyse est pour nous celle d’un phénomène nouveau : la métropolisation, une ère nouvelle. La situation de Paris, dans le réseau européen et mondial, fait apparaître ce nouveau stade du développement urbain, lié au commerce accéléré, aux communications immatérielles. C’est un phénomène qui touche d’ailleurs aussi les villes moyennes : toutes les villes se doivent d’être compétitives au sein d’un réseau. Et, à ce stade du développement, les périphéries deviennent très actives. Elles accueillent des équipements importants et indispensables. Les échanges se multiplient au sein d’une deuxième couronne et au sein d’une périphérie qui n’en est plus tout à fait une, qui se développe sauvagement, mais qui n’a plus le centre pour unique référence. Paris ne sera plus seulement l’hyper-centre d’une ville qui semble exclure ses mille communes, et cette toile d’araignée autour de la station Châtelet et du triangle d’or que les villes nouvelles de Paul Delouvrier avaient pour but de conjurer. © Philippe HURLIN En architecture… un indice du durable, c’est le transformable. Quelles sont vos analyses des actions à mener dans cette nouvelle étape de la ville ? C’est une nouvelle manière de faire, l’urbanisme avec lequel nous sommes amenés à nous familiariser, un urbanisme de contrat remplace un urbanisme de décret. Tout d’abord, les habitants, pour le meilleur et parfois pour le moins bon, guettent toute opération, surveillent leurs élus sur la question urbaine. Ensuite, parce que l’époque n’est plus celle où la puissance publique, où la collectivité, peut acheter de grands espaces et faire l’aménageur seule. Le relais est pris par l’initiative privée et les élus doivent savoir garder leur rôle fondamental. Dans cette évolution, aucune situation ne se ressemble vraiment : on trouve des opérations où plusieurs propriétaires sont incités à construire grâce à des règles intelligentes, à réaliser des projets dans un secteur qui doit muter, comme nous le faisons « rue de la Loi » à Bruxelles. Et on trouve les cas de grands îlots ou projets importants, mélangeant des programmes commandés par de grands groupes privés, et ceux-ci conduisent à des partenariats publics/privés. On voit des études urbaines, prospectives entreprises par des groupes de promotion et proposées aux élus. Les partenariats public/privés deviennent la règle. Quoi que l’on pense de leur efficacité, ils peuvent être parfois assez difficiles à pratiquer pour les maîtres d’œuvre que nous sommes. Les règles et la vigilance du commanditaire public, de la municipalité, doivent être précisées. parcours Le maître d’œuvre dont vous parlez, c’est ici, aussi bien l’ingénieur que l’urbaniste ou l’architecte ? Exactement, et nous devons ensemble réviser nos méthodes. Nous devons apprendre à toujours considérer, avec la ville, un tout en interaction et non plus seulement isoler analytiquement les problèmes pour les situer dans des champs du savoir où sont ciblées des performances à atteindre. La ville est un système vivant où l’interaction est partout. L’urbanisme, ici, doit adopter une méthode qui se démarque de la pensée technique courante, celle à qui nous devons l’extraordinaire progrès qui a caractérisé notre évolution depuis la Renaissance, et qui a porté l’apparition de l’industrie, cette révolution des deux derniers siècles. Cette méthode est nécessairement réductrice, qui spécialise par champ de compétence. La question se pose aussi en médecine. Nous avons besoin d’experts, ingénieurs et architectes parfois, mais, en parallèle, certains d’entre nous devrons devenir de très bons généralistes, qui comprennent le tout et ses interactions. Ce n’est guère facile car tout notre système productif doit son efficacité à la sectorisation en produits et services de haute spécialisation. Certains d’entre nous devront devenir de très bons généralistes… Vous avez travaillé sur des bâtiments prestigieux, parfois associés à des grands noms du luxe et de la mode. Comment faire en sorte que l’architecture se démocratise et ne soit plus perçue par certains comme un luxe ? Je travaille depuis toujours sur des programmes « simples » comme des logements. Et je fais beaucoup d’urbanisme car je considère que c’est un enjeu crucial. Et ça, ce n’est vraiment pas du luxe. La mise à jour de la pensée est dans cette vision des interactions de la ville comme système vivant. La grandeur, la beauté d’un projet, peut être avant tout dans sa justesse, sa manière de répondre aux besoins, en apportant plus que ce que ne dit un programme, en apportant quelque chose comme un bonheur, en tout cas en supprimant un défaut, malheur courant. Il n’y a pas d’autre mise à jour de la pensée plus importante que celle du respect des gens pour qui nous construisons, de la compréhension des techniques adaptées à une économie, un climat. Cela n’est pas une règle neuve… J’ai traité des programmes prestigieux, ce qui signifie pour moi la rencontre avec un client qui a une ambition pour sa ville, pour son art, pour sa marque. Il vous pose un problème pour lequel il faut une réponse de haut niveau. Cela ne vient pas uniquement de marques de luxe. Mais cela implique de devoir et de pouvoir oser plus. C’est parfois faire un emblème. Évidemment, certains architectes en ont envie, mais nous n’oublions pas où est la vie des villes. Et, il faut dire qu’un projet ambitieux, c’est une école d’exigence. C’est rechercher des innovations qui profiteront ensuite au travail plus courant. C’est par exemple, faire des tests de façade et de morceaux témoins de grandeur sur trois niveaux, rechercher des constructeurs automobiles pour des volumes de verre ondulant, des chantiers navals pour de très grandes tôles. Et cela a des répercussions sur le travail de tous les projets. Y a-t-il aujourd’hui une « école française » de l’architecture, une signature singulière des agences françaises dans le monde ? Si oui, comment faire pour la perpétuer, la dynamiser et l’exporter ? Il y a eu un effort d’architecture formidable en France depuis trente ans, à partir du moment où Robert Lion a institué les concours pour les bâtiments publics et créé le Programme Architecture Nouvelle, que l’Institut de l’environnement a été inventé, devenu l’Institut français d’architecture, que d’autres lieux sont apparus, comme l’Arsenal, Arc en Rêve, des lieux de rayonnement. Un renouveau est venu aussi quand de grands architectes étrangers ont construit en France, et que des grands projets présidentiels ont été créés, élevant le niveau de conscience et d’exigence de toute une classe de décideurs, suscitant la création de la MIQCP (Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques), des albums de la Jeune Architecture, des prix, etc. Il y a eu, aussi, un travail de fond dans les écoles d’architecture, fait par des enseignants passionnés, souvent sans statut. Et il s’est produit, dans les années 90, une surenchère d’exigence. Jouant sur ces concours, cette commande publique est devenue parfois extravagante, de plus en plus exigeante. Ce que l’on rendait pour un concours ou un permis en 1980 n’a plus rien à voir en 2000, c’est un autre métier. Le programme fait 400 pages au lieu de 10, il faut deux maquettes, un film, tous les coûts, il faut s’engager sur ses honoraires sans savoir si ce sera une entreprise générale ou des corps d’états séparés, et il faut pouvoir déposer le permis très vite après le concours… Alors, peut-être qu’un savoir-faire est apparu, qui n’était auparavant attribué qu’aux AngloSaxons… En tout cas, tout cela a généré plusieurs générations de bons architectes qui ont travaillé sur la commande publique, au départ grâce à ces concours, puis appelés peu à peu, prudemment, par des constructeurs privés qui redoutaient l’arrogante intransigeance de ces jeunes architectes, qui avaient construit une école et leur donneraient des leçons… Aujourd’hui, cette commande publique se fait plus modeste, on a beaucoup équipé le pays, et par force, un nombre de professionnels français s’exportent, doivent s’exporter. S’il y a une « école française », c’est celle née de toute cette exigence, ces jurys, ces commissions techniques, ce savoir-faire. Et puis, je ne m’en rends sans doute pas compte, il y a peut-être des réponses typiquement françaises… La ville est un système vivant où l’interaction est partout… Au-delà des garde-fous réglementaires, comment les enjeux énergétiques, climatiques et environnementaux ont-ils une incidence sur vos programmes ? Ils changent notre manière de voir dès le début un plan-masse, une façade, des planchers, les isolations, les ponts thermiques, la circulation de l’air. Dès 1993 à Grasse (1), je faisais des surtoitures et des brise-soleil motorisés et nous avons construit cette Cité judiciaire avec vos précurseurs d’OTH, Bernard Le Scour notamment. On ne prétendra pas être déjà très bons, c’est impossible dans ce domaine, tout évolue très vite. Nous travaillons entre les budgets, les labels recherchés, les connaissances et les matériaux qui évoluent, mais l’idée que demain il faudra pouvoir faire face à un monde très différent est sans cesse présente. Pour moi, un indice du durable, c’est le transformable. Vous connaissez bien le Brésil. Le groupe Egis s’implante durablement dans ce pays. Quels conseils nous donneriez-vous pour réussir notre pari, notamment sur les métiers de la ville et du bâtiment ? Je ne crois pas que le Brésil soit un pays facile. Mais le potentiel est grand. On pourrait se dire qu’il s’agit d’une renaissance, une aspiration vers le haut dans ce grand pays. Il est doté de grands professionnels, qui ont l’habitude de travailler ensemble et selon les procédures de chaque État. Il faut apporter un savoir-faire et des méthodes qu’on ne trouverait pas sur place. Et il faut travailler avec les ingénieurs locaux, ce que j’ai fait à Rio, où j’ai eu une commande ambitieuse avec la Cidade des Artes, en partie grâce à la présence d’Elizabeth (2) qui a fait pas mal de projets dans son pays. Vous travaillez séparément ? Elizabeth et moi avons, depuis la crise, mutualisé nos moyens, mais elle a toujours son équipe, ses projets, son agence dans le nord de Paris, et nous, nous sommes au sud… Parfois, nous nous présentons ensemble, comme à Massy (3) où nous avons gagné le concours pour le futur centre Grand Ouest, près de la gare, avec des architectures qui se côtoient dans une réflexion d’ensemble. Vos architectures aiment les exploits structurels : quels sont les corps d’état qui ont le plus d’impact sur vos choix architecturaux ? Quel serait le portraitrobot des ingénieurs avec lesquels vous rêveriez de collaborer ? J’ai fait les Hautes Formes (4) en sortant de l’école, en travaillant dès le concours avec Rob Pierce qui était avec Peter Rice chez Ove Arup et terminait l’Ircam. J’ai vraiment appris le béton avec lui, oubliant les cours de l’école. J’aime pouvoir travailler très tôt avec un très bon ingénieur structure, pas spécialisé dans une catégorie technique, pensant avec nous, et en termes d’économie d’énergie et de coût. Il nous faut aussi un très bon ingénieur en fluides, pensant écologie et climat et un très bon économiste généraliste. L’idéal pour l’architecture est que ces bons ingénieurs ne soient pas appelés à devenir managers du bureau d’études au prétexte que leurs qualités intellectuelles seront encore mieux mises à profit pour obtenir et négocier des contrats, ce que j’ai vu faire souvent. À propos de l’exploit structurel, je me suis aperçu que j’essaye plus ou moins, sans le faire vraiment exprès, qu’il y ait au moins un morceau de bravoure dans chaque projet, si ce n’est le tout. Un morceau qui représente une difficulté et suppose de sortir des sentiers battus. C’est toujours un peu plus difficile pour la négociation avec l’entreprise, mais après tout est facilité, parce que le meilleur des énergies et des savoirs se déchaîne. Cela crée une passion motivante chez des ingénieurs et dans l’entreprise Architecte et urbaniste né à Casablanca en 1944, diplômé de l’École des beaux-arts de Paris en 1969, Christian de Portzamparc a créé son agence « l’Atelier » en 1980. Grand Prix d’architecture de la Ville de Paris en 1990, Grand Prix national d’architecture en 1993, il est le premier architecte français à recevoir le Pritzker Prize en 1994. Le Grand Prix de l’urbanisme lui est décerné en 2004 par un jury international, saluant sa contribution à fabriquer et à penser la ville. En 2006, le Collège de France crée la Chaire de Création Artistique dont il est le premier titulaire. Quelques projets et récompenses : 1988 : Équerre d’Argent (Le Moniteur) pour l’École de danse de l’Opéra de Paris 1995 : Équerre d’Argent (Le Moniteur) pour la Cité de la musique et le Conservatoire de musique et de danse (Paris) 2001 : Architectural Record Award (Business Week) pour la Tour LVMH à New York 2005 : MIPIM Award pour la restructuration du siège du journal Le Monde (Paris) 2009 : L’Atelier Christian de Portzamparc est lauréat du prix Most Innovative Companies in Architecture (FastCompany.com). 2010 : Belgian Building Awards, pour le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve En savoir + : www.portzamparc.com tout entière. La vie devient plus intéressante, on a un défi. Sinon, tout le monde s’ennuie à construire au bout d’un certain temps. Tous les projets ne permettent pas cela, mais c’est ainsi qu’ont été des défis très porteurs le cône de la salle du Palais des Congrès (5), la salle d’orgue et la salle de concert de la Cité de la musique (6), la portée de 90 m que franchit la tour de Lille (7), les écailles de Galeo (8), les grands vitrages du Musée Hergé (9), les portées en précontraint de la Cidade des Artes à Rio, et même à Almere (10), les plaques de béton de fibre. Et ces ouvrages sont ensuite les fiertés de tous. (1) Palais de Justice ; (2) Son épouse, architecte, née à Rio ; (3) Essonne ; (4) Paris 13e ; (5) Paris 17e ; (6) Paris 19e ; (7) Lille ; (8) Issy-les-Moulineaux; (9) Belgique ; (10) Pays-Bas. mai 2012 - egis contact 7 GRANDs PROJETS Pont levant de Bordea ux 107 M€ de travaux 433 m de long 117 m de travée levante Bordeaux Pont Bacalan Bastide, 77 m de haut 45 m de large dont 12,60 m pour la chaussée routière et 8,4 0 m pour les voies du transport en site propre 8 m de trottoirs et de pistes Les acteurs du projet de la mer à la Lune cyclables 4 Vinci-GTM est mandata ire du groupement conceptio nréalisation. Cimolai : charpente métal lique. 4 Egis JMI est mandataire du sous-groupement concep tion composé de : © Richard Nourry - Lavigne et Chéron archit ectes ; - Michel Virlogeux, expert en ouvrages d’art ; - Hardesty & Hanover, bu reau d’études spécialisé dans la construction de ponts lev ants. Passage obligé pour les paquebots voulant rallier le port de la Lune à Bordeaux, la Garonne est un fleuve aux fonds complexes fortement soumis à l’influence des marées. Fin 2012, un des plus grands ponts levants du monde permettra à la ville de bénéficier d’un nouveau franchissement du fleuve, du quartier du Bacalan à celui de la Bastide, sans entraver le trafic maritime vers le port touristique du centre-ville. Après les fondations, les équipes du groupement GTM-Vinci / Egis démarrent la pose des travées fixes du pont. Bertrand Arnauld de Sartre ont toujours une appréhension lorsqu’ils confient un projet à un groupement qui réunit le maître d’œuvre et le constructeur. Pour l’instant, nous sommes pleinement rassurés par la vigilance et l’impartialité d’Egis. © richard nourry un événement exceptionnel… sous haute surveillance architecturale ! Chef de projet « Franchissements » à la Communauté Urbaine de Bordeaux Quels critères ont été prépondérants pour le choix du lauréat ? Nous avons reçu cinq offres de qualité, ce qui n’est pas étonnant à ce niveau de consultation où l’on retrouve tous les grands du marché. Parmi les projets sur lesquels nous n’avions pas de doute concernant la conception de l’ouvrage et la fiabilité des entreprises, le groupement GTM-Vinci / Egis était celui qui proposait la meilleure solution économique, avec un très bon niveau technique. Les maîtres d’ouvrage fil d’actus 8 egis contact - mai 2012 À ce stade du projet, quel est le prochain défi à relever ? Dans les critères de jugement du marché, le cahier des charges était assez rigide en termes d’impact en phase travaux, avec des conditions d’occupation des passes fluviales et maritimes très contraignantes. Le prochain temps fort sera l’installation de la travée levante au dessus de la passe navigable. En effet, dans le marché, le délai d’immobilisation de la passe maritime est de trois semaines et de seulement quelques heures pour la passe fluviale. Quelles seront les conditions d’exploitation et de maintenance futures de l’ouvrage ? L’ouvrage sera remis à l’achèvement des travaux au service ouvrages d’art de la direction de la voirie de la CUB qui en assurera la gestion et l’entretien. Pour l’exploitation et la maintenance de l’ouvrage, celle des mécanismes pour les opérations de levage, la CUB est en train de passer un marché avec un prestataire. Egis accompagne la CUB dans la recherche d’un exploitant au travers d’une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la rédaction du cahier des charges et le choix du prestataire. Mauritanie : reconstruction de la route Nouakchott-Rosso © Bouygues TPRF Saint-gervais : les travaux du viaduc progressent Egis est concepteur et maître d’œuvre du viaduc de franchissement du torrent du Bonnant (Haute-Savoie), un ouvrage mixte de 250 m de long, dont une travée centrale de 170 m. Le pont comprendra deux voies de circulation pour les véhicules, une bande cyclable et un trottoir piétonnier. L’achèvement des travaux est prévu pour octobre 2012. Un ouvrage à la hauteur du lieu et des enjeux La construction de nouveaux franchissements de la Garonne constitue un dossier d’étude récurrent pour le maître d’ouvrage, la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), une de ses contraintes majeures étant de permettre au port de la Lune de conserver son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Cependant, les travaux très importants réalisés pour la construction du tramway et le réaménagement des berges de la Garonne ont fait émerger la nécessité de trouver une solution pérenne qui réponde aux besoins des habitants et optimise les activités économiques portuaires. Le choix d’un pont levant s’est donc rapidement imposé. En effet, entre avril et octobre, le port de la Lune situé dans le centreville accueille chaque semaine des paquebots de croisière auxquels s’ajoute un trafic régulier de bateaux militaires, de voiliers de plaisance et d’autres bateaux imposants. Proche du centre-ville, ce pont est également destiné à fluidifier le trafic sur les autres ponts et à compenser la perte de capacité de circulation sur le pont de Pierre, à la suite de la mise en service du tramway. Il doit assurer la continuité avec la ceinture des boulevards et la synergie entre les deux rives. Historiquement installé sur la rive gauche, le port n’avait pas, à l’origine, envisagé de communication avec la rive droite, considérée alors comme la campagne. On n’avait pas imaginé, à cette époque, que l’agglomération compterait aujourd’hui plus de 800 000 habitants ! Egis a remporté le contrat de contrôle et de surveillance des travaux de reconstruction de la route Nouakchott-Rosso en Mauritanie. Les travaux comprennent la mise à 2 x 1 voie sur un linéaire d’environ 192 km, la réalisation d’un carrefour giratoire et l’aménagement de deux aires de stationnement de 5 000 m². Ce futur ouvrage d’art leur offrira quatre voies routières, deux voies de tramway ainsi que des passerelles pour les piétons et les cyclistes. Des dimensions hors normes « Pour donner une idée de la taille du projet, il faut savoir que la travée levante mesure 117 m, soit 2 600 tonnes de tablier qui s’élèvent à 53 m en moins de 10 minutes ! C’est comme si on levait un terrain de football ! C’est un défi aux dimensions exceptionnelles », précise Mathieu Cardin, directeur de projet adjoint chez Egis Jmi. Outre ces prouesses mécaniques, le pont est singulier du fait de la multitude de contraintes auquel il répond : un parti architectural fort, une structure porteuse ambitieuse, une multitude d’équipements et d’automatismes à intégrer. Le contexte géotechnique est également difficile, le fond du lit de la Garonne étant constitué de multiples couches dont l’épaisseur et la consistance varient dans des proportions importantes entre les deux rives. À cela s’ajoutent des courants et une influence quotidienne de plusieurs mètres des marées, même si la mer est située plus de 100 km en aval. « Tous ces éléments nous ont amenés, avec le directeur de projet d’Egis JMI, Frédéric Menuel, à développer des solutions très pointues techniquement, comme la mise en place de fondations préfabriquées. Le groupement de conception-réalisation avec Vinci nous a permis d’agréger dès les premières réflexions sur la conception de l’ouvrage les expertises complémentaires nécessaires à sa réalisation. La fin de cette année marquera pour moi la fin d’une magnifique aventure car j’aurai travaillé sur ce projet de la page blanche jusqu’à la remise des clés au client », conclut Mathieu Cardin. Eurocontrol : simplifier et fluidifier le trafic aérien Eurocontrol (Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne) teste actuellement une nouvelle organisation pour les secteurs de contrôle, gérés par les centres de Paris et de Reims. Egis a déjà réalisé une simulation en temps réel de la nouvelle sectorisation de l’espace aérien, la rédaction du plan expérimental et la collecte des données. Egis se charge maintenant de l’analyse et de la rédaction du rapport de résultats. Les modifications de ces secteurs devraient être appliquées à partir de l’automne 2012. © Eurocontrol L es Bordelais n’avaient pas vu de tels travaux sur la Garonne depuis la construction du pont François Mitterrand inauguré en 1993. Or, pour les ingénieurs qui l’ont conçu, comme pour les spectateurs qui ont l’occasion d’admirer le ballet des grues de 200 tonnes, un projet d’une telle ampleur constitue déjà Zanaga : une mine, des infrastructures, des emplois Dans le cadre de son projet de mine de fer à Zanaga, l’opérateur suisse Xstrata a confié une nouvelle étude de préfaisabilité à ACTE, groupement constitué par Egis et Technip Offshore International. À environ 250 km au nord-ouest de la capitale Brazzaville et à 300 km de la ville portuaire de Pointe-Noire, Zanaga est située près de la frontière avec le Gabon, le long du fleuve Ogooué. Dans ce secteur, les ressources de minerai de fer ont été découvertes en 1939 et reportées pour la première fois sur des cartes géologiques françaises en 1954. Réparties sur trois gisements, elles sont estimées à près de 4 milliards de tonnes. C’est là que l’opérateur Xstrata projette, sous réserve des conclusions des études de préfaisabilité qui sont actuellement en cours de finalisation, d’exploiter à partir de 2018 ce qui serait son premier site de minerai de fer, dans le cadre de sa stratégie de développement de cette activité. Changement de programme « À la suite d’une première étude de préfaisabilité que nous avons menée en 2010, le client a décidé d’apporter une modification majeure à son projet de mine de fer de Zanaga en remplaçant le mode de transports du minerai initialement prévu, c’est-à-dire le rail, par un pipeline. En parallèle, l’objectif de production annuel a été revu de 45 à 30 millions de tonnes. C’est pour cela que nous avons été amenés à reprendre complètement l’étude de préfaisabilité en août dernier », explique Laure Russier, responsable de l’ingénierie sur le projet de Zanaga, chez Egis International. © egis 400 km de route, de pipeline et de lignes haute tension « Le projet de Zanaga comprend les sites d’extraction minière, une usine de traitement du minerai, les infrastructures minières (bâtiments industriels, logements, bureaux…), la réhabilitation de la route depuis Pointe-Noire, la construction d’une ligne THT 400 kV, la réalisation d’un “slurry pipe” sur 400 km, ainsi que la construction d’un nouveau port en eaux profondes incluant un port de service en plus de la jetée principale », précise Laure Russier. L’étude de préfaisabilité menée par le groupement ACTE porte sur l’ensemble de ces points, excepté la méthodologie d’extraction minière. Un enjeu : favoriser l’emploi local On estime à près de 10 000 le nombre d’emplois générés par le projet Zanaga lors de la construction, puis 3 000 ensuite en phase opérationnelle. « Nous assistons le client dans la définition des stratégies de recrutement et de formation des futurs employés de la mine. L’une des priorités de Xstrata est d’arriver, au terme des dix premières années d’exploitation, à un réel transfert de compétences et de savoir-faire au niveau local », conclut Laure Russier. À propos de projets miniers… © egis ÀÀ Le rail, solution incontournable pour l’exploitation des mines au Brésil Dans le Nord du Brésil, dans l’état du Pará, le groupe minier Vale exploite la plus grande mine de fer à ciel ouvert du monde, située à Carajás, dont la production s’élève à 100 millions de tonnes par an. Son ambition est de porter cette production à 150 millions de tonnes d’ici 2014, 230 millions de tonnes à terme. Pour cela, Vale projette de doubler la ligne de chemin de fer actuelle qui permet le transport du minerai de Carajás jusqu’à la côte. Une voie unique qui existe depuis 1985 et qui implique un passage des trains (parmi les plus longs – 3 500 m – et les plus lourds du monde – 53 000 tonnes) alternativement, dans un sens puis dans l’autre ! « Nous accompagnons ce client depuis 2007 pour les études qui se font, comme les travaux, tronçon par tronçon, sur les quelque 900 km de ligne. Nous avons ouvert à São Luís do Maranhão un bureau dédié à ce projet, qui compte une vingtaine de collaborateurs », explique Olivier Ledru, directeur général de Vega, société brésilienne acquise par Egis en septembre 2011. Autre projet phare de ce même opérateur minier, sur lequel est également positionnée Vega : la création d’une nouvelle voie ferrée pour permettre la mise en exploitation d’un gisement découvert à 100 km au sud du site de Carajás. « Nous avons procédé aux études qui sont aujourd’hui quasi finalisées et les travaux devraient démarrer fin 2012. » Ces deux opérations font de Vale le 2e client de Vega, ce qui équivaut en termes d’activité à 25 % de son chiffre d’affaires. Dans le cadre d’une opération en partenariat public-privé, Egis assure la conception et la maîtrise d’œuvre des travaux du nouveau pont de Verdunsur-Garonne (Tarn-et-Garonne) et de la démolition de l’ancien. Le nouveau pont suspendu, d’une portée de 154 m, franchira la Garonne et permettra le rétablissement des chemins de randonnée sur chacune des berges. Maroc : Egis se renforce dans la conception paysagère Egis et ID Paysages ont signé, le 18 avril 2012 à Casablanca, un accord par lequel Egis prend une participation minoritaire de 34 % dans ID Paysages, cabinet marocain d’architectespaysagistes implanté à Casablanca. Cet accord permet à Egis de compléter son offre sur le marché marocain en se rapprochant d’une entreprise de renommée dans la conception d’espaces verts. © Egis /Mustapha Khajij © Christophe Montmoulinet Verdun-sur-Garonne : un pont chasse l’autre Lyon : inauguration de lyon confluence fil d’actus Premier centre commercial en France certifié Breeam niveau « Very Good », Lyon Confluence conçu par l’architecte Jean-Paul Viguier pour Unibail-Rodamco a été inauguré mercredi 4 avril 2012. Au cœur du nouveau quartier de la Confluence à Lyon, au bord de la Saône, il est le premier d’une nouvelle génération de centres commerciaux pensés comme des lieux de vie avec des enseignes innovantes, 17 restaurants dont 9 en terrasse panoramique, un mur d’escalade, un spa, une salle de fitness et un cinéma multiplex. Egis était chargé de l’ingénierie des fluides et de la maîtrise d’œuvre d’exécution ainsi que des études d’ingénierie environnementale et de la certification Breeam. © Jean-Paul Viguier / Unibail Rodamco © egis ÀÀ Indonésie : cap sur Weda Bay pour le nickel Île d’Halmahera, lieu-dit de Weda Bay : c’est là qu’Eramet, 6e producteur mondial de nickel, envisage d’implanter une mine de nickel et de cobalt, ainsi qu’une usine de transformation. Ce projet doit permettre au groupe minier français de lancer l’exploitation en 2013, avec un objectif de l’ordre de 60 000 tonnes de nickel produites par an. Il compte ainsi doubler à terme sa production totale. Associé à Technip en qualité de sous-traitant, Egis réalise les études d’infrastructures : plateformes industrielles (usines, stockage, construction, base-vie, exploitation), port, routes, prise d’eau et rejet en mer, prise d’eau douce. mai 2012 - egis contact 9 GRANDs PROJETS © cabinet APC Toulouse prend soin de ses hôpitaux Depuis plus de quinze ans, le CHU toulousain est en tête du palmarès de la presse nationale. C’est le premier employeur de la région : 3 500 médecins et 10 000 salariés prennent en charge 200 000 malades et effectuent 600 000 consultations par an. Egis intervient pour le compte du CHU sur plusieurs opérations de modernisation en cours. La rénovation du pôle digestif de Rangueil Ce projet (40 M€ de travaux) est la rénovation lourde, en fonctionnement, de l’un des équipements hospitaliers majeurs du CHU de Toulouse. Il s’agit de la réorganisation interne des fonctions et des espaces dans le cadre du regroupement du Pôle Digestif qui sera déplacé et rénové. Il porte sur les 17 200 m² (en cinq étages) de cet IGH de première catégorie. Egis, associé aux architectes BBG et LCR, est titulaire de la mission de maîtrise d’œuvre élargie à l’Ordonnancement pilotage coordination et à la direction de la cellule de synthèse. Le contrat adopte la formule originale d’accord cadre mono-attributaire, qui permet la mise en place d’un comité de pilotage intégrant le maître d’œuvre dès la phase de programmation. Le démarrage des travaux de la première phase est prévu pour l’été 2012. La reconstruction du bâtiment psychiatrie sur le site de Purpan Le CHU de Toulouse a décidé de regrouper dans un nouveau bâtiment les unités hospitalières de psychiatrie existantes et un centre de crise (chambres sécurisées et chambres d’isolement). L’opération de 88 lits comprend des unités d’hospitalisation, un secteur de consultations externes, un centre de crise et des espaces communs (tertiaire, logistique, activités de recherche et enseignement). Egis, pour ce contrat de conception-réalisation, avec MAS (entreprise générale mandataire), APC et Fontaine – Malvy Architectes, réalise la maîtrise d’œuvre des lots techniques, la synthèse, la coordination des systèmes de sécurité incendie. Le démarrage des travaux (15 M€) est prévu en avril 2012 pour une durée de 18 mois. La mise à niveau des installations électriques de Purpan La déconstruction de bâtiments existants et la réalisation de nouveaux bâtiments (PPR, URM, psychiatrie) vont permettre de sécuriser et de fiabiliser l’ensemble de la distribution électrique du site de Purpan, en privilégiant la redondance des sources et la duplication des réseaux d’alimentation jusqu’aux services. Egis est chargé de la maîtrise d’œuvre du projet. Les travaux, d’un coût de 11 M€, ont débuté en avril 2012 pour une période de 18 mois. Le Pôle « Énergies » de Purpan La construction des nouveaux bâtiments implique la production des énergies et fluides nécessaires à leur fonctionnement. L’opération Pôle « Énergies » est un partenariat public privé contracté entre le CHU et Dalkia (3,7 M€ de travaux). Egis assure pour la société de projet « Purpan Énergies Santé », la maîtrise d’œuvre de la production d’eau glacée, la mise à niveau des sous-stations eau chaude/eau glacée, le remplacement de la gestion technique centralisée (GTC) et la transmission des données pour la prise en compte dans la gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO). La livraison est prévue pour fin mars 2013. Un acteur très présent dans le domaine de la santé Egis réalise 20 % de son activité bâtiment dans le secteur de la santé. 4 Références récentes dans la région Sud-Ouest : Après le plan de modernisation « Hôpital 2012 », quel devrait être le prochain plan pour « soigner l’hôpital » en France ? L’hôpital en France n’est pas si malade qu’il faille le soigner. Il est même l’un des services publics qui s’adapte le mieux. Par contre, les plans de reconstruction suivis de grandes périodes de glaciation sont une mauvaise chose pour l’adaptation de l’hôpital. On peut penser que maintenant, les règles de bonne santé financières étant posées par les pouvoirs publics, les investissements futurs devront être appréciés à l’aune des retours sur investissement (ROI) qu’ils permettent, tant en activité qu’en qualité. Ce qui est essentiel est de maintenir le patrimoine de façon continue. La question environnementale est devenue incontournable dans l’économie hospitalière. Quels sont les objectifs de performance énergétique du CHU ? Nos établissements publics se doivent d’être moteurs dans la démarche de développement durable qui est une philosophie de comportement vis-à-vis de la nature, comme nous devons l’avoir à l’égard de l’homme que nous soignons. Nous devons être sobres dans nos comportements. Cette sobriété est éthique, elle est aussi une garantie que nous consacrerons les moyens qui conviennent et pas davantage à la dépense d’énergies. Le facteur comportemental est essentiel dans une grande collectivité, mais également la compétence technique qui donne à l’exploitation une véritable sécurité. L’ingénierie hospitalière joue un rôle majeur, et elle n’a pas toujours eu une place suffisante. fil d’actus Caen : un nouveau bâtiment pour la recherche médicale © Polypix / enia architectes 10 egis contact - mai 2012 Le CHU pratique toutes les procédures, PPP, marché cadre, conception-réalisation, loi MOP… Quels retours d’expérience et conclusions en tirez-vous ? Clairement, je privilégie pour les bâtiments d’hospitalisation la conception-réalisation. Elle nous oblige à un programme serré, elle conduit les équipes à répondre par des projets plus poussés, mieux maîtrisés. Le dialogue de mise au point est meilleur et surtout tant dans le domaine des délais que des coûts, la maîtrise est largement supérieure à celle de la loi MOP. Je n’en ferais pas une règle, mais l’expérience de plusieurs opérations est claire pour nous. Nous avons utilisé le PPP dans un marché de fourniture et d’exploitation de l’énergie. Je pense la procédure bien adaptée à ce type de marché, mais il faut développer un luxe de précautions pour que le travail de dialogue soit net et fructueux. Egis a remporté la maîtrise d’œuvre du bâtiment destiné à accueillir le SRTH (système de recherche et de traitement en hadronthérapie) sur le campus Horowitz à Caen. Il s’agit d’un centre de recherches sur l’hadronthérapie (méthode innovante de radiothérapie pour le traitement du cancer) et les techniques associées. Le groupement est composé d’Egis, Sogéa Nord Ouest (mandataire), enia architectes, EBCO (fluides), Prisme (économiste), MCIS (radioprotection), Tecam (VRD), Dalkia et Millenium. - centre hospitalier de Castres-Mazamet (arch. J.-P. Viguier) ; - hôpital d’Espalion (arch. 3A) ; - Institut de Recherche Pierre Fabre sur le site de l’Oncopôle de Toulouse (arch. R.Taillibert). 4 En cours de réalisation : - pôle santé d’Arcachon (arch. Groupe 6) ; - c entre hospitalier de Bagnères-deBigorre (arch. J.-L. Michel) ; -p ôle de gérontologie X. Arnozan de Pessac (arch. AIR et Sextant) ; - clinique médico-chirurgicale d’Arès (arch. J.-P. Waltel) ; - c haufferie biomasse de l’hôpital de Périgueux, et chaufferie et réseaux de l’hôpital militaire Robert Piqué de Villenave d’Ornon. Montpellier : Inauguration des lignes 3 & 4 du tramway © Egis Rail/Joël Ruf, Directeur général du CHU de Toulouse. © CHU Toulouse Jean-Jacques Romatet - pôle Mère-Enfant à Toulouse (arch. P. Riboulet) ; Le 6 avril dernier, Jean-Pierre Mourre, président de la communauté d’agglomération de Montpellier a inauguré simultanément les lignes 3 et 4 de son réseau de tramway en présence du designer Christian Lacroix. Depuis 1995, Egis pilote le groupement GITRAM qui assure la maîtrise d’œuvre complète de la conception et de la réalisation du réseau de tramway actuel de Montpellier. Egis travaille actuellement sur la conception de la ligne 5. Projet GARDEN, des procédures de vol spéciales pour les hélicoptères Egis et Eurocopter sont partenaires sur le projet GARDEN visant à la définition de procédures de vol dédiées aux hélicoptères. De l’étude de la règlementation aux vols de démonstration « Parallèlement, nous menons des études de sécurité relatives à ces nouvelles procédures, ajoute Anne-Laure Vogel. L’étape finale du projet se profilera début 2015, avec la mise en application concrète de ces procédures lors de vols de démonstration réalisés par Eurocopter à Toulouse Blagnac et à l’héliport d’Andorrela-Vieille, ce qui permettra d’appréhender deux environnements : un aéroport avec trafic moyen et un milieu contraint par du relief et de l’urbain. » Au terme du projet, Egis va contribuer au processus de normalisation, pour faire de cette avancée opérationnelle (amélioration de l’accessibilité des plateformes) et environnementale (réduction de l’impact sonore) une réalité. « De par notre expertise dans le domaine de la navigation – conjuguant la connaissance des systèmes de navigation aux aspects opérationnels – et notre compétence « safety » transverse à l’ensemble de nos activités, nous avons su mobiliser un consortium qui permet de conjuguer les différentes phases du projet », conclut Dominique Peille. Les acteurs du projet GARDEN La navigation par satellites au sein du groupe EGIS Le satellitaire est un sujet émergent transverse pour lequel Egis dispose de deux atouts majeurs : l’expertise technique des moyens satellitaires et la connaissance des applications opérationnelles quel que soit le mode de transport. Travailler avec Egis dans le satellitaire permet de mutualiser ces compétences afin de répondre à des problématiques multimodales et se positionner en amont pour mieux orienter la définition de concepts novateurs. © Egis International/ Delphine Guillart Mauritanie : nouveau contrat pour le port minéralier à Nouadhibou Egis avait été sélectionné en 2008 pour la gestion des soumissions et l’assistance technique à maîtrise d’œuvre pour la réalisation du nouveau port minéralier de Nouadhibou, destiné à exporter le minerai de fer. La Société nationale industrielle et minière (SNIM) lui a confié un nouveau contrat d’assistance technique pour la surveillance des travaux. © Eurocopter Comment travaillez-vous avec Egis sur le projet Garden ? C’est un échange constant, une vraie collaboration. En tant qu’hélicoptériste, nous apportons notre connaissance des contraintes opérationnelles, notamment celles relatives aux performances des hélicoptères et aux trajectoires à suivre pour réduire le bruit au sol… De son côté, Egis apporte son expertise en matière de réglementation et de critères de conception de procédures. C’est pour cela que Cleansky a créé le projet GARDEN, pour s’adjoindre cette compétence pointue qui manquait au sein de ses membres fondateurs. Peut-on imaginer une mise en place des procédures résultant du projet GARDEN à une échéance relativement proche ? Tout dépend des pays et du niveau d’innovation des procédures. Celles qui ne nécessitent qu’une approbation opérationnelle de la part de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) pourraient être mises en place rapidement. Pour les procédures plus Toulouse-Blagnac : réhabilitation de la piste principale de l’aéroport © Philippe Garcia - Aéroport Toulouse-Blagnac Focus L’entreprise commune CleanSky créée en 2008 par la Commission européenne et l’industrie aéronautique dans l’optique de développer des technologies permettant de réduire l’impact environnemental du transport aérien, cofinance de nombreux projets. Parmi ceux-ci le projet GARDEN apporte l’expertise d’un consortium mené par Egis, qui réunit également la Direction générale de l’aviation civile française, ainsi que les sociétés Pildo Consulting et CGx AEROinSYS. Quelles sont les perspectives du trafic hélicoptère dans les années à venir ? Il est amené à augmenter, notamment avec le développement du transport médical interhospitalier, des missions parapubliques réalisées par la Gendarmerie et la Sécurité civile (surveillance, sauvetage…) ainsi que l’accroissement du transport passager « corporate » (aviation d’affaires). C’est précisément ce qui fait l’intérêt de Cleansky, et notamment du projet GARDEN. Dans un contexte de hausse prévisible du trafic, développer des solutions techniques en termes de design et de procédures de vol permettant de minimiser l’impact environnemental en anticipant le trafic de demain, c’est un beau challenge ! Egis est chargé de la réfection de la piste principale de l’aéroport de Toulouse sur environ 3 000 m et les voies de circulation attenantes. Outre la rénovation des chaussées, ces travaux concernent la création de drainages et assainissements, la réhabilitation des réseaux existants, la réfection des balisages diurnes, axiaux et latéraux. Ils devront être réalisés avant la campagne d’essais de certification de l’A350 par Airbus (été 2013). Maîtrise d’ouvrage : Aéroport de Toulouse Blagnac Philippe Rollet Expert Senior Manager ATM Eurocopter Référent technique du projet GARDEN pour Cleansky © Eurocopter Trois axes de travail : sécurité, bruit et non-interférence « Ces procédures doivent répondre à trois impératifs, souligne Dominique Peille, responsable du pôle « Définition des systèmes CNS/ATM » chez Egis Avia. Elles doivent permettre un accès en toute sécurité à une plateforme dans un environnement contraint par du relief ou/et par la proximité d’un tissu urbain dense tout en réduisant la composante « bruit », par la possibilité d’approches à forte pente. Elles doivent également être non-interférentes avec les trajectoires des avions, pour que les hélicoptères puissent rejoindre les aéroports à forte densité indépendamment du trafic utilisant les pistes d’atterrissage et de décollage. Après avoir étudié la réglementation aérienne applicable aux opérations hélicoptères et fait des propositions d’évolution des critères de conception des procédures, nous avons élaboré des guides méthodologiques à destination des concepteurs, expliquant pas à pas comment mettre en place ce nouveau type de procédures. » « futuristes » qui requièrent une évolution des critères par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), cela prendra davantage de temps. Dans des états proactifs tels que la France, on peut raisonnablement s’attendre à une mise en service progressive à partir de 2015/2016. D’où l’importance de convaincre les autorités aéronautiques de la pertinence des travaux de GARDEN et de les sensibiliser aux évolutions réglementaires souhaitables. En ce sens, notre participation au symposium de l’EASA en décembre dernier a été une étape très importante. Un mot, pour finir, sur l’importance de la question environnementale au sein d’Eurocopter ? Cela figure parmi nos priorités à tous les niveaux, y compris les process de fabrication et l’infrastructure des sites de production. En termes de trajectoires, nous savons comment faire voler un hélicoptère pour minimiser l’impact sonore au sol. Pour ce qui est du design, nous concentrons nos efforts pour réduire au minimum le bruit émis par les rotors1, notamment en optimisant la forme des pales pour les rendre les plus silencieuses possibles. Ainsi, en minimisant à la fois le bruit émis et sa transmission au sol, nous offrons à nos clients des hélicoptères respectant au mieux les contraintes environnementales. 1 Contrairement à l’avion où la principale émission sonore résulte des moteurs, elle provient des rotors pour un hélicoptère. © Lavigne & Cheron architectes « À ce jour, la règlementation en matière de conception de procédures de vol est basée exclusivement sur celles des avions. Elle n’est pas adaptée pour les hélicoptères et s’avère pénalisante tant en termes de performances que d’impact environnemental. Le caractère innovant du projet GARDEN consiste à définir et mettre en œuvre des procédures de vol aux instruments innovantes spécifiques pour les hélicoptères, basées sur l’utilisation de moyens de guidage satellitaire. Voilà tout l’enjeu de ce projet impulsé en 2010 », explique AnneLaure Vogel, chef de projet navigation chez Egis Avia. fil d’actus Pont-Château : lancement des travaux du viaduc La construction du futur viaduc de Pont-Château (Loire-Atlantique) vient de commencer pour une livraison prévue fin 2013. Long de 200 m, il franchira le Brivet et la voie ferrée et permettra la suppression d’un des derniers passages à niveau surveillés de LoireAtlantique. Egis est chargé de la conception et de la maîtrise d’œuvre études et travaux avec le cabinet d’architecture Lavigne & Cheron. mai 2012 - egis contact 11 Egis dans le monde 342 000 16 500 km2 km de routes à ouvrir dans le pays © Thinkstock - guenter guni CONGO Croissance et développement, un duo gagnant Aéroports, routes, ports, rails, bâtiments, équipements publics, infrastructures énergétiques, réseau d’eau potable… Depuis le début des années 2000, des chantiers démarrent à travers tout le pays qui affiche une croissance de plus de 5 % par an. Pour le gouvernement, une ambition majeure : celle de faire du Congo un pays émergent d’ici 2025. La route, une première nécessité De tous les défis que le Congo choisit de relever, l’un des plus décisifs pour son développement est celui des routes. En 2004, afin de reconstituer son réseau routier détruit par les conflits, le Plan national des transports fixe pour objectif de mailler, à horizon 2013, le pays de routes fiables de façon à assurer la mobilité des biens et des personnes et à désenclaver l’arrièrepays, condition sine qua non au redémarrage d’activités restées en sommeil depuis des années. Cette décision touche notamment deux secteurs : les mines, et l’agriculture qui, en dépit d’un fort potentiel, reste peu développée à ce jour du fait du manque de liaisons pour acheminer les récoltes vers les zones de consommation. L’effacement de la dette donne une impulsion supplémentaire au développement du pays En janvier 2010, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) valident le « point d’achèvement » des réformes engagées dans le cadre de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), et accordent d’importantes remises de dettes publiques. Allégé de ce fardeau, le pays passe alors à la vitesse supérieure. D’ici quelques années, le Congo devrait être en mesure de jouer un rôle stratégique en Afrique centrale, en restaurant et modernisant son corridor de transports entre Brazzaville et Pointe-Noire. Diversifier l’économie et attirer les investissements privés Parmi les spécificités de l’économie du Congo, la faiblesse des investissements privés et la prédominance du secteur pétrolier. Avec une moyenne de production de 305 000 barils/ jour, le pays s’est en effet hissé au 4e rang des producteurs d’Afrique subsaharienne. L’or noir représente à lui seul les deux tiers du PIB, près de 90 % des exportations du pays et 85 % des recettes publiques. Conscient de la fragilité de cette manne, le gouvernement affiche une volonté de diversification de ses © egis Notre implantation permanente au Congo nous permet de nous positionner sur des projets majeurs, différents métiers et de multiples problématiques comme l’aménagement urbain et la lutte contre l’érosion, la mise en valeur des villes avec le lancement de l’étude de la Route de la Corniche à Brazzaville ou encore la planification avec les études pour les Zones Économiques Spéciales. 12 Olivier Flury, directeur adjoint Afrique centrale – Egis International egis contact - mai 2012 routes, réseaux ferrés, ports, énergie et réseaux de communication. » Les conclusions seront rendues en mai prochain. « Les pistes de développement de notre activité au Congo sont nombreuses, nous suivons notamment de près les projets hydrauliques et énergétiques (système d’adduction d’eau potable, création de microcentrales électriques et de grands barrages…) qui figurent aussi parmi les priorités du gouvernement », conclut Olivier Flury. activités économiques. Ainsi, il entend créer à Pointe-Noire, Brazzaville, Oyo-Ollombo et Ouesso, quatre Zones économiques spéciales (ZES), dotées de régimes fiscaux avantageux, dans le but d’attirer des investissements étrangers, d’implanter de nouvelles unités de productions et de créer des emplois. Une présence historique d’Egis au Congo Egis est présent au Congo depuis 1949. « Après une interruption pendant les années de conflit armé, notre activité a repris en 2007 en gagnant le marché de contrôle des travaux de l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville, explique Olivier Flury, directeur adjoint Afrique centrale, Un contexte chez Egis International. Depuis, notre activité a connu une croissance très importante pour politique stable, atteindre 17 M€ aujourd’hui, en apportant un pays en pleine notre expertise à une quinzaine de projets, croissance, majoritairement pour l’État congolais, dans des investissements le cadre de la politique de modernisation massifs dans des infrastructures (routières, portuaires et les infrastructures : aéroportuaires notamment), mais également toutes les conditions à des porteurs de projets privés comme ceux sont réunies de la mine de fer de Zanaga ou celle de potasse de Sintoukola. » Cet accroissement d’activité pour offrir de belles perspectives s’est traduit par l’ouverture d’une succursale au développement de l’aérien. en 2009, avec un bureau permanent à Aujourd’hui, l’ambition de l’État Brazzaville et le démarrage de l’activité est de faire de Brazzaville bâtiment. « Le marché est très concurrentiel un véritable hub régional. Notre dans ce domaine. Nous nous polarisons donc challenge, c’est d’emmener sur des projets emblématiques, comme celui du l’ensemble de la communauté CHU de Brazzaville ou ceux de constructions aéroportuaire, nos partenaires de ministères auxquels nous avons récemment internationaux et locaux, dans répondu, précise Bruno Alligier, directeur cette dynamique. Montrer que la général d’Egis Bâtiments International. En novembre 2011, un consortium dont fait performance globale de l’aéroport, partie Egis a débuté les études de faisabilité son infrastructure, mais aussi des ZES de Brazzaville et d’Ouesso. Il s’agit la qualité des services proposés d’évaluer le potentiel de ces régions et la doivent répondre aux standards nature des activités industrielles à déployer, internationaux. porteuses aussi bien pour le marché national que régional et international. « Egis est chargé Olivier Baric, de l’étude des infrastructures nécessaires directeur général AERCO au développement de ces ZES, en termes de Aéroports du Congo olivier baric © aerco A près avoir été le théâtre de deux guerres civiles en 1993 et 1997, la République du Congo est engagée depuis une dizaine d’années dans une véritable politique de reconstruction et de modernisation, visant à doter le pays d’infrastructures nombreuses et modernes pour l’emmener sur la voie de la croissance. C’est dans cette optique que la Direction générale des grands travaux a vu le jour en 2002. Projets phares au Congo Désormais, 2h à peine pour faire Pointe-Noire/Dolisie © egis Reliant la capitale économique au port en eau profonde du pays, soit 600 km de routes de 2 ou 4 voies, la Route nationale 1 est l’épine dorsale de l’économie nationale. C’est aussi le projet en cours le plus important pour Egis au Congo, qui assure le contrôle des travaux opérés par l’entreprise chinoise CSCEC pour un montant total de 1 470 M€. En décembre 2011, l’État congolais a inauguré le 1er tronçon Pointe-Noire/Dolisie (160 km) dont les travaux ont duré quatre ans. Leur enjeu ? Le franchissement du massif montagneux du Mayombe, véritable barrière physique qui bloquait depuis toujours les échanges. Le projet comprenait également la réalisation de trois postes de péage et de centres de pesage pour les camions. Les difficultés du chantier ont résidé dans le tracé empruntant des zones très escarpées recouvertes de forêt dense et soumises à un climat tropical humide. Complexité similaire quoique de nature différente dans le 2nd tronçon Dolisie/Brazzaville (385 km) dont les travaux d’aménagement et de bitumage (lancés également en décembre dernier) devraient s’achever en 2015. Trafic attendu sur la RN 1 : 3 000 600 véhicules/jour dont camions Le recours à la gestion privée pour développer l’aérien dans des conditions optimales Trafic aérien : 1,5 70 % millions de voyageurs/an de vols domestiques © Aerco dont Placer ses aéroports sous gestion privée, pour garantir de manière pérenne le respect des normes internationales : telle est l’option prise par le gouvernement congolais qui a signé en décembre 2009 avec Egis une convention de concession pour le développement, l’exploitation et la maintenance de ses aéroports pour une durée de 25 ans. Cela concerne les plateformes aéroportuaires de Maya-Maya à Brazzaville, d’Agostinho Neto de Pointe-Noire et d’Ollombo au Nord du pays. Soit un trafic aérien d’environ 1,5 million de passagers/an, dont près de 70 % de vols domestiques et de 71 000 tonnes de fret. Egis (à travers sa filiale SEGAP, commune avec la chambre de commerce de Marseille Provence) est actionnaire majoritaire et partenaire technique de référence de la société concessionnaire Aerco - Aéroports du Congo. « Au-delà des métiers traditionnels de l’exploitation aéroportuaire (gestion, exploitation et maintenance des installations), nous assurons une mission de développement avec un programme d’investissements précis à réaliser, en complément de ce que l’État congolais a déjà entrepris, précise Olivier Baric, directeur général Aerco - Aéroports du Congo. Nous devons d’une part procéder à la clôture des périmètres aéroportuaires, avec la création de points d’accès et de routes de patrouille et d’autre part, assurer la mise à niveau des aéroports en matière d’adduction en eau potable, d’électricité, de télécommunications et de gestion des déchets. Enfin, nous devons créer à Pointe-Noire une nouvelle zone de fret et réhabiliter celle de Brazzaville, pour faire face au développement du trafic fret international. » Le CHU de Brazzaville se refait une santé 4 millions d’habitants au Congo © ENIA ARCHITECTES Mi-2009, l’État congolais a lancé le projet de restructuration et d’extension du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville, construit dans les années 50. Le projet futur s’étendra sur une surface de 38 000 m2. L’architecture est signée enia architectes. La Direction générale des grands travaux a confié à Egis la remise à plat de la programmation médicale, la conception architecturale, et l’ensemble des études d’ingénierie. À ce jour, les études sont terminées. « Nos compétences dans l’ensemble des métiers de conseil, programmation et ingénierie, et le fait que l’hospitalier est l’une de nos spécialités, ont fait la différence, explique Bruno Alligier, directeur général Egis Bâtiments International. Nous avons des anciens médecins ou personnes qui ont travaillé pour l’Assistance publique, compétentes pour discuter avec des professeurs, identifier leurs besoins et les aider à établir un schéma directeur. » Pont rail-route sur le fleuve Congo : entre deux rives… 3000 m de long © egis structures & environnement Un pont de Autre projet majeur, la construction du pont rail-route entre Brazzaville et Kinshasa (République démocratique du Congo). Le fleuve est un obstacle naturel : l’absence d’une liaison fixe handicape les flux de passagers et les échanges en marchandises. Ceci se traduit par des pertes de temps importantes et des coûts de transport élevés. En mars 2011, la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) a confié les études au groupement Egis International/Scet Tunisie/Egis Structures & Environnement pour un montant de 3,2 millions d’euros. Elles permettront de préciser certains points comme l’emplacement stratégique de l’ouvrage qui pourra faire jusqu’à 3 km de long, ses caractéristiques ou encore son raccordement aux réseaux routier et ferroviaire existants. Financées par la Banque Africaine de Développement, ces études se termineront en 2012 par un appel d’offres portant sur les travaux et leur contrôle. Véritable « catalyseur », ce projet revêt une importance primordiale pour les politiques de développement des infrastructures et des échanges au sein et entre les deux Congos, comme pour celles d’autres pays de la CEEAC tels que le Gabon, le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine. En juillet 2007, la modernisation de l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville a été décidée : elle concerne la construction d’une deuxième piste d’atterrissage longue de 3,7 km aux normes A380 et d’une nouvelle aérogare ultramoderne qui permettra d’accueillir jusqu’à 1,5 million de passagers/an contre 0,5 par le passé. Ces deux équipements ont été inaugurés le 12 août 2010 par les autorités congolaises. Egis s’est vu attribuer le contrôle des travaux de la piste d’atterrissage. Aujourd’hui, les travaux se poursuivent avec la réfection du parking aéronautique en béton et la construction du second module de l’aérogare. Ils devraient s’achever fin 2012. Leur montant dépasse 170 millions d’euros. ©Elemental Minerals Limited le Nouvel aéroport Maya-Maya sous contrôle À l’étude, une mine de potasse à Sintoukola Brazzaville ou comment lutter contre l’érosion Egis réalise, pour le compte du groupe australien Elemental Mineral Limited, les études préliminaires et détaillées (PFS et BFS) du projet de mine de potasse de Sintoukola (province de Kouilou, Ouest du Congo). Celui-ci prévoit une exploitation des ressources pour une période de 25 ans, à raison de 6 millions de tonnes/an. Les missions d’études concernent les infrastructures liées à l’activité minière (un terminal portuaire minéralier, les voies routières y compris une route dédiée au transport du minerai brut), le transport et la distribution d’énergie, l’eau et une partie des bâtiments. Engagées en juillet 2011, ces études, dont le montant global s’élève à 7,6 millions d’euros, s’achèveront en 2013. L’érosion en milieu urbain, avec le phénomène de ravines lors de fortes pluies, constitue un problème environnemental et social de taille auquel sont confrontées certaines agglomérations et une grande partie du territoire du Congo. Ce phénomène menace aussi de coupures toutes les grandes infrastructures linéaires du pays. À Brazzaville, Egis réalise depuis 2009 les études et le contrôle de travaux complexes de lutte contre l’érosion. Ces travaux combinent la construction de collecteurs en béton armé de grande dimension pour récupérer et canaliser les eaux pluviales, et la requalification et la protection des sites par un procédé innovant : la plantation de vétiver. Quatre ravines ont déjà été traitées à ce jour dans le centre-ville de Brazzaville pour sécuriser les habitations voisines. mai 2012 - egis contact © egis maya maya © aerco D’autres projets d’Egis au Congo… 13 expertise Les premières applications concrètes de la RT 2012 La réglementation thermique 2012 est l’affaire de tous. Elle replace l’ingénierie au centre du processus de conception. Egis a anticipé ces nouveaux enjeux et développe sur le terrain des solutions spécifiques : adaptation des méthodes, création de nouveaux outils, évolution du management de projet, élaboration puis encadrement des essais de la performance. Électricité : des systèmes de comptage multiples « La RT 2012 met l’accent sur les consommations en intégrant formellement la mise en place de nombreux systèmes de comptages et une obligation de moyens influant sur l’architecture électrique des projets. Nous avons établi une architecture type par famille d’équipement et par zone. Cet outil sert de base à la discussion avec les autres partenaires et permet de coordonner les lots techniques. » On agira prioritairement sur : ■■ Le comptage qui influe sur la conception des architectures de distribution d’électricité et de fluides. C’est le lot Courants Faibles/GTB qui orchestrera ce comptage et mettra à disposition de l’exploitant les informations dont il a besoin après concertation pour définir ceux-ci. ■L ’éclairage artificiel qui doit être maîtrisé pour diminuer les puissances installées : lampes plus efficaces, calculs d’éclairement (ces études n’ayant de sens que si les caractéristiques des locaux – couleurs des murs, hauteur des sources lumineuses, etc. – sont partagées tout au long de la réalisation du projet avec les autres partenaires). ■ La détection selon la nature des activités pratiquées (détecteurs de présence, détecteurs de luminosité). ■ Les produits les moins consommateurs (éclairage de sécurité performant, transformateurs très faibles pertes, etc.). « L’attention accrue vis-à-vis des performances thermiques et des incidences des travaux de chaque lot permet de créer un lien direct entre la phase de conception et celle de réalisation. Nous avons créé une cellule experte de calcul pour analyser l’ensemble des retours d’expérience et faire le lien entre calculs réglementaires et principes techniques. » Sylvain Belloche responsable du service Génie climatique chez Egis Bâtiments. © EGis/ Claire Nillus Un génie thermique coordonné Cinq axes particuliers ont été identifiés et font l’objet d’études paramétriques d’optimisations : ■■ L’isolation thermique des parois au vu de la disparition des références et garde-fous. ■■ L’enveloppe et les façades. ■■ Les concepts techniques de production et distribution. ■■ L’architecture de comptage énergétique. ■■ Les interfaces techniques touchant tous les lots techniques et architecturaux. « La RT 2012 tend à améliorer les performances de l’enveloppe. Les besoins extrêmes sont abaissés, entraînant une réduction significative des puissances thermiques à installer en production/ distribution/émission. Les apports internes et externes doivent être maîtrisés pour réduire les consommations. Le comportement passif du bâtiment doit être à géométrie variable pour s’adapter aux différents scenarii. » hervé maurer directeur technique Maîtrise de l’énergie d’Egis Bâtiments Elle repose sur deux constats majeurs : ■■ Des locaux adjacents peuvent avoir des besoins de chaud et de froid totalement différents obligeant le bâtiment à s’adapter à différents scénarii. Le dialogue itératif entre les corps d’état techniques pour influer sur la conception des façades et le parti architectural est permanent. Ces hypothèses conduisent à de nouvelles techniques d’émetteurs terminaux de faible puissance. ■■ La mixité des usages et l’utilisation de températures « douces » favorisent les transferts de calories, via des systèmes à haut rendement tels que pompes à chaleur et thermo-frigo pompes mais également d’échanges, parfois directs, avec l’environnement. © S. Lacombe chez Egis Bâtiments. © Audrey Aupiais patrick molin responsable du service Génie électrique Une maîtrise de l’énergie multicritères Un cycle de l’eau mutualisé « La RT 2012 prend en compte toutes les productions d’eau chaude et non plus celles uniquement liées à la restauration, ce qui engendre une augmentation sensible du ratio d’énergie primaire. Le recours à l’énergie électrique doit être évité, incitant à se tourner de manière plus systématique vers les productions d’eau chaude sanitaire de type centralisé. Toutefois, ce choix reste à confirmer car les auxiliaires de pompages consomment et influent aussi sur le bilan. » Mathilde Pradel responsable du service Fluides spéciaux Principaux impacts en phase chantier 4 Les solutions retenues sont transcrites dans les documents de marchés de travaux, qui établissent clairement les attendus et les interfaces définis en amont du chantier. 4 Des vérifications et des essais nécessaires pour apporter la preuve du niveau de performance des ouvrages sont désormais intégrés dans les plannings : ce sont les points d’arrêt ou étapes de contrôle qui vont 14 egis contact - mai 2012 permettre d’assurer en continu la maîtrise de la conception. 4 Ces nouveaux jalons occasionneront peut-être des délais de construction intermédiaires plus longs, dans un délai global identique : la construction sera alors suivie pas à pas pour être en accord avec la réglementation au moment de sa livraison et son coût global sera donc mieux maîtrisé. La prescription consiste à : ■■ Mutualiser les moyens de production de chaleur entre corps d’état et choix de systèmes énergétiquement performants : pompes à chaleur et systèmes solaires. Une optimisation des systèmes de régulation devrait conduire à une réduction sensible des consommations électriques. ■■ Penser aux systèmes innovants sans se détourner complètement des systèmes électriques que l’on peut continuer à utiliser dans une nouvelle logique, en compensant systématiquement par une autre production locale d’énergie (panneaux photovoltaïques, éoliennes, récupération de chaleur sur eaux usées…). ■■ Réaliser les études comparatives nécessaires sur chaque projet pour établir la meilleure réponse en coordination avec la production conçue par le lot CVC (chauffage, ventilation et climatisation), les enjeux étant variables d’un projet à l’autre. © EGis/ Claire Nillus chez Egis Bâtiments © Legros © Rémy Ravon regarDs & convictions Le nouveau centre-ville de Grands-Bois (commune de Saint-Pierre de La Réunion) Des quartiers d’affaires sur des friches industrielles La reconversion de friches peut être une solution pour le développement des territoires fortement contraints comme celui de La Réunion où 60 % de l’île n’est pas urbanisable. Mais réhabiliter ces friches exige de combiner les exigences d’aménagements modernes et le respect de l’histoire locale… Retour d’éxperience d’éric wuillai, président-directeur général de cbo territoria. Territoire de mémoire À partir de 1848, la canne à sucre est devenue la principale culture de l’île de La Réunion, on comptait jusqu’à 150 usines de toutes tailles à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, il n’en reste plus que deux qui produisent 210 000 tonnes de sucre par an et une énergie renouvelable issue de la bagasse (résidus fibreux de la canne à sucre). Implantées le long de l’ancienne ligne de chemin de fer qui acheminait le sucre jusqu’au port pour alimenter le marché européen, ces anciennes usines sucrières désaffectées bénéficient d’une bonne localisation tout autant qu’elles constituent la mémoire du passé industriel de l’île, à laquelle les Réunionnais sont particulièrement attachés. Leur transformation doit donc respecter la préservation de cette identité : conserver le mieux possible la symbolique des lieux tout en créant une offre diversifiée aux meilleurs standards de qualité et qui conjugue transports, logements, services publics et immobilier tertiaire. À La Réunion, leur aménagement nous a demandé un patient travail de rénovation des façades pour qu’elles se mêlent avec des bâtiments modernes. Une partie du mobilier industriel d’époque (façades, cheminées, passerelles, grappins…) a été conservée et, petit clin d’œil au passé, les bâtiments de ces quartiers flambant neufs gardent le nom de la fonction industrielle qui leur était autrefois dédiée : Le Moulin, la Turbine, les Cuves, la Balance… Aménager durable Dans ce domaine, notre approche a été double : elle concerne en premier lieu la conception des bâtiments, qui génère l’essentiel des économies de consommation énergétique sur un territoire où la température moyenne est de 26 °C… en hiver ! Leur orientation est primordiale : éviter le soleil et rechercher le vent qui rafraîchit gratuitement par un effet traversant, limitant le recours à la climatisation. S’y ajoutent les brise-soleil en façade, une hauteur sous plafond supérieure à la normale (plus onéreuse à la construction mais permettant à l’air chaud de monter plus haut), une isolation thermique particulièrement recherchée et, plus inattendue, la multiplication des espaces verts, générateurs de bien-être mais surtout de fraîcheur. Bon nombre de ces actions, nous les avons engagées avec l’appui de l’ADEME* et d’EDF, notamment la mise en place de systèmes de stockage de froid la nuit pour la climatisation des bureaux (nous sommes en zone intertropicale), la construction en façades légères plus isolantes que le béton, ce qui a conduit à modifier les systèmes constructifs traditionnels, les protections solaires sur les ouvertures remplacées maintenant par des coursives de desserte des locaux, la production d’énergie photovoltaïque en toiture… L’autre volet du développement durable concerne la limitation des déplacements : permettre aux salariés d’utiliser le moins possible leur véhicule… On parle ici d’une approche intégrée des transports en commun en partenariat avec les collectivités, de la réalisation de quartiers d’affaires à proximité de bassins d’habitations… Et plus concrètement, d’une offre de services diversifiée au sein des quartiers d’affaires comme des services de restauration et services bancaires, centre de remise en forme, crèche, permettant aux salariés de laisser leur véhicule au parking pour la journée. * Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie CBo Territoria Un aménageur responsable La Réunion comptait 250 000 habitants en 1946, 830 000 en 2010 et doit se préparer à accueillir 1 million d’habitants en 2030… Sachant que ce morceau de France dans l’océan Indien est un territoire de montagnes fortement contraint, classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses « pitons, cirques et remparts », l’essentiel des activités humaines se concentre le long du littoral et l’île est un véritable casse-tête pour les aménageurs : l’espace urbanisable pour les activités humaines représente 40 % de la superficie de l’île, soit 1 000 km2… Les conflits d’usage entre les activités agricoles et les besoins liés à l’urbanisation croissante et les activités économiques sont permanents. Ces contraintes majeures confèrent des responsabilités réelles à qui possède plus de 3 000 hectares de foncier. C’est cette approche qui conduit CBo Territoria à réaliser toutes ses opérations immobilières (résidentielles comme professionnelles) en étroite collaboration avec les services de l’État (DREAL, DRAC…), les acteurs de l’énergie (ADEME, EDF) et les collectivités sur lesquelles le Groupe détient ses terrains. C’est pourquoi CBo Territoria peut revendiquer son véritable engagement d’acteur responsable au service du développement durable du territoire réunionnais. Ainsi, 30 000 m² de bureaux ont déjà été construits par la foncière CBo Territoria depuis 2005 sur les deux principaux sites de La Mare à Sainte-Marie et de Savanna à Saint-Paul, de 5 hectares chacun avec un potentiel résiduel de 35 000 m² complémentaires. Tout dernièrement, en avril 2012, CBo Territoria a livré le nouveau centre-ville de Grands-Bois (commune de Saint-Pierre), autour d’une troisième usine sucrière réhabilitée, une opération mixte comprenant 51 logements sociaux, des commerces, des bureaux, des services publics dont une poste, une crèche, une médiathèque… Parmi ses projets en cours, le groupe développe actuellement Beauséjour, une ville de plus de 8 000 habitants, fortement imprégnée de son expertise acquise en matière de développement durable. C’est une première pour un aménageur privé en zone intertropicale. © Hervé Douris En savoir plus sur les réalisations de CBo Territoria à La Réunion : www.cboterritoria.com Quartier de La Mare à Sainte-Marie de La Réunion mai 2012 - egis contact 15 parcours Des métiers pas tout à fait comme les autres Atypiques, originaux, curieux… nous sommes allés à la rencontre de collaborateurs du groupe qui occupent des fonctions « insolites ». de de dépollution de sites et se spécialise dans les dossiers de due diligence EHS1, dans le cadre de cessions-acquisitions. « Il y a deux aspects fondamentaux dans ma mission. Il s’agit d’abord d’étudier l’environnement du site tel qu’il a été et tel qu’il est, de voir si l’action de l’homme a eu ou non un impact et d’évaluer le risque de cette contamination. Ensuite, si l’impact est réel, il s’agit de trouver des solutions de dépollution viables, à des coûts supportables par l’industriel, pour faire en sorte qu’il réponde aux exigences environnementales, de santé et de sécurité en vigueur. » Une fonction qui nécessite une veille permanente car le risque change et la réglementation aussi. « Il faut aimer réfléchir toujours plus loin, chercher des solutions toujours plus innovantes. Ne pas avoir peur des situations complexes et aimer intervenir dans l’urgence. Tout ce qui me passionne ! ». Et ce qui le motive tout autant, c’est le partage de connaissances et de savoir-faire. Ainsi, depuis une dizaine d’années, Stefaan de Tavernier intervient dans des formations universitaires spécialisées dans les études de risques et techniques de dépollution du sous-sol et des eaux souterraines, et dans la gestion des problématiques EHS. « Une quarantaine d’heures par an seulement, mais elles sont pour moi essentielles et font sens avec l’ensemble de mon travail. » 1 Évaluation approfondie menée par la plupart des entreprises avant d’acquérir de nouvelles installations ou propriétés, afin de dresser un bilan en termes d’environnement, de santé et de sécurité de celles-ci. Expert sites contaminés Stefaan De Tavernier, 49 ans EHS Due Diligence, Egis Waste management D 16 egis contact - mai 2012 les villes de demain », explique-t-il. Les travaux d’Eric fournissent une approche originale en tirant parti des données climatiques disponibles pour mesurer la consommation énergétique correspondant aux nouveaux besoins de chaud et froid. Ses recherches sont entrées dans la phase de déploiement d’une offre de prestations de service climatique et d’aide à la décision. « Nous avons mis au point un outil qui permet de caractériser les indicateurs climatiques comme, par exemple, le nombre d’heures qui dépassent les 28 °C dans une ville choisie, à l’horizon 2050 ou 2100. Ces indicateurs aident à mesurer la vulnérabilité énergétique d’un quartier ou d’une ville au changement climatique. Plongé dans le climat de demain, un projet de ville peut alors être conçu avec un meilleur confort. De plus en plus de collectivités, surtout les grandes villes, dont Paris et, tout récemment, Strasbourg, nous sollicitent parce qu’elles veulent partager avec nous cette vision de long terme. Ma mission en tant que climatologue chez Egis sert ainsi à étayer toutes les études soucieuses du « mieux vivre demain ». type trafic aérien ou cockpit d’avion, et de concevoir des méthodologies, permettant de prouver qu’on sait gérer le risque et que les systèmes sont utilisables par les utilisateurs finaux. » Ce qui plaît à Christine Maddalena dans sa fonction, c’est sa double « casquette », à la fois manager et expert. Elle réalise toujours des prestations auprès des clients et elle y tient, car cela lui permet de dessiner ce que sera ce métier demain et de le promouvoir. « Au départ, placer les sciences humaines au cœur de l’ingénierie pouvait paraître incongru. Quand je suis arrivée chez Egis Avia en 2001, nous étions quatre. Aujourd’hui nous sommes 25 personnes, le seul pôle “facteurs humains” au sein du groupe. Au fil des ans, à force de travail, nous avons démontré – et nous le démontrons tous les jours – que cela marche, en faisant des systèmes plus efficaces et plus sûrs. Le niveau d’expertise de l’équipe est tel aujourd’hui que l’objectif est de déployer les facteurs humains chez Egis, au-delà de l’aéronautique, puisque c’est une matière transverse. Les perspectives de développement sont nombreuses et variées. Cela rend la chose extrêmement motivante. » Climatologue © Elioth © Christine Maddalena À métier atypique… parcours atypique ! Après avoir été pendant dix ans professeur d’éducation physique et sportive, Christine Maddalena décide en 1995 de reprendre ses études pour un virage professionnel à 180°. Elle se spécialise dans les facteurs humains, devient ergonome. Dix-sept ans ont passé et comme Placer les sciences elle le dit, elle s’« éclate » toujours humaines au cœur autant ! « J’aime les gens, alors les facteurs humains, forcément, ça me pasde l’ingénierie, sionne. En plus, c’est une discipline ça marche dynamique, en constante évolution ! » Les facteurs humains, késako ? « Souvent, les gens pensent que c’est éthéré, alors qu’au contraire, c’est du concret. Cela consiste à optimiser la relation entre des utilisateurs, leur tâche opérationnelle et un système technique, dans le but de le rendre efficace et sûr, compatible avec les capacités et limites des utiliErgonome sateurs, et ce, dans des contextes normaux ou Christine Maddalena, 51 ans dégradés. Au quotidien, chez Egis Avia, mon Responsable du pôle Facteurs Humains, Egis Avia métier c’est de faire des études pour assurer la sûreté et l’efficacité de systèmes complexes de octeur en mathématiques et physique appliquées, Éric Tromeur a passé trois ans à l’Office national des études et recherches aérospatiales (Onera) avant de se spécialiser dans la physique de l’atmosphère et du climat. Après deux années au laboratoire de météorologie dynamique de l’École normale supérieure de Paris, puis quatre années à New York en tant que Tirer parti physicien de l’atmosphère et des données du climat, il a intégré Elioth fin climatiques 2010 à la tête du département disponibles Recherche pour soutenir et développer des projets de recherche appliquée, dont le projet Resilis (programme de recherche pour la ville durable de l’Agence nationale de la recherche). « On ne peut plus construire des bâtiments pérennes sans tenir compte du changement climatique. Nous devons fournir des scénarios d’augmentation des consommations d’énergie et développer des solutions innovantes pour anticiper l’impact du changement climatique sur © Egis Structures & Environnement/Sophie Desouches A nglais, allemand, néerlandais et français… Stefaan de Tavernier est un vrai polyglotte. Un atout– mieux, une nécessité – dans son métier qui l’amène à se déplacer aux quatre coins du monde auprès de grands groupes industriels. « À la base j’ai un Le partage profil de chercheur, je suis connaissances titulaire d’un doctorat en est pour moi chimie des solides, avec une connaissance pointue essentiel dans le domaine de la catalyse appliquée aux procédés pétroliers. » En 1993, c’est le tournant : il décide de suivre le master « Évaluation environnementale et conduite de projets – Juturna » de l’École supérieure d’agriculture d’Angers. Il intègre en 1994 le bureau d’études et de conseil ATOS Environnement devenu Guigues Environnement pour superviser des opérations Éric Tromeur, 37 ans, Responsable du département Recherche, Elioth