cote d`ivoire 2015–election presidentielle
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ECOWAS COMMISSION COMISSÃO DA CEDEAO COMMISSION DE LA CEDEAO COTE D’IVOIRE 2015–ELECTION PRESIDENTIELLE DECLARATION PRELIMINAIRE I. INTRODUCTION 1. Conformément aux dispositions pertinentes du Protocole Additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance (2001) relatives à l’assistance électorale aux Etats Membres, Son Excellence Monsieur Kadré Désiré OUEDRAOGO, Président de la Commission de la CEDEAO, a déployé une mission d’observation électorale (MOE) pour observer l’élection présidentielle du 25 octobre 2015 en République de Côte d’Ivoire. 2. La MOE est dirigée par S.E.M. Olusegun OBASANJO, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria. Elle vise essentiellement à s’assurer du bon déroulement du processus électoral. Cette Mission s’inscrit dans le prolongement des efforts d’accompagnement de la Côte d’Ivoire par la CEDEAO pour sa marche vers la construction d’une démocratie pluraliste. La MOE est constituée des membres du Conseil des Sages de la CEDEAO ainsi que des Ambassadeurs des Etats Membres accrédités auprès de la Commission de la CEDEAO à Abuja. Elle comprend également des experts en provenance des Ministères des Affaires Etrangères et des organes de gestion des élections des Etats Membres ainsi que des membres des organisations de la société civile. La Mission a bénéficié de l’assistance technique d’une équipe de la Commission de la CEDEAO. II. CONTEXTE GENERAL DE L’ELECTION 3. La Commission de la CEDEAO continue de suivre l’évolution de la situation politique en République de Côte d’Ivoire à travers son Mécanisme d’alerte précoce et le Bureau de la Représentation Spéciale du Président de la Commission de la CEDEAO et a apporté une série d’appui pour assurer le succès du processus électoral. Avant cette élection, la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO a convoqué le 12 septembre 2015, à Dakar, au Sénégal, une Session Extraordinaire, pour examiner, entre autres, la situation pré-électorale dans trois de ses Etats Membres c‘est-à-dire le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la Guinée. Le Sommet a été une opportunité 1 pour les Chefs d’Etat d’examiner le niveau de préparation de l’élection présidentielle et d’être informés des efforts consentis pour créer un environnement favorable à la tenue de l’élection présidentielle. 4. L’un des objectifs principaux de la MOE est de faciliter la création d’un environnement propice à la tenue d’une élection présidentielle apaisée et crédible, acceptable à toutes les parties prenantes. La Mission a tenu des audiences avec les parties prenantes et institutions impliquées dans le processus électoral, y compris le Gouvernement, les partis politiques, les organisations de la Société Civile et les membres de la communauté Internationale. Les principaux points évoqués lors de ces audiences sont : (i) la composition de la CEI ; (ii) les questions relatives au fichier électoral et (iii) l’utilisation des tablettes électroniques. Ces consultations ont contribué à mieux comprendre les défis sur le terrain et à faire avancer le processus électoral. III. ASSISTANCE AU PROCESSUS ELECTORAL 5. Dans le cadre de l’appui au processus électoral en Côte d’Ivoire, la Commission de la CEDEAO a mis en place les moyens suivants: Le déploiement d’une mission exploratoire pré-électorale de Haut niveau du 21 au 29 juin 2015 pour évaluer le niveau de préparation de l’élection; Le déploiement d’une mission Electorale d’Observation à Long terme (MEOLT) dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire du 10 octobre au 4 novembre 2015 ; L’établissement d’une Salle de Situation (Situation Room) à Abidjan pour servir de : Centre de Coordination de la Mission d’Observation et un Mécanisme de Réponse Rapide pour assurer un suivi efficient du processus électoral. Le déploiement d’une mission d’observation à court terme de 120 Observateurs, en Côte d’Ivoire, du 21 au 27 octobre 2015. La CEDEAO a organisé un Atelier de Sensibilisation pour l’implication des Femmes de Côte d’Ivoire au processus politique et a apporté un appui financier à la Commission Electorale Indépendante pour la bonne tenue de l’élection. IV. ARRIVEE DU CHEF DE MISSION, AUDIENCE ET DEPLOIEMENT 6. Dès son arrivée, le Chef de la Mission d’observation de la CEDEAO et ancien Chef d’Etat de la République du Nigéria, S.E.M. Olusegun OBASANJO, accompagné par S.E.M. Kadré Désiré OUEDRAOGO, a 2 rencontré les acteurs clés et quelques candidats à l’élection présidentielle. Au nombre de ceux-ci se trouvent Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République et candidat du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), M. Pascal Affi N’guessan du Front Populaire Ivoirien (FPI), Madame Lagou Adjoua Henriette, l’une des femmes candidates á l’élection présidentielle, M. Youssouf Bakayoko, Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), les membres du Conseil Constitutionnel, Son Excellence Dr. Aminata Touré, ancien Premier Ministre du Sénégal et Chef de la Mission d’Observation de l’Union Africaine en Côte d’Ivoire, et Son Excellence Madame Aichatou Mindaoudou, Spéciale Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d’Ivoire. La Mission de la CEDEAO a auparavant rencontré les partenaires au développement y compris les représentants du Programme des Nations Unies (PNUD) et la délégation de Haut niveau du groupe de contact, comprenant entre autre l’ancien Président par Intérim du Mali, Son Excellence Dioncounda Traoré et l’ancien Président de la Mauritanie, Son Excellence Ely Ould Mohamed Vall. 7. Au cours de ses consultations, Son Excellence Président Olusegun OBASANJO a réitéré que la responsabilité d’organiser une élection libre, juste et paisible est ancrée dans le peuple ivoirien mais cette responsabilité est davantage importante pour la consolidation de la gouvernance démocratique non seulement dans un pays aussi important pour la CEDEAO mais aussi pour la région. Il a exprimé sa confiance dans la capacité des forces de sécurité ivoirienne á faire preuve de neutralité et d’assister dans le maintien de l’ordre et le respect de la loi tout au long du processus électoral et aussi aux acteurs de la société civile. V. CAMPAGNE ELECTORALE 8. La campagne électorale s’est déroulée du 9 - 23 octobre 2015. Les partis politiques, les candidats et leurs partisans se sont comportés d'une manière exemplaire. La campagne s’est déroulée sur toute l’étendue du territoire sans incident majeur. Trois candidats se sont retirés de la course à l’élection présidentielle, à savoir: M. Amara Essy, candidat indépendant, retiré de la course le 9 octobre 2015, alors que M. Mamadou Coulibaly de la Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), le 12 octobre 2015 et M. Charles Konan Banny, candidat indépendant, le 23 octobre 2015. 9. La couverture médiatique de la campagne a été menée en général de façon professionnelle. Un appui financier a été apporté aux candidats à l’élection présidentielle par le gouvernement ivoirien pour assurer leur participation. 3 VI. OBSERVATION LE JOUR DU SCRUTIN 10. La Mission d’observation électorale de la CEDEAO a été déployée dans les différentes régions du pays et a coordonné les rapports depuis sa salle de situation basée à Abidjan. 11. Le chef de la mission de la CEDEAO a visité la Salle de Situation pour s’imprégner du compte-rendu fait par les Observateurs sur le terrain. 12. Sur la base des informations recueillies par les observateurs et après analyse minutieuse des rapports reçus des 83 préfectures des régions, dans le cadre de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015, a fait les observations et conclusions préliminaires sur le déroulement : a) En général, la MOE note que l'élection présidentielle du 25 octobre 2015, en Côte d'Ivoire s’est déroulée dans une atmosphère calme, pacifique et ordonnée. b) De façon générale, le matériel électoral est arrivé dans les lieux de vote entre 7h30 et 7h50, à l’exception de certains bureaux de vote comme l’EPP Assemblée de Dieu à Bouaké, où le matériel est arrivé après 9h00. c) La Mission a observé que le vote a commencé dans la plupart des bureaux de vote entre 07h00 et 7h45. Cependant, le vote a connu un démarrage tardif dans certains bureaux de vote comme (EPP Assemblée de Dieu) à San Pedro, (Mombo 4 BV 2) à Bouaké et (Centre de Kossou BV 2) à Yamoussoukro, où le vote a débuté à 08h45, 09h30 et 10h30 respectivement. d) Les agents des bureaux de vote ont observé une attitude courtoise et professionnelle dans l’exécution de leur mission, au nombre desquels on notait une présence remarquable de femmes. Elles ont par ailleurs massivement participé au vote. e) Toutefois, les difficultés opérationnelles liées à l'utilisation de la tablette ont été observées dans certains bureaux de vote, nécessitant le recours à l'utilisation du système classique. Des listes électorales complémentaires ont été utilisées dans un certain nombre de bureaux de vote. Cependant, des améliorations progressives ont été enregistrées jusqu’à la fermeture des bureaux de vote ; f) Dans les bureaux de vote, la carte d’électeur et la carte nationale d’identité étaient les pièces exigées pour l’authentification des électeurs ; g) Les représentants du RHDP étaient présents dans tous les bureaux de vote, et dans une moindre mesure, ceux du Front Populaire Ivoirien (FPI) et d’autres des candidats. h) Des agents de sécurité étaient présents dans la plupart des centres de vote visités par les observateurs. 4 i) Des dispositions ont été prises afin de permettre aux personnes âgées et aux handicapés de voter en priorité. Cependant, il n’existe pas d’infrastructures aménagées dans ces bureaux pour faciliter leur vote ; j) L’heure de clôture du scrutin a été prolongée pour respecter les dix heures de vote prévues dans le code électoral. k) Le processus de compilation a été généralement organisé de façon transparente et dans les délais, en présence des représentants des partis politiques et des candidats, conformément aux dispositions de la loi électorale ; l) Les résultats des centres de vote ont été transmis aux centres de compilation par messagerie (SMS) et par le biais de la tablette et transmis sous scellé selon la loi en vigueur ; m) Des observateurs internationaux de l'Union européenne, l'Union africaine, l’UEMOA, la Francophonie, les Etats-Unis, les ambassades ghanéennes et canadiennes étaient présents dans plusieurs centres de vote. Une forte présence des observateurs nationaux issus des organisations de la société civile (OSC) a été remarquée, notamment : Initiative pour une Société Ouverte en Afrique de l’Ouest (OSIWA), la ligue ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO), Union Fraternelle des Femmes pour l’Assistance des personnes vulnérables et des Orphelins du SIDA, la Plateforme de Veille des Femmes et des Jeunes pour des élections Apaisées et Crédibles (PEACECI), l'Institut de Gorée, le Réseau ouest-africain pour la consolidation de la paix (WANEP) et le Mouvement international des Droits Humains (MIDH) et GERDES Afrique. VII. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 13. En dehors des observations ci-dessus mentionnées, la Mission n’a relevé aucune entrave ni défi majeur susceptible d’entacher la régularité du processus électoral. Elle estime donc que dans l'ensemble, l'élection du 25 octobre 2015 a été transparente et organisée de manière acceptable. 14. La Mission de la CEDEAO apprécie les efforts déployés par toutes les parties prenantes, en particulier le Peuple, le Gouvernement, les partis politiques et les forces de sécurité et de défense de la Côte d’Ivoire pour avoir contribué à la bonne tenue d’une élection à la fois calme et paisible. Elle félicite en particulier les électeurs pour leur sens de responsabilité, de patriotisme et de discipline affiché dans l'exercice de leurs droits civiques. 15. La Mission exprime par ailleurs ses remerciements à la Commission Electorale Indépendante pour la bonne planification et le bon déroulement du scrutin. 5 16. La Mission invite tous les Ivoiriens, les dirigeants des partis politiques et leurs partisans à s'abstenir de tout acte susceptible de perturber le processus électoral ou d’inciter à la violence. La Mission exhorte également tous les candidats à recourir exclusivement aux moyens légaux pour le règlement de tout différend découlant de cette élection. 17. La Mission se félicite du soutien des observateurs internationaux et des Missions d’information qui ont échangé avec toutes les parties prenantes du processus électoral en République de Côte d'Ivoire. En outre, elle exprime sa gratitude aux partenaires au développement qui, à travers leurs appuis technique et financier, ont contribué à la réussite du processus électoral. 18. La MOE reste pleinement engagée à faire le suivi du processus jusqu'à la confirmation des résultats et formulera des recommandations appropriées pour le renforcement des processus électoraux dans notre région. Fait à Abidjan, le 26 octobre 2015 Chef de Mission. 6