Les industries lourdes ont un impact majeur sur l`environnement

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Les industries lourdes ont un impact majeur sur l`environnement
Les industries lourdes ont un impact majeur sur
l’environnement. Les technologies douces sont à cet
égard primordiales pour améliorer leurs performances
et atténuer la pollution qu’elles produisent.
Production plus propre et efficacité
écologique
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Tout au long du programme Action 21, la production plus propre est mentionnée comme une
stratégie majeure pour soutenir le développement durable et comme une démarche axée sur la
prévention de la pollution, plutôt que sur la lutte contre la pollution ou la dépollution. En un
mot, le but de la production plus propre est d’éviter avant tout de générer de la pollution, ce qui
permet, d’ailleurs, de réduire les coûts et les risques, et de trouver de nouveaux débouchés. Lancé
en 1989 par le Centre Industrie et Environnement du PNUE, le concept a fait depuis son chemin
dans le monde, les entreprises prenant de plus en plus conscience des avantages de ce
changement de stratégie, en termes d’efficacité et de résultats financiers. On s’aperçoit que la
production plus propre, tout comme l’efficacité écologique, est une approche gagnante sur tous
les tableaux et même qu’elle n’exige pas nécessairement des modifications majeures des procédés
et produits : des changements relativement mineurs se traduisent souvent par de meilleurs
résultats financiers et environnementaux.
S
elon le PNUE, la production plus
propre est « la mise en œuvre permanente d’une stratégie environnementale
préventive, intégrée aux procédés, aux produits
et aux services pour améliorer l’efficacité
écologique et réduire les risques pour l’homme
et l’environnement ». Cela signifie :
■ pour les procédés de production : économiser
les matières premières et l’énergie, éliminer
les matières premières toxiques et réduire, en
quantité et en toxicité, les émissions et les
déchets ;
■ pour les produits : réduire leurs impacts
négatifs tout au long de leur cycle de vie,
depuis l’extraction des matières premières
jusqu’à l’élimination définitive des produits ;
■ pour les services : concevoir et fournir les
services en tenant compte des préoccupations environnementales.
Produire plus propre nécessite aussi « un
changement d’attitude, une gestion environnementale responsable, la mise en place d’un
ensemble de mesures nationales favorables
et l’évaluation des diverses solutions technologiques ». Le PNUE insiste en effet sur le fait
que la production plus propre ne se limite pas aux
seules technologies, mais embrasse des questions
plus vastes comme la gestion et l’action des
pouvoirs publics, ainsi que les activités en amont
et en aval du processus de production. En amont,
elle couvre la conception des produits et les
impacts de l’approvisionnement en matières
premières et en énergie ; en aval, elle s’intéresse
aux conséquences de l’utilisation des produits et
à leur élimination sous forme de déchets.
Si la production plus propre n’est pas exclusivement axée sur la technologie, les technologies
douces n’en font pas moins partie intégrante de
la stratégie et sont capitales pour les industries
et les entreprises qui veulent produire plus
propre. Comme l’indique le PNUE : « Si l’on veut
parvenir au développement durable, il faut
modifier l’orientation des procédés, des produits et
des services, à la fois pour alléger les contraintes
pesant sur l’environnement et pour améliorer la
productivité industrielle. Cela demande l’élaboration et l’emploi de nouveaux outils d’action et de
gestion, au niveau des pouvoirs publics comme de
l’industrie, de même que la mise au point et
l’utilisation de technologies douces prévenant la
pollution et faisant un usage rationnel des matières
premières » [souligné par l’auteur].
Les options de production plus propre sont
préférables aux solutions en aval de la production,
qui consomment souvent plus de matières premières (au stade de la fabrication) et d’énergie
(au stade de l’exploitation) et qui s’inscrivent
souvent dans une démarche fragmentaire, rejetant
un polluant d’un milieu dans un autre. Autrement
dit, les solutions en aval de la production sont
généralement moins efficaces et plus onéreuses
que la production plus propre.
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Le coton habille le monde. Mais c’est parfois aux dépens de
l’environnement et de la santé de ceux qui portent des
chemises, des jeans et autres vêtements en coton.
Dans les champs, le coton est traité avec plus de pesticides
que n’importe quelle autre culture comparable, et souvent
avec les moins chers, ceux qui érodent le sol, polluent les
eaux souterraines et contaminent la terre ainsi que ceux qui
la travaillent.
Après la cueillette, au cours des opérations de production et
de fabrication, il est encore soumis à des produits
chimiques. En fait, l’industrie textile emploie plus de 8.000
produits chimiques, parmi lesquels d’énormes quantités de
métaux lourds, de teintures et d’autres substances, et même
du formaldéhyde.
Or ces produits sont dangereux pour nous, surtout le
formaldéhyde : l’élévation de la température du corps
provoque en effet une modification de la composition
génétique du formaldéhyde, qui s’accompagne d’effets
nocifs. Les enfants sont plus particulièrement vulnérables et
exposés à ce phénomène.
Britta Steilmann
La production du coton génère en outre d’énormes quantités
de déchets, tandis que le lavage peut avoir un effet
dévastateur sur l’environnement.
Trop souvent, les consommateurs ne s’intéressent qu’au prix
des vêtements qu’ils achètent. Mais une étiquette portant la
mention « 100 % coton » ne renseigne pas sur la manière
dont le coton a été cultivé et les vêtements fabriqués. Or ce
qui compte, c’est l’ensemble du cycle de vie du produit.
Le défi que pose aujourd’hui le marché international des
textiles à toute entreprise qui se veut tournée vers l’avenir
est de placer l’environnement au centre de ses activités.
Klaus Steilmann GmbH and Co. KG, société mère de Britta
Steilmann Sustainable Development, est convaincu que
« les textiles sont encore meilleurs quand ils sont bons à la
fois pour l’homme et pour l’environnement ».
Il va de soi que la qualité de nos produits, en termes de
confort et de santé, est importante. Mais la manière dont
nous les produisons est primordiale du point de vue
de la viabilité écologique. Un vêtement fabriqué à
partir de fibres naturelles cultivées sans pesticide,
traitées sans produire de déchets, ni rejeter de substances
toxiques, persistantes, voire cancérigènes dans
l’atmosphère, est incontestablement un vêtement de
qualité supérieure.
Nous avons mis en place un programme ambitieux qui
donne la priorité aux considérations environnementales
dans nos procédés et produits.
Notre collection Britta Steilmann – It’s One World a
inauguré le principe d’un « passeport produit » qui
regroupe plusieurs techniques de fabrication
écologiquement rationnelles. Il y a trois ans, nous
avons défini un profil écologique auquel tous nos articles
doivent se conformer. Ce profil a été régulièrement
amélioré et réactualisé, tandis que la conception des
produits a été revue pour tenir compte des facteurs liés au
cycle de vie. Les produits à base de matières premières
naturelles ont été rigoureusement optimisés pour être
biodégradables, et les produits à base de fibres artificielles
sont conçus dans une perspective de recyclage ou
d’élimination sans technologie coûteuse.
Notre devise, en matière de produits chimiques, est la
suivante : « Juste ce qu’il faut – aussi écologiquement
viable que possible. » Si des produits chimiques sont
nécessaires (pour les teintures), seuls les produits les plus
écologiquement acceptables sont retenus. Nous
sélectionnons nos fournisseurs pour leur politique de
gestion écologiquement rationnelle.
Tous ces efforts nous ont permis de mettre en place un
système conforme au modèle proposé par la Commission
d’enquête du Parlement allemand pour la « Protection de
l’homme et de l’environnement » et présenté en détail
dans son rapport intitulé Modeler une société industrielle.
L’Agence pour l’encouragement de la protection de
l’environnement a dit à propos de nos produits qu’ils
« représentent la norme la plus élevée en matière
d’innocuité pour l’environnement ».
Nous sommes fiers d’avoir introduit un nouveau facteur de
qualité environnementale dans le secteur des vêtements.
Pour les clients, cela signifie que les articles qu’ils
achètent sont bons, non seulement pour leur confort et
leur santé, mais aussi pour l’environnement et l’avenir de
nos enfants.
Postfach 600 207, D - 44842 Bochum, Allemagne
Tél : 49 2327 940 461 Fax : 49 2327 320 052
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
ENCADRE 7.1
Des avantages environnementaux
et financiers manifestes
Des études de cas d’initiatives de production plus propre dans
des pays en développement et des pays en transition ont fait
ressortir l’énorme potentiel environnemental et financier de cette
démarche.
En Inde, grâce à des mesures préventives, une usine de pâte à
papier a réduit de 25 % ses coûts d’investissement en
équipements de dépollution, et de 35 % ses coûts annuels
d’exploitation et de maintenance ; ses rejets de polluants ont
diminué de 40 %, tandis que sa production annuelle augmentait
de 22 %. En utilisant moins d’hydroxyde de sodium et d’énergie,
elle a réduit la pollution secondaire ex situ. Les 28 mesures
adoptées lui ont coûté 100.000 dollars d’investissements et
40.000 dollars de coûts d’exploitation. Les économies réalisées
totalisent 400.000 dollars, soit un délai d’amortissement inférieur à
quatre mois.
En République tchèque, un fabricant de moquette produisant
1,5 million de m2 par an faisait brûler chaque année 660 tonnes de
déchets solides ou dangereux dans un incinérateur à ordures
ménagères municipal. Quinze mesures préventives lui ont permis
d’économiser 1,3 million de dollars de frais d’élimination de
déchets solides, de réduire de 100 % sa production de déchets,
de 30 % sa consommation d’eau et de 10 % sa consommation de
vapeur ; la qualité de la production s’est en outre améliorée et la
gamme de produits enrichie de nouveaux sous-produits fabriqués à
partir de matières recyclées ; enfin, la pollution de l’air ex situ, due
à l’incinération des déchets solides, a sérieusement diminué. Ces
mesures ont coûté 2,275 millions de dollars à l’entreprise, mais lui
ont permis de réaliser 1,3 million de dollars d’économies par an,
soit un délai d’amortissement d’environ deux ans.
Des technologies douces pour
produire plus propre
La prévention de la pollution est au cœur même
du concept de production plus propre : il s’agit
de privilégier, non plus les technologies de
dépollution en aval de la production et la
réduction des déchets, mais des stratégies
préventives, fondées sur des technologies
appropriées. « La différence majeure entre la
lutte contre la pollution et la production plus
propre se situe dans la durée », explique le
PNUE. « La lutte contre la pollution est
une démarche postérieure à l’événement, qui
consiste à réagir et à traiter le problème une fois
qu’il est survenu. La production plus propre
est une philosophie tournée vers l’avenir, qui
anticipe et prévient les événements. » Selon
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le PNUE, les technologies de production plus
propre englobent :
■ les procédés qui utilisent des produits moins
toxiques, voire non toxiques ;
■ les systèmes qui améliorent l’efficacité des
procédés industriels et réduisent la consommation et les pertes de matières premières ;
■ les systèmes qui récupèrent les déchets et
les polluants, et qui les réinjectent dans le
processus de production.
« Si certaines démarches de production plus
propre ne nécessitent que des modifications des
systèmes et procédés existants, d’autres, par
contre, exigent des méthodes nouvelles et
innovantes pour fabriquer les produits ou fournir
des services, qui dépassent de loin les technologies existantes en termes de performances
environnementales. »
Dans une étude du PNUE, menée sous la
direction de l’Institut pour la réduction de
l’emploi des produits toxiques de la ville de
Lowell (Massachusetts) et présentée lors du
troisième Séminaire sur la production plus propre
pour responsables de haut niveau, organisé à
Varsovie en octobre 1994, plusieurs critères ont
été retenus pour classer les différentes approches
de production plus propre :
■ la réduction ou l’élimination des polluants
environnementaux, y compris les déchets
dangereux ;
■ l’utilisation rationnelle des matières
premières ;
■ l’utilisation rationnelle de l’énergie ;
■ la réduction ou la suppression de l’usage des
produits chimiques toxiques ;
■ la réduction des risques industriels ;
■ les produits non nocifs et compatibles avec
l’environnement.
L’étude a ensuite identifié et évalué quatre
types de technologies de production plus
propre :
■ les technologies motivées par des considérations économiques : il s’agit de technologies
de production relativement sophistiquées,
adoptées principalement pour améliorer la
qualité ou l’efficacité de la production,
renforcer la compétitivité des entreprises ou
abaisser les coûts de production. L’amélioration des performances environnementales
permise par ces technologies est un avantage
secondaire ou non recherché (par exemple,
les systèmes de récupération de l’argent dans
le développement des photos) ;
L’Institut de recherche sur les émissions nulles
(ZERI) a pour mission de revoir la conception des
procédés industriels, pour que les industries
utilisent leurs déchets comme matières premières.
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PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
ENCADRE 7.2
Une initiative tunisienne permet
l’adoption de technologies plus
propres
Un projet tunisien biennal de prévention de la pollution de
l’environnement (baptisé EP3) prévoyait plusieurs actions pour
introduire la prévention de la pollution et les technologies propres
dans des secteurs industriels clés : batteries d’automobiles, huiles
alimentaires et savons, tanneries, teinture des tissus et galvanoplastie.
Aider les industries à trouver et utiliser des techniques de prévention
de la pollution à coût nul ou faible, ainsi que des technologies de
production plus propre, était l’un des aspects majeurs du projet.
Des évaluations ont été effectuées dans 12 installations et ont permis
de répertorier 161 possibilités d’amélioration, depuis la substitution de
matières premières, les modifications de procédés et les économies
d’énergie et d’eau, jusqu’au recyclage en cours de production. Le
projet a recommandé au total 27 innovations permettant des
économies d’énergie, 36 permettant des économies de matières
premières et 50 permettant la réduction des volumes de déchets.
L’ensemble de ces mesures préventives exigeait un investissement
initial d’un peu plus de 1 million de dollars, mais le bénéfice financier
total a dépassé les 3,75 millions de dollars.
Deux facteurs ont contribué à la réussite d’EP3 : d’une part,
l’adoption d’une nouvelle législation imposant des évaluations
d’impacts sur l’environnement avant le lancement de tout projet ;
d’autre part, la création d’un fonds spécial pour la dépollution,
couvrant jusqu’à 20 % des coûts d’investissement des projets de
dépollution et de mise en place de technologies plus propres.
Soutenu par l’agence américaine USAID dans un premier temps,
entre octobre 1993 et mars 1995, EP3 reçoit désormais le soutien du
PNUE et de l’Organisation des Nations Unies pour le développement
industriel (ONUDI) dans le cadre du réseau de centres nationaux de
production plus propre (CP3) mis en place par ces deux organisations.
■ les technologies propres : techniques de
production relativement sophistiquées, explicitement employées dans le but premier
d’améliorer les performances environnementales (par exemple, l’impression sans eau) ;
■ les technologies appropriées : il s’agit de
technologies relativement simples qui améliorent les performances environnementales,
mais qui sont adoptées principalement à des
fins de développement économique, ou dans
un autre dessein, pas fondamentalement
environnemental ;
■ les technologies à « résultat modeste » : ce
sont des technologies relativement simples,
qui complètent ou modifient des technologies
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existantes pour améliorer les performances
environnementales (par exemple, des bacs
pour récupérer les solutions entraînées lors
des opérations de galvanoplastie).
L’étude conclut qu’une grande partie des
technologies de production plus propre adoptées
par l’industrie entrent dans la première catégorie,
tandis que les technologies appropriées et à
« résultat modeste » – qui « peuvent être
supérieures, du point de vue environnemental,
aux technologies plus sophistiquées » –
présentent l’avantage, pour les pays en développement, de pouvoir être construites sur place,
au lieu d’être importées, parce qu’elles sont
d’envergure limitée et exigent peu de capitaux.
Améliorer les technologies
L’étude du PNUE indique quatre moyens
d’améliorer les technologies ; ils sont présentés
ci-après avec quelques exemples :
■ modifier le procédé ou la technologie de
fabrication :
■ pour le filtrage et le lavage, utiliser le
lavage à contre-courant et recycler les
solvants usagés,
■ pour le nettoyage des pièces, utiliser des
procédés mécaniques, améliorer le drainage,
utiliser des billes de plastique pour le
grenaillage,
■ pour les revêtements de surface, utiliser
des lances de pulvérisation, des systèmes de
revêtement par poudre, des pistolets à air non
comprimé ;
■ changer de matière première :
■ en imprimerie, substituer des encres à base
d’eau aux encres à base de solvants chimiques,
■ dans les textiles, réduire l’usage des produits chimiques contenant des phosphates,
utiliser la lumière ultraviolette à la place des
biocides dans les tours de refroidissement,
■ dans l’industrie des composants électroniques remplacer les systèmes de développement de films à base d’eau par des systèmes
secs ;
■ modifier le produit final :
■ dans les batteries, remplacer les métaux
lourds par des produits moins toxiques,
■ dans les bombes aérosol, remplacer les
produits chimiques volatils par des formulations solubles dans l’eau,
■ dans les réfrigérateurs, remplacer les
CFC par l’ammoniac ou d’autres produits
non nocifs pour l’environnement ;
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
■ réutiliser les matières sur place, de préférence
par un système intégré au procédé :
■ dans l’imprimerie, utiliser un système
de récupération des vapeurs pour piéger les
solvants organiques,
■ dans l’industrie textile, utiliser des
systèmes d’ultrafiltration pour extraire les
colorants des eaux usées,
■ dans la fabrication des réglettes en acier,
récupérer la solution de nickelage à l’aide
d’un échangeur d’ions.
Le PNUE insiste sur le fait qu’il est important
« d’adopter d’abord la démarche de production
plus propre et de faire les choix technologiques
ensuite ». « Cela ne veut pas dire que les
technologies en aval de la production ne seront
jamais nécessaires. La nouvelle approche consiste
à aborder les problèmes dans une optique de
production plus propre, qui permettra de mieux
choisir et planifier la technologie, et qui réduira les
besoins technologiques en aval de la production,
voire les supprimera tout à fait, dans certains cas. »
Le PNUE rappelle également que la production plus propre est une approche extrêmement
rentable de la protection de l’environnement.
Alors que les technologies de dépollution
en aval de la production ne permettent aucun
retour sur investissement et n’apportent aucune
valeur ajoutée aux produits, la production plus
propre améliore la qualité des produits et des
procédés, économise les matières premières et
l’énergie, et réduit les volumes de déchets, ainsi
que leurs coûts d’élimination. « La production
plus propre est un aspect majeur de la protection
de l’environnement dans les pays en développement qui n’ont pas les moyens d’acquérir
des systèmes de traitement des déchets en aval
de la production. »
Les obstacles
Le concept de production plus propre fait
son chemin. Il y a aujourd’hui des centaines
d’études de cas montrant ses avantages pour
les entreprises de toutes tailles, avec des délais
d’amortissement très courts grâce aux économies
de matières premières réalisées et la possibilité
de traiter les déchets avec des investissements
ne dépassant pas 20.000-100.000 dollars. Mais
les barrières qui subsistent du côté de l’offre
comme de la demande expliquent que certaines
entreprises, malgré les avantages de ces technologies, optent encore pour des solutions de
dépollution en aval de la production.
ENCADRE 7.3
Bénéfice économique aux Philippines
Aux Philippines, quelque 110 entreprises participant à un projet de
gestion environnementale financé par l’USAID ont au total investi
20 millions de dollars et récoltent un bénéfice annuel de 30 millions
de dollars, grâce à la diminution des coûts de réduction de la
pollution. Cet investissement a en outre permis de réduire la
pollution de 30 %.
Les secteurs concernés par le projet sont les sucreries et les
raffineries de sucre, la pâte à papier, les huiles végétales et
animales, les tanneries, les produits alimentaires et les boissons, les
conserves de poisson, les produits chimiques industriels, la
galvanoplastie, les porcheries, la transformation de la viande, le
ciment, les produits ligneux, les métaux et les mines.
Un aspect essentiel du programme est qu’il s’adresse aussi aux
petites et moyennes entreprises, avec lesquelles des évaluations de
gestion environnementale sont réalisées pour trouver toutes les
possibilités, financièrement faisables, de réduction des déchets à la
source, de préférence au traitement en aval de la production.
ENCADRE 7.4
Traitement thermique des métaux
en phase gazeuse
La trempe, la carburation et la carbonitruration de l’acier sont des
traitements thermiques généralement effectués dans des bains de
sels fondus. La combinaison produits chimiques/hautes températures
engendre des risques d’explosion, de brûlure et d’empoisonnement,
tandis que les vapeurs dégagées, ainsi que l’extraction, le transport et
l’élimination des sels toxiques posent de sérieux problèmes
d’environnement.
Une entreprise de traitement des métaux de Singapour a mis en
place un nouveau procédé qui résout ces problèmes, grâce à un
traitement en phase gazeuse sur un lit fluidisé de particules
d’alumine. Un mélange d’air, d’ammoniac, d’azote, de gaz
naturel, de gaz de pétrole liquéfié et d’autres gaz est employé
comme gaz de fluidisation pour le traitement thermique. Le lit est
chauffé à l’électricité ou au gaz, et la trempe est également
effectuée dans un lit fluidisé.
Ce nouveau procédé a réduit les effluents et amélioré la sécurité dans
l’usine ainsi que la qualité de plusieurs produits finals. L’entreprise a
investi environ 180.000 dollars dans les quatre lits fluidisés qui ont
remplacé les bains de sels. Les économies d’énergie, de sels et de
maintenance représentent 87.000 dollars par an, soit un délai
d’amortissement d’environ deux ans.
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Bishara Textile
Manufacturing Company (BTM)
BTM
Fondée en 1962, Bishara Textile Manufacturing Company (BTM) est une entreprise d’impression manuelle des
tissus. C’est aujourd’hui l’une des entreprises phares de l’industrie égyptienne du textile et du prêt-à-porter, avec
une gamme complète de tissus, de jerseys et de vêtements, fabriqués en coton égyptien à longues fibres mélangé
à d’autres fibres naturelles, dont le lin, la laine et la soie, et en fibres synthétiques. Implantée dans l’une des plus
grandes zones industrielles d’Egypte (10th of Ramadan City), la société emploie quelque 1.300 personnes.
L’intérêt porté par BTM aux questions environnementales est évident au sein même de son usine :
• Les fibres de coton sont collectées automatiquement et réutilisées dans le processus de filage via l’installation
de climatisation et d’humidification.
• Les installations de traitement (blanchiment, désencollage, teinture, impression et finissage) exploitent des
technologies économes en énergie, qui intègrent des procédés de traitement des effluents aqueux et de
recyclage, afin de réduire la pollution et économiser les ressources. Cette année, la chaudière sera alimentée
non plus au mazout mais au gaz, et les effluents aqueux de l’atelier de teinture seront intégralement recyclés.
• Les chutes de tissus des ateliers de coupe et de couture sont envoyées à des associations environnementales
caritatives qui les utilisent pour fabriquer des tapis.
• Les sacs en papier et les boîtes en carton sont recyclés dans une usine voisine de recyclage du papier.
L’entreprise joue également un rôle majeur dans le projet de prévention de la pollution mis en place dans la zone
industrielle où elle est implantée ; ce projet a pour but d’aider les 800 usines de tissage locales à se conformer
aux prescriptions de la nouvelle loi sur l’environnement qui devrait entrer en vigueur.
Placé sous la direction de Monsieur L. Bishara, fondateur de BTM, le projet bénéficie du soutien des principales
banques égyptiennes et de la participation de centres de recherche et d’établissements universitaires qui évaluent
les effets des activités industrielles sur l’environnement, d’organisations non gouvernementales qui diffusent
auprès du public le concept de « prise de conscience des problèmes d’environnement », et de chefs d’entreprise
convaincus de l’importance des procédés écologiquement responsables pour l’avenir de l’industrie.
Notre volonté d’encourager l’excellence
environnementale au sein même de notre entreprise
égale notre intention de figurer parmi les meilleurs de
l’industrie égyptienne dans ce domaine.
Bishara Worsted Wool Manufacturing Co.
10th of Ramadan City, Egypte – PO Box 47
Tél : 20 15 362 750 Fax : 20 15 362 753
Epuration des effluents aqueux provenant de l’atelier de teinture
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
Du côté de la demande :
■ les mesures traditionnelles de lutte contre la
pollution restent la démarche de prédilection
de nombreux responsables ;
■ l’offre de technologies douces de lutte contre
la pollution est bien organisée et largement
répartie dans le monde ;
■ les pouvoirs publics privilégient la lutte
contre la pollution en tant que critère reconnu
de respect de la réglementation ;
■ les technologies de lutte contre la pollution
sont en principe faciles à comprendre et à
intégrer aux procédés de production existants,
et n’obligent pas à reconsidérer les procédés.
Du côté de l’offre :
■ l’industrie de la production plus propre est
peu développée et a un rayon d’action limité ;
■ l’industrie de lutte contre la pollution est
prépondérante ;
■ les pouvoirs publics ne privilégient ni ne
soutiennent les approches intégrées de prévention de la pollution ;
■ certaines technologies ont des coûts initiaux
élevés ;
■ il manque des capitaux et des moyens financiers pour stimuler le marché ;
■ les initiatives de recherche et développement
de nouvelles technologies sont insuffisantes.
L’étude du PNUE constate : « L’industrie
a indéniablement fait des progrès en matière
de mise en œuvre et de promotion de la production plus propre. Des efforts sont faits, non
seulement dans les grandes entreprises leaders
du marché, mais aussi dans certaines PME.
Malheureusement, il est fréquent que les
programmes ne soient pas entièrement menés à
bien ou ne soient pas intégrés dans toutes les
activités de l’entreprise, et ils ne sauraient être
considérés comme représentatifs de l’ensemble
de l’industrie. Les industriels doivent s’engager
plus sérieusement et aller au-delà de la sensibilisation pour changer les comportements,
faire en sorte que les outils de production plus
propre (évaluations du cycle de vie, audits des
technologies environnementales, etc.) soient
effectivement employés, et diffuser largement le
concept et les outils de production plus propre,
en particulier auprès des PME. »
Selon la Commission européenne, plusieurs
raisons expliquent la lenteur avec laquelle les
technologies plus propres s’imposent dans les
PME des Etats membres :
ENCADRE 7.5
Economies de coûts et amélioration
de la qualité des produits
Un fabricant de circuits imprimés américain a mis en place de
nouvelles technologies de production plus propre, qui lui ont permis
de réaliser de substantielles économies de coûts et d’améliorer la
qualité des produits finals.
Au cours de la fabrication des circuits imprimés, l’excédent de cuivre
est habituellement attaqué à l’aide de solutions acides de chlorure
cuivrique. A mesure que le cuivre se dissout, la solution perd en
efficacité et doit donc être régénérée, en principe en oxydant les ions
cuivreux à l’aide de peroxyde d’hydrogène acidifié. Le cuivre dissous
dans l’excédent de liquide est ensuite précipité sous forme d’oxyde
de cuivre et généralement mis en décharge.
Une technique électrolytique utilisant une cellule à diaphragme permet,
en une seule opération, de régénérer la solution d’attaque et de
récupérer le cuivre. Une membrane spéciale laisse passer les ions
hydrogène et chlorure, mais retient le cuivre qui est alors évacué par des
robinets de vidange et récupéré sous forme de flocons de cuivre pur.
L’entreprise a investi 220.000 dollars qui ont été amortis en dix-huit
mois, grâce aux économies de coûts réalisées sur les mises en
décharge, le cuivre et les autres matières. Le cuivre est récupéré sous
une forme ayant une bonne valeur marchande et il n’y a aucun
produit chimique dangereux à manipuler.
■ les petites entreprises ont des ressources
financières extrêmement limitées ;
■ les questions environnementales sont loin
d’être une priorité ;
■ le concept de technologie plus propre ne leur
est pas familier ;
■ les entreprises attendent d’être contraintes par
la loi, au lieu d’anticiper sur les règles futures ;
■ il y a un manque de savoir-faire en matière
d’action environnementale et de développement technologique.
Contraintes et besoins
Un rapport sur les contraintes liées au financement
de la production plus propre dans les pays
en développement a également été produit pour
le séminaire de Varsovie ; certaines de ces
contraintes touchent aussi l’accélération de la
diffusion des technologies douces et leur utilisation en général. Les principales difficultés sont
de plusieurs ordres :
■ la production plus propre reste peu connue,
129
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
ENCADRE 7.6
Réduire les pertes de chaleur
dans les installations d’oxyde de
plomb
Une installation d’oxyde de plomb comportant un four électrique à
creuset produit 1 tonne d’oxyde de plomb par jour. Dans une
usine indienne, un audit de réduction des déchets a montré que
les pertes de chaleur par radiation à travers les parois latérales du
four étaient d’environ 6,7 millions de joules par m2/h, et que les
pertes par le haut du four atteignaient quelque 10 millions de
joules. De ce fait, la température à l’intérieur du four ne permettait
d’obtenir ni le rendement ni la qualité d’oxyde de plomb voulus.
La démarche de production plus propre a été axée principalement
sur des modifications de procédé. La conception du four a été
revue et les pertes de chaleur ont été réduites grâce à de meilleurs
matériaux isolants. Un module en fibre de céramique a été installé
dans le haut du four, tandis que les parois latérales ont été garnies
d’un revêtement en fibres de céramique et de briques isolantes.
Ces modifications ont permis de réduire la consommation de
combustible et d’électricité, de diminuer la durée du cycle et
d’augmenter la teneur du produit en oxyde de plomb. Les
dépenses d’équipement ont été de 10.000 dollars et les coûts
annuels d’exploitation sont de 5.000 dollars, pour des économies
de 39.600 dollars par an.
ENCADRE 7.7
Economiser l’eau, l’énergie et les
produits chimiques
Une évaluation, dans une usine chilienne de teinture de textiles, a
induit des modifications qui ont permis des économies d’eau,
d’énergie et de produits chimiques, ainsi qu’une réduction des
émissions de particules et de solides dans les effluents.
Un usage rationnel de l’eau a été obtenu en recyclant l’eau du
procédé de refroidissement et du système de climatisation, ainsi
qu’en améliorant l’entretien et la régénération de l’adoucissant. Un
programme de maintenance des collecteurs de vapeur a réduit les
pertes par transfert de chaleur dues aux fuites, et la mise en place
d’un système numérique de surveillance a permis d’améliorer
l’efficacité de la combustion de la chaudière au fioul, ce qui s’est
traduit par des économies de fioul et une diminution des
émissions de particules. Les conduites d’évacuation de l’atelier de
teinture ont été équipées de grilles, pour réduire les quantités de
solides en suspension dans les effluents.
ou n’est pas considérée comme une approche
éprouvée et viable ;
■ la législation environnementale est encore
très limitée et son application peu contrôlée ;
■ compte tenu de la concurrence des différentes
demandes dans le domaine des ressources rares,
il est difficile pour les pays en développement
d’envisager des investissements à long terme,
même quand leurs avantages sont connus ;
■ parce qu’il est difficile, pour les banques des
pays en développement, d’évaluer la solvabilité des projets de production plus propre,
elles hésitent à les financer, même quand ils
présentent des avantages financiers prouvés et
des garanties suffisantes ;
■ certaines politiques macro-économiques et
sociales (tarification des ressources naturelles,
financement par l’Etat des installations de
production non rentables) masquent les
avantages de la production plus propre ;
■ les organismes financiers sont souvent peu
intéressés par les projets n’exigeant pas des
financements importants ;
■ avec les PME, les banques font généralement
plus attention aux garanties (que ces entreprises sont souvent incapables de fournir)
qu’aux bénéfices.
Les 160 experts de 45 pays, délégués au
séminaire de Varsovie par les pouvoirs publics,
les milieux industriels, des ONG, des universités
et des organisations internationales, ont abouti
à la conclusion qu’une aide financière à la
production plus propre était nécessaire pour agir
dans plusieurs directions :
■ organisation de campagnes de sensibilisation de l’industrie, des pouvoirs publics, des
organismes de financement, des banques et
de l’opinion publique ;
■ centralisation d’informations à jour, faciles
d’accès et d’intérêt local sur les pratiques
et technologies de production plus propre ;
■ formation des responsables industriels, des
ingénieurs d’usine, des techniciens, des
consultants, des dirigeants, des personnes
chargées de la réglementation et de tout autre
groupe concerné ;
■ élaboration de projets de démonstration dans
différents secteurs industriels et différentes
régions, à l’intérieur de chaque pays.
Production moins polluante
Le PNUE est le principal instigateur de la
production plus propre, avec son programme
130
La production plus propre coûte
moins cher que la dépollution ou la
réparation des catastrophes
écologiques.
131
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
ENCADRE 7.8
Un prix acceptable
Les techniques et technologies de la production plus propres
peuvent être mises en place à un prix acceptable : c’est ce que
montrent trois projets de démonstration menés en Egypte, au
Sénégal et au Zimbabwe.
Dans ces trois pays, des experts se sont rendus dans des usines de
pâte à papier et des cimenteries, où ils ont découvert de
nombreuses possibilités de réduction des déchets, des émissions
atmosphériques et des rejets dans l’eau, ainsi que des gisements
d’économies d’énergie, d’eau et de matières premières, notamment
en installant et/ou modernisant des technologies écologiquement
viables (technologies douces) de lutte contre la pollution.
En Egypte, la principale usine de pâte à papier du pays rejetait
dans la Méditerranée d’énormes volumes d’effluents non traités,
l’équivalent des eaux usées d’une ville de 1,6 million d’habitants.
La matière première employée est la paille de riz, qui a une teneur
en silice extrêmement élevée et qui produit la lessive noire. Aucune
technologie douce actuelle ne permet de résoudre ce problème.
Les experts ont toutefois préconisé une solution abordable,
consistant à installer un système de désilicification et un système
de récupération des produits chimiques et de l’énergie. Le
recyclage des produits chimiques récupérés devrait réduire
considérablement les coûts de matières premières, tandis que les
investissements dans le matériel nécessaire auraient un délai
d’amortissement assez court.
Dans la seule cimenterie implantée au Sénégal, le principal
problème était la poussière rejetée par la cheminée du four et par
d’autres sources. Les experts ont proposé un audit de grande
envergure pour déterminer les possibilités de réduction des déchets
et d’économie des matières premières, de l’eau et de l’énergie. Ils
ont indiqué que certaines améliorations pouvaient être apportées et
amorties immédiatement, tandis que d’autres, telles qu’un nouveau
système de conditionnement du gaz et des filtres électrostatiques
plus modernes, nécessiteraient de nouveaux investissements.
Au Zimbabwe, trois cimenteries ont mis en place des programmes de
réduction des poussières rejetées par les fours, mais les experts ont
trouvé de nombreuses possibilités de réduction des polluants
fugitifs, notamment l’installation de nouveaux filtres et le nettoyage
de ceux qui existent. Dans quatre usines de pâte à papier, ils ont
découvert des gisements d’économies d’eau et d’énergie et de
récupération des fibres, grâce aux technologies douces.
Produire plus propre lancé en 1990, à une
époque où la tendance, en matière de réduction
de la pollution, commençait à s’infléchir en
faveur de la prévention de la pollution. Ce
programme, qui a en peu de temps produit des
résultats remarquables, a quatre grands objectifs :
■ accroître, dans le monde entier, la sensibilisation au concept de production plus propre ;
132
■ encourager l’adoption de la production plus
propre ;
■ aider les pouvoirs publics et l’industrie à
élaborer des programmes ;
■ faciliter le transfert des technologies de
production plus propre.
Plusieurs moyens ont été mis en œuvre pour
atteindre ces objectifs :
■ le PNUE a organisé neuf groupes de travail
pour créer un réseau d’experts en production plus propre (principes généraux et
technologies) à travers le monde. Ces groupes
abordent diverses questions : l’éducation et
la formation ; les politiques, stratégies et
instruments ; le traitement de surface des
métaux ; les textiles ; la pâte à papier ; le
tannage ; les biotechnologies ; le développement de produits durables ;
■ le Centre international d’échange d’informations sur la production plus propre
propose des publications, dont un bulletin
d’informations, et une base de données informatique regroupant des exemples d’actions
et de stratégies, des listes de personnes et
d’organismes à contacter, 350 études de cas
techniques et 650 résumés de publications.
Une adresse électronique permet d’accéder
instantanément au programme, tandis que des
informations sur la production plus propre
sont fournies sur le World Wide Web par le
serveur du Centre Industrie et Environnement
du PNUE ;
■ un projet conjoint du PNUE et de
l’Organisation des Nations Unies pour le
développement industriel (ONUDI) prévoit
la création de centres nationaux de
production plus propre dans vingt pays en
développement et en transition. Les huit
premiers centres ont été ouverts au Brésil, en
Chine, en République tchèque, en Inde, au
Mexique, en Slovaquie, en Tanzanie et au
Zimbabwe. Ils ont plusieurs rôles :
■ susciter des projets de démonstration dans
les industries locales,
■ accroître la sensibilisation de l’industrie,
des pouvoirs publics et des instituts de
recherche et de développement,
■ créer des réseaux locaux de production
plus propre,
■ collecter et diffuser des informations,
■ organiser des actions de formation à court
et long termes pour l’industrie, les pouvoirs
publics et d’autres institutions ;
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
■ des projets de démonstration ont été mis en
œuvre dans l’industrie du ciment et dans le
secteur de la pâte à papier, en Egypte, au
Sénégal et au Zimbabwe, pour déterminer
les possibilités de production plus propre et
les obstacles à sa mise en œuvre (voir
encadré 7.8).
Autres activités des Nations
Unies
D’autres organisations relevant des Nations
Unies ainsi que des organismes intergouvernementaux œuvrent en faveur de la production
plus propre. C’est notamment le cas de
l’ONUDI qui, outre sa collaboration avec le
PNUE pour la mise en place des Centres
nationaux de production plus propre, travaille
directement avec certains pays pour inciter les
pouvoirs publics à inscrire ce concept au rang
des priorités nationales. L’ONUDI apporte
également une aide technique et financière aux
entreprises désireuses d’appliquer le concept de
production plus propre. Parmi les projets de
cette organisation, on peut citer :
■ des démonstrations des techniques de
production plus propre, par exemple dans
le secteur du ciment et dans celui de la
canne à sucre en Egypte et au Mexique ;
■ un programme de lutte contre la pollution
dans le secteur du tannage, notamment
l’intégration de technologies produisant peu
de déchets à tous les stades du traitement des
peaux, et l’épuration peu onéreuse des eaux
usées en aval de la production ;
■ un soutien direct à certaines entreprises de
Sri Lanka, pour mettre en place des techniques et des technologies destinées à réduire
les polluants à la source ;
■ une aide aux entreprises brésiliennes pour
réduire l’usage des produits tinctoriaux et
chimiques, les apports d’énergie et la durée
des processus ;
■ une aide pour une opération pilote de
production plus propre de pesticides pour
céréales, en Pologne.
Le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD) travaille avec le PNUE
en Europe centrale et orientale, pour intégrer
l’approche de production plus propre dans les
programmes de reconstruction économique et
environnementale de la région qui concernent
les mines de charbon et l’utilisation rationnelle
de l’énergie.
ENCADRE 7.9
Economiser l’eau et réduire les
déchets dans le secteur agroalimentaire
Une grande entreprise agro-alimentaire américaine a élaboré un
programme de production plus propre mettant l’accent sur les économies
d’eau, la réduction des déchets et le recyclage des déchets solides ; elle
en a tiré des avantages environnementaux et économiques substantiels.
Ce programme se distingue en ce qu’il fait peu intervenir la technologie.
■ Un premier projet a pour objet le recyclage des déchets solides et
des matières de rebut résultant des activités de mise en conserve et
de fabrication de boîtes de conserve. Les déchets végétaux sont
recyclés en aliments pour les porcs ; le carton recyclable est dirigé
vers une usine de recyclage, les palettes en bois et les bidons
contenant les ingrédients sont retournés aux fournisseurs ; les
bidons en acier de 200 litres et autres métaux de rebut sont vendus
à une entreprise de récupération.
■ Un deuxième projet vise à réduire les rejets de vernis et de diluant
au cours du processus de fabrication des boîtes de conserve, en
détectant les fuites et les pertes, en installant des racleurs pour
nettoyer à sec le matériel d’application du vernis et en filtrant le
vernis pour le réutiliser.
■ Un troisième projet se propose de réduire la consommation d’eau ;
pour cela, il préconise de nettoyer à sec les sols et le matériel, ce
qui nécessite des modifications de procédés et des changements
d’habitudes (notamment fermer l’arrivée d’eau quand on ne l’utilise
pas), ainsi qu’une maintenance et un entretien continus (et non
plus une seule fois par jour).
Le programme de recyclage a permis de recycler 70 % des déchets
solides et des matières de rebut. Le programme de réduction des
déchets de vernis a réduit de 80 % la quantité de solvants brûlés
dans la chaudière, tandis que le programme pour économiser l’eau a
permis de réduire de moitié la consommation d’eau. Les économies
annuelles totales dépassent 1,1 million de dollars.
Progrès et problèmes
Il ressort clairement des rapports fournis pour le
quatrième Séminaire du PNUE sur la production
plus propre organisé à Oxford en 1996 (bilan
bisannuel des progrès réalisés en matière de
production plus propre), que l’on est passé de la
phase conceptuelle à la phase de mise en œuvre
et qu’il y a réellement une évolution dans ce
sens dans toutes les régions. Il est encourageant
de constater qu’un nombre croissant d’alliances
stratégiques sont conclues, que l’industrie
participe activement aux activités des centres et
ateliers de production plus propre, et que de
133
L’ATMI est le syndicat national de l’industrie textile américaine. Ses membres sont présents dans plus de trente
Etats et traitent près de 80 % de toutes les fibres textiles utilisées aux Etats-Unis. Ce secteur emploie plus de
600.000 personnes.
Les fabricants américains de textiles ont en commun leur souci de l’environnement, et celui de l’hygiène et de la
sécurité sur le lieu de travail. Le Code de conduite, adopté par l’ATMI en 1996, engage l’industrie à se conformer
aux lois garantissant un traitement juste et équitable des salariés, et à préserver l’environnement partout où elle est
présente dans le monde.
L’ATMI a élaboré deux programmes, un pour encourager l’excellence environnementale (Encouraging Environmental
Excellence ou E3) et un pour encourager les entreprises textiles américaines à dépasser le cadre strict des
prescriptions du gouvernement et à établir des normes pour les autres industries (Quest for the Best in Safety and
Health ou Quest). Les logos E3 et Quest ont été déposés au niveau international et permettent aux entreprises de se
prévaloir de cette démarche auprès de leurs clients et des consommateurs.
Pour obtenir la qualification E3 et Quest, il faut être membre de l’ATMI, se conformer à toutes les lois nationales et
locales relatives à l’environnement, à la sécurité et à l’hygiène en vigueur, et mettre en œuvre les lignes directrices
du programme. La certification de chaque entreprise est renouvelée tous les ans, sur la foi de rapports décrivant les
progrès réalisés par rapport aux objectifs fixés en matière d’environnement, d’hygiène et de sécurité, et précisant les
nouveaux objectifs pour l’année suivante. Si une entreprise ayant obtenu le label E3 ou Quest ne respecte pas la
réglementation relative à l’environnement, l’hygiène et la sécurité, elle doit s’en expliquer à l’ATMI et préciser
quelles mesures correctrices elle a adoptées.
E3
Les entreprises textiles
américaines investissent
chaque année des millions
de dollars pour que leurs
procédés de fabrication ne
portent pas atteinte à
l’environnement. Les
compagnies bénéficiant du
label E3 travaillent avec les
organismes publics de réglementation, les populations
concernées et leurs salariés pour régler rapidement et de
manière responsable les problèmes d’environnement, en
mettant l’accent sur :
Le recyclage et la minimisation des déchets : les
entreprises certifiées E3 recyclent aussi bien des articles
courants comme le papier utilisé dans les bureaux et les
canettes en aluminium, que les déchets générés par leurs
procédés de fabrication.
La prévention de la pollution, les économies d’eau et
d’énergie : les efforts de prévention de la pollution vont
au-delà de la simple réduction des quantités de teintures et
de produits chimiques employés dans les procédés. Les
entreprises certifiées E3 utilisent moins d’eau et optent
pour des combustibles plus propres et des éclairages moins
consommateurs d’énergie.
La participation des populations locales : les entreprises
certifiées E3 partagent leur expérience de nombreuses
manières, notamment en produisant des documents
pédagogiques pour les écoles, en instaurant des
partenariats avec des universités pour faire des recherches
sur les textiles, et en travaillant avec des groupes de
défense de l’environnement sur des projets de préservation
et de restauration.
Des normes internationales : E3 a contribué à
l’élaboration d’un label écologique pour les T-shirts et les
draps ; il participe actuellement à la proposition
d’élargissement de ce label à l’ensemble des textiles.
Quest
Les entreprises certifiées
Quest ont apporté de
nombreux changements et
améliorations à leurs
procédures relatives à
l’hygiène et à la sécurité,
notamment :
La réduction du taux de
blessés et d’accidents, ainsi
que des coûts d’indemnisation des salariés et du nombre
de jours d’arrêt maladie correspondants.
L’adoption d’outils de gestion pour inciter la direction des
entreprises à se pencher plus sur les questions d’hygiène et
de sécurité, intégrer la sécurité dans les programmes de
gestion de la qualité totale et développer des logiciels
interactifs de sécurité et de protection de l’environnement.
Des améliorations des programmes, telles que la
modernisation des installations, l’assainissement de l’air à
l’intérieur des bâtiments et le renforcement des politiques
de protection personnelle des salariés.
La démonstration de leur souci des individus par diverses
actions sans lien avec le travail organisées au profit de
leurs salariés, par exemple des consultations médicales sur
place pour les salariés ayant des problèmes personnels de
santé, et des programmes de sensibilisation aux problèmes
de bien-être et d’alimentation.
Pour tout renseignement complémentaire sur l’ATMI, le
Code de conduite, E3 et Quest, consultez notre site Web :
www.atmi.org
Remarque : La préservation de l’environnement ainsi que l’hygiène
et la sécurité des salariés sont des priorités pour l’ATMI. Nous
pensons que cet ouvrage propose aux industries et aux entreprises
des solutions utiles et sensées pour protéger l’environnement et les
travailleurs. Toutefois, le soutien apporté à cet ouvrage ne signifie
pas que nous partageons toutes les politiques du PNUE.
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
nouveaux groupes (notamment les syndicats et
les consommateurs) se joignent à ces efforts.
Mais, comme l’indiquent aussi les rapports,
diverses mesures doivent être prises pour
accélérer la tendance. Il faut renforcer la
législation et le contrôle de son application, de
même que la formation des individus aux
technologies de production plus propre. Il y a
également des besoins très grands en matière
d’information. L’Amérique latine évoque le
problème de l’importation de technologies
inappropriées. Il y a en outre dans les entreprises
un manque général de connaissances en matière
de gestion environnementale, doublé d’un
manque de confiance à l’égard des technologies
de production plus propre et de difficultés pour
mobiliser les moyens financiers nécessaires
pour investir dans la production plus propre.
Efficacité écologique
En 1996, un groupement de 120 grandes
entreprises internationales, le World Business
Council for Sustainable Development (WBCSD)
– le Conseil mondial des entreprises pour un
développement durable –, a joint ses efforts à
ceux du PNUE pour promouvoir la production
plus propre et l’efficacité écologique. Le
Business Council for Sustainable Development,
prédécesseur du WBCSD, avait pour la première
fois mentionné l’efficacité écologique dans son
rapport, Changing Course, présenté à la
Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio, en 1992 ; il
l’avait définie comme « la fourniture de biens et
services à prix compétitif, qui satisfont aux
besoins de l’humanité et contribuent à la qualité
de la vie, tout en réduisant progressivement les
impacts écologiques et l’intensité d’utilisation
des ressources tout au long du cycle de vie, à un
niveau au moins compatible avec les capacités
limites estimées de la Terre ». En termes simples,
le but de l’efficacité écologique est de « produire
plus en consommant moins », en réduisant les
déchets et la pollution, et en utilisant moins
d’énergie et de matières premières.
La production plus propre et l’efficacité
écologique sont des concepts indéniablement
apparentés, interdépendants et qui se recouvrent.
Selon le PNUE et le WBCSD, la production
plus propre part de questions d’efficacité écologique ayant des avantages économiques, tandis
que l’efficacité écologique part de questions
d’efficacité économique ayant des avantages
ENCADRE 7.10
Actions en faveur de la production
plus propre en Thaïlande
Plusieurs actions ont été entreprises en Thaïlande en faveur de la
production plus propre, notamment dans le cadre du programme de
gestion environnementale industrielle de la Fédération des industries
thaïlandaises. L’un des objectifs majeurs de ce programme est de
promouvoir la sensibilisation aux questions d’environnement et l’usage
de technologies propres dans l’industrie thaïlandaise. Il propose des
méthodes et des technologies de réduction des déchets, des
transferts de technologies et des projets de démonstration de
technologies plus propres ; l’une de ses particularités est la
participation d’organismes et d’industries privés américains, ainsi que
d’agences dépendant des Nations Unies, comme le PNUE et l’ONUDI.
Le textile, la pâte à papier, les produits chimiques et l’agro-alimentaire
sont les principaux secteurs visés par le programme. Plusieurs progrès
ont été réalisés dans le secteur du textile, en particulier :
■ A la suite d’une évaluation dans une usine thaïlandaise, l’ONUDI et
des experts américains ont préconisé qu’une formation sur les
techniques de production plus propre soit dispensée aux
professionnels du textile et qu’un programme d’assistance
technique directe soit mis en place dans quelques usines pour
certaines technologies de réduction de la pollution.
■ Un voyage d’étude a été organisé pour faire découvrir aux
industriels les activités de réduction des déchets dans
d’autres pays.
■ Des chefs d’entreprise et des fonctionnaires ont été emmenés au
Brésil, aux Etats-Unis et en Suisse. Ce voyage leur a permis de
découvrir des techniques de production plus propre applicables à
leur secteur, et de formuler des stratégies de lutte contre la pollution
pour les teintures et les composants toxiques des couleurs.
■ Un projet de démonstration a été plus particulièrement axé sur les
avantages environnementaux et économiques de la technologie
sous vide, qui permet de réduire la consommation de produits
chimiques et d’économiser l’énergie, tout en améliorant la qualité
des produits. L’usine où s’est déroulée la démonstration a
annoncé une réduction de 25-40 % de sa consommation de
produits chimiques et d’énergie au stade du finissage, 17 %
d’économies de produits chimiques et 43 % d’économies pour
son activité mercerie. Plusieurs filatures ont suivi son exemple.
L’un des résultats majeurs du programme est l’adoption d’une norme
environnementale nationale pour l’industrie de la teinture et du
finissage des textiles, qui associe règlements et mesures volontaires
et prévoit un équilibre entre la prévention de la pollution, la réduction
des déchets et la lutte contre la pollution.
Une approche semblable, comportant des visites d’usines
américaines, a été adoptée dans le secteur de la pâte à papier. Les
projets de démonstration incluaient notamment un projet pilote visant
à évaluer les gains économiques et environnementaux de la flottation
à air dissous, qui permettrait de recycler 7-10 tonnes de pâte à papier
par jour à plein régime.
135
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
ENCADRE
7.11
La production plus propre au
niveau le plus élémentaire
Dans certains pays, les activités de production plus propre sont
organisées au niveau le plus élémentaire. Les Pays-Bas et les EtatsUnis en sont un exemple.
■ Aux Pays-Bas, les collectivités territoriales jouent un rôle de premier
plan dans la mise en œuvre de programmes de production plus
propre. L’un des plus avancés concerne la région nord des PaysBas qui compte environ 7.000 entreprises, parmi lesquelles 10 %
déversent des polluants directement dans le réseau hydrographique
et 90 % les rejettent dans les réseaux d’égouts municipaux.
L’équipe chargée de la pollution dans cette région travaille en direct
avec l’industrie pour conseiller les entreprises sur les possibilités de
prévention de la pollution et les aider sur place à effectuer des
audits de réduction des déchets et à prendre des mesures de
réduction à la source. Elle a également formé le personnel des
collectivités locales qu’elle encourage à intégrer les facteurs de
prévention de la pollution dans leurs activités de réglementation
locale. L’aide directe à l’industrie s’addresse aux entreprises de
20 salariés ou moins et couvre une grande variété de secteurs,
parmi lesquels les produits chimiques, l’imprimerie, la boulangerie,
les garages automobiles, les électriciens, le travail des métaux et
le traitement de surface des métaux.
■ Aux Etats-Unis, il y a plus de 50 programmes de prévention de la
pollution financés par les Etats et les collectivités locales et gérés
notamment par des organismes de réglementation, des universités
et des organismes mixtes. Ces programmes proposent des
combinaisons très diverses de services, que l’on peut toutefois
regrouper en trois grandes catégories : l’information, l’assistance
technique sur place, la recherche et le soutien financier.
L’assistance sur place consiste en particulier à réaliser des audits
de réduction des déchets et à conseiller sur certaines dispositions
et technologies. Les objectifs varient. Certains programmes sont
axés sur des secteurs industriels spécifiques, à l’intérieur d’une
zone géographique limitée, tandis que d’autres visent les gros
producteurs de déchets ou les petites entreprises.
environnementaux. Elles ont toutes deux pour
objet de prévenir la pollution, et les technologies
douces sont incontestablement aussi importantes
pour l’efficacité écologique que pour la production plus propre.
Vers l’ « émission zéro »
Le but ultime, pour l’industrie, doit être
l’« émission zéro », ce que tous les chefs
d’entreprise ne considèrent pas comme une
utopie, ainsi que l’atteste le soutien apporté à la
Zero Emissions Research Initiative (ZERI) de
l’Université des Nations Unies (United Nations
136
University), à Tokyo. Depuis son lancement en
1994, cette initiative a été en effet largement
soutenue par les hauts responsables des principales entreprises américaines, européennes et
japonaises, ainsi que par des hommes politiques
et des scientifiques de renom ; mais surtout,
et c’est peut-être plus important encore, ses
projets pilotes ont commencé à produire des
résultats mesurables.
Son postulat est que « si une réduction
immédiate de la pollution n’est pas sans
importance » dans l’industrie, « elle ne suffit
pas » ; il faut « des progrès technologiques permettant de fabriquer des produits sans générer
aucune forme de déchet, c’est-à-dire sans rejet
dans l’eau ou dans l’air, et sans déchet solide ».
Le but est de reconsidérer entièrement la
conception des processus industriels de manière
à ce que les industries réutilisent leurs déchets
comme matière première ou, à défaut, qu’elles
les cèdent à un autre secteur qui les utilisera
comme matière première.
Les technologies douces jouent un rôle
central dans le programme ZERI, dont la
méthodologie s’articule autour de cinq axes :
■ des modèles de rendement total, qui étudient
les industries pour déterminer de quelle
manière la production pourrait utiliser tout ce
qui peut servir de facteur de production ;
■ des modèles de produits-facteurs de production qui dressent l’inventaire de tous les
types de produits qui ne sont pas utilisés dans
le produit final ou le procédé de fabrication.
Ces produits sont souvent considérés comme
des déchets qui non seulement ont une
valeur économique nulle, mais exposent les
entreprises à des coûts d’élimination. Une
fois que les différents produits sont identifiés,
on détermine les industries qui pourraient les
employer comme facteurs de production ;
■ la modélisation de regroupements industriels :
les modèles de produits-facteurs de production
constituent une base pour le regroupement des
industries. Certaines pourraient utiliser une
partie du produit de deux ou trois procédés de
fabrication, tandis que d’autres offriraient des
matières premières à quatre ou cinq secteurs ;
■ les technologies de pointe : le savoir-faire
technique acquis et les technologies actuelles
de fabrication et de transformation n’aboutiront pas au regroupement industriel ; de
nouvelles percées technologiques sont donc
nécessaires ;
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
ENCADRE 7.12
Réaction rapide en Afrique
Ce n’est pas un hasard si plusieurs
projets pilotes du programme ZERI sont
mis en œuvre en Afrique. Günter Pauli, le
« père » du programme, précise qu’il
s’intéresse plus particulièrement aux
projets « qui apportent une réponse
rapide aux problèmes urgents » de ce
continent qui a, il insiste sur ce fait, « de
nombreux éléments à sa portée pour
résoudre rapidement ces problèmes ».
Faire fleurir le désert
Originaire de l’Antarctique, le courant
de Benguela (un courant marin
extrêmement froid) pourrait transformer le
désert de Namibie en terres fertiles. Il a été
montré à Hawaii qu’il était techniquement
possible et économiquement faisable de
pomper l’eau froide dans l’océan grâce à
des conduites enterrées dans le sable
dans la partie aride des îles. Le principe
est rapide et simple : c’est celui de la
condensation. Il a permis de cultiver des
fraises, pourtant considérées comme
inadaptées au climat tropical. Le courant
de Benguela pourrait être pompé par
des éoliennes. Le désert de Namibie est
extrêmement riche en minéraux et contient
tous les nutriments nécessaires ; la seule
chose qui manque est l’eau. Un
programme pilote est actuellement mené
sur 10 hectares, dans la baie d’Hentes.
Des aliments à base d’algues
Les eaux de l’Antarctique abondent en
nutriments, en plancton et en
macrophytes et sont, à ce titre, un milieu
idéal pour la pisciculture et la culture des
algues. Ces dernières sont très employées
comme aliments et comme médicaments
au Japon, en Chine, en Corée et aux
Philippines. L’eau de mer est pompée au
large de la Namibie pour capturer
l’humidité de l’air et répandue sur le sol
sous forme de condensation. Elle peut
ensuite être canalisée vers des bassins
pour cultiver des algues sur la terre ferme.
En 1994, la Namibie a exporté 400 tonnes
d’algues séchées.
Tout le long de la côte africaine, de
l’Afrique du Sud au Mozambique, à
l’Angola et à la Tanzanie, on trouve de
telles possibilités de débouchés. La
Tanzanie possède déjà une industrie
florissante de culture d’algues, qui produit
10.000 tonnes d’algues sèches et exporte
pour 3 millions de dollars par an. Un
cultivateur d’algues peut gagner jusqu’à
1.000 dollars par mois, une vraie fortune
par rapport aux revenus de l’agriculteur ou
ouvrier agricole africain moyen, supérieure
même aux revenus de nombreux
fonctionnaires de rang intermédiaire.
Les acheteurs américains et japonais
n’extraient que la moitié de l’algue, le
reste étant considéré comme des
déchets et, par conséquent, jeté. En fait,
ces déchets contiennent des éléments
ayant une haute valeur nutritionnelle et
pouvant acquérir une valeur ajoutée. Les
technologies culinaires mises au point
par le Centre de recherche sur
■ l’élaboration des politiques industrielles : les
dirigeants doivent repenser leur démarche
d’action en faveur du rapprochement des
secteurs industriels.
Réalisations en cours
Le programme ZERI couvre huit domaines :
six impliquent un regroupement industriel (la
pisciculture, la brasserie, le sucre, la sylviculture,
la pâte à papier, les matières plastiques, le ciment
et les matériaux de construction) et deux sont
consacrés aux « technologies issues de la nature »
(pigments et cires).
En ce qui concerne les pigments, par exemple,
l’environnement de Las Gaviotas, en
Colombie, devraient permettre d’utiliser
l’énergie solaire pour faire bouillir les
algues séchées et en extraire le
carrageenan utilisable, quintuplant ainsi
la valeur commerciale des produits.
Exploiter les possibilités du sisal
Très cultivé en Tanzanie, le sisal donne
une fibre extrêmement solide avec
laquelle on fait de la ficelle, de la corde,
des tapis et des sacs. Mais le procédé
de fabrication est très polluant et
seulement 2 % de la plante sont utilisés,
alors qu’elle contient également de
l’acide citrique, de l’acide lactique et des
alcools. L’acide citrique est de plus en
plus demandé pour les boissons non
alcoolisées et les produits alimentaires.
En faisant fermenter le flux de déchets
du sisal, la Tanzanie pourrait produire
environ un demi-million de tonnes
d’acide citrique par an. Le climat du
pays permettrait même de produire
l’acide par fermentation en milieu solide
plutôt qu’en milieu liquide, ce dernier
procédé nécessitant une hydrolyse et
d’énormes quantités d’énergie pour faire
bouillir le liquide. La fermentation en
milieu solide réduirait les coûts et
supprimerait probablement les produits
chimiques. De plus, les fibres résiduelles
de sisal constituent une excellente
matière première pour la pâte à papier et
des essais ont montré que le sisal était
une excellente matière de base pour la
fabrication des bioplastiques.
le programme ZERI fait valoir que l’industrie a
mis au point quelque 4.500 couleurs, pour la
plupart d’origine pétrochimique, dont les usages
vont des textiles aux voitures, des cosmétiques
aux produits alimentaires. Or, l’emploi des
pigments dans les textiles est une source de
pollution, consomme de grandes quantités d’eau
et gaspille dans l’eau la majeure partie des
pigments. Les peintures métallisées utilisées dans
l’industrie automobile présentent des risques pour
la santé, au stade de la production comme de
l’élimination. Le programme ZERI pense que les
recherches sur la réfraction de la lumière sur les
fibres des plumes d’oiseaux pourraient déboucher
137
A Bristol-Myers Squibb
Company
NOUS NOUS ENGAGEONS POUR L’AVENIR DE NOS ENFANTS
Comme le prédisait un Amérindien, « c’est quand le
dernier poisson aura été pêché et que le dernier arbre aura
disparu de la Terre, que nous nous rendrons compte que
l’argent ne se mange pas ».
J’espère que cette prophétie ne se réalisera jamais. En fait,
d’après les déclarations de la conférence sur le
changement climatique de Kyoto, il semblerait qu’il y ait
actuellement plus de raisons d’être optimiste qu’il y a dix
ans. Mais cela signifie-t-il que nous autres, industriels,
pouvons être satisfaits et nous reposer sur nos lauriers ?
Bien au contraire.
Il est évident que notre responsabilité ne se limite pas à
notre environnement immédiat. Partout dans le monde, le
développement économique est étroitement lié à la
situation de l’environnement mondial. L’usage croissant
des ressources naturelles et des combustibles fossiles est
le principal problème. Or dans les pays émergents, pour
améliorer le niveau de vie de chacun, il faut accroître la
productivité économique, ce qui implique un impact
encore plus lourd sur l’environnement.
Parce qu’elle est relativement jeune, la société Pharmavit
a, dès le début, recherché des solutions n’ayant pas
d’incidence négative sur notre environnement. Pour cela
nous avons :
• mis en place un système d’épuration biologique des eaux
usées, afin qu’aucun effluent contaminé ne soit rejeté
dans le sol ;
• en 1997, nous avons lancé un programme visant à
réduire la production de déchets dangereux ;
• ayant obtenu en 1996 la certification ISO 9001, nous
visons maintenant la certification ISO 14001 et espérons
l’obtenir en 1999, ce qui fera de nous l’une des premières
entreprises de produits pharmaceutiques et de compléments
alimentaires à avoir atteint ce niveau de qualité ;
• avec notre programme « Bon pour la vie », élaboré pour
les écoliers hongrois âgés de dix à douze ans, nous
apprenons à des milliers de futurs citoyens comment
protéger leur propre environnement, afin qu’ils
deviennent des citoyens modèles. Nous avons l’intention
de présenter ce programme au Viet Nam.
Notre rachat par Bristol-Myers Squibb, en 1996, a été un
grand pas en avant sur la voie du développement durable.
Le Taxol, médicament préconisé dans le traitement du
cancer, en est un bon exemple. Il était à l’origine produit à
partir de l’écorce d’une espèce rare d’if ; mais lorsqu’on
lui enlève son écorce, l’arbre meurt. Après des efforts
considérables de recherche et développement, BristolMyers Squibb a obtenu l’autorisation de produire une
forme semi-synthétique de Taxol à partir des brindilles et
des aiguilles de l’if. A terme, nous espérons pouvoir
fabriquer le composant actif du Taxol à partir de
cultures de cellules dans des cuves de fermentation,
selon un procédé très proche de celui qui est employé
pour la pénicilline.
Notre objectif est de doubler les ventes et les recettes d’ici
à 2000. L’un des principaux défis, pendant cette période
de croissance accélérée, sera de réduire la taille de notre
« empreinte » sur l’environnement. En mai 1997, BristolMyers Squibb a été la première grande multinationale à
annoncer que l’intégralité de son système de gestion de
l’environnement, de la santé et de la sécurité était
conforme à ISO 14001.
Nous nous efforçons de mener nos affaires de façon à
soutenir l’objectif du développement durable, autrement dit
d’avoir une activité économique qui réponde aux besoins
de la génération actuelle sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire leurs propres besoins. En un
mot, nous œuvrons pour l’avenir de nos enfants.
Dr. Imre Somody
Directeur général
H-2112 Veresegyház, Lévai u. 5, Hongrie
Tél : (36-28) 385-960 / 386-890 Fax : (36-28) 385-980
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
Nous sommes intimement convaincus que les pays
développés devraient montrer l’exemple en élaborant des
technologies douces et des politiques environnementales, et
en effectuant les changements qui s’imposent chez eux
Romano Prodi
Premier ministre de l’Italie
L’environnement
mondial continue à
poser de nombreux
problèmes. Si la
situation ne change
pas, il pourrait
s’avérer difficile à
cette Terre
irremplaçable d’entrer
dans le XXIe siècle
De nombreux Etats à économie
en transition risquent de
devenir les principaux pollueurs
de l’environnement. C’est
pourquoi les Nations Unies
devraient jouer un rôle plus
actif dans les échanges de
technologies propres et dans
leur transfert vers les
économies en transition
Ryutaro Hashimoto
Premier ministre du Japon
N. A. Nazarbaev
Président du Kazakhstan
sur une avancée technologique ; il exploite
d’autre part les technologies de production de
fibres optiques mises au point dans le secteur
des télécommunications, pour les appliquer au
secteur du textile et de l’automobile.
Les cires synthétiques polluent, au stade de
la production comme de l’élimination. L’étude
de la structure moléculaire de la cire d’oiseau
(100 % biodégradable) pourrait déboucher sur
des applications industrielles, à condition que
l’on trouve le moyen de maintenir la cire à l’état
liquide à des températures extrêmement basses
et de la solidifier à de hautes températures.
Dans le domaine du papier, le programme
s’est attaché à trouver une nouvelle technologie
qui permettrait de séparer l’encre de la fibre. Le
recyclage du papier présente l’inconvénient de
n’éliminer en fait que 65 % de l’encre. Plusieurs
options technologiques sont possibles :
■ la résonance magnétique pour les encres à
base de métaux lourds : contrairement aux
fibres, les métaux lourds sont conducteurs et
peuvent être rechargés magnétiquement ;
■ des techniques enzymatiques ou microbiologiques pour les encres à base de métaux
non lourds : il est possible de faire en sorte
que les enzymes et les bactéries réagissent à
certains types de produits ; il devrait donc
être possible de les manipuler pour qu’elles
« dévorent » un certain type d’encre, en
laissant les fibres intactes ;
■ fabriquer une nouvelle encre à partir de
substances caloricométalliques.
La technologie a également un rôle à jouer
dans la recherche de nouveaux procédés de
distillation des huiles essentielles, des conservateurs et des pigments provenant des feuilles
d’arbres abattus, sachant que les procédés actuels
sont souvent gros consommateurs d’énergie. La
mise au point d’une installation de distillation
mobile ouvrirait de nouvelles perspectives et
permettrait, en outre, de produire de l’énergie à
139
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
partir des petits débris de bois qui constituent la
seconde forme de déchets de cette activité.
Selon le programme ZERI, l’industrie sucrière se prêterait bien au regroupement
industriel. Mais il faut trouver de nouveaux
usages du sucre, surabondant sur les marchés
mondiaux ; il pourrait, par exemple, servir de
matière première durable pour la fabrication des
matières plastiques, du papier et des adoucisseurs d’eau, actuellement fabriqués à partir de
ressources non renouvelables. Mais il manque
un maillon à la chaîne : les technologies de mise
en œuvre du sucre.
De la conception à la réalisation
Trois usines pilotes ont été construites dans
les îles Fidji, en Namibie et en Tanzanie, pour
récupérer la totalité de la biomasse provenant
des procédés de fermentation industriels, notamment les déchets de brasseries ; elles ont montré
qu’il est possible de produire sept fois plus
d’aliments, de combustible et d’engrais avec la
même quantité de matière première.
Un programme de recherche quinquennal sur
les technologies de séparation des matières est en
cours. Il couvre l’explosion de vapeur, l’évaporation sous vide et la filtration membranaire. Le
Brésil, l’Indonésie, l’Inde et la Malaisie font
partie des pays qui soutiennent activement ce
programme, tandis que la Chine, le Costa Rica,
Fidji, Maurice et la Turquie participent à d’autres
activités du programme ZERI. Selon Günter
Pauli, initiateur de ce programme, les résultats
obtenus jusque-là confirment que la méthodologie mise au point permet d’appliquer
le principe d’émission nulle dans n’importe quel
secteur industriel. En janvier 1997, une nouvelle
brasserie produisant de la bière sans aucun
déchet, et menant parallèlement une activité de
production de protéines et de poissons, a été
inaugurée en Namibie, marquant la première
commercialisation dans le monde du principe
d’émission zéro.
ZERI bénéficie d’un soutien croissant.
Plusieurs gros industriels ont engagé leurs
entreprises sur la voie de l’objectif « émission
zéro » et plusieurs ministères du Japon, la Commission européenne, le ministère de l’Energie
des Etats-Unis et d’autres gouvernements, de
même que l’Académie royale suédoise des
sciences et le laboratoire américain Oak Ridge
National Laboratory, soutiennent le programme.
Des instituts de recherche se réclamant de ZERI
140
sont d’ailleurs en cours de création au Japon, en
Amérique du Nord, en Europe, en Amérique
latine et dans les pays Baltes.
Une entreprise américaine de revêtements
de sol, qui soutient ZERI, a investi dans le
développement d’une nouvelle technologie
destinée à convertir les déchets des particuliers
et des usines en produits utilisables à valeur
ajoutée. Par exemple, au lieu d’être mises en
décharge, les vieilles moquettes de bureau sont
récupérées et utilisées comme matière première
pour fabriquer des dalles spéciales pour les
ateliers d’usines. L’entreprise fabrique également un revêtement de sol à base de matériaux
recyclés (déchets récupérés chez les particuliers
et sur les sites industriels).
L’usine écologique
Le concept d’usine écologique, lancé par le
Japon et décrit par l’Organisation japonaise
du commerce extérieur comme la « technologie ultime du XXIe siècle », s’inscrit dans
l’esprit du programme ZERI. Il préconise des
technologies :
■ « conçues pour réduire au-delà des niveaux
actuels les influences menaçant le système
écologique ;
■ qui ne portent préjudice ni à la productivité,
ni à l’économie des procédés de production ;
■ qui utilisent des procédés de production donnant des produits à haute valeur ajoutée ».
Le concept d’usine écologique concerne
principalement les technologies de production et
de valorisation. Les produits qui quittent l’usine
sont utilisés par les consommateurs puis jetés en
tant que déchets qui sont collectés et introduits
dans le système de valorisation, où ils sont
recyclés comme matière première pour le
processus de production. Côté production, le but
est de concevoir des produits ayant un impact
minimal sur l’environnement, que ce soit au
stade de la production, en termes de matières
premières et d’énergie consommées, ou au
stade de l’élimination, après consommation. Le
concept reconnaît qu’il y aura encore quelques
déchets, mais qu’ils pourront être revalorisés.
L’usine écologique exige cinq technologies
de base : pour la conception des produits,
la fabrication, le démontage, le recyclage des
matériaux et le contrôle/évaluation ; ses partisans reconnaissent que, dans la plupart de ces
domaines, des progrès seront nécessaires pour
que le principe devienne réalité.
PRODUCTION PLUS PROPRE ET EFFICACITE ECOLOGIQUE
Ecologie industrielle
Valables et viables
Le programme ZERI et les usines écologiques
sont tout à fait dans l’esprit de l’écologie industrielle, un nouveau concept qui émerge tout juste
et qui suscite l’intérêt croissant des entreprises. Il
repose sur une démarche visant à générer une
quantité faible ou nulle de déchets. La
récupération des matériaux en cours de production et leur réutilisation sont ici des principes
clés, les considérations environnementales sont
intégrées dans tous les aspects de la conception
des produits et des procédés, et la technologie
joue un rôle plus actif et plus positif dans la
progression vers le développement durable.
Dans ce domaine, une expérience est menée
depuis plus de trente ans dans la ville de
Kalundborg, au Danemark. Elle réunit plusieurs
partenaires qui s’emploient à réutiliser l’énergie
et les matériaux. Une raffinerie fournit du gaz
à une centrale électrique et à une entreprise de
fabrication de plaques de plâtre pour leurs besoins
énergétiques, tandis que la vapeur produite par
la centrale est utilisée à la fois par une entreprise
de biotechnologies et par un réseau de chauffage
urbain. L’énergie à basse température est
transférée vers un centre expérimental de
pisciculture. Cet « écosystème » économise
19.000 tonnes de pétrole, 30.000 tonnes de
charbon et 600.000 mètres cubes d’eau par an.
Les économies annuelles sont évaluées entre
12 et 15 millions de dollars.
Malgré leur importance, les principes d’émission zéro et d’usine écologique sont des notions
assez récentes qui ne pourront être appliquées à
grande échelle qu’à long terme. La production
plus propre et l’efficacité écologique sont par
ailleurs des approches valables et viables dont la
mise en œuvre progresse à un rythme croissant.
Il reste beaucoup à faire pour accélérer et
accroître leur acceptation et leur adoption : il
faut élargir les frontières de la production
plus propre, trouver de nouvelles approches
innovantes dans des secteurs nouveaux et
inexplorés, essayer de nouvelles méthodes de
financement et de renforcement des capacités.
Selon le PNUE, le principal défi pour les deux
prochaines années sera du côté de la demande :
permis, approvisionnement, gestion de la chaîne
de l’offre, gestion environnementale et participation de banques multilatérales et privées.
Mais, grâce en grande partie au programme
Produire plus propre du Centre Industrie et
Environnement du PNUE, l’un des premiers à
avoir démontré que la pollution et la production
de déchets ne sont pas inéluctables puisqu’elles
peuvent être éliminées à la source, il y a
aujourd’hui suffisamment d’exemples montrant
que la production plus propre et l’efficacité
écologique produisent les résultats attendus et
qu’elles présentent des avantages majeurs pour
les entreprises et l’environnement.
Sources
Business and the Environment, divers numéros,
Changing Course: A Global Business Perspective on
Development
and
the
Environment,
Eco-efficiency Leadership, 1996, World Business
Council for Sustainable Development.
Cutter Information Corporation.
1992,
Business Council for Sustainable Development,
The MIT Press Ltd.
Cleaner Production in the Asia Pacific Economic
Cooperation Region, 1994, PNUE IE.
Cleaner Production Programme, brochure du PNUE IE.
Cleaner Production Programmes: What is the
Ultimate Goal?, Roundtable on Technology
Transfer, Cooperation and Capacity Building for
Sustainable Development, Vienne, 1995, PNUE IE
et ONUDI.
Cleaner Production Worldwide, 1993, PNUE IE.
Cleaner Production Worldwide, Vol. II, 1995, PNUE IE.
Divers documents d’information de l’ONUDI.
Eco-efficiency and Cleaner Production: Charting the
Course to Sustainability, 1995, World Business
Council for Sustainable Development et le PNUE.
Ecofactory: Concept and R&D Themes, 1992, New
Technology Japan.
Government Strategies and Policies for Cleaner
Production, 1994, PNUE IE.
Industry & Environment, divers numéros, PNUE IE.
Notre Planète, vol. 7, nº 6, 1996, PNUE.
Produire plus propre, divers numéros, bulletin du
PNUE IE.
Promoting Cleaner Production, Fiche d’informations,
1993, ONUDI.
Rapports de la Zero Emissions Research Initiative,
United Nations University, Tokyo.
Report of the High-Level Seminar on Cleaner
Production, Varsovie, 1994, PNUE IE.
Report of the High-Level Seminar on Cleaner
Production, Oxford, 1996, PNUE IE.
UNEP and UNIDO National Cleaner Production
Centre Programme, 1993, PNUE et ONUDI.
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