Ha Tahfénéwai - Théâtre National

Transcription

Ha Tahfénéwai - Théâtre National
Ha Tahfénéwai !
Sophie Warnant & Romain Vaillant / Cie Sujet Barré
Sommaire
Ha Tahfénéwai !, présentation du spectacle
Rencontre avec Sophie Warnant
Ce que la presse en dit
Distribution
Infos tournées et fiche technique
Conditions financières et contacts
«... Sublime cri d’alarme sur la réalité des
traitements psychiatriques.» Le Soir, février 15
5
6
10
13
14
15
« Sans la reconnaissance
de la valeur humaine de
la folie, c'est l'homme même
qui disparait. »
François Tosquelles
Parler de santé mentale avec détachement, humour et poésie.
Evoquer la place de ces prétendus « fous » dans notre société.
Réinterroger la psychiatrie d’aujourd’hui, ses avancées et ses
reculs. Voilà, en substance, un des objectifs poursuivis par Sophie
Warnant et Romain Vaillant au travers de leur spectacle Ha
Tahfénéwai !. Pour mieux comprendre ce sujet sensible et encore
tabou, les deux comédiens ont passé un long moment dans deux
institutions spécialisées, la clinique psychiatrique de la Borde en
France et le centre de psychothérapie institutionnelle La Devinière,
près de Charleroi.
De ce voyage in situ, ils sont revenus grandis et nourris d’histoires
et de paroles. Qu’ils ont décidé de nous faire partager sans lourdeur
ni voyeurisme. Dans ce spectacle sobre et minimaliste, tout se
passe autour d’un piano, une chaise et une desserte. La lumière
est brute, sans artifices. Et les deux comédiens racontent, par
le texte, mais également par le mouvement, ce qu’ils ont vu et
entendu, en élargissant le propos à des questions aussi essentielles
que dérangeantes : la place du patient en institution, la question
de l’enfermement, les traitements lourds… Toute la force de Ha
Tahfénéwai ! réside dans sa forme épurée et son propos jamais
moralisateur ni manichéen.
Une pièce humaniste et subtile qu’il faut voir sans hésiter pour
appréhender la maladie mentale avec un autre regard.
5
« Redonner une voix à
tous ces gens prétendus
anormaux »
Rencontre avec Sophie Warnant
Vous avez également confronté votre projet aux professionnels
du secteur.
Oui, nous avons eu différentes rencontres (médecins, infirmiers,
intervenants sociaux...) dans différents lieux (Liège, Gand,
Courtrai...). Avec, au bout du compte, des avis plutôt positifs de
spécialistes qui nous disaient : « vous êtes justes » ou « la santé
mentale, c’est vraiment ça ». Pour moi, c’était le meilleur des
compliments.
Qu’est-ce que vous espérez transmettre aux spectateurs avec
cette pièce ?
Ha Tahfénéwai ! a vu le jour dans le cadre de votre exercice solo
mené au sein de l'ESACT. D’où vient l’idée ?
Oui. Son propos était très fort et j’ai voulu à mon tour approcher
ce projet mené dans ce centre de psychothérapie institutionnelle
installé à Farciennes, dans le Hainaut et créé par Michel Hocq en
1976. Pendant un mois et demi, j’ai vécu aux côtés de gens qui, très
souvent, ont été refoulés d’un autre centre. Des cas extrêmement
lourds parfois, avec énormément de souffrances accumulées. J’ai
vu des choses à la fois magnifiques et terribles.
Un partage d’expériences. Amener le spectateur à s’interroger sur
ce « eux » et ce « nous ». Montrer que nous ne sommes finalement
pas différents et que nous restons trop souvent encore accrochés
à nos schémas mentaux, avec nos peurs, nos appréhensions, nos
clichés, nos tabous...
Je n’entends ni faire la morale ni changer le monde. Je veux juste
poser des questions ouvertes. Et permettre au spectateur de
s’emparer du débat. De s’arrêter un instant sur cette société où l’on
cultive à l’extrême le culte de la productivité, de la rentabilité, de la
vitesse. Et le monde médical, hélas !, n’échappe pas au phénomène.
Les problèmes de santé mentale explosent (dépression, burn-out...).
Les hopitaux sont devenus des industries. Les médecins courent
sans cesse.
Et on ne prend plus le temps de soigner, d’écouter, de comprendre.
Avec une industrie pharmaceutique qui domine tout, des médicaments soumis aux lois du marché, un lobbying intense, des
scientifiques au service de multinationales, etc.
En psychiatrie, on n’est pas à l’abri d’un retour en arrière avec un
recours à de vieilles pratiques (camisoles chimiques, enfermement,
domination du soignant sur le soigné...), ce qui inquiète les tenants
d’une psychiatrie ouverte. Notre spectacle ne parle pas directement
de ça, mais toutes ces questions sont sous-jacentes.
Un spectacle qui se nourrit par ailleurs d’éléments plus personnels.
Un pièce qui fonctionne par tableaux.
En effet. J’ai eu la chance de grandir dans une famille heureuse,
protégée de tout. Un vrai petit cocon, loin du bruit du monde, aux
côtés de mon frère Thomas, cinq ans mon aîné, qui est trisomique
21. Cette question du « handicap », de la place des gens « différents »
dans notre société m’a évidemment toujours poursuivie. Ce
spectacle parle aussi de tout ça : des émotions extrêmes, de la
responsabilité de la personne handicapée, de la liberté, mais plus
largement de la « folie » et de l’enfermement.
Oui, ce sont avant tout des fragments de vie et d’émotions.
Pour redonner une voix, un visage, à tous ces gens prétendus
« anormaux ». Et pour leur permettre d’exister au travers du regard
des spectateurs. C’est aussi un spectale très physique, très
corporel. Des corps marqués, désarticulés, abîmés par la vie...
Avec, comme dans la vie, des histoires concrètes, des moments
drôles, des considérations médicales et des souffrances partagées.
Au départ, j’ai réalisé un stage d’observation au sein de la
clinique psychiatrique de Cour-Cheverny (La Borde), en France.
Un établissement qui a fortement contribué à développer la
psychothérapie institutionnelle et qui vise à mettre sur pied d’égalité
soignants et soignés. J’ai vécu la vie de cette clinique de l’intérieur
en participant aux réunions du matin, en aidant à la vaisselle, au
nettoyage, dans les ateliers... J’ai (re)découvert là-bas la simplicité
de la vie, le bonheur de se regarder sans rien dire, de simplement
se saluer, de se sourire...
Ensuite, il y eu cette rencontre avec le réalisateur Benoît Dervaux,
auteur du film La Devinière.
6
7
C.MA.
gane.
profonde, elle trouve un
Christine
découvre
ateliers
Farid
Ousamc’est
exister.
En soi,lesc’est
déjàde
thérapeutique,
monde du rien. Parce qu’être sur un plateau,
Olivier Werner perd pied dans
rait
de résister
à un En
excès dépression
de normalité, » réLa Pensée du 17 février a
«
La
Pensée
»
et
Sophie Warnant
sume
Farid
Ousamgane,
membre
de
l’Ecole
certain
apaisement
dans
cette
parenthèse
artisaffirme
jeune
femme.
Quand
arrive
dans
gane.
Enla
dépression
profonde,
elle
trouve
un
on arrive dans
au Théâtre de Poche, Br
qu’on
soit
un
artiste
diplômé
ouon
pas.
C’est
le cas
c’est exister. En soi, c’est déjà thérapeutique,
La Pensée du 17 février
au 7 mars
porte, ci-dessus,
le sublime
belge de psychanalyse et metteur en scène de la
lacas
troupe,
on
ne saitdans
pas qui
estparenthèse
qui.
Ondese
détique.
Ça par
change
lesduidées Dans
et çala Troupe
réchauffe
l’es-on ne met pas d'étiquettes. Qu'ils soient suivis ou non par un psy,
certain
apaisement
cette
artisde
commerçante,
qui
suit
une
psychaau Théâtre de Poche,
Bruxelles.», cri d'alarme
qu’on soit un artiste diplômé ou pas. C’est
leNatasha,
du Possible,
« Ha Tahfénéwai
dizaine
pièces
déjà«créés
la Troupe
qui. On se découvre,
sans
jugement.
On ne
s’identifie
pasl’esont un petit Aujourgrain de fantaisie. © D.R.
sur la réalité des traitements
Possible,
Poche
à l’Océan
Nord.avec
La dernière,
prit,
dit-elle
un faibletoussourire.
tique.
« Ça
change
et ça
réchauffe
nalyse
depuis
10
anslesetidées
trouve
dans
laduduTroupe
de Natasha, commerçante, qui suit une psychas’identifie pas
psychiatriques. © D.R.
Le monde
rien,
aussi bien du
17 février 2015
comme artiste ou non, ce qui met
moins
de se revendique
d’hui,
je
suis
plus
autonome.
Je
vis
seule
et
je
prit,
dit-elle
avec
un faible
sourire.
Aujourdu
Possible
une
manière
de
prolonger
ce
travail
nalyse
depuis
10
ans
et
trouve
dans
la
Troupe
brut que du dadaïsme, mêlant le slow
pression. » A ses côtés, Christine théâtre
a un parcours
met moins de
art,vis
la danse
contemporaine,
le chant
le
aulyrique,
théâtre.
C’est une manière
d’hui,
suis plusC’est
autonome.
Je
seule
etraccroche
je
soi. je
« Travailler
les àémotions,
par
lame
danse
du Possible une manière de prolonger cesur
travail
plus
douloureux.
la clinique
tissu Fond’Roy,
aérien, ou encore le buto. « Je réfute les
a un parcours
d’entreprendre
quelque
chose.
Et puis, il y a l’esme
raccroche
au
théâtre.
C’est
une
manière
par
l’écriture,
permet
de
mieux
se
connaître,
sur soi. « Travailler les émotions, par laou
danse
où est née la Troupe du Possible diagnostics.
en 2002, que
Comment travailler avec quelque Fond’Roy,
qu’un
qu’on
aurait
définitivement
dans
prit
de
troupe. »classé
Si la
Troupe du Possible a déd’entreprendre
quelque
chose.de
EtFarid
puis,
il y
a l’esChristine découvre
les ateliers
Ousamou par l’écriture, permet de mieux se connaître,
institutionnelle La Devinière à Far- la douleur que génère l’enfermement de la maladie mentale, qui prendrait
la case psychotique ? Sur la trentaine qui est CRITIQUE
en hôpital psychiatrique,
pour aider les
gane.
En dépression
profonde,
elle
trouvemarré
un
prit
de troupe.
» Si laregorge
Troupe du
a dée en 2002, que
L’histoire
de l’art
u théâtre comme on l’adore ciennes, où l’on fait le pari d’aborder mental. Leur imprévisibilité (Sophie le risque de la liberté dans la folie,
surPossible
scène, la moitié
est issue de la psychiatrie
★★★★
certain
dans
parenthèse
artisDstatut
parce qu’il
met
les pieds
participants
d’«
objet
dedans le la folie de manière plus humaine. qui se lance dans un récital massacré pour accompagner, plutôt que de mémais
c’est avec
ceux
qui viennent
conserva- du
"L’histoire
Du théâtre
parce
qu’il
met
lescette
pieds
dans
le
plat,
qu’ilàdupasser
marré
enapaisement
hôpital
psychiatrique,
pour
aider
les
de
grands
noms
flirtant
intimement
de l’art comme
regorge on l’adore
Farid Ousamque c’estl’esplus difficile parfois. Avec eux, je plat, qu’il vous relâche tourneboulé, et Tous deux se sont imprégnés de ces d’Orphée et Eurydice ou Romain qui dicaliser ces « fous », jusqu’au cœur
tique. « Ça change
les idées
etstatut
ça toire
réchauffe
soins
»
à
celui
d’acteur,
elle
s’est
aujourd’hui
participants
à
passer
du
d’«
objet
de
avec
la tord
foliele
: avec
Artaud,
Van
Gogh,
de
noms
flirtant intimement
dois déconstruire
un tas mieux
de codes parce qu’ils parce qu’il tord le corps des comé- expériences pour les régurgiter, avec chope les tics obscènes de sa voisine) de leurs angoisses. Là encore, le prorelâche
tourneboulé,
et parce
qu’il
corps
des
comédiens
pour
elle trouve vous
ungrands
prit, dit-elle
un faible
sourire.
Aujourémancipée
de l’institution
etpour
de mieux
l’aspect
social
essorer
notre corps une justesse hallucinante, sur le pla- provoque des rires nerveux dans la pos n’est pas appuyé mais évoqué par
ont moins
l’habitude
de se questionner,
de se re- diens
soins
»
à
celui
d’acteur,
elle
s’est
aujourd’hui
Séraphine
de
Senlis...
avec
la
folie
:
Artaud,
Van
Gogh,
d’hui,
je suis plus
autonome.
Jeplus
vis seule
et
je et moisi
renthèse artissalle parce qu’il faut bien expulser la une mise en scène sur le fil du rasoir.
lui faire dégorger ce qu’il a de teau.
positionner,
d’affronter
ce qu’ils en
ontladans
les social et
essorer
notre
corps social et lui faire
dégorger
ce
qu’il
a
de
tabou
pour
privilégier
dimension
artistique.
émancipée
de
l’institution
et
de
l’aspect
social
Séraphine
de Senlis...
me raccroche au théâtre. C’est tripes.
une »manière
Dès le premier tableau, tout est dit. gêne que suscite cette performance Les ébats d’une marionnette à taille
Farid a vu passer des histoires pas ba- plus tabou et moisi en lui. Avec Ha
réchauffe l’esBaséscertains
au Club
Artaud!, Sophie
à Bruxelles,
Warnant et Ro- En slip et sous-pull étriqué, Sophie jusqu’au-boutiste. Tout cela aurait pu humaine, les yeux vides et la bouche
pour
privilégier
lacorporelle
dimension
nales
dans
ateliers,
cas quiAntonin
avaient Tahfénéwai
affirme
la jeune quelque
femme.
Quand
on arrive
dans
lui... C’est d’abord et avant tout cette
recherche
des
deux
comédiens
d’entreprendre
chose.
Etartistique.
puis,
il y asesl’esmain Vaillant
ouvrent
nos yeux sur la Warnant avance son corps recroque- être fort lugubre mais un magnifique noire ouverte en un supplice béant,
mis en échecles
tousateliers
les psys deattirent
la capitale,une
mais trentaine
urire. Aujourde
personnes,
Basés
Club
Antonin
Artaud
à
Bruxelles,
prit de au
troupe.
»sait
Si
lapas
Troupe
du
Possible
a
déla
troupe,
on
ne
qui
est
qui.
On
se
déaffirme
la
jeune
femme.
Quand
on
arrive
dans
s’épanouissaient
sur
le plateau.
« Les psys qui douloureuse et silencieuse réalité des villé, pétrifié, le visage mangé par une contrepoint musical, du piano en live expriment aussi bien la déshumanisaqui
force
le
respect.
L’un
et
l’autre
sont
soufflants
de
vérité..."
Le
Soir,
février
15
en attirent
hôpital
psychiatrique,
approche
théâtraleaujour- grimace, une sorte de cri muet, de à une bande-son entêtante, rend l’ex- tion du milieu psychiatrique que la
les
ateliers
une trentaine
de
personnes,
traitements
psychiatriques
les
ontaider
sur certaines
le les
divan
psychiatriepar
nousune
vis seule etlajetroupe, on ne sait pas qui est qui. Oncouvre,
jugement.
On ne pour
s’identifie
pas ou enséduites
semarré
dé- sans
scène finale d’une comédienne mise à
Sur ces «qu’elles
fous » quesont
l’on ne sau- hurlement figé. C’est d’abord et avant périence poignante.
disent
quethéâtrale
les
ateliers
créent un levier
tra- d’hui.parce
participants
àou
passer
d’« objet
de
non
académique
etded’autres,
certaines
séduites
par du
une
approche
comme
non,
ce statut
qui
met
moins
de
couvre, sans jugement. On ne s’identifie
pas artiste
une manière
La deuxième partie, plus narrative, nue de la manière la plus impudique
vail.
» Au-delà des résultats thérapeutiques, ils rait voir, réduits à la camisole de force, tout cette recherche corporelle des
soins
»
à
celui
d’acteur,
elle
s’est
aujourd’hui
en
période
de
crise.
«
Leur
point
commun
senon de
académique
etavec
d’autres,
parce
qu’elles
sont
offrent
simplement
un chemin vers soi, qui ou plus souvent, à la camisole chi- deux comédiens qui force le respect. se fait plus directe pour dénoncer qui soit, fragile, désarmée, les lèvres
pression.
» A de
sesl’institution
côtés,
Christine
a un
parcours
comme artiste
ou non,
ce qui met
"Quand
le théâtre
s’empare
de moins
sujets
de société
pertinence
et
talent...
puis, il y a l’esémancipée
et de peut,
l’aspect
social
L’un et l’autre sont soufflants de vérité l’abus des traitements chimiques et bâillonnées de glaise, mais emportée
mique,
pratique pour
accessoirement,
aider
à vivre mieux.
rait
de
résister
à un■ excès
de bien
normalité,
» déculpabiréenpour
période
de
crise.
«
Leur
point
commun
seplus
douloureux.
C’est
à
la
clinique
Fond’Roy,
pression. » A ses côtés, Christine a un parcours
privilégier la dimension
artistique.
CATHERINE MAKEREEL liser toute la société. Les deux comé- dans leur corps aux contorsions in- certaines conditions inhumaines d’in- dans un ballet plein d’espoir. ■
Possible a déLa
folie
dans
toute
son
humanité...
Ha
Tahfénéwai
!
est
une
tranche
de
douce
sume
Farid
Ousamgane,
membre
de
l’Ecole
Olivier Werner perd
rait
de
résister
à
un
excès
de
normalité,
»
réoù estBasés
née au
la Troupe
du Possible
2002, que
plus douloureux. C’est à la clinique Fond’Roy,
CATHERINE MAKEREEL
diens ont passé plusieurs mois dans contrôlées, aux balancements angois- ternement, dignes du siècle dernier et
Club Antonin
Artaud en
à Bruxelles,
pour aider démence
lesest née laen­
Le monde du
rienbelge
les
3 et 4 de
avril au
Théâtre Varia,
des institutions
spécialisées,
de
la cli- sés. Un mimétisme corporel jamais pourtant toujours en cours à l’heure
psychanalyse
et
metteur
en
scène
de
la
« La Pensée » et Sop
sume
Farid
Ousamgane,
membre
de
l’Ecole
tre joies
et crises,
uneChristine
exploration
des
odeurs
et
joies
sensorielles
découvre
les
ateliers
de
Farid
Ousamoù
Troupe
du Possible
en 2002,
que
les ateliers attirent une trentaine 75
deruepersonnes,
du Sceptre, Bruxelles.
nique psychiatrique de La Borde en moqueur mais qui nous laisse imagi- actuelle. Pour lancer un appel égale- Ha Tahfénéwai ! du 3 au 14 mars
t d’« objet Christine
de
Dans
la Troupe
du Possible,
on àne
pasplus
d'étiquettes.
Qu'ils
soient
suivis ou non par
un psy,
dizaine
la Troupe
du
porte,
ci-dessus, le
certaines
séduites parprofonde,
une
approche
belge
de psychanalyse
et
metteur
enthéâtrale
scène
deunla de pièces déjà créés
gane.
En
dépression
elle
trouve
découvre
les
ateliers
de
Farid
OusamNational,
Bruxelles.
unemet
approche
humaniste au Théâtre
ner
les démons
qui peuplent
ces têtes, ment,
Francepar
au centre
de psychothérapie
ou corporelles au son de la musique
deacadémique
Beethoven
pour
soutenir
l’insou­
tenable.Dansàlal’Océan
non
d’autres,
parce
sont
© D.R.
tous
ont un petitQu'ils
grain soient
de fantaisie.
Possible,
La dernière,
TroupeNord.
du Possible,
on ne met pas
d'étiquettes.
suivis ou
non par un psy,
«
Ha
Tahfénéwai
»,
dizaine
de piècesetdéjà
créés
parqu’elles
la Troupe
du du Poche
st aujourd’hui
certain
dans
cette
parenthèse
artisgane. En dépression profonde, elle trouve
un apaisement
27
en période
de crise.
«idées
Leur
Et
nousapaisement
rame­nerdans
au théâtre."
La Libre
Belgique,
mars
15point
Lese-l’esmonde du rien,
se revendique
aussi
du © D.R.
tous ont
un petit grain
de bien
fantaisie.
sur la réalité des tra
Possible,
Poche
à l’Océan
La dernière,
tique.
« Çaduchange
les
etNord.
ça commun
réchauffe
certain
cette parenthèse
artisl’aspect social
Olivier Werner perd pied dans
de résister à un excès de normalité, »théâtre
répsychiatriques. © D.R
Lerait
monde
du rien, un
se revendique
aussiAujourbien
du brut que du dadaïsme, mêlant le slow
prit,
dit-elle
faible
sourire.
tique. « Ça change les idées et ça réchauffe
l’esistique.
« La Pensée » et Sophie Warnant
sume
Farid avec
Ousamgane,
membre
de l’Ecole
art,
la
danse
contemporaine,
le
chant
lyrique,
le
théâtre
brut
que
du
dadaïsme,
mêlant
le
slow
d’hui,
je
suis
plus
autonome.
Je
vis
seule
et
je
prit, dit-elle avec un faible sourire. Aujourporte,
ci-dessus,
le
sublime
belgen’a
de psychanalyse
et metteur en
scène représentation,
de la
ud à Bruxelles,
"...
C’est
tellement
bien rendu
l’on
plus
sensation
d’une
tissu
aérien,
encoredulePossible,
buto. «onJeneréfute
lesd'étiquettes. Qu'ils soient suivis ou non par un psy,
art,
lajedanse
contemporaine,
le chant
lyrique,
me
raccroche
aulathéâtre.
manière
d’hui,
je suis
plus autonome.
Je visque
seule
et
Dansou
la Troupe
met pas
« Ha Tahfénéwai », cri d'alarme
dizaine
de pièces
déjà créésC’est
par
laune
Troupe
du le
de personnes,
diagnostics.
Comment
travailler
avec
queltissu
aérien,
ou
encore
le
buto.
«
Je
réfute
les
ni
même
d’une
appropriation,
mais
d’un
véritable
vécu...
Karoo.me,
février
15
sur la réalité des traitements
©
D.R.
tous
ont
un
petit
grain
de
fantaisie.
Possible, du Poche
à l’Océan
La dernière,
d’entreprendre
quelque
chose.Nord.
Et puis,
il y a l’esme raccroche au théâtre. C’est une manière
oche théâtrale
psychiatriques. © D.R.
duComment
se Troupe
revendique
bienqu’un
du
diagnostics.
travailler
avec
demonde
troupe.
»rien,
Si la
duaussi
Possible
aqueldé-qu’on aurait définitivement classé dans
d’entreprendre quelque chose. Et puis, il yprit
a Le
l’esbrut
que psychiatrique,
dudéfinitivement
dadaïsme, mêlant
leaider
slow
institutionnelle La Devinière à Far- la douleur que génère l’e
la dans
case
qu’un
qu’on
aurait
classé
ce qu’elles sont
marré
hôpital
pour
les psychotique ? Sur la trentaine qui est CRITIQUE
prit de troupe. » Si la Troupe du Possible
athéâtre
dé-en
art,
la danse
le chant
lyrique,
le scène,
la fantaisie
aux fous rires,
de
folie
douce
à?laSur
crise
et aux
cris,
la
où que
l’on génère
fait le pari
d’aborder mental.
u théâtre La
comme
on l’adore
Leur imprévisibi
sur
la moitié est issue de la psychiatrie institutionnelle
de la maladie
mentale, q
la douleur
l’enfermement
Devinière
à Far- ciennes,
lala
case
psychotique
la
trentaine
qui
est pièce
CRITIQUE
participants
àcontemporaine,
passer
du
statut
d’«
objet
de
marré
hôpital psychiatrique,
pour aider
les
nt commun "...De
se- en
tissu aérien, ou encore le buto. « Je réfutemais
les c’est avec ceux qui viennent du conservafolie de
manière
plus humaine.
parceoùqu’il
met
les
piedsd’aborder
dans le lamental.
qui
se lancededans
un récid
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Leur
imprévisibilité
(Sophie
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ciennes,
l’on
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la
moitié
est
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de
la
psychiatrie
soins
»
à
celui
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elle
s’est
aujourd’hui
participants
à
passer
du
statut
d’«
objet
de
nous
offre
un
véritable
voyage
intérieur
et
émotionnel..."
Theatrorama,
mars
15
Olivier Werner perd pied dans
ormalité, » rédiagnostics. Comment travailler avec quelsedans
sont un
imprégnés
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qu’il vous
relâche tourneboulé,
et Tous
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ou
toire
que c’est plus
difficile
parfois.
Avec dans
eux, jele plat,
pour accompagner,
qui sedeux
lance
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parce
qu’il met
les pieds
la folie
de manière
plus humaine.
mais
c’est
avec
ceuxdéfinitivement
qui viennent
du conservaémancipée
de aurait
l’institution
et de l’aspect
social
soins » à celui d’acteur, elle s’est aujourd’hui
qu’un
qu’on
classé
dans
« La
Pensée
»expériences
et
SophieetWarnant
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pour
les
régurgiter,
avec
parce
qu’il
tord
le
corps
des
coméchope
les
tics
obscènes
d
dois
déconstruire
un
tas
de
codes
parce
qu’ils
dicaliser
ces
«
fous
»,
ju
d’Orphée
Eurydice
ou
Romain
qui
plat,
qu’il
vous
relâche
tourneboulé,
et
Tous
deux
se
sont
imprégnés
de
ces
toire
que
c’est
plus
difficile
parfois.
Avec
eux,
je
la dimension
artistique.
émancipée de l’institution et de l’aspectpour
social
institutionnelle La Devinière à Far- la douleur que génère l’enfermement de la maladie mentale, qui prendrait
la privilégier
case psychotique
? Sur la trentaine
qui est CRITIQUE
porte,
ci-dessus,
le
sublime
en scène depour
la privilégier la dimension artistique. dois
une
justesse
hallucinante,
sur
le
pladiens
pour
mieux
essorer
notre
corps
provoque
des
rires
nerv
ont
moins
l’habitude
de
se
questionner,
de
se
rede
leurs
angoisses.
Là
en
chope
les
tics
obscènes
de
sa
voisine)
parce
qu’il
tord
le
corps
des
coméexpériences
pour
les
régurgiter,
avec
déconstruire
un
tas
de
codes
parce
qu’ils
u
théâtre
comme
on
l’adore
ciennes,
où
l’on
fait
le
pari
d’aborder
mental.
Leur
imprévisibilité
(Sophie
le
risque
de
la
liberté
dans
la
folie,
sur
scène,
la
moitié
est
issue
de
la
psychiatrie
Basés au Club Antonin Artaud à Bruxelles,
parce
qu’il
les
pieds
dans
ledans
lacorps
folie
manière
humaine.
la Troupe
du Possible,
on
ne
met
d'étiquettes.
Qu'ils
suivis
oumet
non
un
psy,
Ha
Tahfénéwai
cri d'alarme
qui
se
lance
un»,
récital
massacré
accompagner,
de pas
méc’estattirent
avec pas
ceux
qui
viennent
du
teau.
r la Troupe duBasés au Dans
social
et luiplus
faire
dégorger«ce
qu’il
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salle
parce
qu’il
faut bien
positionner,
d’affronter
ce par
qu’ils
ont
les de
posque
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appuyé
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provoque
des rires pour
nerveux
dans laplutôt
pour
mieux
essorer
notre
une
justesse
hallucinante,
sur
le
ontmais
moins
l’habitude
detrentaine
se questionner,
de
sesoient
re- diens
les
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une
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Club Antonin
Artaud
à Bruxelles,
plat,
qu’il vous
relâche
Tous
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se sont
imprégnés
de en
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d’Orphée
et Eurydice
ou
ces
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c’est
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premier
tableau,
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et moisi
lui.
Avec
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suscite
tripes.
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a et
vului
passer
des
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scènecette
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dans
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D.R.
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decertaines
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des
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une
approche
les ateliers attirent
une
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parce
qu’ilateliers,
tord leetcertains
corps
coméexpériences
pour
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avec
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de
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encore,
le prodois »
déconstruire
tas dedes
codes
parce qu’ils
En
slip
sous-pull
étriqué,
Sophie Làjusqu’au-boutiste.
!, Sophie
Warnant
Tout ce
nales
dansplus
ses
cas
quiAvec
avaient
Les
ébats
d’une marion
gêne
performance
tabou
moisidesen
lui.
Ha Tahfénéwai
Dès le
tableau,
tout et
est
dit.
tripes.
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vuun
passer
histoires
pas
banon
académique
d’autres,
parce
qu’elles
sont
séduites par une approche théâtrale
D.R.que
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du
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provoque des rires© nerveux
dans la pos n’est pas appuyé mais évoqué par
ont moins l’habitude de se questionner, de se re- diens pour mieux essorer notre corps une justesse
avance son
corps
recroquemain
Vaillant
ouvrent nos
yeux Sophie
sur la Warnant
être
fort
lugubre
mais
un
mis
ensocial
échec
tous
les
psys
de
la
capitale,
mais
humaine,
les
yeux
vides
jusqu’au-boutiste.
Tout
cela
aurait
pu
Tahfénéwai
!,
Sophie
Warnant
et
RoEn
slip
et
sous-pull
étriqué,
nales
dans
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ateliers,
certains
cas
qui
avaient
en
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de
crise.
«
Leur
point
commun
senon
académique
et
d’autres,
parce
qu’elles
sont
et lui faire dégorger ce qu’il a de teau.
salle parce qu’il faut bien expulser la une mise en scène sur le fil du rasoir.
positionner, d’affronter ce qu’ils ont dans les
mêlant le slow
villé,
pétrifié,
le visage
mangé
par
une
douloureuse
ettout
silencieuse
réalité
des
contrepoint
musical,
dusup
s’épanouissaient
sur
le plateau.
«nos
Les
psyssur
quilale premier
noireOlivier
ouverte
en un
être
fortperformance
lugubre
mais
unébats
magnifique
Vaillant
ouvrent
yeux
Warnant
avance
son
corps
recroquemis
en résister
échec
tous
les
psysdes
dehistoires
la capitale,
Werner
perd
rait
de
à vu
un
excès
de
normalité,
»mais
ré-plus main
en période de crise. « Leur point commun
setabou
et
moisi
en
lui.
Avec
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Dès
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dit.
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que
suscite
cette
Les
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marionnette
à
taille
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a
passer
pas
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le de résister à un excès de normalité,
sorte
muet,
de vides
psychiatriques
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une
entêtant
les ont
sur
le divan
ou
en psychiatrie
nous
aussi bien
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musical,
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piano
enyeux
live
douloureuse
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silencieuse
réalité
des
villé,
pétrifié,
le visage
par une grimace,
s’épanouissaient
sur lecertains
plateau.
Les
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qui
La
Pensée
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Werner
perd
pied
dans
sume
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membre
de
l’Ecole
»nales
ré-Farid
Tahfénéwai
!, Sophie
et RoEn
slip ettraitements
sous-pull
étriqué,
Sophiemangé
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ToutOlivier
celaune
aurait
pu de
humaine,
les
et «
labande-son
bouche
dans ses
ateliers,
cas«qui
avaient
« Je réfute sume
les Farid Ousamgane, membre de belge
hurlement
figé.
C’est
d’abord
et
avant
d’hui.
Sur
ces
«
fous
»
que
l’on
ne
saupérience
poignante.
disent
que
les
ateliers
créent
un
levier
de
tration
du
milieu
psychiat
à
une
bande-son
entêtante,
rend
l’extraitements
psychiatriques
aujourmain
Vaillant
ouvrent
nos
yeux
sur
la
grimace,
une
sorte
de
cri
muet,
de
Warnant
avance
son
corps
recroqueêtre
fort
lugubre
mais
un
magnifique
noire
ouverte
en
un
supplice
béant,
les
ont
sur
le
divan
ou
en
psychiatrie
nous
mis
en
échec
tous
les
psys
de
la
capitale,
mais
porte, ci-dessus, le s
« La Pensée » et Sophie Warnant
de psychanalyse et metteur en scène de la
l’Ecole
etla
silencieuse
réalité
villé,
pétrifié,
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visage
mangé
par
une
contrepoint
piano
en live expriment
aussides
bien lascène
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sur
plateau.
« Les
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recherche
corporelle
rait
réduits
laQu'ils
camisole
deetforce,
La «deuxième
partie,
er avec quel»douloureuse
Au-delà
des
résultats
thérapeutiques,
ils
finale
d’une
coméd
périence
poignante.
d’hui.
Sur
ces
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que des
l’on ne
hurlement
figé. àC’est
d’abord
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les ateliers
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un
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met
pas
d'étiquettes.
soient
suivis
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un
psy,
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»,plu
c
porte,
ci-dessus,
le sublime
dizaine
de pièces
déjàle créés
lalevier
Troupe
du
belge de psychanalyse et metteur en scène
de
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psychiatriques
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sorte
de
cri
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psychiatrique
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le des
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ou en Nord.
psychiatrie
nous
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force
respect.
plus
souvent,
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camisole
chisenuefait
plus
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simplement
un
chemin
vers
soi,
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la pou
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narrative,
rait
voir,
réduits
à laQu'ils
camisole
degrimace,
force,
tout
cette
des deux
vail.
»ont
Au-delà
résultats
thérapeutiques,
ils
©ou
D.R.
tous
ont
un petit
grain
de fantaisie.
sur
la manière
réalité
des
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Dans
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du Possible,
on ne
met
pas
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soient
suivis
non
par
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Tahfénéwai
»,plus
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du
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l’Océan
La dernière,
dizaine de pièces déjà créés par la Troupe
nt classé dans
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Surplus
ces «souvent,
fousaider
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figé. C’est
d’abord
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poignante.
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d’une
mise
à
disent simplement
que les ateliersun
créent
un levier
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■ chi- mique,
L’un
etqui
l’autre
sont
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de
véritécomédienne
bien
pratique
pour
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des
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peut,
accessoirement,
vivre
mieux.
qui soit,
fragile,
désarm
se fait
plus
directe
pourfinale
dénoncer
lanecamisole
deux
comédiens
force
le respect.
offrent
chemin
vers
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psychiatriques.
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ont
un petit
grain
de
fantaisie.
réalité
desnue
traitements
Le
monde
du rien,
revendique
aussi
bien
du Poche à l’Océan Nord. La dernière,
institutionnelle
La
Devinière
douleur
que
génère
l’enfermement
de des
la maladie
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prendrait
ntaine qui Possible,
est CRITIQUE
réduits àla
la camisole
de force,
tout cette
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La deuxième
partie, sur
pluslanarrative,
de la manière la plus impudique
vail. » Au-delà
desse
résultats
thérapeutiques,
ils durait voir,
CATHERINE
MAKEREEL liser
dans
leur
corps
aux
contorsions
intoute
la
société.
Les
deux
comécertaines
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inhu
bâillonnées
de
glaise,
m
■
l’abus
des
traitements
chimiques
et
mique,
bien
pratique
pour
déculpabiL’un
et
l’autre
sont
soufflants
de
vérité
peut,
accessoirement,
aider
à
vivre
mieux.
©
D.R.
psychiatriques.
théâtre
brut
que
du
dadaïsme,
mêlant
le
slow
Le
monde
du
rien,
se
revendique
aussi
bien
du
plus souvent,mental.
à la camisole
deux comédiens qui
force le respect.
se fait
plus
directe pour
désarmée, les lèvres
un où
chemin
u théâtre comme on offrent
l’adoresimplement
ciennes,
l’onvers
faitsoi,
le qui
parioud’aborder
Leurchi-imprévisibilité
(Sophie
le risque
dedans
la liberté
dansdénoncer
la folie,qui soit, fragile,
la psychiatrie
contrôlées,
aux balancements
angoisdiens
ont
passé
plusieurs
mois des
ternement,
dignes
dud’esp
sièc
CATHERINE
MAKEREEL
dans emportée
un ballet
plein
certaines
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inhumaines
d’inliser
toute
la société.
Les deux L’un
comédans
leur
corpsde
aux
contorsions
inla danse
contemporaine,
le
chant
lyrique,
lemique,
théâtre brut que du dadaïsme, mêlant art,
le slow
■
bien
pratique
pour
déculpabiet
l’autre
sont
soufflants
vérité
l’abus
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chimiques
et
bâillonnées
de
glaise,
mais
peut,
accessoirement,
aider
à
vivre
mieux.
parce qu’il met les pieds
dans
le la folie debuto.
manière
plus
humaine.
qui
seplusieurs
lanceVaria,
dans
un
récital
massacré
pour
accompagner,
plutôt
quedignes
de
mé-corporel
t du conservaLe
monde
du diens
rien
lesla3ont
et
4passé
avril Les
au
Théâtre
sés.
Un mimétisme
jamais
institutions
deangoisla clipourtant
toujours CATHER
en cou
ternement,
siècle
et d’espoir.
moisdans
dans
contrôlées,
aux spécialisées,
balancements
■
toute
société.
deux coméleurdes
corps
aux contorsions
in- certaines
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inhumaines
d’in- dudans
tissu le
aérien, ou encore le CATHERINE
« JeMAKEREEL
réfute
lesliser
un dernier
ballet
plein
art, la danse contemporaine, le chant lyrique,
plat, qu’il
vous
relâche
tourneboulé,
et
Tous
deux
se
sont
imprégnés
de
ces
d’Orphée
et
Eurydice
ou
Romain
qui
dicaliser
ces
«
fous
»,
jusqu’au
cœur
is. Avec eux,tissu
je aérien,
75
rue
du
Sceptre,
Bruxelles.
moqueur
mais
qui
nous
laisse
imaginique
psychiatrique
de
La
Borde
en
actuelle.
Pour
lancer
un
CATHERINE
MAKEREEL
diens
ont
passé
plusieurs
mois
dans
contrôlées,
aux
balancements
angoisternement,
dignes
du
siècle
dernier
et
Le monde
les 3 et 4 avriltravailler
au Théâtre Varia,
diagnostics.
avec quel- des institutions spécialisées, de la cli- sés. Un mimétisme corporel jamais pourtant toujours en cours à l’heure
ou encore le buto. « Je réfute
les du rienComment
Le
monde
du
rien
les
3
et
4
avril
au
Théâtre
Varia,
des
institutions
spécialisées,
de
la
clisés.
Un
mimétisme
corporel
jamais
pourtant
toujours
en
cours
à
l’heure
ner
les
démons
qui
peuplent
ces
têtes,
France
au
centre
de
psychothérapie
parce
qu’il
tord
le
corps
des
comément,
à
une
approche
plu
expériences
pour
les
régurgiter,
avec
chope
les
tics
obscènes
de
sa
voisine)
de
leurs
angoisses.
Là
encore,
le
proes parce qu’ils
Ha
Tahfénéwai
!
du
3
au
14
mars
75
rue
du
Sceptre,
Bruxelles.
actuelle.
Pour
lancer
un
appel
égalenique
psychiatrique
de
La
Borde
en
moqueur
mais
qui
nous
laisse
imagidiagnostics. Comment travailler avecqu’un
quel-qu’on aurait définitivement classé dans
Haplus
Tahfénéwai
! du 3 au 14 mars
75 rue du Sceptre, Bruxelles.
niqueFrance
psychiatrique
de LadeBorde
en moqueur institutionnelle
mais
qui
nous
laisse
imagiactuelle.
Pour
lancer
un
appel
égaleau
Théâtre
National,
Bruxelles.
ment,
à
une
approche
humaniste
au
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psychothérapie
ner
les
démons
qui
peuplent
ces
têtes,
la douleur
que génère
Devinière
à Farla dans
case
psychotique
? Sur la hallucinante,
trentaine qui estsurCRITIQUE
pour mieux
essorerclassé
notre
corps
une justesse
le pla- provoque des rires nerveux dans la Lapos
qu’on aurait
définitivement
n’est pas
appuyé
mais évoqué
par l’enfermement de la maladie mentale, q
onner, de se qu’un
re- diens
France au centre de psychothérapie ner les démons qui peuplent ces têtes, ment, à une approche plus humaniste au Théâtre National, Bruxelles.
Leur
(Sophie le risque de la liberté d
ciennes,
où que
l’on
fait
le pari
d’aborder
u théâtre
comme
on l’adore
de lalemaladie
mentale, qui prendrait
Devinière
à Farscène,
la moitié
est issue
de la
psychiatrie
la expulser
douleur
l’enfermement
psychotique
? Sur dégorger
la trentaine
qui
est
et lui faire
ce sur
qu’il
a deCRITIQUE
teau.
salle La
parce
qu’il
faut
bien
la génère
une
mise
en scène mental.
sur
fil
du imprévisibilité
rasoir.
s ont dans la
lescasesocial
Journal
télévisé
- RTBF,
7 mars
2015 institutionnelle
27
27 massacré
qui
se
lance
dans
un
récital
la
folie
de
manière
plus
humaine.
parce
qu’il
met
les
pieds
dans
le
plutôt
le
risque
de
la
liberté
dans
la folie, pour accompagner,
u
théâtre
comme
on
l’adore
ciennes,
où
l’on
fait
le
pari
d’aborder
mais
c’est
avec
ceux
qui
viennent
du
conservamental.
Leur
imprévisibilité
(Sophie
sur
scène,
la
moitié
est
issue
de
la
psychiatrie
Dès le premier tableau, tout est dit. gêne que suscite cette performance Les ébats d’une marionnette à taille
stoires pas ba- plus tabou et moisi en lui. Avec Ha
et Eurydiceplutôt
ou Romain
sedans
sont un
imprégnés
de ces d’Orphée
qu’il vous
relâche tourneboulé,
et Tous
pour accompagner,
que de qui
mé- dicaliser ces « fous », ju
parce
qu’il met
les pieds
la folie
de manière
plus humaine.
toire que c’est plus
difficile
parfois.
Avec dans
eux, jele plat,
qui sedeux
lance
récital massacré
mais c’est avec ceux qui viennent du conservaTahfénéwai !, Sophie Warnant
etjeRo-plat,En
slip
etdesous-pull
étriqué, Sophie
jusqu’au-boutiste.
Tout cela
aurait pu
humaine,
les yeux
vides
et ces
la bouche
cas qui avaient
les tics
obscènes
de sa voisine)
les régurgiter,
qu’il tord
le corps
des comédicaliser
« fous », jusqu’au
cœur de leurs angoisses. Là en
qu’ilun
vous
tourneboulé,
Tous deux
se sont
imprégnés
de ces expériences
tasrelâche
codes
parce qu’ilset parce
d’Orphée etpour
Eurydice
ou Romainavec
qui chope
toire que c’est plus difficile parfois. Avecdois
eux, déconstruire
main
Vaillant
ouvrent
nos
yeux
sur
la
Warnant
avance
son
corps
recroqueêtre
fort
lugubre
mais
un
magnifique
noire
ouverte
en
un
supplice
capitale, mais
des béant,
rires Là
nerveux
la pos n’est pas appuyé mais
justesse
le pla- provoque
pour mieux
notre corps
de leurs angoisses.
encore,dans
le proqu’il de
tord
le corps desde coméexpériences
pour essorer
les régurgiter,
avec une
moinsparce
l’habitude
se questionner,
se re- diens
chope
les ticshallucinante,
obscènes desur
sa voisine)
dois déconstruire un tas de codes parceont
qu’ils
douloureuse
etsesilencieuse
villé,
le visage
mangé
contrepoint
musical,
piano
en des
live rires
expriment
aussilabien
déshumanisa« Les psys qui
salle
parce
qu’il
faut bien
la une mise en scène sur le
social
et lui faire
dégorger ce
qu’illeapladedu teau.
poslan’est
pas
appuyé
maisexpulser
évoqué par
diens
pourpétrifié,
mieux
essorer
corps
uneune
justesse
hallucinante,
sur
positionner,
d’affronter
ce qu’ils
ontnotre
dans
les par
provoque
nerveux dans
ont moins
l’habitude de
questionner,réalité
de
se re-des
gêne
que en
suscite
Dès
le premier
tableau,
tout
est dit.lapsychiatrique
plus
moisibande-son
en lui. Avec
Ha salle
une mise
scène
sur
fil du rasoir. Les ébats d’une marionn
social
faireune
dégorger
qu’il
abademuet,
teau.tabou
tripes.
a et
vului
passer
des
histoires
pascri
parce
qu’il faut
expulser
positionner,
d’affronterpsychiatriques
ce qu’ils ont dans
les» Farid
traitements
aujourgrimace,
sortece de
de àet une
entêtante,
rend
l’extionbien
du
milieu
quecette
la leperformance
ychiatrie nous
jusqu’au-boutiste.
Tout
pu humaine, les yeux vides
slipque
et suscite
sous-pull
étriqué,
Sophie
Tahfénéwai
!, Sophie
Warnant
Les ébats d’une
marionnette
à taille
tabou etcertains
moisi
lui.
Ha et
Dès le premier
tableau,
tout et
estRodit. En
nales
dans
seshurlement
ateliers,
cas
quiAvec
avaient
gêne
cette
performance
tripes. d’hui.
» FaridSur
a vuces
passer
des »
histoires
pas
ba« fous
que l’on
ne
sau-plus
figé.en
C’est
d’abord
avant
périence
poignante.
scène
finale
d’une comédienne
mise
à cela aurait
levier de traêtre
fort
lugubre
mais
un
magnifique
Warnant
avance
son
corps
recroquemain
Vaillant
ouvrent
nos
yeux
sur
la
noire ouverte en un sup
humaine,
les
yeux
vides
et
la
bouche
Tahfénéwai
!,
Sophie
Warnant
et
RoEn
slip
et
sous-pull
étriqué,
Sophie
mis
en
échec
tous
les
psys
de
la
capitale,
mais
jusqu’au-boutiste.
Tout
cela
aurait
pu
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dans
ses
ateliers,
certains
cas
qui
avaient
La deuxième partie, plus narrative, nue de la manière la plus impudique
apeutiques, ils rait voir, réduits à la camisole de force, tout cette recherche corporelle des
musical,
piano en
live expriment aussi bien la dé
le visage
par une contrepoint
et silencieuse
des villé,
noire ouverte
en undusupplice
béant,
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Warnant avance
son corpsréalité
recroques’épanouissaient
sur le plateau.
Lesyeux
psyssur
quila douloureuse
être pétrifié,
fort lugubre
maismangé
un magnifique
mis en échec tous les psys de la capitale,
mais main Vaillant
ou plus souvent, à la camisole
chi-douloureuse
deux comédiens
quiréalité
force
le respect.
se lefait
plus directe
pour
dénoncer
soit,
fragile,
les
lèvres
vers soi, qui
àexpriment
une bande-son
entêtante,
rend l’ex- tion du milieu psychiatr
unemusical,
sortequi
dedu
cri
muet,
de désarmée,
aussi bien
la déshumanisaet silencieuse
des traitements
villé, pétrifié,psychiatriques
visage mangé aujourpar une grimace,
les ont
le divan ou
en psychiatrie
nous
contrepoint
piano
en live
s’épanouissaient sur le plateau. « Les psys
qui sur
bien
pratique
pour
déculpabiL’un
et
l’autre
sont
soufflants
de
vérité
l’abus
des
traitements
chimiques
et
bâillonnées
de
glaise,
mais
emportée
re mieux. ■ les ontmique,
figé. C’est
d’abordrend
et avant
Sur ces
fous »de
quecri
l’onmuet,
ne saution du poignante.
milieu psychiatrique que la scène finale d’une comédi
psychiatriques
aujourgrimace,
une« sorte
de hurlement
disent
les ateliers créent
un levier de
tra- d’hui.
à une bande-son
entêtante,
l’ex- périence
sur le divan ou en psychiatrie
nousquetraitements
ERINE MAKEREEL
toute
la société.
deux
comédans
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conditions
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La deuxième
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plus narrative,
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de
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comédienne
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d’hui.
Surrésultats
ces
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aider
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vivre
mieux.
nique psychiatrique de La Borde en moqueur mais qui nous laisse imagi- actuelle. Pour lancer un appel égale- Ha Tahfénéwai ! du 3 au 14 mars
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dignes
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au Théâtre National, Bruxelles.
France au centre de psychothérapie
neretles
démons
qui peuplent
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à une approche
humaniste
Le monde du diens
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Le monde du rien les 3 et 4 avril au Théâtre Varia, 75 rue du Sceptre,
des institutions
spécialisées, de la cli- nique
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jamais
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toujours
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l’heure actuelle. Pour lancer un appel égale- Ha Tahfénéwai ! du 3 au 14 mars
Le cour(r)ier recommandé
- Télé
Bruxelles,de5La
mars
2015
à une !approche
plus humaniste au Théâtre National, Bruxelles.
les démons
qui peuplent
ces têtes,
au mais
centre
psychothérapie
Ha Tahfénéwai
du 3 au 14 mars
75 rue du Sceptre, Bruxelles.
nique
psychiatrique
Borde
en France
moqueur
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actuelle.
Pour lancer
un27appel
égale- ment,
France au centre de psychothérapie ner les démons qui peuplent ces têtes, ment, à une approche plus humaniste au Théâtre National, Bruxelles.
Ce que la presse en dit...
au National Une plongée saisissante parmi les « fous »
au National
Une plongée
saisissante
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plongée saisissante parmi les « fous »
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au National Une plongée saisissante parmi les « fous »
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au National
Une plongée
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au National Une
plongée saisissante
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les « fous
» les « fou
D
D
27
27
Des comédiens
fous à délier
E
Critique Laurence Bertels
lle avance courbée, flottante et
souriante. La démarche, la ges­
tuelle, la rythmique, la candeur
désespérée, tout en elle évoque cette
folie ordinaire et trop souvent rejetée.
Sophie Warnant, jeune comédienne is­
sue de ce formidable vivier qu’est
l’Ecole d’acteurs du Conservatoire de
Liège, incarne la différence jusqu’au
bout de sa nudité. Elle vit et transmet
cet au­delà sans jamais frôler
l’outrance. Comme son compagnon de
scène, Romain Vaillant,
du Conservatoire de
Liège également. Entre
bouts de phrases, succes­
sion de pensées ou dia­
gnostics
surréalistes,
tous deux tissent leur
climat, du rire aux cris.
Avant de monter sur
scène, les deux artistes
ont passé de longs moments d’obser­
vation à la clinique psychiatrique de la
Borde en France et au centre de psy­
chothérapie institutionnelle la Devi­
nière près de Charleroi, deux lieux où
on laisse s’exprimer la différence. Voilà
comment ils deviennent tour à tour
Claude, Madame Sophie, Olivier,
Etienne ou encore Hervé. Une quin­
zaine de personnages en tout pour
autant de fragments de vie.
Après avoir joué en col roulé jaune,
caleçon trop large et chaussettes fuch­
sia, Sophie Warnant se déshabille pour
raconter l’ignoble, le traitement réservé
aux personnes atteintes d’une dite fo­
lie. Des faits déjà dévoilés mais qui de­
mandent à être répétés et qui en disent
long sur notre société dont on “recon­
naît le degré de civilisation à la place
qu’elle donne à ses marginaux” (Lucien
Bonaffé, psychiatre désaliéniste).
Propos glaçants
Les propos émis par l’actrice sont gla­
çants et font oublier son humilité pour
laisser la honte nous envahir. Chez
nous survivent encore des êtres dému­
nis, nus dans leur chambre de trois mè­
tres sur quatre, sans fenêtre, avec juste
une bouche d’aération pour les excré­
ments et plusieurs portes pour per­
mettre aux infirmiers d’entrer ensem­
ble en cas de crise. D’autres sont en py­
jama, attachés à leur radiateur…
A part ces incises, “Ha Tahfénéwai!”
(le fameux “eh t’as fini ouais” que disait
avec l’accent liégeois le frère trisomi­
que de Sophie Warnant lorsqu’elle
l’embêtait) n’est certes pas une confé­
rence mais une tranche
de douce démence en­
tre joies et crises, une
exploration des odeurs
et joies sensorielles ou
corporelles au son de la
musique de Beethoven
pour soutenir l’insou­
tenable. Et nous rame­
ner au théâtre.
D’une forte présence scénique égale­
ment, le comédien et pianiste français
Romain Vaillant alterne les rôles, lui
aussi, passant de la différence à la clair­
voyance en se montrant attachant et
convaincant, surtout lors de son éloge
du risque, de cette trouille fondamen­
tale pour rester vivant. Alors pani­
quons un peu et allons voir ce théâ­
tre­là, un théâtre qui réveille.
La folie
dans toute
son humanité
dans “Ha
Tahfénéwai!”
U Bruxelles, National (salle J. Huisman),
jusqu’au 14 mars à 20h30 (mercredi à
19h30). De 10 à 19 €. Infos & rés. :
02.203.53.03, www.theatrenational.be
Rencontre le 7 mars à 18h avec Patrick
Coupechoux, auteur de “Un homme
comme vous. Essai sur l’humanité de la
folie”.
Scènes Yves Beaunesne met
en scène avec élégance “Il ne
faut jurer de rien” de Musset.
Critique Camille de Marcilly
E
n 1836, Alfred de Musset est un
homme blessé. Il n’a que 26 ans
et a déjà connu les affres du dé­
sespoir amoureux aux côtés de George
Sand avec qui il a vécu quelques cour­
tes années intenses et
tumultueuses. L’amour,
principal sujet de ses
tourments, constitue
aussi le cœur de son
œuvre lyrique et ro­
mantique. En 1836, il
publie “Il ne faut jurer
de rien”, pièce en trois
actes autour d’un pro­
verbe. Le dandy parisien
a choisi de publier ses
pièces en recueils de­
puis l’échec cuisant de
son premier spectacle
“La Nuit vénitienne”; il
avait alors promis de ne
plus remettre les pieds
au théâtre.
Le metteur en scène
Yves Beaunesne connaît
à merveille l’œuvre de
Musset, il a déjà monté “On ne badine
pas avec l’amour” et son chef­d’œuvre
“Lorenzaccio” de manière impression­
nante. Avec “Il ne faut jurer de rien”, au
Amour passion, bla-bla
Tout comme Camille dans “On ne ba­
dine pas avec l’amour”, Valentin refuse
le mariage dans “Il ne faut jurer de
rien”, l’une par endoctrinement après
des années de couvent et par orgueil,
l’autre par crainte de souffrir et… par
orgueil. Valentin a 25 ans et mène une
vie insouciante entre les femmes, le jeu
et l’alcool, grâce à l’ar­
gent de son oncle qui
décide pourtant un jour
d’arrêter de payer ses
dettes s’il ne se marie
pas. Mais le jeune
homme craint les
amours éphémères, à
ses yeux, se marier, c’est
prendre le risque d’être
trompé, de souffrir à la
fois de la honte et de
l’amour blessé. L’oncle,
Von Buck, décide pour­
tant d’aller rendre
hommage à la baronne
de Mantes; il espérait
obtenir la main de sa
fille Cécile pour son ne­
veu. Valentin mani­
gance alors un “piège”:
tenter de séduire en
huit jours la jeune fille, si elle suc­
combe à ses charmes, il ne l’épousera
pas puisque cela démontrerait sa frivo­
lité. Comment avoir la garantie qu’un
Conception, écriture, mise en scène
et interprétation
Sophie Warnant et Romain Vaillant
Son
Simon Halsberghe
Lumière et régie
Amélie Dubois
Collaboration artistique
Léo De Nijs (Scénographie) et
Raven Ruëll (mise en scène)
Production
Compagnie Sujet Barré
Festival de Liège
Théâtre National/Bruxelles
Theater Antigone/Kortrijk
Avec le soutien de :
L'ANCRE/Charleroi
La Chaufferie-Acte1
La Fédération Wallonie-Bruxelles
© cover/dos + pages 2-3-13 : Andréa Dainef page 4-8-9 : Dominique Houcmant/Goldo
Cambreling : “La joie p articulière que provo
Musique Sylvain Cambreling
est l’invité du KlaraFestival.
Hommage à Gérard Mortier.
T
Sophie Warnant et Romain Vaillant, fous à délier dans “Ha Tahfénéwai!”
Public, il réussit avec habileté le ma­
riage entre esthétisme du décor épuré,
des mouvements et des lumières et la
direction des comédiens.
Yves
Beaunesne
réussit
avec habileté
le mariage
entre
l’esthétisme
du décor
épuré, des
mouvements
et des lumières
et la direction
des comédiens.
Rencontre Martine D. Mergeay
DOMINIQUE HOUCMANT GOLDO
Copie destinée à [email protected]
Scènes Quand le théâtre
s’empare de sujets de société
avec pertinence et talent.
Après les préju gés, l’amour
6 mars 2015
out est exceptionnel dans le
concert qui nous arrive ce
8 mars au Bozar : la colossale
“Symphonie Turangalila” d’Olivier
Messiaen, avec la pianiste Angela
Hewitt en soliste, la création belge du
“Blue Concerto” de Kenji Sakai, la
présence (pour la première fois en
Belgique) du Yomiuri Nippon Sym­
phony Orchestra Tokyo et enfin, et
surtout, les retrouvailles avec Sylvain
Cambreling. Si ce dernier est français,
natif d’Amiens, formé à Paris, il est
devenu belge de cœur – et reste près
du cœur des Belges – pour avoir été
directeur musical de la Monnaie du­
rant cette “ère Mortier” qui symbo­
lisa, de 1981 à 1992, la période flam­
boyante du renouveau lyrique.
Après la Monnaie, Sylvain Cambre­
ling occupa durant quatre ans le
poste d’intendant artistique et de di­
recteur musical de l’Opéra de Franc­
fort (où tout ne fut pas rose). Il reprit
ensuite la direction du SWR Orches­
ter Baden­Baden und Freiburg (de
2000 à 2012) tout en dirigeant nom­
bre d’orchestres européens et améri­
cains, et en se produisant à Salzbourg,
à l’Opéra de Paris, à la Scala, à l’Opéra
de Vienne, etc.
La “Turangalila” mode d’emploi
Depuis 1999, il est le premier chef
invité du Yomiuri Nippon Symphony
Orchestra Tokyo, et depuis 2012, Ge­
neral Musik Direktor du Stastsoper
Stuttgart, où il se sent comme un
poisson dans l’eau: “C’est la meilleure
scène d’Allemagne – couvrant l’opéra, le
théâtre et le ballet –, avec une troupe de
42 chanteurs solistes, un team de rêve,
un magnifique esprit d’équipe, dans une
ville où le public est curieux, intellectuel
et fidèle et où la culture marche bien
INFOS TOURNEES
CONDITIONS FINANCIERES
Durée du spectacle 1h15
Prix incluant les défraiements de toute l’équipe :
Équipe :
Belgique
- 1 représentation : 1.800€
- 2 représentations : 2.600€
- 3 représentations : 3.500€
A ajouter : le transport du décor et de l’équipe (KM et/ou train) et les logements sur place
2 régisseurs
2 comédiens
régisseur général & lumières
régisseur son
France
1 représentation : 3500€ + transport décor, équipe et logement
2 représentations : 5000€ + transport décor, équipe et logement
Fiche tecnhique
Dimensions souhaitées :
CONTACTS
Ouverture au cadre de scène :
7m minimum
Hauteur minimale sous grill :
4m
Dimensions minimales du plateau :
profondeur : 5m - mur à mur : 8m
Dimension minimale pour l’accès décor :
H2m x L0,8m
Montage :
jour J à 9h
Contact Diffusion
Véronique Leroy - Administratrice
Bureau : + 32 4 343 42 47
Mail : [email protected]
Sophie Warnant - Cie Sujet barré
Tel. : +32 496 53 97 27
Mail : [email protected]
TOURNEE
Contact Technique
Le spectacle a été créé au Festival de Liège en février 2015
Pierre Clément - Directeur technique
Bureau : + 32 4 343 42 47 ou Mobile : + 32 497 416 024
Mail : [email protected]
Saison 15/16
Amélie Dubois - Régisseur général
Mobile : + 32 493 74 65 75
Mail : [email protected]
Le spectacle est disponible à la vente dès à présent
Saison 14/15
Courtrai (BE)
Theater Antigone Novembre 15 ou
Overleiestraat 47
avril 16
8500 Kortrijk
www.antigone.be
Tournai (BE)
Maison de la culture de Tournai
Mars 2016
boulevard des Frères Rimbaut
7500 Tournai
www.maisonculturetournai.com
Bruxelles (BE)
Théâtre National/Bruxelles 3 > 14 mars 15
111-115, Bd Emile Jacqmain
1000 Bruxelles
www.theatrenational.be
Liège (BE)
3, 4 & 21 février15
Festival de Liège
2, Rue Ransonnet
4000 Liège
www.festivaldeliege.be
14
15
www.festivaldeliege.be
+ 32 4 343 42 47
[email protected]