Un euro fort : une faiblesse Un euro fort : une faiblesse pour la zone

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Un euro fort : une faiblesse Un euro fort : une faiblesse pour la zone
Un euro fort : une faiblesse
pour la zone euro ?
Augis Marie-Astrid
Bilgin Belgin
Sall Seydina
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SOMMAIRE
Rôle de la BCE dans l’appréciation de l’euro........................................................................................... 5
Quel est le rôle de la FED dans la dépréciation du dollar ? ...................................................................... 7
Le dollar, monnaie de réserve internationale ............................................................................................ 8
Quelles sont les raisons qui expliquent l’appréciation de l’euro ?............................................................ 9
Les atouts d’un euro fort ......................................................................................................................... 10
L’appréciation de l’euro menace-t-elle nos industries ? ......................................................................... 11
Flambée de l’euro : se couvrir ou souffrir............................................................................................... 11
Tous les pays sont-ils égaux face à l’euro ?............................................................................................ 12
La zone euro : fidèle à son rôle protecteur.............................................................................................. 15
L’euro future monnaie de réserve internationale ? ................................................................................. 16
Les Perspectives d’avenir........................................................................................................................ 16
Annexe : Historique de l’euro ................................................................................................................. 18
Dans la presse ces quinze derniers jours, on parle de : ........................................................................... 20
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L’euro, né en 1992 de l’adoption par les membres de l’Union Européenne, du Traité de
Maastricht apparaît aujourd’hui comme la réalisation la plus ambitieuse de l’Union Européenne depuis
son acte fondateur : le traité de Rome en 1957. Ce projet résulte d’une volonté commune d’unification
monétaire mais a été source de nombreux débats portant sur sa légitimité économique, les incertitudes
et les risques inhérents.
L’objectif poursuivi était également de créer une monnaie de facturation des échanges et un
instrument de réserve des Banques Centrales qui soit capable de concurrencer le dollar tout en étant
conscient que l’euro ne pourrait pas le remplacer comme monnaie internationale. En 1999, au moment
de son lancement, l’euro valait 1.17 dollar, il ne valait plus que 0.83 dollar en 2001.
L’évolution du cours de la monnaie influe directement sur l’économie d’un pays, des petites aux
grandes entreprises. En Europe, nous assistons depuis quelques mois à une appréciation de l’euro par
rapport au dollar. Depuis maintenant plus d’un mois, l’euro a franchi le seuil historique de 1.40 dollar
en faisant ainsi un sujet jugé préoccupant par le président de l’eurogroupe, le luxembourgeois : Jean
Claude Juncker. Ce dernier a notamment décidé son inscription à l’ordre du jour de la réunion du G7,
organisée les 20 et 21 octobre à Washington. De plus, certains observateurs prévoient qu’à court ou
moyen terme, l’euro devrait même atteindre 1.45-1.50 dollar.
Cette appréciation de l’Euro face au Dollar pourrait apparaître comme un avantage pour les
pays membres de la zone euro. Mais avoir une monnaie forte, est-ce réellement bénéfique pour
l’économie d’un pays ? Quelles sont les raisons de cette appréciation ? Quelles en sont les
conséquences ? Les impacts diffèrent-ils d’un pays à l’autre au sein de la zone Euro ? Existe-t-il des
répercussions pour les partenaires économiques ? Pourquoi certains pays européens s’en sortent-ils
mieux que d’autres ? Existe-il des solutions ? L’euro va-t-il continuer à s’apprécier ? Telles sont les
questions à l’ordre du jour de l’économie actuelle.
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TAUX DE CHANGE EURO/DOLLAR
Le taux de change d'une devise ou d’une monnaie est le cours, c’est-à-dire le prix de cette devise
par rapport à une autre. On parle aussi de la « parité d'une monnaie ».
Après la guerre, avec le régime de change fixe connu sous le nom de Bretton Woods, c’est l’Etat
qui fixait la parité des monnaies. Les changes fixes ont tous les inconvénients des faux prix et ont
gravement perturbé l’économie mondiale. On partait du postulat selon lequel, le marché retrouve
toujours ses droits et si une parité est sous évaluée, la banque centrale intervient pour l’empêcher de
monter en créant de la monnaie nationale (et en achetant des devises), ce qui a un effet inflationniste.
C’est pour cette raison, par exemple, que les Allemands ou les Japonais ne voulaient plus de changes
fixes car ceux-ci mettaient en péril leur volonté de politique monétaire rigoureuse de lutte contre
l’inflation. Il faut donc partir d’un point très simple et se rappeler que nous sommes dans un système de
change flottant : il est donc normal que les prix des monnaies soient libres et qu’ils évoluent en fonction
de l’offre et de la demande.
Ainsi, si l’offre d’une monnaie est supérieure à la demande, on assiste à une baisse du cours et si
la demande est supérieure à l’offre, le cours s’apprécie. Le taux de change euro/dollar est dit flexible ou
flottant puisqu’il est déterminé par l’équilibre entre l’offre et la demande d’euros et de dollars.
Evolution du taux de change euro-dollar
Le 20 septembre 2007, l’euro franchit un cap historique en passant le niveau des 1.40 dollar.
Néanmoins, son cours a connu de nombreuses fluctuations depuis sa création en 1999 où un euro
s’échangeait contre 1.18 dollar. Près d’un an et demi après, l’euro tombe à 0.85 dollar. Puis jusqu’en
2004, il ne va cesser de progresser mais par la suite, jusqu’en 2006, le dollar le rattrape. Et ce n’est que
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depuis quelques mois, que nous assistons à une résurrection de l’euro notamment en raison de la crise
des subprimes qui a affecté l’économie américaine au cours de l’été.
En conséquence, les perspectives conjuguées de voir la Réserve Fédérale américaine baisser ses
taux, tandis que la Banque Centrale Européenne remonterait prochainement les siens ont provoqué la
chute du dollar et la hausse de l’euro, qui a franchi un nouveau record.
ROLE DE LA BCE DANS L’APPRECIATION DE
L’ EU RO
La Banque Centrale Européenne a en charge la définition des grandes orientations de la
politique monétaire de la zone euro ainsi que les décisions relatives à sa mise en œuvre. Pour cela, elle
dispose de trois taux directeurs que sont :
-
le taux de refinancement (4%) qui constitue son principal taux directeur
-
le taux de rémunérations des dépôts (3%)
-
le taux du prêt marginal (5%).
Ces différents taux ont un effet sur l’inflation du pays mais également un effet sur le taux de
change de l’euro par rapport aux autres devises puisque :
un taux élevé implique une rémunération plus élevée des investisseurs et attire
donc de nombreux investisseurs étrangers qui achètent des euros en échange de leur propre devise.
L’augmentation de la demande d’euros contribue à la hausse de son cours et la diminution de la
demande de devises étrangères conduit à la baisse respective de leur cours. Avec l’appréciation de
l’euro, en Europe, le coût des importations se réduit, ce qui peut-être favorable aux consommateurs
mais parallèlement, le coût des exportations augmente et l’Europe devient moins compétitive que ses
concurrents.
Un taux bas explique une demande plus faible de l’euro et donc la baisse de son
cours, ce qui favorise les exportations et provoque une hausse des importations donc des prix payés par
les consommateurs sur les biens et services importés.
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Début octobre, malgré la hausse constante de l’euro, la Banque Centrale Européenne a décidé
de maintenir son principal taux directeur à 4%. Il a été remonté d’un quart de point le 6 juin de cette
année, ce qui le porte à son plus haut niveau depuis plus de cinq ans et demi. Cela signifie que le taux
de rémunération des excédents de liquidités des banques et des institutions financières placés auprès de
la banque centrale a augmenté au même titre que le taux de refinancement auquel les banques
empruntent auprès de la banque centrale. Ainsi cette hausse risque de freiner l’investissement en
Europe. Par ailleurs, la Banque Centrale n’exclut pas, dans les prochains mois, de le relever ou de le
descendre pour faire face à d’éventuels risques de hausse de l’inflation ou de ralentissement de la
croissance.
Nous pouvons même dire que pour le moment la Banque Centrale Européenne aurait tendance à
minimiser l’impact d’un euro fort en argumentant que les déficits commerciaux de pays tels que la
France résultent plus d’une absence de réformes structurelles que d’un euro fort. Pour elle, une
appréciation de l’euro est plutôt le signe d’une économie européenne en bonne santé.
Nous avons vu précédemment que la BCE intervenait de façon indirecte sur les taux de change
notamment par l’intermédiaire des taux d’intérêts. Mais elle peut également intervenir directement sur
le marché des changes, dans le respect des mécanismes de marché, en vendant des euros et en achetant
des dollars. Néanmoins, pour que cette intervention soit efficace, il faudrait qu’elle soit coordonnée,
c’est-à-dire que la FED y participe aussi. Cette situation s’est déjà produite à plusieurs reprises entre
septembre et novembre 2000, après que l’euro ait gagné 30% par rapport au dollar depuis 1999. A cette
époque, la BCE et la FED s’étaient accordées pour faire baisser le dollar et remonter l’euro. Mais
aujourd’hui, il semble assez difficilement envisageable qu’une telle situation se reproduise puisque la
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FED considère que la faiblesse du dollar n’est pas un problème par rapport à ses objectifs internes
(croissance et inflation). La BCE, quant à elle, est en faveur d’une politique non interventionniste et
prône le respect du maintien de l’inflation sous la barre des 2%.
QUEL EST LE ROLE DE LA FED DANS LA
DEPRECIATION DU DOLLAR ?
La FED est l’équivalent américain de la Banque Centrale Européenne. Cinq principales
missions lui sont attribuées :
-
gestion de la politique monétaire des Etats-Unis
-
supervision du système bancaire américain
-
publication de rapports comme le Livre Beige, relatifs à l’économie américaine
-
agir en prêteur de dernier ressort
Toutefois, aucune de ses missions ne porte sur la gestion de la valeur externe de sa devise : le dollar.
La récente crise immobilière américaine a entraîné des pertes estimées à 200 milliards de
dollars. Pour atténuer son impact estimé entre 0,2 et 0,3 point de croissance mondiale du PIB, la
Réserve Fédérale Américaine a pris la décision, le 18 septembre dernier, de diminuer son principal taux
directeur d'un demi point de 5,25 % à 4,75 % avec une annonce simultanée d’une baisse de 50 points
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de son taux d’escompte à 5,25%. Son comité de politique monétaire a justifié sa décision par sa volonté
de limiter l’impact de la crise monétaire sur l’économie américaine.
La FED a également affirmé qu’elle était prête à le diminuer de nouveau compte tenu de la
gravité de la situation. Comme le montre le graphique ci-dessus, c’est la première fois depuis quatre
ans que la FED baisse son taux directeur, c’est-à-dire le coût de l’argent. L’objectif de cette mesure est
de réduire le coût du financement des banques or cela va également engendrer une dépréciation du
dollar et donc une appréciation de l’euro. En effet, le différentiel de taux entre ceux pratiqués par la
BCE et la FED se réduit, ce qui renforce la tendance des investisseurs à acheter de l’euro en vendant
des dollars, d’où une augmentation encore plus forte du cours de l’euro. Si cette différence entre les
taux américains et ceux des autres zones se réduit encore, comme la plupart des analystes semblent en
faire l'hypothèse, le dollar pourrait connaître un nouvel accès de faiblesse dont profiterait à nouveau
l'euro.
Au final, la mesure prise par les Etats-Unis leur sera profitable en terme d’échanges puisqu’ils
verront d’une part, leurs exportations vers l’Europe augmenter en raison de marchandises plus
compétitives et d’autre part, leurs importations diminuer.
LE DOLLAR, MONNAIE DE RESERVE
INTERNATIONALE
Le dollar est utilisé comme étalon de réserve dans la plupart des transactions internationales
(plus des deux tiers des dollars américains en circulation le sont à l’extérieur des États-Unis). De plus,
nombre de pays utilisent un taux de change fixe au dollar américain, ce qui explique que sa demande
est sans cesse grandissante. Or les Etats-Unis étant l’unique émetteur de billets verts, la seule façon
pour les étrangers de s’en procurer est de s’adresser directement aux Américains. Le financement de la
dette américaine est donc tout autant vital pour les États-Unis que pour les étrangers. Il faut également
considérer que la dette des États-Unis est libellée presque exclusivement en dollars américains. Si la
valeur de ce dernier chute, cela implique automatiquement que le montant de la dette américaine
exprimée en monnaie étrangère se déprécie.
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QUELLES SONT LES RAISONS QUI
EXPLIQUENT L’APPRECIATION DE L’EURO ?
La décision de la Banque Centrale Européenne de garder ses taux directeurs à leur niveau (4%)
a pour effet de maintenir l’euro à un niveau élevé. En effet, les taux directeurs sont des taux de
référence fixés par la BCE, ils sont identiques pour tous les pays de la zone euro et ont d’une part, un
effet sur l’inflation du pays et d’autre part, un effet sur le taux de change de l’euro par rapport aux
autres devises.
Parallèlement à cette hausse décidée par la BCE, nous assistons à une baisse des taux OutreAtlantique, ce qui constitue un motif d’affaiblissement du dollar et donc d’appréciation de l’euro.
L’appréciation de l’euro s’explique aussi par la fragilisation de l’économie américaine suite à la
crise boursière, conséquence directe de la crise des subprimes. Pour les investisseurs, l’économie
américaine apparaît comme plus risquée et engendre un ralentissement de leurs investissements au
profit de l’Union Européenne qui offre des perspectives de croissance intéressante. Ainsi,
l’augmentation de la demande d’euro explique la hausse de son prix, c’est-à-dire de son cours. Dans ce
cas, c’est la « dépréciation » du dollar qui explique l’appréciation de l’Euro. A cet effet, nous pouvons
donc dire que ce n’est pas tant le niveau élevé de l’euro qui est inquiétant mais plutôt la faiblesse du
dollar. La cause de la montée de l’euro réside donc en partie dans la faiblesse du billet vert.
A la mi octobre, la FED précisait que la croissance avait ralenti depuis le mois d’août aux EtatsUnis avec une décélération de la consommation et de l'activité industrielle sur fond d'effondrement du
marché immobilier américain. Cette tendance annonce des lendemains fébriles pour la croissance
américaine comme l’indique le 18 octobre l’indicateur avancé du Conference Board. Ce dernier traduit
l’évolution de la conjoncture économique des six prochains mois et a rebondi de 0.3% en septembre, ce
qui indique que la tendance actuellement observée devrait se poursuivre jusqu’au début 2008.
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LES ATOUTS D’UN EURO FORT
L’appréciation de l’euro face au dollar est source d’avantages pour les pays membres de la zone
euro.
- Le premier réside dans l’amélioration des termes de l’échange pour ces pays puisque cette hausse
de la monnaie européenne réduit le prix des importations et plus particulièrement celui des matières
premières. En effet, sur le marché mondial, les prix des principales matières premières et notamment du
pétrole sont fixés en dollars. Les pays utilisateurs de l’euro sont donc avantagés car avec un euro, ils
pourront acheter pour 1.4 dollar environ. L’Europe peut donc réduire le coût de ses approvisionnements
et ainsi compenser les hausses successives du baril de pétrole depuis 2003. En outre, cette réduction des
coûts d’approvisionnement en matières premières a un effet positif sur le bilan énergétique de certains
secteurs d’activités tels que la sidérurgie ou la chimie, forts consommateurs d’énergie.
Néanmoins, depuis quelques jours, le prix du baril de pétrole ne cesse de s’accroître et le
risque, à moyen terme,
est que l’avantage retiré d’un euro fort disparaisse en raison d’une
augmentation plus rapide du cours du pétrole que de celui de l’euro. Il n’y aurait alors plus que des
inconvénients à un euro fort.
- Par ailleurs, un euro fort favorise l’investissement au sein de la zone euro puisque son
appréciation en fait un placement attractif pour de nombreux pays.
- De plus, sur le plan du financement, la faiblesse actuelle du dollar permet d’alléger les charges
d’endettement des grandes entreprises dont les emprunts sont libellés en dollars.
- Enfin, la domination continue de l’euro sur le dollar pourrait permettre à terme d’en faire la
monnaie de réserve et d’échange au niveau international en place du dollar, ce qui limiterait les
fluctuations des coûts des approvisionnements énergétiques au sein de la zone euro.
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L’APPRECIATION DE L’EURO MENACE-T-ELLE
NOS INDUSTRIES ?
Mais ces différents phénomènes ne compensent nullement la perte de croissance de nos
exportations. En effet, lorsque la monnaie unique européenne est forte, les produits vendus par les pays
de la zone euro, libellés en euros, coûtent plus chers que ceux libellés en dollar. Les chiffres parlent
d'eux-mêmes. Alors que les exportations en valeur de la zone euro progressaient sur un rythme de 15 %
par an jusqu'en 2005, elles ne progressent plus que de 2 % aujourd’hui. Ainsi, à long terme, les
exportations européennes seront pénalisées car leurs prix à l’exportation seront moins compétitifs et
donc moins attractifs à l’égard de ceux pratiqués par nos concurrents Outre-Atlantique et Nippons. Cela
aura pour conséquence un creusement du déficit commercial car leurs exportations vont augmenter
moins vite que nos importations. Or nous savons que les exportations sont un moteur clé de la
croissance. Pour conserver leurs parts de marché et contrer cette appréciation du taux de change,
nombre d’entreprises exportatrices européennes sont ainsi amenées à réduire leurs prix et donc à
comprimer leurs marges, ce qui pèse sur leurs perspectives de profits.
FLAMBEE DE L’EURO : SE COUVRIR OU
SOUFFRIR
Les entreprises qui facturent en dollars voient également leurs marges affectées par la hausse
de l’euro. C’est le cas d’EADS, groupe franco-allemand dont le chiffre d’affaires libellé en dollars
s’élève à 20 milliards, mais dont la base de coûts est principalement en euros. De ce fait, une
appréciation de 10% de la devise européenne se traduit par une baisse nette de son résultat annuel d’un
milliard de dollars, ce qui pour être plus parlant, correspond au budget Recherche et Développement
consenti en 2003 pour le projet de l’A380. Louis Gallois, le président d'EADS a également précisé que
« chaque fois que le dollar perd 10 cents, nous perdons 1 milliard d'euros par an ».
Airbus souffre également de la forte appréciation de l’euro en raison de sa situation de duopole
face à Boeing, entreprise américaine, qui quant à elle, connaît une dépréciation de sa monnaie.
Néanmoins, Airbus peut se protéger des effets de change par recours aux marchés en raison de sa forte
assise financière et ce d’autant plus qu’elle produit sur commande, ce qui lui permet d’anticiper son
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exposition aux risques de change.
Mais les entreprises de la zone euro qui n’exportent pas peuvent également souffrir des effets de
change puisque les entreprises chinoises ou américaines dont la monnaie est dépréciée les
concurrencent directement sur leur propre marché en raison de leur compétitivité prix.
TOUS LES PAYS SONT-ILS EGAUX FACE A
L’EURO ?
Des points de vue divergeants au sein de l’Union Européenne sur l’euro fort découlent donc des
effets différents pour chaque pays. Ainsi, la France et l'Italie expriment de vives inquiétudes, tandis que
l'Allemagne est favorable à l'euro fort.
La problématique de l’euro fort a été examinée lors du forum des pays industrialisés du G7, le
20 octobre dernier. A cet effet, les chefs d’entreprises européens ont rédigé une lettre à l’attention des
ministres des finances européens dans laquelle ils demandent que des mesures soient prises sans plus
tarder afin de freiner la tendance à la baisse du dollar car selon eux « les mouvements récents des taux
de change sont une source de préoccupation croissante pour les entreprises européennes ».
En outre, l’incidence de l’appréciation de l’euro sur les exportations des pays européens est
différente selon leur principale activité.
La France : plus affectée que ses voisins européens
En France, les principales industries exportatrices sont l’aéronautique et l’automobile. Elles sont
directement concurrencées par les entreprises de la zone dollar. Ainsi, une appréciation de l’euro face
au dollar aura pour conséquence de favoriser les industries de la zone dollar car les prix qu’elles
proposeront seront inférieurs à ceux de la zone euro. Les exportations de la France se trouvent donc
pénalisées tout comme sa croissance, dans un contexte « difficile » suite à la crise financière de l’été.
La France exporte également des produits de consommation courante, peu différenciés qui, en dehors
de la zone euros se trouvent en concurrence directe avec ceux d’autres pays qui compte tenu du niveau
du dollar ont des prix plus attractifs. Pour ce type de produits, les consommateurs sont sensibles aux
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prix, ce qui n’est donc pas favorable à la France.
Comme l’a noté Mathilde Lemoine, directrice des études économiques à HSBC France : « La
France a une sensibilité plus forte que ses voisins européens à l’appréciation de l’euro, notamment
parce que ses produits sont moins différenciés et parce que les prix de ses importations baissent moins
vite qu’ailleurs quand l’euro s’apprécie ».
De plus, on aurait tendance à croire que l’appréciation de l’euro et la hausse du prix du pétrole
alimentent le déficit du commerce extérieur de la France, annoncé à 15 milliards d’euros pour le
premier semestre 2007.
En effet, un euro fort permet aux pays de la zone euro de limiter l’impact de la hausse du prix
de certaines de leurs importations et plus particulièrement du pétrole pour lequel on assiste aujourd’hui
à une flambée des prix (environ 90 dollars le baril). L’achat de pétrole étant réalisé en dollars, les pays
Européens et notamment la France doivent donc acquérir des dollars. Or, un euro fort nous permet
d’acquérir plus de dollars avec la même quantité d’euros et par conséquent, plus de pétrole ou tout du
moins de compenser la hausse du prix du baril.
C’est pourquoi, hausse du cours de l’euro et hausse du cours du pétrole ne peuvent pas être
considéré comme deux éléments explicatifs de la faiblesse du commerce extérieur de la France.
Toutefois, ceux-ci ne contribuent pas à améliorer la situation actuelle du commerce extérieur de la
France.
L’Allemagne : des exportations encore peu sensibles à l’appréciation de l’euro
L’Allemagne, quant à elle, est le premier pays exportateur au monde et ce, malgré la hausse de
l’euro. Contrairement à des pays comme la France et l’Italie, l’Allemagne est très fortement spécialisée
dans le secteur industriel et notamment le secteur des machines outils. C’est cette spécialisation qui est
à l’origine de sa compétitivité et qui lui permet de vendre aux Chinois, aux Indiens et aux pays
émergents par exemple. De ce fait, dans un contexte d’appréciation continue de l’euro, les pays qui
s’en sortiront le mieux seront ceux qui réalisent des produits haut de gamme et à forte valeur ajoutée
puisque pour ceux-ci le prix n’est pas le critère déterminant pour l’achat et par conséquent, la
sensibilité aux variations des taux de change est moindre. De plus, les entreprises allemandes ont
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procédé à de nombreuses délocalisations ces dernières années, notamment en Europe de l’Est, ce qui
explique également le faible impact de l’appréciation de l’euro sur leur compétitivité.
Le marché espagnol : peut influencé par l’appréciation de l’euro
L’Espagne, quant à elle, est l’économie la moins exposée grâce au dynamisme de sa demande
intérieure (consommation et investissement) et à la faiblesse de son secteur exportateur.
L’Afrique au bord d’une deuxième dévaluation
La hausse de l’euro a des répercussions graves sur l’économie des pays africains de la zone
CFA. En effet, le franc CFA rattaché depuis 1948 au franc français, puis à l’euro par une parité fixe,
entraîne une perte de compétitivité des exportations de cette zone aux profits d’autres concurrents. Le
prix de leurs matières premières fixé en dollar baisse, alors que leurs exportations sont plutôt orientées
vers les pays de la zone euro. Cette perte de compétitivité a notamment été aggravée par plusieurs
facteurs, parmi lesquels les coûts de production élevés et la mauvaise qualité des produits exportés.
Dix ans après la dévaluation du franc CFA, intervenue le 12 janvier 1994, et dont les mesures
avait pour but de restituer la valeur réelle de cette monnaie régionale africaine conformément à la santé
des économies des Pays qui l’utilisent, des observateurs pensent aujourd’hui que les résultats
escomptés sont encore mitigés et craignent depuis la forte ascension de l’euro, une réplique de la
mesure de janvier 1994. Une deuxième ne serait pas du tout avantageuse pour les pays de la zone CFA.
L’appréciation de l’euro face au dollar a donc des effets divers selon les pays mais également
selon les secteurs d’activités. En effet, certains d’entre eux sont davantage exposés à la zone dollar et à
l’élasticité prix de la demande. Ainsi, les secteurs les plus sensibles aux variations du billet vert sont
ceux où sont présents des multinationales dont les filiales travaillent en dollar, ce qui est notamment le
cas du secteur de l’aéronautique, des matériels de transport ou encore de la chimie et de l’acier. Les
secteurs les moins sensibles sont l’agro alimentaire et la production de machines outils où les facteurs
clés de succès sont liés à la qualité du produit ou à ses propriétés technologiques.
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Au regard de ces analyses, une progression continue de l’euro face au dollar risque de porter
atteinte à la croissance de la zone euro et d’engendrer une possible augmentation du chômage via la
perte de compétitivité. Pour Eric Heyer, de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques
« une appréciation de l’Euro de 10% face au dollar fait perdre 0,2 point de croissance la première
année et un demi-point la deuxième ».
LA ZONE EURO : FIDELE A SON ROLE
PROTECTEUR
A court terme, en ce qui concerne plusieurs pays européens, nos propos peuvent être relativisés
dans le sens où ils réalisent la majorité de leurs échanges avec d’autres pays européens. Leurs échanges
avec les Etats-Unis sont faibles, ce qui réduit l’impact d’exportations moins compétitives. En effet,
d’après des chiffres de Goldman Sachs (GS), 41 % des exportations de la zone euro au deuxième
trimestre 2007 étaient destinées à d’autres pays européens, contre seulement 14,4 % vers les ÉtatsUnis. La prééminence croissante des pays dits BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) a aussi réduit
l’importance relative du marché américain puisque 9,1 % des exportations européennes vont
actuellement vers l’Asie, tandis que celles qui sont pour la Russie et les pays OPEC totalisent 9,3 % des
ventes.
Néanmoins, à plus long terme, ces pays risquent d’être pénalisés par un euro fort qui ne fera
qu’aggraver les difficultés de leurs entreprises exportatrices.
De plus, les raisons de la contre performance française sont probablement à trouver dans son
propre système économique et notamment dans le poids de ses charges principalement salariales qui
expliquent sa faible compétitivité coût.
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L’EURO FUTURE MONNAIE DE RESERVE
INTERNATIONALE ?
La perspective d’une augmentation de l’euro face au dollar pourrait en faire, à long terme, une
monnaie de réserve et d’échange au niveau international, rôle qui est actuellement tenu par le dollar.
L’euro comme monnaie de référence au niveau mondial serait profitable à la zone euro en
raison de l’utilisation d’une monnaie unique avec ses partenaires, ce qui limiterait ainsi les fluctuations
des coûts des approvisionnements énergétiques.
Toutefois, cette perspective est encore peu envisageable car le dollar reste aujourd’hui la
monnaie dominante dans les réserves des banques centrales (65%) bien que la part de l’euro ait
augmenté ces dernières années (25%) suite à l’appréciation de l’euro. Néanmoins, celui-ci constitue la
devise de référence au niveau des transactions en espèces. De ce fait, il circule actuellement, dans le
monde, plus d’euros que de dollars.
LES PERSPECTIVES D’AVENIR
Trois scénaris peuvent être envisagés pour l’avenir :
-
une appréciation continue de l’euro qui pourrait même atteindre un pays comme l’Allemagne
jusqu’à présent très peu touché. Le commerce extérieur de la France en serait directement
affecté car l’Allemagne est son premier partenaire commercial.
-
une stagnation de l’euro
-
une dépréciation de l’euro
D’après les experts, tout semble conduire à la poursuite d’un euro fort. Les plus pessimistes
avancent déjà un taux de change à 1,8 dollar. Mais, un niveau autour de 1,40 semble le scénario le plus
réaliste à l’horizon 2008.
Trois raisons peuvent expliquer le fait que l’euro va continuer à s’apprécier face au dollar :
- Compte tenu du contexte politique américain futur (élections présidentielles), il est envisageable que
des pressions soient exercées sur la FED afin qu’elle réduise le niveau de ses taux directeurs. En effet,
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le Parti Républicain actuellement au gouvernement souhaitera se présenter devant les électeurs avec un
bilan économique favorable. En effet, actuellement, la dépréciation du dollar pénalise les importations
et favorise les exportations et de ce fait, l’emploi aux Etats-Unis.
- Les effets persistants de la fragilité économique des Etats-Unis, causés par la crise boursière de l’été,
inciteront la FED à réduire ses taux directeurs afin de soutenir la croissance économique américaine.
- Les missions attribuées à la Banque Centrale Européenne ont pour objectif de lutter contre l’inflation
même si cela doit se faire au détriment de la croissance européenne. L’ensemble des Etats Européens
doit donc mener une politique concertée afin d’aboutir, à terme, à une politique plus cohérente de la
BCE qui aujourd’hui n’envisage aucunement de réduire ses taux directeurs, ce qui maintient le cours de
l’euro à un niveau toujours supérieur à celui du dollar.
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ANNEXE : HISTORIQUE DE L’EURO
L’Union Européenne voit le jour le 25 mars 1957 avec la ratification du traité de Rome qui
donne naissance à la Communauté Economique Européenne (CEE) composée de : l’Allemagne, la
Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. Progressivement, elle passe de six pays en
1957 à neuf en 1973, dix en 1981 puis douze en 1986, quinze en 1995 et vingt-cinq en 2004.
Désormais, elle compte vingt-sept pays membres depuis l'entrée de deux pays d'Europe Centrale, la
Bulgarie et la Roumanie, le 1er janvier 2007. L’idée d’une monnaie européenne commune apparaît lors
de la création du Système Monétaire Européen (SME) et du serpent monétaire le 3 décembre 1972. Elle
se concrétise le 1er janvier 1999 au terme de nombre d’accords et de traités :
5 décembre 1978 : accord sur le SME par une résolution du Conseil européen de Bruxelles,
afin d'assurer une stabilité entre les monnaies européennes ; naissance de l'Écu.
13 mars 1979 : entrée en vigueur de l'ECU (Européen Currency Unit) et du SME.
27-28 juin 1989 : tenue du Conseil européen de Madrid qui adopte les conclusions du rapport
Delors et le passage à la monnaie unique en trois étapes. La décision de mise en route de la première
étape de l'Union Economique et Monétaire est fixée au 1er juillet 1990.
1er novembre 1993, entrée en vigueur du traité de Maastricht, la CEE devient la CE
(Communauté Européenne) et il institue l'UE (Union Européenne).
1er janvier 1994 : entrée en vigueur de la deuxième étape de l’UEM et création de l’Institut
Monétaire Européen (IME), chargé de la mise en place de la future Banque centrale européenne (BCE).
26-27
juin
1995 :
tenue
du
conseil
européen
de
Cannes
qui
confirme la date du 1er janvier 1999 pour le passage à la monnaie unique ; validation de la gamme des
dénominations des pièces et des billets de la future monnaie unique et de leurs principales
caractéristiques techniques puis poursuite des travaux d'élaboration d'un scénario d'introduction de la
monnaie unique.
3 décembre 1995 : l'euro remplace l'écu.
décembre 1995 : le Conseil européen de Madrid détermine le nom de la future monnaie unique
: l’euro et fixe le scénario pratique et la date du passage à l’union monétaire.
12-13 décembre 1997 : tenue du conseil européen de Luxembourg qui
confirme d’une part, la date d'introduction des pièces et billets en euro au 1er janvier 2002 et d’autre
part, que l'annonce des taux de change bilatéraux entre monnaies des États qui participeront dès 1999 à
l'euro se fera au moment de la sélection de ces États.
25 mars 1998 : La Commission Européenne recommande que onze pays soient considérés
comme remplissant les conditions nécessaires pour l'adoption de l'euro à partir du 1er janvier 1999
(outre la France, il s'agit de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Belgique, de l'Espagne, de la Finlande, de
l'Irlande, de l'Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas et du Portugal). L'Institut Monétaire Européen émet
des appréciations sur la convergence concordante avec celles de la Commission européenne.
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Mai 1998 : le Conseil européen extraordinaire de Bruxelles entérine la naissance de l’euro,
désigne les onze pays qualifiés et annonce les parités bilatérales des monnaies nationales appelées à se
fondre dans l’euro.
11 mai 1998 : frappe des premiers euros d'Europe à Pessac (Gironde)
juin 1998 : mise en place de la Banque Centrale Européenne (BCE) et du Système Européen de
Banques Centrales (SEBC).
1er juillet 1998 : Transformation de l'IME en BCE.
1er janvier 1999 : entrée en vigueur de la monnaie unique : l'euro ; fixation des taux de
conversion des monnaies en euro (sur la base 1 écu = 1 euro). L'euro devient la monnaie de la France et
des autres États participant à l'UEM ; début du basculement progressif à l'euro (administrations,
banques et entreprises).
1er janvier 2002 : mise en circulation effective des billets et pièces en euro au sein de la zone
euro.
Au plus tard, au 1er juillet 2002 : fin de la période de double circulation avec les billets et
pièces en francs.
mai 2004 : dix nouveaux pays rejoignent l’Union Européenne.
1er janvier 2007 : la Solvénie rejoint la zone euro.
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DANS LA PRESSE CES QUINZE DERNIERS
JOURS, ON PARLE DE :
Lundi 15 octobre : La flambée de l’or noir
Le baril de pétrole atteint 85 dollars, jeudi 18 octobre, il dépasse les 90 dollars, mais où
s’arrêtera la flambée de l’or noir ? Quand dépassera-t-il la barre des 100 dollars ?
La progression continue du prix du pétrole s’explique notamment par les craintes pesant sur le
Moyen-Orient, notamment celle d'une intervention turc dans le nord de l'Irak, comme vient de
l'autoriser le parlement à Ankara. Ces tensions laissent planer des menaces sur les approvisionnements
dans cette zone pétrolière majeure. Le prix du brut était déjà en forte progression début octobre suite à
la publication de l’état des réserves américaines qui avait fait naître des inquiétudes quand à
l’insuffisance de l’offre pétrolière cet hiver. Par ailleurs, la hausse du prix de l’or noir est favorisée par
la chute du dollar. Le pouvoir d’achat des pays en dehors de la zone dollar est plus fort, ce qui favorise
les achats de pétrole et donc l’augmentation de son prix.
Lundi 15 octobre : Airbus livre enfin son premier A380
Airbus livre le premier A380 à la compagnie Singapore Airlines avec près de deux ans de
retard. Cet événement se fait dans un contexte assombri par l’affaire de délit d’initié. Les hauts
responsables d’EADS, maison mère d’Airbus, sont soupçonnés d’avoir cédés leurs actions après avoir
appris les retards sur la livraison du premier A380 et ce, afin de ne pas subir les effets d’une chute du
cours de l’action. Hier, Arnaud Lagardère, un des principaux actionnaires d’EADS, affirmait dans le
Journal du Dimanche « avoir informé Matignon de son projet de céder une partie des titres EADS dès
janvier 2006, soit six mois avant l'annonce d'un nouveau retard dans le programme A380 ».
Jeudi 18 octobre : Condamnation de France Télécom par la Cour de Justice Européenne
La Cour de Justice Européenne signifie aux autorités françaises et donc à France Télécom que
l’opérateur devait rembourser à l’Etat des aides indues touchées entre 1994 et 2002. Le groupe avait
déjà été condamné à l’été 2004, Bruxelles estimant que « l’avantage fiscal conféré au groupe français
durant les années quatre-vingt-dix était incompatible avec le droit communautaire » et condamnent
France Télécom à une amende de 928 millions d’euros. Par ailleurs, Bruxelles exige de l’Etat français
qu’il se fasse rembourser. Mais l’Etat étant actionnaire à hauteur de 27.4%, il n’a jamais demandé son
dû. En 2006, l’UE considère que Paris se montre trop laxiste en ce qui concerne le recouvrement de la
somme. Aujourd’hui, la Commission Européenne demande donc aux autorités françaises de récupérer
la somme d’au moins 798 millions d’euros « dans les plus bref délais ».
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Jeudi 18 octobre : Test social pour le Président Sarkozy
Jeudi noir pour les usagers des transports en commun en raison de la grève en faveur des
régimes spéciaux de retraite. La réforme annoncée par le gouvernement prévoit que le 1.6 million de
salariés des régimes spéciaux devront progressivement passer à 40 ans de cotisations d’ici 2012 contre
37.5 aujourd’hui. Ce premier conflit social pour le gouvernement est marqué par une forte mobilisation
dans les transports qui, s’est en partie poursuivie les journées de vendredi et samedi.
Lundi 22 octobre : La Chine dans la ligne de mire du G7
A l’occasion de la réunion du G7 qui s’est tenue vendredi à Washington, les ministres des
finances ont réaffirmé leur souhait que la Chine s’engage dans une démarche d’appréciation plus rapide
du yuan : « Nous accueillons favorablement la décision de la Chine d'accroître la flexibilité de sa
monnaie, mais au regard de l'accroissement de ses excédents commerciaux et de son niveau d'inflation,
nous insistons sur le besoin de permettre une appréciation accélérée de son taux de change effectif. ».
Ce à quoi, Wu Xiaoling, la numéro deux de la banque centrale chinoise répond : « Peut-être que nous
ne nous pressons pas assez aux yeux de certains, mais nous avançons dans la bonne direction et de
manière contrôlée». Mais derrière cette demande, les pays membres du G7 espèrent aussi réduire
l’impact sur l’économie occidentale des exportations chinoises, jusque là très fortement favorisées en
raison d’un yuan sous-évalué par rapport au dollar notamment.
Mercredi 24 octobre : L’effet « boule de neige » de la crise des subprimes
Les annonces d'une augmentation des pertes liées à la crise des prêts immobiliers se multiplient.
Aujourd’hui, c’est la banque américaine Merrill Lynch, dirigée par Stanley O’Neal, qui annonce une
perte nette trimestrielle de 2.2 milliards d’euros alors qu’elle réalisait un bénéfice de 2.1 milliards de
dollars au deuxième trimestre. C’est une charge en créances douteuses de 7.9 milliards de dollars
consécutive à la crise des subprimes. Deux célèbres journaux américains, le New York Times et le
Wall Street Journal, avancent que ces pertes pourraient contraindre la banque à envisager un
changement de direction. Merrill Lynch apparaît maintenant comme l’une des banques les plus
affectées mais d’autres banques affichent des résultats très en recul pour le troisième trimestre 2007,
c’est notamment le cas de Citigroup, de Bear Stearns et de Morgan Stanley. Enfin, l’annonce de ces
résultats a conduit l’agence Standard and Poor’s à abaisser d’un cran à « A+ », la note de la dette de la
banque d’affaires.
Mercredi 24 octobre : L’heure des explications pour EADS
La banque des Dépôts et Consignations annonce qu’elle va enregistrer, au 30 juin 2007, une
moins value latente de 165 millions d’euros dans le cadre de sa participation dans EADS. Celle-ci
résulte de sa prise de participation à hauteur de 2.25% dans le groupe, leader sur le secteur de
l’aéronautique. Cette acquisition, réalisée en avril 2006 soit 2 mois avant l’annonce de nouveaux
retards dans le programme de l’A380 s’est faite par l’intermédiaire de la banque Ixis à l’occasion de la
vente par Arnaud Lagardère de sa participation de 7.5%. Au regard des derniers événements (soupçons
de délit d’initié), la CDC envisage de se porter partie civile en raison de « la diffusion d’information
fausses ou trompeuses » bien qu’assumant totalement son investissement au sein du groupe EADS.
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Jeudi 25 octobre : Environnement : Sarkozy refuse de s'engager sur des taxes nouvelles
Lors d'un discours solennel, le chef de l'Etat a affirmé son opposition à "toute fiscalité qui
pèserait sur les ménages et les entreprises". Il s'est toutefois engagé à étudier "la création d'une taxe
climat-énergie en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail", dans le cadre d'une remise à
plat de la fiscalité. Il a aussi annoncé un programme de recherche d'un milliard d'euros pour les
énergies et les moteurs du futur, la biodiversité et la santé environnementale.
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BIBLIOGRAHIE
Journaux :
-
Les Echos du 13 septembre 2007
-
Les Echos du 19 septembre 2007
-
Les Echos du 15 octobre 2007
-
Les Echos du 16 octobre 2007
-
Les Echos du 24 octobre 2007
-
Les Echos du 25 octobre 2007
Magazine :
-
Challenges, n°93, du 27 septembre au 3 octobre 2007
Sites Internet :
-
www.capital.fr
-
www.challenge.fr
-
www.ecb.int
-
www.latribune.fr
-
www.lefigaro.fr
-
www.lemonde.fr
-
www.lesechos.fr
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