Les freins au dévelooppement des crèches parentales et/ou
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Les freins au dévelooppement des crèches parentales et/ou
Les freins au développement des crèches parentales et/ou associatives à gestion parentale dans les quartiers en politique de la ville le 4 juillet 2013 Association des collectifs enfants parents professionnels 29, rue du Charolais – 75012 Paris Tél. 01 44 73 85 20 – [email protected] www.acepp.asso.fr Contacts sur ce dossier : Samia ZEMMIT et Dennis GOMEZ, présidents Les freins au développement des crèches parentales et ou associatives à gestion parentale dans les quartiers en politique de la ville Les crèches parentales et ou associative à gestion parentale dans les quartiers jouent un rôle important en termes de lien social et de démocratie participative, puisque les parents participent aux instances décisionnelles et à l’animation du lieu aux côtés de professionnels. De taille humaine, souples, de proximité, elles permettent la bonne adaptation aux besoins des familles, puisque ce sont elles-mêmes qui gèrent le lieu. Principaux freins à la création de crèches parentales et ou associatives à gestion parentale Rendre incontournable le financement des associations parentales par la subvention Le développement des appels d’offres, outre que sa procédure complexe rend difficile son accès pour des associations de parents, n’est pas compatible avec le soutien qu’une dynamique de parents pourrait attendre des pouvoirs publics. Il semble important à l’ACEPP que dans ce cadre de projet initié par des parents qui s’investissent dans la gestion et le pilotage d’un lieu d’accueil, la subvention soit la seule forme de financement possible au même titre que cela peut l’être pour un centre social dans le cadre de la circulaire « animation de la vie sociale ». À défaut d’obtenir cette proposition, il faut former les élus et techniciens des collectivités locales sur cette forme légitime et sécurisée qu’est la subvention. Création d’un fonds dédié à l’accompagnement, à la création des crèches parentales et ou associatives à gestion parentale La création d’un lieu d’accueil de jeunes enfants est devenue complexe et requiert des apports professionnels importants. L’ingénierie mis en œuvre pour la création d’un lieu d’accueil qui associe tous les parents est assez spécifique et sollicite souvent des compétences peu disponibles dans les institutions habituellement en charge de cet accompagnement. Il est donc souvent dévolu à des structures associatives expertes dans cette démarche (l’ACEPP notamment). Néanmoins, il n’existe pas de fonds national dédié pour ce travail. Seules les volontés locales permettent parfois de le financer. L’expérience de l’ACEPP montre que c’est dans cette phase de création que l’accompagnement doit être de qualité et de proximité pour assurer la pérennité du projet afin que les parents restent acteurs, sans pour autant être « écrasés » par les attentes administratives. Adaptation des normes aux spécificités des crèches parentales et ou associatives à gestion parentale Dans la mesure où les parents sont gestionnaires et décisionnaires dans ce type de projet, que les missions des professionnels sont bien définies et réaffirmées dans le code ACEPP – 29, rue du Charolais – 75012 Paris – le 4 juillet 2013 Les freins au développement des crèches parentales et ou associatives à gestion parentale dans les quartiers en politique de la ville de la santé publique et que la structure est de taille réduite, certaines normes devraient pouvoir faire l’objet d’une adaptation. Ainsi par exemple, dans la dernière réglementation autour de la qualité de l’air dans les établissements d’accueil de jeunes enfants, la procédure pourrait être différente en favorisant des pratiques et des conseils, limitant la mobilisation de moyens importants inaccessibles pour les associations. Par exemple, cette impossibilité de respecter cette norme rend fragile les bénévoles car leur responsabilité est engagée sans pour autant qu’ils aient les moyens de la respecter. L’exercice bénévole est alors rendu plus que délicat. Simplification des rencontres partenariales et complexité de la gouvernance La rencontre avec les différents partenaires impliqués dans la validation, puis le financement du projet (municipalités ou regroupements de communes, Caisses d’allocations familiales (CAF), Protection maternelle infantile (PMI)) constitue un écueil important pour les parents qui se lancent dans ce projet. Cet obstacle est bien souvent dû à des discours parfois contradictoires ou ressentis comme tels, surtout qu’ils impliquent des domaines de compétences différents. Nous militons depuis longtemps pour une simplification de la démarche et nous préconiserions des rencontres multipartites plutôt que des échanges individuels qui peuvent entraîner des malentendus voire un découragement des parents. Patrimoine immobilier et création d’un fonds de garantie Il s’agit ici d’un problème récurrent qui bloque bien des projets (et pas seulement associatifs). Même s’il existe une volonté affichée des différents partenaires de soutenir la création et dans un cadre financier existant, comme par exemple l’aide à l’investissement CAF, l’absence de locaux facilement mobilisables oblige à concevoir des programmes immobiliers plus conséquents et notamment d’envisager l’achat ou la location dans le parc privé. Les associations de taille réduite, ou en phase de création, n’ont pas l’assise financière pour assurer ce type d’engagement et, à ce jour, les outils financiers de l’économie sociale ne sont pas adaptés à ce type de projet. La création d’un fonds de garantie pourrait permettre notamment de cautionner plus facilement les emprunts sans pour autant faire peser cela sur les bénévoles. En outre, les procédures de versement des aides à l’investissement sont telles que les versements des sommes allouées sont trop tardifs et engage des frais financiers que « personne » ne prend en compte dans les budgets. Principaux freins à la pérennisation des crèches parentales et ou associatives à gestion parentale Harmoniser les prestations CAF et les ajuster aux spécificités des projets Depuis plusieurs années l’accueil collectif de jeunes enfants est en proie à une évolution importante de la structuration de ses financements notamment avec la Prestation de service unique et le Contrat enfance jeunesse. Ces deux formes de financement ne prennent plus en compte le contexte local ainsi que certaines caractéristiques des projets : par exemple, autour du lien social, de la participation et aussi les potentialités ACEPP – 29, rue du Charolais – 75012 Paris – le 4 juillet 2013 Les freins au développement des crèches parentales et ou associatives à gestion parentale dans les quartiers en politique de la ville économiquement faibles des territoires... Ces spécificités n’ont été soutenues que dans des cadres d’appel à projet (espoir banlieue…) qui n’ont pas le caractère pérenne qui permet d’engager réellement tous les partenaires dans ce type de projet en sécurisant au moins à dix ans le montage économique. En outre, la prestation de service des crèches parentales est moins importante que celle des autres lieux d’accueil collectifs. Il semblerait donc indispensable d’harmoniser et aligner les prestations de service pour les crèches à gestion parentale. Consolider les réseaux fédéraux pour maintenir la dynamique parentale et « rassurer » les partenaires Si les structures parentales ou associatives rencontrent des difficultés, celles-ci sont souvent liées à leur isolement vis à vis des partenaires, mais aussi vis-à-vis des réseaux pouvant leur venir en aide. Cet isolement peut être, la plupart du temps, rompu par un travail de terrain dévolu aux associations qui accompagnent, soutiennent et conseillent ces structures. Si cette démarche est parfois soutenue financièrement par les partenaires institutionnels, cet investissement reste suspendu à la volonté des institutions impliquées. Dans ce sens, il nous semble indispensable de créer une règle nationale qui ne soit pas simplement dépendante des volontés locales. Ce travail d’animation permet aussi de rassurer les élus municipaux qui souvent craignent de confier la gestion d’un lieu d’accueil à une association de parents, en raison de la complexité des règles administratives et de la hauteur des fonds publics que cela nécessite. Renforcer dans la formation des professionnel-le-s la notion de collaboration parents professionnel-le-s La participation des parents dans les lieux d’accueil nécessite une posture adaptée des professionnels. Il est donc indispensable de mettre au cœur des formations initiales et continues la coopération parents professionnel-le-s et la coéducation, en s’appuyant notamment sur des interventions de parents dans ces formations. Il s’agit de favoriser les formations entre parents de milieux populaires et professionnel-le-s pour croiser les représentations. Créer des postes dédiés centrés sur la mobilisation des familles et les actions citoyennes L’accès des familles les plus éloignées des lieux d’accueil de la petite enfance implique « d’aller vers » elles, par exemple dans les salles d’attente PMI, de les rencontrer en dehors du lieu d’accueil pour gagner leur confiance. Or ce travail n’est quasi pas finançable dans le cadre de la PSU ni du Contrat Enfance Jeunesse avec les prix plafonds actuellement en œuvre. Il est donc nécessaire de prévoir des postes au sein des lieux d’accueil centrés sur la mobilisation des familles et le renforcement de leur pouvoir d’agir. Ces postes pourraient être financés sur des fonds politique de la ville. ACEPP – 29, rue du Charolais – 75012 Paris – le 4 juillet 2013