Le tremblement de terre de 1580
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Le tremblement de terre de 1580
CORPUS DOCUMENTAIRE Le tremblement de terre de 1580 Ce séisme s’est produit le 6 avril 1580 vers 16 heures avec pour épicentre la Manche entre Calais et Douvres. Ce tremblement de terre fut ressenti à Pontoise où l’église Notre-Dame fut gravement endommagée : « toutes verreries rompues et cassées », pierres tombées des voûtes. Il est aussi mentionné à Rouen, Laon et Château-Thierry. Citation 1 « Le mercredy de Pasques 6 avril 1580 sur les 6 heures du soir, grand tremblement de terre à Beauvais et en plusieurs villages ès environs durant un demy quart d’heure ; l’horloge de l’évesché sonna plusieurs coups, comme si c’eust esté une allarme ; les églises et maisons furent esbranlées. Le 7 avril procession avec la chasse Ste Angadresme et celle des onze mil vierges. Le 8, procession générale, S. Lucien, S. QUENTIN et S. SYMPHORIEN y estant… ». Journal de Jehan MOLLET, bourgeois de Beauvais (extrait d’un volume de la Société Académique de l’Oise) Citation 2 « 1580. Le 6 avril, sur les cinq heures du soir, tremblement de terre qui jette l’épouvante à Laon, à Chauny et dans les pays circonvoisins (aux dires de l’historien Thou) ». J-F-L DEVISME, Manuel historique du département de l’Aisne, Laon, Impr. F. Le Blan-Courtois, p.104, 1826. Citation 3 « Le 6 avril de l’année suivante [1580], on ressent des secousses de tremblement de terre : l’apparition de météores ajoute à la consternation des habitants. » Victor LEDUCQ, Abbécourt, Richez, Chauny, p.13, 1930. Bibliographie succincte BELLART. G, VION. A, Documents sur le tremblement de terre du 6 avril 1580, Bulletin de la commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas de Calais, T.12, (1986-1990), Arras 1991. DOUXAMI. H, Les tremblements de terre ou séismes dans la région du Nord de la France, Bulletin de la Société de Géographie de Lille, T 58, année 33, Lille 1912. LEMOINE. P, Les tremblements de terre du bassin de Paris, leurs relations avec les accidents tectoniques, bulletin de la Société Géologique de France, T 11, Série 4 PARIS, 1911. DUCHAUSSOY. H, Les tremblements de terre en Picardie, Bulletin de la Société Linnéenne du nord de la France, T. 11, N°254, Amiens ; Août 1893. © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015 Le tremblement de terre de 1640 Ce séisme n’est cité que par Victor Leducq dans sa monographie d’Abbécourt (Aisne). Citation 1 « 1640. Le 3 avril, un violent tremblement de terre jette l’épouvante parmi la population. » Victor LEDUCQ, Abbécourt, Richez, Chauny, p.13, 1930. © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015 Le tremblement de terre de 1692 Citation 1 « La Tour [du château de Coucy] qu’on en regardait comme imprenable avant l’invention du canon, a cent soixante-douze pieds de hauteur et trois cents cinq pieds de circonférence. Le tremblement de terre du 18 septembre 1692 l’a fendue de haut en bas ». Jean-Benjamin de Laborde, Guy de Coucy, Mémoires historiques sur Raoul de Coucy, 1781. Citation 2 « Un violent tremblement de terre fut ressenti dans cette ville en l’année 1692. Laissons parler un témoin oculaire de cet événement : « Le 18 septembre, environ sur les deux heures après-midi, il a fait un tremblement de terre fort violent qui a bien duré l’espace de deux Ave Maria. J’étais pour lors assis sur une pierre que quatre hommes auraient eu peine à soulever, avec un de mes amis dans son jardin ; nous sentîmes tout d’un coup que cette pierre nous levait, et jetant les yeux en l’air, nous vîmes toutes les tours du château s’ébranler ; la grosse, entre autres, balançait de côté et d’autre. il en tomba des pierres, et elle s’ouvrit en un endroit de plus d’un appas [la largeur d’un pas]. Les oiseaux s’en sont enfuis avec l’impétuosité, et deux heures après ils n’osaient encore se mettre sur la tour » Ce tremblement de terre se fit également sentir à Laon et autres lieux. » Maximilien MELLEVILLE, Histoire de la ville et des sires de Coucy-le-Château suivie d’une notice historique…, Laon, Coucy, p.154-155, 1818. Citation 3 « La population d’Anizy fut plusieurs fois décimée par la peste, notamment en 1636. Le tremblement de terre qui, en 1692, fendit la grosse tour de Coucy du haut en bas, causa aussi des dommages à Anizy. Il renversa une partie du château et fit écrouler plusieurs maisons. » Maximilien MELLEVILLE, Histoire de la ville et des sires de Coucy-le-Château suivie d’une notice historique…, Laon, Coucy, p.267, 1818. Citation 4 « 1692. Le 18 septembre, un violent tremblement de terre est ressenti, lézardant des maisons. » Victor LEDUCQ, Abbécourt, Richez, Chauny, p.13, 1930. © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015 Le tremblement de terre de 1693 Plusieurs chroniques locales évoquent ce séisme confondu parfois avec celui de 1692, démontrant ainsi la fragilité du témoignage. Citation 1. « 1693. Le 2 octobre, tremblement de terre si considérable, que la grosse tour de Coucy se fendit du haut en bas, et que l’ordre des saisons en fut dérangé. » DEVISME, J-F-L, Manuel historique du département de l’Aisne, Laon, Impr. F. Le Blan-Courtois, p.131, 1826. © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015 Les tremblements de terre de 1756 De février à mai 1756, plusieurs secousses (essaim) furent ressenties dans l’Oise. Citation 1 « Le vingt six avril de cette année a commencé sur les neuf heures du matin un tremblement de terre qui a duré jusqu’au trente du mois de may. Il sest fait sentir quatre ou cinq lieues aux environs dans certains endroits, dans d’autres plus loing ; dans certains endroits plus fort, dans d’autres moins fort. Le trente avril sur les neuf heures du soir, il vint une secousse si violente, le temps étant bien calme, que tout le monde crût périr sans ressource (j’étois alors à Grandvilliers, par delà Crèvecoeur, mon pays natal, où l’on ne ressentit rien). Chacun se sauva des maisons qui étoient agitées d’une manière epouvantable, on auroit dit qu’elles alloient être renversées. La terre faisoit des bondissements sous les pieds comme si elle eut été prête à sentrouvrir. On entendoit chacun pousser dans les rues des cris et des hurlemens affreux dans l’apprehsnion de la mort. Il ne se passa point de jour qu’on entendit des secousses tantot plus frequentes, tantôt moins fréquentes ; tantôt plus violentes, tantôt moins violentes. Le quinze de may sur les deux heures du matin le tremblement recommença avec une violence terrible, l’allarme redoubla infiniment. Il fit cinq ou six secousses affreuses sans compter d’autres moins fortes. Heureusement il n’a péri personne. On eût recours aux prières, processions, saluts, jeunes, aumônes pour appaiser la colère du seigneur. Il ne se peut rien voir de si effrayant, Dieu veuille préserver ceux qui viendront dans la suitte des temps de pareilles calamités ». Récit de Jean Delarche, curée de Bonvillers Extrait du registre paroissial de Bonvillers, 1756 Citation 2 « Notanda Pro iis qui permanserunt Le vingt sixième jour d’avril mil sept cent cinquante six sur les neuf heures un quart du matin, on a entendu et senti deux tremblements de terre distant l’un de l’autre environ de deux ou trois minutes. Ils étoient un peu violents, mais cependant bien moindres que ceux qui ont suivi. Ces deux premiers n’ont pas fait grande impression sur les esprits attendu qu’on n’avoit point encore entendu parler de semblables évènemens dans ce pays cy, mais un troisième qui se fit sentir le même jour à trois heures un demi-quart après-midi consterna bien davantage. Il est vrai qu’il étoit bien plus fort, il ne dura pas plus que les deux précédents, c'est-à-dire environ le quart d’une minute. On entendoit comme le bruit d’une voiture fort chargée qui se passe sur des cailloux nouvellement déchargés. Et dans l’instant on sentoit sous les pieds le coup qui faisoit presque balancer les plus forts, mais engourdissoit les jambes de tous, pour un instant. Pour lors la catastrophe étonnante arrivée à la ville de Lisbonne, port de mer en Portugal le jour de la Toussaint à midi de l’année précédente par un tremblement de terre si terrible que toute la ville fut détruitte et une partie considérable de ses habitants enveloppés dans le même malheur. Cette catastrophe dis-je, dont tout le monde était informé, se retraça dans les esprits intimidés et on s’imaginait dès lors, comme ces infortunés portugais, être tous les jours et à chaque instant à la veille de périr. Les esprits se tranquillisèrent depuis le lundy, lendemain de Quasimodo jusqu’au vendredy de la même semaine. On commençoit déjà à se rassurer et à respirer. Lorsque tout à coup à neuf heures précises du soir un quatrième tremblement de terre, bien plus violent que les premiers d’environ trois fois le double sur tout dans les batimens, acheva de mettre de nouveau la consternation si grande dans les esprits allarmés, qu’il n’étoit plus possible de leur faire entendre raison. Dès le même moment on viît paroitre dans les rues tous les habitants en foule à moitié habillés, tant la crainte les avoit pressé de sortir au plus vite de leur batimen avec ce qu’ils avoient pû prendre d’habits en se sauvant de peur d’être accablés sous leur chute. On courut aussitôt à l’église se jetter aux pieds du père des miséricordes, peu restoient chès eux, l’office quoique long, étoit toujours trop court dans ces © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015 moments de dévotion. On n’entendoit le long des chemins qui conduisent à l’église, autre chose que des lamentations, on ne se lassoit pas d’entendre la parole de Dieu, les évènemens l’ont rendue efficace pour peu de temps mais comme elle était tombée sur la peau elle sécha bientôt. Les tremblements se firent sentir environ quinze jours, ou trois semaines consécutives presque tous les jours, mais rarement avec violence, quelques-uns de tems en temps nous berçaient dans le lit à peu près comme on berce un enfant, après ce tems on les a entendus encore plus rarement jusqu’au mois de septembre, sans aucun malheur tant pour les hommes que pour les bâtiments. Les saluts sur le soir ont duré environ un mois, avec les saluts a disparu la dévotion. Et on est pour le moins aussi méchant aujourd’hui qu’auparavant. On a fait des processions de pénitence de toute part d’un village à l’autre ». Récit de Pierre Mesnard, curé d’Hedencourt Extrait du registre paroissial d’Hédencourt, 1756 Citation 3 Récit de Louis Morel, curé de Wavignies Extrait du registre paroissial de Wavignies, 1756 Cité par Adrien Roger in Le tremblement de terre de 1756, Société historique de Breteuil, nd. © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015 Le tremblement de terre de 1908 Ce tremblement de terre affecta la région de St Just-en-Chaussée le 18 novembre 1908. Ces secousses furent ressenties à Breteuil et dans le Pays de Bray. Bibliographie succincte LE MONITEUR DE L'OISE du 21 Novembre 1908 LA REPUBLIQUE DE L'OISE du 21 Novembre 1908 MARY A, Le problème de l’eau dans le Nord-ouest du Bassin de Paris, in Bulletin de la Société Belge de Géologie, Paléontologie et d’hydrologie, Mémoires T 25, Bruxelles, 1911 LEMOINE P., Les tremblements de terre du bassin de Paris, leurs relations avec les accidents tectoniques, Bulletin de la Société géologique de France, T 11, Série 4, Paris, 1911. © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015 Le tremblement de terre de 1938 Ce séisme est évoqué dans le journal L’Echo de l’Oise du 15 juin 1938 relatant qu’à Clermont, le 11 juin 1938 « nos concitoyens eurent l’impression que leur maison allait s’effondrer ». © Jean-Yves Bonnard – CANOPE de l’Oise - 2015