Gros plan sur

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Gros plan sur
Un parquet de salle de bains en teck
Gros plan sur...
tous les professionnels, le teck birman ne
représente que 3 % de la production mondiale, car la junte militaire au pouvoir réglemente sévèrement l’exploitation de cette
richesse nationale. Le label MTE (Myanmar
Timber Enterprise) atteste qu’il s’agit de
coupes légales – et non de contrebande, très
fréquente dans les zones frontalières avec
la Chine et la Thaïlande. Quant à la norme
FEQ (First European Quality), elle garantit
qu’il s’agit d’un teck de premier choix (elle
n’est pas réservée au teck birman). On commence aussi à trouver du teck bio et sociocertifié (respect des droits sociaux), provenant de plantations d’Amérique du Sud ou
d’Afrique mais pas de Birmanie (les autorités interdisent la venue d’organismes de
contrôle étrangers indépendants). à noter
que le “teck d’Afrique” désigne souvent
l’iroko ou l’assamela, des essences tropicales intéressantes mais dont les propriétés
sont très éloignées de celles du teck.
Le “pont de bateau”, le seul procédé parfaitement approprié. Seule valable dans
une salle de bains, cette technique consiste
à jointoyer largement le parquet avec du
polyuréthane, tout en évitant les raccords
(aboutage), qui nuisent à l’étanchéité. Aussi
le poseur doit-il être choisi avec soin. En
effet, ces dernières années, de nombreux
parqueteurs se sont improvisés poseurs de
parquets en teck façon “pont de bateau”, et
l’on ne compte plus les plaintes de clients
Où trouver un professionnel ?
Dans les pages jaunes, cherchez à la rubrique
“pose, entretien, vitrification de parquet”.
Demandez à l’artisan s’il peut vous fournir
une garantie décennale : c’est le cas
des artisans-poseurs de revêtements de sols
(enregistrés au registre des métiers
sous le code APE 454 F) et de certains artisans
du bâtiment, mais rarement des vendeurs
de parquets. Assurez-vous qu’il maîtrise
le jointoiement “pont de bateau”.
Avant le début des travaux, vérifiez qu’il
a bien préparé son chantier sur papier.
56 Le Particulier pratique • n° 328 • octobre 2007
doc. lapeyre maison
Un parquet à lames “pont
de bateau” : 250-300 €/m2
Un parquet en panneaux prêts à poser
“pont de bateau” : 310 €/m2
Plus la surface à couvrir est réduite,
plus elle exige de découpes, et plus
le prix au mètre carré flambe.
Comptez 250-300 €/m2 environ
pour un parquet en lames de teck
massif de Birmanie (90 mm
de largeur et 14 mm d’épaisseur).
Ce prix comprend le matériau,
la couche primaire hydrofuge,
la colle, le joint polyuréthane et
les différentes opérations de pose
réalisées par une main-d’œuvre
qualifiée (préparation du sol,
calepinage, finition éventuelle…).
Attention ! Si le devis qu’on
vous propose tourne autour de
150 €/m2, vérifiez qu’il ne s’agit pas
d’un parquet “clipsable”,
sans joint ou avec des joints
préposés décoratifs.
Difficile, là encore, de donner un prix moyen du mètre carré
tant ce dernier dépend de la surface de la pièce, du nombre
de découpes, de la réalisation ou non de motifs, etc. Pour
indication, le coût d’un panneau sur mesure en teck massif
chez Général Marine avoisine les 280 €/m2, brut de finition
non posé, et 310 €/m2 brut de finition, posé, matériel de pose
inclus. Attention ! Les dalles prêtes à poser vendues
dans le commerce sont nettement moins chères
(de 120 à 160 €/m2, huilées,
non posées), mais ne satisfont pas
au critère d’étanchéité.
pour malfaçons. “Le professionnel compétent se reconnaît au soin qu’il apporte à la
préparation de son chantier, explique Georges Weber, de Général Marine. Il effectue un
calepinage sur papier, pour définir la disposition la plus harmonieuse des lames et éviter tout aboutage au moment de la pose.”
Ce professionnel met également en garde
contre les parquets “clipsables”, dépourvus de joint interlames ; certains sont agrémentés d’un joint “pont de bateau”, mais
ce dernier est purement décoratif. Pour les
parquets lamellés-collés, ce sont les extrémités des lamelles qui composent les lames
qui posent problème. Les parquets dont la
longueur de lames est inférieure à celle de
la pièce ne conviennent pas non plus, car ils
obligent à multiplier les raccords à nu.
Panneaux sur mesure ou lames standard. Certains professionnels– Inspiration
Bois, par exemple – proposent de vraies
lames de pont de bateau, pouvant attein-
doc. générale marine
dre 2,90 m d’un seul tenant, en largeur de
41, 70 ou 90 mm, sans aucun aboutage ni
effet zébré ou lamellé. Mais la plupart réalisent aujourd’hui, en atelier, des panneaux
sur mesure, sans aboutage ni lamellage.
Ceux-ci sont assemblés ensuite sur le chantier, collés en plein avec une colle polyuréthane, époxy ou spécifiquement formulée
pour adhérer sur le bois gras (Tarbicol de
Bostik, Adhéflex de Guttaterna, etc.), puis
minutieusement jointoyés. Précisons que le
support doit être propre, plan et bien sec. Ce
peut être du carrelage, une chape de béton,
du contreplaqué marine, de l’aggloméré
hydrofuge, voire du parquet préexistant
mais, dans ce cas, il faut croiser le sens de
pose, les nouvelles lames ne devant surtout
pas être alignées sur les anciennes pour des
questions de dilatation. Un jeu de 10 mm
doit être réservé sur le pourtour, puis comblé avec un joint adapté (même si une plinthe habille ensuite le bas du mur).
Panneaux ou lames séparées, les largeurs
de lames les plus courantes sont 40, 60 ou
90 mm, mais on en trouve de 120 ou 140 mm.
En ce qui concerne l’épaisseur, le 14 mm est
un standard pour une pose collée en plein.
Une finition n’est pas indispensable. La
cire protège des taches mais ne fait pas bon
ménage avec l’eau. La vitrification fait perdre
au teck sa caractéristique “antiglisse”. L’huile
sature les fibres du bois et l’empêche de respirer. “Avec le temps, l’oléorésine tend à sécher
un peu en surface. Mais le bois ne grise pas
comme lorsqu’il est en extérieur – l’exposition
aux UV est moins intense – et ne perd rien de
ses propriétés”, note M. Mottais de la société
Euroteck, importateur de teck birman. En
fait, l’idéal est de le laisser brut d’origine pour
lui conserver son toucher velouté, d’enlever
les taches avec un peu de terre de Sommières,
et de passer un coup de serpillière humide
tous les deux ou trois jours.
Sylvie Francisco
Le Particulier pratique • n° 328 • octobre 2007 57