Quelle valorisation locale de la laine

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Quelle valorisation locale de la laine
« Quelle valorisation locale de la laine ? »
Compte-rendu de la rencontre du 7 octobre 2014
à la Salle Prunet
Présents : Stéphane Baty (technicien agri-environnement au Parc National des Cévennes),
Marie Calberg (porteuse de projet), Marie-Thérèse Chaupin (coordinatrice de l’ATELIER Laines
d’Europe), Stéphanie Delort (agricultrice à St-André-de-Lavite), Valérie Gayard (porteuse de
projet à Vébron), Pierre Gueniot (technicien au Parc National des Cévennes), Bastien Jeannin
(technicien au Parc National des Cévennes), Margot Jobbé Duval (animatrice Adear de la
Drôme, membre de l’ATELIER), François Konieczny (animateur Terra Rural des CC Cévenoles
Tarnon Mimente et du Pays de Florac et du Haut Tarn), Lena Mancec (animatrice d’ateliers
laine à Vébron), Geneviève Mataillet (agricultrice à St-Hilaire-de-Lavite), Audrey Matet
(agricultrice à Rousses), Nadja Rezkallah (élue à Barre-des-Cévennes), Eva Roelofsen
(agricultrice et artisan à Vialas), Séverine Van de Velde (animatrice de l’Alodear), Christina
Von Wysocki (agricultrice à Florac).
La journée a commencé par un tour de table de présentation des participants, d’expression
de leurs projets et de leurs attentes. Puis Marie-Thérèse Chaupin, animatrice de la journée, a
précisé l’objet et le fonctionnement de l’ATELIER – Laines d’Europe.
Les propriétés et usages de la laine
La diversité des races de moutons existantes engendre des qualités de laines très diverses.
Chacune a ses propriétés qui orienteront l’usage des laines sur un produit bien spécifique :
par exemple les laines longues et fines de type Merinos d’Arles pour la confection de
vêtements, les laines ayant du ressort, comme la Blanche du Massif Central, pour des
matelas ou des coussins, la brebis corse caractérisée par un poil court et rêche, pour la
production de tapis. D’autres utilisations de la laine sont possibles, par exemple en produits
d’isolation, mais peut-on parler véritablement d’une valorisation de la laine dans cet usage ?
L’utilisation du feutre est récente et s’accentue.
Il a été rappelé que la laine reste un produit annexe à l’élevage, elle est considérée par les
représentants du monde agricole comme un sous-produit d’origine animal. Par conséquent
elle répond à une réglementation bien précise, qui nécessite un agrément pour son
transport et son stockage. Par contre la laine devient un produit industriel dès lors qu’elle
est lavée.
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Les étapes de transformation de la laine
La tonte et le tri : il est indispensable que les éleveurs et les tondeurs soient sensibilisés au
tri, car un bon tri simplifiera toutes les tâches suivantes. D’autre part, la tonte doit permettre
de recueillir dans la mesure du possible une belle et grande toison.
Le lavage et le séchage : un bon nettoyage nécessite de bien ouvrir la laine, sans toutefois la
feutrer, pour enlever le suint. C’est l’opération la plus délicate. L’opération de séchage doit
se faire à l’abri du soleil pour éviter le jaunissement des toisons.
Le cardage et le peignage : ce sont deux opérations de démêlage des fils.
Le tissage et le tricotage. A noter qu’il existe un certain engouement pour le tricot à la main,
des cafés tricots émergent un peu partout, qui permettront peut-être de reconsidérer les
liens entre le public et les éleveurs.
Le feutrage : il permet de valoriser la laine en limitant les pertes.
La teinture : en l’espace de 10 ans après leur apparition, les produits de synthèse ont
quasiment éliminé les teintures naturelles, lesquelles font cependant un léger retour depuis
20 ans.
Eléments à prendre en compte pour développer une filière laine locale
 Le contexte. Il faut avoir conscience d’un certain nombre de difficultés : la
concurrence forte des fibres synthétiques, l’absence de formation des éleveurs à la
valorisation de la laine et la faible relation de ceux-ci avec les transformateurs.
Cependant la laine conserve des propriétés exceptionnelles, c’est une matière
renouvelable, un produit qui répond à une conscience écologique et éthique
grandissante ; plus nombreux sont les éleveurs qui semblent vouloir réhabiliter de la
valeur à cette matière.
 Les marchés. ils n’existent pas spontanément, Il y a des demandes par ci, par là, mais
il faut s’attacher à les créer. Il y a souvent des niches à trouver si on souhaite
valoriser convenablement son produit. Malgré cela, il reste difficile de vivre de la
laine ; mais il faut différencier sa valeur financière de sa valeur intrinsèque. La
meilleure solution pour l’éleveur est de coupler élevage ovin pour la viande et pour la
laine.
 L’environnement local. Il est propice dans la mesure où existent à proximité un
certain nombre d’outils, tels qu’une station de lavage de la laine à Saugues, une
petite filature à Rodez, la présence d’Ardelaine en Ardèche, etc. Par ailleurs une
machine à feutrer a été achetée récemment par Christina Von Wysocki, un projet
d’acquisition d’une filature par Audrey Matet est en cours, nécessitant la recherche
d’un bâtiment de 400m² ou la mise à disposition d’un terrain pour en construire un,
etc. La présence de variétés très différentes de laines, même si cela semble
engendrer des difficultés, peut présenter un intérêt pour limiter les risques liés à
l’exploitation d’une seule toison.
 Une volonté d’agir. Les participants présents, bien qu’étant à des stades de réflexion
et de développement d’une activité différents, ont montré une volonté de construire
ensemble une activité laine sur le territoire. Des souhaits de projet collectif
émergent : le soutien à l’acquisition d’une filature locale en développant un projet
multi partenarial, la création d’un atelier de transformation, l’organisation d’activités
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pédagogiques et de promotion des laines locales, la création d’un évènement à
Florac en automne, la mutualisation de coût de transports, de lavage et
d’approvisionnements divers…
Perspectives prochaines :
 Christina prend contact avec la filature de Rodez afin de connaître les conditions
exigées pour laver des laines, puisqu’il est souvent difficile de laver de petits lots,
mais aussi pour envisager prochainement une visite collective.
 Sonder les modalités de collecte de laine chez les éleveurs locaux et réfléchir à
l’organisation de « formations » destinées aux éleveurs et tondeurs, afin de les
sensibiliser aux techniques de tri et de tonte de la laine, mais aussi leur faire
redécouvrir la valeur de cette matière.
 Organisation de cafés tricots pour faire plus ample connaissance, partager ses savoirfaire et tester ses activités.
 Organisation d’une nouvelle réunion de travail mardi 2 décembre à 13h30 à la Salle
Emile Leynaud au siège du Parc National des Cévennes à Florac.
Contacts
ALODEAR
Espace Jean Jaures, rue Charles Morel
48000 MENDE
Tél : 04 66 49 32 80
[email protected]
Démarche Terra Rural des Communautés de communes
Cévenoles Tarnon Mimente et du Pays de Florac et du Haut Tarn
Le village
48 400 SAINT-JULIEN-D’ARPAON
Tél : 04 66 94 05 08
[email protected]
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