MODE D`EMPLOI : ne pas ouvrir
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MODE D’EMPLOI : ne pas ouvrir Orion Giret 2 Table des matières PREAMBULE 5 Aux yeux des autres vous n’êtes personne, vous pouvez passer pour qui vous souhaitez 19 Repérage, observation, préparation et surveillance du lieu 25 Maîtriser les accès35 Grillages, barreaux, barrières et leur franchissement41 Crocheter une serrure47 Les Clés : Passe de facteur, 1101, clé de 10 et leurs utilisations 59 Vol à l’étalage67 Garde à vue : déroulement, conseil, et droits 75 Conseils généraux87 POST FACE95 3 4 PREAMBULE Extrait de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse CRIMES ET DELITS COMMIS PAR LA VOIE DE LA PRESSE OU PAR TOUT AUTRE MOYEN DE PUBLICATION Paragraphe 1er : Provocation aux crimes et délits. Article 23 Modifié par Loi n°2004-575 du 21 juin 2004 - art. 2 JORF 22 juin 2004 Seront punis comme complices d’une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l’auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d’effet. Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n’aura été 5 suivie que d’une tentative de crime prévue par l’article 2 du code pénal. Article 24 Modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 - art. 20 JORF 31 décembre 2004 Modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 - art. 22 JORF 31 décembre 2004 Seront punis de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article précédent, auront directement provoqué, dans le cas où cette provocation n’aurait pas été suivie d’effet, à commettre l’une des infractions suivantes : 1° Les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne et les agressions sexuelles, définies par le livre II du code pénal. 2° Les vols, les extorsions et les destructions, dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, définis par le livre III du code pénal. Ceux qui, par les mêmes moyens, auront directement provoqué à l’un des crimes et délits portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation prévus par le titre Ier du livre IV du code pénal, seront punis des mêmes 6 peines. Seront punis de la même peine ceux qui, par l’un des moyens énoncés en l’article 23, auront fait l’apologie des crimes visés au premier alinéa, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des crimes et délits de collaboration avec l’ennemi. Seront punis des peines prévues par l’alinéa 1er ceux qui, par les mêmes moyens, auront provoqué directement aux actes de terrorisme prévus par le titre II du livre IV du code pénal, ou qui en auront fait l’apologie. Tous cris ou chants séditieux proférés dans les lieux ou réunions publics seront punis de l’amende prévue pour les contraventions de la 5° classe. (…) En cas de condamnation pour l’un des faits prévus par les deux alinéas précédents, le tribunal pourra en outre ordonner : 1° Sauf lorsque la responsabilité de l’auteur de l’infraction est retenue sur le fondement de l’article 42 et du premier alinéa de l’article 43 de la présente loi ou des 7 trois premiers alinéas de l’article 93-3 de la loi n° 82-652 du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle, la privation des droits énumérés aux 2° et 3° de l’article 13126 du code pénal pour une durée de cinq ans au plus . 2° L’affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l’article 131-35 du code pénal. 8 La société, dans un souci d’équilibre, a créé un ensemble de règles et de lois qui encadrent et guident nos évolutions dans les systèmes communautaires. La bonne entente entre les composantes de cette société repose sur le respect et la capacité à se conformer. Pour protéger l’individu, on a élaboré des cadres qui, s’ils sont des barrières ou garde-fous, doivent donner l’impression de liberté. En effet, le droit à la liberté fait partie des notions fondamentales qui régissent les codes ancrés dans notre constitution. Mais pour éviter les dérives d’un excès de liberté que l’on pourrait s’octroyer, nous en bornons l’étendue, créant des frontières aussi imperceptibles qu’immatérielles. Un adage populaire dit que « notre liberté s’arrête là où commence celle des autres ». Nous avons là un exemple du flou dans la définition de nos libertés. Flou, qui devient un espace de basculement vers un excès de pouvoir d’un parti ou de l’autre : un contrôle de permission. Devons-nous pour se protéger établir des frontières pour signifier que l’individu empiète sur notre propriété, notre domaine de liberté ? N’est-ce pas là une signification de notre droit à barrer la liberté des autres ? 9 Le point de départ des écrits qui vont suivre trouve sa source dans mon propre vécu et mon évolution dans une forme de délinquance au travers du graffiti. J’ai arpenté ce milieu qui m’a appris sans cesse à exploiter ma capacité de camouflage, de détection et d’utilisation de failles. A mesure que des citoyens au dessus de tout soupçon condamnent le graffiti comme une vile intrusion de leurs espaces privés et communs, mes stratégies et les outils utilisés mutent. La menace physique posée par la pratique du graffiti, suscite une réaction sécuritaire qui ne fait que s’accroitre de manière démesurée et parallèle aux moyens développés par les taggers. Au fur et à mesure que l’effacement devient systématique, les outils deviennent plus corrosifs ou la pratique de la gravure se développe. Ma pratique devient ennemie des valeurs de certaines classes. Depuis les débuts du « tag » à New York (début des années 1970), la controverse « Art ou vandalisme ? » divise. On peut prendre pour exemple un éditorial du New York Sun (Graffiti Is Metastasizing Again in New York, and Guess Who’s Applauding, NY Sun, par Heather MacDonald, 17 juillet 2002) qui compare le graffiti à des métastases et s’en prend violemment au New York Times qui n’évoque que les questions artistiques, concluant par 10 cette phrase : « le Times fournit le discours idéal pour une génération qui refuse de grandir ». Si l›on se fie à la théorie de la vitre cassée développée aux États-Unis, le graffiti est un facteur d’insécurité, car il laisse aux populations le sentiment que leur quartier est délaissé par les pouvoirs publics et que les incivilités sont impunies. Citons par exemple la ville de Santa Rosa dont le décret anti graffitis commence par : Le graffiti est nuisible à la santé, à la sécurité et au bien-être de la communauté […] encourage les gangs […] est incompatible avec les standards esthétiques de la ville. Au lieu d’apaiser les peurs et les colères, de nombreux responsables publics attisent les flammes de l’indignation en refusant de reconnaître les tags comme la manifestation d’une expression urbaine combinant le mot et l’image dans l’espace public et ne pouvant se réduire à une simple expression picturale particulière. Aux États-Unis, en avril 1982, la ville de New York lance une campagne antigraffiti, dont des célébrités new-yorkaises telles que les boxeurs Héctor Camacho et Alex Ramos, les acteurs de Fame Irene Cara et Gene Ray ou encore le champion de base-ball Dave Winfield participent. Ces personnalités se sont réunies en annonçant : « Make your mark in society, not on society » (laissez votre empreinte dans la 11 société, pas sur la société). En France c’est la RATP qui a lancé une campagne d’affichage au début des années 1990 présentant le tag de Megaton et avertissant que les graffitis seront désormais effacés immédiatement : « Bien que nos galeries soient les plus fréquentées, certains modes d’expression n’y auront plus leur place ». Huit ans plus tôt, la régie des transports parisiens avait réalisé avec le graffeur Futura 2000 une campagne publicitaire pour ses services. La SNCF a attaqué les magazines Graff’it, Graff Bombz et Mix Gril, accusés d’encourager le graffiti sur les trains en en publiant des photographies. L’indemnité réclamée, de 150 000 euros pour chaque journal, suffirait à faire disparaître ces journaux. Déboutée en première instance, la SNCF a fait appel. Les trois journaux ont reçu le soutien de toute la presse et de la Ligue des droits de l’homme, qui considèrent qu’une victoire de la SNCF constituerait une inquiétante remise en question du libre droit d’informer. Les sites web ont également été inquiétés et encouragés à fermer leurs bases de données récoltant photos de graffiti (notamment la plus grosse base de données de l’époque qui ne comptait pas moins de vingt-cinq mille membres et plus de six cents mille photos de France mais aussi de Suisse et de Belgique www.aero.fr). La cour 12 d’appel de Paris confirma la décision du 1er degré. Elle se basa sur le fait que des wagons furent peints bien avant la création de ces magazines qui n’ont d’ailleurs que pour objet « d’être les témoins de l’art dans la rue et de reproduire les nouvelles créations en ce domaine ». La cour a également reconnu le caractère artistique du graffiti et réfuté l’accusation d’incitation à la dégradation (le nombre de wagons peints étant en diminution). Les responsables et dirigeant d’institutions publiques agitent l’effrayant spectre de l’image de vandales armés de bombes de peinture et de marqueurs venus pour violer et piller les quartiers résidentiels immaculés, radicalisant par la même occasion des pratiques que jeune je ne jugeais pas encore comme « artistique ». C’est ce double discours des autorités et cette radicalité très nette qui m’a poussé à chercher ce que je trouvais excitant dans ces pratiques. J’ai alors voulu cibler et extraire une essence de chaque caractère de l’interprétation de mon vécu. Venant d’un milieu où la mentalité de bande et l’esprit de clan et de famille est prédominant, tant dans la morale que dans une « esthétique » de la terreur, les informations ne circulaient que dans le cercle de la horde. Les informations relatives à des actions, qui peuvent être des exclusivités, sont des outils de pouvoir 13 pour s’affirmer vis-à-vis des autres groupes. En effet, un groupe qui possède une information stratégique avant les autres, individus, groupes concurrents ou adversaires communs, a une avance considérable et un contrôle accru sur l’anticipation des actes et réactions. Leur diffusion relativement faible permet une certaine pérennité des « combines » : les autorités les considèrent comme marginales et sont donc moins réactives quant aux moyens à mettre en œuvre pour lutter contre ce fléau. Constatant, lors de la présentation de mes différents travaux, que les spectateurs souhaitaient être mis dans la confidence du « comment faire », il m’est apparu que l’histoire de la réalisation est peutêtre - si ce n’est pas plus – primordiale dans quelques unes de mes pièces. Il m’a alors semblé intéressant de voir ce que la diffusion à plus large échelle de ces combines allait donner, comment le spectateur allait les assimiler, dans quel but, et comment le système va réagir en les intégrant, les recyclant, les confinant… Autant d’éléments que je ne maîtrise pas et qui ouvrent ou modifient les comportements socio-politiques dans lesquels ma pratique a été inscrite. La mise en lumière de ces défauts présents dans les articulations des 14 systèmes montre l’inutilité ou la faible utilité de certains instruments et renforce le sentiment d’insécurité et d’impuissance qui peut en émaner. Mais cette mise en lumière peut permettre, au contraire, de réagir et de modifier l’environnement afin de colmater ces failles en sachant pertinemment que de nouvelles fissures et zones d’ombres feront leur apparition. Car même si on sait qu’aucun système n’est infaillible, on n’est pas plus conscient de ses défauts. Le fait d’être mis dans la confidence donne un potentiel, une certaine complicité, même sans passer à l’acte. C’est cette part de l’œuvre que le spectateur emporte, plus ou moins malgré lui, et dont il ne peut se soustraire. En effet, une fois que l’information a été diffusée et que le spectateur en a pris conscience il est en possession d’un savoir. Savoir qui pourra avoir une incidence sur son vécu. Il peut choisir de l’ignorer mais il sait. Cette confidence, survenue par une certaine curiosité, le place dans une sorte de pacte. Cette sensation de prise au piège, d’où peut résulter le malaise, fait partie du rapport conflictuel du le spectateur/lecteur face à l’œuvre et l’auteur. Il s’agit de placer le spectateur devant une réalité qui l’implique et qui le confronte à 15 sa propre moralité. Il peut réagir pour ou contre. Cette dualité peut induire le doute de la réalité des faits et actes, afin de se protéger : est-ce bien l’auteur, est-ce vraiment réalisable, est-ce que ça a été réalisé ou est-ce une fiction, une supposition, une supercherie… Le fait de ne pas (pouvoir) revendiquer mes actes compte tenu de la transgression légale fait partie intégrante du flottement et de la retenue qui s’opèrent. Le spectateur fait partie de la confidence mais n’a aucune preuve de la véracité ou de l’authenticité de l’action, les moyens techniques actuels permettant une certaine manipulation de l’image et de l’information donnée. Je dois jongler avec la paternité et la non-lisibilité de la revendication. Je joue avec mon irresponsabilité en pouvant être perçu soit comme l’auteur soit comme un acteur simulant une réalité. Le spectateur n’est pas forcement persuadé que ce qui lui est présenté a vraiment été réalisé dans les conditions qui lui sont affirmées. Je tente d’interroger la valeur des limites et leur franchissement, mon positionnement par rapport à elles et l’attitude que le spectateur doit ou peut avoir face à mes pièces. Loin de dicter une nouvelle éthique sociale ou une soi-disant morale commune, cet ouvrage est 16 apolitique et n’a clairement aucune visée anarchiste, bien que s’inspirant en grande partie de l’ouvrage The anarchist cookbook de William Powell ( publié en 1970 puis augmenté et actualisé sur internet par des anonymes ). Ma recherche ne concernant pas la réflexion sur nos modes de vie ou une apologie de la délinquance et du crime, j’ai choisi d’aborder mon travail sous forme de notices car je voulais éviter le recueil idéologique. La transgression peut être un moyen de mettre en évidence des failles dans un système. Le recueil qui va suivre est un moyen de compréhension, voire une percée du système et de ses règles, au travers de l’exploitation de ses failles. Il ne s’agit pas de partitions pour créer une œuvre d’art, bien que certaines expériences peuvent s’y apparenter, comme l’on fait les artistes de Fluxus. Les techniques, notices, explications et actions qui s’y réfèrent ont toutes été réalisées une ou plusieurs fois. Certaines présentent des risques physiques ou légaux qu’il est important d’évaluer et de connaître. Bien sûr, il n’y a aucune prétention à ce que les solutions présentées soient les plus pratiques, faciles, moins risquées. Chaque situation d’application comporte des variables qui leur sont propres et qui, aux vues de la multitude de paramètres quasi infinis, ne peuvent être mentionnées. Chaque 17 notice peut avoir des applications multiples, on peut y voir ou trouver une variante d’utilisation. Il en tient au public de se faire sa propre idée quand à l’appropriation et le détournement, bienveillant ou malveillant, des informations diffusées ici. 18 Aux yeux des autres vous n’êtes personne, vous pouvez passer pour qui vous souhaitez Il s’agit là d’une technique couramment utilisée. Pour en comprendre la logique, il faut se mettre dans la peau d’un passant X (comme on l’est souvent). Si par exemple vous voyez un individu, d’un air douteux, qui regarde à droite et à gauche en trafiquant une serrure à trois heures du matin, tout de suite vous allez vous dire qu’il se passe quelque chose de louche. Cet personne vous à induit des soupçons et vous risquez de prévenir la police ou une force de sécurité, ou de l’avertir que vous avez vu ce qu’il manigance et que vous allez le signaler. Si l’individu effectue une manœuvre illégale, il a peu de chance d’arriver à ses fins. Il prendra sûrement la fuite et ses agissements auront échoué ; ou pire il vous menacera ou vous agressera afin de vous faire taire et pouvoir continuer. Cette stratégie n’est pas la plus sécurisante, pour qui souhaite commettre un méfait, si l’on doit agir aux yeux et à la vue de tous. Donc pour vous soustraire aux soupçons des passants ou des résidents à proximité et partant du principe que peu de gens vous connaissent, peu sont capables de 19 vous identifier comme faisant telle ou telle activité. Si vous vous équipez de l’uniforme adéquat et que vous agissez avec assez d’assurance, les passants ne vous soupçonneront pas ou très peu. Prenons l’exemple précédent mais, cette fois-ci, vous serez l’individu qui veut ouvrir la serrure. Premièrement, il ne faut en aucun cas agir la nuit, privilégiez les moments de faible fréquentation du lieu mais à des heures raisonnables d’employés qui travaillent. Dans le cas de la manipulation d’une serrure, vous pouvez par exemple choisir un jour de la semaine (bien que le dimanche matin soit aussi particulièrement favorable) le matin après huit heures et avant neuf heures trente environ. Il est évident que vous vous assurerez que le propriétaire n’est pas là. Ensuite il est important de donner l’illusion d’être un serrurier. Il vous faut vous procurer tout l’attirail ou la panoplie du corps de métier auquel vous voulez vous faire passer. Dans la majeure partie des cas un bleu de travail ou pantalon de chantier suffira, ainsi qu’une caisse à outil. Si vous souhaitez vous faire passer pour un peintre cela pourra être un blanc de travail taché, un pot de peinture, des pinceaux, du scotch et un escabeau. Si le lieu présente un environnement entouré d’habitués qui peuvent vous voir (commerces, concierge, voisins… ) il vaut mieux aller 20 prévenir ces personnes. Prétextez avoir rendez-vous avec le propriétaire, expliquant qu’il devait vous rejoindre là mais que vous êtes arrivé en retard. Vous pouvez lui demander s’il ne l’a pas vu attendre. Ensuite, vous allez faire semblant de l’appeler, mais « malheureusement » vous tombez sur son répondeur. Vous ferez semblant de laisser un message. Patientez quelques minutes (cinq à dix minutes). Si le voisin n’est pas passé à autre chose et qu’il vous observe toujours, retournez le voir pour lui dire que vous êtes pressé et que vous avez d’autres choses à faire après, que vous ne pouvez pas attendre plus longtemps et donc que vous allez commencer. Si vous vous apprêtez à effectuer de gros travaux, il paraîtra naturel que vous balisiez votre espace de travail par des barrières, des bandeaux de signalisation… Surtout ayez l’air naturel, vous pouvez prendre de la place, plus cela sera gros, plus ça passera comme une évidence que vous n’agissez pas illégalement. Effectuez quand même votre action le plus rapidement possible mais sans agitation. Quand vous aurez fini, remballez vos outils. Il y a quelques règles à suivre en cas d’imprévues. Il faut éviter tout signe distinctif : si vous devez prendre la fuite, si vous ressemblez à monsieur tout-le-monde il sera plus difficile de vous identifier. Ne portez pas de tenue 21 excentrique, piercing, moustache… Le mieux étant de devenir un individu moyen, banal. Evitez aussi, tout type de signe, par exemple un autocollant trop voyant sur votre caisse à outils. Pensez aussi, si vous venez en voiture, à vous garer suffisamment loin pour ne pas qu’on vous voit près de votre voiture : les plaques d’immatriculation vous confondraient facilement. Si, alors que vous êtes en plein travail, quelqu’un vient vous poser des questions, répondez-lui de manière naturelle. S’il vous gêne trop, dites-lui que vous êtes occupez et que ça serait bien qu’il vous laisse tranquille. Si la police passe, il y a de fortes probabilités pour qu’elle ralentisse voire même qu’elle s’arrête. Il ne faut surtout pas paniquer, s’arrêter, ou même regarder les policiers. Ayez l’air naturel, c’est le mot d’ordre. Si vous êtes soupçonné et qu’ils sont prêts à vous arrêter, il est déjà trop tard. Si vous vous enfuyez ou que votre panique devient trop visible, il est sûr que vous vous ferez attraper. Laissez leur le doute qui vous sera peut-être bénéfique. N’utilisez la fuite qu’en cas de nécessité, si par exemple le voisin vous menace qu’il va appeler la police. Vous avez compris, il faut paraître naturel et répondre toujours avec aplomb. Dites vous que si vous voyez quelqu’un peindre la porte d’une maison en pleine 22 journée dans la rue vous ne le remarquerez même pas, tellement la scène est banale. Vous devez être cette banalité. 23 24 Repérage, observation, préparation et surveillance du lieu Afin de pouvoir évaluer les risques et d’écarter un maximum d’imprévus, il faut faire un repérage. Ce repérage mènera à une meilleure connaissance du terrain, vous permettra d’agir plus sûrement et de réagir plus rapidement. L’observation vous permettra avec plus ou moins d’exactitude de connaître les habitudes du lieu et les mouvements qui s’y opèrent. La préparation, quant à elle, est une modification du lieu qui vous permettra une mobilité moins contraignante et une maitrise de l’espace (voir aussi la section Maîtrise des accès). Pour finir, la surveillance est une sécurité qui est là pour vous prévenir le plus en amont possible d’un danger. Le repérage est une partie essentielle de la connaissance du lieu dans lequel vous souhaitez évoluer. En effet, c’est cette étape qui va vous permettre d’avoir un maximum de savoir sur cet espace et qui vous aidera à établir vos plans et vos solutions de repli. Pour commencer cette phase de repérage, il faut d’abord faire un tour de cet espace : extérieur dans un premier temps, puis intérieur si possible. On prendra connaissance de 25 l’architecture du lieu et on repèrera en particulier les accès ou les éventuelles possibilités d’accès et leur type d’ouverture. Il arrive souvent qu’il y ait un accès par les toits comme dans les immeubles, les grands entrepôts, entreprises et bâtiments. Vous pourrez y accéder par un immeuble, une maison voisine, un arbre ou un mur. On prendra note aussi des systèmes de surveillance (caméras, senseurs, détecteurs de mouvement, faisceaux, etc.) ainsi que leurs angles morts et des cachettes pour vous ou votre matériel. Si y pénétrer vous expose trop et que quelqu’un vous demande ce que vous faites là, vous pouvez prétexter que vous cherchez votre chien qui s’est enfui et en faire une fausse description ; ou dire que vous cherchez du travail et que vous aimeriez savoir à qui vous adresser (prétextes qui peuvent servir aussi si vous vous sentez suspecté dans un lieu où vous ne devez pas être). Evitez de trop montrer votre visage aux caméras ou aux agents de sécurité, préférez porter des lunettes, une casquette, un chapeau ou un bonnet et une écharpe ainsi qu’une tenue « passe-partout » : un jean, un t-shirt ou un haut de couleur sobre. Repérez toutes les informations topographiques qui pourront vous être utiles pour vous aider à la préparation. 26 L’observation se rapproche voire se confond avec le repérage. Il s’agit là de connaître comment le lieu fonctionne. Savoir qui s’occupe de ce lieu, les horaires des rondes et des faits et gestes de chacun. C’est souvent une tâche laborieuse car elle réclame du temps, de la discrétion et la visite plusieurs fois du lieu à des horaires pas toujours très variées. Mais cette étape est indispensable pour vous permettre de savoir précisément quand et comment agir. Il faut être relativement furtif pour ne pas éveiller les soupçons, observer de loin et ne pas trop revenir sur le lieu. Vous devez être très attentif, connaître un maximum de visages et les rôles des gens qui s’y trouvent. Il est nécessaire de prendre connaissance des horaires des employés et de leurs pauses, s’il y a des agents de sécurité, leurs zones d’activité, la durée et les horaires de leurs rondes, s’ils circulent en groupe, s’ils ont l’habitude de surveiller, d’être à l’affût ou s’ils dorment ou font des mots croisés. Il arrive que la structure fasse appel à des entreprises extérieures, vous devez savoir lesquelles, et par exemple l’horaire de livraison des colis ou l’heure à laquelle ils retirent des marchandises. S’il y a une entreprise de nettoyage regardez quelles pièces sont nettoyées et lesquelles sont régulièrement oubliées car il n’y a pas ou peu d’activité. Toutes ces 27 informations vous permettront de desceller la présence d’un événement suspect. Bien sûr tous les détails n’ont pu être mentionnés ici, c’est pourquoi il est d’autant plus important de faire appel à votre observation et à votre vigilance. Mieux vous aurez préparé le lieu, plus rapide et plus sûre sera votre action. Lors des phases de repérage et d’observation vous avez recueilli des informations. La préparation est la première étape d’exploitation des connaissances que vous avez acquises sur le lieu. Tout d’abord, pensez à prendre conscience du matériel dont vous pourrez avoir besoin (vêtement particulier, couverture, fil de fer, corde, etc.), il est toujours désagréable d’oublier un outil. Certaines des opérations de préparation pourront être effectuées quelques jours ou quelques heures avant le passage à l’action. Certaines demanderont de revenir en observation pour voir si elles ont été repérées. Il n’y a pas d’ordre à respecter, vous établirez vous-même votre stratégie en fonction du lieu et du type d’action. La meilleure façon de ne pas être détecté vise à s’occuper des systèmes de sécurité en trompant ou en rendant aveugle les dispositifs de sécurité. En ce qui concerne les caméras 28 de surveillance, vous pouvez coller un autocollant dessus (j’ai une préférence pour les autocollants des organisations syndicales) ou flouter leur objectif avec de la laque pour cheveux ou de la colle en bombe. Certaines caméras on des fiches de type rca ou coaxiale, vous pouvez vous servir de ces accès au système de surveillance pour capturer et/ou diffuser une image. On trouve dans les magasins spécialisés les enregistreurs et systèmes de diffusion vidéo portables (parfois un simple caméscope suffit) et toute sorte d’adaptateurs. Vous pouvez donc capturer une séquence vidéo où il ne se passe rien en vous branchant sur la caméra, la retravailler pour qu’elle fasse la durée souhaitée et enfin la réinjecter dans le système de vidéo surveillance. Pour effectuer cette opération, vous pouvez vous référer à la partie Aux yeux des autres vous n’êtes personne, vous pouvez passer pour qui vous souhaitez. Pour vous occuper des différents détecteurs sensoriels vous pouvez soit les casser soit les brouiller. Pour les brouiller vous pouvez placer un élément perturbateur dans leurs champs d’action ; par exemple dans le cas d’un faisceau vous pouvez placer un élément comme une planche, pot de fleur, sac d’ordure entre l’émetteur et le récepteur. En extérieur vous pouvez même arracher un petit arbre 29 et le replanter en plein dans la surface de détection s’il s’agit d’un faisceau ou d’un détecteur de mouvement. Pour le détecteur de mouvement, vous pouvez créer une boite que vous viendrez coller autour du détecteur le rendant aveugle. Vous pouvez pour certains systèmes de sécurité couper simplement le fil électrique qui les alimente. Pour les systèmes de détection d’ouverture de porte ou de fenêtre, il peut y avoir un bouton-poussoir normalement fermé (comme il y a dans les frigos pour la lumière) c’est-à-dire quand la porte s’ouvre l’alarme se déclenche. Il vous faudra venir à l’avance pour effectuer l’opération et agir rapidement. Ouvrez la porte et placez sur le bouton une petite planche scotchée sur les cotés du détecteur. Eloignez vous et observez si quelque chose se passe. Puis revenez un autre jour voir si le dispositif est resté en place. Pour les boutons-poussoirs normalement ouverts, coupez simplement le fil électrique. L’autre système de détection d’ouverture et souvent un détecteur magnétique. Il vous suffit pour le tromper de placer un aimant plat de type magnet entre les deux parties du détecteur et d’ouvrir la porte. Si le système n’est pas accessible procédez comme précédemment : ouvrez la porte, collez votre aimant et refermez puis observez. Il y a d’autres systèmes de détection qui vous 30 demanderont de faire preuve d’astuce pour les rendre inopérant, sachant que si vous les cassez ils finiront par être remplacés ou que quelqu’un va venir tenir leur rôle. Essayez toujours, au préalable, de voir si vous ne pouvez pas les contourner, ce qui reste la solution de facilité. Vous devrez aussi dans cette phase de préparation créer ou sécuriser les accès (trou, préparation de serrure, cadenassage…). Par exemple, faire un second trou dans un grillage à un endroit qui vous permettra en cas de course poursuite d’emmener votre poursuivant à un endroit où il ne se doute pas que vous pourrez vous échapper. Si vous êtes assez habile et discret il sera pris de court et ne verra peut-être pas comment vous êtes parti, vous aurez une avance considérable sur lui. Vous pouvez vous servir des cachettes que vous avez trouvé pour vous faire enfermer. Pour cacher votre matériel à l’avance, vous pouvez vous servir de sacs poubelle et les poser dans le local poubelle en ayant pris soin de faire un repère dessus et de connaître les horaires de ramassage des ordures de ce local. Il ne vous reste plus qu’à passer à l’action ; mais pour œuvrer en toute sécurité équipezvous à votre tour d’un système de surveillance. 31 La surveillance est aussi un élément de maîtrise de l’environnement dans lequel vous êtes. Le rôle de vos dispositifs de surveillance et de vous prévenir de l’approche d’un danger. Le moyen de surveillance le plus sûr reste encore la présence humaine. Placez les à des endroits stratégiques d’observation, le plus en amont possible du danger, si une longue route mène au lieu il vaut mieux placer quelqu’un au début de cette route. Comme expliqué plus haut, pour les moyens de communication, privilégiez l’usage du talkie-walkie. Si l’espace dans lequel vous opérez est en extérieur ou si il a une surface vitrée et que la personne qui surveille à un contact visuel avec vous, il existe un moyen silencieux et discret de vous prévenir qu’il faut que vous partiez. Votre guet peut avoir un laser qu’il utilisera pour vous prévenir en balayant l’endroit où vous êtes. Dès que vous verrez la lumière du laser vous saurez quoi faire selon ce que vous avez prévu. Il arrive que vous n’ayez personne pour surveiller. Dans ce cas, vous devrez placer des dispositifs qui vous préviendront. Quelques uns de ces systèmes vont être énumérés. Pour voir si un accès est utilisé ou s’il a été utilisé comme expliqué dans la section Maîtrise des accès, vous pouvez coincer un papier, une brindille ou encore un bout de fil ; si vous trouvez l’indice à terre, 32 il y a de forte chance pour que quelqu’un ait franchi cette porte. Vous pouvez utiliser d’autres systèmes de prévention. On trouve dans les magasins de bricolage des petites alarmes anti-effraction fonctionnant sur pile que vous pourrez placer à l’endroit le mieux approprié. Vous trouverez les mêmes systèmes que vous pouvez avoir rendu inopérants auparavant, il y a des détecteurs de mouvement et des détecteurs d’ouverture à aimant pour les portes ou les fenêtres que vous pourrez placer avec de l’adhésif double face. Leur alarme puissante vous préviendra et fera paniquer la personne qui l’a activée. Evitez qu’ils soient trop voyants afin qu’ils ne soient pas à leur tour mis hors-service et pensez à les désactiver avant de les retirer. Vous pouvez aussi placer un fil de nylon relié à un verre ou un empilement de verres en travers d’un couloir ou d’un escalier. Si une personne tire ou marche sur le fil, les verres vont tomber et peut-être se casser ; le bruit vous préviendra. Tendre des pièges à un éventuel intrus reste une bonne solution pour le ralentir : le coup du sceau d’eau sur la porte marche toujours. 33 34 Maîtriser les accès Quand on s’engage dans un lieu et que l’on n’est pas autorisé à y être, il faut en maîtriser l’espace. Si tout a bien été fait dans les règles de l’art, vous avez effectué, lors de la phase de surveillance et de repérage, un état des lieux qui vous permet de connaître toutes les entrées, les sorties et les cachettes. La maîtrise des accès se fait aussi bien sur les entrées que les sorties. Car quand on s’engage dans un espace de manière illégale, il faut savoir comment en sortir dans tous les cas de figure. Pour la maîtrise des entrées, il y a plusieurs solutions : vous pouvez créer votre entrée en faisant une percée dans les dispositifs de clôture, saboter une entrée ou en ouvrir une. Il faut tout organiser pour qu’il n’y ait pas d’imprévu. Pour ne pas que l’on vous voit rentrer avec du matériel, vous pouvez par exemple (s’il s’agit d’un lieu publique) cacher le matériel à l’intérieur aux heures d’ouverture et rentrer ainsi de manière plus discrète plus tard. Le sabotage d’une entrée veut dire que vous allez la bloquer en position ouverte à l’avance. Pour cela il y a plusieurs possibilités, à vous de choisir la technique la mieux adaptée. Vous pouvez bloquer le pêne de la porte, 35 en position ouverte, avec une brindille, ou avec du gaffer. Vous pouvez aussi coller ou scotcher un petit bout de bois ou une pierre dans le cadre de la porte de manière à ce qu’elle ne puisse pas se fermer complètement. Parfois, juste une pierre déposée au pied du cadre suffit. Ces techniques sont particulièrement adaptées aux portes qui se ferment automatiquement avec un ressort. Pour saboter une porte afin qu’elle ne ferme pas à clé, vous pouvez aussi démonter la serrure et retirer le barillet (je parle ici des barillets les plus classiques que l’on trouve sur une grande partie des portes actuelles). Pour cela ouvrez la porte, juste en dessous du loquet de la porte se trouve une vis à dévisser et à retirer. La serrure et désolidarisée de la porte, il ne vous reste plus qu’à la tirer. Il y aura un trou et la personne ne pourra pas fermer à clé mais si elle tente de fermer, comme il n’y a pas de serrure, il y a de fortes chances pour qu’elle s’en aperçoive. Deux solutions s’offrent à elle, soit elle n’y prête pas attention et laisse la porte comme ça et la réparera un autre jour, soit elle fait le nécessaire pour la faire réparer. Pour remédier à ça, il faut laisser la serrure en place. Pour cela, procédez ainsi : faites comme précédemment en retirant le barillet, mais au lieu de le jeter ou de le prendre avec vous, mettez très peu de colle type néoprène ou colle 36 universelle dans le cylindre qui accueille la serrure, et replacez-la. Normalement, la colle doit résister quand la personne fermera la porte à clé tandis que pour vous, ensuite, la colle ne résistera pas quand vous allez arracher la serrure avec une pince, ou avec un crochet (que vous coincerez dans la serrure et sur lequel vous tirerez). Vous comprenez pourquoi il ne faut pas mettre beaucoup de colle. Ensuite, avec un crochet en fil de fer ou avec un doigt si ils sont suffisamment fins, vous allez faire jouer le mécanisme de la serrure et ouvrir le loquet, qui se situe normalement juste sur la partie supérieure du trou. Vous pouvez vous entrainer sur la porte de chez vous au préalable et, pour comprendre le mécanisme, vous référer au schéma de la section Crocheter une serrure. Mais une fois que l’on est entré, encore faut-il œuvrer en toute sécurité. Pour cela, et pour parer à une éventuelle intrusion d’une personne et des forces de sécurité, il faut maîtriser les entrées. Mais cette fois-ci il ne s’agit plus de l’accès par où on est entré, mais des accès par où l’intrusion peut se faire. Souvent les forces de sécurité arrivent par les entrées principales pour leur caractère pratique. Donc, même si on est entré par là, c’est de ces entrées qu’il faudra s’occuper en priorité. La 37 technique à utiliser est relativement simple, il s’agit de bloquer ces accès. Vous pouvez bloquer une barre de fer, de bois, un balai contre une porte pour en empêcher l’ouverture. Ou avec une cale au bas de la porte, mais cette solution ne résiste pas à une forte poussée de la part de la personne qui veut entrer. L’autre solution est de changer les serrures derrière vous mais c’est une perte de temps, que vous n’aurez pas pour accomplir votre action. Quand l’accès peut se faire par une grille, un portail ou encore un portillon, la façon la plus simple d’en interdire le franchissement est de le cadenasser (un antivol de vélo peut s’avérer très efficace). Si les forces de sécurité ont la clé du portail, il leur faudra sectionner votre protection, ce qui prendra du temps et fera probablement du bruit qui vous avertira du danger. Pensez à prévoir assez d’antivols pour sécuriser toutes les voies d’accès. Si tout se passe bien vous récupérerez vos antivols et sortirez par ces accès en ayant vérifié que personne ne peut vous voir ou n’attend pour vous intercepter. Dans tous les cas, prévoyez, si possible, une autre issue de sortie qui vous fera vous échapper assez loin ou caché des personnes qui se trouvent aux portes principales. Cela peut être un conduit d’aération (cela ne signifie pas forcément un conduit où vous allez ramper comme dans les films, 38 certains conduits sont de véritables couloirs), une trappe, une fenêtre, un trou… Pensez à prémunir avant ces accès de dispositifs qui vous permettront de savoir si quelqu’un les a empruntés ou en a vérifié la fermeture. Souvent, une brindille posée en équilibre ou un petit bout de papier coincé peuvent suffire. Une personne qui peut surveiller pour vous restant la solution la plus sûre. Equipez-vous de talkies-walkies pour communiquer si les téléphones portables ne captent pas. Le talkie-walkie ne possède pas d’historique d’appels contrairement aux téléphones portables, donc il ne permettra pas de repérer l’autre personne en cas d’arrestation. Il faut couvrir ses arrières et prévoir « un plan d’échappatoire » en fonction des particularités que l’on a noté lors de la phase de repérage. 39 40 Grillages, barreaux, barrières et leur franchissement La manière la plus commune pour protéger une propriété et de l’entourer de clôtures. Les clôtures, autres que les murs, peuvent être tout d’abord un grillage, dont il existe plusieurs type. Le grillage standard est en fils de fer dont le maillage forme des carrés d’environ cinq centimètres de coté. Le grillage à poule dont le maillage en fils de fer forme de petits hexagones. Le grillage que nous appellerons grillage vert (qui peut être souvent blanc aussi) qui est de plus en plus répandu, est un grillage épais, enduit de plastique, rigide, dont le maillage fait des rectangles verticaux d’environ cinq centimètres par douze centimètres. Il a souvent une ondulation horizontale au milieu. Ce grillage est composé de plusieurs panneaux reliés entre eux par des poteaux métalliques. Tous ces grillages peuvent être surmontés de fils barbelé. Pour franchir tous les types de grillages, il y a deux techniques dominantes : passer par dessous et par dessus. Par dessous si le grillage est assez souple pour être soulevé ou si le sol est assez tendre pour creuser. 41 Par dessus, si vous ne le jugez pas trop haut, avec des chaussures souples et fines, plus appropriées à ce type de franchissement. Il faut faire attention aussi à la manière dont le grillage se termine au sommet, car si le grillage à poule est souple et s’affaisse sous votre poids, le grillage standard peut s’accrocher aux vêtements. Ces deux grillages peuvent être complètement écrasés, selon leur fixation et leur rigidité, et vous créant ainsi un accès relativement facile. Il conviendra de faire attention à ses vêtements et au placement de ses mains en haut afin de ne pas se blesser. Afin de remédier à ce problème de blessures ou égratignures, ou si le grillage est surplombé de barbelés, on peut mettre une couverture épaisse (type couverture de déménagement) à cheval sur la grille qui couvrira les pointes et les parties dangereuses. Les grillages verts, eux, ont leur extrémité qui se termine par des petits pics de quatre centimètres. Si vos chaussures sont assez dures et que vous n’êtes pas trop lourd, elles supporteront votre poids sans se trouer. Faites attention à vos mains en particulier quand vous redescendez car il se peut que votre main reste plantée dans un des pics - une couverture peut être utilisée pour minimiser ces risques. Si vous êtes deux, une personne peut pousser le grillage pour qu’il soit plus stable quand vous grimpez. 42 Une autre technique pour le franchissement des grillages est de faire un trou ou une porte. Le grillage à poule devra être coupé, à l’aide d’une pince coupante. Le grillage standard peut être aussi coupé mais il est possible de le démailler en défaisant les torsades entre les carrés. Pour cela, il faut partir de la base, choisir un fils que vous détacherez progressivement en remontant. Quand vous aurez atteint la hauteur voulue, vous n’aurez plus qu’à plier ou rouler le grillage pour faire une porte. Le grillage vert peut être ouvert en étant coupé mais il vous faudra une pince Monseigneur ou un coupe-boulon, plus maniable. Vous pouvez aussi, si cela est possible, faire sauter les attaches entre le panneau de grillage et le poteau à l’aide d’un tournevis. Vous pouvez aussi donner de grands coups de pied dans le grillage le plus proche du poteau possible et faire sauter le grillage des attaches. Si vous êtes deux, une personne peut pousser le grillage afin de le caler pour atténuer le bruit que vous allez faire avec les coups de pied. Une fois une partie ou tout le grillage désolidarisé du poteau il ne reste plus qu’à le pousser. Si vous souhaitez repasser plusieurs fois par l’accès que vous avez créé, vous pouvez prendre avec vous un peu de fil de fer ou de ficelle afin de faire une ouverture facile et que le trou que vous avez fait il soit 43 visible. Nouez le fil de fer au grillage, puis faite un crochet que vous accrocherez pour fermer cette porte. Pensez à marquer votre « porte » afin de la repérer plus facilement la prochaine fois, avec une branche par exemple ou une marque au sol de l’autre côté de la rue. En ce qui concerne les clôtures ayant des barreaux, il y a aussi plusieurs techniques. La première qui vient à l’esprit est de scier les barreaux. C’est une technique simple et propre mais qui peut être longue et épuisante. Selon le métal dans lequel les barreaux sont faits, la lame de la scie peut être inefficace. La solution que je privilégierais est celle de l’utilisation d’un cric pour voiture car il a un énorme potentiel de pression. En effet, il sert à soulever une voiture généralement pour changer une roue. Vous préfèrerez un cric avec une manivelle intégrée, plus facile pour le transport et la manipulation. Vous pouvez vous servir de cette force pour écarter les barreaux, afin de passer entre deux barreaux. Il vous faut placer le cric entre deux barreaux. L’ajuster pour qu’il ne ripe pas. Puis tourner la manivelle jusqu’à avoir un espace suffisant pour pouvoir passer. Prévoyez un peu plus d’écartement car il arrive que lorsque l’on desserre le cric les barreaux reviennent légèrement en place. 44 Selon le positionnement du cric, vous pourrez même désolidariser le barreau du support ou d’un autre barreau soudé perpendiculairement. Cette technique peut être utilisée pour écarter quoi que ce soit, pour soulever des barrières... Le cric sert également à maintenir écartée une barrière afin de passer. Cette utilisation est aussi efficace sur les barreaux d’une fenêtre ou encore pour arracher les barreaux d’un mur. Dans tous les cas, si vous le pouvez ou le souhaitez, faites le tour de la clôture. Il n’est pas rare qu’un trou soit déjà présent, ce qui vous facilitera grandement la tâche. Observez les buissons, les arbres, l’arrière des poubelles, si vous trouvez des passages qui ont l’air d’avoir été empruntés et qui donnent souvent accès à un trou. 45 46 Crocheter une serrure Pour ouvrir une porte, soit on a la clé, soit on ne l’a pas. Quand on n’a pas la dite clé et que l’on souhaite quand même ouvrir, on peut enfoncer la porte ou tenter de l’ouvrir par la serrure. Une technique consiste à faire sauter la serrure hors du cylindre de la porte. Pour cela, prenez un petit burin pas plus gros que la serrure et tapez avec un maillet. Quand la serrure a été éjectée, il ne vous reste plus qu’à activer le mécanisme à l’aide d’un bout de fil de fer. Mais ce n’est pas la solution que l’on va développer dans cette section. Nous allons parler du crochetage de serrure. Tout d’abord, pour que l’apprentissage soit plus facile, il faut comprendre comment fonctionne une serrure. Les serrures classiques à goupilles ou broches se composent d›un barillet ou rotor qui peut tourner dans son logement : le stator (voir illustrations ci-dessous). Une fois verrouillé, le rotor est maintenu en place par plusieurs paires de goupilles : les goupilles du haut dites passives et celles du bas dites actives. Les goupilles actives sont les seules à rentrer en contact avec la clé lorsque celle-ci est insérée. La goupille du haut de 47 chaque paire dépasse à la fois dans le rotor et le carter simultanément, empêchant ainsi le rotor de tourner. Lorsque la bonne clé est insérée, cela pousse les paires de broches de façon à ce que les goupilles du haut soient dans le stator et n›entrent plus dans le rotor. La jonction de chaque paire de goupilles est dans l’alignement de la ligne de césure. Lorsque cela se produit, le rotor peut être tourné et la serrure peut s'ouvrir. 48 Procurez-vous un crochet et un entraineur. L’entraîneur sert à appliquer une tension qui va rendre le crochetage possible, sans l’entraîneur les goupilles retournent dans leur position initiale. Les crochets de qualité professionnelle et les entraineurs peuvent être achetés dans des kits, mais de nombreux amateurs de crochetage de serrures fabriquent leurs propres appareils de qualités qui leur sont propres. Vous pouvez vous faire un crochet avec un petit fil de fer type trombone ou en limant l’extrémité d’une baleine en métal de soutiengorge en forme de demi flèche arrondie. Pour fabriquer un entraineur une baleine de soutien-gorge suffit. Placez l’entraineur dans la partie inférieure du trou de la serrure. Déterminez dans quel sens le rotor doit être tourné pour déverrouiller la serrure. Si vous ne le savez pas, utilisez l’entraineur et appliquez un couple au rotor, tout d’abord dans le sens des aiguilles d’une montre puis dans le sens inverse. Le rotor va très très peu tourner avant de s’arrêter. Essayez de ressentir la fermeté de l’arrêt. Si vous tournez le rotor dans le mauvais sens, l’arrêt doit être ressenti comme très ferme et rigide. Si vous le tournez dans le bon sens, il devrait être un peu plus relâché. Quelques serrures, en particulier chez les 49 cadenas, peuvent être ouvertes quelle que soit la façon dont le rotor est tourné. Appliquez un léger couple à l’entraineur dans la bonne direction, et maintenez. Le couple requis variera d’une serrure à l’autre et de broche en broche, donc ceci peut exiger quelques essais avant de réussir. Cependant, commencez doucement. Insérez le crochet dans la partie supérieure du trou de la serrure et identifiez les goupilles. La plupart des serrures comportent cinq goupilles. Avec le crochet dans la serrure, vous devriez être en mesure d’appuyer et de ressentir chaque goupille individuellement avec la pointe du crochet. Vous devriez être capable de les pousser vers le haut de les sentir redescendre (à cause du ressort) lorsque vous relâchez la pression. Essayez de pousser chacun d’eux sur toute la hauteur. Identifier lequel est le plus difficile à pousser. Si les broches sont toutes facilement déplaçables, tournez votre entraineur avec plus de tension et augmentez le couple. Si une broche ne veut absolument pas bouger, facilitez le couple jusqu’à ce que vous puissiez la faire bouger. Alternativement, vous pouvez peut-être essayer de «ratisser» les goupilles une à une en effectuant sur elles une pression. 50 Poussez la goupille qui résiste le plus jusqu›à ce qu›elle soit en place. Appuyez sur la goupille récalcitrante avec juste assez de force pour vaincre la pression descendante du ressort. Rappelez-vous que la goupille est en fait une paire de goupille. Votre crochet pousse contre la goupille active, qui à son tour, exerce une poussée sur la goupille passive. Votre but est de pousser la goupille passive complètement hors du rotor. Puis, quand vous arrêtez de pousser, la goupille active retombera dans le rotor, mais le couple sur le rotor se traduira par un mauvais alignement du trou dans le rotor avec le trou dans le stator, et la goupille passive devrait alors se tenir sur le rotor sans retomber vers le bas. Vous devriez entendre un léger clic quand la goupille passive retombe sur le dessus du rotor. Vous devez également être en mesure de pousser la goupille active en ayant très peu de résistance, ce qui veut dire que vous avez probablement bien placé la goupille passive. Pour comprendre ce qui se passe et ce qui va ou ne va pas reportez vous aux illustrations qui suivent. 51 52 53 54 55 La première représente la serrure au repos, la deuxième montre les goupilles bien placées pour que la rotation du rotor s’effectue. Les deux dernières illustrent un mauvais positionnement des goupilles, quand la jonction entre les deux n’est pas dans l’alignement de la ligne de césure, ce qui bloque la rotation du rotor dans le stator. Continuez d’appliquer le couple de tension et répétez les deux dernières étapes pour chacune des goupilles restantes. Il est impératif que vous mainteniez le couple sur le rotor pour éviter les goupilles déjà en place de redescendre vers le bas. Ceci peut nécessiter de faire de légères augmentations ou diminutions du couple pour chaque goupille. Utilisez l’entraineur pour faire tourner le rotor et déverrouiller la serrure. Une fois que toutes les goupilles sont en place, vous devriez être capable de tourner le rotor. Heureusement, vous avez déjà vérifié le bon sens pour le faire tourner. Si vous avez choisi la mauvaise direction, vous aurez besoin de recommencer et de réinitialiser toutes les goupilles. Le crochetage de serrure repose vraiment sur l’entraineur. Vous devez constamment trouver et 56 maintenir juste la bonne quantité de couple pour vous permettre de repousser les goupilles passives hors du rotor tout en veillant à ce que les goupilles passives déjà placées restent en position et ne redescendent pas. Vous ne pouvez pas voir à l›intérieur d›un verrou très distinctement, donc utilisez votre ouïe et votre toucher pour essayer de comprendre ce qui se passe à l›intérieur. Soyez patient et méthodique, et prêtez attention aux faibles cliquetis que vous pouvez entendre et à la résistance que vous ressentez. Avec les informations recueillies de cette manière, vous pouvez visualiser l›intérieur de la serrure. Appliquer une pression juste suffisante aux goupilles pour qu›elles surmontent le frottement et les pressions du ressort. Vous pouvez pour vous entrainer chez vous placer une serrure, en vente dans les magasins de bricolage, dans un étau et vous perfectionner dans l’art du crochetage de serrure. 57 58 Les Clés : Passe de facteur, 1101, clé de 10 et leurs utilisations Posséder les clés est souvent utile pour rentrer quelque part, et c’est souvent plus discret que de crocheter une serrure (voir chapitre crocheter une serrure). Bien que chaque serrure possède sa clé, il existe bon nombre de passepartouts qui peuvent rendre de bons et grands services. Ce sont des clés ordinaires sans rien de plus que les autres, elles ne possèdent pas une combinaison magique qui ouvre toutes les portes. Dans les hôtels, les bureaux, les écoles, etc. il existe des clés passe générales (clés qui ouvrent toutes les portes), clés passe partielles (clés qui ouvrent une série limitée de portes) et les autres clés qui chacune ouvre une porte. Je vais parler dans cette section des clés qui ont mes préférences et que je trouve les plus utiles. Il s’agira des clés dites : passe de facteur, 1101 et clé de 10. C’est probablement le passe le plus connu, le plus répandu et le plus utile, il s’agit du passe de facteur appelé aussi T-10 ou clé PTT. Il sert principalement à ouvrir les portes d’entrées des immeubles, des cages d’escaliers et les portails équipés d’une serrure PTT. Il ouvre aussi la 59 plupart des boîtes aux lettres standard. Cette clé permet aussi de réceptionner des colis dans les boites aux lettres. Accéder aux cages d’escalier présente quelques avantages, on peut aller sur le toit d’un immeuble pour passer d’un bâtiment à un autre par exemple. Ou tout simplement pour trouver un endroit où dormir ou se cacher. Vous pouvez aussi ouvrir certaines boites aux lettres inutilisées pour vous en servir de cachette pour des choses qui vous font courir un risque si elles sont chez vous. Beaucoup de personnes le possèdent et il est très facile de se le procurer car il s’est répandu de manière incontrôlée. Demandez autour de vous, quelqu’un le possède probablement. Faites-vous faire un double. Sinon vous pouvez vous le procurer auprès de squatteurs, de facteurs, de livreurs, de distributeur de prospectus. Si vous connaissez un petit magasin qui reproduit les clés, il y a de fortes chances pour que la personne qui s’occupe des reproductions en ait une. Demandez-lui gentiment, en prétextant que vous en avez besoin car votre digicode tombe souvent en panne, que par conséquent la porte de votre immeuble ne s’ouvre pas et que la clé PTT vous permettrait de rentrer. Si vous êtes assez convaincant il vous en fera une. La photo ci-dessous vous permettra de la reconnaître si 60 vous en croisez une mais il ne sert à rien d’essayer de la reproduire à partir de cette image, il est peu probable que ça marche. La deuxième clé dont je vais vous parler est la clé 1101. Cette clé n’a une utilité qu’à Paris, puisqu’il s’agit d’un passe servant à ouvrir certaines portes de la RATP. On repère les portes qu’elle ouvre à l’inscription qu’il y a sur la serrure, sur le rotor il y a d’un coté de la fente 11 et de l’autre 01, d’où son nom. Elle permet d’accéder à quelques endroits intéressants, notamment les toilettes des chefs de station qui sont très souvent très propres, des locaux techniques (poubelles, remises, stockages…), des vestiaires, des endroits où se cacher pour se faire enfermer dans les stations pour s’y introduire aux heures 61 de fermeture ou pour y dormir… Et encore bien d’autres lieux à découvrir. Une de ses utilisations principales est d’ouvrir les portes pour les bagages ou les poussettes sur le coté des portiques, ce qui peut vous permettre de ne pas sauter les portiques si vous n’avez pas de ticket ou de rentrer dans la station par une sortie vous évitant ainsi de faire le tour. Elle n’est pas énormément répandue mais vous pouvez vous la procurer auprès du personnel travaillant de près ou de loin à la RATP (chefs de station, contrôleurs, employés de ménage, réparateurs…) et souvent auprès des graffeurs et taggers, milieu dans lequel elle est très répandue. D’autres personnes peuvent l’avoir, notamment certains sans abris qui squattent les stations de métro. Comme précédemment, la photo est là à titre indicatif car il y a peu de probabilité pour qu’une clé faite à partir d’une photo fonctionne. 62 Enfin la dernière clé dont je vais parler n’est pas vraiment une clé au sens où on l’a entendu précédemment. Il s’agit de la clé de 10. Une clé de 10 et tout bonnement une clé à pipe de calibre 10 pour boulon de 10 que vous pouvez vous procurer dans votre caisse à outil ou dans tous les magasins de bricolage. Son acquisition ne posera aucun problème. En fait, vous avez probablement remarqué que certaines portes n’ont pas de poignée, ou ont à la place de la serrure un petit triangle ou un carré. Et bien, ces triangles ou ces carrés s’inscrivent parfaitement dans l’hexagone d’une clé à pipe. Certains triangles ou carrés sont plus petits, il ne tiendra qu’à vous de trouver le calibre de la clé à pipe correspondante. Et l’utilisation d’une clé à pipe parait plus discrète que de sortir une petite pince. Ce type de serrure étant extrêmement répandu pour toutes sortes d’utilisations, je ne vais vous donner qu’une seule manière de l’utiliser. Pour les autres, vous trouverez vousmême les utilisations qui peuvent en être faites. Cette clé peut servir à prendre le train gratuitement (ou pour une autre utilisation comme du sabotage par exemple), plus particulièrement les TGV. Pour cela, procédez comme suit. Premièrement procurez-vous une clé de 10 et une petite lampe de poche ou même votre téléphone, et 63 essayez de passer pour quelqu’un de la SNCF. Pour cela, inspirez-vous du passage Aux yeux des autres vous n’êtes personne, vous pouvez passer pour qui vous souhaitez. Les trains sont souvent dans la gare avant l’annonce de leur quai et restent donc souvent vides un moment. Trente minutes avant le départ, arpentez les différents quais pour repérer votre train en vous aidant de l’affichage digital qui se trouve à côté des portes. Entrez dans le premier wagon voyageurs que vous croisez, ce wagon sera le dernier une fois le train en route, à l’opposé de la cabine du chauffeur. Si vous avez des bagages, déposez-les aux emplacements prévus à cet effet. Puis dirigez vous au fond du wagon (à l’étage s’il s’agit d’un TGV duplex). Vous trouverez une porte avec la serrure carrée mentionnée plus haut. Sortez votre clé à pipe de 10 et incérez là dans la serrure. Tournez là en même temps que la poignée située au-dessus. Il arrive que la poignée soit bloquée ou quelle demande une certaine force pour ouvrir la porte. Poussez la porte et pénétrez dans le petit sasse, contenant parfois certains bagages ou des colis. Fermez la porte. Au fond de cette petite pièce se trouve une autre porte. En ouvrant cette porte vous arrivez entre deux wagons, plus précisément 64 entre le dernier wagon et une des locomotives du train. Ouvrez la deuxième porte quelques centimètres plus loin, allumez votre lampe, rentrez dans la locomotive et claquez les deux portes précédentes. Vous êtes au cœur de la machinerie du TGV. Faites attention à ce que vous touchez, les machines peuvent être dangereuses. Il arrive que certains éléments de la locomotive se mettent en route en faisant beaucoup de bruit, de vents et de vibrations, ne paniquez pas : cela est tout à fait normal et ce n’est pas votre présence qui les a activées. Vous allez contourner les premières machines puis le wagon va être divisé par une sorte de long placard électrique central. Il se peut que votre train n’ait pas votre gare comme première gare de départ, alors il vous faudra rentrer à l’aide de votre clé de 10 directement par la porte latérale située sur la tête du train. Ayez un air rassuré et entrez comme si vous étiez un agent de la SNCF. Placez-vous d’un côté ou de l’autre du placard et attendez le départ du train. Une fois le train parti et sorti de la gare, dirigezvous au fond du wagon vers la tête du train. Passez la porte et vous voilà dans la cabine du chauffeur, vide, de l’autre coté du train. Installez-vous. Quand le TGV s’arrêtera dans les gares pensez à vous cacher en vous asseyant par terre. Quand vous arriverez à votre gare de 65 destination, repérez de quel côté se trouve le quai, sortez de la cabine et ouvrez la porte qui se trouve directement sur le côté du train pour descendre, il arrive qu’elle soit verrouillée, déverrouillez là à l’aide du loquet du verrou qui se trouve presque au niveau du sol. Si, en sortant, vous croisez un agent de la SNCF sur le quai, prenez un air assuré et saluez-le, il n’y verra probablement que du feu. Retournez dans le wagon voyageur et récupérez vos bagages. Vous voilà arrivé, j’espère que vous avez fait un agréable voyage. 66 Vol à l’étalage Le vol à l’étage est une activité courante qui possède de nombreuses facettes. Les techniques qui vont suivre ne sont pas exclusives, ne sont pas les seules mais ont et sont régulièrement utilisées. Je vais vous exposer ici les stratégies qui ont mes préférences. Il est évident que chaque lieu à ses conditions qui rendent plus ou moins propice l’utilisation de telle ou telle technique. Il s’agit ici surtout de parler du vol à l’étalage dans les magasins, souvent les grandes et moyennes surfaces des grandes enseignes. Ces dernières sont visées, non pas dans un but idéologique mais simplement parce que c’est là que l’on trouve tout et que les systèmes de sécurité, bien que plus nombreux, sont le plus défaillants. Certaines techniques demandent du matériel ou une certaine dextérité qui se développe avec une pratique régulière. Avant de commencer il est important de repérer les lieux et les systèmes de surveillance, il n’est pas la peine de prendre un risque inutile en ce plaçant à la vue d’une caméra. De même, apprenez à repérer les vigils en civil, leur comportement et leur attirail les trahissent souvent. Par exemple il arrive qu’ils aient un talkie-walkie ou une oreillette. Quand ce n’est pas le 67 badge du magasin qui dépasse de leur poche, qu’ils soient en t-shirt dans le magasin en plein hiver alors qu’il fait moins trois dehors ou qu’ils déambulent dans le magasin sans sac et avec une logique farfelue, qu’ils regardent les gens en se plaçant un peu au dessus des têtes alors que dans un magasin on regarde les produits, ou qu’ils manipulent un article en regardant ailleurs. Agir de manière la plus rapide possible est le meilleur moyen de ne pas se faire repérer : entrez, prenez, sortez. Vous pouvez parfois sortir en payant un article pour donner l’impression d’être venu faire des achats. Si vous ne le sentez pas, fiez vous à votre instinct et partez bredouille, vous retenterez une autre fois. Quand un article est particulièrement surveillé (jeux vidéo ou high-tech par exemple) changez de rayon, sortez du magasin et revenez le chercher plus tard. Quand vous sortez, gardez un air naturel ; si vous avez du mal, faites semblant de téléphoner. Les quelques généralités ayant étaient abordées, passons à l’acte. Commençons par le plus simple, et par les techniques qui ne demandent pas de matériel particulier. Il s’agit de cacher sur vous la marchandise. Votre corps et vos vêtements constituent une mine de cachette. Les 68 articles de petite taille peuvent être facilement cachés dans toutes vos poches. Pour tromper les systèmes de sécurité, vous pouvez prendre deux mêmes articles en une fois dans votre main en mettre un discrètement dans votre poche puis ranger l’autre dans le rayon. Pensez à vos chaussettes qui peuvent être aussi des poches. Votre pantalon, s’il est assez large, peut être mis dans vos chaussettes – à la manière des cyclistes – et se transformer en une poche aussi grande que vos jambes. Vous n’aurez plus qu’à glisser les produits entre votre ventre et votre ceinture et à les laisser tomber le long de votre jambe. Pensez à desserrer légèrement votre ceinture. Vous pouvez aussi tout simplement coincer les articles entre votre pantalon et votre ventre au niveau de la ceinture, et à les recouvrir de votre pull ou t-shirt. Rentrez un peu le ventre et quelqu’un qui ne vous connait pas n’y verra que du feu. Une autre technique consiste à glisser l’objet dans vos manches, soit par vos mains, soit par l’aisselle si vous avez un manteau. Glisser l’article et en ressortant votre main, sortez votre portefeuille de la poche intérieure, ce qui justifierait un tel geste. Vous pouvez aussi coincer une marchandise sous votre aisselle et la recouvrir discrètement du manteau. Si votre manteau le permet, resserrez le bas à l’aide de l’élastique, 69 fermez votre blouson à moitié, vous possédez alors une immense poche qu’il ne tient qu’à vous de remplir, dans la mesure du raisonnable. Pour utiliser cette technique de manière optimale, le mieux est d’avoir un anorak de type manteau de neige pour le ski ou le snowboard. Ce type de manteau possède souvent une sorte de jupette intérieure pour empêcher que la neige ne rentre dessous. Fermez la jupette, et retournez là et glissez là sous votre pull-over de manière à ce qu’on ne la voit pas. Vous pouvez alors garder votre manteau ouvert et personne ne soupçonnera, si vous restez discret, que vous avez de la marchandise cachée autour de votre abdomen. Vous pouvez aussi, selon l’article, sortir avec la pièce à la main, comme si de rien n’était. Pour sortir un article vous pouvez aussi le mettre dans l’emballage d’un autre produit. Il arrive que certains articles chers, un peu volumineux, ou ayant un antivol ne puissent être cachés sur vous. Cette technique est alors adaptée. Procédez comme suit. Chez vous ou dans le magasin, videz une boite de pates, de gâteaux, de produits ménagers… ma préférence allant vers les boites de steaks hachés surgelés que nous allons prendre pour exemple. Prenez un petit bout d’adhésif transparent 70 sur vous, collez le sur votre manche par exemple, cela sera plus discret. Ensuite allez chercher votre article et emmenez le vers le rayon surgelé, ou autre selon le rayon du futur contenant. Si vous ne l’avez pas fait avant, videz la boite de son contenu, placez l’article convoité à l’intérieur et, si besoin, calez le avec le contenu d’origine de la boite. Refermez la boite à l’aide du bout de scotch de manière discrète et allez payer votre boite de steaks avec le reste de vos courses. Une autre technique du même genre consiste à changer l’étiquette du produit. Cette technique est particulièrement adaptée pour les vêtements ou les magasins ayant des étiquettes autocollantes. Pour paraître plus discret, choisissez une étiquette d’un article qui se rapproche le plus du produit convoité. Ne prenez pas l’étiquette d’une culotte verte pour mettre sur un manteau noir, la caissière risque de le repérer. Le moment des soldes est un moment privilégié pour changer les étiquettes. Les prix étant changés, les caissières sont moins attentives au prix de l’article. Les antivols sous formes diverses sont un moyen répandu de lutter contre le vol à l’étalage. Les magasins en raffolent et se sentent souvent plus protégés contre le vol, et baissent alors leur vigilance. Les antivols les 71 plus courant sont ceux pour vêtement. Si le tissu ou le plastique sont relativement épais et solides, vous pourrez, dans une cabine d’essayage ou un endroit relativement discret, l’arracher d’un coup fort et sec. Il vous faudra quand même assez de force. Si vous ne possédez pas la force requise, équipez vous d’une petite pince coupante (on trouve dans les magasins de bricolage des pinces pour fils électriques pour l’électronique, très discrète. A vous de la voler avant.). Sectionnez l’élément qui relie les deux parties de l’antivol et débarrassez-vousen (ne partez pas avec dans la poche, vous sonneriez à la sortie, un moment d’égarement et cela arrive). Vous pouvez aussi créer un blindage magnétique autour de l’antivol. Pour réaliser ce blindage, enveloppez l’antivol sous plusieurs couches de papier d’aluminium. Vous pouvez couvrir l’intérieur de votre manteau ou d’un sac avec de l’alu et procéder comme détaillé plus haut. Cette technique marche aussi avec une autre catégorie d’antivol : les antivols autocollants du type FNAC. Pour déjouer ces antivols de manière relativement discrète il y a un moyen extrêmement simple. Equipez vous d’une lame de cutter, de scalpel ou une lame de rasoir. Cachez discrètement dans votre main entre l’index et le majeur. Et soit découpez l’emballage autour de l’antivol, soit plus 72 simple et tout aussi efficace, sectionnez juste l’antivol en deux. Cette technique suffira à le rendre inopérant. Ensuite il ne vous reste plus qu’à l’article cacher sur vous. Vous pouvez aussi, pour faire sortir un article « bipé », le tenir à la main ou l’enrouler autour de votre main et votre poignet et passer les portiques de sécurité le poing levé. Pour les antivols contenant des capsules de peinture, qui se brisent si on essaie de les arracher ; ils contiennent rarement des éléments détectés par les portiques, vous n’êtes donc pas obligé de les enlever. Il vous suffira pour le retirer, en rentrant chez vous, de le mettre quelques heures au congélateur. Une fois congelé et avant qu’il ne décongèle, servez vous d’une pince coupante pour le retirer. La dernière technique que je vais développer et la technique du caddie. Il ne s’agit pas du caddie de supermarché. J’entends par caddie, les petits chariots qu’ont souvent les gens qui font le marché, les petits chariots avec un gros sac sur les roulettes. Il va s’agir d’exploiter le potentiel du double fond du caddie. Bien souvent ce type de chariot possède une planche pour rigidifier le fond. Chez vous, soulevez cette planche et déposez sur le fond une charge lourde, un sac de 73 pomme de terre par exemple, et laissez là quelques jours. Cette charge aura pour résultat de mouler le fond pour lui donner une forme plus arrondie. Retirez la charge et remettez la planche, votre caddie est prêt. Il arrive souvent que dans les grandes surfaces on vous laisse faire vos courses avec votre propre chariot. Faites vos courses en commençant par les articles que vous souhaitez dérober. Placez les sous la planche qui constitue votre double fond. Dissimulez bien dessous de façon à ce qu’ils ne dépassent pas et qu’il ne soient pas visibles si la caissière demande à regarder à l’intérieur de votre caddie. Faites ensuite vos courses normalement. Au moment du passage en caisse posez les articles que vous allez payer sur le tapis. Comme indiqué, la caissière demandera sûrement à voir votre chariot, montrezlui en faisant attention que la planche ne bascule pas. Remplissez à nouveau votre caddie avec vos achats, payez et partez. Vous pouvez pousser le vice encore plus loin en prétextant que vous avez oublié votre moyen de paiement. Reposez les articles à la caisse et partez avec votre caddie vide mais votre double fond rempli. 74 Garde à vue : déroulement, conseil, et droits Il se pourrait que malgré tous les conseils donnés précédemment ou si vous ne les avez pas ou mal suivis, vous vous fassiez arrêter par la police. La section qui va suivre devrait vous permettre de mieux appréhender le déroulement des évènements. Je ne peux que vous conseiller le livre de Christophe Mercier GARDE A VUE histoire vécue aux éditions Phébus qui raconte comment s’est passé la garde à vue qu’il a vécue. Je vais vous décrire comment se déroule une garde à vue, selon mes expériences, puis il y aura quelques notifications de vos droits ainsi que quelques conseils afin que cet événement soit le moins pénible possible. Il faut comprendre que la garde à vue permet aux forces de police de vous interroger pour déterminer votre part d’implication, de vous user physiquement afin que vous craquiez plus facilement sur votre part de responsabilité, de vous ficher et de laisser le temps à la machine judiciaire de se mettre en place. Rentrons dans le vif du sujet. Si votre interpellation se produit après une course poursuite, 75 il y a de fortes chances pour que ayez droit à une arrestation « musclée ». Si vous avez le temps de voir venir que vous êtes pris au piège, agenouillez-vous (même si cette position n’est pas gratifiante) et levez les mains en l’air en criant que vous vous rendez. Dans le meilleur des cas un policier vous menottera calmement mais il est possible que poussé par l’élan de sa course il se jette sur vous, vous plaque violemment au sol pour vous menotter – en espérant qu’il n’aura pas un chien et que ce dernier ne sera pas détaché. La possibilité d’un passage à tabac n’est pas à exclure, dans ce cas roulezvous en boule et demandez-leur d’arrêter. Même si ils le nieront fermement, prétextant que vous êtes tombé tout seul, consolez-vous en vous disant que ça passera mal auprès de la justice si vous avez affaire à elle. Ne vous débâtez pas. Puis ils vous mèneront à leur voiture, s’ils vous posent des questions qui vous semblent « pièges », du genre « Qui était avec toi ? Où est ton sac ? Comment es-tu rentré ? … », prenez un air éprouvé en faisant semblant de reprendre votre souffle et répondez par un « oui, non, je sais plus, peut-être … », ne répondez pas de manière franche et précise, restez dans le flou. Ou alors répondez par l’affirmative mais de manière détournée, ce type de réponse a tendance à les satisfaire. A la 76 question « qui était avec toi ? » vous pouvez par exemple répondre « je sais pas je ne les connais que depuis deux heures c’est des italiens y’en a un qui s’appelle Benito et l’autre je sais plus très bien » ; « où est ton sac ? » la réponse pourra être « mon sac ? euh… ben, je l’ai sur moi, mais c’est plutôt une sacoche. » ; « par où es-tu rentré » : « par l’entrée. ». Ces réponses ne veulent rien dire, mais leur donne l’impression d’avoir un indice et vous éviteront d’autres questions ou des ennuis parce que vous n’avez rien dit ou que vous avez menti. Ne faites pas le malin ou l’arrogant en voulant paraître plus intelligent ou supérieur à eux. Leur égo sera satisfait si vous faites profil bas, que vous vous faites tout petit et qu’ils ont le sentiment qu’ils vous impressionnent et que vous avez peur. Arrivé au commissariat, on videra vos poches et votre sac de leur contenu, on vous demandera d’enlever tous vos bijoux, accessoires et piercings ainsi que votre ceinture et vos lacets, votre montre et votre téléphone portable (pensez à l’éteindre, ça empêchera qu’il sonne et que les enquêteurs fouillent dedans à votre insu) qui seront répertoriés et placés dans une boite. Vous allez être placé dans ce qui se fait appeler « la bulle » 77 ou « l’aquarium ». Il s’agit d’une cellule, dont une façade est transparente, elle se situe généralement devant un bureau d’accueil. Si un de vos complices a été intercepté, il sera probablement placé avec vous. C’est le moment de faire un état des lieux de la situation, ce qui a été dit et de la stratégie à adopter, de manière discrète. Car il y a de fortes probabilités pour que vous soyez séparés par la suite et que les communications soient plus difficiles. On vous fera sortir pour signer une décharge et on vous stipulera votre placement en garde à vue. Vous devrez signaler, à ce moment là, si vous voulez voir un médecin ou un avocat. Pensez aussi à signaler si vous avez des restrictions alimentaires particulières. Pour le médecin, vous le verrez en début de garde à vue. Si vous avez été molestés ou si vous avez besoin d’un quelconque soin médical : vos médicaments, lentilles de contact etc. demandez à le voir. Il est totalement indépendant et pourra constater si vous avez subi des traumatismes et ordonner que vous puissiez prendre vos médicaments ou que vous nécessitez des soins particuliers. Vous pourrez si vous le souhaitez voir votre médecin traitant à votre remise en liberté si votre état physique a été altéré par la suite ; une comparaison des deux constats pourra être faite ensuite et déclarera ou non si la faute en incombe 78 aux policiers. Pour l’avocat, les lois changeant au moment où j’écris, il vous sera présenté dès que possible. Il est lui aussi indépendant ou vous pouvez demandez votre avocat si vous en avez un et qu’il est disponible. Il vous sera utile et de bon conseil quand à la posture à adopter. Les gens pensent souvent qu’ils ont le droit de passer un coup de téléphone. Malheureusement ce n’est pas le cas. On vous demandera si « ils » doivent téléphoner à quelqu’un pour signaler que vous êtes placés en garde à vue. En aucun cas vous n’aurez la personne au téléphone ni ne pourrez demander qu’on lui transmette des informations. Choisissez bien cette personne qui pourra prévenir votre famille, votre travail, vos amis, ou autres complices, et qui pourra faire disparaître toutes preuves à votre domicile. Le document signé et une partie de vos droits vous étant signalés vous allez placer officiellement en garde à vue. Attendez-vous à passer un très mauvais moment et si c’est la nuit une très mauvaise nuit. Avant d’aller à votre cellule, vous allez passez par la salle de fouille. Si vous êtes une fille, vous pouvez exiger une femme pour vous fouiller. Vous allez arriver dans une salle avec un officier chargé de vous fouiller il vous demandera si vous n’avez aucun objet contendant ou de 79 drogue. Puis il vous ordonnera d’enlever vos chaussures et vos vêtements mais de garder votre slip ou caleçon. Il inspectera minutieusement vos vêtements afin de voir s’il n’y a rien de caché dedans. Ce n’est pas la peine de dire qu’il n’y a rien, il regardera quand même. Il inspectera aussi vos cheveux. Il constatera si vous avez des signes distinctifs (tatouage, cicatrice, marque de naissance…) . Puis le plus pénible arrivera. Il vous demandera de baisser votre sous-vêtement puis de vous retourner et de vous accroupir. Il vous demandera de tousser pour voir si vous n’avez rien caché dans votre anus. La fouille n’ira normalement pas plus loin, à moins que des faits graves vous soit reprochés notamment pour tout ce qui concerne la drogue. Au delà de l’aspect conventionnel, la fouille sert à vous faire passer un moment humiliant afin de vous rendre plus docile et asseoir l’autorité de la police sur vous mais n’acceptez aucun attouchement contre nature. Vous allez être emmené dans votre cellule où, selon l’heure et la durée de l’enquête, vous allez passer la nuit. Je vais choisir de vous parler de cette éventualité car c’est la plus courante et il n’est pas rare qu’une garde à vue commencée en journée se prolonge toute 80 la nuit. Elle se prolonge la nuit car c’est le Procureur de la République qui va décider des suites de l’affaire selon les informations qui sont à sa disposition. Le recueil des éléments de l’enquête prend du temps et le procureur est souvent débordé de travail la journée avec les différentes affaires à traiter au tribunal et il ne prend conscience des dossiers que le matin. Dans votre cellule, il se peut qu’il y ait déjà quelqu’un. Vous pouvez sympathiser avec lui, avec le fameux « Et toi, tu es là pour quoi ? », ça aidera à faire passer le temps. Restez prudent quand même quant aux informations que vous lui direz, les enquêteurs pourraient le faire parler en lui proposant un marché, il ne vous connaît pas et n’aura aucun scrupule à vous trahir. Un des buts du placement en garde à vue et de vous affaiblir en vous faisant perdre vos repères temporels et spatiaux. La cellule est de taille réduite, il y a un banc, plutôt une planche fixée au mur, une paroi vitrée, il est possible qu’il y ait des toilettes sans rien pour vous cacher, le tout éclairé 24h/24h. Vous allez prendre vos marques et commencer à vous habituer à l’espace, peut-être même à vous détendre et vous reposer quand vous allez être appelé à suivre un agent qui vous emmènera à l’identité judiciaire. A chacun de vos déplacements vous serez menotté. Il 81 s’agit d’une pièce qui sert à prendre tous les éléments qui constitueront votre dossier et à pouvoir recouper certaines de vos particularités avec des affaires non résolues. On va prendre vos mensurations, ainsi que vos signes distinctifs, couleur des yeux, des cheveux, barbe, cicatrice… Puis on vous prendra vos empreintes digitales. Si elles ressortent dans une autre affaire en cour, ils le sauront tout de suite. L’agent prendra aussi trois photos de vous : de face, de profil, de trois quart et de vos signes distinctifs particuliers. Selon la nature du délit, on vous fera surement un prélèvement d’ADN : vous allez coincer une sorte de gros coton-tige entre votre langue et le palais pendant une minute, puis l’officier va le frotter à l’intérieur de votre joue puis appliquera le coton tige sur une pastille qui se colorera. Puis il mettra le carton sur lequel se trouve la pastille dans uns sachet scellé. Assurez-vous que l’agent a bien déposé le tissu stérile sur le plan de travail et qu’il porte bien des gants en plastique, sinon vous le signalerez à lui ou à votre avocat. Vous serez alors raccompagné à votre cellule. Bien sûr, alors que vous venez juste de trouver une certaine forme de somnolence, on viendra vous réveiller pour vous apporter le repas du soir ou s’il est 82 déjà passé, pour vous amener dans un bureau afin de vous interroger. Soit dans les couloirs, soit dans le bureau, un policier vous dira qu’il vous connaît ou qu’il vous a déjà croisé. Dits-lui que peut-être mais que vous ne pensez pas. C’est aussi une technique d’intimidation pour vous faire croire qu’on vous soupçonne déjà ou qu’ils savent déjà tout de vous. Lors de l’interrogatoire on vous demandera si vous êtes déjà connu des services de police et pourquoi. On vous demandera toutes les informations concernant votre identité. Puis la rédaction, à proprement parlé, du procès verbal commencera. Répondez, comme précédemment, avec des affirmations détournées. Gardez en tête la stratégie mise en place avec votre complice. L’inspecteur vous fera croire qu’il sait déjà tout, si vous savez qu’il ne sait rien, niez. Il tentera sûrement de vous faire croire que votre complice lui a déjà tout raconté. C’est probablement faux, et si votre complice a parlé il a dû suivre la stratégie. Vous pouvez toujours vous protéger en prétextant que vous êtes fatigué, que ce n’est pas clair dans votre tête et que vous ne vous souvenez plus. Ils seront satisfaits et, même si c’est vraiment le cas, ils auront l’impression que vous allez craquer : leur plan aura marché car vous êtes affaiblis. De perdez pas de vue que votre objectif est de 83 les mettre en confiance et pas l’inverse. Pour les mettre en confiance, vous pouvez leur avouer quelque chose qui ne vous met pas à votre avantage. Par exemple que vous avez fait le mur de chez vous, que votre copine n’est pas au courant et qu’elle croit que vous êtes chez un ami. Ils auront l’impression d’avoir un moyen de pression ; s’ils s’en servent en disant qu’ils vont la prévenir ça n’aura aucune influence, mais ce que vous direz par la suite leur paraitra comme étant forcement la vérité. Mettez-les en confiance afin que ça soit, plus ou moins, vous qui les manipuliez. Ensuite vous retournerez à votre cellule et serez probablement ressorti après un assoupissement pour confronter votre version des faits aux nouveaux éléments de l’enquête ou à la déposition de vos ou votre complice. Puis, après un bref retour à votre cellule, probablement au petit matin, on vous présentera à un avocat qui vous expliquera la suite du déroulement de la garde à vue. Il vous dira ce que vous risquez et si vous allez passer en comparution immédiate – la comparution immédiate étant un procès directement après la garde à vue, généralement le matin au tribunal. (Vous pouvez, pour vous familiariser avec les procès au 84 tribunal, assister aux audiences publiques au Tribunal de Grande Instance. Il y a des procès presque tous les jours et qui sont ouverts au public.) Vous pouvez lui parler franchement et lui dire où et pourquoi vous avez menti ou omît des éléments. Il vous conseillera et rien ne sera répété sans votre consentement. Puis, dans votre cellule, on vous apportera le petit-déjeuner. S’il y a encore besoin de vous pour l’éclaircissement de l’enquête vous serez à nouveau délogé, sinon vous serez sorti pour la dernière étape. Il y a deux possibilités : soit vous allez passer en comparution immédiate, où vous suivrez les conseils de l’avocat, et pourrez demander un autre procès pour préparer votre défense, soit vous allez être libéré. Si vous êtes libéré, on vous fera signer un document stipulant que vous sortez de garde à vue et que vous retrouvez votre liberté. On vous remettra sûrement une convocation au tribunal que vous signerez pour dire que vous avez pris connaissance de la dite convocation. Avant de signer le papier de fin de garde à vue assurez-vous d’avoir récupéré vos affaires personnelles, il se peut que tout ne soit pas présent notamment si certains objets ont servi pour le délit ou s’ils sont interdits. Comptez votre 85 argent et vérifiez que cela correspond bien à l’argent noté lors de votre placement en garde à vue. Aucune retenue d’argent n’a due être faite, même pas pour la nourriture, car ils ont l’obligation de vous nourrir et ce à titre gratuit. Si vous aviez des cigarettes votre paquet contiendra sûrement une seule cigarette ou toutes vos cigarettes cassées. Si vous n’avez pas toutes vos affaires, vous pouvez leur dire que vous ne signerez pas tant qu’ils ne vous ont pas rendu l’intégralité de vos affaires. Ils seront décontenancés et vous rapporteront les objets vous appartenant. Une fois dehors, prévenez que vous êtes sortis aux personnes qui pourraient être inquiètes. Et profitez de cette liberté pour vous offrir quelque chose d’insignifiant qui d’habitude ne représente rien. Un simple repas au Mc Donald’s ou un verre dans un café se chargera du parfum de la liberté et n’en sera que meilleur. 86 Conseils généraux Afin de s’éviter des désagréments lors d’une mission, il faut bien se préparer pour ne pas être importuné quand le moment de passer à l’action arrivera ou en cas d’imprévus. Il arrive bien souvent qu’un élément imprévu survienne et qu’il nous oblige à modifier nos plans. C’est pour cela qu’il faut suivre quelques notions de bases. Les conseils qui vont suivre ne sont pas obligatoires, s’ils vous semblent trop contraignants, vous pouvez les adapter à votre procédé. Déjà, il faut s’encombrer du moins d’affaires possible, ça sera toujours ça que l’on ne perdra pas, que l’on ne cassera pas, que l’on nous volera pas ou que l’on oubliera pas. Ensuite, s’encombrer le moins possible permet d’être moins chargé pour être plus mobile. Néanmoins, il ne faut pas négliger les outils nécessaires. Il faut bien anticiper, savoir de quoi on pourra avoir besoin et adapter son matériel en fonction du but de la mission. Mais il y a un objet que vous devez avoir toujours sur vous : votre papier officiel d’identité. Il vous sera bien utile pour éviter que les forces de l’ordre ne s’attardent sur votre cas en cas de contrôle. Par exemple, 87 si vous vous faites contrôler dans la rue, vous éviterez d’aller au commissariat pour une recherche d’identité, si vous vous faites attraper alors que vous fraudez dans les transport en commun ou que vous aviez l’intention de voler quelque chose, vous éviterez aussi d’avoir affaire à la police. Si vous avez plusieurs papiers d’identité avec plusieurs adresses différentes (avec l’adresse de chez vos parents par exemple, ou d’un ancien logement) préférez prendre un papier qui ne comporte pas votre adresse actuelle (dans une autre ville étant le mieux). En effet cela pourra vous éviter une perquisition, selon la gravité des actes. De plus, si par malchance il vous arrive quelque chose, vous pourrez toujours être identifié. Ayez toujours aussi avec vous un peu d’argent liquide, il vous permettra de payer toutes sortes de marchandises ou de services ou d’amendes. Prenez toujours le minimum d’affaires qui permet de ne pas vous soupçonner d’avoir caché vos affaires. En cas de contrôle, si vous n’avez rien dans les poches, on risque de vous accuser d’avoir dissimulé des choses ailleurs. Il peut s’agir d’affaires ne vous encombrant pas trop, prenez des vieux tickets de caisse, des emballages de barre chocolatée, un stylo… Autant d’indices qui prouveront que vous ne venez pas de retourner vos poches à l’instant. Pour transporter 88 votre attirail un sac à dos et pratique mais il peut attirer sur vous les soupçons. Pour remédier à ça, j’ai pris pour habitude de transporter mes affaires soit dans un attaché-case soit dans sac plastique voire un sac poubelle ou un sac en papier Mac Donald’s. Il y a des fast-foods partout et il est tout à fait banal de croiser quelqu’un avec un de ces sacs à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. De plus, ils ne coûtent rien, peuvent être abandonné n’importe où en cas de force majeure et être récupéré ensuite car personne n’aura fouillé dedans. Habillez-vous aussi de manière adaptée en prenant en compte la météo, les conditions d’opération, la discrétion et les obstacles que vous aurez à franchir. S’il fait froid ne vous habillez pas trop chaudement. Il arrive qu’au cours d’une action, pour peu qu’elle soit physique, vous ayez vite trop chaud. Par contre si vous devez rester caché longtemps et qu’il fait froid couvrez-vous bien. Si en revanche vous devez vous cacher alors que des personnes passent à proximité, évitez les vêtements bruyants, chaussures ou vêtements de type survêtement, qui vous trahiront au moindre mouvement. Si vous avez des buissons à traverser, des grillages à escalader, des murs à franchir, préférez porter des vêtements solides 89 mais qui vous laissent une aisance de mouvement : un sweat-shirt à capuche et un jean sont un bon compromis, à condition que le jean ne soit pas trop moulant. Si vous avez des cours d’eau à traverser, préférez porter un short ou des vêtements qui sècheront vite. Adaptez aussi vos chaussures au type d’environnement que vous allez affronter. Si des chaussures fines et souples sont bien pour franchir un grillage, elles deviendront vite inconfortables si le terrain est accidenté. Par contre de grosses chaussures de marche ne vous permettront pas d’avoir la souplesse désirée si vous devez courir. Les chaussures et des habits de ville sont bien si vous souhaitez rester discret, et ils éveillent moins la suspicion. Malgré cela ils sont rarement préconisés pour l’aventure. Trouvez un compromis qui ne vous handicapera pas. Si vous vous déplacez en voiture ou en deux roues motorisées, une fois votre trajet effectué, ne vous garez pas trop près de là où vous allez. On ne risquera pas de vous identifier avec vos plaques d’immatriculation. Si vous avez des objets compromettants dans votre véhicule, il est préférable de cacher les papiers du véhicule ainsi que les clés à proximité. En cas de contrôle si vous ne le dites pas, personne n’ira voir votre voiture ou scooter. 90 Trouvez une cachette où vos affaires pourront rester à l’abri plusieurs heures voire plusieurs jours en cas de coup dur. Evitez les poubelles si celles-ci sont ramassées tous les jours ou encore sous une voiture qui peut partir n’importe quand. Les cacher derrière la roue à l’intérieur de la jante de votre voiture est un bon endroit. En cas de perquisition, il est important d’avoir caché avant toutes les pièces pouvant vous compromettre. Ne les cachez jamais dans votre cave si celle-ci est rattachée à votre nom ou votre appartement. Evitez aussi une cachette chez vous ou dans votre jardin ou dans votre boite aux lettres. Si vous avez des documents numériques dont le stockage craint des conditions qui ne leur seraient pas favorables, vous pouvez les mettre dans de petites cartes mémoires micro SD du type de celle que l’on met dans les téléphones portables. Et coller cette carte de manière discrète, avec de l’adhésif ou de la Patafix, derrière un poster ou un miroir. Ne collez rien sous les meubles, les tables ou les tiroirs, de même que l’espace derrière les tiroirs dans des commodes est à proscrire. Le mieux étant de déposer vos affaires chez quelqu’un qui vous les cachera et les mettra à l’abri. 91 Préparez à l’avance vos prétextes, vos excuses et vos mensonges en cas d’imprévus. Plus vous les aurez assimilés et plus vous paraitrez crédible. Pensez à les mettre au point avec vos éventuels complices, si vous donnez chacun une version différente vous aurez du mal à retrouver un terrain favorable à vos mensonges. Prévoyez aussi de fausses discussions au cas où vous croiseriez un policier, un agent de sécurité ou un habitant des environs qui pourrait vous considérer comme louche. Ces fausses discussions peuvent être autour d’un jeu vidéo que vous n’arrivez pas à finir, le dernier film « trop bien » que vous avez vu, le foot, l’amour… bref les sujets ne manquent pas tant que vous avez l’air de discuter. Parce qu’en discutant vous n’éveillez pas les soupçons, contrairement à un arrêt brusque de conversation quand vous croisez un inconnu. Ayez l’air naturel et détendu, vous paraitrez convaincant. Pour finir, le réseau est une notion et une valeur non-négligable qui doit être pris en grande considération. Le réseau est le moyen principal d’obtenir un outil, une information, une aide. Profitez de votre entourage. Votre réseau est votre famille, cercle d’amis, collègues de travail… En effet, nous sommes tous un 92 élément d’un ou plusieurs réseaux qui se recoupent. Il arrive bien souvent que l’on puisse avoir des informations utiles juste en demandant à une personne qui a déjà fait ce que vous voulez faire car elle travaille là-dedans, ou possède un outil ou une clé. C’est un excellent moyen d’obtenir quelque chose sans se compliquer inutilement la vie. 93 94 POSTFACE J'ai donné un certain nombre de techniques qui ne sont pas exhaustives. Non-exhaustives, car tout d'abord, je ne connais pas toutes les combines et je ne possède pas toutes les « clés », puis, parce que j'ai souhaité parler seulement de techniques que j'utilise ou que j'ai utilisées et développées. Il s'agit de procédés qui ont eu une incidence sur ma vie, les manières d'amorcer les processus créatifs et pas forcément sur ma pratique artistique. Certaines notices peuvent éclairer mes logiques de travail mais il s'agit avant tout de comprendre « l'état d'esprit » ou une sorte de dialectique de cheminement d'acte dans leur globalité. C'est pour une meilleur perception de cette globalité que j'ai sciemment choisi de ne pas évoquer explicitement quelques une de mes pièces. Même si certaines œuvres peuvent être perçues comme l'illustration de ces notices. Comme je l'ai énoncé, l'histoire autour de la réalisation me paraît nécessairement importante dans la pièce finale en elle-même. Il s'agit de les voir dans un ensemble, c'est pourquoi la connaissance de l'état d'esprit et du mode de vie doit compléter la juste compréhension de l'expérience. Car je perçois la confrontation face à une de 95 mes pièces comme une expérience imposée et induite par l'introduction du spectateur dans la confidence. Il se retrouve impliqué car il devient témoin. A partir du moment où il se situe comme un témoin, il doit prendre position, je ne lui laisse pratiquement pas le choix. S'il ne fait rien, c'est qu'il choisit de se taire et dans un contexte légal il devient complice. S'il choisit de réagir, une multitude de possibilités s'offre à lui: dénonciation, incitation, divulgation... Mais cette situation, transposée dans le milieu artistique, crée une ambigüité entre les règles sociales et la perception émotionnelle. Le milieu de l'art favorise le jugement personnel et le ressenti face à des règles dictées par d'autres références. En effet, la « fascination » vient parfois interférer sur le jugement. Mais c'est au jugement primaire que je tente de faire référence. En se sens où le jugement primaire est la manière personnelle que l'on a de ressentir les choses sans se raisonner et être influencé par des règles ou morales. Il n'y a pas de transgression de limite puisqu'il n'y a pas eu de passage à l'acte. Ce qui tente de s'imposer entre le système de sécurité et l'individu qui détient le potentiel de le déjouer est la morale. L'individu peut prendre du recul par rapport à la légalité mais c'est cette éthique personnelle qui va dicter cet éloignement. Une 96 fois en possession du potentiel, l'individu ne peut que tester ses limites morales à chaque fois qu'il se retrouvera dans une situation mentionnée, par exemple une porte fermée qu'il souhaiterait franchir. Toutes les solutions de sécurité sont des moyens physiques nous stipulant des limites à ne pas franchir. Ils accompagnent l'individu infantilisé. Sous couvert de protection, on est guidé ne laissant qu'une faible marge de manœuvre à notre morale personnelle quant au choix qu'on pourrait faire. Le lecteur peut se permettre d'émettre l'hypothèse et de pouvoir envisager que d'autres solutions sont possibles s'il est suffisamment informé. Le spectateur a le choix d'appliquer ou de juger par lui même les notices. Au travers d'actes comme la tricherie, la tromperie, le vol j'ai tenté d'éclairer le lecteur sur le monde sécuritaire qui l'entoure. Sans vouloir le plonger dans une certaine psychose, il s'y retrouve projeté. De part la transmission de ces connaissances le lecteur est dans la confidence, ce qui lui donne un potentiel. Il s'est procuré ce potentiel car il a lu l'ouvrage. Vous êtes ce lecteur. Nous nous interrogeons ici sur la notion de culpabilité et de transmission de savoir. Sommes-nous complices ? Suis-je le seul coupable, êtes-vous le seul coupable, juste 97 en détenant une capacité ? Pour être réellement activé le potentiel doit être mis en application, il doit précéder un passage à l'acte. Sans ce passage à l'acte la connaissance devient vaine. 98 Orion Giret 2011 99