Fiche pédagogique - E

Transcription

Fiche pédagogique - E
Fiche pédagogique
Agora
Sortie en DVD
16 juin 2010
Sortie en salles (Suisse
romande) :
27 octobre 2010
Titre original : Agora
Synopsis
Film long métrage, Espagne,
Malte 2009
Agora est un drame historique se
déroulant à Alexandrie (Egypte)
sous domination romaine. La ville
est secouée par la violente montée du christianisme à la fin du IVe
siècle. C'est dans ce contexte que
la philosophe athée Hypatia
d'Alexandrie enseigne la sagesse
de l'ancien monde, menacée par
la vindicte des Chrétiens. La colère gronde à l'extérieur des portes de la grande Bibliothèque où
Hypatia s'est réfugiée avec ses
disciples.
Réalisation : Alejandro Amenabar
Interprètes : Rachel Weisz
(Hypatia), Max Minghella (Davus), Oscar Isaac (Oreste),
Michel Lonsdale (Theon)
Scénario : Alejandro Amenabar, Mateo Gil
Musique : Dario Marianelli
Version originale anglaise,
sous-titrée français et allemand
Durée : 2h06
Distribution en Suisse : Ascot
Elite
Public concerné :
Âge légal : 12 ans
Âge suggéré : 14 ans
Site de l'OCCF, organe cantonal (VD et GE) de contrôle des
films :
http://www.filmages.ch/
Hypatia est fille du philosophe et
mathématicien Théon d'Alexandrie (dernier directeur du Musée
d'Alexandrie). La jeune femme est
versée en mathématiques, philosophie et astronomie grâce à
l'éducation que lui a donnée son
père. Une femme érudite, une
scientifique dans un monde dominé par les hommes.
Deux hommes se disputent le
coeur de la jeune femme : Oreste,
un ancien élève devenu préfet
romain d'Alexandrie et Davus, un
esclave d'Hypatia partagé entre
l'amour qu'il porte à sa maîtresse
et le désir ardent de devenir un
homme libre en se joignant aux
forces armées chrétiennes.
Agora, c'est donc aussi l'histoire
du triangle amoureux qu'Hypatia
(qui n'aime que la science) forme
avec ses deux prétendants, en
même temps que la confrontation
d'une élite intellectuelle athée (ou
païenne) très minoritaire et d'une
majorité chrétienne intolérante à
la conquête du pouvoir.
Hypatia, de Charles William Mitchell,
1885, Laing Art Gallery
___________________________________________________
Disciplines
concernés :
et
thèmes
Histoire et Géopolitique : Causes
de la scission de l'Empire romain à
la fin du IIIe siècle après J.-C.; fin
de l'empire romain d'Occident en
476, alors que l'empire romain
d'Orient perdure jusqu'au XVe siècle; L'Empire romain au IVe siècle
après J.-C.; politique religieuse des
empereurs romains jusqu'au début
du IVe siècle;
Histoire des Religions : Christianisme dans le monde romain; les
trois religions du Livre; la figure du
Messie dans le judaïsme et le christianisme; judaïsme, christianisme et
islam : un tronc qui a produit deux
branches (Montesquieu); Calixte
e
Ier, 16 évêque de Rome et Premier
Pape de 217 à 222; histoire et hagiographie; diabolisation de l'islam;
la diabolisation de la femme dans le
christianisme; Hégire en 622, début
de l'ère musulmane;
Histoire des Sciences : Géocentrisme combattu par l'Eglise jusqu'en 1750; du géo- à l'héliocentrisme; évolutionnisme et religion;
Education aux médias : Sélection
de films (documentaires ou fictions) qui dénoncent les dérives de
l'extrémisme religieux : Two Brothers, Igaal Niddam (CH 2008);
Religulous, Larry Charles (USA
2008); C'est dur d'être aimé par
des cons, Daniel Leconte (France
2008); The Mist, Frank Darabont
(USA 2007); Jesus Camp, Heidi
Ewing, Rachel Grady (USA 2006);
Barakat, de Djamila Sahraoui
(France-Algérie 20069); Akher
Film, Nouri Bouzid (Tunisie 2006);
Requiem, Hans-Christian Schmid
(Allemagne 2006); Water, Deepa
Mehta (Canada, India, 2005);
Osama, Siddiq Barmak (Afghanistan, Pays-Bas, Japon, Irlande, Iran,
2003); The Magdalene Sisters,
Peter Mullan (UK, Irlande, 2002);
Mr. and Mrs. Iyer, Aparna Sen
(Inde 2002); Soldiers in the Army
of God, Marc Levin, Daphne Pinkerson (USA 2000); Kadosh, Amos
Gitai (Israël, France 1999); Bombay, Mani Ratnam (Inde, 1995);
Witchfinder
General,
Michael
Reeves (UK 1968);
Commentaires
Montré au Festival de Cannes
2009 et sorti le 9 octobre de la
même année en Espagne, Agora
a été acheté par un distributeur
suisse (Ascot-Elite) mais n'a trouvé que difficilement son chemin
sur les grands écrans suisses !
Agora est une dénonciation visuelle de l'intégrisme et de l'intolérance, et des conflits dont ils sont
la source. Le film a provoqué une
vaste polémique en Espagne et
au Festival de Cannes, ce qui
peut expliquer les hésitations des
maisons de distribution à le montrer. Plus que la qualité intrinsèque du film, c'est la manière dont
il aborde la question de la religion,
et plus particulièrement du christianisme, qui en a fâché plus d'un.
Prônant l'athéisme (Amenabar a
fait de son héroïne une athée et
non une païenne), Agora s'est
attiré les foudres de nombreux
croyants.
Agora a bénéficié d'un budget
énorme, le plus élevé jamais accordé à un long-métrage espagnol
(plus de 50 millions d'euros).
L’équipe du film est allée sur l’île
de Malte pour reconstituer méticuleusement l'Alexandrie du IVe
siècle après Jésus-Christ. Mélangeant vrais décors avec des effets
numériques prodigieux, le fim
produit à l'écran un effet spectaculaire. La mise en scène d'Amenabar est rigoureuse et fluide. La
caméra, lorsqu'elle ne filme pas
dans les rues de cette ville où se
côtoient patriarcat et plèbe, gens
de toutes confessions et de toutes
nationalités, s'élève parfois très
haut dans le ciel. Elle adopte alors
la vision du créateur ou celle du
satellite en orbite, qui observe les
affrontements sur la planète. Vue
du ciel, la terre d'il y a 1600 ans
ressemble assez à celle de nos
jours (et pour cause!). Cette vision
"google earth" actualise le propos,
et l'universalise : les thèmes traités ne sont-ils pas toujours d'actualité, guerres de religions, attentats politiques, soif de pouvoir,
xénophobie, chasse aux sorciè-
res, inégalités sociales, etc.. On
peut se demander si au XXIe siècle, on a vraiment progressé dans
certains domaines... De nos jours,
on a Belfast et Londres, les Talibans à Kaboul, Palestine et Israël,
Sri Lankais et Tamouls, Bouddhistes et Musulmans au Gujarat,
Ouïgours et Han au Xinjiang, etc.
Ce que l'on sait de la vraie "Hypatia d'Alexandrie" (370-415)
Elle est probablement née en 370
à Alexandrie, de père grec, et
meurt en 415. Elle a étudié la
philosophie, l'astronomie, les mathématiques, les sciences et l'éloquence à Athènes. Elle revient à
Alexandrie pour enseigner et
écrire. Elle travaille avec son père
Théon jusqu'à la mort de celui-ci,
en 405.
Hypatia et son père Théon (Rachel Weisz
et Michael Lonsdale)
Théon est entre autres l'auteur
des Eléments d'Euclide (365),
ouvrage qui fit autorité jusqu'au
XIXe siècle. La plupart de ses
travaux, comme ceux de sa fille
du reste, sont des commentaires
sur des ouvrages rédigés par des
auteurs helléniques. On sait
qu'Hypatia a écrit des commentaires des oeuvres du mathématicien
Diophante d'Alexandrie (200-284
après J.-C.), du géomètre Apollonius de Perga (262-190 av. J.-C.)
et de l'astronome Ptolémée (90168 après J.-C).
Ses exposés publics à Alexandrie,
où elle défend les thèses néoplatoniciennes lui valent une grande
renommée et font d'elle une des
représentantes marquantes de la
philosophie néoplatonicienne. Sa
brillante éloquence, sa remarquable intelligence, la qualité de son
2
Femme (Hypatia ?) enseignant la
géométrie. Ou métaphore de la
géométrie enseignée à des élèves mâles ? (illustration des Eléments d'Euclide)
Assassinat d'Hypatie
J. Augustus Knapp
enseignement et sa beauté attirèrent un grand nombre d'étudiants,
parmi lesquels Synésios de Cyrène, philosophe néoplatonicien
qui lui écrivit des lettres pleines
d'admiration et de respect (étonnant personnage qui devint évêque de Ptolemais, malgré ses
convictions
néoplatoniciennes).
Les lettres de Synésios à celle
qu'ils considérait "Sage comme
Pallas Athéné et belle comme
Aphrodite" existent toujours, alors
qu'aucun des écrits d'Hypatia
n'est venu jusqu'à nous : ils furent
détruits dans l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. On la
connaît grâce aux témoignages
de l'historien chrétien Socrate le
Scolastique (380-450 après J.-C.),
et du philosophe néoplatonicien
Damascios le Diadoque (458-538
après J.-C.). Puis par les témoignages de tous ceux qui reprirent
les sources premières pour les
commenter et les développer.
L'existence, la vie et la mort d'Hypatia ne font aucun doute, tout le
reste peut être "fictionné", on
manque d'informations précises à
son sujet. Les historiens définissent Hypatia comme un des plus
célèbres martyrs du paganisme.
Elle a vécu à une époque (fin du
IVe et début du Ve siècle) fortement troublée politiquement et
religieusement, où le christianisme est en passe de devenir la
religion la plus puissante. Son
arrêt de mort fut ordonné par Cyrille d'Alexandrie (Saint-Cyrille
depuis
1882),
Patriarche
d'Alexandrie (auquel, vous le savez peut-être, le pape actuel (Benoît XVI) a rendu un vibrant hommage en 2007! ndlr). Le Patriarche Cyrille, confiant dans sa foi
intransigeante, s'était donné pour
mission d'éradiquer le paganisme.
Les 32 ans de son magistère furent marqués par de violents
conflits. La raison donnée pour la
mise à mort d'Hypatia par les
Chrétiens fut sa trop grande influence sur Oreste, préfet païen
de la ville, qu'elle empêchait de
faire alliance avec le Patriarche
d'Alexandrie.
Au cours du IVe siècle, la suprématie du christianisme s'affirme
de plus en plus. Longtemps combattu à cause de son affirmation
de l'existence d'un Dieu unique au
détriment de tous les autres, il ne
cesse de gagner du terrain. En
313 après J.-C. déjà, l'Edit de
Milan de l'Empereur Constantin
Ier avait autorisé la liberté de culte
pour toutes les religions. Cet édit
de tolérance autorisait les chrétiens à ne plus vénérer l'empereur
comme un dieu et à pratiquer
librement leur culte. Même si un
Edit de Julien l'Apostat en 362
après J.-C. tenta de restaurer les
croyances païennes, plus rien ne
peut arrêter la "montée" irrésistible du christianisme, confirmé
dans sa position de force en 380,
lorsque l'Empereur Théodose 1er,
dans son Edit de Thessalonique,
interdit le paganisme et impose le
christianisme comme religion officielle de l'empire.
Hypatia dans la fiction
Hypatia est athée, ses ennemis la
condamneront en tant que
"païenne". Elle ne parle pourtant
jamais pour ou contre la religion,
elle ne fait que défendre les résultats d'études, de recherches, le
fruit d'interrogations scientifiques
sur l'homme, la nature ou l'univers. Lorsqu'on lui ordonnera de
se convertir pour sauver sa vie,
elle expliquera son refus par le
credo de tout scientifique : questionner, mettre en question, attitude aux antipodes de la croyance
aveugle.
Elle pense avoir trouvé certaines
réponses et accepte également
son impuissance à toutes les
trouver, même si elle est convaincue qu'elles existent.
Hypatia est la personnification de
la connaissance et de la science,
à une époque de l'histoire occidentale ou ces domaines étaient
largement identifiés avec le paganisme. À côté de son enseignement, Hypatia pratique la recher3
Les 3 LIVRES :
La Bible
Le Coran
che, et on assiste à l'évolution de
sa réflexion sur le possible héliocentrisme, en se référant à la
théorie d'Aristarque de Samos
(310 à 230 avant J.-C.), astronome et mathématicien grec dont
les écrits sont connus grâce aux
commentaires d'Archimède de
Syracuse (287 à 212 avant J.-C.).
pour sauver sa peau. Le patriarche d'Alexandrie, Cyrille, intelligent, bien articulé et remarquable
politique, accélérera la perte
d'Hypatia, par la voix de Synesius.
Leader fanatique et mégalomane,
habile à attiser la rage meurtrière
de ses ouailles, Cyrille saura
convaincre ses troupes du danger
représenté par l'infidèle. Et ils
La réflexion d'Hypatia n'aboutit à feront le reste.
aucune certitude, mais cette recherche la rend d'autant plus sus- Hypatia, philosophe athée, s'est
pecte et hostile aux défenseurs retrouvée au coeur du conflit entre
vdu dogme géocentrique. Une chrétiens et non-chrétiens et est
caractéristique du film est qu'il se devenue une victime exemplaire
joue sur un plan presque intimiste de la barbarie des extrémistes.
: Hypatia et ses élèves, son père Quel que soit le masque qu'ils
et les gens de sa maisonnée. revêtent, l'obscurantisme et le
Agora ne se veut pas film histori- fanatisme sont toujours synonyque, il se fait le miroir d'une épo- mes de régression intellectuelle et
que en mutation et du destin sociale.
d'une femme isolée et courageuse, féministe avant son temps.
La classe (composée uniquement
de jeunes gens) d'Hypatie est un
vivier de futurs dirigeants : Synesius va devenir évêque et Oreste,
préfet. C'est le jeune évêque qui
est le plus intransigeant et le plus
violent, c'est lui qui enjoint à son
ancienne maîtresse (d'école!)
d'embrasser la religion chrétienne
Hypatia examinant une maquette représentant la terre, le soleil et quelques
planètes
___________________________________________________
nius, édit de tolérance qui acObjectifs pédagogiques
• Familiariser les élèves avec le
mouvement féministe existant
depuis la fin du XIXe dont
Hypatia est sans doute l'une
des figures modèles.
La Torah
• Débattre des effets du monothéisme (judaïque, chrétien,
islamique) et du dogme
concomitant de la vérité absolue.
• Se familiariser avec le polythéisme antique
• Analyser les effets à court et
à long terme de l'Edit de Milan, promulgué en 313 après
Jésus-Christ par les Empereurs Constantin Ier et Lici-
cordait la liberté de culte à
toutes les religions.
• Analyser les causes et effets
de l'expansion musulmane en
Europe (au VIIe siècle).
• Débattre des objectifs pre-
miers des Croisades, "pélerinages armés" (entre le XIe et
le XIIIe siècle) des chrétiens
d'Occident au secours des
chrétiens d'Orient. Et sur
l'évolution du concept au
cours des siècles.
• En savoir plus sur le Djihad
(Jihad ou Djihâd).
• En savoir plus sur les tribunaux de l'Inquisition, créés
4
par l'Eglise catholique romaine (dès le 1er siècle après
J.-C.) et chargés de punir les
déviances (plus tard appelées
hérésies) dans les communautés chrétiennes.
• Discuter des conséquences
Davus (Max Minghella) au milieu
des Chrétiens
Hypatia (Rachel Weisz) contemple Alexandrie
de la pratique et des effets du
"cujus regio, ejus religio"
(doctrine d'origine protestante) à l'exemple de la
Suisse au XVIe siècle, de
l'Angleterre avec Henri VIII au
XVIe siècle, de la France
sous le régime absolutiste,
sans oublier (dans l'empire
byzantin) les affrontements
entre pape, patriarche et empereur.
• En savoir plus sur le règne,
les convictions et les écrits
critiques contre le christianisme de l'Empereur Julien
l'Apostat qui doit son surnom
à sa volonté de restaurer les
croyances païennes dans un
monde presque entièrement
acquis au christianisme.
• Mieux connaître l'hellénisme
en tant que somme des idées
et moeurs de la Grèce antique, berceau de la civilisation
occidentale.
• Mieux connaître l'existence
de la "Souda" ou "Suidas",
encyclopédie grecque rédigée
peut-être à la fin du IXe siècle, par un collectif de collaborateurs, maintes fois recopiée dans les siècles suivants, jusqu'à nos jours. Plusieurs commentaires d'Hypatia y sont cités.
• Se familiariser avec les éléments de la philosophie néoplatonicienne.
• Se familiariser avec l'histoire
de la Bibliothèque d'Alexandrie et le mystère qui entoure
sa disparition.
• Science et Religions : les
progrès de la science (médecine, anatomie, astronomie,
etc) longtemps freinés par la
religion du Livre.
• L'Héliocentrisme : des pre-
mières théories au IIIe siècle
avant J.-C. (Aristarque de
Samos), à la révolution copernicienne au XVIe siècle.
• Lister quelques éléments de
l'argumentation théologique
contre l'héliocentrisme.
• Histoire de la papyrologie.
• Papyrus et Parchemin : deux
supports d'écriture.
• Les caractéristiques de l'Arianisme, un courant de pensée
des débuts du christianisme,
(initié par le théologien Arius,
256-336) (Ariens≠Aryens!)
• Christianisme et Arianisme
sous Théodose Ier.
• Mettre en parallèle les trois
religions monothéistes, dites
du "Livre" (la Bible en 39 livres pour le judaïsme et la
Bible en 73 livres pour le
christianisme, les 114 sourates du Coran pour l'islam).
Ammonius (Ashraf Barhom) haranguant la foule
_________________________________________________
5
Pistes pédagogiques
La facture du film :
1. Expliquer le choix du titre
"Agora" ?
2. Montrer l’évolution du
personnage
d'Hypatia
tout au long du film.
3. S'interroger sur ce qui a
enflammé la haine violente vouée à Hypatia :
son statut de femme,
d'athée ou de scientifique ?
4. Débattre si la vision du
film est manichéenne
(bons Païens contre méchants Chrétiens).
5. Discuter de la façon dont
sont représentés les
Chrétiens dans le film.
6. S'interroger sur la signification des images style
"Google Earth" du film.
7. Analyser les raisons
possibles qui ont amené
le réalisateur à présenter
une Hypatia relativement
jeune et aimée de deux
hommes (alors qu'elle
avait près de 45 ans au
moment de sa mort).
8. Quelques noms liés à la
théorie de l'héliocentrisme : Aristarque de
Samos, Copernic, Galilée. Pourquoi lier le nom
d'Hypatia à une réflexion
sur ce sujet "brûlant"?
9. Rappeler les définitions
du paganisme. Le film
fait-il une confusion entre
paganisme et athéisme ?
10. Commenter
l'attitude
d'Hypatia vis-à-vis de
son esclave Davus (voir
la scène du bain).
11. Est-il vraisemblable de
voir une femme intervenir dans la scène politique ? Pour ceux qui
s'étonneraient de voir
une femme enseigner
ces branches, à des
hommes qui plus est, et
encore intervenir dans le
parlement de l'époque,
se référer à Socrate le
Scolastique qui a écrit :
"La fière franchise qu’elle
avait en outre du fait de
son éducation faisait
qu’elle affrontait en face
à face avec sang-froid
même les gouvernants.
Et elle n’avait pas la
moindre honte à se trouver au milieu des hommes ; car du fait de sa
maîtrise
supérieure,
c’étaient plutôt eux qui
étaient saisis de honte et
de crainte face à elle".
12. Selon Socrate le Scolastique, Hypatia fut exécutée à coups de tessons
de verre dans le Cesareum, un monument
transformé en église.
Mettre ces faits en parallèle avec la version proposée par le film.
13. S'intéresser à la représentation d'une bibliothèque
composée
d'écrits faits sur papyrus.
Décrire un morceau de
papyrus et lister quelques papyrus connus.
14. Hypatia et son père assistent à une représentation théâtrale et y applaudissent les performances avec un curieux
instrument. Décrire la
séquence et en analyser
les connotations.
Religions et (in)tolérance :
15. Lister quelques domaines de la connaissance
où il y a inévitablement
conflit entre sciences et
religion.
16. Débattre sur l'amalgame
dangereux et très répandu qui est fait entre les
extrémismes religieux et
les religions au nom
desquelles ils se profilent.
17. Ecrire un essai ou débattre sur cet extrait des
Lettres Persanes : « La
religion juive est un vieux
tronc qui a produit deux
branches qui ont couvert
toute la terre, je veux
dire le mahométisme et
le christianisme; ou plu6
tôt c’est une mère qui a
engendré deux filles qui
l’ont accablée de mille
plaies: car, en fait de religion, les plus proches
sont les plus grandes
ennemies. Mais, quelques mauvais traitements qu’elle en ait reçus, elle ne laisse pas de
se glorifier de les avoir
mises au monde; elle se
sert de l’une et de l’autre
pour
embrasser
le
monde entier, tandis que
d’un autre côté sa vieillesse vénérable embrasse tous les temps ».
(Montesquieu).
18. Ecrire un essai ou débattre sur cette affirmation
dans l'article consacré à
la Tolérance du Dictionnaire philosophique portatif (1767) : "De toutes
les religions, la chrétienne est sans doute
celle qui doit inspirer le
plus de tolérance, quoique jusqu'ici, les Chrétiens aient été les plus
intolérants de tous les
hommes."
19. Ecrire un essai ou débattre sur cette affirmation :
"... Chaque religion prétend au monopole de la
vérité révélée... C'est
ainsi que les religions,
chacune prétendant unir
tous les hommes, les divisent. Chacune prétend
être la seule à posséder
la Vérité. La raison est
commune à tous les
hommes, et s'oppose à
la religion, aux religions."
(André Gide / 1869-1951
/ Journal 1889-1939 / 14
avril 1933)
20. Ecrire un essai sur cette
phrase de Voltaire "Je
n'aime pas vos idées,
mais je me battrai pour
que vous puissiez les
exprimer."
_________________________________________________
Pour en savoir plus :
Site Unesco, un article de Koïchiro Matsuura, Directeur de l'UNESCO, à
propos de la destructions des Bouddhas géants par les Talibans en 2001:
http://www.aidh.org/Racisme/Bouddha/unesco.htm
Site de l'apologétique chrétienne "Raisons de croire" :
http://www.raisonsdecroire.org/?tag=violence
Une déclaration de représentants des 3 religions monothéistes en Europe,
lors d'une rencontre en 2001 à Bruxelles :
http://www.culture-etfoi.com/nouvelles/articles/rencontre_religions_monotheistes.htm
Chronologie des croisades dates par dates :
http://nonnobisdominenonnobissednominituodagloriam.unblog.fr/2006
/09/25/chronologie-des-croisades-dates-par-dates/
La quatrième croisade et le "sac de Constantinople" en 1204 :
http://www.guillaume-villeneuve-traducteur.fr/spip.php?article49
Article de wikipedia sur le papyrus (papier) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Papyrus_(papier)
_____________________________________________________________
Bibliographie sélective
DESCHNER, Karlheinz : Kriminalgeschichte des Christentums, Band 2, Die
Spätantike, (9 volumes jusqu'ici, en allemand - couvrant l'histoire de la chrétienté du IVe au XVIIIe siècle), Ed. Rohwolt Taschenbuch 2008, ISBN 978-3499-60142-2
MARAVAL, Pierre : Le christianisme de Constantin à la Conquête arabe,
PUF 2005, ISBN-10 2130548830
MAALOUF, Amin : Les Croisades vues par les Arabes, Coll. J'ai Lu 1999,
ISBN-10 2290119164
PIOT, Alain : La Diabolisation de la Femme, Editions L'Harmattan 2009,
ISBN : 978-2-296-07883-3
__________________________________________________
Suzanne Déglon Scholer enseignante au gymnase, chargée de communication de Promo-Film EcoleS et fondatrice de la TRIBUne des Jeunes Cinéphiles, été 2010. Droits d’auteur : licence Creative Commons
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