Politique de Placement – Août 2015
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Politique de Placement – Août 2015
Politique de Placement – Août 2015 Les incertitudes alternent: Shenzhen, Athènes, Yellen Contenu Aperçu de l'allocation tactique d'actifs 3 Commentaire de marché 4 Shenzhen, Athènes, Yellen Conjoncture 5 La conjoncture toujours solide dans les pays industrialisés Obligations 6 Les obligations européennes à haut rendement gagnent en attrait Actions 7 Trop d'insouciance en Europe Placements alternatifs 8 Baisse durable des matières premières Monnaies 9 L'EUR/CHF sort de sa tendance à la stagnation Aperçu du portefeuille 10 Prévisions 11 Aperçu de l'allocation tactique d'actifs Sous-pondéré Catégorie de placement Fortement Légèrement Neutre Surpondéré Légèrement Fortement o Liquidité o Obligations (durée cible : 6.0 années)* Qualité de crédit haute/moyenne o Obligations d'Etat o Obligations d'entreprise o Faible qualité de crédit (haut rendement mondial) o Pays émergents o Actions o Suisse o Monde o Actions Europe o Actions Etats-Unis o Actions Japon o Actions des pays émergents o Placements alternatifs o Stratégies alternatives o Métaux précieux o Or o Autres o Matières premières o Métaux industriels o Energie o Immobilier o Sous-pondéré Monnaies Fortement Légèrement EUR Neutre Surpondéré Légèrement Fortement o USD o JPY o Maturités CHF 1 à 3 ans o 3 à 7 ans o 7 ans et plus o *Durée moyenne du portefeuille obligataire o = Pondération le mois précédent Messages clés 1. La Grèce, la Chine et le prochain relèvement des taux aux Etats-Unis sont des facteurs à risque majoritairement refoulés par le marché, probablement à tort. Notre recommandation est de maintenir une légère sous-pondération des actions. Le choc du franc s'est atténué à vue d'œil sur le marché des actions suisse, or d'un point de vue tactique, les risques mondiaux entravent le potentiel à la hausse. 2. Le gros de notre portefeuille d'obligations est constitué par les obligations d'entreprise à qualité de crédit élevée ou moyenne; or, afin de limiter le risque de variation des taux, nous évitons les longues durations. Les obligations européennes à haut rendement gagnent en attrait, après la récente hausse des rendements. 1. Les matières premières continuent de baisser. Nous conseillons un positionnement neutre pour la quote-part de l'or. En matière de placements alternatifs, nous maintenons notre recommandation pour les placements immobiliers et les stratégies alternatives. 3 Politique de Placement 8/2015 Commentaire de marché Shenzhen, Athènes, Yellen L'été fut, jusqu'à présent, non seulement chaud, mais également très agité sur les marchés financiers. Après le paradoxe grec, momentanément résolu par un compromis boiteux, ce sont désormais la correction brutale et les incertitudes liées à l'évolution future du cours des actions chinoises qui inquiètent les investisseurs. Bien que la chute des cours à Shanghai et Shenzhen fût stoppée début juillet, les marchés restent néanmoins très volatiles, observant de très près les événements en Chine. Les acteurs du marché étaient conscients qu'une correction des cours était inévitable après la hausse exponentielle qui avait précédé, or cette correction était bien plus violente qu'attendue et a surpris plus d'un, prenant notamment au dépourvu de petits investisseurs, qui n'avaient pas hésité à suivre le mouvement, en dépit de la valorisation exorbitante du marché, et doivent désormais supporter des pertes considérables. D'autres, qui finançaient leurs actions en partie avec des fonds de tiers, risquent un «margin call» par la banque, à savoir, une invitation à renflouer leur compte de marge. A l'heure actuelle, les marchés se voient confronter au mystère de savoir si et dans quelle mesure la correction sur les marchés d'action risque de peser sur la croissance de l'économie chinoise, du fait de la pression sur les dépenses de consommation, mais également si les mesures de soutien du gouvernement chinois suffiront à stabiliser le marché. Certes, l'objectif d'une croissance annuelle de 7% n'est ni hors de portée, ni garanti d'être atteint en tout cas, pouvant même occuper les marchés pour un bon moment encore et limiter le potentiel de hausse, y compris au niveau mondial. En effet, cela fait longtemps que l'économie chinoise ne fait plus seulement pencher la balance de l'économie mondiale, mais est devenue son principal moteur. La Grèce, avant et après Malgré un bref élan pour les marchés, grâce au soulagement apporté par le compromis avec la Grèce, et son maintien dans la zone euro, l'euphorie initiale cède désormais à une évaluation plus lucide et réaliste. Certes, de nets progrès ont été réalisés par le gouvernement grec et ses bailleurs, lors de la négociation d'un troisième programme d'aide pour la Grèce au cours du deuxième weekend d'août, la certitude que la Grèce pourra ainsi rembourser le crédit de 3,4 milliards à la BCE d'euros le 20 août n'est toutefois en aucun cas un signe de succès, mais une simple logique arithmétique à effet temporaire. Les marchés dirigeront tôt ou tard leur attention à nouveau sur la Grèce. En effet, le temps chèrement acheté pour la Grèce menace de s'écouler rapidement. L'économie grecque a subi un tel recul, en raison des longs efforts pour trouver une solution, et de l'état d'urgence provisoirement mis en vigueur dans le pays, que la consolidation des finances publiques pourrait prendre un certain temps. Les marchés aimeraient bien pouvoir s'abstenir de cette préoccupation pour le moment. On ne peut que s'imaginer l'ampleur de l'effondrement menaçant l'économie grecque. La chute de l'indice grec des directeurs d'achat dans le secteur industriel, à son plus bas niveau historique à 30,2 points, Politique de Placement 8/2015 4 n'augure toutefois rien de bon. En seize ans, jamais ce chiffre n'avait été aussi bas. Et puis, il y a encore Madame Yellen Le devant de la scène n'est plus occupé par la Chine ou la Grèce, qui y reviendront certainement tôt ou tard. L'attention des marchés est plutôt tournée vers les Etats-Unis, pour le moment. Le forward guidance de la banque d'émission américaine se révèle très opaque, ce qui inquiète davantage les marchés plutôt que de les réjouir. En 2014, encore, la Fed avait annoncé un durcissement de la politique monétaire, à condition que le taux de chômage s'établisse à 6,5%, or elle n'en veut plus rien savoir. Malgré un relèvement des taux anticipé par les marchés pour septembre, nous nous attendons plutôt à une hausse pour le mois de décembre, si les gardiens de la monnaie américains ont le cran de procéder à un tel relèvement «historique» peu avant Noël. Le revirement des taux attendu aux Etats-Unis reste donc le sujet de préoccupation numéro un des marchés. Insouciance sur les marchés d'actions européens Performance annuelle, total return en monnaie locale, en % Suisse Allemagne France Zone euro Italie Espagne 0 5 10 15 20 25 30 Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research De nombreux points d'interrogation en Suisse aussi Le choc du taux de change reste le principal sujet en Suisse: certes, la bourse est confiante de la situation, ne pensant pas qu'elle sera aussi dramatique qu'on ne le craignait en début d'année. Or, la remonté effrénée du marché financier suisse depuis le 15 janvier était peut-être excessive. La récente dévaluation du franc suisse par rapport à l'euro, à plus de 1.07 EUR/CHF, fait naître quelques espoirs, sans que le pari soit gagné pour autant. Les résultats semestriels des entreprises cotées en bourse ne laissent guère entrevoir une image claire des répercussions de la réévaluation du franc sur les résultats de ces dernières. La nouvelle donne en matière de taux de change prendra un bon moment à pénétrer toutes les ramifications de l'économie, limitant également le potentiel de hausse des indices d'actions suisses. [email protected] Conjoncture La conjoncture toujours solide dans les pays industrialisés Malgré l'absence d'impulsions, issues des marchés émergents, la conjoncture des pays industrialisés continue à progresser grâce à une activité domestique solide. Seule la Grèce menace à nouveau de tomber dans une grave récession. La Grèce un cas d'exception dans la zone euro L'accord de négocier un troisième programme d'aide en faveur de la Grèce n'a point mis un terme à la crise de la dette, et représente encore moins un tournant pour l'économie grecque. Au contraire, le moral de l'économie grecque est au plus bas, en raison du maintien du contrôle sur les capitaux et des incertitudes politiques toujours élevées, laissant entrevoir même une nouvelle récession profonde. Comme prévu, le reste de la zone ne se montre guère affecté par cette évolution. Bien que la demande des marchés émergents ait été plus faible, au début du semestre, les entreprises font preuve du même optimisme qu'au printemps, concernant leurs prévisions. Tant le marché de l'emploi que l'activité domestique affichent un redressement renforcé. Le rythme rapide de la reprise en Espagne appuie notre prévision de croissance d'1,4% en 2015 pour la zone euro, contrairement à 0,9% l'an dernier. Le moral des entreprises suisses est variable Les exportations suisses doivent continuer à relever le défi important que représente le franc fort. Les derniers indicateurs précoces étaient plutôt mitigés. Bien que l'industrie ne reprenne pas rapidement, en raison des carnets de commande moins remplis, la meilleure santé de la zone euro par rapport à sa situation lors du choc monétaire de 2011 devrait toutefois permettre à l'industrie, et à l'économie en général, d'éviter de lourdes pertes. Le commerce extérieur affiche à nouveau une contribution positive à la croissance, du moins pour le deuxième trimestre. Quant au tourisme, les clients suisses plus nombreux, suivis par les asiatiques, lui ont permis de n'enregistrer qu'un faible recul en matière de chiffre d'affaires. C'est pourquoi nous tablons toujours sur un taux de croissance du PIB d'1,1% pour cette année. Le relèvement des taux se rapproche aux Etats-Unis L'économie américaine s'est redressée au deuxième trimestre, après un bref moment de faiblesse en début d'année. La Fed a dès lors émis des prévisions conjoncturelles légèrement positives lors de sa séance de juillet. L'industrie pouvant souffrir des effets négatifs d'un USD fort et d'un prix bas du pétrole, la Fed n'est pas encore entièrement convaincue du bon moment lui permettant de donner le coup d'envoi à une normalisation des taux. Ce n'est qu'à partir des prochaines données conjoncturelles qu'elle prendra sa décision. Soutenu par les bons chiffres du marché de l'emploi et des salaires, le premier relèvement des taux pourrait intervenir dès la prochaine séance de la Fed en septembre, or nous ne prévoyons un tel pas qu'au mois de décembre. Coup de frein pour l'industrie grecque Indice des directeurs d'achat du secteur manufacturier composante de la commande 65 60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 01/07 01/09 01/11 Zone euro 01/13 01/15 Grèce Sources: Datastream, Raiffeisen Research Avantage conjoncturel dans les pays industrialisés Indice composite des directeurs d'achat (PMI) 60 55 50 45 40 35 01/07 01/08 01/09 01/10 01/11 01/12 01/13 01/14 01/15 Pays émergents Pays industrialisés Sources: Markit, Raiffeisen Research Prévisions volatiles de la Fed Probabilité d'un premier relèvement des taux en septembre, en %, sur la base des Fed Funds Futures 60% 55% 50% 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 5/1/2015 5/21/2015 6/11/2015 7/1/2015 7/22/2015 8/10/2015 Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research [email protected] 5 Politique de Placement 8/2015 Obligations Les obligations européennes à haut rendement gagnent en attrait Les rendements obligataires ont connu une interruption de leur tendance à la hausse, qui devrait néanmoins reprendre sous peu. La dynamique conjoncturelle solide pourrait profiter aux obligations européennes à haut rendement. Normalisation des taux en pause Suite au revirement des taux, aux Etats-Unis et en Europe en avril dernier, la hausse des taux a connu une interruption au cours des dernières semaines. Suite à la baisse des prix des matières premières les prévisions d'inflation ont diminué depuis juin, mettant les rendements sous pression. Cependant, les rendements sur le marché des capitaux devraient reprendre bientôt leur cours de normalisation. Les salaires, surtout aux Etats-Unis, évoluent légèrement à la hausse. La Fed pourrait, d'ici peu, procéder à une hausse de ses taux, la première depuis plus de neuf ans. Par conséquent, nous continuons d'éviter les obligations d'Etat. Les obligations européennes à haut rendement gagnent en attrait Les obligations d'entreprise ont affiché une légère hausse de leurs rendements à échéance au cours des derniers mois. En raison de la hausse des primes de risque pour les entreprises du secteur de l'énergie, les obligations à haut rendement, plus risquées, ont enregistré de plus grands rendements que ceux des obligations du segment investment grade. Toutefois, le prix bas des matières premières continue à peser sur son ensemble. En revanche, les obligations à haut rendement ont beaucoup moins progressé dans la zone euro qu'aux Etats-Unis, la part des entreprises gazières et pétrolières y étant plus réduite. L'amélioration durable de la zone euro devrait cependant soutenir les obligations à haut rendement, ce qui se reflète dans le recul des crédits en souffrance. La récente hausse des rendements nous encourage à augmenter légèrement la quote-part des obligations à haut rendement, en mettant l'accent sur la zone euro. Le gros de notre portefeuille d'obligations est constitué par les obligations d'entreprise à qualité de crédit élevée ou moyenne; or, afin de limiter le risque de variation des taux, nous évitons les longues durations. Prudence de mise toujours pour les pays émergents Les obligations des pays industrialisés n'affichent qu'un faible potentiel de rendement. Les pays émergents attirent en revanche par des rendements plus hauts mais avec des risques élevés. A long terme, les obligations des pays émergents en USD, comptant une majoration pour risque d'environ 400 points de base, sont certes plus attrayantes que les obligations d'Etat américaines, et justifient un positionnement neutre (cf. graphique); Cependant, nous restons prudents au sujet d'obligations des pays émergents en monnaie locale, le réal brésilien ou la livre turque ayant déjà enregistré des pertes considérables depuis le début de l'année. L'appétit pour les monnaies à risque ne devrait pas revenir de sitôt. [email protected] Les prévisions d'inflation en baisse pèsent sur les rendements obligataires Rendement des obligations américaines et prévisions d'inflation, 10 ans, en % 120 3.25 110 3.00 100 2.75 90 2.50 80 2.25 70 60 2.00 50 1.75 1.50 01/14 40 30 04/14 07/14 10/14 01/15 04/15 US Treasury Prévisions d'inflation Prix du pétrole, éch. de droite 07/15 Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Les rendements des obligations à haut rendement en EUR restent sous contrôle Rendements à l'échéance, en % 7.5 7.0 6.5 6.0 5.5 5.0 4.5 4.0 3.5 3.0 12/14 01/15 02/15 03/15 USD High-Yield 04/15 05/15 06/15 07/15 EUR High-Yield Sources: Datastream, Raiffeisen Research Les majorations pour risque des obligations des pays émergents en USD sont relativement attrayantes Différence par rapport aux obligations d'Etat américaines, en points de base 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 12/06 12/08 12/10 12/12 Ecart des pays émergents 12/14 Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Politique de Placement 8/2015 6 Actions Trop d'insouciance en Europe La Grèce, la Chine et le prochain relèvement des taux aux Etats-Unis représentent des facteurs à risque majoritairement refoulés par le marché, probablement à tort. Nous continuons à recommander une légère sous-pondération des actions. La performance solide annuelle des marchés des actions européens a dès lors été marquée par de très fortes fluctuations. Les principaux indices de France et d’Allemagne affichent à l'heure actuelle une performance de +15%. Les marchés des actions européens font ainsi preuve d'une majeure insouciance, n'ayant chuté que temporairement au plus fort de la crise grecque, or les problèmes autour de l'économie grecque et du budget de l'Etat grec demeurent. A l'opposé, le cours des actions américaines évolue de manière plus raisonnée. L'économie est certes solide, mais ne prévoit aucune accélération importante. Les bénéfices des entreprises hormis le secteur de l'énergie n'ont enregistré qu'une légère hausse. Par ailleurs, nous prévoyons une hausse des taux avant la fin de l'année par la Fed. En conséquence le marché des actions américain reste, avec une performance annuelle modérément positive, prudent (cf. graphique). Des risques toujours accrus Tant que tout reste flou au sujet du prochain relèvement des taux par la Fed, la prudence reste de mise. Les données du marché de l'emploi, pour les semaines à venir, devraient apporter plus de précisions. Enfin, nous basons notre prudence sur les incertitudes qui planent autour des efforts de la Chine, visant à stabiliser son marché des actions, et les éventuelles répercussions des récentes pertes de cours sur son économie réelle. Certes, nous n'excluons pas que ces facteurs à risques pourraient s'atténuer et favoriser davantage les cours des actions, or, les risques dépassent le potentiel de rendement pour le moment. Le marché des actions suisse renforcé après les chiffres du T2 Le choc du franc fort s'estompe à vue d'œil sur le marché des actions suisse. Le SMI, l'indice directeur suisse, est repassé dans le vert, en cours d'année, après avoir plongé sous la barre des 8'000 points. Les résultats des entreprises pour le T2, souvent très positifs à la surprise des investisseurs, ont déclenché de nouveaux gains de cours, en particulier les banques affichent une meilleure situation de rendement. A l'inverse, dans le secteur de la chimie la hausse des cours n'a guère été accompagnée par une hausse aussi forte des bénéfices. Le ratio cours-bénéfice (PER), poussé par les spéculations concernant des rachats d'entreprises, affiche une nouvelle hausse et se rapproche de la barre des 25, ce qui est cher, Par ailleurs, c'est le cas pour l'ensemble du marché, avec un PER de près de 20. En raison des risques globaux évoqués, nous ne pouvons tabler sur un potentiel à la hausse, du point de vue tactique. Les actions des secteurs de l'assurance et de l'agroalimentaire restent parmi nos favoris. [email protected] 7 Davantage d'euphorie en Europe qu'aux Etats-Unis Indices directeurs, indexés (décembre 2014 = 100) 125 120 115 110 105 100 95 12/14 01/15 02/15 03/15 S&P 500 04/15 05/15 06/15 07/15 Euro Stoxx 50 Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Les marchés des actions stimulés notamment par les taux bas Indice des actions et taux directeur américains, en % 2200 7 2000 6 1800 5 1600 4 1400 3 1200 2 1000 1 800 600 2000 0 2003 S&P 500 2006 2009 2012 2015 Taux directeur US, éch. de droite Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Le choc du franc s'estompe sur le marché des actions Performance des secteurs et évolution du ratio coursbénéfice durant l'année 30 25 20 15 10 5 0 -5 Performance depuis le début de l'année, en % PER actuel PER en début d'année Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Politique de Placement 8/2015 Placements alternatifs Baisse durable des matières premières Les matières premières, notamment l'or et le pétrole, se voient confrontées à un net mouvement à la baisse, depuis le début de l'année. En l'absence d'un redressement évident, nous adoptons un positionnement neutre. L'évolution de l'or déçoit Le cours de l'or a enregistré une forte baisse depuis le milieu de l'année, perdant plus de 8% de sa valeur depuis le début de l'année, malgré un contexte géopolitique et de politique monétaire - foyers de troubles politiques, crise grecque et taux à leurs plus bas niveaux - qui recèlent un réel potentiel de soutien. En ce moment, cependant, ce sont davantage la force de l'USD, l'éventuel relèvement des taux par la Fed, et la demande physique relativement faible de la Chine qui déterminent le prix de l'or. A ces facteurs vient s'ajouter un facteur psychologique pour les investisseurs: l'or ne possède plus le même attrait comme placement en temps de crise. Aucun signe d'une prochaine inversion de la tendance ne semble se profiler à l'heure actuelle. Le niveau des prévisions du marché tant pour les investisseurs ne pratiquant pas le négoce de l'or, que pour ceux détenant un faible volume, et qui ne sont pas soumis à l'obligation de rendre des comptes, est au plus bas, depuis 10, voire 15 ans. De ce fait, nous ne tablons pas sur une surpondération. Les informations pesant sur le prix de l'or ayant été déjà prises en compte, et le prix de l'or pouvant stagner le mois prochain, nous conseillons un positionnement neutre pour la quote-part de l'or. Pas de reprise durable sur le marché du pétrole La tendance à la reprise sur le marché du pétrole, observée depuis le début février, s'est avérée un feu de paille. Les prix du pétrole sont davantage sous pression, tant en raison de la production américaine, beaucoup plus résistante face à la stratégie agressive de défense du marché de l'OPEP, que du retour de l'Iran sur le marché international, attendu pour l'année prochaine. Le prix du Brent, tout comme celui du WTI, ont presque atteint leur plus bas niveau depuis 7 ans, enregistré à la mi-janvier de cette année. Par ailleurs, les inquiétudes relatives à la dynamique de croissance chinoise ont également une influence négative. En effet, près de la moitié de la croissance de la consommation mondiale en pétrole revient à la deuxième économie mondiale. Un fléchissement de la croissance économique chinoise pourrait entraîner une diminution du besoin en pétrole brut. De ce fait, et en raison des indicateurs pour le pétrole présentant des perspectives plutôt modérées, nous conservons notre positionnement neutre. Les rendements immobiliers repartent à la hausse Malgré des prix élevés, les placements immobiliers indirects sont une catégorie de placement continuant à présenter des attraits relatifs, la performance repartant à la hausse, après la correction du mois de mai, et en l'absence d'alternative de placement satisfaisante. Cette dernière raison nous encourage à maintenir notre recommandation pour les stratégies alternatives. [email protected] Prévisions de marché nettement pessimistes pour les investisseurs en or Positions longues nettes et moyennes à long terme, en milliers de contrats 65 300 55 250 45 200 35 150 25 100 15 50 5 0 -5 -50 -15 -100 -25 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 Non soumis à l'obligation de rendre des comptes spéculatif éch. de droite Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Le fléchissement de la croissance chinoise se répercute sur les besoins en pétrole brut Croissance économique réelle et consommation de pétrole brut, en milliers de baril/jour 1'200 12% 1'000 11% 800 10% 600 9% 400 8% 200 7% 0 6% 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 Consommation de pétrole brut PIB, yoy, éch. de droite Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research L'immobilier reste une catégorie de placement relativement attrayante Performance moyenne des placements immobiliers indirects, indexée (janvier 2015 = 100) 110 108 106 104 102 100 98 01/15 02/15 03/15 04/15 Sociétés immobilières 05/15 06/15 07/15 Fonds immobiliers Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Politique de Placement 8/2015 8 Monnaies L'EUR/CHF sort de sa tendance à la stagnation Le compromis intermédiaire avec la Grèce a favorisé l'évolution sur le marché et fait remonter l'EUR/CHF; toutefois, cette poussée risque de s'atténuer à court terme. L'EUR/USD ne devrait bouger que légèrement. L'EUR/CHF est resté à un niveau relativement bas, ces derniers mois, en raison de la crise grecque, de l'assouplissement quantitatif par la BCE et d'autres facteurs d'incertitude. La Banque nationale suisse est intervenue à plusieurs reprises sur le marché des devises, jusqu'en juillet, avec des montants limités. A partir de mi-juillet le franc suisse s'est sensiblement affaibli jusqu’à plus de 1.08 mais probablement sans l’intervention de la banque d’émission. Tant la crise grecque est encore irrésolue, que l'incertitude politique en Grèce demeure élevée. A court terme, il ne devrait pas exister de tendance à la hausse ininterrompue de l'EUR/CHF, d'après nos estimations. Le franc pourrait cependant céder du terrain par rapport à l'euro, et se diriger vers 1.14, d'ici un an, dans l'hypothèse d'une reprise durable dans les autres pays de la zone euro. Le cours de l'EUR/USD dominé par la question des taux Aucune tendance nette ne se dessine cependant pour l'EUR/USD cet été, le cours étant principalement soumis aux dernières fluctuations des prévisions concernant les taux directeurs de la Fed. L'euro pourrait se voir à nouveau sous pression, tant par la situation toujours trouble en Grèce, que par la solidité des données conjoncturelles aux Etats-Unis. Le moment du relèvement des taux importe moins, de notre point de vue, que l'objectif d'une normalisation des taux par la Fed. La baisse du prix des matières premières joue en faveur des perspectives d'inflation modérées. De notre point de vue, il n'existe aucun autre facteur pouvant élargir l'écart entre les prévisions en matière de taux aux Etats-Unis et dans la zone euro à moyen terme. Sur les 3 prochains mois, l'EUR/USD devrait plutôt stagner. La reprise conjoncturelle dans la zone euro, ainsi qu'une cessation d'achats d'obligations par la BCE pourrait entraîner une légère hausse de l'euro par rapport à l'USD, à horizon d'un an. L'USD/CHF pourrait rester, dans ce cas, en dessous de la parité, à horizon des 12 prochains mois, sans fluctuations importantes. Plus de nouvelle baisse pour le yen La reprise économique se poursuit comme prévu au Japon. Toutefois, la dynamique, et, de ce fait, les prévisions d'inflation ne suivent pas les objectifs politiques. Dès lors, la politique monétaire pourrait rester extrêmement souple, la Bank of Japan pouvant même amplifier son programme d'achat. Le yen se voit de nouveau affaibli, faisant grimper l'USD/JPY en direction de 125. En l'absence de nouvelles mesures d'assouplissement drastique, le potentiel de dévaluation du yen devrait néanmoins être largement épuisé. [email protected] Le franc perd nettement du terrain par rapport à l'euro Taux de change EUR/CHF 1.25 1.20 1.15 1.10 1.05 1.00 0.95 01/15 02/15 03/15 04/15 05/15 06/15 07/15 08/15 Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Les prévisions de taux se stabilisent Prévisions de taux sur le marché monétaire à un horizon de deux ans, en % 5.0 4.5 4.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 01/08 01/09 01/10 01/11 01/12 01/13 01/14 01/15 USD EUR CHF JPY Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research Prévisions d'inflation toujours faibles au Japon Prévisions d'inflation à 5 ans, en % 4.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 -1.5 -2.0 -2.5 -3.0 01/08 01/09 01/10 01/11 01/12 01/13 01/14 01/15 Etats-Unis Japon Sources: Bloomberg, Raiffeisen Research 9 Politique de Placement 8/2015 Revenu stratégique Catégorie de placement min. Liquidités neutre tactique max. 5.0% 31.3% Cash Equilibre stratégique tactique min. neutre max. 0% 5.0% 40% 31.3% Obligations (durée cible 6.0 ans) Qualité de crédit haute/moyenne* 95.0% 75% 90.0% 100% 10.1% Croissance stratégique tactique min. neutre max. 0% 5.0% 40% 10.1% 10.0% Actions stratégique tactique min. neutre max. 0% 5.0% 40% 10.0% 9.7% stratégique tactique min. neutre max. 0% 5.0% 35% 9.7% 6.6% 6.6% 63.7% 45% 60.0% 75% 54.0% 25% 40.0% 55% 36.0% 5% 20.0% 35% 17.3% 0% 0.0% 15% 0.0% 58.7% 40% 55.0% 70% 49.0% 20% 35.0% 50% 31.0% 0% 15.0% 30% 12.3% 0% 0.0% 10% 0.0% Obligations d'Etat 60.0% 9.6% 33.0% 7.8% 18.0% 6.0% 7.5% 2.4% 0.0% Obligations d'entreprise 30.0% 49.1% 22.0% 41.2% 17.0% 25.0% 7.5% 9.9% 0.0% 0.0% 0.0% Qualité crédit inférieure** (global high-yield) 0% 2.0% 12% 3.0% 0% 2.0% 12% 3.0% 0% 2.0% 12% 3.0% 0% 2.0% 12% 3.0% 0% 0.0% 10% 0.0% Pays émergents 0% 3.0% 13% 2.0% 0% 3.0% 13% 2.0% 0% 3.0% 13% 2.0% 0% 3.0% 13% 2.0% 0% 0.0% 10% 0.0% Actions 0% 0.0% 0% 0.0% 5% 20.0% 35% 17.9% 25% 40.0% 55% 36.0% 45% 60.0% 65% 56.0% 65% 80.0% 95% 76.0% Actions Suisse 0% 10.0% 20% 9.5% 10% 20.0% 30% 19.0% 20% 30.0% 40% 29.0% 30% 40.0% 50% 39.0% Actions Monde 0% 6.0% 16% 5.2% 5% 15.0% 25% 13.0% 14% 24.0% 34% 22.0% 23% 33.0% 43% 31.0% Actions Europe 2.4% 2.0% 6.0% 5.0% 9.6% 8.6% 13.0% 12.0% Actions USA 2.4% 2.0% 6.0% 5.0% 9.6% 8.6% 13.0% 12.0% Actions Japon 1.2% 1.2% 3.0% 3.0% 4.8% 4.8% 7.0% Actions pays émergents 7.0% 0% 4.0% 14% 3.2% 0% 5.0% 15% 4.0% 0% 6.0% 16% 5.0% 0% 7.0% 17% 6.0% 10 Placements alternatifs 0% 0.0% 15% 5.0% 0% 15.0% 30% 18.0% 0% 15.0% 30% 18.0% 0% 15.0% 30% 17.0% 0% 15.0% 30% 17.4% Stratégies alternatives 0% 0.0% 10% 0.0% 0% 3.0% 13% 4.0% 0% 3.0% 13% 4.0% 0% 3.0% 13% 4.0% 0% 0.0% 10% 2.0% Métaux précieux 0% 0.0% 10% 0.0% 0% 4.0% 13% 4.0% 0% 3.0% 13% 3.0% 0% 3.0% 13% 3.0% 0% 0.0% 10% 0.0% Or 0% 0.0% 10% 0.0% 0% 4.0% 13% 4.0% 0% 3.0% 13% 3.0% 0% 3.0% 13% 3.0% 0% 0.0% 10% 0.0% Autres 0% 0.0% 10% 0.0% 0% 0.0% 13% 0.0% 0% 0.0% 13% 0.0% 0% 0.0% 13% 0.0% 0% 0.0% 10% 0.0% 0% 0.0% 0% 0.0% 0% 4.0% 13% 4.0% 0% 5.0% 13% 5.0% 0% 6.0% 13% 6.0% 0% 8.0% 18% 8.0% Métaux industriels 0% 0.0% 0% 0.0% 0% 2.0% 13% 2.0% 0% 2.5% 13% 2.5% 0% 3.0% 13% 3.0% 0% 4.0% 18% 4.0% Energie/pétrole 0% 0.0% 0% 0.0% 0% 2.0% 13% 2.0% 0% 2.5% 13% 2.5% 0% 3.0% 13% 3.0% 0% 4.0% 18% 4.0% 0% 0.0% 10% 5.0% 0% 4.0% 13% 6.0% 0% 4.0% 13% 6.0% 0% 3.0% 13% 4.0% 0% 7.0% 17% 7.4% Matières premières Immobilier Total 100% Monnaies 0% 100.0% 20% 8.0% 100% 0% 100.0% 30% 12.8% 100% 0% 100.0% 40% 17.0% 100% 0% 100.0% 60% 25.5% 100% 0% 100.0% 70% 29.8% Quote-part actuelle*** EUR 3.0% 4.5% 6.0% 9.0% 10.5% USD 5.0% 7.5% 10.0% 15.0% 17.5% JPY 0.0% 0.8% 1.0% 1.5% 1.8% Autres 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% * Investment Grade (rating AAA à BBB) ** Obligations d'entreprise, sub-investment grade (<BBB) *** Obtenue entre autres par des transactions sur devises Aperçu du portefeuille Politique de Placement 8/2015 Sécurité Prévisions Prognosen Conjoncture 2012 2013 2014 Prévision 2015 Prévision 2016 PIB Croissance annuelle moyenne (en %) Suisse 1.0 Allemagne 0.6 Zone euro -0.7 Etats-Unis 2.2 Chine 7.7 Japon 1.8 Global (PPP) 3.4 2.0 0.2 -0.5 1.5 7.7 1.6 3.3 2.0 1.6 0.9 2.4 7.4 0.0 3.3 1.1 1.7 1.4 2.5 6.8 1.0 3.4 1.7 1.8 1.7 2.6 6.5 0.8 3.6 Inflation Moyenne annuelle (en %) Suisse Allemagne Zone euro Etats-Unis Chine Japon -0.7 2.0 2.5 2.1 2.6 0.0 -0.2 1.5 1.3 1.6 2.6 0.3 0.0 0.9 0.4 1.8 2.2 2.8 -1.0 0.3 0.0 0.5 1.4 0.6 0.3 1.5 1.2 2.0 1.7 0.8 Marchés financiers 2013 2014 Actuel.* Prévision à 3 mois Prévision à 12 mois Libor à 3 mois Fin d'année (en %) CHF EUR USD JPY 0.02 0.26 0.25 0.15 -0.06 0.08 0.26 0.11 -0.73 -0.02 0.31 0.09 -0.75 0.00 0.40 0.10 -0.50 0.00 1.00 0.10 Taux du marché des capitaux Rendements des obligations d'Etat à 10 ans (fin d'année, rendement en %) CHF 1.14 0.33 -0.21 0.2 EUR (Allemagne) 1.97 0.56 0.60 1.0 EUR (PIIGS) 4.23 2.22 2.29 2.7 USD 3.04 2.18 2.10 2.6 JPY 0.74 0.32 0.36 0.6 0.6 1.3 2.8 3.1 0.8 Cours de change Fin d'année EUR/CHF USD/CHF JPY/CHF (par 100 JPY) EUR/USD USD/JPY 1.23 0.89 0.85 1.37 105 1.20 0.99 0.83 1.21 120 1.09 0.97 0.78 1.12 124 1.07 0.97 0.78 1.10 125 1.14 0.96 0.80 1.19 120 Matières premières Fin d'année Pétrole brut (Brent, USD/bl) Or (USD/once) 108 1206 57 1185 50 1123 50 1080 55 1050 *12.08.2015 11 Politique de Placement 8/2015 EDITEUR TEAM Raiffeisen Suisse, Economic Research Chef économiste Martin Neff Brandschenkestrasse 110d, CH-8002 Zurich Tél.: 044 226 74 41 e-mail: [email protected] Roland Kläger Suisse Tél.: 044 226 74 22 e-mail: [email protected] Alexander Koch UME, Allemagne Tél.: 044 226 74 37 e-mail: [email protected] Santosh Brivio Matières premières, économie mondiale Tél.: 044 226 74 35 e-mail: [email protected] Domagoj Arapovic USA, économie mondiale Tél.: 044 226 74 38 e-mail: [email protected] Vous souhaitez vous abonner à cette publication? Vous pouvez vous abonner à Politique de placement sous http://www.raiffeisen.ch/web/research+publikationen0 Mentions légales importantes Pas d'offre Les contenus publiés dans le présent document sont mis à disposition uniquement à titre d'information. Par conséquent, ils ne constituent ni une offre au sens juridique du terme, ni une incitation ou une recommandation d'achat ou de vente d'instruments de placement. La présente publication ne constitue ni une annonce de cotation ni un prospectus d'émission au sens des articles 652a et 1156 CO. 516961. Seul le prospectus de cotation présente les conditions intégrales déterminantes et le détail des risques inhérents à ces produits. En raison de restrictions légales en vigueur dans certains Etats, les présentes informations ne sont pas destinées aux ressortissants ou aux résidents d'un Etat dans lequel la distribution des produits décrits dans la présente publication est limitée. 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