Indicateurs financiers et intégration de la chaîne logistique : les
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Indicateurs financiers et intégration de la chaîne logistique : les
Logistique & Management Indicateurs financiers et intégration de la chaîne logistique : les résultats d’une étude européenne Cet article présente les résultats de la première étude de benchmarking effectuée en Europe selon le modèle SCOR. Elle a été réalisée par Nicolas Roman, Vincent Poisson, Coralie Ceccarello, Cécile Pestre et Gus Neser - ISLI, Bordeaux Ecole de Management en collaboration avec Gintic, Institute of Manufacturing Technology de Singapour, et le Supply-Chain Council qui a conçu et développé le modèle SCOR. Cette étude a été dirigée par Dominique Estampe, Directeur de l’ISLI et John Paul Senior Research Fellow de Gintic. La synthèse des résultats a fait l’objet d’une présentation lors du XIVe colloque international de l’ ISLI en mai 2002. Le Benchmarking de la Supply Chain permet aux entreprises de communiquer leurs problématiques, de mesurer leur performance objectivement, d’identifier les axes d’amélioration, et d’influencer les développements futurs du Supply Chain Management. En effet, la mesure de la performance est vitale pour toute entreprise qui souhaite survivre dans un environnement de concurrence accrue. Si une entreprise n’a pas une vision claire de sa performance, sa gestion opérationnelle en sera d’autant plus difficile. Elle doit connaître la performance de ses concurrents tout autant que le taux de satisfaction de sa clientèle. Mesurer la performance Supply Chain Mesurer la performance de la Supply Chain est aussi essentiel que comprendre comment elle fonctionne. • La mesure doit être liée aux objectifs de l’entreprise, • La mesure doit être renouvelable, Vol. 10 – N°1, 2002 • La mesure doit fournir un aperçu de com- ment gérer la Supply Chain plus efficacement, • La mesure doit être adaptée aux activités qu’elle étudie. La mesure de la performance est une partie importante du processus de gestion: Elle fournit les informations nécessaires à la détermination du coût des opérations et des produits, le taux de retour sur les investissements effectués, et la valeur relative des produits, procédés et hommes dans leur contribution à la bonne gestion de l’entreprise dans sa globalité. Choisis avec précaution, des indicateurs peuvent aider la direction d’une organisation non seulement à savoir où ils se trouvent par rapport à leurs objectifs, mais aussi à vérifier s’ils vont (ou pas) dans la bonne direction et à la bonne vitesse pour les atteindre [1]. De plus en plus, les cadres dirigeants réalisent que les conditions générales du marché et les rapides changements technologiques exigent une réorientation fondamentale des diverses zones fonctionnelles dans leur mission, leurs opérations et, plus essentiellement dans leur manière d’ajouter de la valeur. 21 Logistique & Management Les différents modèles Du fait de la complexité des chaînes logistiques au niveau mondial, on peut se demander quels outils ou modèles existent pour les soutenir et les développer. Ainsi, nous soulignerons brièvement les points marquants de certains modèles et expliquerons pourquoi le modèle SCOR a été retenu. • Le secteur automobile a développé divers benchmarks individuels et modèles de mesure de la performance, comme ceux de General Motors, Renault etc • Le modèle Supply Chain 2000 Diagnostic développé par Michigan State University permet d’analyser les niveaux d’accomplissement de l’entreprise en 25 compétences, comportant six capacités d’intégration différentes. La démarche se déroule en deux étapes. [5], [6]. La première étape nécessite qu’un groupe de dirigeants multiples remplisse indépendamment un diagnostic, afin de discuter ensuite les raisons des divergences de perception de la performance logistique. La seconde étape consiste à comparer les résultats de chaque groupe à la moyenne des entreprises d’industries comparables, ainsi qu’aux entreprises les plus performantes. L’objectif est d’identifier les écarts qui pourraient servir de base aux initiatives de changement. Cet outil de diagnostic de la Supply Chain identifie de nombreux problèmes d’écarts d’intégration et de manque de performance. Cette évaluation globale aide les dirigeants à mieux déterminer : – le niveau d’intégration fonctionnelle in- terne et les différences de perception entre les principaux dirigeants ; – un consensus de gestion concernant la future direction de l’entreprise, ainsi que les domaines de changement ; – une comparaison des positions relatives des entreprises ; – les opportunités d’amélioration à moyen et long terme. • Le modèle SCOR (Supply Chain Opera- tions Reference), [3], [4] est une méthodologie standardisée de description et Figure 1 - le modèle SCOR 22 Vol. 10 – N°1, 2002 Logistique & Management d’évaluation des flux au sein d’une Supply Chain. Actuellement, les multinationales et les entreprises globales possèdent des usines, des entrepôts, et des sites aux quatre coins du monde. Par conséquent, de nombreux problèmes de communication entre les différents éléments et d’homogénéité des procédés se posent. Le modèle SCOR (fig 1) permet à toutes les parties de parler le même langage et fournit une méthodologie reconnue qui aide les entreprises à comprendre les objectifs sous-jacents du benchmarking. Le Benchmarking éclaire l’entreprise sur sa position actuelle, le modèle SCOR lui montre comment atteindre la prochaine étape au cours de son évolution. 80% des cinq cents plus grandes entreprises aux Etats-Unis utilisent ce modèle. Le département militaire des Etats-Unis utilise aussi le modèle SCOR, afin d’organiser sa Supply Chain et de se comparer à d’autres industries [6], [7]. Toute entreprise souhaite évoluer plus vite que ses concurrents. En présentant globalement les quatre étapes de procédés, le modèle SCOR représente un outil pratique pour atteindre cet objectif. Commençant par une optique fonctionnelle, il va vers l’intégration interne, puis vers l’intégration externe, pour finir par la collaboration inter entreprise. Au sein d’une Supply Chain, plus une entreprise est intégrée, plus elle évolue rapidement avec des coûts totaux moindres. Les concepts d’intégration et de collaboration sont directement reliés aux coûts et à la profitabilité [7], [8]. Pourquoi choisir le modèle SCOR et quelle est sa valeur ajoutée, par rapport aux autres modèles ? A notre avis, il permet de : • prendre des décisions basées sur des faits et de contrôler la performance de l’entreprise par rapport à ses concurrents ; • gagner du temps en utilisant des indicateurs standards entre industries et reconnus ; • déterminer quelle amélioration de la Supply Chain apportera stratégiquement le plus de valeur à l’entreprise ; • identifier les écarts de performance Supply Chain, réduire les coûts et augmenter les opportunités de gains ; • découvrir les opportunités d’avantage compétitif. La figure 2 montre les différentes évolutions, en terme de maturité, d’une Supply Chain performante. Le degré de maturité détermine fortement les résultats des entreprises présentés plus tard dans cette étude. Les entreprises « Best In Class » ont un niveau d’intégration plus élevé que les entreprises de performance moyenne. Ce graphique explique clairement quels éléments sont utilisés comme critères de différenciation des différentes étapes. Une enquête effectuée aux Etats-Unis montre qu’une entreprise “moyenne” approche seule- Figure 2 - les modèles de maturité de la Supply Chain Source : From webcast 06/11/01 PMG-PRTM Vol. 10 – N°1, 2002 23 Logistique & Management ment le niveau 2 de maturité, et que mettre en place le modèle SCOR peut faire progresser l’entreprise d’un niveau en 1 an. Description et implications des 5 indicateurs sélectionnés Deux des objectifs de l’étude étaient d’avoir un large échantillon d’entreprises européennes, et d’évaluer la performance selon des indicateurs de niveau 1, afin d’avoir une vision globale stratégique. Ce niveau est la base de fixation des objectifs de performance concurrentielle et d’évaluation des différents types de processus. Notre choix s’est porté sur les 5 indicateurs suivants (fig 3). Indicateur 1 : Nombre de jours de stocks disponibles Le ratio « jours de stock disponible » est le nombre de jours nécessaires pour obtenir des produits finis et vendus. Il indique le temps nécessaire pour convertir les investissements de stocks en produits vendus. Le nombre de jours de consommation en stock est le ratio de la valeur du stock divisé par le coût de revient moyen des produits vendus par jour. La valeur du stock se détermine avec le bilan financier (Début du bilan financier + fin du bilan financier)/2 Le coût de revient moyen des produits vendus par jour est le coût de revient des produits vendus en moyenne par jour sur une année, qui peut être estimé en divisant le coût de revient des produits vendus trouvé dans les entrées du bilan financier par le nombre de jour dans l’année. L’investissement actuel dans les stocks (argent « dormant » dans les stocks) est le solde final des stocks sur le bilan financier. Le solde final est la valeur brute totale des stocks au coût standard avant réserves sur excès et obsolescence. Indicateur 2 : Nombre de jours d’encours Le nombre de jours d’encours représente le nombre de jours nécessaire pour convertir les encours en trésorerie. Il traduit le temps que mettent les clients d’une société pour payer et dépend des relations nouées entre clients et fournisseurs. Il y a une relation évidente entre l’accord et le contrat passé entre le client et le fournisseur, ainsi que la satisfaction du taux de commande réalisée parfaitement attendu, qui a des incidences sur les délais de paiement. Indicateur 3 : Nombre de jours de créances Ce ratio représente le nombre de jours moyen pour une entreprise de payer ces fournisseurs. Si cet indice est très élevé, cela veut dire que l’entreprise met beaucoup de temps à payer ces fournisseurs. Un nombre de jours trop important a des effets considérables sur la performance de la Supply Chain et peut avoir des effets néfastes sur le long terme sur la perfor- Figure 3 - Processus et indicateurs financiers 24 Vol. 10 – N°1, 2002 Logistique & Management mance du fournisseur ou créer de mauvaises relations. Indicateur 4 : Retour sur investissements Cet indicateur représente le temps qu’il faut pour qu’un Euro investi par votre entreprise dans l’achat de la matière première soit “retrouvé” (remboursé). C’est l’un des principaux indicateurs qui détermine comment l’entreprise gère le flux financier, aussi bien du coté des fournisseurs que des clients. La durée du cycle est calculée en fonction des trois paramètres précédents, et donne un éclairage particulièrement intéressant sur la société étudiée. Par exemple, une entreprise qui produit et qui vend des produits a un cash to cash cycle time comprenant quatre phases : • acheter des matières premières, produire des produits finis et investir dans les stocks ; • vendre les produits finis, générer des ventes ; • étendre des crédits, et créer des encaissements ; • collecter les encaissements, générant des liquidités. Plus le cycle de cash to cash est long, plus vous aurez besoin de liquidités (le temps de couvrir les dépenses et d’encaisser les ventes). En d’autres termes, plus le cycle du cash to cash est long, plus votre capital circulant devra être important. Attention : n’oubliez pas de prendre en compte les achats à crédit. En ne payant pas immédiatement vos fournisseurs, votre entreprise réduit ses besoins en liquidité. De même, le crédit que votre société fait aux clients augmente votre cycle de cash to cash. Indicateur 5 : Rotation des actifs Cet indicateur représente une rotation totale des actifs de votre entreprise au cours d’une année ; c’est un élément important car il mesure l’efficacité avec laquelle votre entreprise utilise ses actifs. C’est également un indicateur de l’activité financière, c’est à dire qu’il reflète l’efficacité avec laquelle les actifs de la société sont gérés. Le niveau d’investissement en actifs de l’entreprise dépend de nombreux facteurs, tel que la nature saisonnière ou cyclique de l’activité. Dés lors, comment mesurer le niveau d’investissement en actifs? Il est conseillé de comparer dans un premier temps les actifs qui permettront de générer les ventes pour le chiffre d’affaires de l’année. Cela permet de Vol. 10 – N°1, 2002 69 entreprises européennes étudiées Nestlé, Danone, Pasquier, Lindt & Sprungli, Kraft Jacobs Suchard, Cadbury Schweppes, Bonduelle, Fleury Michon, Harrys Group, Labeyrie, Eridania-Béghin-Say, icard, Heineken, Diageo, Remy Cointreau, Allied Domecq, Carlsberg, Scottish & Newcastle plc, Interbrew SA, United Biscuit, Saveur de France, Bahlsen GmbH, Haribo, Chupa Chups SA AstraZeneca, Bayer, Novartis, GlaxoWelcome, Roche, Aventis, Merck, Sanofi-Synthelabo, Shering-Ag, Omega, Sch warz Pharma, Solvay, Arkopharma, Boehringer Ingelheim, Rhodia, AstaMedica, Novonordisk Volkswagen Group, Audi Group, BMW, Renault, Fiat, PSA, Daimler-Chrysler, Seat, Porsche Bosch, Lucent, Philips, Siemens, Electrolux, TRW, Magneti-Marelli, Sagem, Lectra, Valeo, Visteon, Nortel, Alcatel, Nokia, Ericson, Gemplus déterminer la vitesse des actifs dans une optique de génération de ventes. La définition générique donnée à l’indicateur de chiffre d’affaires représente la mesure du bénéfice brut par rapport aux ressources utilisées. Les secteurs étudiés L’étude s’est appuyée sur ces cinq indicateurs, qui sont compris dans le premier niveau du modèle SCOR. Ceux-ci ont été retenus pour établir les premières statistiques comparatives sur les sociétés faisant partie de l’étude. Les secteurs étudiés sont les suivants : la pharmacie, l’agro-alimentaire, l’automobile et l’électronique. Les 69 entreprises européennes prises en compte dans l’étude constituent 85 % du chiffre d’affaires de chaque secteur en Europe. Les résultats présentés aujourd’hui concernent deux catégories : les “Best in class”, c’est-à-dire les trois entreprises ayant obtenu le meilleur score dans leur secteur ; et les entreprises qui se situent à la “ Moyenne ”. (80 % des entreprises se situent dans la moyenne). Résultat de l’étude Nombre de jours de stocks disponibles La différence significative entre le nombre de jours de stocks dans les 4 secteurs provient du mode de gestion de “fabrication à la commande” dans l’industrie automobile, le coût 25 Logistique & Management Figure 4 - Nombre de jours de stocks disponibles l’importance de ces stocks. Le processus de production demande de longs délais avant la délivrance de certification qualité. D’autres matières premières de bases ne peuvent être achetées qu’une fois par an et souvent donc en grande quantité. De plus les gouvernements demandent aux entreprises pharmaceutiques de garder des stocks de certains produits de façon à pouvoir répondre à des besoins exceptionnels.. Pour expliquer la différence entre moyenne et les Best in class, il faut garder à l’esprit que le secteur est très diversifié par le nombre de molécules existantes et le nombre de laboratoires. Les entreprises ne peuvent pas non plus se permettre de perdre des ventes à cause d’une rupture. La croissance des génériques renforce les contraintes sur le marché. Figure 5 - Nombre de jours d’encours Les résultats du secteur électronique peuvent s’expliquer par l’évolution rapide du cycle de vie des produits et par la nécessité d’une politique de juste stock pour éviter les risques d’obsolescence. L’agroalimentaire, par définition, concerne des produits périssables, mais pas seulement. Le domaine des boissons a des processus parfois de maturation et de stockage qui allonge leur Lead Time de production. Figure 6 - Nombre de jours de créances En Europe, le déficit entre l’offre et la demande accentue la pression sur les produits agroalimentaire car il induit une forte concurrence des pays extérieurs. Il faut pouvoir répondre rapidement au marché et cela se fait souvent par des niveaux de stocks élevés. Nombre de jours d’encours du stock dans le secteur est devenu un pilier de la compétitivité. L’industrie pharmaceutique est encore gérée en “fabrication sur stock”. La production par lots ainsi que la présence d’usine mono-produit (fabrication d’un seul type de produit dans une usine), entraînent un niveau élevé de stock. Les lots refusés et la nécessité de contrôle sur toute la chaîne augmente aussi 26 Dans le secteur automobile, les constructeurs produisent à la commande, ce qui s’observe dans les résultats obtenus avec une très courte période pour liquider les créances clients. La différence entre la moyenne et les Best In Class vient aussi des accords passés entre les concessionnaires et les constructeurs qui affectent directement les constructeurs. On peut s’interroger sur l’avenir des relations entre ces acteurs avec les nouvelles réglementations européennes à venir sur la libéralisation du marché où les constructeurs risquent de perdre le pouvoir qu’ils avaient auprès de leurs clients directs. Dans l’industrie pharmaceutique, le secteur public joue un rôle très important, avec des périodes de paiement très longues ce qui explique les chiffres obtenus. Dans le domaine électronique, les fabricants d’ordinateur produisent sur stock à 90%. Dell, en revanche, a transformé sa Supply Chain Vol. 10 – N°1, 2002 Logistique & Management pour rendre possible une fabrication à la commande. Ses résultats sont ainsi bien meilleurs que les Best in Class du secteur électronique. Figure 7 - Retour sur investissement Pour rester compétitif, il est nécessaire de repenser sa chaîne de production et d’achat. Des sources de profits sont possibles en ayant une approche différente des processus de l’ensemble de la Supply Chain. Nombre de jours de créances L’interprétation de cet indicateur souligne la difficulté de mettre en place des relations de collaboration entre clients et fournisseurs. En effet, la logique de payer à long terme ses fournisseurs influence leur solvabilité (cash-flow) de façon négative, ce qui entraîne des problèmes dans la livraison même des produits et pénalise la réalisation du produit final. En terme de collaboration et d’efficacité globale de la Supply Chain, il serait préférable d’établir une situation gagnant-gagnant basée sur le long terme. Pour ces résultats, les entreprises évaluées reflètent une approche conservatrice des relations clients-fournisseurs. Figure 8 - Rotation des actifs La différence importante entre les Best In Class des quatre secteurs révèle les différences qui peuvent exister dans les modes d’approvisionnement. L’industrie automobile a un pouvoir très important sur ses fournisseurs et l’on sait les problèmes qu’ils rencontrent actuellement. L’industrie pharmaceutique est unique dans le sens où les contrôles sur les matières premières peuvent être très longs. Ceci peut expliquer les résultats de cet indicateur, mais aussi la différence entre Best In Class et classe moyenne avec des produits plus courts à contrôler. Les fournisseurs dans cette industrie peuvent aussi être des fournisseurs internes et la politique de paiement interne peut aussi influencer les chiffres. Evidemment, une entreprise qui possède un haut niveau de jours de créances fournisseurs aura une situation financière positive en terme de cash-flow. Cependant, dans une perspective de collaboration, il ne faut pas seulement regarder sa situation de façon isolée. Il faut aussi considérer les autres acteurs aussi bien en amont qu’en aval de la chaîne. Retour sur investissement Les deux éléments importants de cet indicateur se dirigent dans des directions différentes, selon les performances. Le niveau et l’efficacité de la planification et les pratiques de la Supply Chain entière sont très bien pro- Vol. 10 – N°1, 2002 jetés et combinés pour augmenter le niveau élevé des stocks. Les industries agroalimentaire et automobile sont connues pour recevoir leurs paiements avant de payer leurs fournisseurs. Les résultats de l’étude démontrent cette tendance là. Les différences entre le Best in Class et la moyenne des acteurs viennent des différents accords de paiement engagés. De plus l’industrie pharmaceutique est connue pour avoir des processus longs et compliqués entre le moment de payer et d’être payé. Par conséquent la grosse différence entre le Best in Class et la moyenne est due à la spécificité du produit, et change d’une entreprise à l’autre. Il sera essentiel d’évaluer le retour sur investissement des fournisseurs, de manière verticale et horizontale dans la chaîne, en effet la bonne santé financière du fournisseur joue aussi un rôle important l’efficience globale. Les chiffres des entreprises montrant une grande différence par rapport à leurs fournisseurs portent à croire que le fournisseur paye pour les bons résultats de son client. Par conséquent, une collaboration “win-win” créera de meilleurs résultats sur le long terme pour tous les acteurs de la chaîne. 27 Logistique & Management Rotation des actifs Les résultats précédents montrent que les secteurs de l’agroalimentaire et de l’électronique ont les meilleurs résultats. Il est aussi utile de mentionner que les investissements en actifs immobilisés dans ces industries sont considérablement faibles en comparaison aux deux autres secteurs (Automobile et Pharmaceutique). L’écart entre le meilleur de la classe et la moyenne tient de la différence des besoins d’équipement en production, qui dépend de la spécificité du produit et varie selon les entreprises. Les Best in Class proviennent du secteur Electronique, et montre une utilisation efficace des capacités dans ce type d’industrie. Les industries Pharmaceutique et Automobile sont connues pour leurs investissements élevés en actifs et par conséquent, ont une rotation des actifs plus lente, la différence minime entre le meilleur de classe et la moyenne renforce cet argument. Bien que les entreprises aient concentré leurs efforts sur l’amélioration de la Supply Chain ces dernières années, il reste à l’évidence que le poids financier de Supply Chain Management amènera les entreprises à développer des stratégies Supply Chain gouvernant les éléments opérationnels. Le Benchmarking trouve ici toute sa mesure comme outil de valorisation. Les éléments clés issus de l’analyse montre la nécessité absolue d’une stratégie de collaboration interne et inter-entreprises. Des investissements continus et planifiés dans de nouvelles pratiques Supply Chain, la mise en place de nouvelles solutions technologiques, de e-business sont réalisés dans cette perspective. Les entreprises qui ont une rotation des actifs lente n’utilisent peut être pas les actifs de manière efficace, et la solution possible pourrait être l’augmentation des ventes ou la limitation de certains des actifs existants. Ceci doit être pris avec précaution, en gardant à l’esprit la spécificité des produits selon les secteurs. Bibliographie Conclusion 4. SCOR Model, version 5.0. D’importantes relations peuvent être prises en compte entre les résultats de l’étude et les degrés d’intégration et de collaboration pratiqués par les entreprises. Les pratiques des Best in Class et leurs utilisations peuvent être mise en corrélation avec des stades plus avancés dans le modèle de maturité Supply Chain. 5. 21st Century Logistics – Making Supply Chain Integration a Reality, Michigan State University-Council of Logistics Management. Les résultats de benchmarking d’une entreprise vont lui permettre de souligner certains points et principalement d’améliorer ses capacités en lui apportant une plus value. L’usage montre une Supply Chain principalement d’orientation fonctionnelle et, alors que les entreprises portent leurs efforts sur le développement de leurs stratégies, le renforcement équitable d’un même niveau de mesure de la 28 performance, l’amélioration des procédés et un alignement organisationnel sont essentiels. 1. Les processus logistiques, Logistique & Management, vol.8-no.1, 2000 2. PIMOR, Y (2001), Logistique : Techniques et mise en œuvre, 2e edition, DUNOD, Paris, 575 p. 3. Website : SCC, Supply Chain Council 6. Bowersox, Donald J., Closs David J. (1996), Logistical Management : The Integrated Supply Chain Process, 4th edition New York, NY: McGraw-Hill, Inc. 7. Lambert, Douglas M,.Stock James R., Ellram Lisa M. (1997), Fundamentals of Logistics Management-McGraw Hill College Division. 8. Tchokogue, A., Logistique et management financier de l’entreprise, Logistique & Management, Vol. 3, n° 1, 1995, p. 45-58. Vol. 10 – N°1, 2002