10Adop définit - 3 juin AVIS LOI PROGRAMM
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10Adop définit - 3 juin AVIS LOI PROGRAMM
REPUBLIQUE FRANCAISE ------------------REGION MARTINIQUE AVIS SUR LE PROJET DE LOI PROGRAMME POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET LA PROMOTION DE L’EXCELLENCE OUTRE-MER Assemblée plénière du mardi 3 juin 2008 CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL DE LA MARTINIQUE Hôtel de Région - Rue Gaston Defferre - BP 601 - 97200 Fort-de-France Tél. : 0 596 59 63 00 - Fax : 0 596 59 64 43 - E-mail : [email protected] \\10.1.252.52\f$\CESRs\Avis&rapports\2008\AVIS ADOPTES08\10Adop définit - 3 juin AVIS LOI PROGRAMM.doc 1 Le projet de loi qui nous est soumis par courrier en date du 21 mai 2008, sur le Projet de Loi Programme pour le Développement Economique et la Promotion de l’Excellence Outre-mer intervient alors que des récents dispositifs (loi Girardin, LOM et LOPOM) ne sont pas encore arrivés à échéance d’une part, et que d’autre part, ils n’ont pas été évalués, notamment en terme de création d’emplois pérennes. Ces lois s’inscrivaient dans la durée et répondaient globalement à l’attente des décideurs. Les acteurs économiques avaient une lisibilité pour mener à terme leurs projets et optimiser leurs investissements. Le CESR formule les observations suivantes : TITRE 1 - CREATION DE ZONES FRANCHES GLOBALES D’ACTIVITES (ZFGA) ET AUTRES MESURES DE SOUTIEN A L’ECONOMIE ET AUX ENTREPRISES L’Article 1 : Mise en place des zones franches globales d’activités par l’octroi d’exonérations fiscales concernant l’impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle, la taxe foncière bâtie, Trois secteurs prioritaires arrêtés par le projet de loi requièrent notre adhésion : Tourisme, Energies Renouvelables, Environnement. Le CESR souhaite en outre que deux autres secteurs soient éligibles : celui des services à la personne (secteur vulnérable nécessitant un soutien marqué pour permettre son ancrage dans le tissu économique martiniquais et l’environnement caribéen favorisant ainsi la création de nouveaux emplois) et celui des Technologies de l’Information et de la Communication (T.I. C. ). En outre, le CESR note avec satisfaction l’éligibilité du secteur des services aux entreprises rendus dans le domaine de la gestion et préconise son extension aux entreprises de l’Economie sociale et Solidaire. Toutefois, le CESR milite pour la nécessité d’affiliation des bénéficiaires des dispositifs du projet de loi à des ordres professionnels réglementés et possédant une représentation stable et permanente dans les DOM depuis 3 ans au moins. Articles 2 et 11 : Modification de l’article 199 undecies B : dispositions en faveur de la réduction de la fracture numérique, réforme de la navigation de plaisance et éligibilité de la défiscalisation à la Recherche et Développement et Facilitation des opérations de rénovation hôtelière en faveur de certaines catégories d’hôtels Le CESR reconnaît des points positifs tels, l’exonération de la taxe foncière, la taxe professionnelle (même minime), l’introduction du crédit d’impôt pour les travaux de rénovation. Toutefois, le CESR relève l’existence d’un double traitement entre les structures de moins ou de plus de 60 chambres. 2 Le CESR préconise que le dispositif prenne davantage en compte l’état actuel du parc hôtelier de la Martinique. En effet, il convient de réduire sensiblement l’état de vétusté de l’existant pour faire face au marché extérieur. L’application du seuil de 60 chambres doit être revue à la hausse pour créer une dynamique attractive. Une attention particulière devrait être apportée aux dispositifs fiscal et juridique régissant le secteur hôtelier, selon qu’ils soient assujettis à l’Impôt sur les Sociétés (I.S.) ou à l’Impôt sur le Revenu (I.R.). Le CESR regrette que le traitement du Tourisme, secteur prioritaire, soit revu à la baisse, passant de 1,5 SMIC à 1,4 SMIC au plafond des salaires. Pour les mesures visées aux articles 3,4, 5 et 6, le CESR suggère que les sanctions soient applicables en cas de non respect des engagements pris par les investisseurs, au prorata de la durée. Article 8 : Mise en place d’une aide aux intrants et aux extrants Le CESR encourage toutes les propositions visant à la réduction des coûts structurels supportés par les entreprises. Toutefois ces mesures d’application devraient être clarifiées en termes de répartition. Articles 9 et 10: La consolidation des exonérations de charges sociales applicables Outre-mer Si la réforme envisagée va dans le sens de la simplification, il n’en demeure pas moins que le plafonnement à 1,4 fois le SMIC va à l’encontre des objectifs visés. La mesure telle que préconisée est défavorable à l’embauche d’encadrement intermédiaire qualifié indispensable, d’autant qu’à partir du seuil de 1,4 du dispositif, celui décroît de façon linéaire et s’annule lorsque la rémunération est égale à 3,8 SMIC. De plus, le CESR insiste fortement pour que les entreprises exonérées puissent faciliter la formation des personnels salariés et la création d’emplois nouveaux. Article 13 : Réforme de la TVA Non Perçue Récupérable (TVA NPR) Le projet de loi ne retient que la TVA NPR sur les biens d’investissement neufs, à partir du 1er janvier 2009. Aussi, la disparition de la TVA NPR pour les opérations d’achat-revente sera-t-elle préjudiciable aux secteurs bénéficiaires (BTP et des activités annexes) ; en dépit d’une hausse des prix des matériaux et accessoires entrant dans le coût du logement. En effet, l’importation des matériaux est grevée par des surcoûts liés aux emprunts, à la gestion des stocks, à la surtaxe du gas oil et aux frais de douane. Il est rappelé que ce secteur a été déjà très affecté par la réforme de la législation en matière de taxation des accidents du travail, (non compatible avec les mesures d’exonération de la loi Girardin et de la Loi de Finances 2007). 3 Aussi, Le CESR propose-t-il que l’exonération de la TVA NPR soit maintenue. Article 14 : Création d’un fonds exceptionnel d’investissement Le CESR prend acte de la création de ce fonds d’investissement et propose que sa gestion soit assortie de moyens et confié à une collectivité. TITRE 2 - RELANCE DE LA POLITIQUE DU LOGEMENT Article 15 : Bien que ces mesures visent la relance de la politique du logement, elles ne semblent pas toutes aller dans le sens souhaité, singulièrement pour ce qui est des conséquences négatives dans le secteur du bâtiment par exemple. Article 16 S’agissant de l’indivision à usage d’habitation, le CESR note avec satisfaction l’application de cette mesure. Article 17 : Le CESR souscrit à la création d’un Groupement d’Intérêt Public (G.I.P.) ayant pour mission de reconstituer les titres de propriété pour les biens fonciers et immobiliers qui en sont dépourvus. Ce groupement pourrait avoir les mêmes attributions d’un Etablissement Public Foncier permettant d’acheter, viabiliser des terrains et les mettre à disposition des partenaires institutionnels et ce, pour une meilleure maîtrise du foncier.( Cf : Avis du CESR du 4 octobre 2007). Article 18 : Le CESR demande une réorientation du dispositif en faveur du logement social. Il fait observer que la défiscalisation du logement social s’avère difficile à mettre en œuvre car les entreprises ont du mal à compresser les prix (prix plafond) pour répondre aux appels d’offres (cf : art 8 et 9). En effet, parmi ceux qui obtiennent le marché, certains connaissent souvent des difficultés et déposent leur bilan après deux ans d’exercice. Par ailleurs, le CESR suggère la mise en place de contrôles et de suivi de ces entreprises qui renaissent souvent sous un autre nom avec le même responsable qui n’embauche pas les anciens salariés. Le CESR souhaite une revalorisation des prix afin de permettre aux entreprises de travailler dans des conditions économiques acceptables. 4 La fixation des prix plafonds doit prendre en compte les contraintes économiques liées à l’ultrapériphicité. Le CESR soutient la demande des acteurs du BTP pour la création d’un indice des prix BTP afin de travailler dans des conditions économiques équitables. En outre, eu égard au fait que notre Région se trouve exposée à tous les risques majeurs, le CESR insiste sur la nécessité de soutenir également des actions dans le domaine du Parasismique, des Energies Renouvelables et de la Recherche. Aussi, le CESR recommande-t-il particulièrement que les nouveaux établissements publics et semi-publics soient construits selon les nouvelles normes parasismiques et les normes qualité. La suppression brutale de la défiscalisation relative au secteur libre, concernant l’acquisition ou la construction de la résidence principale de l’investisseur aura des répercussions négatives sur le secteur du bâtiment. Rappelons que le terme de la Loi Programme expire en 2017. Les professionnels, notamment ceux du BTP se sont organisés en conséquence, en investissant en moyens financiers, humains et matériels pour atteindre leurs objectifs au regard du calendrier. Le non respect de cette échéance déréglementerait ce secteur, et aurait des conséquences sur l’économie martiniquaise en occultant les effets positifs induits de cette loi. En effet, le résident ne pourra plus défiscaliser sa résidence principale contrairement aux investisseurs extérieurs qui bénéficieront du dispositif pendant encore 3 ans. Cette mesure va à l’encontre des propositions présidentielles visant à permettre l’accession à la propriété du plus grand nombre. Le CESR insiste sur la nécessité de garantir le montant de la Ligne Budgétaire Unique (LBU) afin d’atteindre l’objectif : répondre aux besoins réels de la population Martiniquaise compte tenu du retard pris en la matière. Le CESR constate à la Martinique une inadéquation entre la baisse constante des financements programmés depuis 2004 et l’augmentation de la demande de logements sociaux ; l’existence d’un habitat insalubre demeurant toutefois préoccupant. Le CESR souhaite que les critères de répartition des financements du logement social entre les DOM soient plus équitables. Le CESR suggère la mise en place d’une gestion concertée et adaptée de l’offre de logements dans notre département qui ferait l’objet d’une programmation pluriannuelle des crédits d’investissements et de paiements. TITRE 3 – LA CONTINUITE TERRITORIALE Article 25 : 5 Dans un souci d’égalité et d’équité le CESR préconise la création d’un véritable dispositif de continuité territoriale global portant sur le transport des personnes, des biens et des marchandises. Par ailleurs, le CESR souhaite que ce dispositif soit spécifique au regard de nos contraintes insulaires. Le CESR propose que l’on fasse la distinction entre le fond destiné à la mobilité territoriale et le fond concernant l’aide à la continuité territoriale, d’où la demande de création de deux fonds distincts. Cette continuité territoriale devrait être ouverte à toute la population faute de quoi elle paraîtrait comme une mesure discriminatoire regrettable. TITRE IV EVALUATION DES DISPOSITIFS Article 26 : Le CESR constate avec satisfaction la création de cette Commission Nationale d’Evaluation souvent demandée par notre Assemblée. Cependant, s’agissant de sa composition le CESR demande que soient associés les collectivités territoriales ainsi que le CESR, représentant la société civile. TITRE V DISPOSITIONS RELATIVES A L’ACTUALISATION DU DROIT OUTRE-MER Article 27 : Le CESR regrette l’abrogation du dispositif relatif au soutien à l’emploi des jeunes diplômés ainsi que le Congé Solidarité soient abrogés. Le CESR recommande la réintégration de ce dispositif dans le nouveau texte. Articles 28 et 30 : Le CESR soutient la démarche impulsée dans ces articles. En conclusion Pour le CESR le développement économique et la promotion pour l’excellence Outre Mer passent d’une part, obligatoirement par la formation des hommes et d’autre part, par la création d’emplois durables. 6 Le CESR réitère sa demande que des dispositions claires pour l’emploi soient enivsagées. Le CESR a toujours préconisé dans ses différents avis que soient mis en place une évaluation et un suivi des dispositifs ceci afin de retenir les aspects positifs et de les pérenniser. Le CESR rappelle l’existence du Schéma Martiniquais de Développement Economique (SMDE), sous l’impulsion du Conseil régional et de l’Agenda 21 émanant du Conseil Général. Il s’agit là de deux projets approuvés lors d’une séance plénière commune aux deux Assemblées le 18 décembre 2007. Pour le CESR il importe que ce projet de Loi Programme pour le Développement Economique et de la Promotion de l’Excellence Outre–mer soit en cohérence avec les grands axes retenus dans la synthèse des deux Assemblées. Le CESR émet des réserves sur les finalités de ce Projet de Loi et les conséquences négatives qui peuvent en découler pour l’économie martiniquaise. Adopté à l’unanimité (moins une abstention : Monsieur Albéric MARCELLIN) par l’Assemblée plénière du mardi 3 juin 2008 7