Rapport du groupe de travail n°3 - Portail de la Recherche et des
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Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 1 Chantier 3.3. Financement des projets et prise en charge du risque Préambule Ce groupe de travail "Financement des projets et prise en charge du risque" s'inscrit dans le programme "Prométhée", résultat d'une initiative prise par la Région wallonne et co-financée par la Commission européenne. Ce programme a pour objectif d'aider la Wallonie à formuler sa stratégie en matière d'innovation. La philosophie du projet est de définir, avec l'ensemble des acteurs, les actions prioritaires et les réformes à mettre en oeuvre pour stimuler la dynamique d'innovation en Région wallonne. Ce groupe de travail fait partie du chantier 3 de la démarche Prométhée intitulé "Organiser le réseau d'offre de compétences". Le groupe s'est réuni à 8 reprises entre février 1999 et novembre 1999. Il a réuni des représentants des entreprises, des universités, des centres de recherche, des milieux financiers (publics et privés), des structures d'appui non technologique et de l'administration. Les membres du groupe sont : J-L.Amez (Smeets-Verbaets), H.Benmouna (Health Benefit), B.Borremans (MRW), P.Brehain (FUCAM), H.Bultot (Synerfi), M.Charlier (DGTRE), L.Chefneux (CS), Ph.Chèvremont (Héraclès), R.Collette (Générale de Banque), C.Colson (SRIW), JM.Cordewener (DGTRE), P.Crahay (Warcoing), B.Daenen (Banque Degroof), E.de Lamotte (Ion Beam Applications), R.De Winne (Fucam), M.Debruxelles (DGTRE), Cl.Demain (UCL), Ph.Derenne (Virtual Technologies), Ph.Deville (SRIW), M-F.Duchêne (CRIG), D.Graitson (CESRW), Ch.Hanin (Techspace Aero), J-L.Hertoghe (Bourse de Bruxelles), Ph.Janssens de Varebeke (UCL), F.Meurs (Meusinvest), L.Minguet (EVS), G.Préau (Sambrinvest), J.Santino (La Mosane), M.Sevranckx (CRR), L.Simar (CSC), B.Surlemont (ULG), M.Vandercammen (FGTB), M.Van Der Kelen (FUSAGX), M.Van Overbeke (Bureau du Plan), Ch.Van Wymeersch (FUNDP). Le groupe a auditionné une série de personnes tant du côté des promoteurs de projet que des financeurs (publics ou privés) ainsi que des experts en la matière dont certains ont réalisé des études de benchmarking. La présente note est le résultat des réflexions du groupe. Il s’agit d’un document de travail comportant un certain nombre de propositions et recommandations à l’adresse du Pouvoir politique, à charge pour ce dernier de les soumettre aux organes de concertation concernés. La coordination des travaux a été menée par Anne Reul qui est l’auteur de ce rapport. La présidence a été assurée par M.Ch.Van Wymeersch, Professeur aux FUNDP. Introduction : objet du groupe de travail L'objet initial du groupe était de trouver les moyens de faciliter l'accès au financement public et privé pour les projets innovants comportant un degré de risque élevé. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 2 On entend ici par "projet innovant" l'exploitation et la valorisation des résultats de recherches menées ou d'innovations développées au sein d'une entreprise, d'une institution universitaire, d'un laboratoire ou par un inventeur isolé et débouchant sur un nouveau produit ou service. Le groupe s'est focalisé sur le financement des phases d'amorçage des projets (seed capital et start-up capital), car c'est à ce niveau que des faiblesses sont constatées en Wallonie. Les différentes phases de développement d’un projet à financer sont en effet les suivantes : • • • Phase de seed capital : recherche de capital de fertilisation ou d’amorçage qui finance les phases de démarrage d’un projet. Cette phase se situe entre la finalisation de la recherche et la mise sur le marché du nouveau produit ou service. La conception du nouveau produit ou processus est terminée, mais sa viabilité commerciale doit encore être prouvée. Un risque élevé est donc lié à cette phase. Le financement est ici de plus long terme puisque les gains potentiels seront obtenus à plus long terme. Phase de start-up capital : recherche de capital de démarrage pour financer le produit et sa commercialisation (capital des entreprises de moins de deux ans). Phase d’expansion capital : recherche de capital pour financer la croissance et/ou le développement de l’entreprise (accroissement de la capacité de production, développement de marché ou produit, …). L’objectif du groupe a dès lors été de dégager des pistes afin d’orienter davantage le capital à risque vers les phases d’amorçage (seed capital) et de démarrage (start-up capital) des projets qui concernent essentiellement le « venture capital ». 1. Constats 1.1. Du côté de l’offre On constate tout d’abord, du côté de l’offre, une utilisation insuffisante de « venture capital »1 en Belgique et plus particulièrement en Wallonie, si l’on compare à d’autres pays comme les pays anglosaxons ou les Pays-Bas. Les montants ainsi investis en « venture capital » en 1996 représentaient : L 0,13 % du PIB aux USA L 0,33 % du PIB en Grande-Bretagne (y compris MBO’s2) L 0,19 % du PIB aux Pays-Bas L 0,07 % du PIB en France L 0,05 % du PIB en Belgique Source : M. Wright, S. Manigart et al.3 1 Le « venture capitalist » prend des participations dans de jeunes sociétés non cotées (voire même dans des projets à peine naissants) dans lesquels il voit un potentiel bénéficiaire suffisant pour compenser les risques encourus. Tout l’art du « venture capitalist » consiste donc à détecter les projets voués à réussir, pour en retirer les fruits par la suite : lorsque l’entreprise a fait ses preuves – sa valeur augmentant d’autant – le « venture capitalist » revend sa participation (lors d’une entrée en Bourse ou d’un rachat) à un prix supérieur à celui consenti au départ. C’est ainsi que le « capital risqueur » dégage ses propres bénéfices. La mise de fonds se double d’un apport en expertise : le "venture capitalist" agit donc aussi comme un consultant en management. 2 Une grande partie de ce pourcentage (plus de 50 %) comprend les MBO’s (management buy out) en GrandeBretagne, ce qui n’est pas toutjours considéré comme du venture capital. Ce chiffre de 0,33 % doit dès lors être relativisé. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 3 Les investisseurs institutionnels (compagnies d'assurance, fonds de pension), notamment, investissent très peu dans le venture capital. Ainsi, ceux-ci n’investissent quasi pas dans les sociétés non cotées alors qu’ils peuvent légalement y prendre des participations jusqu’à 30 % de leur capital. On ressent une certaine réticence du côté de ces investisseurs parce que la rentabilité attendue des sociétés non cotées ne leur paraît pas suffisante. Néanmoins, la Belgique a connu une croissance du venture capital ces dernières années : le portefeuille total d’investissements en venture capital en Belgique est ainsi passé de 20 milliards de francs belges en 1987 à 42 milliards de francs en 1998, soit un doublement en 10 ans (source : IWT). On constate toutefois une divergence entre l’évolution de ce venture capital en Flandre et en Wallonie : 88 % du portefeuille sont détenus par des investisseurs flamands (suivant une étude de K. Debackere et al.4). Le nombre peu élevé de sociétés wallonnes introduites en Bourse, notamment à l’EASDAQ, est également un signe du faible taux d’investissement en capital à risque s’orientant vers les sociétés wallonnes. On peut toutefois affirmer que les moyens financiers sont disponibles en Belgique et en Wallonie, surtout à l’heure actuelle où les marchés financiers sont de plus en plus internationalisés, et ce n’est donc pas là que se pose le réel problème. C’est l’investissement réalisé dans les phases de start-up qui reste trop limité. Les moyens disponibles s’orientent encore essentiellement vers les phases d’expansion et de développement, ainsi que l’indique le tableau 1, et cela malgré une hausse constatée des investissements dans les premières phases de développement depuis 1997 en Europe5 et en Belgique. L’inverse s’observe par contre aux Etats-Unis où les investisseurs préfèrent investir dans le seed capital qui offre des taux de rentabilité plus élevés que le capital investi dans les phases de développement. Tableau 1 : Répartition des chiffres totaux d’investissement en Belgique entre les différentes phases d’investissement (sur base des montants) – en % du total Phases d’investissement 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Amorçage Démarrage Expansion Remplacement Buy-out 0,0 17,0 39,5 33,3 10,2 1,4 26,3 56,7 2,9 12,6 9,0 16,1 65,5 2,1 7,3 1,4 8,4 71,4 16,9 1,9 0,9 11,4 59,6 25,4 2,7 1,1 12,8 36,0 38,6 11,5 0,1 5,4 90,1 0,0 4,4 1,3 17,5 72,7 5,7 2,8 1,9 14,7 77,1 3,6 2,6 2,9 51,0 37,7 0,0 8,3 Total 100 100 100 100 100 Source : Données BVA et EVCA pour la Belgique 100 100 100 100 100 100 0,8 10,6 57,5 12,3 18,8 Si l’on se penche sur les chiffres d’investissements en seed et start-up capital en pourcentage du PIB, la Belgique n’est pas à la traîne comparativement aux autres pays européens, mais ces pourcentages sont fort en retrait du chiffre des Etats-Unis, seuls les Pays-Bas se rapprochent du niveau des EtatsUnis. Ainsi les chiffres de 1997 nous montrent que 0,014 % du PIB était consacré en Belgique au 3 Wright, M., Robbie, K., Manigart, S., Desbrières, P., et Sapienza, H. : « Venture capital firms and equity investment appraisal in the US, UK, France, Belgium and Holland », CMBOR Quarterly Review, automne 1997, PP. 19 – 35. 4 Debackere, K., Vermeulen, H., Van Looy, B., Zimmermann, E. : « Financiering van innovatie in Vlaanderen : het aanbod van risicokapital », IWT, VTO, Bruxelles, novembre 1998. 5 Le montant de capital investi dans les premières phases (start et seed) a augmenté de 60 % en 1997 en Europe. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 4 financement des premières phases de développement (seed et start-up), contre 0,047 % aux Pays-Bas et 0,045 % aux Etats-Unis. A cet égard, un certain nombre de candidats entrepreneurs en haute technologie déclarent trouver difficilement des capitalistes à risque – actifs ou passifs – disposés à participer aux risques initiaux de leurs projets, en raison du haut degré de risque de ce type d’investissement et de la durée assez longue entre la mise de fonds et la rentabilisation éventuelle au niveau espéré. 1.2. Du côté de la demande D’autre part, du côté de la demande, on entend souvent dire (notamment de la part des financeurs) que la Wallonie souffre d’une pénurie de projets. Pourtant les projets existent. C’est plutôt d’une insuffisance de « bons » projets dont souffre la Wallonie dans le sens où les projets présentés sont souvent « mal ficelés » et présentent des plans d’affaires de mauvaise qualité. Ceux-ci sont alors refusés par les financeurs. Des faiblesses sont ainsi constatées du côté du montage des dossiers, mais aussi du suivi du projet et de sa gestion tout au long des premières étapes de développement. Les statistiques indiquent qu'en moyenne, cinq à six entreprises sur dix ont disparu avant cinq ans. Par contre, parmi les projets de personnes bénéficiant déjà d'une expérience et qui ont bénéficié d'un accompagnement professionnel dès le départ de leur entreprise, huit à neuf entreprises survivent et se développent bien. 1.3. Le problème wallon Tel que mentionné ci-dessus, le problème wallon n’est pas celui d’une disponibilité trop faible de capital à risque. Le groupe estime que ce n’est en tout cas pas au niveau de la disponibilité du capital qu’il convient d’agir en priorité. Cela se justifie d’autant plus que de nouveaux instruments viennent d’être mis en place par la Région wallonne et la SRIW dans cette optique de stimuler l’offre de capital risqueur pour les projets innovants : FIRD, Technowal, Start-It et Spinventure6. Ces nouveaux fonds ont notamment comme objectif d’avoir un effet d’entraînement sur la création et/ou le développement de fonds privés. Le problème en Wallonie semble essentiellement être un problème de viabilité attendue des projets. Le risque d’un échec du projet ou de l’entreprise est grand et donc la rentabilité moyenne qui peut être obtenue par un venture capitalist sur des investissements en phase de démarrage reste trop faible. Ce raisonnement est corroboré par certains chiffres. Ainsi, selon des chiffres avancés par le Bureau fédéral du Plan7 qui interprète les résultats d’une enquête de S. Manigart8, le taux de rendement exigé par les venture capitalists sur leurs fonds investis 6 FIRD : 1250 millions Région wallonne / 625 millions SRIW pour projets DGTRE. Technowal (filiale de la SRIW) : 850 millions pour projets non DGTRE. Start-It : 150 millions SRIW / 300 millions partenaires privés (banques et industriels) pour spin off. Spinventure : modèle généralisable de participation financière publique/privée dans le lancement de spin off universitaires (modèle pilote avec l’Ulg et Meusinvest). 7 Contribution du Bureau du Plan (H. Van Sebroeck) à l’étude de benchmarking européenne « Financing of Innovation », juillet 1998. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 5 est de 17,5 % en moyenne et il est de 35 à 45 % pour l’investissement dans les premières phases d’un projet. Toujours selon le Bureau du Plan, les taux de rendement réalisés sont quant à eux de 5 % en moyenne pour la Belgique contre 18,6 % pour l’Union européenne et 16,5 % pour les Etats-Unis. Les taux de rendement réalisés dans les premières phases sont de -10 % en Belgique, 5,7 % pour l’Union européenne et 14,2 % aux Etats-Unis. Les discussions du groupe de travail ont également mené à ce constat : le risque d’échec du projet reste élevé et le besoin d’accompagnement de l’entreprise au cours de la phase d’exécution du projet est dès lors grand afin de prévenir cet échec. La stratégie de développement du seed capital en Wallonie doit dès lors être basée sur un accroissement de la viabilité attendue des projets. Ceci passe notamment par des projets au départ de meilleure qualité et par un renforcement de l’accompagnement en phase d’exécution qui réduise les taux d’échec et permette au projet d’atteindre son ampleur maximale. En ce qui concerne le montage des dossiers, le groupe a en effet mentionné une série de difficultés rencontrées : manque de capacité de gestion des porteurs de projet, faiblesse des dossiers présentés, absence de structure d’accompagnement vraiment adéquate, … . L’accompagnement n’est en effet pas du ressort des financeurs, mais devrait être pris en charge par une structure intermédiaire. Les apporteurs de capitaux, quant à eux, sont parfois peu enclins à financer le démarrage d’un projet, simplement parce que l’expertise en évaluation technologique fait défaut chez eux et les empêche de définir la rentabilité attendue d’un projet. Renforcer la capacité d’évaluation technologique constitue ainsi un deuxième axe à poursuivre dans une stratégie d’orientation des moyens vers les phases de démarrage des projets. Une troisième piste dégagée par le groupe concerne la rencontre entre l’offre et la demande de seed capital. L’information semble mal circuler entre l’offre et la demande, c’est-à-dire entre les financeurs et les promoteurs. L’offre en capital à risque existe, mais elle est souvent méconnue des promoteurs. Ces derniers sont vraiment à la recherche d’informations sur les différentes sources de financement auxquelles ils peuvent s’adresser en Wallonie ainsi que sur leurs critères de sélection. Il s’agit par conséquent de donner une meilleure visibilité au réseau d’offre de financement et d’organiser la rencontre entre l’offre et la demande. 2. Propositions Des propositions sont ici formulées afin d’améliorer l’encadrement tout au long des différentes phases de développement d’un projet : • • • • 8 Le montage des dossiers. L’évaluation technologique des projets. La mise en œuvre du projet : le suivi financier et le suivi de l’exécution technique et commerciale. De l’idée au montage du projet : la mise en contact des promoteurs et des organismes d’encadrement. Manigart, S., Wright, M., Robbie, K., Desbrières, Ph., De Waele, K. : « Venture Capitalists Appraisal of Investment Projects : An Empirical European Study », 1997, Entrepreneurship : Theory and Practice, 21 (4) : 29 – 44. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 6 La technique des « incubateurs » ou du modèle décentralisé par domaine technologique est ensuite explorée afin d’en tirer des enseignements pour la Wallonie, notamment en ce qui concerne l’encadrement des différentes phases. Des propositions sont enfin faites en vue d’améliorer et d’organiser la rencontre entre l’offre et la demande de financement. 2.1. Aide au montage des dossiers et à la mise en œuvre du projet (suivi financier et exécution technique et commerciale) Une des grandes faiblesses du côté de la demande est celle liée au montage des dossiers : comment monter un bon plan d'affaires ? Le suivi de la gestion du projet (suivi financier et le suivi de l’exécution technique et commerciale) est également un point crucial dans la survie du projet. Certains organismes font déjà actuellement de l’accompagnement en Wallonie : les Centres Européens d’Entreprises et d’Innovation (CEEI – réseau European Business Network), certains Invests, des structures de type Spinventure (autour de l’Ulg : aide au montage des dossiers et à la recherche de partenariats pour spin off universitaires), des consultants privés, voire quelques intercommunales de développement économique. Des sociétés de financement privées réunissant des chefs d'entreprises (venture capitalists et/ou "business angels") remplissent aussi de plus en plus ce rôle par le partage de leurs expériences et de leur expertise et en faisant profiter les promoteurs de projets de leurs réseaux de relations. Quelques structures, telles que certains Invests, dont l'objet initial était de faire du financement, font également de l'accompagnement et cet accompagnement est primordial pour la viabilité de projets innovants. Ces structures reconnaissent cependant elles-mêmes que là n'est pas leur rôle initial et que cet accompagnement est fort coûteux, mais elles doivent suppléer à un manque pour assurer la rentabilité de leurs investissements. Ces différentes structures d’appui et les services qu’elles offrent restent insuffisamment connus, en particulier des porteurs de projets. Or il est indispensable que ceux-ci puissent bénéficier d’un accompagnement professionnel adéquat. Le promoteur pourra en effet mieux se défendre devant un financeur s’il passe par une interface dont le métier est de défendre correctement son projet et de donner confiance au financeur. De son côté, le financeur n’a pas toujours la compétence requise pour faire de l’encadrement. Pour améliorer l’accessibilité des compétences existantes et si nécessaire, les renforcer, les Pouvoirs publics ont certainement un rôle à jouer. Afin de pouvoir déterminer précisément les apports possibles dans ce domaine, le groupe de travail a proposé de réaliser un examen plus approfondi de la situation existante en matière d’accompagnement : quelles sont les structures d’accompagnement actuellement présentes en région wallonne ? quelle(s) forme(s) revêt leur intervention ? quel est le profil des entreprises aidées ? quel est leur taux de réussite ? Cette étude devrait permettre entre autres de déterminer dans quelle mesure les besoins des PME (versus TPE) sont rencontrés. Le groupe ayant déjà auditionné des représentants des CEEI, il a déjà pu tirer certains enseignements. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 7 Les CEEI : Centres Européens d’Entreprises et d’Innovation Les CEEI exercent déjà une forme d’accompagnement pour les très petites entreprises (TPE, de 1 à 15 personnes) avec des intensités et des moyens qui varient d’un CEEI à l’autre. Le promoteur ne paie, dans la plupart des cas, le service presté qu’à partir du moment où son projet se concrétise et uniquement pour une fraction des coûts engendrés. Il existe ainsi déjà une forme de financement public de l’accompagnement. Des disparités existent actuellement entre CEEI quant à leurs sources de financement, leur structure et leurs activités. Les 7 CEEI wallons sont de petites structures de 3 à 12 personnes constituées sous différentes formes (SA, sociétés coopératives, …) et dont l’objet principal est la détection et l’aide au démarrage des projets ainsi que l’accompagnement. La plupart des 7 CEEI wallons sont financés en majorité ou en partie par des fonds européens (et la contrepartie wallonne), mais les modes de financement varient d’un CEEI à l’autre9. Ces fonds européens ne seront plus nécessairement disponibles à terme. On y constate d’autre part des déficiences du côté des ressources humaines : certains CEEI disposent de trop peu de personnel pour se charger d’un encadrement qui soit de qualité et certaines fonctions sont peut-être insuffisamment rémunérées. Une première étape en vue de renforcer les CEEI dans l’accompagnement et l’encadrement serait d’abord de leur donner une plus grande stabilité : rendre la structure des CEEI indépendante et permanente en revoyant leur mode de financement. Il serait ensuite opportun de s’assurer que les effectifs actuellement en place dans les CEEI sont à même de remplir efficacement les tâches qui leur sont/seront confiées. La promotion de ces structures d’appui que sont les CEEI devra alors être faite. Les CEEI sont en fait spécialisés dans l'accompagnement des TPE et n'ont ni la capacité, ni les ressources, ni la compétence nécessaires pour le suivi de plus gros dossiers. Partant du principe que les grandes entreprises n'ont pas un réel besoin d'accompagnement (elles disposent en effet souvent de leur propre département au sein de l'entreprise), reste le suivi des dossiers des petites et moyennes entreprises. L'accompagnement au montage des dossiers de ce type d'entreprises est-il assuré par une structure existante ou y a-t-il là un vide à combler? C'est entre autres à cette question que l'étude susmentionnée devrait nous permettre de répondre. Le groupe a également auditionné des représentants du secteur privé. Sociétés et consultants privés Outre les sociétés de financement privées réunissant des "venture capitalists" ou "business angels" et faisant part de leur expertise, de nouvelles sociétés privées se créent aussi actuellement en Wallonie 9 Héraclès à Charleroi, Socran à Liège et la Maison de l’entreprise à Mons-Tournai bénéficient d’un financement assez important via les fonds structurels Objectif 1 et Objectif 2, le BEP à Namur et CDP (Idélux) bénéficient en moindre proportion de fonds européens via les fonds Objectif 5b, ID – Innovation et Développement en Brabant wallon (Tubize) est financé en partie par le fonds européen RESIDER et le CTGA de Nivelles ne bénéficie pas d’un financement structurel par fonds européens (financement via ULB). Une grosse partie du financement des CEEI se fait dès lors via les fonds européens et la Région wallonne (contrepartie obligatoire aux fonds européens), le reste étant financé également par des rentrées propres des CEEI (loyers perçus, services rendus, …). La plupart des CEEI étant d’autre part très proches des intercommunales de développement économique de leur région, certains coûts des CEEI sont pris en charge par ces dernières. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 8 dont l’objet est de faire de l’accompagnement à tarif très réduit avec prise de participation à terme dans la société nouvellement créée dans le cas où le projet se concrétise. La rémunération de ces consultants privés est ainsi déterminée par la valorisation de la participation qu’ils ont prise dans l’entreprise créée. Cette activité peut être très rentable. Même si libre cours doit être donné à l'initiative privée en cette matière, les pouvoirs publics ont un rôle de catalyseur à jouer en stimulant le recours à ces démarches d'aide au montage des dossiers. Un dispositif à mettre en place pourrait prévoir de la sorte que le porteur de projet est incité à s'inscrire dans une démarche d'aide à la création et à la guidance, soit au sein d'une structure d'accompagnement reconnue (CEEI, Invests, Intercommunales de développement économique, ...) soit auprès de consultants ou sociétés privées selon les besoins rencontrés par l'entrepreneur. On pourrait ainsi imaginer de lier une aide publique à la consultation d’une structure spécialisée dans l’accompagnement (les CEEI ou toute autre structure, privée par exemple). Sous réserve des conclusions de l'étude à mener (voir ci-dessus), le groupe a déjà pu formuler une série de propositions en la matière. Les propositions concrètes suivantes sont ainsi formulées en ce qui concerne les outils publics ou semi-publics : 1. Renforcer les CEEI dans leur rôle d'accompagnement au montage des dossiers et d'aide à la gestion quotidienne des projets des TPE et promouvoir la collaboration entre ceux-ci et les Invests. De manière générale, les CEEI aident déjà actuellement les TPE à monter leurs plans d’affaires, à prendre des brevets ou licences, à rechercher du financement et des partenaires; ils hébergent parfois les jeunes entreprises et accompagnent les projets dans la durée.. L’aspect « marketing » est aussi une étape importante dans l’évolution du projet et les entreprises peuvent trouver un appui au cours de cette étape auprès des CEEI. L’appui au management et à la gestion stratégique au sein de la TPE est également pris en charge par les CEEI notamment par le programme « Adjoint de Direction » qui permet au dirigeant de disposer d’une ressource humaine complémentaire. Existe par ailleurs aussi dans cette optique l’aide à la consultance du Ministère wallon de l’Economie. La plupart des CEEI ne peuvent pas assumer l’entièreté de ces tâches et ont souvent recours aux consultants privés pour les y aider tout en gardant la maîtrise du suivi du dossier (ce qui peut durer jusqu’à 5 à 10 ans) Le suivi d’un dossier ne peut toutefois être opéré efficacement que si l’accompagnateur a investi des fonds au départ du projet : une entreprise n’acceptera en effet de rendre des comptes et de divulguer certaines informations qu’aux personnes qui sont impliquées financièrement dans l’affaire. Dans cette optique, plusieurs CEEI travaillent de concert avec le fonds d’amorçage d’un Invest de leur région ce qui leur permet de participer indirectement au capital des sociétés nouvellement créées10. D’un autre côté, il est utile que les Invests participent à l’accompagnement des projets – ce qu’ils font généralement d’ailleurs – dans le but de mieux étayer leurs décisions et de contrôler l’utilisation des fonds. Les partenariats CEEI/Invest sont par conséquent à encourager tout en évitant une concurrence déloyale vis-à-vis du secteur privé. 10 Ainsi, FAIR, le fonds d’amorçage de Meusinvest, travaille en étroite collaboration avec le CEEI de Liège, la Socran, et le Fonds d’Amorçage de Sambrinvest fait de même avec Héraclès, le CEEI de Charleroi. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 9 En outre, pour autant que les CEEI gardent cette complémentarité avec des consultants privés et qu’ils continuent à y avoir recours, mais qu’ils gardent aussi leur spécificité de suivi dans le long terme des dossiers des TPE, un financement public accru et permanent des CEEI pourrait être envisagé. Les projets des TPE pour lesquels une phase de maturité peut parfois être assez longue au départ seront effectivement moins facilement pris en charge par un consultant privé ou le seront à un coût exorbitant pour la TPE. D’autre part, des réseaux locaux se créent en Wallonie et rassemblent une série d’acteurs actifs dans le domaine de l’innovation avec lesquels les CEEI peuvent collaborer. Ainsi, à Liège, s’est mis en place le « Groupe liégeois de diffusion technologique » qui regroupe la chambre de commerce de Liège, la Socran, Fabrimétal, certains centres de recherche (CRIF, CRM, CEWAC, ISSEP, …), des interfaces universitaires ou de hautes écoles de l’endroit et d’autres organismes accompagnateurs de PME. A Charleroi le même type de réseau a vu le jour sous le nom de « Comité R&D ». Ce type de réseau permet de créer des relations et des contacts et d’ainsi connaître et reconnaître les compétences des différents acteurs en présence. Stimuler la constitution de ce type de réseau pourrait être positive dans ce sens. Les CEEI, en connexion sur ces réseaux, peuvent ainsi constituer une bonne porte d’entrée au niveau local (avantage de la proximité, élément important pour les TPE), mais doivent rester ouverts et avoir une bonne connaissance du tissu et du réseau de compétences à l’échelle régionale. Les CEEI sont ainsi les mieux à même de détecter les besoins locaux et de les orienter vers les compétences adéquates se trouvant en Région wallonne. En s’adressant à un CEEI, une TPE ou un inventeur isolé peuvent ainsi être aidés à monter leur dossier, être mis en contact avec des financeurs et être suivis dans la gestion de leur projet et/ou être orientés vers des structures d’appui à la gestion. Les propositions concrètes suivantes peuvent être faites dans ce sens : • • • • • Stabiliser les CEEI : rendre leur structure indépendante et permanente via un financement public permanent à terme et qui soit équilibré entre les différents CEEI. Renforcer leur structure et y mettre les moyens. Encourager les formes de partenariats locaux CEEI/Invest. Coordonner davantage les actions des différents CEEI tel que cela commence à se mettre en place via le GIE (Groupement d’intérêt économique) des CEEI créé en 1995. Susciter l’organisation de réseaux locaux d’acteurs du type « Groupe liégeois de diffusion technologique » ou « Comité R&D » à Charleroi. 2. Créer une aide publique à la consultation d’une structure spécialisée dans l’accompagnement (qu’elle soit publique ou privée) de manière à inciter les promoteurs à présenter des dossiers de qualité et à accroître les chances de succès de leurs projets. Cette aide, qui s’adresserait à des entreprises ne bénéficiant pas des services d’un CEEI, pourrait prendre la forme d’une avance récupérable ou d’une aide actuellement existante, telle l'aide à la consultance, qui pourrait être amendée dans ce sens. 3. Réaliser un inventaire du travail accompli par les structures d'accompagnement existantes (type et taille des porteurs de projets, taux de succès, portefeuille de participations, ...) afin de déterminer les manques et les besoins non comblés. Cette étude devait être menée par un consultant sur base d’un cahier des charges. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 10 2.2. De l’idée au montage du projet : la mise en contact des promoteurs et des organismes d’encadrement. Tel que souligné ci-dessus, des structures d’appui au montage des dossiers et à la gestion journalière existent en Wallonie, mais sont parfois tout à fait méconnues des promoteurs de projets. Par conséquent, il a paru utile au groupe de proposer d’organiser la promotion de ces structures d'appui au montage des dossiers (CEEI, consultants privés, …) ou « facilitateurs » auprès de ces promoteurs. Le groupe suggère de : 1. Créer un site Internet faisant l'inventaire de ces "facilitateurs" (CEEI, consultants privés, Spinventure, WSL11, autres, …). Ce site, logé sur le site de la DGTRE, reprendrait l’ensemble des services offerts par ces facilitateurs et renverrait vers les sites de chacun de ceux-ci ou donnerait au moins une adresse de contact. Ce site pourrait également reprendre les services rendus par l’OPRI (Office de la Propriété Industrielle) en matière d’aide à la prise de brevets12. 2. Sensibiliser les structures plus proches des promoteurs (les « canaux privilégiés ») à l'existence des facilitateurs et à l'orientation des promoteurs vers ceux-ci. Une TPE, n’ayant souvent pas de temps à consacrer à la recherche de la structure d’appui la plus adéquate, se tourne effectivement d’abord vers les personnes avec lesquelles elle a un contact direct et régulier en vue d’obtenir un avis ou un conseil, à savoir, son comptable, son banquier, son notaire, … . D'où la nécessité de sensibiliser ces canaux privilégiés à l’existence des facilitateurs et aux services qu’ils peuvent rendre. Cette sensibilisation pourrait dès lors s’adresser à l’IEC (Instituts des experts comptables) et l’IPC (Institut professionnel des Comptables), l’IRE (Institut des réviseurs d'entreprises), aux banques, aux notaires, à la Bourse de Bruxelles, … . 3. Dans le même ordre d’idées, il serait utile de créer des liens à partir des sites Internet des canaux privilégiés (IEC, IPC, IRE, banques, Chambre des notaires, Bourse de Bruxelles, …) vers ce site des facilitateurs. 2.3. Aide à l'évaluation technologique Du côté de l’offre de financement, le problème de l'insuffisance de seed-money ne se pose pas réellement. Reste le problème de la faiblesse rencontrée en Wallonie du côté de l'évaluation technologique et de l’étude technique des projets dans le chef des financiers : les financiers font parfois preuve d’un manque d'expertise en la matière et il semble que l’investissement dans ce type d’expertise soit insuffisamment rentable pour eux. Pour combler cette lacune, il serait intéressant d’envisager la possibilité d’étudier les dossiers avec l’appui de spécialistes des domaines concernés, par exemple avec la DGTRE ou les centres de recherche spécialisés. La DGTRE devrait pouvoir jouer un rôle à ce niveau en donnant un avis strictement « technique » sur les potentialités du projet. On pourrait imaginer une consultation (gratuite ou non) sur demande du financier privé ou public (Invests, ..). 11 Wallonia Space Logistics (voir infra). L’OPRI organise par exemple, tous les derniers jeudis du mois, une formation gratuite pour les entreprises privées et met à disposition des CD-Rom d’informations gratuits. 12 Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 11 Ainsi, le nouveau fonds de capital à risque FIRD mis en place par la Région wallonne s’appuie sur l’expertise de la DGTRE en la matière puisqu’il vise à financer le lancement de projets qui ont déjà reçu un appui de la DGTRE et qui ont donc reçu son aval « technologique » (évaluation du risque technologique). D’autre part, la SRIW, qui finance le nouveau fonds Technowal (pour projets non labellisés DGTRE) et participe au nouveau fonds Start-it, cherche à établir un réseau d’expertise technologique avec les universités et la DGTRE. Elle pourra ainsi consulter ce réseau pour l’évaluation du risque technologique des projets soumis à ces différents fonds. Par ailleurs, à terme, si les rendements attendus des fonds investis sont plus importants (ce qui est un des objectifs visés par les propositions de ce groupe de travail), les investisseurs privés devraient être en mesure de rentabiliser sur le long terme l’appel à un consultant spécialisé. En attendant, c’est le rôle du secteur public de donner l’impulsion nécessaire. Un site reprenant la liste des acteurs qui effectuent de l’évaluation technologique pourrait être créé et logé lui aussi sur le site de la DGTRE. 2.4. La technique des « incubateurs » ou du modèle décentralisé par domaines technologiques Les coûts de gestion importants liés au suivi d'un nombre de plus en plus élevé de petits projets est un frein du côté de l'offre pour décider de financer des projets innovants. La création d'un pool ou d'une structure commune (avec intervention publique ?) pour la prise en charge de ces coûts de gestion et d'évaluation technologique pourrait être une piste à creuser. Dans cette perspective, il est intéressant d’observer comment l’accompagnement et l'évaluation technologique s'opèrent dans le modèle israélien et, plus près de chez nous, dans la nouvelle structure WSL (Wallonia Space Logistics) qui vient d’être mise en place à Liège. Le modèle israélien Le système israélien fonctionne avec des « incubateurs » à vocation régionale. Lorsqu’un projet est sélectionné pour entrer dans un incubateur, il y est financé pour deux ans et bénéficie d’un accompagnement performant. L’originalité de la démarche est la concurrence importante qui s’opère à l’entrée de l’incubateur. Cela confère une grande crédibilité aux projets se trouvant dans celui-ci et donne déjà un premier signal au marché. Dans les conseils de ces incubateurs, on retrouve des entrepreneurs qui donnent aussi une crédibilité aux « incubés ». La structure est légère (elle est composée d’équipes de 4 – 5 personnes), mais elle fait souvent appel à l’expertise extérieure. Le système est très sélectif à l’entrée : il faut que tout projet présente un élément nouveau par rapport à ce qui existe sur le marché. Il est dès lors fait appel à des experts ayant une bonne connaissance du marché. Ce système a démarré au début des années 90 et, aujourd’hui, certains incubateurs sont déjà « selfsupporting » et peuvent ainsi se passer de l’aide publique. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 12 Un système de « royalties » a été mis en place. Si après deux ans, le projet n’aboutit pas, il doit sortir de l’incubateur, mais le taux de succès est très élevé. WSL : le spatio-pôle wallon Plus près de chez nous, la nouvelle structure WSL (Wallonia Space Logistics), mise récemment en place par la Région wallonne, en partenariat avec l’Université de Liège et des investisseurs privés, s’inspire quelque peu des mêmes principes et pourrait constituer un modèle à étendre et à reproduire. Ce pôle spatial ou « spatio-pôle » wallon vise essentiellement à l’essaimage de produits et services nouveaux et au maternage d’entreprises nouvellement créées à partir des résultats de la recherche spatiale menée par le Centre spatial de Liège (CSL) issu de l’Université de Liège, sans pour autant fermer la porte aux projets à finalité économique portés par les industriels du secteur ou par d’autres centres de recherche. Le CSL fait d’ailleurs partie de « Wallonie Espace », une association regroupant les entreprises industrielles, centres et laboratoires universitaires qui ont une activité spatiale en Wallonie et à Bruxelles. Ainsi, créé au départ de Liège, le pôle spatial se veut ouvert à l’ensemble des acteurs wallons du secteur. WSL est financé par la Région wallonne et Spinventure (Meusinvest et Université de Liège). La structure mise en place a pour objectif d’accompagner et d’encadrer les nouveaux projets issus de la recherche et de susciter les partenariats financiers et industriels. Elle juge de la viabilité économique des projets, elle aiguille les chercheurs/promoteurs vers les compétences adéquates en fonction de leurs besoins selon l’évolution du projet (plan d’affaires, étude de marché, aspect commercial, recherche de financement, …), elle met des locaux à disposition, elle aide financièrement les entreprises naissantes pour l’acquisition de matériels, l’achat de brevets et de licences, le recours à un consultant privé, … . WSL n’en est qu’à ses débuts puisque la société a été constituée en mai 1999. Il conviendra naturellement de suivre et d’évaluer quels seront les résultats produits par cette association de compétences qui ne peut être que prometteuse. A l’image de WSL et s’inspirant, pour certains aspects, des « incubateurs » israéliens, une nouvelle piste pourrait être celle-là : organiser l’accompagnement, l’évaluation technologique et le financement par domaine technologique dans les domaines de compétences pour lesquels la Wallonie dispose de points forts (voir chantiers 1 et 2 de Prométhée). Cette formule doit toutefois rester très souple et ouverte : elle doit laisser la possibilité au promoteur de pouvoir s’adresser à d’autres canaux et organismes que l’« incubateur » de son domaine technologique et donc lui laisser une liberté de choix. Elle doit se concevoir en réseau : on crée un incubateur par domaine technologique dont les différentes composantes sont reliées en réseau (les différents acteurs wallons de la recherche actifs dans un domaine sont branchés via un réseau à l’incubateur de leur domaine). Cet incubateur serait géographiquement localisé là où l’on trouve la plus forte concentration de compétences du domaine en Wallonie. Le rôle de proximité recherché par les TPE pourrait être assuré par les CCEI ou autres « facilitateurs » (voir supra, point 2.1.). Ceux-ci, ayant une bonne connaissance du tissu wallon et de ses réseaux (incubateurs), pourraient, si cela se justifie, orienter les TPE s’adressant à leur guichet vers la structure ou l’incubateur adéquat. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 13 La difficulté est ici de trouver la meilleure façon d’intégrer, localement et à travers les réseaux, les différents acteurs et d’articuler leurs interrelations : CEEI et autres facilitateurs, Invests, financeurs publics et privés, universités, centres de recherche, entreprise, promoteurs, … . 2.5. Meilleure visibilité du réseau d’offre de financement (seed capital) : organiser la rencontre entre l'offre et la demande Le manque de seed-money n'est pas un réel problème, l'offre en capital à risque existe, mais elle est souvent méconnue des promoteurs. D'autre part, les promoteurs sont vraiment à la recherche d’informations sur les différentes sources de financement auxquelles ils peuvent s’adresser en Wallonie ainsi que sur leurs critères de sélection. Des propositions concrètes sont ici faites en vue d'organiser davantage la rencontre entre l'offre et la demande. Propositions concrètes : 1. Des inventaires (sur site Internet) reprenant une grande partie des sources de financement disponibles en Wallonie existent déjà. Ainsi les sites Internet de l'European Venture Capital Association (EVCA) et de la Belgian Venture capital Association (BVA) (www.evca.com et www.bvassociation.org) présentent un inventaire déjà assez complet de financeurs (l'ensemble de leurs membres) avec des liens directs vers les sites de ces financeurs. Ces sites comportent des possibilités de recherche selon les préférences de l'investisseur (montant et type de l'intervention, phase de développement du projet, domaine technologique, couverture géographique, …). L'idée serait d'exploiter davantage ces inventaires sur sites (plutôt que de créer un nouvel inventaire) et de veiller à ce qu'ils soient le plus exhaustifs possible en suscitant les apporteurs de capitaux à s'affilier à la BVA. Pour une meilleure exploitation, on propose notamment de : • • Prévoir un renvoi du site de la DGTRE vers ces sites, complété par le réseau de Business Angels du GIE des CEEI, les fonds d’amorçage des Invests et les nouveaux instruments mis en place par la Région wallonne (FIRD, Technowal, ….) : on aurait ainsi une partie du site DGTRE réservée aux sources de financement disponibles pour les phases d'amorçage des projets. Susciter un renvoi vers ces sites à partir des sites des canaux privilégiés des promoteurs, à savoir, l'IEC, l'IPC, l'IRE, les banques, les notaires, la Bourse de Bruxelles. 2. Organisation d’un salon/bourse du capital à risque annuel en Wallonie où pourraient se rencontrer promoteurs et financeurs. L’organisation d’un tel salon viserait plusieurs objectifs : • • • • • Structurer le réseau d’offre de financement existant et lui donner une meilleure visibilité. Organiser la rencontre entre l’offre et la demande de seed-capital (espèce de « bourse » au seed-capital). Encadrer et encourager les promoteurs à la constitution de plans d’affaires de qualité et qui respectent les critères souhaités par les financeurs. Donner une meilleure visibilité aux facilitateurs présents en Région wallonne. Organiser la rencontre des facilitateurs et des promoteurs de projets. Prométhée – Chantier 3 – Groupe 3 14 Une expérience-pilote devrait permettre de tester la faisabilité de la démarche en région wallonne et d’en définir plus précisément les contours. 3. Organisation de road-shows. Organisation de « road-shows », ou rencontres décentralisées, avec des financeurs et des facilitateurs (CEEI, …) au cours desquels les promoteurs pourraient venir présenter et défendre leurs projets. Ces « road-shows » seraient aussi l’occasion de présenter des réussites: des promoteurs ayant réussi viendraient faire part de leur expérience. L’organisation de ces raod-show pourrait se faire en collaboration avec l’UCM, les chambres de commerce et d’industrie, certains clubs de créateurs d’entreprises, … . Conclusion Comme précisé dans l’introduction, le présent rapport reflète les constats, analyses et délibérations du groupe de travail concernant le thème qu’il avait pour mission d’approfondir, à savoir le financement des projets innovants comportant un risque élevé. Son statut est celui d’un document de travail. Le groupe souhaite que cette réflexion donne lieu rapidement à des actions concrètes dans trois directions : - inventaire des structures d’accompagnement existantes en région wallonne et des services offerts par celles-ci - amélioration de la visibilité de ces structures, notamment par la création d’un site internet approprié - développement des possibilités de rencontre entre les promoteurs et les offreurs de venture capital, notamment par le lancement d’une expérience-pilote de salon/bourse de seed et start up capital. Le groupe se propose d’assurer le suivi de ces opérations, en étroite collaboration avec l’Administration.