La nouvelle garde de Bayrou entre en campagne
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La nouvelle garde de Bayrou entre en campagne
34 LES ÉCHOS 4POLITIQUE Le Président "apte" selon son médecin Chose promise, chose due. Comme il l’avait annoncé en mars, Nicolas Sarkozy a publié hier son premier bulletin de santé. Dans un communiqué daté du 11 mai, son médecin Jean-Elie Henry-Mamou a ainsi certifié que "l'état du Président Nicolas Sarkozy est bon et intégralement compatible avec l'exercice de ses fonctions présidentielles". Fillon et Alliot-Marie bons camarades Longtemps en froid, François Fillon et Michèle Allio-Marie ont visité ensemble, hier, le commissariat de Vitry-sur-Seine, pour réaffirmer que le gouvernement sera "intraitable sur les questions de sécurité". Alors qu'une journaliste demandait à la ministre de l’Intérieur si cette visite conjointe la mettait "mal à l'aise", le Premier ministre a aussitôt lancé : "Vous trouvez qu'elle a l'air mal à l'aise ?". "Non, je ne suis pas du tout mal à l'aise. Je suis au contraire très heureuse (...) Ça me garantit de très bons arbitrages budgétaires !", a pour sa part répondu Michèle Alliot-Marie. Le Pen candidat à sa propre succession Le président du FN a annoncé, hier, qu'il serait candidat à sa propre succession lors du congrès de son parti en novembre. "Au Front national, le chef est incontesté pour l'instant", a-t-il assuré, ajoutant qu'il resterait donc "probablement" à la tête de son parti. S’agissant des législatives, Jean-Marie Le Pen a indiqué qu'il allait faire "un grand circuit" dans vingt régions de France pour "mobiliser" les militants. Il sera ce soir à Marignane pour présenter les candidats du FN dans les Bouches-du-Rhône. Diard était bien au meeting Contrairement à ce que nous avons écrit dans notre édition de jeudi, le député Éric Diard était bien présent au meeting de lancement de la campagne de l’UMP pour les législatives, organisé mercredi soir à Marseille. 4POLÉMIQUE Enrico Macias et Faudel "réhabilités" à Marseille Leurs chansons ne seront finalement pas boycottées. Au lendemain de l’annonce de la déprogrammation de deux chansons de Faudel et Enrico Macias de la Fête des écoles de Marseille, au motif que les deux artistes avaient soutenu Nicolas Sarkozy, la municipalité de la cité phocéenne a annoncé, hier, qu’il n’y aurait aucune censure. Organisatrice de l’événement, la Fédération des amis de l’instruction laïque a été priée de maintenir son programme initial, sous peine de sanctions. FRANCE Vendredi 25 Mai 2007 www.laprovence.com CENTRE / Les adhérents du Mouvement démocrate entendent mettre à profit les législatives La nouvelle garde de Bayrou entre en campagne hérents que la structure va nécessairement évoluer", souligne Jean-Luc Bennahmias, l’ancien secrétaire national des Verts et député européen qui a grimpé dans ce train. Comment les historiques, longtemps liés à la droite par des accords locaux, vont-ils pouvoir intégrer ces nouveaux venus sans perdre la main ? Version officielle signée Jacques Rocca-Serra, patron de la fédération des Bouches-du-Rhône et associé Par Michel-Philippe Baret [email protected] Q ui connaît Monsieur Morin ? C’est par cette boutade amère que les adhérents du Mouvement démocrate fondé par François Bayrou commentent le ralliement à la cause de Nicolas Sarkozy de la plupart des députés de l’UDF et la nomination de celui qui était leur chef de file au ministère de la Défense. "De toute façon, ce pays a besoin de nouveaux visages en politique" ajoute Brigitte Devesa, candidate dans la circonscription d’Aix-en-Provence. En lançant officiellement hier soir au Zénith de Paris la campagne législative de son MoDem, François Bayrou n’a pas caché à ses soutiens, et en particulier aux 535 candidats chargés de porter sa parole, que leur tâche allait être "rude". D’autant que les UDF "historiques"qui l’ont lâché entre les deux tours de la présidentielle s’organisent à la va-vite, avec le soutien de l’UMP, via la naissance du Parti social libéral européen (PSLE). Mais le pari du candidat centriste n’a pas changé à moyen terme : capitaliser sur les 18,6 % de voix obtenus le 22 avril dernier pour s’émanciper définitivement et bâtir ce contre-pouvoir dont il rêve. Un projet partagé par les 70 000 adhérents qui auraient rejoint en moins de trois semaines cette nouvelle formation politique. "Le MoDem est encore un objet politique non identifié, mais c’est par cette vague de nouveaux ad- “ Le MoDem est encore un objet politique non identifié mais la structure va nécessairement évoluer.” 0Le leader centriste était notamment entouré, hier, de l’ex-judoka Jamel Bouras, Corinne Lepage, / Photo AFP Jean-Marie Cavada et Azouz Begag. L’INTERVENTION de François Bayrou, hier soir au Zénith de Paris "UNE MARCHE PROMETTEUSE" Selon le leader centriste, la stratégie du MoDem sera couronnée lors des scrutins qui suivront les législatives. François Bayrou a lancé hier au Zénith de Paris la campagne législative de son nouveau Mouvement démocrate (MoDem), la décrivant comme le début d'une "longue marche" pour la construction d'un centre "fort et indépendant". Alors que la majorité des députés UDF se sont ralliés à Nicolas Sarkozy et que les sondages lui prédisent un faible nombre de sièges à l'Assemblée, le "troisième homme de la présidentielle" s'est projeté au-delà de ce "premier combat". Il "sera suivi de bien d'autres, plus faciles, plus encourageants", a-t-il promis, ci- tant les municipales de 2008, puis les régionales et les européennes. "Nous avons commencé une longue marche, mais cette marche, pour moi, elle est enthousiasmante, elle est prometteuse", a-t-il assuré, s'adressant à "l'immense armée" des 6,8 millions de citoyens qui ont voté pour lui au premier tour et des "75 000 volontaires pour l'adhésion" au MoDem. Pour cette première réunion publique du MoDem, au Zénith, quelque 6 OOO personnes s'étaient déplacées, pour la plupart assez jeunes, beaucoup arborant des T-shirts orange. Le leader centriste a annoncé pour "la dernière semaine d'août" des "grandes assises de la démocratie", pour fixer les statuts et les orientations de son nouveau parti. 3 Jean-Luc Bennahmias à la gestion municipale de Jean-Claude Gaudin : "Réussir cette alchimie est délicat, mais nous avons depuis toujours à Marseille cette culture de l’ouverture". Une reconfiguration du paysage sans douleur ? "Les accords passés ne me gênent pas, mais il nous faut maintenant bâtir un parti qui soit vraiment le reflet des aspirations des 7 millions de Français qui ont voté Bayrou", précise Slimane Azzoug, le très actif candidat des quartiers Nord de Marseille. Sans complexe et sans "allégeance", tels veulent se montrer ces nouveaux bédouins prêts à accompagner François Bayrou dans sa nouvelle traversée du désert. 3 ÉLECTIONS Les candidats aux législatives passent de la pêche aux voix à la chasse au financement public Les partis politiques percoivent de l’État deux subventions différentes en fonction de leurs résultats électoraux. Coucou, les revoilà. Qui ? Ces candidats qui se présentent aux législatives au nom d’improbables partis politiques, dont on perçoit si peu l’action quand le scrutin est passé. Ces candidats perçoivent cependant une, voire les deux, subventions que l’État verse aux partis. Parce qu’ils étaient présents aux législatives de 2002, deux obscures formations basées à Marseille, le "Mouvement hommes animaux nature" et le "Renouveau écologique" ont perçu respectivement 31 627,04 ¤ et 24 616,06 ¤ par an, et depuis cinq ans, au titre de la première fraction de l’aide publique. La loi dispose en effet que tout parti dûment enregistré perçoit une aide s’il obtient au moins 1 % des voix dans 50 circonscriptions. Pour éviter les abus trop flagrants, comme ceux initiés en 1993 par le parti de l’avocat marseillais Bernard Manovelli, décédé depuis, les comptes de campagne des candidats doivent d’abord être validés par la commission nationale de contrôle. Le gouvernement fixe une enveloppe globale (33 millions d’euros, par exemple, pour 2007) et le montant de cette première subvention est proportionnel au nombre d’électeurs. Pour la mandature 2002-2007, cette subvention était de 1,63 ¤ par suffrage. Des pénalités sont appliquées aux partis qui ne respectent pas la parité homme-femme. La loi sur le financement des partis politiques com- 0Le financement des partis tient compte du nombre d’élus / Photo P.G. au Parlement. prend aussi la répartition d’une seconde enveloppe (de 40 millions d’euros) au prorata du nombre d’élus à l’Assemblée ou au Sénat rattachés à un parti politique. Le Mouvement homme animaux nature aurait ainsi convaincu quelques députés, élus sur leurs propres couleurs, de se déclarer membres de ce parti (la loi ne permet pas de connaître leur nom). Or dans la dernière mandature, chaque parlementaire a rapporté à sa formation la bagatelle de 44 394,03 ¤ par an. Cette deuxième répartition vise surtout à financer les grandes formations politiques. Au total, l’UMP au niveau national, a perçu par an dans la dernière mandature 32 207 036,12 ¤ alors que le PS, les radicaux de gauche et les apparentés ont touché 20 023 879,87 ¤. La décision de financer la vie politique par les impôts a été prise dans les années90 dans l’espoir de mettre fin aux financements occultes des partis politiques. De multiples scandales avaient défrayé la chronique judiciaire et entamé la confiance des citoyens dans leur système politique. Et c’est parce que la démocratie n’a pas de prix qu’elle a un coût. 3 Thierry Noir REMBOURSEMENTS L’État rembourse aussi tout ou partie des frais de campagnedes candidats: bulletins de vote et enveloppes, affiches, déplacements, apéritifs... Le candidat doit montrer qu’il a engagé son argent personnel (l’argent versé par les partis n’est pas remboursable). Il doit ensuite recueillir plus de 5 % des suffrages exprimés. Et il ne doit pas avoir dépassé un plafond maximal de dépenses, fixé p ar circonscription à 38 000 ¤ plus 15 centimes par habitants. L’État rembourse la moitié de ce montant maximal. Les comptes des 577 circonscriptions sont vérifiés par une pointilleuse commission nationale.