Evaluation de la qualité de l`eau de pluie en vue de
Transcription
Evaluation de la qualité de l`eau de pluie en vue de
Evaluation de la qualité de l’eau de pluie en vue de son utilisation En France, les changements de comportements sociétaux ont conduit à orienter différemment la gestion de l’eau pluviale dans les zones urbaines : installation de collectes pour des usages internes (chasses d’eau), ou externe (arrosage). Les pouvoirs publics l’ont intégré dans la démarche HQE, et un arrêté spécifique sur ce thème a été publié le 28/08/2008. L’objectif de l’article paru dans Water Quality Journal (juil. 2013)* est d’identifier les paramètres pertinents permettant d’évaluer la qualité de l’eau de pluie (EPR), de proposer quelques modifications aux protocoles d’analyses habituels en tenant compte de l’usage visé pour l’EPR, notamment à travers des protocoles étrangers. En matière d’indicateurs physico-chimiques, les paramètres habituellement utilisés sont la température, le pH, la conductivité, la turbidité, les matières organiques dissoutes, le carbone organique dissous et les concentrations en nitrates et phosphates. Or, il serait judicieux de sélectionner un nombre restreint de paramètres comme par exemple la turbidité, bon indicateur de qualité (eaux troubles, lors des traitements UV…) et facile à mettre en œuvre. De même, une réflexion sur la quantité de carbone ou matière organique dissoute, ou encore différentes formes d’azotes serait à mener. Il est à noter que le choix des paramètres peut varier en fonction du type de surface de captage (ex : toiture végétalisée/terrasse). Pour les paramètres microbiologiques, les indicateurs de contamination fécale sont généralement sélectionnés (souvent défécations d’animaux sur les toits) tels les coliformes totaux, coliformes fécaux, coliformes thermotolérants ou Escherichia coli et entérocoques. D’autres indicateurs comme des flores aérobies revivifiables à 22° et 36° C, les Pseudomonas spp choisis ne sont pertinents que si un traitement d’eau issue de la toiture et de la cuve est mis en oeuvre pour contrôler l’abattement des micro-organismes. Dans un soucis de contrôle de la qualité sanitaire, il serait plus judicieux de cibler certaines bactéries pathogènes à rechercher tels que P.aeruginosa, A.hydrophila, A. caviae. - Pour un usage destiné à l’ingestion, il faudrait rechercher des pathogènes qui causent des maladies gastro-intestinales (Pseudomonas, Salmonella, Giardia, Clostridium…). Pour les risques liés à l’inhalation (arrosage, nettoyage sous haute pression, douche…), la recherche de pathogènes causant des maladies pulmonaires (Legionella, Chlamydiae) pourrait être utile. Pour tout contact cutané, la recherche de risques pathogènes comme les Staphylocoques dorés, leptospires, microbactéries nontuberculeuses pourrait être informative. En conclusion, les études* ont montré que 3 groupes de paramètres caractérisent l’EPR : - les paramètres ioniques, - les charges organiques, - les indicateurs de contamination fécale. Au moins un paramètre de chacun de ces 3 groupes serait à surveiller. Cependant, il y a nécessité d’adapter les protocoles existants pour les eaux de baignades et les eaux potables souvent inadaptés aux spécificités de l’EPR. Quelques modifications à proposer concernent les méthodes de dénombrement sur milieu solide de certains paramètres biologiques. Sont à prendre en compte, d’une part les faibles concentrations en Aveyron Labo - 195 rue des Artisans – 12000 Rodez www.aveyron-labo.fr - [email protected] indicateurs et pathogènes, et d’autre part la grande variabilité de la qualité de l’EPR. De ce fait, plusieurs volumes d’échantillons doivent être filtrés pour obtenir des résultats lisibles : soit 3 volumes pour la détection d’E.coli (100, 50 et 10 mL), pour les Pseudomonas spp. (50, 10 et 1mL), pour les coliformes totaux (10, 1 et 0.1 mL) et pour les bactéries hétérotrophes 1 Ml d’une gamme de dilution [100 à 10-2] ensemencés sur milieu solide. Les techniques de quantification par biologie moléculaire (ex : PCR) permettent un résultat plus court avec une meilleure sensibilité mais ont tendance à surestimer des concentrations (cellules mortes et ADN libre dans l’eau quantifiées). Des seuils de référence par rapport aux usages sont à prendre en compte (cf. référentiels Municipal Handbook for Rainwater Harvesting Policies, US, EPA 2008 & Rainwater Harvesting Systems : Code of Practise-BSI, 2009). Aux Etats-Unis - pour un usage potable à l’intérieur : l’absence d’E.coli et coliformes totaux dans un vol. 100mL d’EPR est exigée. - pour les usages non potables à l’intérieur : une concentration ‹ à 100 ufc. 100 mL-1 pour l’E.coli et 500 ufc. 100 mL-1 pour coliformes totaux En Grande-Bretagne - pour un usage tel que l’arrosage de jardin et la chasse d’eau des toilettes : le niveau de concentration E.coli + Entérocoques intestinales + Coliformes totaux ≤ 205, 100 et 1000 ufc. 100 mL-1 - pour les usages comme le nettoyage ou l’arrosage à haute pression ≤ 1 ufc.100 mL-1 pour E.coli et entérocoques intestinaux et ≤ 10 ufc.100 mL-1 pour coliformes totaux et ≤ 100 ufc. mL-1 pour Legionelles En terme de résultats, la norme britannique interprète et conseille la gestion de récupération des eaux de pluie en comparant avec les valeurs guides : - si ‹ valeurs guides : surveillance en routine - si › valeurs guides mais ne dépassent pas (x10) les valeurs guides : intervention curative sur le système de collecte - si les concentrations sont › (x10) aux valeurs guides: suspension A noter : il n’existe pas de référentiel pour les espèces pathogènes. Pour les usages potables, les normes de l’eau potable seront appliquées. * ref : Eur.j. water qual. 44 (2013) 1- 12 – Evaluation de la qualité de l’eau de pluie en vue de son utilisation : vers la définition de paramètres pertinents et de protocoles adaptés – TLN Nguyen-Deroche, B. de Gouvello, F. Lucas, N. Garrec et MC Gromaire. Pour un devis, nous contacter [email protected] Tél : 05.65.76.51.14 Aveyron Labo - 195 rue des Artisans – 12000 Rodez www.aveyron-labo.fr - [email protected]
Documents pareils
interprétation des résultats - Laboratoire départemental d`analyses
On trouve naturellement E. coli dans les intestins des êtres humains et des animaux à sang
chaud. Contrairement à d'autres bactéries de cette famille, E. coli n'est habituellement pas
présent natur...