Etienne EFFA - Gestion et Finances Publiques
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Etienne EFFA - Gestion et Finances Publiques
économie Etienne EFFA Sous-directeur du Conseil fiscal, financier et économique, Service des collectivités locales Direction générale des Finances publiques L’action de la Direction générale des Finances publiques face à la crise financière et économique La crise brutale des liquidités qui a suivi le dépôt de bilan de la banque Lehman-Brothers, « la banqueroute la plus importante de toute l’histoire financière des Etats-Unis », le 15 septembre 2008, a désorienté l’ensemble des acteurs économiques en France et dans le monde. Les liquidités que fournissaient traditionnellement les marchés financiers se sont en effet brusquement asséchées, ce qui a plongé la plupart des établissements financiers en grande difficulté pour honorer leurs engagements. Cela a été en particulier le cas de la première banque mondiale pour le financement des collectivités locales, DEXIA, sauvée in extremis grâce à l’injection le 30 septembre de 6,4 milliards d’euros par les Etats belge, français, luxembourgeois et la Caisse des Dépôts et Consignations. Les banques n’obtenant plus de liquidités sur les marchés et cessant, par conséquent, de se prêter entre elles au-delà du très court terme, ont brutalement restreint leur offre de crédit vers les acteurs économiques, les particuliers, les entreprises et les collectivités locales. Les collectivités locales, qui représentent 72 % de l’investissement public en France, ont alors brutalement revu leurs programmes d’investissement à la baisse par crainte de ne pas trouver les financements nécessaires. La crise financière s’est propagée au cours des semaines et mois suivants à l’ensemble de l’économie, ce qui a conduit les autorités nationales à prendre rapidement différentes séries de mesures pour soutenir l’économie et pour assurer son financement. Ainsi, les banques centrales sont intervenues pour réalimenter les marchés financiers en liquidités et les Etats se sont mobilisés pour soutenir le secteur bancaire et l’activité. En France, l’Etat a adopté un plan de lutte contre la crise économique basé sur une relance de l’investissement et des mesures pour financer l’activité des entreprises. Les services de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) ont été particulièrement mobilisés pour la mise en œuvre et le suivi des mesures prises : l’accès au crédit des entreprises et des collectivités locales, l’amélioration de la trésorerie des entreprises, le soutien à l’investissement des collectivités locales, l’accompagnement des entreprises en difficulté, le suivi départemental et national des mesures. FACILITER L’ACCÈS DES ENTREPRISES AU CRÉDIT Le 30 octobre 2008, le Président de la République a réuni à l’Elysée les Préfets, les Trésoriers-payeurs généraux, ainsi que les responsables des banques françaises. Pour s’assurer du respect des engagements pris par les banques, le Président de la République a nommé René Ricol Médiateur du Crédit, à qui il a demandé d’être le gardien à l’échelle nationale 18 du pacte moral passé entre la collectivité nationale et les établissements de crédit. Au niveau local, il a chargé les Préfets et les Trésoriers-payeurs généraux de s’assurer que ce pacte moral est bien respecté. Pour cela, il leur a demandé de réunir chaque semaine les principales banques du département pour faire le point sur l’évolution locale du crédit aux ménages, aux entreprises et aux collectivités locales et sur la situation économique, aussi bien en matière de dynamique d’investissement que de difficultés de financement. Le Président de la République a également demandé aux Préfets et Trésoriers-payeurs généraux de mobiliser autant que nécessaire le comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI) afin d’aider les entreprises en difficultés. Une circulaire du Premier ministre du 22 octobre 2008 a organisé le suivi des engagements pris par les banques, en demandant aux Préfets et aux Trésoriers-payeurs généraux de réunir chaque semaine les représentants des réseaux bancaires du département, le représentant d’OSEO, et les acteurs économiques (MEDEF, CGPME et UPA [1]) pour : – informer les acteurs économiques des mesures prises au niveau national et de leurs objectifs ; – effectuer un diagnostic de la situation locale et en particulier du rétablissement d’un fonctionnement normal du marché du crédit aux entreprises ; – décliner au niveau local et suivre de manière précise et régulière les engagements pris par les banques au niveau national. Parallèlement à ces réunions, le Préfet et le Trésorier-payeur général ou le Directeur départemental des Finances publiques (2) se réunissent avec le directeur de la Banque de France, au sein d’une cellule opérationnelle de suivi (COS), pour examiner l’évolution du volume de crédits offerts par les banques et, surtout, instruire les dossiers individuels d’entreprises qui nécessitent une médiation avec les banques. Ainsi, pendant les neuf premiers mois de l’année 2009, les cellules opérationnelles de suivi ont tenu plus de 1 520 réunions. Souvent, en complément de la recherche de solutions avec les banques, les Trésoriers-payeurs généraux ou Directeurs départementaux des Finances publiques ont été amenés à accorder des (1) Union professionnelle artisanale. (2) La fusion entre l’administration fiscale et le Trésor public se traduit, dans chaque département, par la création d’une Direction départementale des Finances publiques ; les Directeurs départementaux des Finances publiques prennent progressivement la place des Directeurs des services fiscaux et des Trésoriers-payeurs généraux. No 1 - Janvier 2010 - économie échéanciers pour le paiement des dettes fiscales et sociales au sein de la Commission des chefs de services financiers et des représentants des organismes de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et de l’assurance chômage (CCSF) qu’ils président. Parfois, les difficultés rencontrées révélaient des problèmes plus structurels, que la crise du financement n’a fait que précipiter. Dans ces cas, les cellules opérationnelles de suivi ont permis d’orienter les entreprises vers les instances les plus appropriées : le CODEFI au niveau départemental ou le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), au niveau national, pour les entreprises de plus de 400 salariés. SOUTENIR L’INVESTISSEMENT DES COLLECTIVITÉS LOCALES, PREMIER INVESTISSEUR PUBLIC L’investissement des collectivités locales représente plus de 72 % de l’investissement public. Or, les collectivités locales sont très dépendantes de l’emprunt pour la réalisation de leurs opérations d’investissement, cette ressource représentant 34 % de cette catégorie de dépenses. AMÉLIORER LA TRÉSORERIE DES ENTREPRISES GRÂCE AU REMBOURSEMENT ANTICIPÉ DE 20 MILLIARDS D’EUROS DE CRÉANCES FISCALES Aussi, les restrictions du crédit qui se sont fait sentir à partir de l’été 2008, sous forme d’un très net durcissement des conditions et de difficultés accrues pour couvrir la totalité des besoins de financement à l’occasion des appels d’offres, ont conduit les collectivités locales à réduire sensiblement leurs investissements. Ainsi, l’investissement, qui affichait encore une progression de + 3 % sur les 9 premiers mois de l’année 2008, s’est brusquement effondré au cours du quatrième trimestre, avec un recul de 12 % entre le quatrième trimestre 2007 et le quatrième trimestre 2008. Sur l’ensemble de l’année 2008, l’investissement des collectivités locales s’est réduit de 1,3 milliard par rapport à 2007, soit – 3,2 %. Les entreprises, du fait du mode de collecte de l’impôt et des règles fiscales, sont structurellement créancières de l’Etat au titre de l’impôt sur les sociétés (crédits d’impôts recherche, crédits de report en arrière de déficits, excédents d’acomptes) et de la taxe sur la valeur ajoutée (crédits de TVA). Pour inciter les collectivités locales à relancer leurs investissements et soutenir la demande adressée aux entreprises, le Gouvernement a annoncé que l’Etat verserait avec anticipation les remboursements de TVA aux collectivités locales qui s’engageraient à augmenter leurs dépenses d’investissement en 2009 par rapport à la moyenne des années précédentes. Pour améliorer la trésorerie des entreprises, le Président de la République a annoncé, le 4 décembre 2008 à Douai, les mesures fiscales suivantes : – la restitution anticipée du crédit d’impôt recherche ; – la restitution anticipée de la créance de report en arrière de déficits ; – l’accélération du remboursement des excédents d’acomptes d’impôt sur les sociétés ; – la mensualisation des remboursements de crédits de TVA. Ainsi, les entreprises ont été autorisées à demander la restitution des crédits d’impôt recherche des années 2005, 2006 et 2007 non imputés dès le 2 janvier 2009. Les entreprises ont également eu la possibilité d’obtenir, dès le 2 janvier 2009, la restitution du crédit d’impôt recherche 2008 après imputation de l’impôt dû, estimé par elles. Les créances de report en arrière de déficits ont été rendues restituables dès le 2 janvier 2009, pour celles déjà déclarées et dès le lendemain de la clôture de l’exercice pour les nouvelles, alors que précédemment, ces créances n’étaient restituables que cinq ans après leur naissance. Pour les exercices clos jusqu’au 30 septembre 2009, les excédents d’acomptes d’impôt sur les sociétés ont pu être remboursés dès le lendemain de la clôture de l’exercice et non au moment du paiement du solde de l’impôt, le 15 du quatrième mois suivant la clôture de l’exercice. Le remboursement des crédits de TVA s’effectuait trimestriellement (régime normal) ou annuellement (régime simplifié). La mesure d’accélération a consisté à rembourser les crédits de TVA mensuellement, dès lors que les déclarations de TVA sont également déposées mensuellement, et ce, dès le mois suivant celui au titre duquel le crédit est constaté. Grâce à ces mesures fiscales, les services de la DGFiP ont permis d’injecter près de 20 milliards d’euros de trésorerie supplémentaire dans les entreprises. Au 31 août 2009, les entreprises ont bénéficié de 11,4 milliards d’euros de remboursements au titre des mesures fiscales. - No 1 - Janvier 2010 Le fonds de compensation de la TVA, dispositif par lequel l’Etat rembourse une partie de la TVA des investissements des collectivités locales, avec deux années de décalage (3), est en effet une source importante de financement des investissements locaux. Il couvre environ 12,5 % des dépenses d’équipement des collectivités locales. L’article L. 1615-6 du Code général des collectivités territoriales (CGCT) a été modifié par la loi de finances rectificative (LFR) pour 2009 relative au plan de relance pour supprimer le décalage de deux ans pour le versement du fonds de compensation de la TVA en cas d’augmentation des investissements. La disposition adoptée prévoit que toutes les collectivités (en dehors de communautés de communes et des communautés d’agglomération qui bénéficient déjà d’un versement anticipé du FCTVA) qui s’engagent, par voie de convention signée par le maire et le Préfet, à augmenter leurs dépenses réelles d’équipement (4) par rapport à leurs moyennes 2004-2007, pourront percevoir le FCTVA dû au titre de 2008, dès 2009, au lieu de 2010. Si l’engagement est respecté, la collectivité conserve le bénéfice de la suppression du décalage de deux ans du FCTVA. Tous les bénéficiaires du FCTVA qui perçoivent le FCTVA deux ans après la réalisation des travaux, et notamment les communes, les départements, les régions, les communautés urbaines, les syndicats mixtes, sont concernés par cette mesure. Pour mettre en place cette mesure, en appui des Préfets, les services de la DGFiP ont exploité les balances comptables centralisées et calculé les moyennes de dépenses réelles d’équipement 2004-2007, de chaque collectivité ou établissement potentiellement concerné par la mesure. Ces informations ont été communiquées au plan local, aux Préfets et aux Trésorierspayeurs généraux ou Directeurs départementaux des Finances publiques, et ont servi de base à la discussion avec les élus pour établir les conventions par lesquelles les collectivités locales s’engagent pour bénéficier de la mesure. (3) A l’exception des communautés d’agglomération et des communautés de communes, qui bénéficient d’ores et déjà d’un versement l’année même de la dépense. (4) Il s’agit de la totalité des dépenses d’équipement, et pas seulement celles qui entrent dans le champ du FCTVA, y compris les subventions d’investissement. 19 économie Sur 53 900 collectivités potentiellement concernées par la mesure, 19 600 ont signé une convention et ont bénéficié de la suppression du décalage de deux ans pour le versement du FCTVA. Le coût de la mesure pour le budget 2009, initialement prévu d’un montant de 2,5 milliards d’euros, a été réévalué à 3,6 milliards d’euros, ce qui représente plus de 6,5 % des dépenses d’équipement des collectivités territoriales en 2008. Les services de la DGFiP ont également participé activement au suivi de la mesure tout au long de l’année 2009. En effet, le texte de loi prévoit qu’en cas de non-réalisation de l’objectif de dépassement de la moyenne de référence (dépenses réelles d’équipement 2004-2007) inscrite sur la convention signée par le Préfet et l’élu, la collectivité perdrait le bénéfice de la suppression du décalage de deux ans pour le versement du FCTVA. Il était donc essentiel, dans ces conditions, de veiller à ce que le rythme des investissements des collectivités au cours de l’année 2009 soit compatible avec les engagements et, le cas échéant, d’appeler l’attention des collectivités sur le risque de non-réalisation de leurs engagements et ses conséquences. Pour cela, la DGFiP, chaque fin de mois, à partir de fin juin 2009, a calculé et communiqué à ses services locaux, le montant des investissements comptabilisés pour chaque collectivité signataire. Les trésoreries générales ou directions départementales des Finances publiques ont ainsi pu se rapprocher des collectivités jugées en retard par rapport à leur objectif, et examiner avec elles les moyens d’accélérer le mandatement des dépenses d’investissement. TRAITER ET ACCOMPAGNER LES DIFFICULTÉS ÉCONOMIQUES DES ENTREPRISES Le Ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat a demandé à la DGFiP de mettre en place un dispositif pour faire face à l’afflux massif de dossiers à partir de l’automne 2008. Un guichet fiscal unique pour les entreprises en difficulté a été mis en place dans chaque trésorerie générale ou direction départementale des Finances publiques auprès du secrétaire permanent de la Commission des chefs de services financiers et des représentants des organismes de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et de l’assurance chômage (CCSF). Le formulaire de saisine a été simplifié, les procédures d’instruction et d’examen des dossiers ont été allégées et les rythmes des réunions ont été accélérés pour se tenir autant de fois que nécessaire, compte tenu du volume de dossiers. Plus de 3 000 délais fiscaux ont été ainsi accordés par les CCSF aux entreprises en difficulté. En complément, la DGFiP a mis en œuvre, dès le début de la crise financière, plusieurs mesures en faveur des entreprises fragilisées, et notamment des PME. Des consignes ont été données aux services des Impôts des entreprises et à la Direction des grandes Entreprises en vue d’accélérer les remboursements des crédits de TVA, notamment dans les secteurs les plus fragilisés (filières de l’automobile et immobilier, entreprises nouvelles) et ceux identifiés localement comme particulièrement touchés par la crise financière. En outre, les services comptables ont été invités à examiner avec une bienveillance particulière les demandes de délais de paiement formulées par les redevables, avec une mise en œuvre assouplie des garanties de l’Etat et la remise des pénalités. Un assouplissement des règles de publicité du privilège du Trésor a également permis de laisser davantage de temps aux entreprises pour trouver des solutions ou mettre en place un plan d’apurement de leurs dettes. Ce dispositif a été complété par le ministre fin août 2009, en étendant le champ des dettes fiscales à prendre en compte dans les 20 plans de règlement. Ainsi, de façon exceptionnelle et pour une durée limitée, les dettes fiscales attendues au cours des deux mois à venir peuvent être intégrées dans les plans de financement, alors qu’en régime normal, seules les dettes constituées peuvent faire l’objet d’un plan de règlement. Enfin, il était demandé aux comptables de jouer un rôle nouveau au regard de leur mission traditionnelle de recouvrement, de détection des entreprises en difficulté et, le cas échéant, d’orientation vers la CCSF ou, pour celles rencontrant des difficultés plus structurelles, vers le Comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI). Les services de la DGFiP, tant au niveau de l’administration centrale que locale, sont aussi fortement mobilisés, depuis le début de la crise, dans le cadre de leur mission d’assistance au secrétaire général du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), placé au sein de la Direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE) au ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, en instruisant les dossiers sous l’angle fiscal et économique. LE SUIVI DE LA SITUATION DES ACTEURS ÉCONOMIQUES ET DU PLAN DE LUTTE CONTRE LA CRISE Dès les premières manifestations de la crise financière, les autorités de l’Etat ont eu besoin de disposer d’informations précises et actualisées pour évaluer l’ampleur et l’évolution du phénomène et des conséquences sur les entreprises et les collectivités locales, puis dans un second temps, pour suivre la mise en œuvre des mesures décidées. Le suivi des collectivités locales Le premier thème de préoccupation a concerné les collectivités locales puisque, dès l’été 2008, elles ont brusquement été privées de crédits suite aux difficultés de financement des banques et en particulier de Dexia, le premier organisme prêteur des collectivités locales. Elles ont en outre pris conscience, à partir d’octobre 2008, de l’impact que pourrait avoir la modification de la structure des taux d’intérêts et des taux de change sur le niveau de leurs frais financiers en raison de la présence d’emprunts « toxiques » dont les coûts financiers sont liés à l’évolution des taux d’intérêt et des taux de change. Dès le mois d’octobre 2008, la DGFiP a mobilisé son réseau de directions départementales et de comptables publics pour recenser et caractériser les difficultés, effectives et potentielles, des collectivités locales. Cette action a permis d’identifier, dès la fin octobre, les collectivités locales qui rencontraient des difficultés de trésorerie, celles qui ne parvenaient pas à obtenir les prêts nécessaires au financement de leurs investissements et celles qui risquaient une hausse massive de la charge d’intérêts compte tenu de la proportion d’emprunts structurés dans l’encours de leur dette. Cette information, actualisée mois après mois et complétée avec le suivi quotidien du niveau de la trésorerie globale des collectivités locales, a permis au Gouvernement de disposer d’une connaissance précise des formes que prenait la crise dans le monde des collectivités locales et d’arrêter le dispositif de soutien adapté à la situation, tant au niveau de la nature des mesures que de leur ampleur. Le suivi de la situation économique et des dispositifs en faveur du financement des PME La DGFiP a également fortement mobilisé ses services déconcentrés, en particulier ceux chargés de l’action économique, pour No 1 - Janvier 2010 - économie rendre compte au Gouvernement de l’évolution de la situation économique du pays et de la mise en place de toutes les mesures prises pour lutter contre la crise économique. Ainsi, une circulaire interministérielle du 27 novembre 2008, organisant l’accueil et le traitement des entreprises confrontées à des problèmes de financement, demandait la centralisation des comptes-rendus des commissions départementales du financement de l’économie présentant notamment les points suivants : – un état de la situation économique locale basé sur l’évolution des défaillances d’entreprises, des retards ou des défauts de paiements et de déclarations fiscaux et sociaux, l’analyse des participants, etc. ; – un dénombrement des dossiers traités dans le cadre du dispositif de traitement des entreprises rencontrant des difficultés de financement ; – le fonctionnement de la médiation pour l’accès au crédit des PME. Chaque mois, une synthèse nationale était transmise au ministre pour lui permettre de suivre la mise en œuvre des dispositifs en faveur des entreprises rencontrant des difficultés de financement. Le suivi des mesures du plan de relance Les mesures du plan de relance ont également donné lieu à un suivi très complet. En ce qui concerne les mesures fiscales, un dispositif de remontées statistiques a été mis en place afin de suivre leur mise en œuvre. Il prévoit une remontée exhaustive mensuelle des différentes mesures et, au cours du mois, un point hebdomadaire en tendance sur les services les plus significatifs : – un suivi mensuel exhaustif : les données statistiques portent sur les restitutions accélérées des crédits d’impôt recherche, le report en arrière des déficits, les excédents de versement d’impôt sur les sociétés et sur les remboursements de crédit de TVA constatés auprès de l’ensemble des services, y compris la Direction des grandes Entreprises. Elles incluent également un suivi des mesures de compréhension (non-application des pénalités, plans de règlement accordés, etc.) ; – un suivi hebdomadaire : afin de suivre les effets de ces mesures, le Ministre a également souhaité disposer des données chiffrées toutes les semaines. La mesure statistique s’effectue pour chaque département (y compris la Direction des grandes Entreprises), à partir du service des impôts des entreprises du département ayant le montant le plus important en matière d’encaissement d’IS et de TVA cumulés (soit 100 services des impôts des entreprises référents). - No 1 - Janvier 2010 En ce qui concerne les mesures en faveur des collectivités locales, la DGFiP a mis en place un suivi mensuel des dépenses d’investissement de chaque collectivité locale signataire de la convention relative à la réduction du délai de remboursement du FCTVA à partir de l’été 2009. Ce suivi a permis d’identifier les collectivités en retard sur leur engagement de dépenses d’investissement et risquant de perdre le bénéfice de la mesure. Les comptables, sur la base de ce suivi, ont sensibilisé les collectivités locales en retard pour qu’elles accélèrent le rythme de mandatement des dépenses d’investissement et pour qu’elles obtiennent plus rapidement des factures de la part des entreprises. 0 La Direction générale des Finances publiques a, dès les premières semaines de la crise du financement, été placée au cœur du dispositif gouvernemental de lutte contre les effets de la crise sur l’économie et de suivi des mesures. La plupart de ses services territoriaux ont été mobilisés pour venir en aide aux entreprises : services de l’action économique, service des impôts des entreprises, Direction des grandes Entreprises, trésoreries chargées de l’impôt, trésoreries chargées de la gestion des collectivités locales, services chargés de la dépense de l’Etat, etc. Cette mobilisation a été facilitée par les rapprochements en cours entre services chargés de la fiscalité et ceux chargés de l’action économique au sein de la DGFiP, révélant ainsi de nouvelles complémentarités dans le processus de fusion de l’administration fiscale et du Trésor public. Il convient, en outre, de souligner l’engagement particulier de tous les responsables départementaux, Trésoriers-payeurs généraux, Directeurs des services fiscaux et Directeurs départementaux des Finances publiques, durant cette période. Leur action, aux côtés des Préfets, en tant que créanciers des entreprises, en tant que présidents des CCSF et vice-présidents de CODEFI, en tant que secrétaires des commissions départementales de financement de l’économie, a été déterminante pour assurer la survie d’un grand nombre d’entreprises et la préservation de nombreux emplois. Enfin, la tenue des comptes des collectivités locales par un comptable public, ainsi que le dispositif de centralisation mensuelle des balances comptables et quotidienne des flux de trésorerie, ont permis d’établir rapidement et objectivement le diagnostic concernant cette catégorie d’acteurs économiques qui joue un rôle crucial sur les carnets de commande des petites et moyennes entreprises et de suivre en permanence l’effet des mesures prises sur la situation de leur trésorerie et sur le rythme de leurs investissements. 21