Expériences d`Economie sociale Province de Ravenne 1. L

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Expériences d`Economie sociale Province de Ravenne 1. L
Expériences d’Economie sociale
Province de Ravenne
Nous présentons ici un premier relevé d’expériences de l’économie sociale de la première
étape de notre coopération, le voyage d’études à Ravenne. Ce relevé n’est pas exhaustif et a
vocation à être complété pour réaliser un « Guide de Bonnes Pratiques ».
Nous cherchons à donner ici un aperçu des modes d’organisation des réseaux de l’économie
sociale de Ravenne, dans les trois domaines suivants : Habitat, Consommation/Distribution,
Environnement.
1. L’économie sociale et solidaire à Ravenne, Italie
L’économie sociale est implantée à Ravenne depuis plusieurs décennies, avec des coopératives
qui sont leaders sur les marchés nationaux et internationaux (coopératives bancaires, Coop CMC
qui est une coop de BTP fondée il y a 100 ans…). Ceci est une particularité du Nord de l’Italie et
de la Province de Ravenne en particulier.
 Le poids des coopératives dans le paysage de l’Emilie Romagne
La forme coopérative est reconnue au sein de la Constitution italienne, et représente la forme de
coopération la plus répandue en Italie, à l’instar de la forme associative en France. 280 000 sur
380 000 habitants de Ravenne sont membres au moins d’une coopérative. 56 % sont membres
d’une coopérative de consommation/distribution, 10% d’une coopérative agro-industrielle, et
10% d’une coopérative sociale ou d’une mutuelle. Le secteur de l’ESS représente 26 000
employés soit 15 % des 175 000 emplois de la province.
 Gestion économique des coopératives
Aujourd’hui, il existe une véritable tendance des coopératives à s’agréger afin d’atteindre une
taille critique, concurrentielle sur les marchés. Les institutions politiques locales et l’Etat italien
cherchent aujourd’hui à renforcer ce poids et continuer la politique de fusion pour être
compétitif au niveau européen et international (Il existe notamment une volonté similaire au
niveau du Ministère de l’Agriculture en France, avec l’exemple des coopératives agricoles).
Les coopératives sont également touchées par la crise, cependant elles sont anticycliques,
observe Antonio Buzzi de l’ACI. Les années 2008, 2009, 2010 ont vu une augmentation du capital
social des coopératives, qui est liée à une gestion « extraordinaire » des coopératives, car la
marge brute a elle baissé de 25%. La logique des coopératives a été de sacrifier les bénéfices
pour conserver l’emploi.
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2. L’organisation des coopératives et des structures de l’ESS
 Les types de coopératives et structures de l’ESS
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Coopératives sociales: de Type A (services sociaux liés à la dépendance,
personnes âgées, petite enfance…), de Type B (30% des salariés sont des publics
en difficulté, domaine de l’insertion et de l’inclusion sociale)
Coopératives de différents secteurs : agricole, distribution, habitat, culture…
Consortiums : formes de grappes d’entreprises et de partenariats entre
structures autour d’une thématique (ex. Consortium Fare Comunità autour de
l’inclusion sociale) et permettant également de répondre aux marchés publics
Association de volontariat : institutionnalisation de la figure d’associé-volontaire
et prise en compte du poids économique de ces structures
 La chambre de commerce de Ravenne
Il s’agit d’une seule chambre consulaire qui réunit plusieurs types d’activités (industrie, services,
agriculture…) et de structures, 420 coopératives avec 5 milliards d’euros de chiffre d’affaire, ce
qui est spécifique à l’Emilie Romagne et à la Province de Ravenne.
 Centrales Coopératives et ACI (Alliance des Coopératives Italiennes)
Les coopératives italiennes se structurent globalement en trois
grandes unions de coopératives : Legacoop, Confcooperative, AGCI
(Agence Générale des Coopératives Italiennes). Ces trois centrales se
sont construites sur des sensibilités politiques et historiques
différentes (mouvement ouvrier, socialiste, chrétien…).
Ces centrales font bénéficier leurs membres de services, tels que
l’incubateur d’entreprise « Fare Empresa » de Legacoop, la promotion
des innovations sociales, mais surtout permettent d’entretenir des liens
étroits avec les structures politiques locales. A Ravenne, le secteur de
l’économie sociale et solidaire bénéficie ainsi d’un portage politique très
soutenu.
Enfin, ces trois centrales coopératives se sont récemment réunies dans
une structure globale, l’Alliance des Coopératives Italiennes, le 27
janvier 2011.
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3. Les modes d’action des coopératives italiennes
 Travail intersectoriel / en filière
Filières : Les coopératives italiennes notamment du secteur de l’agroalimentaire s’organisent en
filières intégrées. Les coopératives de production travaillent avec les coopératives de
distribution, afin de mettre en avant la production locale. Coop Adriatica propose ainsi 30% de
produits locaux dans ses rayons, et fonctionne également avec la centrale d’achat Coop Italia
pour l’importation de produits, dont une partie en équitable.
Aujourd’hui en France, le mode de fonctionnement en filière est bien sûr utilisé mais souvent
partiel et non généralisé. D’autre part, certaines entreprises adoptent une « approche filière »
mais sur d’autres thématiques, le développement local durable, l’innovation sociale, la culture…
Afin par exemple de pouvoir proposer un une gamme de service socialement responsable sur
plusieurs niveaux d’actions aux acheteurs publics (Cf. Pôles Territoriaux de Coopération
Economique).
Intersectoriel : On peut observer au sein des
entreprises coopératives une institutionnalisation des
partenariats intersectoriels qui permet de mettre en
valeur un ensemble de services de
proximité
qui
différencie
les
coopératives
d’autres
types
de
supermarchés.
Les supermarchés de Coop Adriatica
travaillent par exemple avec des
associations de bénévoles du secteur social et culturel, appelés « Ausilio
voluntario » (exemple de « Ausilio per la cultura », « Ausilio per la spesa » :
association de bénévoles qui font les courses pour les personnes âgées).
 Le bénévolat
Le bénévolat est une forme d’activité reconnue en Italie, notamment pour les rôles clés qu’elle
joue dans les secteurs où elle complète l’action de l’Etat, et pour le poids économique qu’elle
représente aujourd’hui. La figure de l’associé-volontaire est reconnue juridiquement, et les
bénévoles réalisent ainsi des activités comparables à celles des salariés.
Le Comité Paritaire départemental du bénévolat est une structure de plusieurs décennies. 265
associations y sont enregistrées, mais elles sont plus de 400 au total. Elles développent leurs
activités dans les domaines de l’assistance sociale, le soutien social, la solidarité, la santé… Le
travail réalisé par les bénévoles correspond à 23 millions de chiffre d’affaire par an.
L’enjeu aujourd’hui tourne autour de l’augmentation en complexité du rôle des bénévoles, qui
demande un apport constant d’expertise. Enfin, il s’agit d’impliquer la société sur un
fonctionnement plus humain, basé sur le modèle du bénévolat, et d’assurer un rôle au monde du
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bénévolat dans les politiques publiques, afin par exemple de modifier le système de santé et
proposer des alternatives… Le bénévolat est un système opérationnel sur lequel il faut prendre
exemple, en articulation avec le système actuel.
 Consortium Fare Comunità (Faire communauté)
Le consortium est un collectif coopératif de 10 structures, ayant pour objet l’insertion
professionnelle et l’inclusion sociale. Statut : ONLUS (Organisation Non Lucrative d’Utilité
Sociale)
Le consortium unit plusieurs structures dans le but de mutualiser les moyens et ressources pour
faire face aux défis économiques et sociaux, mais aussi pour suivre une politique de
développement basée sur un travail intersectoriel entre coopératives de différents secteurs, sur
différents thèmes (logistique, agriculture, travail, logement…), dans le but de favoriser
l’inclusion des personnes.
Les salariés des consortiums sont des salariés des coopératives de niveau 1 mis à disposition
pour 2 ans. Ces salariés connaissent donc bien le terrain pour en être issu, et permettent aux
réseaux de rester opérationnels.
Le consortium Fare Comunità a notamment participé au projet européen Equal. Le consortium
s’implique également dans la dynamique du TSR (Territoire Socialement Responsable) et du
réseau européen REVES par la mise en place d’accords commerciaux pour impliquer les
entreprises dans l’insertion par le travail, et sur le développement d’un territoire compétitif et
socialement responsable. Le consortium a également réalisé d’autres types de travaux, tel qu’un
glossaire sur l’Economie sociale (cf. Document joint)
Questions à approfondir
Quelle gouvernance au sein du Consortium ?
Quelle est l’implication dans le TSR de Faenza ?
4. Les coopératives de la production agricole/ distribution
 Agrintesa
Agrintesa est une coopérative de production agricole
issue de la fusion de 3 grandes coopératives agricoles,
elles-mêmes issues de fusions (19 coopératives ont
fusionné au total depuis 1960). Les coopératives agricoles
ont pris une place importante sur le marché grâce à la
fusion de ces petites structures, et à plusieurs décennies
de réorganisation territoriale des coopératives.
L’exportation et la production agricole compétitive
apparaissent comme des piliers de la stratégie de ces entreprises. Agrintesa exporte 40% de sa
production. Dans cette ligne, les entreprises sont encouragées par les centrales coopératives à
fusionner pour atteindre une taille critique pour continuer à exporter. Cependant, les mêmes
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problèmes sont observés en France comme en Italie : notamment les difficultés à rémunérer
convenablement les agriculteurs, et difficulté à se protéger de la concurrence
internationale (Asie, Amérique). La Pac est également une question stratégique.
L’entreprise a entrepris une politique de mécanisation pour baisser les coûts de main d’œuvre et
rester compétitive. De fait elle crée peu d’emploi, et emploie une majorité de femmes et
saisonniers. Les coopératives cherchent notamment à rester en dessous du seuil des 181
jours/an pour éviter l’obligation d’embauche.
Malgré sa force économique il n’existe pas de politique spécifique de solidarité en interne avec
les paysans en cas d’aléa climatique ou d’accident de travail. La coopérative bénéficie cependant
d’une bonne assurance avec des tarifs compétitifs négociés et la coopérative apporte 50 % de
financement des équipements contre les aléas (gel…).
Comme en France, un système bancaire coopératif a permis l’essor des coopératives agricoles et
leur structuration.
Question à Agrintesa : Encouragez-vous la diversification des
productions agricoles ? Oui, mais nous le faisons pour certaines
structures et moins pour d’autres. Pour les petites structures, par
exemple une production viticole familiale d’un grand cru, nous
n’encourageons pas forcément l’entreprise à arracher des pieds de vigne pour planter des
concombres. Il faut respecter les capacités de chacun.
Quelques chiffres : 220 millions de CA, 5000 producteurs associés, 100 000 tonnes de capacités
de stockage en frigo. 200 permanents, 1800 saisonniers, 40 agronomes. Agrintesa fait 3 à 4 fois
la taille de la plus grosse coopérative agricole du Limousin. Environ 250 000 tonnes de fruits et
légumes produits (73 000 t de nectarine, 46 000 t de kiwi, 43 000 t de poires). 2 à 3 % en bio.
 Coop Adriatica (Legacoop)
Le principal challenge de Coop Adriatica est aujourd’hui de conjuguer l’aspect commercial et
l’aspect éthique. La coopérative exerce un strict contrôle de sa filière de production et du respect
des principes éthiques (travail au noir, rémunération
correctes…)
La coopérative a mis en place des guichets « Stations de
coopération » pour une assistance locale aux coopératives
membres.
Coop Adriatica fait également une redistribution de produits alimentaires avec des petits
défauts, ou proches de la date limite de consommation, aux associations, cantines, banques
alimentaires… Le total de ces dons correspond environ à 35 000 repas/jour.
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 Les Ipercoop de Coop Adriatica (Legacoop)
Les supermarchés coopératifs sont gérés par Coop Adriatica (160 magasins). Coop Adriatica
promeut les circuits courts et de proximité au sein du supermarché : le « Km 0 ». Les fruits et
légumes sont aussi présentés par les producteurs locaux. Grâce à sa
logique de filière, Coop Adriatica propose 30% de produits locaux
au sein des rayons. Les autres produits qui sont importés par Coop
Italia font l’objet d’un contrôle strict (normes sociales,
environnementales…ex. travailleurs en Inde).
Le supermarché coopératif a activé des partenariats avec des
associations de volontaire pour la réalisation de services culturels et sociaux (Ausilio voluntario)
qui par exemple font les courses et les livrent à domicile. Il existe également une librairie
coopérative qui propose le réemploi de livres.
Le consommateur-associé : 80 % des consommateurs de
l’ipercoop sont des associés de la coopérative, et possèdent leur
carte. La ristourne-coopérative peut être utilisée pour faire des
courses, ou bien investie dans des projets sociaux de Coop
Adriatica. Elle correspond aujourd’hui à 300 000 euros par an et
70% des consommateurs l’abandonnent pour les projets
d’utilité sociale.
Il est également possible d’ouvrir un livret bancaire, au rendement garanti. Avec la crise de
2008, les personnes qui ont perdu leur emploi bénéficient d’une remise de 10% sur leurs achats.
Coop Adriatica a aujourd’hui plus d’un million d’associés, ce qui a permis la constitution d’un
patrimoine. Ce patrimoine sert à produire de nouvelles activités, ouvrir de nouveaux magasins,
ou maintenir les prix bas. Pour développer la filière équitable, le supermarché loue des locaux à
des franchises, et utilise cet argent pour maintenir des prix bas.
 Terremerse / Comacar (Legacoop)
Cette coopérative du secteur viande travaille avec Coop Italia qui se charge du conditionnement.
Au début, elle est constituée d’un ensemble de petites coopératives de paysans qui fusionnent,
notamment par la volonté des producteurs agricoles de mieux être rémunéré.
Les salariés sont principalement employés en travail saisonnier (ne pas embaucher au-delà de
180 jrs/an sinon obligation d’embauche). Les saisonniers sont fidélisés (surtout des femmes à
temps partiel). Il n’existe pas de difficulté à recruter, à part lors des vendanges, et lors de la
collecte des fruits, où la coopérative fait appel à des immigrés.
Magasin de Terremerse : le mouvement coop ne veut pas être uniquement fournisseur de la
grande distribution, et cherche à créer un rapport direct avec le consommateur.
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 Valoriser la production locale
Madra : Salon de rue où sont exposés les produits maraîchers de Ravenne. Animation du centreville le dimanche. Travail en partenariat avec Slow Food et des restaurateurs. Sensibilisation au
local, par des activités culturelles autour du marché.
Gas : Groupement d’Achat Social. 120 familles qui commandent des paniers bio directement aux
producteurs.
« Fattorie Didattiche » : Fermes pédagogiques. Loi 2010 sur la multifonctionnalité des
entreprises agricoles → changement du rôle de l’agriculteur : Protection du territoire, de
l’environnement, et communication sur ses traditions liées à l’agriculture. Sensibiliser à la réalité
de la filière agricole + tourisme.
5. Les coopératives du secteur environnement
 Cooperativa Impronte
La coopérative Impronte (Empreintes) réalise des formations sur la protection de
l’environnement. Elle cherche à améliorer l’empreinte écologique par le biais de nouvelles
formes de protection de l’environnement, et à changer les comportements des individus par de
la sensibilisation : « art de la durabilité ». La coopérative a le projet de créer le CEAS : Centre de
la durabilité de Ravenne.
 Coop Sole
Plusieurs entreprises et consommateurs se sont
investis dans cette coopérative pour produire leur
propre énergie, issue d’une centrale solaire de 1
megawatt installée sur une zone périphérique
stabilisée d’une décharge.
Date de création : 2011
Financement : les entreprises et les individus
apportent un premier capital de 800 000 euros. Le collectif d’une centaine d’habitant apporte un
capital de 15000 euros, le reste étant financé par 5 coopératives. Ce premier apport permet un
financement de 2 millions d’euros par une banque partenaire du mouvement coopératif
(Unipol).
Le projet est initié par une coopération de Legacoop et HeraAmbiente (secteur déchetterie,
décharges) qui se chargent d’apporter les infrastructures et l’expertise. HeraAmbiente (Groupe
Hera) est une société publique, formée par la fusion de petites structures de gestion de l’eau et
des déchets de l’ensemble des provinces de la Région.
Le projet : Des panneaux photovoltaïques sont installés sur une ancienne décharge. Le foncier
est capitalisé et évite d’entamer le foncier agricole environnant. En effet, ce type de projet est
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beaucoup plus lucratif pour les institutions politiques locales en termes de taxes, et prend
souvent un espace vital essentiel au monde agricole. L’électricité produite est revendue à
l’équivalent d’EDF en Italie. Les individus parties prenantes au projet savent d’où vient cette
électricité ; de plus, ces coopérateurs peuvent bénéficier de la ristourne coopérative si
l’entreprise est bénéficiaire.
6. Coopérative de construction de logement social
 COABI
L’initiative portée par des habitants, voit le jour dans un contexte de crise du logement avancé et
d’épuisement des politiques de logement social. Face à des prix de foncier inabordables, la
coopérative s’organise pour acquérir du foncier, construire du logement, et les revendre à des
prix limités (-20 à -30% par rapport au prix du marché). Coabi sert également d’appui pour
permettre à ses sociétaires d’accéder au crédit.
Cependant, la coopérative est peu à peu institutionnalisée et banalisée pour être un opérateur de
la production de logement social, donc les assemblées générales sont le plus souvent vides.
L’auto-construction accompagnée reste limitée aux étrangers (ONG ALIZEI).
7. TSR (Territoire socialement responsable)
La commune de Ravenne qui s’engage sur le TSR, souhaite partager cette expérience avec la
France et l’Espagne au niveau des collectivités. Le TSR est un processus de labellisation
territorial dont les critères ont été déterminés par le Réseau REVES (Réseau Européen des Villes
et Régions pour l’Economie sociale), afin de construire collectivement des projets stratégiques
locaux de développement social durable. Ravenne expérimente un premier projet de
participation citoyenne autour de sa zone portuaire de Ravenne. Ce projet de TSR se base sur
une première expérience faite à Faenza. E. Ferri (ancien conseiller de Faenza) décrit ce projet :
→ Le TSR est un pacte entre citoyens, collectivités territoriales et entreprises. Il s’agit de
respecter une série de règles pour passer du « welfare state » à la « welfare society », qui produit
son propre welfare. Ces « règles partagées », au-delà des normes, impliquent un engagement
collectif.
→ Système de participation démocratique des citoyens, et d’implication dans les projets menés
par la collectivité. 5000 citoyens de Faenza ont été contactés pour donner leur avis sur
« Comment construire un TSR ? »
→ Logique du TSR : éviter les conflits entre collectivités et citoyens lors du montage de projets
urbanistiques locaux (ex. usine, école…). Les citoyens sont des opérateurs fondamentaux du
développement de la Ville. Volonté de la collectivité de faire comprendre au citoyen certaines
logiques urbaines et économiques (ex. logiques d’implantation d’une entreprise sur un
territoire). A.Rebucci : éviter l’effet « nimby » (not in my backyard).
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→ Lecture holistique du TSR : réfléchir sur l’ensemble des projets portés par un territoire.
+ Certification de cette démarche par le Réseau REVES.
 Les enjeux de l’ESS aujourd’hui (Agostino Burruni)
L’ESS est redevenue un élément d’actualité pour 4 raisons principales :
 Globalisation de l’économie sur le modèle libéral
 Chômage de masse : les Etats ne peuvent plus répondre à ce problème.
 Emergence des services à la personne avec l’entrée des femmes sur le marché du travail,
la question du vieillissement de la population.
 Préoccupation écologique au niveau mondial.
La particularité du monde de l’ESS réside dans présence de grandes banques, grandes mutuelles,
et de petites associations et coopératives. Ceci crée un décalage et parfois certaines difficultés à
partager un ensemble de valeurs.
L’économie sociale se voit définie par le statut juridique (coopérative, mutuelle, association…) ce
qui est une limite. Un autre élément de définition, le « tiers-secteur » suggère qu’elle est un 3e
pole, ni marché, ni public. La limite de cette définition tient dans le fait que l’ESS serait à part, ni
intégrée dans les dynamiques du marché, ni du public.
Economie solidaire (au Québec : nouvelle économie sociale) consiste en une reformulation de
l’économie sociale. Il s’agit d’aller à l’encontre de la dérive de l’économie sociale vers une logique
purement gestionnaire. C’est un reproche souvent fait aux grandes banques et mutuelles : il y a
un oubli du projet politique qui devait être porté par l’économie sociale.
 On observe 2 dynamiques de réapparition de l’économie solidaire :
Trouver de nouvelles solutions pour le chômage (coop de type B
en Italie)
Sensibiliser à l’écologie
 Réinsertion du débat politique par l’aspect social : sommes-nous en capacité de changer
notre mode de vie ?
→ L’ESS n’est pas un tiers-secteur mais bien une combinaison du marché, du secteur public, du
bénévolat, pour répondre aux problèmes actuels rencontrés par la société.
Pour faire évoluer l’ESS, il s’agit de mobiliser les acteurs du territoire par une logique de
mutualisation élargie. Aujourd’hui en France, l’ESS représente 10% de l’emploi et la progression
est de 100 000 emplois/an. Le monde associatif reste le plus prégnant, avec 2 millions de
salariés. Les coopératives sont 5500 en France, et on compte 6500 mutuelles.
Enfin, la question de l’ESS se mélange avec celle de l’entreprenariat social (Insertion par activité
économique) : est-ce qu’une grande entreprise qui fait de l’insertion, mais qui répond à un
système d’économie classique, peut s’inscrire dans le secteur de l’ESS ?
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