Homélie du dimanche 17 mai 2009 - Professions de Foi

Transcription

Homélie du dimanche 17 mai 2009 - Professions de Foi
Homélie du dimanche 17 mai 2009 - Professions de Foi
1 ère lecture : du livre des Actes des Apôtres (10,25-26.34-35.44-48)
2 ème lecture : de la première lettre de saint Jean (4,7-10)
Evangile : selon saint Jean (15,9-17)
Vous savez, les jeunes, Jésus était quelqu’un qui aimait beaucoup parler en paraboles. Alors,
pour essayer de mieux comprendre le sens de cette Profession de Foi que vous allez faire dans
quelques instants, moi aussi je vais vous raconter une sorte de parabole, à la manière de
Jésus.
C’est l’histoire d’un enfant, à peu près de votre age, qui un jour alla trouver son
professeur. « Je viens vous voir car j’ai un problème et je ne sais pas comment le résoudre. On
me dit que je ne sers à rien, que je ne fais rien de bien, que je suis bête et idiot. Comment faire
pour devenir meilleur ? Qu’est-ce que je dois changer pour qu’on m’apprécie ? »
Le professeur, sans lui jeter un regard lui dit : « Je suis vraiment désolé mon garçon, pour
l’instant je dois résoudre mon propre problème. Ensuite, peut-être… ». Faisant une pause il dit
: « Si tu m’aides à résoudre mon problème rapidement, je pourrais ensuite peut-être t’aider à
résoudre le tien ». « Bien sûr professeur », dit le garçon. Mais il se sentit aussitôt dévalorisé.
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Homélie du dimanche 17 mai 2009 - Professions de Foi
Le professeur ôta un anneau de son petit doigt et lui dit : « Vas vite sur le marché. Tu devras
vendre cet anneau pour moi, car je dois rembourser une dette. Evidemment tu devras en
obtenir le maximum. Ne le vend surtout pas en dessous d’une pièce d’or. Va et reviens avec
l’argent le plus tôt possible ».
Le garçon prit l’anneau et il partit. Quand il arriva sur le marché, il commença à le proposer aux
marchands. Ils paraissaient très intéressés et ils attendaient de savoir combien le jeune garçon
en demandait. Dès qu’il parlait de la pièce d’or, certains éclataient de rire, d’autres partaient
sans même le regarder.
Seul un vieillard fut assez aimable pour lui expliquer qu’une pièce d’or avait beaucoup trop de
valeur pour acheter une bague. Voulant aider le jeune garçon, on lui proposa une pièce de
bronze, puis une pièce d’argent. Mais le garçon suivait les instructions de son professeur de ne
rien accepter en dessous d’une pièce d’or, et déclina toutes les offres.
Après avoir proposé le bijou à tous les passants du marché, et abattu par son échec cuisant, il
remonta sur son vélo et rentra. Le garçon aurait voulu avoir une pièce d’or pour pouvoir acheter
lui-même cet anneau, libérant ainsi son professeur afin qu’il puisse lui venir en aide à son tour
avec ses conseils.
Il arriva devant son professeur et lui dit : « Professeur je suis désolé mais je n’ai pas réussi à
obtenir ce que vous m’aviez demandé. J’aurais pu récupérer deux ou trois pièces d’argent,
mais je crois que l’on ne peut pas tromper quelqu’un sur la valeur de cette bague ».
« C’est très important ce que tu me dis, mon garçon », rétorqua le professeur en souriant. «
Tout d’abord nous devons connaître la vraie valeur de cet anneau. Remonte à cheval et va
chez le joaillier. Qui mieux que lui connaîtra sa vraie valeur. Mais peu importe ce qu’il t’en
offrira, ne le vend pas. Reviens ici avec mon anneau ».
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Homélie du dimanche 17 mai 2009 - Professions de Foi
Le garçon alla trouver le joaillier et lui tendit l’anneau pour qu’il l’examine. Le joaillier le scruta à
la loupe, le pesa et lui dit : « Dis à ton professeur que s’il veut le vendre, aujourd’hui je ne peux
lui donner que 58 pièces d’or ». « 58 pièces d’or !! » S’exclama le jeune garçon. « Oui
-répondit le joaillier-, et je crois que dans quelques temps je pourrais lui en offrir 70. Mais si la
vente est urgente… ».
Le garçon couru tout excité chez le professeur pour lui raconter ce qu'il s’était passé.
« Assieds-toi », dit le professeur, et après avoir écouté l’enfant, il lui dit : « Tu es comme cet
anneau d’or, un joyau de grande valeur et unique. Seulement, sa valeur ne peut être reconnue
que par un spécialiste. Tu pensais vraiment que n’importe qui pouvait découvrir sa vraie valeur
? ». Tout en parlant, il remit son anneau à son doigt. « Nous sommes tous comme ce bijou,
d’une très grande valeur et unique. Et nous allons sur tous les marchés de la vie en espérant
que des personnes inexpérimentées reconnaissent notre valeur ».
Si vous voulez, Dieu est quelque part ce ‘‘joaillier’’ et nous ce jeune garçon : nous aussi,
comme lui, nous cherchons à savoir, par tous les moyens, ce que nous valons. Mais souvent on
s’y prend mal, et parfois peut-être aussi que nous le demandons aux mauvaises personnes.
Faire votre Profession de Foi, ce dimanche, c’est alors quelque part dire à Dieu : « Je crois en
toi Seigneur. Je crois que tu es ce joaillier qui me permettra de découvrir que j’ai du prix à tes
yeux. C’est toi qui me permettras de découvrir toute ma valeur ».
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Homélie du dimanche 17 mai 2009 - Professions de Foi
Et cela, très souvent, Dieu le fera en mettant sur votre route des gens qui ont la… ‘‘loupe’’.
C’est pourquoi, ne demandez pas à n’importe qui d’établir votre valeur ; ne demandez pas à
n’importe qui de vous donner un prix. Mais sachez bien choisir vos amis ; sachez vous entourer
de ‘‘spécialistes’’.
Et plus tard, avec la Confirmation, arrivera pour vous le temps du témoignage. C'est-à-dire qu’à
ce moment-là ça sera à votre tour de devenir des joailliers, pour d’autres personnes. Ca sera
votre tour de révéler, aux personnes qui croiseront votre chemin, toute la valeur qu’ils ont aux
yeux de Dieu.
Vous avez envie de devenir, à votre tour, des joailliers du cœur, des joailliers de l’âme ? Alors
je vous attends bientôt à la retraite de Confirmation.
Je voudrais terminer, maintenant, en m’adressant aux adultes. Ce dimanche, je voudrais
m’adresser tout particulièrement à ceux et celles ici présents qui, peut-être récemment ou dans
le passé, ont vécu un échec affectif, relationnel très sérieux et peut-être encore difficile à
surmonter.
Et bien, j’ai envie de vous dire que ce n’est pas parce qu’un jour quelqu’un a arrêté de vous
aimer que vous êtes moins aimable ; ce n’est pas parce que vous n’existez plus pour quelqu’un
que, désormais, vous n’avez plus le droit d’exister pour personne. Comment voulez-vous, en
effet, apprendre aux autres à vous aimer et à vous apprécier, pour votre juste valeur, si vous
êtes la première à vous en vouloir, tout le temps, si vous êtes le premier à vous auto saboter,
constamment ?!
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Homélie du dimanche 17 mai 2009 - Professions de Foi
Arrêtons alors, s’il vous plait, de nous mettre en « solde » ! Laissons qu’aujourd’hui le Seigneur
venir nous réconcilier avec nous-même, avec notre histoire, avec nos blessures. Qu’il vienne
nous révéler, enfin, notre véritable valeur.
Et quelle est notre véritable valeur ? Essayons de contempler la croix, juste un instant, comme
un témoignage d’amour de la part de Dieu à notre égard, et là nous comprendrons toute notre
valeur.
C’est en effet sur cette croix que le Christ a fait sa plus belle Profession de Foi. Et c’est à la
lumière de cette croix que nous pouvons découvrir, surtout aux moments les plus durs et les
plus sombres, qui est vraiment Dieu, et ce que nous valons vraiment à ses yeux !
Abbé Pietro CASTRONOVO – Vicaire de Saint-Martin
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