Langue latine – Structures fondamentales Théorie

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Langue latine – Structures fondamentales Théorie
1
Langue latine – Structures fondamentales
Théorie
Table des matières
Table des matières
p.
1
Introduction
p.
5
Bibliographie
p.
7
Rappel des notions élémentaires : les fonctions, les modes et les temps
p.
8
Leçon 1
• Nominatif, Accusatif et Ablatif
p.
8
• L’ordre des mots
p.
9
• Vocabulaire : IIe décl., noms en –us
p.
10
• Thème verbal et désinence
p.
10
• Le verbe esse (ind. prés.)
p.
11
• Vocabulaire : Ie et IIe conj.
p.
12
• L’alphabet latin
p.
12
• La prononciation du latin
p.
12
• Les six cas de la deuxième déclinaison (noms en -us et -er ) p.
12
• Vocabulaire : la IIe décl. (noms en –us et –er)
p.
16
• Conjugaison : l’infectum et le perfectum
p.
16
• L’indicatif parfait actif
p.
17
• Les temps primitifs
p.
17
• Vocabulaire : Ie et IIe conj. avec les TP
p.
18
• L’accent
p.
18
• La Ie déclinaison
p.
19
• Vocabulaire : la Ie déclinaison
p.
20
• L’indicatif imparfait actif
p.
21
• L’indicatif plus-que-parfait actif
p.
21
• La IIIe déclinaison : les noms masculins et féminins
p.
21
• Vocabulaire : la IIIe déclinaison, noms masc. et fém.
p.
23
• La IIIe conjugaison
p.
23
• Vocabulaire : la IIIe conjugaison
p.
24
• La II et la III déclinaison : les noms neutres
p.
24
• Vocabulaire : les neutres de la IIe et de la IIIe déclinaison
p.
25
Leçon 2
Leçon 3
Leçon 4
Leçon 5
e
e
2
Leçon 6
Leçon 7
Leçon 8
• Les adjectifs de la Ie classe
p.
25
• Vocabulaire : les adjectifs de la Ie classe
p.
27
• Les adjectifs de la IIde classe
p.
28
• Vocabulaire : les adjectifs de la IIde classe
p.
28
• L’accord de l’adjectif
p.
28
• La IVe et la Ve conjugaison
p.
29
• Vocabulaire : la IVe et de la Ve conjugaison
p.
30
• Les thèmes verbaux de l’infectum
p.
30
• L’indicatif futur simple actif
p.
30
• L’indicatif futur antérieur actif
p.
31
• Le verbe esse à l’indicatif
p.
32
• Vocabulaire : les composés du verbe esse
p.
32
• L’impératif
p.
33
• La IVe déclinaison
p.
34
• La Ve déclinaison
p.
35
• Vocabulaire : la IVe et de la Ve déclinaison
p.
35
• Le participe présent
p.
35
• Le participe parfait passif
p.
36
• L’Ablatif absolu
p.
37
• Les adjectifs-pronoms démonstratifs
p.
38
• Hic, haec, hoc
p.
38
• Ille, illa, illud
p.
39
• Is, ea, id
p.
39
• Iste, ista, istud
p.
40
• Idem, eadem, idem
p.
40
• Ipse, ipsa, ipsum
p.
41
• Synthèse sur les démonstratifs
p.
41
• Les pronoms personnels
p.
41
• Les adjectifs possessifs
p.
43
• Le passif de l’infectum à l’indicatif
p.
43
• Le passif du perfectum à l’indicatif
p.
45
• Le complément d’agent
p.
45
• L’Acc avec l’infinitif ou la proposition infinitive
p.
46
• L’infinitif présent passif
p.
46
3
Leçon 9
• Le subjonctif présent
p.
47
• Le subjonctif imparfait
p.
48
p.
48
• Le subjonctif de volonté
p.
49
• Le subjonctif de souhait
p.
49
p.
50
• Le subjonctif plus-que-parfait
p.
51
• Emploi des subjonctifs : le cum historique
p.
51
• Les verbes déponents
p.
52
• Vocabulaire : les verbes déponents et semi-déponents
p.
53
• Le pronom relatif
p.
53
• Le pronom et l’adjectif interrogatifs
p.
54
• Le gérondif
p.
55
• L’adjectif verbal d’obligation (= AVO)
p.
56
• Le participe futur
p.
57
p.
57
p.
58
infinitifs parfait et futur passifs
p.
59
• Les temps du perfectum : synthèse
p.
60
• Le complément circonstanciel de lieu
p.
60
• Le complément circonstanciel de temps
p.
63
• Les prépositions
p.
64
• Vocabulaire : les prépositions
p.
64
• Les verbes remarquables
p.
64
• Sum
p.
64
• Possum
p.
64
• Eo
p.
64
• Fero
p.
65
• Fio
p.
65
• Emplois des subjonctifs dans les propositions
indépendantes et principales
• Emplois des subjonctifs présents et imparfait
dans les propositions complétives et de but
Leçon 10
• Vocabulaire : les conjonctions de coordination et les
adverbes
Leçon 11
• La proposition infinitive (suite) :
infinitifs parfait et futur actifs
• La proposition infinitive (suite) :
Leçon 12
4
• Volo
p.
66
• Les verbes défectifs et impersonnels
p.
66
• Vocabulaire : les verbes remarquables
p.
66
• Les degrés des adjectifs
p.
67
• Le comparatif
p.
67
• Le superlatif
p.
68
• Les adjectifs-pronoms indéfinis
p.
69
• L’adjectif verbal substitut du gérondif
p.
60
p.
71
Exercices
Vocabulaire
Tableaux des déclinaisons
Tableaux des conjugaisons
5
Introduction
Le latin est une langue indo-européenne qui fut parlée dans le Latium dans l’Antiquité.
L’expansion politique de Rome a permis au latin de s’imposer en Italie puis, à des niveaux divers,
dans tous les pays que les Romains ont conquis. Là où il s’est maintenu, le latin a évolué en
donnant naissance aux langues romanes : portugais, espagnol, provençal, français, italien,
romanche, roumain (GM 1). La connaissance du latin est donc indispensable à quiconque veut
étudier scientifiquement les langues romanes dans une perspective diachronique.
En outre, la langue latine a donné naissance à une littérature abondante, souvent à l’origine
de créations littéraires qui nous sont plus proches dans le temps. Pour ne citer qu’un seul
exemple, le théâtre de Molière est un héritage des comédies de Plaute et de Térence. Notons
d’ailleurs que celles-ci s’inspiraient de comédies grecques ; la civilisation romaine est
essentiellement une civilisation gréco-romaine. Nos institutions juridiques et politiques, mais
aussi bien d’autres domaines de notre pensée sont également inspirés de systèmes romains. Une
compréhension approfondie de l’histoire de notre civilisation passe donc par l’étude de la
civilisation et de la langue latines.
Mais il importe de prendre conscience de que le latin a été une langue vivante bien au-delà
des limites de l’Antiquité : durant tout le Moyen Age, c’est en latin que sont rédigés bon nombre
de documents officiels et que correspondent les gens instruits. Jusqu’au XVIIe siècle, le latin est
la langue de l’enseignement dans les universités. Descartes, – dont les Principia philosophiae,
avec le fameux cogito, ergo sum, ont exercé une influence considérable sur la pensée moderne –,
Spinoza, Leibnitz par exemple usaient encore du latin dans leurs œuvres. À l’heure actuelle, la
plupart des mots savants répondant aux besoins de la technologie moderne (ordinateur,
computer...) sont forgés sur des racines latines.
Ce maintien du latin à travers les siècles s’explique par le fait que les langues vernaculaires
ne fournissaient pas assez de mots faits pour le raisonnement, l'explication et la démonstration.
e
Avant le XVIII siècle, le français ne connaissait pas des mots comme absolu, relatif, abstrait,
concret, confus, complexe, adéquat, virtuel, insoluble, intentionnel, intrinsèque, inhérent, occulte,
primitif, sensitif, causalité, régularité, concept, critère, condition, analyse, synthèse,... (Voir J.
DELANNOY, Textes latins des Temps Modernes. Pour servir à l'histoire de la civilisation (du XVIe
au XXe siècle), Paris, 1960, qui cite également Pascal, Lettre à Fermat, 29 juillet 1654: « Par
exemple, et je vous le dirai en latin, car le français n’y vaut rien... »).
Le but de ce cours, dispensé au premier quadrimestre, est d’introduire aux cours de textes et
de langue dispensés dans la suite des cursus. Il vise donc à exposer ou à rappeler, en un temps très
limité, les structures fondamentales de la langue latine en matière de morphologie et de syntaxe.
6
La langue latine est une matière de l’enseignement secondaire ; elle ne peut donc poser
aucun problème de compréhension à des étudiants de niveau universitaire. Toutefois, un travail
personnel considérable, d’une régularité sans faille, si possible quotidien, est nécessaire pour ceux
qui ne connaissent pas, ou connaissent mal, le latin. L’expérience permet d’affirmer qu’à ce prix,
il leur est possible, à la fin de l’année, d’arriver à un niveau tout à fait satisfaisant.
Les étudiants prépareront donc à l’avance chaque leçon ainsi que les séances d’exercices.
La présence active à ceux-ci est obligatoire et entre dans l’évaluation finale.
L’apprentissage du vocabulaire est un point de passage obligé pour quiconque veut étudier
une langue. Dans le cas du latin, cet apprentissage est facilité par la dérivation vers le français,
mais compliqué par le fait qu’un mot latin doit être retenu avec une série de paramètres
grammaticaux (nominatif, génitif et genre des noms, temps primitifs des verbes, cas régis par les
prépositions...). Là encore, c’est l’étude régulière qui est la clé de la réussite.
Ce cours est donc pourvu d’un répertoire impressionnant aux yeux de débutants. Il est
nécessaire d’apprendre progressivement la signification de ces mots. Ils sont en effet dotés de
hauts indices de fréquence, et il serait ridicule d’en chercher la traduction au dictionnaire chaque
fois qu’ils apparaissent dans un texte.
Attirons l’attention sur le fait que l’apprentissage d’un vocabulaire n’a rien d’un exercice
inintelligent. Il faut être constamment à l’affût de dérivés français qui aideront dans la tâche (ex. :
cupio, « désirer » > « cupide ») et des règles de dérivation et de composition en latin. Par
exemple, sur la racine pugna-, on forme le nom pugna, « bataille » (penser à « pugnace »), le
verbe pugnare « combattre » et le verbe oppugnare « attaquer » ; sur la racine duc-, le mot dux,
« chef, guide » (penser à l’italien duce), les verbes ducere « conduire » et educare « éduquer,
élever », ou le nom aquaeductus « aqueduc »....
7
Bibliographie
1) Un dictionnaire sera indispensable pour la résolution des exercices. Le meilleur pour un
utilisateur de langue française est celui de Gaffiot :
F. GAFFIOT, Le Grand Gaffiot. Dictionnaire latin-français. Nouvelle édition revue et
augmentée sous la direction de P. FLOBERT, Paris, Hachette-Livre. Cet ouvrage existe sous une
forme abrégée en « Livre de Poche ». L’ancienne édition du « Gaffiot » est aisée à consulter en
ligne (www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php).
2) Il existe un grand nombre de descriptions normatives du latin classique. Dans ce cours, il
sera renvoyé à la Grammaire de base du latin de J. MICHEL (Bruxelles, Presses de l’ULB) au
moyen de l’abréviation GM suivie du numéro du ou des paragraphes concernés.
3) Pour une étude systématique du vocabulaire latin : M. GESTER et de J. MICHEL, Lexique
de base du latin, Bruxelles, PUB. La plupart des mots pourvus d’un indice de fréquence égal ou
supérieur à 20, ont été réunis, dans une classification grammaticale, en annexe à ce cours
polycopié. Ils doivent être mémorisés.
4) Ce cours a des objectifs spécifiques trop ambitieux pour viser en outre à fournir des
éléments de civilisation gréco-romaine. Les étudiants qui ne suivent pas en parallèle des cours
d’histoire ancienne liront ou consulteront avec profit des ouvrages sur le sujet. En effet, il est très
difficile, et dans une large mesure injustifiable, d’étudier une langue sans en comprendre les
références culturelles.
Parmi les innombrables ouvrages à la disposition des étudiants, signalons :
The Oxford Companion to Classical Literature, ed. M.C. HOWATSON (traduction française
sous le titre Dictionnaire de l’Antiquité, Paris, 1991, Coll. « Bouquins »).
P. GRIMAL, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, 1951.
Dans le jargon des sciences de l’Antiquité, « Budé » (pour « Collection Guillaume
Budé ») désigne un volume de la Collection des Universités de France qui fournit le texte grec ou
latin avec apparat critique, traduction française et notes ; « Loeb » (pour « The Loeb Classical
Library ») désigne un volume d’une collection anglo-américaine qui fournit le texte original avec
une traduction anglaise.
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Rappel des notions élémentaires :
les fonctions, les modes et les temps
Il est capital pour la suite du cours de vérifier la connaissance des principes fondamentaux
de la grammaire normative. Les fonctions sujet (sujet apparent et sujet réel), attribut du sujet,
apposition, complément d’objet direct, attribut du complément d’objet direct, complément dit
« d’objet indirect » (avec le complément d’avantage ou d’attribution), compléments
circonstanciels (de cause, temps, lieu, manière, but, moyen, prix, matière, point de vue,
accompagnement, propos...), complément d’agent, compléments du nom ainsi que la mise en
apostrophe doivent être assimilées.
L’on reverra également si cela est nécessaire les modes indicatif, subjonctif, infinitif,
impératif et participe à tous les temps et voix existants. Le conditionnel français n’a pas
d’équivalent spécifique en latin.
Leçon 1
Nominatif, Accusatif et Ablatif (noms en -us de la IIe déclinaison)
Examiner les phrases suivantes :
1) Dominus cum servo in horto ambulat.
« Le maître se promène avec un esclave dans le jardin. »
2) Fluvii saepe campos inundant.
« Les fleuves inondent souvent les champs. »
3) Deus dolum in animis vestris videt.
« Le dieu voit la tromperie dans vos âmes. »
4) Haedui socii vestri sunt.
« Les Héduens (peuple de la Gaule) sont vos alliés. »
Tous les noms – qu’ils soient propres ou communs – qui apparaissent dans ces phrases
prennent des formes identiques selon leur fonction et leur nombre dans la phrase. Ainsi, la finale
–us signale que le nom est sujet et qu’il est au singulier (dominus, deus), la finale –i dans les
(fluvii, Haedui) est aussi la marque du sujet, ou de l’attribut du sujet, mais au pluriel (fluvii,
Haedui, socii) ; la finale –um est caractéristique du COD au singulier (dolum) ; la finale –os du
COD au pluriel (campos) ; la finale –o du complément circonstanciel au singulier (servo, horto) ;
la finale –is du COD au singulier (animis).
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L’ensemble des formes que peut ainsi adopter un nom s’appelle déclinaison.
La déclinaison latine est formée de 6 « cas » (c’est-à-dire des formes qui correspondent à
des fonctions) qui recouvrent l’ensemble des fonctions. Dans cette première leçon, nous
n’envisageons que 3 cas.
Cas
Fonction(s)
correspondante(s)
Exemples
Nominatif (N)
sujet et attribut du sujet
Equus est albus. Le cheval est
blanc.
Accusatif (Acc)
complément d’objet direct (COD) et Fabium eligimus tribunum.
attribut du COD
Nous élisons Fabius tribun.
Ablatif (Abl)
compléments circonstanciels
Dominus sine equo venit. Le
maître vient sans (son) cheval.
On mémorisera à présent le tableau simplifié du paradigme de la 2e déclinaison (GM 59 et
60) :
Dominus :
N
Acc
Abl
Singulier
Pluriel
dominus
dominum
domino
domini
dominos
dominis
On remarque que les noms comportent :
– un radical qui ne se modifie pas (domin-), et
– une finale (ici en lettres grasses) qui signale le cas et le nombre.
Ces deux parties sont communément appelées « thème » et « désinence ».
Ces appellations ne sont pas linguistiquement exactes. Le thème originel des mots a pu se modifier
au contact de la désinence, à tel point qu’il devient parfois difficile de le cerner. Par exemple, les mots de
la IIe déclinaison ont un thème en -o (animo-) que l’on ne retrouve pas à tous les cas. La séparation
thème/désinence est donc domino-s > dominus ; domino-m > dominum... ; domino-is > dominis. Pour aller
plus loin, voir A. ERNOUT, Morphologie historique du latin, Paris, 1953.
L’ordre des mots
L’ordre des mots de la phrase latine peut être identique à celui du français, mais il est plus
fréquent de voir le verbe rejeté en fin de phrase (ou de proposition). Grâce au système des
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déclinaisons, le latin peut se permettre d’adopter un ordre des mots beaucoup plus libre que le
français. En effet, les phrases « Pierre voit Paul » et « Paul voit Pierre » ont des significations
différentes à cause de l’inversion des mots ; en revanche, les phrases latines Petrus videt Paulum
et Paulum videt Petrus ont des significations identiques.
Il faut donc être attentif aux désinences, et non à l’ordre des mots.
L’ordre des mots en latin est libre, mais non indifférencié. La place qu’occupe un mot dans la phrase peut être
porteur de sens. Virtus Romana signifie « la vertu romaine », mais Romana virtus « une vertu toute romaine ». Equus
in campo est signifie « Le cheval est dans le champ », mais Est equus in campo signifie « Il y a un cheval dans le
champ ». Le sens de la langue vient avec l’expérience.
Vocabulaire : IIe décl., noms en –us
Étudier le sens des noms masculins finissant par –us de la IIe déclinaison. Donc, à oculus, il
faut répondre : « œil ».
Thème verbal et désinence
videt = « il voit »
videmus = « nous voyons »
nuntias = « tu annonces »
nuntiant = « il annoncent »
Dans ces formes verbales, on distingue clairement la séparation entre une partie stable
(vide-, nuntia-) et une finale, qu’on appelle à nouveau thème et désinence.
Les verbes dont le thème s’achève par –a sont regroupés dans ce qu’on appelle la Ie
conjugaison ; les verbes dont le thème s’achève par –e sont regroupés dans ce qu’on appelle la IIe
conjugaison.
À ce thème s’ajoutent les désinences -o, -s, -t, -mus, -tis, -nt pour former l’indicatif présent,
et la désinence –re pour former l’infinitif présent.
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Ie conj. : Indicatif présent actif
IIe conj. : Indicatif présent actif
nuntiare (annoncer)
iubere (ordonner)
nunti-o (nuntia-o)
iube-o
nuntia-s
iube-s
nuntia-t
iube-t
nuntia-mus
iube-mus
nuntia-tis
iube-tis
nuntia-nt
iube-nt
Remarquer la forme nuntio pour nuntiao.
Peut-être s’agit-il d’une contraction, mais ce n’est même pas assuré. Il est parfois hasardeux d’appliquer
systématiquement les lois phonétiques à la conjugaison latine.
Le thème est la partie stable d’un mot ; on le retrouve dans toutes les formes déclinées des noms et toutes les
formes conjuguées des verbes (GM 42).
Retenir immédiatement que le –a et le –e des Ie et IIe conj. sont longs : amāmus (nous aimons), timēmus (nous
craignons). Contrairement aux apparences, le verbe do, das... (je donne) n’appartient pas vraiment à la Ie conj., car
son –a est bref : dămus (nous donnons).
Le verbe esse (ind. prés.)
Comme dans la plupart des langues, le verbe « être » est remarquable en latin.
On retiendra donc le tableau suivant (GM 236) :
Indicatif présent actif
du verbe esse (être)
sum
es
est
sumus
estis
sunt
À la 1e pers. du sg., la désinence est –m au lieu de –o. Aux autres personnes, elles sont
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semblables à celles que nous connaissons déjà : –s, –t, –mus, –tis, –nt.
Ce verbe est remarquable car il présente deux thèmes du présent : s– et es–. Le –u– qui s’ajoute au thème s–
porte le nom de voyelle thématique (il allonge le thème).
Vocabulaire : Ie et IIe conj.
Étudier le sens des verbes de la Ie et de la IIe conjugaisons. Donc, à augeo, il faut répondre :
« augmenter ».
L’alphabet latin (GM 4-6)
L’alphabet latin compte 23 lettres, dont le y et le z empruntés au grec à l’époque d’Auguste.
Par rapport à l’alphabet français, on relèvera l’absence du j, du v et du w. Toutefois, nous
utiliserons le v minuscule qui facilite la lecture. Le u majuscule est transcrit V.
La prononciation du latin (GM 8-9)
Il convient de s’habituer à la prononciation dite restituée. Cette prononciation doit
correspondre approximativement à celle qui était en usage à Rome, au Ier siècle avant notre ère,
dans les milieux cultivés. Les règles essentielles en sont très simples :
1) toutes les lettres se prononcent ;
2) e se prononce é ou è (il n’est jamais muet) ;
3) u (ainsi que v ) se prononce ou ;
4) les diphtongues se prononcent en faisant entendre brièvement les deux voyelles qui les
composent (ae = aï ; au = aou ; eu = éou ; oe = oï ) ;
5) c se prononce k et g se prononce gu ;
6) s reste sourde entre deux voyelles (Cae-sar ).
Leçon 2
Les six cas de la IIe déclinaison (noms en -us et –er)
Examiner les phrases suivantes :
1) Manlius bellum populo Romano indicit.
« Manlius (un général rebelle) déclare la guerre au peuple romain. »
Malgré sa finale en –o, populo n’est pas un complément circonstanciel, mais bien un
complément d’objet indirect. Le cas du COI est le datif.
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2) Legati Haeduorum veniunt.
« Les ambassadeurs des Héduens viennent. »
La finale –orum signale un complément du nom au pluriel. Le cas du cdn est le génitif.
3) Phoebus mundi oculus est.
« Phoebus (= Apollon, le dieu solaire) est l’œil du monde. »
Malgré sa finale en –i, mundi n’est pas un sujet au pluriel, mais bien un cdn au sg.
4) Senatus populusque Romanus sociis agros dant.
« Le sénat et le peuple romain donnent des terres aux alliés. »
Malgré sa finale en –is, sociis n’est pas un complément circonstanciel au pluriel, mais bien
un COI.
L’expression senatus populusque Romanus (abrégé S.P.Q.R.) est l’emblème de l’État
romain, soulignant l’union entre le sénat et le peuple.
Il est fondamental de bien distinguer le complément du nom (« La gloire de mon père est
grande ») du complément d’objet indirect (« Je rends hommage à ce savant ») et du complément
circonstanciel (« Il le punit d’une lourde amende »).
5) O germane !
« Oh, mon frère (germain) ! »
Lorsqu’on s’adresse à une personne, il est possible d’utiliser une fonction très particulière :
la mise en apostrophe. Le cas correspondant à la mise en apostrophe est le vocatif. En règle
générale, le V est semblable au N. Mais, pour les noms en –us, le V sg. est généralement en –e :
germanus = le frère (sujet) ; germane = frère !
6) Tu quoque, fili mi !
« Toi aussi, mon fils ! »
Une phrase célèbre, que Jules César aurait prononcée – mais en grec – lorsqu’il reconnut
Brutus parmi ses assassins. Certains mots, ici filius et meus (mon), présentent un V sg. en -i.
7) Vale, puer timide !
« Adieu, enfant craintif ! »
Quelques mots de la IIe décl. n’ont pas le N en –us, mais bien en –er ou en –ir. Leur V est
tout à fait semblable à leur N. Timidus est un adjectif en –us dont le V est en –e (règle générale).
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Cette présentation du V est un peu inquiétante pour des débutants, mais elle ne pose en
réalité aucun problème pratique. En outre, ce cas est rare dans les textes latins, que nous
connaissons surtout par des narrations, et non par des échanges sur la vie quotidienne.
Nous pouvons à présent examiner un tableau des 6 cas de la langue latine :
Cas
Fonction(s)
correspondante(s)
Exemples
Nominatif (N)
sujet et attribut du sujet
Equus est albus. Le cheval est blanc.
Vocatif (V)
mot mis en apostrophe
Serve, veni ! Esclave, viens ! (Nous
verrons plus loin l’impératif des verbes).
Accusatif (Acc) complément d’objet direct (COD) et Fabium eligimus tribunum. Nous
attribut du COD
élisons Fabius consul.
Génitif (G)
complément du nom
Servus domini venit. L’esclave du maître
vient.
Datif (D)
complément d’objet indirect (COI) Dat equum servo. Il donne un cheval à
(ou
complément
d’avantage, l’esclave.
d’attribution...)
Ablatif (Abl)
compléments circonstanciels
Dominus sine equo venit. Le maître
vient sans cheval.
Il existe bien un 7e cas, le locatif (toujours sg.), qui sert à marquer le lieu avec certains noms (Sum Romae,
« Je suis à Rome » ; Sum domi, « Je suis à la maison »), mais on ne le rencontre pas assez fréquemment pour qu’il
figure dans les tableaux grammmaticaux.
La deuxième déclinaison comprend un très grand nombre de noms masculins en -us,
quelques noms masculins en -er (ainsi que le nom vir ), – et des noms neutres en -um qui seront
étudiés plus tard.
Décliner un mot, c’est énoncer les six cas de ce mot, au singulier et au pluriel.
On mémorisera à présent les tableaux des paradigmes de la IIe déclinaison (GM 59 et 60) :
15
Dominus :
N
V
Acc
G
D
Abl
Singulier
Pluriel
dominus
domine
dominum
domini
domino
domino
domini
domini
dominos
dominorum
dominis
dominis
Singulier
Pluriel
puer
puer
puerum
pueri
puero
puero
pueri
pueri
pueros
puerorum
pueris
pueris
Puer (l’enfant) :
N
V
Acc
G
D
Abl
Le mot vir, G viri, « l’homme », se décline selon le modèle de puer. Ce mot est
extrêmement fréquent dans les textes (« homme viril, guerrier, soldat, mari, macho... ») et est
souvent confondu avec vis, pluriel vires (de la IIIe déclinaison), qui signifie « la force », – ce qui a
valu des notes d’exclusion à un nombre incalculable d’apprentis latinistes.
Liber (le livre) :
N
V
Acc
G
D
Abl
Singulier
Pluriel
liber
liber
librum
libri
libro
libro
libri
libri
libros
librorum
libris
libris
Comme il est nécessaire, pour décliner correctement, de connaître le radical, il faut prendre
l’habitude de retenir les mots latins par leur N et leur Gsg. En effet, on obtient plus sûrement le
radical en enlevant la désinence -i du Gsg.
16
Cette règle est particulièrement évidente avec les noms en -er, qui étaient à l’origine des noms en -rus :
*librus. Après la chute du -us, est apparue au N la forme liber. Mais ces mots ont conservé leur radical initial (ici,
libr-), que l’on retrouve au Gsg.
Vocabulaire : la IIe déclinaison (noms en –us et en –er)
Étudier tous les noms en –us et en –er de la IIe décl. (N, G et genre). Il faut les connaître
dans le sens passif, donc, à la demande « equus ? », il faut répondre : « equi, masc., le cheval ».
Les étudiants de langues classiques ont le bonheur de devoir étudier ce vocabulaire dans le sens actif
également, donc du français vers le latin.
Conjugaison : thème du présent (TH1) et thème du parfait (TH2),
ou l’infectum et le perfectum (GM 149)
iube-o : « j’ordonne »
iuss-i : « j’ai ordonné »
Dans la conjugaison, le latin oppose nettement le thème du présent (= TH1 = infectum), ici
iube– et le thème du parfait (= TH2 = perfectum), ici iuss–.
iube-o : « j’ordonne (maintenant), je suis en train d’ordonner » ;
iuss-i : « j’ai ordonné, j’ai fini d’ordonner ».
Dans le premier cas, on insiste sur l’idée d’une action en cours, dans le second sur le fait que l’action est
achevée, donc qu’elle se situe dans le passé. Dans le premier cas, l’action est dite imperfective (inachevée, en cours
de réalisation), dans le second, elle est dite perfective (achevée).
Chacun de ces thèmes a permis de former trois temps à l’indicatif selon le schéma suivant :
Thème du présent (infectum )
Thème du parfait (perfectum )
Présent : iube-o (j’ordonne)
Parfait : iuss-i (j’ai ordonné)
Imparfait : iube-bam (j’ordonnais)
Plus-que-parfait : iuss-eram (j’avais ordonné)
Futur simple : iube-bo (j’ordonnerai)
Futur antérieur : iuss-ero (j’aurai ordonné)
Le parfait latin se traduit en français par un passé composé, un passé simple, ou un passé
antérieur :
iussi = « j’ai ordonné », « j’ordonnai » ou « j’eus ordonné ».
17
Chacun des autres temps trouve un correspondant spécifique en français.
L’indicatif parfait actif
Le parfait latin se compose du thème du parfait auquel s’ajoutent les désinences du parfait,
dites désinences secondaires : –i, –isti, – it, –imus, – istis, –erunt (parfois–ere).
Ie conj. : Indicatif parfait actif
IIe conj. : Indicatif parfait actif
amare (aimer)
iubere (ordonner)
amav-i
iuss-i
amav-isti
iuss-isti
amav-it
iuss-it
amav-imus
iuss-imus
amav-istis
iuss-istis
amav-erunt (parfois amav-ere)
iuss-erunt (parfois iuss-ere)
Les temps primitifs
Il ressort du tableau précédent qu’il est nécessaire, pour chaque verbe latin, d’en connaître
le thème du présent et le thème du parfait. Pour délimiter sans risque d’erreur le thème du présent,
il est préférable de mémoriser la première personne de l’indicatif présent actif ainsi que l’infinitif.
Le thème du parfait est fourni par l’indicatif parfait. Enfin, une forme invariable, le supin, sert à
former le participe parfait passif (qui correspond au participe passé français).
On doit donc retenir un verbe latin de la manière suivante :
iubeo, iussi, iussum, iubere, « ordonner »
soit, dans l’ordre, « j’ordonne », « j’ai ordonné », le supin (qui n’a pas d’équivalent en
français), « ordonner ». Ces quatre formes constituent les temps primitifs.
18
Il existe d’autres présentations possibles des temps primitifs. Celle qui est proposée ici est celle du vieux
dictionnaire de Gaffiot, consultable en ligne. Mais le nouveau Grand Gaffiot (2000) donne également la deuxième
personne du singulier (avec l’usage du j, qui n’est pas scientifique) :
jubeo, jubes, jubere, jussi, jussum.
L’Oxford Latin Dictionary (qui est une référence scientifique) propose :
iubeo, ere, ssi, ssum.
Les étudiants peuvent choisir la présentation qu’ils préfèrent.
Donner la deuxième personne (iubes) n’apporte rien par rapport à la première et à l’infinitif. Toutefois,
pédagogiquement, on constate qu’elle peut aider à la mémorisation. Pour les quelques verbes irréguliers du latin, il
est utile de la retenir : sum, es, esse, fui, « être » ; volo, vis, velle, volui, « vouloir »...
Les verbes latins réguliers sont rangés dans cinq groupes, appelés « conjugaisons ».
Vocabulaire : Ie et IIe conj. avec les TP
Étudier avec leurs temps primitifs les verbes de la Ie et de la IIe conjugaisons.
En pratique, il faut être capable de restituer la suite après, e.g., augeo. On doit donc
continuer par : « auxi, auctum, augere, augmenter ». C’est une question d’entraînement et de
répétition.
L’accent (GM 10-13)
Les Latins plaçaient un accent, d’abord mélodique, plus tard tonique, sur les mots. La connaissance
de cet accent est fondamentale pour expliquer la dérivation des mots latins vers les langues romanes (ex. :
mágister > it. « máestro », fr. « maître »), mais elle n’est pas nécessaire pour comprendre un texte écrit.
On retiendra la règle suivante : les mots portent l’accent sur la syllabe pénultième (l’avant-dernière) si celle-ci
est longue, sur l’antépénultième si la pénultième est brève.
On accentue ainsi habére, clamórem, servórum..., mais ómnium, dícere, hómines... Les mots de deux syllabes
portent l’accent sur la pénultième : cánis.
Le plus difficile est évidemment de connaître la longueur de la syllabe pénultième. En attendant de découvrir
quelques règles et de pouvoir s’aider des dérivés modernes, on évitera la prononciation caractéristique des locuteurs
de langue française, qui consiste à placer l’accent tonique sur la dernière syllabe.
19
Leçon 3
La Ie déclinaison
Examiner les phrases suivantes :
Aquila non captat muscas.
« Un aigle n’attrape pas des mouches. »
Antonius umbram suam metuit.
« Antoine craint son ombre. »
Vitae, non scholae discimus (déformation de Non vitae, sed scholae discimus, regret du
philosophe Sénèque).
« Nous étudions pour la vie, non pour l’école. »
> « (C’est) pour la vie (que) nous étudions, non pour l’école. » Il est souvent possible, et
parfois nécessaire pour la compréhension, d’utiliser le gallicisme « c’est... qui/que » dans la
traduction française.
Les noms de la première déclinaison se caractérisent par leur thème en -a.
Ce thème se modifie au contact de la désinence -is du Dpl. et de l’Ablpl. : umbra-is > umbris.
Rappel : à la IIe décl., aux mêmes cas, domino-is > dominis.
Tableau de la Ie déclinaison (GM 55) : puella (« la jeune fille »)
Singulier
Pluriel
N
puella
puellae
V
puella
puellae
Acc
puellam
puellas
G
puellae
puellarum
D
puellae
puellis
Abl
puellā
puellis
Les Latins faisaient une nette différence entre les voyelles brèves et les voyelles longues, ce
qui leur permettait de reconnaître l’Ablsg. sans difficulté car son -a est long (ā), alors qu’il est
bref (ă) aux N et V sg. Malheureusement, cette distinction n’apparaît pas dans les textes écrits.
20
Les noms de la Ie décl. sont majoritairement féminins, alors que les noms en –us de la IIe
décl. sont très majoritairement masculins. L’adjectif prend le genre du nom dont il est épithète ou
attribut :
magna amicitia : une grande amitié
magnus amicus : un grand ami.
Mais, comme le mot humus est féminin, on accorde l’adjectif au féminin, donc avec une
forme de la Ie décl. : nigra humus, la terre noire.
Et comme pirata, le pirate, est masculin (ce qui est assez logique – il n’y a pas de femmes
pirates attestées avant le XVIe s.), on accorde l’adjectif au masculin : verus pirata, un vrai pirate.
Ces accords seront revus par la suite.
Vocabulaire : la Ie déclinaison
Étudier les noms de la Ie déclinaison (N, G et genre).
L’indicatif imparfait actif
L’indicatif imparfait se reconnaît aisément par sa caractéristique temporelle -ba-, que l’on
e
insère entre le thème du présent et la désinence. La désinence de la 1 pers. sg. est -m (et non -o ) :
Indicatif imparfait
Ie conjugaison
IIe conjugaison
ama-ba-m (j’aimais)
iube-ba-m (j’ordonnais)
ama-ba-s
iube-ba-s
ama-ba-t
iube-ba-t
ama-ba-mus
iube-ba-mus
ama-ba-tis
iube-ba-tis
ama-ba-nt
iube-ba-nt
21
L’indicatif plus-que-parfait actif
L’indicatif plus-que-parfait se reconnaît par sa caractéristique -era-, que l’on insère entre le
thème du parfait et une désinence primaire (ici encore, la désinence de la 1e personne est -m ).
Indicatif plus-que-parfait
Ie conjugaison
IIe conjugaison
amav-era-m (j’avais aimé)
iuss-era-m (j’avais ordonné)
amav-era-s
iuss-era-s
amav-era-t
iuss-era-t
amav-era-mus
iuss-era-mus
amav-era-tis
iuss-era-tis
amav-era-nt
iuss-era-nt
Leçon 4
La IIIe déclinaison : les noms masculins et féminins
Homo homini lupus (est).
« L’homme (est) un loup pour l’homme. »
Homines sumus, non dei.
« Nous sommes des hommes, non des dieux. »
Il est impossible, à partir du seul Nsg. homo, de déduire que le Dsg. est homini ou le Npl.
homines. On doit donc systématiquement retenir par cœur le Nsg. (homo) ainsi que le Gsg.
(hominis). Ce dernier, après le retrait de la désinence -is, fournit le thème :
homo, G homin-is, thème homin- ;
rex, G reg-is, thème reg- ;
praetor, G praetor-is, thème praetor-.
Il faut donc retenir le vocabulaire de la manière suivante :
« homo > hominis, masculin : l’homme
rex > regis, masculin : le roi... »
Dans tous ces exemples, le thème s’achève par une consonne ; il est dit consonantique.
22
Thèmes consonantiques
Singulier
Pluriel
N
eques
equit-es
V
eques
equit-es
Acc
equit-em
equit-es
G
equit-is
equit-um
D
equit-i
equit-ibus
Abl
equit-e
equit-ibus
Le N sg. est aisé à comprendre si l’on recourt un tout petit peu à la morphologie historique : thème equĕt(equĭt- est l’effet d’une apophonie) + désinence -s > * equets > equēs.
La finale de l’Acc pl. remonte à un *–ens qui s’est vocalisé en –ας en grec. Il est bien regrettable qu’en latin
classique, les N et Acc pl. ne soient pas différenciés car c’est souvent une source de confusion pour les traducteurs.
Lorsque le thème ne s’achève pas par une consonne, mais bien par la voyelle -i, celle-ci est
assimilée par le -i- de la désinence du G sg. :
civis, G civi-s, thème civi- ;
hostis, G hosti-s, thème hosti- ;
Ces noms à thème vocalique ont toujours un N sg. en -is ou en -es. Leur G pl. est en -ium
(et non en -um comme pour les noms à thème consonantique), et leur Acc pl. est souvent en -is
(au lieu de -es).
Thèmes vocaliques
Singulier
Pluriel
N
civis
cives
V
civis
cives
Acc
civem
cives (ou civis)
G
civi-s
civi-um
D
civi
civi-bus
Abl
cive
civi-bus
En pratique, c’est seulement au G pl. que l’on trouve une distinction entre les thèmes
consonantiques (–um) et les thèmes vocaliques (–ium).
23
Il existe des règles empiriques permettant de savoir si un nom a un thème consonantique ou un
thème vocalique :
1) les noms qui ont un nombre de syllabes différent au N sg. et au G sg. (dits « noms
imparisyllabiques ») ont un thème consonantique.
Cependant, les noms imparisyllabiques qui ont plus d’une consonne devant le -is du Gsg ont un
thème vocalique : mons, G mont-is, thème monti- et G pl. montium.
2) Les noms qui ont le même nombre de syllabes au N sg. et au G sg. (dits « noms
parisyllabiques ») ont un thème vocalique.
Une série de noms parisyllabiques ont néanmoins un thème consonantique : pater, G patr-is, thème
patr- et G pl. patrum. Appartiennent à ce groupe, outre pater, les mots mater, frater, senex, iuvenis, sedes,
canis, ainsi que le pluriel parentes. On les appelle traditionnellement les « exceptions de la famille ».
Ces règles, apparemment arbitraires, ont un fondement linguistique (voir GM 69-73).
On admettra cependant que leur connaissance est surtout utile si l’on doit traduire vers le latin. Dans
le sens de la version, l’essentiel est de repérer le cas auquel se présente le nom.
La différence entre les finales -ium et -um est beaucoup moins importante que le fait de
savoir s’il s’agit d’un nom de la IIIe déclinaison au G pl. ou, par exemple, d’un nom de la IIe
déclinaison à l’Acc sg. Seule une bonne connaissance du vocabulaire permet de répondre à une
question semblable.
Vocabulaire : IIIe décl., noms masculins et féminins
Étudier les noms masculins et féminins de la IIIe déclinaison (G en -um et en -ium).
La IIIe conjugaison
Par rapport aux deux précédentes, la IIIe conjugaison présente la particularité d’avoir un
thème du présent consonantique (ou se terminant par -u ). Par raison euphonique, on ajoute une
voyelle thématique -i - (-u - à la 3e pers. pl.) entre ce thème et les désinences commençant par une
consonne :
leg-i-s, « tu lis »
leg-u-nt, « ils lisent »
Une voyelle thématique -e- apparaît pour la même raison entre le thème du présent et la
caractéristique temporelle -ba- de l’indicatif imparfait : leg-e-ba-m, « je lisais ».
24
Pour le reste, cette conjugaison fonctionne sur le même modèle que les autres. Ses temps
primitifs nécessitent toutefois un plus grand effort de mémorisation car le thème du parfait est
parfois plus éloigné de celui du présent.
Tableau du verbe cedere, « marcher » (les voyelles thématiques sont indiquées en
caractères gras) :
Présent
Imparfait
Parfait
Plus-que-parfait
ced-o
ced-e-ba-m
cess-i
cess-era-m
ced-i-s
ced-e-ba-s
cess-isti
cess-era-s
ced-i-t
ced-e-ba-t
cess-it
cess-era-t
ced-i-mus
ced-e-ba-mus
cess-imus
cess-era-mus
ced-i-tis
ced-e-ba-tis
cess-istis
cess-era-tis
ced-u-nt
ced-e-ba-nt
cess-erunt (-ere)
cess-era-nt
Vocabulaire : la IIIe conjugaison
Étudier les verbes de la IIIe conjugaison.
Leçon 5
La IIe et la IIIe déclinaison : les noms neutres
Il existe en latin des noms neutres (de l’adjectif neuter, « ni l’un ni l’autre »), qui ont une
déclinaison légèrement différente de celle des noms masculins et féminins. Deux principes, qui
suffisent pour décliner n’importe quel nom neutre, doivent être retenus :
1) les noms neutres ont les N, V et Acc semblables ;
2) les noms neutres ont, aux N, V et Acc pluriels, la désinence -a.
Voilà qui simplifie l’étude des tableaux de déclinaison, mais complique la tâche des
traducteurs.
25
Exemples :
IIe déclinaison : verbum, verbi (« la parole »)
Singulier
Pluriel
N
verbum
verba
V
verbum
verba
Acc
verbum
verba
G
verbi
verborum
D
verbo
verbis
Abl
verbo
verbis
IIIe déclinaison : caput, capitis (« la tête »)
Singulier
Pluriel
N
caput
capit-a
V
caput
capit-a
Acc
caput
capit-a
G
capit-is
capit-um
D
capit-i
capit-ibus
Abl
capit-e
capit-ibus
L’on doit donc mémoriser le N et le G sg. : « caput, capitis, neutre : la tête ».
Certains noms, parmi lesquels animal, animalis, « l’être vivant, l’animal », et mare, maris,
« la mer », présentent les désinences -i à l’Ablsg., -ia aux N/V/Accpl. et -ium au Gpl.
Vocabulaire : les noms neutres de la IIe et de la IIIe déclinaison
Étudier les noms neutres de la IIe et de la IIIe déclinaison.
Les adjectifs de la Ie classe
Examiner les phrases suivantes :
Fortuna caeca est.
« La Fortune est aveugle. »
Mens sana in corpore sano.
« Un esprit sain dans un corps sain. »
26
Les adjectifs de la Ie classe (GM 66) se déclinent sur le modèle de la Ie déclinaison au
féminin, sur le modèle de la IIe déclinaison au masculin et au neutre.
On les présente donc avec les trois terminaisons -us, -a, -um.
Ex. : doctus, docta, doctum, « savant »
SINGULIER
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
N
V
Acc
G
D
doctus
docte
doctum
docti
docto
docta
docta
doctam
doctae
doctae
doctum
doctum
doctum
docti
docto
docti
docti
doctos
doctorum
doctis
doctae
doctae
doctas
doctarum
doctis
docta
docta
docta
doctorum
doctis
Abl
docto
docta
docto
doctis
doctis
doctis
Certains adjectifs, au masculin, présentent la finale -er. Selon qu’ils conservent ou non ce e
dans la déclinaison, ils se déclinent sur le modèle de puer ou de liber.
Ex. : asper, aspera, asperum : rugeux, « âpre »
SINGULIER
N
V
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
asper
asper
asperum
asperi
aspero
aspero
aspera
aspera
asperam
asperae
asperae
aspera
asperum
asperum
asperum
asperi
aspero
aspero
asperi
asperi
asperos
asperorum
asperis
asperis
asperae
asperae
asperas
asperarum
asperis
asperis
aspera
aspera
aspera
asperorum
asperis
asperis
27
Ex. : niger, nigra, nigrum, « noir »
SINGULIER
N
V
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
niger
niger
nigrum
nigri
nigro
nigro
nigra
nigra
nigram
nigrae
nigrae
nigra
nigrum
nigrum
nigrum
nigri
nigro
nigro
nigri
nigri
nigros
nigrorum
nigris
nigris
nigrae
nigrae
nigras
nigrarum
nigris
nigris
nigra
nigra
nigra
nigrorum
nigris
nigris
Vocabulaire : les adjectifs de la Ie classe
Étudier les adjectifs de la Ie classe.
Les adjectifs de la IIde classe
Les adjectifs de la IIde classe se déclinent sur le modèle de la IIIe déclinaison (GM 80).
Dans leur grande majorité, ils ont un thème vocalique, qu’ils conservent même à l'Abl sg. (–i), ce
qui constitue une difficulté pour les traducteurs.
Il faut donc retenir que mare, animal et les adjectifs de la IIe classe présentent l’Abl sg. en
-i.
Ces adjectifs présentent le plus souvent des finales identiques aux N masc. et N fém. sg. On
les range sous l’appellation « adjectifs à deux terminaisons » (c’est-à-dire : une terminaison pour
le masculin et le féminin, et une autre pour le neutre), ce qui simplifie la présentation du tableau.
Ex. : tristis, tristis, triste, « triste »
SINGULIER
N
V
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masc/Fém
Neutre
Masc/Fém
Neutre
tristis
tristis
tristem
tristis
tristi
tristi
triste
triste
triste
tristis
tristi
tristi
tristes
tristes
tristes
tristium
tristibus
tristibus
tristia
tristia
tristia
tristium
tristibus
tristibus
Les autres adjectifs de la IIde classe peuvent présenter des terminaisons différentes aux N singuliers
28
des trois genres, ou au contraire une terminaison identique (de là l’usage de les présenter en trois groupes :
les adjectifs à une, à deux et à trois terminaisons [aux N sgs des trois genres]).
Ex. : acer, acris, acre, « aigu, vif, violent » (adjectif à trois terminaisons)
SINGULIER
N
V
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
acer
acer
acrem
acris
acri
acri
acris
acris
acrem
acris
acri
acri
acre
acre
acre
acris
acri
acri
acres
acres
acres
acrium
acribus
acribus
acres
acres
acres
acrium
acribus
acribus
acria
acria
acria
acrium
acribus
acribus
Ex. : atrox, atrox, atrox : horrible (adjectif à une terminaison)
SINGULIER
PLURIEL
Masc./Fém.
Neutre
Masc./Fém.
Neutre
N
atrox
atrox
atroces
atrocia
V
atrox
atrox
atroces
atrocia
Acc
atrocem
atrox
atroces
atrocia
G
atrocis
atrocis
atrocium
atrocium
D
atroci
atroci
atrocibus
atrocibus
Abl
atroci
atroci
atrocibus
atrocibus
Les quelques adjectifs de la IIde classe qui ont un thème consonantique prennent la désinence -e- à
l’Abl sg. des trois genres (notamment dives et vetus).
Vocabulaire : les adjectifs de la IIde classe
Étudier les adjectifs de la IIde classe.
L’accord de l’adjectif
L’adjectif s’accorde en cas, genre et nombre avec le nom dont il est épithète ou attribut.
Ainsi, avec iniuriam (Accfsg), on accordera saevam (Ie classe) ou turpem (IIde classe) ;
avec equos (Acc masc. pl.), on accordera multos ou acres ;
29
avec imaginum (G fém. pl.), on accordera regiarum ou similium ;
avec foedera (N/V/Acc n. pl.), on accordera antiqua ou inania…
Leçon 6
La IVe et la Ve conjugaison
La IVe conjugaison se caractérise par son thème en ī long. Ce i se maintient tout au long de
la conjugaison de l’infectum. À la 3e pers. pl. de l’indicatif présent, les verbes de la IVe
conjugaison prennent une voyelle thématique -u-, sans doute par analogie avec les verbes de la
IIIe conjugaison. Pour la même raison, on trouve la voyelle thématique -e- devant la
caractéristique -ba- de l’imparfait.
Exemple : sentire, « sentir, percevoir »
Présent
Imparfait
Parfait
Plus-que-parfait
senti-o
senti-s
senti-t
senti-mus
senti-tis
senti-u-nt
senti-e-ba-m
senti-e-ba-s
senti-e-ba-t
senti-e-ba-mus
senti-e-ba-tis
senti-e-ba-nt
sens-i
sens-isti
sens-it
sens-imus
sens-istis
sens-erunt (-ere)
sens-era-m
sens-era-s
sens-era-t
sens-era-mus
sens-era-tis
sens-era-nt
La Ve conjugaison est aussi appelée « IIIe bis », « IIIe mixte » ou « IVe bis » du fait de ses
similitudes avec la IIIe et la IVe conjugaison.
Elle se caractérise par son thème en ĭ bref. Ce i se transforme en ĕ bref lorsqu’il est placé à
la fin d’un mot ou devant un -r. Les verbes de la Ve conjugaison ont également, à la 3e pers.pl. de
l’indicatif présent, une voyelle thématique -u-, et une voyelle thématique -e- devant le -ba- de
l’imparfait.
30
Exemple : cupĕre, « désirer » (on constate qu’à l’infinitif, le ĭ s’est transformé en ĕ puisqu’il est suivi
d’un -r ).
Présent
Imparfait
Parfait
Plus-que-parfait
cupi-o
cupi-s
cupi-t
cupi-mus
cupi-tis
cupi-u-nt
cupi-e-ba-m
cupi-e-ba-s i
cupi-e-ba-t
cupi-e-ba-mus
cupi-e-ba-tis
cupi-e-ba-nt
cupiv-i
cupiv-ist
cupiv-it
cupiv-imus
cupiv-istis
cupiv-erunt (-ere)
cupiv-era-m
cupiv-era-s
cupiv-era-t
cupiv-era-mus
cupiv-era-tis
cupiv-era-nt
Vocabulaire : la IVe et de la Ve conjugaison
Étudier les verbes de la IVe et de la Ve conjugaison.
Les thèmes verbaux de l’infectum
Nous avons vu que les finales du thème du présent permettent de distinguer les différentes
conjugaisons (GM 157) :
Infinitif présent
Indicatif présent
Finale du thème
ama-re
amo
-ā (long)
mone-re
mone-o
-ē (long)
metu-e-re
metu-o
-ŭ
leg-e-re
leg-o
consonne
IV conjugaison
audi-re
audi-o
-ī (long)
Ve conjugaison
cape-re
capi-o
-ĭ (bref)
Ie conjugaison
e
II conjugaison
e
III conjugaison
e
L’indicatif futur simple actif
La difficulté de l’indicatif futur simple (GM 164) tient au fait que ce temps a deux
systèmes de formation différents : l’un pour les verbes de la Ie et de la IIe conjugaison, l’autre
pour les verbes des IIIe, IVe et Ve conjugaisons.
Les verbes de la Ie et de la IIe conjugaison forment le futur simple par adjonction de la
caractéristique -b- (et d’une voyelle thématique) entre le thème, (la voyelle thématique) et la
désinence :
ama-b-o, time-b-i-t, cave-b-u-nt (« j’aimerai, il craindra, ils prendront garde »)...
31
Les verbes des IIIe, IVe et Ve conjugaisons forment le futur simple par adjonction de la
caractéristique -a- à la 1e pers. sg., -e- aux autres personnes, entre le thème et la désinence :
duc-a-m, audi-e-s, capi-e-nt (« je conduirai, tu entendras, ils prendront »)...
Il est donc indispensable, pour reconnaître un indicatif futur simple, de savoir à quelle
conjugaison appartient le verbe, donc d’en connaître les temps primitifs (dont le présent et
l’infinitif permettent de reconnaître la conjugaison).
Ie conjugaison
IIe conjugaison
IIIe conjugaison
IVe conjugaison
Ve conjugaison
erra-b-o
erra-b-i-s
erra-b-i-t
erra-b-i-mus
erra-b-i-tis
erra-b-u-nt
mane-b-o
mane-b-i-s
mane-b-i-t
mane-b-i-mus
mane-b-i-tis
mane-b-u-nt
cred-a-m
cred-e-s
cred-e-t
cred-e-mus
cred-e-tis
cred-e-nt
nesci-a-m
nesci-e-s
nesci-e-t
nesci-e-mus
nesci-e-tis
nesci-e-nt
interfici-a-m
interfici-e-s
interfici-e-t
interfici-e-mus
interfici-e-tis
interfici-e-nt
L’indicatif futur antérieur actif
L’indicatif futur antérieur actif (GM 179) se forme sur le thème du perfectum, auquel on
ajoute la caractéristique ero, eris, erit, erimus, eritis et, curieusement, erint : amav-ero, dux-eris,
cupiv-erint (« j’aurai aimé, tu auras conduit, ils auront désiré »).
Cette voyelle thématique -i- à la 3e pers. pl. permet de différencier le futur antérieur du parfait
(ceperint /ceperunt, « ils auront pris/ils prirent »).
Ie conjugaison
IIe conjugaison
IIIe conjugaison
IVe conjugaison
Ve conjugaison
errav-er-o
mans-er-o
credid-er-o
nesciv-er-o
fec-er-o
errav-er-i-s
mans-er-i-s
credid-er-i-s
nesciv-er-i-s
fec-er-i-s
errav-er-i-t
mans-er-i-t
credid-er-i-t
nesciv-er-i-t
fec-er-i-t
errav-er-i-mus
mans-er-i-mus
credid-er-i-mus nesciv-er-i-mus fec-er-i-mus
errav-er-i-tis
mans-er-i-tis
credid-er-i-tis
nesciv-er-i-tis
fec-er-i-tis
errav-er-i-nt
mans-er-i-nt
credid-er-i-nt
nesciv-er-i-nt
fec-er-i-nt
32
Le verbe esse à l’indicatif
Comme dans la plupart des langues, le verbe « être » est remarquable en latin, ainsi que
l’indiquent ses temps primitifs donnés ici avec la 2e pers. sum, es, fui, (pas de supin), esse.
On retiendra donc le tableau suivant (GM 236) :
INFECTUM
Présent
Imparfait
Futur simple
sum
eram
ero
es
eras
eris
est
erat
erit
sumus
eramus
erimus
estis
eratis
eritis
sunt
erant
erunt
PERFECTUM
Parfait
Plus-que-parfait
Futur antérieur
fui
fueram
fuero
fuisti
fueras
fueris
fuit
fuerat
fuerit
fuimus
fueramus
fuerimus
fuistis
fueratis
fueritis
fuerunt (fuere)
fuerant
fuerint
Vocabulaire : les composés du verbe esse
Étudier les composés du verbe esse.
33
L’impératif
L’impératif présent (GM 167) n’apparaît qu’à la 2e personne. À l’actif, seule voix que nous
envisagerons ici, la 2e pers. sg. correspond au thème du présent (avec l’habituelle transformation du i
e
bref en e bref à la fin d’un mot) ; la désinence de la 2 pers.pl. est -te.
Ie conjugaison
IIe conjugaison
IIIe conjugaison
IVe conjugaison
Ve conjugaison
iura
tene
verte
veni
accipe
iurate
tenete
vertite
venite
accipite
On remarquera les voyelles thématiques -e- et -i- à la IIIe conjugaison.
Toutefois, quatre verbes ne prennent pas de finale -e à la 2e pers. sg. : dic, duc, fac et fer (du verbe
remarquable fero, « je porte », qui sera étudié plus loin).
Il existe différentes façons de nier l’impératif. On peut par exemple rencontrer l’impératif du verbe
remarquable nolle, « ne pas vouloir » avec l’infinitif : noli (pl. nolite ) + infinitif : Noli me tangere, « Ne me touche
pas ! » (litt. : « Ne veuille pas me toucher ! », traduction des mots attribués à Jésus ressuscité à l’adresse de Marie
Madeleine).
Il existe aussi en latin un impératif futur (GM 168), fréquent dans la langue juridique, qui ne peut se traduire
que par un subjonctif en français (esto, « qu’il soit », ou simplement « soit ! »). Il se reconnaît aisément par sa
caractéristique -to (-tote ou -nto ). Il a une 2e et une 3e pers., qui présentent la même terminaison au singulier :
Ie conj.
2e sg. iurato
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
teneto
vertito
venito
accipito
e
teneto
vertito
venito
accipito
e
tenetote
vertitote
venitote
accipitote
e
tenento
vertunto
veniunto
accipiunto
3 sg. iurato
2 pl. iuratote
3 pl. iuranto
34
La IVe déclinaison (GM 85-87)
La IVe déclinaison présente des finales communes à la IIe et à la IIIe déclinaison.
Le N sg. est en -us, sauf pour les noms neutres, qui sont en -u.
Ex. : exercitus, « l’armée » – cornu, « la corne »
Noms en -us
Noms neutres en -u
Singulier
Pluriel
Singulier
Pluriel
N
exercitus
exercitus
cornu
cornua
V
exercitus
exercitus
cornu
cornua
Acc
exercitum
exercitus
cornu
cornua
G
exercitus
exercituum
cornus
cornuum
D
exercitui
exercitibus
cornui
cornibus
Abl
exercitu
exercitibus
cornu
cornibus
Remarques :
1) les noms en -us sont masculins, sauf quelques mots comme domus (« la maison ») ou manus (« la
main ») qui sont féminins ;
2) la déclinaison de domus est remarquable. Dans le tableau suivant, les particularités sont signalées
en caractères gras :
Singulier
Pluriel
N
domus
domus
V
domus
domus
Acc
domum
domos
G
domus
domorum
D
domui
domibus
Abl
domo
domibus
35
La Ve déclinaison (GM 88-89)
La Ve déclinaison regroupe quelques noms, tous du genre féminin à l’exception de dies, « le
jour », qui est généralement masculin.
Ex. : res, « la chose »
N
V
Acc
G
D
Abl
Singulier
Pluriel
res
res
rem
rei
rei
re
res
res
res
rerum
rebus
rebus
Vocabulaire : la IVe et de la Ve déclinaison
Étudier les noms de la IVe et de la Ve déclinaison.
Leçon 7
Le participe présent (GM 171)
Examiner les phrases suivantes :
Romulus, aegritudinem animi dissimulans, ludos parat.
« Dissimulant la tristesse de son âme, Romulus prépare des jeux. »
Metu consulum venientium, Hannibal fugit.
« Par crainte des consuls venant (= qui venaient), Hannibal s’enfuit. »
Audentes fortuna iuvat.
« La fortune aide les osant (= ceux qui osent, les audacieux). »
Dans chacune de ces phrases, on trouve une forme verbale qui tient autant de l’adjectif que
du verbe. C’est cette « participation » à deux natures différentes qui donne son nom au participe.
Dissimulans est tout à fait comparable à un adjectif épithète de Romulus, venientium à un adjectif
épithète de consulum, et audentes est un adjectif substantivé COD de iuvat. Le participe épithète
d’un nom (en grammaire latine, on présente souvent ce participe épithète comme « apposé » au
36
nom) est très fréquent en latin ; ce participe est souvent traduit en français par une périphrase
(« qui... », « alors que... ») ou par un participe présent ou un gérondif (La différence entre le
gérondif et le participe présent est difficile à cerner en français ; en revanche, on verra plus loin
que ces deux modes sont parfaitement distincts l’un de l’autre en latin).
Formation du participe présent :
Sur le thème de l’infectum, on ajoute la caractéristique -(e)ns, G -(e)ntis que l’on décline sur
le modèle des adjectifs de la IIde classe à une terminaison. Cette caractéristique -nt- permet de
reconnaître aisément les participes présents (de praesens,-ntis < praesum, dans le sens « je suis
présent »). Comme pour l’imparfait, on insère une voyelle thématique -e- aux IIIe, IVe et Ve
conjugaisons.
L’Abl sg. des trois genres présente la désinence -e ou la désinence -i (selon que la valeur
verbale ou la valeur d’adjectif domine dans le participe).
Ex. : spero, « j’espère »
SINGULIER
PLURIEL
Masculin/féminin
Neutre
Masculin/féminin
Neutre
sperans
sperans
sperantes
sperantia
sperans
sperans
sperantes
sperantia
sperantem
sperans
sperantes
sperantia
sperantis
sperantis
sperantium
sperantium
speranti
speranti
sperantibus
sperantibus
speranti (-e)
speranti (-e)
sperantibus
sperantibus
Le participe présent de esse apparaît parfois dans les textes philosophiques (ens, « l’étant »), mais il
est surtout fréquent en composition : absens, praesens (« absent », « présent »)...
Le participe parfait passif (= ppp) (GM 185)
Le participe parfait a un sens passif. Il correspond donc approximativement au participe
passé en français. On le forme à partir du supin dont on remplace la finale -um par les désinences
-us, -a, -um :
amatum > amatus, amata, amatum (« aimé », ou « ayant été aimé »)
37
Comme le participe présent, le participe parfait passif peut être épithète (ou apposé) à un
nom (ou à un pronom), ou être substantivé :
Hostes victi castra reverterunt,
« Les ennemis vaincus rentrèrent au camp. »
Docti has res non ignorant,
« Les ayant été instruits (= les savants) n’ignorent pas ces choses. »
Le verbe esse n’a pas de participe parfait.
Nous verrons bientôt que le participe parfait passif sert aussi à former le passif du
perfectum : amatus sum = « j’ai été aimé ».
L’Ablatif absolu (= AA) (GM 423-426)
Cette tournure est très fréquente en latin. Elle correspond à la proposition participe en
français.
Examiner la phrase suivante :
Plinio cenante, servus librum legit.
« Pline mangeant (= Tandis que Pline est à table), un esclave <lui> lit un livre. »
Plinio cenante est une proposition participe, c’est-à-dire une proposition circonstancielle
(de temps, de manière, de cause...) dont le verbe base se met au participe et qui a un sujet propre.
Le sujet et le participe se mettent naturellement à l’Abl (valeur circonstancielle). Le participe
s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
La proposition participe nous est plus familière en français avec un participe passé :
Signo dato, virgines raptae sunt.
« Le signal donné, les jeunes filles furent enlevées ».
Custodibus interfectis, captivi effugerunt .
« Les gardes ayant été tués, les prisonniers s’évadèrent »
(En français correct : « Les prisonniers tuèrent les gardes et s’évadèrent »).
Dans l’analyse de l’AA, nous considérons que son sujet n’a pas d’autre fonction dans la
phrase : Plinio, signo et custodibus sont simplement sujets des participes cenante, dato et
interfectis.
38
Les adjectifs-pronoms démonstratifs
Il existe en latin une série de mots démonstratifs (GM 123-128) qui peuvent servir
d’adjectifs (dans ce cas ils s’accordent avec le nom qu’ils déterminent) ou de pronoms (ils ont
alors leur fonction propre) :
Illo tempore...
« En ce temps-là... ».
Hi vincent, illi fugient.
« Ceux-ci vaincront, ceux-là fuiront. »
La déclinaison de ces adjectifs-pronoms démonstratifs présente des particularités :
1) le G sg. des trois genres est en -ius ;
2) le D sg. des trois genres est en -i ;
3) le V est évidemment difficile à concevoir avec un démonstratif ; il ne figure donc pas
dans les tableaux.
Hic, haec, hoc
Démonstratif « de la première personne » : il désigne ce qui est proche de moi (ou de nous)
traduit alors par « celui-ci ».
Accipe hoc argentum.
« Reçois cet argent-ci (que je te donne). »
SINGULIER
N
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
hic
hunc
huius
huic
hoc
haec
hanc
huius
huic
hac
hoc
hoc
huius
huic
hoc
hi
hos
horum
his
his
hae
has
harum
his
his
haec
haec
horum
his
his
On remarquera le neutre pluriel haec.
; on le
39
Ille, illa, illud
Démonstratif « de la troisième personne » :
il désigne ce qui est près d’une personne dont on
parle ; on le traduit alors par « celui-là », parfois avec une valeur laudative (« ce fameux, cet
illustre, ce grand... »).
Illi verum saepe dicunt, hi nunquam.
« Ceux-là disent souvent la vérité, ceux-ci jamais. »
Roma et Carthago magnae urbes sunt ; haec in Africa, illa in Italia est.
« Rome et Carthage sont de grandes villes ; celle-ci (= l’une) est en Afrique, celle-là (=
l’autre) en Italie. »
SINGULIER
N
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
ille
illum
illius
illi
illo
illa
illam
illius
illi
illa
illud
illud
illius
illi
illo
illi
illos
illorum
illis
illis
illae
illas
illarum
illis
illis
illa
illa
illorum
illis
illis
Is, ea, id
Démonstratif « anaphorique » qui, sans nuance particulière, renvoie à un être ou à une chose
déjà mentionné dans le contexte ou connu par ailleurs.
Id flumen inter nos hostiumque exercitum erat.
« Ce cours d’eau se trouvait entre nous et l’armée des ennemis. »
SINGULIER
N
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
is
eum
eius
ei
eo
ea
eam
eius
ei
ea
id
id
eius
ei
eo
ei (ii)
eos
eorum
eis
eis
eae
eas
earum
eis
eis
ea
ea
eorum
eis
eis
40
Iste, ista, istud
Démonstratif « de la deuxième personne » : il désigne ce qui est près de l’interlocuteur. Iste servus, «
cet
esclave qui est près de toi, cet esclave-là ».
En raison de l’habitude judiciaire de désigner l’accusé par iste (« cet homme qui comparaît devant
vous, juges... »), ce démonstratif a souvent une nuance péjorative (« ce mauvais, ce méchant... »).
SINGULIER
N
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
iste
istum
istius
isti
isto
ista
istam
istius
isti
ista
istud
istud
istius
isti
isto
isti
istos
istorum
istis
istis
istae
istas
istarum
istis
istis
ista
ista
istorum
istis
istis
Idem, eadem, idem (GM 125)
Contraction de is et de la particule -dem. Outre la perte du -s au Nmsg., on notera l’Acc eundem, eandem et,
de même, le Gpl. eorundem, earundem (GM 33).
Idem (ou : eadem ) censeo, « je pense la même chose » (Acc n. sg. ou n. pl.).
Eadem via venerunt, « Ils sont venus par la même route ».
SINGULIER
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
N
idem
eadem
idem
eaedem
eadem
Acc
G
D
eundem
eiusdem
eidem
eandem
eiusdem
eidem
idem
eiusdem
eidem
Abl
eodem
eadem
eodem
eidem
(iidem)
eosdem
eorundem
eisdem
(iisdem)
eisdem
(iisdem)
easdem
earundem
eisdem
(iisdem)
eisdem
(iisdem)
eadem
eorundem
eisdem
(iisdem)
eisdem
(iisdem)
41
Ipse, ipsa, ipsum (GM 129)
Adjectif-pronom adversatif, qui confirme ou souligne l’identité : rex ipse, «
le roi lui-même, le roi en
personne » ; ipse dixit, « il l’a dit lui-même ».
On évitera de le confondre avec idem.
SINGULIER
N
Acc
G
D
Abl
PLURIEL
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
ipse
ipsum
ipsius
ipsi
ipso
ipsa
ipsam
ipsius
ipsi
ipsa
ipsum
ipsum
ipsius
ipsi
ipso
ipsi
ipsos
ipsorum
ipsis
ipsis
ipsae
ipsas
ipsarum
ipsis
ipsis
ipsa
ipsa
ipsorum
ipsis
ipsis
Synthèse sur les démonstratifs
is, ea, id
hic, haec, hoc
ille, illa, illud
iste, ista, istud
idem, eadem, idem
ipse, ipsa, ipsum
ce
celui-ci
celui-là
celui-là
le même
lui-même
Les pronoms personnels (GM 117-118)
Ego et tu praesumus.
« Moi et toi, nous commandons. »
Dic verum mihi, Marce, dic, amabo.
« Dis-moi la vérité, Marcus, dis-(la)-moi, s’il te plaît (litt. « j’aimerai »). »
Vos servire magis quam imperare parati estis.
« Vous, vous êtes prêts à être esclaves plutôt qu’à commander. »
Vbi amicos meos videris, eos salutabis.
« Lorsque tu verras (= tu auras vu) mes amis, tu les salueras. »
42
Eos in eorum horto vidi.
« Je les ai vus dans leur jardin (= dans le jardin de eux). »
Illis do panem.
« Je leur donne du pain. »
Educ tecum etiam omnes tuos.
« Fais aussi sortir tous tes (associés) avec toi. »
La syntaxe de ces pronoms personnels est identique à celle qu’ils auraient en français. Au
N, leur valeur est emphatique (« moi, toi... »).
1e personne
2e personne
Singulier
Pluriel
Singulier
Pluriel
N
Acc
ego
me
nos
nos
tu
te
vos
vos
G
D
Abl
mei
mihi (mi)
me
nostri (nostrum)
nobis
nobis
tui
tibi
te
vestri (vestrum)
vobis
vobis
La préposition cum se place après le pronom (à l’Abl) auquel elle s’attache : mecum, tecum,
nobiscum, vobiscum.
À la troisième personne, le pronom personnel non réfléchi est simplement le démonstratif
is, ea, id (ou, en pratique, n’importe quel autre démonstratif). Il nous reste donc à voir le pronom
personnel réfléchi de la troisième personne, qui présente des formes identiques au singulier et
au pluriel :
3e personne (forme réfléchie)
N/V
Acc
G
D
Abl
—
se
sui
sibi
se
Ce pronom renvoie donc au sujet de la phrase :
Suo gladio se vulneraverat,
« Il s’était blessé de son (propre) glaive ».
Il ne peut pas se présenter au N.
43
Les adjectifs possessifs
Nous connaissons les adjectifs de la première personne (meus, noster) et de la deuxième
personne (tuus, vester).
L’adjectif de la troisième personne suus, sua, suum s’utilise lorsque le possesseur est sujet
de l’action. Dans le cas contraire, on utilise is, ea, id au G, donc les formes eius, eorum ou earum
(« de lui, d’eux, d’elles ») :
Nostri maiores suos agros studiosissime colebant.
« Nos ancêtres cultivaient leurs champs avec le plus grand soin » (le sujet est possesseur).
Amicum diligo propter eius singularem modestiam.
« J’aime mon ami à cause de son extraordinaire réserve » (litt. « de la réserve de lui ») (le
sujet n’est pas le détenteur de la modestia).
Leçon 8
Le passif de l’infectum à l’indicatif
Nous connaissons trois temps de l’indicatif formés sur l’infectum : le présent, l’imparfait et
le futur simple. Pour les conjuguer à la voix passive, il suffit de passer des désinences actives (-o,
-s, -t, -mus, -tis, -nt ) aux désinences passives -(o)r, -ris, -tur, -mur, -mini et -ntur :
vocaba-tis > vocaba-mini : « vous étiez appelés » ;
laudabu-nt > laudabu-ntur : « ils seront loués » ;
accipie-s > accipie-ris : « tu seras accepté ».
Pour reconnaître le temps, il suffit de bien repérer la caractéristique temporelle :
ducor : « je suis conduit » ;
ducar : « je serai conduit » ;
videbar : « j’étais vu » ;
videbor : « je serai vu ».
44
Rappelons aussi que le i bref se change en e bref devant r.
Cette modification se produit à la 2e pers. sg. de l’indicatif présent des verbes de la IIIe et de la Ve
conjugaison, et à la 2e pers. sg. de l’indicatif futur simple des verbes de la Ie et de la IIe conjugaison.
Chaque fois, la voyelle thématique i (bref) ou la finale du thème des verbes de la Ve conjugaison (par
définition un i bref) entre en contact avec la désinence -ris.
Ces fermetures du i en e sont signalées par des caractères gras dans les tableaux suivants.
Indicatif présent passif
e
e
I conj.
II conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
vocor
vocaris
vocatur
vocamur
vocamini
teneor
teneris
tenetur
tenemur
tenemini
eligor
eligeris
eligitur
eligimur
eligimini
munior
muniris
munitur
munimur
munimini
capior
caperis
capitur
capimur
capimini
vocantur
tenentur
eliguntur
muniuntur
capiuntur
Indicatif imparfait passif
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
vocabar
vocabaris
vocabatur
vocabamur
vocabamini
vocabantur
tenebar
tenebaris
tenebatur
tenebamur
tenebamini
tenebantur
eligebar
eligebaris
eligebatur
eligebamur
eligebamini
eligebantur
muniebar
muniebaris
muniebatur
muniebamur
muniebamini
muniebantur
capiebar
capiebaris
capiebatur
capiebamur
capiebamini
capiebantur
Indicatif futur simple passif
e
e
I conj.
II conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
vocabor
vocaberis
vocabitur
vocabimur
vocabimini
vocabuntur
tenebor
teneberis
tenebitur
tenebimur
tenebimini
tenebuntur
eligar
eligeris
eligetur
eligemur
eligemini
eligentur
muniar
munieris
munietur
muniemur
muniemini
munientur
capiar
capieris
capietur
capiemur
capiemini
capientur
45
Le passif du perfectum à l’indicatif
À la voix passive, la conjugaison du perfectum est périphrastique ; on utilise le participe
parfait passif (qui s’accorde avec le sujet du verbe) avec le verbe esse conjugué à différents
temps :
Indicatif parfait passif : esse est conjugué à l’indicatif présent (amatus sum : j’ai été, j’eus
été, je fus aimé ; amatae sunt : elles ont été aimées).
Indicatif futur antérieur passif : esse est conjugué à l’indicatif futur (amatus, a, um ero,
eris..., erunt : j’aurai été aimé).
Indicatif plus-que-parfait passif : esse est conjugué à l’indicatif imparfait (amatus, a, um
eram : j’avais été aimé).
Indicatif parfait
Indicatif plus-que-parfait
Indicatif futur antérieur
passif
passif
passif
ductus, a, um sum
ductus, a, um eram
ductus, a, um ero
ductus, a, um es
ductus, a, um eras
ductus, a, um eris
ductus, a, um est
ductus, a, um erat
ductus, a, um erit
ducti, ae, a sumus
ducti, ae, a eramus
ducti, ae, a erimus
ducti, ae, a estis
ducti, ae, a eratis
ducti, ae, a eritis
ducti, ae, a sunt
ducti, ae, a erant
ducti, ae, a erunt
Le complément d’agent (GM 345)
Naves ex eo loco vento tenebantur.
« Les navires étaient tenus écartés loin de ce lieu par le vent. »
Nostri ab duce et a Fortuna deserebantur.
« Les nôtres étaient abandonnés par leur chef et par la Fortune. »
Le complément d’agent se met à l’Abl seul s’il s’agit d’une chose (ici le vent), à l’Abl
précédé de la préposition a (ab, abs ) s’il s’agit d’un être animé (homme, animal, voire chose
personnifiée comme la Fortune).
46
L’Acc avec l’infinitif, ou la proposition infinitive (GM 392)
Examiner les phrases suivantes :
Me vides venire.
« Tu me vois venir. »
Ludere me putas.
« Tu penses que je m’amuse. »
Une proposition infinitive se caractérise par son verbe à l’infinitif et par son sujet, propre et
exprimé, à l’accusatif. Elle ne se signale par aucun mot subordonnant équivalent à la conjonction
française « que ». La proposition infinitive existe en français (cf. le premier exemple), mais elle
est relativement rare. En latin, elle constitue au contraire un système très complet et très utilisé.
On peut trouver une proposition infinitive comme complément à :
– un verbe d’opinion (credere, putare, cogitare, aestimare, scire...) ;
– un verbe déclaratif (dicere, narrare, nuntiare, respondere, scribere, clamare, addere...) ;
– un verbe de perception des sens (audire, videre, sentire...) ;
– le verbe de volonté iubere ;
– des expressions impersonnelles (decet, « il convient », accidit, « il arrive [par accident] », licet,
« il est permis »...).
L’infinitif présent passif (GM 170)
Caesar intellegebat omnes fere Gallos novis rebus studere et ad bellum incitari.
« César comprenait que presque tous les Gaulois aspiraient à une révolution et étaient
poussés à la guerre. »
Cette phrase fournit un exemple d’infinitif présent passif (incitari ) dans une proposition
infinitive. Cet infinitif se forme sur le thème de l’infectum auquel on ajoute -ri pour les 1e, IIe et
IVe conjugaisons, -i pour les IIIe et Ve conjugaisons :
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
ama-ri
« être aimé »
dele-ri
« être détruit »
leg-i
« être lu »
audi-ri
« être écouté »
capi
« être pris »
47
Leçon 9
Le subjonctif présent (GM 165)
Le subjonctif présent se forme sur le thème de l’infectum auquel on ajoute la caractéristique
e pour les verbes de la Ie conjugaison (avec une contraction a + e > e ), et a pour les verbes des
autres conjugaisons (sans contractions). À ces caractéristiques s’ajoutent les désinences
habituelles.
Le subjonctif présent du verbe esse est sim, sis...
Voix active :
Subjonctif présent actif
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
esse
turbem
teneam
tegam
sentiam
cupiam
sim
turbes
teneas
tegas
sentias
cupias
sis
turbet
teneat
tegat
sentiat
cupiat
sit
turbemus
teneamus
tegamus
sentiamus
cupiamus
simus
turbetis
teneatis
tegatis
sentiatis
cupiatis
sitis
turbent
teneant
tegant
sentiant
cupiant
sint
Voix passive :
Subjonctif présent passif
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
turber
tenear
tegar
sentiar
cupiar
turberis
tenearis
tegaris
sentiaris
cupiaris
turbetur
teneatur
tegatur
sentiatur
cupiatur
turbemur
teneamur
tegamur
sentiamur
cupiamur
turbemini
teneamini
tegamini
sentiamini
cupiamini
turbentur
teneantur
tegantur
sentiantur
cupiantur
48
Le subjonctif imparfait (GM 166)
Le subjonctif imparfait actif se forme en ajoutant au thème de l’infectum la caractéristique
-(e)re, puis les désinences habituelles.
Cela revient naturellement à retenir la règle « subjonctif imparfait = infinitif présent actif +
désinences ». Il existe toutefois une différence de quantité entre le -re- de l’infinitif (e bref) et le re- du subjonctif imparfait (e long).
Voix active :
Subjonctif imparfait actif
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
esse
turbarem
tenerem
tegerem
sentirem
cuperem
essem
turbares
teneres
tegeres
sentires
cuperes
esses
turbaret
teneret
tegeret
sentiret
cuperet
esset
turbaremus
teneremus
tegeremus
sentiremus
cuperemus
essemus
turbaretis
teneretis
tegeretis
sentiretis
cuperetis
essetis
turbarent
tenerent
tegerent
sentirent
cuperent
essent
Voix passive :
Subjonctif imparfait passif
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
turbarer
tenerer
tegerer
sentirer
cuperer
turbareris
tenereris
tegereris
sentireris
cupereris
turbaretur
teneretur
tegeretur
sentiretur
cuperetur
turbaremur
teneremur
tegeremur
sentiremur
cuperemur
turbaremini
teneremini
tegeremini
sentiremini
cuperemini
turbarentur
tenerentur
tegerentur
sentirentur
cuperentur
Emplois des subjonctifs dans les propositions indépendantes et principales
Dans les propositions indépendantes et principales, les emplois du subjonctif latin sont
souvent comparables à ceux du français.
49
Le subjonctif de volonté (GM 445)
Veniat !
« Qu’il vienne ! » (nuance d’ordre).
Sobrius sit semper.
« Qu’il soit toujours sobre » (nuance d’ordre).
Amemus patriam, pareamus senatui, consulamus bonis !
« Aimons la patrie, obéissons au sénat, protégeons les bons citoyens ! » (nuance
d’exhortation).
Le subjonctif de volonté exprime un ordre ou une exhortation.
Sa négation est exprimée par ne + subj. parfait (voir infra).
Le subjonctif de souhait (GM 446)
Vtinam illum diem videam !
« Fassent les dieux que je voie ce jour ! » (souhait relatif à l’avenir).
Vtinam me hoc labore levarent !
« Ah ! s’ils me soulagaient de cette épreuve ! » (nuance de regret : la réalité présente s’oppose au
souhait exprimé).
Dans ce type de phrase, le subjonctif présent exprime un souhait réalisable, tandis que le subjonctif
imparfait exprime un regret.
Vtinam est une particule invariable qui signale la nuance de souhait ou de regret. Son emploi est
facultatif avec le subjonctif présent, mais obligatoire avec le subjonctif imparfait. Ses traductions
traditionnelles sont : « Fasse le ciel que... », « Fassent les dieux que... » ou « Puisse » (suivi de l’infinitif :
« Puissé-je voir ce jour ! »).
La forme négative du subjonctif de souhait ou de regret est ne + subj. Vtinam n’apparaît
généralement pas dans cette forme négative :
Is ne deneget operam rei publicae !
« Puisse-t-il ne pas refuser son aide à la République ! »
50
Emplois des subjonctifs présents et imparfaits :
les propositions complétives et les propositions de but
Le subjonctif est de règle dans les propositions d’objet des verbes d’effort, de volonté ou de
demande, ainsi que dans les propositions de but. Ces propositions subordonnées sont introduites
par la conjonction ut (négation ne), qui correspond au français « que », ou « de » (+
infinitif) (GM 476). La subordonnée complétive avec ut + subj. concurrence donc la subordonnée
infinitive. Certains verbes admettent d’ailleurs les deux constructions (GM 476).
Te oro ut ad me statim venias.
« Je te prie de venir tout de suite chez moi. »
Accelerat Caesar ut proelio intersit.
« César se hâte, afin qu’il participe (= pour participer) au combat. »
La négation de ce ut est ne :
Cave ne captivus fugiat.
« Veille à ce que le prisonnier ne se sauve pas. »
Fugimus ne capiamur.
« Nous fuyons pour ne pas être pris. »
Enfin, on retiendra cette première règle de la concordance des temps (= consecutio temporum) :
lorsque le verbe de la proposition principale est à un temps primaire (présent ou futur), on utilise
le subjonctif présent dans la subordonnée ; lorsqu’il est à un temps secondaire (passé), on utilise
le subjonctif imparfait dans la subordonnée (GM 456) :
Si le verbe de la principale est à un
le verbe de la subordonnée au subjonctif se
mettra
temps I (primaire = présent, futur)
temps II (secondaire = passé)
au présent
à l’imparfait
Curavit ut oppidum bene muniretur.
« Il veilla à ce que la place forte fût (= soit) bien fortifiée. »
Missus sum ut haec tibi nuntiarem.
« J’ai été envoyé pour que je t’annonçasse (= pour t’annoncer) ceci (Accnpl). »
51
Le subjonctif plus-que-parfait (GM 392)
Formation : thème du perfectum + -issem,-isses...-issent.
Voix active :
Subjonctif plus-que-parfait actif
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
esse
amavissem
delevissem
legissem
audivissem
cepissem
afuissem
amavisses
delevisses
legisses
audivisses
cepisses
afuisses
amavisset
delevisset
legisset
audivisset
cepisset
afuisset
amavissemus
delevissemus
legissemus
audivissemus
cepissemus
afuissemus
amavissetis
delevissetis
legissetis
audivissetis
cepissetis
afuissetis
amavissent
delevissent
legissent
audivissent
cepissent
afuissent
« que j’eusse
« que j’eusse
« que j’eusse
« que j’eusse
« que j’eusse
« que j’eusse
aimé »
détruit »
lu »
entendu »
pris »
été absent »
Voix passive : conjugaison périphrastique. Au participe parfait passif, on ajoute l’auxiliaire
esse au subjonctif imparfait.
amatus, a, um essem : « que j’eusse été aimé »
ducti, ae, a essent : « qu’ils eussent été conduits »
Emploi des subjonctifs imparfaits et plus-que-parfait : le cum historique
Hannibal, cum urbem oppugnaret, graviter vulneratus est.
« Comme il attaquait une ville, Hannibal fut gravement blessé ».
Haec cum dixisset, abiit.
« Comme il avait dit cela, il s’en alla. »
Le cum historique est une conjonction temporelle qui s’utilise dans les récits au passé
(« historiques »).
À la nuance de temps de la subordonnée s’ajoute une nuance de cause ou de concession, qui exige le
subjonctif.
Comme la principale est, par définition, à un temps secondaire, le subjonctif de la
subordonnée se met à l’imparfait ou au plus-que-parfait pour marquer, soit une simultanéité, soit
une antériorité par rapport à la principale. Ces rapports correspondent exactement aux temps de
52
l’indicatif utilisés en français : à oppugnaret (subj. imparfait) répond l’imparfait « il attaquait », et
à dixisset (subj. plus-que-parfait) répond le plus-que-parfait « il avait dit ».
La conjonction cum a d’autres emplois, qui seront découverts progressivement (GM 490498).
Leçon 10
Les verbes déponents (GM 146)
Les verbes déponents se conjuguent à la voix passive, mais leur sens est actif. Ils ont donc
« abandonné » (deponere) leurs formes actives.
Hortor, « j’exhorte ». Il est donc impossible de traduire littéralement en latin « je suis
exhorté » avec ce verbe.
On pourrait rapprocher ces verbes de la conjugaison pronominale en français ou de la conjugaison moyenne
en grec : ils désignent une action qui affecte particulièrement le sujet de cette action. De même, en français, « se
nourrir » n’a pas exactement le même sens que « manger ».
Il faudra par conséquent retenir les temps primitifs des verbes déponents à la voix passive.
Le supin est supprimé de ces temps primitifs, puisqu’il y ferait double emploi avec le parfait
passif (composé, rappelons-le, de l’auxiliaire esse et du participe parfait passif, lequel est formé
sur le supin).
On obtient donc les temps primitifs suivants :
Ie conjugaison : hortor, hortatus sum, hortari (« exhorter »).
IIe conjugaison : vereor, veritus sum, vereri (« craindre »).
IIIe conjugaison : loquor, locutus sum, loqui (« parler »).
IVe conjugaison : experior, expertus sum, experiri (« essayer »).
Ve conjugaison : morior, mortuus sum, mori (« mourir »).
Dans la conjugaison des verbes déponents, on trouve cependant quelques formes actives :
1) le participe présent : hortans, « exhortant » ; moriens, « mourant » ;
2) le supin : hortatum, « pour exhorter »;
3) le gérondif : ad experiendum, « pour essayer » ;
4) le participe futur : locuturus, « qui va parler, qui est sur le point de parler, destiné à parler » ;
5) l’infinitif futur : locuturus, a, um esse, « être sur le point de parler ».
53
L’adjectif verbal d’obligation des verbes déponents conserve le sens passif :
Hae res experiendae sunt. « Ces choses sont devant être essayées » (= « Il faut essayer ces
choses »).
Certains participes futurs de verbes déponents sont remarquables :
pour nascor, natus sum, nasci (naître) : nasciturus, a, um ;
pour orior, ortus sum, oriri (se lever, naître) : oriturus, a, um ;
pour morior, mortuus sum, mori: moriturus, a, um.
Enfin, il existe six verbes qui ne sont déponents qu’au parfait et aux temps dérivés du
parfait : on les appelle semi-déponents (GM 185,c, Rem.).
Un autre verbe, fieri, présente en outre la forme passive à l’infinitif.
Vocabulaire : les verbes déponents et semi-déponents
Étudier les verbes déponents et semi-déponents.
Le pronom relatif (GM 130)
Examiner les phrases suivantes :
Epistulae exemplum, quam ad Pompeium scripsi, misi tibi.
« Je t’ai envoyé une copie de la lettre que j’ai écrite à Pompée. »
Ea dicam, quae maiores nostri fecere.
« Je dirai ce que nos ancêtres ont fait. »
Veterani, quibus hic ordo diligentissime caverat, ad spem novarum praedarum incitabantur.
« Les vétérans, sur lesquels cet ordre (= le sénat) avait veillé avec la plus grande attention,
étaient poussés vers l’espoir (= étaient incités à espérer) de nouveaux pillages. »
Le pronom relatif s’accorde en genre et en nombre avec son antécédent (epistulae - quam ;
ea - quae ; veterani - quibus), mais prend le cas de sa fonction dans la proposition relative
(quam : COD de scripsi – quae : COD de fecere – quibus : COI de caverat).
54
Déclinaison du pronom relatif (remarquer l’absence de V) :
Singulier
Pluriel
Masculin
Féminin
Neutre
Masculin
Féminin
Neutre
qui
quae
quod
qui
quae
quae
quem
quam
quod
quos
quas
quae
cuius
cuius
cuius
quorum
quarum
quorum
cui
cui
cui
quibus
quibus
quibus
quo
qua
quo
quibus
quibus
quibus
Remarques très importantes :
1) Le démonstratif, et plus particulièrement is, n’est généralement pas exprimé lorsqu’il est
antécédent d’un pronom relatif :
Qui vult potest = (Is) qui vult potest = « (Celui) qui veut peut. »
Quorum sententiam rogas tacent = (Ei) quorum... = « Ceux dont tu demandes l’avis se
taisent. »
2) Au début d’une phrase, ou après une ponctuation forte, le pronom relatif est souvent un
faux relatif, ou relatif de liaison, mis pour et (ou sed, ou n’importe quel autre coordonnant) suivi
du pronom is, ea, id au même cas que le relatif :
Amico appropinquavi ; cui dixi..., « Je me suis approché de mon ami ; je lui (ei, Dmsg.) ai
dit... ».
Quae cum advenirent..., « Alors que ces choses (ea, Nnpl.) arrivaient... ».
Le pronom et l’adjectif interrogatifs (GM 392)
Quis Cimbros et Teutonos vicit ?
« Qui a vaincu les Cimbres et les Teutons ? »
Quae est Pindari patria ?
« Quelle est la patrie de Pindare ? »
Le pronom interrogatif quis, quid se décline sur le modèle du pronom relatif, mis à part le Nmsg. et le
N/Accnsg. Il n’a pas de féminin.
L’adjectif interrogatif qui, quae, quod se décline comme le pronom relatif.
55
Le gérondif (GM 173)
L’on conçoit sans difficulté qu’un infinitif puisse avoir la même fonction qu’un nom :
Legere est utile.
« Il est utile de lire » (sujet).
Legere cupio.
« Je désire lire » (COD).
En latin, lorsque l’infinitif a une autre fonction que celle de sujet ou de COD, il prend une
désinence qui permet de reconnaître son cas. Pour décliner l’infinitif, on ajoute au thème de
l’infectum la caractéristique -(e)nd- et les désinences -um, -i, -o, -o.
Déclinaison du gérondif :
Ie conjugaison
Ve conjugaison
Acc ad amandum
ad capiendum
« pour prendre »
G
amandi
capiendi
« de prendre »
D
amando
capiendo
« pour prendre »
Abl
amando
capiendo
« en prenant »
Le gérondif au D est assez rare.
Rappelons que, lorsqu’il est COD, l’infinitif ne prend pas de désinence. On ne trouve donc
l’Acc qu’avec une préposition qui régit ce cas, généralement ad, « vers, pour ». Ad videndum
(« pour voir ») est l’une des façons de traduire le but en latin.
Le gérondif (comme l’infinitif) est toujours neutre singulier.
Tempus legendi numquam deest viro studioso.
« Le temps de lire ne fait jamais défaut à un homme qui aime l’étude. »
E legendo maxima voluptas capitur.
« Un très grand plaisir est tiré du fait de lire. » (= « On trouve un très grand plaisir dans la
lecture »).
La caractéristique -nt- permet de reconnaître aisément les participes présents
La caractéristique -nd- permet de reconnaître aisément les gérondifs
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L’adjectif verbal d’obligation (= AVO) (GM 312-413)
Carthago delenda est !
« Carthage est devant être détruite ! » (= « Il faut détruire Carthage ! »).
Caesari omnia uno tempore erant agenda.
« Par César, tout (neutre pluriel) était devant être fait en un temps » (= « César devait tout
faire en même temps »).
Dans ces phrases, delenda et agenda sont des adjectifs, qui s’accordent en cas, genre et
nombre avec les noms dont ils sont attributs (Carthago, omnia).
Ces adjectifs sont formés à partir de verbes selon le même procédé que le gérondif. Mais ils
ont un sens d’obligation (que le gérondif n’a pas), un sens passif (alors que le gérondif est actif),
et peuvent se décliner au masculin, au féminin et au neutre singuliers et pluriels (alors que le
gérondif est toujours neutre singulier).
On traduit grammaticalement l’adjectif verbal d’obligation au moyen de la périphrase
« devant être » :
amandus, a, um : devant être aimé ;
videndus, a, um : devant être vu.
Un agenda est donc un ensemble de choses (neutre pluriel) devant être faites, les addenda
et les corrigenda des ensembles d’ajoutés et de corrections devant être apportés à un texte.
L’adjectif verbal d’obligation est le plus souvent attribut du sujet par l’intermédiaire du
verbe esse.
Son complément d’agent se met au D (et non à l’Abl précédé de ab ) :
Hic liber mihi legendus est,
« Ce livre est devant être lu par moi » (= « il me faut lire ce livre »).
57
Le participe futur (GM 188)
Le participe futur a un sens actif. Il n’a pas de correspondant en français. On le forme en
latin à partir du supin, dont on remplace la finale -um par la caractéristique -urus, -ura, -urum.
Daturus se traduit grammaticalement par : « qui est sur le point de donner », « qui va
donner », ou « destiné à donner ».
Certaines formations de participes futurs sont toutefois particulières, notamment pour le
verbe esse : futurus, a, um.
Hormis l’ablatif absolu, où on ne le rencontre pas, le participe futur actif a les mêmes
emplois que le participe présent actif ou le participe parfait passif :
Helvetii migraturi vicos suos incenderunt,
« Sur le point de s’en aller, les Helvètes incendièrent leurs villages. » (Participe épithète ou
apposé).
Hamilcar traiecturus erat exercitum in Hispaniam,
« Hamilcar était sur le point de faire passer (= s’apprêtait à faire passer) son armée en
Espagne. » (Participe attribut dans une construction périphrastique).
Ave, Caesar imperator, morituri te salutant,
« César empereur, salut! ceux qui vont mourir te saluent. » (Participe substantivé).
Vocabulaire : les conjonctions de coordination et les adverbes
Étudier les conjonctions de coordination et les adverbes.
Conjonctions et adverbes sont des mots particulièrement utiles pour la compréhension globale d’un texte. Il
est donc très commode d’en connaître les sens.
58
Leçon 11
La proposition infinitive (suite) : infinitifs parfait et futur actifs
Un rapport d’antériorité ou de postériorité par rapport au temps de la principale est exprimé
dans la proposition infinitive par l’infinitif parfait ou l’infinitif futur.
Formation de l’infinitif parfait : thème du perfectum + -isse.
Ie conj.
IIe conj.
IIIe conj.
IVe conj.
Ve conj.
Esse
amavisse
timuisse
duxisse
audivisse
cepisse
fuisse
« avoir
aimé »
« avoir
craint »
« avoir
conduit »
« avoir
entendu »
« avoir pris »
« avoir
été »
Probare possum insidias Miloni fecisse Clodium.
« Je puis prouver que Clodius a tendu (antériorité) un piège à Milon. »
Legati nuntiabant Hamilcarem bellum contra foedus facere et exercitus Gallorum excivisse
contra populum Romanum.
« Les ambassadeurs annonçaient qu’Hamilcar faisait la guerre (simultanéité ) en dépit du
traité, et qu’il avait poussé (antériorité ) les armées des Gaulois contre le peuple romain. »
Formation de l’infinitif futur actif : participe futur actif (qui s’accorde avec le sujet) + esse.
L’infinitif futur actif du verbe esse se présente souvent sous la forme invariable fore (au lieu
de futurus, a, um esse).
Ie conjugaison
IIe conjugaison
IIIe conjugaison
amaturus, a, um esse
visurus, a, um esse
ducturus, a, um esse
« être sur le point d’aimer »
« être sur le point de voir »
« être sur le point de
conduire »
IVe conjugaison
Ve conjugaison
Esse
auditurus, a, um esse
capturus, a, um esse
« être sur le point d’entendre » « être sur le point de
prendre »
futurus, a, um esse (= fore)
« être sur le point d’être »
Dans la proposition infinitive, le participe passe naturellement à l’Acc.
59
Exemples :
Haec omnia me diligenter acturum esse promitto.
« Je promets que je ferai tout ceci avec soin. »
Sperabam amicos nostros fratrem tuum benigne accepturos esse.
« J’espérais que nos amis recevraient ton frère avec bienveillance. »
Hannibal praedam captae urbis edixit militibus fore (ou : futuram esse).
« Hannibal décréta que le butin de la ville (qui avait été) prise serait (postériorité : était sur
le point d’être) pour les soldats. »
Apparebat imperatorem milites hortaturum esse.
« Il apparaissait que le général allait exhorter (postériorité : était sur le point d’exhorter) ses
soldats. »
La proposition infinitive (suite) : infinitifs parfait et futur passifs
Nous avons vu comment, dans la proposition infinitive, on exprime une nuance de
simultanéité, d’antériorité ou de postériorité par rapport au temps du verbe de la proposition
principale. Il nous reste à appliquer ce principe à la voix passive, au moyen des infinitifs parfait
passif et futur passif.
Formations :
Infinitif parfait passif : participe parfait passif + esse qui reste à l’infinitif (amatus, a, um
esse : « avoir été aimé »).
Poetae narrant ab Aeneae filio novam coloniam sub Albano monte conditam esse.
« Les poètes racontent qu’une nouvelle colonie fut fondée par le fils d’Énée au pied du
mont Albain. » (antériorité, voix passive)
Infinitif futur passif : supin accompagné de iri (amatum iri). Forme invariable et assez rare.
Promisisti mihi omne argentum redditum iri.
« Tu as promis que tout l’argent me serait rendu. » (postériorité, voix passive)
60
Synthèse des 6 infinitifs :
Actif
Passif
Parfait
Présent
Futur
amav-isse
« avoir aimé »
amatus, a, um esse
« avoir été aimé »
ama-re
« aimer »
ama-ri
« être aimé »
amaturus, a, um esse
« être sur le point d’aimer »
amatum iri
« être sur le point d’être aimé »
Avec ces nouvelles formes, nous avons achevé la découverte de la conjugaison régulière. Il
est à présent indispensable de procéder à une revision complète des tableaux de conjugaison que
l’on trouvera en annexe ou dans une grammaire (GM 190-191).
Les temps du perfectum : synthèse
À l’exception du subjonctif parfait qui, à l’exception de la 1e pers. sg., est semblable au
futur antérieur, nous connaissons à présent tous les modes et temps formés sur le thème du
parfait. Il faut veiller à bien retenir le tableau suivant :
Parfait
Plus-que-parfait
Futur antérieur
Indicatif
Subjonctif
Infinitif
amav-i (... -erunt/-ere)
amav-eram
amav-ero (... -erint)
amav-erim (... -erint)
amav-isse
—
—
amav-issem
—
Le complément circonstanciel de lieu (CCL)
On distingue quatre compléments circonstanciels de lieu (GM 367-368).
La situation (= le lieu où l’on se trouve)
À la question Vbi es ?, « Où es-tu ? », la réponse apparaît à l’Abl précédé de la préposition
in : in agro, in ludo, in urbe... (« dans le champ, à l’école, en ville… »).
Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Acc précédé de
la préposition ad, ou éventuellement de la préposition apud si le CCL est une personne :
Hannibal ad portas ! « Hannibal <est> aux portes <de Rome> ! ».
Apud (ou : ad) eum tot annos vixi, « J’ai vécu tant d’années auprès de lui ».
61
La préposition in n’apparaît pas :
1) Lorsque le CCL est accompagné de totus : tota urbe, « dans toute la ville ».
2) Lorsque le CCL est le mot locus accompagné d’un déterminant : eo loco, « en ce lieu ».
3) Lorsque le CCL est le mot domus, rus ou humus.
4) Lorsque le CCL est un nom de ville (ou de petite île qui ne comprend qu’une seule ville).
Certains mots ont conservé un ancien cas, le locatif (désinences -ae pour les mots de la 1e déclinaison, -i pour
les autres), qui ne sert qu’à marquer le lieu-situation : domi, ruri, humi (« à la maison ; à la campagne ; sur le sol »),
ainsi que les noms de ville singuliers de la 1e et de la 2e déclinaison (Romae, Lugduni). En revanche, les noms de
ville qui sont au pluriel ou qui appartiennent à la 3e déclinaison se mettent régulièrement à l’Abl (Athenis,
Carthagine).
La direction (= le lieu vers où l’on va)
À la question Quo vadis ?, « Où vas-tu ? », la réponse apparaît à l’Acc précédé de la
préposition in : in agrum, in ludum, in urbem… (« dans le champ, à l’école, en ville... »).
Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Acc précédé de
la préposition ad : ad Caesarem, ad villam... (« en direction de César, vers la ferme… »).
Les noms de ville, ainsi que domus et rus, se mettent à l’Acc seul (sans préposition).
L’origine (= le lieu d’où l’on vient)
À la question Vnde venis ?, « D’où viens-tu ? », la réponse apparaît à l’Abl précédé de la
préposition ex : ex silva, ex urbe... (« de la forêt, de la ville… »).
Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Abl précédé de la
préposition ab : ab eo loco, « à partir de cet endroit ».
À nouveau, les noms de villes, ainsi que domus et rus, se mettent à l’Abl seul (sans
préposition).
62
Le passage (= le lieu par où l’on passe)
À la question Quā venisti ?, « Par où es-tu venu ? », la réponse apparaît à l’Acc précédé de
per : per silvam… (« à travers la forêt… »).
Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Acc précédé de
praeter : praeter flumen (« en longeant le fleuve »).
Bien souvent, le passage s’exprime au moyen de l’Abl seul (« Abl instrumental »), surtout
lorsque le lieu est senti comme un moyen de passage, par exemple avec les mots via, iter, porta,
pons, ou flumen (GM 350) :
Aureliā viā profectus est. « Il est parti par la via Aurelia ».
Synthèse sur les compléments de lieu
1) L’Abl marque l’origine ou la situation (ou encore le lieu-passage senti comme un
complément de moyen). Il peut être accompagné de la préposition in (situation), ex ou ab
(origine).
2) L’Acc marque le plus souvent la direction. Il peut alors être accompagné de in ou de ad.
Il peut également marquer le passage, avec per ou praeter.
Enfin, avec la préposition apud, l’Accusatif marque une proximité ; cela peut également
être le cas avec la préposition ad.
3) Le Locatif (en -ae ou en -i), qui n’est attesté qu’avec certains types de noms, ne peut
marquer que la situation. Retenir Romae (« à Rome ») et domi (« à la maison »).
4) Dans beaucoup de cas, le complément de lieu et même de temps est dépourvu de
préposition. Cette construction simplifiée est très fréquente en poésie.
63
Schémas à bien retenir :
☉ situation
Ablatif, souvent précédé de in
Locatif (avec certains noms)
Éventuellement, apud ou ad + Acc
☉ ⇨ origine (point de départ)
⇨
☉ direction
Ablatif, généralement précédé de e(x) ou de a(b) Accusatif, souvent précédé de in ou ad Le complément circonstanciel de temps (GM 364)
La structure des compléments de temps est parallèle à celle des compléments de lieu (GM 367).
Situation
Quando mortuus est ? — (In) aestate, « Quand est-il mort ? — En été »
Ce complément apparaît à l’Abl (éventuellement précédé de in).
Direction
Quousque abuteris patientia nostra ?, « Jusques à quand abuseras-tu de notre patience ? » – Ad finem
temporum, « Jusqu’à la fin des temps »
Ce complément apparaît à l’Acc précédé de ad.
Origine
Ex quo tempore hic vivit ? — Ex (ou : ab ) pueritia, « Depuis quel temps (= depuis quand) vit-il ici ? – Depuis
son enfance. »
Ce complément apparaît à l’Abl précédé de ab ou de ex.
Passage
Quamdiu Caesar cum Gallis gessit bellum ? – (Per) multos annos, « Combien longtemps (= combien de
temps) César fit-il la guerre aux Gaulois ? – Pendant de nombreuses années. »
Ce complément apparaît à l’Acc, éventuellement précédé de per.
64
Les prépositions
L’insuffisance du système des déclinaisons est évidente : des finales de cas différents
peuvent être identiques les unes aux autres, et les relations établies par les cas sont souvent
vagues et abstraites. Aussi, dès l’époque la plus ancienne, le latin a-t-il précisé la relation
exprimée par les cas au moyen d’une particule adverbiale. Ces particules ont fini par donner
l’impression qu’elles gouvernaient les cas et ont été considérées comme des prépositions se
construisant avec ceux-ci.
À l’origine, les prépositions définissaient les circonstances les plus concrètes, le lieu et le
temps. Pour cette raison, elles se construisent avec l’Acc ou l’Abl.
Vocabulaire : les prépositions
Étudier les prépositions.
Leçon 12
Les verbes remarquables
Le verbe sum, es, fui, esse (« être ») (GM 236)
Aux formes qui ont déjà été rencontrées dans les leçons précédentes, on ajoutera :
1) l’infinitif futur : à côté de futurus, a, um esse (« être sur le point d’être »), on rencontre
également la forme invariable fore ;
2) le subjonctif imparfait : à côté de essem, on rencontre également les formes forem,
fores,... forent.
L’impératif présent (es et este) et l’impératif futur (esto, esto, estote et sunto ) sont peu
fréquents.
Le verbe possum, potes, potui, posse (« pouvoir ») (GM 239)
Pot- + le verbe esse conjugué normalement. Le groupe -ts- se modifie en -ss- (assimilation
régressive). L’infinitif est posse.
Le verbe eo, is, i(v)i, itum, ire (« aller ») (GM 242)
Ce verbe a une racine ei qui se résout en i devant une consonne, en e devant une voyelle :
eo, « je vais », is,... eunt.
L’infinitif est naturellement ire, le parfait ivi (ou, plus fréquemment, ii) et le supin itum.
65
Remarquer le participe présent iens, G euntis, « allant », ainsi que le gérondif/adjectif
verbal eundum (-us, -a, -um).
Le verbe fero, fers, tuli, latum, ferre (« porter ») (GM 245)
Une partie de la conjugaison de ferre est dite athématique (sans voyelle thématique). La
connaissance des temps primitifs permet de résoudre toutes les formes, à l’exception de quelques
temps de l’indicatif et de l’impératif :
1) indicatif présent actif : fero, fers, fert, ferimus, fertis, ferunt ;
2) indicatif présent passif : feror, ferris, fertur, ferimur, ferimini, feruntur ;
3) impératif présent actif : fer, ferte ;
4) impératif présent passif : ferre, ferimini.
L’impératif futur actif (ferto, ferto, fertote, ferunto) et l’impératif futur passif (fertor, fertor, – , ferunto ) sont
peu fréquents.
Le verbe fio, fis, factus sum, fieri (« devenir ») (GM 247)
Ce verbe sert fréquemment de passif au verbe facere ; du sens d’« être fait », il passe à « se
faire », et à « devenir ».
Le thème de l’infectum est fi - . Seuls l’infinitif présent, de forme passive (fieri ) et le
subjonctif imparfait (fierem, fieres,... fierent ) sont exceptionnels.
Tout le perfectum est emprunté au verbe facere : factus sum (« je suis devenu »),... factum
esse (« être devenu »).
On retiendra donc les temps primitifs suivants : fio, fis, factus sum, fieri.
66
Le verbe volo, vis, volui, elle (« vouloir ») (GM 248)
Le verbe « vouloir » se caractérise par un thème en alternance vocalique vel /vol, par des
formes athématiques et par un subjonctif présent en -i - (comme le verbe esse).
Il a deux composés : nolle, « ne pas vouloir » (ne-volo), et malle, « préférer » (magis-volo).
Velle
Nolle
Malle
volo, vis, vult,
volumus, vultis,
volunt
nolo, non vis,
malo, mavis, mavult,
non vult, nolumus, non
malumus, mavultis,
vultis, nolunt
malunt
Indicatif imparfait
volebam...
nolebam...
malebam...
Indicatif futur
simple
volam, voles...
nolam, noles...
malam, males...
Indicatif parfait
volui...
nolui...
malui...
Subjonctif présent
velim, velis,... velint nolim, nolis,... nolint
Indicatif présent
Subjonctif imparfait vellem, velles,...
nollem, nolles,...
Impératif présent
noli, nolite
Impératif futur
—
nolito, nolito, nolitote,
malim, malis,... malint
mallem, malles,...
—
nolunto
Infinitif présent
velle
nolle
malle
Participe présent
volens
nolens
—
Gérondif
ad volendum
—
—
Les verbes défectifs et impersonnels
Une série de verbes défectifs (GM 250-257) et impersonnels (GM 258-261) sont d’usage
très courant et doivent être mémorisés.
Vocabulaire : les verbes remarquables
Étudier les composés de esse, ire, ferre, velle ainsi que les verbes impersonnels et défectifs.
67
Les degrés des adjectifs (GM 90-97)
Les adjectifs possèdent trois degrés : le positif, le comparatif, et le superlatif.
Le positif est la forme la plus courte, désormais bien connue : longus, « long » ; brevis,
« court ».
Le comparatif
Le comparatif se subdivise en trois catégories : le comparatif d’égalité (« aussi long que »),
le comparatif d’infériorité (« moins long que »), et le comparatif de supériorité (« plus long
que »).
1) La comparaison d’égalité se marque par tam... quam.
Haec femina est tam alta quam illa, « Cette femme-ci est aussi grande que celle-là ».
2) La comparaison d’infériorité se marque par minus... quam.
Haec urbs est minus pulchra quam illa, « Cette ville-ci est moins belle que celle-là ».
3) La comparaison de supériorité peut s’exprimer par magis... quam, mais il est beaucoup
plus fréquent de rencontrer une forme spéciale de l’adjectif, qu’on appelle par commodité le
comparatif :
Hic vir est fortior quam ille, « Cet homme-ci est plus courageux que celui-là »..
Le comparatif se forme par adjonction du suffixe -ior, -ior, -ius (G-ioris ) au thème de
l’adjectif : longior, fortior, acrior... Il se décline comme un adjectif de la seconde classe à deux
terminaisons et à thème consonantique :
Singulier
N
V
Acc
G
D
Abl
Pluriel
Masc./fém.
Neutre
Masc./fém.
Neutre
acrior
acrior
acriorem
acrioris
acriori
acriore
acrius
acrius
acrius
acrioris
acriori
acriore
acriores
acriores
acriores
acriorum
acrioribus
acrioribus
acriora
acriora
acriora
acriorum
acrioribus
acrioribus
Le second terme de la comparaison se met soit à l’Abl seul, soit au même cas que le
premier terme, mais alors il est précédé de la conjonction quam :
68
Dexterum bracchium est validius sinistro, ou :
Dexterum bracchium est validius quam sinistrum,
« Le bras droit est plus fort que le gauche ».
Le superlatif
On subdivise le superlatif en deux catégories : le superlatif absolu (« très long ») et le superlatif
relatif (« le plus long » [en relation avec quelque chose d’autre]). Toutefois, en latin, il n’existe qu’une
seule forme de superlatif.
Le superlatif se forme par adjonction du suffixe -issimus, -a, -um au thème de l’adjectif :
longissimus, fortissimus... Il se décline comme un adjectif de la première classe.
Cicero doctissimus est.
« Cicéron est très savant ».
Cicero doctissimus omnium (ou inter omnes, ou encore ex omnibus) est.
« Cicéron est le plus savant de tous ».
Remarques sur la formation du comparatif et du superlatif
1) Les adjectifs en -er forment le superlatif par adjonction du suffixe -rimus, -a, -um au Nmascsg.
(et non au thème de l’adjectif, comme le veut la règle générale) :
niger > nigerrimus ; acer > acerrimus.
2) Quelques adjectifs en -ilis forment le superlatif par adjonction du suffixe -limus, -a, -um :
facilis > facillimus ; difficilis > difficillimus ; similis > simillimus ; dissimilis > dissimillimus ;
humilis > humillimus.
3) Les formes remarquables suivantes sont extrêmement fréquentes et doivent être
mémorisées :
Positif
bonus
magnus
malus
multi
parvus
Comparatif
melior
maior
peior
plures (G plurium)
minor
Superlatif
optimus
maximus
pessimus
plurimi
minimus
69
Vocabulaire : les adjectifs-pronoms indéfinis (GM 133-139)
Étudier le vocabulaire des pronoms et adjectifs-pronoms, en particulier nemo et nihil.
L’adjectif verbal substitut du gérondif (GM 409-411)
Examiner les phrases suivantes :
Legendo libros, docti fimus.
« Nous devenons savants par le fait de lire (= en lisant) des livres ».
Legendo est un gérondif à l’Ablnsg. Il est complément circonstanciel de manière de fimus.
Il a lui-même un COD à l’Accmpl., libros.
À la place de Legendo libros, on aurait pu trouver la tournure suivante :
Legendis libris, docti fimus (même traduction).
Multi Sabini venerunt, videndi novam urbem cupidine.
« Beaucoup de Sabins vinrent, par désir de voir la nouvelle ville ».
Videndi est un gérondif au G n. sg. Il est complément du nom cupidine. Il a lui-même un
COD, novam urbem.
Ici encore, on aurait pu trouver la tournure suivante :
Multi Sabini venerunt, videndae novae urbis cupidine.
Observer les formes suivantes et leur traduction pour se familiariser, de façon intuitive,
avec cette tournure très particulière au latin, mais aussi très fréquente :
claudendi portam = portae claudendae = de fermer la porte
repellendo equitatum = equitatu repellendo = en repoussant la cavalerie
populando villas = villis populandis = en dévastant les fermes
sequendi virgines = virginum sequendarum = de suivre les jeunes filles
libri de educandis pueris = des livres sur l’éducation des enfants
ad urbem tuendam = pour regarder/protéger la ville
ad aggrediendum senatum = pour attaquer le sénat
Le gérondif, lorsqu’il a un COD, peut subir un phénomène de substitution : le COD se met au cas du
70
gérondif, et celui-ci se transforme en un adjectif verbal qui prend le genre et le nombre de son ancien
COD.
Ainsi, legendo libros :
1) libros > libris (Abl, cas du gérondif) ;
2) legendo > legendis (Ablmpl., accord de l’adjectif verbal substitut du gérondif avec libris, nom
dont il est épithète).
Forme substituée : legendis libris.
Videndi novam urbem :
1) novam urbem > novae urbis (G, cas du gérondif) ;
2) videndi > videndae (Gfsg., accord de l’adjectif verbal substitut du gérondif avec urbis, nom dont
il est épithète).
Forme substituée : Novae urbis videndae.
La substitution de l’adjectif verbal au gérondif est obligatoire lorsque le gérondif est au D ou
lorsqu’il est introduit par une préposition. Dès lors, dans la phrase suivante :
Parati sumus ad omnes labores perferendos,
« Nous sommes prêts à endurer toutes les épreuves »,
l’adjectif verbal ne pourrait pas apparaître à la forme du gérondif.
L’adjectif verbal substitut du gérondif a les mêmes caractéristiques de sens que le gérondif : tous
deux sont actifs, et n’ont pas de nuance d’obligation.
On veillera donc à ne pas confondre dans les traductions l’adjectif verbal substitut du gérondif avec
l’adjectif verbal d’obligation qui, rappelons-le, a un sens passif et une idée d’obligation.
L’adjectif verbal d’obligation ne peut d’ailleurs apparaître qu’au N ou à l’Acc sans préposition,
tandis que le substitut du gérondif ne peut apparaître qu’à l’Acc avec préposition, au G, au D ou à l’Abl.
L’adjectif verbal d’obligation a toujours une fonction d’attribut ; l’adjectif verbal substitut du
gérondif a toujours une fonction d’épithète.
Un emploi fréquent de l’adjectif verbal d’obligation est l’attribut du COD avec un verbe marquant
le but ou l’intention (GM 415) :
Da mihi epistulam legendam tuam.
« Donne-moi ta lettre devant être lue (= pour que je la lise) ».
Caesar pontem faciendum curat.
« César veille sur le pont devant être fait (= veille à la construction du pont). »
71
Langue latine – Structures fondamentales
Exercices
Rappel des notions élémentaires :
les fonctions, les modes et les temps
A. Donner la fonction des mots mis en italiques dans les phrases suivantes. Vous avez le choix entre sujet
(de tel verbe), COD (de tel verbe), COI (de tel verbe), complément circonstanciel – ou complément de
phrase – (là aussi, il faut préciser quel est le verbe base de la proposition), complément d’agent (de tel
verbe), complément du nom (tel mot), épithète – ou déterminant – (de tel mot), attribut (de tel mot),
apposé (à tel mot, ou à telle proposition).
L’histoire des premiers siècles de notre ère en Occident est celle de l’empire constitué par la République
romaine au cours de l’époque précédente, complété et affermi par Auguste, auquel ses successeurs n’ont
ajouté que quelques territoires relativement secondaires. Cet empire a vécu pratiquement isolé, en n’ayant
que des notions fort vagues sur le reste de l’Europe, sur l’Asie lointaine, sur l’Afrique au-delà du grand
désert, et, bien sûr, en ignorant complètement le reste du monde (J. LE GALL et M. LE GLAY, L’empire
romain, Paris, 1987, p. 5).
B. Donner le mode, le temps et la voix des formes verbales suivantes :
1. tu avais permis 2. ils conduisirent 3. nous aurons été amenés 4. elles étaient observées 5. vous vous étiez
aperçus 6. que nous allions 7. qu’ils combattissent 8. que vous ayez été avertis 9. qu’elles se fussent
trompées 10. que je fusse trompé 11. accourant 12. vaincu 13. être parvenu 14. être franchi 15. avoir été
suivi.
C. Conjuguer en français.
Remarque : cet exercice est nécessaire. Après avoir analysé une forme verbale latine, il faut encore être
capable de la transcrire en français.
1. punir ind. passé comp. P 3e pl. 2. courir subj. présent A 1e pl. 3. obtenir ind. passé simple A 2e pl. 4.
s’apercevoir ind. futur ant. 2e sg. 5. boire part. présent 6. se nourrir part. passé 7. accueillir inf. passé P 8.
conquérir ind. futur simple P 3e sg. P
Réponses
A. histoire : sujet du verbe « est ».
siècles : complément du nom « histoire ».
celle : attribut du sujet « histoire ».
constitué : épithète du nom « empire » (il n’est pas exclu en grammaire latine d’en faire une apposition à «
empire » ; cela n’a guère d’importance, le tout est de comprendre que « constitué » s’accorde avec
« empire »).
République : complément d’agent de « constitué » (même si c’est un participe, il s’agit toujours d’une
forme verbale passive).
précédente : épithète du nom « époque ».
auquel : COI du verbe « ont ajouté ».
cet : déterminant du nom « empire » (il s’agit d’un adjectif déterminatif qui s’accorde, comme tous les
autres adjectifs, avec le nom auquel il se rapporte ; la différence entre « épithète » et « déterminant » ne
présente donc guère d’intérêt du point de vue du latiniste).
isolé : attribut du sujet « empire » (bien comprendre cette notion).
72
reste : complément circonstanciel du verbe « ayant » (même si c’est un participe, il s’agit toujours d’un
verbe). En grammaire traditionnelle, on en fait un complément circonstanciel de propos de ce verbe (il
indique sur quoi on n’a pas de notions), expression qui est claire et riche de sens. En grammaire moderne,
on en fait un complément de phrase.
reste : COD du verbe « ignorant ».
B. 1. ind. impft. A 2. ind. passé simple A 3. ind. futur antérieur P 4. ind. imparfait P 5. ind. passé composé
A (forme pronominale, le sens est actif) 6. subj. présent A 7. subj. imparfait A 8. subj. passé P 9. subj.
plus-que-parfait A (forme pronominale, le sens est actif) 10. subj. imparfait P 11. part. présent A 12. part.
passé P 13. inf. passé A 14. inf. présent P 15. inf. passé P.
C.
1. ils ont été punis
2. que nous courions
3. vous obtîntes
4. tu te seras aperçu(e)
5. buvant
6. s’étant nourri(es)
7. avoir été accueilli
8. elle sera conquise
Leçon 1
Nominatif, Accusatif et Ablatif (noms en -us de la deuxième déclinaison)
Comprendre le mécanisme des déclinaisons.
Trouver le cas et le nombre correspondant aux finales mises en italiques, puis traduire les phrases.
N et Acc
1. Ventus murum destruit.
destruit : il détruit.
2. Nuntios audit populus.
audit : il entend, il écoute.
3. Dominum servus allevat.
allevat : il relève.
Abl
4. Amici in circo sunt.
5. Reus dolo praefectum fallit.
fallit : il trompe.
6. In somnis insolitos videmus locos.
Insolitus, adjectif : insolite, étrange. L’adjectif se décline et s’accorde avec le nom dont il est épithète ou attribut. Le préfixe in de
insolitus signifie-t-il « dans » ?
Formes verbales
La traduction de formes verbales latines en français a toujours été un exercice douloureux pour les
étudiants. Il est devenu encore plus ardu avec l’effondrement de l’enseignement de la conjugaison – et de
la grammaire en général – dans le secondaire sous l’effet de prescriptions officielles démagogiques
suggérées par des pédagogues peu compétents. Pourtant, pour traduire une phrase latine, allemande,
italienne... pour ne prendre que ces exemples-là, à moins d’être surdoué dans la compréhension globale et
73
immédiate (phénomène qui se rencontre, mais reste fort rare), la traduction précise de la base – le verbe –
reste un point de départ solide.
Il faut donc s’armer de courage, éventuellement de son Bescherelle, et s’entraîner.
Donner une traduction littérale des formes suivantes.
Ex. : placet > il plaît.
censet
iaces
estis
timemus
negamus
debent
laboro
sumus
Exercice de lecture
Lire à haute voix le texte latin suivant (sur les mots de plus de deux syllabes, les accents toniques sont
indiqués en caractères gras) :
Obtestor autem et omnino prohibeo ne accentum Gallorum addiscatis neque in eo assuescatis [...].
Accentuant enim turpiter et pessume producendo breves et breviendo longas. Nequaquam insequamini
morem. Est enim non tantum Alemanis sed et Italis, qui sunt summi poetae, mos talis detestabilis,
absurdus et derisibilis ; et loquentem tali modo reputant fatuum. Linguam tamen Gallorum vulgarem si
illam bene addiscatis, rem pergratam mihi facietis.
« Mais je vous conjure et vous interdis absolument d’apprendre l’accent des Français et de vous y habituer
[...]. En effet, ils accentuent de façon erronée et fort mal en allongeant les brèves et en abrégeant les
longues. Ne suivez en aucun cas cet usage. D’ailleurs, cet usage est détestable, absurde et risible non
seulement aux yeux des Allemands, mais aussi des Italiens, qui sont les meilleurs poètes ; et ils tiennent
pour sot celui qui parle d’une telle manière. Mais la langue vulgaire des Français, si vous l’apprenez bien,
vous ferez une chose qui me plaira. »
Il s’agit d’une lettre de Jean Ammerbach, un imprimeur bâlois, à ses fils venus étudier à Paris en 1503 ;
des considérations semblables sur la mauvaise prononciation des Français ont été exprimées par Érasme.
Remarquer au passage la densité de la langue latine : le texte latin comporte 62 mots, la traduction
française, bien qu’assez littérale, 99. Le latin n’a pas d’article, les pronoms personnels sujets sont peu
employés, de même que les prépositions.
Exercice de version
Cet exercice s’adresse aux étudiants déjà familiarisés avec le latin. Il faut de toute façon s’aider d’un dictionnaire.
1. Hunc continuum ludum ludimus. (Prosopopée de la Fortune, Boeth. II, 2, 9)
2. Stultum est vicinum velle ulcisci incendio. (Publilius Syrus)
3. Ex Britannis longe sunt humanissimi qui Cantium incolunt. (Caes.)
4. Tuus animus semper vacat vitio.
5. Caesar ad Lingones nuntios mittit ne Helvetios frumento iuvent. (Caes.)
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Leçon 2
Les six cas de la IIe déclinaison (noms en -us et en –er)
A. Comprendre le mécanisme des déclinaisons.
Trouver le cas et le nombre correspondant aux finales mises en italiques, puis traduire les phrases.
D
1. Socii praefecto equos dant.
dant : ils donnent.
2. Filiis agros dominus dat.
G
3. Est in Latio sociorum ager.
Latio : le Latium (province de Rome, en Italie centrale).
4. Pueri domini oculos timent.
timent : ils craignent.
V
5. Servi, murum aedificate !
aedificate : construisez ! (impératif)
B. Décliner somnus, ager puis, ensemble, tribunus et vir.
Pour faire cet exercice, décliner d’abord le singulier, puis le pluriel, ensuite recommencer en alternant
Nsg-Npl ; Vsg-Vpl ; Accsg-Accpl... jusqu’à l’assimilation parfaite des tableaux.
C. À quel(s) cas les formes suivantes se présentent-elles (donner toutes les possibilités) ?
Ex. : morborum = Gpl – modi = Gsg, Npl ou Vpl.
Oculos – Augustum – nuntiis – Alexander – dolorum – circo – muri – Galle – animi – reo.
D. Traduire en latin les mots en italiques en respectant la fonction et le cas :
1. Les messagers viennent.
2. Les Germains envoient des ambassadeurs au tribun.
3. César envoie un délégué avec des chevaux.
4. Les lois des dieux étaient sacrées.
5. Nous considérerons ces hommes comme nos alliés.
6. Esclave, il n’y a pas de chevaux en ce lieu !
Remarque : lorsqu’on raisonne vers ou à partir du latin, l’expression française « il y a » doit être remplacée par « est » ou « sont ».
Ici, il faut donc analyser la phrase, moins idiomatique en français : « Esclave, des chevaux ne sont pas en ce lieu ».
7. Cette année, le vent a apporté de la fraîcheur aux esclaves qui travaillent dans les champs.
75
Formes verbales
Donner le temps (présent ou parfait) et la personne des formes suivantes, puis une traduction littérale
(rendre le parfait au moyen du passé composé et du passé simple – We can do it !). Enfin, rappeler chaque
les TP du verbe latin (pour nocetis > noceo, nocui, nocitum, nocere).
nocetis
iacuisti
exercent
terres
mansit
timuimus
docent
iubemus
Traduire les phrases suivantes
1. Pueri libros non praebuerunt.
2. Romani Graecos non timent.
3. Non estis servi.
4. Servus domini filiis respondit.
5. Debuimus socios monere.
6. Animo, non oculis, deos videmus.
7. Amicis et sociis non nocuimus.
8. Amici sociique nos non terrent.
La particule –que est l’équivalent d’un et que l’on aurait placé devant le mot auquel elle est accolée. Amici sociique = amici et
socii.
Nuances. Pater materque = le père et la mère (considérés comme un ensemble qui parle d’une même
voix) ; pater et mater = le père et la mère (envisagés séparément) ; pater atque mater = le père et même la
mère (gradation).
Les fonctions
Donner le cas des mots qui apparaissent soulignés dans les phrases françaises suivantes. Certains d’entre
eux n’appartiennent pas à la IIe décl. et présentent donc des désinences qui n’ont pas encore été vues dans
ce cours, mais la traduction française doit vous permettre de les repérer.
Caesar proelii signum dat.
Amico gratias agit.
Cum servo Murena venit.
Marce, dic nobis verum !
Celer, meus amicus, in Aegypto est.
César donne le signal du combat.
Il rend grâces à son ami (= Il remercie son ami).
Murena vient avec un esclave.
Marcus, dis-nous la vérité !
Mon ami Celer est en Égypte.
Traduire en latin
Exercice destiné aux étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Les hommes ont prévenu le préfet au moyen d’un message.
2. L’ambassadeur se tient debout sous les yeux (= « dans les yeux ») du peuple.
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Leçon 3
La Ie déclinaison
A. Décliner anima, puis, ensemble, ludus gloriaque.
B. À quel(s) cas peuvent être les mots suivants (donner toutes les possibilités) ?
ripas
vitarum
cura
sententiis
amice
nuntiorum
hastam
iniuriae
C. Traduire les phrases suivantes (bien respecter les cas et les fonctions) :
1. Silvae praebent umbram nymphis.
nympha, ae, f : la nymphe.
2. Diana cervas sagittis necat.
cerva, ae, f : la biche.
3. Coloniarum incolae memoriam patriae servant.
4. Divitias augetis disciplina et industria.
industria, ae, f : l’activité, le zèle.
5. Saepe fortuna, non industria, dat opulentiam.
saepe, adv. : souvent.
6. Matronae in conviviis cum viris non stant.
matrona, ae, f : la mère de famille, la matrone – convivium, ii, neutre : le banquet.
7. Etiam Scythae legatos in Italiam mittunt.
etiam, adv. : même (cette phrase fait partie d’une énumération d’exemples du prestige de la Rome augustéenne) – Scytha, ae,
masc. : le Scythe (peuple habitant au N/NE de la Mer Noire) – Italiam : remarquer l’Acc – mitto, IIIe conj. : j’envoie.
8. Eloquentia, Menenius Agrippa concordiam Romanorum reconciliat.
Menenius Agrippa : voir « Mises en contexte » des exercices de syntaxe – reconciliare : rétablir.
Conjugaison
Traduire les formes suivantes, puis rappeler les TP :
exspectaveras
movisti
dederunt
laborant
habueras
dubitatis
vocavit
sustinebant
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Version : Succès militaires de Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome (VIe s. a.C.)
Lucius Tarquinius Superbus Volscos in Campania superavit ; Gabios, oppidum Latii et Suessam subegit ;
cum Tuscis indutias fecit et templum in Capitolio aedificavit. Postea Ardeam, Rutulorum oppidum,
oppugnavit, sed tum imperium perdidit.
Volscus, i, masc. : le Volsque – Campania, ae, f : la Campanie (province de Naples, en Italie méridionale) – Gabii, iorum, masc.
pl. : Gabies (ancienne ville du Latium) [parfois, les noms de villes de mettent au pluriel ; c’est notamment le cas d’Athènes,
Athenae] – oppidum : la place forte, l’oppidum, la ville – Suessa, ae, f : Suessa (ville de Campanie) – subegit : il soumit – cum,
prépos. + Abl : avec – Tuscus, i, m : l’Étrusque (le Toscan) – indutiae, arum, f. pl. : l’armistice, la trève – fecit : il fit – templum :
le temple – Capitolium : le Capitole (colline sacrée de Rome) – postea, adv. : ensuite – Rutulus, i, m : le Rutule (peuple du
Latium) – sed, conjonction : mais – tum, adv. : alors – imperium : le pouvoir – perdidit : il perdit.
Traduire les phrases suivantes avec l’aide d’un dictionnaire
Exercice destiné aux étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Benevolentia amicitiam parit.
2. Etiam capillus unus habet umbram suam.
3. Naturam mutare pecunia nescit.
4. Historia est vita memoriae, magistra vitae.
5. Amicitia numquam intempestiva, numquam molesta est.
Leçon 4
La IIIe déclinaison : les noms masculins et féminins
A. Décliner tempestas et finis.
B. À quel(s) cas et nombre les mots suivants peuvent-ils être ? Donner toutes les possibilités.
ignis
hiemi
praetori
turba
veste
opes
equorum
civibus
La IIIe conjugaison
Traduire les formes suivantes et rappelez-en les TP :
tetigisti
credebam
addideram
iungebas
reliquit
pellitis
vici
cernis
Traduire les phrases suivantes
1. Milites cum hostibus pugnant.
cum + Abl : avec.
vixerunt
dicit
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2. Hannibal, dux hostium, Italiam invasit.
C Hannibal – invado, si, sum, ere : envahir.
3. Caesar ad Haeduorum civitatem nuntios miserat.
C Héduens.
4. Mulierum senumque clamore multitudo ex urbe currebat.
5. Vires menti Romanae non desunt.
Romanae est accordé (donc aux mêmes cas, genre et nombre) à menti – desum + D : manquer à, faire défaut à.
6. Quaerit enim rationem animus. (Lucr.)
7. In potestate sunt servi dominorum.
Version : la fin de la royauté de Tarquin le Superbe (509 a.C.)
Suite de la version de la leçon précédente.
Nam filius Tarquinii Lucretiam, Collatini uxorem, pudicam et honestam mulierem, violavit. Propter hanc
causam, Collatinus, maritus Lucretiae, et Brutus, Collatini amicus, populum concitaverunt et regi
Tarquinio ademerunt imperium.
nam, conjonct. : en effet – Lucretia, ae, f : Lucrèce – Collatinus, i, n : Collatin (nom d’homme) – propter, préposition qui se
construit avec l’Acc : à cause de, pour – hanc, démonstratif à l’Acc fém. sg. : celle-ci, cette – concitare : soulever, enflammer –
adimo, ademi, ademptum, ere : enlever, retirer.
Traduire les phrases suivantes
Exercice destiné aux étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Ad praetorem accurrit.
2. Tum rex Antiochus pacem petit.
3. Homines arant, navigant, aedificant. (Sall.)
4. SENATVS POPVLVSQVE ROMANVS... IMPERATORI CAESARI... TRAIANO AVGVSTO
(inscription de la colonne trajane, à Rome).
6. Pars hostium defensores occidebant, pars portas urbis occupabant.
7. Mus syllaba est : mus autem caseum rodit : syllaba ergo caseum rodit... Mus syllaba est : syllaba autem
caseum non rodit : mus ergo caseum non rodit. O pueriles ineptias ! (Sén.)
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Leçon 5
La IIe et la IIIe déclinaison : les noms neutres
A. Décliner studium et crimen.
B. À quel(s) cas et nombre les noms suivants peuvent-ils être ?
vulneribus
vino
exempla
foedus
fori
nuntios
inopia
siderum
genera
pectore
C. Traduire les phrases suivantes :
1. Helvetii vicos oppidaque incenderant.
vicus, i, m : le village – Rappel : oppidaque = et oppida. La particule enclitique -que équivaut pour le sens à et placé devant le mot
auquel elle est accolée.
4. Natura iter ostendit.
5. Praetores ius dicunt.
6. Rura cano rurisque deos.
cano, cecini, cantum, ere : chanter.
Les adjectifs
A. Décliner les groupes vir Graecus, pulchra libertas et gens nobilis.
B. À quels cas, genre et nombre les groupes suivants peuvent-ils être ?
vestris generibus
comiti Troiano
vatum nostrorum
acris ignis
uxores Gallicae
aedi magnae
honos insignis
carmen caeleste
ordine magnifico
tanta vi
initia tua
ora pulchra
Traduire
1. Equites Romani estis.
2. Mulier cum sola cogitat male cogitat. (Publ. Syr.)
cum est ici une conjonction de temps : « quand » – male est un adverbe formé sur malus.
3. Caesar in urbe sua deus est.
4. Civis Romanus sum.
5. Sub Saturno rege aetas aurea fuit ; eo tempore homines bonos mores colebant.
C Saturne – aureus, a, um : d’or, en or – eo < démonstratif is, « ce ».
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6. Omnes Galliae civitates de bello consultabant, nuntios legationesque in omnes partes dimittebant.
de + Abl : au sujet de – consultare : délibérer – legatio, onis, f : l’ambassade – dimitto < dis + mitto. Le préfixe dis- marque la
séparation (cf. une disjonction) ; « envoyer dans toutes les directions » – Remarquer l’Acc de omnes partes.
7. Navis quae in flumine magna est in mari parva est.
quae : « qui » (ici au N f. sg).
8. Dulcia medici verba ingens solacium viro infelici praebuerunt.
medicus, i, m : le médecin – solacium, ii, n : la consolation, le soulagement.
9. Laurus sacra est Phoebo, poetarum patrono, olea sacra erat Minervae, Athenarum patronae.
laurus, i, féminin (comme tous les noms d’arbre en latin) : le laurier – sacer, cra, crum : sacré, consacré à – Phoebus, i, m :
Phébus (= Apollon) – patronus (fém. patrona) : le patron, le protecteur.
10. Saxa aspera et ingentia infelicium nautarum naves saepe rumpebant.
saepe, adv. : souvent.
11. Multi incolae fines nostros reliquerant et in agros meliores cum familiis demigrabant.
incola, ae, m : l’habitant – demigrare : se transporter, s’établir ailleurs.
12. Magno cum gaudio nuntium tuae insignis victoriae audivimus.
Voir clair dans les accords
Au début, il n’est pas toujours facile de repérer les groupes substantif + adjectif qui sont accordés aux
mêmes cas, genre et nombre. Voici un passage d’un auteur difficile, l’historien Tacite, qui décrit le
malaise des provinciaux lorsqu’ils découvrent la flagornerie avec laquelle les spectateurs romains
applaudissent l’empereur Néron lorsqu’il se produit en spectacle (événements de 65 p.C. TACITE, Annales,
XVI, v, 1). 10 adjectifs ont été soulignés ; il faut trouver à quel substantif ils se rapportent, puis donner le
cas et le nombre de chaque groupe. Dans certains cas, on précise entre parenthèses si l’adjectif appartient à
la Ie classe, ou à la IIde.
Sed qui remotis (Ie) e municipiis severaque adhuc et antiqui moris retinente Italia, quique per longinquas
provincias lascivia inexperti officio legationum aut privata utilitate advenerant, neque aspectum illum
tolerare neque labori inhonesto sufficere, cum manibus nesciis (Ie) fatiscerent, turbarent gnaros ac saepe
a militibus verberarentur, qui per cuneos stabant ne quod temporis momentum impari clamore aut silentio
segni (IIe) praeteriret.
« Mais ceux qui étaient venus des municipes éloignés de l’Italie, où se conservent encore l’austérité et les
principes des anciens temps, ceux qui, pour remplir une mission officielle ou en vue d’affaires
particulières, étaient arrivés du fond des provinces et n’avaient aucune idée d’un tel laisser-aller, ne
pouvaient ni soutenir cette vue ni suffire à cette tâche déshonorante. Leurs mains ignorantes se fatiguaient
vite et troublaient ceux qui, debout entre les gradins, veillaient à ce qu’il n’y eût pas un instant d’inégalité
ou d’arrêt dans les acclamations. » (Trad. Gœlzer)
Traduire les phrases suivantes
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Tu fortunatus es, ego miser.
2. Non est miser vir bonus.
3. Quid agit Attica nostra ?
4. Populus duas res anxius optat, panem et circenses.
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5. Improbus est homo qui beneficium scit accipere et reddere nescit.
6. Habet suum venenum blanda oratio.
7. Sacerdos arborem falce aurea demetit.
8. Omnis in modo est virtus.
9. Omnes aequo animo parent, ubi digni imperant.
Leçon 6
La IVe et la Ve conjugaison
Analyser et traduire les formes suivantes :
condideratis
adveni
dederunt
aspexere
sustinuit
iecerant
nescitis
audivisti
inceperam
faciunt
sustuli
repperisti
servas
rapiebas
emit
Les thèmes verbaux de l’infectum
Quel est le numéro de la conjugaison des verbes suivants ? (Ces verbes ne font pas partie du répertoire
connu ; ils sont fournis à la 1e pers. et à l’inf., ce qui suffit pour répondre à la question). La reconnaissance
de la conjugaison des verbes est indispensable pour repérer certains futurs simples (et, nous le verrons plus
loin, les subjonctifs présents).
evado, ere – irrideo, ere – onero, are – soleo, ere – efficio, ere – coerceo, ere – reperio, ire.
L’impératif, le futur, le verbe sum
Analyser et traduire les formes suivantes :
placebitis
praefueris
incipite
oppresserunt
para
potuerant
optabo
inveniet
supererit
duc
afuerunt
reddam
rumpent
confice
defuerint
poterant
Les IVe et Ve déclinaisons
A. Décliner clarus portus et fortis acies.
B. À quels cas, genre et nombre les mots suivants peuvent-ils être ?
motuum
metu
res publicas
viis
fides
iuga
cornu
speciei
saxis
auri
portus
impedimento
voces
faciem
hiemum
usui
82
C. Traduire
1. Ortu solis equitatus pars celeri cursu ad flumen convenit.
ortus, us, masc. : le lever.
2. Sulla senatui favebat, Marius plebi ; hi duces causa magni luctus civitati fuerunt.
C Jugurtha (pour Marius et Sylla) – faveo, favi, fautum, ere + D : favoriser – hi < démonstr. hic, celui-ci – luctus, us, m : le deuil,
le chagrin.
4. Vehementes animi motus fluctibus maris similes sunt.
vehemens, ns, ns (G ntis) : véhément, violent – fluctus, us, m : le flot, la vague.
5. Milites dexteri cornus magno impetu hostium exercitum in fugam verterunt.
6. Rebus, non verbis, virtutem vestram ostendite !
7. Multi nobiles, qui turpiter rem familiarem dissipaverant, novis rebus studebant.
turpiter : adv. formé sur turpis – res familiaris : la chose familiale, le patrimoine – dissipare : disperser, dilapider – novae res : les
nouvelles choses > la révolution.
8. Diebus nefastis sacerdotes res divinas non celebrabant.
nefastus, a, um : néfaste, défendu par la loi divine – sacerdos, otis, m : le prêtre – divinus, a, um : divin, relatif aux dieux –
celebrare : célébrer.
Exercice
Exercice d’approfondissement.
Accorder les adjectifs parvus et ingens avec les noms de l’exercice B, en tenant compte de toutes les
possibilités de cas et de nombre qui sont offertes.
Ainsi, res peut être N/Vsg et les adjectifs prendront alors les formes parva et ingens ; il peut être N/Vpl. et
les adjectifs prendront alors les formes parvae et ingentes ; enfin, il peut être Accpl. et les adjectifs
prendront alors les formes parvas et ingentes.
motuum
reo
res publicas
viis
fides
iuga
cornu
amnium
saxis
auri
portus
impedimento
voces
faciem
hiemum
usui
Traduire
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Magistrum metue, rem custodi, libros lege, parentes ama.
2. Carpe diem.
3. Me qui liber fueram, servum fecit.
4. FVGI, TENE ME. CVM REVOCAVERIS ME DOMINO MEO ZONINO, ACCIPIS SOLIDVM (Inscription sur un collier
d’esclave. Langue populaire, où accipis avec un -is long correspond à accipies ; le solidum est une pièce de monnaie en or [> it.
« soldo », fr. « sou »]).
5. Romam cum venero, scribam ad te.
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6. Vt sementem feceris, ita metes.
7. Donec eris sospes, multos numerabis amicos. Tempora si fuerint nubila , solus eris.
8. Post eventus vani sunt questus.
Leçon 7
Le participe présent, le participe parfait passif (= ppp)
A. Décliner femina veniens et rex captus.
B. Traduire
1. Britanni, a Romanis superati, postero die legatos ad Caesarem miserunt.
Britannus, i, m : le Breton (habitant de la Grande-Bretagne actuelle) – posterus, a, um : suivant, d’après – ad + Acc : vers, auprès
de.
2. Obsides a Britannis datos in continentem milites Romani duxerunt.
continens, ntis : le continent. Ce mot latin est féminin car il faut comprendre continens terra. Quelle est alors la nature de
continens ?
3. Galli animalia capta dis immortalibus immolant.
dis = deis – immortalis, is, e : immortel – immolare : sacrifier, immoler.
4. Legatus, cum paucis militibus in hostium fines missus, postero die in castra captivum secum ducens
revenit.
secum = cum se. Cum + Abl. : avec.
5. Atticus Ciceroni ex patria fugienti multam pecuniam dedit.
Atticus : ami et correspondant de Cicéron. Celui-ci fut exilé de Rome en 58/7, suite à l’affaire Catilina. – ex + Abl : hors de, de.
6. Aristides, patria pulsus, Lacedaemonem fugit.
C Aristides. – Remarquer l’Abl de patria (CCL origine) – Lacedaemon, onis, f : Lacédémone (= Sparte).
C. Version : Les grands sculpteurs grecs (d’après Pline l’Ancien)
Cf. cours d’histoire de l’art à propos de Phidias, Praxitèle et Lysippe.
Phidias, praeter Iovem Olympium, fecit ex ebore Minervam quae est in Parthenone stans, ex aere vero
Minervam eximiae pulchritudinis. Praxiteles fecit ex aere pulchra opera ; fecit puberem Apollinem
subrepenti lacertae insidiantem, quem Saurochtonon vocant, et duo signa diversos affectus exprimentia,
flentis matronae et puellae gaudentis. Lysippus signa fecit fecundissimae artis, ut virum destringentem se.
Iovem : Acc de Iuppiter, G Iovis (Jupiter, Zeus dans la culture grecque) – ebur, eboris, n : l’ivoire – quae : qui (N fém. sg.) –
Parthenon, onis, m : le Parthénon – vero, adv. : mais – eximius, a, um : extraordinaire – pulchritudo, dinis, f : la beauté – puber,
eris : pubère, jeune adulte – subrepo, ere : ramper, se glisser sous (reptile) – lacerta, ae, f : le lézard – insidians, antis : tendant un
piège à + D – quem : que (Acc masc. sg.) – Sauroctonon : Sauroctone, Acc masc. sg. (forme grecque : Σαυροκτόνον, « tueur de
lézard ») – duo, duae, duo : deux (décl. particulière) – signum, i, n : la statue – diversus, a, um : divers, différent – affectus, us, m :
le sentiment – exprimo, ere : exprimer, manifester – fleo, ere : pleurer – gaudeo, ere : rire, sourire – fecundissimus, a, um : très
fécond – ut : comme, par exemple – destringo, ere : nettoyer au moyen d’un strigile.
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D. Traduire les phrases suivantes
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Spurium Maelium regnum appetentem interemit. (Cicéron)
2. Itaque dubitans, haesitans, tamquam in mari immenso, nostra vehitur ratio. (Cicéron)
3. Omnes, qui circa Alexandrum erant, viderunt paululum super caput regis, placide volantem,
aquilam, non sonitu armorum, non gemitu morientium territam : diuque circa equum Alexandri pendenti
magis quam volanti similis apparuit .
L’Ablatif absolu
1. Cyrus bellum fratri parabat Lacedaemoniis iuvantibus.
À la fin du Ve s. a.C., Cyrus tenta, avec l’aide de mercenaires spartiates, de renverser son frère Artaxerxès, roi de Perse. –
Lacedaemonius, ii, m : le Lacédémonien (autre nom donné aux Spartiates).
3. Nemo, te gubernante, naufragia timebat.
Nemo : « personne » (contraction de ne-homo ). Ce nom est lié à la mer (cf. le capitaine Nemo, le poisson-clown) parce qu’Ulysse,
devant le Cyclope, prétendit s’appeler « Personne ». – te est l’Abl de tu, toi – gubernare : gouverner – naufragium, ii, n : le
naufrage.
4. Caesar, exploratis regionibus, albente caelo, omnes copias castris educit. (Cés.)
explorare : explorer, reconnaître – albeo, ere : être blanc (aube) – educo < ex + duco, conduire hors de.
5. Multis militibus occisis aut vulneratis, legatus tamen oppidum non reddidit.
aut : ou, ou bien – tamen, adv : cependant, toutefois, ne... pas moins.
6. Caesar, praemisso equitatu, cum peditatu veniebat.
praemitto < prae + mitto, envoyer en avant – peditatus, us, m : l’infanterie.
7. Maior ex civibus amissis dolor quam laetitia fusis hostibus fuit.
maior... quam : « plus grand... que » – amitto, amisi, amissum, ere : « perdre » – laetitia, ae, f : la joie.
8. In Macedonia Philippus, mortuo Antigono, regnum cepit.
mortuus, a, um : mort – Antigonus, i, m : Antigone, roi de Macédoine (à ne pas confondre avec Antigona, ae, Antigone, la fameuse
fille d’Œdipe et nièce de Créon).
Les adjectifs-pronoms démonstratifs
A. Décliner illa voluntas, hic annus et eadem causa.
B. Analyser et traduire les formes suivantes :
eam nympham
ista acie
ipsius telluris
eidem fortunae
hae cohortes
illorum montium
C. Traduire les phrases suivantes :
1. Multi hoc genus scripturae leve et non decorum iudicant.
scriptura, ae, f : l’écriture – decorus, a, um : beau, élégant.
illud lumen
eadem verba
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2. Hominibus inconstantibus nunc hoc, nunc illud placet.
inconstans, ns, ns, G ntis : inconstant.
3. Eas res per legatos Caesar cognoverat.
per + Acc : par, par l’entremise de.
4. Lupus et agnus ad eiusdem ripam fluminis bibebant.
5. Hostes regi ipsi insidias paraverant.
6. Mei fratres de iisdem rebus non eandem habent opinionem.
opinio, onis, f : l’opinion, l’avis.
7. Eo die Caesar ipse cum militibus pugnavit.
8. Ego consilium tuum probo et idem ipse sentio.
probare : approuver.
Les pronoms personnels et les adjectifs possessifs
1. Semper me laudavisti et semper tibi gratus fui.
semper, adv. : toujours.
2. Omnes homines se amant et curam sui habent.
3. Nemo nostrum officia sua neglexit.
neglego, lexi, lectum, ere : négliger.
4. Philosophi veri nobis videntur beati.
videntur : ils semblent (voix passive).
5. Liberos eorum obsides accepimus.
6. Amor nostri nobis incommoda multa parat.
incommodum , i, n : le désagrément.
7. Non te, sed me ipsum reprehendo.
reprehendo, ndi, nsum, ere : saisir, blâmer, critiquer.
8. Nostrorum militum virtus ex eorum victoriis apparebat.
appareo, apparui, apparitum, ere : apparaître.
Leçon 8
Le passif de l’infectum à l’indicatif
Traduire les formes suivantes :
raperis
canebantur
mansisti
pariar
tenentur
inveniris
movebant
iacientur
spectabimini
vocabuntur
iudicaberis
mandabar
fallebamur
exercebitur
iacebunt
incipietur
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Le passif du perfectum à l’indicatif
Traduire les formes suivantes :
iudicati sunt
mota sunt
consulti eritis
cernar
circumventus es
eriperis
mutata sum
steterant
pulsi eratis
pervenere
praebeberis
oratae sumus
rupti sunt
cogebamur
creditum est
fusa erat
Le complément d’agent
1. Valent pueri, studiose discunt, diligente docentur.
studiose : adverbe en –e formé sur l’adjectif studiosus, a, um, studieux, appliqué. – diligenter : adverbe en -iter formé sur l’adjectif
diligens, G ntis, attentif, consciencieux.
2. Caesar pro cstris consedit ; eo duces producuntur ; Vercingetorix deditur ; arma proiciuntur.
pro + Abl : devant ; en faveur de – consedo, sedi, sessum, ere : s’asseoir – eo, adverbe : là – dedo, dedidi, deditum, ere : livrer,
remettre.
3. Liber tibi mittetur.
4. A militibus nostris hostes telis obruuntur .
obruo, rui, rutum, ere : recouvrir.
5. Avaricum a Caesare expugnatur et ferro vastatur.
Avaricum, i, n : Avaricum (act. Bourges), ville alliée à Vercingétorix – expugnare : « prendre d’assaut ».
6. Ius a natura datum est.
7. A me responsum est.
La proposition infinitive (infinitifs présents)
A. Traduire les phrases suivantes :
1. Difficile est amicitiam usque ad extremum vitae diem permanere.
usque ad + Acc : jusqu’à – extremus, a, um : extrême, le dernier, l’ultime.
2. Dico providentia deorum mundum et omnes mundi partes administrari.
providentia, ae, f : la connaissance de l’avenir, la prévoyance – mundus, i, m : le monde (litt. « ce qui est beau », comme κόσμος
en grec) – administrare : diriger, régler, administrer.
3. Notum est omnibus vagam volubilemque esse fortunam.
vagus, a, um : incertain – volubilis, is, e : qui tourne, inconstant, volubile.
4. Alcibiades cernebat nullum locum tutum in Graecia esse.
C Alcibiade.
5. Britanni naves et frumentum Romanis deesse intellegebant.
desum + D : manquer à, faire défaut.
6. Caesar suos ab hostibus premi animadvertit.
animadverto, ti, sum, ere : remarquer (tourner son esprit).
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7. Caius Verres videt senatores multos esse testes suae audaciae.
C Verrès.
B. Version : Les murènes de Védius Pollion
Cenabat divus Augustus apud Vedium Pollionem. Fregerat unus ex servis vas crystallinum. Rapi eum
Vedius iussit et muraenis obici, quas ingentes in piscina continebat. Evasit e manibus puer et confugit ad
Caesaris pedes, non recusans necari, sed nolens esca piscium fieri. Motus novitate crudelitatis, Caesar
illum mitti, crystallina omnia frangi iussit complerique piscinam.
frango, fregi, fractum, ere : briser – ex + Abl : hors de, de – vas, vasis, n : le vase – crystallinus, a, um : en cristal – muraena, ae,
f : la murène – obicere < ob-iacio : jeter – quas : que (Acc fém. pl.) – piscina, ae, f : le bassin, le vivier – continere < cum-tenere :
« tenir ensemble, contenir » – evado, vasi, vasum, ere : s’évader, s’échapper, s’arracher à – ad + Acc : à, vers, auprès de –
recusare : refuser – nolle : ne pas vouloir (verbe irrégulier) – esca, ae, f : la nourriture – fieri : être fait, devenir – novitas, atis, f :
la nouveauté – crudelitas, atis, f : la cruauté – mittere, ici dans le sens d’« affranchir » – compleo, plevi, pletum, ere : remplir,
combler.
C. Traduire les phrases suivantes
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Mihi numquam veniet in mentem Crasso invidere. (Cic.)
2. Virgis te caedi necesse est. (Cic.)
3. Illi qui Graeciae formam rerum publicarum dederunt, corpora iuvenum firmari voluerunt. (Cic.)
4. Hannibal iussit venenatas serpentes vivas colligi easque in vasa conici. (Corn.)
5. Gubernatores, cum exsultantes lolligines viderunt, aut delphinos in portum se conicientes, tempestatem
significari putant. (Cic.)
6. Dic te me amare, et beatus sum. (Piccolomini)
Leçon 9
L’ordre exprimé par le subjonctif présent
Dans les phrases suivantes, le subjonctif présent à une valeur impérative qu’il faut rendre dans la
traduction :
1. Sit tibi terra levis !
Formule funéraire.
2. Ossa tua bene quiescant !
Formule funéraire – os, ossis, n : l’os – bene, adv. : bien – quiesco, quievi, quietum, ere : se reposer.
3. Cedant arma togae !
Formule cicéronienne voulant souligner la primauté du pouvoir civil sur le pouvoir militaire.
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Subjonctif de volonté et le subjonctif de souhait
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Huic utinam aliquando gratiam referre possimus !
gratiam referre : témoigner de sa reconnaissance – possum, je peux, présente au subj. présent la forme possim, et au subj.
imparfait la forme possem. Cette conjugaison sera étudiée plus loin.
2. Vtinam his omnibus abstergere fletum possemus !
abstergeo, tersi, tersum, ere : chasser, détourner – fletus, us, m : larmes, pleurs.
3. Dolores, si tolerabiles sunt, feramus.
fero, fers, tuli, latum, ferre : (sup)porter (verbe remarquable).
4. Amemus patriam, pareamus senatui, posteritatis gloriae serviamus !
Servire se contruit avec le D.
5. Videamus cetera.
6. Alienum damnum gaudium haud facias tuum.
Haud exprime une forte négation (ne… pas, absolument pas …)
7. Speremus quae volumus, sed quod acciderit feramus.
quae, et quod : ce qui, ou ce que.
8. Omnia vincit amor, et nos cedamus amori. (Virgile)
Emplois des subjonctifs dans les propositions subordonnées
complétives, dans les propositions de but, et avec le cum historique
1. A te petimus ut libertatem eversam restituas.
peto ab +Abl : demander à – everto, ti, sum, ere : renverser, abolir – restituo, tui, tutum, ere : remettre en place, rétablir.
2. Optemus ut Catilina in exilium eat.
C Catilina – exilium, ii, n : l’exil – eo, ivi, itum, ire : aller (verbe remarquable).
3. A vobis peto ut consilium probetis meum.
probare : approuver.
4. Metellus orabat milites ne deficerent.
C Jugurtha (Metellus) – deficio, feci, fectum, ere : faire défection.
5. Cura ut vir sis.
Faire preuve de souplesse dans la traduction.
6. Dei caverunt ut libertas defendi posset.
caveo, cavi, cautum, ere : prendre garde, veiller à – Quel est le temps de posset ?
7. Caesar omnibus equitibus interdicit ne quemquam interficiant.
interdico, dixi, dictum, ere : interdire – quisquam (où quis se décline et quam est invariable) : quelqu’un, une personne.
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8. Videant consules ne quid detrimenti respublica capiat.
C Catilina – Décision du sénat (= sénatus-consulte) de remettre les pleins pouvoirs aux consuls, donc au pouvoir exécutif, dans
une situation de crise. – Faire preuve de souplesse dans la traduction de videant et de capiat. – quid detrimenti, litt. « quelque
chose de détriment », « un quelconque dommage ».
9. Legibus paremus ut patria nostra libera sit.
pareo, parui, paritum, ere : obéir.
10. Domos suas Helvetii reliquerant ut toti Galliae bellum inferrent.
C Helvètes – infero, fers, ferre, intuli, illatum : apporter (verbe remarquable).
11. Caesar ad Gallos litteras nuntiosque misit ne Helvetios frumento iuvarent.
12. Vomunt ut edant, edunt ut vomant. (Sén.)
Phrase célèbre par laquelle le philosophe Sénèque manifeste son mépris devant le manque de tenue lors de certains banquets. –
vomo, ui, itum, ere : vomir – edo, edi, esum, ere : manger.
13. Romani, ut adulescentium vires augerentur, eos in Campo Martio variis certaminibus exercere
solebant.
Campus Martius : le Champ de Mars (plaine qui, à l’origine, se situait à l’extérieur de l’enceinte de Rome) – soleo, ere : avoir
l’habitude.
14. Omnino prohibeo ne accentum Gallorum addiscatis. (Jean Ammerbach)
omnino, adv. : absolument, totalement – accentus, us, m : l’accent – addisco, addidici, –, ere : apprendre.
15. Cum templum Vestae arderet, Caecilius Metellus pontifex maximus ex incendio sacra rapuit.
ardeo, arsi, –, ere : brûler, être en flammes – pontifex maximus : le (plus) grand pontife, chef suprême de la religion romaine –
incendium, ii, n : l’incendie – sacra, orum, n. pl. : les objets sacrés – rapere, ici dans le sens d’« arracher ».
16. Parmenio, cum audisset venenum a Philippo medico regi parari, monere eum voluit.
Parmenio, onis, m : Parménion (ami d’Alexandre le Grand) – venenum, i, n : le poison – medicus, i, m : le
médecin – volo, volui, –, velle : vouloir (verbe remarquable).
17. Cecidit Critias cum fortissime pugnaret.
Critias : brillant intellectuel athénien, cousin de Platon qui l’appréciait beaucoup. Aristocrate oligarque, il
fit partie du gouvernement des Trente tyrans en 404, et mourut en combattant les démocrates. –
fortissime : adverbe au superlatif de l’adjectif fortis.
18. Cicero, cum domi paene interfectus esset, senatum in aedem Iovis convocavit.
domi : à (sa) maison. Locatif, cas peu représenté. – paene, adv. : presque – aedes, is, f : le temple – Iovis :
G de Iuppiter.
19. Timotheus, clarus vir Athenis et princeps civitatis, cum cenavisset apud Platonem eoque sobrio
convivio admodum delectatus esset, ei postridie dixit : « Tuae quidem cenae non solum in praesentia sed
etiam postero die iucundae sunt. »
Athenis : Abl de lieu de Athenae, arum, f. pl., Athènes – apud + Acc : chez, auprès de – sobrius, a, um :
sobre, simple, frugal – admodum, adv. : très, fort – postridie, adv. : le lendemain – quidem, adv. : certes –
in praesentia : au moment présent – sed : mais – etiam : même – iucundus, a, um : agréable.
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Leçon 10
Les verbes déponents (GM 146)
A. Analyser les formes suivantes et donner leur traduction grammaticale :
adgrediuntur
fatentur
hortari
videbaris
secutum esse
audentes
conatae sunt
cum hortarer
gavisura esse
usus ero
cum passae essent
solenti
B. Traduire les phrases suivantes :
1. Non loquar nisi pace facta.
nisi : sinon, si ce n’est.
2. Caesar, Alexandria potitus, regnum Cleopatrae dedit.
Alexandria, ae, f : Alexandrie.
3. Veteres Romani, accepta iniuria, ignoscere quam persequi malebant.
malo, mavis, malui, –, malle + quam : préférer… à, préférer... plutôt que – ignosco, ignovi, ignotum, ere : pardonner – persequor :
poursuivre.
4. Populus, auditis in theatro versibus Vergilii, surrexit universus et forte praesentem Vergilium veneratus
est.
theatrum, i, n : le théâtre – versus, us, m : le vers – Vergilius, ii, m : Virgile – surrigo, surrexi, surrectum, ere : se lever –
universus, a, um : tous ensemble – forte, adv. : par hasard – venerari : vénérer, honorer, témoigner du respect.
Le pronom relatif (GM 130)
Traduire les phrases suivantes.
Pour chaque pronom relatif, donner son antécédent et sa fonction dans la relative.
1. Pueri, quos vides in hac domo, mei filii sunt.
2. Oppidum quod est in eo colle stat munitissimum est.
munitissimus, a, um : ppp au superlatif de munio.
3. Omnia quae videmus Deus creavit.
creare : créer.
4. Lucius Sergius Catilina, cui bella civilia grata fuerunt, rei publicae perniciem paravit.
C Catilina. – civilis, is, e : civil – pernicies, iei, f : le fléau, le désastre.
5. Servus cum litteris quas ad amicum scripsi revertit.
reverto, ti, sum, ere : retourner, revenir.
6. Caesar centuriones advocavit, quibus consilium suum ostendit.
centurio, onis, m : le centurion – advocare : cf. vocare.
7. Legi epistulam quam ad te Brutus misit ex Asia.
8. Fontem quaerimus cuius aqua optima est.
fons, fontis, m : la fontaine, la source.
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9. Iugurtha fontes, quorum penuria erat, corrupit.
penuria, ae, f : le manque, la pénurie – corrumpo, rupi, ruptum, ere : corrompre, empoisonner.
10. Duae legiones, quae proxime conscriptae erant, agmen claudebant.
proxime : tout récemment (adverbe au superlatif) – conscribo, psi, ptum, ere : inscrire, enrôler.
Le pronom et l’adjectif interrogatifs (GM 392)
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Quis equum habet ?
2. Quid speras, quid exspectas ?
3. Quam rem publicam habemus ? In qua urbe vivimus ?
4. Quem vestrum consul ad collegam mittet ?
Version : Lucius Junius Brutus
Légende relative au personnage qui va chasser le dernier roi de Rome et instaurer la République en 509 a.C. Son surnom, Brutus,
signifie « l’idiot ».
L. Iunius Brutus, cuius mater Tarquinii soror erat, cum fratris fortunam timeret, qui ob divitias et
prudentiam ab avunculo occisus erat, stultitiam finxit : unde Brutus dicebatur. Profectus Delphos cum
Tarquinii filiis, quos pater ad Apollinem cum muneribus miserat, aurum, quod in baculo cavo celatum
erat, deo praebuit. Apollo, a quo iuvenes petebant quis Romae regnaturus esset, respondit : « Ei Romae
summa potestas erit qui primus matrem osculabitur ». Tum Brutus terram osculatus est, quae communis
est mater omnium mortalium.
Tarquinius, ii, m : Tarquin (dit le Superbe, dernier roi de Rome) – ob + Acc : à cause de – prudentia, ae, f : la prévoyance, la
prudence, la sagesse – avunculus, i, m : l’oncle – fingo, finxi, fictum, ere : feindre – unde : de là – profectus, a, um : parti – Delphi,
orum : Delphes (remarquer l’Acc de direction) – baculus, i, m : le bâton, la canne – cavus, a, um : creux – celare : cacher – petere
ab + Abl : demander à – Romae : à Rome (locatif) – regnaturus esset : (il) régnerait – summus, a, um : le plus élevé, suprême –
osculari, déponent : embrasser.
Voir clair dans les pronoms relatifs :
lecture de René Descartes, Principia philosophiae, I, 7 (1644)
Sic autem reicientes illa omnia, de quibus aliquo
modo possumus dubitare, ac etiam falsa esse
fingentes, facile quidem supponimus nullum esse
Deum, nullum coelum, nulla corpora ; nosque
etiam ipsos non habere manus nec pedes nec denique ullum corpus ; non autem ideo nos, qui talia
cogitamus, nihil esse. Repugnat enim, ut putemus
id, quod cogitat, eo ipso tempore quo cogitat, non
existere. Ac proinde haec cognitio : « ego cogito,
ergo sum », est omnium prima et certissima...
« Mais en rejetant ainsi toutes ces choses au sujet
desquelles nous pouvons douter de quelque manière, et
même en imaginant <qu’elles sont> fausses, nous
supposons certes facilement qu’il n’y a aucun Dieu, aucun
ciel, aucuns corps, et même que nous ne possédons nousmêmes ni mains ni pieds, ni en définitive aucun corps ;
toutefois, nous ne <supposons> pas pour cette raison que
nous, qui pensons de telles choses, ne sommes rien. En
effet, il répugne que nous pensions que ce qui pense, dans
le moment même <dans> lequel il pense, n’existe pas. Et
ainsi cette notion : « moi je pense, donc je suis » est la
première et la plus sûre de toutes... ».
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Ce sommet de la pensée qu’est le Cogito ergo sum a été rédigé en latin en 1644 ; la traduction de l’abbé
Picot, publiée en 1647, n’a pas la sobriété du texte original. La traduction littérale proposée ici doit
permettre de comprendre la presque totalité du passage.
Le gérondif, l’adjectif verbal d’obligation, le participe futur
1. Laborando rem publicam nostram augere potuimus.
2. Hannibal vastando agros ad Romana moenia pervenit.
vastare : dévaster – pervenire : parvenir à.
3. Memoria est exercenda.
4. Optimum consilium dandum erit.
5. Iudicibus scelera severe punienda sunt.
severe : adverbe.
6. Iniusta bella numquam gerenda sunt.
numquam : ne… jamais.
7. Bonorum virtus non solum laudanda, sed etiam imitanda est.
non solum… sed etiam : non seulement… mais aussi – imitari : imiter.
8. Nunc est bibendum.
Début fameux d’une ode du poète Horace, qui célèbre la victoire d’Actium en 31 a.C. – nunc, adv. : maintenant.
9. Galli ad Clusium venerunt legionem Romanam castraque oppugnaturi.
Clusium, ii, n : Clusium (act. Chiusi), ville étrusque qui fut attaquée par des Gaulois en 390 a.C.
10. Proelium committendi signum daturus dux milites hortatur.
proelium committere : engager le combat.
Exercice supplémentaire
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. Perfecto Africo bello, exercitum in Hispaniam traiecturus, Hamilcar sacrificabat.
2. Multi sunt homines qui navigaturi de tempestate non cogitant.
3. Consul ad castra hostium venit, nullam dimicandi moram facturus.
4. Multi, pacem servando magis quam bella gerendo, maximam gloriam acceperunt.
5. Catilinae consilium erat urbem incendendi, Ciceronem consulem interficiendi, senatores necandi.
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Leçon 11
La proposition infinitive (suite) : infinitifs parfait et futur
A. Traduire les phrases suivantes en rendant avec précision le rapport de temps :
1. Poetae narrant Aenean novam urbem condidisse.
Aeneas, ae, m (Acc grec en –an) : Énée (prince troyen qui, après la destruction de sa cité, partit en Italie fonder une nouvelle
patrie, à l’origine, selon la légende, de la nation romaine).
2. Poetae narrant Aenean novam urbem condere.
3. Poetae narrant Aenean novam urbem conditurum esse.
4. Poetae narrabant Aenean novam urbem condidisse.
5. Poetae narrabant Aenean novam urbem condere.
6. Poetae narrabant Aenean novam urbem conditurum esse.
B. Traduire les phrases suivantes
1. Omnes te laudant et probant, omnes te plurimum profuisse reipublicae dicunt.
probare : approuver – plurimum : très fort – prosum, prodes, profui, prodesse + D : être utile à.
2. Lacedaemonii videbant ducem fortem et prudentem regis opibus praefuturum esse.
Le général athénien Conon s’était mis au service du Grand Roi, contre lequel les Lacédémoniens étaient en guerre. – praesum,
praees, praeesse, praefui (part. futur praefuturus) + D : être à la tête de, commander à.
3. Apparebat Carthaginiensium exercitum profecturum esse.
appareo, apparui, apparitum, ere : apparaître – Carthaginiensis, is, m : le Carthaginois.
4. Caesar scit a ducibus adversariorum copias castris eductas esse.
5. Praetor senatui scripsit duarum coloniarum alteram captam ab hostibus esse, alteram oppugnari.
6. Negabant Romam eum esse rediturum.
C. Version : Scipion et la jeune fille celtibère
Profectus in Hispaniam, Scipio Carthaginem novam expugnavit. Inter captivos ad eum adducta est
eximiae formae adulta virgo. Postquam comperit eam illustri loco inter Celtiberos natam esse, principique
eius gentis adolescenti desponsam esse, parentibus et sponso eam reddidit. Parentes virginis satis
magnum auri pondus attulerant ut eam redimerent. Scipio aurum poni ante pedes iussit, vocatoque ad se
virginis sponso : « Super dotem, inquit, quam accepturus es a socero, haec tibi a me dotalia dona
accedant. » Ille, domum reversus, Celtiberos Romanis conciliavit ut referret Scipioni gratiam.
C Hannibal (Scipion l’Africain) – Hispania, ae, f : l’Hispanie (correspondant à l’ensemble de la péninsule ibérique) – Carthago
nova, Carthaginis novae, f : Carthagène – expugnare : prendre d’assaut – inter + Acc : entre, parmi – adducere : amener, conduire
vers – eximius, a, um : remarquable – adulta virgo : la précision adulta n’est pas redondante, car virgo désigne une petite fille –
postquam : après que – comperio, comperi, compertum, ire : découvrir – illustris locus : la famille noble – despondeo, pondi,
ponsum, ere : fiancer – satis, adv. : assez – pondus, eris, n : le poids – affero, fers, attuli, allatum, afferre : apporter – redimere <
re(d) - emere, « racheter » – super + Acc : au dessus de, en plus de – dos, dotis, f : la dot – inquit = dixit, dit-il – ab + Abl :
marque d’abord le point de départ, l’origine ; « de, de la part de » – socer, eri, m : le beau-père – dotalis, is, e : relatif à la dot,
dotal – accedere : venir vers, s’ajouter – revertor, reversus sum, reverti : retourner – Celtiberus, i, m : le Celtibère – conciliare :
réconcilier – referre : rapporter, rendre.
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C. Traduire les phrases suivantes
Pour les étudiants déjà familiarisés avec le latin.
1. De Pompeio scio nihil, eumque, nisi in navem se contulerit, exceptum iri puto.
se conferre (fero, tuli, latum, ferre) : se réfugier – excipio, cepi, ceptum, ere : prendre, arrêter.
2. Nego reos trucidatum iri.
Les compléments circonstanciels de lieu et de temps
1. Hannibal, a Scipione victus, Carthagine, e patria sua, deinde Epheso, quae urbs in Asia sita est,
decessit, deinde in Bithyniam confugit, ubi tandem sibi mortem dedit.
Carthago, ginis, f : Carthage – deinde, adv. : ensuite – Ephesus, ii, f : Éphèse – quae : adjectif relatif, à traduire par « laquelle » –
situs, a, um : placé, situé, sis – decedere : se retirer – deinde, adv. : finalement – Bithynia, ae, f : la Bithynie (région de l’Asie
Mineure donnant sur la mer Noire) – tandem, adv. : finalement.
2. Qua via Roma Brundisium itur ?
qua : adjectif interrogatif, « quel ? » – Brundisium, ii, n : Brindisi (principal port d’embarquement pour la Grèce).
3. Caesar, ut Helvetios aditu Provinciae prohiberet, murum a lacu Lemanno ad montem Iuram perduci
iussit.
aditus, us, : l’entrée, l’accès – Provincia, ae, f : la Province (romaine dans le sud de la Gaule), la Provence – lacus, us, m : le lac –
Lemannus, a, um : Léman – Iura, ae, masc. : le Jura – perducere : conduire d’un point à un autre, mener.
4. Ad hostium oppidum milites nostri duas turres exstruxerunt.
turris, is, f : la tour – exstruo, is, ere, xi, ctum : construire.
5. Proximo die rus ibo ibique totum mensem manebo.
eo, is, ivi, itum, ire : aller (verbe remarquable) – ibi : là – mensis, is, masc. : le mois.
6. Domi suae Cicero paene interfectus est a coniuratis.
paene, adv. : presque – coniuratus, i, masc. : le conjuré.
7. Diogenes hiemem Athenis agebat, aestatem Corinthi.
Diogenes, is, masc. : Diogène (philosophe cynique) – aestas, atis, f : l’été – Corinthus, i, fém. : Corinthe.
8. Dies quindecim (XV) iter fecerunt.
9. Diebus quindecim ad fines Belgarum pervenit.
10. Per quattuor (IV) menses duram obsidionem tulerunt Athenienses.
durus, a, um : dur, pénible – obsidio, onis, f : le siège – fero, fers, tuli, latum, ferre : endurer, supporter.
Les prépositions
Traduire les expressions suivantes :
apud hostem – extra muros – post duos annos – propter hanc spem – praeter ea – sine die – adversus
exercitum – ob regem – ab initio – honoris causa.
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Les temps du perfectum
Analyser et traduire les formes verbales suivantes :
monitae estis
cum aperta esset
mixtum esse
perdita erant
futurum esse
cultos
sensurum esse
cum exercitus esset
provisum erit
oppugnaturi
curati erunt
auctum esse
Leçon 12
Les verbes remarquables
A. Analyser et traduire les formes verbales suivantes :
illaturus
contulerant
exierint
redeundum est
cum maluisses
periturae
cum abstulissetis
allatae sunt
transieramus
cum perferret
adeant
transiturum esse
B. Version : La mort de Pyrrhus
En 272, Pyrrhus, roi d’Épire que les Grecs de Tarente avaient appelé à l’aide contre les Romains, renonce à vaincre ceux-ci.
Victus rex in Epirum revertebatur ; sed, relicto in urbe Tarentina praesidio, fidem sui reditus fecerat.
Inopinata mors regis Romanos metu liberavit. Pyrrhus enim, dum Argos oppugnat, urbem iam ingressus, a
iuvene quodam Argivo lancea leviter vulneratus est. Mater adolescentis cum aliis mulieribus e tecto
domus proelium spectabat. Quae, cum vidisset Pyrrhum in auctorem vulneris sui magno impetu ferri,
periculo filii sui commota, tegulam corripuit et utraque manu in caput regis proiecit.
Epirus, i, fém. : l’Épire (province du NW de la Grèce antique, correspondant essentiellement à l’Albanie actuelle) – revertor :
rentrer, retourner – Tarentinus, a, um : de Tarente (colonie grecque d’Italie du sud), tarentin – reditus, us, m : le retour –
inopinatus, a, um : inopiné, inattendu – liberare : délivrer, libérer – dum + indic. présent : tandis que – Argi, orum, masc. pl. :
Argos (ville du Péloponnèse) – Argivus, a, um : argien – lancea, ae : la lance – leviter : légèrement – commovere : bouleverser –
tegula, ae, f : la tuile – corripio, corripui, correptum, ere : saisir.
Les degrés des adjectifs (GM 90-97)
1. Nostra laus illustrior erit quam vestra.
2. Nullum bonum honorabilius est virtute.
honorabilis, is, e : honorable.
3. Nihil est remuneratione benevolentiae iucundius.
remuneratio, onis, f : la rémunération, le remboursement – benevolentia, ae, f. : la bienveillance, le dévouement – iucundus, a,
um : agréable.
4. Longum magis quam acre proelium fuerat.
5. Meorum fratrum diligentiorem mittam.
diligens, ns, ns (G -ntis) : actif, zélé, empressé.
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6. Omnium artium difficillimam iudico eloquentiam.
eloquentia, ae, f. : l’éloquence.
7. Matribus familias maxima ornamenta sunt liberi.
familias, G archaïque pour familiae (Le pater familias est le père de famille) – ornamentum, i, n : l’ornement.
8. Non semper facillimum itinerum est brevissimum.
9. Nulla res publica nec maior nec sanctior nec bonis moribus ditior fuit re publica Romana.
sanctus, a, um : sain, sacré – ditior : contraction de di (vi )tior.
10. Nunquam ingenium idem ad parendum atque imperandum, quae res inter se diversissimae sunt,
habilius fuit. Plurimum audaciae cum pericula capienda erant, plurimum consilii inter ipsa pericula erat.
Nullo labore aut corpus fatigari aut animus vinci poterat. Princeps in proelium ibat, ultimus conserto
proelio excedebat.
quae res : lesquelles choses, choses qui – consero, conserui, consertum, ere : engager (le combat), livrer (bataille).
Les adjectifs-pronoms indéfinis (GM 133-139)
1. Aliqua avis cantat in hac arbore.
avis, is, f. : l’oiseau – cantare : chanter.
2. Num quid tibi in hac urbe placet ?
3. Fructus quarundam arborum eo anno semper acerbi fuerunt.
Fructus, us, m. : le fruit – acerbus, a, um : acerbe, vert.
4. Soli eramus nec quisquam incolarum nos defendebat.
5. Venetorum naves quamvis undarum vim perferebant.
Veneti, orum : les Vénètes (habitants de la Vénétie gauloise, en Armorique).
6. Iustus iudex suum cuique tribuit.
tribuo, bui, butum, ere : attribuer, rendre.
7. Neminem inveni eorum quos exspectabam.
8. Qui honestus est, nemini nocet.
9. Non nulli equites Romani cum telis erant circum aedem Concordiae.
circum + Acc : autour de – aedes, is, f : le temple.
10. In hac re publica nec senatus nec populus vim habet ullam.
11. Initio vita sine cupiditate agebatur ; sua cuique satis placebant.
cupiditas, atis, f. : le désir, la cupidité.
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L’adjectif verbal substitut du gérondif (GM 409-411)
A. Traduire les phrases suivantes, reconnaître les gérondifs et les adjectifs verbaux :
1. Hannibal ad delendum nomen Romanum in Italiam venit.
2. Vt ad cursum equus, ad arandum bos, ad indagandum canis, sic homo ad duas res, ad intellegendum et
agendum natus est, quasi mortalis deus.
indagare : suivre à la piste – quasi : comme si, comme.
3. Socrates percontando atque interrogando elicere solebat eorum opiniones, quibuscum disserebat.
Percontari : questionner, interroger – elicio, elicui, elicitum, ere : faire sortir, attirer, amener à soi – dissero, disserui, dissertum,
ere : discuter.
4. Habe spem recuperandae salutis !
5. Non sine causa dii hominesque hunc urbis condendae locum elegerunt.
6. Apud Graecos eloquentissimi homines, remoti a causis forensibus, ad historiam scribendam se
applicaverunt.
removere ab : écarter de – forensis, is, e : du forum, judiciaire.
7. Praetores ad ius dicendum creati sunt.
8. Amicis sociisque confisus Catilina opprimendae rei publicae consilium cepit.
confisus, a, um : s’étant fié à, ayant fait donfiance à.
B. Traduire les phrases suivantes
1. Consul saucios milites curandos attribuit patribus.
saucius, a, um : blessé.
2. T. Herminius legatus, inter spoliandum corpus Mamilii, quem ipse uno ictu per latus occiderat, verruto
percussus est.
verrutum, i, n : « dard, javelot » – spoliare : dépouiller, déshabiller.
3. Tiberius Gracchus triumviros agris dividendis coloniisque deducendis creavit.
deducere coloniam : amener des habitants dans une colonie, fonder une colonie.
4. Cavendum est ne maior poena quam culpa sit.