Organisation de la concentration du courrier : définition des
Transcription
Organisation de la concentration du courrier : définition des
1995.03 Organisation de la concentration du courrier : définition des tournées filaires et du niveau de ségrégation du courrier Vincent Giard *, Roland André** & Jacques Le Guluche** * Professeur à l’ IAE de Paris (Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne) et à l’ENSPTT ** Administrateurs de La Poste et anciens élèves de l’ENSPTT Résumé : L’organisation de la concentration du courrier passe par la définition simultanée et interdépendante 1) du travail de tri effectué dans les bureaux de poste et leur centre de tri de rattachement et 2) des tournées avec fenêtres de temps qui varient avec le niveau de tri en bureau de poste. Une approche de scénario est utilisée pour ne s’attacher ici qu’au problème de la définition des tournées de ramassage de l’après-midi. Ce problème présente la particularité de se poser sur une plage de temps très courte, ce qui implique que le temps de retour du centre de tri au premier bureau de Poste de chaque tournée est sans conséquence. On est alors en présence d’une tournée qui peut être qualifiée de filaire (et non d’une tournée en boucle). Une modélisation du problème par la programmation mathématique est proposée et expérimentée pour résoudre un problème réel (sous GAMS). Une généralisation théorique est proposée pour inclure la possibilité d’utilisation de plateforme de concentration du courrier entre bureaux de poste et centres de tri et permettre en même temps la définition optimale du parc de véhicules. Mots-clés : tournées filaires multiples avec fenêtres de temps, conception de réseau hiérarchisé, programmation linéaire, GAMS, La Poste. Abstract: The organization of the mail concentration lays on the simultaneous and interdependant definition 1) of the sorting work made in post-offices and their sorting center and 2) of the multiple vehicules routing problems with time windows that vary with the sorting level in post offices. A scenario approach is used to focus only on the afternoon mail picking, that is to perform during a very short period. Then the vehicule routings may be qualified as «wire-routings», instead of «loop-routings». A model using linear programming is given and used to solve an actual problem (with GAMS). Then, a model generalization is done for including the possibility of including some «pre-sorting centers» between post-offices and the sorting center (network design) and of defining the optimal vehicules float. Key-words: multiple wire-routings with time windows, hierarchical network design, linear programming, GAMS, Post. 1 Positionnement du problème. La Poste est confrontée depuis plusieurs années à une concurrence accrue dans son activité «courrier» (entreprises de messagerie, coursiers, télécopie, messagerie électronique, etc.) qui l’oblige à s’adapter pour survivre. La recherche conjointe d’une diminution des coûts et d’une amélioration de la qualité de service s’est effectuée, depuis une trentaine d’années, en privilégiant la réponse fournie par l’automatique, principalement dans les centres de tri. Cette piste a été déjà largement explorée et continue de l’être. D’autres gisements de productivité sont loin d’être épuisés, comme l’amélioration et l’intégration des systèmes d’information ou l’amélioration de l’organisation postale. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 2 S’il est possible d’améliorer l’organisation d’une partie du système existant par une transformation de règles de gestion, ceci ne suffit pas dans une entreprise de réseau. En effet, s’y cantonner fait courir le risque d’une double myopie : - parce que les solutions envisagées peuvent améliorer localement la performance au prix d’une induction de contraintes coûteuses dans d’autres centres productifs du réseau, - parce qu’il n’est pas possible avec cette approche de remettre en cause de façon significative le système existant en s’inspirant de démarche de type reengineering (voir Hammer et Champy, [9]). La révision de la conception d’une partie du système productif1 ne devrait donc être possible qu’après s’être assuré que les transformations envisagées n’ont pas d’incidence sur le reste du système productif, cette précaution étant encore plus fondamentale pour une entreprise de réseau. L’analyse doit donc porter sur des sous-systèmes dotés d’une certaine indépendance décisionnelle et entretenant avec les autres sous-systèmes des relations facilement observables. Cette indépendance est obtenue à La Poste grâce à un découplage des problèmes obtenu par un accord (souvent peu formalisé) sur les caractéristiques des flux échangés entre centres de production (bureau de poste, centres de tri, services de transport terrestre ou aérien). Ces caractéristiques portent essentiellement sur des flux datés de courrier trié qui sont expédiés ou reçus : - le niveau de ségrégation d’un lot de courrier se définit à partir de caractéristiques tarifaires, morphologiques (dimension, lisibilité) et d’un ensemble prédéterminé de groupes de destinations ; un lot élémentaire se définit par une combinaison de modalités de chacune de ces trois caractéristiques, le lot élémentaire étant physiquement isolé (liasse, etc.) ; il peut y avoir un regroupement de lots élémentaires dans un même conditionnement de transport (sac, caissettes, conteneur, etc.), à condition que l’on puisse en extraire immédiatement les lots élémentaires qui le constitue ; - les dates correspondent à des heures d’expédition ou de réception liées à des opérations de transport terrestre ou aérien ; - la caractéristique de volume du flux daté est plus complexe tout d’abord parce qu’il est évident que les volumes sont aléatoires, ce qui oblige les centres de production à une certaine flexibilité ; certaines de ces fluctuations se compensant, il est judicieux de décrire chacun des flux défini pour le niveau de ségrégation retenu, sous la forme d’un échéancier cumulé où : • les dates utilisées sont les heures d’expédition ou de réception définies ci-dessus, • le cumul s’effectue sur le temps, entre la première date utilisée et la date courante. D’un point de vue opérationnel, le «périmètre d’autonomie» d’un centre est donc «circonscrit» par l’ensemble des contraintes caractérisant les flux entrants dans ce centre et sortants de ce centre et l’autonomie décisionnelle du centre est conditionnée par le respect de ces contraintes. Cette technique de découplage sera d’autant plus fiable que les volumes utilisés ont une probabilité faible d’être dépassés. Si l’amélioration d’un sous-système productif vient modifier les caractéristiques des flux échangés avec d’autres sous-systèmes productifs, alors il faut élargir le périmètre d’étude jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de «propagation perceptible» de conséquences des décisions étudiées. Bien évidemment, l’analyse de ces transformations organisationnelles doit s’appuyer sur un point de vue économique, l’objectif étant de diminuer le coût de fonctionnement du système productif tout en améliorant la qualité de service. La figure de la page suivante présente une analyse simplifiée d’un réseau postal hiérarchisé utilisant des plateformes dont la vocation est, d’une part, de concentrer du courrier trié en provenance de bureaux de poste pour lui faire subir un tri complémentaire avant acheminement au centre de tri et, d’autre part, de ventiler le courrier en provenance du centre de tri à destination des bureaux de postes qui lui sont rattachés. Dans ce schéma de principe, dans lequel on a isolé le sous-système «concentration», un nombre limité de centres est visualisé2 et les flèches corre1. Ce type d’analyse nécessite généralement une vision plus agrégée des gammes, des ressources et des règles de gestion que celle utilisée lorsque l’analyse d’amélioration s’inscrit dans un périmètre strictement local. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 3 spondent à des opérations d’acheminement mobilisant des ressources de transport terrestre ou aérien. Mais ce schéma n’est pas seulement un schéma de transport, car les caractéristiques des Clients Clients Clients Clients Boîtes à lettres Boîtes à lettres Bureau de Poste Clients Clients Boîtes à lettres Bureau de Poste Plateforme Clients Clients Boîtes à lettres Bureau de Poste Bureau de Poste CONCENTRATION Plateforme Centre de tri Centre de tri Plateforme Bureau de Poste Clients Plateforme Bureau de Poste Clients Clients Clients Bureau de Poste Clients Bureau de Poste Clients Clients Clients flux (ségrégation du courrier) varient d’un noeud à l’autre du réseau. En effet, l’une des caractéristiques remarquables des entreprises de réseau (Giard, [6]) est l’importance des degrés de liberté dans la localisation de certains traitements, contrairement aux entreprises classiques dont les unités de production sont difficilement interchangeables pour des raisons techniques (par exemple, l’emboutissage ne peut se faire que dans un atelier de presse). Pour un service postal, il est impossible d’isoler le problème d’acheminement de celui du tri car les deux problèmes sont très fortement interdépendants compte tenu des ressources limitées des bureaux de poste pour traiter «à la commande» des volumes importants, des temps de transport relativement incompressibles et de l’impact du niveau de ségrégation retenu sur le volume à transporter (les contenants ayant d’autant moins de chances d’être saturés que la ségrégation du courrier est forte). Les réflexions présentées ici s’attachent à l’analyse de transformations possibles du soussystème «concentration» liées à l’éventuelle introduction de plateformes. Le problème théorique posé est celui de la détermination simultanée : - α) des plateformes rattachées à un centre de tri, ces plateformes étant sélectionnées dans un ensemble prédéterminé de candidats ; - β) de l’assignation des bureaux de poste aux plateformes, chaque bureau de poste n’étant rattaché qu’à une seule plateforme (ou, à défaut, directement au centre de tri) ; - γ) du niveau de tri effectué dans les bureaux de poste et plateformes, ce travail ayant une incidence sur l’heure de disponibilité du courrier trié et/ou sur les ressources mobilisées ; - δ) du nombre de véhicules nécessaires, les véhicules dont on envisage l’utilisation étant limités en capacité (cette capacité n’étant pas nécessairement la même pour tous les véhicules) ; - ε) de l’assignation des bureaux de poste aux véhicules, un bureau de poste n’étant desservi que par un véhicule1 ; 2. Un même centre joue le rôle d’émetteur ou de destinataire de flux mais les flux émis et les flux reçus sont différents. La représentation retenue est liée à un suivi des flux et autorise la duplication d’un même centre en fonction du rôle joué (émetteur / récepteur). 1. Il est évident que si le volume à transporter excède la capacité d’un camion, le problème ne se pose que sur l’excédent. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 4 - ζ) de l’ordre dans lequel chaque véhicule dessert les bureaux de poste qui lui sont affectés, étant entendu que l’enlèvement s’effectue, pour chaque bureau de poste dans une fenêtre de temps (qui dépend en réalité des niveaux de tri) ; une caractéristique essentielle du problème est que le retour du véhicule à la tête de ligne s’effectue en temps (et coût) masqué car on ne s’intéresse ici qu’aux acheminements de fin d’après-midi (contraints «en propagation» par les tournées aériennes entre centres de tri), ce qui rend ce problème différent de celui des tournées multiples classiques. Ce problème est d’une redoutable complexité mais il est modélisable par la programmation linéaire en utilisant un mécano de formulations classiques, sauf pour le point ζ qui nous a obligé à mettre au point un modèle spécifique de tournées qualifiées de filaires (à notre connaissance, ce cas de figure n’ayant pas été traité dans la littérature de recherche opérationnelle). Notre travail étant de nature exploratoire, il a fallu simplifier le problème sans le dénaturer. Les simplifications retenues sont les suivantes. - On a supposé connue la solution des sous-problèmes α, β, ce qui revient au même que de traiter un problème sans plateforme. En pratique, le nombre de candidats au rôle de plateforme étant très restreint, la simplification du sous-problème α n’est pas trop pénalisante car il suffit d’explorer les quelques scénarios possibles de localisation et du nombre de plateformes (pour l’instant le système des plateformes n’existe pour l’acheminement du courrier dans le système postal français qu’à l’état embryonnaire) ; on présentera cependant une formalisation générale de ce problème au §4, mais celle-ci est numériquement moins performante que l’approche des scénarios. Le rattachement de certains bureaux de poste à une plateforme plutôt qu’à une autre (solution du sous-problème β) peut s’avérer plus critiquable mais vraisemblablement l’incidence des erreurs d’affectation effectuée avec «bon sens» est limitée économiquement. - On a supposé connue en outre la solution du sous-problème γ, ce qui fixe les temps de traitement et les fenêtres de temps de passage des véhicules (il s’agit là du scénario faisant l’objet de l’étude). Les liens entre une plateforme et son centre de tri sont assez rigides en ce sens que les arrivées au centre de tri se déduisent mécaniquement des flux émis par la plateforme et du temps de transport entre ces deux localisations. Il s’ensuit (avec solutions supposées connues pour les sous-problèmes α et β) que le problème de l’organisation optimale de la concentration se décompose en autant de problèmes indépendants relatifs aux sous-systèmes des bureaux de postes rattachés à une plateforme ; on peut ajouter que d’un point de vue formel, chacun de ces problèmes est identique au problème de l’organisation d’une sous-concentration sans plateforme. - on a donc retenu de résoudre simultanément de manière optimale les problèmes δ à ζ pour un ensemble de bureaux de postes rattachés à une plateforme, pour un jeu d’hypothèses de niveaux de tri effectués dans les bureaux de poste et la plateforme. Ce travail repose sur une optimisation en univers certain, s’appuyant sur le modèle décrit au § 2-3 ; il est évident qu’il conviendrait : • dans un premier temps, de généraliser aux autres plateformes d’un scénario cohérent, • dans un second temps, de vérifier la robustesse des solutions proposées dans le soussystème de la concentration (tournées filaires et tris opérés dans les bureaux de poste et plateforme) par une étude simulatoire. Il est évident que le travail ne devrait pas s’achever là et qu’il faut une analyse économique suivant la technique classique du bilan différentiel (en univers certain ou en espérance mathématique) par rapport à la situation actuelle, puisque les transformations de caractéristiques de flux déplacent la charge de travail dans l’espace et dans le temps, ce qui a des implications sur les ressources à mobiliser dans le sous-réseau de concentration, tout comme dans le centre de tri : - Des approches relativement efficaces sont disponibles pour analyser l’organisation d’un centre de tri pour faire face à une demande de traitements, pour un niveau d’équipements donné (voir Giard & Triomphe, [7]). Elles peuvent être utilisées sans difficulté pour faire un bilan différentiel du centre de tri entre la solution actuelle (supposée optimisée, pour IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 5 ne pas fausser la comparaison) et de la solution nouvelle pour déterminer la variation de coût de fonctionnement induite dans le centre de tri. - Le bilan différentiel de la concentration est sans doute plus difficile à opérer car il faut regarder en détail l’impact exact, par rapport à la situation actuelle, de la variation dans le temps et en volume de la charge de travail dans chaque bureau de poste, sur le personnel présent. Il est à peu près certain que des estimations «à coup de standard» ne permettent pas d’approcher les conséquences d’une telle transformation et qu’un modèle de simulation paramétrable (sur tableur en univers certain ou sur logiciel de simulation en univers aléatoire) s’avérera nécessaire. - Le bilan global de cette transformation passe par la consolidation du bilan différentiel du sous-système de concentration et de celui du centre de tri. - Le résultat du bilan différentiel est attaché à un scénario de la localisation du tri, qui influe sur le volume transporté (le remplissage des contenants dépendant du niveau de ségrégation du courrier) et sur le travail effectué dans chaque noeud du réseau (ce qui joue sur les fenêtres de temps). En final, il faudra comparer les bilans différentiels des scénarios étudiés, ce qui implique que la solution de référence soit toujours la même. En pratique, le nombre de scénarios est limité principalement par les caractéristiques des machines du centre de tri, par l’obligation d’avoir trié le courrier urgent avant l’heure d’expédition aux autres centres de tri et par les caractéristiques du courrier à traiter (degré de mécanisation possible, etc.). Ce travail exploratoire ne constitue donc qu’une étude de faisabilité méthodologique de la partie un peu novatrice de l’organisation de tournées filaires avec contraintes de capacité et fenêtres de temps. 2 Modélisation des tournées filaires avec contraintes de capacité et fenêtres de temps. Ce problème est une variante du problème de tournées multiples avec contraintes de capacité et de fenêtre de temps. Ce dernier est dérivé du problème connu sous le nom de «problème du voyageur de commerce» qui consiste à chercher la définition optimale d’une tournée dans n villes différentes possibles, en ne passant qu’une seule fois dans chacune de ces villes, avant de revenir dans la ville de départ. Pour comprendre la formulation à laquelle on aboutit, il est préférable de repartir du problème du voyageur de commerce1. 2-1 Formulation du problème de base du voyageur de commerce par la programmation linéaire en nombres entiers Une formulation de ce problème est possible par la programmation linéaire en nombres entiers (qui est la seule à autoriser toutes les extensions de modélisation nécessaires ici) où la variable binaire xij vaut 1 si l’on part de la ville i pour se rendre dans la ville j et 0, dans le cas contraire. Pour obtenir une tournée, il faudra : - partir une fois et une seule de la ville i, ce qui implique : n ∑ x ij = 1 Relation 1 j=1 - arriver une fois et une seule dans la ville j, ce qui implique : n ∑ x ij = 1 Relation 2 i=1 1. Une bibliographie récente sur l’ensemble de ces problèmes, comportant 500 références, peut être trouvée dans Laporte et Osman [12] qui présentent une classification générale de ces problèmes. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 6 Le nombre de tournées possibles est élevé, puisqu’il y en a (n-1)!, si aucun couple «origine - destination» n’est, a priori, exclus. L’introduction d’un critère permet de juger l’intérêt de ces solutions alternatives. Les critères habituellement retenus sont ceux de minimisation du coût global de la tournée (ou de la durée totale de la tournée ou de la distance totale parcourue). Si l’on note cij, le coût (ou le temps ou la distance) du transport de i vers j, le critère à optimiser est : Min n n ∑ ∑ c ij x ij Relation 3 i=1 j=1 j≠i où la restriction j ≠ i interdit de pouvoir quitter une ville pour se rendre dans cette même ville. Cette formulation n’empêche pas la création de plusieurs tournées partielles au lieu d’une tournée unique globale. En effet, si l’on cherche à définir une tournée entre les 6 villes α, β, γ, δ, ε et ζ, il est évident qu’une solution constituée des deux tournées partielles α→β→γ→α et δ→ε→ζ→δ respecte les contraintes définies par les relations 1 et 2, puisque chaque ville ne sera qu’une seule fois ville d’origine et une seule fois ville de destination. Plusieurs solutions sont possibles pour prévenir la création de telles tournées partielles. La première solution consiste à ajouter de nouvelles contraintes pour empêcher la formation d’une tournée partielle ; par exemple, pour empêcher la formation de la tournée α→β→γ→α, il suffit d’ajouter la contrainte xαβ + xβγ + xγα < 3. La généralisation de cette solution implique n–1 la création de k ∑ C n contraintes. Une solution opérationnelle alternative efficace (proposée k=2 par Padberg & Rinaldi, [14]) consiste à : - partir d’une formulation dans laquelle ces contraintes additionnelles sont relaxées, - puis à examiner la solution trouvée pour lister les tournées partielles obtenues et à introduire dans la formulation du problème, les contraintes empêchant la formation de ces tournées partielles, - puis à résoudre le nouveau problème et à recommencer le processus si de nouvelles tournées partielles sont apparues. La seconde solution (due à Miller et al. [13]) est celle qui habituellement proposée. Elle se caractérise par l’introduction de la variable θi qui s’interprète comme le rang de la ville i dans la tournée. Si l’on définit arbitrairement la ville départ comme étant la ville 1, la dernière ville à placer aura le rang n (et donc la plus grande différence possible entre deux rangs est n-1) ; dans ces conditions : - si la tournée implique de partir de i pour se rendre en j (c’est-à-dire si xij = 1), alors θi < θj, ce qui s’écrit encore θi - θj < 0,) - si la tournée implique de partir de i pour se rendre dans une ville différente de j (c’est-àdire si xij = 0), alors on peut avoir aussi bien θi < θj que θi >θj, ce qui peut s’écrire θi - θj < n, puisque la différence maximale de rang entre les villes restant à placer est égale à n-1 ces deux contraintes se résument facilement par la Relation 4 dont le second membre est nul si xij = 1 et égal à n, si xij = 0 : θi - θj < n(1-xij), pour i ≥1, j > 1 et j ≠ i Relation 4 On peut noter que cette relation n’est pas appliquée au dernier transport fermant la boucle (j=1) car son application aux étapes d’une boucle implique nécessairement que l’une des paires de deux villes successives de cette boucle conduise à avoir une valeur positive du membre gauche et une valeur nulle du membre droit, ce qui est interdit dans cette relation. On privilégiera ici une troisième solution, qui sera préférée à la précédente car il sera nécessaire, dans la suite, de connaître l’heure d’arrivée du véhicule dans la ville1. Il s’agit d’une variante de la solution précédente (basée sur l’idée que toute transformation monotone croissante des θi aboutit aux mêmes résultats) qui utilise les temps de transport tij ; dans ce cas, les variables IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 7 θi correspondent aux heures d’arrivées dans les villes i (on pose θ1 = 0). Avec une date d’arrivée θi et un temps de séjour obligatoire (lié à un travail de transbordement, par exemple, mais qui peut être nul) κi à l’étape i, la date de départ de i est [θi + κi]. Dans ces conditions : - si la tournée implique de partir de i pour se rendre en j (c’est-à-dire si xij = 1), alors la date d’arrivée en j ne peut être inférieure au cumul de la date d’arrivée en i, augmentée du temps de séjour en i et du temps de transport entre i et j : θj ≥ [θi + κi + tij], - si l’on ne se rend pas en j en partant de i, il n’y a pas de relation entre θi et θj (la date θi pouvant être aussi bien antérieure que postérieure à la date θj). Ces deux cas de figure peuvent se décrire par la Relation 5, qui comporte une constante K arbitrairement élevée : θ1 = 0 et [θi + κi + tij] - θj ≤ K(1 - xij), pour i ≥1, j> 1 et j ≠ i Relation 5 Avec cette solution, il ne peut y avoir de création de tournées partielles mais, sans contrainte additionnelle, rien n’interdit à un θj d’être supérieur à la date de départ de l’étape précédente i augmenté du temps de transport entre i et j. Pour forcer l’égalité et conserver à θj sa signification, il faut contraindre : - toutes les heures d’arrivée θi, et par voie de conséquence celle de la dernière étape, à être n κ + ∑ i' ∑ t i' j x i' j , diminué du j=1 i' = 1 temps de transport entre la ville i et la ville 1, tête de tournée ; n inférieures ou égales au temps de transport total n n Relation 6 ∑ κ i' + ∑ t i' j x i' j - ti1, pour i > 1 j=1 i' = 1 - toutes les dates d’arrivée θj, et par voie de conséquence celle de la première étape, à être supérieures ou égales au temps de transport entre la ville 1, tête de tournée, et la ville j. Relation 7 θj ≥ t1j, pour j> 1 θi ≤ Examinons maintenant la transformation de ce problème de base en un problème de détermination optimale de tournées multiples. Ce problème se rencontre classiquement lorsqu’on organise plusieurs tournées de distribution (ou de ramassage) à partir (ou à destination) d’un même dépôt. 2-2 Création de tournées multiples à partir d’une même ville, avec contraintes de capacité et fenêtres de temps. Le problème de l’organisation de tournées à partir d’un même dépôt est une variante du problème précédent (voir [4] et [11]). Il consiste à définir q tournées, partant toutes de la même ville (par convention ici, la ville 1), étant entendu que toutes les autres villes doivent être visitées une fois et une seule. Cette définition de tournées doit tenir compte en outre : - de la contrainte de capacité (exprimée en volume ou en poids ou en unité d’oeuvre) à laquelle est assujetti chacun des véhicules, repérés par l’indice h, effectuant une tournée ; chaque véhicule se caractérise par sa capacité uh et chaque ville visitée, par une utilisation de capacité υ i associée au chargement de marchandises toutes en provenance (ou à destination) du dépôt (il n’y a donc pas de transbordement à effectuer dans la ville du dépôt) ; le problème étudié porte soit globalement sur des livraison, soit globalement sur des enlèvement mais ne mélange pas les deux1 ; 1. Cette formulation est voisine de celle proposée par Boden et Goldberg [1] ; elle prend en compte les temps de chargement ou de déchargement et, surtout, conserve à tous les ti le statut d’heure de départ exact (et non de borne supérieure de cette heure de départ pour un sous-ensemble de villes de fin de tournées). 1. La formulation du problème mixte peut être trouvée dans Desrochers et al. [4] et Derosiers et al. [5] et la complexité de cette formulation, dans Tsitsiklis [16]. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 8 - des contraintes de respect des heures d’ouverture des dépôts de destination. Les variables de commande du problème (xij) comportent en plus l’indice h ; cette variable binaire xijh vaut 1 seulement si le camion h part de i pour se rendre en j et vaut 0, dans le cas H contraire (ce qui conduit à retenir la liaison i vers j lorsque ∑ x ijh = 1 ). Dans ces conditions, h=1 la fonction-objectif (relation 3) doit être remplacée la Relation 8 : n n Min ∑ H ∑ c ij ∑ x ijh i=1 j=1 j≠i Relation 8 h=1 Pour obtenir q tournées partant de la ville 1, il faut transformer les relations 1 et 2, en imposant, pour cette seule ville, d’avoir q villes de destination et d’être elle-même ville de destination à partir de q autres villes. On obtient alors les relations 9 à 12. - partir q fois de la ville 1 (avec q ≤ H) : n H ∑ ∑ x 1 jh = q Relation 9 j = 2h = 1 - partir une fois et une seule de chaque ville i autre que la ville 1 (cette ville 1 restant une destination j possible) : H n ∑ x ijh = 1 , pour i > 1 et i ≠ j ∑ Relation 10 j = 1h = 1 - arriver q fois dans la ville 1 : n H ∑ ∑ x i1h = q Relation 11 i = 2h = 1 - arriver une fois et une seule dans chaque ville j autre que la ville 1 (cette ville 1 restant une origine j possible) : H n ∑ ∑ x ijh = 1 , pour j > 1 Relation 12 i = 2h = 1 - il faut en outre s’assurer que le camion h qui part d’une ville k est bien celui qui y est arrivé, ce que force la Relation 13 : n n ∑ x ikh = ∑ x kjh , pour k = 1 à n et h = 1 à H i=1 Relation 13 j=1 Il faut également forcer le respect de la contrainte de capacité de chaque camion ; ceci est n réalisé par la relation 14, dans laquelle ∑ x ijh = 1 implique que le camion h passe par la ville j=1 i: n n i=2 j=1 ∑ υ i ∑ x ijh ≤ u h , pour h = 1 à H Relation 14 On peut ajouter qu’il n’y a pas lieu de créer de variables xijh, dès lors que le chargement cumulé des villes i et j excède la capacité du camion uh, c’est-à-dire que υ i + υ j > u h . IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 9 La relation 5 qui oblige l’heure d’arrivée dans une ville à être postérieure à celle de départ de la ville précédente doit être adaptée au cas de tournées multiples ; il suffit de tenir compte du H fait que ∑ x ijh = 1 si le véhicule partant de i se rend en j, ce qui conduit à la relation 15. h=1 θ1 = 0 et [θi + κi + tij] - θj ≤ K(1 - H ∑ x ijh ), pour i ≥1, j> 1 et j ≠ i Relation 15 h=1 Dans une ville i, on supposera qu’il n’est possible d’effectuer un transbordement que sur la fenêtre de temps [ θ min , θ max ] , cette fenêtre étant supposée unique1. Ces contraintes s’écrivent : i i θ min ≤ θ i et θ i ≤ θ max , pour i > 1 i i Relation 16 et remplacent les relations 6 et 7 de la page 7 car, d’un point de vue numérique, il n’y a plus lieu d’imposer que le temps de la tournée soit strictement une somme de temps de transport et de chargement ; dans le cas contraire, il faut ajouter à la relation 16, la relation 17 : θi ≤ 2-3 n H κ + ∑ i' ∑ t i' j ∑ x i' jh - ti1, pour i > 1 et θj ≥ t1j, pour j> 1 h=1 i' = 1 j=1 n Relation 17 Adaptation du modèle précédent aux tournées multiples filaires. Un certain nombre de problèmes de transport se caractérisent par l’acheminement de marchandises à destination (ou en partance) d’une localisation vers un ensemble de localisations mais, à la différence du problème de tournées multiples, le temps de transport pour se rendre de la dernière localisation desservie par le véhicule, à la localisation initiale n’a aucune incidence sur la performance de la solution. Ce cas de figure se rencontre dans des problèmes très contraints par le temps comme on en rencontre, par exemple, dans l’acheminement postal en provenance de bureaux de postes et à destination du centre de tri auxquels ces bureaux de poste sont rattachés ; en effet, dans ce problème, le retour au bureau de poste initial (ou à tout autre «tête de tournée») s’effectue en temps masqué. La généralisation du juste-à-temps fait que des problèmes similaires se posent de plus en plus dans la distribution des marchandises. La solution de ce problème passe par une adaptation du modèle introduit au § 2-2. Elle passe par la création d’une localisation fictive (i = n+1) se trouvant à une distance nulle de toutes les localisations (2 ≤ i ≤ n) et qui joue un rôle symétrique de la localisation «tête de tournée filaire»: tous les camions en partent, tout comme tous les camions arrivent à la «destination finale de tournée filaire» (voir illustration page 11). Dans ces conditions, il suffit d’adapter les variables et les relations 8 à 12, ce qui donne : - les variables pertinentes du problème posé sont données dans le tableau suivant (qui permet également de visualiser les ensembles utilisés dans les sommations des relations qui suivent) : - les villes d’origine de la fonction à optimiser comportent maintenant la localisation fictive et pas la «destination finale de tournée filaire» : n+1 Min ∑ n H ∑ c ij ∑ x ijh i=2 j=1 j≠i Relation 18 h=1 - arriver q fois dans la localisation «destination finale de tournée filaire» (j = 1), la localisation fictive «tête de tournée filaire» (i = n+1) étant exclue comme origine possible: 1. Dans le cas contraire, il suffit de travailler en relaxant les contraintes de fenêtres de temps, puis de vérifier que les contraintes relaxées sont respectées et, seulement dans la négative, d’introduire les contraintes que la solution relaxée viole. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 10 Tableau 1 : Destination Origine 1 («destination finale de tournée filaire») 1 («destination finale de tournée filaire») 2 ... i ... n n+1 («tête de tournée filaire») 2 ... j ... n x2,1h ... xi1h ... xn1h ... xi2h ... xn2h ... x2jh ... ... xijh ... ... xnjh ... x2nh ... xinh ... xn+1,1h xn+1,2h ... xn+1,jh ... xn+1,nh n n+1 («tête de tournée filaire») H ∑ ∑ x i1h = q Relation 19 i = 2h = 1 - arriver une fois et une seule dans chaque ville j autre que la localisation «destination finale de tournée filaire» (j = 1), laquelle est exclue comme origine possible, et de la localisation fictive «tête de tournée filaire» (j = n+1), laquelle reste autorisée comme origine possible : n+1 H ∑ ∑ x ijh = 1 , pour 1 < j < n + 1 et i ≠ j Relation 20 i = 2h = 1 - partir q fois de la localisation fictive «tête de tournée filaire» (i = n+1), à destination d’une autre ville que celle qui est «destination finale de tournée filaire» (j = 1)1 : n H ∑ ∑ x n+1, jh = q Relation 21 j = 2h = 1 - partir une fois et une seule de chaque ville i autre que la localisation «destination finale de tournée filaire» (i = 1), laquelle reste autorisée comme destination, et la localisation fictive «tête de tournée filaire» (i = n+1), laquelle est exclue comme destination : n ∑ H ∑ x ijh = 1 , pour 1 < i < n + 1 et i ≠ j Relation 22 j = 1h = 1 Ces contraintes ne suffisent pas, il faut reprendre les autres contraintes du problème décrit au § 2-2, à savoir : - la contrainte permettant de s’assurer que c’est bien le même camion qui arrive et part d’une même ville (relation 13), en faisant varier k seulement de 2 à n, ce qui donne la relation 23 : n+1 n ∑ x ikh = ∑ x kjh , pour k = 2 à n et h = 1 à H i=2 Relation 23 j=1 - la contrainte forçant à respecter la capacité de chaque camion (relation 14), 1. Il peut être toutefois plus efficace numériquement d’accepter plus de contraintes pour faciliter l’exploration n combinatoire, en remplaçant la relation 21 par : ∑ x n+1, jh ≤ 1 , pour h = 1 à H (l’inégalité ≤ pouvant être transj=2 formée en inégalité stricte < si l’on impose l’utilisation de tous les véhicules, comme c’est le cas avec la relation n 21) ; cette transformation implique en outre de remplacer la relation 19 par : n ∑ x n+1, jh = ∑ x i1h j=2 i=2 IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 11 - les contraintes forçant à respecter les fenêtres de temps (relation 16) sont conservées mais celles destinées à calculer les heures de passage et à empêcher tout circuit (relation 15) doivent être adaptées : H θn+1 = 0 et [θi + κi + tij] - θj ≤ K(1 - ∑ x ijh ), pour 1< i ≤ n+1, 1≤ j <n+1 et j ≠ iRelation 24 h=1 - si l’on veut toujours conserver à θj la signification d’une d’arrivée au plus tôt, il faut ajouter la relation 25 (il s’agit d’une adaptation de la relation 17, qui ne s’impose pas d’un simple point de vue numérique) : θi ≤ 3 n n H ∑ κ i' + ∑ t i' j ∑ x i' jh h=1 i' = 1 j=1 - ti1, pour 1< i ≤ n+1 Relation 25 Exemple d’application. Nous allons illustrer l’utilisation du modèle du § 2-3 par l’étude de la collecte du courrier sur le département de l’Essonne en France. Pour répondre à la logique de traitement du courrier en flux tiré à partir du centre de tri, une solution consiste à créer des plates-formes permettant d’homogénéiser la présentation du courrier. Il faut alors déterminer le nombre de plates-formes et leur zone d’action. Comme on le verra au § 4-2, ce problème peut être résolu de façon optimale. Afin de se limiter ici au problème du transport, on a fixé arbitrairement le nombre de plates-formes et les bureaux qui y sont rattachés, en étudiant différents scénarios. Il existe 90 bureaux de poste assurant la collecte du courrier dans le département de l’Essonne. Compte tenu de la géographie du département le nombre de plates-formes ne peut être inférieur à cinq. L’une d’entre-elles est située à Arpajon. Nous lui avons affecté 18 bureaux pour des raisons de proximité et de topographie. Ces mêmes critères justifient le rattachement des bureaux restant aux quatre autres plates-formes. Le problème posé par la concentration sur Arpajon est bien un problème de tournées filaires car chaque camion part d’un bureau de poste non prédéterminé, dessert d’autres bureaux de poste (non prédéterminés) et achemine le courrier vers cette plate-forme en respectant des contraintes de fenêtres de temps, de capacité ; en outre, il n’y a pas dans ce schéma d’exploitation postale de retour au point de départ dans la plage de temps «tendue» considérée. 3-1 Le problème posé. Pour résoudre ce programme de recherche opérationnelle, nous avons utilisé le logiciel qui s’appuie sur une séparation du modèle et des données et offre la possibilité d’une description algébrique aisée (voir Brooke et al. [2]), le solveur utilisé étant OSL (voir le programme et les données au § 6). L’objectif est de minimiser la distance totale parcourue pour collecter le trafic des 18 bureaux vers la plate-forme d’Arpajon (une fonction de coût aurait pu être utilisée mais sans rien changer au problème). GAMS Les contraintes horaires sont définies par des fenêtres de temps. L’heure de passage au plus tôt dans les bureaux correspond à l’heure limite de dépôt, opposable aux clients, augmentée du temps de traitement du courrier dans le bureau. Ce temps est conditionné par le niveau de tri réalisé dans les bureaux (comme expliqué au § 1). Pour simplifier cet exemple, l’heure limite inférieure retenue pour l’ensemble des bureaux concernés est 16h. L’heure de passage au plus tard se déduit mécaniquement de la contrainte imposée par la plate-forme. L’heure limite d’arrivée à la plate-forme diminuée du temps de trajet entre celle-ci et le bureau concerné détermine la limite supérieure de la fenêtre de temps. Un temps forfaitaire de chargement est défini pour chaque bureau en fonction du trafic. Les contraintes de capacité sont dépendantes du trafic collecté et de la capacité des véhicules disponibles (la capacité utilisée est la même pour tous les camions). Le trafic se mesure en IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 12 nombre de structures contenant des caissettes (ou des bacs) de courrier car dans le département de l’Essonne, le courrier est entièrement conteneurisé. Chaque caissette (ou bac) contient un flux unique de courrier défini par des caractéristiques morphologiques, géographiques et tarifaires. Le volume de courrier collecté dans un bureau dépend donc du nombre de séparations qui lui est demandé. Ce nombre sera fonction des hypothèses retenues sur le niveau de tri dans les bureaux (comme expliqué au § 1). On a utilisé un distancier entre les établissements concernés. L’ensemble des données utilisées est fourni au § 6. 3-2 Résultats. LA VILLE DU BOIS MARCOUSSIS LIMOURS MONTLHERY BRIIS FORGES EGLY BP FICTIF ARPAJON BRUYERES MAROLLES BOISSY St VRAIN BREUILLET St CHERON BOURAY CHAMARANDE DOURDAN LARDY ETRECHY Le nombre de véhicules est une variable exogène à cette étape du modèle. Pour obtenir le résultat optimal qui va être décrit dans ce paragraphe, on a fait varier le nombre de véhicules jusqu’ à satisfaction des contraintes horaires et de capacité. Le résultat optimal obtenus sont donnés à la page suivante. Le programme généré par GAMS comporte 514 équations et 1613 variables. La solution est constitué de quatre tournées filaires totalisant 85 kilomètres. Pour la première tournée, par exemple, le camion passe à Dourdan à 16h, heure de passage au plus tôt et en repart à 16h10 après 10 minutes de chargement et il arrive à Saint Chéron à 16h19 après avoir parcouru 9 Km (vitesse théorique de 60 km/H). Cet horaire respecte la fenêtre de temps définie entre 16h et 18h20. En réalité, pour les valeurs de dates de départ ont été recalculées au plus tôt car la relation 25 n’a pas été utilisée ; cette «sophistication» (coûteuse en temps de calcul) ne s’imposait pas vraiment, dans une perspective de système interactif d’aide à la décision visant à négocier les contraintes de fenêtres de temps. En effet, l’un des intérêts du modèle réside dans l’interactivité de son utilisation : - les résultats laissant apparaître une concentration précoce de l’arrivée des camions à la plate-forme d’Arpajon, il est possible de retarder l’heure limite supérieure de passage dans certains bureaux afin d’améliorer l’offre de service, ce qui est indispensable dans le cadre d’une chrono-compétition exacerbée ; - le faible taux global de remplissage de certains camions permet éventuellement d’envisager l’utilisation de véhicule à capacité réduite et de réaliser ainsi une économie sans modifier le résultat de l’optimisation en terme kilométrique. Les données utilisées sont des moyennes annuelles, ce qui convient pour un modèle en univers certain. Bien évidemment, ce type d’étude doit être complétée par une simulation en univers aléatoire, afin de tester la robustesse de la solution retenue. Signalons enfin que pour IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 N° de ligne Bureau Heure limite inférieure Heure de passage Heure limite supérieure Distance parcourue (Km) 1 Dourdan 16H 16H 18H20 0 1 St Chéron 16H 16H19 18H20 9 1 Breuillet 16H 16H29 18H20 14 1 Boissy 16H 16H37 18H20 17 1 Arpajon 16H40 16H48 19H 23 2 Etréchy 16H 16H 18H20 0 2 Chamarande 16H 16H10 18H20 5 2 Lardy 16H 16H20 18H20 10 2 Bouray 16H 16H27 18H20 12 2 St Vrain 16H 16H38 18H20 18 2 Marolles 16H 16H46 18H20 21 2 Arpajon 16H40 16H58 19H 28 4 Marcoussis 16H 16H 18H20 0 3 La VDB 16H 16H10 18H20 5 3 Montlhéry 16H 16H17 18H20 7 3 Arpajon 16H40 16H33 19H 13 4 Limours 16H 16H 18H20 0 4 Forges 16H 16H09 18H20 4 4 Briis 16H 16H16 18H20 6 1 Bruyères 16H 16H30 18H20 15 4 Egly 16H 16H39 18H20 19 4 Arpajon 16H40 16H46 19H 21 13 Taux d’occupation du camion 83% 100% 66% 83% résoudre des problèmes de taille plus conséquente, deux simplifications limitant numériquement le problème ont été testées avec succès : - utiliser un échéancier ne retenant, pour chaque bureau, que le tiers ou la moitié des bureaux les plus proches ; - partir de fenêtres de temps larges (relaxation «molle» de ces contraintes) et à le resserrer en cas de violation de ces contraintes. 4 Extensions du modèle. La généralisation du modèle proposé au § 2-3, peut s’effectuer en deux étapes : intégration de la détermination optimale du parc (§ 4-1) et celle de la localisation des plateformes (§ 4-2). 4-1 Détermination du parc optimal. Dans le problème de la détermination optimale des tournées avec contraintes de capacité et fenêtres de temps présenté au § 2-2, il est possible de supprimer les relations 9 et 11, c’est-àdire de ne pas fixer a priori le nombre de véhicules utilisés pour déterminer le nombre de véhicules qui minimise le coût total (ce nombre étant souvent 1) ; il suffit de les remplacer par la Relation 26 : IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 n H n ∑ ∑ x i1h = ∑ i = 2h = 1 14 H ∑ x 1 jh Relation 26 j = 2h = 1 Dans le cas de tournées filaires, cette relation 26 doit être adaptée, ce qui donne : H n n ∑ ∑ x i1h = ∑ i = 2h = 1 H ∑ x n+1, jh Relation 27 j = 2h = 1 Ce remplacement ne présente d’intérêt réel que si l’on ajoute dans la fonction de coût utilisée les charges fixes des véhicules utilisés, lesquelles peuvent se définir comme une quote-part (calculée sur la période implicitement retenue dans le problème posé, pour être compatible avec les coûts variables proportionnels) de l’amortissement et de l’entretien des véhicules utilisés ainsi que de charges salariales des conducteurs de ces véhicules. Cette transformation implique : - la création des variables binaires yh associées aux véhicules disponibles pour les tournées (yh = 1 si le véhicule h est mis en service et yh = 0, dans le cas contraire) ; - l’introduction de contraintes pour forcer la variable yh à prendre la valeur 1 si véhicule h est mis en service, ce qui est obtenu par la relation 28 dont le second membre est nécessairement supérieur ou égal à 0 et inférieur à 1 : yh ≥ n ∑ x i1h ⁄ n , pour h = 1 à H Relation 28 i=2 - l’introduction de la charge fixe gh dans la fonction-objectif si le véhicule h est mis en service, ce qui se traduit par une transformation de la relation 8, qui devient : n+1 n H H Min ∑ ∑ c ij ∑ x ijh + ∑ g h y h i=2j=1 4-2 h=1 Relation 29 h=1 Détermination optimale des plateformes à retenir. La généralisation du problème à la détermination optimale des plateformes choisies dans un ensemble de m plateformes possibles, repérées par l’indice p s’inspire de la démarche développée au § 4-1. Elle est donnée à titre indicatif car il semble évident que la démarche des scénarios contrastés soit numériquement préférable, pour des raisons exposées en page 4. Cette transformation implique : - les variables de commande xijh doivent être adaptées, pour tenir compte du fait qu’il existe maintenant plusieurs «destinations finales de tournée filaire» ; les variables pertinentes du problème posé sont données dans le tableau suivant (qui permet également de visualiser les ensembles utilisés dans les sommations des relations qui suivent) : - la création des variables binaires zp associées aux plateformes possibles (zp = 1 si la plateforme p est mis en service et zp = 0, dans le cas contraire) ; - l’introduction de la charge fixe1 wp dans la fonction-objectif si la plateforme p est mise en service, ce qui se traduit par une transformation de la relation 29, qui devient : 1. La transformation en une fonction intégrant en outre une charge variable proportionnelle ou non à l’importance des flux traités ne pose guère de problème (voir [15]) mais cette complication ne semble pas essentielle ici. En outre, cette charge fixe intègre implicitement ici le coût du transport de la plateforme au centre de tri ; là encore, il est possible de compliquer le modèle si cela s’avère indispensable. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 15 Tableau 2 : Destination Origine k=1àm («destination finale de tournée filaire») 1àm («destination finale de tournée filaire») m+1 ... i ... n n+1 («tête de tournée filaire») xm+1,kh ... xikh ... xnkh Min ∑ H n ... j ... ... xm+1, jh ... ... xi,m+1,h... ... xijh ... xn,m+1,h ... xnjh ... xn+1,kh n+1 m+1 xn+1,m+1,h ... xn+1, jh ... H m ∑ c ij ∑ x ijh + ∑ g h y h + ∑ w p z p i = m+1j = 1 h=1 h=1 n n+1 («tête de tournée filaire») xm+1,nh ... xinh ... xn+1,nh Relation 30 p=1 - la relation 27 doit être adaptée pour que le nombre total de véhicules qui part du bureau fictif soit égal à celui qui arrive dans l’ensemble des plateformes : n H ∑ ∑ x n +1, jh = n m H ∑ ∑ ∑ x ijh Relation 31 i = m + 1 j = 1h = 1 j = m + 1h = 1 - il faut arriver une fois et une seule dans chaque ville j autre que la localisation fictive «tête de tournée filaire» (j = n+1) et les «destinations finales de tournée filaire» (j = 1 à m), les localisations «destinations finales de tournée filaire» étant exclues comme origine possible ; cette adaptation de la relation 20 donne : H n+1 ∑ x ijh = 1 , pour m + 1 ≤ j ≤ n ∑ Relation 32 i = m + 1h = 1 - il faut aussi partir une fois et une seule de chaque ville i autre que la localisation fictive «tête de tournée filaire» (i = n+1) et les «destinations finales de tournée filaire» (i = 1 à m), la localisation fictive «tête de tournée filaire» étant exclue comme destination ; cette adaptation de la relation 22 donne : n ∑ H ∑ x ijh = 1 , pour m + 1 ≤ i ≤ n Relation 33 j = 1h = 1 - la contrainte de capacité (relation 14 de la page 8) reste inchangée, - les contraintes de fenêtres de temps (relation 16 de la page 9) restent inchangées, - les contraintes forçant l’heure d’arrivée dans une ville à être postérieure à l’heure de départ de la ville précédente, augmentée du temps de transport entre ces deux villes (relation 24 de la page 11), doivent être adaptées : H θn+1=0 et [θi+κi+tij] - θj ≤ K(1 - ∑ x ijh ), pour m< i ≤ n+1, 1 ≤ j <n+1 et j≠i Relation 34 h=1 5 Bibliographie. [1] L. Bodin, B. Goldberg, «Classification in vehicle routing and scheduling», networks, 1988, n° 11, pp 97-108. [2] A. Brooke, D. Kendrick & A. Meeraus, GAMS : a user guide, The Scientific Press, 1988. IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 16 [3] N. Curien et al., Economie et management des entreprises de réseau, Economica, 1992. [4] M. Desrochers, J. K. Lenstra & M. W. P. Savelsbergh, «Vehicle Routing with Time Windows: Optimization and Approximation», in Golden & Assad, [8], pp. 65-84. [5] J. Desrosiers, M. Sauvé & F. Soumis, «Lagrangian relaxation methods for solving the minimum fleet size multiple traveling salesman problem with time windows», Management Scinece, vol 34, n° 8, pp.1005-1022, Août 1988 [6] V. Giard, «Gestion de production et entreprises de réseau», La lettre du Manager de Réseau, n°5, pp. 2-6, 1er trimestre 1994. [7] V. Giard & C. Triomphe, «Investissement et flexibilité organisationnelle», papier de recherche 94.01 du GREGOR (centre de recherche de l’IAE de Paris), à paraître dans RAIRO, AFCET, Paris. [8] J. B. Golden & A. A. Assad, Vehicule routing: Methods and studies, Elsevier North Holland, 1988. [9] M. Hammer & J. Champy, Le reengineering, Dunod, 1993. [10] H. L. Lawler, J. K. Lenstra, A. H. G. Rinnooy Kan & D. B. Shmoys, The traveling salesman problem - a guided tour of combinatorial optimization, Wiley, 1985. [11] G. Laporte, «The vehicule routing Problem: an overview of exact and approximate algorithms», European Journal of Operational Research, n°59, pp. 345 - 358, 1992. [12] G. Laporte, L. H. Osman, «Routing problems; a bibliography», working paper CRT 9452, Centre for Research on Transportation, Université de Montreal, Québec, Canada. [13] C.E. Miller, A. W. Tucker & R. A. Zemlin, «Integer programming formulations and traveling salesman problems», Journal of the association for Computing Machinery, Vol. 7, 1960, pp. 326-329. [14] M. Padberg & G. Rinaldi, «optimization of a 532-city Symmetric Travelling Salesman Problem by branch and cut», OR letters, Vol 6, n°1, 1987, cité dans Schrage [15], p.233. [15] L. Schrage, LINDO : an optimization modeling system, 4th edition, The Scientific Press, 1991. [16] J. N. Tsitsiklis, «Special cases of traveling Salesman and Repairman Problems with Time Windows», Networks, vol. 22, pp. 263-282, 1992. 6 Annexe : le programme GAMS. SETS i Localisations avec bureau fictif et centre de tri /Arpaj,Boiss, Boura,Breui,Briis,Bruye,Chama, Dourd,Egly,Etrec,Forge,Lavil, Lardy,Limou,Marco,Marol,Montl,StChe,StVra,BPFIC/ a(i) Localisations hors bureau fictif et centre de tri /Boiss,Boura, Breui,Briis,Bruye,Chama, Dourd,Egly,Etrec,Forge,Lavil,Lardy,Limou, Marco,Marol,Montl,StChe,StVra/ b(i) Localisations hors bureau fictif /Arpaj,Boiss,Boura,Breui,Briis,Bruye,Chama,Dourd,Egly,Etrec,Forge, Lavil,Lardy,Limou,Marco,Marol,Montl,StChe,StVra/ c(i) Localisations hors centre de tri/Boiss,Boura,Breui,Briis,Bruye,Chama,Dourd,Egly,Etrec,Forge,Lavil,Lardy,Limou,Marco,Marol,Montl,StChe,StVra,BPFIC/ cam Camion /1*4/ ALIAS(i,j,p); PARAMETERS HI temps de passage au plus tot dans chaque bureau HS temps de passage au plus tard dans chaque bureau IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 17 D Distance entre i et j U Capacite de chaque camion TTRAJ Temps de trajet entre i et j TARRET Temps de chargement de chaque bureau TRAF Chargement en provenance de chaque bureau HI(i) /Arpaj 1000,Boiss 960,Boura 960,Breui 960, Briis 960,Bruye 960,Chama 960,Dourd 960,Egly 960, Etrec 960,Forge 960, Lavil 960, Lardy 960, Limou 960, Marol 960, Marco 960, Montl 960, StVra 960, StChe 960, BPFIC 960/ HS(i) /Arpaj 1200, Boiss 1100, Boura 1100, Breui 1100, Briis 1100, Bruye 1100, Chama 1100, Dourd 1100, Egly 1100, Etrec 1100, Forge 1100, Lavil 1100, Lardy 1100, Limou 1100, Marco 1100, Marol 1100, Montl 1100, StChe 1100, StVra 1100, BPFIC 960/ VARIABLES X vaut 1 si liaison entre i et j est prise en charge par le vehicule CAM Z fonction objectif T date d’arrivee dans chaque bureau; BINARY VARIABLE X; EQUATIONS DIST distance minimum de la fonction objectif SUC vérifie que chaque bureau a un successeur (relation 22 de la page 10) ANT vérifie que chaque bureau a un antécedent (relation 20 de la page 10) VEHIC vérifie que c’est le même vehicule qui arrive et repart d’un bureau (relation 23 de la page 10) CAPA vérifie que la capacité d’un véhicule n’est pas depassée (relation 14 de la page 8) CTC vérifie que chaque camion arrive bien au centre de tri (relation 19 de la page 10) FICTIF verifie que chaque camion parte bien du bureau fictif (relation 21 de la page 10) FENETRE1 impose l’heure limite inférieure de relevage (relation 16 de la page 9) FENETRE2 impose l’heure limite supérieure de relevage (relation 16 de la page 9) FENETRE3 impose heure de depart > heure d’arrivee + temps de chargement (relation 24 de la page 11) DIST .. Z=E= SUM ((c(i),b(j),cam), D(i,j)*X(cam,i,j)); SUC(a(i)) .. SUM((b(j),cam),X(cam,i,j)) =E=1; ANT(a(j)) .. SUM((c(i),cam),X(cam,i,j)) =E=1; VEHIC(cam,a(p)) .. SUM(c(i), X(cam,i,p))- SUM (b(j), X(cam,p,j))=E=0; CAPA (cam) .. SUM(a(i),(TRAF(i)*SUM(b(j),X(cam,i,j))))=L=U(cam); CTC .. SUM((cum,a(i)),X(cam,i,"arpaj"))=E=4; FICTIF .. SUM((cum,a(j)),X(cam,"BPFIC",j))=E=4; FENETRE1(i) .. T(i)=G= HI(i); FENETRE2(i) .. T(i) =L= HS(i); FENETRE3(c(i),b(j)) .. T(i)+TARRET(i)+TTRAJ(i,j)- T(j)=L= 5000*(1-SUM(cam,X(cam,i,j))); MODEL TOURFIL/all/; *DONNEES PARAMETERS U(cam) /1 6, 2 6, 3 6, 4 6, 5 6/ TARRET(i) /Arpaj 0,Boiss 5,Boura 5,Breui 5,Briis 5,Bruye 5,Chama 5,Dourd 10,Egly 5,Etrec 5,Forge 5,Lavil 5,Lardy 5,Limou 5,Marco 5,Marol 5,Montl 10,StChe 5,StVra 5,BPFIC 0/ IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 18 TRAF(i) /Arpaj 0,Boiss 1,Boura 1,Breui 1,Briis 1,Bruye 1,Chama 1,Dourd 2,Egly 1,Etrec 1,Forge 1,Lavil 1,Lardy 1,Limou 1,Marco 1,Marol 1,Montl 2,StChe 1,StVra 1/; TABLE D(i,j) Arpaj Boiss Bour Breu Briis Bruye Chama Dourd Egly Etrec Forge Lavil Lardy Limou Marco Marol Montl StChe StVra BPFICTIF Arpaj 100 06 10 07 12 05 14 21 02 14 14 08 12 17 09 07 06 12 10 00 Boiss 06 100 10 03 14 05 11 17 06 08 16 14 08 19 15 07 12 08 10 00 Bour 10 10 100 13 24 15 07 26 10 08 26 18 02 29 19 08 16 17 06 00 Breu 07 03 13 100 11 05 14 14 05 11 13 15 11 16 16 10 13 05 13 00 Briis 12 14 24 11 100 09 25 18 13 19 02 16 22 05 11 21 14 10 24 00 Bruye Chama Dour 05 14 21 05 11 17 15 07 26 05 14 14 09 25 18 100 16 19 16 100 23 19 23 100 04 14 19 13 05 18 11 26 16 13 22 29 13 05 25 14 30 16 14 23 29 12 15 24 11 20 27 10 14 09 19 13 27 00 00 00 Egly 02 06 12 05 13 04 14 19 100 14 15 10 12 18 11 07 08 10 10 00 TTRAJ(i,j)=1*d(i,j); OPTION RESLIM=600; OPTION ITERLIM = 1000000; OPTION OPTCR=0.1; OPTION MIP=OSL; SOLVE TOURFIL USING MIP MINIMIZING Z; Etrec 14 08 08 11 19 13 05 18 14 100 21 22 10 24 23 15 20 09 14 00 Forge 14 06 26 13 02 11 26 16 15 21 100 16 24 04 13 23 16 12 25 00 Lavil 08 14 18 15 16 13 22 29 10 22 16 100 20 20 05 15 02 20 18 00 Lardy Limou Marco Marol Montl StChe StVra 12 17 09 07 06 12 10 08 19 15 07 12 08 10 02 29 19 08 16 17 06 11 16 16 10 13 05 13 22 05 11 21 14 10 24 13 14 14 12 11 10 15 05 30 23 15 20 14 13 25 16 29 24 27 09 27 12 18 11 07 08 10 10 10 24 23 15 20 09 14 24 04 13 23 16 12 25 20 20 05 15 02 20 18 100 27 21 10 18 16 08 27 100 15 24 18 15 27 21 15 100 16 03 21 19 10 24 16 100 13 15 03 18 18 03 13 100 18 16 16 15 21 15 18 100 18 08 27 19 03 16 18 100 00 00 00 00 00 00 00 1995.03 Organisation de la concentration du courrier : définition des tournées filaires et du niveau de ségrégation du courrier Vincent Giard, Roland André & Jacques Le Guluche Les papiers de recherche du GREGOR sont accessibles sur INTERNET à l’adresse suivante : http://www.univ-paris1.fr/GREGOR/ Secrétariat du GREGOR : Claudine DUCOURTIEUX ([email protected]) IAE de Paris (Université Paris 1 • Panthéon - Sorbonne ) - GREGOR - 1995.03 - 20