Molière Tartuffe (1664-1669) Bibliographie — Sur Molière et Tartuffe
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Molière Tartuffe (1664-1669) Bibliographie — Sur Molière et Tartuffe
D. Guillaume Molière Tartuffe (1664-1669) Bibliographie — Sur Molière et Tartuffe, outre édition GF (intro, notes et dossiers) : + Georges FORESTIER, Molière, coll. « En toutes lettres », Bordas, 1993 (1990) + Patrick DANDREY, Molière ou l’esthétique du ridicule, Klincksieck, 2002 (1992) + Jacques SCHERER, Structures de Tartuffe, SEDES, 1974 + Gabriel CONESA, Le Dialogue moliéresque, PUF, 1983 Introduction — I. L’apogée de l’absolutisme : règne personnel de Louis 14 commence en 1661 > 1715 (à la mort de Mazarin, son parrain, et premier ministre pendant la Régence d’Anne d’Autriche, sa mère). + 1) Lutte pour la suprématie européenne : orienté par souci de sécurité ms surtt de gloire nationale (cf. querelle de préséance / ambassadeurs de Fr. et d’Espagne à Londres ; id. / Vatican ; obtient primauté du salut à son pavillon sur la mer) . a) Triple orientation de sa politique étrangère : préparer succession d’Espagne (G. juridique et militaire), consolider frontières du nord et de l’est. première axe l’emporte pendant période qui ns importe. — Traité des Pyrénées / Espagne (1659 < fin G de Trente ans, dp. 35) : L14 épouse infante Marie-Thérèse, fille de Philippe IV < 500 000 écus d’or, jamais versés : elle renonce à ses dts à la succession. Mort de Philippe IV > Charles II d’Angleterre hérite du trône (il est beau-frère de L14 < Philippe d’Orléans, frère de L14 a épousé la sœur de CII) : L14 réclame certaine province des Pays-Bas > G de Dévolution des Flandres (1667-68) : au traité d’Aix-la-Chapelle, remporte une 12aines de places, dont Lille, Tournai, Douai. . août 1667 : 2e représentation de Tartuffe = L’Imposteur, en l’absence du roi qui dirige ses armées en Flandres > interdict° ss doute plus facile. — G. contre la Hollande [Provinces unies] (< aussi concurrence : 1e puissance commerciale européenne) + Allemagne (naissance d’un antagonisme ?) : 1672-78 > traité de Nimègue : gagne Valenciennes, Nancy (ms pas la Lorraine) et surtt la Franche-Comté. . b) Ds contexte éco défavorable, demande immense effort à la population (modernisation industrielle + hausse d’impôts), ms accepté < communion ds culte d’un monarque fort, en partic. après troubles de la Fronde (et comme contrepoids / abus locaux des puissants : / dts, justice nott.). + 2) Centralisation du pouvoir intérieur . a) Processus progressif, poursuivant effort de Richelieu surtt (même si Mazarin a été le maître de L14 en matière politique), ms imposant un pouvoir personnel. — Garde des hommes de Mazarin (Le Tellier à la guerre, Lionne pour la diplomatie), ms se débarrasse de Fouquet (qui rêvait de succéder à Mazarin) : arrêté et jugé àp de 1661 [cf. admiration et irritation àp fête de Vaux-le-Vicomte 1661]. — Poursuit politique de nomination de bourgeois aux : cf. Colbert = Finances ms tt, sf Guerre et Affaires étrangères > colbertisme = encouragement à une production nationale de qualité [soieries, tapisserie, verrerie : aides, exemption fiscale, réglementt° / produits] (> baisse importt° ) . b) Surtt. mise en place (fixation) d’une monarchie administrative : intendants (commissaires) ds les provinces, comme relais dociles de la politique d’État , nott. pour l’impôt (≠ Parlements : certains même plus convoqués ; ≠ officiers : deviennent de simples exécutants). + 3) Le roi et l’État règnent sur l’esprit et les arts . a) L’état d’esprit de la cour se diffuse ds le royaume (ms provinces parfois à l’écart : mal reliées…) : débuts joyeux d’une cour itinérante pendant les 20 premières années du règne (St-Germain, Fontainebleau, Chambord > Versailles 1682), d’un roi volage et amateur de fêtes. En 1667 : favorite devient Mme de Montespan. 2 . b) Vie festive n’empêche pas nécessaire rigueur en matière religieuse : L14 en conflit avec le Pape [/ régale ds années 70-80 : dt de percevoir certains revenus des évêchés] > veut prouver son orthodoxie. — Proximité de la querelle du jansénisme : Rome condamne (sur sollicitation des jésuites) 5 propositions résumant l’Augustinus de Jansen (1653) > Provinciales de Pascales 1656-7 > 1664 archevêque de Ps interdit Port Royal > recherche d’un compromis… : 1669 Paix de Clément IX. — Rayonnement de l’enseignement jésuite, nott. ds secondaire et supérieur (< déclin des vieilles Universités) : leurs collèges protégés par L14, qui accepte de donner son nom à celui de Clermont, à Ps (1682). — Globalt., effort de la Contre-réforme commence à porter ses fruits : amélioration de la pratique et de la formation des chrétiens. . Cf. « conversion » des gds : dont Conti, protecteur de Molière. . Intensité de la vie religieuse = aussi ds dérives satanistes. Cf. Affaire des Poisons 1673-9 : empoisonnements liés à des pratiques de sorcelleries (empoisonneuses = la Brinvillier, la Voisin [brûlée vive] ; Mme de Montespan impliquée). . Édit de Nantes jamais vraiment accepté par Église > révocation 1685. — Entourage du roi : reine et reine mère très pieuses, proche d’un parti dévôt. > roi dévôt àp de 1683 (mort de la reine + influence de Mme de Maintenon [épousée morganatiquement par le roi 1684 + institut de St-Cyr]). — . Ms ds sa jeunesse = opposition, en partic., à soc secrète la Cie du Saint Sacrement de l’Autel (fondée 1627 ds mvt Contre-Réforme : noblesse et hte bourgeoise luttant pour relig.) = soutenue par LXIII et Anne d’Autriche ms opposition jne L14 < condamnation fête voire débauche du jne roi + position ultramontaine + intervention ds vie des couples et du gvt (agacement de Mazarin) [même témoignage — Père Rapin — suggérant que Ttffe = commande de L14] . c) Politique artistique de l’État. — Volonté délibérée de L14 de marquer les esprits et la postérité par construction de gds bâtiments : > Versailles (architecte Le Vau, peintre Le Brun, jardinier Le Nôtre) = deviendra cadre d’un culte monarchique où noblesse réduite à mendicité dorée. 3 . Cf. aussi transfo. de Paris : jardin des Tuileries, portes St. Denis et St. Martin (arc / triomphes du roi), église + hôpital de la Salpêtrière, hôtel + dôme des Invalides (Mansart), places Vendôme et Royale… — Commandes officielles orchestrées par Colbert = favorise style « classique » > conseillers : JB. Lully (surintendant de la musique du roi), Le Brun (premier peintre du roi), Chapelain (conseiller littéraire). . Multiplication des institutions officielles : réorganisation Acad. fr (créée 1635) > Acad. de musique (1672 : opéra). — II. Molière et la comédie + 1) Origines et formations : 1622-43 . a) Famille : né en 1722 ds famille de marchand tapissier (fils, petit-fils et petit neveu de…) = riche famille commerçante apparenté à des musiciens fameux, les Mazuel. — père achète en 1631 office de tapissier et valet de chambre ordinaire du roi ; Molière en reprend les droit comme « survivancier » en 1637 > renonce à cette charge en 1643 = rupture forte (pas de forte opposition du père, bq. Mol mineur ; lui donne même avance sur héritage de sa mère, morte qd avait 10 ans ; remboursera caution pour le sortir de prison qd Illustre th. ruiné, dès 1644) > reprend survivance de la charge en 1660. . b) Études : — Gd lycée Jésuite de Paris (Collège de Clermont, futur LLG) : y fréquente de futur « libertins » (Cyrano de Bergerac + pê leçon du philosophe matérialiste Gassendi) > aurait entrepris une traduction du De Natura Rerum de Lucrèce : date ? (trace ds qqs vers du Misanthrope : 711-28, 2.4). — Étude de droit > licence . c) La découverte du théâtre : (gd-père, farce, Illustre) — Grand-père l’emmenait à l’Hôtel de Bourgogne — A vu, voire fréquenté des farceurs français (accusation de ses détracteurs : a été l’élève de Guillo-Gorju) > Tiberio Fiorelli, dit Scaramouche, s’installe à Ps : Mol fait sa connaissance et pê se forme à ses côtés. 4 — A fait connaissance d’une jne comédienne, Madeleine Béjart > 1643 choisit le théâtre = fonde avec famille Béjart et autres comédiens l’Illustre théâtre, dont prend la tête sous N de Mol. : succès 1643 (< rive gauche / deux autres th parisiens rive dte : Marais, jouant Corneille + Troupe Royale Hôtel de Bourgogne ; mais Marais détruit par incendie…) > échec 1644 (< Marais réouvre ses portes…). . Liens forts à la famille Béjart : ss doute bons acteurs + liens affectifs (chgt de milieu / sa fam.) > énigme de son mariage avec Armande Béjart, 1662, de 20 ans cadette de Madeleine (sa fille ? peu probabe tt de même < L14 acceptera d’être parrain / premier fils de Mol en 1664) + 2) Treize années de province : 1645-58. . a) 1645-57 : La période Languedocienne et lyonnaise — Mol et les Béjart ds troupe du duc d’Épernon, gvneur de Guyenne (Mol dirige troupe àp 1650) + patronné par comte d’Aubijoux, lieutt gal du roi pour le Haut-Languedoc > joue aux États du Languedoc + à Lyon, où voit les comédiens ital, troupe recrute Marquise > la Du Parc (marié à un des comédiens) ; et où Mol faut jouer sa 1e pièce, L’Étourdi (1653-4) [comédie d’intrigue à l’italienne]. — 1653-6 : patronage du Prince de Conti (Prince de sang ; doit faire oublier sa Fronde = accorde à la troupe son nom) : 1656 Mol crée sa 2e pièce, Le Dépit amoureux — > d’Aubijoux meurt de la syphilis et Condé se convertit (se rapproche de la Cie du St Sacrement) : fin des gratifications. . b) 1658 : cinq mois à Rouen (pour préparer venue à Paris) — espère ss doute que Corneille lui confie son Œdipe, après six ans de silence : échec < jeu « naturel » de la troupe, ≠ / trad de la déclamation tragique. — . certaine inimitié (malgré admiration de Mol.) : les Corn contre Mol / École des femmes 1663 (> Mol moque Hôtel de Bgne in Impromptu de Versailles 1663). — Ms : Thomas et Pierre >Corneille très charmés par la « Marquise » Du Parc > stances célèbres. + 3) Les premiers succès parisiens 5 . a) Contexte : la comédie en 1660 — genres comiques populaires : farce de trad. fr. + commedia dell’arte. — Comédies à l’italienne : comédie d’intrigue ds trad. antique (Plaute, Térence) avec intégration de types empruntés à la commedia = jeunes amants entravés par volontés d’un père tyrannique + aidé par un valet rusé. — Comédies à l’espagnol : comédie d’intrigue, entre nobles cavaliers et jeunes filles spirituelles (esprit < Esp. + comédies de Corneille) : ambiance romanesque, héroïque ms humour des situations (quiproquo, jeux des apparences, dialogues à double entente) + comique plus bas attaché au pers. du valet ridicule (gracioso > rustre, ou hobereau, valet superstitieux et couard). — Comédies burlesques [rabaissement de types et situations tradt. élevés] (en particulier de Scarron, joué par Mol.) = représenté surtt par Scarron [auteur de comédie le plus joué par troupe de Mol.] = inverse proportion entre romanesque et comique des pièces espagnoles : succès du farceur Jodelet > le place au centre de l’intrigue, comme victime de bon tour (bourla) : cf. 1643 Jodelet ou le maître valet., 1647-50 Dom Japhet d’Arménie. [esquisse de pers. satirique, moins individualisés vers 1630-40 : L’Esprit fort de Claveret, Les Visionnaires de Desmarets] . b) Un théâtre et de royaux protecteurs — Patronné par Monsieur, frère du Roi, oct. 1658 troupe joue au Louvre : Nicomède de Corn. > farce en 1 acte, Docteur amoureux = plaît au roi (Mol ds rôle titre) > permet à Mol de se fixer : > 1660 [puis th détruit < colonnade du Louvre] « troupe de Monsieur » partage avec les Italiens salle du Petit-Bourbon (près Louvre) [ital jouent jours ordinaires : mardi, vendredi, dimanche / Mol jours extraordinaires] — 1661 : obtient de L14 salle du Palais Royal [construite par Richelieu 20 ans av ; ruines ; toit de toile bleue > 1671] > 1665 devient « Troupe du roi » avec pension. . c) L’invention molièresque : Les Précieuses ridicules (1659), Sganarelle ou le cocu imaginaire (1660) [pièces en un acte jouées surtout ap. tragédie de Corneille, Rotrou, ou comédie burlesque de Scarron etc.]. — PR = synthèse particulièrement originale, et annonciatrice : 6 . Comédie italienne = vivacité de l’intrigue + rôle des valets (même si ici Jodelet et Mascarille plutôt balourds à l’espagnol : Sancho et DQ) / Comédie burlesque de Scarron, L’Héritier ridicule 1649 [importance de l’adj. + maxt joué par Mol.] = élt d’intrigue + dérision parodique des comportements et langages. . Alliance nouvelle entre effets de farce (outrance comique, répétitions [pièce à sketches] + travail satirique sur types sociaux éminemment actuel [comédie de mœurs] (outrance critique / dérive du type des honnêtes gens incolores à la Corneille : ms vise noblesse de province, pour public parisien ;) — SCI = déplacement significatif . Synthèse id comédie d’intrigue, de la farce (cocuage) et du burlesque (vengeance héroïque annulée par couardise). . Invention du pers. maniaque prisonnier de sa propre imagination [< et ≠ Scaramouche ital. : entre capitan et arlequin (composante de naïveté)] : cf. même Sgan in École des maris 1661 (3 actes : labo / EF) > Arnolphe EF >… Orgon Tartffe (ms aussi Alceste Misanth., Jourdain BG). + 4) Vers la grande comédie . a) Détour par la comédie héroïque : Dom Garcie de Navarre ou le Prince Jaloux (1661) — Ambition d’impose sa troupe ds les genres les plus reconnus, et soi-même comme auteur et acteur sérieux : ds genre interméd. inventé par Corneille (Don Sanche d’Aragon 1649 = pièce ss péril ms concernant de gd personnages) : échec. — Occasion d’approfondir pers. prisonnier de sa manie > passages entiers ds Misanthrope + vers ds Tartuffe, Amphitryon et Femmes savantes. . b) 1663-4 L’École des femmes et sa querelle — Première pièce originale en cinq acte et en vers > de + en + concurrent / Hôtel de Bourgogne : querelle aussi < originalité esthétique + attaque / positions morales et éducation traditionalistes : accusation de satire, d’outrage / bnes mœurs. 7 — Tj. synthèse entre comédie à l’italienne (couple de jeunes amants — Agnès, Horace — entravés par barbon) et farce (th. du cocuage, tour que l’on fait au cocu : Arnolphe = St. patron des cocus au MA) mais : . Subordination déf. de l’intrigue amoureuse au délire du personnageobstacle. . Approfondissement des caractères : Arn. = délire + riche bourgeois entiché de noblesse : Agnès = jne fille naïve ms avec intelligence de l’amour. . Personnage du raisonneur (Chrysalde), proche d’une morale plus galante, proche de l’honnête homme, idéal du naturel (souplesse et transparence) > morale de la pièce + exacerbation du comique lié au caractère central. — Défense de Mol. / attaques in pièces en un acte : Critique de l’École des femmes et Impromptu de Versailles (ce dernier demandé par lui et joué devant lui) = juin et octobre 1663. . Critique : contre attaque de la prude précieuse, petit marquis, pédant, défense de Dorante = 1) ne rient pas des pièces de Mol ceux qui refusent d’y voir représentation de leurs propres défauts < portée morale, gale, qui excède chrge satirique 2) comédie est un art plus difficile que la tragédie < exigence de ressemblance et épreuve du rire : « Lorsque vs peignez les hommes, il faut peindre d’après nature. On veut que ces portraits ressemblent ; et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. En un mot, ds les pièces sérieuses, il suffit, pour n’être point blâmé, de dire des choses qui soient de bon sens et bien écrites ; ms ce n’est pas assez ds les autres, il y faut plaisanter ; et c’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens. » 3) jugement naturel de l’instinct et du bon sens vaut mieux que formalisme des doctes : [cour] « du simple bon sens naturel et du commerce de tout le beau monde, on s’y fait une manière d’esprit, qui sans comparaison juge plus finement des choses que tt le savoir enrouillé des pédants. » > « la grande règle de toute les règles » est de « plaire ». . Impromptu : met en scène Mol lui-même > représentation comique du jeu de l’Hôtel de Bourgogne + défense du jeu naturel. 8 + 4) Tartuffe (1664-69) et l’achèvement d’un système . a) Tartuffe et sa querelle [4 étapes] — 1> Première de Ttffe au cours des fêtes Plaisirs de l’Ile enchantée, 7-13 mai 1664 = officiellement dédié à Reine mère Anne d’Autriche et Reine MarieThérèse (en fait, à Mme de La Vallière, qui vient d’avoir enfant de L14) . Troupe Molière participe à l’ens. des festivités. Princesse d’Elide joué le 8, Tartffe le 12 : en 3 actes > selon John Cairncross = substance des actes 1, 3 et 4 [ø 2 : dépit amoureux entre Mariane et Valère, et ø 5 avec cassette et retournement final ; Ttffe veut empêcher mariage de Damis] . Roi apprécie pièce ms en fait interdire représentations publiques : intention Mol claire, ms trop de ressemblance entre fausse et vraie dévotion (cf. Relation de 1664, Scherer 43). — 2> Dvlppt de la querelle : 1664-66 . juillet 1664 : Mol. lit Ttffe au Cal Chigi, légat du Pape, qui l’approuve (libéralisme ital. / théâtre…). . août 1664 : Curé Roullé publie Le Roi Glorieux au monde où attaque violemment Mol. = « démon vêtu de chair et habillé en homme, et le plus signalé impie et libertin qui fût jamais », le voue à un supplice exemplaire, voire au feu > premier Placet de Mol. au roi + la fait jouer en privé devant grands du royaume (Monsieur, Prince de Condé…) + achève la pièce en 5 actes. Interdiction demeure. . 1665 janséniste Pierre Nicole = Traité de la comédie . 1666 ancien protecteur de Mol, Prince de Conti = Traité de la comédie et des spectacles [cf. dossier 4, « Religion et théâtre »] — 3> 5 août 1667 = suite à autorisation orale du roi (cf. 2nd placet p. 46) parti guerroyer en Flandres [G. de dévolution], Mol fait jouer au palais Royal nvelle version = L’Imposteur (pers. principal = Panulphe [sens N = capable de tout, aventurier] + apparence non plus d’ecclésiastique mais d’h du monde) en 5 actes. Très proche de la pièce définitive. . Premier Pésident Lamoignon [responsable de la Police de Paris + ss doute membre de la Confrérie du St. Sacrement] fait interdire la pièce le lendemain, > 6 août archevêque de Paris interdit à tt chrétien de son diocèse 9 (et dc au roi) de voir représentation publique ou privée, et même de lire pièce sous peine d’excommunication. . Vaine tentative d’intervenir auprès de Lamoignon, avec Boileau (qu’ils aillent à la messe) > Mol fait porter au roi, par La Grange et autre acteur, « Second placet ». En vain. . > Lettre sur la comédie de l’Imposteur, par un proche de Mol (Donneau de Visé ? La Mothe Le Vayer, libertin ami de Mol. ?) — 4> 5 février 1669 : levée de l’interdiction royale + (même jour) représentation de la version déftve de Ttffe. > 3e « Placet », de remerciement . Chgt du contexte politique et religieux : baisse influence du parti dévôt < mort Reine mère et Prince de Conti + « Paix de Clément IX » janv. 1669 (réconciliation des jansénistes avec le Pape). Détente. . Triomphe : 5 fév. = + gde recette jamais réalisée par Mol.. . b) Tartuffe et ses autres — Avec certes satire poussée plus loin que jamais, Ttffe s’inscrit ds structure du type École des femmes, renouvelant synthèse perso. des esthétiques : intrigue à l’italienne (jnes amants Mariane et Valère, entravés par Orgon ; soutenus par servante Dorine) + personnage central du maniaque prisonnier de son imaginaire (Orgon / dévotion, qu’incarne Ttffe) lié au schéma de la farce (mari cocu + femme + amant = prêtre libidineux ; scène des aveux à double entente sous la table : cf. Lafontaine, farce-ballet 1659 Les Rieurs du Beau-Richard [toux] > 1665 Conte d’une chose arrivée à ChâteauThierry) ds gde forme exigée par promoteurs des règles (5 actes + vers) avec exigence réaliste (lieu passe à l’intérieur d’une famille bourgeoise au complet). . Pers. du maniaque aveugle (prisonnier d’une représentation des apparences) + imposteur (manipulateur des apparences) = double infraction à la règle du naturel évident, de la transparence : apparaît clairement (« comédie orientée » Dandrey) < raisonneur clair, = Cléandre. . Dénouement par forme de deus ex machina (« exempt » qui vient arrêter Ttffe de la part du Prince) : s’oppose aux fins par reconnaissance, inhérentes aux comédies à l’italienne (Avares, Fourberies) > succède à un 10 blocage qui permet triomphe momentané du ridicule ou de l’imposteur > nécessité d’une résolution par passage à un plan supérieur. — Après première interdiction de Ttffe > 1665 Mol se lance ds pièce à machine = Dom Juan : genre explique bien des particularités (étrangetés, pour ns) de la pièce (nott. rupture unité de lieu + élts fantastiques : matérieu = tragi-comédie esp., ital. et fr.) : « grand seigneur méchant homme » ds schéma farcesque (scènes répétitives, svent passivité / contraintes imposé par les autres) + punition finale, ms aucun discours n’est clairement opposé à celui de l’imposteur, manipulateur des apparences (« comédie ouverte » Dandrey) > représentations de la pièce brutalt. interrompus malgré gd succès + jamais éditée du vivant de Mol.. . Pratique de l’éloge paradoxal par DJ (/ inconstance, hypocrisie) > interro. / éloge de la dévotion par Ttffe (et ceux de son parti) = contamine son O — 1666 Le Misanthrope = achèvement du processus d’intériorisation de la comédie : comédie de salon (comme Critique et Impromptu), surtt jne soupirant et pers.-obstacle ne font qu’un (Alceste dénonçant usages du monde aime veuve coquette Célimène) + démultiplication du raisonneur : Philinte l’honnête homme ms aussi Alceste lui-même (> brouillage du sens, équilibre comique précaire — malgré traits d’Alc. à la Arnolphe : amour des vieilles mœurs et vieilles chansons — : comédie ouverte). — 1668 L’Avare : schéma habituel (moins œuvre limite que DJ et Mis.) = approfondisst du caractère central (avare + amoureux), enracint social ; originalité ds choix de la prose. 11 + 5) Vers un spectacle total ? . a) La comédie-ballet — Invention = 1661 Les Fâcheux, (3 actes) à l’occasion de la fête donnée au roi par Fouquet ds son nveau château de Vaux-le-Vicomte. . Nvelle synthèse : idée < placer entrées de ballets ds entracte de la comédie. Évolution = rapport croissant des deux composantes (> fusion, subllimation : Bourgeois, Malade). . Élts farcesque à nveau : répétition d’un effet central = Éraste veut rejoindre belle Orphise, ms empêché par divers importuns (marquis, musicien, danseur, duelliste, joueur, précieuses, chasseur [idée fournie par L14]) [= élts de satire sociale] — Succès : aussi goût de L14 pour la danse > dansa lui-même 4x ds 2e comédieballet de Mol = Le Mariage forcé 1664 (carnaval) [+ aurait dû danser ds Amants magnifiques 1670]. . Un des plus gands succès carrière de Mol. = Psyché, tragédie-ballet à machines joué aux Tuileries 1671 (versification achevée par Coneille : 1100 vers en 15 jours…) > Palais-Royal. — Genre qui, outre petite farce, alterne avec tvl sur grande comédie : cf. . comédies ballets galantes : La Princesse d’Elide 1664, Mélicerte 1666, Amphitryon 1668 (à machines > en musique simplt) . comédies-ballets comiques : L’Amour médecin 1665, Le Sicilien ou l’amour peintre 1666, Monsieur de Pourceaugnac 1669, Le BG 1670, Le Malade imaginaire 1673. — Fin carrière de Molière = renversement de proportion entre comédies unies et comédies ballets : pas seulement < commandes royales. Projet esthétique = s’imposer ds art nveau qui réunirait musique, danse et théâtre. Cf. : . 1671 = fait transformer th du Palais Royal pour l’adapter aux représentation avec musique et machines > intention à long terme. . 1672 = Lulli obtient privilège de l’Académie de musique (opéra) avec interdiction aux autres théâtres de monter pièces chantées et dansées : ne pouvait viser de fait que Molière (< Lulli connaissait ses projets : projet d’association > concurrence ?). 12 . b) Seconde morale ou permanence d’une synthèse ? — Changement d’esthétique < déplacement de la morale moliéresque : cf. thèse Georges Defaux, Molière ou les métamorphoses du comique (1980) [largement repris par Forestier]. . Jusqu’à Tartuffe et Don Juan : harmonie entre politique royale et projet de Molière, jouant rôle du fou du roi disant la sagesse < repose sur même alliance entre ordre étatique instauré contre tt contre-pouvoir, milieux galants élaborant nvelle pensée morale (honnêteté), et littérateurs héritiers de l’humanisme : ennemi = ordre catholique porté par la Contre-Réforme prônant stricte observance des préceptes religieux, morale répressive contre tte évolution des mœurs. Mol. glisse du privé (ÉF) au politique (Ttffe). — Mol. se plie alors à déf. trad de la comédie comme sanction des travers moraux, des infractions / norme sociale acceptée sans discussion [dogmatisme]. . Crise ap interdiction de Ttffe et étouffement de DJ (échec / intervention d’un régulateur supérieur, d’ordre divin) = constat / impossibilité de corriger une société par théâtre qui aurait tj. raison : cf. Alceste, qui doit se retirer du monde. > seule solution = divertissement : ne pas dissiper l’illusion des maniaques ms les conduire > folie, donnée en spectacle au monde (BG, Malade). — Sagesse plus joyeuse et moins liée à l’ordre social et moral [scepticisme]. — Autre thèse (Dandrey 1993) = permanence d’une synthèse entre aspirations contradictoires de la comédie classique. . Ambition « qui voulait que la comédie donnât à la fois à rire par la déformations caricaturale du réel et à penser par sa représentation vraisemblable » (cf. Plaute / Térence) > synthèse entre comédie bouffonne (farce) et comédie miroir (d’intrigue, ou à la Corneille) = « rire de vraisemblance », où le comique ne détourne pas du réel vers des fantaisies douteuses, mais vaut comme révélateur de ridicules essentiels à l’homme. Déformation comique = schématisation révélatrice, représentation la plus transparente possible d’outrances qui appartiennent au réel. 13 — Ridicules et maux les plus graves = manquer de naturel, céder aux puissances du faux : trouble ds la représentation (image) des autres et de soi (manque de transparence), involontairement (maniaque, chimérique) ou délibérément (hypocrite) + manquement à la souplesse et à la convenance des pensées et comportements(≠ dogmatisme et fanatisme). . Permanence d’un mode de pensée qui est une recherche pragmatique de sagesse (très comparable / Essais de Mont.), à partir de la relecture humaniste et chrétienne des philosophie antiques [cf. Dandrey 302-12] : stoïcisme (plus en vogue ds les années 30-40 [cf. Corn.]) > ds années 60 plutôt épicurisme (Gassendi : foi prolonge sagesse ds satisfaction de l’intelligence et des sens) + Scepticisme (La Mothe Le Vayer : ami de Mol et auteur supposé de la Lettre sur la comédie de l’Imposteur ; soumission à la foi pê simple conformisme d’apparence, permettant recherche d’harmonie tte humaine ds maîtrise de soi +/- donnée par la nature). — permanence du stoïcisme, cf. Tartffe : Cléanthe = philosophe stoïcien (331-232 av JC), dont vers > Sénèque > St.Augustin > transposition française par La Fontaine pour une traduction parue de La Cité de Dieu en 1665 : théologie rationnelle où Dieu apparaît comme ordonnateur suprême de l’univers et des passions, qui sait faire la lumière ds les âmes > cf. position du pers Cléante [apprend à Orgon à voir clair, comme conseiller stoïcien chez riche romain (cf. Foucault Le souci de soi), trier fausse / vraie monnaie comme le dit Épictère (I.5, 318-22, 331-38) ] + discours de l’Exempt 5.7 (190626). — Ms. : pensées dogmatiques à envisager tj. comme moyen d’une recherche morale qui se fait au travers de moyens théâtraux (drame et relations entre les pers. ≠ discours d’un porte-parole : parabase [= disc. du coryphée (chef de chœur) par lequel auteur fait part de sa position]. 14 15 — III. Classicisme et comédie + 1) La place du public + 2) Les règles de la représentation + 3) Le problème de la comédie 16 TARTUFFE Acte 1, scène 1 Une exposition indirecte et dynamique — Sc. d’expo. singulière ds œuvre Mol. : + Dynamique : In medias res = plongée immédiate ds pbmatique familiale . ≠ tendance archaïsante (cf. th. médiéval) à un db. d’exposition abstrait, par débat sur pb. théorique max de la pièce : cf. Arnolphe et Chrysale / éducation des filles et cocuage (EF.), DJ et Sganarelle / séduction (DJ. 1.2), Alceste et Philinte / mondanité (Mis.), sœurs Armande et Henriette / amour et esprit… . Charge de réalisme : ambition mimétique-satirique (amorcée par PR : satire farcesque des mœurs, > EF. analyse de la soc. (manie de la noblesse + enjeux de l’éducation) = affichée par plongée ds l’intérieur (spatial : « à Paris » > v6 « vous sortez ») d’une famille bourgeoise (et sur mode non farcesque, alors que pas haute société : ≠ jeunes oisifs de Corneille). — cf. grand nbre de personnages = contribue à la vivacité du dialogue (alliance de fantaisie verbale — farce — et de réalisme, l’un alimentant l’autre). + Amorce d’une exposition longue et discontinue : communication + rétention d’information ; à l’image d’un protagoniste dissimulateur ? . 1.1 Identité des pers. + rôle de T. ds la famille . 1.2 Org entiché de T [+ a servi le roi] . 1.3 Valère veut épouser Mariane (opposition T) + Damis semble aimer sœur de Valère . 2.1 Org veut unir Mariane à T . 3.3 Désir de T pour Elmire (même si annoncé par Dorine 1.1, 84) — > pbmatique = technique d’un réalisme comique dynamique + de l’exposition (/ intrigue et caractères) — 1) Mme Pernelle ou le ballet critique (v. 1-40) + a> Un lieu critique = urgence, pour MP, de le quitter au plus vite (< insupportable) : 1-12. 17 — tension dramatique de toute la scène = pourquoi cette urgence + quand MP sortira-t-elle finalement (retenue par ses ennemis = sa famille). — Met sur scène un pers. qui remet en cause le mode de vie de la famille, et dont l’enjeu est de savoir s’il restera ou non ds maison (milieu bourgeois qui apparaît donc comme lieu de tensions extrêmes) : annonce rôle de T. (en l’inversant < proclame tt ht son désaccord + vivacité comique des échanges). . Attaque dynamique 1-2 : — V. de mvt. + N propre burlesque (cf. suffixe diminutif fréquentatif « -ote » : marotte, fricote, papote…) sans explication (implique exposition par costume) + anaphorique (déictique) « eux » désignant collectivité à déterminer-préciser. — « eux » > « on » = (valeur de galité ou collectivité) fonction aussi de didascalie : met nécesst comédiens en mvt. + déclenche langage directt en action (avec le corps) [≠ T : lge comme contournement, détour de l’action] . Confrontation avec Elmire 5-12. — V. 5 MP pose condition de la scène = arrêt du mouvement — lequel symbolise en même temps relation MP/Elm : imposer une limite (spatiale comme morale) . Principe de base de l’exposition = chaque pers. interpelé par sa position ds la famille (> identification par le spect. : « bru » / « mère » [attitude respectueuse]) : fonction informative + efficacité comique < répétition (farcesque) des portraits satiriques (cf. grand principe de Mol au moins depuis les PR) + personnalité excessive de celle qui les brosse (caractère colérique : cf. Orgon, et souvent les maniaques, souffrant pas contradiction ds le réel). . Allégresse du mvt. — V. 7-12 = pose registre moral + chute burlesque qui la disqualifie qq peu. . Lex. moral (qui sera celui de T.) : « édifié », « leçons », « respecte » . Chute burlesque : « cour du roi Pétaud » = locution usuelle (fam ?) avec effet de réalisme + léger fumet farcesque [scato + rabaissement du personnel tragique] (≠ lge galant des protagonistes cornéliens ou à l’esp., ms pas non plus balourdise de gracioso ou jodelet…) 18 + b> Une galerie de portrais charges : 13-40 (série croissante / pers. qui en disent de plus en plus : de plus en plus êtres de disc. ds la pièce). . 13-15 Dorine : radicalisation du comique de répétition précédent (et amorce de la suite) — Interruption de la réplique = désarticulation très forte du vers (exceptionnelle chez un C. > mvt poursuivi par Mol. : correspond à aucune frontière métrique) — Reproche MP à tous de trop parler (dès 11) / c’est elle qui vocifère et coupe la parole à ts. — Cela étant : déformation comique n’empêche pas que s’esquisse schématisation des divers caractères (spect doit rétablir justes proportions à travers la caricature : divertissement + appel à l’intelligence) > ici = rôle (à l’italienne) des valets rusés + certaine franchise pataude rustre (à l’espagnol : bon sens de Sancho > cf. Sganarelle DJ) [une des oppositions fortes / MP et son camp]. . 16-24 Damis et Mariane : mise en place du contexte familial (enfants d’Org.) + critiques symétriques — Indication précise des identités : 16sq « mon fils » + « mon fils, votre père » [1e mention le place déjà sous tutelle, familiale et morale] / «votre grand-mère » > 21sq. « sa sœur » [1e possessif anaphorique à la P3 = trace un camp des ennemis / MP : amorce isolement d’Org] — Reproche d’excès d’incorrection (« tourment »/ « garnement ») > de dissimulation (« discrète »/ « doucette » [une Agnès] > « sous chape » : cf. T sous la table + désir de dévoiler Elm…) = comique ds systématicité des reproches (satisfaction impossible). . 25-40 Elmire et Cléante : approche des sources d’autorité (raison, moralité) de la pièce > famille par alliance. — Caricature ds systématicité des reproche (épanchement colérique : absence de mesure) : 2x « tout » 26 — Elm. seconde femme d’Org. [qui n’a pas fait comme Arnolphe : vie reconstruite avec personne autonome ≠ se forger femme soumise > éclairage sensé : Org.] : forme de marginalité (pas lien de sang / Damis et Mariane) 19 . Reproche rigoriste de MP se précise : ennemie de la galanterie (morale de cour : cf. « princesse ») = cf. / dépense + effort de séduction [implique femme ménagère et modeste comme la désirait Arnolphe, justt : morale trad.] = indice aussi : ce qui frappe MP attirera T.. — Clé : [de nouveau anaphore par P3 : autre camp] critique la plus élaborée = commence par éloge (à double entente ? respect probable < cf. réserve, atténuation de ses propres paroles à la fin) > rejet radical appuyé par référence à Org. = qu’il n’entre pas (renversement / mvt. initial = sortie de MP : enjeu = présence et contrôle / « céans »). . caractérisation 37 comme h des « maximes » qui ne seraient pas faites pour « honnêtes gens » = le pose en raisonneur de la pièce + jeu / deux sens possible de l’honnêteté : rigueur morale / savoir vivre mondain (cf. rime : savoir « vivre » ≠ savoir « suivre »). — 2) Apparition verbale de Tartuffe (v. 41-84) + MP reste au centre des échanges, ms croisements des autres groupes (Dorine / DamisMariane / Elmire-Cléante) : alliance (trad ds comédie, ms ici pas / intrigue amoureuse) entre servante et fils de famille [disc. // > réponse de MP : sur la défensive = renversement des proportions de parole]. . > après séries de portraits, portraits croisés d’un même homme : gde diversité + 41-44. T. divise la famille : . « Votre Monsieur T » dit Damis à MP > impersonnalisation « il faut que l’on… » + opposition du « je » / « vous » ms rattaché à un type gal = « fou » [diffusion prosodique en contexte : souffrir, courroux, fou, vous] < paradoxe de l’aveuglement, qui ne voit d’égarement que chez autrui. . Jeu sur « bienheureux »41 : non pas saint, mais bien heureux, heureux des biens de ce monde > abstraction morale édulcorante de MP 42 : « homme de bien » + 45-54. T et le pouvoir . Usurpation d’un pouvoir tyrannique (46) (opposé au « nous » de la famille 47), direction des consciences et des vies > imposition d’une loi totalitaire (détermine « crime », décide de « tout » et de « rien » = préparation des actes 4 (4.7 = T s’est emparé de la maison) et 5 (5.7 T vient faire arrêter Org > est arrêter lui-même : ordre du monarque absolu) . De nveau style répétitif et tautologique de MP : 52 « contrôle » + « contrôlé » + 55-66. T et la société : une position usurpée 20 . Colère de Damis (comme Org. ; ss doute < amitié de Valère, au mariage duquel avec Mariane T semble s’opposer + trace d’une ancienne opposition de T / mariage de D avec sœur de Valère) / « pied plat »59 [h du peuple] > charge de Dorine sur basse extraction de T, « gueux » ss soulier — inconvenance essentiel ds rapport au pouvoir : « se méconnaître » / « faire le maître » = erreur / justesse de sa nature [≠ régner ds cette famille] > pouvoir forgé, et non donné. — De nveau : pointe (paradoxalement) aveuglement = chez T : critique profonde, et compréhensive, de son erreur (et non celle d’Org, le vrai maître…) + 67-84. Les dessous de la dévotion : T, le Ciel et Elmire . 69-72 Dorine dénonce puissance suspecte de T < ses origines (absence d’origine,obscurité : aventurier [de grand chemin]) : « fantaisie » + « hypocrisie » + absence de « garant » [à la fin : Org. se porte garant / son ami qui lui confie papiers > Prince garant pour Org…] — T garanti par les maniaques : MP > Org. = leur aveuglement lui est une garantie. . MP : colère des autres, pécheurs < sainteté que prêche T : cf. bis du « Ciel » (53 > 78), comme T. par la suite. — tournure singulière, inconvenante / « intérêt du Ciel » = intéressement du Dieu d’amour, ou de la Providence, omnipotente : T ne peut supposer l’une et déterminer l’autre ; T s’attribue (MP attribue à T) pouvoir indu (diabolique…). — « se courrouce » : cf. Org, Damis, MP = trop humain / douceur évangélique . D. = suggère première fois inclination charnelle (amoureuse) de T [cf. du « zélé » 51 au « jaloux »84 : détournement d’enthousiasme et de rigueur] ; zèle possessif d’h / femme qui ne lui appartient pas. — 3) Des réputations problématiques (v. 85-140) + MP appuie sa critique / train de vie de la maison sur opinion (ragots) de gens dont Dorine fait la satire correspondant à leur médisance : chacun voyant chez autrui le défaut dont il est affublé, et qu’il ne peut apercevoir sur lui-même. 21 . 103 sq. Daphné et petit époux / intrigues114 + 118 sq. Orante / vieille coquette devenue prude et dévote avec l’âge. . = critique de Mol à ses adversaires depuis CEF : + détermination de sa cible max = aveuglement (MP > Orgon). — 4) Sortie de Mme Pernelle : un comique fanatique (v. 141-171) + Renverse critique de médisance et inconduite sur sa propre famille. + Registre religieux de condamnations violentes (> entre le comique et inquiétant) : « malin esprit »152, « Babylone »161, « fous »165 . > manifeste elle-même violence, par geste et parole : soufflet à Flipote, sans raison > injure « gaupe » . comique aussi < immobilité ds cette agitation, qui se clôt comme elle a commencé. 22 Acte 1, scène 4 Apparition d’Orgon — Fct° des scènes 1.2 et 1.3 : + 1.2 : Cléante et Dorine restent seuls > D. dit ses 4 vérités (reprend et exacerbe) / Ttffe, et en particulier ds sa relation à Orgon . O. courageux et partisan du roi pendant Fronde (181-2) . O. comme amoureux de Ttffe :trouble amoureux = lien de l’aveuglement et de la libido / id de l’hypocrisie et de la concupiscence > Ttffe : — mange beaucoup — tire de l’argent d’Orgon — reprend fs de la maison / coquetterie + 1.3 : retour d’Elmire, Marianne, Damis . Elm. a vu Orgon dehors > mont l’attendre ds sa chambre : seul Cléante et Dorine reste (autres ne font que traverser la scène > confrontation restreinte à O, après scène gale / Mme P. [variation + condensation : plus de discussion possible, après nécessité d’une exposition large et allègre] . Damis craint manœuvre de T contre mariage de Marianne et Valère, dont il aime sœur. — interruption par arrivée O, — Situation + > Spectateur informé des intrigues principales de la pièces (italiennes / couples + caractère / Ttfe et le clan Orgon) qd O arrive : complément de MP (comme opposant / famille d’Elm et O) + amorce de Tfe. . Attente créée / Org. = celle de T + porte sur intrigue. — Pbmatique (cf. plan ci-dessous) + À la fois découverte pers O et T : couple du fanatique et de son maître reconstitué de part et d’autre du disc de D, en présence de Cl (comme juge) > voir (plan styl, énonciatif et 23 dramatq) : fonctionnement exact ce la critique de T et de la dérision comique d’O que celui-ci met en œuvre (mode burlesque + gravité de la thématique religieuse). — 1. Arrivée d’O : une double parole (énonciation décalée) (224-28) + a) 223. Salutation cordiale et familiale . Probable spontanéité du naturel (1e mot = interjection) : pas mauvais bougre — contraste (comique) / crainte dont il est précédée + b) 224-5. Cléante ou l’honnêteté . Fausseté de politesse : « joie » (cf. 215 = veut pas perdre de temps avec lui) [humanité du raisonneur : pas un mannequin didactique]. . Amadouer le colérique > parle de pluie et du beau temps [≠ situe action en hiver — ou db. de printemps rigoureux] [campagne ss doute < O en revient…] + c) 226-30. Mise en place d’une énonciation à double-fond . O s’adresse à D [souci de maître de maison] + institue C en spectateur auditeur du dialogue (227-8) = pers silencieux, témoin (de moralité) qui pourra relayer critique de D sur registre plus sérieux 1.5. — annonce aussi, à la dissimulation près, dispositif de la scène centrale (dialogue Elm/T + O sous la table) : nécessité, pour que vérité sorte d’un échange, qu’il soit donné en spectacle à qqn. = forme de th ds le th… — 2. Le récit de Dorine (229-258) + a) Questions gales d’O. : 229-30 . Indique durée de son départ (bref, et non expliqué : propriété à la campagne ?) + — Remise en jeu du « céans » pbmatique — Question sur « on » qui peut cacher plus de précision . > dispositif comique très simple et systématique : nart° de D > question de O / T > récit de D > « Le pauvre homme ! » — Mécanique farcesque de la répétition (hypnose maniaque d’O, réagissant à rien de ce qui concerne E + obsédé /T ; obstination de D qui continue récit / E, comme si O, en bon mari, s’en préoccupait) + contraste (contenu du récit / exclamation de O). — Force de l’effet comique : < aussi contraste / monde réaliste mis en place (relations familiales nuancée + univers de discours différencié) = dérapage 24 vers l’invraisemblance, l’outrance (puissance sup ms écho / celle de Mme P). — Structuration de la répétition : ordre chronologique (attaque de vers par indication chrono : « Le soir »235 > « La nuit »241 > « À la fin »249) + progression ves plus de gravité (besoins éltaires). + b) Maladie et santé : 231-235 . D / Elm : discours lié (phrase verbal), corps noble (« tête ») et abstraction (« concevoir ») — Interro possible sur cause de ce mal : souci ? éloigner Tfe ? — Pose note grave dès le db de la comédie (comme à sa fin : presque tragédie…) . / T : disc. + contrasté — Une phrase verbale brève entre deux Nales. — Répétition < étonnt choqué face à la question de O : condensation de sa présence obsédante [ds propos O et ds tte la pièce : obsession des concsiences] + comique ds sens possible (ital tartufo = nez / tromperie) et suggestions de ce nom (tarte, truffe) ; comique de répétition : centralité d’un O onomastique ridicule. — Registre corporel, assumé par la servante [possible de ne pas prendre son disc à la lettre — emploi de comédie] : plénitude de chair ≠ dévotion + état d’Elm. ; > sensualité basse (avidité = qui ingère : cf. fin / héritage et maison) . opulence aussi ds forme : rime233-4 avec paronomase, « merveille » / « vermeille » + c) Dégoût et nourriture : 235-241 . Évaluatifs de D / Elm : « grand », « cruelle » . Moins / T = plutôt laisse parler les faits — ironie (antiphrase) / « fort dévotement »239 [dévotion à la perdrix, à la chair, et bon au ciel] — abaissement matériel : quantité [sous le signe de la dualité : 2, 1/2] + décomposition [texture] de la chair elle-même (« hachis ») 25 — Suggestion autre péché de chair possible (en plus de cruelle indifférence : maladroite, même, invraisemblable / hypocrite = gloutonnerie en fait un type farcesque) : T « tout seul » avec Elm au souper + d) Veille et sommeil : 241-249 . Intégralité de nuit blanche s’oppose à la moitié de gigot ; surtout sommeil impossible s’oppose à absence de lucidité d’O [et pê, de recul critique — de conscience — de T] — surtout : implication d’un « nous » = gpe se resserre autour d’Elm. . Nvelle variation critique / T : — Opposition « pressé » / « agréable » (contrainte / plaisir) : fait mine ds un premier temps de reprendre vision doloriste d’O/T. — Liste de ses lieux de plaisir (tj. le concret / + abstrait Elm) : « table », « chambre », « lit » + e) Sang et vin : 249-256 . Nuit d’Em s’achève en véritable Passion [JC + apôtres : « nous » — Elm s’immolera presque à T pour le salut de ts, et nott d’O] (repas, mauvaise nuit, aube douloureuse…) . Poursuite ironie par antiphrase doloriste (« reprit courage »252, « contre les maux »253) > éclate en paradoxe : — compenser saignée d’Elm en buvant du vin (possessif « Madame » / « son déjeuner ») : dérision / dogme de la communion des saints (prière des uns valent pour les autres) + quasi suggestion blasphématoire / Eucharistie (boire du vin pour compenser mort du Christ : ce que font les prêtres…) . Rigidité comique des répliques d’O = font jouer dispositif énonciatif + trouvent pertinence croissante — Ne comprend pas (ou veut pas comprendre) ironie provocatrice de D : n’entend pas le même énoncé que D, Clé et public = objet d’un rabaissement comique (regard critique sur l’inconscient du groupe = comme O sur T qd sous la table) — Récit de D montre de plus en plus que T = un « pauvre homme », relevant pleinement de l’humaine condition. + f) Sortie : 256-258 . D réunit enfin deux fils narratifs dont O ne suivait qu’un seul (dialogue de sourd : comique par refus des règles de communication) 26 . Fin de l’ironie > critique aussi un manque de charité (ss parler d’amour…) : dureté des fanatiques (sincères ou non), qui apparaîtra fin 27 EXPLICATION 7 Molière, LeTartuffe (1664-1669) — Acte des confrontations, pour T : après III, qui achève exposition — avec désir de T pour Elm > conséquence = préripétie : Damis déshérité + donation de tous ces biens par O à Ttfe > contre-attaque du clan de la raison (famille autour d’Elm) : . 1.1 Retour de Cléante > vain appel à la raison de T, qui répond hypocritement. . 1.3 Orgon apporte contrat de mariage / Mariane > Elmire lui propose de dévoiler vraies menées de T à O en cachant ce dernier sous la table. . > 1.4 Elm fait venir T : contact = lui dit que ne s’est refusé à lui que par pudeur complaisante, opposition au mariage < jalousie et modération de Damis < protéger T > phase de conflit : T veut des preuves matérielles (« réalités »1466) — Struct. : + 1467-96 Tyrannie du désir et accommodement du Ciel. + 1497-1506 Le jeu des secrets + 1507-27 La feinte et l’expulsion (> phase exhortative). — Pbmatique : mise en scène d’une révélation de la vérité destiné à l’aveugle < articulation d’une théâtralité perverse et d’une mise en scène honnête qui doit en faire apparaître le mal (à sa victime…). — 1. 1467-1496. Tyrannie du désir et conciliation du Ciel. + a) 1467-76 Elm. oppose à T rigueur de son désir . Double entente : / T = refus modalités, et non principe (interprétation possible comme éloge antiphrastique, coquette minauderie), / Org = établit cette violence tyrannique. — th du pouvoir légitime qui court ds pièce : cf. O « père absolu »2.3, p 78 > intervention princière finale 28 . Tirade en deux temps principaux (< patron phrastique récurrent) : contrer assertion de T par modalité qui la suspende (la répète en la caractérisant : qu’O comprenne bien…). — « que » intensif + prop (modalité exclamative) : S = « votre amour » > caractérisation par violence croissante des termes : « trouble », « furieux », « violence » — « Sied-il de » + infinitif (exclamative) > même principe (« rigueur », « sans quartier », « abuser » + amorce d’une inflexion religieuse de l’argumentation : «faiblesse » (amoureuse, et humaine) + b) 1477-84. Elmire oppose à T. le jugement divin : phase de blocage et de déplacement de l’opposition, cf. succession d’abord de questions + surtout de réplique en « Mais » (opposition / conséquence implicite), à quoi se superpose enchaînement « Si » + argument d’Elm > infinitif = conséquence qu’en tire T. > « Mais » + argt d’Elm. . 1477-8. Conséquence logique propos d’Elm = qu’elle cède. . 1479-84. Elm en appelle à autorité qui sert de référence (verbale) à T, et qui s’oppose à la toute puissance du désir : Ciel. — 1480 dimension verbale : cf. « vous parlez » — 1481 sq. propos d’emblée sacrilège de T, qui minimise le sacré, maximalise son propre pouvoir (position du malin : tentateur) + rapproche « mes vœux » / « votre cœur ». — 1484 Se conforme à la logique de T. : précède sa logique pour qu’il la dévoile [appui sur opinion + rime « peur »/ « cœur » cf. Orgon 1.5 / Cléante] ; cette compréhension montre forme de proximité > caractère subversif de la pièce = distance au divin est possible ds l’honnêteté [distance / autorité relig.]. + c) 1485-1492. T. dévoile une logique jésuitique. . 1485-88. Oppose l’habileté — pragmatique — sociale et morale à la rigueur : rime « ridicules » [cf. Précieuses ridicules = se conformer au jugement du monde] / « scrupules », et « contentements »/ « accommodements ». — Articulation sacrilège, en début de vers, des S. « Je » et « le Ciel » (85-87, avec « Madame » en pivot) > relayé par « on » = le monde, invoqué par Elm., devient communauté des habiles (ou : anonymat étrange du « je » = force quasi satanique ; cf. Faust de Marlowe 1588-1601 [pacte avec le diable] et surtout DJ. de Molière 1665]). 29 — Force transgressive > didascalie où l’auteur croit nécessaire de préciser à son lecteur son jugement moral sur le personnage ; déchire rideau de la théâtralité, court-circuite énonciation enchâssé de la scène (dramaturge-pers.-spectateur) : tournure présentative suppose un « ce n’est pas moi » — en se dédouanant de l’immoralité du pers., explicite prise en charge morale de la pièce et réassure son lien au public des honnêtes gens. . 1489-1492. Morale jésuite de T. : « science » (1489) de la casuistique qui permet direction d’ « intention » (1492). — possibilité humaine d’agir pour obtenir grâce divine = poussée très loin par prédication jésuite : parti régnant à l’époque, par opposition aux jansénistes (cf. critiques de Pascal in Provinciales 1657). — adj. imprécis (« divers besoins » = domaine de la faiblesse charnelle) et caractère allusif de l’article indéfini (« une science ») = reprend toute une rhétorique du louvoiement par l’indéfini (« certains contentements »1487 , « des accommodements » 1488) — écartèlement des instances entre impersonnel (« Il est » : autorité) et première apparition de la P1 du pluriel par possessifs « notre » (1490, -92 : domaine d’application) ; dévoile au spectateur vanité de son argumentation < « intention » sans « pureté ». + c) 1493-96. T. découvre sa position sacrilège : passe de l’argumentation à l’injonction. . Succession des phrases s’accélère et se durcit (une proposition [SV], puis deux par vers) = après méandre du raisonnement, T ; en vient au but : soumettre l’autre à son désir. . Hypocrisie ds logique du « secret » = par rhétorique de l’indéfini — que prolonge 1493 le « on », et l’emploi du futur qui repousse à plus tard toute explication —, tout éclaircissement se voit de fait refusé : revers noir du sacré (même étym. : séparation), à l’opposé de toute « pureté » transparente ; discours de séduction = d’une autorité mystérieuse, qui prétend contrebalancer omnscience et omnipotence divine. . Enlever tout pouvoir à l’autre : marques syntaxiques = restriction « ne …que » 1494, impératifs 95, PN. indéfini « tout » // « moi » (fin d’hém.)96. . T. se place, par son discours, en position de toute puissance = révèle aussi que cette puissance est celle du mal (antéchrist libidineux 96 : prend le mal sur lui ≠ salut, = assouvissement). — 2. 1497-1506. L’illusion du secret : jeu des sons et des corps. + a) 1497-1501. Renversement de la maîtrise. . Vain déploiement verbal de T. / efficacité de la toux d’Elm. = dispositif d’une mise en scène (valeur d’aparté), qui rappelle que ds tte cette scène, Org. = présent, et destinataire. 30 — comique ds opposition successive des registres (argumentation / éructation) comme, ds toute lascène, ds leur simultanéité = Org. sous la table (farce, comique de geste et de situation) / savants discours de T. (comique de caractère) ; « grande comédie » Mol. = comique symphonique…. . Paradoxe de cette scène centrale, où le dissimulateur se dévoile, et où les honnêtes gens dissimulent = fonction traditionnelle du théâtre ds le théâtre (double illusion donne vérité : cf. La Souricière, in Hamlet) ; représentation (farcesque) comme moyen de vertu (castigat ridendo mores) : Orgon vrai destinataire, invisible aux personnages = comme le public / pers. de la pièce ds son ensemble (connu d’Elm : actrice et dramaturge de la scène ; ≠ personnage). — Orgon = aussi le pers. stupide qui se laisse abuser par l’opinion et par les apparences > le déniaiser : comme un public idéalement innocent — pure position à laquelle ne peut s’identifier aucun spectateur. . Par sa toux, Elmire rappelle aussi présence des corps. — jeu grivois possible (cf. registre farcesque de la scène) autour du « cornet » du « jus de réglisse » 1498 > « tous les jus du monde » 1500 : entre « rhume » d’Elm. et désir de T. = carnaval des humeurs. — plus simplement : sur scène concrètement, geste de T. vers E. > approche passe des mots aux gestes. . Moment possible de suspens dramatique : — « supplice » 1497 : peut rappeler calvaire du Christ (sens lat. de sacrifice aux dieux) + rime comique / « réglisse » ; ms surtout appel possible à Orgon : situation limite = elle pourrait céder, et lui intervenir. + b) 1502-1506. Morale mondaine de T. tournée en ridicule. . Étrange effacement énonciatif (ø « je ») ds opposition du « secret » 1503, su « silence » -06 / « éclat » 1504, « monde » -05 : maximes (clausule sur formule), discours d’opinion. — implication morale : critique possible d’une critique du théâtre = l’insupportable est le dévoilement ; mal accepté si pas publié > réponse par avance au parti dévot, en s’appuyant sur société courtisane : « la règle de toute les règles est de plaire » (Critique de l’École des femmes, 1663). — comique de situation < croit partager un secret — 3. 1507-1528. Elmire : la feinte et l’expulsion 31 + a) 1507-19 Elmire ou le jeu des responsabilités. . Réitération de la toux = signale à Org. importance de ce qui vient d’être dit (appel à intervention…) + duplicité de ce qui va suivre (Jkbs. : fonction expressive, conative [contact] et pê phatique [action sur l’autre]). . 1507-10. Dans consentement apparent, mise en jeu de soi « je » (07,8,9) = en tension avec formulation impersonnelle (« Il faut » 07, 08) et « on » (1510) qui succède au « vous » (1508) pour désigner l’autre. — lecture possible = double sens : celui qui ll’oblige à céder = T., mais aussi Org., qui ne veut pas comprendre. . 15011-16. Longue période argumentative, pour conclure à ce qui a déjà été dit au départ. — Ampleur de l’architecture (phrase la plus longue de la scène), hyperhypotaxe : concession + coordination (« Sans doute » « et » : 2v.) > opposition (« mais ») > double expression de la cause évidente + coordination (« puisque » + « puisque » + « et » : 3v) > conclusion brève(« il faut »). — Embarras ? Gagner du temps ? Prolonger torture d’Orgon (cf. « les gens » 1516)? — Complexité du jeu PNal : cf. deux « on » 1514 n’ont pas le même référent (1e = T. ou Org. ; 2e = Elm. ou tous ceux qui tentent de prévenir O. des menées de T.). . 1517-1519. Échos paradoxal à la tirade de T. — 1518. Relative sans antécédent (périphrase) laisse ouverte attribution de la responsabilité de la faute : tj. travail d’allusion qui compte aussi sur l’esprit du public (écriture de la complicité). — 1519. Clausule à la P3 s’oppose au v. 1496 de T. = rime en « moi », mais ici pour se défausser du mal ; tour de force < scène organisée par Elm. , qui — comme Molière — veut simplement montrer ce qui est, et se trouve pê débordée par les réactions que cela provoque. + b) 1520-27 Vers une entrée en scène d’Orgon . Nouveau changement de rythme : alternance de répliques après tirade > progression plus rapide de l’action. . Élément d’une inversion des rapports de force : — Elm. coupe la parole à T. (1520) — Usage dense de l’impératif (4x : 1521, 1527-28) > le chasse. . Malignité de T. concerne à présent le faux absent de la scène, qui apparaît à présent en discours : O. Double stratégie : 32 — Elm. parle d’O. < se défendre, gagner du temps + < provoquer O. en lui faisant entendre de que T. pense de lui: faire sortir T. permet de faire entrer le mari en scène = vers une résolution de la situation. — cette résolution = passage de l’autorité religieuse, biaisée, à l’autorité familiale, qui l’emportera : caractère « bourgeois » de ce théâtre +assomption d’une morale immanente (hs. règlent leurs affaires entre eux ; Roi tient lieu de Dieu : fera arrêter Tartuffe < service rendu par Orgon pendant la Fronde = présente alliance de la bgeoisie avec le roi contre la noblesse). . Ambivalence de cette sortie de T. — anticipe ce que sera son sort : chassé de la maison — manière de montrer d’abord qu’il est partout (« galerie » 1522 = lieu de passage et de dissimulation). — Pour l’heure : fonction dramaturgique (faire sortir O de sous la table) + faux contrepoint / emprise de T (fait chasser Damis > peut faire chasser tout le monde fin 4) — Scène pivot de la pièce = montre une société sans innocence + Point max de l’action proprement humaine (≠ politique à caractère divin acte 5) : mise en scène théâtrale (mise en abîme de la pièce) > que le ridicule se montre lui-même (mise en situation, clarification de ce qui appartient à la nature). + Avant qu’un envoyé du Prince dénoue la situation comme un deus ex machina (fait arrêter T., qui prétendait faire arrêter O.): de même que c’est l’intervention de L14 qui sauva pour finir la pièce et permit son succès. + Si la foi n’est pas attaqués de manière aussi frontale que dans DJ., combat de l’hypocrisie par la ruse montre du moins la difficulté de croire et le pouvoir de la représentation. 33