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Mis à jour le 13/08/2010 par SFR IRM : Le chant des protons s
IRM Mis à jour le 13/08/2010 par SFR IRM : Le chant des protons s'intensifie François-Xavier Babinet (1), Magali Lafaye (2) (1) Hôpital Foch, Suresnes (2) Hôpital Lariboisière, AP-HP Introduction Le RSNA 2008 a mis une fois encore en avant les possibilités et le potentiel énormes de l'IRM d'un point de vue du diagnostic, mais aussi interventionnel. Le champ d'applications de l'IRM ne cesse de croître : il devient de plus en plus incontournable en cancérologie à tous les stades de cette pathologie. Ses possibilités en imagerie vasculaire s'étendent, notamment sous la menace de la FNS (Fibrose Néphrogénique Systémique). L'innovation technologique arrive cette année par le 3 Teslas, et se déclinera probablement sur les aimants de champ plus faible. En outre, une offre alternative se développe à coté des aimants tunnels haut de gamme largement majoritaires en France. Cancérologie, un domaine phare La place de l'IRM dans la détection du cancer, la caractérisation tumorale et le suivi thérapeutique de la maladie est de plus en plus prépondérante, principalement pour les cancers du sein et de la prostate. Rappelons que l'examen IRM s'avère plus sensible que la mammographie d'après une étude du New England de 2007, et que l'American Cancer Society recommande une IRM annuelle pour les populations à risque. En outre chez les femmes jeunes et porteuses d'implants mammaires, la mammographie est plus délicate à interpréter. Lors d'une suspicion ou détection de la maladie, l'IRM est fréquemment utilisée aux Etats-Unis. Pour la classification du cancer, la caractérisation des lésions, la réalisation d'une biopsie, le planning opératoire et le suivi de chimiothérapies. Dans ce cadre, et dans le même esprit que l'IRM dédiée à l'exploration du sein d'Aurora, GE Healthcare propose depuis l'an dernier son IRM SIGNA VIBRANT, dédiée à l'exploration et à la biopsie du sein : à son IRM Signa HDx 1.5T a été associée la table mobile VanguardTM développée par la société Sentinelle Medical, intégrant une antenne 8 canaux / 8 éléments et conçue avec des abords latéraux pour les biopsies mammaires de la patiente installée en décubitus ventral. Rejoignant GE Healthcare sur cette approche en 2008, Siemens présente une déclinaison de son Magnetom Espree 1.5T avec un tunnel de 70 cm nommée Magnetom Espree Pink, dédiée à l'imagerie de la femme, avec l'intégration de la table VanguardTM. Ce package s'accompagne d'une réelle nouveauté chez Siemens, qui a fortement mis l'accent en 2008 sur les logiciels de CAD (Computer Assisted Diagnosis). Ainsi pour l'imagerie de la femme, l'application Brevis sous Syngo est mise en avant au RSNA 2008. Il s'agit bien d'une rupture, puisque jusqu'en 2007, de tels outils, considérés comme des niches, étaient développés par des sociétés autres que les grands fournisseurs d'IRM. Le diagnostic, la caractérisation et le suivi pour le cancer du sein font appel le plus souvent à des acquisitions anatomiques en T1 ou T2, auxquelles s'ajoutent des images dynamiques de prise de contraste («wash in » puis « wash out »), avec des images injectées haute résolution, et éventuellement des séquences de spectroscopie. Si l'on ajoute des mammographies RX, des échographies et à terme l'élastographie, ce sont de multiples éléments qui sont mis à profit dans le traitement de cette pathologie. Siemens a donc développé une interface ergonomique où tous ces éléments sont mis en page, et en correspondance. Le comportement dynamique des lésions est codé en couleur et apparait ainsi simplement sur l'image anatomique comme en scintigraphie. En complément, Siemens présente aussi le CAD Syngo TISSUE 4D pour l'analyse pharmaco-cinétique des tissus avec des applications dans le domaine de la prostate, le foie et le cerveau. Il fournit des paramètres comme le Ktrans, index de perméabilité à la perfusion. Grâce à l'acquisition de la société In Vivo, Philips, lui, intègre deux développements issus de cette société pour l'imagerie de la femme. Le Mammotrak, déjà présenté en 2007, est un chariot dédié accueillant une antenne à 7 éléments pour la biopsie et 16 éléments pour le diagnostic, avec une couverture incluant le creux axillaire. En complément, Philips intègre le logiciel Dyncad sur ses stations de traitement, produit In Vivo dédié à l'imagerie mammaire. Comme pour les autres constructeurs, l'antenne sein VanguardTM de la société Sentinelle Medical fait désormais partie de la gamme d'antennes proposées par Toshiba : cette antenne permet d'augmenter le rapport signal/bruit de 30% et facilite la réalisation des biopsies mammaires par une meilleure accessibilité, une meilleure ergonomie et un meilleur confort pour la patiente car l'examen peut être réalisé « pieds en avant ». En complément de cette antenne, Toshiba propose en France un CAD dédié à l'IRM mammaire : CadStream, développé par la société américaine CONFIRMA. Une nouveauté en cancérologie, présentée cette année au RSNA 2008 par un seul construteur, GE Healthcare, porte sur la planification de la radiothérapie par IRM. En effet, GE Healthcare propose cette année, une table mobile dédiée pour la planification de la radiothérapie par IRM. Cette table est composée d'un plateau plat compatible avec les dispositifs d'indexation utilisés en TDM et en radiothérapie. Des antennes dédiées ont été conçues pour ne pas modifier la position du patient. Les images de repérage ainsi obtenues par IRM, sont ensuite transmises de la station de travail AW vers la station de planification en oncologie, sous format DICOM RTSS. L'avantage principal est d'obtenir des images d'IRM de repérage, avec un contraste bien meilleur qu'en scanner, et sans irradiation supplémentaire, permettant ainsi d'optimiser la planification et le suivi du traitement par radiothérapie. Notons que Philips prépare aussi cette fonctionnalité sur son Panorama. Par ailleurs, tous les constructeurs mettent toujours en avant leurs séquences d'IRM de diffusion corps entier, en particulier pour le suivi des traitements thérapeutiques des cancers, en les opposant directement au TEP, actuellement gold-standard dans le domaine en France. Les séquences d'IRM de diffusion corps entier, qui sont des séquences EPI en imagerie inversée, présentent des sensibilité, résolution spatiale et temporelle les mettant directement en concurrence avec le TEP, qui reste d'autant plus une modalité d'imagerie irradiante. Siemens propose pour cette application la technologie originale Tim CT Onco, qui consiste en une acquisition avec déplacement continu de la table. Selon Toshiba, l'IRM de diffusion corps entier est déjà l'imagerie de suivi de référence au Japon pour les patients cancéreux. Des études comparatives PET/ IRM de diffusion corps entier sont actuellement en cours, pour trancher sur la question. FNS & ARM sans Gadolinium La secousse la plus sérieuse pour l'IRM en 2007, toujours d'actualité bien que sujette à débat, est l'apparition de la Fibrose Néphrogénique Systémique (FNS ou NFS en anglais), complication développée par les insuffisants rénaux et hépatiques ayant eu un examen IRM avec injection de gadolinium comme produit de contraste. Cette pathologie nouvelle se développe chez les insuffisants rénaux sévères sous la forme d'une fibrose et d'un durcissement de certains tissus comme la peau, les muscles striés, la plèvre, le péricarde et le myocarde, jusqu'à être mortelle. Le gadolinium est donc dorénavant considéré comme contre indiqué chez les insuffisants rénaux ainsi que chez les bébés de moins de 1 an en raison de l'immaturité de leur fonction rénale. En réponse à cette nouvelle contre-indication et pour que l'IRM reste accessible à cette population, les constructeurs mettent en avant leurs séquences d'angiographie par résonance magnétique (ARM) sans produit de contraste, complémentaires aux traditionnelles séquences Time of flight (TOF) ou en contraste de phase. Une première séquence, dédiée aux acquisitions vasculaires des membres, utilise 2 acquisitions synchronisées avec l'ECG : l'une en systole où seules les veines sont en hypersignal, l'autre en diastole où les artères et les veines sont en hypersignal. Une soustraction automatique des deux séries permet la visualisation des artères seules. Elle s'appelle FBI (Fresh Blood Imaging) chez Toshiba, Syngo Native SPACE chez Siemens, 3D TRANCE chez Philips et INHANCE 2D Inflow utilisant le temps de vol chez GE. Une deuxième séquence particulièrement utile dans l'étude des artères rénales utilise le principe du spin labelling pour marquer les protons. L'acquisition est réalisée en séquence d'imagerie rapide, pondérée en T2 en synchronisation respiratoire, permettant de relever le signal des liquides et d'obtenir une bonne définition en distalité. Cette séquence est baptisée Time-SLIP (Time Spatial Labelling Inversion Pulse) chez Toshiba en acquisition axiale et coronale, Syngo Native TRUE FISP chez Siemens, B-TRANCE chez Philips et INHANCE Inflow IR chez GE. Notons par ailleurs que le Time-SLIP 4D chez Toshiba est actuellement la seule technique d'acquisition permettant d'obtenir la dynamique vasculaire sans injection de gadolinium, avec une résolution temporelle de l'ordre de 100 ms. Ces techniques d'ARM sans gadolinium, point fort du constructeur nippon, sont issues d'une expérience de plus de 12 ans de recherche et développement au Japon et sont utilisées en routine clinique. De plus, GE propose l'INHANCE 3D velocity (acquisition parallèle en contraste de phase), et Hitachi, sa séquence d'ARM sans gadolinium appelé VASC. L'ASL (Arterial Spin Labelling) est disponible chez Philips comme alternative à la perfusion cérébrale, sans produit de contraste. D'autre part, des séquences utilisant du gadolinium en faible quantité sont également proposées, notamment pour des acquisitions dynamiques, par GE (TRICKS), Toshiba (DRKS), Siemens (TWIST) et Philips (4D TRAK). Le plan de Fourier y est rempli de façon elliptique, plus fréquemment au centre qu'en périphérie. L'interventionnel en pleine expansion Des développements très importants aussi en IRM interventionnelle, notamment pour le domaine de la cancérologie, ont été réalisés chez les constructeurs ces dernières années, les principales contraintes étant l'utilisation de matériaux amagnétiques, les temps d'acquisition et d'installation. A côté des dispositifs de biopsie mammaire exposés ci-dessus, les constructeurs offrent deux solutions majeures en IRM interventionnelle cette année : Traitement par ultrasons focalisés guidés par IRM : l'une des applications les plus avancées dans le domaine de l'IRM interventionnelle est l'utilisation d'ultrasons focalisés sous IRM pour traiter une lésion par hyperthermie. Un transducteur d'ultrasons est alors intégré dans la table. L'IRM permet de visualiser la lésion, de planifier le traitement par ultrasons focalisés et de monitorer ce traitement en temps réel, par mesure de la température dans les tissus (thermométrie). La cartographie de température permet de mesurer en temps réel l'efficacité et la sécurité du traitement, puisqu'il est nécessaire de franchir un certain seuil de température pour que le territoire de la lésion se nécrose, tout en épargnant bien sûr les tissus sains. Actuellement le traitement par US focalisés sous IRM a obtenu le marquage CE pour deux indications : pour le traitement des fibromes utérins et pour le traitement palliatif des métastases des cancers osseux. D'autres applications sont aujourd'hui à l'étude. Grâce à son partenariat exclusif avec la firme israélienne Insightec et son appareil Exablate 2000 (adapté aux traitements non chirurgicaux des fibromes utérins - Réf : CHU Tours), GE Healthcare propose Exablate 2000, doté d'une table d'IRM mobile du Signa dans laquelle a été intégré le transducteur d'ultrasons. Philips travaille aussi un système du même type, dont le prototype est installé à l'hôpital St-André de Bordeaux et utilisé en routine clinique. Les ultrasons y sont émis en 3D et non plus point par point. Suite chirurgicale IRM : l'idée est de proposer une suite combinée d'un bloc opératoire avec une IRM, dans deux pièces proches ou dans la même pièce, pour permettre la réalisation d'un contrôle peropératoire par IRM. L'objectif est de vérifier l'avancée de l'intervention chirurgicale, afin de la compléter ou la réajuster si nécessaire. GE Healthcare offre aujourd'hui une suite chirurgicale IRM, appelée « MR Surgical Suite », composée de deux salles situées côte à côte, une salle d'IRM 1.5T ou 3T et une salle de bloc opératoire, qui présentent des équipements indépendants mais connectables. Pour réaliser cette suite, GE Healthcare a développé en étroite collaboration avec la société MAQUET, un sur-plateau chirurgical s'insérant sur la table d'opération 1150 de MAQUET, et pouvant se translater sur le chariot mobile d'IRM de GE, qui est ensuite acheminé jusqu'à l'IRM via une porte coulissante entre les 2 salles, et que soit alors effectué le contrôle per-opératoire sous IRM. Actuellement, les interventions sont ciblées principalement sur la neurochirurgie (tumeurs cérébrales, résection de gliomes, tumeurs hypophysaires) et la chirurgie du rachis. Siemens a développé en partenariat avec Brainlab, deux suites, la « Brain suite IMRI rotating table » ou la table d'opération pivote sur son socle vers l'IRM située à coté dans la même salle, et la « Brain SUITE MIYABI » ou la table d'opération se déplace jusqu'à l'IRM dans la salle d'à côté. Une salle mixte angiographie-IRM est également proposée par Siemens. De plus, Siemens entretient un autre partenariat avec la société canadienne IMRIS, qui intègre une IRM 1.5T ou 3T dans une salle d'opération, avec la particularité d'un statif mobile qui se translate vers le patient sans avoir besoin de le mobiliser. 22 systèmes de ce type sont aujourd'hui en service dans le monde. Pour Philips, l'IRM per-opératoire est aussi un fort axe de développement, avec l'étude de la pose de stents ou d'électrodes sous IRM, et le drainage de kystes guidés par IRM (en cours à Minneapolis). Deux nouvelles plateformes en 3T Le marché du 3T reste un enjeu majeur pour tous les constructeurs. Le 3T confirme son domaine de prédilection pour la neuroradiologie, avec des applications pour les maladies neurodégénératives ou neuropsychologiques (Alzheimer, schizophrénie, autisme, hyperactivité, émotions, troubles obsessionnels compulsifs…). Le 3T est soumis au problème de la SAR (Specific Absorption Rate) et à certains artéfacts, notamment de susceptibilité magnétique. Pour autant ses apports sont considérables dans tous les domaines nécessitant de disposer d'un fort signal (perfusion, diffusion, arterial spin labelling), d'une acquisition rapide (angiographie MR, IRM cardiaque, acquisitions en apnée), ou d'une bonne séparation (spectroscopie, séquences de suppression de graisse). En IRM 3T, Siemens propose la machine Magnetom VERIO avec un tunnel de 70 cm de diamètre, dotée du TIM et de la technologie True Form, et le Magnetom TRIO TIM avec un tunnel de 60 cm. L'Achieva 3T TX de Philips : Philips lance fin 2008 l'émission parallèle, sous le nom de technologie MultiTransmit. Cette innovation majeure, qui pourrait faire date dans le monde de l'IRM, sera commercialisée en 2009 sur la plateforme 3T renommée ACHIEVA 3T TX. L'imagerie parallèle, lancée à la fin années 90 par Philips avec le SENSE fonctionne actuellement uniquement en réception chez tous les fournisseurs. Dans l'approche SENSE (ou ASSET), plusieurs éléments d'antenne associée chacun à un canal d'acquisition recueillent, sur une coupe ou un volume, une sous-image dans le plan de Fourier. Ces sous-images Fourier sont ensuite transformées en sous-images anatomiques dont est extraite la coupe analysée par le radiologue. Cette nouvelle technique a été mise à profit pour améliorer selon l'objectif poursuivi, un ou plusieurs éléments du fameux triptyque de l'IRM : Temps d'acquisition, Signal/bruit, Résolution spatiale. L'imagerie parallèle en émission reprend en partie ce principe, car l'onde RF est diffusée via une antenne émettrice à deux entrées. Plus encore, deux émetteurs RF distincts génèrent des impulsions différentes en fréquence, phase et signal. Ainsi, deux images sont recueillies pendant l'acquisition. L'intérêt est triple : d'une part, l'acquisition est fragile à 3 Teslas en raison des artefacts multiples (dont l'artefact dielectrique), et des tolérances d'homogénéité du champ B1. En particulier, les images abdominales sont souvent jugées de qualité inférieure à celles acquises en 1.5 T, en raison de zones noires. L'émission parallèle vise à réduire ces zones d'ombre, car les zones anatomiques sont excitées par deux fréquences différentes. L'émission RF est en quelque sorte un « scialytique RF », diluant les ombres. D'autre part, Philips annonce une possibilité de réduction importante du temps d'acquisition jusqu'à 40% grâce à cette technologie. Enfin, celle-ci peut être aussi mise à profit en réduisant l'énergie transmise aux tissus, le SAR (Specific Absorption Rate). La diffusion de ces nouvelle machines est prévue à compter de l'année 2009, sachant qu'un exemplaire est déjà installé à Bonn. La SIGNA DiscoveryTM MR750 de GE : GE Healthcare présente au RSNA 2008 sa nouvelle IRM SIGNA DiscoveryTM 750, avec un nouveau statif à 3T et un tunnel de 60 cm : cette IRM présente une gestion thermique avancée, avec de nouveaux composants solides pour les gradients et l'ajout d'un circuit de refroidissement à l'eau dans le statif ; elle dispose d'une nouvelle technologie, appelée OpTix, qui lui permet d'améliorer le SNR jusqu'à 27% par rapport à une transmission classique analogique du signal RF : le convertisseur analogique numérique est en fait intégré dans le statif de cette IRM, au lieu d'être déporté comme actuellement dans le local technique ; ainsi le signal RF amplifié et numérisé est transmis par fibre optique au système de traitement et de reconstruction, plus efficacement et avec une meilleure immunité au bruit électronique. Toshiba annonce une prochaine machine Vantage 3T pour 2009, et Hitachi souhaite également se positionner sur ce marché. La croissance d'une offre alternative A coté des aimants haut de gamme avec un champ vertical de 1T à 1.2T, ou des IRM cylindriques à champ horizontal de 1.5 et 3T, qui concentrent les innovations technologiques les plus poussées, de nombreux produits parfois nouveaux étaient présentés au RSNA 2008. Cette offre multiforme répond à des besoins sur lesquels il est intéressant de se pencher : Nous trouvons tout d'abord la famille des aimants tunnel haut champ moyenne gamme: Siemens avait ouvert la voie l'an dernier en sortant le Magnetom Essenza, rejoint par Philips cette année avec l'Achieva SE. Ces appareils ne se lancent pas dans la course aux nombres de canaux et à la puissance maximale des gradients. Ils sont conçus pour faire du travail de base correctement, moyennant un investissement plus léger (800 k€), des coûts d'exploitation limitées (notamment en consommations d'Hélium et d'électricité), avec des contraintes d'installation simplifiées. La seconde famille est donc celles des IRM à champ modéré corps entier (< 1T). Conçues en champ vertical avec des aimants permanents, elles sont donc par nature ouvertes, et affranchies de toutes les contraintes financières et techniques liées au refroidissement des aimants supraconducteurs par l'Hélium. Derrière Hitachi, leader mondial dans ce domaine, les grands constructeurs maintiennent ce type d'équipement à leur catalogue - A l'exception de Philips qui en a abandonné la fabrication, mais la société chinoise Neusoft détenue à 100% par le groupe hollandais propose ce type de produits. L'HAS s'est penchée sur la problématique des IRM bas champ (autre nom pour champ modéré) et a publié un rapport en juin 2008 à leur sujet, couvrant les aspects cliniques et médico économiques. Elle conclut que « ces machines peuvent intervenir dans le cadre du dépistage d'une pathologie ostéo-articulaire et/ou neuro-encéphalique et du suivi thérapeutique. Elles offrent un intérêt pour l'imagerie de l'enfant, le cas échéant, de la femme enceinte, des patients claustrophobes et obèses », en préconisant la levée des autorisations pour ce segment. La troisième famille alternative est celle des IRM dédiées. Cette famille évolue également, puisqu'au RSNA 2008, ONI présentait un nouvel appareil 1.5T dédié aux examens ostéoarticulaires des extrémités. Le rapport HAS les recommande dans deux situations : - L'évaluation comparative avec d'autres modalités, notamment dans le pronostic et le suivi thérapeutique de la polyartrite rhumatoide. - Les services d'accueil des urgences pour explorer la traumatologie du genou, voire de la cheville et du coude, au sein d'un pôle d'excellence de pathologie ostéo-articulaire, disposant d'un plateau d'imagerie dont l'activité annuelle est supérieure à 2000 actes. La quatrième famille est celle des IRM posturales. Contrairement à Fonar en proie à des difficultés boursières courant 2008, les deux autres fabricants étaient présents : Paramed avec son prototype de MR open, et Esaote, avec le G-scan, IRM télécommandée déjà installée à plusieurs exemplaires dans le monde. L'objectif est de réaliser des clichés en charge du rachis et des articulations, ainsi que des études dynamiques, ce qui est possible avec ces solutions originales. Il est à noter que le coût de revient d'un examen est bien plus faible avec ces différentes familles de machines, ce qui pourrait être source d'économies en adaptant le forfait technique. Signalons dans ce domaine qu'à l'inverse, la cotation est plutôt sous-estimée en 3T, (le tarif est identique au 1.5T), et pour certains examens longs (cardio IRM par exemple), les examens à une valeur de champ donné étant soumis à un tarif unique... CONCLUSION Ce RSNA 2008 a de quoi faire rêver en IRM : de nouveaux aimants, des percées technologiques (dont l'émission parallèle), des confirmations de potentiel (cancérologie, interventionnel et ARM sans gado) et beaucoup de sujets innovants. L'espace d'exposition était encore plus vaste qu'en 2007, avec un troisième hall en supplément… Et pourtant, qu'en sera-t-il de ces promesses en 2009, année qui s'annonce économiquement difficile sur le plan mondial? La demande, comme la capacité d'innovation et de production des industriels sont difficilement prévisibles. Si elles se maintiennent, l'IRM continuera sa croissance… Au-delà de ces interrogations globales, le retour de Chicago vers la France fait vivre un autre atterrissage, dans la réalité du sous-équipement français en matière d'IRM. Le paradoxe français peut-il subsister ? A l'heure ou la SFR met en priorité « l'IRM et le scanner pour tous les patients et toutes les pathologies », dans la lignée du « Guide du bon usage des examens d'imagerie médicale » élaboré en 2005, la situation française tourne au non-sens. Pour la cinquième année consécutive, la SFR avec l'association ISA (Imagerie Santé Avenir) a impulsé une étude menée par le cabinet Cemka Eval auprès d'un échantillon de 200 services ou cabinets de radiologie sur les délais d'attente pour un rendez-vous d'IRM en 2008. Citons les principaux résultats : - 35,4 jours de délai moyen pour un rdv d'IRM, alors que le plan cancer préconise un délai de 15 jours ! - Persistance des inégalités régionales - 3 fois plus d'appareils par millions d'habitants en Norvège ou en Allemagne qu'en France… Ce diagnostic n'est malheureusement qu'une confirmation d'un état connu. La situation française est absurde médicalement, puisque les maladies à incidence croissante, comme certains cancers, ou maladies neurodégénératives liées au vieillissement de la population sont des domaines d'excellence de l'IRM : L'accès aux soins est clairement insuffisant. L'absurdité est également financière : ces problèmes d'accès induisent des examens préalables supplémentaires sur d'autres modalités, des retards dans le diagnostic donc le traitement, un coût certain pour l'Assurance Maladie qui doit assumer des conséquences collatérales en transports et journées d'arrêt maladie. Un constat analogue a été posé en Belgique en 2007 : notre voisin a pris une mesure exceptionnelle et immédiate d'augmentation de son parc de 60 %, qui a été suivie d'effet puisque quasiment la moitié du programme est réalisée fin 2008. Pourquoi pas la même démarche en France ? L'enquête ISA conclut à la nécessité de 150 autorisations exceptionnelles immédiates. Comme dirait un ancien habitant de Chicago : Yes we can !