Régie du secteur socioculturel

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Régie du secteur socioculturel
Régie du secteur socioculturel
Activité cinéma
Loriol sur Drôme
N°19 - NOVEMBRE 2008
Le théâtre et l’Actor’s Studio
Al Pacino (Alfredo James Pacino) est né le 25
avril 1940 à Manhattan, à East Harlem. Ses parents, Rose et Salvatore Alfred Pacino, divorcent
quand il a deux ans. Sa mère déménage dans le
South Bronx, pour vivre chez ses parents, d’origines siciliennes. Son père part en Californie et
ouvre son propre restaurant. Passionné par le
théâtre, Al parvient à décrocher des rôles dans
des pièces mais il doit travailler pour vivre. Il
enchaîne les petits boulots et suit des cours de
comédie avec Charles Laughton, son professeur,
mentor et ami… Grâce à ses économies, il intègre l'Actor's Studio en 1966 sous la direction de
Lee Strasberg, son second père spirituel. Là il
apprend la célèbre méthode de jeu prônée par
Stanislavsky : les acteurs créent leurs personnages à partir de leur vécu et de leur ressenti personnel, le rôle devient alors comme un aspect
d'eux-mêmes. Pacino est un représentant majeur
de cette école qui a formé de grands acteurs
américains parmi lesquels figurent Harvey Keitel, Dustin Hoffman, Jack Nicholson, Paul Newman, Robert de Niro, Marlon Brando, etc. Son
travail et son talent lui permettent d'obtenir un
Obie (récompense pour le théâtre) en 1968 pour
The Indian Wants the Bronx, et un Tony Award
dès l'année suivante pour Does the Tiger Wear a
Necktie?
Ses débuts au cinéma et ses premiers grands
rôles
Pacino fait ses débuts au cinéma dans Me, Nathalie de Fred Coe en 1969. Il obtient le rôle
principal dans Panique à Needle Park (1970) de
Jerry Schatzberg. Dans ce drame, il incarne une
petite frappe héroïnomane qui entraine sa petite
amie dans sa chute. Entre l'énergie crâneuse et
Film américain – 2007 –
1h40 – Film policier réalisé
par Jon Avnet. Avec Robert
De Niro et Al Pacino.
Après avoir passé trente ans
ensemble dans la police de
New York, les détectives
Turk et Rooster sont prêts à
tout sauf à prendre leur retraite. Peu avant leur départ,
plusieurs criminels ayant échappé à la justice sont assassinés selon un mode opératoire qui rappelle celui d'un
serial-killer que les deux enquêteurs ont mis sous les
verrous plusieurs années auparavant. Une insupportable
question se pose alors : Turk et Rooster se seraient-ils
trompés ? Leur chef, le lieutenant Hingis, commence à
craindre qu'un policier ne soit impliqué.
Séances
La loi et l’ordre
Me 5 novembre
20h30
Sa 8 novembre
18h00
Di 9 novembre
17h00
survoltée de la rue et le total abrutissement de
l'héroïne, il compose un personnage criant de
complexité, prouvant déjà si jeune, en 1969 (il n'a
que vingt ans), la grande finesse et la grande richesse de son jeu. C’est une véritable révélation.
Il est aussi le symbole de cette nouvelle vague
d'acteurs, ancrée dans les galères et la réalité de la
rue dans ce qu'elle peut avoir de plus violent
(chose que l'on retrouve par exemple dans Taxi
Driver). On retrouve Al Pacino avec le même
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
genre d'énergie dans Serpico et Un après-midi
de chien qui l'imposeront définitivement comme
l'une des icônes de cette nouvelle vague…
Panique à Needle Park marque donc un tournant
dans sa carrière car il attire l'attention de Francis
Ford Coppola. Coppola, jeune cinéaste ambitieux et prometteur, propose alors au jeune
acteur un rôle qui va changer leur vie à tous
les deux… Il s’agit d’un rôle dans un film
adapté du bestseller de Mario Puzo, Le Parrain. Cependant les grands studios ne sont
guère enthousiastes : ils ne veulent plus entendre parler de Brando (un acteur ingérable) et préfèrent un acteur de renom (Robert
Redford ou Ryan O'Neal) pour incarner Michael Corleone. Contre vent et marée, Coppola va réussir à se maintenir et à imposer ses
choix. Il avancera le planning de tournage de
la fameuse scène du restaurant où Michael
venge son père… Pacino conservera le rôle !
Sa première rencontre avec Marlon Brando
reste un des moments les plus importants de
sa carrière comme il le reconnaît luimême… On connaît la suite, le film est un
énorme succès et propulse Al Pacino au rang
de star.
L'année suivante, il renouvelle sa collaboration
avec Jerry Schatzberg pour L'Épouvantail. Al Pacino donne la réplique à Gene Hackman dans ce
film qui a reçu la Palme d'or au festival de Cannes en 1973. La même année, il signe son premier
film avec Sydney Lumet : Serpico. Il y interprète
un flic instable et colérique qui se démène au sein
d'un New York violent et d'une police corrompue.
Le film fait de bons résultats au box-office et Pacino assoit définitivement sa popularité. En 1974,
il reprend le rôle de Michael Corleone pour le
second volet du Parrain. Le film, souvent considéré comme supérieur au premier, est un succès.
En 1975, Pacino incarne un nouveau personnage
instable, un braqueur de banque dilettante, dans
Un après-midi de chien (Dog Day Afternoon) de
Sydney Lumet. Ce film témoigne d'un cinéma
social et engagé. En effet, cette histoire tirée d'un
véritable braquage, commis en 1972, est aussi le
reflet de son époque. Pour la première fois au cinéma, une grande star accepte de jouer un personnage ouvertement homosexuel. Au-delà de cette
histoire d’amour atypique, le film est aussi une
diatribe contre l'absurdité du système policier et
du « tout répressif ». Il s'agit indéniablement de
l'un des plus grands rôles d'Al Pacino au cinéma,
dont la prestation est remarquable. Il porte le film
à lui tout seul, comme De Niro le fait dans Taxi
Driver. Ce n'est pas un hasard si les deux films,
sortis à quelques mois d'intervalle, restent parmi
les meilleurs témoignages du cinéma américain
des années 70 : une fenêtre ouverte sur l'arrièrecour du rêve américain, sur les désaxés et le malaise d'une société traumatisée par le Vietnam.
Deux ans plus tard, Pacino se lance dans le mélodrame avec Sydney Pollack dans Bobby Deerfield
(1977).
Un succès confirmé et un film phare : Scarface
Dans Le Parrain , Al Pacino est Michael, le fils de
Vito Corleone (Marlon Brando)…
Les années 1980 débutent de façon marquée pour
Al Pacino, puisqu'il interprète un homosexuel
dans un très sombre polar de William Friedkin,
La Chasse (Cruising, 1980). En 1983, Brian De
Palma lui offre le rôle de Tony Montana dans
Scarface, remake du film de Howard Hawks
(Scarface, 1932). Al Pacino incarne le rôle d’un
immigré cubain dont la folie se développe en
même temps que son ascension financière et
sociale au sein de la pègre. Pour toute une gé-
nération, le personnage de Tony Montana est
un mythe et un objet de fascination avec toutes les ambiguïtés que cela comporte…
Autre film « culte » : Scarface ou l’ascension fulgurante d’un petit malfrat issu de l’immigration
cubaine...
A l’instar de bon nombre de grands acteurs, Al
Pacino devra laisser passer une décennie cinématographique sans relief dominée par les performances d’acteurs bodybuildés (Stallone, Schwarzenegger, etc.). En 1989, il donne la réplique à
Ellen Barkin dans Mélodie pour un meurtre (Sea
of Love). Al Pacino joue le rôle de l'inspecteur
Frank Keller, un homme usé par son divorce. Son
enquête le mène jusqu'à une certaine Helen dont
il tombe amoureux tout en la soupçonnant d’être
la meurtrière… En 1990, il incarne Michael Corleone pour la troisième et dernière fois (Le Parrain III). Le film est un vrai succès, nommé à sept
reprises aux oscars, il n’en remporte pourtant aucun. En 1991, dans Frankie et Johnny, Al Pacino
incarne un cuisinier un peu paumé, amoureux de
sa collègue (Michelle Pfeiffer), serveuse solitaire
et désabusée... Le film n’a pas eu le succès qu’il
méritait malgré la performance des deux têtes
d’affiche. Il s’agit sans aucun doute du rôle le
plus touchant de l’acteur.
Il travaille de nouveau avec Brian De Palma
dans ce qui est certainement un des cinq plus
beaux films de ces dix dernières années
(Carlito's way, 1993). Dans ce film sombre et
triste, Al Pacino atteint une nouvelle fois la
perfection avec le personnage de Carlito Bri-
gante. On retiendra aussi la prestation de
Sean Penn, à peine reconnaissable en avocat
cocaïnomane et criminel !
A l’affiche aux
côtés de Michelle
Pfeiffer et Helen
Barkin dans Frankie and Johnny de
Garry Marshall
(1991) et dans Sea
of Love de Harold
Becker (1989).
A gauche, extrait de la fameuse scène du bar; à droite,
Carlito tente d’échapper à ses poursuivants… Dans
Carlito’s Way , un film de Brian de Palma (1993).
Heat réalisé par Michael Mann (1995) est
la - vraie - première rencontre cinématographique entre Al Pacino et Robert de
Niro (ils s'étaient déjà côtoyés sur le tournage du Parrain II mais n'avaient aucune
scène en commun). Les deux acteurs sont
d'un très haut niveau et réservent au spectateur un face à face mémorable. Ce film à
suspens de 3 heures est à la fois un succès
critique et commercial. En 1996, Al Pacino
passe derrière la camera et rend hommage
au théâtre avec Looking for Richard, miadaptation Richard III de Shakespeare, midocumentaire sur le tournage de la pièce
dans le film. Après L'associé du diable de
Taylor Hackford (1997) et Donnie Brasco
(1997) de Mike Newell, Al Pacino nous
offre encore deux autres excellentes prestations d'acteur, tout d'abord aux côtés de
Russell Crowe, dans Révélations (The Insider) de Michael Mann, puis dans (le très
sous-estimé) L'Enfer du dimanche (Any
Given Sunday) d'Oliver Stone. Cette dernière histoire se déroule dans le milieu du
football américain…
Les années 2000 : sur sa lancée…
Avec le film S1m0ne (2002), Al Pacino
prouve une nouvelle fois au public qu'il
peut s'adapter à n'importe quel type de rôle. Ce film est une comédie satyrique sur
les dangers du numérique et le star-system
hollywoodien. L'année suivante il joue
pour la première fois aux côtés de Robin
Williams dans le remake d'un film suédois,
Insomnia. Le duo fonctionne à merveille et
le film est une réussite. Al Pacino est excellent dans son rôle de flic insomniaque et
désabusé. Après Robin Williams, Al Pacino partage l’affiche avec Kim Basinger
(Influences, 2002) et Colin Farrell (La Recrue, 2003).
2004 marque un retour à ses premières
amours puisque Pacino joue le rôle du Juif
Shylock dans Le Marchand de Venise, une
des pièces de théâtre de William Shakespeare les plus connues, écrite entre 1594 et
1597…
Les films se succèdent (Two for the
Money, Ocean's Thirteen, 88 Minutes)
jusqu’à Righteous Kill (La Loi et l’Ordre). Ce
film marque les retrouvailles entre Al Pacino et
Robert De Niro, réunis peut-être pour la
dernière fois à l’écran…
Michael Corleone, Tony Montana et Carlito
Brigante sont tous trois des gangsters ou plus
exactement un archétype qui a marqué la carrière d’Al Pacino et lui a valu d’être reconnu
dans le monde entier alors que l’acteur aura
sans doute plus souvent incarné des rôles de
policiers…. Acteur réputé pour la qualité de
ses interprétations, il a néanmoins refusé des
rôles dans des films importants comme Né un 4
juillet, Pretty Woman, Apocalypse Now, Le
dernier Nabab, Kramer contre Kramer, Le
nom de la rose, Amadeus, Cotton Club, taxi
driver…
Michael Corleone, Tony Montana et Carlito
Brigante sont aussi des latins, héritage que revendique Al Pacino : « I'm all Italian. I'm mostly Sicilian, and I have a little bit of Neapolitan
in me. » (Je suis complètement Italien. Je suis
essentiellement Sicilien et j’ai un peu de Napolitain en moi). Sa mère, faut-il le rappeler, est
originaire de Corleone en Sicile. Après le divorce de ses parents, Al Pacino y vécut quelques années...
Synthèse réalisée par Olivier VENET,
Directeur de la régie
Tarif plein : 6 euros - Tarif réduit : 5 euros
Abonnement de 10 places : 50 euros.
Programme disponible sur camerapress,
cinefil.com, allocine.fr & loriol.com
Info. / horaires : 08 92 68 07 46 (0,34 € / mn)