Journal Ouest-France du 31/10/2016 1 001 questions autour du
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Journal Ouest-France du 31/10/2016 1 001 questions autour du bonheur avec F. Lenoir Le philosophe et sociologue était l'invité de l'association Épicéa. Frédéric Lenoir s'est exprimé devant une salle Roux comble sur le thème du bonheur. Près de 1 000 personnes ont assisté, samedi, à la conférence-débat de Frédéric Lenoir, à la salle Louis-Claude-Roux. Celle-ci était organisée par l'association Épicéa (Échange, promotion, information, communication, entreprises, association). Cette association, dirigée par Alain Billet, a préparé la venue du conférencier. Frédéric Lenoir a parlé pendant plus de deux heures du bonheur. La cuisine du bonheur « Il faut reconnaître les bons moments de la vie, car l'être humain doit faire l'expérience du malheur pour connaître le bonheur. Il faut aimer les gens », estime celui qui est aussi sociologue et philosophe. La notion de bonheur émane des civilisations grecque, chinoise, indienne, dans l'Antiquité, alors qu'en Occident, jusqu'au XVIIe siècle, on est marqué par le salut de l'âme. « Pour parvenir au bonheur, il faut accepter la vie, mais aussi faire un travail personnel sur soi. Ce qui permet de mieux accepter les difficultés de la vie. » Deux courants d'idées définissent le bonheur de façon différente : chez les stoïciens, le bonheur se vit dans la sérénité en évitant la souffrance. Dans la philosophie taoïste, il faut vivre pleinement pour traverser les souffrances et accéder au bonheur. Les recettes du bonheur Selon Frédéric Lenoir, « il n'y en a pas ». C'est un sujet galvaudé dans notre société consumériste et individualiste. Les enquêtes faites par l'ONU montrent que trois critères sont importants pour être heureux : l'amour, la santé, l'activité qu'on aime, mais l'argent ne vient qu'en 4e position. Pour Frédéric Lenoir « l'homme montre une certaine sagesse ». Des petites actions quotidiennes peuvent donner des moments de bonheur. Selon chaque individu, la recette conduira à des résultats différents, comme des gagnants au loto qui, au bout de quelques mois, peuvent devenir anxieux ou le handicapé moteur accidenté qui sera en dépression pendant deux ans, mais qui va remonter la pente. Les enfants du bonheur Pour Frédéric Lenoir, l'enfant n'est pas encore touché par les défauts de la vie adulte. « Il reste simple, il vit l'instant présent, il aime la vie de façon inconditionnelle », explique le philosophe. Ce sont ces critères qui ont fait penser que la philosophie pourrait être enseignée dès le plus jeune âge. C'est le projet que développe l'auteur à travers l'association Seve (Savoir être et vivre ensemble). Une école de formation pourrait être créée par région avec 50 personnes inscrites. Elle a reçu le soutien de l'Éducation nationale et de la Fondation de France, elle permet à des enseignants, des coaches, des personnes, de se former à la méditation en quelques semaines.