Etude sur les conditions de pénétration des produits
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Etude sur les conditions de pénétration des produits
COMITE INTERETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE AU SAHEL ( CILSS ) PROGRAMME REGIONAL DE PROMOTION DES ENERGIES DOMESTIQUES ET ALTERNATIVES AU SAHEL (PREDAS) ETUDE SUR LES CONDITIONS DE PENETRATION DES PRODUITS PETROLIERS EN TANT QUE SUBSTITUTS AUX COMBUSTIBLES LIGNEUX AU TCHAD (RAPPORT FINAL) HAMAT HAFFADINE Ingénieur énergéticien N’Djaména - Tchad TCHAD-sept.-04 Table de matières 1. INTRODUCTION………………………………………………………………….……..10 2. CONTEXTE……………………………………………………………………………...11 2.1 Contexte géographique……………………………………………………..…11 2.2 Contexte socio-économique ………………………………………………….11 2.3 Contexte énergétique …………………………………………………………12 3. OBJECTIFS DE L’ETUDE…………………………………………………………..…13 4. INVENTAIRE DES PRODUITS PETROLIERS UTILISES EN TANT QUE SUBSTITUTS AUX COMBUSTIBLES LIGNEUX……………………..…13 5. LE PETROLE LAMPANT………………………………………………………………14 5.1 Généralités………………………………………………………………….…..14 5.1.1 prix actuels du pétrole lampant sur le marché…………………….14 5.1.2 gamme des équipements ménagers utilisant le pétrole lampant…………………………………………………….15 5.2 Evaluation de la demande…………………………………………………….16 5.3 Conditions à un accès plus large à la consommation du pétrole………....19 5.4 Tchad pays producteur de pétrole…………………………………………...21 5.5 Priorités spatiales en matière de pénétration du pétrole lampant ( Ndjaména, autres villes, zones rurales etc.… )…………………22 5.6 Stratégie et mesures qui pourraient inciter à la pénétration à l’accès à la consommation du pétrole lampant………………………………………22 5.7 Recommandations et propositions ( suggestions )…………………………24 6.GAZ BUTANE……………………………………………………………………………25 6.1 Historique du développement de l’utilisation du gaz ………………..……..25 6.2 Evaluation de la demande du gaz……………………………………..….….26 6.3 Conditions d’accès……………………………………………………………..27 6.3.1 compétitivité du gaz.…………………………………………………28 6.3.1.1 disponibilité du gaz…………………………………...……28 6.3.1.2 prix et coût d’utilisation du gaz……………………………28 6.3.2 disponibilité des ressources forestières……………………………31 6.3.3 capacités de la filières gaz………………………………………..…32 6.3.4 existence des réchauds à gaz et leur adaptation aux habitudes culinaires et leurs coûts……………………………………………..33 6.3.5 pouvoir d’achat de la population…………………………………....35 6.3.6 image du gaz dans l’esprit des consommateurs………………….35 7. MODE ACTUEL D’APPROVISIONNEMENT………………………………………..36 8. PERSPECTIVES DE L’EXPLOITATION DU PETROLE…………………………...37 Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 1 9. STRATEGIES ET MESURES QUI POURRAIENT INCITER A LA PENETRATION DU GAZ………………………………………….…37 9.1 Actions en cours………………………………………………………………..37 9.1.1 subvention des prix du gaz et des équipements…………………38 9.1.2 tests de performance et de cuisine contrôlée…………………….38 9.1.3 campagne d’animation et de sensibilisation………………………38 9.2 Actions futures………….……………………………………………………....41 9.2.1 offre de gaz………………………………………………………..….41 9.2.2 amélioration de la compétitivité…………………………………….41 9.2.3 réduction du coût de l’investissement initial……………………....42 9.2.4 introduction des réchauds stables………………………………....42 9.2.5 campagne d’information et de sensibilisation………………….…42 10. CONCLUSION………………………………………………………………………….44 11. BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………...45 12. ANNEXES ANNEXE 1 : Termes de référence ANNEXE 2 : Structure de prix du gaz pendant le prg( 1990-1993 ) ANNEXE 3 : Structure de prix du gaz pendant le PNG 2000-2004 ) ANNEXE 4 : Structure de prix des supports marmite ANNEXE 5 : Structure de prix des bouteilles ANNEXE 6 : Structure de prix des brûleurs ANNEXE 7 : Structure de prix des foyers à gaz ANNEXE 8 : Ordonnance N° 016/PR/CAB/90 portant suspension des droits et taxes d’importation sur le gaz butane et accordant le bénéfice du taux global réduit à 5% sur l’importation des emballages et équipement des dépôts. ANNEXE 9 : Arrêté N° 034/PM/MMEP/2000 portant création du « fo nds gaz » pour le soutient du programme de substitution du bois énergie par le gaz Arrêté N° 021/PM/MMEP/2001 portant modification des dispositions de l’arrêté portant création du « fonds gaz » pour le soutient du programme de substitution du bois énergie par le gaz ANNEXE 10 : Arrêté N° 011/MICA/DG/DC/2000 fixant les prix de vente maxima de gaz-butane au Tchad . ANNEXE 11 : Loi 36/PR/94 Portant organisation de la Commercialisation et du transport de bois dans les grandes agglomérations et la fiscalité qui lui est applicable. Décret Nº.107/MTE/DG/97 Portant application de la Loi 36/PR/94, relative à l’organisation de la Commercialisation et du transport de bois dans les grandes agglomérations et la fiscalité qui lui est applicable. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 2 SIGLES AEDE : Agence pour l’Energie Domestique et l’Environnement; CILSS : DE : Comité Inter-états de Lutte Contre la Sécheresse; Direction de l’Energie; DP : Direction du Pétrole; DPF : Direction de la Promotion de la Femme; ECOSIT : Enquête sur la Consommation du Secteur Informel au Tchad; ERPD : Electrification Rurale Périurbaine Décentralisée; ESMAP : Energy Sector Management Assistance Programme; FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial; GPP : Groupement des Professionnels du Pétrole; GPL : Gaz de Pétrole Liquéfié; INSEED : Institut des Sciences Economiques et Etudes Démographiques; NNPC: Nigerian National Petrolium Company; PREDAS : Programme Régional de promotion des Energies Domestiques et Alternatives au Sahel; PRG : Programme Régional de promotion de l’utilisation du Gaz; PNG : Programme National de promotion de l’utilisation du Gaz; PIB : Produit Intérieur Brut ; PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement ; PPTE : Pays Pauvres Très Endettés ; SED : Stratégie de l’Energie Domestique ; TEP : . Tonnes Equivalent Pétrole . Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 3 LISTE DES TABLEAUX Tableau N°1 : Evolution des importations du pétrole lampant de la filière formelle Tableau N° 2 : Evolution de la consommation du pétrole lampant Tableau N° 3 : Estimation de la consommation du pétrole pour l’éclairage par préfecture Tableau N° 4 : Répartition des ménages selon le milieu de résidence et l’utilisation du pétrole lampant pour l’éclairage Tableau N°5 :Estimation de la consommation du pétrole pour la cuisson Tableau N°6 : Répartition des ménages par milieu de résidence selon l’utilisation du pétrole lampant pour la cuisson Tableau N°7 : Répartition de la consommation du pétrole par ville Tableau Nº8: Prix sortie raffinerie des différents produits (hors taxes) Tableau N°9 : Evolution de la consommation du gaz de 1990 à 2003 Tableau N°10 :Consommation de gaz par types d’emballages Tableau N°11 : Nombre de ménages équipés de réchauds à gaz Tableau N°12 : Prix de vente actuels des recharges de gaz dans les différentes villes Tableau N°13 :Evolution des prix de vente de gaz et des montants de la subvention Tableau N°14 : Prix actuels des différents combustibles à N’djaména Tableau N°15 :Coût d’utilisation des différents combustibles Tableau N°16 :Capacités de la filière gaz Tableau N°17 : Evolution des prix des réchauds et montant de la subvention appliquée (1990-2 003) Tableau N°18 :Prévision de production de gaz par la mini-raffinerie Tableau N°19 :Scénario de développement de l’utilisation du gaz (2000-2005) Tableau N°20 : Nouveau scénario de développement du gaz ( 2004-2009) Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 4 FACTEURS DE CONVERSION 1t de bois 1t de charbon de bois 1t de GPL 1t de Kéroséne NB : tep 0,4 0,7 tec 0,6 1 m3 0,8 6,92 Gcal 4 7,1 Gj 167,2 296,8 1,1 1,57 1,03 1,46 0,8 11 10,3 459,8 430,54 1 tonne équivalent pétrole (tep) = 41,8 Gj 1 kwh = 3,6 Mj Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 5 RESUME Au Tchad, la consommation d’énergie finale, en 2002, est évaluée à 1,83 millions de tep. La consommation d’énergie moderne (produits pétroliers et électricité) par habitant est la plus faible de tous les pays du Sahel. Le bois-énergie est de loin la seule source d’énergie locale disponible et facilement accessible à tout le monde. D’une manière générale, le secteur de l’énergie est caractérisé par une forte prédominance des combustibles ligneux due à une demande de plus en plus accrue des ménages urbains pour les besoins culinaires. Ceci a pour conséquence une dégradation rapide des ressources forestières autour des grands centres. Suite aux sollicitations du Gouvernement, le CILSS, à travers le PREDAS, a diligenté la présente étude « conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad » afin de proposer des solutions à cette situation. Dans les conditions actuelles, les produits pétroliers susceptibles d’être utilisés comme substituts aux combustibles ligneux sont : le pétrole lampant et le gaz de pétrole liquéfié (GPL). Le gaz a fait et continue de faire l’objet d’une vulgarisation par le PRG puis le PNG. Quant au pétrole lampant, par manque d’une politique de promotion de son utilisation à des fins culinaires et faute d’équipements de cuisson adaptés, n’a pas été vulgarisé. L’électricité n’est pas accessible à la majorité de la population car son utilisation, pour la cuisson, est très coûteuse. A / Le Pétrole lampant: Le pétrole lampant est utilisé dans sa plus grande partie pour l’éclairage. Il est la principale source d’éclairage dans les centres urbains (9 ménages sur 10 soit 89,9%); en milieu rural, cela représente 46,4 %. Pour la cuisson, en milieu urbain, il existe des réchauds à mèches de différents calibres d’origine asiatique. Ils sont importés du Nigeria ou du Cameroun et sont, en général, mal adaptés aux habitudes culinaires des tchadiens; ils servent le plus souvent à la préparation du petit déjeuner (café, thé etc..). L’utilisation du pétrole lampant, pour la cuisson, reste conditionnée par la recherche et la vulgarisation des réchauds mieux adaptés à la cuisine tchadienne, à l’instar du «TCHIP» réchaud à mèches diffusé au Niger. D’autres contraintes empêchent également l’utilisation du pétrole, à grande échelle, pour la cuisson. Ces contraintes sont entre autres: - le prix prohibitif (environ 450 F.CFA/litre); - l’unicité de la source d’approvisionnement; - faible pouvoir d’achat des populations; - approvisionnement irrégulier et non sécurisé; Des ébauches de solutions ont été proposés: - signature des accords entre pays; - défiscalisation du pétrole lampant et subvention de son prix - vulgarisation des réchauds adaptés ( Tchip et autres). Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 6 Les éléments de stratégie par étapes, pour l’exécution d’un Programme de vulgarisation du pétrole lampant, ont été définis. Recommandations et propositions (suggestions ) 1. Pour une meilleure sécurisation de l’approvisionnement, le Groupement des Professionnels du Pétrole et les sociétés nationales pétrolières avec l’appui de l’Etat tchadien devraient engager des négociations avec le NNPC et d’autres opérateurs nigérians afin que les prix de reprise soient indexés sur les prix internationaux; au mieux, bénéficier de prix préférentiels qui rendraient l’importation à partir du Nigeria compétitif. Ces négociations porteront aussi sur la garantie de fourniture, les termes de paiement et la mise en place des modalités de paiement, des enlèvements réguliers par les opérateurs nigérians et tchadiens et sur une base de référence pour la fixation des prix qui soit équitable à la fois pour le NNPC et aussi pour les acheteurs tchadiens; 2 Bien qu’il ne soit pas une condition suffisante à une baisse substantielle du prix du pétrole lampant, on recommandera, la défiscalisation du pétrole lampant; 3 Dans la perspective du projet pétrolier de Sédigui, on recommandera de: a. pratiquer une politique de prix qui rendra le prix du pétrole compétitif à celui du bois et du charbon de bois; b. fournir des facilités de crédit aux distributeurs agrées pour l’installation, le plus tôt possible, de mini-centres de stockage de pétrole lampant. 4 mener une campagne d’information et de sensibilisation à l’égard des potentiels consommateurs. B/ Le gaz butane: Le marché du gaz au Tchad reste très embryonnaire. Ce marché a connu une progression normale jusqu’au milieu des années 80 puis a commencé à baisser jusqu’à atteindre son plus bas niveau en 1990, à cause des effets de la guerre qui ont entraîné le départ massif des expatriés et la baisse du pouvoir d’achat des ménages tchadiens. Actuellement, le gaz provient exclusivement du Cameroun. Une grande partie (88%) est importée et distribuée par les sociétés membres du GPP. Cependant, les importations des distributeurs nationaux sont estimées à 9 %. Les importations des particuliers qui s’approvisionnent à Kousseri (ville camerounaise voisine de N’Djaména), pour leurs propres besoins, sont estimées à 3%. 92 à 93% des importations sont consommées dans la capitale et le reste va pour la satisfaction des besoins des autres agglomérations. Aujourd’hui, la consommation du gaz est d’environ 600 tonnes par an. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 7 L’évolution de la consommation du gaz est fonction de sa disponibilité et de son coût d’utilisation. L’approvisionnement du Tchad en gaz est actuellement tributaire de l’unicité de sa source. Le gaz consommé au Tchad est l’un des plus chers de la sous région. Les prix de reprise sont excessivement élevés; à cela s’ajoute les coûts exorbitants du transport (extérieur et intérieur) et divers autres frais qui grèvent les prix de vente aux consommateurs. Le manque de compétitivité du prix de gaz représente un frein à sa consommation. Il est renforcé par l’inconvénient qu’il est nécessairement conditionné au minimum 2,75kg, et vendu par quantité et prix fixes et non en fonction de l’argent dont dispose l’acheteur, comme c’est le cas pour le bois et le charbon de bois. Le choix du combustible ne dépend pas, uniquement, des considérations strictement économiques. La sécurisation de l’approvisionnement est également un facteur clé de succès qui doit être assurée. Le confort joue aussi un rôle non négligeable qui doit être pris en compte lors des campagnes de sensibilisation. L’analyse des coûts d’utilisation des différents combustibles fait ressortir que le gaz subventionné est presque compétitif par rapport au charbon de bois. Si malgré cela, les réticences à la pénétration du gaz persistent, ce n’est pas seulement à cause du prix du premier équipement ni du coût d’utilisation du gaz mais c’est à cause de l’ignorance, de la méconnaissance de ce produit, des préjugés, des habitudes culinaires et de la peur du danger que représente l’utilisation de ce combustible non encore familier pour bon nombre de ménages. Le projet d’exportation du brut de Doba, le développement des gisements pétrolifères du Lac-Tchad( Sédigui) et la mise en oeuvre du projet de mini-raffinérie de Farcha permettront à terme de relever le niveau de revenus des ménages tchadiens d’une part; et d’assurer la production de gaz pour l’autoconsommation, d’autre part. Malgré les actions déjà réalisées, le niveau de pénétration du gaz dans les ménages montre que ces dernières étaient insuffisantes et timides. La nécessité de changer l’évolution du marché du bois-énergie par une action vigoureuse de substitution se fait de plus en plus pressante. Pour favoriser un accès plus large à la consommation du gaz, les actions suivantes doivent être réalisées à court et moyen terme: 1) améliorer l’offre de gaz; 2) améliorer la compétitivité du gaz; 3) introduire des réchauds stables et adaptés aux habitudes culinaires des tchadiens; 4) réduire le coût de l’investissement initial de l’équipement; 5) mener des campagnes d’information et de sensibilisation. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 8 Pour la réalisation, toutes les parties prenantes doivent mettre en synergie leurs forces pour la création d’une situation favorable à la pénétration du gaz. a) Etat L’Etat doit intervenir dans le domaine: - de la détaxation des investissements; - de la recherche des fonds à la subvention des prix du gaz et des équipements; - la mise en place des textes réglementaires; - des accords bilatéraux de fourniture de gaz; - d’étude et de la réactualisation de la structure de prix de gaz; - de la conduite des actions d’animation et de sensibilisation; - de révision des textes d’abattage de bois et de la mise en place des mesures réglementaires pour le commerce du bois-énergie. b) le secteur privé Les pétroliers doivent fournir des efforts dans les domaines suivants: - consentir les investissements nécessaires pour l’augmentation du parc de transport, renforcer les capacités de stockage, l’entretien et la mise en fonction des centres remplisseurs et la création des mini-centres dans les provinces; - assurer la régularité de l’approvisionnement et de la distribution; - réaliser des campagnes de promotion de leurs produits (réchauds à gaz et à pétrole à rendements améliorés); - apporter une assistance technique à la réalisation des émissions à la télé et à la radio, confectionner des spots et réaliser des campagnes de sensibilisation et de promotion de leur produit. c) CILSS Le CILSS doit continuer à apporter son appui à l’ancrage du processus de butanisation au Tchad, à travers le PREDAS. Pour ce faire, il est sollicité qu’il puisse: - apporter son appui à la recherche d’autres sources de financement en complément au « Fonds Gaz »; - fournir une expertise dans l’analyse des structures des prix; - apporter un appui technique à la formation des animatrices et la réalisation des campagnes de promotion; - appuyer la coordination dans des campagnes de sensibilisation des administrations; - fournir une expertise pour la définition des normes de sécurité; - fournir une expertise pour la définition d’une méthodologie de tests de performance des réchauds; - organiser des rencontres pour un échange d’expérience au niveau régional pour les pays engagés dans ce processus. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 9 1. INTRODUCTION Le bois-énergie (bois de feu et charbon de bois) est la source d’énergie quasi exclusive des ménages tchadiens tant en milieu rural qu’urbain. Cependant, sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs parmi lesquels le prélèvement abusif du bois pour la satisfaction des besoins énergétiques domestiques culinaires des ménages, ces ressources ligneuses s’épuisent à un rythme croissant. Ce phénomène a pour conséquences: - la disparition des ressources végétales qui conduit à la dégradation progressive du milieu naturel; - la modification du cycle biologique; - la réduction de l’offre des combustibles ligneux et l’augmentation des prix des combustibles de substitution; - etc. C’est la consommation urbaine du bois-énergie qui a les conséquences les plus néfastes sur l’environnement surtout autour des grands centres de consommation. Cette consommation accrue constitue une réelle menace pour l’environnement des pays sahéliens déjà marqué par plusieurs sécheresses cycliques. Pour faire face à cette situation, le Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) a initié et exécuté plusieurs programmes, dans le domaine de l’énergie; entre autres: - le Programme de vulgarisation des Foyers Améliorés; - le Programme Régional Gaz (PRG); - le Programme Régional Solaire; - le Programme Régional des Energies Domestiques Alternatives au Sahel(PREDAS) auteur de la présente étude. Dans la même lancée et dans le cadre du PREDAS, en réponse à l’intérêt qu’a porté le Tchad au problème de substitution des combustibles ligneux, le CILSS a initié des termes de référence et lancé un appel à candidature pour la réalisation d’une étude sur la pénétration des produits pétroliers utilisés en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad. Le présent rapport prend appui sur ces termes de référence; il est le résultat des informations recueillies dans des documents de programmes et projets passés et /ou en cours, et auprès des différents acteurs concernés par la question. Le rapport présente entres autres: l’inventaire des produits pétroliers utilisés en tant que substituts aux combustibles ligneux; puis pour chacun de produits inventoriés l’évaluation des conditions de pénétration, de la demande et des conditions à un accès plus large et enfin des propositions d’éléments de stratégie pouvant permettre d’améliorer la pénétration et l’accès à la consommation des énergies de substitution. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 10 2. CONTEXTE 2.1 Contexte géographique Situé entre le 14ème et le 24ème parallèle de la latitude nord et le 8ème et 14ème parallèle de la longitude est, le Tchad est un pays sahélien totalement enclavé ( port Douala 2 060 km, port Harcourt 1 765 km, Lagos-Appapa 2 100 km, Pointe Noire 2 975 km ). Il s’étend du nord au sud sur 1 800 km; de l’est à l’ouest sur 1 000 km et occupe une superficie de 1 284 000 km2. Sur la base du recensement général de la population de 1993 et selon la Banque Mondiale, la population est estimée à 7,9 millions en 2001. Le taux de croissance démographique de cette population dont 76% vit en milieu rural est de l’ordre de 3,3 %. Trois grandes zones géographiques et climatiques se succèdent du nord au sud: Au nord, la zone saharienne, avec moins de 200 mm de précipitations par an, est la zone de l’élevage nomade et transhumant. L’agriculture est possible dans les ouadis et les oasis, la végétation est de type steppique. Le climat est de type saharien ou désertique. Au centre, la zone sahélienne s’étend autour de Ndjaména, du Lac- Fitri et dans le Ouadaï. La pluviométrie varie entre 200 – 600 mm et subit de variations extrêmes. C’est la zone où coexistent les élevages transhumant et sédentaire ainsi que l’agriculture. La savane arbustive et la steppe représentent deux formations végétales existantes. Le climat est de type sahélien. Au sud, la zone soudanienne, avec une pluviométrie de 600 à 1 500 mm, représente le quart du pays et comprend les formations végétales de la forêt claire, de la savane arborée et soudanienne. C’est la zone de la culture du coton. Le climat est de type tropical sec. Les isohyètes ont tendance à s’avancer vers le sud dont l’effet visible est la désertification qui s’étend vers le sud. En effet, le système écologique du pays est fragile surtout dans sa partie sahélienne où l’équilibre est sans cesse menacé par le déboisement, la dégradation des sols et l’assèchement de la nappe phréatique. D’une manière générale, le surpâturage, les systèmes de productions agricoles inappropriés sur les sols fragiles, l’exploitation abusive, anarchique et incontrôlée de la couverture arborée etc.… constituent les principales causes de l’avancée du désert. 2.2 Contexte socio-économique L’économie du Tchad est essentiellement agricole et pastorale; elle est tributaire des aléas climatiques et des chutes vertigineuses des prix mondiaux du coton, principal produit de rente du pays. Selon l’indicateur du développement humain du PNUD 2003, le Tchad occupe le 165ème rang sur 175 pays. Selon la même source, il occupe le 88ème rang sur 94 pays en développement quant à l’indice de pauvreté humaine. Le Produit Intérieur Brut ( PIB ) par habitant est très inférieur à celui de l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne ( 202 dollars US contre 470 dollars US pour les Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 11 autres). L’indice de développement humain positionne le Tchad parmi les 10 pays les plus pauvres du monde. L’Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad (ECOSIT 1995 – 1996) indique que plus de la moitié de la population ( 50 à 60 % ) vit en dessous du seuil de la pauvreté et 80 % de cette population subsistent avec moins d’un dollar/jour. Mais, avec l’exportation effective du Pétrole de Doba et le projet d’exploitation des champs pétrolifères de Sidigui, l’espoir d’une amélioration des conditions de vie des citoyens est permis. 2.3 Contexte énergétique Le secteur de l’énergie au Tchad est caractérisé par une forte prédominance des combustibles ligneux due à la demande des ménages. La consommation d’énergie moderne (produits pétroliers et électricité) par habitant est considérée comme la plus faible de tous les pays du Sahel. L’offre de l’énergie primaire est estimée, en 2002, à 1,88 millions de tonnes équivalent pétrole ( tep ) soit 0,24 tep /habitant. La consommation d’énergie finale, en 2002, est évaluée à 1,83 millions de tep et se répartit de la façon suivante : - produits pétroliers importés (transport terrestre, aérien, pétrole lampant et gaz de pétrole liquéfié pour les ménages): 57 523 tep (3% ); - électricité: 109 GWh soit 9 334 tep ( 0,5% ) ( ce chiffre ne prend pas en compte la consommation des auto producteurs ); - bois et charbon de bois et autres biomasses ( ménages ruraux et urbains pour l’essentiel): 1 763 000 tep ( 96,5 % ). Eu égard à ce constat, le bois-énergie est de loin la seule source d’énergie locale, actuellement exploitée et accessible à tout le monde. Les caractéristiques actuelles du secteur de l’énergie conduisent à la conclusion selon laquelle le bois restera encore pour longtemps la principale source d’énergie au Tchad. Pour les besoins des ménages, le bois est utilisé, soit directement, surtout en milieu rural; soit après transformation (pour les besoins de stockage, de transport et de confort), avec un faible rendement, en charbon de bois, pour la cuisson. Ainsi, l’exploitation anarchique et incontrôlée des ressources ligneuses pour l’approvisionnement des grands centres conduit à une surexploitation des zones péri urbaines les plus proches ou facilement accessibles. Le cas de Ndjaména, Moundou, Sarh et Abéché en sont des parfaites illustrations. Ce mode d’exploitation est non seulement dommageable pour l’environnement mais risque de compromettre à terme la satisfaction en combustibles domestiques urbains. Pour enrayer ce phénomène, une stratégie de substitution des combustibles ligneux s’avère nécessaire. Dans le secteur de l’énergie, d’importantes perspectives s’ouvrent au pays avec l’exportation du brut des champs pétrolifères de Doba et l’exploitation future du gisement de SEDIGUI. Si ce dernier projet se réalise, il présenterait à moyen terme, une réponse au problème général d’approvisionnement en hydrocarbures et produits de substitution aux combustibles ligneux. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 12 3. OBJECTIFS DE L’ETUDE L’objectif de l’étude est d’inventorier les principaux produits pétroliers utilisés au Tchad comme énergies domestiques de substitution et étudier leurs conditions de pénétration. Puis, analyser chacun des produits inventoriés et les équipements correspondants. 4. INVENTAIRE DES PRODUITS PETROLIERS UTILISES EN TANT QUE SUBSTITUTS AUX COMBUSTIBLES LIGNEUX En effet, de 1 991 à nos jours, plusieurs enquêtes et études ont été réalisées. Ces études ont d’une manière ou d’une autre touché le secteur de l’énergie. On peut citer entre autres: - l’enquête de la Stratégie pour l’Energie Domestique Urbaine (SEDU) en 1991; - le Recensement Général de la Population en 1993; - l’enquête de l’ECOSIT I de 1995- 1996; - l’enquête démographique et de la santé en 1997; - l’enquête des migrations en 1998; - l’enquête de l’Electrification Rurale et Périurbaine Décentralisée (ERPD) en 2000; - etc.… Toutes les études et enquêtes ci-dessus citées ont cherché des réponses aux questions relatives au mode d’éclairage et sur le type de combustibles utilisés généralement pour la cuisson des aliments. Les résultats ont révélé que, dans les conditions actuelles du Tchad, le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et le pétrole lampant sont les seuls produits pétroliers qui pourraient valablement se substituer aux combustibles ligneux destinés à la cuisson des aliments et qui représentent 96,5% de l’énergie finale consommée et 98% de la consommation totale d’énergie domestique. Le gaz a fait et continue de faire l’objet d’une vulgarisation par le PRG et le PNG. Le pétrole lampant, par manque d’une politique de promotion de son utilisation à des fins culinaires et faute d’équipements de cuisson adaptés, n’a pas été vulgarisé. L’électricité n’est pas accessible à la majorité de la population. Le taux d’électrification ( rapport du nombre de ménages desservis par le réseau au nombre total des ménages ) est de l’ordre de 12 % à Ndjaména et 2% en zone rurale. Son utilisation pour la cuisson est très coûteuse. Produite exclusivement à base du gasoil importé, elle est non seulement inaccessible à la majorité des ménages mais également quasi indisponible à cause des délestages et coupures intempestives et prolongées. Le pétrole lampant est actuellement utilisé comme la principale source d’éclairage des ménages, même par ceux qui sont raccordés au réseau électrique, du fait de l’irrégularité de l’approvisionnement en électricité. Son utilisation pour la cuisson est encore insignifiante avec 0.3% des ménages. L’utilisation du gaz butane est également très réduite avec moins de 3% des ménages Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 13 5. LE PETROLE LAMPANT 5.1 Généralités Le pétrole lampant est importé soit du Cameroun soit du Nigeria; il est fourni par deux canaux : 1. le canal officiel ( la filière formelle ) composé: a) du Groupement des Professionnels du Pétrole (GPP) qui regroupe TOTAL- FINA- ELF, TAMOIL et MOBIL avec 3% des importations officielles. Il s’approvisionne exclusivement du Cameroun et leur produit est destiné à l’industrie cotonnière du Tchad; b) des sociétés nationales d’importations des produits pétroliers, au nombre d’une trentaine, totalisent les 97% des importations officielles. 2. Le canal non officiel ( filière informelle ): La filière informelle est une chaîne constituée d’une multitude d’importateurs et de distributeurs qui font sortir frauduleusement les produits du Nigeria pour les faire entrer, au Tchad en traversant le Cameroun, soit par la voie légale, soit par la voie de la fraude. La fraude du pétrole lampant est quasi totale. à titre d’exemple: au Cameroun, le pétrole lampant est un produit dont le transport est subventionné au moyen d’une péréquation à l’échelon national. Le prix du pétrole lampant à la pompe, dans les villes de Kousséri et de Douala, est de 360 F.CFA/L; alors que le prix hors réseau de distribution formelle à Kousseri est aussi de 360 F.CFA/L, mais pour un produit de qualité nettement supérieure provenant du Nigeria. D’une manière générale, les sociétés pétrolières nationales et la filière informelle se partagent presque la totalité des importations du pétrole lampant. Les importations des sociétés pétrolières nationales et du GPP se font par des camions citernes de 33 000 litres, tandis que celles du secteur informel dans des bidons en plastique (en isomère ) de 10 à 40 litres. Tableau N° 1: Evolution des importations du pétrole lampant de la filière formelle ( m3 ) Années Pétrole lampant 1 995 7 142 1 996 1 997 1 998 1999 10 642 12 975 15 052 17 463 2 000 7 497 2 001 5 889 2 002 4 576 2 003 3 537 Source : Bureau de la Fiscalité pétrolière De 1 995 à 1999, le pétrole lampant a été défiscalisé pour encourager son utilisation à des fins culinaires. Il a été constaté une augmentation des importations du pétrole lampant, pendant cette période, due aux fausses déclarations des importateurs qui déclarent pour du pétrole lampant les autres produits pétroliers importés. Cet état de chose a conduit le Ministère de l’Economie et des Finances, dans la loi de finance 2000, à soumettre le pétrole lampant au régime général des produits pétroliers importés au Tchad. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 14 La fiscalité prélevée sur le pétrole lampant, pour l’année 2 003, était de l’ordre de: 3 537 000 litres x 86 FCFA = 304 182 000 F. CFA. Le pétrole lampant est distribué, en grande partie, à travers le circuit informel; mais aussi par des distributeurs nationaux des produits pétroliers. Le pétrole est livré, dans des bidons en plastique de 10 à 40 litres pour le premier cas et dans des fûts de 200 litres pour le second cas. Des boutiquiers et des revendeurs ambulants assurent la vente en détail. Cette pratique est généralisée dans tout le pays. 5.1.1 prix actuel du pétrole lampant sur le marché : Au Tchad, à l’heure actuelle, les prix des produits pétroliers sont libéralisés. Néanmoins le Ministère du Commerce et de l’Industrie et celui du Pétrole assurent leur suivi. Le prix du pétrole lampant sur le marché de Ndjaména est, en moyenne aujourd’hui, de 450 FCFA le litre, contre 225 FCFA avant 2 000. Il est à noter que pour les autres villes du pays le coût de transport se greffe sur le prix de vente de Ndjaména. La fiscalisation du pétrole lampant et la libéralisation des prix des produits pétroliers ont eu pour conséquence l’augmentation vertigineuse du prix de ce produit. 5.1.2 gamme des équipements ménagers utilisant du pétrole lampant : Au Tchad, c’est généralement les lampes tempêtes de différents calibres qui sont utilisées pour l’éclairage. Pour la cuisson, en milieu urbain, on rencontre des réchauds à pétrole à mèches de différents calibres d’origine asiatique. Ils sont importés du Nigeria ou du Cameroun et sont, en général, mal adaptés aux habitudes culinaires des tchadiens; ils servent le plus souvent à la préparation du petit déjeuner (café, thé etc..). Lors des démonstrations et tests d’acceptabilité réalisés dans le cadre de l’étude ESMAP, l’enthousiasme était témoigné au « TCHIP » réchaud à mèches diffusé au Niger qui est apparu comme le foyer préféré du groupe modeste. Il constitue, aux yeux du groupe moyen, le meilleur choix après le foyer amélioré mixte, développé dans le cadre du projet PNUD. Le TCHIP allie, aux yeux des consommateurs, l’esthétisme à la fonctionnalité. De forme moderne, il permet une cuisine sans effort, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Jugé facile à allumer, les ménagères pensent qu’il permet une cuisine rapide, et sans risque d’accidents. Le TCHIP est de loin considéré comme le foyer offrant le plus de confort, par les classes moyennes. Aussi, dans le cadre de l’étude ESMAP, une enquête a été réalisée pour identifier les capacités des menuiseries métalliques à fabriquer des supports de réchauds à pétrole TCHIP. En effet, si toutes les menuiseries métalliques sont capables de fabriquer les supports du dit réchaud, toutes ne remplissent pas les conditions nécessaires pour une production importante et assez rapide qu’exigerait une vulgarisation massive des foyers. Ainsi quatre(4) menuiseries métalliques tchadiennes susceptibles de reproduire ce support dans des conditions techniques et économiques acceptables étaient identifiées; mais l’une d’entre elles, l’atelier Etoile, présente le rapport qualité/prix meilleur et demeure compétitif par rapport aux autres (13 000FCFA contre 15 000 à 21 000 FCFA le support). Ce dernier emploie huit ( 8 ) Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 15 ouvriers en permanence, sa capacité de production était de l’ordre de 15 à 20 supports par jour mais en cas de commandes importantes, l’atelier pourrait embaucher jusqu’à 20 personnes. Photo N° 1 : le réchaud à pétrole Tchip Photo N° 3: Réchaud à pétrole à pression Photo N° 2 : Les différentes composantes du Tchip Photo N° 4: Réchaud à pression vue de haut 5.2 Evaluation de la demande 5.2 Evaluation de la demande Tableau N ° 2 : Evolution de la consommation du pétrole lampant (m3) Années 1 999 2 000 2 001 2 002 2 003 Groupement des professionnels Du Pétrole SHELL/TAM-OIL 0 34 0 0 0 TOTAL-FINA-ELF 0 130 0 0 485 MOBIL 0 0 0 0 0 Sociétés nationales pétrolières 16 134 7 274 6 177 5 244 3 052 TOTAL 16 134 7 438 6 177 5 244 3 537 Source: GPP MOBIL n’a pratiquement pas vendu de pétrole lampant depuis cinq ans. SHELL a vendu , en 2 002, 34 m3. TOTAL-FINA-ELF a vendu 130 m3 en 2 000, et 485 m3 en 2003. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 16 Seulement une petite partie de la distribution du pétrole lampant se fait par le canal des sociétés multinationales. Elle est destinée à couvrir les besoins des industries. Les statistiques montrent que la consommation totale de pétrole est de 3 537 m3 en 2 003. La fraude étant quasi totale dans ce secteur et les statistiques n’ayant pas pris en compte ce paramètre, les estimations de la consommation sont en deçà de la réalité. Si l’on part de l’hypothèse selon laquelle chaque ménage consomme 10 centilitres/jour pour s’éclairer, chaque ménage en consommerait 3 litres de pétrole par mois. La quantité du pétrole lampant consommée, annuellement au Tchad pour l’éclairage, serait de: Q p.l = 3l/mois x 12 mois x 643 103 ménages = 23 152 m3. Tableau N° 3 : Estimation de la consommation du pétrole pour l’éclairage par préfecture Zones ou Préfectures Batha Biltine BET Chari Baguirmi Guera Kanem Lac Logone occident Logone orientale Mayo kebbi Moyen chari Ouaddai Salamat Tandjilé Total Population en Nbre de ménages Ménages utilisant 2 003 en 2 003 Le pl en 2 003 293 887 48 981 15 673 237196 39 204 6 350 85 224 14 204 8 096 1 699 195 283 199 131 995 345 669 57 611 14 460 288 742 48 123 36 092 305 565 50 927 38 857 582 637 97 102 52 435 516 092 86 015 39 996 1 070 656 178 442 130 800 953 331 158 888 84 525 650 906 108 484 20 502 249 942 41 657 8 706 569 641 94 940 54 616 7 848 663 1 308 110 643 103 Consommation du pétrole. ( m3) 564 228 291 4 752 520 1 299 1 399 1 887 1 440 4 709 3 043 738 313 1 966 23 152 Source: INSEED L’utilisation du pétrole lampant pour l’éclairage est dominante au Lac (76,1 % des ménages du Lac), au Kanem (75 %), au Mayo Kebbi (73,2 %), au Chari Baguirmi (69,8 %) et du Tandjilé (64,3 %) Tableau N° 4 : Répartition des ménages selon le milieu de résidence et l’utilisation du pétrole lampant pour l’éclairage Mode d’éclairage Milieu de résidence Ensemble Urbain Rural Pétrole lampant 89,9% 46,4% 55,6% Source: INSEED Au Tchad, le pétrole lampant est utilisé dans sa plus grande partie pour l’éclairage, aussi bien dans les milieux urbains que ruraux. Il est la principale source d’éclairage Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 17 dans les centres urbains (9 ménages sur 10 soit représente 46,4 %. 89,9 %); en milieu rural, cela Quantité de pétrole lampant utilisée pour la cuisson des aliments: Si l’on considère la consommation spécifique du pétrole qui est de 0,03 kg/pers /jour, et qu’un ménage moyen est constitué de six (6 ) personnes, pour 1 034 ménages tchadiens utilisant du pétrole pour la cuisson des aliments, la quantité de pétrole consommée serait de: Q p.l cuisson = 0,03 x 6 x 365 jours x 1 034 = 85, 992 m3, soit environ 86 m3. Tableau N° 5 : Estimation de la consommation du pétrole pour la cuisson par préfecture Préfectures Nbre de ménages en 2003 48 981 39 204 14 204 283 199 57 611 48123 50 927 97 102 86 015 178 442 158 888 108 484 41 657 94 940 1 308 110 Batha BET Biltine Chari Baguirmi Guera Kanem Lac Logone Occidental Logone Oriental Mayo Kebbi Moyen Chari Ouaddai Salamat Tandjilé Total Ménages utilisant le pétrole pour la cuisson Consommation du pétrole Pour la cuisson 0 0 39 189 0 0 102 87 181 178 159 108 0 0 1 034 0 0 3 16 0 0 8,402 7,235 15,052 14,803 13,223 8,981 0 0 85,992 Source: INSEED En ce qui concerne la cuisson des aliments, le pétrole lampant reste le privilège des familles nanties et des célibataires, vu le bas niveau des revenus de la population et la cherté du produit. Tableau N° 6 : Répartition des ménages par milieu de résidence selon le pétrole lampant utilisé pour la cuisson des aliments ( %.) Type d’énergie Milieu de résidence Ensemble Urbain Rural Pétrole 1 0 0,3 Source: INSEED Pour la cuisson des aliments, le pétrole n’est utilisé que par 1% des ménages urbains. Importation par filière formelle ( Nigeria Cameroun ) = 15% Importation par filière informelle ( Nigeria ) = 85 % Consommation totale 2003=23152 m3 Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 18 Tableau Nº 7: Répartition de la consommation du pétrole par ville Villes Nbre d’hbts Nbre des ménages Taux d’intr. Nbre de ménages Consommation En 2003 En 2003 Du PL (%) Utilisant le P L Par villes (m3) N’jd 874 461 145 743 86,5 125 484 10 436 Ati 180 84 3 014 79 2 399 199 Biltine 10 267 1 711 86,6 1 481 123 Mongo 25 165 4 194 82,2 3 447 286 Faya 11 910 1 985 88,8 1 762 146 Mao 12 501 2 083 98,4 2 049 170 Bol 10 099 1 683 96,7 1 627 135 Moundou 129 389 21 564 90,5 19 515 1 623 Doba 21 002 3 500 91,3 3 195 266 Bongor 26 690 4 448 94,8 4 216 350 Sarh 98 144 16 357 86,4 14 132 1 174 Abéché 73 415 12 235 87,7 10 730 892 Laï 17 741 2 956 95,3 2 817 234 Amtimane 28 500 4 750 76,2 3 619 301 Total 133 9627 218 956 89,9 196 841 16 370 Source: INSEED Conclusion: le pétrole lampant est un combustible familier, combustible principal d’éclairage pour 80% des ménages des villes, il est dans une moindre mesure, connu comme combustible de cuisson, surtout des hommes célibataires, mais également des familles pour la préparation du thé ou du petit déjeuner. L’utilisation du pétrole lampant reste sujette aux performances des réchauds que l’on trouve sur le marché et qui ne sont pas adaptés à la cuisine tchadienne. La solution se trouve dans l’introduction sur le marché et la vulgarisation du TCHIP, seul réchaud adapté pour l’heure à la cuisine tchadienne mais qui reste méconnu par la quasi totalité des ménagères tchadiennes. 5.3 CONDITIONS A UN ACCES PLUS LARGE A LA CONSOMMATION DU PETROLE a) Contraintes à un accès plus large à la consommation: 1. le prix du pétrole lampant est très prohibitif (450 F.CFA/L); il n’est pas compétitif par rapport à celui du bois ( combustible principal ) qui reste très bas. 2. Les réchauds à pétrole que l’on trouve sur le marché tchadien sont non seulement mal adaptés à la cuisine tchadienne mais ils ont également l’inconvénient de fumer, de salir les marmites et en plus, selon certains consommateurs, imprègnent les plats de l’odeur du combustible. Par contre, le réchaud à pétrole Tchip ne présentant pas les inconvénients cités serait adapté à la cuisine tchadienne. Cependant, il n’a pas fait l’objet d’une vulgarisation et est indisponible sur le marché. 3. le pouvoir d’achat de la population est très faible. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 19 b) Solutions: 1 sécurisation de l’approvisionnement : L’approvisionnement en pétrole lampant du Tchad à partir du Nigeria et du Cameroun se fait à l’heure actuelle sans réels accords bilatéraux tchado - nigérian et tchado - camerounais. Si pour les importations à partir du Cameroun, il ne se pose pas de problème particulier; par contre, le Nigeria n’autorise les exportations qu’en devises internationales et aussi il fixe le prix export vers le Tchad en se basant sur le prix de revient ex-Port Harcourt et non sur celui ex-Kaduna répercutant ainsi sur le prix de reprise la totalité du coût de transport par camion entre la côte et Kaduna. Ces conditions posées par le Nigeria font qu’aucune société ne peut importer légalement et être compétitif sur le marché. C’est pourquoi les multinationales se sont tournées vers le Cameroun alors que les importateurs nationaux s’approvisionnent frauduleusement à partir des stocks destinés à la consommation intérieure de la partie nord du Nigeria. Ainsi les produits sortent frauduleusement du Nigeria mais rentrent au Tchad soit officiellement soit aussi frauduleusement via le Cameroun. Bien que le phénomène de la fraude permet aux consommateurs tchadiens d’avoir accès à des produits moins chers, il fragilise le système d’approvisionnement et favorise des crises périodiques des produits pétroliers importés: absence de stock de sécurité, rupture d’approvisionnement, Spéculation et brutale hausse de prix 600 à 700 FCFA/l. D’une manière générale, les expériences passées ont montré que les programmes de substitution n’atteignent, pour la plupart du temps, qu’une petite partie de la population aisée. Une politique de substitution qui profiterait également aux couches sociales de la population les plus modestes ne sera réalisable que si le pays dispose des sources d’énergie de substitution peu coûteuses. En temps normale, le litre de tout produit pétrolier est vendu officiellement entre 450 à 500 FCFA, en se fondant sur le PIB en parité de pouvoir d’achat par habitant; on comprend l’intérêt qu’il y’a à disposer d’une source d’approvisionnement nationale puisque le pays a la chance d’avoir un gisement pétrolier exploitable (SEDIGUI). 2. défiscalisation du pétrole lampant et subvention de son prix; 3. il importe d’étudier les possibilités de rendre le réchaud TCHIP disponible sur le marché. Deux possibilités s’offrent: a) Importation du TCHIP à partir du Niger; Au Niger, le brûleurs et les réservoirs de ce réchaud sont de fabrication indonésienne mais le support est de fabrication locale. Le Tchad, tout comme le Niger étant enclavé, leurs capitales respectives sont à équidistance du port de Lagos. Les réchauds importés du Niger reviendraient probablement plus chers que ceux montés au Tchad à cause du coût de transport Niamey –N’Djaména. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 20 b) la création d’une unité de montage du TCHIP, importation des brûleurs et réservoirs et fabrication locale des supports; Afin de ne pas greffer sur le prix de revient le coût de transport Niger –Tchad, permettre au tchadien d’acquérir le réchaud au même prix que le nigérien, créer des emplois et augmenter les chiffres d’affaire des entreprises contractantes, la création d‘une unité de montage avec importation des brûleurs et réservoirs d’Indonésie et fabrication de supports localement se justifie. L’Etat, par des mesures incitatives, doit encourager le secteur privé à s’investir dans le domaine de la production des supports, l’importation des pièces et le montage des foyers. 5.4 Tchad pays producteur de pétrole Avec le projet d’exportation de brut tchadien dont les premiers barils ont vu le jour depuis octobre 2003, le Tchad est entré dans le club des pays producteurs et exportateurs de pétrole. Aussi, les revenus pétroliers sont attendus incessamment. Mais, aucune étude d’impact socio-économique de la réalisation de ces projets n’a été effectuée. On ne pourrait donc mesurer l’impact de l’exploitation du pétrole sur les revenus de la population. Le projet de mise en valeur du gisement de Sidigui est à un stade avancé; l’oléoduc long de 360 km pour l’acheminement du pétrole brut jusqu’à Farcha (faubourg de Ndjaména) est déjà construit. Il s’en suivra la construction de la raffinerie qui a tant du mal à voir le jour, faute de financement. Cette raffinerie aura une capacité nominale de 3300 barils/j et produira des produits blancs qui seront destinés à satisfaire les besoins du marché intérieur ( 130 000 à 150000 m3 ). Le projet de Sedigui est un projet qui intègre plusieurs composantes: la miniraffinerie, le pipeline, les installations de surface et la centrale électrique. La construction de la mini-raffinerie est rentable en soi même, selon les études de faisabilité faites antérieurement. Les Coûts des ouvrages sont estimés à: - raffinerie 20 000 000 USD; - pipeline 18 000 000 USD; - installations de surface 7 à 8 000 000 USD;. Les investissements sont envisagés à un pourcentage à définir de commun accord avec les intervenants. Selon les données dont dispose la Direction du Pétrole, les prix de reprise (sortie raffinerie) des différents produits, à titre indicatif, sont donnés au tableau ci-dessous. Tableau Nº8: Prix sortie raffinerie des différents produits (hors taxes) Produits Prix Production F. C. F. A./l Tonnes/an Litres/an Butane Essence Jet A1 Pétrole lampant Gasoil Fuel-oil Pertes fuel gaz 80 147,65 180 80 137,56 150 8 624 44 696 5 040 6 000 42 608 23 488 596 16 584 615 59 754 011 6 300 000 7 500 000 50 723 810 24 090 256 Pourcentage % 10,1 36,2 3,8 4,5 30,8 14,6 Source: DP Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 21 En atteignant le consommateur, ces prix seront majorés des différents taxes et impôts, des frais de stockage et de transport ainsi que des marges bénéficiaires des différents intervenants qui seront définis de manière à rendre le produit non seulement concurrentiel sur le marché national mais accessible à une grande partie de la population. 5.5 Priorités spatiales en matière de pénétration du pétrole lampant ( Ndjaména, autres villes, zones rurales etc.… ) : L’étude axe son action sur des grands centres urbains : - - aux alentours desquelles, la déforestation due à l’approvisionnement en combustible ligneux ( bois et charbon de bois ) pour la cuisson des aliments se fait cruellement sentir; où l’intégration des nouvelles technologies ( TCHIP ) dans le contexte socio culturel ne demande qu’une petite période d’accoutumance; où la classe modeste est majoritaire. C’est ainsi que N’Djamena, Moundou, Abéché et Sarh sont à retenir pour la stratégie à court terme tant pour le pétrole que pour le gaz. 5.6 Stratégies et mesures qui pourraient inciter à la pénétration et l’accès à la consommation du pétrole lampant Le TCHIP réchaud à pétrole déjà diffusé au Niger, est le mieux adapté aux habitudes culinaires tchadiennes; son acquisition en une petite quantité ( série ) afin de le tester ne serait ce qu’avec la méthode sahélienne de test de cuisine contrôlée, l’adapter pour le rendre conforme aux exigences locales s’avère nécessaire pour une première étape. La deuxième étape: une fois adapté, le réchaud TCHIP est présenté à des groupes de consommateurs représentatifs ( panels ) pour tester leur intérêt, l’améliorer, le finaliser ( couleur, forme, nom, prix etc…). La troisième étape: l’étape de vente pilote; un nombre limité de réchauds TCHIP est mis en vente sur le marché à travers un réseau restreint de distributeurs. Ceci permet de tester différents profils de vente, de cerner comment le produit s’insère dans le circuits habituels de vente ( prix, crédit au client, etc… ) et de tester les réactions des consommateurs au niveau d’abord de l’achat, et au niveau de l’utilisation ensuite. Après évaluation de vente pilote et en fonction des résultats, il faut procéder à : - la préparation des dossiers promotionnels; - l’identification de partenaires privés et la signature d’accords d’importation, de fabrication et de distribution. Une quatrième étape de communication et de promotion de réchaud TCHIP, cette étape visera, une fois les dossiers promotionnels préparés, à apporter un appui à la diffusion du TCHIP. Cet appui prendra la forme d’un soutien publicitaire à travers les canaux classiques ( radio, télévision, presse ) mené en collaboration avec des Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 22 professionnels de la communication, d’une popularisation à travers les canaux institutionnels ( DPF/MASF, etc….) et associatifs ( groupements, quartiers, etc.….) et les ONGs en organisant les sessions de présentation des produits ainsi qu’en élaborant des brochures pédagogiques et des matériels de démonstration spécifiques et d’un soutien aux réseaux commerciaux classiques et au développement de réseaux décentralisés de distribution, notamment par la conclusion d’accords entre les opérateurs, une formation à la vente et au service après vente. - La composante micro-crédit à l’équipement concernera les opérateurs ( petits et moyens en priorité ) impliqués ou pouvant le devenir, dans l’importation, la production et la distribution des réchauds à pétrole, d’une part ; et les consommateurs d’autre part. Elle comprendra la conception, le test puis la mise en place des formules du type crédit équipement productif, crédit fournisseur, crédit à la consommation, adaptés aux conditions locales. Elle contribuera également à l’organisation du secteur, en soutenant la création d’organismes professionnels, et en appuyant la constitution et la gestion de fonds de garantie administrés par les professionnels eux-mêmes. - Définir et mettre en œuvre une politique de prix du pétrole lampant et de TCHIP, tout en tenant compte des évolutions du projet pétrolier ; - Elaborer des propositions de révision de la réglementation et de la fiscalité sur l’importation et la distribution du pétrole lampant afin que le secteur formel trouve son compte. L’exécution de chacun de ces éléments de la stratégie doit s’effectuer dans un cadre institutionnel coordonné impliquant à la fois le secteur public, le secteur privé et les ONGs. Les fonctions premières du Ministère des Mines et de l’Energie qui assure la tutelle, se situent au niveau d’ordre politique – législation, cadre économique et politique et la coordination ; Pour éviter de créer des structures nouvelles dont le fonctionnement entraînerait des charges récurrentes, il paraît plus sage de maintenir les structures du Programme National Gaz (PNG) et de les renforcer pour les rendre compatibles avec la nouvelle donne et cela pour les raisons suivantes 1. les structures du PNG ( la coordination et le comité de suivi et de contrôle), ont l’avantage d’être des structures déjà fonctionnelles 2. elles ont l’habitude de travailler ensemble; 3. le comité de suivi et de contrôle reste représentatif En se basant sur l’expérience du Niger: Plusieurs étapes de négociations au préalable s’avèrent nécessaire avec les producteurs – importateurs de brûleurs et réservoirs de réchauds TCHIP en Indonésie afin de bien déterminer les clauses des contrats liant les parties. La filière devrait s’organiser autour de plusieurs segments : - un producteur de brûleurs et réservoirs indonésien Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 23 - un exportateur de brûleurs et réservoirs indonésien un importateur de brûleurs et réservoirs tchadien ( unité de montage TCHIP Import Tchad ) des menuiseries métalliques tchadiennes agréées fabriquant des cadres de réchauds ensuite des distributeurs formés, organisés et subdivisés en grossistes agréés, des points de vente sélectionnés à cet effet, etc.. La mise en œuvre du programme de substitution nécessite une durée suffisamment longue, leur horizon temporel est de dix ans, seule manière d’assurer une implantation des produits sur le marché et de garantir leur utilisation correcte et pérenne. Néanmoins, afin de créer le cadre favorable sur le plan socio - économique, réglementaire, fiscal et juridique qui permette d’atteindre les objectifs à moyen et long terme, l’exécution de ces éléments de la stratégie doit se faire à l’horizon de cinq ans. 5.7 Recommandations et propositions (suggestions ) 2. Pour une meilleure sécurisation de l’approvisionnement, le Groupement des Professionnels du Pétrole et les sociétés nationales pétrolières avec l’appui de l’Etat tchadien devraient engager des négociations avec NNPC et d’autres opérateurs nigérians. Ces négociations porteront sur la garantie de fourniture, les termes de paiement et la mise en place de modalité de paiement, des enlèvements réguliers par les opérateurs nigérians et tchadiens et sur une base de référence pour la fixation des prix qui soit équitable à la fois pour le NNPC et aussi pour les acheteurs tchadiens; 5 Bien qu’il ne soit pas une condition suffisante à une baisse substantielle du prix du pétrole lampant, on recommandera, la défiscalisation du pétrole lampant. Cela coûtera au trésor public 300 à 400 millions de francs CFA par an; 6 Dans la perspective du projet pétrolier de Sédigui, on recommandera de: a. pratiquer une politique de prix qui rendra le prix du pétrole compétitif à celui de bois et charbon de bois; b. fournir des facilités de crédit à tous les distributeurs agréés pour l’installation, le plus tôt possible, de mini-centres de stockage de pétrole lampant. 7 mener une campagne d’information et de sensibilisation à l’égard des potentiels consommateurs. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 24 6. GAZ BUTANE 6.1. Historique du développement de l’utilisation du gaz Le gaz butane utilisé au Tchad est appelé, dans le jargon pétrolier, du «BUPRO 80/20»; constitué d’un mélange composé à 80% de butane et 20% de propane. Introduit par les premiers fonctionnaires coloniaux, l’usage du gaz s’est développé au fil des années. Cependant, le marché du gaz au Tchad reste très embryonnaire. Ce marché a connu une progression normale jusqu’au milieu des années 80, puis a commencé à baisser jusqu’à atteindre son plus bas niveau en 1990, à cause des effets de la guerre qui ont entraîné le départ massif des expatriés et la baisse du pouvoir d’achat des ménages tchadiens. Au même moment, le réseau de distribution n’était composé essentiellement que des stations de service des grandes sociétés multinationales (TOTAL et SHELL) concentrées dans les zones résidentielles habitées par les expatriés et les hauts cadres nationaux. La clientèle n’était composée en majorité que par des expatriés et des hôtels. Les quelques rares tchadiens qui utilisaient le gaz, étaient ceux de la classe supposée aisée (hauts fonctionnaires de l’Etat ou du secteur privé). C’est dans ce contexte que le CILSS, sur financement de l’Union Européenne (UE) , avait mis en place, entre 1990 et 1993, le Programme Régional de promotion de l’Utilisation du Gaz (PRG). Le prélèvement du bois pour la satisfaction des besoins énergétiques culinaires des ménages étant l’un des principaux facteurs de dégradation de l’environnement, ce projet, initié par le CILSS avait eu pour objectif principal de réduire la consommation du bois-énergie en le substituant par le gaz. Ceci dans le but de contribuer à lutter efficacement contre la déforestation et la désertification. Certains pays du Sahel avaient mis en place, très tôt, des politiques de substitution des combustibles ligneux par le gaz. Les efforts du CILSS, dans ce domaine, ne sont venus qu’accompagner ou renforcer des actions déjà existantes. Contrairement à ces pays, au Tchad, la politique de promotion du gaz n’a débuté qu’avec le PRG; de ce fait, le Tchad accuse un retard considérable, dans la butanisation. En favorisant la pénétration du gaz au sein des couches sociales moyennes par l’introduction des petits emballages, la subvention du gaz et des réchauds, l’animation et la sensibilisation, etc.…, le PRG a créé au sein des ménages tchadiens et plus particulièrement de ceux de la capitale un engouement pour le gaz. Cela s’est traduit par une augmentation relativement importante de la consommation qui a doublé en passant de 144 tonnes en 1990 à 289 tonnes en 1993. Malheureusement, le programme a pris fin en décembre 1993 et la subvention a été interrompue au moment où intervenait la dévaluation du franc CFA. L’interruption de la subvention et la dévaluation du franc CFA ont eu pour conséquences l’augmentation des prix du gaz et la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Beaucoup de consommateurs se sont donc séparés de leur réchauds à gaz et ont renoué avec les combustibles traditionnels, d’où une réduction de la consommation pendant la période 1993-2000. C’est seulement après 7 ans que le Gouvernement Tchadien a créé, en juillet 2000, un Fonds dénommé « FONDS GAZ » et mis en place un mécanisme de subvention du gaz dans le cadre d’un programme appelé Programme National Gaz (PNG), pour prendre la relève du PRG. La consommation a de nouveau commencé à évoluer positivement, passant de 253 tonnes en 1999 à 571 tonnes en 2003. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 25 6.2 Evaluation de la demande Par manque de données fiables sur les importations de gaz, l’évaluation de la demande sera basée uniquement sur les consommations. Tableau N°9 : Evolution de la consommation du gaz de 1990 à 2003 (tonnes) PERIODE PRG Année 90 91 92 93 94 95 Vente de gaz Par le GPP (en 127 158 264 255 250 201 tonnes) Importations des nationaux 17 21 36 35 34 27 (en tonnes) Total consom. 144 179 300 289 284 228 (en tonnes) Taux de Croissance 24,5 67 - 3 -2 -2 (en %) 96 97 98 99 204 220 230 226 PNG 2000 2001 2002 2003 310 365 464 503 31 43 50 63 68 231 250 261 257 353 415 527 571 37 18 27 8 28 1,5 30 8 31 4 -1 Source: PNG Comme le montre le tableau ci-dessus, l’évolution de la consommation du gaz est fonction des périodes d’intervention et de soutien du prix par les différents projets : - - - 1990 – 1993 : forte évolution de la consommation sous l’effet de la subvention accordée par le PRG et les actions de sensibilisation ( prix de vente du gaz populaire en moyenne 300 F. C. F. A./kg); 1994 - 1999: la suspension de la subvention et la dévaluation du franc CFA ont entraîné une baisse de la consommation. La consommation a continuer à régresser jusqu’à atteindre son plus bas niveau en 1996 ( 231 tonnes), puis amorça une croissance pendant la période 1997-1999 ( prix de vente du gaz populaire en moyenne 620 F. C. F. A./kg); 2000 - 2003 : très forte croissance de la consommation due à la baisse des prix grâce à une subvention instituée par le PNG (prix de vente du gaz populaire en moyenne 395 F. C. F. A./kg). Une grande partie du gaz (88%) est importée et distribuée par les sociétés membres du GPP. Cependant, les importations (en conditionné) des distributeurs nationaux sont estimées à 9%. Les consommations des particuliers qui se font recharger les bouteilles à Kousseri (ville camerounaise voisine de N’Djaména), pour leurs propres besoins, sont estimées à 3%. En dehors du vrac livré aux hôtels et qui représente environ 10% de la consommation totale, tout le reste du gaz (90%) va pour la satisfaction des besoins domestiques culinaires des ménages. De l’avis des sociétés d’importation et de distribution, une partie importante du gaz est consommée dans la capitale; celle destinée à couvrir les besoins des autres agglomérations ne dépasse pas les 7 à 8 % du volume total. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 26 Tableau N° 10 : Consommation de gaz par types d’emballages ( kg) Années Importation GPP 6 Kg 1999 2000 2001 2002 2003 68 538 126504 209454 302718 361296 Autres emballages 124454 151640 112545 109 801 90 506 Vrac Cumul 33500 32500 43000 51000 51000 226493 310644 464999 463519 502802 Importation autres que les GPP Distributeurs individuels Nationaux 23164 7721 31770 10590 37329 12443 47405 15801 51422 17141 total Taux de crois. (%) 257378 353004 414771 526725 571365 37 18 27 8 Source : PNG En quatre ans, la consommation du gaz subventionné (63% du volume total des importations) s’est multipliée par 5, en passant de 69 tonnes en 1999 à 361 tonnes en 2003. D’une manière globale, la consommation actuelle du gaz est estimée à 600 tonnes/an. La croissance de la consommation est plus importante pour le gaz subventionné et plus particulièrement celui de 6kg (en moyenne 52% par an, alors que la consommation globale n’augmente en moyenne que de 21% par an). Tableau N° 11 : Nombre des ménages équipés de réchauds à gaz Période P R G P N Années 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 2000 2001 2002 réchauds 0 791 86 510 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 de 2,75 kg réchauds 73 192 740 2 663 1944 162 344 1 049 0 0 0 1 608 758 415 de 6 kg Total 73 983 826 3 173 1 959 162 344 1 049 0 0 0 1 608 758 415 G 2003 TOTAL 0 1 402 1242 11 190 1242 12 592 Source: PNG On remarque quatre grandes périodes de pénétration des foyers à gaz : - 1989 –1993, vulgarisation des foyers dans le cadre du PRG; - 1994-1996, après clôture du PRG, poursuite de la vulgarisation des foyers à gaz grâce au reliquat du PRG; - 1998-1999, après épuisement du reliquat du PRG, libéralisation totale des prix de réchauds; - 2000-2003, période d’exécution du PNG, nouvelle vulgarisation des réchauds. SHELL qui était la seule société à mettre sur le marché des réchauds à gaz de 2,75kg a arrêté la vente de ce type de foyer depuis 1993. Certes les ménages, déjà équipés des ces réchauds, continuent à les utiliser. Mais aujourd’hui on ne trouve sur le marché que des réchauds de 6 kg. 90% des ménages équipés vivent à N’Djaména (soit environ 11 000 ménages). Le taux d’équipement de la capitale est de 11%. Ce taux représente moins de 1%, dans les autres villes ( Moundou, Sarh et Abéché). 6.3 CONDITIONS D’ACCES L’accessibilité du gaz est fonction de plusieurs paramètres. On peut citer entre autres: Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 27 la compétitivité du prix du gaz par rapport à ceux des autres combustibles disponibles; - la disponibilité des ressources forestières (bois de feu et charbon de bois); - l’existence des foyers stables et adaptés aux habitudes culinaires et le coût du premier équipement; - le pouvoir d’achat des ménages et le coût d’utilisation des combustibles; - l’existence d’une campagne d’information, d’animation et de sensibilisation. 6.3.1 compétitivité du gaz La compétitivité du gaz est fonction de sa disponibilité et de son coût d’utilisation. . 6.3.1.1 disponibilité du gaz A l’heure actuel, le gaz consommé au Tchad provient exclusivement d’une seule source le Cameroun. L’approvisionnement en gaz est assuré d’une manière assez régulière. Cependant, on remarque quelque fois des ruptures dues généralement à la faiblesse des sources d’approvisionnement et à une mauvaise utilisation du parc des camions citernes. TOTAL-TCHAD étant le seul importateur de gaz en vrac, l’inexistence d’une concurrence ne l’incite pas à améliorer ses prestations. Les ruptures assez souvent répétées découragent les consommateurs qui, une fois agacés et contraints à l’utilisation des combustibles ligneux, ne reviennent plus au gaz. Pour fidéliser les consommateurs il y a lieu de diversifier les sources d’approvisionnement, d’assurer la régularité de l’approvisionnement et d’assainir le circuit de distribution. Pour ce qui est du circuit de distribution, les actions menées par le PRG et le PNG ont favorisé la création d’un réseau de distribution qui a rapproché les consommateurs des points de vente. Aujourd’hui, ce produit est disponible dans presque tous les principaux axes. Au fur et à mesure que la clientèle augmente, des points de vente se créent spontanément. Il est à noter cependant une insuffisance des ces structures et leur mauvaise répartition géographique, surtout dans les quartiers périphériques de la capitale. 6.3.1.2 prix et coût d’utilisation du gaz Importé du Cameroun en conditionné ou par camions citernes qui parcourent parfois des très grandes distances avant d’atteindre N’Djaména, le gaz consommé au Tchad est l’un des plus chers de la sous région. Les prix de reprise du gaz pratiqués ne sont pas indexés sur les cours internationaux et sont excessivement élevés. A cela s’ajoute les coûts exorbitants du transport (extérieur et intérieur) qui grèvent lourdement les prix de vente aux consommateurs. (voir structures des prix en annexe) La structure de prix actuelle est très dilatée avec une multitude de postes. Il y a lieu d’adopter une nouvelle structure de prix. Contrairement à N’Djaména où les prix sont fixés par l’Etat, en province les prix sont libres et fixés au gré des distributeurs qui s’approvisionnent à N’Djaména au prix Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 28 subventionné. Le Gouvernement et les professionnels du gaz doivent donc déterminer une structure et fixer des prix pour les provinces. Dans le cadre du PRG, l’Etat avait suspendu les droits et taxes d’importation sur le gaz butane et accordé le bénéfice du taux global réduit à 5% sur les importations des emballages et équipements de dépôt (voir Ordonnance Nº 016/PR/CAB/90 en annexe). De plus, en assurant la subvention du gaz populaire (2,75 et 6 kg) à raison de quarante cinq francs CFA le kg (45 F. CFA /kg) et l’équipement à cinq mille francs CFA l’unité ( 5 000 f. CFA /unité) , le Programme Régional Gaz a permis à presque neuf mille (9 000) ménages de s’équiper de réchauds à gaz et a fait augmenter sensiblement la consommation qui a passé de 144 tonnes en 1990 à 289 tonnes en 1993. Mais la dévaluation du franc CFA et l’arrêt de la subvention qui sont intervenus simultanément, en janvier 1994, ont fait augmenter les prix du gaz (du simple au double). Cette situation a entraîné une baisse de la consommation et les acquis du PRG étaient sérieusement menacés. C’est ainsi qu’en juin 2000 le gouvernement a mis en place un système de péréquation sur les produits pétroliers pour subventionner le gaz. Il a été mis en place un fonds dénommé « FONDS GAZ », pour soutenir les actions du Gouvernement en matière de substitution des combustibles ligneux par le gaz, dans le cadre d’un Programme National de promotion de l’utilisation du Gaz butane (PNG). Le PNG mène les mêmes activités que le PRG, avec les mêmes approches, mais avec des moyens beaucoup plus conséquents. Tableau N°12 : Prix de vente actuels des recharges de gaz dans les différentes villes (F. C. F. A. / recharge) Ville 6 kg 2,75 kg 12,5 kg N’Djaména 2 265 1 135 15 000 Moundou 4 500 13 500 Sarh 6 000 18 000 Abéché 5 500 17 500 Doba 5 000 13 500 Source: PNG Les prix appliqués à N’djaména sont ceux fixés par l’arrêté Nº 11/MICA/DG/DC/2000 du 07 août 2000; par contre, dans les provinces, les prix sont libres et fixés par les distributeurs (détaillants) eux mêmes. En province, les prix de gaz populaire(6 kg) sont excessivement élevés. Ils coûtent 2, voir même 3 fois plus cher qu’à la capitale. Par contre, le gaz non subventionné (12,5 kg et au delà) est vendu, dans certains cas ( Moundou et Doba) moins cher qu’à la capitale. Cela peut s’expliquer par le fait que Moundou et Doba sont, quelque fois, approvisionnés directement à partir du Cameroun, sans passer par N’Djaména. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 29 Tableau N° 13 : Evolution des prix de vente de Gaz et des montants de la subvention de 1990 à 2003 (F. C. F. A. /kg) Types 1990 à 1993 (PRG) d’emballage montant Prix de vente subvent. au consom. F. C. F. FCFA/kg A./kg Vrac 0 450 12,5 kg +45 418 6 kg -43 298 2,75 kg -45 300 1994 à 1999 intermédiaire Montant Prix de vente subvent. au consom. F. C. F. FCFA/kg A./kg 0 650 0 640 0 583 0 655 2000 à 2003 ( PNG ) montant subvention F. C. F. A./kg 0 0 -733 -727 Prix de vente au consom. FCFA/kg 1300 1200 377,5 412 Source: PNG NB: Les valeurs négatives indiquent les subventions sur le gaz. Les chiffres ci-dessus montrent qu’au Tchad, de tout temps, c’est seulement le gaz consommé en petits emballages (2,75 et 6 kg) qui est subventionné. Des voix s’élèvent pour demander la subvention du gaz consommé également en 12,5kg. Cependant, les moyens limités du Fonds Gaz ne permettent pas une telle action, sans un apport financier complémentaire. En outre, une grande majorité des consommateurs des bouteilles de 12,5 kg sont de la classe supposée être aisée et disposent suffisamment des ressources pour continuer à utiliser le gaz quelque soit le prix. Concernant l’évolution des prix, on remarque trois périodes de changement: - 1990 à 1993, période d’exécution du PNG ( détaxation du gaz et subvention de l’Union Européenne); - 1994 – 2000, période intermédiaire entre l’arrêt du PRG et le démarrage du PNG (absence de subvention + dévaluation du franc CFA); - 2000-2003, période d’exécution du PNG ( subvention par une péréquation) Tableau N° 14 : Prix actuels des différents combustibles et de l’électricité à N’Djaména ( F. CFA / kg , L ou kWh) COMBUSTIBLE Bois Chabon Gaz Gaz De bois Suventionné subvent . PRIX du Kg, du Kwh ou du litre 45 100 377,5 1 100 non Pétrole Electricité Lampant 450 190 Source : PNG Tableau N° 15 : Coût d’utilisation des différents combustibles COMBUSTIBLE Prix consommateur (F. C. F. A./kg) Pouvoir calorifique (Mcal/kg) Rendement des cuisinières (%) Calorie utile (Mcal/kg) Prix calorie utile (FCFA/Mcal) Gaz subventionné Gaz subventionné non Bois Charbon bois de Pétrole lampant 377,5 1 100 45 100 450 10,87 10,87 3,8 18 7 20 8,3 40 45 4,89 45 4,89 0,68 1,4 3,32 77, 2 225 66.2 71,5 135,5 Source : PNG Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 30 Le prix du calorie utile des différents combustibles a été calculé sur la base de leur prix de vente, de leur pouvoir calorifique et des rendements des foyers qui les utilisent. Il ressort que le coût d’utilisation du gaz subventionné est presque compétitif par rapport au charbon de bois. Si les réticences à la pénétration du gaz persistent, ce n’est pas seulement à cause de son prix ni de son coût d’utilisation, mais c’est à cause de l’ignorance, de la méconnaissance de ce produit, des préjugés, des habitudes culinaires et de la peur pour le danger que représente l’utilisation de ce combustible non encore familier pour bon nombre de ménages. Les coûts de la cuisine au charbon et de la cuisine au bois sont, à degrés divers, moins chers; ils représentent respectivement 92,6 et 85,75% du coût de la cuisine au gaz subventionné. Par contre, la cuisine au pétrole est plus coûteuse. Elle représente 175,5% par rapport au gaz subventionné. Le manque de compétitivité du gaz représente un frein à la consommation qui apparaît à deux niveaux: - la vente des réchauds est restreinte ( faible taux d’équipement); Les ménages équipés utilisent le gaz comme combustible d’appoint. Le manque de compétitivité est renforcé par l’inconvénient que le gaz, nécessairement conditionné au minimum 2,75 kg, est vendu par quantité et prix fixes et non en fonction de l’argent dont dispose l’acheteur, comme c’est le cas pour le bois et le charbon de bois. Mais le choix du combustible ne dépend pas, uniquement, des considérations strictement économiques. La sécurisation de l’approvisionnement est également un facteur clé de succès qui doit être assurée. Le confort joue aussi un rôle non négligeable qui doit être pris en compte lors des campagnes de sensibilisation. 6.3.2 disponibilité des ressources forestières Au Tchad, on observe un déficit de l’offre par rapport à la demande des combustibles ligneux dans la partie sahélienne du pays, en général, et dans les zones d’approvisionnement des grands centres, en particulier. Malgré cette situation, les études réalisées par ESMAP, au vu des chiffres qui sont entourés de fortes incertitudes (à cause de l’absence d’un inventaire des ressources forestières nationales), font observé que l’offre total des combustibles ligneux au niveau national sera, jusqu’en 2010, toujours supérieure à la demande. De ce fait, le Tchad est considéré parmi les pays sahéliens où les ressources ligneuses sont relativement disponibles. Cependant, selon les estimations de l’AEDE, les ressources ligneuses ne peuvent couvrir durablement que 70% de la demande en énergie domestique. Les énergies de substitution (gaz et pétrole lampant) doivent couvrir les 30% restants. Malgré la Loi 036/PR/ 94 portant organisation de la commercialisation et de transport du bois dans les grandes agglomérations et la fiscalité qui lui est applicable, les prix des combustibles ligneux restent très faibles et ne reflètent pas le coût économique de l’arbre. Cette disponibilité du bois-énergie et le fractionnement des prix de vente jouent aussi en défaveur de la pénétration du gaz. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 31 6.3.3 capacités de la filières gaz Actuellement, la société Total-Tchad est la seule société importatrice de gaz en vrac. Elle en assure le stockage, l’emplissage et la distribution. Pour la vente au consommateur, elle est relayée par un réseau de distributeurs (détaillants) composé des stations de service, des magasins (alimentations) et des commerçants indépendants. La flotte disponible pour le transport du gaz en vrac comprend trois (3) camions citernes de différentes capacités ( 22, 20 et 9 tonnes). La capacité totale du transport est donc de 51 tonnes ce qui représente une consommation d’environ un mois. Les deux sociétés TOTAL et TAMOIL disposent chacun d’un centre remplisseur et d’une cuve de stockage de 32 tonnes pour TOTAL et de 20 tonnes pour TAMOIL(en réhabilitation). Le parc de bouteilles de 2,75 kg est estimé à 3 000 bouteilles, celui de 6 kg à 16 620 et celui de 12, 5 kg à 1 750. Le centre de remplissage de TOTAL est alimenté par une pompe de 13,75 m3/h soit 7,7 t/h. Il comprend trois (3) bascules dont deux (2) sont destinées au remplissage des bouteilles de moins de 6 kg et la troisième est destinée aux bouteilles de 12,5kg et au delà. TOTAL dispose également d’un banc de re-épreuve manuel des bouteilles. La consommation du gaz est prépondérante dans la capitale c’est pourquoi les principales structures de stockage et d’enfûtage s’y trouvent concentrées. Par manque des centres secondaires de stockage et de conditionnement de gaz, dans les autres agglomérations, l’approvisionnement se fait en conditionné à partir de la capitale. Cet approvisionnement est tributaire d’un réseau routier souvent très dégradé, saisonnier et peu fiable qui rend le coût du transport exorbitant. Cela constitue un frein au développement de l’utilisation du gaz en dehors de la capitale. Si pour les emballages de 6 kg, on remarque un renouvellement du parc de bouteilles, par des commandes des équipements neufs, il est à noter que depuis 1993, il n’y a pas eu de commande de bouteilles de 2,75kg. Ce type d’emballage à tendance à disparaître du marché, au profit de la bouteille de 6 kg, car les ménages préfèrent cette dernière qui leur occasionne moins des corvées pour les recharges. Tableau N° 16 : Capacités de la filière gaz au Tchad sociétés Capacité de Stockage Centre D’emplissage Flotte de Transport Parc de 2,75 kg 6 kg TOTAL 1 1/22 tonnes 1/20 tonnes 1/9 tonnes TAMOIL 1 cuve de 20 tonnes/ 1 / en réhabilitation 0 en réhabilitation MOBIL 0 0 0 Total 2 cuves/52 tonnes 2 3/51 tonnes bouteilles 12,5 kg 1 cuve de 32 tonnes 0 10 180 3 000 1 500 6 000 0 440 3 000 16 620 250 1 750 Source : PNG Des travaux pour la remise en état du centre gaz de TAMOIL sont en cours. Le matériel nécessaire pour la rénovation du centre est déjà acquis. Il est prévu, dans le cadre de la relance des activités de ce centre, de commander 1 500 bouteilles de 6kg et 100 de 12,5 kg. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 32 6.3.4. Existance des réchauds à gaz, leur adaptation aux habitudes culinaires et leurs coûts Les équipements de cuisson sont catégorisés en deux familles: - les réchauds haute pression dont les brûleurs sont montés directement sur la bouteille de gaz de 2,75 ou 6 kg. Ce sont les appareils appelés communément «réchauds populaires». - Les réchauds ou cuisinières basse pression qui sont reliés à la bouteille de gaz par un tuyau en caoutchouc et un détendeur qui, lui, est vissé sur le clapet ou le robinet de la bouteille. Ce type d’appareils est utilisé par les classes aisées compte tenu de leur prix et de leurs caractéristiques. Cette dernière version des réchauds existe en 2 voire même 3 ou 4 feux (pour les cuisinières à four). La conception et la fabrication des réchauds doivent répondre à certains caractéristiques de construction pour fonctionner en toute sécurité et avec un rendement optimisé (l’indice de combustion, le rendement thermique et la tenue au vent). Pour la diffusion à grande échelle du gaz populaire, c’est la première famille de réchauds qui a fait l’objet d’une vulgarisation, par le PRG puis le PNG, à cause de leur simplicité et de leur prix. Le PRG a permis l’introduction des réchauds adaptés aux petits emballages de 2,75 et de 6 kg. Avec ces nouveaux emballages, deux types de foyers à gaz ont fait leur entrée dans le marché des réchauds qui ne comprenait autrefois que des cuisinières à gaz fonctionnant seulement avec des bouteilles de 12,5 kg. Le LADAYE GAZ introduit par la société TOTAL avec deux versions différentes de support pour la bouteille de 6Kg; Le KANOUNE GAZ introduit par SHELL avec un seul type de support tant pour la bouteille de 6 Kg que celle de 2,75 Kg. Photo N° 5 : Kanoune gaz de 6 Kg Photo N° 6 : Support marmite Kanoune gaz Photo N° 7 :Ladaye gaz de 6 Kg Photo N° 8 : Composantes de Ladaye gaz Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 33 Le brûleur utilisé sur le LADAYE est de type PRIMUS avec des orifices très fins qui donnent un feu très doux; Celui utilisé sur le KANOUNE est de type LUMINOGAZ avec des orifices plus larges. Les foyers à gaz sont composés généralement de trois parties: la bouteille, le brûleur et le socle ou support sur lequel repose la marmite. Les bouteilles et les brûleurs sont importés d’Europe par contre les socles sont fabriqués sur place par des menuiseries métalliques. Dans certains cas les socles sont montés d’un dispositif qui permet de stabiliser la marmite. Le PRG et le PNG ont sans nul doute contribué à créer une situation favorable à la pénétration du gaz au sein des couches sociales moyennes en leur offrant une gamme d’équipements adaptés à leurs habitudes culinaires et avec un coût d’acquisition des équipements et d’utilisation du gaz presque compétitif par rapport à ceux des combustibles traditionnels ( plus particulièrement le charbon de bois). Tableau N° 17 : Evolution des prix des réchauds et montant de la subvention appliquée de 1990 à 2003 ( F. C. F. A./unité) Ladaye gaz Kanoune gaz 1990 1993 1994 1997 1998 2000 2001 2003 Montant de Prix de Montant de Prix de Montant de Prix de Montant de Prix de la subv. vente la subv. vente la subv. vente la subv. vente 10 000 15 000 0 35 000 10 000 22 265 5 000 10 000 5 000 12 000 10 000 15 000 0 35 000 - - Source: PNG On remarque quatre grandes périodes de l’évolution des prix des réchauds à gaz : - 1990-1993, période d’exécution du PRG, subvention de l’Union Européenne à hauteur de 5 000 F.CFA / unité; - 1994-1997, après clôture du PRG, subvention des équipements sur le reliquat du PRG à hauteur de 10 000F. C. F. A./unité après la dévaluation; - 1998-1999, après épuisement du reliquat du PRG, libéralisation totale des prix de réchauds; - 2000- 2003, période d’exécution du PNG, subvention de 10 000 F. C. F. A./unité. Le prix de vente du réchaud est excessivement élevé, car un réchaud non subventionné coûte aujourd’hui 32 265 F. CFA. Cette cherté est due en grande partie à la consigne de la bouteille qui équivaut à son prix de revient ( 17 000 FCFA). Cette consigne ne devait représenter que 50% du prix. Les 50% restants devant être amortis pendant la période d’exploitation de la bouteille. Les montants des consignes sont fixée par l’Etat à 3 500 F. C. F. A. pour la bouteille de 2,75kg et 7 000 FCFA pour celle de 6kg. Mais ces chiffres restent inappliquées par les pétroliers. Bien que certains des foyers introduits dans le cadre du PRG présentent quelques imperfections, d’une manière générale ils conviennent bien à la préparation des différents mets tchadiens sauf pour la boule dont le malaxage nécessite le développement d’une force qui exige une grande stabilité du foyer. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 34 6.3.5 Pouvoir d’achat de la population Il est très difficile d’établir des estimations fiables du pouvoir d’achat des populations, car les différentes études socio-économiques réalisées donnent des chiffres contradictoires. Selon les indicateurs de développement du PNUD 2003, le PIB par habitant est très inférieur à celui de l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne (202 USD contre 470 USD pour les autres). Ces indicateurs place le Tchad parmi les 10 pays les plus pauvres de la planète. De ce qui précède, les tchadiens ont un pouvoir d’achat très faible. L’impact du pouvoir d’achat sur la demande de gaz est direct et intervient en deux temps: - au moment de l’achat du premier équipement ; - et, au moment de l’achat des recharges. Vers les fins de mois ou quand les fonctionnaires accusent des retards de payement de salaires, la demande de gaz baisse parce que les ressources financières des ménages équipés sont épuisées. Les ménages se tournent alors vers les combustibles ligneux qui peuvent être acquis en petites quantités. L’impact de la faiblesse du pouvoir d’achat sur la pénétration du gaz dépend d’une manière significative de la compétitivité du prix de gaz par rapport aux prix des combustibles ligneux. Lorsque le prix du gaz n’est pas compétitif (non subventionné) l’achat d’un réchaud à gaz constitue une dépense de luxe réservée à la couche sociale la plus aisée (15 à 20 % seulement des ménages urbains). Lorsque le prix du gaz devient compétitif(subventionné) par rapport au prix des autres combustibles, le gaz n’est plus perçu comme un produit de luxe mais comme une dépense utile et nécessaire. L’achat d’un réchaud dévient un investissement permettant de réaliser des économies. Une grande majorité des ménages trouvera les moyens pour l’acquisition. Les ménages tchadiens étant en général pauvres, les actions de promotion de l’utilisation du gaz ne peuvent viser qu’essentiellement la couche sociale moyenne qui pourrait, grâce à un appui, passer de l’utilisation du bois-énergie (surtout du charbon de bois ) au gaz. Ainsi, l’introduction des petits emballages pour fractionner les prix et l’institution d’une subvention du gaz populaire sont les éléments d’une politique d’aide à un accès plus large des ménages au gaz. 6.3.6.Image du gaz dans l’esprit des consommateurs La société tchadienne vit avec ses valeurs, ses croyances , ses mœurs et ses habitudes. Un projet novateur tel celui de la promotion de l’utilisation du gaz se doit d’intégrer ces données mais aussi de s’offrir aux populations comme une solution alternative, fiable, permanente et accessible. Etant une source d’énergie nouvelle ( en comparaison au bois et au charbon de bois) dont l’équipement est mal connu, mal maîtrisé par les populations locales, le gaz véhicule forcement des a priori qui sont un obstacle majeur pour sa vulgarisation. Il faut dire par ailleurs que les quelques accidents survenus lors de l’utilisation du gaz dans le pays, ont permis, par l’amplification reçue, aux populations de se conforter dans l’idée que cette source d’énergie est porteuse de danger. L’idée du gaz qui tue» est très forte au Tchad et partagée dans toutes les couches sociales. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 35 Le combustible est perçu comme étant rapide, propre , mais dangereux et cher. Il faut arriver à faire comprendre aux utilisateurs que le gaz ne représente pas plus de risque que les autres produits pétroliers, mais qu’il convient seulement de le manipuler avec précaution et de respecter les consignes de sécurité. Des enquêtes menées dans les ménages ont relevé que certains chefs de ménages (hommes) affirment que la boule préparée sur du gaz est toujours mal cuite. C’est dire donc que les obstacles psychologiques sont difficiles à lever, malgré les campagnes d’information et de sensibilisation menées par le PRG et le PNG. Il faudra donc du temps pour que les mentalités se fassent l’idée du changement. 7. MODE ACTUEL D’APPROVISIONNEMENT L’étroitesse du marché et le manque de déboucher maritime ne favorisent pas un approvisionnement sur le marché international et obligent les opérateurs à négocier les prix seulement au Cameroun et quelque fois au Nigeria. Le gaz était auparavant importé du Nigeria ou du Cameroun par deux (2) sociétés multinationales faisant partie du Groupement des Professionnels du Pétrole (GPP) qui se partageaient le marché, à savoir TOTAL et SHELL. Chacune des deux sociétés disposait d’une cuve de stockage et d’un centre de remplissage. SHELL a fermé son centre gaz bien avant même son départ définitif du Tchad en 1998. La société TAMOIL qui a pris sa place n’a pas encore réouvert le centre, mais des travaux de réhabilitation sont en cours. Actuellement le gaz est importé en vrac , stocké et distribué par la seule société TOTAL qui est devenu par la suite TOTAL-FINA-ELF. Cette dernière l’importe par camion citerne exclusivement du Cameroun car la voie nigériane est fermée à l’exportation des produits pétroliers qui ne traversent la frontière que frauduleusement. Le gaz n’est pas indiqué pour ce genre de trafic. TOTAL s’approvisionne à partir de N’Gaoundéré ( 750 Km de N’Djaména), de Douala (1800 Km de Ndjaména) ou de Limbé (1850 Km de N’Djaména). Les rotations durent environ10 jours pour le cas de N’Gaoundéré et entre 20 à 30 jours pour les autres cas. Certains distributeurs ne se limitent pas seulement à la distribution, en s’approvisionnant à TOTAL, mais s’adonnent aussi à l’importation du gaz en conditionné (particulièrement les bouteilles 12,5 kg) à partir de Maroua, Garoua ou N’Gaoundéré. Cette importation représente près de 9% du marché total de gaz. Le réseau de distribution est composé d’une vingtaine de distributeurs installés dans les grands artères de la capitale et qui allient le commerce du gaz à une autre activité beaucoup plus lucrative. Compte tenu du faible volume de consommation de gaz dans le pays, l’activité dans ce secteur n’est pas rentable s’elle n’est associé à un autre commerce. Dans les autres villes Moundou, Sarh, Abéché et Doba, généralement deux ou trois distributeurs se partagent le marché. En dehors de ces villes, l’activité gaz est pratiquement inexistante. Par manque des centres secondaires de stockage et de conditionnement de gaz, les autres agglomérations sont approvisionnées en conditionné. Ce type de transport dépend de l’état des routes qui est souvent très dégradé, saisonnier et peu fiable qui rend le coût du transport exorbitant et grève lourdement le prix de vente des Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 36 recharges dans ces villes. Cela constitue un frein au développement de l’utilisation du gaz. 8. PERSPECTIVES DE L’EXPLOITATION DU PETROLE Le projet d’exportation du brut de Doba, le développement des gisements pétrolifères du Lac-Tchad( Sédigui) et la mise en oeuvre du projet de mini-raffinérie de Farcha permettront à terme de relever le niveau de revenus des ménages tchadiens d’une part, et d’assurer la production de gaz d’autre part. Si l’exploitation du brut de Doba est déjà une réalité, le projet de mini-raffinerie tarde à se réaliser faute de financement. Cette mini-raffinerie aura une capacité de 2000 à 5 000 bls/j et produira environ 130 000 à 150 000 m3 de produits blancs et 315 à 2100 tonnes de GPL. Cette production pourrait assurer l’autosuffisance en produits pétroliers. Les premières études donnaient une estimation de la production de gaz selon le tableau ci-après: Tableau N° 18 : Prévision de la production de gaz par la mini-raffinerie Années 1ère 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème 7ème 8ème 9ème 10ème Production (m3) 86 105 124 139 158 164 172 181 190 200 Source: DP Le taux de croissance de la consommation du gaz sera, sans nul doute, accéléré par l’amélioration du pouvoir d’achat conséquence de l’exploitation du pétrole et par la disponibilité du gaz domestique probablement moins cher que le gaz importé. 9. STRATEGIES ET MESURES QUI POURRAIENT INCITER A LA PENETRATION ET L’ACCES A LA CONSOMMATION Malgré les actions déjà réalisées, le niveau de pénétration du gaz dans les ménages montre que ces actions étaient insuffisantes et timides. La nécessité de changer l’évolution du marché du bois-énergie par une action vigoureuse de substitution se fait de plus en plus pressante. Pour favoriser un accès plus large à la consommation du gaz, les actions suivantes doivent être réalisées: - améliorer l’offre de gaz; - améliorer la compétitivité du gaz; - introduire d’autres réchauds stables et adaptés aux habitudes culinaires des tchadiens; - réduire le coût de l’investissement initial; - mener des campagnes d’information et de sensibilisation sur le gaz; 9.1 ACTIONS EN COURS Afin de faciliter la transition énergétique des ménages tchadiens vers des combustibles modernes et atténuer la pression sur les ressources forestières, Le Gouvernement a mis en place une politique d’aide aux ménages, à travers une Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 37 subvention du gaz et des équipements, par la création d’un « Fonds Gaz ». Ce fonds est alimenté par une péréquation appliquée sur les produits pétroliers ( voir arrêté nº 034/PM/MMEP/2000 et arrêté nº 021/PM/MMEP/2001 en annexe). La mise en place de ce fonds à permis de mener les actions suivantes: 9.1.1.subvention des prix du gaz et des réchauds à gaz: Les subventions des équipements et du gaz représentent les différentiels entre les valeurs réelles et les prix de vente aux consommateurs. Ces différentiels sont remboursés à l’importateur(unique importateur Total-Tchad) qui livre les produits aux distributeurs en tenant compte de ces différentiels. a) Subvention des prix des réchauds Le fonds gaz assure la subvention des réchauds à gaz à hauteur de 10 000 F. C. F. A. par réchaud; l’équipement (bouteille + brûleur + support + recharge) est donc vendu à 22 265 F. C. F. A. au lieu de 32 265 F. C. F. A. ( voir structure de prix des réchauds en annexe). Il est prévu de placer, annuellement, 1000 à 2 000 réchauds sur le marché de N’Djaména. b) baisse du prix du gaz Pour rendre le gaz accessible et son prix compétitif, il est subventionné à raison de 733 F. C. F. A. par kg; Cette subvention représente 65% du prix réel. Cette mesure complète les actions de taxation du bois-énergie et de restructuration du marché des combustibles ligneux qui sont menées par l’AEDE. 9.1.2.tests de performance et de cuisine contrôlée Cette activité concerne la détermination des performances des réchauds, afin de déceler les moins énergivores d’entre eux qui seront introduits sur le marché et proposer des modifications pour ceux qui sont déjà vulgarisés. Ces tests sont réalisés en laboratoire au niveau de la Direction de l’Energie. 9.1.3.campagne d’animation et de sensibilisation Afin de faire comprendre les conséquences de l’utilisation irrationnelle et systématique des ressources ligneuses, faire connaître les produits de substitution (les réchauds et le gaz), montrer les manipulations et l’utilisation des équipements pour une meilleure acceptabilité du gaz et vaincre la peur attachée à son utilisation; il est prévu l’organisation des séances d’animation et de sensibilisation, dans les quartiers, arrondissements et établissements publics et para-publics. Une équipe d’animatrices de la Direction de la Promotion de la Femme (DPF) est initiée aux techniques d’animation et de sensibilisation et est chargée de conduire cette campagne. Des magazines, des spots publicitaires et éducatifs, sur l’utilisation du gaz et des réchauds à gaz, sont réalisés et diffusés à travers la télévision et la radio. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 38 Il est également prévu l’organisation: - - des expositions et ventes promotionnelles des foyers à gaz; des concours culinaires sur équipements gaz; de la promotion des initiatives nationales en matière de protection de l’environnement (théâtres et sketchs sur l’utilisation des énergies de substitution); etc…. La réalisation de l’ensemble de ces actions devait, selon le Plan d’Action 2000- 2005 du PNG, conduire à un scénario de développement de l’utilisation du gaz qui assurerait une augmentation de la consommation de 50%, par an. TableauN° 19 : Scénario de développement de l’utilisation du gaz 2000-2005 Produits (m3) Gasoil (m3) Super (m3) Pétrole (m3) Total (m3) Consommation gaz (tonnes) ANNEES 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 66670 73337 80670 88737 97610 107371 118108 29144 32058 35263 38789 42668 46935 51628 18902 20792 22871 25158 27673 30440 33484 126187 138804 152684 167951 184746 203220 - Péréquation (milliers F. CFA sur la base de 1F.CFA/l) Montant de la subvention de gaz (milliers F. C. F. A.) Montant subvention équipement (milliers FCFA) Coût de la campagne d’anim. et sens. (milliers FCFA) Support cellule de coordination (milliers F. C. F. A.) Total des besoins (milliers F. C. F. A.) 0 0 150 225 337 506 759 1144 126 187 138 804 152 684 167 951 184 746 203 220 52 500 78 750 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000 10 022 11 024 12 127 13 340 14 674 16 141 118 125 177100 265650 400000 0 0 0 63 555 15 213 0 140932 114988 16 735 18 408 20 249 22 274 156 987 218848 310573 448815 Source: PNG N.B: Les prévisions ont été calculées sur la base d’une croissance de la consommation de gaz de 50% par an; celle de la consommation des produits pétroliers est estimée à 10% par an. Le tableau ci-dessus montre que les ressources provenant de la péréquation pouvaient jusqu’à fin 2002 suffire à assurer la subvention. En 2003 la balance serait déficitaire. Mais avant même cette date, la forte croissance de la consommation qui dépasse les prévisions et l’augmentation des prix de reprise suite à la libéralisation des prix du gaz par le Cameroun en décembre 2 000, ont rendu ce scénario caduque. Il a fallu réviser l’arrêter mettant en place le fonds gaz (rehausser le taux de la péréquation à 3 F CFA pour le gasoil et le jet A1 et à 5 F CFA pour le super) et doubler la subvention qui a passé de 366 F. C. F. A./kg à 733 FCFA/kg, afin de garder les prix aux consommateurs inchangés. Cette augmentation considérable de la subvention a montré les limites du fonds gaz qui n’arrive pas à assurer convenablement la subvention. Compte tenu des derniers développements, le scénario a été réactualisé en tenant compte des intentions du Gouvernement d’ étendre la subvention à tous les emballages. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 39 Tableau N° 20: Nouveau scénario de développement du gaz, prévisions de la consommation et évaluation des besoins pour un programme élargi (2004-2009) ANNEES 2004 CONSOMMATION DE GAZ (tonnes) COUT DE LA SUBV. (milliers F. C. F. A.) NOMBRE DES NOUVEAUX A EQUIPER COUT SUBV. DES EQUIPEMENTS (milliers F. C. F. A.) COUT TOTAL DES SUBV. (milliers FCFA) SENSIBILISATION (milliers F. C. F. A.) MATERIELS FONCTIONNEMENT (10%) (milliers FCFA) TOTAUX DES BESOINS(milliers FCFA) RECETTES FONDS GAZ(milliers FCFA) SOLDE(millers FCFA) A RECHERCHER) 2005 2006 2007 2008 2009 454 750 1 125 1 687 2 530 3 795 333 168 562 500 843 750 1 265 250 1 897 500 2 846 250 2 000 5 000 5 000 6 000 6 000 7 000 20 000 50 000 50 000 60 000 60 000 70 000 353 168 612 500 893 750 1 325 250 1 957 500 2 916 250 57 207 21 000 70 000 60 000 77 000 60 000 84 700 0 93 170 0 102 407 0 48 000 75 550 103 075 140 995 205 067 301 865 384 000 831 050 1 133 825 1 550 945 2 255 737 3 320 522 384 000 422 400 464 640 511 104 562 214 618 435 -107 875 -408 650 -669 185 -1 039 841 -1 693 523 - 2 702 087 Source : PNG NB: Les prévisions et l’évaluation sont calculées selon une hypothèse basse sur la base suivante: - augmentation de la consommation de gaz de 50% /an; - équipement de 30 000 nouveaux ménages pour les 5 prochaines années; - augmentation des autres dépenses (hors subvention) de 10%/an; - augmentation des ressources provenant de la péréquation de 10%/an; Il ressort de ce deuxième scénario que les ressources provenant de la péréquation seules ne suffiraient pas, à terme, à assurer la subvention du gaz, au rythme actuel de croissance de la consommation. Une nouvelle augmentation de la péréquation n’étant pas envisageable, il faudrait trouver d’autres ressources pour soutenir les actions du programme. Ces ressources pourraient provenir des recettes pétrolières, des fonds de l’initiative PPTE, du Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM) ou de toute autre organisation ou institution disposée à aider le pays dans sa politique de substitution. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 40 9.2.ACTIONS FUTURES 9.2.1.offre de gaz Dans le domaine de l’offre les actions suivantes doivent être entreprises: à cours terme: - diversifier les sources d’approvisionnement par la signature des accords bilatéraux avec le Nigeria pour la fourniture de gaz; - agrandir et améliorer la gestion du parc de camions citernes de façon à réduire les délais de rotation et assurer ainsi un approvisionnement sécurisé et régulier; - mettre en service le centre gaz de TAMOIL( déjà en cours), augmenter les capacités de stockage et les points de vente dans la capitale; - augmenter le stock outils de réservoirs pour améliorer et assurer la fluidité de la distribution; - augmenter le parc des véhicules de distribution de deux (2) à trois (3), dans la capitale; - augmenter les marges bénéficiaires des distributeurs (seulement 7% actuellement) à environ 10% pour favoriser le développement des réseaux de distribution. Toutes ces actions exigent des investissements. Il sera recommandé à l’Etat d’assurer une détaxation des investissements dans la filière gaz et une exonération des droits de douanes pour stimuler les pétroliers et autres privés à consentir les investissements nécessaires. Cela se fera à travers: - un code des investissements beaucoup plus attrayant pour la filière gaz; - une exonération totale des Droits de Douanes à l’Importation (DDI) et autres taxes sur le gaz, les emballages et équipements de dépôt. L’Etat doit, en outre, mettre en place les textes réglementaires qui doivent régir ce secteur et contrôler leurs applications. à long et moyen termes : L’Etat doit : - accélérer la mise en place de la mini-raffinerie et assurer la production du gaz conformément aux projections initiales du projet; - rechercher des ressources complémentaires pour étendre la subvention aux autres emballages; - étendre le programme d’abord, pour un premier temps, aux grandes agglomérations puis à l’ensemble du pays. Pour ce faire, les initiatives suivantes doivent être entreprises dans les domaines ciaprès: 9.2.2. amélioration de la compétitivité - en attendant la mise en marche de la mini-raffinerie, la subvention du «gaz populaire» de 2,75 et 6 kg doit être assurée à travers la péréquation mise en place par le PNG; Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 41 - - - réaménagement de la structure des prix en fonction de la réalité des coûts. Exemple: si le taux actuel de la consigne des bouteilles de 6 kg est maintenu à 17 000 F. C. F. A., ce qui constitue son prix de revient ; il ne serait donc pas nécessaire d’introduire l’amortissement de la bouteille dans la structure de prix de gaz (cela représente actuellement environ 38 FCFA/kg). Dans le cas contraire, la consigne sera fixée entre 7 000 et 8 500 F. C. F. A.. Réorientation de l’achat du gaz vers des sources moins chers tout en cherchant à diversifier les livraisons; définition et mise en place des mesures de réglementation du commerce du bois ( Loi 036/ PR/94); réactualisation de l’Ordonnance Nº016/PR/CAB/90 du 05 juin 1990, portant suspension des droits et taxes d’importation sur le gaz butane et accordant le bénéfice du taux global réduit à 5% sur l’importation des emballages et équipements de dépôts. création des dépôts et mini-centres remplisseurs dans les villes de Moundou, Sarh, Abéché et Doba; détermination des structures et fixation des prix pour les provinces; 9.2.3 réduction du coût de l’investissement initial - détaxation complète et exonération des droits de douane pour les bouteilles et les brûleurs; subvention des réchauds à gaz à raison de 10 000 FCFA l’unité; formation des artisans locaux dans la production des supports marmites; mise en place d’un système de crédit aux artisans pour l’acquisition des outils de travail afin d’augmenter leur productivité; réduction de la consigne de bouteille de 17 000 F. C. F. A. à 7 000 FCFA; mise en place d’un système de crédit sur retenue du salaire aux agents des établissements publics pour l’achat des réchauds à gaz populaire; 9.2.4 introduction des réchauds stables et adaptés - rechercher, sur les marchés des pays de la sous-région, tester et introduire des nouveaux réchauds à gaz plus stables et plus performants. 9.2.5 campagnes d’information et de sensibilisation - conduite et renforcement des campagnes d’animation et de sensibilisation dans les établissements publics et privés ; information et sensibilisation sur la manipulation la plus économique des foyers à gaz; information et sensibilisation sur les mesures de sécurité à observer pendant les manipulations du gaz; production et diffusion des spots publicitaires et éducatifs adaptés aux réalités du pays et en assurer une large diffusion; accorder un régime de faveur au programme pour la diffusion de ses spots. Toutes les parties prenantes doivent mettre en synergie leurs forces pour la création d’une situation favorable à la pénétration et au développement de l’utilisation du gaz. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 42 a) Etat L’Etat doit intervenir dans le domaine : - de la détaxation des investissements; - de la recherche des fonds à la subvention des prix du gaz populaire et des équipements; - la mise en place des textes réglementaires ; - des accords bilatéraux de fourniture de gaz ; - d’étude et de la réactualisation de la structure de prix de gaz; - de la conduite des actions d’animation et de sensibilisation ; - de révision des textes d’abattage de bois et de la mise en place des mesures réglementaires pour le commerce du bois-énergie. b) Professionnels du gaz Les pétroliers doivent fournir des efforts dans les domaines suivants : - consentir les investissements nécessaires pour l’augmentation du parc de transport, renforcer les capacités de stockage, l’entretien et la mise en fonction des centres remplisseurs et la création des mini-centres dans les provinces; - assurer la régularité de l’approvisionnement et de la distribution ; - réaliser des campagnes de promotion de leurs produits (réchauds à gaz à rendement amélioré); - apporter une assistance technique à la réalisation des émissions à la télé et à la radio, confectionner des spots et réaliser des campagnes de sensibilisation et de promotion de leur produit. c) CILSS Le CILSS, à travers, le PRG a contribué à la pénétration du gaz populaire dans beaucoup des pays sahéliens parmi lesquels le Tchad. Il jouit donc d’une longue expérience en matière de butanisation. De ce faite, il doit continuer à apporter son appui à l’ancrage de ce processus au Tchad, à travers le PREDAS. Pour ce faire, il doit: - apporter son appui à la recherche d’autres sources de financement en complément au « Fonds Gaz »; - fournir une expertise dans l’analyse des structures des prix; - apporter un appui technique à la formation des animatrices et la réalisations des campagnes de promotion; - appuyer la coordination dans des campagnes de sensibilisation des administrations; - fournir une expertise pour la définition des normes de sécurité; - fournir une expertise pour la définition d’une méthodologie de tests de performance des réchauds; - organiser des rencontres pour un échange d’expérience au niveau régional pour les pays engagés dans ce processus. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 43 10 CONCLUSION Malgré les actions menées par les pouvoirs publics (introduction des petits emballages, subvention du gaz et des réchauds), dans le but de promouvoir l’utilisation des énergies de substitution, les résultats restent mitigés. Cela est du en grande partie: aux pesanteurs socio-économiques, à la faiblesse du pouvoir d’achat des tchadiens, aux prix qui restent malgré la subvention relativement élevés, à l’insuffisance des ressources pour la subvention, et à la timidité des campagnes de sensibilisation. A cause de ces obstacles, certains ménages hésitent à s’équiper de réchauds à gaz et d’autres avouent n’avoir pas les moyens d’assurer régulièrement les recharges des équipements déjà acquis. Cette situation fait du gaz non pas une priorité, mais un luxe que bon nombre de ménages ne peuvent se permettre. Plus de 11 000 ménages de N’djaména sont équipés de réchauds à gaz, mais le très faible taux de rotation des bouteilles ( 1 recharge tous les 2 mois) prouve à suffisance que pour l’heure dans presque tous les ménages équipés des réchauds populaires, le gaz n’est utilisé qu’en appoint. De plus le mythe créé autour du danger que représente l’utilisation du gaz et les habitudes culinaires très énergivores font que beaucoup de ménages sont encore réticents à la pénétration du gaz. Le passage d’un combustible à un autre, à l’échelle nationale, ne se fait que progressivement et passe obligatoirement par une période où le nouveau combustible n’est utilisé qu’en appoint. Peu à peu les rôles s’inversent et le nouveau devient progressivement le principal. Les transitions énergétiques sont donc souvent de longues durées. C’est pourquoi la substitution nécessite non seulement une amélioration du pouvoir d’achat des ménages, mais aussi des changements de mentalités et des habitudes alimentaires et culinaires qui ne s’opèrent qu’à travers des décennies. Les actions de promotion doivent être longues et soutenues et non des actions ponctuelles. Pour que le gaz et le pétrole soient des combustibles principaux d’une importante partie des ménages tchadiens, des efforts restent à fournir par toutes les parties prenantes afin d’améliorer l’offre et la compétitivité des combustibles de substitution, sans lesquelles toutes les actions de promotion de leur utilisation sont vouées à l’échec. L’appui du CILSS sera déterminante dans les domaines de l’animation et de la sensibilisation, la confection des dossiers et l’appui à la recherche des financements ainsi que la fourniture d’expertises. Etude sur les conditions de pénétration des produits pétroliers en tant que substituts aux combustibles ligneux au Tchad 44 11 BIBLIOGRAPHIE - - - - - Enquête de la Stratégie pour l’Energie Domestique (SED) 1991; Recensement Général de la Population, INSEED- 1993; Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad ( ECOSIT I 1995-1996) , ISEED - juin 1998; Enquête Démographique et de la Santé en 1997; Enquête des Migrations en 1998; Enquête de l’Electrification Rurale et Périurbaine Décentralisée (ERPD) en 2000; Enquête sur les conditions de vie des ménages à Ndjaména -Programme d’Action pour le Développement Social ( PADS) - Novembre 1991, Madon Gérard - Stratégie Energie Domestique SEED, 7 octobre 1992; Tchad – Eléments de Stratégie pour l’Energie Domestique Urbaine le cas de Ndjaména , rapport ESMAP, PNUD/BM juin 1993; Tchad Energie Domestique / Manuel d’exécution - Décembre 1998; Initiative de l’Union Européenne dans le domaine de l’énergie destinée à éradiquer la pauvreté et à promouvoir le développement durable; rapport de mission d’identification du 18 au 23 août 2003: Michel Labrousse - octobre 2003; BIRCH & KROGBOE- Programme de Promotion de l’utilisation du Gaz butane comme combustible de substitution au charbon de bois et au bois de chauffe, TOME1: Rapport – juillet 1988; BIRCH & KROGBOE- Programme de Promotion de l’utilisation du Gaz butane dans les pays du CILSS comme combustible de substitution au charbon de bois et au bois de chauffe: TOME2, Annexes – juillet 1988; RENE MASSE - Le Butane et le Kérosène en chiffres, Ministère de la Coopération et du Développement, IEPF –1990; DJIMRANGAR NGARBAROUM – Programme Régional Gaz, rapport final, bilan et perspectives – février 1994; Rapport sur l’exécution technique et financière de l’avenant nº1 du DP nº5 du PRG; Plan Directeur d’Approvisionnement en Energie Domestique de N’djaména AEDE- Novembre 2002; Rapport de l’étude sur l’électrification rurale et Périurbaine Décentralisée BCR janvier 2002; Etude Régional Prix et Transport du gaz butane; CILSS/ PRG – avril 1992. 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