Introduction - L`insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique
Transcription
Introduction - L`insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique
Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique Ductus venosus Repères anatomiques Le ductus venosus ou canal d’Arantius est un court segment veineux placé entre le sinus porte et la veine cave inférieure. La veine ombilicale se jette également dans le sinus porte, juste avant le départ à angle presque droit de la veine porte droite, d’une part, et avant la jonction du ductus venosus, d’autre part. Le trajet direct du ductus venosus vers l’extrémité supérieure de la veine cave inférieure, presque dans l’axe de la veine ombilicale facilite son repérage. Ce segment vasculaire se rétrécit au milieu de son parcours prenant l’aspect d’un double entonnoir expliquant « l’aliasing » caractéristique observé en codage couleur. Aspects techniques Le flux dans le ductus venosus peut être analysé en coupe transversale abdominale ou en approche sagittale fœtale. En coupe transversale, la veine ombilicale est identifiée par son flux continu et sa faible vélocité. Cette veine est suivie jusqu’à son abouchement avec le sinus portal à partir duquel le ductus venosus devient reconnaissable par un flux à haute vélocité entraînant de « l’aliasing » lié au rétrécissement décrit précédemment. En coupe sagittale, la veine ombilicale, dans son trajet intra-hépatique, est suivie d’un plus petit vaisseau (le ductus venosus, présentant de « l’aliasing » en codage couleur) quasi dans le même axe que la veine ombilicale et se dirigeant vers l’extrémité atriale de la veine cave inférieure. L’approche sagittale permet d’éviter plus facilement la confusion entre le ductus venosus et les autres vaisseaux adjacents comme la veine cave inférieure ou les veines sus-hépatiques. Quelque soit l’approche utilisée, qu’elle soit transversale ou sagittale, il est important que la fenêtre de l’échantillon Doppler soit placée de façon, d’une part, à inclure la section rétrécie où les vélocités sont maximales et, d’autre part, à éviter la contamination par le flux de la veine cave inférieure où l’onde de contraction atriale « a » est toujours plus profonde que celle du ductus venosus. Le tiers proximal du ductus venosus répond à ses exigences et devrait toujours être utilisé. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986) Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique Le profil des vélocités dans le ductus venosus est unique pour des raisons à la fois quantitatives et qualitatives. À cause du rétrécissement ductal, on y observe les pics de vélocités les plus élevés de tout le réseau veineux fœtal atteignant 0,6 voir 0,7 m/sec en fin du 3ème trimestre de grossesse. Du point de vue qualitatif, le profil des ondes de vélocité sanguine dans le ductus venosus est comparable à celui de toutes les veines systémiques à proximité du cœur. Ce profil est essentiellement influencé par les variations de pression dans l’oreillette droite. À chaque cycle cardiaque, deux ondes d’accélération antérograde précèdent une onde de décélération. La première onde d’accélération « S » correspond à la systole ventriculaire, moment où la pression intra-auriculaire est la plus basse, augmentant le gradient au niveau du ductus venosus. La 2ème onde d’accélération antérograde fait suite à l’ouverture de la valve tricuspide et à la phase de relaxation active du myocarde ventriculaire. Il est regrettable que l’habitude est maintenant prise d’identifier cette onde par la lettre « D » pour diastole, alors qu’elle ne couvre qu’une partie du cycle diastolique. Nous l’appelons plus volontiers onde « e » (pour early filling) par analogie à l’onde « E » observée au niveau des valves AV (atrio-ventriculaires) et qui a exactement la même origine. Enfin, une dernière onde de décélération s’observe en fin de diastole et correspond à l’augmentation des pressions endocavitaires atriales et veineuses causée par la contraction auriculaire, elle s’appelle l’onde « a ». Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986) Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique Normalement, l’onde « a » des veines caves inférieures ou supérieures est toujours plus profonde que celles du ductus venosus. Cette différence caractéristique est liée au gradient transductal qui persiste même durant l’augmentation des pressions veineuses créée par la contraction auriculaire. On peut comprendre que la profondeur de l’onde « a » est un excellent reflet de la pression intraventriculaire droite en télédiastole. Dans un cœur défaillant, cette pression augmente. Plus la défaillance s’aggrave, par exemple par hypoxie ou par cardiomyopathie primaire, plus l’onde de décélération veineuse « a » se creuse ou même s’annule et, dans les formes très sévères, s’inverse. Dans ce dernier cas, la pression en aval du rétrécissement ductal est supérieure à la pression en amont et le flux sanguin est momentanément rétrograde. Paramètres et indices En pratique clinique, l’analyse du flux dans le ductus venosus vise essentiellement l’évaluation de la fonction diastolique cardiaque basée sur le degré d’altération de l’onde « a ». Une évaluation qualitative de l’onde « a » est décrite : l’onde « a » peut est alors classée soit « positive », « nulle », ou « inversée ». Cette classification souffre d’un manque de nuance entre les trois niveaux de sévérité décrits. En revanche, l’index de pulsatilité pour veine (IPv), ou plus simplement le rapport S/a, offre une échelle quantifiable plus étalée des répercussions veineuses de l’atteinte cardiaque. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986) Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique Dans le contexte d’un retard de croissance intra-utérin, on sait que ces répercussions sont tardives et que, de surcroît, le seuil de détérioration à partir duquel on devrait faire naître le fœtus n’est pas bien défini. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986)